01.04 au 05.05 2015

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi, dimanche et lundi de 14 h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma

TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 24 juin 2015)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public

FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).

LES PIONNIERS DU CINÉMA • 13 courts métrages, 1895-1914, 1h, muet, noir & blanc et teinté en ciné-concert avec accompagnement musical en direct m pour tous et à partir de 7 ans m Séance tout public: mercredi 1er avril 14h30 m Séances scolaires : réservées aux élèves du dispositif national «Ecole et cinéma» m Tarifs particuliers(cf page 3) LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman • 3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45’, coul. sans paroles m à partir de 4-5 ans m Séances tout public: mercredi 15 avril 15h45, mardi 21 avril 17h15, mercredi 22 avril 14h30, samedi 25 avril 17h, mardi 28 avril 15h45, jeudi 30 avril 15h30, lundi 4 mai 14h30, mardi 5 mai 15h30 m Séances scolaires possibles: jeudi 16, vendredi 17 avril 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

« NEWSLETTER » CINÉMA, chaque mois, présentation des films, horaires… En vous inscrivant sur le site de La Coursive, recevez toutes les informations sur la programmation cinéma de la Salle Bleue. m inscription sur www.la-coursive.com Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Journal d’une femme de chambre de Benoit Jacquot


ciné-concert

Les Pionniers du cinéma

accompagnement musical en direct Christian Leroy / Philippe Saucez / Pascal Ducourtioux

Le 28 décembre 1895 a lieu la première séance du Cinématographe Lumière. On y découvre un train arrivant en gare, une sortie d’usine, des images de pays lointains. Des vues d’à peine une minute, muettes et en noir et blanc; le monde projeté sur grand écran. Puis très vite, les films deviennent plus longs, on les accompagne avec de la musique, on y met de la couleur. C’est le temps des départs sur la lune, des dinosaures apprivoisés et des attaques de train par des bandits. Premières fictions, premiers trucages, premiers dessins animés, premier western: Les Pionniers du cinéma ouvrent à tous les possibles. En treize films, le programme raconte leur histoire, nous emmène à leur rencontre, nous invite à la découverte de ces premières fois. in fiche film, www.enfants-de-cinema.com SORTIE D’USINE de Louis Lumière (1895) • A la fin de la journée, les employés sortent des usines Lumière, d’abord les ouvrières, puis les cadres. ATTELAGE D’UN CAMION de Auguste et Louis Lumière (1896) • Au carrefour d’une ville française, un attelage de douze chevaux blancs traverse le plan. Il tire un camion, qui clôt le défilé. ARRIVÉE D’UN TRAIN EN GARE DE LA CIOTAT de Louis Lumière (1895) • Un train à locomotive à vapeur entre en gare de La Ciotat. Sur le quai, des gens accueillent les voyageurs qui descendent des wagons. LES PYRAMIDES, réalisateur inconnu (1908) • Exécution de pyramides humaines et de sauts périlleux par une troupe d’enfants. LE VILLAGE DE NAMO de Gabriel Veyre (1900) • Panorama pris d’une chaise à porteur dans le village de Namo en Indochine française (aujourd’hui Vietnam). Des enfants courent après ce qu’ils ne savent pas être la caméra, entrant et sortant du champ au gré de leur euphorie. LA PETITE FILLE ET SON CHAT de Louis Lumière (1899) • Dans un jardin, une petite fille donne à manger à un chat. Son expression joviale s’effare quand le chat résiste à la mise en scène. LE DÉSHABILLAGE IMPOSSIBLE de Georges Méliès (1900) • Rentré chez lui, un homme ne parvient pas à se déshabiller. Dès qu’il ôte un vêtement, un nouveau apparaît. KIRIKI, ACROBATES JAPONAIS de Segundo de Chomón (1907) • Défiant apparemment la pesanteur, onze personnages japonais enchaînent des figures acrobatiques. Ces figures sont réalisées sur le sol et filmées par une caméra en plongée verticale. FANTASMAGORIE de Emile Cohl (1908) • Un personnage empêché de voir un film au cinéma par le chapeau d’une femme qui s’est assise devant lui proteste. Un jeu de métamorphoses et de graphisme étend la représentation de la salle de cinéma à une abstraction de formes et de traits. SCULPTEUR MODERNE de Segundo de Chomón (1908) • Une maîtresse de cérémonie présente des sculptures. Une sculpture en argile animée se transforme en vieille femme humaine. GERTIE THE DINOSAUR de Winsor McCay (1914) • Devant le squelette d’un dinosaure du Museum d’Histoire Naturelle, Winsor McCay promet qu’il peut faire revivre l’animal au moyen de dessins. Lors d’un dîner, pour ses convives, le réalisateur tient ses promesses. THE GREAT TRAIN ROBBERY de Edwin S. Porter et Blair Smith (1903) • Des bandits s’introduisent dans une gare et prennent le contrôle d’un train… Ils dévalisent les voyageurs avant de s’enfuir, mais sont rattrapés par des cavaliers qui tentent de leur barrer la route. Après une poursuite à cheval et un affrontement à coups de révolver, ils parviennent à s’enfuir. L’un d’eux vide son chargeur face au public, en regardant la caméra. LE VOYAGE DANS LA LUNE de Georges Méliès (1902) • Lors d’un colloque d’astronomie, le professeur Barbenfouillis crée l’événement en faisant part à l’assemblée de son projet de voyage dans la Lune. Il organise ensuite la visite à ses confrères de l'atelier où l’obus spatial est en chantier. Il sera propulsé en direction de la Lune au moyen d’un canon géant. Le lancement réussit. Les spationautes embarqués découvrent l’environnement lunaire et assistent à un «lever de terre». Faits prisonniers par les Sélénites, population autochtone de la Lune, ils parviennent à s’échapper. L’un des poursuivants reste accroché au fuselage de l’obus qui reprend le chemin de la Terre. De retour, les savants sont accueillis en héros et exposent triomphalement leur capture.

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Création musicale originale Christian Leroy compositeur et pianiste avec l’ensemble Métarythmes de l’air Philippe Saucez clarinettes Pascal Ducourtioux percussions…

programme de 13 courts métrages élaboré par l’instance nationale « Ecole et cinéma » 1895-1914, muet, noir & blanc et teinté • Pour tous publics à partir de 7 ans • TARIFS jeune moins de 18 ans : 4 € centres de loisirs : 3,50 € adulte : 6 € ‡ pré-vente billetterie ouverte MERCREDI 1er AVRIL 14H30 ‡ séance présentée par

CAROLE DESBARATS à l’occasion des vingt ans du dispositif « Ecole et cinéma », mis en œuvre par l’association nationale « Les Enfants de cinéma »


Voyage en Chine / Zoltán Mayer

France, 2015, 1 h 36, couleur, v.o.

Avec Yolande Moreau, Qu Jing Jing Lin Dong Fu, Liu Ling Zi André Wilms… DU 2 AU 7 AVRIL

SORTIE NATIONALE

Des ellipses aussi gracieuses que des cerfs-volants. Un découpage de dentellière et une mise en scène épurée. Le réalisateur Zoltàn Mayer est photographe. Il saisit et sème des choses infimes dont le sens apparaît petit à petit, comme une pellicule dans un bac de révélateur. Cette femme, Liliane, qui suffoque et s’effondre en silence vient d’apprendre la mort de son fils. Il a eu un accident en Chine, là où il vivait. Elle ira donc en Chine, retrouver le fantôme de ses pas. Seule, avec ses mots d’amour perdus couchés le soir sur une feuille de papier. Yolande Moreau occupe tout l’écran… Elle porte sur ses belles épaules ce film sensible, à la délicatesse arachnéenne. Sa douce lumière aussi. San. B., Studio Ciné Live, mars 2015

Le Petit Homme / Sudabeh Mortezai

Macondo

Autriche, 2014, 1 h 38, couleur, v.o. Avec Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev Kheda Gazieva, Rosa Minkailova Iman Nasuhanowa, Askhab Umaev… FESTIVALS 2015: BERLIN/ANGERS

DU 2 AU 7 AVRIL

SORTIE NATIONALE

L’intégration est un des thèmes qui travaillent le cinéma européen ces dernières années, preuve que la question est essentielle à la fois pour le Vieux Continent et pour les nouveaux venus. Née en Allemagne, d’origine iranienne, élevée entre l’Iran et l’Autriche, Sudabeh Mortezai sait de quoi elle parle quand elle évoque la vie déracinée de Ramasan, un enfant de onze ans, réfugié en Autriche et qui essaie de remplacer au mieux son père mort durant la guerre de Tchétchénie. Elle montre les difficultés d’insertion et la situation particulière d’un fils tenu de s’occuper de ses jeunes sœurs et de servir de traducteur à une mère menacée d’expulsion. Là où le film trouve son vrai ton cependant, c’est lorsque la réalisatrice met en face de Ramasan le dénommé Issa, un ancien ami du père. L’intégration, comme le montrent les plans larges sur l’espace de jeu ou dans le terrain vague où trône un canapé, devient alors une affaire autant politique que privée. Rejeté par une partie de la population autochtone, Ramasan agit en effet de la même façon visà-vis de son compatriote adulte, notamment quand il a l’impression de perdre sa place dans la cellule familiale. Filmé tout en retenue mais avec un vrai sens de l’espace et du rythme, Le Petit Homme est une œuvre sensible, portée par le talent d’acteurs non-professionnels parmi lesquels le jeune Ramasan Minkailov. Yann Tobin, Positif n°649, mars 2015

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Journal d’une femme de chambre / Benoit Jacquot

Début du XXe siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph (Vincent Lindon), l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination. Dans le rôle de la femme de chambre, Léa Seydoux qui n’en finit plus de s’imposer comme l’un des visages les plus magnétiques du cinéma français actuel…

Pourquoi avoir voulu réaliser une adaptation du «Journal d’une femme de chambre»? BENOIT JACQUOT: Ce film, je l’ai écrit et tourné dans une sorte de besoin: j’y trouvais un écho direct

avec le climat sociopolitique actuel. Par détour, le roman de Mirbeau, qui se situe au début du XXe siècle, me donnait l’opportunité d’évoquer des questions que notre société ne traite plus que de manière masquée : l’esclavage salarié, l’antisémitisme, la discrimination sexuelle. Il me donnait aussi l’occasion de suivre à nouveau un personnage féminin du premier au dernier plan comme je l’ai fait souvent. On pense forcément aux films qu’en avaient tirés Jean Renoir en 1946 et Luis Buñuel en 1964. B.J. : Leur point commun est d’être tiré du livre de Mirbeau. A part ça, ils sont si différents qu’il est difficile de les comparer. Ce n’était donc pas insensé d’en proposer un troisième. C’est du moins l’argument que je me suis donné. Votre adaptation est très fidèle au roman. B.J. : Mais j’ai fait des choix, sorti un certain nombre de scènes qu’il m’intéressait de juxtaposer dans un ordre précis, jusqu’à constituer la matière de ce «Journal» : une chronique ponctuée de réminiscences. Le film débute sur un entretien d’embauche. Le bureau de placement et les échanges de Célestine avec la responsable des lieux jouent un rôle capital dans le récit. B.J. : Cet entretien et ceux qui suivent m’ont immédiatement semblé devoir en constituer la charpente. Ce qui s’y dit renvoie à des situations qui nous concernent tous, nous rappelant que l’esclavage salarié, comme on disait autrefois, existe toujours et que sa violence n’a pas varié. Dramaturgiquement, il était important d’en faire le fil conducteur de la narration. C’était aussi une manière de dénoncer le discours actuel qui n’a que trop tendance à maquiller et atténuer la brutalité toujours plus vive du monde du travail. in Dossier de presse

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France, 2015, 1 h 35, scope-couleur Scénario Hélène Zimmer, Benoit Jacquot d’après le roman de Octave Mirbeau Le Journal d’une femme de chambre Photo Romain Winding Son Pierre Mertens, Paul Heymans… Musique Bruno Coulais Montage Julia Grégory Avec Léa Seydoux, Vincent Lindon Clotilde Mollet, Hervé Pierre Mélodie Valemberg, Vincent Lacoste Dominique Reymond, Rosette… BERLIN 2015 : COMPÉTITION

DU 1er AU 21 AVRIL

SORTIE NATIONALE


Citizenfour / Laura Poitras

Allemagne / USA, 2015, 1 h 54, coul., v.o. Réalisation Laura Poitras Photo Lauras Poitras, Kirsten Johnson Katy Scoggin, Trevor Paglen Montage Mathilde Bonnefoy OSCAR 2015 DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE

DU 8 AU 14 AVRIL EN EXCLUSIVITE

Citizenfour est un palpitant documentaire sur l’un des plus illustres «lanceurs d’alerte» de notre siècle, Edward Snowden. […] Ce que raconte Citizenfour peut se décomposer en trois niveaux, dont l’intrication concourt à la réussite «atmosphérique» du film, entre dossier explosif et grand récit d’espionnage. Premier niveau: la prise de contact, la genèse et le «modus operandi» du film, inclus dans le film même. Comment un administrateur système de la National Security Agency (NSA) signant du pseudonyme «Citizenfour» contacte électroniquement Laura Poitras et lui enjoint de chiffrer leur conversation ; comment ce «citoyen numéro quatre» (allusion à ses prédécesseurs au sein de la NSA) lui demande de contacter à son tour le journaliste Glenn Greenwald; comment il leur promet une dénonciation dans les grandes largeurs du système de surveillance illégale et tous azimuts de l’agence américaine ; comment il leur donne rendez-vous dans un centre commercial de Hongkong, le lundi 3 juin 2013, avec un Rubik’s Cube comme signe de reconnaissance. Deuxième niveau: confession à huis clos d’Edward Snowden exfiltré par lui-même dans une chambre d’hôtel à Hongkong durant huit jours, en présence de Laura Poitras (hors champ), Glenn Greenwald et son collègue Ewen MacAskill. Qui est-il, pourquoi agit-il, quelles révélations apporte-t-il? Premiers articles dans le Guardian et le Washington Post, mise à nu de l’identité du lanceur d’alerte, emballement de l’histoire, organisation de la fuite du personnage, aidé par un réseau d’avocats internationaux, puis disparation avant qu’on ne le retrouve «in fine» à Moscou. Troisième niveau: l’inclusion de la bombe Snowden dans un récit de plus longue haleine, qui agrège d’autres personnages, travaillant de plus longue date à la même œuvre de dénonciation citoyenne (exemplairement William Binney, ex-agent de la NSA) et montre leurs déconvenues devant les commissions d’enquête et autres tribunaux face aux falsifications et aux intimidations du gouvernement américain… […] Le huis clos honkongais se révèle un moment rare de cinéma. Parce que Snowden est ce frêle jeune homme de trente ans qui défie à lui seul la plus grande puissance mondiale, parce qu’ils s’en justifie avec des paroles d’une intelligence et d’une dignité terrassantes, parce qu’il témoigne d’une maîtrise absolue mais que tout tremble en lui à l’idée du destin qui l’attend, parce qu’il est en un mot l’exemple d’un homme qui se lève dans un ordre du monde qui nous veut couchés… Jacques Mandelbaum, Le Monde, 4 mars 2015 6


Leopardi. Il giovane favoloso / Mario Martone

Je vivrai pour ne jamais m’incliner devant personne, je vivrai toujours dans le mépris des mépris et dans la dérision des dérisions d’autrui. Giacomo Leopardi

«Leopardi» offre à la fois une somptueuse évocation d’époque et une étude intime de la personnalité et de la pensée du grand poète italien, Giacomo Leopardi (1798-1837), interprété avec feu dans sa souffrance physique et dans sa force intérieure par Elio Germano. Mario Martone met en scène ses tribulations avec une ampleur et un raffinement dans la lignée de Visconti (avec une magnifique photographie de Renato Berta). Le Figaro

NOTE D’INTENTION

Nous avons écrit le scénario en nous inspirant de l’œuvre de Leopardi et de toute sa correspondance, véritable trésor grâce auquel on peut découvrir les étapes de sa courte vie, depuis l’époque où il vivait dans la bibliothèque de son père à Recanati jusqu’à ce qu’il s’installe à Naples, frappé par le choléra, puis sur les hauteurs du Vésuve. Il y a aussi la famille de Giacomo, son père Monaldo, son ami très cher Antonio Ranieri, les intellectuels de son époque, la femme qui a éveillé une véritable passion chez lui, Fanny Targioni Tozzetti… Mais ce n’est pas tant son parcours personnel qui m’intéresse. Car, de toute façon, la vie de Leopardi est indissociable de son œuvre : il n’y a pas un seul de ses vers, et pas un seul de ses écrits, qui ne soit autobiographique. Leopardi savait, bien avant Proust et Beckett, que seule l’expérience intime acquise de haute lutte permet de cerner la vérité: en témoignent ses recueils Zibaldone et Operette morali (Contes moraux). Et c’est grâce à son œuvre qu’on peut aussi bien cerner Leopardi dans toute son intimité. Par ailleurs, quand on plonge dans la vie de Leopardi, on découvre l’itinéraire d’un libre-penseur à l’esprit ironique et frondeur, dépourvu de préjugés de classe, qui, par conséquent, était souvent ostracisé par la société du XIXe siècle dans ses diverses incarnations – un poète qui mérite d’être débarrassé de la vision rhétorique qui l’a dépeint comme fragile et triste en raison de sa mauvaise santé. Après Noi credevamo, je souhaitais continuer à tenter de mettre en lumière des pans de notre passé qui, à mon avis, peuvent éclairer utilement le présent –même si, cette fois, je n’ai pas réalisé un film historique. Leopardi se veut l’histoire d’un esprit que j’ai souhaité raconter en toute liberté, grâce aux outils du cinéma. Mario Martone in Dossier de presse

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Italie, 2014, 2 h 15, couleur, v.o. Scénario Mario Martone, Ippolita di Majo Photo Renato Berta Musique Sascha Ring Montage Jacopo Quadri Avec Elio Germano, Michele Riondino Massimo Popolizio, Anna Mouglalis Valerio Binasco, Paolo Graziosi… VENISE 2014 : COMPÉTITION OFFICIELLE

DU 8 AU 21 AVRIL

SORTIE NATIONALE


Une belle fin / Uberto Pasolini

Still Life

G.-B. / Italie, 2013, 1h 27, couleur, v.o. Scénario Uberto Pasolini Photo Stefano Falivene Musique Rachel Portman Montage Tracy Granger, Gavin Buckley Avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt Karen Drury, Andrew Buchan Neil D’Souza, Paul Anderson… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2014 : VENISE /

REYKJAVIK / LA ROCHELLE…

DU 15 AU 28 AVRIL

SORTIE NATIONALE

A travers un homme simple, des plus ordinaires même, le film parle du drame contemporain de la solitude. Une œuvre désespérée? Souriante au contraire, un délicieux moment d’humanisme… Uberto Pasolini n’en est qu’à son deuxième long métrage après une carrière de producteur (The Full Monty, 1997, notamment) mais semble se construire une œuvre qui réussit à merveille à faire entendre sa petite musique douce-amère, son humour léger et délicat, son grand respect de l’humanité… […] Mr. John May (Eddie Marsan) est un fonctionnaire minutieux et honnête. Il n’a ni famille ni amis et vit sa petite vie monotone sans déplaisir. Son travail consiste à retrouver les proches des personnes qui meurent seules. Le plus souvent, l’enquête est vaine. Il organise alors une cérémonie funèbre et accompagne le défunt jusqu’à sa tombe. Cela n’est que le préambule de l’histoire. En dire plus serait la déflorer, alors que le film est nourri de rebondissements. «L’idée que des funérailles puissent se passer sans membres de la famille m’a particulièrement marqué, explique le réalisateur. Je me suis demandé pourquoi, dans nos sociétés actuelles, on peut en arriver à cette situation: des personnes qui meurent seules, sans compagnie, ni amis.» La mort donc, mais pour suivre une orientation précise: qui sont, que font les vivants qui gravitent ou gravitaient autour du défunt? Qu’est-ce qui les en a éloignés? Comment se construisent les barrières qui séparent les individus? Magnifiquement interprété par un Eddie Marsan retenu mais généreux, Mr. John May symbolise tout un chacun en ce sens qu’il ne se connaît pas bien et projette sur les autres ses propres problèmes… […] Mais il se laisse émouvoir par les destins qui lui arrivent sous forme de dossiers, des visages presque toujours, des histoires étranges, parfois sordides, qui se terminent en «affaire classée», sans avoir touché quiconque, sinon Mr. May. Aidé par les circonstances, le brave fonctionnaire s’ouvre à la vie, lentement, avec beaucoup de précautions. Pasolini montre si bien les petits changements qui interviennent qu’on en arrive à aimer ce personnage, à espérer que son éveil se poursuive, qu’il découvre le bonheur en se découvrant lui-même. Une belle fin sait tenir en haleine; les surprises s’égrènent jusqu’à la fin. Jamais désespéré, ce petit bijou sensible et poétique laisse en mémoire le sentiment d’une douce mélancolie. Geneviève Praplan, www.cine-feuilles.ch 8


Taxi Téhéran / Jafar Panahi

[…] Si Jafar Panahi a respecté les interdictions de s’exprimer et de voyager, il a en revanche par trois fois contrevenu à celle de ne pas filmer… […] Cette fois il est sorti au grand air. Un grand air tout relatif puisque, dans les rues très polluées de Téhéran, le cinéaste s’est transformé en chauffeur de taxi. Tout au long du film, il accueille donc dans son véhicule une série de passagers qui, ensemble, dessinent un portrait nuancé, parfois terrible, souvent drôle, de la société iranienne actuelle. Hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, traditionalistes et modernistes, vendeurs de vidéo pirates et avocate des droits de l’homme, se succèdent sur le siège passager de ce conducteur peu expérimenté, que la plupart identifient d’ailleurs vite comme étant Harayé Panahi, «monsieur Panahi» le réalisateur, d’autant que comme chauffeur de taxi, il a incontestablement des lacunes.… Avec la virtuosité qu’on lui connaît depuis Le Ballon blanc, le cinéaste du Cercle et de Sang et or associe comédie de mœurs douce-amère, mise en question de sa propre place de réalisateur en même temps que des circulations entre documentaire et fiction (tous les protagonistes sont des acteurs –souvent non-professionnels– qui jouent un rôle, même de manière très réaliste) et méditation morale qui, au détour de ce qui semblait d’abord un gag, prend soudain une émouvante profondeur… […] La situation très spéciale dans laquelle se trouve le cinéaste définit le cadre de ce nouveau film, et lui donne bien entendu une tension particulière. Mais Taxi Téhéran est d’abord et «in fine» un film, un très bon film, pas le manifeste d’un proscrit. Y compris lorsqu’il évoque très directement les conditions de contrôle policier de la vie quotidienne par le régime iranien, et le sort des innombrables prisonniers d’opinion, ou encore la mémoire douloureuse que le cinéastetaxi garde de sa propre incarcération. Cette primauté de l’acte de filmer est d’ailleurs ce que le cinéaste a souhaité faire entendre dans un communiqué publié par le magazine professionnel britannique Screen: «Je suis un cinéaste. Je ne peux rien faire d’autre que réaliser des films. Le cinéma est ma manière de m’exprimer et ce qui donne un sens à ma vie. Rien ne peut m’empêcher de faire des films, et lorsque je me retrouve acculé, malgré toutes les contraintes la nécessité de créer devient encore plus pressante. Le cinéma comme art est ce qui m’importe le plus. C’est pourquoi je dois continuer à filmer quelles que soient les circonstances, pour respecter ce en quoi je crois et me sentir vivant.» Mais qui oublierait dans quelles conditions le film a été fait en trouvera un rappel glaçant avec le générique de fin, qui explique pourquoi, à l’exception du réalisateur, les noms de tous les collaborateurs de Taxi Téhéran restent masqués. Jean-Michel Frodon, www.slate.fr, février 2015 9

Iran, 2015, 1 h 22, couleur, v.o. Scénario Jafar Panahi SOUTIEN AFCAE BERLIN 2015 : OURS D’OR

DU 15 AVRIL AU 5 MAI SORTIE NATIONALE


Festival Play it again! du 22 au 28 avril

TARIF UNIQUE: 5 EUROS

Pandora and the Flying Dutchman

Grande-Bretagne, 1951, 2 h 04, couleur, v.o. Scénario Albert Lewin Avec Ava Gardner, James Mason Nigel Patrick, Sheila Sim… MER 22 AVRIL 18H45 JEU 23 AVRIL 14H DIM 26 AVRIL 20H

The Ladykillers

Grande-Bretagne, 1955, 1 h 31, couleur, v.o. Scénario Alexander Mackendrick Avec Alec Guiness, Katie Johnson Peter Sellers… JEU 23 AVRIL 16H30 LUN 27 AVRIL 18H30

Première édition du Festival Play it again! Les films d’hier dans les salles d’aujourd’hui à l’initiative de l’ADFP, Association des Distributeurs de Films du Patrimoine. L’occasion de voir ou revoir quelques beaux classiques de l’année en version restaurée.

Pandora / Albert Lewin

Si l’appellation «film culte» n’était pas si dévoyée, elle s’appliquerait idéalement à ce film porté par plusieurs générations de cinéphiles à la dimension d’un chef-d’œuvre singulier… Comme les précédentes réalisations de Albert Lewin (dont Le Portrait de Dorian Gray), Pandora est avant tout le film d’un esthète : partant de la légende du Hollandais Volant, marin du XVIIe siècle condamné à errer sur les mers jusqu’à la fin des temps, Lewin a composé un film qui associe passé et présent, où les statues comptent autant que les humains, où le Technicolor, magistralement servi par la photo de Jack Cardiff, importe autant que les soubresauts d’une intrigue contée par un archéologue et située dans la société anglo-saxonne (très fitzgéraldienne) réunie sur la Costa Brava en 1930. Ce petit monde de nantis oisifs gravite autour de la figure éblouissante de Pandora Reynolds, qui affole les hommes. Le film s’organise pareillement autour d’Ava Gardner, sublime, dans ce qui est son plus grand rôle, à égalité avec celui de Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus, trois ans plus tard. James Mason incarne avec son autorité et sa subtilité habituelles le personnage du Hollandais dont la malédiction prendra fin quand une femme acceptera de se sacrifier par amour pour lui… Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur

Tueurs de dames / Alexander Mackendrick

Une charmante vieille dame loue une chambre au distingué professeur Marcus pour que son quatuor puisse répéter. Mais Marcus est un imposteur… «Etre frivole sur un sujet frivole, c'est simplement ennuyeux; être frivole sur un sujet mortellement sérieux, voilà le vrai comique!» Appliquant son propre principe au pied de la lettre, Alexander Mackendrick a signé l'une des comédies anglaises les plus hilarantes et les plus noires. L’interprétation est parfaite, de Katie Johnson –quatre-vingt-sept ans à l’époque du tournage– à Alec Guinness, flanqué d’un Peter Sellers débutant. Aurélien Ferenczi, Télérama 10


Festival Play it again!

La Grande Ville / Satyajit Ray

du 22 au 28 avril

Subrata Mazumdar, modeste employé de banque à Calcutta, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Enfreignant les traditions, sa femme Arati se décide à chercher du travail et devient représentante en porte à porte. Son mari accepte mal cette situation mais suite à un krach, il est licencié et le travail de sa femme devient d'autant plus nécessaire… Satyajit Ray considère La Grande Ville, avec Kanchenjunga, comme son premier film réellement contemporain (la trilogie d’Apu commence dans les années vingt, Le Salon de musique se passe également au début du siècle, La Déesse au début du XIXe siècle). C’est le film charnière de l’œuvre de Ray, le premier entièrement consacré à sa ville (Calcutta) et le premier où il montre le monde du travail à partir d’un personnage de femme confronté à sa vie de famille… La Grande Ville fut largement plébiscité par le public bengali et primé à Berlin par l’Ours d’argent en 1963. Charles Tesson

Persona / Ingmar Bergman

En 1965, Bergman est à nouveau hospitalisé pour dépression. Il écrit le scénario de Persona dans sa chambre d’hôpital en deux semaines, alors en proie à de violents accès de fièvre –ce qui explique en partie le «délire cinématographique» que constituent les premières minutes du film, succession de visions hallucinantes et hallucinatoires. Il s’attèle au tournage dès sa sortie d’hôpital, guidé par le sentiment que Persona est pour lui le film de la résurrection. Jamais auparavant n’avait-il ressenti un tel sentiment de liberté durant la création. Pour incarner les deux héroïnes, Bergman engage son actrice fétiche Bibi Andersson et celle qui deviendra sa muse et compagne, Liv Ullmann. La première incarne la volubile infirmière Alma, la seconde la comédienne devenue muette Elisabet. A travers ces deux personnages féminins, Bergman multiplie les expérimentations cinématographiques pour jouer sur les notions de dédoublement et d’opposition, à la fois sur le plan physique et mental… La persona désigne le masque social revêtu par une personne au quotidien, en conflit permanent avec le subconscient –désigné par le terme alma, qui est ici le prénom de Bibi Andersson dans le film. Bergman réalise une œuvre audacieuse aux multiples lectures, sublimée par la photographie de Sven Nykvist –qui joue habilement sur les effets d’ombre et de lumière– et par la musique quasi expérimentale de Lars Johan Werle participant à la création d’un univers mental fantasmatique. Persona est aujourd’hui l’une des œuvres clés du cinéaste suédois, à la virtuosité à jamais inégalée. in Dossier de presse 11

Mahanagar

Inde, 1963, 2 h 16, noir et blanc, v.o. Scénario, musique Satyajit Ray Avec Madhabi Mukherjee Anil Chatterjee, Haren Chatterjee… VEN 24 AVRIL 15H45 SAM 25 AVRIL 14H30

Suède, 1966, 1 h 23, noir et blanc, v.o. Scénario Ingmar Bergman Avec Bibi Andersson, Liv Ullmann Gunnar Björnstrand Jörgen Lindström… MER 22 AVRIL 17H DIM 26 AVRIL 14H30 LUN 27 AVRIL 16H45


Le Labyrinthe du silence Giulio Ricciarelli

Allemagne 1958: un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les Allemands ne fuient pas leur passé. Francfort 1963, pour la première fois, des Allemands jugent des Allemands…

Im Labyrinth des Schweigens

Allemagne, 2014, 2 h 03, scope-couleur, v.o. Scénario Elisabeth Bartel, Giulio Ricciarelli Photo Martin Langer, Roman Osin Son Günther Gries Musique Niki Reiser, Sebastian Pille Montage Andrea Mertens Avec Alexander Fehling, André Szymanski Friederike Becht, Hansi Jochmann Johann von Bülow, Lukas Miko… FESTIVALS 2014: TORONTO /

PESSAC, PRIX DU PUBLIC, DU

JURY ET ETUDIANTS / LES ARCS, PRIX DU PUBLIC ET DU JURY

DU 29 AVRIL AU 12 MAI

SORTIE NATIONALE

[…] Au début des années 60 en République fédérale allemande, rares sont les citoyens qui ont conscience de l’étendue des crimes commis sous le IIIe Reich. Auschwitz? Un camp de prisonniers, comme il y en eut dans tous les pays. Les nazis? Ils n’ont fait qu’obéir aux ordres. Le procès de Nuremberg? Des vainqueurs jugeant les vaincus. Alors que l’épouvantail communiste a remplacé celui du nazisme (le Mur de Berlin est construit en août 1961), et tandis que le «miracle économique» invite à se tourner vers l’avenir, la plupart des Allemands n’ont aucune envie de remuer les fantômes du passé. C’est à cette lourde chape d’ignorance et de refoulement que vont s’attaquer les héros du Labyrinthe du silence. Sous la forme d’une fiction très documentée, le film de Giulio Ricciarelli raconte les mois d’enquête et d’instruction qui ont permis à ce procès décisif pour l’histoire allemande de se tenir: le recueil des dépositions des témoins (qui pour la plupart n’avaient encore jamais raconté leur déportation), la traque méticuleuse des anciens nazis, qu’ils soient bien insérés dans la société allemande ou en fuite (comme Eichmann, finalement jugé par les Israéliens à Jérusalem), l’invention d’un cadre juridique permettant à un pays de juger ses propres criminels de guerre… Il montre aussi, à l’image du héros Johann Radmann (synthèse fictive de plusieurs membres de l’équipe de Fritz Bauer), le vertige qui saisit cette jeune génération devant l’horreur des crimes commis par ses pères, et devant l’immense culpabilité dont elle va hériter. Après les procès de Francfort, qui démonteront patiemment les rouages effroyables de la machine de mort nazie, plus aucun Allemand ne pourra dire : «Je ne savais pas». Vital Philippot, rédacteur en chef du site zerodeconduite.net 12


Histoire de Judas / Rabah Ameur-Zaïmeche

Le titre dit tout… Pas tout à fait, puisque le Judas qu’il nous est donné de découvrir n’a rien du traître dépeint, en particulier, par les Evangiles. Tout le contraire même, un chic type, totalement dévoué à son meilleur ami, un certain Jésus de Nazareth. Dans la note d’intention qu’il a rédigé, Rabah Ameur-Zaïmeche – l’auteur, entre autres films formidables, de Wesh Wesh, qu’est-ce qui se passe?» et de Bled Number One– rappelle que «pendant deux mille ans, les Juifs ont été considérés comme les meurtriers du Christ». «Nous savons tous, ajoute-t-il, ce que cette accusation infamante leur a causé de chagrin, de larmes, de souffrance. » Figure emblématique de cet antisémitisme, Judas, à lui seul, «cristallise la haine des Juifs». Fort de ce constat, Rabah Ameur-Zaïmeche a lu, énormément, pendant trois ans. Observant que «nous disposons de très peu de sources d’information sur la première communauté christique, et que les Evangiles ne sont historiques, à proprement parler, que par défaut», il a estimé de son devoir «de réhabiliter Judas». D’autres avant lui s’y sont essayés. Aucun n’y est sans doute parvenu avec une telle légèreté. Après avoir vu ce film «areligieux», au point d’en paraître laïc, impossible de ne pas être sidéré par l’audace et le talent de ce cinéaste français d’origine berbère, né en 1966 en Algérie avant de passer une bonne partie de sa jeunesse à la cité des Bosquets, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Tourné en Algérie, dans les Aurès, Histoire de Judas est magnifiquement filmé par Irina Lubtchansky, si bien que certaines séquences d’intérieur pourraient être signées du Caravage… Au milieu de paysages somptueux, on y retrouve quelques-uns des principaux personnages de cette extraordinaire aventure, Jésus de Nazareth (Nabil Djedouani) et Judas (Rabah Ameur-Zaïmeche), donc, mais aussi Barabbas (Mohamed Aroussi), Bethsabée (Marie Loustalot), Suzanne (Patricia Malvoisin), Ponce Pilate (Régis Laroche)… Rien de dogmatique, rien d’asséné, juste quelques notations historiques ici et là, sans compter deux ou trois incursions réjouissantes du côté de la fiction. Dialogué en français, ce film procure de bien curieuses sensations, un mélange d’émerveillement et de stupéfaction… Franck Nouchi, Le Monde, 6 février 2015 13

France, 2015, 1 h 39, couleur Scénario Rabah Ameur-Zaïmeche Photo Irina Lubtchansky Son Bruno Auzet

Musique Elise Caron, Nabila Mokeddem Rodolphe Burger Montage Grégoire Pontecaille

Avec Nabil Djedouani, Mohamed Aroussi Rabah Ameur-Zaïmeche, Régis Laroche Marie Loustalot, Patricia Malvoisin… BERLIN 2015 :

PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE

DU 29 AVRIL AU 5 MAI EN EXCLUSIVITE


Y-a-t-il une origine à ce film? RABAH AMEUR-ZAÏMECHE: Oui, mon enfance. J’étais à l’école, en CM2, je ne sais pas vraiment pourquoi

mais j’ai commencé à m’intéresser à Jésus. Pendant une année, j’ai dessiné des crucifix, je les coloriais de toutes les couleurs, laissant mon instituteur perplexe. Jésus a donc été un personnage important, qui m’a aidé à comprendre qui j’étais, qui je voulais être – comme Mandrin d’ailleurs. Ce sont deux figures fondatrices sur lesquelles je me suis construit. Jésus est aussi un trait d’union entre le monde d’où je suis originaire, au sud de la Méditerranée, et celui qui m’accueille, la France. Vous vous intéressez plus à Jésus qu’au Christ? R. A. Z.: Nous voulions esquisser un portrait de Jésus comme personnage humain, au sein de son peuple, en privilégiant le quotidien, comme le partage du pain, les ablutions ou l’enseignement… Le voir au service de ses disciples, de sa communauté, dans une Judée sous domination romaine où l’on croit fermement, et de façon imminente, à l’arrivée des légions célestes annonçant la fin des temps. Il s’inscrit aussi dans des paysages immémoriaux, souvent désertiques, mais peuplés d’une multitude de vie, d’un foisonnement du vivant à l’ombre des pierres ou des buissons desséchés… C’est un agitateur, un chef révolutionnaire? R. A. Z.: C’est un rabbin, c’est-à-dire un maître, quelqu’un qui connaît les textes sacrés par cœur, qui aide et guide les siens. Seule la connaissance l’intéresse et il veut la vivre pleinement, au présent. C’est sans doute ce qui le distingue, et c’est pourquoi il refuse qu’on inscrive ses faits et gestes, ce qu’il dit, sur la pierre ou sur les parchemins. Il se défie de la parole qu’on fige, et qui deviendra forcément un dogme, un outil de pouvoir, un instrument de domination et de soumission. Il y a de ce point de vue une primauté donnée à ce qui arrive, qui le rapproche du spectacle vivant, du théâtre comme mise en forme, et en mots, et comme expérience de ce qui se passe au présent. R. A. Z.: Nous avons produit une sorte de théâtre à ciel ouvert dans une mise en scène frontale, pour s’approcher au plus près de la présence physique, de la matière et du vide. La puissance d’évocation du cinéma nous invite à nous emparer des mythes fondateurs pour les remodeler et les projeter à la lumière du présent. Tout comme des grands récits : ils doivent être constamment repris, réinterprétés, transformés; sinon on court un très grave danger, celui que nos représentations soient confisquées, comme autrefois, par des appareils, par un pouvoir, et paralysées dans un système qui empêche de réfléchir, de comprendre. Cela vaut pour les mythes anciens comme pour les récits plus récents, dictés par les technologies actuelles se prétendant omniscientes, et qui elles aussi formatent et tendent à imposer une représentation unifiée du monde. Face à cela, je ressens le besoin de réintroduire du questionnement, de l’émerveillement, un possible ré-enchantement. in Dossier de presse

Le Château de sable / Co Hoedeman

Animation, Canada, 1972-2004, 45 ’, couleur, sans paroles • à partir de 4-5 ans •

m tarif enfant : 4 € / tarif adulte : 5 €

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 22 AVRIL AU 5 MAI

SORTIE NATIONALE

TCHOU-TCHOU (1972, 13’52”) • Fait à partir d’un jeu de construction en bois, ce court métrage d’animation explore un monde imaginaire appartenant aux enfants. Une fille et un garçon s’amusent dans une ville de cubes, de cylindres et de cônes, qu’ils ont eux-mêmes bâtie. Surgit un dragon qui bouscule leurs blocs et dérange tout. Que faire et comment écarter l’intrus? Utilisant différentes astuces, ils réussiront à faire de leur ennemi leur meilleur partenaire.. LE THÉÂTRE DE MARIANNE (2004,15’ 45”) • Film d’animation magique pour petits et grands. Sur la scène d’un grand théâtre apparaît un castelet. Le théâtre de Marianne, domaine d’une petite marionnette fait vivre sous sa baguette trois saltimbanques, silhouettes en volume sorties de son chapeau. Chacun exécute son numéro, non sans difficulté. Puis la maladresse de l’un, l’espièglerie de l’autre autant que l’esprit enflammé du troisième engendrent quelques conflits, jusqu'à provoquer le chaos. Comment créer l’harmonie sans perdre la maîtrise? Le spectacle virerait-il à l’échec? Qui mène vraiment le jeu, la petite marionnette ou bien ses saltimbanques? Un grand spectacle dans un minuscule univers, c’est celui de Co Hoedeman, génie ensorceleur, maître de l’illusion et ici, virtuose de l’éclairage: un spectacle dans un spectacle et tous deux dans un film! LE CHÂTEAU DE SABLE (1977, 13’17”) • Oscar du meilleur court-métrage d'animation 1978 Un petit homme de sable construit, avec l’aide de ses amis, un château pour se protéger du vent. Mais la tempête arrive et ne lui facilite pas la tâche!

14


SPECTACLES

Et le coq chanta…

D’APRÈS « LES PASSIONS DE BACH » MISE EN SCÈNE ALEXANDRA LACROIX

EN

AVRIL

THEATRE MUSICAL

/ DIRECTION MUSICALE CHRISTOPHE GRAPPERON

Ce concert-spectacle allie la trivialité du quotidien et la force symbolique des Evangiles, à travers le fil conducteur de la trahison. Les voix sont pures, puissantes et affirmées à souhait pour Bach, les instruments alertes et amples, le tout joué sans partitions. Une belle mécanique qui se joue du profane et du sacré.

i show, LES PETITES CELLULES CHAUDES

jeudi 2 avril 20 h 30 INCLASSABLE

Par un enchaînement de tableaux, le ishow explore différentes caractéristiques de la rencontre, qu’elle soit virtuelle ou réelle. Quinze artistes réunis autour d’une même table, projetés sur trois écrans, se mettent à la merci d’une technologie aussi imprédictible qu’instantanée pour questionner ce geste anodin que nous faisons chaque jour en consultant notre smartphone ou notre ordinateur.

Il n’est pas encore minuit

ET LE COQ CHANTA…

mardi 7, mercredi 8 avril 20 h 30 ARTS DE LA PISTE à partir de 8 ans

COMPAGNIE XY

Sur scène, ils sont vingt-deux. Vingt-deux hommes et femmes qui s’envoient –littéralement– en l’air durant une heure d’un spectacle à couper le souffle. Après avoir parcouru le monde avec leur précédent opus, Le Grand C, la compagnie XY revient très fort sur la scène rochelaise avec une même devise depuis leurs débuts : « Seul, on va plus vite; à plusieurs, on va plus loin. » Et aussi plus haut, ajouterait le spectateur bluffé. mercredi 8, vendredi 10 avril 20 h 30 / jeudi 9 avril 19 h 30

Ailey II

ishow

DANSE

Au programme quatre chorégraphies dont Revelations, chorégraphie «culte» d’Alvin Ailey qui explore avec ferveur les refuges de l’âme, de la tristesse insondable à la joie la plus pure, celle du corps libéré. Servi par douze jeunes interprètes aussi sensuels qu’athlétiques, Revelations porte le poids de l’Histoire avec force et légèreté. Les trois autres chorégraphies forment une succession vivante, novatrice et palpitante du vocabulaire gestuel initié par Ailey. Une danse contemporaine à la fois grand public et d’une extrême exigence. lundi 13, mardi 14 avril 20 h 30 / mercredi 15 avril 19 h 30

Orchestre des Champs-Elysées

DIRECTION

MUSIQUE

PHILIPPE HERREWEGHE / 60 MUSICIENS

Les soixante musiciens sous la direction de Philippe Herreweghe, viendront peaufiner leur programme, solidement épaulés par une soliste au visage d’ange, Patricia Kopatchinskaja « la violoniste qui ose tout ».

IL N’EST PAS ENCORE MINUIT

Programme : Felix MENDELSSOHN , Concerto pour violon en mi mineur opus 64 / Johannes BRAHMS, Symphonie n°2 en ré Majeur opus 73

Un chien dans la tête

DE

samedi 18 avril 20 h 30

STÉPHANE JAUBERTIE / MISE EN SCÈNE OLIVIER LETELLIER

THEATRE à partir de 8 ans

Comment grandir? «En mettant des mots sur des émotions» y compris les plus écrasantes, comme ce violent sentiment de honte qui frappe le héros de ce récit initiatique. Le Fils raconte, plusieurs années après le drame, comment un jour, la tête de son père «a commencé à partir», la honte ressentie devant cette maladie sans nom et la rue qui devient pour lui, l’espace de tous les dangers où, accablé par la honte, il se retrouve exposé aux railleries de l’Un et de l’Autre, duo de marionnettes infernal, comique et cruel. mercredi 22 avril 19 h 30

Le Faiseur,

DE

HONORÉ DE BALZAC / MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA

UN CHIEN DANS LA TETE

THEATRE

L’histoire d’un menteur, d’un saltimbanque de la bourse qui fait de sa vie une vaste comédie. Il ment à tous, il fomente une panique boursière, lance des emprunts pourris, commet des délits d’initié… Le tout avec une morgue magnifique. Au milieu du XIXe siècle, Balzac démasque déjà la finance hideuse. Treize comédiens se partageant le plateau avec force et jubilation pour ce délice de théâtre.

m Réservation des places

u

mercredi 22, jeudi 23 avril 20 h 30

LE FAISEUR

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles : AILEY II (depuis le 24 février) / DONKA (depuis le 20 mars) Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u


A

V

R

I

L

DU 1er AU 7 AVRIL

LES PIONNIERS DU CINÉMA • ciné-concert 13 courts métrages, 1895-1914, 1h, muet, n. & b. et teinté JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE de Benoit Jacquot France, 2015, 1h35, scope-couleur VOYAGE EN CHINE de Zoltán Mayer France, 2015, 1h36, couleur, v.o. LE PETIT HOMME de Sudabeh Mortezai Autriche, 2014, 1h38, couleur, v.o.

2

MER 1er

0

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JEU 2

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SAM 4

DIM 5

LUN 6

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18H30 16H30

14H 18H 20H

16H30 20H30 18H30

14H30 18H30 20H30

17H 21H 15H

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DU 8 AU 14 AVRIL

MER 8

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VEN 10

SAM 11

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LUN 13

MAR 14

LEOPARDI de Mario Martone Italie, 2014, 2h15, couleur, v.o. CITIZENFOUR de Laura Poitras Allemagne/USA, 2015, 1h54, couleur, v.o. JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE de Benoit Jacquot

20H15

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14H 20H30 18H30

MER 15

JEU 16

VEN 17

SAM 18

DIM 19

LUN 20

DU 15 AU 21 AVRIL

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman 3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45’, couleur, sans paroles TAXI TÉHÉRAN de Jafar Panahi Iran, 2015, 1h22, couleur, v.o. UNE BELLE FIN de Uberto Pasolini Grande-Bretagne/Italie, 2013, 1h27, couleur, v.o. LEOPARDI de Mario Martone JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE de Benoit Jacquot DU 22 AU 28 AVRIL

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman TAXI TÉHÉRAN de Jafar Panahi UNE BELLE FIN de Uberto Pasolini

15H45

17H15

14H 21H 19H15

14H 19H 15H30

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MER 22

JEU 23

DU 29 AVRIL AU 5 MAI

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman LE LABYRINTHE DU SILENCE de Giulio Ricciarelli Allemagne, 2014, 2h03, scope-couleur, v.o. HISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche France, 2015, 1h39, couleur TAXI TÉHÉRAN de Jafar Panahi

20H15

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14H 18H30 15H45

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VEN 24

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MAR 28

17H 20H

16H15

15H

18H

18H

20H30

14H30 20H

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21H

18H30

14H 20H

Play it again ! Les films d’hier dans les salles d’aujourd’hui

PERSONA de Ingmar Bergman • Suède, 1966, 1h23, n.&b., v.o. PANDORA de Albert Lewin • G.-B., 1951, 2h04, couleur, v.o. TUEURS DE DAMES de Alexander Mackendrick Grande-Bretagne, 1955, 1h31, couleur, v.o. LA GRANDE VILLE de Satyajit Ray • Inde, 1963, 2h16, n.&b., v.o.

17H 18H45

14H 16H30

14H 18H15 16H15 20H30

JEU 30 VE 1er/05

15H30 16H30 20H30 18H45 14H

15H45 16H45 20H15 14H 18H30

18H30 15H45

MER 29

MAR 21

14H30 SAM 2

DIM 3

LUN 4

MAR 5

14H30 20H30 16H45

16H 20H15 18H15

14H30 15H30 21H 17H45

15H30 18H30

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19H30

16H30 20H45 14H

Ciné-concert: composition musicale Christian Leroy (piano) avec Philippe Saucez (clarinettes) et Pascal Ducourtioux (percussions) présentation par Carole Desbarats, de l’assocation nationale des Enfants de cinéma. Tarifs: adulte 6€ / jeune – de 18 ans 4€ / centres de loisirs 3,50€

Play it again! Les films d’hier dans les salles d’aujourd’hui / à l’initiative de l’ADFP (Association des distributeurs de films du patrimoine) tarif unique: 5€ LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


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