01.04 au 29.04 2014

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi et dimanche de 14 h à 20 h / lundi de 17 h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03 SUR RÉPONDEUR 05 46 51 54 04. SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma

TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI LE LUNDI POUR TOUS TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 24 juin 2014)

6,80 € 5,50 € 4,50 € 4,80 € 3,50 € 48 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public

FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).

LE PARFUM DE LA CAROTTE de Arnaud Demuynck et Rémi Durin •Animation, Fr./Belg. , 2013, 27’, coul. v.f. m à partir de 4 ans précédé de 3 courts-métrages d’animation / durée totale du programme: 45’ m Séances tout public: mercredi 2 avril 14h30 et 17h15 / samedi 5 avril 16h / mercredi 9 avril 15h30 / samedi 12 avril 17h30 m Séances scolaires possibles: lundi 31 mars 10h et 14h30 / mardi 1er, mercredi 2, jeudi 3, vendredi 4 et mardi 15 avril 10h LA PIE VOLEUSE de Emanuele Luzzati et Giulio Gianini •Animation, Italie , 1964-73, 36’, coul., sans dialogue m à partir de 4 ans m Séances tout public: mercredi 9 avril 14h30 / samedi 12 avril 16h30 / dimanche 13 avril 17h / mercredi 16 avril 14h / samedi 19 avril 14h30 / mardi 22 avril 15h15 / mercredi 23 avril 15h30 / jeudi 24 avril 14h30/ vendredi 25 avril 15h / lundi 28 avril 14h30 m Séances scolaires possibles: vendredi 11, lundi 14, jeudi 17 et vendredi 18 avril 10h LES NOUVELLES (MÉS)AVENTURES D’HAROLD LLOYD •4 courts métrages, USA, 1917-19, 48’, n.&b., muet m pour tous et à partir de 6-7 ans m Séances tout public: mercredi 16 avril 15h / jeudi 17 avril 14h / vendredi 18 avril 18h45 / dimanche 20 avril 14h30 / mardi 22 avril 14h m Séance scolaire possible: jeudi 17 avril 14h (sur séance tout public) CAPELITO ET SES AMIS de Rodolfo Pastor •Animation, Espagne, 2006-09, 40’, couleur, sans dialogue m à partir de 3 ans m Séances tout public: mercredi 23 avril 14h30 / jeudi 24 avril 15h30 / vendredi 25 avril 14h / lundi 28 avril 15h30 / mardi 29 avril 14h et semaine du 30 avril au 6 mai POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Les Trois Sœurs du Yunnan de Wang Bing


Aimer, boire et chanter / Alain Resnais Dans la campagne anglaise du Yorkshire, la vie de trois couples est bouleversée pendant quelques mois, du printemps à l’automne, par le comportement énigmatique de leur ami George Riley. Au grand désarroi des hommes dont elles partagent la vie, George exerce une étrange séduction sur les trois femmes: Monica, Tamara et Kathryn…

Le dramaturge et metteur en scène Jean-Marie Besset, dialoguiste d’Aimer, boire et chanter, évoque sa collaboration avec Alain Resnais dans Le Monde du 2 mars. Resnais fait partie de ces hommes qu’on ne remplace pas. Il m’avait demandé d’adapter les dialogues de Arrivals and Departures, d’Alan Ayckbourn, pour son prochain film. Sa tête était toujours là, mais son corps, plié en quatre par la maladie, le trahissait. Il parvenait à faire de ces pièces de divertissement des réflexions très profondes sur le vrai et le faux, qui ouvraient des abîmes. Sur le tournage de Aimer, boire et chanter, j’ai été frappé par la dévotion qui l’entourait. Il tenait à servir lui-même le vin blanc à l’équipe, comme un clin d’œil au titre du film. A ses débuts, Resnais a côtoyé l’avant-garde littéraire de son époque, Duras, Robbe-Grillet. Avec le temps, il s’est intéressé à des formes et des auteurs plus désuets, l’opérette, Anouilh, Ayckbourn. En cela, il m’évoque Manoel de Oliveira. Comme si le recul de l’âge conférait à leurs films une métaphysique qui ne dialogue plus avec la mode, mais avec l’éternité.

Leçons d’harmonie / Emir Baigazin

France, 2013, 1 h 48, scope-couleur Réalisation Alain Resnais d’après Life of Riley de Alan Ayckbourn adaptation Laurent Herbiet, Alex Reval Avec Sabine Azéma, Hippolyte Girardot Caroline Silhol, Michel Vuillermoz Sandrine Kiberlain, André Dussollier… BERLIN 2014 : PRIX ALFRED BAUER

ET DE LA PRESSE INTERNATIONALE

DU 1er AU 15 AVRIL SORTIE NATIONALE

Aslan est un adolescent, élève brillant mais solitaire, bouc-émissaire idéal des élèves de son collège, gangrené par un réseau de racketteurs violents et déterminés. Lassé des humiliations de ceux-ci, il prépare sa vengeance…

Je voulais mettre en avant un système scolaire qui évoque et reflète le système qui prévaut dans notre société, à différents niveaux. Dans le fond, Leçons d’harmonie n’est pas réellement un film sur l’école ou sur l’adolescence; c’est un film sur un système de violence qui est inhérent à la nature humaine. Leçons d’harmonie ne raconte pas une guerre entre des personnes mais raconte la guerre intérieure qui ravage une seule et même personne. Pour chacun d’entre nous, le défi est de pardonner ou continuer à se battre. Emir Baigazin 3

Kazakhstan/All./Fr., 2013, 1h54, coul., v.o. Avec Timur Aidarbekov, Aslan Anarbayev Mukhtar Andassov, Anelya Adilbekova…  film interdit aux moins de 12 ans SOUTIEN ACOR ANGERS 2014 : GRAND PRIX DU JURY

DU 1er AU 8 AVRIL SORTIE NATIONALE


version restaurée

Phantom of the Paradise Brian De Palma

USA, 1974, 1 h 31, couleur, v.o. Scénario Brian De Palma Photo Larry Pizer Musique Paul Williams Montage Paul Hirsch Avec Paul Williams, William Finley Jessica Harper, George Memoli… SOUTIEN AFCAE PATRIMOINE

MERCREDI 2 AVRIL 15 H 30 SAMEDI 5 AVRIL 14 H 15 DIMANCHE 6 AVRIL 21 H MARDI 8 AVRIL 16 H 15

USA, 1917-1919, 48 ’, noir et blanc, muet • pour tout public et à partir 6-7 ans •

tarif enfant : 3,50 € tarif adulte : 4,50 €

DU 16 AU 22 AVRIL

Sous son masque argenté en forme de bec d’oiseau, voici que nous revient, sur grand écran, le rejeton torturé du Faust de Goethe et du Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux… Winslow (William Finley), grand flandrin naïf, compositeur de son état, signe un pacte avec Swan, mystérieux et maléfique directeur de Death Records. Lequel lui vole illico sa musique et la femme qu’il aime. Après avoir été chassé, défiguré, presque tué, Winslow revient se venger… On espérait depuis longtemps la reprise de ce petit bijou, bizarre «musical» fantastique, à la fois noir et étincelant, tourné en 1974 par Brian De Palma. Ne fût-ce que pour sa formidable bande-son, sarabande hétéroclite de toutes les tendances de l’époque, de la pop suave au glam-rock, en passant par les débuts du heavy metal. Elle a été composée par Paul Williams (qui joue aussi Swan). Cette brassée de chansons et leurs chorégraphies bigarrées –contorsions et pattes d’eph furieusement seventies– n’avaient pas quitté nos mémoires: le mélancolique et déchirant Old Souls, ballade interprétée par Jessica Harper, le (volontairement) agressif et graillonnant Somebody super like you, ou encore Upholstery, allègre parodie des Beach Boys. Cauchemar sur le thème du double cher à De Palma (Sœurs de sang, Obsession, Body Double), mais aussi parabole sur la férocité de l’industrie du divertissement (Swan est le reflet de Phil Spector, producteur tout-puissant de l’époque), ce conte vintage n’a pas pris une ride. Il est à peu près contemporain de The Rocky Horror Picture Show, la comédie musicale débridée de Jim Sharman, à laquelle on le compare souvent. Au-delà du «glam» commun, ces films semblent, pourtant, appartenir à deux ères différentes: autant celui de Sharman fleure bon la provoc joyeuse et la liberté sexuelle de l’ère post-hippie, autant notre «fantôme» chanteur, au pessimisme éperdu, vaguement nihiliste, annonce la crise. La fin des illusions. Cécile Mury, Télérama du 1er mars 2014

Les Nouvelles (més)aventures d’Harold Lloyd / 4 courts-métrages

Troisième grand comique du cinéma muet américain avec Charlie Chaplin et Buster Keaton, Harold Lloyd est resté célèbre comme «l’homme aux lunettes d’écaille». Dans ce nouveau programme de quatre courts métrages, il campe un personnage de jeune amoureux un peu gauche en prise à des situations plus loufoques les unes que les autres: qu’il soit maître-nageur malgré lui ou prisonnier d’une étrange tribu de femmes pirates, Harold Lloyd se joue de tous les obstacles pour séduire sa belle. Quatre histoires hilarantes et rocambolesques à découvrir pour la première fois en version numérique restaurée! Lloyd a tourné de nombreux courts métrages d’une seule bobine avant de passer à deux puis trois bobines, et de se lancer dans une inoubliable série de longs métrages –le plus connu restant Monte là-dessus! (Safety Last!) où il escalade un gratte-ciel et se trouve suspendu à une horloge géante… HAROLD CHEZ LES PIRATES (Captain Kidd’s Kids) de Hal Roach (1919, 19’) UN, DEUX, TROIS… PARTEZ ! (The Marathon) de Alf Goulding (1919, 10’) MON AMI LE VOISIN (Just Neighbors) de Harold Lloyd et Frank Terry (1919, 9’) HAROLD À LA RESCOUSSE (By the Sad Sea Waves) de Alf Goulding (1917, 10’)

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Eastern Boys / Robin Campillo

Daniel aborde Marek dans une gare parisienne où ce dernier traine avec sa bande. Il lui propose de le retrouver chez lui le jour suivant. Lorsqu’il ouvre la porte de son appartement le lendemain, il est loin d’imaginer le piège dans lequel il s’apprête à tomber et qui va bouleverser sa vie.

Réalisateur des Revenants il y a près de dix ans (film qui a plus tard donné naissance à la série télévisée du même nom), Robin Campillo est jusqu’ici plutôt connu comme un collaborateur de Laurent Cantet (monteur et co-scénariste de L’Emploi du temps, Vers le sud ou Entre les murs). Avec Eastern Boys, primé à Venise, Campillo signe un second long métrage aussi ambitieux que réussi… […]Les situations, comme les personnages, sont complexes. Le film mélange les genres avec un naturel confondant, débutant façon documentaire à la Gare du Nord, glissant au home invasion (séquence gonflée et assez hallucinante) puis à la romance improbable et au thriller en Hôtel Ibis… […]Il y a dans Eastern Boys ce cheminement assez passionnant où l’on atteint une certaine morale par des voies que beaucoup jugeront parfaitement immorales. Nicolas Bardot, www.filmdeculte.com Comment est née l’idée de ce film?

France , 2013, 2 h 08, scope-couleur

ROBIN CAMPILLO : Tout d’abord d’une histoire réelle. L’histoire d’un homme qui avait adopté un jeune

Scénario et montage Robin Campillo

homme qui avait été son amant quelques années plus tôt. Cette histoire m’avait rappelé le projet de Foucault qui bien avant les débats sur le Pacs et le mariage proposait d’adopter son amant pour pouvoir pallier à l’absence de droits et régler les questions d’héritage. Je me suis demandé si derrière cette stratégie, il n’y avait pas une forme de désir de paternité, surtout qu’il y avait souvent à cette époque une différence d’âge, voire de classe sociale dans les couples gays. Et donc j’ai eu très envie d’illustrer ce trouble, de filmer une relation où le désir se métamorphose… Je voulais parler aussi des sans papiers. J’ai eu l’impression au moment de la tragédie de Lampedusa, que les migrants illégaux passaient tout à coup dans les médias, du statut de quasi délinquants à celui de martyrs. J’ai eu envie de raconter une histoire différente, celle de ces Eastern boys qui surgissent dans la vie de Daniel à la fois comme une menace et une promesse. Qui est Daniel? Olivier Rabourdin s’est-il imposé d’emblée pour le rôle? R. C. : J’ai choisi de très peu le caractériser. On ne sait pas quelle profession il exerce. J’avais envie que l’on voie sa vie, sa «vraie» vie, par l’entrebâillement d’une porte… Sa vie réelle est celle qu’il va s’inventer dans le film. Je ne pense pas que ce soit un personnage qui se sente seul mais à l’occasion de cette intrusion dans sa vie, il va se découvrir seul. Le choix a été très évident. Je l’avais vu dans Des hommes et des dieux, et dans La Face cachée de Bernard Campan. Olivier peut paraître à la fois viril et fragile. Il dégageait aussi un bon capital de sympathie, qui semblait nécessaire pour incarner un personnage si dur, si ambigu. in Dossier de presse

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Photo Jeanne Lapoirie Son Olivier Mauvezin, Valérie Deloof Jean-Pierre Laforce Décor Dorian Maloine Musique (composition et interprétation) Arnaud Rebotini Avec Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov Daniil Vorobjev, Edea Darcque… SOUTIEN RECHERCHE VENISE 2013 ; PRIX ORIZZONTI DU MEILLEUR FILM

DU 2 AU 15 AVRIL SORTIE NATIONALE


Mille soleils / Mati Diop Touki Bouki / Djibril Diop Mambety

Un seul programme de deux heures vingt pour faire communiquer l’esprit des deux films que quarante ans séparent. En 1972, Djibril Diop Mambety tourne «Touki Bouki». Mory et Anta s’aiment. Les deux jeunes amants partagent le même rêve, quitter Dakar pour Paris. Au moment fatidique, Anta embarque. Mory, lui, reste seul sur les quais, incapable de s’arracher à sa terre. En 2013, «Mille Soleils» enquête sur l’héritage personnel et universel que représente «Touki Bouki». Que s’est-il passé depuis? Magaye Niang, le héros du film, n’a jamais quitté Dakar. Et aujourd’hui, le vieux cowboy se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.

D’après les applaudissements qui ont salué son film et les conversations qui suivirent dans les allées du Théâtre de la Criée, Mati Diop fut sans conteste la coqueluche (discrète et pudique) de cette vingt-quatrième édition du Festival international du documentaire de Marseille (FID). Le jury lui a décerné le Grand prix de la compétition internationale. Mille soleils mérite son nom. Il resplendit dans la nuit de Dakar, darde une sensibilité à fleur de peau, réchauffe le cœur. Des cinéphiles, des amoureux de l’Afrique, de tous ceux enfin qui veulent bien se laisser gagner par ses quarante-cinq minutes de grâce. Mille soleils est un hommage à un autre film, Touki Bouki, premier long-métrage réalisé en 1972 par le réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambety, oncle paternel de Mati Diop… […] Parmi les sept films réalisés en trente ans de carrière par le bouillant Diop Mambety, mort en 1998 à l’âge de cinquante-trois ans, Touki Bouki est sans doute le plus rageur, le plus impétueux, le plus fou. L’histoire simple d'un garçon et d’une fille de Dakar qui s’aiment avec une liberté provocante, qui ne supportent plus la médiocrité de leur vie et décident de forcer le destin en s’embarquant pour la France. Cruel et complexe, le récit, plus incantatoire et poétique que véritablement narratif, laisse partir la fille, mais fait in extremis rebrousser chemin au garçon, qui décide de rester dans son pays. Un film fort et fier, qui aborde sabre au clair la question de l’identité et de l’aliénation africaine, à mi-chemin du burlesque stylisé de Jean-Luc Godard et de l’esthétique de la faim de Glauber Rocha. 6


Quarante ans plus tard, Mati Diop a retrouvé les deux acteurs du film de son oncle, Magaye Niang et Mareme Niang, pour constater qu’ils avaient suivi le destin de leur personnage respectif. Magaye était resté à Dakar, Mareme s’était exilée. L’occasion était trop belle pour ne pas mettre à profit cette magnifique coïncidence, dans un film qui louvoie entre fiction et documentaire et reprend l’histoire du couple, à quarante ans plus un océan (Mareme vit aujourd’hui aux Etats-Unis) de distance. «Tout est vraiment parti des acteurs, raconte Mati Diop. J’avais demandé, en 2008, à Magaye d’appeler Mareme, qu’il avait complètement perdue de vue. J’ai enregistré leur conversation un peu par effraction et Mareme m’en a beaucoup voulu. J’ai mis cinq ans à regagner sa confiance.» La confidence trahit trois traits dominants de Mati Diop, frêle jeune femme forte comme un roc: le culot, le talent, la persévérance. Un parcours fulgurant en témoigne. Des débuts d’artiste plasticienne, un premier rôle d’actrice chez Claire Denis (35 Rhums, 2008), quatre courts et moyens métrages comme réalisatrice depuis quatre ans. Voilà pourtant une carrière qui, tout à la fois, s’impose et ne va pas de soi. Elle s’impose parce que Mati Diop est non seulement la nièce de Djibril, mais aussi la fille de Wasis, musicien renommé, et d’une mère française acheteuse d’art. C’est évidemment pour les mêmes raisons qu’elle ne va pas de soi. Autre partage, qu’on présume inconfortable: son statut de métisse, entre Afrique et Europe, Sénégal et France. L’histoire, en somme, du film de son oncle, qu’elle n’a pas connu, et dont elle n’a pris la mesure artistique que récemment: «Mon père, qui est en rupture avec la tradition, ne m’a pas vraiment transmis sa culture. Mon rapport à mes origines sénégalaises se noue véritablement avec la redécouverte du cinéma de mon oncle, et avec le dialogue que j’ai entamé avec mon père à ce sujet. Je me suis aperçue que Touki Bouki, film très autobiographique, était la porte d’entrée d’une histoire familiale que j’ignorais. Mille soleils est une façon à la fois de m’y inscrire et de régler la dette que je dois à mon oncle.» […] Mati Diop n’a pas que des choses tendres à dire à la génération de ses parents. Mais elle les dit avec une tendresse explosive et un talent fou. C’est qu’elle a retenu du cinéma de son oncle «l’irrévérence», qu’elle applique au film qu’elle lui dédie. Elle ne compte pas, d’ailleurs, en rester là. Elle prépare déjà un premier long métrage consacré à «la jeunesse désenchantée de Dakar», rêve «de retrouver de la fiction et du mythe pour l’Afrique, de redonner à ce continent qui croule sous les clichés et le misérabilisme le droit à la fiction». Le film s’appellera La Prochaine Fois, le feu. On ne s’en étonne pas. Jacques Mandelbaum, Le Monde du 12 juillet 2013

MILLE SOLEILS France, 2013, 45 ’, couleur Réalisation Mati Diop Photo Hélène Louvart, Mati Diop Son Alioune Mbow, Bruno Ehlinger Montage Nicolas Milteau avec Magaye Niang FESTIVALS 2013 : PRIX

au FID DE MARSEILLE, à MONTRÉAL et au FIFI DE AMIENS

D’où vient le titre, «Mille Soleils»? MATI DIOP : Il vient d’un jingle d’une émission de radio dakaroise des années 70 que j’ai découverte

SUIVI DE

en parcourant des archives sonores. Une voix accompagnée de tambours qui s’exclamait: «L’Afrique, le passé, le présent, le futur… Mille Soleils!» Mille Soleils sont deux mots qui associés, s’imposent à vous comme une image, franche et aveuglante. Ça m’évoquait aussi les images d’un kaléidoscope. Une réflexion de lumières et une combinaison de couleurs à l’infini sans début, ni fin. Je décide quasi toujours du titre au début de l’écriture comme un axe à suivre, comme l’accord juste à trouver autour d’une note. Derrière le souvenir des échappées libertaires de «Touki Bouki», le film esquisse une autre problématique: dans la scène du taxi, vous laissez apparaître le visage d’une jeunesse sénégalaise en rupture avec la génération précédente… M. D. : Mille Soleils est un film du présent. Cette scène du taxi nous ancre dans le Dakar d’aujourd’hui, au cœur de son actualité politique. J’ai confié le rôle du chauffeur de taxi à Djily Bagdad, l’un des membres du mouvement Y’en a marre, composé de rappeurs, d’étudiants et de journalistes. in Dossier de presse

TOUKI BOUKI

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Sénégal, 1973, 1 h 35, couleur Réalisation Djibril Diop Mambety Photo Pap Samba Sow, Georges Bracher Son El Hadji Mbow Musique Josephine Baker, Mado Robin… Montage Siro Asteni avec Magaye Niang, Mareme Niang

DU 16 AU 21 AVRIL

EN EXCLUSIVITE


Les Trois Sœurs du Yunnan Wang Bing

Trois jeunes sœurs vivent dans les montagnes de la Province du Yunnan, une région rurale et isolée, loin du développement des villes. Alors que leur père est parti en ville pour chercher du travail, Ying,dix ans, s’occupe seule de ses sœurs Zhen, six ans, et Fen, quatre ans. La caméra de Wang Bing observe et accompagne durant plusieurs mois leur vie quotidienne.

Passer les grilles de l’usine en démantèlement Tie Xie (A l’ouest des rails, 2003), s’emmurer dans un asile (‘Til Madness do us Part, 2013), faire remonter le récit de la répression dans les camps maoïstes (Fengming, Chronique d’une femme chinoise, 2007). Toucher la mort avec sa caméra, comme Orphée avec sa lyre, et nous rapporter les images et les paroles de mondes infernaux, de mondes que nous ne soupçonnons pas, sans se retourner, afin de ne pas les perdre. Ce pourrait être la démarche de Wang Bing, démarche qui est également au cœur de Les Trois Soeurs du Yunnan, descente aux Enfers ascensionnelle. C’est en effet en rendant visite aux parents d’un ami écrivain qui venait de mourir, à 3200 mètres d’altitude, à Xiyangtang, un village montagneux du Yunnan, province du Sud-Est de la Chine, que Wang Bing eut l’idée du film. Au bord de la route, il les croise, souriantes et malicieuses, les bouilles noires de terre, qui reniflent et qui toussent. Un an plus tard, Arte lui passe une commande. Il repense à Fen, Ying et Zhen. C’est dans cet ordre et par des intertitres simples qu’elles sont présentées. Il repense à leur quotidien dans ce village, qui fonctionne en autarcie, en autoproduction, avec des méthodes traditionnelles, sur lequel plane le spectre des taxes imposées par l’Etat. Un quotidien parmi les porcs et les poules, dans les râles, dans la grisaille et l’humidité des hauts plateaux, dans une couche partagée. Livrées à elles-mêmes, elles sont à la fois mères, nourrices, paysannes, chargées de fardeaux, souriantes, innocentes. Deux ailleurs, les baskets neuves ramenées de la ville par l’apparition soudaine du père et la télévision, en hors champ, nous rappellent que nous sommes bien au XXIe siècle. Aucun misérabilisme: Wang Bing, dans un réalisme gris, fabrique un conte numérique. 8


LOVELY DIARY Au début du film, Zhen cogne une boule de terre contre les murs creux de sa maison pour en faire un jouet. Modeler, remodeler, moduler, adapter, il ne sera question que de cela. Le film, d’abord, est passé par plusieurs étapes, plusieurs montages. Court métrage intitulé Happy Valley, en 2009, certaines images ont ensuite été montées dans la correspondance filmée entretenue avec Jaime Rosales, et initiée par le Centre d’art contemporain de Barcelone, en 2012… Le film dure maintenant deux heures trente. Dans ce monde fait main, les hauteurs sont biaisées, non humaines, les angles tordus, il n’y a pas de proportionnalité. Wang Bing joue en permanence à combiner les tailles entre elles, et à les rapprocher en créant des situations absurdes, parfois comiques. De l’infinitésimal (les poux des deux jeunes sœurs pullulent), au gigantesque (les cochons semblent de véritables géants, des monstres prêts à les dévorer), le démesurément grand se lie au démesurément petit: Ying taille son bout de crayon avec une faucille… […] A l’intérieur, c’est l’espace – confiné– qui dicte le point de vue de Wang Bing, et là où il peut se placer, en se contorsionnant. Il s’empare d’un des seuls endroits où la lumière du jour pénètre pour en faire l’endroit du visible, l’endroit de la grâce : le révélateur, pour le dire comme en photographie. Ce monde de lilliputiens et de géants, qui s’appellerait «Lovely Diary» (d’après l’inscription que l’on peut lire sur le pull de Ying) a son «élément perturbateur». Le père vient chercher les deux plus jeunes sœurs pour les ramener avec lui en ville. Wang Bing filme leur départ, et signe l’une des séquences les plus belles du film, la plus douloureuse, aussi. La tentation de suivre la famille dans la ville semble se heurter au refus d’une narration qui deviendrait alors plus classique et évidente. L’hésitation, sans jamais être indécision ni flottement, ne se résoudra qu’en étant poussée à bout. Cette échappée du village en permet une autre : nous retrouverons Ying à l’école du village. Ces bonds, ces saillies, ces raccords, seront nécessaires pour immiscer «l’éducation» dans le réalisme, et faire état, car cela devient tout à coup incongru, du peu d’importance que les adultes lui confèrent… GUERRIERE QIN Ying, seule, devient l’héroïne du film. Elle ôte son Lovely Diary pour affronter les montagnes. Elle porte une lourde cape, rigide, pour bloquer le vent. Elle a tout d’un guerrier Qin dans son armure, ces soldats d’argile qui gardaient la tombe de l’empereur. Ying, elle, est de roc, et garde les clefs de la maison autour de la taille, comme la geôlière de sa propre prison. Ying se lève, elle lave, elle nourrit les cochons, elle les sort aux champs, elle coupe l’herbe, elle ramasse le purin, elle fait à manger, elle nourrit ses cousins. Peut-être, vers cinq heures, elle pourra faire un peu ses devoirs. La répétition comme aliénation, comme destinée, mais aussi comme preuve de sa ténacité et de son courage. Bing ne tranche pas. Son temps est en permanence discontinuité et Ying fait de cette discontinuité «une continuité silencieuse et inapparente. Nous sommes ici au fond de la mine. Le travail d’une femme est aussi dur qu’une journée de guerre» (Marguerite Duras, La Vie matérielle, « La maison »). Car entre Fengming et Ying, c’est le même courage que salue Wang Bing, qu’il soit d’ordre politique, résistant, ou contextualisé dans la cellule familiale; qu’il s’agisse de la grande histoire, ou de la petite; que ce soit celui d’une adulte ou celui d’une enfant. Il s’agit avant tout de survie dans un système… […]Ici, pas de Dieu, ni de mère comme le rappelle un dernier chant. Nous sommes avec des anges. En leur touchant les ailes, Wang Bing s’est brûlé les doigts et est tombé malade: atteint par le mal aigu des montagnes, il a dû stopper plusieurs fois le tournage. Descendre, pour reprendre son souffle. Remonter. Se relayer avec deux autres opérateurs. Il en gardera longtemps des séquelles. Mais il en est revenu. Et il y retournera. Car lui aussi est un peu surhomme. Charlotte Serrand, © ACOR 2014 www.lacor.info/film/trois–soeurs–du–yunnan 9

France / Hong Kong, 2013, 2 h 28, coul., v.o. Scénario Wang Bing Photo Huang Wenhai, Li Peifeng, Wang Bing Son Fu Kang, Antoine Fournier Montage Adam Kerby, Louise Prince Avec Ying, Zhen, Fen… SOUTIEN RECHERCHE ET ACOR VENISE 2012 : PRIX ORIZZONTI

DU 16 AU 22 AVRIL SORTIE NATIONALE


My Sweet Pepper Land Hiner Saleem

Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise…

Kurdistan / France / Allemagne, 2013, 1 h 35, couleur, v.o. Scénario et dialogues Hiner Saleem En collaboration avec Antoine Lacomblez Photo Pascal Auffray Son Miroslav Babic Décor Fehmi Salim Montage Sophie Reine, Clémence Samson… Avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan Suat Usta, Mir Murad Bedirxan Feyyaz Duman, Tarik Akreyi… SOUTIEN AFCAE CANNES 2013 :

UN CERTAIN REGARD

DU 9 AU 22 AVRIL SORTIE NATIONALE

Seul cinéaste kurde d’envergure internationale, Hiner Saleem poursuit son chemin personnel comme porte-parole d’une culture et d’une cause, mais aussi en tant que metteur en scène stylé. Dans le registre de la fable douce-amère oblique, Vodka Lemon (2003) était peut-être sa plus belle réussite. Plus récemment, Si tu meurs, je te tue (2010) lui faisait rencontrer l’actrice iranienne exilée Golshifteh Farahani, qui est à nouveau l’héroïne de My Sweet Pepper Land. Saleem renouvelle ici son approche formelle en tournant un vrai western, transposé au Kurdistan: le shérif au grand cœur, les hors-la-loi qui sèment la terreur, l’esprit de frontière (turque, en l’occurrence) et ses pièges, les «Indiens» rebelles (de farouches amazones kurdes)… et, dans le rôle de l’institutrice chargée de civiliser ce monde de brutes, tout en se heurtant aux préjugés machos de sa propre famille (comme dans le film précédent), l’incomparable Golshifteh. Pari réussi: au-delà des codes (ceux du genre classique, mais aussi ceux du western italien) qu’il revisite avec humour, le film est animé d’un véritable souffle épique. La sauvagerie des paysages et des comportements agit comme un stimulus puissant dans le cinéma décidément surprenant de Hiner Saleem. Yann Tobin, Positif n°638, avril 2014 Comment est né «My Sweet Pepper Land»? HINER SALEEM : Je travaillais sur deux sujets à la fois: une histoire d’amour parisienne sur trois

générations, et une aventure romanesque d’une grande liberté de ton, susceptible de se dérouler dans les montagnes du Kurdistan. C’est ce deuxième projet, My Sweet Pepper Land, qui a trouvé le plus vite son financement, grâce à Robert Guédiguian et Marc Bordure, d’AGAT Films & Cie. Ce qui m’intéressait, c’était l’histoire d’amour et le statut de la femme dans une société empreinte d’archaïsme et de religiosité. En effet, l’absence d’égalité entre les sexes me choque profondément: je suis convaincu qu’aucun pays ne pourra accéder à la démocratie sans égalité entre hommes et femmes. Pour moi, c’est un combat qui s’impose. in Dossier de presse

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Night Moves / Kelly Reichardt

La réalisatrice américaine Kelly Reichardt confirme tous les espoirs suscités par «Old Joy», «Wendy et Lucy» et «La Dernière Piste». Son nouveau film, «Night Moves», conte l’histoire de trois militants écologistes radicaux décidant de faire sauter un barrage, et ce qu’il en résulte. Il vaut moins par sa trame narrative que par la beauté et la richesse de chaque plan: les forêts de l’Oregon, les fruits de la ferme coopérative, la nuit sur le lac de retenue, où les échanges entre les trois protagonistes sont filmés avec une grâce légère. Sans cesse vibrent une pluralité de sens, une capacité de proximité et en même temps d’interrogation, la convocation d’imaginaires qui viennent aussi bien de l’imagerie de l’action révolutionnaire que de souvenirs de films d’aventures, ou de Dostoïevski. Rares sont les films qui réussissent à construire autant d’empathie avec leurs personnages tout en conservant les doutes sur ce qu’ils font, rares sont les œuvres où les ressorts tendus du thriller s’activent avec cette douceur capable de respecter les humains et les arbres, les lumières et les matières… Jean-Michel Frodon, www.slate.fr, août 2013 Les trois jeunes gens commettent un acte terrible, mais pour une bonne cause. Votre film illustre-t-il la phrase «l’enfer est pavé de bonnes intentions»? KELLY REICHARDT : Les trois personnages ont des motivations différentes. Josh et Dena pensent que faire sauter un barrage est une action symbolique, ils veulent éveiller les consciences. Josh en particulier est un personnage à la Crime et châtiment: il pense qu’on peut accomplir quelque chose de mauvais pour un objectif plus noble. Mais l’idée n’était pas de transmettre un «message», je voulais coller à ces trois personnages dont chacun a son propre système de croyance, sa propre morale. Le film ne porte aucun jugement sur ce qu’est une bonne ou une mauvaise action. Peut-on dire que «Night Moves» examine la question des idéaux, de ce qu’ils recèlent de bon mais aussi de dangereux? K. R. : Oui. Il y a danger dès lors que les choses auxquelles on croit deviennent des dogmes absolus et que l’on pense détenir LA vérité. Les idéaux purs sont dangereux, il est préférable d’intégrer les ambiguïtés, la complexité et les aspects négatifs des idées auxquelles on croit. Mais d’un autre côté, le monde est tellement mal barré écologiquement, économiquement… Que peut faire le citoyen ordinaire? Mes personnages agissent radicalement mais… l’industrie du pétrole est radicale, ses liens avec le gouvernement sont radicaux, détruire des forêts entières est radical, etc. Il y a de la radicalité de tous côtés. La différence, c’est que la radicalité des puissances dominantes est légale et que celle d’individus qui s’opposent est illégale. Une fois cela dit, je crois que ces questions sont trop grandes pour ce film. in Dossier de presse

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USA, 2013, 1 h 47, couleur, v.o. Scénario Jon Raymond, Kelly Reichardt Photo Christophe Blauvelt Son Kent Sparling Musique Jeff Grace Montage Kelly Reichardt Avec Jesse Eisenberg, Dakota Fanning Peter Sarsgaard, Alia Shawkat Kai Lennox, Logan Miller… SOUTIEN AFCAE DEAUVILLE 2013 : GRAND PRIX

DU 23 AVRIL AU 6 MAI SORTIE NATIONALE


Un voyage / Samuel Benchetrit

Un couple dépose leur enfant à la maternelle un vendredi matin. C’est la grand-mère qui viendra le chercher le soir et qui le gardera pour le week-end. Eux partent en voyage, dans un autre pays…

Comment est née l’idée d’«Un voyage» ? SAMUEL BENCHETRIT : Un voyage est tout d’abord né de l’envie de faire un film de façon différente de

France, 2014, 1 h 27, scope-couleur Scénario Samuel Benchetrit Photo Pierre Aïm Son Miguel Rejas Musique Raphaël, Philip Glass Montage Thomas Fernandez Avec Anna Mouglalis, Yann Goven Céline Sallette

DU 23 AU 29 AVRIL SORTIE NATIONALE

mes habitudes. J’aime cette idée de faire des allers-retours avec l’industrie «classique» du cinéma. Alterner en quelque sorte voyages organisés et expéditions plus aventureuses. Elles sont forcément plus compliquées mais elles permettent d’emprunter des chemins différents et on découvre des paysages inédits. Par ce biais, j’ambitionnais de réduire le laps de temps qui existe entre l’idée d’une histoire et la mise en route du projet : en général deux ou trois ans pour moi, le délai pour réunir le financement de mes films. Donc, pour compresser ce temps-là, est venue logiquement l’idée que je devais me débrouiller beaucoup plus seul qu’à l’accoutumée mais aussi trouver un sujet différent de ce que j’avais pu faire jusqu’ici et aller vers quelque chose de plus silencieux… Qu’est-ce qui vous a inspiré le sujet de ce film? S. B. : Le véritable déclencheur a été une lettre que j’ai reçue d’une femme qui avait vécu un drame terrible dans sa vie et avait le sentiment que je pouvais m’y intéresser pour un film. Ses mots m’ont évidemment bouleversé mais aussi encouragé à aller dans cette voie-là, plus dramatique, qui me tentait depuis un petit moment. Mais il n’y a jamais une raison unique qui pousse à faire un film. Et dans le cas d’Un voyage, j’avais aussi pêle-mêle envie de me plonger dans un film d’amour en offrant à Anna Mouglalis un rôle important et d’en faire le premier volet d’une trilogie qui parlerait de la femme dans nos sociétés occidentales d’aujourd’hui. La femme plus courageuse que l’homme. La femme et son rapport différent à la mort. La femme et son approche de la vie différente de celle de l’homme. Comme vous l’avez dit, vous avez écrit ce film avec Anna Mouglalis en tête. Qu’est-ce qui vous y a poussé? S. B. : Je ne lui avais jamais écrit un rôle aussi important, où, présente dans chaque plan ou presque, elle allait devoir jouer des situations et des émotions que je n’avais jamais filmées d’elle. Or Anna possède cette qualité rare de pouvoir jouer énormément de choses dans une multitude de registres. Je ne lui vois aucune limite. Elle peut aller vers une grande spiritualité, qui ressemble à un secret. Le film terminé est-il proche de ce que vous imaginiez? S. B. : Extrêmement proche dans sa mélancolie comme dans son émotion mais aussi en résonance avec ce que j’ai pu vivre… Il correspond en fait à ces moments de la vie où on tombe dans un vide de manière implacable. J’ai entendu un écrivain dire ceci: «La souffrance est un animal sauvage.» Mon tigre personnel dormait depuis longtemps, je croyais qu’il était mort. Il s’est réveillé pendant ce film. Et puis il est entré dans les images. Je ne sais pas si le cinéma est plus fort que la vie, mais je crois maintenant qu’il peut vous emprunter une certaine souffrance, soulager les brûlures, refermer des cicatrices. in Dossier de presse

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Je m’appelle Hmmm… / Agnès Troublé

Ce n’est pas un film sur l’inceste. C’est l’histoire d’une fugue et de ses conséquences. La petite fille se sauve au cours d’une classe de nature, monte dans un camion et s’y cache. Commence alors un voyage initiatique au cours duquel l’héroïne découvre la beauté des choses, de l’amitié, de l’aventure… Agnès Troublé dite agnès b.

Il y aurait un grand camion rouge sur des petites routes du côté des Landes. Il y aurait cette maison bizarre, à Orléans, avec le père chômeur dépressif qui végète entouré de ses trois enfants, et puis des fois, il demande à la grande, qui a douze ans, de monter avec lui à l’étage. Il y aurait la fatigue de la mère, et la gamine qui un jour part en classe nature et monte se cacher dans le camion . L’Anglais tatoué, Pete, démarre. Il ne la voit pas, et puis il la voit… Présenté dans la section Orizzonti au Festival de Venise, ce premier long métrage d’une réalisatrice connue pour d’autres raisons sous le nom d’agnès b., se met en place entre sombre chronique familiale et rêve fantastique… C’est un film qui est comme porté par plusieurs élans à la fois, et qui, loin de chercher à les domestiquer ou à les coordonner, leur donne libre cours, et parie sur ce qui émanera finalement de leur enchevêtrement, de leur luxuriance. Un film linéaire comme un voyage et accidenté comme une aventure. Un film qui ne recule ni devant la stylisation ni devant le naturalisme, ni devant le deuxième degré –écriture à même l’écran, énoncé à plat de situations atroces et qu’il est plus digne de dire ouvertement, irruption de figures imaginaires sorties de contes ou de songes: un couple de danseurs de butô, un loup-garou qui sert au bistrot, un facétieux voyageur grimaçant, un errant aussi éternel que le Juif, mais qui est peut-être tsigane, ou révolutionnaire exilé, qu’on reconnaisse en lui ou pas le visage de Toni Negri. Je m’appelle Hmmm… raconte son histoire, celle de la petite fille qui ne livrera de son identité que ce qu’en dit le titre; et en même temps, il fait de cette histoire, de ce trajet, l’aimant d’autres échos, d’autres récits, tandis que ses images parfois changent de matière et de cadre. Agnès b. fait son film comme on a vu la petite fille fabriquer un univers pour sa poupée, seule sur une plage, en glanant des objets perdus, jetés, ignorés. Le camion roule, il est beau. Celui qui le conduit, est, lui, admirable. Premier rôle au cinéma du très grand artiste qu’est Douglas Gordon, celui-ci donne à Pete une présence à la fois émouvante et opaque, au diapason de cet objet bizarre et juste qu’est le film lui-même. Jean-Michel Frodon, www.slate.fr, septembre 2013

France, 2013, 2 h 01, couleur Scénario Agnès Troublé dite agnès b. Jean-Pol Fargeau Photo Jean-Philippe Bouyer Son Nicolas Becker Musique David Daniels, Sonic Youth, Jean-Benoît Dunckel, Julien Langendorff Musiques additionnelles Wire, The Fall, Alain Bashung… Montage Jeff Nicorosi Avec Lou-Lélia Demerliac, Sylvie Testud Jacques Bonnaffé, Douglas Gordon Marie-Christine Barrault, Toni Negri Jean-Pierre Kalfon, Grégoire Colin… VENISE 2013 : SECTION ORIZZONTI

DU 23 AU 29 AVRIL SORTIE NATIONALE

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Le Parfum de la carotte Arnaud Demuynck et Rémi Durin

Lapin et Ecureuil sont voisins et amis. Ils sont aussi gourmands et bon vivants. Mais des différences de goût les mènent à la dispute. L’écureuil, fâché, déménage de nuit et se fait attraper par un renard. Décupler le plaisir et l’émotion par le rythme et les mots, voilà ce que permettent le chant et la musique. Entraîner le spectateur dans la ronde en lui donnant envie d’entonner en chœur les mélodies est l’une des clefs de ce film. Faisant honneur aux classiques, la musique explore différentes voies du jazz: blues, gospel, big band, valse, New Orleans. EN COMPLÉMENT DE PROGRAMME :

Animation, Fr./ Belgique, 2013, 27 ’, coul.

m durée totale du programme : 45 ’ • à partir de 4 ans •

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 2 AU 12 AVRIL SORTIE NATIONALE

LA CONFITURE DE CAROTTES de Anne Viel • Deux amis lapins, en plein hiver, voient leur réserve de confiture de carottes épuisée. Mais qui a dit que les carottes ne se trouvent que dans les jardins? Certainement pas l’oncle Robert qui leur a légué une précieuse carte au trésor. LA CAROTTE GÉANTE de Pascale Hecque • Une souris est poursuivie par un chat qui est poursuivi par un chien qui est poursuivi par une petite fille qui est grondée par sa mammy qui se fait bougonner par le papy qui fait sa soupe et a besoin d’une carotte… LE PETIT HÉRISSON PARTAGEUR de Marjorie Caup • Un petit hérisson trouve une pomme magnifique dans la forêt. Il la roule derrière un rocher pour faire bombance à son aise. Mais voilà que s’invitent au festin d’autres petits gourmands…

La Pie voleuse

Emanuele Luzzati et Giulio Gianini

Les trois films, que l’on a parfois réunis sous le titre générique de «Rossini pour les enfants», comptent parmi les sommets de l’une des œuvres majeures du cinéma d’animation. Saluée par deux nominations aux Oscars et de nombreux prix internationaux, cette œuvre à quatre mains a associé, pendant près de quarante ans, les talents singuliers et complémentaires d’Emanuele Luzzati (1921-2007) et de Giulio Gianini (1927-2009).

Animation, Ital., 1964-73, coul., sans dialogue

m durée totale du programme : 36 ’ • à partir de 4 ans •

DU 9 AU 28 AVRIL

L’ITALIENNE À ALGER (L’italiana in Algeri - 1968) • Lindoro et sa fiancée Isabella, naviguant depuis Venise, font naufrage sur les côtes d’Alger. Ils sont faits prisonniers par le pacha Moustafa en quête d’une nouvelle épouse… POLICHINELLE (Pulcinella - 1973) • Dans une petite maison au pied du Vésuve vit un drôle de coquin. Menteur et paresseux, Polichinelle poursuivi par sa femme et par les gendarmes, se réfugie sur le toit et se met alors à rêver de triomphe et de gloire… LA PIE VOLEUSE (La gazza ladra - 1964) • A la tête d'un régiment de mille soldats, trois puissants rois se mirent en marche pour faire la guerre aux oiseaux. Mais la pie leur donnera du fil à retordre…

Capelito et ses amis / Rodolfo Pastor

Animation, Esp., 2006-09, coul., sans dialogue

m durée totale du programme : 40 ’ • à partir de 3 ans •

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 23 AVRIL AU 6 MAI EN EXCLUSIVITE

Notre champignon préféré et son nez magique sont de retour ! Toujours blagueur (il tente de se rendre invisible à son amie Capelina), toujours le cœur sur la main (il adopte un petit chat malade, décide de délivrer un éléphant enchaîné), il saura à nouveau séduire les plus petits spectateurs par la tendresse et l’humour qu’il dégage… AU PROGRAMME:

L’ALCHIMISTE • LE TRICOT • LE MOUSTIQUE • LE PETIT CHAT • LES MARTIENS • LE PIÈGE LA POTION MAGIQUE • LE CIRQUE m tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 € pour tous ces films jeune public 14


SPECTACLES

Séquence 8,

EN

AVRIL

Séquence 8

LES 7 DOIGTS DE LA MAIN

ARTS DE LA PISTE

Quatrième escale à La Coursive pour cette équipe québécoise qui explose de jeunesse, de grâce et de puissance athlétique. jeudi 3 avril 19 h 30 / vendredi 4, samedi 5 avril 20 h 30

Thomas Enhco Trio

JAZZ

Dans la famille Casadesus, ce tout jeune pianiste n’est pas «déracé» et il connaît la musique, toutes les musiques, son trio surfe sur un jazz chic, émancipé, insolent d’aisance et d’inspiration.

Bertrand Chamayou

Thomas Enhco piano / Chris Jennings contrebasse / Nicolas Charlier batterie

vendredi 4 avril 20 h 30 RÉCITAL DE PIANO

Thomas Enhco Trio

Depuis plusieurs années, ce pianiste qui enchante les scènes mondiales était très attendu à La Coursive. PROGRAMME Franz Schubert : 12 Ländler D 790 / 2e Scherzo D593 / Ländler D366 n° 12 / 3 Klavierstücke opus posth. D946 Allegretto en ut mineur D 915 / Wanderer-Fantaisie Franz Schubert - Franz Liszt : Auf dem Wasser zu singen / 3 Lieder : Der Müller und der Bach / Litanei / Erlkönig lundi 7 avril 20 h 30

Un beau matin, Aladin MATÈJ FORMAN

THEATRE DE MARIONNETTES À PARTIR DE 6 ANS

Un beau matin, Aladin

Le monde du conte et la puissance des marionnettes pour suivre la lampe magique.

Le Misanthrope,

mercredi 9 avril 19 h 30

MOLIÈRE / JEAN-FRANÇOIS SIVADIER

THEATRE

D’emblée, Alceste déclare sa haine du genre humain à son ami Philinte… Le thème de ce chefd’œuvre est connu mais cette tonique et inventive mise en scène éclaire d’un jour nouveau les tortures et incohérences de l’âme. jeudi 10 avril 19 h 30 / vendredi 11, samedi 12 avril 20 h 30

Les Witches, “ LORD GALLAWAY’S DELIGHT”

MUSIQUE

Le Misanthrope

Rythmes endiablés, danses galloises, mélodies envoûtantes au parfum de tourbe et de bruyère, cet ensemble ramène du fond des âges cette enivrante culture musicale gaélique. Odile Edouard violon / Claire Michon flûtes / Freddy Eichelberger clavecin, orgue, cistre / Pascal Boquet luth, guiterne / Sylvie Moquet viole de gambe / Siobhán Armstrong harpe irlandaise ancienne mardi 15 avril 20 h 30 (Grand Théâtre / concert initialement prévu au Théâtre Verdière)

Rokia Traoré, “ BEAUTIFUL AFRICA ”

CHANSON DU MONDE

Une voix de velours, singulière, qui chante comme on raconte une histoire, en bambara, français ou anglais. Rokia Traoré voix et guitare / Mamah Diabaté n’goni / Ruth Goller basse, contrebasse Bintou Soumbounou, Fatim Kouyaté chœurs / Stefano Pilia guitare électrique / Dave De Rose batterie mercredi 16, jeudi 17 avril 20 h 30

m Réservation des places

u

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur le spectacle suivant: GOLGOTA, Bartabas Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u


A

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MARDI 1er AVRIL

2

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MA 1er/4

MER 2

14H 18H30 16H15 20H45

AIMER, BOIRE ET CHANTER de Alain Resnais France, 2013, 1h48, scope-couleur LEÇONS D’HARMONIE de Emir Baigazin Kazakhstan/Allemagne/France, 2013, 1h54, couleur, v.o. DU 2 AU 8 AVRIL

MER 2

LE PARFUM DE LA CAROTTE de A. Demuynck et R. Durin • Animation Fr./Belg., 2013, 27’, coul. / précédé de 3 courts / durée totale: 45’ PHANTOM OF THE PARADISE de Brian de Palma USA, 1974, 1h31, couleur, v.o. AIMER, BOIRE ET CHANTER de Alain Resnais

14H30 17H15 15H30 18H15

EASTERN BOYS de Robin Campillo France, 2013, 2h08, scope-couleur LEÇONS D’HARMONIE de Emir Baigazin

20H15

JEU 3

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LUN 7

MAR 8

16H

14H 18H30 16H

16H30 21H 14H 18H30

20H30 JEU 10

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20H30

17H

14H30

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18H15

SAM 12

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MAR 15

16H30

17H

17H30 14H30

20H

16H30

DU 9 AU 15 AVRIL

MER 9

LA PIE VOLEUSE de Emanuele Luzzati et Giulio Gianini 3 courts d’animation, Italie, 1964-1973, 36’, coul., sans dialogue LE PARFUM DE LA CAROTTE de A. Demuynck et R. Durin AIMER, BOIRE ET CHANTER de Alain Resnais

14H30 15H30 16H30

21H

18H30

EASTERN BOYS de Robin Campillo

18H30

16H30

18H30

14H30

20H30

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14H 20H30 18H

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18H30

16H

MER 16

JEU 17

VEN 18

SAM 19

DIM 20

LUN 21

MAR 22

MY SWEET PEPPER LAND de Hiner Saleem Kurdistan/France/Allemagne, 2013, 1h35, couleur, v.o. DU 16 AU 22 AVRIL

LA PIE VOLEUSE de Emanuele Luzzati et Giulio Gianini LES NOUVELLES (MÉS)AVENTURES D’HAROLD LLOYD 4 courts-métrages, USA, 1917-1919, 48’, noir et blanc, muet MILLE SOLEILS de Mati Diop • Fr., 2013, 45’, coul. / suivi de TOUKI BOUKI de Djibril Diop Mambety • 1973, 1h35/durée totale: 2h20 MY SWEET PEPPER LAND de Hiner Saleem LES TROIS SŒURS DU YUNNAN de Wang Bing France/Hong Kong, 2013, 2h28, couleur, v.o. DU 23 AU 29 AVRIL

CAPELITO ET SES AMIS de Rodolfo Pastor 8 courts d’animation, Espagne, 2006-2009, 40’, coul., sans dialogue LA PIE VOLEUSE de Emanuele Luzzati et Giulio Gianini JE M’APPELLE HMMM… de Agnès Troublé, dite agnès b. France, 2013, 2h01, couleur UN VOYAGE de Samuel Benchetrit France, 2014, 1h27, scope-couleur NIGHT MOVES de Kelly Reichardt USA, 2013, 1h47, couleur, v.o.

14H30

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MER 23

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14H30 18H15 16H30

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20H30

17H15

Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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