01.11 au 05.12 2017

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14h à 18h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma

TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 27 juin 2018)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma. Salle Europa Cinémas.

Cinéma jeune public

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

LE VENT DANS LES ROSEAUX, 5 films courts • Animation, Fr./Suisse/Belgique, 2015-2017, 1h02, coul., v.f. m à partir de 5 ans m Séances tout public: jeudi 2 novembre 14h15/vendredi 3 novembre 16h DES TRÉSORS PLEIN MA POCHE, 6 films courts • Animation, Suisse/Russie, 2015-16, 35’, coul., vf. m à partir de 3 ans m Séances tout public: mercredi 1er novembre 14h30 / samedi 4 novembre 16h m Séance scolaire possible: mardi 7 novembre 10h MYRTILLE ET LA LETTRE AU PÈRE NOËL, 3 films courts • Animation, France/Lettonie, 2014-17, 42’, coul., v.f. m à partir de 4 ans m Séances tout public: mercredi 22 novembre 14h30 / samedi 25, dimanche 26 novembre 16h45 / mercredi 29 novembre 14h30 et 17h15 / dimanche 3 décembre 16h45 / et du 6 au 12 décembre m Séances scolaires possibles: vendredi 8, lundi 11 et mardi 12 décembre 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

Directeur de la publication Franck Becker Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Bombaron Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Jeune femme de Léonor Serraille


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Ex Libris, The New York Public Library Frederick Wiseman

Frederick Wiseman investit une grande institution du savoir et la révèle comme un lieu d’apprentissage, d’accueil et d’échange. La New York Public Library incite à la lecture, à l’approfondissement des connaissances et est fortement impliquée auprès de ses lecteurs. Grâce à ses quatre-vingt-douze sites, la troisième plus grande bibliothèque du monde rayonne dans trois arrondissements de la ville et participe ainsi, à la cohésion sociale des quartiers de New York, cité plurielle et cosmopolite.

[…] Dans son dernier film, Ex Libris, The New York Public Library (…), Frederick Wiseman s’attarde dans la bibliothèque publique de New York, lieu essentiel d’échanges culturels et sociaux où se croisent des New-Yorkais de tous âges, de toutes communautés, de toutes conditions sociales. L’accumulation d’interventions d’écrivains et d’essayistes, de cours d’histoire et de littérature, de réunions de services sociaux, dessinent le parfait envers des Etats-Unis représentés par Trump : un pays où l’on pense, où l’on garde une conscience historique forte, un engagement social généreux. Même si cette Amérique digne et intelligente était devenue minoritaire et que Wiseman ne filmait là qu’un îlot de résistance au milieu du chaos, prendre le temps de montrer cela constitue un geste autrement plus politique et stimulant que toute forme de regret, d’amertume et même de colère. Marcos Uzal, Libération, 4 septembre 2017

Etats-Unis, 2017, 3 h 17, couleur, v.o. Réalisation, son Frederick Wiseman Photo John Davey Montage Frederick Wiseman, Nathalie Vignères SOUTIEN GNCR MOSTRA VENISE 2017 : PRIX FIPRESCI DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE

DU 1er AU 14 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE

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Carré 35 / Eric Caravaca

France, 2017, 1 h 07, couleur Scénario Eric Caravaca, Arnaud Cathrine Photo Jerzy Palacz Son Guillaume Sciama, Antoine-Basile Mercier, Frédéric Messa Musique originale Florent Marchet Montage Simon Jacquet SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2017 : CANNES, HORS COMPÉTITION / LA ROCHELLE

DU 1er AU 21 NOVEMBRE

Eric Caravaca le dit lui-même avec humour: il est «un retour de couches», né treize mois seulement après celui qu’il a longtemps cru être son seul frère. Il y avait pourtant une sœur aînée, morte à l’âge de trois ans, bien avant leur naissance. Chez les Caravaca, on ne parlait jamais de Christine. Il ne restait aucune trace de la fillette –toutes ses photos avaient été détruites. Pourquoi un tel secret? […] Soixante-sept minutes bouleversantes redonnent à Christine «la vie qu’elle n’a pas eue et la vie qui lui avait été enlevée une deuxième fois en la niant». Tout a commencé par une «intuition» lors d’un tournage en Suisse. Le décor du jour était un cimetière. Alors qu’il marchait dans les allées du «carré des enfants», Eric Caravaca éclata en sanglots. «Je n’avais aucune raison de ressentir une telle peine. J’ai compris que je portais une tristesse qui n’est pas la mienne.» Cette douleur, il en est convaincu aujourd’hui, irriguait déjà son premier long métrage en tant que réalisateur. «Quand j’ai tourné Le Passager (2006), je ne connaissais pas l’existence de ma sœur. J’ai repris une scène du film dans Carré 35: je me lève pour aller au fond du couloir où pleure un enfant… et je ferme la porte au lieu d’intervenir. Cette scène résumait toute l’histoire de ma famille de manière inconsciente. » Pour reconstituer cette histoire cachée, Eric Caravaca a cherché des pièces d’état civil, recoupé les dates et les informations, tenté de retrouver les témoins. Bref, il s’est livré à une véritable enquête qui donne à son deuxième film des allures de polar… Les parents d’Eric Caravaca ont grandi au Maroc, alors sous protectorat français, avant de s’installer à Alger… Quand l’Algérie se détache de la France à son tour, ils partent s’installer à Paris, mais sans leur fille, confiée à une tante qui vit à Casablanca. Christine décèdera chez cette dernière, loin de ses parents. «Ils ne parlaient jamais de leur vie au Maroc, ou alors de manière honteuse, parce que c’était l’endroit du secret.» Un déni qui rejoint celui des violences de la colonisation française au Maghreb. «Les mécanismes d’oubli, de censure et d’autocensure sont les mêmes», explique Eric Caravaca qui, pour son film, a exhumé aussi bien les films en super-8 de sa famille que les images d’archives, longtemps taboues, des crimes des soldats français au Maroc et en Algérie… […] Il a fini par retrouver la tombe de sa soeur au cimetière de Casablanca, dans le carré 35. A sa grande surprise, le marbre était fleuri… Samuel Douhaire, Télérama, 24 mai 2017

SORTIE NATIONALE

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Jeune femme / Léonor Serraille Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans la poche, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.

[…] Léonor Serraille, ancienne étudiante à La fémis, suit –dans ce qui était initialement son film de fin d’études– quelques jours de la vie de Paula, une Parisienne marginale sans ressources. «Je voulais décrire un sentiment de solitude lié à la grande ville et à la précarité. J’ai connu ça plus jeune, en arrivant à Paris. Heureusement, j’ai inventé une héroïne beaucoup moins docile que moi!» Le charme immense de Jeune femme tient à cette figure de jeune paumée tragique et fantaisiste, tempétueuse et attachante, incarnée par Laetitia Dosch, comédienne risquetout –elle repète en ce moment un spectacle en duo avec un cheval– révélée au cinéma par Justine Triet dans La Bataille de Solférino. Pour jouer Paula, l’actrice a imaginé qu'elle était «un cargo […]Paula fonce dans les murs, refuse tout et désobéit à tout. Dès la lecture du scénario, elle m’a fait penser à ces personnages féminins borderline qu’on trouvait dans certaines comédies dépressives des années 90, chez Sophie Fillières ou Laurence Ferreira Barbosa.» Une liberté de ton qui lui a permis d’échapper aux étiquettes : «L’héroïne change tout le temps, elle possède une multitude de personnalités. Ce rôle m’a donné beaucoup, il a changé mon rapport au monde.» La mise en scène procède comme une série de «bains révélateurs», dixit Léonor, qui éclaire tour à tour l’aspect gaffeur, sensuel ou chien fou du personnage. Son côté adulte aussi, car Paula apprend à grandir et à se conformer au monde réel sans se trahir. Laetitia: «Son épanouissement n’a rien à voir avec sa réussite sociale. De nos jours, on associe trop puissance féminine et ambition. Paula ne fait que "réussir" à sa manière.» Une considération qui semble en effet très éloignée de la France battante de 2017. Paula semble parfois appartenir à une autre époque, plus libertaire, plus ivre d’amour, de débrouille et d’eau fraîche. Sur les pas des personnages d’Amos Kollek (Sue perdue dans Manhattan) ou de John Cassavetes, elle nous livre, à travers ses déambulations, une leçon de vie bohème pleine de charme. Emily Barnett, Les Inrockuptibles, 31 mai 2017

France , 2017, 1 h 37, couleur Scénario Léonor Serraille Photo Emilie Noblet Son Anne Dupouy Décors Valérie Valéro Musique originale Julie Roué Montage Clémence Carré Avec Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon Souleymane Seye Ndiaye Léonie Simaga, Nathalie Richard… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2017 : CANNES, SÉLECTION UN CERTAIN REGARD, CAMÉRA D’OR / LA ROCHELLE

DU 1er AU 21 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE

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Escales Documentaires 17e Festival International du documentaire de création de La Rochelle 7 au 12 novembre 2017

Entre les frontières / Avi Mograbi Que ceux qui ont vécu un tel rejet avant de fonder Israël rejettent aujourd’hui des humains comme leurs parents ou leurs grands-parents ont été rejetés, me paraît incroyable. Avi Mograbi

Séance unique JEUDI 9 NOVEMBRE 18 H

‡ rencontre avec Avi Mograbi

Israël / France, 2016, 1 h 24, couleur, v.o. Réalisation Avi Mograbi avec la collaboration artistique de Chen Alon et Philippe Bellaïche Photo Philippe Bellaïche Son Tully Chen, Ronen Geva Negassi Mengstu Musique originale Noam Enbar Montage Avi Mograbi

La question palestinienne est tellement fondamentale en regard d’Israël qu’elle en occulte involontairement d’autres problèmes. Ainsi, le pays dirigé par Benyamin Netanyahou doit lui aussi faire face à la vaste et contemporaine question des migrants, comme la plupart des pays riches. C’est à cet aspect méconnu que s’est intéressé le très politique Avi Mograbi, dont toute l’œuvre est une critique en règle des agissements des gouvernements israéliens qu’il estime contraires à l’éthique et à l’histoire juives. Cas ciblé de ce documentaire, celui des demandeurs d’asile africains qui attendent des jours, des semaines, des mois que les autorités israéliennes veuillent bien traiter leur dossier. Pendant ce temps, ils végètent dans le camp de Halot au milieu du désert du Néguev. Avi Mograbi filme ici leur absurde situation de transit sans fin, qui revêt des accents à la Beckett (En attendant Godot) ou Buzzati (Le Désert des Tartares). Un état des choses d’autant plus scandaleux que les Juifs, tout Israéliens qu’ils soient, devraient être particulièrement sensibles à la condition d’exilé ou de réfugié qui a marqué leur histoire. Le cinéaste engagé ne s’est pas contenté de son statut de témoin. Avec son ami le metteur en scène de théâtre Chen Alon, il a monté dans le camp un atelier théâtral grâce auquel les réfugiés rejouent des scènes qu’ils ont vécues face aux autorités israéliennes (méthode inspirée par le Théâtre de l’Opprimé créé par le Brésilien Augusto Boal dans les années 1970). Le film dévoile ainsi tout un ensemble de processus aussi puissant qu’émouvant : voir des hommes se former à une activité à laquelle ils n’étaient pas destinés, puis les observer mettre à distance par la fiction leur vécu décourageant pour se le réapproprier, et, enfin, les voir présenter leur travail à un public israélien, juste retour des choses. Avec des moyens réduits et sous des apparences très modestes, Mograbi réussit un film puissamment politique, où il donne à des opprimés l’outil de leur propre conquête émancipatrice, tout en filmant avec minutie le difficile travail de comédien. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 6 janvier 2017

ENTRÉE LIBRE PARTICIPATIVE

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En attendant les hirondelles Karim Moussaoui

Aujourd’hui, en Algérie. Passé et présent s’entrechoquent dans les vies d’un riche promoteur immobilier, d’un neurologue ambitieux rattrapé par son passé et d’une jeune femme tiraillée entre la voie de la raison et ses sentiments. Trois histoires qui nous plongent dans l'âme humaine de la société arabe contemporaine.

«Ich habe genug.» En français, le titre de la Cantate BWV 82 de Jean-Sébastien Bach se traduit par: «Je suis comblé.» Mais lorsque ce chant funèbre s’élève sur les montagnes rocailleuses, les chantiers en friche, les bidonvilles où s’imbriquent les trois récits d’En attendant les hirondelles, c’est plutôt «j’en ai assez» que l’on entend. Associée à la vision matérialiste de Karim Moussaoui, cinéaste algérien, l’incantation du vieux Syméon dont Bach se fait le messager, comblé d’avoir reconnu l’enfant Jésus et qui appelle la mort à le délivrer de la misère de l’existence terrestre, devient celle du peuple algérien, prisonnier de chaînes si lourdes qu’il est aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Partagé par des cinéastes comme Tariq Teguia ou Hassen Ferhani, ce constat désespéré inspire à Moussaoui un récit finement ciselé, construit comme un enchaînement de trois histoires rattachées l’une à l’autre par un passage de relais entre personnages. Avec elles (…) il propose une radiographie de l’Algérie contemporaine en trois symptômes imbriqués: la corruption généralisée, la toute-puissance du patriarcat et le refoulé de la «sale guerre»… […] Dans ce film qui est son premier long métrage, il donne l’impression d’avoir mis en pratique le principe truffaldien selon lequel le tournage doit se faire contre le scénario, et le montage contre le tournage. Sa mise en scène tend entièrement, de fait, à distendre les mailles de son canevas scénaristique en y injectant de l’oxygène, de la rupture, du rêve, en diluant tout ce qui sur le papier était susceptible de faire discours –ici dans une décharge sentimentale violente, là dans la fulgurance d’un raccord, dans un interlude chorégraphique décapant, ou encore dans cette manière de terminer le film en y faisant entrer un nouveau personnage, comme si ce cadavre exquis pouvait se poursuivre indéfiniment. Une constellation de signes qui se répondent compose, dans des agencements de couleurs splendides, une partition subtile et complexe où les destins sont également infectés par un pouvoir autoritaire et corrompu… Isabelle Régnier, Le Monde, 24 mai 2017

France / Allemagne / Algérie / Qatar, 2016 1 h 53, couleur, v.o. Scénario Karim Moussaoui, Maud Ameline Photo David Chambille Son Arnaud Marten Décors Hamid Boughrara Montage Thomas Marchand Avec Mohamed Djouhri, Sonia Mekkiou Mehdi Ramdani, Hania Amar Chawki Amari, Hassan Kachach… SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2017 : CANNES, SÉLECTION UN CERTAIN REGARD / LA ROCHELLE

DU 8 AU 21 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE

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Braguino / Clément Cogitore Rencontre avec Carole Desbarats essayiste, enseignante et vice-présidente des « Enfants de cinéma » MERCREDI 15 NOV 18H30

Dans «Ni le ciel, ni la terre», il n’y a qu’un enfant mais sa présence et sa parole sont décisives. Pour moi, l’enfant est une figure primordiale car je pense qu’un cinéaste, un écrivain ou tout autre raconteur d’histoires est simplement quelqu’un qui refuse que l’enfance s’arrête… Clément Cogitore Au milieu de la taïga sibérienne, à 700 km du moindre village, se sont installées deux familles, les Braguine et les Kiline. Aucune route ne mène là-bas. Seul un long voyage sur le fleuve Ienissei en bateau, puis en hélicoptère, permet de rejoindre Braguino. Elles y vivent en autarcie, selon leurs propres règles et principes. Au milieu du village: une barrière. Les deux familles refusent de se parler. Sur une île du fleuve, une autre communauté se construit: celle des enfants. Libre, imprévisible, farouche. Entre la crainte de l’autre, des bêtes sauvages, et la joie offerte par l’immensité de la forêt, se joue ici un conte cruel dans lequel la tension et la peur dessinent la géographie d’un conflit ancestral.

France / Finlande, 2017, 50’, couleur, v.o. Réalisation Clément Cogitore Photo Sylvain Verdet Son Julien Ngo Trong Musique originale Eric Bentz Montage Pauline Gaillard SOUTIEN GNCR

Autour de cette matière digne d’un western, Clément Cogitore extirpe des images vibrantes et primitives de jeu d’enfant, de chasse et de forêt magique. Des têtes blondes vêtues de vêtements multicolores, une petite fille dans sa belle robe chaussée des pattes de l’ours qu’on vient de découper comme un fruit dans la scène précédente, un ennemi qu’on ne cesse d’évoquer mais qui ne se montre jamais. On est là aux origines du geste cinématographique, entre songe et cauchemar, entre innocence et cruauté, entre jeu d’enfant et guerre d’adulte, sans que jamais le regard du cinéaste ne donne le sentiment de se perdre dans des volutes de formalisme éthéré, restant toujours en prise directe avec la communauté qu’il filme, libérant simplement les torrents de poésie qu’elle recèle. Murielle Joudet, Le Monde, 19 juillet 2017

DU 15 AU 21 NOVEMBRE

Braguino est un projet artistique transversal de Clément Cogitore pour lequel le cinéaste a obtenu le prix LE BAL de la jeune création avec l’ADAGP*. Ce projet est constitué de différents matériaux recueillis à l’occasion de deux voyages à Braguino en 2012 puis 2016. Il prend la forme d’une installation, d’un film et d’un livre. En cela Braguino lie cinéma, photographie et art vidéo.

EN EXCLUSIVITE

* Société des Auteurs dans les Arts graphiques et plastiques.

FESTIVALS 2017 : FID MARSEILLE / SAN SEBASTIÀN / ESCALES DOCUMENTAIRES LA ROCHELLE

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Marvin ou la belle éducation / Anne Fontaine Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui. Il a fui son petit village des Vosges. Il a fui sa famille, l’intolérance et le rejet, les brimades auxquelles l’ exposait tout ce qui faisait de lui un garçon «différent». Envers et contre tout, il s’est quand même trouvé des alliés. D’abord, Madeleine Clément, la principale du collège qui lui a fait découvrir le théâtre. Et puis Abel Pinto, le modèle bienveillant qui l’encouragera à raconter sur scène toute son histoire…

A l’origine de «Marvin», il y a «En finir avec Eddy Bellegueule» de Edouard Louis, dont «Marvin» n’est pourtant pas l’adaptation. Racontez-nous la genèse du film. ANNE FONTAINE: J’ai ressenti un lien très fort avec le héros du livre de Edouard Louis, et j’ai éprouvé presque aussitôt l’envie de m’emparer de son histoire. J’ai voulu lui réinventer un destin, explorer la manière dont il allait se construire après un départ si difficile dans cette famille –et cette France– socialement et culturellement déshéritée; lui imaginer des rencontres déterminantes à l’adolescence; bref, prendre de telles libertés que Marvin ne pouvait plus être une adaptation du roman, pourtant puissant. La culture rentre dans la vie du héros à partir du moment où il rencontre la principale du collège. A. F.: Cette rencontre est l’élément déclencheur qui va permettre à Marvin de rompre avec la fatalité de l’enlisement scolaire… Il découvre sa vocation et signe en quelque sorte son acte de naissance… Autre rencontre : celle de Marvin avec Abel, son professeur au Conservatoire lors d’une conférence. A. F.: Il entend Abel exprimer avec des mots précis l’exil qu’il vit depuis son enfance et c’est comme une catharsis. Jusque-là, il était obligé de se construire sur quelque chose qu’il ne pouvait pas nommer. Grâce à Abel, auquel Vincent Macaigne apporte beaucoup d’humour, d’ironie et de chaleur, Marvin va apprendre à tirer parti de son mauvais départ. Il peut avancer. Abel intervient très vite dans le film. Pourquoi avoir choisi cette construction qui fait sans cesse s’entrechoquer différentes époques de la vie du héros? A. F.: Même si, comme tout le monde, j’ai vu des films «sociaux» extraordinaires, j’avais délibérément exclu l’hypothèse d’un film chronologique et naturaliste. Je disais sans cesse à Pierre Trividic : «Il faut que ça danse!». C’était moins ce qui allait arriver à Marvin qui m’intéressait –même si on est évidemment curieux de voir ce qui va se passer–, que le comment: comment les rencontres vont modifier son itinéraire ; comment, si l’on sait s’en emparer, une phrase peut vous révéler… «Ce qui est important, dit le personnage de Catherine Mouchet à Marvin, c’est ce qui est caché au fond de soi et qu’on ne connaît pas », et c’est exactement la démarche du film. Ces allers-retours entre différents âges de la vie de Marvin nous semblaient le moyen idéal pour montrer le double processus qui l’amène à se construire et à bâtir une œuvre à partir de sa propre existence. Ils créent une dynamique avec laquelle le spectateur peut jouer… in Dossier de presse

France, 2017, 1 h 53, couleur Scénario et dialogues Pierre Trividic, Anne Fontaine Photo Yves Angelo Son Brigitte Taillandier Rym Debbarh-Mounir… Décors Manu de Chauvigny Montage Annette Dutertre Avec Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois Vincent Macaigne, Catherine Salée Jules Porier, Catherine Mouchet Charles Berling, Isabelle Huppert… SOUTIEN AFCAE MOSTRA VENISE 2017

DU 22 NOV AU 5 DECEMBRE SORTIE NATIONALE

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Pour le réconfort / Vincent Macaigne Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance, qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu?

Ce film est une petite bombe. Une bombe qui n’en finit pas d’exploser, comme si elle en avait gros sur la patate… Une bombe comme un feu d’artifice qui refuse de s’éteindre. Peinture au vitriol de «largués» d’aujourd’hui, aussi bien aristos-bourgeois que bobosprolos. Le «prolo» de service (devenu, marché oblige, auto-entrepreneur) étant aussi antipathique que ceux qui «l’exploitent». Les femmes sont un peu mieux loties, plus proches du concret et du coup, du vrai. Au centre de ce monde filmé par Macaigne comme une apocalypse, il existe un îlot de tendresse: les vieux de la maison de retraite que dirige le «prolo». Ces êtres qui n’ont plus rien à perdre, qui n’ont plus qu’à vivre (même si c’est pour pas très longtemps), ceux-là Macaigne les aime. Regard répulsif et drôle, tendre et méchant, radical. Magnifique de cohérence entre son propos et sa forme. Ce qui fait unité entre les deux, c’est la liberté: liberté de pensée et liberté artistique. Une liberté qui se construit à l’intérieur de contraintes précises. Le jeu des acteurs en est l’exemple et la matrice: ils n’incarnent pas leurs personnages, ils les «jouent», avec une distance, une intelligence et un humour qui deviennent autant de clefs données au spectateur. Ce jeu jubilatoire, ainsi que l’utilisation du 4/3 et de dispositifs de parole inspirés du théâtre, font que nous sommes tenus avec bonheur dans une distance qui nous permet non pas de nous identifier à ces personnages mais de les «regarder», de réfléchir sur ce qu’ils sont et d’en rire. Car au final, tout ça c’est la comédie humaine. Ou la tragédie. Au choix. Claudine Bories, cinéaste, in document de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) 10


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Le film commence par une discussion sur Skype, où l’on comprend qu’un frère et une sœur s’apprêtent à revenir à la maison, après avoir claqué le fric de leur père. Ce motif des enfants prodigues était déjà présent dans votre court métrage («Ce qu’il restera de nous») et dans votre téléfilm («Dom Juan et Sganarelle»). D’où vient cet intérêt? VINCENT MACAIGNE: Honnêtement c’est inconscient de ma part… Maintenant que vous le dites, j’ai aussi fait ça dans ma pièce Requiem 3, au théâtre. Ça vient peut-être de mon histoire personnelle, moins sur des questions d’argent que d’héritage idéologique. Une partie de ma famille est iranienne et ultra-politisée. Elle a beaucoup souffert pour cette raison, alors que moi j’ai grandi en France, tranquillement; j’ai été préservé de tout ça. Du coup je me demande toujours ce que ça veut dire d’hériter, refuser d’hériter, ou devoir assumer un héritage. Qu’est-ce qu’hériter d’une douleur familiale ou politique, d’une injustice de l’histoire et de ses affreux oublis? Souvent je me suis répété pendant ce film qu’une famille heureuse, c’est une famille qui n’a pas encore hérité. A quel moment on prend ses responsabilités d’homme? A quel moment, nous pouvons nous faire voler notre vie par nos propres héritages. Comme si la convenance, la bonne façon d’être ou de faire, pouvait devenir nos propres tombeaux… et finalement nous passerons une vie à essayer d’être libres, et souvent sans jamais y parvenir vraiment. J’ai par ailleurs toujours été fasciné par le mythe biblique du fils prodigue. L’idée que le frère qui a fui, qui a dilapidé la fortune familiale, qui s’est souillé aux quatre coins du monde, est préféré par le père à celui qui est resté à la maison, qui a travaillé, qui a suivi les consignes du père. C’est une idée très immorale au fond. Mais nous sommes tous les enfants de Caïn finalement.

Rencontre avec Vincent Macaigne DIMANCHE 19 NOV 18H

Le père, ici, est symbolisé par une croix en haut d’une bute. Une croix monumentale, écrasante… V. M.: Je disais à mes acteurs : faites comme si cette croix, ce père, c’était la France. Ça m’intéresse

d’analyser ce qu’on a légué et de le traiter avec le plus de noblesse possible, d’éviter de faire de nos racines, de notre héritage, une trame sociale, mais plutôt d’essayer d’anoblir les personnages en les laissant devenir des symboles plus grands que leur quotidien, en leur faisant prendre la parole et en les montrant dans ces moments de crise rares où nous essayons de dire ce que nous sommes… même bêtement. Bref, ce père mort a donné, à Pascal et Pauline des choses matérielles, de l’argent et un héritage mais pas de quoi se débrouiller dans la vie, je veux dire pas de quoi appréhender le monde avec amour. Ils n’ont pas les armes pour vieillir sans abandonner leurs rêves…D’une certaine manière, ils sont tous pris dans le monde que leur a laissé ce père mort. Ils agissent dans ce présent, mais dans un système décidé à leur place, où ils n’ont que quelques options. Et ils sont aux prises avec la géographie de ce pays, avec ses contraintes et ses zones de force… Les gens de votre génération ont grandi avec l’idée, martelée dès le collège, que les classes sociales n’existaient plus et que tout le monde allait s’épanouir dans une vaste classe moyenne… V. M.: On nous a élevés en nous répétant que nous sommes des enfants gâtés, ou, plutôt, en nous disant qu’il n’y aurait plus de conflits, que la méritocratie allait tout régler. C’était une illusion. Dans ma jeunesse je pensais vraiment que nous nous en sortirions avec plus de joie et moins de violence. Mais j’espère que le film donne de la force plus qu’il ne donne à voir ma profonde peur et ma profonde mélancolie. Je voulais que ce film soit un geste humble, libre et drôle malgré tout, une parole simple, qui nous divise en nous-mêmes. Mais pas les uns et les autres … Qui ne donne pas de solution ni ne prenne de parti et qui fasse confiance à l’intelligence du spectateur… Vos personnages crient beaucoup. Pourquoi les faire s’exprimer comme ça? V. M.: Oui, enfin je n’aime pas tellement le mot « cri ». Je préfère celui de « pensée forte »… En tout cas, si c’est un cri, il est d’abord amoureux. L’expression d’une colère partagée (avec mes acteurs), d’une zone de vie. Je préfère d’ailleurs me mettre en colère que de râler. Et peu importe que ça ne semble pas « réaliste » –le réalisme est de toute façon une illusion, une convention. Ce qui m’intéresse, c’est le réalisme des idées. Encore une fois j’aimerais que le spectateur sorte de la projection divisé en lui-même. Ça ne me gêne pas que certains spectateurs se sentent agressés. Tant que ça permet de créer du débat, de la vie. Je dis toujours que je mets en scène mes spectacles comme un accident. C’est pareil ici: ce n’est pas le moment de la projection qui m’intéresse mais la résonance qui suit. in Dossier de presse

France , 2017, 1 h 31, couleur Scénario Vincent Macaigne Photo et montage Mauro Herce Son Julien Sicart Avec Pauline Lorillard, Pascal Rénéric Emmanuel Matte, Laurent Papot Joséphine de Meaux, Laure Calamy… SOUTIEN ACID CANNES 2017 : SÉLECTION ACID

DU 15 AU 27 NOVEMBRE EN EXCLUSIVITE

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Western / Valeska Grisebach Un groupe d’ouvriers allemands prend ses quartiers sur un chantier pénible aux confins de la campagne bulgare. Ce séjour en terre étrangère réveille le goût de l’aventure chez ces hommes, alors que la proximité d’un village les confrontent à la méfiance engendrée par les barrières linguistiques et les différences culturelles. Rapidement, le village devient le théâtre de rivalités entre deux d’entre eux, alors qu’une épreuve de force s’engage pour gagner la faveur et la reconnaissance des habitants. Observer un monde d’hommes, le suivre sans rien esquiver de sa brusquerie, le pousser sans le diriger, et construire finalement une histoire autour de celui qui se révélera le plus sensuel, le plus sec, le plus souple et le moins gras. C’est l’excellentWestern! Film de troupe dense mais délicate d’où émerge la notion très précise de mélancolie masculine. www.arte.tv

Allemagne / Bulgarie / Autriche, 2017, 1 h 59, couleur, v.o. Scénario Valeska Grisebach Photo Bernhard Keller Décors Béatrice Schultz Montage Bettina Böhler Avec Meinhard Neumann, Reinhardt Wetrek Veneta Frangova, Vyara Borisova… SOUTIEN GNCR CANNES 2017 : UN CERTAIN REGARD

DU 22 NOV AU 4 DECEMBRE

Le troisième long métrage de l’Allemande Valeska Grisebach, dont le précédent film, le mélancolique Désir(s) (Sehnsucht) date d’il y a plus de dix ans, est un remarquable mélange de réalisme documentaire et de… western, genre dont la cinéaste emprunte certains codes narratifs et visuels (sauvagerie et civilisation, loi et chaos, rôle symbolique du cheval) pour brosser une chronique ouvrière très contemporaine. Un groupe d’ouvriers allemands sont engagés sur un chantier dans la campagne bulgare: à la fois prolétaires et colonisateurs, ces hommes se confrontent aux barrières sociales, culturelles et linguistiques du pays. Conflits avec la mafia locale, incompréhension des autochtones, rivalités communautaires constituent le fond sur lequel se développe une vraie proximité entre Meinhard (laconique Meinhard Neumann, au visage buriné et impassible de «lonesome cowboy» vieillissant), l’ouvrier déplacé, et le pays qui va progressivement devenir sa terre d’adoption. L’interprétation non professionnelle donne à la fable un étonnant parfum d’authenticité, et la lenteur composée du récit est peu à peu gagnée par une émotion véritable quand la tolérance et l’acceptation de l’autre soudent les personnages. Ce film original et exigeant trouve alors sa raison d’être. Yann Tobin, Positif n°677-678, juillet-août 2017

SORTIE NATIONALE

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12 jours / Raymond Depardon De l’homme à l’homme vrai le chemin passe par l’homme fou. Michel Foucault * Autrefois, la décision d’hospitaliser une personne contre son gré reposait sur le seul psychiatre et s’exerçait sans regard extérieur, depuis les aliénés et les fous sont devenus des patients. En 2013, pour donner un cadre légal à cet enfermement, la loi a obligé les psychiatres à soumettre, avant douze jours, au juge des libertés l’ensemble de leurs décisions concernant les hospitalisations sous contrainte. Nous sommes les premiers à filmer la mise en application de cette loi, l’arrivée du juge des libertés dans l’institution psychiatrique, rend publique une parole autrefois réservée aux seuls psychiatres. Il n’est pas de cercle familial ou amical, qui ne compte parmi ses membres une personne vulnérable, nous sommes tous concernés. Chaque année, il y a en France environ 92 000 mesures d’hospitalisations psychiatriques sans consentement (soit 250 personnes par jour). L’hôpital a 12 jours, à compter de l’admission du patient, pour saisir le juge des libertés et de la détention qui validera ou non le programme de soin sans consentement. Au cours de ces audiences, qui ont lieu deux fois par semaine, l’hôpital du Vinatier à Lyon reçoit des patients qui proviennent majoritairement des différents services d’hospitalisation et d’une unité pour les malades difficiles jugés irresponsables de leurs actes. Ces audiences publiques sont partagées par quatre juges des libertés qui président tour à tour. Deux hommes et deux femmes avec des approches sensiblement différentes. Pour permettre au malade de parler librement des conditions d’hospitalisation, le psychiatre en charge du patient n’est pas présent à l’audience. L’hospitalisation sous contrainte est toujours une épreuve pour ceux qui la subissent, pour ceux qui l’initient, et ceux qui l’exercent. Nous avons filmé 72 audiences et notre engagement s’est renforcé au contact des patients éprouvés par la maladie qui ont tenu à témoigner avec dignité et sensibilité. Ce sont avant tout des personnes qui souffrent, leurs paroles sont précieuses, pas seulement décalées ni insensées, elles sont simples et fortes et engagent leur avenir. 12 jours présente dix de ces patients. Dans la salle d’audience trois caméras : l’une pour le patient, l’autre pour le magistrat et une troisième pour un plan général. Ces axes de prise de vue permettent de donner une équidistance entre le patient et le magistrat, pour ne pas imposer un point de vue dominant et laisser le spectateur libre de se faire sa propre opinion. Entre les fragments des audiences nous avons créé un temps suspendu en filmant des plans de l’hôpital à l’intérieur des services et à l’extérieur où les malades circulent librement entre les pavillons. Ces images, que j’ai voulues douces et très définies, sont le support d’une composition musicale originale très inspirée de Alexandre Desplat. […] Nous sommes sortis grandis de ce film qui donne la parole à ceux qui sont momentanément enfermés dans leur esprit et en ont perdu l’usage. Ces personnes vulnérables témoignent de leur histoire intime mais aussi à leur façon de l’histoire politique, sociale et morale de la France. Même si nos films peuvent laisser penser le contraire, nous ne sommes pas plus attirés par les institutions que d’autres, notre moteur c’est notre curiosité, notre force c’est notre naïveté, nous ne sommes spécialistes de rien, nous tentons simplement de rester à l’écoute de restituer des moments, des paroles, des émotions. Raymond Depardon et Claudine Nougaret, avril 2017, in Dossier de presse * Citation extraite de Histoire de la folie à l’âge classique, Ed. Gallimard

France, 2017, 1 h 27, scope-couleur Réalisation et photo Raymond Depardon Production et son Claudine Nougaret Musique originale Alexandre Desplat Montage Simon Jacquet CANNES 2017 : HORS COMPÉTITION

DU 29 NOV AU 12 DECEMBRE SORTIE NATIONALE

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Des trésors plein ma poche / 6 films courts Qu’on ait dans la poche un petit bonhomme, une flûte ou beaucoup de courage, on a tous un secret pour apprendre à grandir, s’entraider ou réaliser ses rêves! Suisse / Russie, 2015-16, 35’, couleur, v.f. • à partir de 3 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € MER 1er NOV 14 H 30 SAM 4 NOV 16 H SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

Six jeunes réalisatrices emmènent les plus petits dans leurs univers tendres, drôles et poétiques. AU PROGRAMME : LE PETIT BONHOMME DE POCHE de Ana Chubinidze / TOILE D’ARAIGNÉE de Natalia Chernysheva / LE DRAGON ET LA MUSIQUE de Camille Muller / A TIRE D’AILE de Vera Myakisheva / LE NUAGE ET LA BALEINE de Alena Tomilova / LA LUGE de Olesya Shchukina

Le Vent dans les roseaux / 5 films courts Eliette, une petite fille de huit ans, vit dans un pays où le roi a interdit la musique. Un troubadour venu d’Orient s’y fait confisquer ses instruments. Mais il est peu enclin à la servitude et rencontre Eliette qui a sculpté en cachette une flûte dans un roseau sauvage… Fr./ Suisse / Belg., 2015-17, 1 h 02, coul., v.f. • à partir de 5 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € JEU 2 NOV 14 H 15 VEN 3 NOV 16 H SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

La Chouette du cinéma offre aux enfants cinq aventures autour de la liberté, avec des musiques originales, des héroïnes surprenantes et des graphismes sublimes… AU PROGRAMME : DENTELLES ET DRAGON de Anaïs Sorrentino / LA CHASSE AU DRAGON de Arnaud Demuynck / LA PETITE FILLE ET LA NUIT de Madina Iskhakova / LA LICORNE de Rémi Durin / LE VENT DANS LES ROSEAUX de Nicolas Liguori et Arnaud Demuynck

Myrtille et la lettre au Père Noël 3 films courts

Pendant les vacances de Noël, Myrtille, une fillette de six ans, veut apprendre à faire du patin à glace avec son papa. Mais la naissance de son petit frère vient chambouler ses plans: elle passera ses journées avec sa grand-mère. Cela ne l’enchante pas car celle-ci ne sait ni patiner comme son père ni lire des histoires comme sa mère. Avec l’aide de son ami imaginaire, M. Sansommeil, elle fait une surprenante demande dans sa lettre au Père Noël afin de regagner l’attention de ses parents. Lettonie / France , 2014-17, 42’, coul., v.f. • à partir de 4 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 22 NOV AU 12 DECEMBRE

Un film original et singulier dans sa manière d’évoquer l’esprit de Noël qui ravira tout particulièrement les enfants de 4 à 6 ans. AU PROGRAMME : LE RENARD ET LA SOURIS de Camille Chaix, Hugo Jean… (Fr., 2015, 6’14”, coul.) / CRISPY de Dace Riduze (Lettonie, 2014, 9’, coul.) / MYRTILLE ET LA LETTRE AU PÈRE NOËL de Edmunds Jansons (Lettonie, 2017, 26’, coul.)

SORTIE NATIONALE

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D E L’ É C R A N À L A S C È N E … Nos serments

de Guy-Patrick Sainderichin / mise en scène Julie Duclos

L’idée de la Nouvelle Vague était de filmer des hommes et des femmes dans le monde réel et qui, voyant le film, sont étonnés d’être eux-mêmes et dans le monde. Jean-Luc Godard

THEÂTRE

Une toute nouvelle génération de passionnés de cinéma s’empare de scénarios de films pour les transposer à la scène. Julie Duclos a réussi un coup de maître en ce domaine, en portant au théâtre le chef-d’œuvre de Jean Eustache, La Maman et la Putain. Ni théâtre seul ni cinéma, l’atmosphère mêle les deux avec une exquise finesse et un réalisme au scalpel. Nos serments s’inscrit pleinement dans cette confrontation moderne de la pellicule et des planches. Scénario, comédiens, inspiration, hors-champs… sans aucun complexe, Julie Duclos transpose à la scène le monument de Jean Eustache, quittant le film pour imprimer avec intensité sa patte de metteuse en scène de théâtre. On pourrait ainsi définir Nos serments comme une pièce «aux accents rohmériens», voir dans son personnage masculin –superbe David Houri!– un nouveau double d’Antoine Doinel ou bien dans sa vaillante héroïne –lumineuse Alix Riemer!–, une muse de Cassavetes. On pourrait aussi discerner dans cette écriture ciselée le canevas d’un script de Desplechin ou la légèreté naturaliste de Agnès Varda… On pourrait, oui… Mais c’est bien de théâtre qu’il s’agit. De pur théâtre d’acteur, entré en fusion avec la liberté, le réalisme et la fougue du cinéma novateur des années 70. Un passionnant contre-champ racontant une histoire universelle, celle de la vie amoureuse comme elle va. Une pièce de cinéphile, magnifiquement étonnante. RENCONTRE AUTOUR DU SPECTACLE : « De l’écran à la scène » avec LUC BÉRAUD, réalisateur, auteur de l’ouvrage « Au travail avec Jean Eustache »,

Très librement inspiré par le film La Maman et la Putain de Jean Eustache Mise en scène Julie Duclos Texte Guy-Patrick Sainderichin Julie Duclos Assistanat mise en scène Calypso Baquey Scénographie Paquita Milville Lumières Jérémie Papin Vidéo Emilie Noblet Son Pascal Ribier Costumes Lucie Ben bâta Marie-Cécile Viault Construction mobilier en collaboration avec Patrick Poyard Avec Maëlia Gentil, David Houri Yohan Lopez, Magdalena Malina Alix Riemer Théâtre Verdière MAR 28 NOVEMBRE 20H30 MER 29 NOVEMBRE 19H30 JEU 30 NOVEMBRE 20H30 > durée : 2 h 40

tarif

(24€ / 18€ / 13€)

assistant du film « La Maman et la Putain »

JULIE DUCLOS, metteuse en scène de « Nos serments » GUY-PATRICK SAINDERICHIN, auteur, scénariste > jeudi 30 novembre à 18 h à La Coursive / Entrée libre / durée 1h

m Réservation des places pour les spectacles

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: u u

ALLEGRIA, Kader Attou • ZIG ZAG / DOUAR • MA CLASS’ HIP HOP • LA DERNIÈRE SAISON, Cirque Plume • L’ETAT DE SIÈGE • RICHARD II • PEER GYNT • AKRAM KHAN, Until the Lions / Chotto Desh • ORCHESTRE DES CHAMPS-ELYSÉES • THE WACKIDS • J’AI DES DOUTES, François Morel • Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte

La Coursive.


CINEMA novembre 2017.qxp_PROGRAMME CINEMA 24/10/2017 09:36 Page16

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DU 1er AU 7 NOVEMBRE

R

MER 1er

DES TRÉSORS PLEIN MA POCHE • programme de 6 films courts Animation, Suisse/Russie, 2015-2016, 35’, couleur, v.f. LE VENT DANS LES ROSEAUX • programme de 5 films courts Animation, France/Belgique/Suisse, 2015-2017, 1h02, couleur, v.f. EX LIBRIS, THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY de Frederick Wiseman Etats-Unis, 2017, 3h17, couleur, v.o. CARRÉ 35 de Eric Caravaca France, 2017, 1h07, couleur JEUNE FEMME de Léonor Serraille France, 2017, 1h37, couleur

14H30

DU 8 AU 15 NOVEMBRE

EN ATTENDANT LES HIRONDELLES de Karim Moussaoui France/Allemagne/Algérie/Qatar, 2016, 1h53, couleur, v.o. CARRÉ 35 de Eric Caravaca JEUNE FEMME de Léonor Serraille

E JEU 2

2 VEN 3

SAM 4

0 DIM 5

1

7

LUN 6

MAR 7

15H 18H30 16H30 20H

16H30 20H 14H30 18H

16H 14H15

16H 17H

14H30

14H30

20H15

20H45

18H15

15H30

19H

19H

15H30

20H30

17H

MER 8

JEU 9

20H

15H30

21H

18H15

18H

18H30

14H 21H

19H30 17H30

20H30

14H30 16H 20H15

14H

14H30

EX LIBRIS, THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY de Frederick Wiseman

17H15 20H45 14H 18H45

VEN 10 SAM 11

DIM 12

LUN 13 MAR 14

14H30 20H15 16H45 18H15

17H15 14H 15H30 19H30

ESCALES DOCUMENTAIRES

ENTRE LES FRONTIÈRES de Avi Mograbi Israël/France, 2016, 1h24, couleur, v.o. DU 15 AU 21 NOVEMBRE

BRAGUINO de Clément Cogitore France / Finlande, 2017, 50’, couleur, v.o. POUR LE RÉCONFORT de Vincent Macaigne France, 2017, 1h31, couleur JEUNE FEMME de Léonor Serraille CARRÉ 35 de Eric Caravaca EN ATTENDANT LES HIRONDELLES de Karim Moussaoui DU 22 AU 28 NOVEMBRE

MYRTILLE ET LA LETTRE AU PÈRE NOËL • programme de 3 films courts Animation, Lettonie/France, 2014-2017, 42’, couleur, v.f. MARVIN OU LA BELLE EDUCATION de Anne Fontaine France, 2017, 1h53, couleur WESTERN de Valeska Grisebach Allemagne/Bulgarie/Autriche, 2017, 1h59, couleur, v.o. POUR LE RÉCONFORT de Vincent Macaigne DU 29 NOVEMBRE AU 5 DECEMBRE

MYRTILLE ET LA LETTRE AU PÈRE NOËL • programme de 3 films courts 12 JOURS de Raymond Depardon France, 2017, 1h27, scope-couleur MARVIN OU LA BELLE EDUCATION de Anne Fontaine WESTERN de Valeska Grisebach

18H MER 15

18H30

(1)

20H45

MER 22

JEU 16 VEN 17 SAM 18

DIM 19

15H45

17H30

18H

21H

14H

18H45

19H

17H 19H 20H30

20H30 14H 15H30

14H30 16H30 21H

JEU 23

VEN 24 SAM 25

14H30 15H30 20H 17H45

MER 29

14H30 17H15 15H30 20H30 18H15

16H15 20H15 14H

14H 18H 20H15

18H30

18H (2)

14H30 DIM 26

16H45

16H45

14H30 20H 17H45

17H45

LUN 20 MAR 21

19H15 16H30 20H30 14H30 18H15

14H 17H15 15H45 20H30

LUN 27 MAR 28

14H30

16H45 20H45 14H30

16H15

20H

19H

JEU 30 VE 1er/12 SAM 2

DIM 3

LUN 4

MAR 5

14H 18H 15H45 20H

14H 18H30 16H15 20H45

16H45 14H 18H 15H45 20H

18H30 16H15 20H15 14H

14H30 20H45 18H30

14H30

16H45 20H45 14H30

16H15

20H

18H30

18H

Projection «Escales documentaires» du film Entre les frontières suivie d’une rencontre publique avec Avi Mograbi, jeudi 9 novembre à 18h (Entrée libre participative.)

(1)

La projection du mercredi 15 novembre à 18h30, sera suivie d’une rencontre publique avec Carole Desbarats, essayiste, enseignante et vice-présidente des «Enfants de cinéma». (Pré-vente billetterie à partir du mercredi 8 novembre.)

(2)

La projection du dimanche 19 novembre à 18h, sera suivie d’une rencontre publique avec Vincent Macaigne. (Pré-vente billetterie à partir du dimanche 12 novembre.)

LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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