02.01 au 31.01 2017

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AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14h à 18h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 28 juin 2017)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma. Salle Europa Cinémas.

Cinéma jeune public

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

WALLACE ET GROMIT, LES INVENTURIERS de Nick Park • Animation, Grande-Bretagne, 1989-1993, coul., v.f. durée totale du programme: 54’ m pour tous et à partir de 5 ans m Séances tout public: mer 4 janv 14h30 / sam 7 janv 16h30 / dim 8, lun 9 janv 16h45 / mer 11 janv 14h30 / ven 13 janv 17h45 / sam 14 janv 17h m Séance scolaire possible: lundi 16 janvier 14h LE TABLEAU de Jean-François Laguionie • Animation, France, 2011, 1h20, couleur m pour tous et à partir de 8 ans m Séances tout public: ven 13 janv 19h / dim 15 janv 16h30 m Séances scolaires réservées aux élèves du dispositif national «Ecole et cinéma» MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras • Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur m pour tous et à partir de 8 ans m Séances tout public: mer 18 janv 16h / jeu 19 janv 14h / ven 20 janv 19h15 / dim 22 janv 11h m Séance scolaire possible: sur séance tout public du jeudi 19 janvier 14h LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit • Animation, France/Belgique…, 2016, 1h20, couleur m pour tous et à partir de 8 ans m Séances tout public: jeu 19 janv 19h / sam 21 janv 14h30 / dim 22 janv 16h / mar 24 janv 16h ALICE COMEDIES de Walt Disney • Animation, USA, 1924-1926, 40’, noir et blanc, sans paroles m à partir de 5 ans m Séances tout public: mer 25 janv 15h45 / sam 28 janv 16h30 / dim 29 janv 15h / mar 31 janv 17h30 m Séance scolaire possible: mardi 31 janvier 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Bombaron Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Jackie de Pablo Larraìn


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Paterson / Jim Jarmusch Paterson est à la fois le nom du film, le nom de son personnage principal, et le nom de la ville du New Jersey où il se situe. «Paterson» raconte une semaine dans la vie d’un jeune couple… […] Il sera question du temps, qui est très fort pour passer à la fois selon un écoulement linéaire, de manière circulaire, et en couches superposées. Il sera question d’avoir des rêves, et d’en faire le matériau de la vie quotidienne. Il sera question de tendresse, d’écoute, d’attention aux autres. Et des signes qui émaillent le cours de l’existence, comme les rimes scandent les poèmes –surtout en vers libres. Il sera question de ce que c’est que d’être lié à une communauté, à des voisins, à la femme ou à l’homme qu’on aime, à des mots, des souvenirs, des images. Et même d’un monde où il se pourrait qu’aucun de ces liens ne soit une contrainte ni une souffrance –mais il arrive qu’ils le soient. Il y aura une scène d’une grande violence, des poèmes d’amour à même l’écran, et des gags d’une délicatesse éperdue, quasi-surnaturelle. Il y aura… cela qui est bien rare au cinéma: qu’on se réjouisse de retrouver une situation déjà vue, un personnage déjà rencontré. Comme si Paterson, Laura, mais aussi le vieux barman ou le poète japonais de passage, et même le collègue indien dépressif ou l’acteur noir amoureux transi, devenaient des amis, avec lesquels on serait prêt à discuter d’un écrivain local, des beautés de la chute d’eau qui domine la ville, d’une partie d’échecs en cours… Jim Jarmusch a toujours excellé dans l’invention de rituels, la mise en place de pratiques réglées qui semblent d’abord arbitraires et suscitent une sensibilité aux vérités du monde, souvent sur un mode humoristique, mais jamais sans doute cette manière stylée de regarder ses frères et sœurs de l’espèce humaine n’avait semblé aussi naturelle, aussi élégamment inscrite dans le tissu des travaux et des jours. Jean-Michel Frodon, slate.fr, 16 mai 2016

USA, 2016, 1 h 58, couleur, v.o. Scénario Jim Jarmusch Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani SOUTIEN AFCAE

CANNES 2016 : SÉLECTION OFFICIELLE

DU 2 AU 10 JANVIER SORTIE NATIONALE

Le Voyage au Groenland Sébastien Betbeder

En portant un regard dépourvu de condescendance, Betbeder réussit une savoureuse comédie. Le rire résonne d’une confrontation à égalité des cultures occidentale et inuite. Ici, les préoccupations du chasseur de phoques et des intermittents du spectacle se côtoient sur la banquise. Michaël Mélinard, L’Humanité, 17 mai 2016 Les Thomas: un vrai duo. Ce sont des amis proches, ils se ressemblent, ils ont chacun leurs faiblesses, mais ensemble c’est comme s’ils devenaient un seul corps. Thomas Blanchard, ou plutôt son personnage, est sans doute plus sensible, moins frondeur, il est plus dans l’hésitation et la retenue, là où Thomas Scimeca, ou du moins son personnage, provoque les événements avec une forme d’inconscience… J’avais pour idée, en faisant ce film, d’inverser la situation, que l’objet d’étude soit aussi «les Thomas», en vis-à-vis de ce que vivent les habitants de Kullorsuaq. Un vis-à-vis qui révèle des choses sur l’absurdité de la vie occidentale. Mais si leurs discussions peuvent paraître dérisoires face à ce que vivent les Inuits, elles sont pour moi essentielles: le débat sur l’esprit critique, le choix de métiers artistiques, la place de la culture dans nos existences (un thème déjà abordé dans 2 automnes 3 hivers, mais encore plus crucial ici), c’est aussi une question de survie. Sébastien Betbeder in Dossier de presse

France, 2016, 1 h 38, couleur Scénario et dialogues Sébastien Betbeder Avec Thomas Blanchard, Thomas Scimeca Ole Eliassen, Adam Eskildsen François Chattot, Judith Henry… SOUTIEN ACID / GNCR FESTIVALS 2016 : CANNES, ACID / LA ROCHELLE

DU 2 AU 10 JANVIER EN EXCLUSIVITÉ

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Fais de beaux rêves / Marco Bellocchio Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale. Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…

Fai bei sogni Italie, 2016, 2 h 10, couleur, v.o. Scénario, adapation et dialogues Valia Santella, Edoardo Albinati Marco Bellocchio d’après l’œuvre de Massimo Gramellini, Fais de beaux rêves, mon enfant (Ed. Robert Laffont) Photo Daniele Ciprì Son Gaetano Carito Musique Carlo Crivelli Montage Francesca Calvelli Avec Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo Guido Caprino, Nicolò Cabras Emmanuelle Devos… SOUTIEN AFCAE CANNES 2016 : QUINZAINE DES RÉALISATEURS

DU 2 AU 17 JANVIER SORTIE NATIONALE

[…] Ce n’est pas tant le best-seller de Massimo Gramellini qui m’a convaincu, mais son thème, le drame qu’il contient: la mort de la mère, le fait d’être orphelin quand on est encore un enfant. La douleur de Massimo qui perd sa mère adorée à l’âge de neuf ans (adorée parce qu’il s’agit d’un amour réciproque, absolu et exclusif), sa révolte contre cette tragédie injuste, puis, au fil du temps, son aptitude à survivre à cette perte incompréhensible. Aptitude à la vie qu’il paie au prix fort parce qu’elle obscurcit et réduit sa capacité à aimer. Elle l’éteint, la supprime, créant des dommages qui se prolongeront à l’adolescence et qui perdureront jusqu’à sa vie d’adulte. Jusqu’à ce que des circonstances complexes et des rencontres a priori fortuites ne commencent à fissurer, telle une cuirasse, son indifférence. […] Massimo a commencé comme journaliste sportif et il s’affirme pleinement dans cette activité. Le passage qui lui permet de devenir grand reporter se fait lors d’une mission à Sarajevo, où il a dû remplacer le rédacteur en chef du service étranger tombé malade. Ensuite, et c’est un peu dans le film mais beaucoup plus développé dans le livre, il devient un journaliste apprécié et même connu, car il prend en charge une rubrique en crise, une sorte de «courrier du cœur». Une lettre lui parvient, qui n’est pas celle que l’on voit dans le film mais une autre, écrite par un homme qui a perdu sa mère, et il lui répond en dévoilant, en condensant dans sa réponse, le drame de sa vie. Après cette réponse sont arrivées des centaines et des centaines de lettres. A partir de ce moment-là, sa rubrique est devenu très populaire et c’est après qu’il a décidé d’écrire le livre, Fais de beaux rêves, mon enfant. Marco Bellocchio 4


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L’Ornithologue / João Pedro Rodrigues

[…] A la manière des Mille et une nuits de Miguel Gomes, qui entremêlait le conte perse et la crise économique portugaise, ou des Métamorphoses de Christophe Honoré, qui conjuguait Ovide avec le souffle de la jeunesse contemporaine, le film résulte du mélange de deux sujets en apparence étrangers. A la veine du récit personnel fantasmé se mêle la biographie d’une figure religieuse, celle d’Antoine de Padoue. Ce saint très connu au Portugal, patron des égarés, ami des animaux et capable de guérisons miraculeuses, l’est également pour avoir tenu l’enfant Jésus dans ses bras. Si on retrouve tous ces éléments dans L’Ornithologue, Rodrigues, athée convaincu, les tord avec jouissance et malice, livrant sa propre interprétation de la vie d’Antoine de Padoue. Ces deux destins, celui, imaginé, de l’ornithologue et l’autre, mythique, du saint, sont incarnés dans le même corps, celui de l’acteur français Paul Hamy. Il en résulte un film d’une beauté plastique folle et d’une richesse narrative fabuleuse, qui débute par le récit d’un naufrage. En mission d’ornithologie dans des gorges sauvages et reculées, Fernando observe les volatiles à bord de son kayak, les jumelles à la main. Absorbé par l’apparition soudaine d’une rare cigogne noire, il ne voit pas les rapides qui s’approchent et chavire. Dès lors, la trajectoire du film est simple ; un homme se perd, il tente de retrouver le chemin qui le ramènera chez lui et doit faire face à une série d’embûches. Mais plus qu’un récit aux accents homériques, L’Ornithologue retrace les étapes d’une double métamorphose, celle de Fernando en Antoine de Padoue, de l’ornithologue moderne en saint passé et de l’acteur Paul Hamy en João Pedro Rodrigues… […] Dès le début, le cinéaste double de sa voix le comédien et la progressive transsubstantiation s’achève lorsque l’original prend la place de l’acteur dans une séquence finale hallucinée… Bruno Deruisseau, Les Inrockuptibles, 25 novembre 2016 Comment Paul Hamy s’est-il imposé? Pourquoi avoir choisi un acteur français pour un rôle en portugais? JOÃO PEDRO RODRIGUES: Il n’y avait aucun acteur portugais que je désirais pour ce rôle –filmer un

acteur ou une actrice est toujours la sublimation d’un désir. Et comme je m’intéresse de près à la culture française et que le film est co-produit par des partenaires français, je suis allé chercher un acteur français. Dans mes recherches, Antoine Barraud, un des producteurs français, m’a parlé de Paul, que j’avais vu dans le film de Katell Quillévéré, Suzanne, qui a en plus la particularité d’être à moitié américain. Il a une façon de jouer très physique, plus américaine que française. Et des traits minéraux qui me plaisent, comme Randolph Scott dans les films de Budd Boetticher. in Dossier de presse

Portugal / France / Brésil, 2016, 1 h 57 couleur, v.o. Scénario João Pedro Rodrigues, João Rui Guerra da Mata Photo Rui Poças Son Nuno Carvalho Musique Séverine Ballon Montage Raphaël Lefèvre Avec Paul Hamy, João Pedro Rodrigues Han Wen, Chan Suan, Xelo Cagiao Juliane Elting, Flora Bulcao… SOUTIEN GNCR

FESTIVALS 2016 : LOCARNO, PRIX DU MEILLEUR RÉALISATEUR / TORONTO…

DU 4 AU 10 JANVIER EN EXCLUSIVITE

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Wallace et Gromit, les inventuriers / Nick Park Wallace, l’inventeur farfelu, et Gromit, son chien malin, sont de retour en salles. L’occasion de revoir, en copies neuves et sous l’amusant intitulé «Les Inventuriers», les deux premières aventures du duo so british. Deux courts métrages pour petits et grands devenus deux classiques du cinéma d'animation en pâte à modeler.

UNE GRANDE EXCURSION de Nick Park (Animation, Grande-Bretagne, 1989, 23 ’, coul., v.f.)

C’est le tout premier Wallace et Gromit, le court métrage qui a tout déclenché –trois Oscars et un contrat pour des longs métrages chez Spielberg (il y aura Chicken Run, Le Mystère du lapin-garou…). En 1980, Nick Park a vingt-deux ans et il doit réaliser un film de fin d’études. Dans un vieux carnet de croquis, il retrouve les esquisses de Wallace, le vieux garçon maniaque au pull-over vert d’eau et à la cravate lie-de-vin, et de Gromit, son chien dévoué, qu’il façonne en pâte à modeler. Il lui faudra neuf ans de travail pour terminer Une grande excursion. Le point de départ de ce film aussi drôle que touchant? Les deux héros n’ont plus une miette de fromage à mettre sur leurs crackers. La solution? S’approvisionner sur la lune, pardi –car «chacun sait que la lune est faite de fromage». Le temps de bricoler une fusée, d’embarquer les précieux crackers, et les inséparables s’envolent pour un thé au fromage dans l’espace. Ou comment créer des situations surréalistes dans un univers douillet et étriqué. UN MAUVAIS PANTALON de Nick Park (Animation, 1993, 29 ’, couleur, version française)

Animation, Grande-Bretagne, 1989-2014 couleur, v.f. et sans dialogue durée totale du programme : 54 ’ • pour tous et à partir de 5 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 €

Dans leur petit cottage de banlieue, Wallace et Gromit vivent tranquilles. Jusqu’à l’arrivée de leur nouveau locataire: un pingouin aux intentions douteuses… Impossible de se lasser de cette merveille qui, en son temps, a fait le tour du monde des festivals d’animation, où elle a glané tous les prix avant d’être consacrée par l’Oscar du meilleur court métrage d’animation en 1993. L’art de la pâte à modeler animée y atteint ici la perfection. Les moindres accessoires ont été modelés avec minutie. Chose rare dans le monde du cinéma image par image: l’auteur se révèle un prodigieux metteur en scène! La filature du pingouin par Gromit est une séquence digne de Hitchcock. Quant à la poursuite finale sur un train électrique emballé –un morceau d’anthologie–, elle évoque les prouesses acrobatiques d’Indiana Jones. EN AVANT-PROGRAMME

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

MORPH: SELFIE de Merlin Crossingham (Animation, Grande-Bretagne, 2014, 1’32”, coul., sans dialogue)

DU 4 AU 14 JANVIER

Chas découvre le selfie et se livre à une série de poses avant que Morph fasse son apparition…

EN EXCLUSIVITE

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Quand une femme monte l’escalier / Mikio Naruse Après la réédition d’«Une femme dans la tourmente» en 2015, Acacias Distribution poursuit son travail de redécouverte de l’œuvre du grand cinéaste japonais Mikio Naruse (1905-1969) avec «Quand une femme monte l’escalier», portrait doux-amer d’une hôtesse de bar au destin solitaire. Un sublime mélodrame inédit en salle.

On n’en finit pas de constater le génie de Mikio Naruse, qui découvert longtemps après sa mort, continue à resplendir avec la sortie de certains inédits. Comme celui-ci avec son actrice fétiche Hideko Takamine, qui joue Keiko (alias Mama), une hôtesse de bar veuve qui hésite entre l’acquisition de son propre établissement et un hypothétique mariage. Drame non de l’indécision mais de la déréliction subie par cette femme digne exerçant un métier pénible et dégradant (à la limite, parfois franchie, de la prostitution). Toute la palette des gris est déployée dans cette sublime étude de caractère ponctuée par un leitmotiv visuel qui donne son titre au film: les pieds de l’hôtesse gravissant l’escalier de son turbin comme ceux d’un échafaud… Peu d’éclats ou de violence chez Naruse, pas de bonheur non plus. La vie comme un purgatoire avec ses désillusions et ses compromis. Hideko Takamine, rayonnante et troublée à la fois, illumine ce tableau morose par son abnégation. Il y a de la sainteté chez cette femme subissant sans cesse des avanies en faisant bonne figure. Vincent Ostria Les Inrockuptibles n° 1098, 14 décembre 2016 A PROPOS DE NARUSE PAR JEAN DOUCHET

La vie, chez Naruse, est à la limite de la survie, non de la survie physique (quoique…), mais d’une survie psychique et morale, c’est-à-dire, pour obéir au critère dominant japonais, esthétique. Il existe une beauté de la vie que les personnages pressentent, ressentent –avec ressentiment– car ils savent bien qu’elle leur échappera toujours. Les choses sont ce qu’elles sont une fois pour toutes, sans aucune espèce de mystère, exemptes de la moindre possibilité d’illusion. Rarement cinéaste a filmé plus immédiatement, platement, terriblement lisible… in Trafic n°3, été 1982, Ed. P.O.L.

Onna Ga Kaidan Wo Agaru Toki Japon, 1960, 1 h 51, scope-noir et blanc, v.o. Scénario Ryuzo Kikushima Photo Masao Tamai Son Masao Fujiyoshi, Nao Shimonaga Musique Toshiro Mayuzumi Avec Hideko Takamine, Masayuki Mori Reiko Dan, Tatsuya Nakadai, Daisuke Kato, Ganjiro Nakamura… SOUTIEN AFCAE / ADRC

DU 12 AU 17 JANVIER INÉDIT / EN EXCLUSIVITÉ

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Le Divan de Staline / Fanny Ardant Staline vient se reposer trois jours dans un château au milieu de la forêt. Il est accompagné de sa maîtresse de longue date, Lidia. Dans le bureau où il dort, il y a un divan qui ressemble à celui de Freud à Londres. Il propose à Lidia de jouer au jeu de la psychanalyse, la nuit. Durant le jour, un jeune peintre, Danilov (Paul Hamy) attend d’être reçu par Staline pour lui présenter le monument d’éternité qu’il a conçu à sa gloire. Un rapport trouble, dangereux et pervers se lie entre les trois. L’enjeu est de survivre à la peur et à la trahison. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter au cinéma «Le Divan de Staline» (Seuil, 2013), le roman de Jean-Daniel Baltassat? FANNY ARDANT: Il y avait dans Le Divan de Staline, une concordance entre ma passion pour la Russie, mon intérêt pour l’époque tragique de l’Union Soviétique et la résistance souterraine qu’elle a suscitée. D’un autre côté, il y avait l’amour que je porte à Gérard Depardieu. J’avais trouvé un rôle à sa mesure. Dans l’histoire que je voulais raconter, Gérard allait apporter son ambiguïté, sa connaissance des êtres humains, son goût du jeu et de la séduction, son intelligence brillante mais sa vulnérabilité malgré tout.

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Dans le roman de Jean-Daniel Baltassat, Staline, trois ans avant sa mort, effectue un séjour en 1950, à Bordjomi, en Géorgie dans l’ancien palais du grand duc Mikhaïlovitch. Pourquoi n’avez-vous pas daté le film et précisé le lieu où se déroule l’action? F. A.: J’ai voulu raconter une fable sur les rapports entre le pouvoir et l’art, ce que le pouvoir fait naître chez celui qui l’exerce et celui qui le subit. J’ai voulu m’éloigner du documentaire, la vérité m’intéresse plus que la réalité. Pendant les repérages, j’ai cherché une demeure aristocratique. Toute nouvelle autorité s’installe dans les signes du pouvoir qu’elle a évincé. La République prend les châteaux des rois et de l’aristocratie. Les bolchéviques réquisitionnent les signes de la puissance et de la richesse. Je suis arrivée au Château de Buçaco et tout de suite, j’ai su que ce serait le décor parfait. Puisque je voulais raconter un conte, ce château de «Barbe bleue», aux créneaux et aux tours des légendes chevaleresques, avec des gargouilles comme dans les cathédrales, était exactement un lieu en dehors de tout contexte. Je voulais raconter l’histoire dans une unité de temps de lieu et d’action. Les grilles du château s’ouvrent au début, comme «il était une fois» et se referment à la fin de l’histoire. Entre le conte et la fable. Comment Gérard Depardieu a-t-il réagi à l’idée d’interpréter Staline? F. A.: Gérard est curieux de tout. Il explore les chemins qu’il n’a pas connus. Il m’a fait confiance parce

que la vie est une aventure. Il a interprété Staline comme il pourrait jouer un personnage de Shakespeare, avec ambiguïté et la complexité des personnages énigmatiques, monstrueux mais humains, trop humains. Vous avez accordé au personnage de Lidia plus d’importance qu’elle n’en avait dans le roman. Pourquoi? F. A.: Le personnage de Lidia me permettait de faire vivre une femme qui avait cru à l’utopie de la

révolution bolchévique, qui s’était soumise corps et âme au pouvoir de Staline, qui peu à peu perd ses illusions, voit la réalité de la terreur rouge, louvoie, essaye de surnager, comprend qu’elle perd son âme, choisit de dire non et décide d’en finir. Si Staline demande à Lidia de lui apporter le livre de Freud, c’est qu’il la sait très intelligente. Et, même s’il s’agit de faire de la psychanalyse à bon marché, c’est un adversaire de taille. Elle est capable de discourir et de comprendre que percer les rêves et les secrets de Staline, c’est une condamnation à mort. Justement, en parallèle, transparaît le destin de Danilov (Paul Hamy), prêt à vendre son âme au diable. F. A.: Danilov débarque dans un monde dont il ne connaît pas les codes. Et il croit être le plus fort. Il

représente le citoyen lambda, naïf, il veut réussir, il est ambitieux, prêt à des compromis, pas complètement malhonnête mais pas non plus un héros… Il est placé dans une situation extrême : faire le portrait de Staline. C’est une chance inespérée de devenir célèbre. Danilov représente la position de l’artiste face au pouvoir. Si on commence à faire des compromis, à se renier, est-ce qu’on ne va pas perdre son âme et son art? C’est Lidia qui pose la question: «Et toi, qu’est-ce que tu as fait pour perdre ton âme?». C’est la question éternelle. On peut tous se la poser à chaque étape de sa vie.

France / Portugal, 2016, 1 h 32, scope-coul. Scénario Fanny Ardant d’après Le Divan de Staline de Jean-Daniel Baltassat Editions du Seuil / Editions Points

Dans le film, vous n’hésitez pas à user souvent de la métaphore, en particulier autour de l’œuvre en acier de Danilov et des effets de miroir. F. A.: Très jeune j’ai été hantée par la notion de reflet, comme une mise en abîme. Dans quoi se reflètet-on? A quoi, soudain, on appartient de par son reflet dans une photo, dans un tableau, dans une vitrine, dans un miroir? Dans une des dernières scènes du film, Staline se rend dans l’atelier de Danilov, découvre son reflet dans la création de l’artiste, il se retourne violemment comme si il avait vu passer un fantôme, ses fantômes, ses actes, ses meurtres? Même Staline a peur… Et la peur, comme il le souligne «c’est le plus grand ennemi de l’homme».

Photo Renaud Personnaz, Renato Berta

On trouve également cette phrase qui revient en leitmotiv à des moments-clés du film: «Se regarder c’est s’acharner à voir l’invisible de l’âme qu’il faut faire renaître pour comprendre la vérité.» F. A.: Cette phrase, je l’ai lue dans un roman de Chrétien de Troyes. Je l’ai un peu manipulée. Quand on se regarde, on s’arrête et on voit plus loin que son apparence physique, on voit cet autre qui nous habite et qui est né de nous et de nos actes.

Avec Gérard Depardieu Emmanuelle Seigner, Paul Hamy François Chattot, Luna Picoli-Truffaut Tudor Istodor, Alexis Manenti…

Entretien réalisé par Emmanuelle Fois in Dossier de presse

Son Pierre Tucat, Yves Servagent… Décors Paula Szabo Montage Julie Dupré

DU 11 AU 17 JANVIER et DU 25 AU 31 JANVIER SORTIE NATIONALE

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FESTIVAL TÉLÉRAMA / AFCAE DU 18 AU 24 JANVIER

20e édition du Festival Télérama / AFCAE (Association Française des Cinémas d’Art et Essai), l’occasion de voir ou revoir… une sélection de dix films marquants de l’année cinématographique 2016 (des films choisis par la rédaction du magazine Télérama); un film de la sélection des lecteurs pour les vingt ans du Festival, «Mulholland Drive» de David Lynch; une avant-première spéciale anniversaire, «Jackie» de Pablo Larraín. Sur présentation du pass à découper dans les numéros de Télérama des 11 et 18 janvier –complété du nom et de l’adresse du porteur– sera remise une carte valable pour deux personnes durant toute la manifestation. Le tarif est de 3,50 euros la place (sinon tarifs habituels).

Mulholland Drive / David Lynch

USA, 2001, 2 h 26, couleur, v.o. Avec Naomi Watts, Laura Harring Ann Miller, Dan Hedaya Justin Theroux, Brent Briscoe… MER 18 à 20H15

Roman d’amour dans la cité des rêves, hommage vitriolé à Hollywood, cauchemar éveillé d’amante délaissée, vertigineuse traversée des miroirs, le chef-d’œuvre lynchien est incrusté de références au cinéma classique: Sueurs froides, En quatrième vitesse, Gilda. Mais le scintillement des mythes et des citations n’empêche pas une somptueuse création romanesque. Déstructuré en apparence, Mulholland Drive est aussi un film «normal», figuratif, dont on peut tirer l’histoire au clair –la première partie serait le songe ultime de l’héroïne de la seconde moitié… La mystérieuse faille médiane du récit, sorte de trou noir qui coupe le film en deux, a influencé beaucoup de cinéastes depuis –voir le récent Tabou, de Miguel Gomes. Et ses deux héroïnes figurent déjà parmi les plus belles apparitions du cinéma américain. De Betty la blonde ingénue, aspirante actrice, et Rita la brune amnésique, voluptueuse accidentée, qui est l’élue des dieux hollywoodiens, qui est la fille perdue? Rendez-vous sur les hauteurs de Los Angeles et dans les profondeurs de l'inconscient pour un grand film schizo et parano, grisant et vénéneux, qui fait un mal monstre et un bien fou. Louis Guichard, Télérama, 11 mai 2013

Jackie / Pablo Larraìn

Chili, 2016, 1 h 30, couleur et n.&b., v.o. Avec Natalie Portman, Peter Sarsgaard Greta Gerwig, John Hurt… LUN 23 à 20H30

A mille lieues du biopic hagiographique pop et scintillant, Pablo Larraín s’empare de la figure de Jackie Bouvier-Kennedy pour un somptueux film mortifère. Centré autour des quelques jours suivant l’assassinat brutal de John Fitzgerald Kennedy à Dallas le 22 novembre 1963, ce récit minimaliste observe, par le biais de cette première dame devenue soudain la veuve de l’Amérique, l’effondrement d’un monde et le mécanisme du deuil. Alternant les interviews, les vraies fausses images d’archives, des moments publics gravés dans la mémoire collective et des incursions imaginaires dans l’intimité du personnage, le réalisateur réussit un film funèbre, austère parfois, et pourtant profondément vivant. Scrutant sur le visage de Natalie Portman les marques indélébiles de la tristesse, filmant sa rage et son incompréhension à voir la vie continuer, Larraín offre une dignité et une humanité à une femme trop souvent réduite à une image lisse. L’actrice, d’une justesse rare, offre une prestation bouleversante qui rappelle parfois la beauté folle des compositions fracassées de Gena Rowlands pour John Cassavetes. Renan Cros, Trois Couleurs, hiver 2016/2017 10


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Festival Télérama/AFCAE

18 au 24 janvier

Victoria / Justine Triet […] Le film raconte le tumulte professionnel et sentimental qui ravage d’un coup la vie d’une late trentenaire nommée Victoria Spik, vraie battante à l’extérieur (mère célibataire qui gère, grosse consommatrice sur Tinder, reine du barreau en journée), mais progressivement véritable loque à l’intérieur. Victoria Spik est avocate. Victoria speaks donc. Toute la journée… […] Et pourtant, l’arme maîtresse de Victoria, la parole, devient son talon d’Achille. A mesure que sa vie privée interfère avec son travail… tout se dérègle dans la vie de Victoria. Le film manie avec panache la géométrie savante de la comédie US «grand genre» (un peu du Cukor, de Madame porte la culotte par-ci, un peu de McCarey par là) tout en lui injectant des saillies excentriques inouïes: un chien appelé à la barre d’un tribunal, un selfie réalisé par un chimpanzé ou encore, prince charmant mal profilé, un personnage de dealer babysitter flegmatique campé par un Vincent Lacoste idéal… A mesure que le film avance, Victoria ravit aussi par sa façon de s’enfoncer dans des zones plus écorchées… Aux incohérences du sentiment, aux apories du langage, à la brutalité des rapports de désir et de domination, Victoria… se pique… Dans ces remuantes décompressions, entre déprime et euphorie, soudaine profondeur et fantaisie tous azimuts, Victoria déploie toute sa grâce. Une grâce évidemment inextricable de celle de son interprète royale, Virginie Efira, jusque-là souvent très bonne dans des films moyens, qui est ici regardée et portée comme jamais, enfin éblouissante. Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 12 mai 2016

France, 2016, 1 h 36, scope-couleur Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux Laure Calamy, Alice Daquet… MER 18 à 14H SAM 21 à 18H15 DIM 22 à 14H30

Ma vie de Courgette / Claude Barras Claude Barras a su garder la poésie, l’émotion et la drôlerie du roman, malgré le sujet. Courgette peut être fier de ses deux papas! Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette Pour m’engager dans l’aventure de Ma vie de Courgette, il aura suffi de peu : juste la silhouette du personnage, dessinée par Claude Barras. La sensibilité du trait, cette signature visuelle unique qui racontait et déclenchait un amour du personnage. Par la suite en m’y plongeant, j’ai été cueillie et émue par la sincérité de ces petits héros et de leurs problématiques. Un film d’animation qui s’engage résolument dans le réalisme et la justesse de ce qu’il raconte, tout en assumant sa poésie visuelle, c’est suffisamment singulier pour être irrésistible. L’écriture a été un moment de liberté et de confiance. Il y a dans ce projet la force d’une évidence. C’est rare de la rencontrer. Il y a de l’audace et de la simplicité dans Courgette, et c’est ce qui m’a conquise. Car il en faut de la simplicité pour ne pas succomber aux sirènes de la féérie, à la tentation du démiurge animateur qui peut créer son petit monde de toutes pièces. Et il en faut de l’audace pour se dire que l’histoire d’un petit garçon qui tue sa mère alcoolique pour se retrouver dans un foyer d’orphelins, c’est le pitch idéal d’un film pour enfants. Et pourtant quand on pense aux histoires dont nous avons héritées, il s’agit bien souvent de postulats très noirs, du Petit Poucet à Hansel et Gretel… Les contes sont cruels, Ma vie de Courgette ne l’est pas. Le projet a la tendresse et la force des récits initiatiques, engagé dans un monde qui existe… Céline Sciamma, scénariste du film in Dossier de presse 11

Animation, France / Suisse, 2016, 1 h 06, coul. Avec les voix de Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud Raul Ribera, Estelle Hennard Michel Vuillermoz Sociétaire de la Comédie-Française

• pour tous et à partir de 8 ans • MER 18 à 16H / JEU 19 à 14H VEN 20 à 19H15 / DIM 22 à 11H


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18 au 24 janvier

Aquarius / Kleber Mendonça Filho

Brésil / France, 2016, 2 h 25, scope-coul., v.o. Avec Sonia Braga, Maeve Jinkings Irandhir Santos, Humberto Carrão Zoraide Coleto, Fernando Teixeira… MER 18 à 17 H 30 VEN 20 à 14 H SAM 21 à 20 H 30 DIM 22 à 10 H 30

[…] Critique de musique réputée, Clara (Sonia Braga) est une mère et une grand-mère. Libre, jouisseuse, sexy avec sa crinière sauvage qui lui tombe au creux des reins, elle a survécu, quand elle était jeune, à un cancer du sein, et plus tard, à la mort d’un mari aimant et adoré. Aujourd’hui, elle vit seule avec sa bonne dans son petit appartement, au premier étage d’un immeuble sur le front de mer qu’elle est la dernière à occuper, les autres propriétaires ayant cédé aux offres du promoteur. Autour du bras de fer qui l’oppose à la toute-puissante société immobilière, la fiction épouse le mouvement de la vie dans un feu d’artifice de couleurs explosives qui intrique les sphères de l’intime et du politique. Oscillant entre moments de joie et scènes de cruauté ordinaire, elle trouve son rythme et son relief dans un tourbillon de signes qui se répondent, parfois non sans humour, à la faveur d’un subtil système d’échos. […] La mémoire et la transmission sont les grandes questions de ce film qui prend acte, à travers le drame de son héroïne, de l’anéantissement de cette classe moyenne culturellement éclairée à laquelle appartient Clara, sans jamais verser dans la nostalgie… […] A travers la gradation des actions, de plus en plus baroques, de plus en plus perverses, que le promoteur entreprend pour déloger la résistante, Aquarius offre une image surréaliste de la violence aveugle que peut produire un système capitaliste en roue libre, et la renvoie in extremis à l’envoyeur, à la faveur d’un retournement vengeur qui vous laisse pantelant. A ce mouvement mortifère qu’elle donne à voir, la mise en scène oppose des cadrages d’une sophistication plastique extrême, qui font communiquer l’intérieur et l’extérieur, des plans-séquence sensuels, amples, fluides, qui unissent les couples sur la piste de danse, d’incroyables panoramiques à la grue, qui fabriquent du lien là où la ville et les puissances de l’argent œuvrent à le détruire… Loin d’être gratuite, cette splendeur plastique est un geste politique. Isabelle Régnier, Le Monde, 18 mai 2016

Toni Erdmann / Maren Ade

Allemagne / Autriche, 2016, 2 h 42, coul., vo Avec Peter Simonischek, Sandra Hüller Lucy Russell… JEU 19 à 15 H 45 SAM 21 à 20 H DIM 22 à 16H 45 MAR 24 à 20 H 15

[…] L’intrigue? Un père et une fille ayant du mal à se dire leur amour. Rien de plus éculé a priori. Sauf que Maren Ade transforme la balade intime en une épopée burlesque. Lui (interprété par Peter Simonischek), empli de fantaisie, acharné à se rapprocher de sa fille Ines. Elle (Sandra Hüller), glaciale, pressée par le temps, stressée par son job de femme d'affaires où elle est sans cesse évaluée… […] Le récit lui non plus n’a pas crié gare: elliptique, ne s’encombrant d’aucune politesse, il balance le spectateur d’Allemagne en Roumanie, lui fournit les explications au compte-gouttes mais sans jamais le perdre. Si bien qu’on saisit assez vite ce qu’il en est de la situation et des enjeux implicites. A commencer par les facéties du père dont la présence a tout d’un fardeau pour Ines… […]Se déguiser pour se rapprocher de celle qu’on chérit, voilà une idée géniale, une idée toute simple de théâtre classique dont Maren Ade joue à l’envi, poussant très loin son sens de la comédie sans jamais empiéter sur la vraisemblance de l’intrigue et parvenant avec une délicatesse qui tire les larmes à montrer la maladresse d’un père, la fugacité de la vie et la nécessité de prendre du temps avec ceux qu’on aime. Ce sont des choses aussi évidentes qui courent en filigrane d’une narration très incarnée, portée par des acteurs rompus à la scène et apportant ici la preuve de leurs registres d'une grande ampleur. Légitimement, le Festival de Cannes a fait un triomphe à Toni Erdmann. Sophie Avon, Sud Ouest Dimanche, 15 mai 2016 12


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18 au 24 janvier

La Tortue rouge / Michael Dudok de Wit La Tortue rouge marque une étape importante dans l’histoire du cinéma d’animation: la rencontre entre l’animation européenne et les célèbres studios japonais Ghibli (qui n’avaient jamais travaillé avec un autre studio, pas même japonais). Isao Takahata, le plus grand animateur nippon avec Miyazaki, est également le directeur artistique du film du Néerlandais Michaël Dudok de Wit –dont le scénario a été écrit avec la collaboration de la cinéaste Pascale Ferran. La Tortue rouge, film sans aucun dialogue, bercé par la musique de Laurent Perez Del Mar, raconte une histoire extrêmement simple, presque biblique, toute métaphorique: celle de la vie. Un naufragé se retrouve sur une île déserte. Il sympathise avec des crabes. Il tente d’abord de s’échapper de l’île en construisant des radeaux de fortune. Mais ils se font tous détruire par une créature étrange, qui va s’avérer être une grande tortue rouge. Elle le ramène sans cesse vers l’île. Cette créature, l’altérité, se fait femme pour lui, et ils vont avoir un enfant. Puis un tsunami –magnifique scène– s’abat soudain sur l’île… Tout est simplicité et beauté, humanité et universalité dans ce récit d’une vie humaine à travers ses multiples étapes, obstacles et découvertes: la solitude, l’étrangeté du monde et de l’autre, l’amour, la vieillesse et la mort, en passant par l’enfant qui grandit et qui lui aussi découvre le monde. On notera, dans un geste d’une belle épure et comme on aurait pu s’y attendre, que jamais le duo puis trio ne s’installe, ne construit des infrastructures (même une simple cabane) ou ne colonise ce territoire sauvage, comme auraient pu le faire des Robinson Crusoé modernes. Non, ici tout reste inviolé, l’homme n’est que de passage. La Tortue rouge a reçu le prix spécial Un certain regard lors du dernier Festival de Cannes. Dudok de Wit, vient, à plus de soixante ans, de réaliser un très beau film, pour adultes et enfants de tous âges… Un conte touchant de simplicité et de beauté sur la vie humaine. Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, 24 juin 2016

Animation, France / Belgique / Japon, 2016 1 h 20, couleur, sans dialogue • pour tous et à partir de 8 ans • CANNES 2016 : PRIX SPÉCIAL UN CERTAIN REGARD

JEU 19 à 19H SAM 21 à 14H30 DIM 22 à 16H MAR 24 à 16H

Midnight Special / Jeff Nichols Deux hommes ont enlevé un petit garçon. L’alerte est déclenchée, toutes les polices sont à leurs trousses. Sauf que, dans la nuit profonde des petites routes américaines, où les fuyards circulent tous feux éteints, rien n’est ce qu’il paraît. Pourquoi le gamin, Alton, cachet-il son regard derrière de curieuses lunettes noires ? Et surtout, pourquoi n’a-t-il pas peur de ses ravisseurs? Presque tout de suite, on comprend que Roy, l’un d’entre eux, fébrile mais déterminé, est son père. Pendant que l’enquête du FBI progresse, d’autres gens se lancent dans la traque: les membres de la secte religieuse où vivait le petit Alton. Drôle de cavale, où la mélancolie le dispute à l’action. De motels crépusculaires en cascades sur le bitume, Jeff Nichols joue sur tous les tableaux : la complexité des sentiments, autant que le vertige du spectacle. Du plus délicat au plus fracassant, des demi-teintes et demi-mots du cinéma indépendant au surgissement démesuré du merveilleux, ce film atypique change peu à peu de registre et d’ampleur : c’est une incursion très personnelle sur les terres de la science-fiction. L’enfant a des pouvoirs. Il est hanté par une force surnaturelle, écho d'un ailleurs inconnu, vers lequel le récit roule à tombeau ouvert… […] Ne comptez pas sur Jeff Nichols pour dévoiler la totalité du mystère. Il l'a voulu trop grand pour ses personnages, largement ouvert à l'imagination de ses spectateurs. Cécile Mury, Télérama, 16 mars 2016 13

USA, 2016, 1 h 51, couleur, v.o. Avec Michael Shannon, Joel Edgerton Kirsten Dunst, Adam Driver Jaeden Lieberher, Sam Shepard… JEU 19 à 20H45 SAM 21 à 15H DIM 22 à 17H45


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18 au 24 janvier

Nocturama / Bertrand Bonello

France, 2016, 2 h 10, scope-couleur Avec Finnegan Oldfield Vincent Rottiers, Hamza Meziani, Manal Issa, Martin Guyot… VEN 20 à 16 H 45 DIM 22 à 20 H MAR 24 à 17 H 45

David, Greg, Yacine, Sabrina, Omar, Sarah et les autres ne sont les représentants de rien de spécifique, on ne saura rien de leur histoire personnelle, ils n’exprimeront aucune revendication ni aucun programme, ne crieront aucun slogan. En action, ils sont l’incarnation d’un refus dont le film prend acte, sans jamais l’approuver, encore moins approuver la manière dont il se traduit (les bombes), sans les condamner non plus. C’est là. Ils font ça. Bloqués ensuite dans le grand magasin, ce qui semblait partagé par eux tous se décline en une foule de comportements, de dérapages, de tentatives de faire avec, de profiter, de se masquer. Le moins qu’on puisse dire est que là non plus le film ne les justifie pas… C’est peut-être le plus effrayant du film, cette combinaison d’un refus violent, spectaculairement destructeur de la réalité, et des innombrables formes d’acceptation désirante, et en fait de soumission aux codes et ressorts de cette même réalité. Qui se souvient de la communauté de De la guerre, et surtout du bordel de L’Apollonide, connaît l’intérêt et le talent de Bertrand Bonello pour décrire des communautés closes et en butte à l’état du monde. Des collectivités d’êtres définis par leur présence et leurs actes, et qui font exister pour le spectateur des sensations, des rapports au monde, sans être porteurs d’un discours ou d’une causalité socio-psychique comme il est d’usage… […] Dans Nocturama, faisant écho aux événements sinistres qui marquent notre présent – les attentats bien sûr, les montées symétriques des racismes, des communautarismes et des intégrismes, y compris franco-français, mais aussi de multiples autres formes de violence, d’incompréhension, de blocages et de rejets –, Bertrand Bonello en donne cette mise en œuvre effrayante et envoûtante, où la beauté dérange et déstabilise, incite à s’interroger. Jean-Michel Frodon, slate.fr, 30 août 2016

Juste la fin du monde / Xavier Dolan

Canada / France, 2016, 1 h 35, couleur Avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye Léa Seydoux, Vincent Cassel Marion Cotillard… CANNES 2016 : GRAND PRIX DU PUBLIC

VEN 20 à 20 H 45 DIM 22 à 14 H LUN 23 à 18 H 30

Acteurs magnifiés et émotion(s) palpable(s): le sixième long-métrage du jeune Xavier Dolan est d’une grande force… […] Dans la maison familiale, quelque part en France (on n’en saura pas plus), en ce dimanche de canicule, le fils prodigue a accepté de revenir une dernière fois, pour annoncer à ses proches qui ne le sont plus, qu’il va mourir. Mourir de quoi? On ne le saura pas, mais on peut supposer que le sida s’apprête à l’emporter, comme il emporta en 1995, à trente-huit ans, le dramaturge Jean-Luc Lagarce, auteur du texte adapté ici par Xavier Dolan… […] L’intrigue est ramassée sur quelques heures (avant et après un déjeuner) et une poignée de décors (un salon, des chambres, l’habitacle d’une voiture). Composé à 90% de gros plans sur les visages des acteurs (tous à leur meilleur dont Nathalie Baye, géniale en mère almodòvarienne), le film n’est fait que de discussions, souvent amères, parfois drôles, comme un précis de rancœurs familiales qu’on aurait déjà vu cent fois… mais que le cinéaste québécois s’évertue, avec succès, à revitaliser. Ce pourrait être du théâtre filmé, c’est exactement l’inverse. Dolan, fidèle à lui-même, charge chaque plan, jusqu’à la gorge, d’une nécessité cinématographique… […] Flotte sur Juste la fin du monde, en accord avec son titre, un parfum de mort (le visage d’Ulliel semble se défaire en direct, la dernière image est terrible). Ou plutôt qu’un parfum de mort, une conscience aiguë du temps qui passe. Et tout ça passe en un regard, un regard entre frangins qui savent que c’est déjà trop tard, mais qu’il faut quand même jouer le jeu. C’est Jacky Goldberg, Les Inrockuptibles, 19 mai 2016 juste un clin d’œil, et c’est sublime. 14


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18 au 24 janvier

Elle / Paul Verhoeven Qu’Isabelle Huppert soit une immense actrice n’est pas précisément une découverte. Et pourtant jamais peut-être elle n’aura été aussi impressionnante, mystérieuse, habitée. C’est que le film de Paul Verhoeven, s’il exige une interprète d’exception, lui offre en retour quelque chose comme «le rôle absolu». C’est à dire l’injonction de faire exister de toutes pièces, de tout geste, de toute chair, de toute inflexion de la voix, de toute nuance du regard, un pur être de fiction qui est à la fois construction fascinante, séduisante et dangereuse pour les autres personnages, et pour les spectateurs… […] S’inspirant du roman Oh… de Philippe Djian, Verhoeven atteint ici une manière de perfection sur une piste qu’il explore depuis longtemps, avec des bonheurs variables, à Hollywood comme aux Pays-Bas. C’est donc en France que le réalisateur néerlandais semble avoir trouvé la formule de cette plongée dans les spirales et les miroirs brisés de la fiction pour mieux mettre à jour les ressorts des désirs et des angoisses… De l’agression dont est victime l’executive woman au début du film à l’enchaînement de traquenards, de trahisons, de séductions et de conquêtes qui jalonnent le film, il ne s’agit plus ici de film de genre (même si les usages de ceux-ci sont mis à profit) ni de romanesque. Verhoeven ne promène aucun miroir le long des chemins du monde. Il plonge dans les abîmes de la psyché, avec les ressources de l’image et du son, et un sens inouï des possibilités d’ouvrir à d’autres rapports que la représentation. Et ce sont, de manière ludique et inquiétante, les notions même de personnage et de récit qui sont remises en question. Grâce à Elle, Paul Verhoeven est enfin entièrement un authentique libertin, non pas au sens bêtement coquin du mot, mais au sens de l’invention de nouveaux codes, de l’exploration inventive de ce qui agit les hommes et les femmes. Jean-Michel Frodon, slate.fr, 22 mai 2016

France, 2016, 2 h 10, scope-couleur Avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte Anne Consigny, Charles Berling Virginie Efira, Judith Magre… SAM 21 à 17H15 DIM 22 à 20H30 LUN 23 à 14H

Julieta / Pedro Almodóvar «Merci de ne pas me laisser vieillir seule» : Julieta, la cinquantaine, répète mot pour mot ce que son compagnon vient de lui dire, au milieu des cartons. Ils sont d’accord pour quitter Madrid ensemble, à jamais, et s’établir au Portugal. Mais en un instant, tout bascule: quelqu’un, dans la rue, parle à Julieta de sa fille, qu’elle n'a pas vue depuis des années. Comme d’autres rechutent dans l’alcool ou la drogue, elle s’abandonne soudain à l’obsession de revoir son enfant devenue une femme. Elle rompt avec son compagnon, se réinstalle seule à Madrid et replonge dans le passé… […] Retour à l'intensité romanesque et au portrait de femme, avec la promesse d'une histoire gigogne, mélangeant les époques. Il y a pourtant un défi invisible derrière cette maîtrise: Almodóvar épris de rebondissements mélodramatiques adapte, cette fois, Alice Munro, écrivaine canadienne… assemble plusieurs nouvelles et condense leur trame, sans craindre le trop-plein. D’où un récit comme une fuite en avant, mais dans le passé. Le sentiment de culpabilité est l’inattendue force motrice du film. Julieta l’éprouve très jeune, après le suicide d’un homme, inconnu, qu’elle avait refusé d’écouter. De cette épreuve naît finalement un grand amour, charnel et consolateur, luimême défait, des années après, dans la certitude, cette fois inconsolable, d’une nouvelle faute. Le train, théâtre de la première disparition, mais aussi de la première nuit d’amour, est un décor de cinéma par excellence, habité, ici, par les fantômes de Hitchcock… Almodóvar en tire des scènes magnifiques, proches du songe, avec vue sur la nuit hantée, à travers la vitre. Mais le train est aussi la métaphore du vrai sujet de Julieta: le passage du temps, la fugacité des liens… […] Le film fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme. Louis Guichard, Télérama, 17 mai 2016 15

Espagne, 2016, 1 h 39, couleur, v.o. Avec Emma Suárez, Adriana Ugarte Daniel Grao, Inma Cuesta Darío Grandinetti, Rossy de Palma… SAM 21 à 16H15 LUN 23 à 16H30 MAR 24 à 14H


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Diamond Island / Davy Chou On avait repéré ce jeune cinéaste français d’origine cambodgienne avec un très beau documentaire «Le Sommeil d’or», sur la destruction et l’enfouissement du cinéma cambodgien par le régime des Khmers rouges. Ce film transcendait sa matière historique et documentaire par une mise en scène ambitieuse, elle-même inspirée des fictions chamarrées dont elle ravivait la mémoire. On n’est donc pas étonné que Davy Chou réussisse haut la main le passage du documentaire à la fiction, avec «Diamond Island», un tourbillon urbain et sensuel d’une inspiration folle, autour de la construction d’un quartier «à l’européenne», à Phnom Penh. Les Inrockuptibles, 14 décembre 2016

France / Cambodge / Allemagne / Qatar, Thailande, 2016, 1 h 39, couleur, v.o. Scénario Davy Chou en collaboration avec Claire Maugendre Photo Thomas Favel Son Vincent Villa Musique Jérémie Arcache et Christophe Musset Montage Laurent Leveneur Avec Sobon Nuon, Cheanick Nov Madeza Chhem, Mean Korn Samnang Nut, Samnang Khim… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2016 : CANNES, PRIX SACD SEMAINE DE LA CRITIQUE / CABOURG, GRAND PRIX

DU 25 AU 31 JANVIER

[…] Le sillage d’un scooter zigzaguant dans les rues de Phnom Penh, et comment dans ses roues se dessine une aventure. Ils ont dix-huit ans. Ils sont ce corps indéfini, ce mélange qui n’a pas encore pris, qui s’appelle la jeunesse. C’est quoi, avoir vingt ans à Phnom Penh, dans ce qu’il reste d’un pays qui a tant sombré dans l’horreur qu’il ne peut que repartir de zéro? «Oh tu sais, moi je suis là, à Diamond Island, depuis la nuit des temps», dit la sublime Aza à son fiancé du moment, le timide Bora. Et la nuit des temps, pour cette princesse adolescente, c’est l’an 2009. Soit le moment table rase où les promoteurs immobiliers se sont emparés de cet îlot d’herbes grasses pour y élever une cité de luxe, dans un pays sans économie réelle. Eux voudraient y vivre un jour, mais pour le moment, ils bossent sur son chantier, garçons comme filles. En 2016, à cette heure-là de son histoire lessivée, une génération est prête à croire, à tort ou à raison, qu’il faut des chantiers pour tenir le coup. Et le film de fureter à son tour dans ce sens-là: il n’y a plus de grands récits possibles après Pol Pot, mais des îlots, des constellations. Et la constellation Diamond Island enivre par la simple façon dont Davy Chou introduit ses personnages, dessine un groupe, des amours, des amitiés, des frères. Et surtout comment il ne laisse jamais le récit prendre le pas sur leur charme, qui est celui de l’inachevé. C’est ce qui le distingue de Hou Hsiao-hsien à qui on pourrait le comparer (mais HHH est incomparable): il ne cherche pas la grande œuvre, mais entend juste poser un regard jeune sur une génération qui ne sait pas encore où elle va –ce qui ne l’empêche pas de rouler. Elle est, cette jeunesse, le sujet central, la cheville sur laquelle repose toute sa structure en cercle… On aime ce diamant de film. On voudrait l’emmener en ballade. Philippe Azoury, Grazia Daily Cannes, 15 mai 2016

EN EXCLUSIVITÉ

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Corniche Kennedy / Dominique Cabrera Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mamaa, Julie: filles et garçons plongent, s'envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être.

Pourquoi avez-vous eu le désir d’adapter «Corniche Kennedy» de Maylis de Kerangal? DOMINIQUE CABRERA: Depuis longtemps, je voulais faire un film à Marseille, qui est une ville que

j’adore. J’y vais souvent et depuis longtemps. Je suis pied noir, je crois que c’est l’écho avec l’Algérie qui me touche dans cette ville, comme si elle était le miroir d’Alger, de l’autre côté de la Méditerranée. J’aime la grande ville populaire au bord de la mer, le brassage social, ethnique. A Marseille plus qu’ailleurs encore, je rêve à l’histoire des passants, comme si dans ses rues les mythes et les histoires se croisaient. J’ai donc cherché une histoire qui se passe là-bas, lu beaucoup de romans et Corniche Kennedy m’a happée. Au-delà de Marseille, qu’est-ce qui vous a plu dans le roman? D. C.: D’abord le regard de Maylis de Kerangal sur «les minots de la Corniche» et sur cet espace si particulier du bord de mer. Avec cette écriture extrêmement documentaire ouverte sur une dimension poétique et mythologique. Je me sentais très proche de sa perception des choses, je voyais les possibilités de mise en scène qu’offrait le roman : le décor unique, le ciel et la mer comme un fond, une couleur éclatante qui magnifierait les jeunes des quartiers populaires, héros du récit. Comment avez-vous écrit le scénario? D. C.: Je suis partie vivre à Marseille aussi longtemps que possible. Je marchais dans la ville, sur la Corniche, je prenais des photos… L’un des problèmes était d’identifier les lieux où je pourrais tourner le film car ceux du roman sont imaginaires. Je parlais avec les uns et les autres, j’écoutais, j’allais à la rencontre d’associations, et bien sûr des jeunes qui plongent depuis la Corniche. Et un jour, je vois de loin un petit groupe à l’endroit exact où je pensais que pouvait se passer le film. Je m’approche, je cherche à les photographier, ça ne leur plaît pas mais quelque chose se passe, des atomes crochus, je ne sais pas, et on se revoit. Je ne voulais pas de malentendus et je leur dis que ce n’est pas un casting déguisé. Je leur parle du roman, de ma recherche d’éléments justes et vrais. L’un d’eux me dit: «On a compris ce que tu veux, on va t’aider.» Et c’est ce qu’ils ont fait. Ils m’ont raconté des histoires, aidée à identifier des «spots» de plongée, à trouver les mots, donné leurs mots… Plus tard, ils ont lu le roman, j’ai partagé le scénario avec eux, on a travaillé sur les dialogues, les situations. Ils étaient quatre ou cinq, parmi lesquels Alain et Kamel, qui jouent Mehdi et Marco dans le film. in Dossier de presse

France, 2016, 1 h 34, couleur Scénario Dominique Cabrera d’après Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal (Ed. Gallimard / Verticales, 2008) Photo Isabelle Razavet Son Xavier Griette Musique Béatrice Thiriet Montage Sophie Brunet Avec Aïssa Maïga, Lola Créton Alain Demaria, Kamel Kadri… SOUTIEN AFCAE

FESTIVALS 2016 : LE CROISIC, PRIX CLAUDE CHABROL et COUP DE CŒUR DU JURY / ANGOULÊME / MARSEILLE / MONTREUIL, PRIX DES SPECTATEURS

DU 25 AU 31 JANVIER EN EXCLUSIVITÉ

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Le Tableau / Jean-François Laguionie

Animation, France, 2011, 1 h 20, couleur • à partir de 8 ans • ECOLE ET CINÉMA

VEN 13 à 19H DIM 15 à 16H30

Le peintre est un dieu cruel. Il n’a pas achevé son tableau. Il a abandonné les créatures qui y résident à leur société hiérarchisée. Eclatants de couleurs, arrogants et rondouillards, les personnages finis y forment la caste dirigeante. Dans l’ombre, exploités, maltraités, il y a les mal peints, les inachevés. Et, tout en bas de l’échelle… picturale, se terrent de pauvres esquisses, lumpenprolétariat graphique dont les lignes noires rappellent Giacometti. Pour rétablir l’égalité, une petite délégation, toutes classes confondues, décide de quitter le tableau pour retrouver le peintre. L’idée est lumineuse. Elle est le malin prétexte à une rêverie sur l’art. Chaque étape de l’aventure, d’une toile à l'autre, dans un atelier abandonné, correspond à un hommage. L’odyssée mène de Modigliani et Cézanne à Picasso et sa période bleue, en passant par une géante alanguie, qu’on croirait dessinée par Matisse. Cécile Mury, Télérama, 23 novembre 2011

Alice Comedies / Walt Disney

Animation, USA, 1924-1926, 40’ noir et blanc, sans paroles mis en musique par l’Orchestre de Chambre d’Hôte • à partir de 5 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 25 AU 31 JANVIER

Réalisées et produites par le jeune Walt Disney au cours des années 1920, la série muette de courts métrages animés Alice Comedies marque la naissance des studios Disney. Ce sont quatre de ces épisodes qui ressortent aujourd’hui, restaurés par Malavida Films et mis en musique par l’Orchestre de Chambre d’Hôte. D’une inventivité réjouissante, ces saynètes mêlent prise de vue réelle et animation avec une maîtrise et une modernité étonnante. Le rythme est enlevé, et l’on est sans cesse surpris et amusé: tantôt Alice est conduite à la plage par son chien, au volant d’une petite voiture, tantôt les souris de l’immeuble en flammes sont sauvées par une échelle de notes de musique… Campée par l’irrésistible Virginia Davis (pour les trois épisodes de 1924) et par la plus discrète Margie Gay (pour celui de 1926), Alice est une gamine drôle et malicieuse, qui ne s’en laisse pas conter. Elle voit ses rêves et ses histoires prendre vie en dessins, et ne recule devant rien. Quel plaisir de suivre une héroïne qui n’attend pas d’être sauvée par un prince, mais préfère en découdre elle-même avec les bandits, les fantômes, les incendies et les monstres marins! Dans ces premiers films Walt Disney fait preuve d’un humour décalé et délirant, qu’on retrouvera davantage chez Tex Avery par la suite. Une belle (re)découverte. J.L., in Fiches du cinéma

AU PROGRAMME: LE “PESTACLE” DE FAR WEST (Alice’s Wild West Show, 1924, 12’, noir et blanc, sans paroles) LA MAISON HANTÉE (Alice’s Spooky Adventure, 1924, 9’, noir et blanc, sans paroles) ALICE CHEF DES POMPIERS (Alice the Fire Fighter, 1926, 8 ’, noir et blanc, sans paroles) UNE JOURNÉE À LA MER (Alice’s Day at Sea, 1924, 11’, noir et blanc, sans paroles)

EN EXCLUSIVITE

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S P E C TA C L E S

EN

JANVIER

Halka, GROUPE ACROBATIQUE DE TANGER ARTS DE LA PISTE Quatorze artistes en scène, douze acrobates et deux musiciens, pour mêler la performance acrobatique, les rythmes et les mélodies, comme un pied de nez à toutes les frontières. mercredi 4, vendredi 6 janvier 20 h30 / jeudi 5 janvier 19h30

Thibault Cauvin RÉCITAL DE GUITARE MUSIQUE Il a remporté tant de prix internationaux et donné tant de concerts de par le monde que l’on était en attente de la venue de ce jeune prodige. Programme : DOMENICO SCARLATTI - ISAAC ALBÉNIZ - BILLY STRAYHORN / ROLAND DYENS - TOM JOBIM / ROLAND DYENS - MATHIAS DUPLESSY / SÉBASTIEN VACHEZ / CARLO DOMENICONI

mardi 10, mercredi 11 janvier 20 h30 / COMPLET

L’Oiseau vert, DE CARLO GOZZI, MISE EN SCÈNE LAURENT PELLY THEATRE Cette pièce fantasque est à la fois un conte philosophique, un voyage initiatique où l’on croise reine sanguinaire, roi dépressif, fées et oiseau mystérieux. Une machine à jouer avec de superbes décors et une épatante troupe choisie par Laurent Pelly, magicien au théâtre comme à l’opéra.

HALKA

mercredi 11, vendredi 13 janvier 20 h30 / jeudi 12 janvier 19h30

Ballet de Lorraine

DANSE

DEVOTED, Cecilia Bengolea, François Chaignaud / NINE SINATRA SONGS, Twyla Tharp

Deux pièces pour neuf et quatorze danseurs démontrent l’extrême qualité d’un ballet qui passe de la danse contemporaine sur pointes, signée Bengolea / Chaignaud, aux classiques de salon avec une œuvre majeure de Twyla Tharp. mardi 17, mercredi 18 janvier 20 h30 Terre noire, DE STEFANO MASSINI, MISE EN SCÈNE IRINA BROOK THEATRE Cette œuvre forte dénonce les pressions exercées sur les cultivateurs par une grande firme agricole qui leur promet de tripler leurs récoltes… Une fable bouleversante avec Romane mercredi 18, jeudi 19 janvier 19 h30 Bohringer et Hippolyte Girardot en tête de distribution. vendredi 20 janvier 18h (représentation supplémentaire) et 20h30 samedi 21 janvier 16h (représentation supplémentaire) et 20h30

L’OISEAU VERT

Baptiste Trotignon, en solo, duo… et trio JAZZ Après une première partie en piano solo, un duo avec le percussionniste Minino Garay, pour terminer en trio dans la parfaite et basique formation jazzistique. Baptiste TROTIGNON piano / Minino GARAY percussions / Joe SANDERS contrebasse / Jeff BALLARD batterie ven 20 janvier 20h30

Orchestre National de Lille, DIRECTION JEAN-CLAUDE CASADESUS MUSIQUE Avec quatre-vingt-dix musiciens, trois solistes d’exception et un chef aussi fougueux que séduisant, ces deux soirées sont des cadeaux réciproques entre Jean-Claude Casadesus et La Rochelle. Programme : LUDWIG VAN BEETHOVEN Triple Concerto en do majeur, op. 56 / DOMINIQUE PROBST Nuées SERGUEÏ PROKOFIEV Roméo et Juliette (extraits)

Petit Pierre DE

SUZANNE LEBEAU, MISE EN SCÈNE GERVAIS GAUDREAULT

BALLET DE LORRAINE

mardi 24, mercredi 25 janvier 20 h30 THEATRE tous publics à partir de 8 ans

L’histoire de cet être différent, un peu simplet mais créateur d’un «manège» ingénieux comme une grande œuvre d’art brut. mercredi 25 janvier 19 h30 À Õ Làng Phõ ARTS DE LA PISTE / tous publics à partir de 8 ans Le décor est un grand jeu d’enfant, manipulé par seize acrobates. Quatre musiciens accompagnent les prouesses corporelles et le charme de ces images où les matériaux naturels, tresses et bambous, composent de splendides tableaux, aux parfums du Vietnam. 31 janvier au 4 février / COMPLET

PETIT PIERRE

m Réservation des places

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: HALKA, Groupe Acrobatique de Tanger • L’OISEAU VERT • À Õ LÀNG PHÕ • u u

ÇA IRA (1) FIN DE LOUIS • LA RÉSISTIBLE ASCENSION D’ARTURO UI • MÉLANIE DE BIASIO • CRÉATION 17, Philippe Decouflé •

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


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LUNDI 2 JANVIER MARDI 3 JANVIER

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14H PATERSON de Jim Jarmusch / 16H15 FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio 18H45 LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder / 20H45 FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio 14H FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio / 16H30 LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder 18H30 FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio / 21H PATERSON de Jim Jarmusch

DU 4 AU 10 JANVIER

MER 4

WALLACE ET GROMIT, LES INVENTURIERS de Nick Park Animation, G.-B.,1989-1993, coul., v.f. / durée du programme: 54’ FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio Italie, 2016, 2h10, couleur, v.o. L’ORNITHOLOGUE de João Pedro Rodrigues Portugal/France/Brésil, 2016, 1h57, couleur, v.o. PATERSON de Jim Jarmusch USA, 2016, 1h58, couleur, v.o. LE VOYAGE AU GROENLAND de Sébastien Betbeder France, 2016, 1h38, couleur

14H30

DU 11 AU 17 JANVIER

WALLACE ET GROMIT, LES INVENTURIERS de Nick Park LE TABLEAU de Jean-François Laguionie • Animation, Fr., 2011, 1h20, coul. LE DIVAN DE STALINE de Fanny Ardant France/Portugal, 2016, 1h32, scope-couleur QUAND UNE FEMME MONTE L’ESCALIER de Mikio Naruse Japon, 1960, 1h51, scope-noir et blanc , v.o. FAIS DE BEAUX RÊVES de Marco Bellocchio DU 18 AU 24 / 20e FESTIVAL TÉLÉRAMA / AFCAE

VICTORIA de Justine Triet • France, 2016, 1h36, scope-couleur MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho Brésil/France/Mexique, 2016, 2h25, scope-couleur, v.o. TONI ERDMANN de Maren Ade Allemagne/Autriche, 2016, 2h42, couleur, v.o. LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit Animation, France/Belgique/Japon, 2016, 1h20, couleur MIDNIGHT SPECIAL de Jeff Nichols USA, 2016, 1h51, couleur, v.o. NOCTURAMA de Bertrand Bonello • France, 2016, 2h10, scope-couleur JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan Canada/France, 2016, 1h35, couleur ELLE de Paul Verhoeven • France, 2016, 2h10, scope-couleur JULIETA de Pedro Almodóvar • Espagne, 2016, 1h39, couleur, v.o. film Télérama LES 20 ANS DU FESTIVAL MULHOLLAND DRIVE de David Lynch • USA, 2001, 2h26, couleur, v.o. film en AVANT-PREMIÈRE JACKIE de Pablo Larraín • Chili, 2016, 1h30, couleur et n.& b., v.o. DU 25 AU 31 JANVIER

ALICE COMEDIES de Walt Disney Animation, USA, 1924-1926, 40’, noir et blanc, sans paroles CORNICHE KENNEDY de Dominique Cabrera France, 2016, 1h34, couleur LE DIVAN DE STALINE de Fanny Ardant France/Portugal, 2016, 1h32, scope-couleur DIAMOND ISLAND de Davy Chou France/Cambodge/ Allemagne…, 2016, 1h39, couleur, v.o.

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VEN 13 SAM 14

20H30 DIM 15

MAR 10

18H45 LUN 16 MAR 17

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VEN 20 SAM 21

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LUN 23 MAR 24

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17H30 14H 18H30 15H45 20H30

Projection dans le Grand Théâtre Festival Télérama / AFCAE (Association française des cinémas d’Art et d’Essai) du 18 au 24 janvier : 3,50€ la place de cinéma sur présentation du «pass» Télérama, valable pour 2 personnes, figurant dans le magazine Télérama des 11 et 18 janvier. [Sinon tarifs habituels]

LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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