02.05 au 02.06 2015

Page 1

CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:57 Page1

C m

I a

N i

E

M 2

0

LA COU RSIVE SCENE NATIONALE LA ROCHELLE

A 1

5


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:57 Page2

C

I

Information

N

E

M

A

7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18h / 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 24 juin 2015)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman • 3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45’, coul., sans paroles m à partir de 4-5 ans m Séances tout public: lundi 4 mai 14h30, mardi 5 mai 15h30 LILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson et Alicja Björk • Animation, Suède, 2015, 47’, coul., version française m à partir de 3 ans m Séances tout public: mercredi 20 mai 16h / samedi 23 mai 16h30 / lundi 25 mai 16h15 / mercredi 27 mai 15h30 / samedi 30 mai 16h30 / dimanche 31 mai 16h30 m Séances scolaires possibles: mercredi 27 et vendredi 29 mai 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

« NEWSLETTER » CINÉMA, chaque mois, présentation des films, horaires… En vous inscrivant sur le site de La Coursive, recevez toutes les informations sur la programmation cinéma de la Salle Bleue. m inscription sur www.la-coursive.com Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture L’Ombre des femmes de Philippe Garrel


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:57 Page3

Taxi Téhéran / Jafar Panahi Ce taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin, un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’Iranien Jafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant? En installant une petite caméra dans l’habitacle? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélection frauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucun droit: ni parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier. Et pourtant, il tourne. Taxi Téhéran est sa troisième œuvre «illégale». Mais c’est aussi la première fois qu’il s’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011) et la fiction Pardé (2013) étaient restés «assignés à résidence», huis clos où bouillonnait sa réflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d'une voiture est certes exigu, et prolonge délibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans les rues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, son monde. Le voilà donc reconverti en chauffeur de taxi, qui ouvre ses portières à toute la société iranienne. Polémiques, négociations, bavardages, témoignages, embrouilles et même crises de panique: la voiture vibre comme une formidable caisse de résonance politique… Cécile Mury, Télérama, 15 avril 2015

Iran, 2015, 1 h 22, couleur, v.o. Scénario Jafar Panahi SOUTIEN AFCAE BERLIN 2015 : OURS D’OR

DU 2 AU 5 MAI SORTIE NATIONALE

Histoire de Judas / Rabah Ameur-Zaïmeche Le cinéaste et acteur Rabah Ameur-Zaïmeche prête corps à une relecture du personnage biblique, dans un film sensible tourné dans le désert algérien. «Un personnage comme Judas a une dimension tragique inouïe, et il mérite d’être réinventé, re-imaginé», dit Rabah AmeurZaïmeche, cinéaste de plus en plus important dans le paysage français, à la fois par son parcours de marginal assumé et son ambition thématique, formelle, dont il ne cesse d’affermir la remarquable plénitude… Interprétant aujourd’hui Judas, confiant le rôle de Jésus au jeune et beau cinéaste algérien Nabil Djedouani et recréant la Jérusalem biblique dans la région de Biskra, aux portes du Sahara algérien, en pays berbère, Rabah AmeurZaïmeche poursuit et amplifie un geste dont on peut aisément situer le double ancrage : dans le lointain de l’autobiographie puisque Mandrin (hors-la-loi généreux) et Jésus sont des souvenirs marquants d’illustrations et récits de ses livres d’écolier en primaire à la cité des Bosquets, en Seine-Saint-Denis, et dans la proximité des grandes mythologies structurantes qui, au prisme des conflits et débats religieux qui ne cessent d’envahir l’actualité, demeurent plus vives et blessantes que jamais pour cet intellectuel qui croise l’analyse marxiste et l’inspiration soufie… Didier Péron, Libération, 8 avril 2015

France, 2015, 1 h 39, couleur Scénario Rabah Ameur-Zaïmeche Avec Nabil Djedouani, Mohamed Aroussi Rabah Ameur-Zaïmeche, Régis Laroche… BERLIN : PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE

DU 2 AU 11 MAI EN EXCLUSIVITE

Le Château de sable / Co Hoedeman Sables, cubes de bois, marionnettes et objets en tout genre sont utilisés pour raconter des histoires ludiques, sans paroles, mais accompagnées de très belles musiques. Trois courtes histoires dans lesquelles Co Hoedeman use de sa magie et de son inventivité pour nous émerveiller. Tchou-Tchou: une fille et un garçon s’amusent dans une ville de cubes, de cylindres et de cônes, qu’ils ont bâtie eux-mêmes. Le Théâtre de Marianne: une petite marionnette fait vivre dans un théâtre trois saltimbanques, des silhouettes en volume tout droit sorties de son chapeau. Le Château de sable: un petit homme de sable se construit un château pour se protéger du vent.

Canada, 1972-2004, 45 ’, coul., sans paroles • à partir de 4-5 ans •  tarif enfant : 4 € / tarif adulte : 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

LUN 4 MAI 14H30 MAR 5 MAI 15H30 SORTIE NATIONALE

3


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:57 Page4

Le Labyrinthe du silence Giulio Ricciarelli

Im Labyrinth des Schweigens Allemagne, 2014, 2 h 03, scope-couleur, v.o. Scénario Elisabeth Bartel, Giulio Ricciarelli Photo Martin Langer, Roman Osin Son Günther Gries Musique Niki Reiser, Sebastian Pille Montage Andrea Mertens Avec Alexander Fehling, André Szymanski Friederike Becht, Hansi Jochmann Johann von Bülow, Lukas Miko… FESTIVALS 2014 : TORONTO / PESSAC, PRIX DU PUBLIC, DU JURY ET ETUDIANTS / LES ARCS, PRIX DU PUBLIC ET DU JURY

DU 2 AU 12 MAI

En 1956, Fritz Bauer, magistrat juif allemand, qui a dû s’exiler durant la guerre, est nommé procureur général à Francfort. Devant la plainte d’un ancien déporté d’Auschwitz ayant reconnu par hasard l’un de ses gardes SS et tortionnaires, il autorise, puis soutient indéfectiblement, trois des jeunes magistrats placés sous son autorité à enquêter sur les crimes commis à Auschwitz. Cette action, qui conduit à l’audition de plusieurs centaines de témoins et à l’arrestation de dizaines d’anciens SS en Allemagne, aboutit à l’ouverture, en octobre 1963, du procès de Francfort. En vingt mois, deux cent onze survivants d’Auschwitz témoignent à la barre, vingt-deux anciens SS ayant servi dans le camp d’extermination comparaissent sur le banc des accusés. En août 1965, six sont condamnés à la prison à vie pour meurtre ou complicité de meurtre, onze à un maximum de quatorze ans de prison, trois acquittés par manque de preuve, et deux sont morts avant le jugement. Au total, vingt mille Allemands assistent à ce procès, couvert par l’ensemble de la presse internationale. Le cinéaste allemand d’origine italienne Giulio Ricciarelli construit, pour son premier long métrage, un film d’une impressionnante maîtrise fictionnelle. L’œuvre est classique, soignée même, la musique est parfois un peu appuyée, et il ne faut pas y chercher une vision originale de l’histoire. Plutôt une mécanique narrative d’une rigoureuse efficacité, mettant en récit des tonnes de dossiers d’archives et des milliers de pages de compterendus d’auditions. En ce sens, Le Labyrinthe du silence est magistral:la portée pédagogique du film passe par cette incarnation juste, cette intrigue tendue et tenue, ce jeu d’acteurs sensibles, autant de manières de rendre vivante l’histoire d’un moment peu connu de la RFA. Le chancelier Adenauer, au cours des années 1950, fonde la reconstruction de son pays sur le retour de la croissance économique et de l’«idéologie du silence», qui consiste à taire le chapitre récent et douloureux du nazisme en guerre, ce que résume dans le film le procureur rival, Friedberg: «Voulez-vous que chaque jeune se demande si son père était un meurtrier?» On entend également la question récurrente, posée par les enquêteurs aux quidams: «Auschwitz, cela vous dit quelque chose?» Profond silence, ignorance totale ou gêne muette sont les seules réponses obtenues… […] Pour les besoins de la fiction, les trois jeunes enquêteurs ont été réunis en un seul personnage, Johann Radmann, pourvu d’un passé (un père soi-disant héroïque et résistant anti-nazi, mais…), d’une psychologie (l’entêtement audacieux du seul contre tous), d’un contexte (un jeune homme séduisant et bien de son temps, qui aime la pop germanique), d’un allié (le journaliste Thomas Gnielka) et même d’une histoire d’amour (une ravissante modiste, Marlene, fille d’un ancien dignitaire nazi). Surtout, Johann Radmann est interprété par Alexander Fehling, investi et puissant, qui a pu bénéficier des conseils de Gerhard Wiese, l’un des trois magistrats qui ont inspiré le personnage. Le tout donne un film de parfaite reconstitution historique, placé sous la houlette de l’historien Werner Renz, de l’Institut Fritz Bauer, centre d’informations et d’études sur l’Holocauste, qui a supervisé toute la phase de l’écriture du scénario. Lauréat de tous les prix de la catégorie fiction du dernier Festival de Pessac, Le Labyrinthe du silence démontre avec maestria que la responsabilité de l’histoire ne peut échapper à quiconque: personne, n’a le droit d’être obéissant, surtout à Auschwitz, chacun a le devoir de refuser un ordre immonde. Antoine de Baecque, L’Histoire, avril 2015

SORTIE NATIONALE

4


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:57 Page5

Titli, une chronique indienne / Kanu Behl Présenté à Cannes, en sélection un Certain Regard en 2014, le film a entre autres, obtenu le Prix du Jury au Festival de Bordeaux. Tourné dans les rues de Delhi avec un réalisme et une énergie qui ont pu être comparés à ceux des frères Dardenne, le film raconte le parcours de Titli, benjamin d’une fratrie étouffante vivant de magouilles et de braquage de voitures. Il cherche à s’en sortir par le haut, en voulant participer à la nouvelle économie, celle de la ville nouvelle, juste à côté des quartiers délabrés où il vit. Tout l’en empêche, mais la femme avec laquelle ses frères le contraignent de se marier devient une alliée dans son entreprise…

Le film aborde beaucoup de sujets: le mariage forcé, la pauvreté, la violence qui naît de la pauvreté… KANU BEHL: Ce qui m’intéressait vraiment, ce sont les fantômes qui hantent les familles, cette

circularité. Je ne savais pas qui blâmer, ou que dire sur ces problèmes mais je savais que quelque chose devait être dit. Qui est responsable? Titli? Vikram? Le père qui se tait et sur lequel Titli se méprend (je pense que c’est une erreur de se dresser contre lui, et de lui dire «tu es le vrai porc», parce qu’il ne l’est pas)? Qu’en est-il du grand-père décédé dont la photo trône dans la maison? J’ai eu l’idée de mettre cette photo, la semaine où j’ai découvert le psychiatre R.D. Laing et son livre intitulé The Politics of The Family, écrit il y a près de cinquante ans. J’ai lu le livre et ce qu’il disait rejoignait mes pensées! Il expliquait comment les images sont transférées inconsciemment d’une personne à l’autre au sein d’une même famille. Parfois, on ne connaît même pas ses grands-parents, mais les parents transmettent quelque chose d’eux aux petits-enfants, en disant par exemple: «tu es exactement comme ton grand-père», et c’est comme cela que les fantômes s’installent. Pouvez-vous nous expliquer la signification du nom «Titli»? K. B. : Littéralement, «Titli» veut dire «papillon». C’est l’une des créatures dont la métamorphose est la plus radicale, passant d’une chenille laide et sans vie à un magnifique papillon. Le titre du film est à prendre au second degré. Le voyage de Titli est presque à l’opposé de la trajectoire du papillon. D’un garçon innocent et opprimé, il se transforme à son tour en oppresseur. Certains amis ont une autre théorie quant à mon choix de donner un prénom féminin à un personnage masculin. Ils disent que c’est parce que j’ai moi-même souvent été pris pour une fille –Kanu, en Inde, est avant tout un prénom féminin–, que j’ai inconsciemment choisi de reproduire cette situation! Pouvez-vous nous parler du rôle crucial des femmes dans votre film? K. B. : Titli… a toujours été conçu comme un film anti-patriarcal. Toutes les femmes sont fortes et font entendre leurs voix. Neelu, Sangeeta ou même l’avocate, sont des personnages qui pensent et agissent, dirigés par leur conscience. Mais comme elles n’ont jamais eu de pouvoir physique ou financier pour s’imposer, elles sont malgré tout souvent laissées à la merci des hommes et leur lutte pour s’échapper est d’autant plus longue et difficile. in Dossier de presse

Inde, 2014, 2 h 07, scope-couleur, v.o. Scénario Sharat Katariya, Kanu Behl Photo Siddharth Diwan Son Pritam Das Montage Namrata Rao Avec Shashank Arora, Shivani Raghuvanshi Ranvir Shorey, Amit Sial, Lalit Behl… FESTIVALS 2014 : CANNES / BORDEAUX / PARIS…

DU 6 AU 19 MAI SORTIE NATIONALE

5


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page6

Le Dos rouge / Antoine Barraud Entre «Vertigo» d’Hitchcock et les fictions gigognes de Rivette, un fascinant portrait de cinéaste en crise nimbé de fantastique. Une vraie découverte.

France, 2014, 2 h 07, couleur Scénario Antoine Barraud Photo Antoine Parouty Son Gilles Benardeau, Fred Piet Musique Bertrand Bonello Montage Catherine Libert, Fred Piet Avec Bertrand Bonello, Jeanne Balibar Géraldine Pailhas, Joana Preiss Barbet Schroeder, Pascal Greggory Valérie Dréville, Nicolas Maury… SOUTIEN GNCR

FESTIVAL 2015 : BERLIN

DU 6 AU 19 MAI

[…] La splendeur, elle est tout d’abord dans les toiles que Antoine Barraud fait scruter à Bertrand Bonello (très convaincant dans son propre rôle),tandis que Jeanne Balibar, à ses côtés, les commente de son docte verbe. Se répète ainsi tout au long du film une sorte de rite, initiatique puis séducteur, entre le cinéaste –qui, du Louvre à Beaubourg, cherche l’étincelle, l’émotion, l’épiphanie qui lui permettra de donner un peu de chair aux quelques lignes maladroites qu’il a pitchées à sa productrice et à ses acteurs («je voudrais bien… faire un film… autour de la monstruosité», en substance)– et cette historienne de l’art qui lui fait la visite, essayant de lui ouvrir les portes du sens. Ne serait-ce que pour entendre la comédienne, matoise, donner son interprétation des Miró, Moreau, Caravage ou Chassériau, le jeu en vaut la chandelle. Ces visites au musée constituent, disons, la première couche du film, très belle, et souvent très drôle. Puis d’autres s’ajoutent, par légers glissements ou violents rebonds, qui finissent par faire du Dos rouge un complexe mille-feuille, à la fois sensuel et cérébral, en tout cas profondément organique. C’est d’abord cette tache rouge, sanguine, qui grossit sur le dos du cinéaste au risque d’en faire bientôt, lui aussi, un monstre. C’est ensuite cette Madeleine d’entre les morts, projet fantôme de Bonello autour de Vertigo, enterré depuis longtemps et dont on voit ici, à travers une scène (avec Alex Descas et Isild Le Besco), à quoi le film aurait pu ressembler. C’est enfin des scènes de vie privée, aux côtés d’une épouse (Joana Preiss), d’une sœur (Nathalie Boutefeu), d’une productrice (Valérie Dréville), voire d’une mère (la voix off du début, durassienne en diable, de Charlotte Rampling), qui dessinent la personnalité d’un esthète délicat. Vertigo, les femmes, les monstres, les doubles, les fantômes, le sang… Tout se noue peu à peu et finit par cristalliser autour d’une toile de Léon Spilliaert: un Autoportrait au miroir sidérant, qui semble enfin fasciner notre cinéaste. Car enfin il se reconnaît dans le seul miroir capable de réfléchir son image: celle d’un vampire. Antoine Barraud, comprend-on alors, se nourrit du sang de Bertrand Bonello pour faire son film, qui lui-même se nourrit du sang de celles et ceux qui l’entourent, et ainsi de suite. L’art n’est jamais rien d’autre qu’un acte de vampirisme, c’est-à-dire un acte d’amour et d’égoïsme mêlés, poussés à leur paroxysme. Jacky Goldberg, Les Inrockuptibles, 15 avril 2015

EN EXCLUSIVITE

6


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page7

Refugiado / Diego Lerman Le récit, sobre et coupant, met sous sa lumière le petit Matias, avec lequel sa mère s’enfuit. Femme enceinte et battue, elle se réfugie dans un foyer ad hoc, qu’elle fuit encore. Puis elle quitte un hôtel où son mari la traque. Puis elle se rend enfin chez sa mère. Point. L’important, pour le cinéaste et pour nous, est le regard de Matias. Sa solaire et délicate résilience de tous les instants. Sa grâce gauche aussi, et sa frayeur ambiguë à l’égard du père dont la menace puissante mais invisible approche dangereusement, donnant parfois à ce film, jamais mélo mais émouvant, la tension d’un thriller qu’il n’est pas. A la fois réfugiés et fugitifs, l’enfant et sa mère sont accompagnés par la caméra avec une proximité rare, dans un mouvement fluide et pourtant très observateur. L’intensité de leur présence fait sommation à la nôtre : ils sont là ; nous aussi. Olivier Séguret, Libération, 19 mai 2014

LA VIOLENCE CONJUGALE À TRAVERS LE REGARD D’UN ENFANT

En 2010, un fait divers m’a profondément bouleversé. Nous préparions la sortie de mon long métrage L’Œil invisible et juste en bas des bureaux de production, un homme a tiré de sang froid sur son ex-femme, comme ça, sous les yeux de leurs enfants, qu’elle accompagnait à l’école. Par miracle, elle s’en est sortie. L’homme, lui, a été arrêté et condamné à vingt et un ans de prison. Cette histoire m’a terriblement marqué et j’ai commencé à enquêter sur le sujet… La veille du drame, cette femme avait demandé de l’aide et les services sociaux l’avaient incitée à aller dans un refuge. Elle n’avait pas souhaité s’y rendre. J’avoue que j’ignorais l’existence de tels lieux. J’ai commencé à rencontrer des femmes, à écouter leurs témoignages et à visiter d’autres refuges. Et un film s’est construit. La même année je devenais père et raconter cette histoire au travers du regard d’un enfant, un regard pur, encore préservé du monde des adultes, s’est imposé. Pendant le tournage, un autre élément plus intime m’est apparu, ce sujet me renvoyait à ma propre histoire. J’ai été moi-même un «petit fugitif». Une période de mon enfance dont je n’ai que de vagues souvenirs. Du jour au lendemain, avec mes parents, nous avons dû fuir la dictature militaire, en abandonnant tout. Nous nous sommes cachés dans plusieurs endroits dont El Tigre, le lieu où vont Laura et Matías dans le film. C’est troublant, mais pendant le tournage, je me suis souvenu que je partageais le même sentiment que le personnage de Matías: devoir fuir et se cacher sans vraiment saisir la réalité du danger. Diego Lerman in Dossier de presse

Argentine / Colombie / Fr./ Pologne / All. 2014, 1h33, scope-couleur, v.o. Scénario Diego Lerman, Maria Meira Photo Wojciech Staron Musique Jose Villalobos Montage Alejandro Brodersohn Avec Julieta Diaz, Sebastián Molinaro Marta Lubos Valentina Garciá Guerrero… CANNES 2014 : QUINZAINE DES RÉALISATEURS

DU 13 AU 26 MAI SORTIE NATIONALE

7


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page8

Le Challat de Tunis / Kaouther Ben Hania Caméra à l’épaule, Kaouther Ben Hania mène l’enquête sur un fait divers des années 2000. Qui est ce serial-balafreur qui taillade les fesses des femmes dans les rues de la capitale? Les armesde la jeune cinéaste: l’humour, la dérision, l’obstination.

Tunisie / Fr. / Canada / Qatar / Emirats arabes unis, 2013, 1 h 30, coul., v.o. Scénario Kaouther Ben Hania Photo Sofian El Fani Son Moez Cheikh, Margot Testemale Musique Benjamin Violet, Si Lemhaf Montage Nadia Ben Rachid Avec Kaouther Ben Hania, Jallel Dridi Moufida Dridi, Mohamed Slim Bouchiha Narimène Saidane, Sofian El Fani.… SOUTIEN ACID FESTIVALS 2014 : CANNES / DUBAI AMIENS / BRUXELLES / ROME…

DU 13 AU 19 MAI

En 2003, dans la Tunisie de Ben Ali, un serial-balafreur sème la panique dans les rues de la capitale. Armé d’un couteau et coiffé d’un casque, il roule en scooter dans les rues et, à la nuit tombée, taillade jusqu’au sang les fesses des femmes de tous âges. S’il épargne celles qui sont voilées, il choisit ses victimes parmi les Tunisiennes dont les jeans moulés ou les minijupes signent leur allégeance condamnable au mode de vie occidental et à ses turpitudes fantasmatiques. Très vite, la rumeur enfle et le mystérieux Challat («la lame») entre dans la légende populaire. Pour les hommes, et particulièrement les religieux, le Challat tient d’un Zorro vengeur et d’un Batman fondamentaliste. Pour les femmes, en revanche, c’est l’incarnation du mâle dominateur, libidineux et répressif. Problème: on ne l’a jamais identifié, et il n’est même pas certain que le petit voyou arrêté et emprisonné, un bouc émissaire idéal, soit l’auteur des agressions. Quatre ans après la révolution du jasmin, la cinéaste mène l’enquête. Caméra à l’épaule et micro à la main, elle va de maison en maison et de la prison au palais de justice pour tenter de retrouver le cisailleur de miches. Elle veut moins lui demander des comptes que des explications. En chemin, elle interroge un imam pour qui le sexe féminin est le diable, un avocat libéral, des comédiens réunis pour le casting du Challat, la créatrice d’un test urinaire de pureté: le «vaginomètre», l’inventeur d’un jeu vidéo dont le Challat est le héros, mais aussi des femmes qu’il a traumatisées, enfin le prétendu coupable et sa mère adorée. Le film est si bien fait, si intelligemment réalisé, si finement interprété et si roublard qu’on croirait voir un documentaire de la meilleure eau. Or, si le fait divers est authentique, l’investigation –et son cortège de saynètes aussi loufoques que crédibles– est imaginaire. Avec l’humour des meilleures satires et l’audace des plus savantes supercheries, l’envoyée spéciale Kaouther Ben Hania prêche donc le faux pour obtenir le vrai et dévoiler –sans jeu de mots– la persistante misogynie d’une société masculine encore accrochée, malgré son «printemps arabe», à ses traditions, encore affolée par la modernité et paniquée par les postérieurs. Elle balafre le réel comme le Challat, les femmes. Du coup, la cinéaste invente un genre hybride et provoque des émotions composites, où le doute le dispute à la certitude et le rire à la colère. Rumeur pour rumeur: c’est un très bon film. Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 1er avril 2015

EN EXCLUSIVITE

8


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page9

Les Terrasses / Merzak Allouache De l’aube à la nuit au rythme des appels à la prière, une foule étonnante grouille et s’agite sur les terrasses d’Alger. Des espaces clos, devenus miroirs à ciel ouvert des contradictions, de la violence, de l’intolérance, des conflits sans fin qui minent la société algérienne. «J’ai un regard sur l’Algérie qui est peut-être particulier, car je ne vis pas en Algérie. J’ai l’impression que si on ne vit pas dans un pays et qu’on y retourne souvent, il est possible d’y voir des choses que les gens de là-bas ne voient pas, ne regardent pas…» (Merzak Allouache)

[…] Né en 1944 à Alger, Merzak Allouache est tout sauf un débutant: après Omar Gatlato, qui l’avait fait connaître en 1976, il a réalisé de nombreux longs métrages, parmi lesquels Bab El-Oued City, en 1994, et Chouchou, en 2003. Son avant-dernier film, Le Repenti, avait été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2012. Les Terrasses, c’est un peu toutes les problématiques de la société algérienne résumées en un seul film. Cinq terrasses, cinq quartiers d’Alger (Bab El-Oued, la Casbah, Alger-centre, Belcourt, Notre-Dame d’Afrique), cinq histoires: ici, un homme est torturé parce qu’il ne veut pas signer un mystérieux document; là, un propriétaire d'immeuble disparaît après avoir essayé d’expulser une vieille femme qui vivait illégalement sur une terrasse; ailleurs encore, de jeunes Algérois composent un groupe de rock et assistent, impuissants, à la tragédie d’une jeune femme sur une terrasse adjacente. Au loin, omniprésente, la Méditerranée. En fond sonore, l’appel à la prière du Muezzin. Loin des secousses du monde arabe, une journée dans la vie d’Alger. Comme si le chaos qui règne dans les rues avait fini par atteindre les toits des immeubles. Repliée sur elle-même, obnubilée par les questions d'insécurité, de corruption et de religion, ainsi apparaît dans ce film remarquable la société algérienne d’aujourd’hui. «Les gens vivent avec le sentiment d’être délaissés, explique Merzak Allouache. On a un mot pour ça chez nous: Hogra. Le mépris total.» Franck Nouchi Le Monde, 20 novembre 2013

Es-Stouh France / Algérie, 2013, 1 h 31, couleur, v.o. Scénario Merzak Allouache Photo Frédéric Derrien Son Philippe Bouchez, Xavier Thibault Julien Perez Montage Sylvie Gadmer Avec Adila Bendimerad, Nassima Belmihoub Ahcene Benzerari, Aïssa Chouat Mourad Khen, Myriam Ait el Hadj… FESTIVALS 2014 : VENISE / LOUXOR ALGER / ABU DHABI…

DU 20 AU 26 MAI EN EXCLUSIVITE

9


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page10

Zaneta / Petr Vaclav Ce beau portrait d’un couple de Roms victimes de discriminations a été un des moments très forts de la sélection ACID du Festival de Cannes 2014. J’ai le sentiment qu’avec ce film, Petr Vaclav rend leur histoire à ceux qui la vivent, et plus, qu’il la donne en partage à tous ceux qu’elle concerne, sans qu’ils en aient toujours la conscience. Nous, les spectateurs des salles, les gadjés. Marie Desplechin

Cesta ven France / République Tchèque, 2014, 1 h 42 couleur, v.o. Scénario Petr Vaclav Photo Stepan Kucera Son Ivan Horak Montage Florent Mangeot Avec Klaudia Dudova David Istok Milan Cifra Maria Zajacova-Ferencova… SOUTIEN ACID FESTIVALS 2014 : CANNES

DU 20 MAI AU 1er JUIN

C’est une histoire d’amour, l’amour de Zaneta et de David. Zaneta, longue tige fière arpente le film de Petr Vaclav sur ses bottines à talons, David, ronde boule métisse encaisse les coups. Il y a aussi leur bébé et la petite sœur. Ces quatre-là pourront-ils faire une famille? Se faire une bonne vie? Qu’est-ce qu’une bonne vie? La question vaut pour nous aussi qui regardons leurs visages vibrer. Hors champ, des voix les interrogent, leur intiment des ordres, les assignent à leur place de Roms dans la société tchèque d’aujourd’hui. Quel amour seront-ils capables de faire vivre depuis cette place là? C’est la force du film de s’en tenir à ce modeste programme. Vivre un amour, rester une personne digne, se faire une bonne vie quand les portes se ferment et que la violence règne tient de l’exploit. Comment garder son humanité quand on vous parle mal, qu’on vous traite mal, qu’on vous relègue? Le film ressemble à Zaneta et à David. Déterminé et fragile, violent, parfois naïf, il se fraie avec obstination un chemin entre la vie modeste, la vie morale, le chaos et la vie possible comme Zaneta et David qui se battent, se débattent, trimbalent des sacs, reçoivent et donnent des beignes, dansent beaucoup, boivent trop, rangent encore, déménagent une fois de plus, cassent tout, explosent et recommencent jusqu’au bout du bout. Parfois, ils fument une cigarette accroupis contre un mur, ferment les yeux dans un lit, ils s’étreignent maladroitement, chantent un peu, leur beauté palpite, la paix semble proche et le film nous émeut. Il repart immédiatement sur les chapeaux de roue car la guerre est déclarée, la route est longue et Zaneta sait ce qu’elle veut, c’est ce qui nous touche tant et les sauvera peut-être, Cesta ven (titre original du film), traduction: «Je m’en sortirai»… Dominique Cabrera, cinéaste, www.lacid.org 10


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page11

La Sapienza / Eugène Green «Une œuvre rigoureuse et subtile, pétrie de beauté et d’intelligence.» (LES INROCKUPTIBLES) «Le film, pénétré par la musique éthérée de Monteverdi, procure les mêmes effets qu’une cure de rajeunissement.» (TÉLÉRAMA)

Au cours d’un voyage, deux couples se rencontrent. L’un comporte un homme et une femme, l’autre, un frère et une soeur. Ils se défont pour former des couples nouveaux, de type mèrefille et père-fils, sauf que les membres ne sont pas du même sang. Dans un cas comme dans l’autre, on constate un échange, la femme française donnant à la jeune fille, italienne, sa langue, et l’homme, architecte, offrant au garçon une introduction au métier qu’il veut embrasser, en lui présentant l’œuvre de Francesco Borromini. Cette situation dramatique permet d’aborder deux sujets que j’ai voulu traiter concernant l’état actuel de notre civilisation: l’architecture et la transmission. Mais les personnages ne songent nullement à une «restauration» de ce qui a été perdu, et qui ne peut jamais revenir sous les mêmes formes. Ni l’architecte ni son élève n’imaginent faire des œuvres néo-borrominiennes. La leçon qu’ils retiennent du travail du grand Tessinois, c’est que les formes architecturales les plus douées de vie ne sont pas celles qui cherchent simplement à pourvoir aux besoins matériels, ni qui naissent en suivant des «règles», mais celles qui sont le fruit de l’imagination créatrice. Ils décèlent aussi chez Borromini ce qui doit être le but de l’architecte à toute époque, à savoir, donner aux gens des espaces où ils peuvent trouver l’esprit et la lumière. En ce qui concerne la transmission, les personnages se rendent compte qu’elle est absolument nécessaire, mais si traditionnellement c’est la famille qui en sert de vecteur, un homme ou une femme qui sont des parents non par le corps, mais par l’esprit, peuvent remplir aussi bien cette fonction. D’autre part, le rapport pédagogique n’est pas à sens unique. Si les adultes ont des connaissances et une expérience qu’ils transmettent aux adolescents, ceux-ci ont des intuitions naturelles, qui n’ont pas été émoussées par la vie sociale et l’usure, et qui servent à rajeunir et à ouvrir la pensée de leurs aînés. Cette pédagogie, qui reprend le schéma platonicien, est une autre façon, comme le modèle architectural borrominien, de faire rentrer l’esprit et la lumière dans la vie des gens. Etant une fiction, cette histoire concerne avant tout l’évolution d’êtres humains. Trois des personnages principaux sont opprimés par une présence fantomatique qui les obsède. C’est précisément à travers une absence, puis une nouvelle présence, et enfin la tutelle mystérieuse de Borromini, qu’ils arrivent à se libérer de la source de leur souffrance. Eugène Green in Dossier de presse

France / Italie, 2014, 1 h 44, couleur, v.o. Scénario Eugène Green Photo Raphaël O’Byrne Son Mirko Guerra Musique Monteverdi Montage Valérie Loiseleux Avec Fabrizio Rongione Christelle Prot Landman Ludovico Succio Arianna Nastro… SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2014 : LOCARNO / TORONTO NEW YORK / TURIN

DU 20 MAI AU 2 JUIN EN EXCLUSIVITE

11


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page12

L’Ombre des femmes / Philippe Garrel «L’Ombre des femmes» est un film mis en scène par Philippe Garrel. Un film d’amour et sur l’amour, sur les trahisons, les grandes et les petites, celles qui prennent place dans l’histoire et celles qui nous empoisonnent la vie. Un film élégant, cruel et tendre sur la lâcheté ordinaire des hommes, l’intelligence des femmes, l’héroïsme quotidien des amoureux, leur lucidité… Avec Clotilde Courau, éblouissante, Lena Paugam et Stanislas Merhar. Edouard Waintrop Délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, Cannes

France, 2015, 1 h 13, scope-noir et blanc Scénario Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas Arlette Langmann, Philippe Garrel Photo Renato Berta Son François Musy Musique Jean-Louis Aubert Montage François Gédigier Avec Clotilde Courau, Stanislas Merhar Lena Paugam, Vimala Pons Antoinette Moya, Jean Pommier Thérèse Quentin, Mounir Margoum Louis Garrel (voix off) CANNES 2015 : QUINZAINE DES RÉALISATEURS

DU 27 MAI AU 9 JUIN

Une femme a disparu. On célèbre l’amour qu’on a eu pour elle. On reste à magnifier le monde et comment étaient doux ces sentiments qui vous liaient. Et comment tout ça défait, on demande à l’art l’apaisement, et on tente de laisser pour d’autres à travers lui, la preuve que l’amour existe, et puis qu’il vous a quitté, puisqu’on l’a connu, voilà de quoi est fait mon film. Philippe Garrel «L’Ombre des femmes» est-il un film plus scénarisé que vos précédentes réalisations? PHILIPPE GARREL: Oui. Après une époque, désormais lointaine, celle de mes films improvisés, j’ai

trouvé bien d’avoir des scénarios mais surtout pour des raisons d’organisation et de recherche de financement. Là, c’est la première fois où j’étais content d’avoir un scénario, et où à mes yeux il égalait, en termes d’efficacité, l’époque de l’improvisation. Ce n’était plus utilitaire du point de vue économique, ou un pis-aller nécessaire, mais un réel apport au film. Cela avait déjà été un peu le cas pour Liberté la nuit, mais cette fois j’ai atteint quelque chose de nouveau, en tout cas pour moi. La mise en place d’un suspense psychologique trouve de nouvelles ressources grâce à l’écriture. Cette écriture est-elle différente de celle de vos précédents scénarios? L. G. : Oui, certainement du fait de l’arrivée de Jean-Claude Carrière. Il amène une conception du

scénario fondée sur le récit, que je n’avais pas avant. J’ai rencontré Carrière à cause de ce qu’il avait fait sur Sauve qui peut (la vie) et je lui ai demandé ce que Godard lui avait fourni à l’époque, et comment il avait travaillé. Il m’a dit que Godard lui avait donné l’endroit et les personnages, cette démarche me convenait très bien, on a procédé de la même manière. Avec Arlette Langmann et Caroline Deruas, déjà coscénaristes de La Jalousie, nous avons établi un sujet, et ensuite on l’a confié à Carrière qui a proposé les premiers développements. Ensuite on retravaille beaucoup ensemble.

SORTIE NATIONALE

12


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:58 Page13

Comment définiriez-vous le sujet? L. G. : Le sujet c’est: la libido féminine est aussi puissante que la libido masculine. Pour moi L’Ombre

des femmes est un film sur l’égalité de l’homme et de la femme, telle que peut la prendre en charge le cinéma. Ce qui signifie qu’il fallait énormément soutenir le personnage féminin, et aller contre l’homme: le cinéma a été conçu par des hommes et ce sont quand même toujours eux qui orientent nos représentations, nos manières de voir et de raconter même si heureusement il y a de plus en plus de femmes qui font des films. La plupart du temps, quand des femmes s’expriment à l’écran elles disent des mots écrits par des hommes, ce que j’ai essayé de résoudre en travaillant à quatre, deux femmes et deux hommes. Mais je crois que le cinéma fonctionne de telle manière que si on met le personnage masculin et le personnage féminin à égalité, le cinéma tend à renforcer la position de l’homme. Pour contrebalancer ça j’ai voulu que le film soit en défense de la femme et à charge contre l’homme. Et du coup à la fin Pierre ne s’en sort pas mal, Manon et lui sont en effet dans un rapport de force égal. Le film est sans doute quand même fait du point de vue d’un homme, mais d’un homme qui va voir ce qui se passe du point de vue des femmes. Le scénario joue un rôle central lors du tournage? L. G. : Pas central: pour moi, le cinéma c’est toujours fondamentalement ce qui se passe au tournage,

c’est là que tout se joue vraiment. Mais un travail très poussé et très précis sur le scénario permet ensuite d’être rapide, de ne pas perdre de temps ni d’argent. Tourner en vingt et un jours, à Paris ou tout près, dans l’ordre des scènes, comme le sont La Jalousie et L’Ombre des femmes nécessite que le scénario soit solide. Il prévoit d’ailleurs aussi le montage : pour travailler dans ces conditions, il ne faut presque rien jeter, tout ce qu’on tourne est nécessaire, et figure dans le film. Le montage proprement dit, ce sont des ajustements à partir de ce qui a été anticipé à l’écriture et fabriqué au tournage d’une manière très proche du résultat final. Mais le scénario ne peut pas, et ne doit pas tout prévoir: il y a des choses qui ne peuvent s’écrire qu’avec la caméra –peut-être les plus importantes. Les vrais risques, c’est sur le tournage qu’on les prend. La mise en scène permet aussi de suggérer bien des choses qui ne sont pas dites. L. G. : Evidemment. Il me semble qu’il y a plusieurs types de réalisateurs, dont ceux qui auraient pu

aussi bien être peintres, qui l’ont d’ailleurs souvent été. Je me sens de cette famille-là. Cela signifie une attention particulière aux matières, aux motifs visuels, à des éléments plastiques qui ont un sens mais pas d’une manière explicite. Par exemple dans L’Ombre des femmes il y a une scène où Manon rentre chez elle après avoir été avec son amant, pendant que Pierre, qui était lui aussi avec sa maîtresse, l’attend dans l’appartement. J’ai mis un drap blanc dans l’escalier, ce n’est pas un accessoire au sens utilitaire, et presque personne n’y prêtera attention, mais pour moi c’est exemplairement une trace visuelle de là dont l’un et l’autre sortent, le lit, c’est un signe qui a une puissance de suggestion dans un coin du tableau. Pour vous, y a-t-il une continuité ente «La Jalousie» et «L’Ombre des femmes»? L. G. : Ce qui m’intéresse c’est ce que je peux comprendre de l’inconscient. La Jalousie était lié à la

mort de mon père, L’Ombre des femmes est lié à la mort de ma mère. Pour moi, chacun de ces films est profondément marqué par cet événement personnel. in Dossier de presse

Lilla Anna / Per Åhlin, Lasse Persson et Alicja Björk Petite Anna (Lilla Anna en suédois) a tout compris de la vie. Elle aime la nature et les animaux, adore rendre service, être gentille et faire de nouvelles choses. Mais celui qu’elle aime pardessus tout, c’est son Grand Oncle… Imaginé par les créateurs de «Laban le petit fantôme», «Lilla Anna» a un casting vocal particulièrement réussi, entre une petite Anna doublée par une très jeune actrice de six ans et un grand-oncle porté par Dominique Besnehard… Cette petite héroïne joyeuse et espiègle saura conquérir le cœur des plus jeunes spectateurs. LES SIX HISTOIRES DE LILLA ANNA : AU SECOURS! • LA CABANE • LA VIEILLE MOTO • LE GÂTEAU • À LA PÊCHE • LE SKI

Animation, Suède, 2015, 47’, coul., v.f. • à partir de 3 ans •  tarif enfant : 4 € / tarif adulte : 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 20 AU 31 MAI EN EXCLUSIVITE

13


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 23/04/15 09:28 Page14

Los Hongos / Oscar Ruiz Navia La vie de deux jeunes graffeurs dans la ville colombienne de Cali. Un film au rythme léger mais réalisé avec beaucoup d’assurance qui soulève de nombreuses questions humaines et sociales, et cela sans prétention et d’une manière très touchante.

«Los Hongos» peut se voir comme un documentaire sur Cali, la ville où vous êtes né et avez grandi… OSCAR RUIZ NAVIA: Ce qui m’intéresse, c’est le réel. Mais, à partir du réel, j’ai construit quelque chose qui

Colombie / Argentine / France / Allemagne, 2014, 1 h 43, couleur, v.o. Scénario Oscar Ruiz Navia César Augusto Acevedo Photo Sofia Oggioni Hatty Son Leandro De Loredo, César Salazar… Musique La Llegada Del Dios Rata Zalama Crew, Sebastian Escofet Montage Felipe Guerrero Avec Jovan Alexis Marquinez Angulo « Ras » Calvin Buenaventura Tascón Gustavo Ruiz Montoya, Atala Estrada María Elvira Solís… FESTIVALS 2014 : LOCARNO, PRIX DU JURY / ROTTERDAM PRIX DU PUBLIC…

DU 27 MAI AU 9 JUIN

n’est pas forcément réaliste. Il y a comme une analogie, une similitude avec les graffeurs qui eux aussi se basent sur le réel, mais peignent par la suite quelque chose qui décolle du réalisme et qui se mêle avec l’imagination et le désir… Il s’agit d’un film qui, tout en étant une fiction et donc en n’étant pas réaliste à tout moment, parle de notre temps… […] Ce qui me paraît plus intéressant que de choisir un acteur et de créer un personnage, c’est de travailler avec une personne réelle, de recevoir ses idées et de les réécrire pour les lui faire dire. Créer un mélange entre ce que l’on contrôle et ce qu’on ne peut pas contrôler. J’aime beaucoup ce travail avec les gens et ce jeu entre la vérité et le mensonge. Il y a notamment une vision très personnelle du rapport aux anciens (Calvin avec sa grand-mère et son père, Ras avec sa mère). Ce sont des rapports étonnamment très respectueux et très doux. O. R. N.: Je suis très respectueux des anciens. Si nous sommes ici, c’est parce qu’il y a une histoire derrière ce présent. Je commémore beaucoup les traditions. Cela ne signifie pas que je sois conservateur, de droite ou réactionnaire… Avant nous, il y a quelque chose. Et cela s’applique pour tout; pour le cinéma, pour les enfants. Le personnage de la grand-mère est celui qui a inspiré le film car c’est à la mort de ma grand-mère que j’ai éprouvé le besoin de revenir à Cali. Je suis persuadé que s’il y avait un respect mutuel entre les générations, bien des choses seraient différentes. Le problème, c’est que les jeunes se rebellent, ne respectent pas les anciens et les anciens ne respectent pas les jeunes parce qu’ils pensent qu’ils se comportent comme des imbéciles. C’est pour ça qu’il y a une fragmentation sociale. Et les gens pensent que c’est de la rébellion. Mais la rébellion, c’est que tu puisses aller avec ta grand-mère peindre un graffiti. Ou que ta grand-mère t’achète un skate. Ou que tu puisses t’asseoir avec elle pour prendre un verre et parler de la vie. C’est comme ça que je conçois la rébellion… A l’image de la grand-mère mourante dans un lieu chargé de vie, le film explore les relations entre la vie et la mort. Comment peut-il y avoir de la vie au milieu du chaos? Et cela renvoie au titre du film: «Los Hongos» (les champignons). O. R. N.: Pour moi, les champignons sont ces êtres vivants qui surgissent dans un milieu de pourriture, de décomposition. Mais Calvin et Ras continuent d’aller de l’avant, ils ne se laissent pas freiner par leurs problèmes financiers, sentimentaux ou familiaux. Ils veulent seulement peindre et s’exprimer. C’est le concept du film. Mais il n’y a pas que Calvin et Ras qui sont des champignons, tous les personnages le sont (la grand-mère, le père, Maria). Ils luttent pour leur vie, pour ce qu’ils veulent faire, bien qu’il y ait autour d’eux une certaine pourriture. in Dossier de presse

SORTIE NATIONALE

14


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 22/04/15 16:59 Page15

S P E C TA C L E S E N M A I / J U I N

Barbe-Neige et les sept petits cochons au bois dormant CHORÉGRAPHIE

DANSE

LAURA SCOZZI / 8 DANSEURS

Chez Laura Scozzi, rien ne se passe comme prévu… Le Chaperon rouge, plutôt viril, s’éprend du grand méchant Loup, un nain hyperactif se débat au milieu d’un harem de Blanches-Neige délurées alors que Cendrillon perd… sa basket, La Belle au bois dormant fait semblant pour tester ses prétendants, Blanche-Neige n’est ni frêle ni diaphane et la bonne fée se trouve être franchement portée sur la bouteille ! Sur une musique de Paganini, huit interprètes de haut vol cavalent dans la forêt des contes, mélangeant hip hop et classique, acrobaties et facéties. Une irrévérence salutaire pour petits et grands… SUPPLÉMENTAIRE lundi 11 mai 20 h 30 / mardi 12 mai 20 h 30

L’Avare, MOLIÈRE / JEAN-LOUIS MARTINELLI

THEATRE

Jean-Louis Martinelli a décidé de confier le rôle-titre de L’Avare à un de nos plus célèbres épicuriens des planches: Jacques Weber, car tout au contraire du pernicieux Harpagon, ces deux hommes de théâtre partagent un gargantuesque appétit doublé d’une expérience théâtrale démesurée; et Jacques Weber est un de ces comédiens dont l’élégance seule irradie la scène et brûle la pellicule. Faire jouer le plus célèbre pingre de la littérature par un comédien reconnu pour sa générosité, il fallait y penser. Weber en Harpagon… un fantasme inavoué d’amoureux de théâtre.

BARBE-NEIGE ET LES SEPT PETITS COCHONS…

mardi 19, mercredi 20 mai 20 h 30 / jeudi 21 mai 19 h 30

Ré Majeure, DIRECTION ARTISTIQUE MARC MINKOWSKI

MUSIQUE

EN COLLABORATION AVEC LA COURSIVE

Trois concerts et l’occasion d’entendre, entre autres, le Stabat Mater de Pergolese interprété par les Musiciens du Louvre… de découvrir une nouvelle partition équestre de Marc Minkowski et Manu Bigarnet, Tact et Tempo… dans l’Ile de Ré. samedi 23, dimanche 24 mai

Krakauer’s Ancestral Groove

JAZZ KLEZMER

David Krakauer est un baroudeur de la musique klezmer, un dynamiteur de sons, une figure incontournable de la mouvance new-yorkaise du «jewish groove» et lorsqu’il convoque son Madness Orchestra, le but est de se faire plaisir… et surtout d’en donner. Triturant aussi bien les rythmes traditionnels et festifs, le free jazz, le rock ou lorgnant même vers un funk débridé, il distille sur scène une forme de joie hautement contagieuse. mardi 26 mai 20 h 30

Donka, une lettre à Tchekhov

L’AVARE

DAVID KRAKAUER

ARTS DE LA PISTE / THEATRE

DANIELE FINZI PASCA

Après la Trilogie du Ciel avec le Cirque Eloize (Nomade, Rain, Nebbia, tous passés à La Coursive), Daniele Finzi Pasca s’emparait la saison dernière de l’univers surréaliste et d’une immense toile originale de Salvador Dalí dans La Verità. Aujourd’hui il revient avec Donka, une lettre à Tchekhov et à travers l’univers délicat de la magie acrobatique, avec ce théâtre aérien, vaporeux et gorgé d’images, ce théâtre de la caresse, Daniele Finzi Pasca raconte Tchekhov. Son Tchekhov. L’homme, le poète, le médecin, l’amoureux… Il nous immerge dans les eaux troubles de la vie du célèbre dramaturge grâce à une distribution internationale d’artistes, de clowns, de musiciens, de danseurs et d’acrobates qui font revivre une Russie fantasmée au rythme des valses, au son de l’accordéon, des violons et des chœurs. Donka est un dialogue merveilleux, une collection d’instants suspendus entre le rêve et l’enfance. mardi 2, mercredi 3 juin 20 h 30 / jeudi 4 juin 19 h 30

m Réservation des places

DONKA

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles : DONKA (depuis le 20 mars) Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u u


CINEMA MAI 2015_PROGRAMME CINEMA 23/04/15 09:29 Page16

M

A

I

DU 2 AU 5 MAI

2

MER 29

ER 29

0

ER 29

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman 3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45’, couleur, sans paroles LE LABYRINTHE DU SILENCE de Giulio Ricciarelli Allemagne, 2014, 2h03, scope-couleur, v.o. HISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche France, 2015, 1h39, couleur TAXI TÉHÉRAN de Jafar Panahi Iran, 2015, 1h22, couleur, v.o. DU 6 AU 12 MAI

SAM 2

1

DIM 3

5

LUN 4

MAR 5

14H30

15H30 18H30

14H30 20H30 16H45

16H 20H15 18H15

15H30 21H 17H45

18H45

14H30

19H30

16H30 20H45 14H

MER 6

JEU 7

VEN 8

SAM 9

DIM 10

LUN 11

MAR 12

LE LABYRINTHE DU SILENCE de Giulio Ricciarelli

14H

16H30

21H

18H45

21H

14H

TITLI, UNE CHRONIQUE INDIENNE de Kanu Behl Inde, 2014, 2h07, scope-couleur, v.o. LE DOS ROUGE de Antoine Barraud France, 2014, 2h07, couleur HISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche

16H15 21H 18H45

14H

18H45

21H

16H30

16H30

14H 21H 18H45

20H45

16H30

14H30

18H45

21H

16H30

18H45

14H30

16H45

14H30

19H

MER 13

JEU 14

VEN 15

SAM 16

DIM 17

LUN 18

MAR 19

14H 20H15 18H30

19H15

20H30

14H30

18H30

21H

15H45

21H

16H30

18H45

16H45

19H15

14H

16H

14H30 16H45

18H15 14H

16H15 20H30

20H30 14H30

14H30 16H45

20H 17H30

MER 20

JEU 21

VEN 22

SAM 23

DIM 24

LUN 25

MAR 26

DU 13 AU 19 MAI

REFUGIADO de Diego Lerman Argentine/Colombie/ France…, 2014, 1h33, scope-couleur, v.o. LE CHALLAT DE TUNIS de Kaouther Ben Hania Tunisie/France/ Canada/ Qatar…, 2013, 1h30, couleur, v.o. TITLI, UNE CHRONIQUE INDIENNE de Kanu Behl LE DOS ROUGE de Antoine Barraud DU 20 AU 26 MAI

LILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson, Alicja Björk Animation, Suède, 2015, 47’, couleur, v.f. LA SAPIENZA de Eugène Green France/ Italie, 2014, 1h44, couleur, v.o. ZANETA de Petr Vaclav France/ République Tchèque, 2014, 1h42, couleur, v.o. LES TERRASSES de Merzak Allouache France/ Algérie, 2013, 1h31, couleur, v.o. REFUGIADO de Diego Lerman DU 27 MAI AU 2 JUIN

LILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson, Alicja Björk L’OMBRE DES FEMMES de Philippe Garrel France, 2015, 1h13, scope-noir et blanc LOS HONGOS de Oscar Ruiz Navia Colombie/Argentine/Fr./Allemagne, 2014, 1h43, couleur, v.o. LA SAPIENZA de Eugène Green ZANETA de Petr Vaclav

16H

16H30

16H15

14H

18H

16H

21H

16H30

19H

14H

19H

14H

20H

14H30

18H30

21H

16H

21H

16H

14H

17H30

20H30

14H30

18H

17H15

20H

18H

19H15

14H30

17H15

20H

MER 27

JEU 28

VEN 29

SAM 30

DIM 31

LU 1er/6

MAR 2

16H 19H30 14H

14H 19H30 21H

16H30 17H30 21H 14H30

16H30 17H30 19H

15H 20H30 18H30

21H 17H30

17H30 15H30

19H

14H30 21H

14H 17H30 15H30 21H 19H

16H30

15H30 14H 20H45 18H45 16H45

LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.