27.04 au 31.05 2016

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14h à 18h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 29 juin 2016)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma. Salle Europa Cinémas.

Cinéma jeune public Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILM TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉ

MIMI & LISA de Katarína Kerekesová • Animation, Slovaquie, 2011-2013, 45’, couleur, version française m à partir de 5 ans m Séances tout public: mercredi 11 mai 14h30 et 17h30 / mercredi 18 mai 14h30 / dimanche 22 mai 16h45 / mercredi 25 mai 14h30 / dimanche 29 mai 17h m Séances scolaires: du mercredi 25 au mardi 31 mai, le matin à 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Bombaron Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Ma Loute de Bruno Dumont


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Baden Baden / Rachel Lang Après une expérience ratée sur le tournage d’un film à l’étranger, Ana, vingt-six ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d’un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain-pied, mange des petits pois carotte au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex. Bref, cet été-là, Ana tente de se débrouiller avec la vie.

La séance du lundi 2 mai à 20 h sera suivie d’une rencontre en présence de Rachel Lang et de Lazare Gousseau, comédien.

Ancré dans le réel, flirtant avec le burlesque et s’ouvrant à l’allégorie, Baden Baden est un pur enchantement. Au fil du développement de son premier long métrage, Rachel Lang exacerbe l’exaltation de son héroïne, une jeune fille ordinaire qui croque la vie à pleines dents sans penser à un plan d’épargne retraite. Emporté par Salomé Richard et servi par un casting éblouissant, le film est tout à la fois entrainant et mélancolique, révélant (ou confirmant) une réalisatrice de talent. Nicolas Gilson www.ungrandmoment.be, 13 février 2016 Vous aimez tirer la comédie du drame. RACHEL LANG: La comédie n’est jamais loin derrière le drame. L’outil cinéma permet de vivre une

situation dramatique en direct et de voir comment on peut la désamorcer en direct. C’est un ressort narratif, ça permet de ne pas se répandre, de ne pas s’étendre. On manque de cet outil dans la vie de tous les jours. Tout repose sur l’idée d’un ailleurs possible où on ne partira jamais. Le titre déjà. R. L. : Baden Baden c’est une ville d’eau. Il y a une métaphore filée avec la construction de la douche. Et puis Baden Baden, c’est rebondissant et mystérieux. La musique du titre me plaît. Rebondissant parce que ça m’évoque une balle qui rebondit, mystérieux parce que ça ne raconte rien d’évident, que c’est le titre, mais qu’on n’ira jamais… Affirmer, c’est très important dans votre identité de cinéaste. On retrouve ça déjà dans vos courts métrages. Je me mouille, je fais des choix tranchés et je les assume. R. L. : Ce n’est pas un endroit où je peux faire des concessions. J’affirme. C’est ça la vie. C’est comme ça que je le vois. Il s’agit donc pour vous de trouver des moyens de cinéma pour rendre compte de ce qu’est la vie. R. L. : Oui. Voyager, se poser des questions, créer un cadre qui nous permette de vivre, de sortir vivants de ce qui nous arrive. C’est plus facile à montrer avec des choix tranchés. Ça maintient le spectateur en éveil. C’est ce que j’aime quand je suis spectatrice. Etre un peu bousculée et avoir en même temps de la place pour faire mon chemin. in Dossier de presse Film présenté en collaboration avec le Centre Intermondes où Rachel Lang a effectué une résidence d’écritures de scénario en octobre 2015 3

France / Belgique, 2016, 1 h 34, couleur Scénario Rachel Lang Photo Fiona Braillon Son Aline Huber, David Vranken Montage Sophie Vercruysse Avec Salomé Richard, Claude Gensac Swann Arlaud, Olivier Chantreau Lazare Gousseau, Jorijn Vriesendorp Driss Ramdi, Zabou Breitman… FESTIVALS 2016 : ANGERS / BERLIN

DU 2 AU 17 MAI SORTIE NATIONALE


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Le Bois dont les rêves sont faits / Claire Simon

France / Suisse, 2016, 2 h 26, couleur Réalisation, scénario, photo Claire Simon Montage Luc Forveille SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2015 : LOCARNO / BELFORT / LUSSAS / ROTTERDAM…

DU 27 AVRIL AU 3 MAI EN EXCLUSIVITE

Le titre à lui tout seul est une bouffée d’air frais. Entre une chanson du patrimoine et un vers de Shakespeare. «Nous sommes l’étoffe dont nos rêves sont faits, notre petite vie est cernée de ténèbres.» Celles qu’on croise au bois sont pleines de lumière. Encore faut-il aller y voir. Claire Simon a toujours fait ça: partir à la rencontre des autres, débusquer leur part de poésie, de fiction. Cela tombe bien, le bois de Vincennes est une machine à rêver, une illusion de campagne à côté de Paris. On s’y rend pour faire du vélo, sentir le printemps venir, trouver de la fraîcheur durant l’été. On y va pour oublier ou se souvenir, pour être seul ou pour draguer. Quant à ceux qui y vivent à l’année, ils sont soumis aux saisons mais hors du temps. Tous sont des personnages que Claire Simon donne à voir. Ils appartiennent au réel, mais ils sont plus grands qu’eux-mêmes. «Ce sont les fidèles d’un temple qui m’apparaît peu à peu», dit la cinéaste. Et son film a beau être un documentaire, on n’y croise que du romanesque. Il suffit de regarder autour de soi. La promenade débute à l’automne, se termine avec l’été, dure un peu plus de deux heures et on en sort émerveillé… Sophie Avon Sud-Ouest dimanche, 10 avril 2016

Le Fils de Joseph / Eugène Green France / Belgique, 2016, 1 h 55, couleur Scénario Eugène Green Montage Valérie Loiseleux Avec Victor Ezenfis, Natacha Régnier Fabrizio Rongione, Mathieu Amalric… SOUTIEN GNCR FESTIVAL 2016 : BERLIN

DU 27 AVRIL AU 3 MAI SORTIE NATIONALE

[…] Voici le mythe du sacrifice d’Isaac, inversé et remis au goût du jour par le plus baroque des cinéastes français. En cinq chapitres faisant référence à d’autres passages bibliques («le Veau d’or», «la Fuite en Egypte»…), Le Fils de Joseph conte l’étrange chemin parcouru par Vincent pour revenir à la vie, grâce à sa rencontre avec un autre père, élu et symbolique, celui-là. Via le milieu littéraire et sa foire aux vanités, Eugène Green fustige les vices contemporains. Non sans grâce, en apportant une forme de pureté sentimentale et spirituelle, jamais pontifiante. Comme à l’accoutumée, les acteurs ne jouent pas, mais scandent les dialogues de manière très tonique, en nous regardant parfois droit dans les yeux. Dans cet exercice, Fabrizio Rongione (déjà présent dans La Sapienza) touche particulièrement par sa gravité retenue, empreinte de douce mélancolie. Le film est harmonieux, soigné dans son excentricité, beau à voir autant qu’à entendre, notamment lors d’un magnifique moment chanté de Domenico Mazzocchi. Jacques Morice, Télérama, 20 avril 2016

Le Caravage / Alain Cavalier

France , 2015, 1 h 10, couleur Réalisation, photo, montage, son Alain Cavalier Avec Bartabas et Le Caravage FESTIVAL 2015 : LA ROCHELLE

LUNDI 9 MAI 17H LUNDI 16 MAI 14H30 SAMEDI 21 MAI 14H30

[…] On ne compte plus les films tonitruants et bavards consacrés à Bartabas. Celui-ci, à la fois sensuel et spirituel, est unique. Pour la première fois, en effet, il nous montre sans un mot, sans autres musiques que celles des sabots, des cuirs, des brides et des souffles, ce qu’on ne voit jamais : la chambre à monter –comme on dit «chambre à coucher»– où l’artiste s’accouple avec l’animal avant d’oser se produire en pleine lumière, dans le sable de la piste circulaire. Avec quelle tendresse, et un rien de jalousie, le réalisateur de Thérèse filme aussi les longs préliminaires de l’extase: le pansage du Caravage, le curage de ses pieds, le nattage de sa queue, la pose des bandes sur ses tendons, et le travail à la longe avant le sanglage. Et puis, il y a cette scène tournée comme en caméra cachée : en pleine nuit, Bartabas se glisse dans la stabulation où somnolent une vingtaine de chevaux argentins, s’assied dans la paille, immobile, méditatif, et alors tous les naseaux se penchent vers lui pour caresser son visage. A la fin, c’est Le Caravage qui viendra à son tour lécher voluptueusement l’objectif de la caméra de Cavalier, lequel éclate de rire. Le rire d’un piéton tombé lui aussi amoureux du Caravage. Jérôme Garcin, L’Obs, 28 octobre 2015 4


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Les Habitants / Raymond Depardon Après «Journal de France» (2012), Raymond Depardon repart sur les routes de l’Hexagone avec sa caravane pour glaner ici ou là des conversations d’inconnus qui donnent matière à un saisissant portrait de la France citadine. Comme l’explique d’emblée en voix off, de son timbre éraillé, Raymond Depardon, il lui a suffi, pour capter des paroles aussi libres et spontanées, d’inviter des personnes rencontrées dans les rues de Sète, Nice ou Cherbourg à poursuivre leur conversation autour d’une table à l’intérieur de sa caravane, devant la caméra, sans jamais intervenir. Par ce dispositif d’une désarmante simplicité, qui rappelle celui de Délits flagrants (1994) – soit deux personnes qui se font face et sont cadrées de profil en plan fixe–, il offre à nouveau au spectateur la captivante place de témoin… Des amies pansent les blessures causées par leurs relations sentimentales; des copains immatures évoquent leurs conquêtes…; des mères pressent leurs enfants de leur donner une descendance; des retraités se réjouissent de leurs privilèges tout en médisant des jeunes d’aujourd’hui… Depardon teinte d’humour ce tableau, contredisant par exemple le discours haineux d’une dame qui catalogue les gens de couleur comme bruyants en montrant dans la séquence suivante deux amoureux noirs qui se chuchotent des mots doux. Mais, comme à son habitude, le réalisateur humaniste n’est jamais méprisant –il s’agit au contraire d’être attentif à la parole de chacun. Les habitants de la France qu’il donne à voir confessent tous des doutes et des peurs, mais c’est aussi ce qui est rassurant: aucun ne cesse de se poser des questions. Timé Zoppé, Trois Couleurs, avril 2016

France , 2016, 1 h 24, scope-couleur Réalisation, photo Raymond Depardon Son Claudine Nougaret Musique Alexandre Desplat Montage Pauline Gaillard DU 27 AVRIL AU 10 MAI SORTIE NATIONALE

Mimi & Lisa / Katarína Kerekesová

Timide et non-voyante, Mimi perçoit le monde différemment grâce à ses autres sens. Lisa, sa voisine de palier délurée, est toujours prête à provoquer des situations amusantes. Ensemble, elles découvrent les univers de leurs voisins dans lesquels le moindre objet peut devenir le théâtre d’une aventure fantastique, avec l’imagination pour seule frontière. Sous les doigts de fée de la réalisatrice Katarína Kerekesová, les histoires de Mimi et Lisa se parent de décors aux mille couleurs. Ces rêveries enfantines nous parlent d’amitié et de différence, et sont de véritables enchantements qui raviront les spectateurs, petits ou grands.

Animation, Slovaquie, 2011-2013 couleur, version française durée totale du programme : 45 ’ • à partir de 5 ans •

AU PROGRAMME

N’AIE PAS PEUR DU NOIR (2011, 7’18’’) • ADIEU, GRISAILLE ! (2013, 7’17’’) • LE JEU DE CARTES (2012, 7’48’’) • OÙ EST PASSÉE L’OMBRE? (2012, 7’36’’) • MONSIEUR VITAMINE (2012, 7’59’’) • LE POISSON INVISIBLE (2013, 7’24’’)

tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € DU 11 AU 29 MAI EN EXCLUSIVITE

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In Jackson Heights / Frederick Wiseman

MERCREDI 4 MAI 14H30 SAMEDI 7 MAI 15H DIMANCHE 8 MAI 15H

Frederick Wiseman, quatre-vingt six ans, est un obstiné. Il s’est imposé des règles désormais fameuses: aucun commentaire en voix off, pas même d’incrustations de mots à l’écran qui permettraient de connaître le nom ou la fonction des individus qui constituent les communautés (son grand sujet) qu’il filme. La vérité, c’est qu’en écoutant et regardant les gens, on finit toujours par savoir qui ils sont. Wiseman s’est par ailleurs toujours attaché à décrire les grandes institutions (hôpital, théâtre, université, etc.), essentiellement américaines (mais il a aussi tourné en France). Cette fois-ci, Wiseman est allé poser sa caméra à Jackson Heights, un quartier du Queens, à New York. On comprend très rapidement de quoi il retourne. Ce quartier populaire est depuis longtemps un lieu où les communautés les plus rejetées (qu’elles soient ethniques ou sexuelles) se sont retrouvées, unies, et même apparemment aimées. Et cela continue aujourd’hui. Seulement, comme dans toutes les grandes villes du monde, quand Wiseman arrive, ce quartier est en train de se «gentrifier». Les prix montent, les gens partent, les communautés et les amitiés se défont. Constat universel qui pourrait être triste. Mais ce que montre Wiseman, au-delà de la fin d’une époque et du début d’une autre, dans une petite partie du monde, c’est la beauté d’une démocratie vivante. Malgré tout. La démocratie, à Jackson Heights, se vit dans des réunions de pâtés de maison, d’associations, de paroisses. Des fêtes. Des lieux où les gens viennent parler les uns après les autres, s’écouter sans se couper la parole, sans se juger et sans peur. Ils sont portoricains, ils sont homosexuels, ils sont noirs ou blancs, jeunes ou vieux, parlent toutes les langues et pratiquent différentes religions, ou tout cela à la fois, ils représentent la police ou les transsexuels, mais ils se parlent et tentent d’arrondir les angles, de s’entendre (même si la plupart ne parlent que leur langue d’origine), de faire en sorte que les choses tiennent les unes avec les autres. Nulle illusion, pas d’utopie chez Wiseman: Jackson Heights continuera à se dissoudre. La paix sociale, la fin de l’ultralibéralisme ne sont pas pour aujourd’hui, et le film est loin de faire dans le patriotisme démocrate larmoyant ou angélique. Mais pour ces moments qui témoignent d’une réalité, des valeurs politiques d’hommes et de femmes qui tentent simplement de vivre le mieux possible ensemble en respectant ce qu’est l’autre et en s’affirmant tels qu’ils sont, on remercie une nouvelle fois Frederick Wiseman: il a toujours foi en l’homme et nous le communique. C’est énorme. C’est l’un de ses plus beaux films. Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, 23 mars 2016

EN EXCLUSIVITE

Le Festival International du Film de La Rochelle 2016 rendra hommage à Frederick Wiseman, en sa présence.

Etats-Unis, 2015, 3 h 10, couleur, v.o. Réalisation, son, montage Frederick Wiseman Photo John Davey SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2015 : NEW YORK / TORONTO / VENISE

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Red Amnesia / Wang Xiaoshuai Deng, retraitée têtue, semble compenser le vide laissé par la mort de son mari par une activité de chaque instant, dévouée à organiser la vie de ses enfants et petits enfants. Sa vie est bouleversée le jour où elle commence à recevoir de mystérieux appels anonymes… Un thriller émouvant au cœur de la Chine fantôme…

LA GENÈSE DU PROJET

Depuis le décès de mon père, ma mère, âgée de soixante-dix ans et qui vit seule, a continué à s’occuper de ses enfants et petits-enfants. La notion de repos lui est inconnue. Son quotidien me fait réfléchir au mode de vie des Chinois. La conscience de soi est un concept dont la génération de ma mère est totalement dépourvue. Les personnes de cette tranche d’âge ignorent leur individualité et n’ont pas conscience qu’elles pourraient vivre différemment. A partir de là, j’ai d’abord eu l’idée de faire un film sur une femme hyperactive. J’ai constaté que c’était un phénomène très répandu en Chine. J’ai donc commencé à en explorer les causes. Les personnes aujourd’hui âgées de soixante-dix ans ont vécu la proclamation en 1949 de la République populaire et ont vu la Chine basculer dans le communisme. Leur éducation s’est faite au travers des différents mouvements politiques qui ont marqué notre pays et elles ont été marquées par tout cela. Elles ont subi un véritable lavage de cerveau: elles sont devenues insensibles et perçoivent parfois leur existence comme vide. Red Amnesia témoigne de l’univers de ces personnes à travers le portrait et le destin de cette vieille dame, Deng.

Chuangru Zhe

L’AMNÉSIE COLLECTIVE

Chine, 2014, 1 h 45, couleur, v.o.

Les générations précédentes ont subi un lavage de cerveau et ont perdu leur conscience de soi. Mais notre génération pourrait bien être dans la même situation. Red Amnesia porte un regard sur la génération actuelle qui oublie les souffrances vécues par la génération précédente. D’une certaine manière, nous sommes tous amnésiques… Voilà, c’est donc un film sur la conscience collective.

Scénario Wang Xiaoshuai, Fang Lei, Li Fei

UNE TRILOGIE SUR LE TROISIÈME FRONT

Son Fu Kang

Après Shanghai Dreams et 11 Fleurs, j’ai voulu faire un autre film à propos du Troisième Front. Ce film devait se conjuguer au présent, vu que cette tragédie n’a en réalité jamais pris fin, contrairement à la Révolution culturelle. Dans les années 60, lorsque les relations sinorusses se dégradèrent, Mao décida de déplacer la plupart des complexes industriels et militaires originellement implantés sur les côtes et dans les provinces du Nord-Est vers les zones plus enclavées et montagneuses, afin de les rendre inaccessibles à l’éventuel agresseur… Ce fut l’un des plus grands déplacements de population du XXe siècle. En quelques années ce qu’on appela alors «Le Troisième Front» devint le fleuron de l’industrie de la République populaire. […] Seules quelques familles ont réussi, avec l’aide de proches ou d’amis, à retourner dans leur ville d’origine. D’autres ont décidé de s’installer en périphérie des villes, d’autres encore ont choisi de rester au Troisième Front. Je pense que l’histoire de Deng s’inscrit dans la continuité de mes films précédents qui évoquent tous les dégâts que l’Histoire et ses évolutions ont causé au peuple chinois. Wang Xiaoshuai in Dossier de presse

Photo Wu Di

Musique Umeit Montage Yang Hongyu Avec Lü Zhong, Shi Liu, Feng Yuanzheng Qin Hao, Amanda Qin… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2014 : TORONTO / VENISE

DU 4 AU 15 MAI SORTIE NATIONALE

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Ma Loute / Bruno Dumont Eté 1910, Baie de Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. APRÈS «P’TIT QUINQUIN»

J’ai toujours voulu réaliser un film comique. Du coup, j’ai mis longtemps cette idée de côté, j’ai fait d’autres films, j’ai abordé d’autres genres. Et puis, Arte m’a proposé de réaliser une série. J’avais carte blanche pour faire ce que je voulais, j’ai donc choisi de me lancer dans une comédie policière, mais à ma manière, de façon un peu expérimentale. J’avais l’intuition que le drame devait être le ressort du comique. Je suis donc parti de ce que je savais faire, que je connaissais, en ajoutant une dimension burlesque voire grotesque. Le succès de P’tit Quinquin m’a donné confiance, et j’ai eu envie de prolonger cette expérience au cinéma en profitant des avantages narratifs et picturaux qu’offre le grand écran. Je voulais que Ma Loute soit cinématographique et profondément drôle. Aussi je m’éloigne plus visiblement de ce soi-disant naturalisme que l’on m’a prêté malgré moi depuis mes débuts. SOUVENIRS DE LA BAIE DE LA SLACK

C’est en cherchant un sujet de comédie qui se déroulerait sur la Côte d’Opale, cette région que je connais bien et où je vis, que je suis tombé sur des cartes postales anciennes, et notamment certaines qui montraient les Passeurs de la Baie de la Slack, ces gens du pays qui faisaient traverser les bourgeois d’une rive à l’autre au début du XXe siècle. C’est le point de départ de Ma Loute, ce qui

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a tout déclenché : les Brufort d’un côté, les Van Peteghem de l’autre, l’histoire d’amour, les disparitions mystérieuses. Quand j’ai commencé le scénario, j’ai relié ces cartes postales entre elles. A la différence de P’tit Quinquin où j’écrivais sans savoir si manifestement ce serait drôle, j’avais désormais conscience de ce que je faisais, du pouvoir comique des situations que j’imaginais. La comédie suppose une machinerie, un mécanisme d’efficacité immédiate, elle est moins incantatoire et différée que le drame et donc plus difficile à créer. LE DÉFI DU FILM D’ÉPOQUE

L’histoire se déroule au cours de l’été 1910. Le début du XXe siècle correspond à l’émergence de la bourgeoisie, de l’industrie, du capitalisme et donc de la lutte des classes. Nous sommes dans un récit des origines, un film primitif sur notre époque. En tant que spectateur d’aujourd’hui, nous savons que ce monde va être bouleversé, que la première Guerre mondiale va éclater quatre ans plus tard. Pour la première fois, j’ai dû recréer un paysage qui avait disparu. Les cartes postales d’époque de la Baie de la Slack ont permis ce travail. L’histoire dérapant très vite, je voulais un décor qui incarne cette folie. Je me suis souvenu du Typhonium à Wissant, une maison de style néoégyptien construite à la fin du XIXe siècle, ce que l’on appelait aussi une «folie» dans le Nord Pas-de-Calais. J’ai écrit le scénario avec cette demeure en tête. Les propriétaires étaient réticents à accueillir un tournage, ils ont d’abord refusé avant d’accepter un an plus tard. Nous avons filmé les extérieurs au Typhonium et les intérieurs dans une autre maison toute aussi fantaisiste imaginée par des anglais dans un style Tudor. La composition finale des décors est ainsi proprement imaginaire, non sans être adaptée du réel. LE MÉLANGE ASSUMÉ DES GENRES

Il s’agissait d’embrasser toute la complexité humaine, la duplicité de l’homme capable de tout et son contraire, et donc de faire un film à la fois drôle, touchant, effrayant, poignant et haletant. L’histoire du cinéma c’est l’histoire de la séparation des genres, or j’ai envie de faire rire et pleurer. J’aime énormément la comédie italienne, les grands films de Dino Risi ou Ettore Scola comme Affreux, sales et méchants qui réussit à allier comique et tragique, où le rire naît du pire et acquiert une forme de noblesse. J’ai joué la carte de la dualité en sachant que le rapprochement des Brufort et des Van Peteghem serait forcément explosif. J’ai noué ensuite ces contraires par une intrigue amoureuse que j’ai elle-même complexifiée en y apportant une dimension incongrue. J’ai ajouté une couche supplémentaire avec l’enquête policière qui alimente le récit en suspense et mystère. Pour moi, Ma Loute est néanmoins pensé pour générer du comique. J’avais la conviction que le social ne devait pas résister longtemps au grossissement du grotesque. AU-DELÀ DES CONVENANCES

Le cinéma peut aller au-delà du raisonnable, il rend possible l’interdit. Les Brufort sont anthropophages, ils «bouffent» littéralement du bourgeois, et les Van Peteghem sont incestueux, unis dans des mariages consanguins, des alliances dégénératives. Les deux familles sont monstrueuses, chacune à leur manière. En tant que cinéaste, je pousse ces extrêmes à leur limite. Cela pourrait être horrible, insoutenable, et non c’est drôle, car le comique se nourrit du tragique. Je grossis le trait volontairement jusqu’au grotesque à la recherche de cette fonction cathartique que le cinéma avait et semble avoir un peu perdu quand il en vient au divertissement pur… LE TRIO VAN PETEGHEM

Fabrice Luchini est le premier acteur auquel j’ai pensé pour le rôle d’André Van Peteghem. J’ai très vite voulu le rencontrer et m’assurer qu’il accepterait la transformation physique nécessaire au personnage. Je lui ai expliqué que le cinéma qu’il faisait ne m’intéressait absolument pas. Ce qui m’intéressait, c’était sa qualité d’acteur. Son métier consiste à composer autre chose que ce qu’il est dans la vie, je lui ai donc proposé d’être un autre. Il fallait le grimer et l’altérer physiquement. Je ne voulais pas que le spectateur puisse le reconnaître au premier coup d’œil. Il a changé aussi sa manière de parler, il a forcé son accent. J’ai procédé de la même manière avec Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi. Ce qui m’intéressait, c’était de tous les contrarier et de révéler quelque chose en eux. Ce sont des acrobates. C’était passionnant de leur faire composer des personnages farfelus, et de les voir affronter leurs peurs… Bruno Dumont in Dossier de presse

France / Allemagne, 2016, 2 h 02, scope-coul. Scénario et dialogues Bruno Dumont Photo Guillaume Deffontaines Son Philippe Lecœur Montage Bruno Dumont, Basile Belkhiri Avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche Valeria Bruni Tedeschi Jean-Luc Vincent, Brandon Lavieville Raph, Didier Despres… CANNES 2016 : SÉLECTION OFFICIELLE

DU 13 MAI AU 7 JUIN SORTIE NATIONALE

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L’Ange blessé / Emir Baigazin Il était une fois dans un village au Kazakhstan… Lorsque son père sort de prison, Jaras n’a d’autre choix que de travailler pour nourrir sa famille. Poussin a une très belle voix, il s’entraîne pour passer un concours de chant. Mais les caïds de l’école vont en décider autrement. Crapaud explore les ruines de son village à la recherche de métaux à revendre. Sur son chemin, il fait la rencontre de trois fous qui lui parlent d'un trésor caché. Aslan est un élève promis à de brillantes études. Lorsque sa petite amie tombe enceinte, il doit trouver une solution coûte que coûte. Quatre adolescents qui devront brûler leurs ailes pour se trouver une place dans le monde…

«L’Ange blessé» est le second volet d’une trilogie. Pourquoi l’adolescence en est-elle le sujet central? EMIR BAIGAZIN : L’adolescence n’est pas le sujet de ma trilogie en tant que tel et il n'y a rien

Ranenyy Angel Kazakhstan / France / Allemagne, 2015 1 h 52, couleur, v.o Scénario, montage Emir Baigazin Photo Yves Cape Son Markus Krohn Avec Nurlybek Saktaganov Madiyar Aripbay, Madiyar Nazarov Omar Adilov, Anzara Barlykova… FESTIVAL 2016 : BERLIN

DU 11 AU 24 MAI

d'autobiographique dedans. Elle est simplement le prisme privilégié à travers lequel je peux aborder les dilemmes moraux, les conflits intérieurs des hommes, de la manière la plus claire et la plus sensible possible. L’intériorité d'un jeune de treize ans agit comme un verre grossissant. Chacun des personnages de L’Ange blessé pourrait reprendre à son compte cette phrase tirée de Sa majesté des mouches de William Golding : «Puisque nous savons que personne ne viendra nous chercher et que nous allons devoir vivre ici pour toujours, alors nous ne pouvons plus nous comporter comme des enfants.» L’Ange blessé est un film sur la perte de l’innocence. Quelque chose s’est brisé dans la conscience de ces adolescents; un nouveau système de valeurs apparaît. «L’Ange blessé» est une peinture de Hugo Simberg. Celle-ci a-t-elle eu une influence sur votre travail? E. B. : Lorsque j’ai commencé à écrire le film, je traversais une période difficile, je me sentais très déprimé. Je lisais beaucoup, à peu près tout ce qui me tombait sous la main, et notamment des essais d’esthétique et d’éthique qui tournaient autour de l’image et de l’esprit. J’avais déjà imaginé les quatre histoires de L’Ange blessé pendant le montage de Leçons d’harmonie. Et lorsque, dans un livre sur la peinture, je suis tombé sur des reproductions des œuvres de Hugo Simberg, que je connaissais déjà, je me suis senti moins seul. Le tableau éponyme de Simberg représentait pour moi l’aboutissement, la quintessence de ce que j’essayais de développer avec ces quatre histoires. Pour le dire autrement, chacun de mes personnages pourrait être cet ange que portent les autres enfants dans le tableau. Par ailleurs, j’ai finalement utilisé La Guirlande de vie, la fresque de Simberg qui se trouve dans la cathédrale de Tampere en Finlande. Elle représente treize garçons comme autant d’apôtres qui transportent un arbre de vie. C’est ce que vous pouvez voir à la fin de chaque partie, lorsque le titre du chapitre apparait. in Dossier de presse

SORTIE NATIONALE

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L’Académie des muses José Luis Guerín

L’amphithéâtre d’une université des Lettres. Un professeur de philologie distille des cours de poésie à une assistance étudiante composée principalement de visages féminins. A ce projet pédagogique qui convoque les muses de l’antiquité pour dresser une éthique poétique et amoureuse, les étudiantes se prêtent petit à petit, avec vertige et passion, au jeu d’une académie des muses bel et bien incarnée. Projet utopique? Invraisemblable? Controversé? Se succèdent des jeux de miroirs et de pouvoirs, de séduction et de désirs, où chacun joue son rôle, où le faux s’acoquine avec le vrai, où badinage amoureux et satire se conjuguent avec délice, sous les auspices de Dante, Lancelot et Guenièvre, Orphée et Eurydice. C’est par l’imprévisible dérivation du projet d’abord esquissé qu’agissent les charmes de L’Académie des muses, de l’Espagnol José Luis Guerín (auteur notamment de Dans la ville de Sylvia). Avant d’obliquer sans prévenir vers la fiction, le film se plaît à afficher en ouverture tous les atours de la plate captation d’un cours magistral de philologie administré, à Barcelone, par un auguste professeur à une assistance dont ne saillent que de jeunes et jolis visages féminins. Mais dès la sortie de l’université, l’enseignant rentré chez lui voit la leçon être mise en pièces par son épouse, qui raille les petits arrangements sournois de sa vie et de sa pensée. Les jours suivants, le cours, qui convoque les muses antiques pour dresser une éthique poétique et amoureuse, suscite de vifs échanges entre le professeur et ses ouailles, d’abord dans le cadre de la salle de classe, puis dans l’intimité translucide et tapissée d’ambiguïtés de sa voiture. On interroge ce que l'art peut pour les hommes, ce que les femmes peuvent pour l'art, ce genre de choses. Comme intoxiquées par la parole professorale, les jeunes femmes elles-mêmes se retrouvent entre elles pour débattre de la meilleure façon d’envisager et de vivre leurs amours à cette aune, tandis qu’à leurs conversations captées au travers de la vitre d’un café s’impressionnent joliment des visions de silhouettes de la rue, qui leur reflètent un éventail de possibles. Au gré des entretiens et confidences, par l’opération d’une facétieuse mue de l’exposé tel qu’il s’échafaude sous nos yeux, le discours doctoral infuse tous les rapports alentours. Et en même temps qu’à la contamination rampante des perspectives romantiques, on assiste à celle de la chair même du film, qui de sage documentaire académique vire à la comédie sentimentale très lettrée, entre satire d’une posture intellectuelle teintée d’hypocrisie et conte moqueur aux accents rohmériens délicatement évaporés. Julien Gester, Libération, 11 août 2015

Le Saphir de Saint-Louis

L’Accademia delle Muse Espagne, 2015, 1 h 32, couleur, v.o Scénario, montage, photo José Luis Guerín Son Amanda Villavieja Avec Raffaele Pinto, Emanuela Forgetta Rosa Delor Muns, Mireia Iniesta Patricia Gil, Carolina Llacher Juan Rubiño, Giulia Fedrigo Giovanni Masia, Gavino Fedrigo et les étudiants de la Faculté de philologie de l’Université de Barcelone SOUTIEN ACOR / GNCR / ACID FESTIVALS 2015 : LOCARNO / SÉVILLE TORONTO / RECIFE / BELFORT…

DU 25 AU 31 MAI EN EXCLUSIVITE

/ José Luis Guerín

C’est dans la chapelle des ex-voto marins de la Cathédrale Saint-Louis, à La Rochelle, que l’on peut contempler le tableau qui témoigne de la tragédie que connut Le Saphir, en 1741. Cette goélette négrière, encalminée pendant des jours et des jours dans les eaux intertropicales, transportait deux cent soixante et onze esclaves et trente membres d’équipage. Ce petit tableau est comme la porte secrète d’une cathédrale qui s’ouvre sur la grande Histoire… Le film a été coproduit par le Festival International du Film de La Rochelle et Perspective Films avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes et le service territorial de l’Architecture et du Patrimoine 17, du CNC, de CINE+, de la Région PoitouCharentes et du Département de la Charente-Maritime, de la Ville de La Rochelle et de l’Institut Ramon-Lluli. En collaboration avec le Diocèse de La Rochelle / Saintes, le Centre Intermondes et le lycée Merleau-Ponty de Rochefort.

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Espagne / France, 2015, 35’, couleur Scénario José Luis Guerín Photo Nicolas Contant Son Benoît Perraud Musique Jorge Arriagada Montage Nuria Esquerra Voix off André Wilms projection en première partie de L’ACADÉMIE DES MUSES JEUDI 26 MAI 20H MARDI 31 MAI 20H30


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Kaili Blues / Bi Gan Chen est médecin dans une petite clinique de Kaili, ville brumeuse et humide de la province subtropicale du Guizhou. Il a perdu sa femme lorsqu’il était en prison pour avoir servi dans les triades. Aujourd’hui, il s’occupe de Weiwei, son neveu, qu’il aimerait adopter. Lorsqu’il apprend que son frère a vendu Weiwei, Chen décide de partir à sa recherche. Sur la route, il traverse un village étrange nommé Dangmai, où le temps n’est plus linéaire. Là, il retrouve des fantômes du passé et aperçoit son futur… Il est difficile de savoir si ce monde est le produit de sa mémoire, ou s’il fait simplement partie du rêve de ce monde. […] Il est exceptionnel que se produise un événement tel que la découverte de Kaili Blues, premier long métrage d’un réalisateur de vingt-six ans, Bi Gan. Bi Gan est chinois, mais vient d’une région excentrée, le méridional et tropical Guizhou, et est issu de la minorité ethnique miao: pas exactement le profil type du jeune réalisateur préparé à s’imposer sur la scène internationale des festivals et des écrans art et essai. C’est pourtant ce qu’il est en passe de faire, avec ce film qui ne cesse de rafler, à juste titre, toutes les récompenses dans les festivals où il est invité, depuis Locarno qui l’a révélé en août dernier. Au début de Kaili Blues, on retrouve certains traits communs au cinéma d’auteur chinois, une attention aux gestes et aux atmosphères, une dimension documentaire, le pari sur les puissances fictionnelles de personnages du quotidien, ici deux médecins qui travaillent et s’ennuient dans un dispensaire. Mais déjà des tonalités inédites, un penchant pour l’étrangeté qui rôde dans le banal et tire vers le fantastique, un humour à fleur de réel, la présence de la violence et de la misère, dans un monde où il est encore courant de vendre les enfants. Et surtout ces poèmes qui font irruption, troublent et séduisent. Poète, ce fut une des activités de Bi Gan, depuis l’enfance. Il a aussi été pompiste, et dynamiteur de chantier. Rencontrer ce jeune homme qui semble plus jeune encore, c’est aller à la

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rencontre d’une trajectoire qui est elle aussi un poème. Fils d’un camionneur et d’une coiffeuse, élevé par sa grand-mère dans cette ville de Kaili où commence le film, Bi Gan a grandi dans un milieu où la culture n’avait aucune place. Adolescent, il veut faire de la télévision, parce que «j’aime les animaux et j’espérais pouvoir leur consacrer des reportages». Seul le département média de l’université de Taiyuan, à deux mille kilomètres de là, accepte ce peu prometteur aspirant, qui ne connaît rien au cinéma et ne s’en soucie pas. Un jour, par hasard, il tombe à la médiathèque de la fac sur un extrait de Stalker de Tarkovski. Il déteste ce qu’il voit au point de décider d’écrire un article dans le journal étudiant contre ce film, qu’il regarde alors par tronçons de dix minutes sur YouTube. Arrivé au bout, «j’ai pris conscience que j’avais vu le plus beau film de ma vie». Un professeur s’intéresse à lui, lui découvre un talent inattendu, va voir ses parents pour les convaincre de le laisser suivre sa voie. Voie qui se dirige dès lors vers le cinéma, mais avec des détours: Bi Gan étudie l’architecture, et apprend à faire sauter des pans de montagnes à coup d’explosifs. De tout cela, on perçoit les traces dans Kaili Blues, de même qu’on y entend ses poèmes, que jusque-là personne ne voulait lire. Aujourd’hui, après que son film a remporté les Golden Horse, la plus haute récompense du cinéma chinois (décernée à Taiwan), un grand éditeur souhaite les publier. Sortir de son monde par des voies improbables, c’est bien aussi ce que raconte Kaili Blues. Bientôt l’un des médecins enfourche sa moto et quitte la ville et son quotidien, chargé d’une double mission –retrouver son neveu abandonné par son père, apporter des souvenirs à l’ancien amoureux de sa collègue, désormais à l’article de la mort. La chronique se fait road-movie, exploration de situations inattendues et traitées avec légèreté, souvent avec humour. On songe au voyage hypnotique de Goodbye South, Goodbye de Hou Hsiao-hsien. C’est que ce voyage dans l’espace est surtout une circulation dans le temps, et une navigation dans différents états de réalité, d’imaginaire, de rêve. Jusqu’à l’arrivée dans un village au bord d’une rivière, où commence un plan proprement extraordinaire, sinon unique dans l’histoire du cinéma. Ce n’est pas seulement que ces quarante minutes en font un des plus longs plans jamais tournés pour un film de fiction, c’est surtout que cette sidérante circulation dans le village, ses maisons, ses rues, une fête improvisée, la rencontre de plusieurs protagonistes, digresse, surprend, compose à lui seul un monde d’une étonnante richesse. La fluidité et la complexité de ce qui est alors mis en place témoignent d’une virtuosité, mais surtout d’une sensibilité qui signent sans aucun doute la révélation d’un cinéaste de première grandeur. Bi Gan, qui a recruté des membres de sa famille pour interpréter tous les personnages, avait réussi à trouver quelques yuans pour se faire épauler d’une équipe technique professionnelle –l’argent de la famille et du prof de l’université de Taiyuan y est passé. Cette équipe technique n’a pas résisté aux conditions particulièrement compliquées de tournage, souvent dans des conditions matérielles et climatiques pénibles, notamment pour ce plan séquence hors norme, et a déserté le film avant la fin. «J’ai fini avec mes copains», explique en souriant le jeune réalisateur, qui semble trouver que c’est mieux ainsi. Road movie, aventure familiale et sentimentale où surgissent le documentaire et le fantastique, Kaily Blues ne cesse de surprendre, par ce qui s’y raconte comme par la manière dont cela est conté. En douceur –une douceur qui n’esquive nullement les duretés de la réalité– il se fraie un chemin unique vers une idée du cinéma ambitieuse et émouvante, jusqu’à la très belle et infiniment ouverte séquence finale, qui à nouveau remet en jeu tout ce qu’un récit peut avoir de programmé. Jean-Michel Frodon, slate.fr, 23 mars 2016

Chine, 2015, 1 h 50, couleur, v.o. Scénario Bi Gan Photo Wang Tianxing Son Liang Kai, Lou Kun Musique Lim Qiong Montage Qin Yanan Avec Luo Feiyang, Xie Lixun Yongzhong Chen , Zeng Shuai Zhao Daqing… FESTIVALS 2015 : LOCARNO, MEILLEUR PREMIER FILM

/ NANTES “FESTIVAL DES

TROIS CONTINENTS”, GRAND PRIX / BELFORT “ENTREVUES”

DU 18 AU 31 MAI EN EXCLUSIVITÉ

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Théo & Hugo dans le même bateau Olivier Ducastel / Jacques Martineau

La séance du lundi 30 mai à 20 h 30 sera suivie d’une rencontre avec Olivier Ducastel et Jacques Martineau.

France , 2016, 1 h 37, scope-couleur Scénario Olivier Ducastel, Jacques Martineau Photo Manuel Marmier Son Tristan Pontécaille, Clément Badin Victor Praud Musique Karelle + Kuntur Montage Karelle + Kuntur Avec Geoffrey Couët, François Nambot Mario Fanfani, Bastien Gabriel Miguel Ferreira, Théo Arthur Eric Dehak, Patrick Joseph…  film interdit aux moins de 16 ans FESTIVAL 2016 : BERLIN (PANORAMA)

DU 30 MAI AU 7 JUIN

[…] Un film logiquement interdit aux moins de seize ans, car ne craignant pas d’aborder frontalement, dans une très belle scène d’ouverture, la mise en scène du désir et du plaisir, mais surtout un film libre et bouleversant, quel que soit le spectateur adulte et sa sexualité… Stéphane Goudet in programme cinéma Le Méliès, Montreuil

Le temps de la rencontre amoureuse est probablement l’un des plus beaux qu’il nous soit donné de vivre. Confrontant ce moment coupé du monde à une réalité anxiogène, Ducastel et Martineau en captent l’essence et la restituent avec grâce. Prenant à bras le corps la question de la sexualité au cinéma, replaçant la relation physique au cœur de la narration, comme le fit Alain Guiraudie avec L’Inconnu du lac, les cinéastes font le choix audacieux de démarrer leur film sur une longue séquence de sex-club. Erotique et baignée de rouge, portée par une musique au beat surpuissant, elle met en exergue la rencontre des deux protagonistes dans la représentation non feinte mais sublimée de leur coup de foudre sexuel et amoureux. L’énergie déployée donne de l’élan à un récit qui s’accélère et nous emporte. Avec une foi absolue dans le cinéma, Ducastel et Martineau puisent aux sources du romantisme les ingrédients d’un film profondément contemporain qui n’élude pas la réalité du sida mais la replace dans un contexte de vie. Un film porté par la générosité de deux comédiens sans peur, Geoffrey Couët et François Nambot. Pierre Afeu, persistanceretinienne.over-blog.com, 4 mars 2016 On relie souvent votre œuvre à celle de Jacques Demy, notamment parce que votre premier film, «Jeanne et le Garçon formidable», lui rendait hommage. Ici, on pense plutôt à Agnès Varda, et plus particulièrement à «Cléo de 5 à 7» (1962) –on retrouve l’intrigue en temps réel, l’horizon de la maladie… OLIVIER DUCASTEL: J’ai rencontré Agnès quand j’étais assistant sur Trois places pour le 26 (1988), le dernier film de Jacques Demy. Ensuite, on a eu l’occasion de la recroiser quand on a fait Jeanne et le garçon formidable. Elle aimait beaucoup le scénario, et elle avait demandé à Mathieu Demy [son fils, qui joue le rôle principal du film] si elle pouvait nous faire part de quelques suggestions… Après ça, elle avait choisi de passer sur le tournage le jour où on mettait en boîte une scène de manif d’Act Up. Ça nous avait vachement touchés qu’elle vienne précisément ce jour-là. Pour Théo & Hugo…, une première version du scénario se déroulait le temps d’une nuit ; une autre était très éclatée, sur vingt-neuf jours. En revoyant Cléo…, on s’est rendu compte qu’Agnès avait raison sur l’utilisation du temps réel. propos recueillis par Quentin Grosset, Trois Couleurs, avril 2016

EN EXCLUSIVITE

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S P E C TA C L E S E N M A I / J U I N

On achève bien les anges (Elégies) SPECTACLE DE

THEATRE EQUESTRE

BARTABAS / ZINGARO

Bartabas en piste avec toute la troupe de Zingaro, dix cavaliers, trente-six chevaux, six musiciens pour un nouveau spectacle plein d’images superbes et une pointe d’humour. Avec une musique de fanfare en contrepoint de la voix fauve de Tom Waits. Puissant et fortement émouvant. SOUS CHAPITEAU

du 3 au 22 mai / 15 représentations - ESPLANADE DU PARC DES EXPOSITIONS, LA ROCHELLE

Dom Juan, DE MOLIÈRE / MISE EN SCÈNE JEAN-FRANÇOIS SIVADIER

THEATRE

Jean-François Sivadier réussit le tour de force de faire de Dom Juan et de ses débordements, une farce qui prend à témoin le public. Dans une grande fidélité à la mise en scène, les acteurs s’en donnent à cœur joie, et tout particulièrement Nicolas Bouchaud dont on apprécie une nouvelle fois l’excellence dans le rôle-titre. mercredi 18, vendredi 20 mai 20 h 30 / jeudi 19 mai 19 h 30

Kaash, CHORÉGRAPHIE DE AKRAM KHAN

DOM JUAN

DANSE

Dans une scénographie signée Anish Kapoor, une des œuvres marquantes de ce génial chorégraphe qui allie vélocité et précision dans cette évocation ciselée de l’origine du monde. mardi 24 mai 20 h 30

La fin du monde est pour dimanche DE ET AVEC

THEATRE

LA FIN DU MONDE…

FRANÇOIS MOREL / MISE EN SCÈNE BENJAMIN GUILLARD

C’est le spectacle créé, en 2013, dans le Théâtre Verdière qui revient, après une longue tournée, pour une dernière dans le Grand Théâtre. Personnages savoureux et instants délectables croqués par les mots et le jeu de François Morel. mardi 31 mai, mercredi 1er juin 20 h 30

La grenouille avait raison DE ET AVEC

INCLASSABLE

JAMES THIERRÉE

Une nouvelle création, avec James Thierrée en scène, entouré de cinq autres artistes de haut vol, pour inventer des histoires mystérieuses, virtuoses et ludiques, avec la même patte que La Symphonie du hanneton, Raoul, Au revoir parapluie…mer 8, ven 10 juin 20 h 30 / jeu 9 juin 19 h 30 Réservation des places m u Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics à partir du vendredi 29 avril : LA GRENOUILLE AVAIT RAISON Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u u

LA GRENOUILLE AVAIT RAISON


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M

A

I

DU 27 AVRIL AU 3 MAI

BADEN BADEN de Rachel Lang France/Belgique, 2016, 1h34, couleur LES HABITANTS de Raymond Depardon France, 2016, 1h24, scope-couleur LE FILS DE JOSEPH de Eugène Green France/Belgique, 2016, 1h55, couleur LE BOIS DONT LES RÊVES SONT FAITS de Claire Simon France/Suisse, 2016, 2h26, couleur

2 ME 27/04 JEU 28

VEN 29

1

SAM 30 DI 1er/05

14H 20H45 15H45

19H

18H

DU 4 AU 10 MAI

MER 4

JEU 5

IN JACKSON HEIGHTS de Frederick Wiseman Etats-Unis, 2015, 3h10, couleur, v.o. RED AMNESIA de Wang Xiaoshuai Chine, 2014, 1h45, couleur, v.o. BADEN BADEN de Rachel Lang

14H30*

DU 11 AU 17 MAI

DU 18 AU 24 MAI

MIMI & LISA de Katarína Kerekesová MA LOUTE de Bruno Dumont KAILI BLUES de Bi Gan Chine, 2015, 1h50, couleur, v.o. L’ANGE BLESSÉ de Emir Baigazin LE CARAVAGE de Alain Cavalier DU 25 AU 31 MAI

MIMI & LISA de Katarína Kerekesová KAILI BLUES de Bi Gan L’ACADÉMIE DES MUSES de José Luis Guerín Espagne, 2015, 1h32, couleur, v.o. MA LOUTE de Bruno Dumont

MAR 3

18H

16H30

16H 20H 14H

14H30 18H30 20H30

14H 18H15 16H

14H15 21H 16H

20H30 * 18H

14H 18H 15H45

20H

18H15

15H

20H

VEN 6

SAM 7

DIM 8

LUN 9

MAR 10

15H*

15H*

16H30

18H30

20H30

14H30 20H30 18H30

16H15

15H

14H 18H 20H

14H30 20H30

18H30

16H

14H 20H 18H 16H

17H

LE CARAVAGE de Alain Cavalier France, 2015, 1h10, couleur MIMI & LISA de Katarína Kerekesová Animation, Slovaquie, 2011-2013, 45’, couleur, version française L’ANGE BLESSÉ de Emir Baigazin Kazakhstan /France/Allemagne, 2015, 1h52, couleur, v.o. BADEN BADEN de Rachel Lang RED AMNESIA de Wang Xiaoshuai LE CARAVAGE de Alain Cavalier MA LOUTE de Bruno Dumont France/Allemagne, 2016, 2h02, scope-couleur

LUN 2

6

20H (1)

16H45 20H45 14H

LES HABITANTS de Raymond Depardon

0

MER 11

14H30 17H30 20H30 18H30 15H30

MER 18

14H30 15H30 20H15 18H

JEU 12

VEN 13

SAM 14

DIM 15

LUN 16

MAR 17

14H 18H15 20 H30 16 H15

18H

18H45

16H15

18H30

20H45

14 H 16 H

17 H

14 H30 21 H

20H30

14H30 21H

18H30

14 H30 16H 20H45

14H 18H30

VEN 20

SAM 21

DIM 22

LUN 23

MAR 24

15H 20H 17H30

14H 18H45 21H

JEU 19

14H 18H45 21H

14H 20H45 18H30

16H30

16H30

16H 20H45 18H30

16H45 17H45 14H30

16 H30

20H15

16H30

14H30 MER 25

14H30 15H30 18H 20H

JEU 26

VEN 27

SAM 28

DIM 29

LUN 30

MAR 31

17H 20H (2)

14H 18H30

16H45 18H45

18H

15H

15H 17H30

16H15 20H30

14H30 20H45

14H30 20H

17H

18H15 16H30 20H30 (2) 14H

THÉO & HUGO DANS LE MÊME BATEAU de Olivier Ducastel et 20H30 (3) Jacques Martineau • France, 2016, 1h37, scope-couleur (1) Rencontre publique lundi 2 mai à 20h à l’issue de la projection de Baden Baden, en présence de Rachel Lang et Lazare Gousseau, comédien En collaboration avec le Centre Intermondes (Billetterie à partir du lundi 25 avril)

* (2) (3)

Projections dans le Grand Théâtre Projection du film Le Saphir de Saint-Louis de José Luis Guerín (35’) en première partie de L’Académie des muses, jeudi 26 à 20h et mardi 31 à 20h30 Rencontre publique avec Olivier Ducastel et Jacques Martineau, lundi 30 mai à 20h30 à l’issue de la projection de Théo & Hugo… (Billetterie à partir du lundi 23 mai)

LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


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