31.12 2014 au 03.02 2015

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AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18h / 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 24 juin 2015)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

BON VOYAGE DIMITRI !, 3 films d’animation • France/Russie, 2012-2014, 43’, couleur m à partir de 4 ans m Séances tout public: vendredi 2, samedi 3 janvier 16h15 /mercredi 14 janvier 14h30 samedi 17, dimanche 18 janvier 16h45 m Séances scolaires possibles sur demande LE GARÇON ET LE MONDE de Alé Abreu • Animation, Brésil, 2013, 1h19, couleur, v.o. m à partir de 7 ans m Séances tout public: mercredi 21 janvier 14h30 / lundi 26 janvier 14h EN SORTANT DE L’ECOLE /13 POÈMES DE JACQUES PRÉVERT • Animation, France, 2014, 42’, couleur m à partir de 5-6 ans m Séances tout public: vendredi 30 janvier 17h45 / samedi 31 janvier 16h15 / dimanche 1er février 16h15 m Séances scolaires possibles sur demande POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00

« NEWSLETTER» CINÉMA Chaque mois, présentation des films, horaires… Devenez spectateur privilégié en vous inscrivant sur le site de La Coursive, recevez toutes les informations sur la programmation cinéma de la Salle Bleue. m inscription sur www.la-coursive.com Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Eau argentée de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan


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Fidelio, l’odyssée d’Alice / Lucie Borleteau Egérie du nouveau cinéma grec, Ariane Labed irradie le premier film de Lucie Borleteau, récit de voyage sensuel et rêveur où elle incarne « une jeune femme libre» qui, résume-t-elle joliment, «a fait de son corps une aventure».

Il est bienvenu que, pour son premier long métrage, Lucie Borleteau fasse le choix d’une histoire simple, rejouée depuis que marins et sirènes s’acoquinent : celle de la fidélité et du désir, dont il suffit qu’elle modifie un paramètre pour que s’affolent les boussoles narratives. Le marin volage est une jeune femme d’aujourd’hui. Alice, employée de la marine marchande, qui accepte un remplacement de quelques mois en salle des machines. C’est un fondu au bleu qui la fait rapidement passer de l’autre côté du miroir, c’est-à-dire en mer, sur un bateau qui a l’audace de s’appeler Fidelio, comme le signe d’un sésame vers une autre vie. L’ancrage très contemporain de ce qui pourrait donner l’impression d’une relecture mythologique permet à Lucie Borleteau de dresser un portrait de femme insaisissable, qui s’intègre à la compagnie des hommes autant qu’elle lui résiste. Alice est une héroïne dotée de multiples pouvoirs, celui de charmer mais également de gagner la sympathie, de bien travailler, de se défendre. L’affirmation de cette puissance est d’autant mieux mise en scène que le jeu d’Ariane Labed ne donne pas dans la surenchère de mystère… Alice n’est pas déguisée en marin, c’est son métier. Avec son port fier tendu vers l’horizon, l’héroïne persiste à chaque traversée à affirmer son désir, à prendre le risque de l’égoïsme et de l’exclusion. Car la quête sensualiste d’Alice ondoie dans toutes les directions et, jusqu’au tout dernier plan du film, ne semble pas pouvoir être entravée, ni par le remords personnel, ni par la pression du groupe. Aussi de cette nuit de Noël passée en compagnie d’un jeune machiniste, alors même que sa liaison avec le capitaine (Melvil Poupaud, parfait en premier amour figé dans le souvenir) a été découverte et jugée par tous. L’attitude compréhensive de son homme de terre (Anders Danielsen Lie, découvert dans Oslo, 31 août) participe de cette même détermination du film à ne pas brider l’héroïne. Ce personnage doux d’amoureux éconduit évoque le fiancé délaissé d’Elle et Lui de Leo McCarey qui comprend la passion de Terry et la regarde se consumer sans intervenir, laissant l’héroïne affronter seule son destin de femme libre… Laura Tuillier Cahiers du cinéma n°706, décembre 2014

France, 2014, 1 h 37, scope-couleur Scénario Lucie Borleteau, Clara Bourreau Photo Simon Beaufils Son Marie-Clotilde Chéry, Edouard Morin… Musique Thomas de Pourquery Montage Guy Lecorne Avec Ariane Labed, Melvil Poupaud Anders Danielsen Lie, Pascal Tagnati Corneliu Dragomirescu… SOUTIEN GNCR LOCARNO 2014 : PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE

DU 31 DEC AU 6 JANVIER SORTIE NATIONALE

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Mon amie Victoria / Jean-Paul Civeyrac Victoria, fillette noire de milieu modeste, n’a jamais oublié la nuit passée dans une famille bourgeoise, à Paris, chez le petit Thomas. Des années plus tard, tous deux se revoient et Marie naît d’une brève histoire d’amour. Mais Victoria attend sept ans avant de révéler l’existence de l’enfant. Sous le charme de la petite fille, la famille lui propose alors de l’accueillir régulièrement…

Comment vous est venue l’idée de ce film? JEAN-PAUL CIVEYRAC : C’est Philippe Martin, le producteur, qui m’a suggéré de lire Victoria et les

Staveney de Doris Lessing. J’ai trouvé le sujet très fort, et le récit étonnant dans sa façon virtuose – mais sans en avoir l’air– de faire miroiter beaucoup d’idées, d’actions, de contradictions au sein de situations pourtant simples. Ce qui m’a plu aussi, c’était de contredire mon film précédent, (Des filles en noir) entièrement concentré sur deux jeunes filles plongées dans une atmosphère violente et funèbre. Mon amie Victoria, lui, pouvait être plus doux, plus délicat, avec un charme romanesque, et son sujet permettait de déployer une vue plus large sur la société, de créer des personnages de différentes classes sociales, etc.

France, 2014, 1 h 35, scope-couleur Scénario Jean-Paul Civeyrac d’après Victoria et les Staveney de Doris Lessing Photo David Chambille Son François Méreu, Stéphane Thiébaut Montage Louise Narboni Avec Guslagie Malanda, Nadia Moussa Catherine Mouchet, Pascal Greggory Alexis Loret, Pierre Andrau… DU 31 DEC AU 13 JANVIER

Ce qui est intéressant dans le romanesque du film, c’est que Victoria ne semble pas prise dans les conflits du monde… C’est comme si, volontairement ou non, elle ne se laissait pas pénétrer par l’extérieur. J.-P. C. : Oui. D’ailleurs, elle se sent tellement perdante que son seul combat sera de vouloir offrir à sa fille Marie la possibilité d’une meilleure existence que la sienne – en espérant que la société l’accueillera mieux en son sein, et qu’elle sera aussi mieux armée pour y faire face. Entreprise douloureuse car Victoria sait très bien que sa réussite pourrait creuser un fossé entre sa fille et elle… […] Ce qui m’intéressait dans ce récit, c’était de pouvoir traiter le cas d’une femme née en France, parlant sans accent, apparemment «intégrée», et malgré cela, perçue, et se percevant parfois ellemême – même si elle ne se le formule pas ainsi–, comme une étrangère dans son propre pays. Imposture d’une société supposée tolérante : d’emblée, Victoria ne peut pas s’intégrer… J.-P. C. : Qu’elle soit de tradition chrétienne montre que le problème n’est pas la religion – comme

certains cherchent à nous le faire croire tous les jours–, mais bel et bien la couleur de la peau, le fait que Victoria soit noire. Depuis que j’ai eu le projet de ce film, de nombreux événements au retentissement médiatique – à commencer par les attaques contre Christiane Taubira– sont venus me confirmer que j’avais eu raison de le tourner. Ne pas être blanc en France semble toujours rester un problème. Cependant, je n’ai pas cherché à faire un film «coup de poing», à mettre violemment le spectateur face à un drame, mais plutôt à l’inviter, par le biais d’un récit que j’espère émouvant, à avoir une compréhension intime de ce qui se joue entre les personnages. Le film n’est évidemment pas neutre, il a un point de vue, mais il n’oblige le spectateur à rien. Il entend décrire une situation où chacun joue sa partie avec plus ou moins de conscience, de distance, et de liberté. Dialogue entre Jean Douchet et Jean-Paul Civeyrac in Dossier de presse

SORTIE NATIONALE

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Pasolini / Abel Ferrara Ce qu’Abel Ferrara fait des derniers jours de Pier Paolo Pasolini, mort assassiné sur une plage d’Ostie un rude soir de novembre 1975, déroute, intrigue, surprend, fascine puis finit par faire surgir une émotion intense… Télérama

[…] Willem Dafoe, dans le rôle de Pasolini, se montre admirable de sobriété, de retenue, d’intelligence du personnage et de l’artiste. Mais le plus beau, et aussi le plus émouvant du film, se situe ailleurs: dans la tentative de nous montrer ce qu’il y a, au moment de mourir, dans le cerveau de Pasolini. Et qui restera inachevé. Le film commence par la retranscription fidèle de la dernière interview accordée par Pasolini à un journaliste français, où il s’explique sur le scandale qu’il provoque, qui choque les autres en même temps qu’il leur procure du plaisir. Mais très vite Abel Ferrara va nous entraîner dans l’imaginaire de l’intellectuel, d’abord dans le livre qu’il est en train d’écrire, Pétrole, charge contre le commerce international de cette source d’énergie, mais aussi tentative de renouveler le roman, en mélangeant poésie, style journalistique, autobiographie et regard dédoublé sur le narrateur et l’écrivain. Cette expérience unique, schizophrénique et critique –écrire à la fois une autofiction et dresser le portrait de son auteur–, Ferrara la met littéralement en images. Cela pourrait être ridicule, et ça ne l’est pas du tout, parce qu’on sent immédiatement qu’il s’agit d’un hommage, d’un exercice d’admiration, d’une humble et aimante façon, pour Ferrara, de prolonger le travail de Pasolini, de le continuer, de lui donner une existence iconographique. Il faut sans doute un certain courage artistique, aussi, pour adapter quelques scènes du dernier scénario écrit par Pasolini et faire jouer l’un des rôles principaux par le vrai Ninetto Davoli. C’est là où Ferrara frappe le plus fort: au cœur. Pasolini, dans un de ses textes les plus célèbres, les plus désespérés aussi, constatait la disparition des lucioles, comme métaphores des «lumières» qui peuvent nous guider dans l’obscurité immense de l’inculture et de la barbarie. Dans Survivance des lucioles, en 2009, le philosophe Georges Didi-Huberman clamait au contraire la permanence de petites zones esthétiques permettant de croire en la possibilité d’un monde meilleur où l’argent-roi, la bêtise tranquille du capitalisme exacerbé –mais aussi le discours bêtement militant–, ne règneraient pas sans partage. Le film de Ferrara, d’une certaine manière, consciente ou non, redonne vie aux ultimes travaux de Pasolini et les projette dans l’avenir, où il peut toujours «se passer quelque chose»… «Pasolini’s not dead». Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, 17 déc. 2014

Fr./ Italie / Belgique, 2014, 1 h 24, coul., v.o. Scénario Maurizio Braucci d’après une idée de Abel Ferrara et Nicola Tranquillino Photo Stefano Fauvene Son Julien Momenceau, Sylvia Moraes… Montage Fabio Nunziata Avec Willem Dafoe, Ninetto Davoli Riccardo Scamarcio, Valerio Mastandrea Adriana Asti, Maria de Medeiros… VENISE 2014 : COMPÉTITION OFFICIELLE

 Film interdit aux moins de 12 ans DU 31 DEC AU 6 JANVIER DU 28 JANVIER AU 2 FEVRIER SORTIE NATIONALE

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Queen and Country / John Boorman 1952, Londres, Bill Rohan, dix-huit ans et amoureux fou de cinéma, quitte sa famille excentrique pour accomplir ses classes dans un camp militaire. Pas exactement une partie de plaisir puisque de nombreux conscrits sont envoyés en Corée pour mener une guerre qui ne les concerne en rien. Dans sa caserne, Bill rencontre Percy, un garçon imprévisible avec lequel il multiplie les mauvais coups dans l’institution militaire et drague les filles lors de ses permissions. Vingt-sept ans après «Hope and Glory», inspiré de ses souvenirs d’enfance durant la Seconde Guerre mondiale, John Boorman, quatre-vingt-un ans poursuit son voyage autobiographique et signe une comédie acide qui bannit de son vocabulaire la mièvrerie et la complaisance… Une œuvre qui, derrière sa cocasserie et son refus de l’esprit de sérieux, dessine un subtil autoportrait du cinéaste en jeune homme. Un délice. Olivier de Bruyn Positif, juillet-août 2014

NOTE D’INTENTION Grande-Bretagne / Irlande / France, 2014, 1 h 55, couleur, v.o. Scénario John Boorman Photo Seamus Deasy Musique Stephen McKeon Montage Ron Davis Avec Callum Turner, Caleb Landry Jones Pat Shortt, David Thewlis Richard E. Grant, Tamsin Egerton… CANNES 2014: QUINZAINE DES RÉALISATEURS

DU 7 AU 20 JANVIER

Hope and Glory était inspiré de mon enfance à l’époque du Blitz et, à l’opposé, lors des jours idylliques passés au bord de la Tamise après avoir fui avec ma mère lorsque notre maison a été détruite. Queen and Country se déroule neuf ans après, en 1952, lorsque j’ai été appelé deux ans sous les drapeaux comme tous les autres jeunes garçons de dix-huit ans en Grande-Bretagne. La plupart des personnages du film sont inspirés de ma propre famille et des personnes que j’ai pu rencontrer à cette époque. Tous les événements du film se sont déroulés de manière quasiment identique. J’avais pour mission de faire cours aux soldats enrôlés pour la Guerre de Corée. Quand j’ai étudié le conflit, j’ai été choqué de découvrir les absurdités qui avaient entraîné cette guerre. Le Général MacArthur était au commandement et voulait lâcher une bombe atomique sur les Chinois. Mais le Président Truman l’a évincé juste à temps. L’un des appelés qui assistait au cours n’était autre que le fils du leader du parti travailliste. Le jeune homme a refusé de partir en Corée car je leur avais dit que c’était une guerre immorale. J’ai alors été arrêté pour avoir «incité un soldat à se détourner de son devoir»… […] Comme ce fut le cas pour Hope and Glory, mes souvenirs se sont effacés devant les scènes une fois le film réalisé. David Hayman, qui joue mon père dans le film, ressemble maintenant bien plus à mon père que mon véritable père! Vanessa Kirby, ma sœur dans le film, lui ressemble tellement que j’avais parfois l’impression de faire un voyage dans le passé lorsqu’elle jouait ses scènes. La relation entre souvenirs et imagination est un territoire mystérieux. Comme Ingmar Bergman le disait, il n’essayait pas de rendre les choses réelles mais vivantes. John Boorman in Dossier de presse

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La Rançon de la gloire / Xavier Beauvois La « rançon », c’est celle qu’Eddy et Osman, pauvres parmi les pauvres, marginaux parmi les marginaux, demandent à la famille de Charlie Chaplin quelques jours après la mort de celuici, en 1977, contre la restitution de son cercueil, qu’ils viennent de dérober. Inspirée d’un fait divers, cette histoire donne à l’auteur de «Des hommes et des dieux» l’occasion de réaliser sa première comédie… et de livrer, ce faisant, une émouvante déclaration d’amour à son art… Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem, imposent avec la force de l’évidence un nouveau grand tandem, le dingo et le roc consciencieux… Commence alors l'épopée désopilante de ces deux bras cassés. Beauvois la met en scène en conjuguant une formidable attention au travail (un cercueil, ça ne se déterre pas en trois coups de pelle!) avec une dimension onirique qu’il fabrique en ravivant la mémoire des films de Chaplin –un jeu avec les antennes d'une télévision lors d’un repas de Noël rappelle la danse des petits pains de «La Ruée vers l’or», la musique des «Lumières de la ville» dialogue avec la partition de Michel Legrand…– et d’autres enchanteurs comme Fellini, Demy ou Coppola… Isabelle Regnier, Le Monde, 28 août 2014

Quelle a été la première étape de travail, une fois décidé de tirer un film de cet incroyable fait divers? XAVIER BEAUVOIS: Il a d’abord fallu creuser davantage. Je voulais tout savoir. J’ai appelé mon ami

Jean-Eric Troubat, qui travaille dans la police et avait participé à l’écriture du Petit Lieutenant (2005). J’ai pu grâce à lui prendre contact avec la police suisse. Elle ne pouvait pas nous aider, m’a-t-on répondu, sans l’accord de la famille Chaplin. Je me suis donc tourné vers elle, par l’intermédiaire d’une fondation. La réponse a tout de suite été positive, sans conditions… J’ai eu plein accès aux archives. J’ai pu lire la correspondance entre les ravisseurs et Oona O’Neill, la dernière épouse du cinéaste, et même voir l’endroit où il a été réenterré. Au bout du compte, qu’est-ce que «La Rançon de la gloire» garde du fait divers? X. B. : Au moment d’attaquer l’écriture, je n’ai travaillé qu’à partir de mes souvenirs. Il vient toujours un moment où il faut oublier tout ce qu’on sait. Ce sont donc finalement moins des faits que des lieux ou des détails qui ont trouvé place dans le film. Le tribunal par exemple : celui que vous voyez est celui dans lequel le duo a été jugé. J’ai également gardé certains extraits de la plaidoirie, la longue citation d’Hamlet par le procureur, l’emploi étonnant –et juste! – du mot « charlot»… Surtout, j’ai tourné dans le vrai manoir de Chaplin. C’était magique… Chaplin s’y est installé au milieu des années 1950 et y a vécu jusqu’à sa mort. Tout est encore tel quel: la bibliothèque, le piano, la chambre… Le cimetière du film est également celui où Chaplin est enterré? X. B. : Oui. Nous avons tourné à douze mètres de sa tombe ! J’avais parfois l’impression d’être observé, j’étais tenté de me retourner… Le tombeau est simple. Il y est juste inscrit «Charlie Chaplin». Sans même «Sir». Son manoir aussi, tout en étant immense, n’a rien d’ostentatoire. in Dossier de presse

France, 2014, 1 h 54, couleur Scénario, adaptation et dialogues Xavier Beauvois, Etienne Comar Photo Caroline Champetier Son Jean-Jacques Ferran, Eric Bonnard… Musique Michel Legrand Montage Marie-Julie Maille Avec Benoît Poelvoorde, Roschdy Zem Séli Gmach, Chiara Mastroianni Nadine Labaki, Peter Coyote… SOUTIEN AFCAE VENISE 2014: COMPÉTITION OFFICIELLE

DU 7 AU 20 JANVIER SORTIE NATIONALE

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Festival Télérama/AFCAE

21 au 27 janvier

En collaboration avec l’Association Française des cinémas d’Art et d’Essai, l’occasion de voir ou revoir une sélection de films marquants de l’année 2014 –choisis par la rédaction de Télérama. Le tarif est de 3,50 euros la place. Sur présentation du pass à découper dans les numéros de Télérama des 14 et 21 janvier –complété du nom et de l’adresse du porteur– sera remise une carte valable pour deux personnes durant toute la manifestation (sinon tarifs habituels).

Le Garçon et le Monde / Alê Abreu

Animation, Brésil, 2013, 1 h 19, couleur, v.o. Scénario, animatique et montage A. Abreu • pour tous et à partir de 7 ans • MER 21 à 14H30 LUN 26 à 14H

Le cinéma d’animation, nous réserve parfois de divines surprises… Isao Takahata l’a prouvé récemment en retournant au dessin pur avec Le Conte de la princesse Kaguya, Benjamin Renner avec les aquarelles de Ernest et Célestine… Avec son blanc immaculé, le premier plan du Garçon et le Monde fait table rase des techniques les plus récentes. D’abord à peine visible, un point coloré grossit dans l’écran, forme des cercles concentriques qui évoluent en un tourbillon d’images géométriques multicolores d’où sort (sur fond blanc à nouveau) le petit héros du film. Une tête toute ronde et des yeux immenses dont on va suivre les découvertes pendant plus d’une heure. Jamais on n’entendra sa voix (il n’a pas de bouche), il n’y aura d’ailleurs quasiment pas de dialogues (deux ou trois phrases dans un portugais prononcé à l’envers). Qu’importe: ce sont les images qui vont parler. Des images pour lesquelles l’auteur sort l’attirail tout simple des dessins d’enfants d’autrefois: crayons de couleur, feutres, pastels, photos de journaux découpées… Dans le décor stylisé d’une campagne déserte, le garçon voit son père embarquer dans un train surgi de nulle part… L’enfant se lance alors dans la quête éperdue de ce père disparu. A pied, en train, en bus et, comme l’annonce le titre, il découvre le monde. Un monde qui ne ressemble en rien au rêve où on l’a vu, dans le prologue, flottant sur un petit nuage, imaginant une planète idyllique, avec arbres en fleurs, rivières limpides et poissons sautillants. C’est peu dire qu’il va tomber de haut… Bernard Génin, Positif, octobre 2014

Ida / Paweł Pawlikowski

Pologne, 2013, 1 h 19, noir et blanc, v.o. Scénario Paweł Pawlikowski Rebecca Lenkiewicz Avec Agata Kulesza, Jerzy Trela Agata Trzebuchowska, Dawid Ogrodnik… MER 21 à 16H15 JEU 22 à 19H DIM 25 à 14H30 LUN 26 à 20H45

Dans la Pologne communiste du début des années 1960, une orpheline de 18 ans, qui a été élevée dans un couvent catholique, veut savoir d’où elle vient avant de prononcer ses vœux et de se retirer du monde pour toujours. De sa famille, il ne reste qu’une tante célibataire, Wanda. Cette juge stalinienne, qui noie dans l’alcool, à parts égales, ses regrets et ses remords, apprend à sa nièce que ses parents étaient juifs et l’aide à retrouver leurs ossements, dans la forêt où ils furent assassinés par un fermier, sous l’occupation nazie. Le périple, en voiture, dans une campagne glaciale, brumeuse et miséreuse, de ces deux femmes, que tout oppose et rassemble à la fois, donne un saisissant résumé de l’histoire complexe de la Pologne, tiraillée alors entre la croix et la faucille, le mysticisme et le matérialisme. C’est la première fois que le cinéaste Paweł Pawlikowski, aujourd’hui citoyen britannique, revenait tourner dans son pays natal. Il n’était pas seul. La grâce l’accompagnait. Dans un noir et un blanc qui sont les couleurs de ses souvenirs, et un format carré qui encadre les visages comme des tableaux, rythmé par le saxo de Coltrane et la transcription par Busoni d’un choral de Bach, porté par une jeune actrice d’autant plus bouleversante qu’elle n’est pas actrice (Agata Trzebuchowska), Ida est un film épuré d’une beauté à couper le souffle. Même les horreurs qu’il déterre n’arrivent pas à l’enlaidir. Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 11 février 2014 8


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Festival Télérama/AFCAE

21 au 27 janvier

Au bord du monde / Claus Drexel Claus Drexel nous emmène ailleurs. C’est-à-dire au centre de Paris. Un Paris de carte postale, voire d’apparat, baigné d’or nocturne. Mais un Paris désert, comme vidé de ses habitants, de toute vie, dans le secret de la nuit. C’est dans ce Paris sublimé mais totalement exsangue que la beauté confine soudainement à l’obscénité. Peu à peu, derrière ce hiératisme mortifère, apparaissent comme rescapés d’une civilisation déchue, des amas frémissants, des blocs de carton, des haillons. Une vie est là, fragile, précaire, qui va sûrement être balayée au prochain orage. Des clochards nous parlent. De plain-pied, la caméra les filme, leur fait épouser le décor. Remisés au bord du monde, le cinéaste les ramène au centre du plan. Ces êtres humains se confient au cinéaste, lui disent leurs subsistances, leurs peines, leurs espoirs. La parole est là, puissante, folle, mais toujours sophistiquée, elle prend sa place dans le décor. Nous sommes face à eux, avec eux, pour un moment, au cœur de leur nuit. Le film nous emmène, à la façon de la science-fiction, au bord du monde, tout près du gouffre, jusqu’au vertige. Vertige de l’altérité, mais également vertige de la proximité, tout se situe ici et maintenant. Dans le collage qu’ose la mise en scène, entre le trivial et le sublime, entre l’indigence et la beauté séculaire, comment nous situer ? C’est la question que pose ce film. En osant le plus beau, le plus tapageur écrin de beauté pour ces êtres abandonnés, la caméra se pose quelque part entre une quête d’anoblissement et l’ironie dramatique la plus déplacée. Dans ce film, il règne une atmosphère de fin du monde. La carte postale est gâchée. Un film commence. Aurélia Georges et Fabianny Deschamps, cinéastes, ACID

France, 2013, 1 h 38, scope-couleur Scénario, réalisation Claus Drexel MER 21 à 18H JEU 22 à 14H DIM 25 à 20H30 LUN 26 à 15H45

Dans la cour / Pierre Salvadori Il faut savoir tendre l’oreille au cinéma. Etre attentif à ce qui se dit, se murmure ou… ne se dit pas. Notamment quand on regarde un long métrage de Pierre Salvadori, auteur sensible aux voix, aux mots, aux vibrations. De fait, et cela n’est pas un hasard, Dans la cour, son huitième film, résonne longtemps en nous. Sans doute parce qu’on y entend une inflexion plus grave qu’à l’accoutumée. Sur les murs de sa cour d’immeuble, celle-là même, faussement banale, qui donne son titre au film, se répercutent en effet nombre de failles, d’inquiétudes et de déglingues contemporaines. Et, sans doute encore, parce que le réalisateur orfèvre de Les Apprentis, Comme elle respire ou Après vous a su faire appel à des interprètes d’exception (Catherine Deneuve et Gustave Kervern en tête) pour enchanter sa partition douce-amère. A la fois inattendus et évidents, les deux comédiens exhalent à merveille la polyphonie, en apparence modeste mais savante au fond, des dialogues et des situations. Chacun dans leur registre: l’une rapide, nerveuse, futée (Catherine); l’autre tranquille, en basse continue quoique détachée (Gustave). Aussi dissonants que justes: en harmonie, en somme, avec les modulations de ce film paradoxal. Qui nous parle de dépression avec vitalité. Et nous perturbe sans jamais rien imposer. Une belle leçon de ténèbres se joue sous nos yeux, avec eux, dans cette cour qui paraît éteinte; d’autant plus éblouissante que ses parois réverbèrent, çà et là, quelques contrepoints hilarants. Il suffit de tendre l’oreille, vraiment! Ariane Allard, Positif n°639, mai 2014 9

France, 2014, 1 h 37, couleur Scénario P. Salvadori, David Léotard Avec Catherine Deneuve Gustave Kervern Féodor Atkine… MER 21 à 20H15 VEN 23 à 16H15 SAM 24 à 18H15 DIM 25 à 16H15


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Festival Télérama/AFCAE

21 au 27 janvier

Saint Laurent / Bertrand Bonello

France, 2014, 2 h 30, couleur Scénario Bertrand Bonello Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier Louis Garrel, Léa Seydoux, Amira Casar Aymeline Valade, Helmut Berger… JEU 22 à 16H VEN 23 à 18H15 SAM 24 à 20H30 DIM 25 à 11H

Les grandes dates qui scandent, pas dans l’ordre, le surgissement de moments décisifs, inscrivent le cadre temporel, de 1967 à 1977, avec une brève incursion à la fin des années 80, une encore plus brève au début des années 60. Saint Laurent n’est pas une biographie filmée, c’est l’histoire d’une époque bien particulière racontée sous un angle bien particulier. Et c’est la mise en jeu infiniment précise et riche de suggestions autour d’une idée. Dès la première séquence, située dans l’atelier de haute couture et où se combinent travail collectif, exigence extrême, hiérarchie rigide, rapport très concret à des matières et à des gestes, et tension vers une idée sinon un idéal, il vient naturellement à l’esprit qu’on assiste aussi à un film sur le cinéma, un film où un cinéaste met en scène, de manière détournée, la manière dont on fait un film. C’est le cas en effet, mais pas seulement: accompagnant les embardées autodestructrices, les vertiges hédonistes et les lubies exhibitionnistes de son héros, sans oublier aussi de prendre en compte les stratégies capitalistiques et commerciales menées d’une main de fer par Pierre Bergé créant les conditions matérielles de l’essor foudroyant du style Yves Saint Laurent, de la marque Yves Saint Laurent, finalement de la star Yves Saint Laurent, le film s’approche comme rarement du mystère même de la création artistique. Ce mystère n’élimine nullement la mythologique romantique de l’artiste démiurge torturé par ses pulsions créatrices, approche qui n’est trompeuse que si elle prétend résumer et définir des situations autrement complexes… Jean-Michel Frodon, slate.fr, 30 sept. 2014

Une nouvelle amie / François Ozon

France, 2014, 1 h 47, couleur Scénario François Ozon d’après l’œuvre de Ruth Rendell Avec Romain Duris, Anaïs Demoustier Raphaël Personnaz, Isild Le Besco… JEU 22 à 20H45 VEN 23 à 14H DIM 25 à 18H15 MAR 27 à 17H

[…] Maquiller un plan comme on maquille un visage (ou un crime). Les tenues d’emprunts de cette Nouvelle amie appartiennent à plusieurs vestiaires. L’essentiel provient du cinéma classique américain, des années 40 et 50, référence majeure du film. D’abord, parce qu’une des héroïnes du film s’appelle Laura, qu’il existe d’elle un portrait peint, et qu’elle disparaît. Et si comme la Laura de Preminger (1944), elle aussi revient, c’est d’une façon toute particulière. Une femme qui disparaît, puis qui revient dans la peau d’une autre, c’est encore la matrice Vertigo (Hitchcock,1958), avec cette fois une déclinaison transgenre. C’est le mari survivant qui prend la place de l’épouse morte en portant ses fringues, une perruque blonde, glissant de la place du père à celle de la mère de leur nourrisson. Dans cet imaginaire hitchcockien à l’érotisme morbide, c’est une jeune femme qui tient la place de Scottie. Puisque c’est aussi son désir à elle que libère la transformation de Romain Duris. L’identité sexuelle mute; le désir sexuel mute… On pourrait citer Cukor mais il y a aussi bien sûr du Almodovar dans ce grand tourniquet désirant. Et aussi du Xavier Dolan, à la fois dans le sujet (Laurence Anyways) et le décor (tournage au Québec). Mais au débordement farcesque du premier, à l’emphase lyrique du second, Ozon oppose son style à lui, sa rationalité propre, son sens de l’organisation narrative proche du jardin à la française. C’est un des paradoxes troublants de son cinéma: l’ambiguité le fascine comme sujet mais le rebute comme forme… Au bout du compte, le film ne cède pas sur la radicalité de son énoncé: tous les rôles (genrés, sexuels), toutes les places sont échangeables dans cette construction sociale figée qu’est la famille. Et si l’écriture du film peut paraître appuyée, c’est parce qu’elle appuie fort sur des zones sensibles. Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, septembre 2014 10


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Festival Télérama/AFCAE

21 au 27 janvier

Winter Sleep / Nuri Bilge Ceylan Comme d’autres films de Nuri Bilge Ceylan, Winter Sleep est traversé par d’explicites références littéraires, ici le drame shakespearien sur fond de déchirements multiples et variés (…), aussi, encore et toujours pour le cinéaste turc, Tchekhov et Dostoïevski. Les murs du cabinet de travail d’Aydin regorgent également de signes littéraires et théâtraux. Mais, justement, qui est Aydin? Lui-même ne semble pas le savoir ; il est notre énigme autant que la sienne. […] Le film est ce trajet du personnage à la fois en lui-même (…) et vers lui-même, rendu à la manière d’une enquête pleine d’opacité pour le spectateur à qui il appartient de dessiner peu à peu les contours de cet être. Winter Sleep se développe sous le signe du conte peuplé de figures –Aydin étant la seule à n’être pas figée dans un archétype. Ainsi on compte la femme, l’ami, l’ennemi, l’enfant, le religieux, le factotum, l’instituteur, la sœur… Chacun gravite autour de lui et dévoile patiemment une partie de ce personnage insaisissable, éclaté, que la fin réunit en quelqu’un. Le film avance par de longues sessions de dialogues de quinze-vingt minutes, des disputes dans un sens presque médiéval: la «disputatio», joute orale explorant une ou des questions morales – le tort, le remords, le pardon, le regret, la vérité, le mensonge. Le jugement et l’humiliation circulent entre les personnages qui tombent sous les coups (essentiellement de la parole), se relèvent, reprennent le bras de fer, retournent l’argument. Aydin et chacun semblent lutter contre cette phrase que l’on entend: «C’est pas une vie que l’on a, c’est une mauvaise pièce.» Quant à Ceylan, il propose ici un théâtre de la cruauté habile et prenant, sachant faire émerger l’émotion tout en étant touché par une étrange drôlerie. Arnaud Hée, Critikat, mai 2014

Turquie / France / Allemagne, 2014, 3 h 16 scope-couleur, v.o. Scénario Ebru Ceylan, Nuri Bilge Ceylan Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen Demet Akbaˇg, Ayberk Pekcan… VEN 23 à 10H SAM 24 à 14H30 MAR 27 à 19H30

Léviathan / Andreï Zviaguintsev Léviathan, nouvelle claque formelle du Russe Andreï Zviaguintsev est un film monstrueux dans tous les sens du terme. Une œuvre opaque, hyper ambitieuse, qui semble incarner à tous les plans la définition du film russe. Un film branché sur de l’universel et sur les meilleurs passages de la Bible, qui invente des icones d’images stupéfiantes. Remettons un peu d’ordre: quatrième film de l’abonné cannois Zviaguintsev (après Le Retour, Elena…), Léviathan ressemble à un film noir qui partirait dans tous les sens, emprunterait des fausses pistes pour mieux composer son tissu narratif d’une prétention colossale (le titre fait autant référence à la Bible qu’à Hobbes pour son analyse du corps social). Ce monstre plastique se déploie à partir de quatre pôles. Il y a d’abord Dimitri, mystérieux avocat venu en Sibérie pour aider son vieux pote de l’armée Kolia parti en guerre contre un maire corrompu qui cherche à l’exproprier. Kolia est marié avec Lilya. Quand le maire, archétype du pouvoir corrompu de la Russie contemporaine (violence, fric, alcool…) décide de s’occuper des rebelles et qu’un pique-nique tourne mal, la vie de Kolia part en vrille. Le film suit donc le parcours de ces personnages pour composer une parabole biblique et une étude de mœurs. Mais Léviathan est aussi une comédie très «dark» qui brocarde les quatre piliers de la Russie moderne: le semblant de démocratie, la corruption, la religion et la vodka. L’infusion politique où s’entremêlent un rapport maladif à l’Etat, le pharisianisme orthodoxe et une violence symbolique ancestrale est dénoncée dans une mise en scène d’un tarkovskisme dément (les plans lunaires et cosmogoniques) où il ne faudrait surtout pas voir de la pesanteur, mais une grâce qui gagne progressivement en intensité, en noirceur et en complexité. Comme un monstre de cinéma. Gaël Golhen, Première, mai 2014 11

Russie, 2014, 2 h21, scope-couleur, v.o. Scénario Oleg Neguine, A. Zviaguintsev Avec Alexeï Serebriakov, Elena Liadova Vladimir Vdovitchenkov… VEN 23 à 21H SAM 24 à 11H LUN 26 à 18H MAR 27 à 14H


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Eau argentée Ossama Mohammed / Wiam Simav Bedirxan

France/Syrie, 2014, 1 h 43, couleur, v.o. Scénario Ossama Mohammed Photo Wiam Simav Bedirxan, 1001 Syriens Ossama Mohammed Son Raphaël Girardot Musique originale et interprétation Noma Omran Montage Maïsoun Assad SOUTIEN GNCR FESTIVAL 2014, CANNES : SÉLECTION OFFICIELLE - SÉANCE SPÉCIALE / LA ROCHELLE

 Film interdit aux moins de 16 ans DU 29 JANVIER AU 2 FEVRIER

Ce film est à la fois une caresse et un violent coup de latte au plexus. Il réunit le pire et le meilleur de l’humanité. Présenté à Cannes, diffusé par Arte en septembre, coréalisé par Ossama Mohammed (cinéaste syrien exilé à Paris), Wiam Simav Bedirxan (cinéaste kurde habitant Homs) et mille et un youtubeurs syriens (vivant, souffrant et crevant en Syrie), Eau argentée sidère par la brutalité de son matériau documentaire et la puissance inspirée de sa mise en forme. Côté horreur, c’est une plongée dans l’enfer syrien par le biais de «snuff iPhone movies» documentant la situation de l’intérieur, guirlande de témoignages d’urgence à la limite du soutenable… Tel est le résultat monstrueux de la politique de Bachar el-Assad et de la préemption de la révolution citoyenne par Daech: deux cents mille morts, des millions de réfugiés, neuf mille décès de mineurs, une litanie d’atrocités, cinquante fois l’Ukraine, cent fois Gaza, mille fois Abou Ghraib dans l’indifférence de l’opinion publique et l’impuissance de la supposée «communauté internationale»… A hurler en silence, à s’étrangler de honte. Mais la beauté du film est de parvenir à opposer des images et des mots à ce bourbier sanglant qui coupe la voix et fait baisser le regard. Résistance dérisoire mais pourtant essentielle. A la fois protégé et culpabilisé par son exil, Ossama Mohammed coupe les images d’horreur avant qu’on ne risque d’en jouir…, filme avec une grâce poétique abstraite digne d’Alain Cavalier des détails de son environnement parisien: goutte d’eau, pigeons sur un toit, striures d’escalator… Surtout, il correspond avec l’extraordinaire Wiam Simav Bedirxan, restée dans les ruines d’Homs, filmant chaque jour son quartier dévasté, les survivants, un enfant orphelin mais paradoxalement joyeux qui déniche un coquelicot au milieu des gravats. Caméra résistante. Elle là-bas, lui ici. Dialogue de cinéma via internet, Skype, YouTube. Eau argentée, machine dialectique multiple: homme-femme, paroles-images, rouge sangrouge fleur, Paris-Homs, Syrie-reste du monde, exilé extérieur-exilée intérieure, mort-poésie, ciel-enfer… Ossama Mohammed cite à un moment Resnais. Eau argentée aurait pu s’intituler La Mort aux trousses, ou Sauve qui peut (la vie), mais la référence à Hiroshima mon amour sonne juste. Syrie mon amour. Tu n’as rien vu à Homs. Serge Kaganski Les Inrockuptibles, du 17 décembre 2014

EN EXCLUSIVITE

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Hope / Boris Lojkine La force de «Hope» en venant briser le silence qui entoure le drame de l’exil des Noirs africains traversant le Sahara pour rejoindre l’Europe est de restituer au plus haut point cette réalité. Il le fait à partir d’une incroyable histoire d’amour qui permet à tout un monde ignoré de venir jusqu’à nous. «Tant qu’il y a de l’autre, écrivait Serge Daney, il y a au moins l’espoir de filmer.» «Hope» est le film de cet espoir. Charles Tesson

Comment avez-vous procédé pour l’écriture du scénario? BORIS LOJKINE : J’ai d’abord lu tout ce qu’on pouvait trouver sur le sujet, des enquêtes de journalistes, des

récits de migrants, des rapports d’ONG… J’ai trouvé des photos, des reportages, des bouts de films… ça m’a donné une matière énorme à partir de laquelle j’ai commencé à écrire… Mais quand je suis allé sur le terrain, je me suis rendu compte que j’étais à côté du réel… Alors j’ai tout réécrit, parce qu’on ne fait pas un film sur un sujet pareil pour raconter des choses fausses… Il me fallait ces deux dimensions. D’une part la recherche documentaire, pour amener dans le film tout un réel riche, surprenant, inédit. Mais aussi une vraie écriture de fiction qui nous décolle du documentaire et puisse nous emporter. On découvre dans votre film un monde communautaire que l’on avait jamais vu. B. L.: C’est ce qui m’a le plus frappé lorsque j’ai commencé à faire du terrain, cette dimension incroyablement communautaire de la migration.Vus de chez nous, les migrants sont tous des Africains… Mais eux font bien la distinction… Quand ils se croisent, ils s’identifient tout de suite. Par la langue évidemment, mais également par l’apparence. Sur la route, les communautés ne se mélangent pas. Chacune a son organisation propre. Dans chaque ville étape… vous allez trouver un ghetto camerounais, un nigérian, un guinéen, etc… Chacun reste avec les siens. Malheur à celui qui se trompe de porte! Votre film se mue lentement en une histoire d’amour… B. L.: Ce qui a tout changé, dans mon chemin vers ce film, c’est ma rencontre avec des femmes migrantes. J’avais beaucoup lu sur la condition des femmes sur la route, mais rien qui m’ait préparé à ce que j’ai ressenti en parlant directement avec elles. Toutes ces femmes avaient, d’une manière ou d’une autre, connu la prostitution. Et toutes étaient profondément blessées, certaines même complètement détruites. Elles m’ont bouleversé. Après ça, vous ne pouvez plus compatir avec un migrant qui vous dit, comme je l’ai souvent entendu, que la route est plus dure pour les hommes, parce que «les femmes, elles, peuvent toujours se débrouiller». Le film raconte donc le problème qu’une femme, Hope, pose à un homme, qui au départ n’est pas meilleur qu’un autre, mais qui va devoir, à cause de cette femme, pour cette femme, puiser dans les ressources de son humanité. Estce une histoire d’amour? Sans doute, mais ce n’est pas une histoire de coup de foudre ou de passion. Il n’y aurait eu aucun sens à plaquer un schéma romantique sur un monde où il n’a pas cours. Pendant les deux tiers du film, Léonard et Hope parlent plus d’argent que de sentiments. Ils s’accrochent l’un à l’autre sans le désirer. Et ce n’est peut-être qu’à la fin, lorsque le film s’achève, qu’on peut se dire qu’on a vu un film d’amour… in Dossier de presse

France, 2014, 1 h 31, couleur, v.o. Scénario Boris Lojkine Photo Elin Kirschfink Son Marc-Olivier Brullé Musique David Bryant Montage Gilles Volta Avec Justin Wang, Endurance Newton Dieudonné Bertrand Balo’o Bobby Igiébor… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2014, CANNES : SEMAINE DE LA CRITIQUE, PRIX SACD, RAIL D’OR LA ROCHELLE / ANGOULÊME

DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER SORTIE NATIONALE

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Bon voyage Dimitri! / 3 films d’animation Trois pépites du court métrage d’animation choisis par le Studio Folimage de Valence qui évoquent le continent africain au gré de délicates histoires où les animaux mènent la danse. Des fables drôles et vives aux univers attachants et fantasques. AU PROGRAMME

LE VÉLO DE L’ÉLÉPHANT de Olesya Shchukina (France, 2014, 9’, couleur, sans paroles) Un éléphant habite en ville où il travaille comme balayeur. Lorsqu’il voit une publicité pour un beau vélo rouge, il redouble d’ardeur au travail pour pouvoir se l’acheter…

Animation, Fr./ Russie, 2012-14, 43’, coul. • à partir de 4 ans •  tarif enfant : 4 € / tarif adulte : 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 2 AU 18 JANVIER

FLOCON DE NEIGE de Natalia Chernysheva (Russie, 2012, 6’, couleur, sans paroles) Un jour, un petit garçon africain reçoit une lettre d’un ami, contenant un flocon de neige. Une belle surprise qui va transformer sa vie et celle des animaux qui l’entourent. DIMITRI À UBUYU de Agnès Lecreux et Fabien Drouet (France, 2014, 28’, couleur) C’est l’heure de la migration, Dimitri et ses parents survolent la savane quand éclate un gros orage. Forcé à se poser, il fait connaissance des habitants de Ubuyu, curieux de rencontrer un si petit oiseau. Avec leur aide, Dimitri va tout faire pour retrouver ses parents.

En sortant de l’école 13 poèmes de Jacques Prévert

«En sortant de l’école» est une collection de treize courts métrages d’animation de trois minutes, qui se propose d’associer poétiquement, dans la liberté artistique la plus exigeante, treize poèmes de Prévert à l’univers graphique de jeunes réalisateurs tout juste sortis des écoles d’animation françaises. Les treize courts métrages mettent en valeur les mots de Jacques Prévert, son impertinence, sa fantaisie et sa malice en utilisant des techniques différentes: banc-titre, 2D, 3D, stop motion, papier découpé… […] Cet ambitieux projet est une magnifique réussite, un hommage à la fois à la poésie de Jacques Prévert et à l’animation, secteur riche de nombreux talents et d’une grande diversité. Treize fois trois minutes de ravissement pour les yeux et les oreilles des enfants d’aujourd’hui, et de ceux qui l’ont été autrefois. Animation, France, 2014, 42’, couleur • à partir de 5-6 ans •  tarif enfant : 4 € / tarif adulte : 5 € VEN 30 JANV 17H45 SAM 31 JANV 16H15 DIM 1er FEV 16H15

TITRE DES POÈMES MIS EN IMAGES ET RÉCITÉS:

EN SORTANT DE L’ECOLE (chanté par Renan Luce) / LE GARDIEN DU PHARE AIME TROP LES OISEAUX / PRESQUE / LES BELLES FAMILLES / LE CANCRE / LES OISEAUX DU SOUCI / QUARTIER LIBRE / ÂNE DORMANT / L’ECOLE DES BEAUX-ARTS / TANT DE FORÊTS / PAGE D’ECRITURE / JE SUIS COMME JE SUIS / LE DROMADAIRE MÉCONTENT

SORTIE NATIONALE

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S P E C TAC L E S E N JA N V I E R

Robot, CHORÉGRAPHIE DE BLANCA LI / 8 DANSEURS, 6 ROBOTS

DANSE

Chorégraphe aussi talentueuse qu’intrépide, elle joue la tendresse, le burlesque et l’émotion entre des êtres de chair et d’autres truffés d’informatique. Un régal. mercredi 7, vendredi 9 janvier 20 h 30 / jeudi 8 janvier 19 h30

Comme vider la mer avec une cuiller DE ET AVEC YANNICK JAULIN / MISE EN SCÈNE VIOLON MORGANE HOUDEMONT

MATTHIEU ROY

THEATRE

Un auteur, conteur, acteur qui fouille le nombril de la conscience et se lance des défis à l’image de ce nouveau titre. CRÉATION AU THÉÂTRE VERDIÈRE mar 13, ven 16, sam 17 janvier 20 h 30 / mer 14, jeu 15 janvier 19 h 30

ROBOT

Cécile McLorin Salvant, “Woman Child” JAZZ La jeune fille aux grosses lunettes à monture blanche est une nouvelle étoile au firmament du jazz mondial. La sensation du moment. Et quand elle chante, c’est comme une caresse… mercredi 14 janvier 20 h 30

Orchestre National Bordeaux Aquitaine DIRECTION

EMMANUEL KRIVINE / 88 MUSICIENS

MUSIQUE

Une très grande formation sous la baguette du maestro Emmanuel Krivine, pour sublimer Bruckner. PROGRAMME Anton Bruckner Symphonie n°9 en ré mineur

vendredi 16 janvier 20 h 30

Oncle Vania DE ANTON

THEATRE

TCHEKHOV / MISE EN SCÈNE PIERRE PRADINAS

COMME VIDER LA MER…

A la baguette d’un Oncle Vania plein de promesses, Pierre Pradinas a su rassembler une distribution de haute voltige en réunissant la classe unique de Romane Bohringer, la force de Scali Delpeyrat ou l’intensité bouleversante de Thierry Gimenez. La perspective d’un grand moment de théâtre. mar 20, mer 21 janvier 20 h 30 / jeu 22 janvier 19 h 30

Le Pays de rien DE

NATHALIE PAPIN / MISE EN SCÈNE BETTY HEURTEBISE

THEATRE TOUS PUBLICS À PARTIR DE 8 ANS

Dans une contrée abandonnée par l’imaginaire, la fille du roi fait renaître l’espoir par amour d’un jeune étranger. Le Pays de rien, une fable d’une grande intelligence graphique, physique,poétique et philosophique. mercredi 21 janvier 19 h 30

Jeune Orchestre de l’Abbaye-aux-Dames Jeune Chœur de Paris DIRECTION

MUSIQUE

ONCLE VANIA

LAURENCE EQUILBEY / 40 MUSICIENS, 36 CHANTEURS

Idée magnifique d’inviter Laurence Equilbey pour diriger ces deux ensembles réunis autour de Mozart et de Schubert. PROGRAMME Wolfgang Amadeus Mozart La Flûte enchantée [Ouverture] / Messe du Couronnement, KV. 317 Franz Schubert Symphonie n°4 « Tragique » lun 26 janvier 20 h 30 / SUPPLÉMENTAIRE sam 24 janvier 20 h 30

Michel Portal / Vincent Peirani Vincent Peirani / Emile Parisien

JAZZ

Une soirée, deux duos de grande classe et, au centre, l’accordéon vibrant de Vincent Peirani, la trentaine et déjà adoubé par Michel Portal. Captivant. mardi 27 janvier 20 h 30

LE PAYS DE RIEN

m Réservation des places

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: u u

ROBOT • ONCLE VANIA • RENAN LUCE • LA MÉGÈRE APPRIVOISÉE • AILEY II • DONKA

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


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I

31 DECEMBRE AU 6 JANVIER

BON VOYAGE DIMITRI!, 3 films d’animation France/Russie, 2012-2014, 43’, couleur MON AMIE VICTORIA de Jean-Paul Civeyrac France, 2014, 1h35, scope-couleur FIDELIO, L’ODYSSÉE D’ALICE de Lucie Borleteau France, 2014, 1h37, scope-couleur PASOLINI de Abel Ferrara France/Italie/Belgique, 2014, 1h24, couleur, v.o.

E

R

2 VEN 2

SAM 3

16H15

16H15

14H30

17H15

16H30 18H30

ME 31/12 JE 1er/01

0

1

5

DIM 4

LUN 5

MAR 6

21H

18H15

19H15

17H15

14H30 21H

14H30 19H15

14H30 20H * 16H30

15H 18H45 16H45 20H30

15H45 21H 14H 19H15 17H30

DU 7 AU 13 JANVIER

MER 7

JEU 8

VEN 9

SAM 10

DIM 11

LUN 12

MAR 13

LA RANÇON DE LA GLOIRE de Xavier Beauvois France, 2014, 1h54, couleur QUEEN AND COUNTRY de John Boorman Grande-Bretagne, 2014, 1h55, couleur, v.o. MON AMIE VICTORIA de Jean-Paul Civeyrac

14H 20H30 18H15

16H15

14H 20H30 18H15

14H30 18H30 20H45

14H15 18H45 16H30

16H30 21H 18H45

16H15

16H15

16H45

21H

14H30

14H 20H30 18H30

VEN 16

SAM 17

DIM 18

LUN 19

MAR 20

16H45 20H

16H45 14H30 20H 17H45

15H 17H30 20H

16H15 20H45 14H 18H30

DIM 25

LUN 26

MAR 27

DU 14 AU 20 JANVIER

BON VOYAGE DIMITRI!, 3 films d’animation LA RANÇON DE LA GLOIRE de Xavier Beauvois QUEEN AND COUNTRY de John Boorman DU 21 AU 27 JANVIER / Festival Télérama AFCAE

LE GARÇON ET LE MONDE de Alê Abreu Animation, Brésil, 2013, 1h19, couleur, v.o. IDA de Paweł Pawlikowski Pologne, 2013, 1h19, noir et blanc, v.o. AU BORD DU MONDE de Claus Drexel France, 2013, 1h38, scope-couleur DANS LA COUR de Pierre Salvadori France, 2014, 1h37, couleur SAINT LAURENT de Bertrand Bonello France, 2014, 2h30, couleur UNE NOUVELLE AMIE de François Ozon France, 2014, 1h47, couleur WINTER SLEEP de Nuri Bilge Ceylan Turquie/France/ All., 2014, 3h16, scope-couleur, v.o. LÉVIATHAN de Andreï Zviaguintsev Russie, 2014, 2h21, scope-couleur, v.o. DU 28 JANVIER AU 3 FEVRIER

EN SORTANT DE L’ECOLE / 13 POÈMES DE JACQUES PRÉVERT Animation, France, 2014, 42’, couleur PASOLINI de Abel Ferrara France/Italie/Belgique, 2014, 1h24, couleur, v.o. HOPE de Boris Lojkine France, 2014, 1h31, couleur, v.o. EAU ARGENTÉE de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan France/Syrie , 2014, 1h43, couleur, v.o.

*

16H15

14H 18H30 20H45

MER 14

JEU 15

14H30 15H30 18H 20H15 MER 21

16H15 20H45 14H 18H30

14H 18H30 16H15 20H45

JEU 22

VEN 23

14H30 17H45 SAM 24

14H30

14H

16H15

19H

14H30

20H45

18H

14H

20H30

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16H15

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16H15

16H

18H15

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11H

20H45

14H

20H15

MER 28

JEU 29

18H15

10H

14H30

21H

11H

VEN 30

19H30

SAM 31 DI 1er/02

18H

14H

LUN 2

MAR 3

17H45

16H15

16H15 14H30 21H 17H15

15H 18H45 17H

19H

20H30 *

18H30

18H15

18H45

21H

20H15

14H

16H 20H30 14H

14H30 19H15 17H15

16H * 20H *

17H

Projections suivies d’un entretien filmé avec les réalisateurs proposés par le Groupement National des Cinémas de Recherche (durée : 15’).

Festival Télérama / Association française des cinémas d’Art et d’Essai du 21 au 27 janvier 2015: 3,50€ la place de cinéma sur présentation du «pass» Télérama, valable pour 2 personnes, figurant dans le magazine Télérama des 14 et 21 janvier. [Sinon tarifs habituels] LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


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