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Information AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

Du mardi au vendredi de 13 h à 20 h. Les samedi et dimanche de 14 h à 20 h, le lundi de 17 h à 20h. PAR TELEPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h. Tél. 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03. SUR REPONDEUR 05 46 51 54 04. SITE INTERNET programme téléchargeable sur www.la-coursive.com MEDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI LE LUNDI POUR TOUS TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 25 juin 2013)

6,80 € 5,50 € 4,50 € 4,80 € 3,50 € 48 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai et à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche.

Cinéma jeune public Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDES

MAISON SUCRÉE, JARDIN SALÉ, 6 courts métrages Animation, USA/Belgique/Allemagne/Suisse/Estonie, 2012, 42’, couleur, v.f.

m A partir de 4 ans m Séances tout public: mercredi 17 avril 14h30 / jeudi 18, vendredi 19 avril 15h45 / lundi 22 avril 14h30 / mercredi 24 avril 14h30 et 15h30 / samedi 27 avril 16h15

LA DERNIÈRE LICORNE de Arthur Rankin Jr. et Jules Bass Animation, USA/Royaume-Uni/Japon…, 1982, 1h32, coul., v.f.

m A partir de 6 ans m Séances tout public: mercredi 17 avril 15h30 / jeudi 18, vendredi 19 avril 14h / samedi 20 avril 16h45 / lundi 22 avril 15h30 / vendredi 26, samedi 27 avril 14h30 POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Le Temps de l’aventure de Jérôme Bonnell


Des abeilles et des hommes Markus Imhoof «Si l’abeille disparaissait du globe, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre.» La citation d’Einstein serait apocryphe, mais elle dit bien l'importance d’Apis mellifera pour homo sapiens. Près de 80% des espèces végétales ont en effet besoin des abeilles pour être fécondées: sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits ni de légumes. L’Autrichien Markus Imhoof a enquêté aux quatre coins du globe sur les causes d'une épidémie aussi soudaine que brutale (entre 50 et 90% des abeilles ont disparu de la surface de la terre depuis quinze ans) qui menace directement notre survie. Un documentaire aussi palpitant que scientifiquement rigoureux. zerodeconduite.net

Djeca.

Enfants de Sarajevo

More than Honey Suisse, 2012, 1 h 28, couleur, v.o. Scénario Markus Imhoof Avec la voix de Charles Berling

LUNDI 1er / MARDI 2 AVRIL EN EXCLUSIVITE

/ Aida Begic´

Beau deuxième film d’Aida Begic’ qui signait Premières neiges en 2008, Djeca a reçu la mention spéciale du jury en sélection «Un certain regard» à Cannes l’an dernier. Orpheline de la guerre en ex-Yougoslavie, Rahima, employée de cuisine, s’occupe seule de Nedim, son frère adolescent bagarreur, et répare ses bêtises tout en louvoyant pour éviter l’assistance sociale. Sur les bases de ce scénario balisé, la cinéaste déploie une impressionnante mise en scène toute en longs plans-séquences caméra à l’épaule qui pistent la jeune femme, des bavardages dans les arrière-cuisines en sous-sol à de sinueuses avenues désertes… […] Le film témoigne en filigrane du sort incertain des minorités en Bosnie, de l’inatteignable «rêve bosnien» et, pour l’instant, d’une reconstitution sans cesse différée. Après la guerre vient la stase, et une vie souterraine qui frémit. Charlotte Garson, Cahiers du cinéma

Bosnie Herzégovine… 2012, 1h30, coul., v.o. Scénario Aida Begic’ Avec Marija Pikic, Ismir Gagula Bojan Navojec, Sanela Pepeljak…

LUNDI 1er / MARDI 2 AVRIL SORTIE NATIONALE

The Lebanese Rocket Society L’Etrange histoire de l’aventure spatiale libanaise Joana Hadjithomas / Khalil Joreige Après le brillant Je veux voir en 2008, le duo de documentaristes prend pour prétexte un projet universitaire méconnu et avorté de conquête spatiale dans les années 1960 pour dresser le constat amer de la situation du Liban dans la géopolitique actuelle. Trois Couleurs, mars 2013 Dans nos films, nous ressentons le besoin de repousser de façon symbolique les limites que l’on perçoit, comme un besoin vital d’étendre les frontières. C’est pareil pour la fusée, la reconstituer au présent, la déplacer dans la ville, l’offrir à l’université et dire que nous avons été des chercheurs, des utopistes, des rêveurs et qu’on peut le redevenir. Khalil Joreige in Dossier de presse

Camille Claudel, 1915

Liban / France, 2013, 1 h 35, couleur, v.o. Réalisation K. Joreige, J. Hadjithomas Avec Manoug Manougian, John Markarian General Youssef Wehbé… SOUTIEN RECHERCHE

LUNDI 1er / MARDI 2 AVRIL EN AVANT-PREMIÈRE

/ Bruno Dumont

Trois jours dans l’enfer de l’internement psychiatrique vécu par Camille Claudel, interprétée magistralement par Juliette Binoche. Bruno Dumont s’intéresse à l’infime, à l’intime, en resserrant au maximum son récit, tout en s’inspirant «librement», comme l’indique le générique, des œuvres et de la correspondance de Paul Claudel, de celle de Camille Claudel et de ses archives médicales… […] Sans effet de manches, avec humilité, Bruno Dumont réalise son film le plus bouleversant, le plus en empathie avec ses personnages. Et nous touche au plus profond de notre être. Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

France , 2013, 1 h 37, couleur Scénario et dialogues Bruno Dumont Avec Juliette Binoche, Jean-Luc Vincent… et les Résidents de la Maison d’Accueil Spécialisée

MARDI 2 AVRIL SORTIE NATIONALE

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La Maison de la radio

/ Nicolas Philibert

Une plongée au cœur de Radio France, à la découverte de ce qui échappe habituellement aux regards: les mystères et les coulisses d’un media dont la matière même, le son, demeure invisible.

Comment est née l’idée du film? NICOLAS PHILIBERT : C’est quelque chose qui me trottait dans la tête depuis longtemps. L’idée de

filmer des voix. Un film sur la radio, c’est un peu contre nature –comment filmer la radio sans détruire son mystère?– mais c’est sans doute pour ça que j’ai eu envie de le faire. Au début du tournage, saviez-vous de façon précise ce que vous vouliez filmer? N. P. : Non, absolument pas. Je ne fais pas mes films à partir d’un «vouloir dire» préexistant, d’un

discours «sur». Quand le tournage commence, je considère en général que moins j’en sais, mieux je me porte! Si je devais suivre un programme je m’ennuierais ferme, et j’aurais peur de passer à côté de l’essentiel. L’idée initiale était de plonger le spectateur au cœur de cette ruche qu’est RadioFrance, où la diversité des antennes offre un incroyable éventail d’émissions, de styles, de tons, de voix, d’accents et de visages, sans avoir à me soucier d’un quelconque équilibre entre les antennes ni me laisser enfermer dans une logique de «représentativité». Ce serait donc un parcours libre, affranchi de toutes préoccupations institutionnelles. Mais ce principe une fois posé, tout restait à faire! Quand j’ai commencé à tourner, j’avais en tête certaines émissions, certaines voix, mais c’est

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à peu près tout. Je n’avais pas la moindre idée de la façon dont le film serait construit. C’est une constante chez moi. Le chemin se fait en marchant, au gré des rencontres, des circonstances, des hasards parfois. J’ai besoin d’avoir un point de départ, de poser un cadre, et à partir de là j’improvise. Combien de temps êtes-vous resté sur place, et combien étiez-vous?

Film présenté par Carole Desbarats directrice de la diffusion des savoirs en multimedia à l’Ecole Normale Supérieure vendredi 5 avril à 14 h

N. P. : La plupart du temps nous étions quatre, mais il m’est arrivé d’aller tourner seul, ou à deux. Le

tournage s’est étalé sur six mois, de janvier à juillet 2011, puis j’ai commencé à monter, et pendant le montage il m’est arrivé plusieurs fois de revenir tourner des séquences complémentaires, comme quoi le montage peut rebattre les cartes et faire surgir de nouvelles pistes. Radio France produit et diffuse chaque semaine un volume considérable d’émissions. Selon quels critères décidiez-vous de filmer une émission plutôt qu’une autre? N. P. : Chacun de nous a «sa» radio, ses émissions favorites, ses animateurs ou animatrices fétiches, ses rendez-vous quotidiens ou hebdomadaires avec les ondes. C’est aussi le cas pour moi, mais ce n’est pas ce qui a déterminé la colonne vertébrale du film. Je voulais de la diversité, de l’hétérogène, je l’ai dit, mais il ne fallait pas tomber pour autant dans l’hétéroclite, ni faire un film catalogue, sans fil rouge. Alors comment ai-je procédé? C’est difficile à dire parce que je devais prendre en compte un grand nombre de facteurs : la nature même des émissions, leur dramaturgie, leur contenu au jour dit… Or, j’ai vite compris qu’une émission de qualité ne faisait pas forcément une bonne séquence ! Et que l’intérêt qu’il y avait à filmer telle émission n’était pas proportionnel à l’importance de son contenu ou de son sujet. Pire ! Les contenus en tant que tels pouvaient constituer un piège: plus ils étaient «forts» plus ils pouvaient desservir le film, dans la mesure où ils risquaient d’éclipser ce qui m’intéressait en premier lieu, à savoir la grammaire, la mécanique de la radio. J’ai donc privilégié des critères en apparence plus futiles, mais plus cinématographiques: les visages, les regards, les intonations, la fluidité ou les accrocs d’une parole, le timbre et la sensualité d’une voix, le corps qui la porte, l’accent d’un invité, la gestuelle d’un animateur, l’atmosphère d’un studio… En somme, j’ai plus souvent misé sur la «présence» des uns et des autres que sur ce qu’ils disaient. Enfin, il fallait essayer de garder une vue d’ensemble, et ne pas filmer les émissions pour ellesmêmes, mais plutôt les appréhender comme du matériau brut à partir duquel à mon tour, je construirais un récit. C’est là qu’intervient la part de fiction inhérente à toute écriture documentaire. Il y a beaucoup de personnages, de situations, on passe d’un univers à un autre avec beaucoup de fluidité. Comment avez-vous abordé le montage? N. P. : Je suis allé au plus simple: le film se déploie sous la forme d’une journée et d’une nuit. Mais c’est une journée un peu virtuelle, qui mêle des séquences tournées en hiver, au printemps, ou en été avec le Tour de France. Au milieu de cette journée, il y a même une brève séquence de nuit, lorsque Annie Ernaux évoque sa colère, seule dans son salon. Cette idée d’une journée m’a servi d’échafaudage, mais il n’était pas question de la prendre à la lettre… En revanche, dans la mesure où le film a un aspect très fragmenté, il importait qu’il y ait des «personnages» récurrents, comme Marguerite Gateau qui dirige une fiction ou Marie-Claude Rabot-Pinson, au bocal d’Inter. Je crois qu’on a plaisir à les retrouver, à voir certaines situations rebondir, à suivre l’évolution d’un travail au cours d’une même journée. Pour moi, le montage s’apparente à une partition musicale: une note en appelle une autre, qui en appelle une troisième, et ainsi de suite… J’ai aussi beaucoup joué avec le hors-champ: les films doivent garder leurs secrets, et si on veut nourrir l’imaginaire du spectateur il faut laisser une part d’ombre. La nature même de ce projet vous a-t-elle conduit à travailler la bande son d’une manière particulière? N. P. : On peut dire que le son, la voix et l’écoute constituent le sujet même du film. Pour autant, la

bande son est assez simple, presque épurée, du moins sans fioritures. J’y ai porté une très grande attention, en particulier au montage… Mais ce n’est pas propre à ce film. Je suis, à ma manière, un cinéaste du langage. De La Voix de son maître, qui montrait le discours patronal, à Nénette, dont la bande son est entièrement off, en passant par Le Pays des Sourds, La Moindre des choses ou même Retour en Normandie, on peut voir la plupart de mes films comme autant de variations sur la parole et le langage. Il n’est donc pas étonnant que la question du son y occupe une place déterminante, puisqu’elle en épouse le sujet. in Dossier de presse

France, 2012, 1 h 43, couleur Réalisation Nicolas Philibert Photo Nicolas Philibert, Katell Djian… Son Julien Cloquet… Montage Nicolas Philibert assisté de Léa Masson, Janusz Baranek Madelyne Coleno, Fanny Weinzaepflen BERLIN 2013 : SÉLECTION PANORAMA

DU 3 AU 16 AVRIL SORTIE NATIONALE

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Los Salvajes

/ Alejandro Fadel

[…] La plupart des images et des idées qui traversent le film trouvent leur origine dans le conflit entre deux mondes: d’un côté, des jeunes hors-la-loi institutionnalisés, et de l’autre ce paysage bucolique de la pampa, empreint de liberté et d’harmonie… Alejandro Fadel

Argentine, 2012, 1 h 59, couleur, v.o. Scénario Alejandro Fadel Photo Julián Apezteguía Son Santiago Fumagalli Musique Sergio et Santiago Chotsourian Montage Andrés P. Estrada Delfina Castagnino Avec Leonel Arancibia, Roberto Cowal Sofía Brito, Martín Cotari César Roldan… SOUTIEN ACID FESTIVALS 2012 : CANNES (SEMAINE DE LA CRITIQUE) / BELFORT BIARRITZ / ROTTERDAM…

DU 5 AU 8 AVRIL

[…] Alejandro Fadel, trente-deux ans, n’est pas un inconnu. Il a travaillé comme scénariste avec son compatriote Pablo Trapero, figure de proue du nouveau cinéma argentin, sur Leonora (2008) et Carancho (2011). Il se révèle d’emblée comme un grand cinéaste, sans doute moins redevable sur le plan esthétique à Trapero qu’à l'inquiétante étrangeté et aux dérives barbares de l’Argentin Lisandro Alonso. Le prologue liquide d’ailleurs l’hypothèse de la sociabilité et du rachat. Dans un centre de redressement pour jeunes marginaux, délinquants ou orphelins, cinq ados (quatre garçons, une fille) préparent une évasion. Ils sont armés, déterminés, impavides. Deux morts, qui n’auront pas eu le temps de demander leur reste avant de mordre la poussière, salueront la réussite de leur plan. Il y en aura d’autres, non moins innocents, non moins prestement et gratuitement exécutés. Comme dans un western, dont le décor naturel du film, d’une somptueuse et âpre virginité, ravive la mythologie, et dont nos héros, coiffés à l’iroquoise, percés de ferraille, le corps tatoué et le doigt sur la détente, seraient les méchants sauvages. Le film ne sera plus, dès lors, consacré qu’à leur longue pérégrination à travers montagnes et bois, champs et rivières, jour et nuit, vers le possible et lointain refuge offert par un parent. On s’avisera assez rapidement que l’horizon du film n’est pas tant le destin de ces personnages que l’énigme de leur présence au monde. Un mystère qui fait scandaleusement cohabiter la monstruosité du mal qu’ils commettent et l’innocence absolue de leur intégration à la beauté de la nature environnante. Tourné en cinq semaines, dans des conditions aussi aventureuses que celles que décrit le film, avec de jeunes acteurs partageant la condition de leurs personnages, Los Salvajes est un film de pure mise en scène, qui substitue au discours signifiant et à la raison commune une puissance expressive et poétique rare. Un film qui réconcilie la sérénité et l’horreur, la violence et la tendresse, l’humanité et la bestialité, à l’image de personnages dont on pressent d’autant plus fortement que leur destinée manifeste est l’anéantissement. Du moins auront-ils choisi de consentir librement à ce sort, entraînant le spectateur dans la saisissante contemplation du feu qui les dévore. Jacques Mandelbaum, Le Monde du 17 mai 2012

EN EXCLUSIVITE

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Inch’Allah

/ Anaïs Barbeau-Lavalette

Une jeune femme menace d’accoucher dans un taxi. Elle saigne abondamment. Son enfant aura besoin d’oxygène. Il faut se rendre à l’hôpital d’urgence. La route est bloquée. Rien ne bouge. Ordre militaire. Un jeune soldat israélien monte la garde. Il porte sa mitraillette bien haut. Un Palestinien de son âge, le supplie du regard… Le soldat ne bronche pas. Le Palestinien lui dit, l’échine courbée, de sa voix la plus tendre, désespéré: «Il y a un match aujourd’hui. Tu es fan du Barça? Puyol, quel grand défenseur!» Le doute voile un instant le regard du soldat. Il relâche un peu sa mitraillette. Image d'espoir, nimbée de lumière nacrée. Deux hommes. Ils se ressemblent. Ils ont le même âge. Ils pourraient être de la même famille. Deux cousins sémites. Que tout oppose. La guerre, l’histoire, la religion, les convictions. Un dominant devant un dominé. L’absurdité de leur situation, sa complexité, les fige dans l’immobilisme. Mais grâce à l’évocation d’un terrain (vert) d’entente, naît l’empathie de l’occupant pour l’occupé. C’est une magnifique scène de cinéma. De grâce et de subtilité. Comme l’est du reste le très beau film d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Inch’Allah est tissé de fine soie. Dans les gestes, les regards, les gros plans, les dialogues. Dans la présence discrète et poétique d’un enfant, Safi, symbole d’une paix encore possible. Dans les détails. Sur la porte de la clinique de fortune d’un camp de réfugiés palestiniens où travaille Chloé (interprétée avec une infinie justesse par Evelyne Brochu), une obstétricienne québécoise, il y a une affiche: un cercle rouge avec une barre oblique, interdisant, non pas la cigarette, mais la mitraillette. Sur le mur de séparation érigé par Israël pour marquer sa frontière avec la Cisjordanie (reconstitué de toutes pièces pour le tournage), un graffiti: «Ctrl+Alt+Delete». Ces attentions au détail ajoutent au réalisme cru de ce film ancré dans le présent, au point d’en oublier que les figurants sont des figurants… Inch’Allah a été inspiré par des histoires vécues, des personnes réelles, les propres expériences d’Anaïs Barbeau-Lavalette en Israël et en Palestine. Cela se sent… […] Le portrait qu’elle brosse du conflit évite toute forme d’angélisme ou de manichéisme. C’est un regard féminin, autour d’un personnage féminin, entouré essentiellement de femmes. Chloé se lie d’amitié avec Ava, une soldate israélienne qui est sa voisine de palier à Jérusalem, et avec Rand, une de ses jeunes patientes palestiniennes, qui passe ses journées dans une décharge de l’autre côté du mur. Ce regard féminin, cette présence féminine, a beaucoup à voir avec la douceur et l’espoir qui se dégage d’Inch’Allah. Pourtant, le film commence par un attentat à la bombe, dans un café. Et la bombe humaine est une femme. D'aucuns reprocheront sans doute à Anaïs Barbeau-Lavalette d’humaniser ses personnages pour mieux comprendre celui ou celle qui n'a rien à perdre. Un terrain forcément miné. «C’est tout le contraire que je veux faire, confie la réalisatrice. En tentant de les rapprocher de nous, j’essaie de nous les faire comprendre sans jamais les justifier. Ce qui peut être dérangeant, c’est de donner un visage humain à la violence. On apprend à connaître les personnages, on croit les comprendre. Qu’ils arrivent à des actes incompréhensibles est choquant et troublant. C’est normal que ça nous confronte. Mais ça ne veut pas dire qu’on le justifie.» Marc Cassivi www.lapresse.ca / septembre 2012

Canada / France, 2011, 1 h 41, couleur, v.o. Scénario Anaïs Barbeau-Lavalette Photo Philippe Lavalette Son Jean Umansky Musique Levon Minassian Montage Sophie Leblond Avec Evelyne Brochu, Sabrina Ouazani Sivan Levy, Yousef Sweid Hammoudeh Alkarmi, Zorah Benali Carlo Brandt, Marie-Thérèse Fortin… FESTIVALS 2012 : BERLIN / TORONTO

DU 3 AU 16 AVRIL SORTIE NATIONALE

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Le Mur invisible

/ Julian Roman Pölsler

Pour leur premier long-métrage, certains optent pour la facilité, Julian Roman Pölsler lui, choisit d’adapter un grand livre de la littérature, le best-seller de l’Autrichienne Marlen Haushofer, paru en 1963… Dans le rôle de ce Robinson féminin, avec un chien pour tout Vendredi, Martina Gedeck («La Vie des autres») est impressionnante, calme et guerrière, grande figure de nouvelle primitive. Télérama

Die Wand Autriche / All., 2012, 1 h 48, scope-coul., v.o. Scénario Julian Roman Pölsler d’après le livre de Marlen Haushofer Ed. Babel, 1992 Photo J.R.P. Altmann, Christian Berger, Markus Fraunholz, Martin Gschlacht… Son Uve Haussig, Gregor Kienel… Musique Bernd Jungmair, Cornelius Dix, Jürgen Haiden, Les Bach Partiten sont interprétées par Julia Fischer Montage Bettina Mazakarini Natalie Schwager… Avec Martina Gedeck, Luchs (le chien) Karl Heinz Hackl, Ulrike Beimpold Wolfgang Maria Bauer BERLIN 2013: SÉLECTION PANORAMA

DU 4 AU 9 AVRIL

Axel Corti a beaucoup influé sur mon parcours. Il m’a enseigné le cinéma quand j’étais étudiant et a été le premier à m’engager comme assistant sur sa trilogie Welcome in Vienna, dans les années 80. Un jour, il m’a donné ce précieux conseil: «Ne te précipite pas. Assure-toi d’avoir trouvé le bon projet, celui qui te prend aux tripes, avant de te lancer dans la réalisation.» Je l’ai écouté. Tant et si bien que j’ai monté des opéras –ma passion–, que j’ai travaillé pour la télé, mais que j’ai attendu vingtcinq ans avant que n’aboutisse mon rêve de cinéma: adapter Le Mur invisible de Marlen Haushofer. Un livre qui me colle à la peau. Un roman d’une humanité bouleversante. L’histoire d'une femme qui se retrouve seule dans un chalet au milieu de la forêt autrichienne, séparée du monde par un mur invisible infranchissable. Ce mur, bien sûr, symbolise les barrières que chacun d’entre nous se construit, ces barrières qui nous empêchent de nous épanouir. Ce mur, c’est comme une sorte de dépression, une opportunité pour l’héroïne de redécouvrir l’essence du bonheur. De nombreux cinéastes avant moi ont tenté, ou pensé, mettre en images ce roman. Parmi eux, Michael Haneke, qui a finalement renoncé… Pour ma part, j’ai commencé l’adaptation en 2003, quand j’en ai enfin acquis les droits. J’ai écrit une première mouture, isolé dans un chalet, seul avec mon chien. Celui, d’ailleurs, qui joue dans le film. C’était entre novembre et février. C’était terrible, effrayant. J'ai quasi sombré dans une dépression, mais je voulais m’approcher au plus près de ce que pouvait ressentir mon héroïne. J’ai continué de le développer en France… Puis je suis parti aux Etats-Unis avant de revenir travailler en Autriche. Une fois de plus, coupé du monde. Le cheminement a donc été long avant de se décider sur le dispositif du film: il n’y a aucun dialogue. On entend le silence de la nature, les écrits de l’héroïne, qu’elle nous livre en voix off, et la musique de Bach, qui constitue une troisième voix. Michael Haneke m’avait arrangé un rendez-vous avec Juliette Binoche… Elle n’a toutefois pas pu jouer le rôle, elle ne peut pas se permettre de ne tourner qu’un seul film en quatorze mois. Car oui, même si nous n’avons filmé que soixante-douze jours, le tournage s’est étalé sur plus d’un an. Je voulais pouvoir tourner sur deux hivers. Je voulais prendre mon temps, magnifier la nature, attendre la bonne lumière. Rien n’a été trafiqué en postproduction. Malgré des températures atteignant parfois les –29 °C, c’était un tournage incroyable. Silencieux, à l’image du film. Avec Martina Gedeck, on se comprenait sans se parler. Ce rôle, c’était un vrai défi. Soit elle jouait avec les animaux, soit elle devait rester assise à une table, fixant l’obscurité avec intensité, pendant que moi je hurlais pour donner des indications au chien ou au chat. Chapeau bas. Julian Roman Pölsler, propos recueillis par Laurent Djian, Studio Ciné Live, 16 mars 2013

EN EXCLUSIVITE

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Le Temps de l’aventure

/ Jérôme Bonnell

Une journée. Un train. Deux inconnus. Des échanges de regard, le cœur qui bat. Le regarder partir, le perdre à tout jamais ou s’offrir au temps de l’aventure? Et si la vie d’Alix basculait… Comment est née cette histoire? JÉRÔME BONNELL : Aussi loin que je m’en souvienne, la toute première rêverie liée à ce film tournait

autour du suspense amoureux, d’une idée du «présent», de la naissance d’un amour presque minute par minute, d’une tension de cinéma qui dépasserait la situation elle-même. C’est à partir de cette envie, aussi profonde que ludique, que le vrai thème de cette histoire et sa temporalité – une journée unique– ont émergé petit à petit. Ce film est né un peu comme un fantasme, à l’image du coup de foudre aussi muet qu’immédiat des personnages l’un pour l’autre dans le train. Il y avait également le désir, très concret et sûr celui-là, de retrouver Emmanuelle Devos après J’attends quelqu’un et d’écrire un film spécialement pour elle. Le générique est précédé d’une belle entrée en matière où le spectateur est invité à vivre l’émotion d’une comédienne en coulisses, avant d’entrer en scène, est-ce une façon de dire qu’Alix va… s’inventer une fiction? J. B. : Qu’Alix exerce le métier d’actrice est une idée qui n’est pas venue immédiatement. Elle a surgi comme une évidence quand m’est apparu qu’il n’existait pas de rendez-vous plus immanquable que celui, pour un acteur, d’être sur scène le soir. J’ai voulu évoquer, dès les premières minutes du film, l’état qui précède cette entrée sur scène, le fameux «trac» qui serait comme l’écho du film entier. Ce qui m’intéressait ici précisément n’est pas «ce qu’on voit» quand quelqu’un joue mais davantage «ce que cela lui fait». Alix vit cette journée dans un état flottant, comme une étrangère dans sa propre ville. Mue par ce désir qui la dépasse, elle vit sa présence aux obsèques comme une imposture, elle s’y donne un rôle. Parler une autre langue que la sienne la place aussi dans une situation de jeu, c’est comme un petit masque qui lui ferait oser des choses, une composition qui la ferait devenir encore plus elle-même. Par ailleurs, la peur et la témérité d’Alix résonnaient non seulement avec l’idée du trac en général mais aussi avec celui d’Emmanuelle Devos –le vrai, sur le tournage– dont elle a su se servir. Je crois que cette mise en abîme a imprimé quelque chose de ludique sur le travail et sur la forme du film. Je me suis, moi aussi, senti beaucoup plus espiègle que d’ordinaire avec la caméra. La morale du film, c’est vivre l’instant? J. B. : J’espère surtout qu’il n’y a pas de morale dans le film! J’ai filmé mes personnages en rêvant d’être à leur place, de vivre ce qu’ils vivent. Je m’identifie bien trop à eux pour me permettre de les juger, chose que je refuse autant que possible de faire… Pourquoi avoir imaginé qu’Alix tombe amoureux d’un Anglais? J. B. : Tout simplement parce qu’au départ je voulais qu’ils aient peu de chance de se revoir. Mais je

me suis rapidement aperçu que la langue anglaise était aussi un abri magnifique pour se laisser aller à des dialogues plus romanesques, à des choses davantage «dites». Une pudeur m’en empêchait sur mes films précédents. En anglais, des mots d’une grande simplicité ont une beauté immédiate, moins affectée que dans d’autres langues. Un peu comme une chanson d’Elvis Presley qui tomberait à plat dès qu’on essaierait de la chanter en français. Pourquoi avez-vous choisi Gabriel Byrne? J. B. : Je l’ai toujours beaucoup admiré, dans des films comme Spider ou Miller’s Crossing, mais c’est en le rencontrant dans un festival il y a des années que j’ai eu envie de le filmer. J’ai souvent besoin de voir les gens en vrai, malgré la fascination que je peux avoir pour eux à l’écran. Il est le premier à qui –mon producteur Edouard Weil et moi– avons proposé le rôle et j’ai eu l’immense chance qu’il l’accepte. Gabriel est un acteur très différent d’Emmanuelle. Elle n’est que liberté, invention immédiate, abandon ; aucune prise ne ressemble jamais à l’autre. Lui est plus qu’habité, mais travaille à l’anglo-saxonne, dans un contrôle précis, très fin, très méticuleux. Parfois déroutant, parce qu’il ne manifeste que très peu son plaisir de jouer. Mais je crois qu’il était heureux de me voir heureux. Il n’a évoqué son plaisir de travail qu’à la toute fin du tournage, ému de repartir «chargé» de quelque chose de profond. Ça m’a énormément touché. Je pense que c’est précisément la rencontre de ces deux personnalités si différentes qui rend leur échange si gracieux. in Dossier de presse

France / Belg./ Irl., 2013, 1 h 45, couleur, v.o. Scénario Jérôme Bonnell Photo Pascal Lagriffoul Son Laurent Benaïm Montage Julie Dupré Avec Emmanuelle Devos, Gabriel Byrne Gilles Privat, Aurélia Petit Laurent Capelluto…

DU 10 AU 30 AVRIL SORTIE NATIONALE

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La Belle Endormie

/ Marco Bellocchio

Marco Bellocchio affine le portrait qu’il dresse de l’Italie depuis son premier long-métrage, «Les Poings dans les poches» (1965). Le film se déroule en février 2009, au moment où le pays se déchire autour du sort d’Eluana Englaro, qu’un accident de voiture a plongée dans un état végétatif, en 1992. Après un combat juridique de longue haleine, son père a obtenu le droit de débrancher le système d’alimentation qui la maintenait en vie. Ce drame bien réel sert de catalyseur à la fiction imaginée par Bellocchio, dont les personnages se réveillent tour à tour de leur atonie, à mesure que s’achève l’agonie d’Eluana. Un film d'une rare justesse, qui finit d’asseoir le cinéaste, aujourd’hui âgé de soixante-douze ans, parmi les observateurs les plus clairvoyants des convulsions transalpines. Aureliano Tonet, Le Monde

La présentation du film à Venise a été troublée par des manifestations. Vous y attendiez-vous? MARCO BELLOCCHIO : Les manifestants m’accusent d’avoir tué une seconde fois Eluana avec mon

Bella Addormentata Italie, 2012, 1 h 50, couleur, v.o.

film. Une phrase terrible, qu’ils prononcent en brandissant l’arme de l’amour, propre aux chrétiens. Cependant, ils font partie d’une frange très minoritaire et intolérante de la communauté catholique italienne. C’était déjà le cas en 2009 : seuls quelques activistes s’étaient rendus en autobus à Udine, au chevet d’Eluana. L’essentiel du débat entre laïcs et catholiques s’était effectué par médias interposés.

Scénario Marco Bellocchio, Veronica Raimo Stefano Rulli

M. B.: Le film est né de mon admiration pour le père d’Eluana, un homme qui a lutté seul, pendant plusieurs

Photo Daniele Cipri

années, et a toujours refusé d’être instrumentalisé. Lorsque je me suis attaqué à ce sujet, j’avais le sentiment d'en être trop proche. J’ai laissé passer du temps, jusqu’à ce que j’arrive à m’en détacher par la fiction.

Son Gaetano Carito

M. B.: J’aime circonscrire mes récits dans le temps. Deux jours dans Le Sourire de ma mère , six jours

Musique Carlo Crivelli

ici. La géographie du film, en revanche, est très large: Udine, Rome, le Piémont, la Toscane… Je sentais, de manière inconsciente, que cette pluralité me permettrait de parler de l’Italie dans son ensemble.

Montage Francesca Calvelli Avec Toni Servillo, Isabelle Huppert Alba Rohrwacher, Michele Riondino Maya Sansa, Pier Giorgio Bellocchio Gian Marco Tognazzi… SOUTIEN RECHERCHE

Eluana est morte le 9 février 2009. Pourquoi avoir attendu trois ans avant de réaliser le film?

Votre film frappe par son amplitude et sa musicalité…

C’est elle, la «belle endormie» du titre? M. B.: Disons que la plupart des personnages s’éveillent, ou se réveillent: le sénateur s’oppose à son

parti, sa fille rencontre l’amour, une femme renonce au suicide… A un moment, l’un d’entre eux affirme que l’Italie est un pays cynique et dépressif. C’est ce que je pense. La classe politique manque de civisme, la jeunesse de vitalité. Chacun ne pense qu’à soi. Cette désespérance plombe notre présent, et nous empêche d’imaginer un futur. Les personnages de vos films sont souvent en rupture par rapport au groupe auquel ils appartiennent… M. B.: C’est un mouvement naturel pour moi. J’aime imaginer des personnages qui n’acceptent pas

VENISE 2012 : COMPÉTITION

DU 17 AU 30 AVRIL

d’être réduits à un rôle passif, qui entrent en collision avec l’ordre établi. Propos recueillis par Aureliano Tonet, Le Monde, 7 septembre 2012

EN EXCLUSIVITE

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La Tête la première

/ Amélie van Elmbt

Avec un charme fou et une sensibilité aiguë, La Tête la première saisit ce moment de passage où sont mis à l’épreuve les archaïsmes de l’enfance, l’imaginaire amoureux et les prémices de l’indépendance. La rencontre inopinée de Zoé et Adrien sur une entrée d’autoroute inaugure le road movie sentimental qui, durant trois jours d’errance, mettra à l’épreuve les intermittences de leurs désirs en cet âge de bascule, plus vraiment adolescent, pas vraiment adulte, où les aspirations romanesques et le désir de liberté imposent leur primat. Abrupts et gracieux, les comédiens donnent par l’opposition de ces qualités une profondeur qui les éloigne de la caricature. Le regard d’Adrien happé par le visage de porcelaine aux yeux battus de Zoé et la fluidité dansante de leur pas de deux irradient l’écran de l’énergie vif argent de leur liberté et déjouent tout stéréotype social. Cinéma des corps et des regards, c’est aussi un cinéma du dialogue que propose Amélie van Elmbt, un cinéma qui parle le même langage que ceux qu’il dépeint, spontané et réfléchi. Ici les mots sont actions, les sentiments se construisent en même temps qu’ils s’expriment. Leurs déambulations mentales et physiques sont portées par un réalisme tranquille où les maisons isolées, comme dans les contes, offrent leur refuge aux enfants fugueurs. Cette écriture sensible honore l’intelligence des protagonistes autant que celle du spectateur et rend hommage à la littérature, dont la présence perlée court tout au long du film. Si un livre, comme l’exprime Zoé, peut permettre de « se sentir vivant », le cinéma également quand il est dans cette forme de tension délicate. La Tête la première: un coup de foudre à l’évidence. Cati Couteau in Bulletin de l’ACID Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’Alice de Lencquesaing pour ce rôle ? AMÉLIE VAN ELMBT : Je ne trouvais pas la comédienne pour interpréter Zoé. Toutes celles que je

rencontrais n’étaient pas le personnage que j’avais en tête. Ce n’était pas évident car je voulais quelqu’un qui dégage du mystère, mais aussi de la gaieté, de l’arrogance… Il y avait beaucoup de choses à trouver. Et tout d’un coup, j’ai pensé à elle, c’était comme une évidence. Je l’avais vue dans le film Le Père de mes enfants de Mia Hansen-Løve. Je lui ai proposé le rôle. Elle était d’accord mais elle voulait en savoir plus. Elle est venue en Belgique. Nous avons fait des essais avec David et j’ai senti que leur couple fonctionnait d’une manière très forte. Deux jours après, elle m’appelait pour me dire OK! J’étais persuadée que c’était elle et David ou rien. Un film c'est avant tout une histoire, une vision mais c’est aussi pour une grande partie, son incarnation par les acteurs! Sans David et Alice, sans cette alchimie entre eux, le film n’aurait pas fonctionné. in Dossier de presse

Belgique / France, 2012, 1 h 29, couleur Scénario Amélie van Elmbt Photo Nicolas François Son Gwennolé Le Borgne Bruno Schweisguth… Musique Sharon Shimshi Montage Mélanie Le Clechy Avec Alice de Lencquesaing, David Murgia Jacques Doillon, Cécile Maidon Jean-Jacques Rausin… SOUTIEN ACID FESTIVALS 2012 : CANNES (ACID) / MONTRÉAL : PRIX D’INTERPRÉTATION POUR ALICE DE LENCQUESAING

DU 17 AU 22 AVRIL SORTIE NATIONALE

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Bestiaire

/ Denis Côté

Entre documentaire et fiction, une exploration fascinante et rêveuse du monde des animaux.

Canada, 2012, 1 h 12, couleur, v.o. Réalisation Denis Côté Photo Vincent Biron Conception sonore Frédéric Cloutier Montage Nicolas Roy LA ROCHELLE 2012 : HOMMAGE À DENIS CÔTÉ

DU 27 AU 29 AVRIL

Bestiaire n’est pas vraiment un documentaire animalier, ni une fiction ou même un album d’images tel qu’on a pu l’entendre ici ou là. C’est un film du turbulent cinéaste québécois Denis Côté (tout juste auréolé d’un prix de l’innovation au Festival de Berlin pour son dernier opus, Vic et Flo ont vu un ours), donc une expérience un peu à part, sans règle ni objectif, une étrange construction ludique et indéfinie qui exige un effort d’imagination et promet en retour quelques découvertes imprévues. Le matériau d’origine est une simple captation dans un zoo, un enchaînement de séquences sur l’ordinaire des animaux et des hommes qui les gardent captifs, leurs rituels partagés entre les cycles des saisons… […] Derrière cet effacement manifeste de l’auteur, la neutralité presque clinique de son regard, Denis Côté est là, pourtant, qui tire les ficelles dans l’ombre, organise une série de petits trafics et de négociations avec le réel, détournant ce Bestiaire de son banal programme documentaire. Comme dans la plupart de ses fictions (Nos vies privées, Curling), le Québécois recherche ici un dérèglement progressif des perceptions, un moment d’instabilité dans le déroulé mécanique de son film, où les sens soudain s’affolent, où l’on ne sait plus très bien ce qu’il faut voir ou penser. Ce sont des choix de cadres ahurissants, des tricheries de montage ou des effets «bruitistes» d’une bande son onirique qui font basculer Bestiaire dans d’autres régimes de réalité: ici une comédie absurde sur la vie des autruches, là un drame sur l’enfermement des bêtes ou encore une série B au détour d’une superbe séquence chez un taxidermiste filmé comme le médecin tortionnaire du Jour des morts-vivants. L’originale et mystérieuse beauté du film réside alors dans sa manière de ne jamais trancher entre toutes ces hypothèses, de laisser libre cours au surgissement poétique d’imaginaires variés que déclenchent les simples mouvements de ces animaux. De faire d’un zoo le plus bel écrin du cinéma. Romain Blondeau Les Inrockuptibles, 20 février 2013

EN EXCLUSIVITE

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Hannah Arendt / Margarethe Von Trotta Jérusalem 1961. Procès Eichmann… La philosophe juive allemande Hannah Arendt publie des articles qui déclenchent une controverse sans précédent. L’œuvre d’Hannah Arendt rayonne encore aujourd’hui. A une époque où la plupart des gens se sentaient obligés d’adhérer à une idéologie spécifique, Hannah Arendt est un brillant exemple de quelqu’un qui a toujours su rester fidèle à sa propre conception du monde. On commence seulement à s’intéresser et à comprendre l’étendue de sa sagesse. Lorsqu’elle a évoqué pour la première fois le concept de «banalité du mal» –concept qu’elle a créé dans son rapport sur le procès Eichmann– elle a essuyé de sévères critiques notamment en Israël. Aujourd’hui, ce concept est un élément essentiel de tout débat sur les crimes perpétrés par les Nazis. Je voulais également essayer de découvrir la femme qui se cachait derrière cette grande philosophe indépendante. En tant que juive, elle a dû quitter l’Allemagne, et c’est ainsi que son histoire rejoint un thème récurrent dans mes films: comment une personne réagit-elle face à des évènements historiques et sociaux sur lesquels elle n’a aucune influence ou maîtrise? Elle a rapidement fui l’Allemagne pour rejoindre Paris. Dès l’invasion de la France, elle a rejoint Marseille, l’Espagne, le Portugal et enfin New York. Lors de sa fuite, elle ne pouvait chasser le souvenir amer de nombreux amis qui avaient décidé de rester pour soutenir les nazis. L’exil a représenté sa «deuxième prise de conscience». Sa première prise de conscience a eu lieu lorsqu’elle étudiait la philosophie auprès de Martin Heidegger. A cette époque, elle se consacrait à la pensée pure, mais suite à son exil forcé, elle a tenu à s’impliquer dans les évènements du monde réel. En 1960, installée aux Etats-Unis, elle était prête à affronter l’un des chapitres les plus tragiques du XXe siècle. Elle allait voir de ses propres yeux l’homme dont le nom était associé au meurtre de millions de juifs: Adolf Eichmann. Le film se concentre sur les quatre années tumultueuses pendant lesquelles les vies d’Arendt et d’Eichmann se sont croisées, l’impact historique et les répercussions émotionnelles de cette expérience. La confrontation de la philosophe inflexible et non conformiste au bureaucrate obéissant et soumis a changé Hannah Arendt et le discours sur la Shoah. Elle a vu en Eichmann un homme ordinaire qui a organisé le transport de millions de personnes jusqu’aux chambres à gaz, par obéissance aveugle et incapable de penser par lui-même. Il n’y a que quelques flashbacks qui nous ramènent aux années 20 puis aux années 50, montrant la romance passionnée qu’elle a entretenue avec Martin Heidegger ainsi que leur rencontre, des années après la fin de la guerre… Ces flashbacks sont capitaux pour la compréhension du passé d’Arendt, mais le film porte principalement sur sa vie à New York, avec son mari Heinrich Blücher, rencontré pendant son exil à Paris, et avec ses amis Allemands et Nord-Américains, l’auteur Mary McCarthy et son plus vieil ami, le philosophe juif-allemand Hans Jonas. Son postulat «je veux comprendre» est la phrase qui la caractérise le mieux. Et c’est précisément sa quête de compréhension d’autrui et du monde qui m’a irrésistiblement attirée vers elle… Dans ce film, par exemple, je veux comprendre ce que pensait Hannah Arendt du totalitarisme et du chaos moral du siècle dernier; de l’auto-détermination et du libre-arbitre; et finalement ce qu’elle a réussi à révéler sur le mal et l’amour. Et j’espère que le public saura se souvenir de cette grande philosophe. Margarethe Von Trotta in Dossier de presse

Allemagne / Fr., 2012, 1 h 53, scope-coul., v.o. Scénario Pam Katz, Margarethe Von Trotta Photo Caroline Champetier Son Greg Vittore Musique André Mergenthaler Montage Bettina Böhler Avec Barbara Sukowa, Axel Milberg Janet McTeer, Julia Jentsch Ulrich Noethen, Michael Degen… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2012 : TORONTO / PESSAC (PRIX JURY, PUBLIC, ETUDIANT)

DU 24 AVRIL AU 7 MAI SORTIE NATIONALE

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La Dernière Licorne

/ Arthur Rankin Jr. & Jules Bass

Au cœur d’une forêt enchantée vit une licorne solitaire. Un jour, elle entend deux chasseurs déplorer la disparition des licornes. Serait-elle vraiment la dernière de son espèce? En quête de réponses, elle quitte la forêt mais ne tarde pas à se faire capturer par la Mère Fortune qui l’expose dans son carnaval de créatures mythologiques. Heureusement, l’assistant de la sorcière, un jeune magicien maladroit du nom de Schmendrick, vient à sa rescousse. Ensemble, ils se mettent en route pour le château du roi Haggard où, dit-on, le redoutable Taureau de Feu aurait entraîné toutes les licornes du monde…

Animation, USA / G.B. / Japon / RFA, 1982 1 h 32, coul., v.f. • à partir de 6 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 17 AU 27 AVRIL EN EXCLUSIVITE

Adaptation en dessin animé d’un best-seller de Peter S. Beagle, La Dernière Licorne a bercé des générations de spectateurs émerveillés. Poésie de couleurs rutilantes dans un monde de fables et de magie, ce voyage envoûtant s’inspire aussi bien des grands contes d’initiation que de la littérature fantastique pour enfants. Mais le récit d’aventures décèle également une mémorable histoire d’amour et d’introspection, parabole touchante sur la perte de l’innocence. Ainsi, La Dernière Licorne, avec sa douceur fragile et sa musique entêtante, a traversé les années en suscitant un attachement grandissant. Aujourd’hui, le plaisir de redécouvrir ce classique du dessin animé pour petits et grands est parfaitement intact!

Maison sucrée, jardin salé

6 courts d’animation, 2012, couleur, v.f. > durée totale du programme : 42’

tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 €

• à partir de 4 ans •

DU 17 AU 27 AVRIL

Papilles et pupilles se régalent à l’unisson avec Maison sucrée, jardin salé, un programme de six courts-métrages d’animation aussi beaux visuellement qu’imaginatifs. Mêlant différentes techniques de dessin et d’animation, ces films se destinent à un jeune public, à partir de quatre ans. Mais le charme de ces historiettes ne manquera pas de faire saliver les plus grands. Le programme est une gourmandise. Savant mélange de textures et de saveurs, le tendre côtoie le croquant, le solide rencontre le liquide, le tout dans une joyeuse effusion de couleurs. Douce rêverie de Kirsten Lepore narre les aventures d’un chou à la crème qui rêve de prendre le large. Il construit une barque en sucre qui prend bientôt l’eau… Limaçon et Caricoles de Gwendoline Gamboa et Sylvia Szkiladz met en scène un petit limaçon craquant qui rêve de devenir un escargot, pour pouvoir transporter sa maison sur son dos… La Maison de David Buob est le film le plus étrange du programme. Il nous plonge dans un univers onirique où une petite fille cherche à prendre soin de sa grand-mère… Petit frère de Charlotte Waltert dépeint la vie peu évidente d’un garçonnet qui voudrait prendre part aux jeux de sa sœur et de ses amis… Le programme se clôt sur deux aventures de Carotte (Carotte à la plage et Carotte au théâtre), signées par Pärtell Tall. Dans les deux films, un lapin gourmand veut voler le nez en carotte d'un bonhomme de neige très cool. Mais à chaque fois, ils finissent par devenir amis. Force des différents scénarios, imagination débridée des auteurs, maîtrise des techniques d’animation, humour contribuent à la malice et au charme de ce joli programme de films à croquer . Sandrine Marques, Le Monde, 13 novembre 2012

EN EXCLUSIVITE

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S P E C T A C L E S

Cyrano de Bergerac

E N

A V R I L

> THEATRE

texte Edmond Rostand / mise en scène Dominique Pitoiset L’histoire est connue, pétrie de panache et de romantisme mais il faut un comédien d’exception pour jouer ce personnage hors du commun, Philippe Torreton sera en tête d’une belle et fine distribution. mercredi 3, vendredi 5, samedi 6 avril 20 h 30 / jeudi 4 avril 19 h 30

La fin du monde est pour dimanche

>THEATRE

Cyrano de Bergerac

texte et interprétation François Morel Après son baptême de metteur en scène, François Morel retrouve le Théâtre Verdière pour y créer un spectacle, seul en scène, pour rire légèrement ou sourire gravement. 8 au 13 avril / création

Le Concert Français

> MUSIQUE

orchestre baroque de 15 musiciens / direction Pierre Hantaï avec Katharine Fuge, soprano I Damien Guillon, contre-ténor Hans-Jörg Mammel, ténor I Matthias Vieweg, baryton Cantates de Bach au programme de ce concert qui a le bon goût de convier de lumineux chanteurs, notamment Damien Guillon. Programme : J. S. BACH Cantate BWV 111 / Cantate BWV 178 / Cantate BWV 93

Dave Holland & Pepe Habichuela

La fin du monde est pour dimanche

mardi 9 avril 20h30 > FLAMENCO / JAZZ

Une épopée qui abolit les frontières d’une contrée où jazz et flamenco s’épousent avec subtilité, une rencontre au sommet. Dave Holland, contrebasse / Pepe Habichuela, première guitare / Josemi Carmona, deuxième guitare Bandolero, percussions / Juan Carmona, percussions mercredi 10 avril 20h30

El Djoudour

(Les Racines)

>DANSE

chorégraphie de Abou Lagraa / 14 danseurs Quatorze danseurs, une chanteuse, cette chorégraphie qui réunit les rives de la Méditerranée a ouvert la manifestation Marseille 2013, capitale européenne de la culture. « El Djoudour puise ses racines dans mon histoire personnelle et dans ma vision de la culture musulmane tout en opérant un syncrétisme avec d’autres horizons représentés par les 14 danseurs, le parfum musical subtil d’Olivier Innocenti et le chant d’Houria Aïchi qui donne une voix à ces rapports humains non verbaux. El Djoudour est comme un miroir dans lequel on peut se regarder pour regarder l’autre.» (Abou Lagraa) vendredi 12 avril 20h30

Chilly Gonzales

Pepe Habichuela & Dave Holland

El Djoudour

>MUSIQUE

Une collaboration complice avec La Sirène pour accueillir ce pianiste aussi virtuose qu’excentrique, toujours hors normes. mercredi 17 avril 20h30

m Réservation des places u

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations au guichet et par internet: CYRANO DE BERGERAC Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u

Chilly Gonzales


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LUNDI 1er, MARDI 2 AVRIL

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LU 1er/4

MAR 2

DES ABEILLES ET DES HOMMES de Markus Imhoof Suisse, 2012, 1h28, couleur, v.o. THE LEBANESE ROCKET SOCIETY de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige • Liban/France, 2013, 1h35, couleur, v.o. DJECA. ENFANTS DE SARAJEVO de Aida Begic´ Bosnie Herzégovine/All./Fr.…, 2012, 1h30, couleur, v.o. CAMILLE CLAUDEL, 1915 de Bruno Dumont France, 2013, 1h37, couleur

19H15

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20H45

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DU 3 AU 9 AVRIL

MER 3

JEU 4

VEN 5

SAM 6

DIM 7

LUN 8

MAR 9

INCH’ ALLAH de Anaïs Barbeau-Lavalette Canada/France, 2011, 1h41, couleur, v.o. LA MAISON DE LA RADIO de Nicolas Philibert France, 2012, 1h43, couleur LOS SALVAJES de Alejandro Fadel Argentine, 2012, 1h59, couleur, v.o. LE MUR INVISIBLE de Julian Roman Pölsler Autriche / Allemagne, 2012, 1 h 48, scope-couleur, v.o.

14H30 18H30 16H30 20H30

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20H45

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19H

16H15 20H15 18H15

14H30

16H30

21H

16H45

20H45

DU 10 AU 16 AVRIL

14H15

17H30

14H

MER 10

JEU 11

VEN 12

SAM 13

DIM 14

LUN 15

MAR 16

LE TEMPS DE L’AVENTURE de Jérôme Bonnell France/Belgique/Irlande, 2013, 1h45, couleur, v.o. LA MAISON DE LA RADIO de Nicolas Philibert

14H30 20H45 16H30

14H 18H 20H

14H 18H 16H

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INCH’ ALLAH de Anaïs Barbeau-Lavalette

18H30

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20H

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MER 17

JEU 18

VEN 19

SAM 20

DIM 21

14H30

15H45

15H45

15H30

14H

14H

DU 17 AU 23 AVRIL

MAISON SUCRÉE, JARDIN SALÉ, 6 courts métrages Animation, Belgique/All. /Estonie…, 2012, 42’, couleur, v.f. LA DERNIÈRE LICORNE de Arthur Rankin Jr. et Jules Bass Animation, USA/G.B./Japon…, 1982, 1h32, coul., v.f. LA TÊTE LA PREMIÈRE de Amélie Van Elmbt Belgique / France, 2012, 1h29, couleur LA BELLE ENDORMIE de Marco Bellocchio Italie, 2012, 1h50, couleur, v.o. LE TEMPS DE L’AVENTURE de Jérôme Bonnell

DU 24 AU 30 AVRIL

MAISON SUCRÉE, JARDIN SALÉ, 6 courts métrages LA DERNIÈRE LICORNE de Arthur Rankin Jr. et Jules Bass HANNA ARENDT de Margarethe Von Trotta Allemagne /France, 2012, 1h53, scope-couleur, v.o. BESTIAIRE de Denis Côté Canada, 2012, 1h12, couleur, v.o. LE TEMPS DE L’AVENTURE de Jérôme Bonnell LA BELLE ENDORMIE de Marco Bellocchio

19H15 21H

16H45

15H30 19H15

18H15

21H

14H30 20H30

17H15

DIM 28

LUN 29

MAR 30

14H30 20H45

18H

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17H

17H15

16H 20H15

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16H45

17H15

20H45

14H30 20H30 18H30

MER 24

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MAR 23

16H30

16H45 21H 19H

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LUN 22

14H30

19H

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16H30

14H 18H 20H

14H 18H15 16H15 20H30

16H15

18H15 20H30

16H15 14H

14H30 18H15

20H30 16H15

20H45 16H15

La Maison de la radio sera présenté vendredi 5 avril à 14h par Carole Desbarats, directrice de la diffusion des savoirs à l’Ecole Normale Supérieure. Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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