01.03 au 01.04 2014

Page 1

c

m

a

i

r

n

s

e

2

m

LA COU RSIVE SCENE NATIONALE LA ROCHELLE

0

1

a

4


c

i

information

n

7 jours sur 7

e

m

a

aU BUReaU D’accUeiL De La cOURSiVe

du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi et dimanche de 14 h à 20 h / lundi de 17 h à 20h PaR TéLéPHOne du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03 SUR RéPOnDeUR 05 46 51 54 04. SUR inTeRneT www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable méDiaS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma

TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI LE LUNDI POUR TOUS TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 24 juin 2014)

6,80 € 5,50 € 4,50 € 4,80 € 3,50 € 48 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

cinéma jeune public

FiLmS TOUT PaRTicULieRemenT RecOmmanDéS

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).

LE PIANO MAGIQUE de Martin Clapp •Animation, Pologne, 2001, 33’, couleur, v.f. précédé de 2 courts-métrages d’animation / durée totale du programme: 47’ m Séances tout public: dimanche 2 et lundi 3 mars 14h30 m Séances scolaires possibles: lundi 10 mars 14h30 / mardi 11 mars 10h LES AMIS ANIMAUX de Eva Lindström • Animation, Suède, 2013, 36’, couleur, v.f. m Séances tout public: samedi 1er mars 16h / lundi 3 mars 15h45

m à partir de 5-6 ans

m à partir de 3 ans

LE PETIT LORD FAUNTLEROY de Jack Gold • Royaume-Uni, 1980, 1h43, couleur, v.f. m à partir de 6-7 ans m Séances tout public: mer 5 mars 14h / jeu 6 mars 15h / ven 7 mars 14h / sam 8 et dim 9 mars 14h30 m Séance scolaire possible: lundi 10 mars 9h30 POUPI de Zdenèk Miler • Animation, Tchécoslovaquie, 1960, 35’, couleur, v.f. m à partir de 3 ans m Séances tout public: mercredi 5 mars 16h / jeudi 6 mars 14h / vendredi 7 mars 16h / samedi 8 mars 16h30

LA NUIT DU CHASSEUR de Charles Laughton • USA, 1955, 1h33, noir et blanc, v.o. m à partir de 9-10 ans m Séance tout public: mer 12 mars 14h30 m Séances scolaires réservées aux élèves «Ecole et cinéma»

LA COUR DE BABEL de Julie Bertuccelli • France, 2013, 1h29, couleur m Collèges / lycées m Séances tout public: du 12 au 25 mars m Séances scolaires possibles sur séances tout public: jeu 13 mars 14h / ven 14 mars 14h / mar 18 mars 14h / ven 21 mars 14h / mar 25 mars 14h

LE PETIT FUGITIF de Morris Engel, Ruth Orkin… • USA, 1953, 1h20, noir et blanc, v.o m à partir de 8-9 ans m Séance tout public: mer 19 mars 14h30 m Séances scolaires réservées aux élèves «Ecole et cinéma»

LE PARFUM DE LA CAROTTE de R. Durin… •Animation, Fr./Belg. , 2013, 27’, coul. v.f. m à partir de 4 ans précédé de 3 courts-métrages d’animation / durée totale du programme: 45’ m Séances tout public: mer 26 mars 14h / sam 29 mars 15h / dim 30 mars 16h45 / lun 31 mars 17h30 (et semaine du 2 au 8 avril) m Séances scolaires possibles: lundi 31 mars 10h et 14h30 / mardi 1er et mercredi 2 avril 10h POUR TOUT RenSeignemenT SeRVice cinema : 05 46 51 54 00

Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Aimer, boire et chanter de Alain Resnais


La Femme du ferrailleur / Danis Tanović […] Nazif, Senada et leurs filles ainsi que les autres habitants d’un village bosniaque jouent ici leur propre rôle: ils reconstruisent ce qui leur est vraiment arrivé un an avant le tournage du film. C’est toujours un pari risqué pour un réalisateur que de dépendre autant d’acteurs non-professionnels mais Danis Tanovi´c a dû sentir que cette famille avait cela en elle et il a pris ce risque avec des résultats superbes… […] A mesure que le film progresse, le spectateur est happé par l’émotion et le désespoir de l’histoire vraie de ces gens, victimes de mécanismes étatiques défaillants et de discrimination raciale. La rage de Tanovi´c par rapport à la situation de son pays et la manière dont elle affecte l’homme du commun est presque palpable dans cette œuvre puissamment naturaliste, mais La Femme du ferrailleur ne se réduit pas à la dénomination de film engagé: c’est avant tout un récit humaniste qui montre un brave homme prêt pour sa famille à n’importe quoi. C’est pour cela que le film sonne si juste. Tanovi´c parvient ici qui plus est, à raconter une histoire complètement universelle dans un contexte local tout à fait particulier, et ce n’est pas le moindre des tours de force… Vladan Petkovic, www.cineuropa.org, juillet 2013

Week-ends / anne Villacèque

Deux couples de quasi quinquagénaires, mariés depuis trente ans, se retrouvent tous les week-ends dans leurs maisons de campagne, au fin fond du bocage normand… […] Comédie de mœurs, mais pas seulement… Si la première partie de l’étonnant Week-ends vaut pour ses notations psychologiques et sa radiographie ironique du charme discret d’une certaine bourgeoisie bohème (deux aspects habilement soulignés par une voix «off» laconique), la nouvelle fiction de l’intéressante Anne Villacèque (Petite chérie), dans son second temps, ne cesse de gagner en intensité cruelle et en gravité, en examinant l’égoïsme et la mauvaise conscience de ces quatre personnages. En toute logique, la mise en scène prend dès lors une tout autre ampleur et tire le meilleur profit des espaces clos des deux maisons comme de leurs environs, plus inquiétants que bucoliques. Avec son humour noir rageur et ses comédiens (excellents), le film vise et touche juste et s’impose comme une des belles réussites de ce début d’année du côté du cinéma français. Olivier De Bruyn, Positif n°636, février 2014

Le Sens de l’humour / maryline canto

[…] Depuis le décès brutal de son compagnon, Elise partage, avec son fils de dix ans, un quotidien doux, tristounet, et totalement enclavé. Petit à petit s’y immisce son amant Paul, avec lequel la conférencière entretient une liaison faite de rapprochements forts et de rejets tout aussi violents. Car si Elise n’a aucun mal à discerner et à conter la beauté de la vie qui émane des tableaux de De Vinci et de Monet, elle a un mal fou à y voir clair dans ses propres sentiments… Cette histoire de deuil et de reconstruction amoureuse est celle de Maryline Canto elle-même… L’autobiographie aurait pu virer à l’épanchement impudique. C’est sans compter la finesse et la modestie de la comédienne-réalisatrice, qui opte pour un récit comme une mise en scène des plus sobres… D’où cette impression d’avoir rarement vu film plus courageux et honnête, et dès lors de plus touchant, sur la difficulté de renaître après un deuil. Et à refaire le choix de l’amour, qui avec le sens de l’humour, restent les meilleurs paris de nos vies. Anthony Bobeau, Le Film français 3

Bosnie-Herzégovine / Slovénie / France 2012, 1h15, couleur, v.o. Avec Senada Alimanovic , Nazif Mujic Sandra Mujic , Šemsa Mujic … v

v

v

v

BeRLin 2013 : OURS D’aRgenT / gRanD PRiX DU JURY / meiLLeUR acTeUR

DU 1er AU 10 MARS SORTie naTiOnaLe

France, 2013, 1 h 30, couleur Avec Karin Viard, Noémie Lvovsky Jacques Gamblin, Ulrich Tukur Aurélia Petit, Gisèle Casadesus…

DU 1er AU 11 MARS SORTie naTiOnaLe

France, 2013, 1 h 28, couleur Avec Maryline Canto, Antoine Chappey Samson Dajczman, Jean-Marie Chappey…

DU 1er AU 4 MARS SORTie naTiOnaLe


at Berkeley / Frederick Wiseman

Après l’Opéra de Paris et le Crazy Horse, Frederick Wiseman est allé poser sa caméra à Berkeley. A quatre-vingt quatre ans, le cinéaste livre un documentaire, comme lui seul sait le faire, soit un film-fleuve de quatre heures et une véritable plongée au cœur de l’une des universités les plus cotées du monde qui est autant réputée pour sa liberté de pensée que son ancrage démocrate et la qualité de son enseignement. Au fil des séquences, l’ambition et l’humilité du cinéaste se dévoilent: comme l’évoque un spectacle étudiant, «laisser une trace de ce que nous avons été». Passionnant.

USA, 2013, 4 h 04, couleur, v.o. Réalisation, son, montage Frederick Wiseman Photo John Davey SOUTien RecHeRcHe FeSTiVaLS 2013 : VeniSe neW YORk / TOROnTO

SAMEDI 15 MARS 14 H 30 DIMANCHE 16 MARS 18 H 30 MARDI 18 MARS 19 H

en eXcLUSiViTe

La vie sur le campus californien de Berkeley, de réunions d’élèves en réunions de profs, de séminaires en cours, de revendications en manifestations: Frederick Wiseman prend son temps pour décliner toutes les formes possibles d’échanges d’idées, et fait de la parole un torrent démocratique qui grossit et emporte tout… […] At Berkeley est comme ça: une capsule-temps renfermant le campus californien bien connu pour sa culture de la libre parole. Il propose un instantané de la vie en ce lieu, au début des années 2010. Et comme le lieu en question est colossal, stratifié, et protéiforme, l’instantané dure ce qu’il faut et tient de la très longue pose photographique. Tout y passe ou presque: les cours en amphi, les réunions entre élèves, les réunions entre membres de l’administration, les séminaires, les cours qui ressemblent à des séminaires, les séminaires semblables à des cours, les profs, les étudiants, les intervenants-chercheurs, etc. La parole coule, sans arrêt, car Wiseman ne s’intéresse qu’à elle… […] At Berkeley est le remède à l’envahissante «scripted reality» et aux documentaires formatés pour la télévision. Il ne romance pas, il ne s’attache pas, ne suit personne en particulier (seul le président de l’université fait plusieurs apparitions). Il ne recherche pas le microcosme –en quoi cette population est représentative de celle du pays– mais crée un prisme, au travers duquel on a une vue d’ensemble de tout un groupe… Christophe Beney, www.accreds.fr, septembre 2013 4


arrête ou je continue / Sophie Fillières

Ils sont ensemble depuis longtemps. Trop longtemps? Ils sont pris dans cette combine qu’est devenu leur couple, ce discret désastre, pris dans ce numéro qui se joue presque malgré eux. «Arrête ou je continue» l’un comme l’autre pourrait le dire. Ils ont l’habitude de longues marches en forêt. Au cours de l’une d’elle, Pomme refuse de rentrer. Non. Juste non. Qu’il lui file le kway, qu’il lui file le pull, qu’il lui file le sac, elle reste… Elle disparaît dans les taillis. Sans fracas…

Cela va faire bientôt vingt ans que Sophie Fillières construit au fil de ses œuvres un univers décalé finalement totalement cohérent. Tournant toujours autour de personnages féminins qui ont du mal à trouver leur place dans la société très normative qui leur est imposée, ses films font toujours preuve de légèreté et de spontanéité, et ceci malgré une écriture rigoureuse. Avec Arrête ou je continue, les familiers de son cinéma ne seront pas dépaysés puisque l’on retrouve ici toute la facétie dont elle sait faire preuve, et ceci même si le ton se veut plus grave… Hésitant sans cesse entre le rire et l’embarras, le spectateur se retrouve pris au piège entre les deux personnages principaux, incarnés avec beaucoup d’aisance et de jubilation par l’exceptionnelle Emmanuelle Devos et l’excellent Mathieu Amalric… www.avoir-alire.com En écrivant le personnage de Pomme, aviez-vous à l’esprit Claire et Fontaine Leglou, les héroïnes de «Aïe» et de «Gentille» également interprétées par Emmanuelle Devos? SOPHIE FILLIÈRES : Absolument, mais pas seulement. Très naturellement, mes personnages principaux s’accumulent quand j’écris, sans que j’y réfléchisse. Je ne les invoque pas mais elles sont là dans les interstices et les strates qui composent un personnage. Il y a peut-être comme une lignée… Pourtant Pomme est venue comme si je m’attelais pour la première fois à un personnage de femme. Elle est femme, épouse, mère, je n’avais jamais réuni ça auparavant. Sauf que précisément, Pomme est en train de rompre avec Pierre, son compagnon… S. F. : Je dirai plus qu’elle s’extrait, elle s’extirpe. Dans mes films précédents les personnages féminins se démenaient dans une espèce d’attente, certes chaque fois un peu plus circonscrite, mais par exemple, l’héroïne d’Un chat un chat, jouée par Chiara Mastroianni, était encore dans une grande interrogation par rapport à elle-même, alors que Pomme agit, c’est l’immense différence. Si Pomme est enfermée au sein du couple, elle n’est pas névrosée, elle n’est pas fragile psychologiquement. Elle a été attaquée physiquement, se retrouve en arrêt maladie après une opération d’une tumeur bénigne au cerveau, mais elle est saine, équilibrée, juste saisie d’épouvante devant ce que les choses sont devenues entre elle et Pierre. Il y a une sorte de hantise mortifère à s’accrocher l’un à l’autre audessus d’un vide creusé par leur conjugalité. in Dossier de presse

5

France , 2013, 1 h 42, couleur Scénario Sophie Fillières Photo Emmanuelle Collinot Son Henri Maïkoff Montage Valérie Loiseleux Avec Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric Anne Brochet, Joséphine de La Baume Nelson Delapalme, Julia Roy… BeRLin 2013

DU 5 AU 18 MARS SORTie naTiOnaLe


Le Petit Lord Fauntleroy / Jack gold

Little Lord Fauntleroy Royaume-Uni, 1980, 1 h 43, couleur, v.f. Avec Ricky Schroder, Alec Guinness Eric Porter, Colin Blakely… • à partir de 6-7 ans • VeRSiOn ReSTaURée

DU 5 AU 9 MARS

Cedric vit modestement avec sa mère à New York. Un jour un homme lui apprend qu’il est l’unique héritier d’un aristocrate anglais, qui le rappelle à ses côtés. Autant l’enfant est aimable et sympathique, autant le grand-père (l’élégant Alec Guinness) est revêche et peu affectueux. Au contact du petit lord, il devient un autre homme… Quatrième adaptation au cinéma du roman de Frances H. Burnett, extrêmement populaire outre-atlantique depuis sa parution en 1886, Le Petit Lord Fauntleroy possède tous les charmes de la littérature pour enfants. Empreint d’humour et de tendresse, Le Petit Lord Fauntleroy est un beau conte sur la tolérance, la générosité et la grandeur d’âme qui ravira petits et grands. Un grand classique à découvrir dans sa splendide version restaurée!

La nuit du chasseur / charles Laughton

The night of the Hunter USA, 1955, 1 h 33, noir et blanc, v.o. Avec Robert Mitchum, Lillian Gish, Shelley Winters, Billy Chapin… • à partir de 9-10 ans •

ecOLe eT cinéma

MERCREDI 12 MARS 14H30

Traqués par un prédicateur criminel fou d’argent et de haine, John et sa petite sœur Pearl s’enfuient comme dans les contes de notre enfance. Rivière sinueuse et magique, voûte étoilée, bestiaire étrange… Une œuvre d’exception dans la vie de Charles Laughton, puisqu’il s’agit du seul film réalisé par l’acteur et dans lequel il choisit de laisser le rôle principal à Robert Mitchum qui signe là un de ses plus beaux films… Tourné dans la plus totale liberté, entièrement affranchi des contraintes du système des studios, le film connaît un retentissant échec commercial à sa sortie. Avec le temps, La Nuit du chasseur est devenu un film mythique, l’emblème de ces récits d’adoption où le spectateur, s’identifiant avec le personnage de l’enfant, fait corps avec cette singulière quête d’un père de cinéma. Un film, dans de magnifiques images en noir et blanc, à montrer malgré –et sans doute pour– la violence qu’il exprime. Charles Tesson in Cahier de notes sur… La Nuit du chasseur, Ed. Les Enfants de cinéma

Le Petit Fugitif / morris engel, Ruth Orkin…

Little Fugitive USA, 1953, 1 h 20, noir et blanc, v.o. Avec Richie Andrusco, Richie Brewster Winnifred Cusching, Jay Williams… • à partir de 8-9 ans • ecOLe eT cinéma

MERCREDI 19 MARS 14H30

Le Petit Fugitif est un météore de l’histoire du cinéma. Il a été réalisé à New York en 1953 dans des conditions totalement innovantes… A l’origine de ce film, trois photographes de presse sans connaissance particulière des métiers du cinéma. Morris Engel, qui est le maître-d’œuvre du film et son principal réalisateur, décide de se lancer dans un tournage indépendant avec la souplesse et la légèreté de la photographie prise sur le vif. Son ami Ray Ashley lui propose une histoire de petit garçon d’un quartier pauvre de New York en fugue à Coney Island parce qu’il est persuadé d’avoir tué accidentellement son grand frère… […] Le Petit Fugitif est aussi un grand film sur l’enfance. La caméra ne lâche pas d’une semelle le petit Joey au cours de sa fugue à Coney Island, dont François Truffaut, qui adorait ce film, se souviendra dans Les 400 Coups. Ce petit garçon fait l’apprentissage de la solitude, de la débrouillardise pour gagner de quoi vivre ces journées de fugue et assouvir sa passion pour les chevaux, mais aussi des angoisses et des petites joies de la vie hors du territoire balisé du périmètre familial. Le garçon qui joue Joey est un acteurné qui a pris en main plus d’une scène du film, entraînant le réalisateur dans des sentiers non balisés par le scénario. Alain Bergala in livret du DVD Le Petit Fugitif, L’Eden Cinéma, scérén/CNDP 6


La cour de Babel / Julie Bertuccelli

Ils viennent d’arriver en France. Ils sont Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais… Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé les échanges, les conflits et les joies de ce groupe de collégiens âgés de onze à quinze ans, réunis dans une même classe d’accueil pour apprendre le français. Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par le même désir de changer de vie, remettent en cause beaucoup d’idées reçues sur la jeunesse et l’intégration et nous font espérer en l’avenir…

Tout est filmé dans l’enceinte du collège. Vous n’avez pas eu la tentation d’aller voir comment les élèves vivaient en dehors? JULIE BERTUCCELLI : Je n’ai pas eu envie d’entrer dans l’intimité des familles, ni de filmer leur vie quotidienne. Ce n’était pas le sujet. Je voulais filmer une classe, comme un microcosme, et découvrir comment ces adolescents vivaient, parlaient, grandissaient ensemble. Ce qui se passe dans le cocon de cette petite communauté me semblait un révélateur suffisant de leurs personnalités et de leurs parcours. Par ailleurs, les familles respectives existent dans le film, mais toujours dans le huis clos du collège, puisque j’ai filmé les parents quand ils rencontrent la professeur avec leurs enfants. Dans ces rencontres s’entrouvre leur intimité, en laissant libre notre imaginaire et en rendant plus fort le hors-champ. Pensez-vous que «La Cour de Babel» peut être utile? J. B. : Je ne crois pas qu’on puisse rester insensible à ce qu’on voit dans le film. Il fera, j’espère, résonner les débats actuels, souvent nauséabonds. J’espère qu’il pourra aider à inverser les a priori, contrecarrer les préjugés, faire réfléchir plus intimement, donner de l’empathie à ceux qui en manquent, et donner du courage et de l’élan à ceux qui luttent pour le respect et l’accueil. Entre l’enfant de diplomate, celui qui vient pour étudier le violoncelle, celle qui arrive pour retrouver sa mère, celle qui est en attente d’un droit d’asile, celui dont la mère est venue pour une histoire d’amour, celle dont le père vient chercher du travail, celui qui a été chassé de son pays par des groupes néo-nazis, tous représentent divers cas d’immigration. Ils portent en eux une culture radicalement différente, qu’ils confrontent à notre propre culture. Les questions de l’exil et de l’intégration, mais aussi leur regard neuf et critique sur notre monde actuel et sur notre société qu’ils découvrent, résonnent dans cette classe parisienne d’une manière singulière et vivante. Tous sont des enfants courageux, matures, qui portent des responsabilités très lourdes et affrontent leur destin. Pour ces jeunes, l’identité, vécue comme une double appartenance au pays d’origine et au pays d’accueil, est désormais et à jamais plurielle. Ce sont des héros de la vie d’aujourd’hui, ils sont une richesse pour notre pays. in Dossier de presse

7

Mardi 25 mars à 20 h 30 Rencontre avec Julie Bertuccelli

France, 2013, 1 h 29, couleur Image et réalisation Julie Bertuccelli Son Stephan Bauer, Benjamin Bober Graciela Barrault, Greg le Maitre… Musique Olivier Daviaud Montage Josiane Zardoya Avec les élèves de la classe d’accueil du collège de la Grange aux Belles, Paris 10e et Brigitte Cervoni (professeur de français) SOUTien aFcae

DU 12 AU 25 MARS

SORTie naTiOnaLe


Les chiens errants / Tsai ming-liang

Les Chiens errants est un film terrible et beau, noir portrait du monde des hommes, œuvre d’art profonde et mystérieuse qui vit et résonne en nous bien après la projection, traçant des lignes entre le cinéma et nous, entre le cinéma et le monde, entre le cinéma et tous les arts. Les plans sont d’abord larges, très larges. Ce sont des silhouettes d’enfants, des voix d’enfants, puis les bruits de la ville, les voitures, puis des immeubles abandonnés. Tsai Ming-liang est l’un des cinéastes qui compose le plus avec l’architecture. De Vive l’amour à I don’t want to sleep alone en passant par The Hole ou Goodbye Dragon Inn, il filme la structure, les volumes et la matière, travaille les perspectives, tord les angles morts, troue les plafonds, installe son hétérotopie. Les bâtiments sont en mauvais état, abandonnés, en construction. Ils sont abris, refuge, lieux d’angoisse. Il faut se perdre, revenir et se perdre à nouveau, relire l’image, plonger encore dans les longs plans, le plus souvent fixes, vertigineux de beauté, que le cinéaste taïwanais compose. L’histoire est simple croit-on. C’est le quotidien de cet homme qui passe sa journée à tenir une pancarte. Posté à un carrefour, sous un ciré jaune, il tient sa pancarte. Le panneau vante les mérites d'un programme immobilier. Il gagne un peu d’argent, dort avec ses enfants dans un immeuble abandonné. La mère est partie. On assiste aux rituels répétés, dîner, brossage des dents, lavage des pieds dans les toilettes publiques, coucher dans l'écrin de la moustiquaire. Puis il y a cette femme qui travaille dans un supermarché. Le soir venu, elle nourrit les chiens errants. Leurs destins sont-ils parallèles? Sont-ils liés? Vont-ils se croiser? L’histoire n’est pas si simple. Comme toujours dans le cinéma de Tsai Mingliang, les clés ne sont pas données d’avance. Les dialogues sont rares. On ne saura jamais ce qui lie cet homme et cette femme, on ne saura jamais vraiment qui elle est. Chaque plan est une scène à suivre, un tableau à admirer, une histoire à lire. Qu’on ne s’y trompe pas: Les Chiens errants, comme tous les films de son auteur, n’est jamais dans la posture. C’est un film de chair, de misère, de cris, de rires et de pleurs, un film de pluie. Le frère et la sœur s’amusent et rient, vivent, rêvent sans doute, le père encaisse, encaisse encore, puis s'arrête. Deux plans sidérants viennent nous rappeler sa détresse, un poème récité, puis un chant, les yeux baignés de larmes, un chou dévoré à pleines dents et le désespoir qui s’ensuit, deux plans qui disent toute la misère du monde, la souffrance des 8


hommes, deux scènes bouleversantes. L’homme, c’est évidemment Lee Kang-sheng, l’acteur fétiche de Tsai Ming-liang, celui que l'on a vu grandir devant sa caméra, sous nos yeux, ce jeune homme au regard pur désormais quadragénaire, qui nous touche ici comme jamais… C’est un immense cadeau que nous fait Tsai Ming-liang, celui de cette œuvre incroyable, qui sera détestable pour certains parce que si radicale, et si terriblement douce et profonde à d'autres parce que multiple et déchirante. Pierre Afeu www.persistanceretinienne.over-blog.com, novembre 2013 RUINES ET PAYSAGE

Les Chiens errants parle d’une famille monoparentale dont la mère est absente. Une famille qui n’a en fait même pas de maison. Le père et ses deux enfants errent d’un bâtiment abandonné à l’autre. Les ruines désertes que j’ai filmées semblent m’avoir attendu depuis une éternité. Ce sont des personnages à part entière. Je les ai découvertes et j’ai écouté leurs histoires. Alors que je faisais les repérages, j’ai eu la surprise de découvrir dans un de ces bâtiments une gigantesque fresque murale représentant un paysage. C’était très émouvant. Cette fresque était peut-être la personnalisation de cette ville désolée. Ou encore était-ce le miroir reflétant l’illusion et la réalité du monde des humains. J’ignorais qui en était l’auteur, mais je savais que je devrais la filmer. J’ai demandé à mon équipe de la sauvegarder, mais sans aucune garantie car n’importe qui pouvait entrer dans ce bâtiment à l’abandon. Il ne me restait qu’à prier qu’elle soit épargnée. Ce n’est qu’au moment de la postproduction du film que j’ai fini par découvrir l’artiste. Il se nomme Kao Jun-Honn, et depuis quelques années il peint dans des maisons en ruines. Il m’a dit qu’il n’avait aucune intention d’exposer ses œuvres. Il espère juste que les gens tomberont dessus par hasard, et c’est ce qui m’est arrivé. Le plus intéressant, c’est que cette fresque est inspirée d’une photo prise par un Anglais, John Thomson, en 1871. C’est le paysage originel du sud de Taiwan il y a plus d’un siècle. Sur la photo originale, deux enfants aborigènes posent sur la gauche, mais Kao a choisi de ne pas les représenter. Par pure coincidence, les deux enfants de mon film rôdent également autour du bâtiment abandonné. TROIS FEMMES

A l’origine, dans le scénario, il n’y avait qu’un personnage féminin, ce personnage entrait dans la famille de Lee Kang-sheng et éloignait les enfants. J’avais d’abord pensé à Lu Yi Ching pour le rôle, mais je suis tombé gravement malade, suffisamment pour penser pouvoir mourir à tout instant. Terrorisé par le fait que Les Chiens errants soit mon dernier film et que je n’aie plus jamais l’occasion de travailler avec Yang Kuei Mei et Chen Shiang Chyi, j’ai eu une drôle d’idée: pourquoi les trois femmes ne joueraient-elles pas le même personnage? Cependant, à la fin du tournage, le fait qu’elles jouent le même rôle ne semblait plus avoir d’importance. Même si ce film est mon dernier lever de rideau, je suis heureux car mes acteurs fétiches sont à mes côtés et je leur en suis reconnaissant. LEE KANG-SHENG

Sans Lee Kang-sheng, je n’aurais sans doute jamais réalisé ce film… En 2011, j’ai monté une pièce de théâtre avec lui. Alors que nous répétions une scène dans laquelle il marchait presqu’au ralenti, j’ai été tellement ému par sa prestation que je lui ai dit: «Kang, ça fait 20 ans qu’on travaille ensemble et voilà le moment qu’on attendait.»… Soudain, l’envie de faire un film est revenue et j’ai commencé à travailler sur une série de courts-métrages: «Les voyages au ralenti de Hsiao Kang ». Je voulais continuer à le voir en très gros plan. Comment a-t-il changé sous le regard permanent de la caméra au cours des vingt dernières années? Ou plutôt, qu’a-t-il révélé pendant toutes ces années? De l’écriture au montage, il m’a fallu trois ans pour réaliser Les Chiens errants. Pendant tout le processus, j’ai constamment resserré l’histoire… jusqu’à même retirer des personnages. Tout ce qui reste, c’est ce visage… Pour un des plans, je lui ai tendu un chou et lui ai dit de le manger devant la caméra. Je ne me souviens plus quelles instructions je lui ai données. Peut-être aucune… Il a mâché, déchiqueté, avalé, englouti, dévoré le chou, avec des sentiments d’amour et de haine. Je l’ai regardé consommer ce chou comme vingt ans de sa vie. Il a pleuré et j’ai pleuré aussi. Nous travaillons ensemble depuis 1991 et je peux dire que Son visage est mon Cinéma. Tsai Ming-liang

9

Taïwan / France, 2013, 2 h 18, couleur, v.o. Scénario Tung Cheng Yu, Tsai Ming-liang Peng Fei Photo Liao Pen Jung, Sung Wen Zhong Son Mark Ford Montage Lei Zhen Qing Avec Lee Kang-sheng, Yang Kuei Mei Lu Yi Ching, Chen Shiang Chyi Lee Yi Cheng, Lee Yi Chieh… VeniSe 2013 : gRanD PRiX DU JURY eT LiOn D’aRgenT

DU 19 AU 25 MARS en eXcLUSiViTe


L’etudiant / Darezhan Omirbayev

Student Kazakhstan, 2012, 1 h 30, couleur, v.o. Scénario et montage Darezhan Omirbayev d’après le roman Crime et Châtiment de Dostoïevski Photo Boris Troshev Son Iliya Biserov Avec Nurlan Baitasov, Maya Serikbayeva Edige Bolysbayev, Asel Sagatova Bakhytzhan Turdaliyeva Darezhan Omirbayev… canneS 2012 :

Un ceRTain RegaRD

DU 19 AU 25 MARS en eXcLUSiViTe

Le cinéma de Darezhan Omirbayev, apparu avec l’inoubliable Kairat, se reconnaît en quelques plans: une figure systématique de jeune homme solitaire, une rigueur scénographique bressonienne, des cadres qui sont le plus souvent des portraits, un léger parfum de Nouvelle Vague dans les situations et leur traitement, et un très bel art de la durée. L’Etudiant, adapté de Crime et Châtiment, de Dostoïevski, ne déroge pas à ces critères… Depuis une vingtaine d’années, le cinéaste et ses films sont les meilleurs témoins de l’implacable transformation du Kazakhstan, dont les mœurs anciennes et civilisées s’adaptent difficilement à la férocité de l’économie libérale qui le gouverne désormais. C’est explicitement le sujet de L’Etudiant, qui observe un jeune homme désargenté dans une grande ville anonyme. Un étudiant sans charisme ni qualités, qui porte de grosses lunettes, chausse de fausses Adidas et regarde les filles avec un air de moineau ahuri. En silence, cet homme sonde son âme: est-il capable de commettre un crime? Pas tellement pour l’argent, mais pour le défi moral auquel il soumettrait ainsi sa conscience. Tempête éthique et politique sous un crâne simple… Mais sous la silhouette de cet étudiant taiseux et sans nom, c’est également tout un peuple soumis, mutique qui se cogne contre un nouveau réel imposé, et c’est toute une chaîne de liens affectifs, familiaux, sociaux, immémoriaux, qui se corrode, puis se néantise. La qualité unique du cinéma de Darezhan Omirbayev tient d’abord à son code génétique: à la fois asiatique et européen, mixte étrange et rare, qui conjugue réellement sous nos yeux des corps et des façons d’être, de penser et de regarder que l’on sait provenir de sources disparates, ici unifiées dans le cours calme d’un fleuve mitoyen. S’ajoutent les propres dons du cinéaste, notamment son écriture si particulière: à quelques endroits du film, Omirbayev fait revenir la figure d’un mafieux impassible saisi par des spasmes de brutalité gratuite inouïs, qui s’exercent contre un serveur de thé maladroit ou un vieil âne épuisé, violences que le cinéaste traite toujours par des ellipses d’une pudeur coupante. La question que nous pose un tel film est simple mais embarrassante: comment, dans les conditions impitoyablement matérialistes qui sont celles où l’on nous ordonne de vivre, contenir la guerre impérieuse que nos pulsions engagent contre notre raison? A en juger par L’Etudiant, Darezhan Omirbayev craint que la réponse ne soit dans la question. Olivier Séguret, Libération du 18 mai 2012 10


Leçons d’harmonie / emir Baigazin

Leçons d’harmonie raconte l’histoire d’une vengeance, et bien autre chose. La vengeance sera celle d’un lycéen humilié et ostracisé par les autres élèves, sous la coupe de Bolat, un condisciple chef de bande. Mutique et renfermé, le jeune Aslan, qui vit seul avec sa grandmère dans une ferme à l’écart de la ville, prépare méthodiquement l’élimination de son ennemi. Sauf que le combat d’Aslan et Bolat, combat de la victime contre l’oppresseur, stratégie asymétrique où l’intelligence du faible invente les réponses à la surpuissance du fort, s’il est en effet la colonne vertébrale du film durant les deux tiers de son déroulement, est loin d’en dire tout le sens, toute l’ambition et toute la puissance… […] Leçons d’harmonie met en jeu l’idée très archaïque et très contemporaine qu’on a (abusivement) baptisé le darwinisme social… […] Et c’est la composition du film qui permet de déployer les racines et les effets réels de cette approche dont il n’est nullement besoin de savoir qu’elle eut comme principal théoricien Charles Spencer. Grâce à sa construction en ces petits blocs d’espace-temps que constitue chaque scène, le film inscrit son récit propre dans des réseaux de plus en plus étendus, ceux des systèmes de racket et de contrôle social par des organisations mafieuses rivales, ceux du rôle de l’autorité publique, de la directrice du lycée à la police, les rapports capitale / province et ville/ campagne, ceux de la modernisation libérale, ceux de la religion et des différents régimes de croyance et de superstition, dont font aussi partie, à côté de l’islam et de l’animisme, l’idéal éducatif, l’organisation administrative ou le miroir aux alouettes des nouvelles technologies du loisir et leur pouvoir addictif. Il faudrait y ajouter encore les abîmes psychiques. Là rôdent le désir sexuel, et simultanément les fantasmes de pureté –Aslan se lavant compulsivement, la terreur du regard des garçons éprouvés par la jeune fille… […] Apparemment très sage et en fait très audacieuse et disponible à d’innombrables ouvertures, la composition du film autorise des déplacements gigantesques qui adviennent comme naturellement, fruits d’une nécessité interne dont on ne découvre l’existence que durant le déroulement du film. Ainsi, en particulier, du recours aux ellipses, dont la puissante coupe franche qui, au moment du passage à l’acte, rappelle les stratégies narratives de Robert Bresson, ou plus récemment des frères Dardenne… Jean-Michel Frodon, extrait de «La Stratégie du lézard», © ACOR 2014 www.lacor.info/film/lecons_dharmonie/ 11

Uroki garmonii Kazakhstan / Allemagne / France, 2013, 1 h 54, couleur, v.o. Scénario et montage Emir Baigazin Photo Aziz Zhambakiyev Son Markus Krohn, Sergey Lobanov… Décor Yuliya Levitskaya Avec Timur Aidarbekov, Aslan Anarbayev Mukhtar Andassov Anelya Adilbekova… SOUTien RecHeRcHe et acOR angeRS 2014 : gRanD PRiX DU JURY FeSTiVaL 2013 : BeRLin / amienS

TRiBeca / SeaTTLe / SaO-PaULO…

DU 26 MARS AU 8 AVRIL SORTie naTiOnaLe


aimer, boire et chanter / alain Resnais Alain Resnais a reçu, à quatre-vingt douze ans, l’Ours d’argent à la Berlinale pour sa dernière «fantaisie» «Aimer, boire et chanter» –la vie de trois couples bouleversée par le comportement énigmatique de leur ami George Riley–, un film allègre, inventif et pétillant…

Pourquoi ce titre, Aimer, boire et chanter qui n’a rien à voir avec le titre original de la pièce d’Alan Ayckbourn, Life of Riley? Pour le rythme. La pièce était entièrement imprégnée de la musique des Pink Floyd. Pour moi, cela indiquait une époque précise, les années 1960/1970 et je voulais m’en détacher. Je cherche beaucoup à rythmer les changements de vitesse d’un film, à ce que la réalisation soit disparate. Des moments avec un découpage timide, académique, et puis, que subitement le ton change. Voilà ce dont je rêverais: que le spectateur dans la salle se dise, oui, bon, c’est du théâtre filmé, et soudain change d’avis, oui, mais au théâtre, on ne pourrait pas faire ça… Et ça redevient du théâtre, et ça redevient du cinéma, et parfois de la bande-dessinée avec les interventions de Blutch. Je voulais tenter de faire ce que Raymond Queneau appelait dans Saint-Glinglin «la Brouchecoutaille», c’est-à-dire une sorte de ratatouille, abattre les 12


cloisons entre le cinéma et le théâtre, et ainsi, se retrouver en pleine liberté. Je le dis pour tous mes films, c’est la forme qui m’intéresse, et s’il n’y a pas la forme, il n’y a pas l’émotion. Je garde le goût intact de faire se rencontrer des choses qui ne devraient pas se rencontrer, c’est ce que j’appelle l’attrait du danger, du précipice. Avec cette formule que je répète à l’envi: «Pourquoi tournez-vous?», «Pour voir comment ça tourne». Alors, évidemment, j’ai été séduit par le théâtre d’Ayckbourn, qui peut sembler être un théâtre de boulevard alors qu’il n’en est rien. Il n’y a qu’à observer les risques de construction qu’il prend à chaque fois. Un jour, il a eu cette phrase: «Moi j’essaie de faire du cinéma avec mon théâtre, et Resnais fait du théâtre pour le cinéma»… […] Le gros problème que posait l’adaptation de Life of Riley, était le suivant: comment un public de cinéma pourrait-il comprendre qu’il y a quatre jardins qui ne se touchent pas? J’ai donc mis des dessins de Blutch, des photos du Yorkshire, avec quelques plans de routes pour qu’on comprenne que parfois il y a vingt kilomètres qui séparent un jardin d’un autre. C’est en mélangeant ces trois éléments qui ne vont pas ensemble –les dessins de Blutch ne ressemblent pas aux décors de Jacques Saulnier, qui ne ressemblent pas aux routes du Yorkshire – qu’on saisit, j’espère, la notion de distance. J’ai voulu faire le film librement. On a procédé avec Laurent Herbiet d’une manière particulière. Herbiet étant un magicien de l’informatique, à peine ai-je prononcé une phrase qu’elle est enregistrée, parfois même, il la frappe avant que je la prononce… Nous avons donc pris la pièce originale et avons procédé à un découpage immédiat. Pour cette phase de travail, j’utilise des petites figurines en plastique représentant les acteurs et je les déplace… Ça m’aide beaucoup, je peux découper en même temps qu’Herbiet me suggère des raccourcis, des enchaînements. J’avais beaucoup fait rire Ayckbourn en lui disant un jour: «Je suis contre les coupures, mais pour les contractions». Jean-Marie Besset, dont je connaissais et appréciais le travail d’adaptateur et d’auteur, s’est ensuite chargé de la traduction, et a travaillé sur la version anglaise déjà découpée. Aimer, boire et chanter? On prend trois couples normaux, ou ce qu’on appelle normaux, qu’ils soient très heureux ou très malheureux, il suffit que survienne un évènement qui dérange, George, ça fiche l’hystérie partout. Oui, c’est drôle, mais il y a tout de même des moments où je fais passer l’ombre de la mort, sur une musique légère… Il y a une chose assez rare avec ce film: lorsqu’il a été terminé, nous avons constaté, le monteur Hervé De Luze et moi, que ce qu’on appelle «le chutier» –la corbeille où l’on jette les chutes, les scènes supprimées– était vide. Rien n’avait été coupé, tout avait été tourné. Oui, on peut dire ça, rien à jeter! Il est vrai qu’il y a beaucoup de plans-séquences, des scènes dans leur continuité. Les comédiens ont été étonnants d’ailleurs. D’eux-mêmes ils se sont réunis en dehors des heures de tournage pour répéter. On a gagné un temps fou! Qu’est-ce qui fait que, ne négligeant aucun artifice de théâtre, jusqu’à remplacer les portes par des toiles peintes qui s’écartent, on est tout de même au cinéma? C’est un mystère. Oui, bien sûr, même si cela joue en faveur du film, il est bien question ici d’économie. J’ai été conforté dans cette démarche, en faisant un grand saut dans le temps, par Sacha Pitoëff et sa femme. Chaque fois qu’ils montaient un spectacle aux Mathurins, ils se trouvaient à court d’argent pour les décors. Ils reprenaient alors de vieux rideaux, ils empruntaient des vieux tapis et réussissaient à suggérer des intérieurs luxueux. J’ai présenté ça à Jacques Saulnier, en disant: «Sacha Pitoëff l’a fait, tu peux le faire.» Il a faiblement protesté: «Oui, mais au cinéma…» J’ai dit: «Eh bien, on va le tenter.» Alain Resnais in Dossier de presse 13

France, 2013, 1 h 48, scope-couleur Réalisatin Alain Resnais d’après Life of Riley de Alan Ayckbourn adaptation Laurent Herbiet, Alex Reval Dialogues Jean-Marie Besset Photo Dominique Bouilleret Dessin Blutch Son Jean-Pierre Duret, Gérard Hardy Gérard Lamps Décor Jacques Saulnier Musique Mark Snow Montage Hervé de Luze Avec Sabine Azéma, Hippolyte Girardot Caroline Silhol, Michel Vuillermoz Sandrine Kiberlain, André Dussollier Alba Gaia Bellugi… BeRLin 2014 : OURS D’aRgenT

DU 26 MARS AU 15 AVRIL SORTie naTiOnaLe


m durée totale du programme : 47 ’ • à partir de 5-6 ans • SOUTien aFcae JeUne PUBLic

DIM 2, LUN 3 MARS 14H30

m durée totale du programme : 36’ • à partir de 3 ans •

SAM 1er MARS 16H / LUN 3 15H45

Tchécoslovaquie, 1960, 35 ’ couleur, v.f. • à partir de 3 ans • SOUTien aFcae JeUne PUBLic

MER 5 MARS 16H / JEU 6 14H / VEN 7 16H / SAM 8 16H30

Le Piano magique / martin clapp

Programme de trois courts-métrages où les univers mélodieux de Chopin et de Beethoven s’animent pour les enfants (et les plus grands). Le principal Le Piano magique raconte l’histoire de Anna qui découvre un piano brisé qui se transforme comme par magie en engin volant…

Les amis animaux / eva Lindström

Un trait naïf, une nature luxuriante, des histoires parfois espiègles ou fantastiques… Des films pour les tout-petits par une grande illustratrice scandinave.

Poupi / Zdeněk miler

Candide parmi les animaux, le jeune Poupi parcourt le monde, ou plutôt la cour de la ferme où il habite, à la rencontre de ses congénères. Pourquoi ne faut-il pas voler le miel des abeilles? Que sont ces drôles de poissons à pattes nés dans la mare? Pourquoi l’eau de l’écuelle de Poupi a-t-elle disparu? Les trois épisodes de ce programme très court répondent à ces questions de bon sens en suivant le petit chien naïf à travers la découverte du monde. On y apprend donc comment se forment les nuages ou comment les abeilles procèdent pour fabriquer le miel… […] La découverte du premier personnage d’animation tchèque de Zdene˘k Miler, créateur de La Petite Taupe (1968) et du Criquet (1978)… offre une très belle entrée en matière dans l’univers du cinéma et, par son format, est idéal pour une toute première séance dans les salles obscures. Raphaëlle Pireyre, critikart.com, octobre 2013

Le Parfum de la carotte arnaud Demuynck et Rémi Durin

A travers quatre belles histoires sur le thème de la gourmandise, «Le Parfum de la carotte» offre aux plus petits spectateurs des univers vitaminés où d’adorables lapins pêchent des carottes et concoctent des cakes d’amabilité. Un programme tendre et drôle, idéal pour faire découvrir aux plus jeunes la magie du cinéma (et les bienfaits de la carotte!). LA CONFITURE DE CAROTTES de Anne Viel Deux amis lapins, en plein hiver, voient leur réserve de confiture de carottes épuisée. Mais qui a dit que les carottes ne se trouvent que dans les jardins? Certainement pas l’oncle Robert qui leur a légué une précieuse carte au trésor. LA CAROTTE GÉANTE de Pascale Hecque Une souris est poursuivie par un chat qui est poursuivi par un chien qui est poursuivi par une petite fille qui est grondée par sa mammy qui se fait bougonner par le papy qui fait sa soupe et a besoin d’une carotte… Animation, Fr./ Belgique, 2013, 27 ’, coul.

m durée totale du programme : 45 ’ • à partir de 4 ans •

SOUTien aFcae JeUne PUBLic

DU 26 MARS AU 8 AVRIL SORTie naTiOnaLe

LE PETIT HÉRISSON PARTAGEUR de Marjorie Caup Un petit hérisson trouve une pomme magnifique dans la forêt. Il la roule derrière un rocher pour faire bombance à son aise. Mais voilà que s’invitent au festin d’autres petits gourmands… LE PARFUM DE LA CAROTTE de Arnaud Demuynck et Rémi Durin Lapin et Ecureuil sont voisins et amis. Ils sont aussi gourmands et bons vivants. Mais des différences de goût les mènent à la dispute. L’écureuil, fâché, déménage de nuit et se fait attraper par un renard… m tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 € pour tous ces films jeune public 14


S P e c Tac L eS exit,

COMPAGNIE PYRAMID

e n

m a R S

DanSe HiP-HOP

Le monde du travail industriel pour inspiration de cette nouvelle œuvre par une équipe qui a su se faire une place dans le paysage national du hip-hop. Le spectacle a été créé au mois de novembre à La Coursive et revient pour notre plus grand plaisir… mercredi 12 mars 19h30 date supplémentaire

Brad mehldau Trio

JaZZ

Tout en retenue, jamais une note de trop, architecte du rythme et improvisateur inspiré, ce musicien peut emprunter tous les chemins, les plus connus comme les plus mystérieux, on le suit tant il séduit.

L.a. Dance Project,

Brad Mehldau, piano / Larry Grenadier, contrebasse / Jeff Ballard, batterie

BENJAMIN MILLEPIED

Exit

mercredi 12 mars 20h30 DanSe

Ce danseur-chorégraphe surdoué, plein d’audace et de passion, a conçu une richissime soirée avec l’une de ses pièces, Moving Part, Quintett de Forsythe et Winterbranch de Cunningham. La classe.

Jeune Orchestre atlantique

DIRECTION ET VIOLON

vendredi 14, samedi 15 mars 20h30

GIULIANO CARMIGNOLA / 35 MUSICIENS

mUSiqUe L.A. Dance Project

Formation unique, composée de jeunes musiciens, fondée par Philippe Herreweghe qui invite chaque année un chef prestigieux, Giuliano Carmignola cette saison. PROGRAMME W. A. Mozart Symphonie concertante pour violon et alto en mi bémol Majeur, KV 364 (Jean-Philippe Vasseur, alto) J. Haydn Symphonie n°49 en fa mineur « La Passione » / Concerto pour violon et orchestre en do majeur mercredi 19 mars 20h30

L’oublié(e),

SPECTACLE DE

RAPHAËLLE BOITEL

THeaTRe ViSUeL

Un spectacle avant tout visuel, une forme de théâtre d’images où la dimension chorégraphique et circassienne a aussi sa place dans la narration. Une histoire ponctuée d’embûches dans un décor en

noir et blanc très épuré. Les tableaux se succèdent et les cordes, toiles, écrans tissent l’espace.

L’annonce faite à marie

TEXTE

PAUL CLAUDEL / MISE EN SCÈNE YVES BEAUNESNE

vendredi 21, samedi 22 mars 20h30 THeaTRe

L’oublié(e)

D’exceptionnels actrices et acteurs pour servir la langue superbe de Claudel et cette pièce majeure du théâtre français. mardi 25, mercredi 26 mars 20h30

mistico mediterraneo

A FILETTA / PAOLO FRESU / DANIELE DI BONAVENTURA

mUSiqUe

Polyphonies corses, trompette, bandonéon, le souffle de cette musique est d’une beauté poignante, inédite, hypnotique. jeudi 27 mars 20h30

The Roots,

KADER ATTOU

DanSe HiP-HOP

Mistico Mediterraneo (A Filetta)

Reprise de cette création qui a enflammé le public la saison dernière et qui revient au port après une longue tournée internationale. samedi 29 mars 16h date supplémentaire samedi 29 mars 20h30  SOIRÉE HIP-HOP À LA SIRÈNE, samedi 29 mars à partir de 22h30 avec DJ FORmaT / DJ FOOD / DJ cHeeBa / DJ mOneYSHOT… Les détenteurs d’un billet du spectacle THE ROOTS bénéficient du tarif réduit à 10 € En partenariat avec le CCN de La Rochelle / Poitou-Charentes, Kader Attou / Cie Accrorap • La Coursive • La Sirène  Toutes les informations sur www.la-sirene.fr

m Réservation des places

u

The Roots

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: SéqUence 8, Les 7 doigts de la main / gOLgOTa, Bartabas Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive. u


m

a

R

S

DU 1er AU 4 MARS

2 MER 2

MER 2

MER 2

LE PIANO MAGIQUE de Martin Clapp •Animation, Pologne, 2001 33’, couleur, v.f. / précédé de 2 courts-métrages / durée totale: 47’ LES AMIS ANIMAUX, 3 films courts de Eva Lindström Animation, Suède, 2013, 36’, couleur, v.f. WEEK-ENDS de Anne Villacèque France, 2013, 1h30, couleur LA FEMME DU FERRAILLEUR de Danis Tanović Bosnie-Herzégovine/Slovénie/France, 2012, 1h15, couleur, v.o. LE SENS DE L’HUMOUR de Maryline Canto France, 2013 1h28, couleur DU 5 AU 11 MARS

LE PETIT LORD FAUNTLEROY de Jack Gold Royaume-Uni, 1980, 1h43, couleur, v.f. POUPI de Zdeneˇk Miler Animation, Tchécoslovaquie, 1960, 35’, couleur, v.f. ARRÊTE OU JE CONTINUE de Sophie Fillières France, 2013, 1h42, couleur WEEK-ENDS de Anne Villacèque

DU 19 AU 25 MARS

LE PETIT FUGITIF de Morris Engel, Ruth Orkin, Ray Ashley USA, 1953, 1h20, noir et blanc, v.o. L’ETUDIANT de Darezhan Omirbayev Kazakhstan, 2012, 1h30, couleur, v.o. LES CHIENS ERRANTS de Tsai Ming-liang Taïwan/France, 2013, 2h18, couleur, v.o. LA COUR DE BABEL de Julie Bertuccelli DU 26 MARS AU 1er AVRIL

LE PARFUM DE LA CAROTTE de A. Demuynck et R. Durin • Animation Fr./Belg., 2013, 27’, coul. / précédé de 3 courts / durée totale: 45’ AIMER, BOIRE ET CHANTER de Alain Resnais France, 2013, 1h48, scope-couleur LEÇONS D’HARMONIE de Emir Baigazin Kazakhstan/Allemagne/France, 2013, 1h54, couleur, v.o.

DIM 2

LUN 3

14H30

14H30

18H45

20H

17H15

16H45

18H45

15H30 20H30

18H15

15H45 20H45

LUN 10

MAR 11

14H30 18H15 16H30 20H30

JEU 6

VEN 7

SAM 8

DIM 9

15H

14H

14H30

14H30

16H

14H

16H

16H30

17H 20H45 19H

20H30

17H 19H 21H

21H

18H30

20H45

19H

16H30 20H30

17H30

19H

MAR 4

17H 20H30 14H30

14H

17H

4

15H45

MER 5

MER 12

DU 12 AU 18 MARS

SA 1er/3

1

16H

LA FEMME DU FERRAILLEUR de Danis Tanović LA NUIT DU CHASSEUR de Charles Laughton USA, 1955, 1h33, noir et blanc, v.o. LA COUR DE BABEL de Julie Bertuccelli France, 2013, 1h29, couleur AT BERKELEY de Frederick Wiseman USA, 2013, 4h04, couleur, v.o. ARRÊTE OU JE CONTINUE de Sophie Fillières

0

17H30

14H 17H30 19H15

19H15

JEU 13

VEN 14

SAM 15

DIM 16

LUN 17

MAR 18

14H 18H15

14H 20H30

19H

14H30

18H30

14H

14H30

18H30

14H30 16H30 20H30

19H

18H30

16H 20H

16H 18H15

21H

16H30

16H30 20H30

16H30

MER 19

JEU 20

VEN 21

SAM 22

DIM 23

LUN 24

MAR 25

16H 18H 20H

14H30 20H45 18H

17H

20H45

16H

20H

14H 18H30 15H45

18H

17H45

16H15

20H15

14H

16H15

14H30 20H30 18H45

MER 26

JEU 27

VEN 28

SAM 29

DIM 30

LUN 31

15H

16H45

17H30

16H 20H30 18H15

14H30 18H 20H15

20H45

14H30 18H

14H 16H30 21H 18H45

14H 18H30 16H15 20H45

16H15 20H45 14H 18H30

14H 20H30

18H30

MA 1er/4

14H 18H30 16H15 20H45

«Le Printemps du cinéma», dimanche 16, lundi 17, mardi 18 mars. Tarif unique à toutes les séances 3,50€ La projection de La Cour de Babel sera suivie d’une rencontre publique avec Julie Bertuccelli, mardi 25 mars à 20h30. (Pré-vente billetterie à partir du mardi 18 mars.)

Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.