Février 2016

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AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14h à 18h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 29 juin 2016)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma. Salle Europa Cinémas.

Cinéma jeune public Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

TOUT EN HAUT DU MONDE de Rémi Chayé • Animation, France, 2015, 1h20, couleur m à partir de 7-8 ans m Séances tout public: mer 10 fév 14h / sam 13 fév 15h / dim 14 fév 14h30 / lun 15 fév 16h / mar 16 fév 14h / mer 17 fév 14h / jeu 18 fév 15h / ven 19 fév 14h / sam 20 fév 14h45 / dim 21 fév 15h / mar 23 fév 15h / mer 24 fév 14h / jeu 25 fév 15h / ven 26 fév 14h / sam 27 fév 14h30 / dim 28 fév 16h45 m Séances scolaires possibles du 8 au 12 février

LES ESPIÈGLES, 4 courts métrages • Animation, Lettonie, 2003-2015, 45’, couleur, sans paroles m à partir de 4-5 ans m Séances tout public: mer 10 fév 15h30 / sam 13 fév 16h30 / dim 14 fév 15h / lun 15 fév 15h / mar 16 fév 15h30 / mer 17 fév 15h30 / jeu 18 fév 14h / ven 19 fév 15h30 / dim 21 fév 16h30 / mar 23 fév 14h / mer 24 fév 15h30 / jeu 25 fév 14h / ven 26 fév 15h30 / sam 27 fév 16h m Séances scolaires possibles du 8 au 12 février POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Les Innocentes de Anne Fontaine


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Les Premiers, les derniers Bouli Lanners

Quel fut le point de départ de ce film? BOULI LANNERS: Une image, juste une image que j’ai pu voir grâce au train de nuit Toulouse-Paris

dans lequel je ne dormais pas. Une espèce de rampe de lancement en béton qui traversait la plaine sur des kilomètres*. Je ne savais pas ce que c’était, j’avais l’impression que c’était un aqueduc. J’ai repéré le nom des gares que je traversais, j’y suis retourné. Et voilà. Comment, de cette image, est né le film? B. L.: A partir de cette image, j’ai eu envie d’écrire l’histoire de deux personnages très marginalisés socialement, extrêmement fragiles et qui errent en suivant une trajectoire rectiligne, échappant ainsi à toute logique géographique classique. Sur cette idée de deux personnages en fuite sont ensuite venus se greffer tous les autres éléments du film; Cochise et Gilou, la recherche d’un téléphone volé, la petite ville perdue, la momie, etc… in Dossier de presse * La voie d’essai de l’aérotrain d’Orléans fut construite en 1968. Conçue pour s’inscrire dans un futur axe Paris-Orléans, elle est désaffectée depuis 1977…

Belgique / France, 2015, 1 h 38, scope-couleur Scénario et dialogues Bouli Lanners Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners Serge Riaboukine, Suzanne Clément Philippe Rebbot, Michael Lonsdale… SOUTIEN AFCAE

DU 27 JANVIER AU 9 FEVRIER SORTIE NATIONALE

Chorus / François Delisle Comment survivre à la disparition d’un enfant, qui plus est quand il a été assassiné par un pédophile? Question difficile à laquelle le cinéaste canadien François Delisle tente de répondre. Délicatement. Préférant l’intériorité au pathos et l’étrangeté subtile à la leçon de morale édifiante, cet auteur-réalisateur-producteur déjoue, de fait, la plupart des pièges qui jalonnent ce genre de sujet. Surtout, il trouve la forme et le ton pour rendre compte d’une situation complexe, instable, sans malmener le spectateur. Construit autour d’un couple disloqué, forcé de se retrouver après dix ans de séparation, Chorus a la bonne idée, par exemple, d’opter pour un noir et blanc épuré. Une atmosphère minimaliste, évidemment mélancolique, mais qui amplifie les vibrations de chaque scène… […] Musical à tout point de vue (sa BO est hautement recommandable), Chorus a la beauté addictive d’une chanson triste. Ariane Allard, Causette n°65, janvier 2016

Canada, 2015, 1 h 36, scope-noir et blanc Scénario, photo, montage François Delisle Avec Sébastien Ricard, Fanny Mallette Geneviève Bujold, Pierre Curzi Antoine L’Ecuyer, Luc Senay le groupe rock Suuns… DU 27 JANVIER AU 9 FEVRIER SORTIE NATIONALE

Les Délices de Tokyo / Naomi Kawase Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaises qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits. […] Avec cet argument culinaire, digne d’un feel good movie à la Lunchbox (film de Ritesh Batra), Naomi Kawase explore des émotions secrètes, douloureuses. En même temps que son merveilleux savoir-faire et ses sourires infinis, la vieille dame apporte une étrangeté physique qui, tout au contraire, met mal à l’aise: ses mains sont rougies, déformées. De quelle épreuve portent-elles la trace? Celle d’une maladie dont elle ne peut dire le nom, tant elle lui a valu de subir l’exclusion : la lèpre. Un sujet qui n’a rien à voir avec la fabrication des beignets. Ou peut-être que si. Car il n’est jamais vraiment question de recette dans Les Délices de Tokyo, mais toujours de délicatesse… Frédéric Strauss, Télérama, 15 mai 2015

An Fr./Japon / All., 2015, 1 h 53, scope-coul., v.o. Scénario Naomi Kawase d’après le roman de Durian Sukegawa Avec Kirin Kiki, Masatochi Nagase Kyara Uchida… DU 27 JANVIER AU 9 FEVRIER SORTIE NATIONALE

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Le Trésor / Corneliu Porumboiu

Comoara France / Roumanie, 2015, 1 h 29 scope-couleur, v.o. Scénario Corneliu Porumboiu Photo Tudor Mircea Son Sebastian Zsemlye Alexandru Dragomir… Montage Roxana Szel Avec Cuzin Toma, Adrian Purcaˇrescu Corneliu Cozmei, Cristina Toma… FESTIVALS 2015 : CANNES, UN CERTAIN REGARD / LA ROCHELLE

DU 10 AU 23 FEVRIER

[…] Le Trésor est une tragicomédie aux enjeux dramatiques puissants qui soulève comme toujours chez Corneliu Porumboiu des questionnements moraux étroitement liés à l’histoire de la Roumanie et au cinéma lui-même. L’odyssée de deux pieds nickelés à la recherche d’un supposé trésor enfoui dans le jardin d’une maison familiale est prétexte à des scènes cocasses d’humour à froid et à des joutes oratoires absurdes qui confirment l’intelligence et la virtuosité d’écriture de Porumboiu… Mais l’histoire de ce trou creusé en pleine nuit va aussi révéler plusieurs strates du XXe siècle de la Roumanie: l’arrivée des communistes, la «libération» de 1989, la crise économique actuelle… autant de moments clés de l’histoire du pays évoqués dans les dialogues et qui scandent le récit… Le Trésor ajoute à ce terreau historique une fibre familiale qui est sans doute la part la plus émouvante du film. Costi, modeste comptable, accepte d’aider son voisin Adrian à chercher ce fameux trésor dans l’espoir d’un pactole providentiel à partager mais avant tout –et secrètement– pour consolider son statut de héros aux yeux de son fils de cinq ans auquel il raconte des histoires avant de dormir, notamment celle de Robin des bois, prince des voleurs qui prenait aux riches pour distribuer aux pauvres. Ce partage illusoire des richesses, obsession d’un peuple spolié d’abord par les communistes puis victime du capitalisme sauvage qui s’est installé en maître dans le pays, est au cœur du projet de Porumboiu qui parle aussi d’une note d’espoir, d’une transmission possible aux générations futures, d’un peu d’esprit chevaleresque au milieu d’un monde sans pitié où règne la loi du plus fort… Croire aux contes de fées, c’est aussi croire au cinéma, ce que Corneliu Porumboiu n’a jamais cessé de faire en imaginant des dispositifs capables d’optimiser la puissance des mots et des images dans des fictions en prise directe avec la réalité, passé et présent de la Roumanie. De s’en amuser aussi, comme le confirme ce Trésor, inspiré d’une mésaventure survenue à Adrian Purca˘rescu (Adrian dans le film): endetté par un film qu’il voulait mettre en scène, obligé d’hypothéquer l’appartement où vivait sa famille et de faire face à la faillite de sa maison d’édition, il partit à la recherche d’un trésor enterré dans le jardin de ses grandsparents selon une légende locale. Il ne trouva rien, mais raconta son histoire à Corneliu Porumboiu… on devine la suite. Adrian Purca˘rescu joue donc –presque– son propre rôle dans Le Trésor, et Porumboiu lui a proposé de revivre cette expérience malheureuse, comme un exorcisme. Le cinéma, pas seulement pour témoigner, mais pour conjurer le mauvais sort, celui d’un homme et d’un pays. Olivier Père, www.cinema.arte-tv.fr, mai 2015

SORTIE NATIONALE

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Je suis le peuple / Anna Roussillon Française née au Liban et élevée au Caire, parfaitement arabophone et spécialiste de la culture arabe, Anna Roussillon se révèle, derrière la caméra, un agent stimulant d’excellente qualité, par sa manière d’écouter et de regarder autant que par ce qu’elle est en mesure de dire. Dans cette situation étrange d’une forme d’intimité entre la documentariste européenne et le paysan égyptien (et aussi sa famille et ses voisins), ce sont tous les clichés qui sont mis en situation de trouble, d’interrogation… Jean-Michel Frodon, www.slate.fr, janvier 2016 «Je suis le peuple» donne confiance, rassure et galvanise. C’est au-delà des images et des mots, un poème en prose sur la liberté en marche, la grande liberté. Laurent Delmas, France Inter Comment vous est venue l’idée de ce film? Dans quelles circonstances avez-vous rencontré le personnage principal? ANNA ROUSSILLON : J’ai rencontré Farraj un après-midi brûlant d’août 2009 au milieu d’un champ fraîchement irrigué au-dessus duquel dansaient des dizaines d’ibis, lui la pioche sur l’épaule, moi la caméra à la main. Je travaillais alors à Louxor à l’écriture d’un projet de film autour du tourisme de masse et peu à peu, au fil de mes voyages, nous sommes devenus amis. En janvier 2011, je lui annonçai que je voulais plutôt faire un film avec lui, un film aux contours encore flous, sur les manières dont on habite au village comme un centre du monde alors que tout le désigne comme une marge de la société. Je rentrai à Paris le 27 janvier 2011, après un mois passé au village. C’était la veille du «Vendredi de la colère», ce jour où tout le monde a compris qu’il se passait vraiment quelque chose, ce jour où tout a basculé dans la révolution. Nous étions tous les deux loin du centre des événements, lui à Louxor, moi à Paris. Nous regardions tous les deux la télé pour savoir ce qui se passait, sans pouvoir vraiment y participer. Je suis retournée en Egypte en mars 2011. Sur la place Tahrir, d’abord, qui était encore occupée. Au village aussi, où pas grand chose ne semblait avoir concrètement bougé. Mais où tout le monde ne parlait que de ça. Dans l’urgence de l’enthousiasme, j’avoue m’être demandée si je devais rester au village, dans ce lieu qui demeurait apparemment immobile, alors que tout, au Nord, craquait dans le grand ébranlement révolutionnaire. J’aurais pu partir, décider qu’il fallait, à ce moment-là de l’Histoire, éprouver des façons de filmer la rupture, la lutte en train de se faire et les vies qui basculent dans un inconnu politique. Mais ce sont d’autres questions qui me tournaient obstinément dans la tête, des questions ancrées au village et dans les rencontres que j’y avais faites : comment se transmet une onde de choc faite de tensions, d’affrontements, de revendications, d’espoirs, de colères et d’impatiences quand rien de solide devant soi ne bouge, quand la terre, sous les pieds, ne tonne pas du bruit des pierres jetées de derrière les barricades, du crissement des chenilles des tanks ou des balles, quand personne ne se rassemble ou ne crie? Comment vit-on une révolution qui se manifeste au village comme en creux, dans la disparition des touristes, de l’électricité et des bouteilles de gaz? Se senton y appartenir, y trouve-t-on une place, y formule-t-on des espoirs? J’ai donc décidé, à ce moment-là, en mars 2011, de rester au village. Je voulais approcher les enthousiasmes et les interrogations liées à la révolution et à ses contrecoups dans le temps des vies et pas dans celui de l’actualité virevoltante de la mobilisation et de la lutte. Comme un contrechamp nécessaire à Tahrir. Pourquoi ce titre «Je suis le peuple»? A. R. : Ce titre n’a d’abord rien à voir avec le slogan français «Je suis Charlie» dans lequel certains ont entendu un écho. Le film a été terminé en septembre 2014! Il vient d’une chanson chantée par Oum Kalthoum dans les années 60, qu’on entend à la fin du film. C’est une chanson nationaliste de l’époque nassérienne exaltant le peuple qui «ignore l’impossible et ne préfère rien à l’éternité». Il se trouve que cette chanson a été beaucoup reprise dans le contexte révolutionnaire de 2011 et des années qui suivirent. Ce qui m’intéressait, c’était de provoquer un déplacement, de retourner cette affirmation, cette évidence en une question:qu’on soit amené à se demander qui est ce «je» qui parle et qui est ce «peuple» qui se manifeste. in Document édité par l’ACID

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La séance du jeudi 4 février à 20 h 15 sera suivie d’une rencontre avec Anna Roussillon.

France , 2014, 1 h 51, couleur, v.o Réalisation, image, son Anna Roussillon Montage Saskia Berthod, Chantal Piquet SOUTIEN ACID / GNCR FESTIVALS 2015 : CANNES / BELFORT HONG KONG / ROTTERDAM / NYON LA ROCHELLE (ESCALES DOCUMENTAIRES)…

DU 3 AU 9 FEVRIER


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Homeland : Irak année zéro Abbas Fahdel

partie 1 : Avant

la chute / partie 2 : Après la bataille

Son «Homeland» est un choc. Cinq heures trente en compagnie d’une famille irakienne, au jour le jour, quelques mois avant le déclenchement de guerre avec les Etats-Unis. C’est l’Irak tel qu’on ne l’a jamais vu. Avec les femmes, les enfants, les voisins… Avec le poste de télé allumé où Saddam fait des discours entre deux dessins animés… L’Irak tel que n’a jamais pu nous le montrer un reportage, ni à la télé ni ailleurs. Divisé en deux parties, «Homeland» partage le temps: l’avant et l’après, hier et aujourd’hui. «On attendait, on espérait, on redoutait la guerre.» Puis le cinéaste est retourné en France où il vit. Et revient à Bagdad. Cette fois, la guerre est là, l’occupant installé. La mort, menaçante, est désormais à l’œuvre, intensément et aveuglément. Le cinéma rend alors à un pays et à ses habitants, leur humanité, leur regard, leur histoire. La durée devient essentielle. Le geste du cinéaste aussi. Intime de ceux qu’il filme, et à distance parfois, cadrant et recadrant, puis choisissant parmi cent vingt heures de rushes les cinq heures trente qu’il juge essentielles pour comprendre et partager, Abbas Fahdel construit l’œuvre «d’une vie», la sienne et celle de sa famille, puis –secret qu’il livre très vite dans le premier tiers du film– celle de son neveu, disparu, devenant malgré lui le cœur meurtri du groupe. L’adolescent qui s’est imposé, omniprésent, dans le film par sa vivacité, est devenu celui qui, absent, rend sa présence, gravée dans l'image, encore plus brûlante. Ses espoirs, ses doutes, ses critiques, ses rires… sonnent maintenant dans l’écho de la sanction des combats. Ce n’est plus une abstraction. «Homeland» ouvre à vif la blessure de guerre. Après, il faudra tout recommencer. «Homeland» a inscrit en sous-titre: «Irak année zéro». Philippe Piazzo, www.universcine.com, 21 août 2015 D’où vous est venue l’idée de ce documentaire ? ABBAS FAHDEL : Le fait d’avoir quitté un pays en guerre engendre une forme de culpabilité. Evidemment,

je n’y suis pour rien, mais tout survivant culpabilise. Cela faisait quinze ans que je vivais en France et en 2002, lorsque la menace d’une guerre s’est précisée, j’ai compris que l’Irak de ma jeunesse, celui que j’avais quitté pour venir étudier le cinéma à Paris, que cet Irak là était en passe de disparaître… J’ai donc décidé d’y aller avec une caméra, de filmer toutes les petites choses du quotidien pour les sauver de l’anéantissement. Pour rejoindre les miens aussi, et peut-être mourir avec eux… La durée du film est assez exceptionnelle. Etait-ce nécessaire pour vous? A. F. : J’ai beaucoup filmé : de février 2002 jusqu’à début mars 2003. On attendait la guerre qui n’arrivait pas. Il a fallu que je rentre à Paris pour la naissance de ma fille. Une fois arrivé en France, la guerre a été déclenchée en Irak, et je me suis donc organisé pour y retourner deux ou trois semaines après. J’ai continué de filmer et me suis arrêté lorsqu’un drame est survenu dans ma famille: mon neveu Haidar, qui avait onze ans à l’époque et qui s’était imposé comme personnage principal du

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film, a reçu une balle perdue dans la tête. Pour moi, il n’était plus question de filmer après sa mort, et même de regarder les images. C’était impossible… Les images sont restées dans les boîtes pendant dix ans et, en 2013, à l’occasion du dixième anniversaire de l’invasion de l’Irak, je me suis dit qu’il fallait que je les voie… J’ai regardé, et j’ai tout de suite vu Homeland: Irak, année zéro possible. La question principale était : est-ce que j’ai le droit de le faire? Est-ce que les parents d’Haidar avaient envie que le monde entier voie ces images-là? Je leur ai demandé leur avis : ils m’ont donné leur approbation, mais m’ont prévenu qu’ils ne pourraient pas regarder le film. J’ai passé un an et demi sur le montage… Me poser des questions de forme et de technique a été salutaire pour finir le film. Cette prise de distance s’est faite progressivement. Si j’étais resté dans l’émotion, je n’aurais pas pu le finir, j’aurais sans doute même abandonné dès le premier jour. Pourquoi avez-vous décidé de construire votre film en deux parties? A. F. : La première partie du film est exclusivement tournée en intérieur, avec ma famille. Les Irakiens vivent sous la dictature de Saddam, l’une des plus terribles au monde. Un régime très policier, très paranoïaque. La moindre critique contre le régime menait à une exécution. Sous Saddam, les familles devaient absolument avoir un portrait de lui dans leur maison… Dans les conversations privées, je savais bien ce que ma famille pensait, mais il était hors de question de filmer ça : c’était trop risqué. Sous Saddam, aucun Irakien ne filmait sa famille. Personne n’avait de caméra, Internet n’existait pas – même les photocopieuses étaient interdites. Lorsque j’ai fait entrer mon matériel en prétextant de tourner de simples images familiales, on m’a rappelé qu’il me faudrait, avant de partir, les soumettre au Bureau de la censure de l’Office du cinéma. J’ai donc spécialement tourné des images inoffensives. Quant à celles qui ne l’étaient pas, j’ai dû ruser pour les faire sortir. Par contre, dans la seconde partie, après la chute du régime, les langues se délient. Il a fallu que l’on sorte et que j’utilise les membres de ma famille comme passagers. Je n’avais pas d’autorisation de tourner, donc pour déjouer les soupçons je demandais à un ami comédien, Sami Kaftan, aussi connu que Gérard Depardieu en France, de venir avec nous. En le voyant devant ma caméra, tout le monde pensait que je tournais pour la télévision officielle, et je n’avais aucun problème. Avez-vous tout de suite pensé à mettre Haidar en personnage principal de votre film? A. F. : Le choix de faire de mon neveu Haidar un compagnon de tournage, de l’emmener avec moi filmer dans les rues, s’est fait naturellement. Je ne l’ai pas connu à sa naissance: je l’ai découvert en même temps que le début du tournage. Pour lui, j’étais une sorte d’oncle d’Amérique. J’ai bouleversé son quotidien… Il s’est accaparé le personnage, le film, et je l’ai laissé faire. En regardant les images, je pleurais tout le temps… Mais en même temps je trouvais cet enfant tellement formidable que je voulais que les gens le voient. C’est une manière de le ressusciter. Pourquoi avoir choisi de mettre un sous-titre à votre film? A. F. : Irak année zéro m’est venu à l’esprit pendant le montage, et mélange certainement plusieurs choses, autour de la figure d’un enfant, qui circule dans un pays en ruine… Mais la grande différence, je crois, c’est que Rossellini était un étranger là où il filmait Allemagne année zéro. Il est italien et a vu à Berlin quelque chose de très noir, de très pessimiste. En ce qui me concerne, j’ai malgré tout vu la résilience d’un peuple, sans doute parce que c’était le mien, et peu à peu je me suis mis à me concentrer sur cette faculté des Irakiens à aller à l’école, au travail, à l’université, sans se décourager… Et pour vous aujourd’hui, y-a-t-il un avenir pour l’Irak? A. F. : Il y a eu la guerre Iran-Irak, de 1980 à 1988, puis, après un court répit, l’intervention américaine de 1991, avec la coalition internationale. Ont suivi les douze ans d’embargo, qui sont peut-être pire que la guerre, et génèrent de la rancœur… Les gens de Daesh, aujourd’hui, c’est aussi la génération de l’embargo. En résumé, pourquoi avoir fait ce film? A. F. : Ce film est contaminé par mon bonheur d’être avec les miens. Et pourtant, l’Irak est invivable. Quand je suis en France, je deviens pessimiste sur mon pays. Tous les jours, on compte une dizaine de morts, mais plus personne n’en parle. C’est devenu la routine. Mais quand j’y retourne, je retrouve un peu d’espoir. (…) Une nouvelle génération ose brandir ses slogans: «Ni sunnites, ni chiites. On veut un Etat laïque.» Ce film est la chose la plus importante que j’aie pu faire et ferai jamais. in Dossier de presse

Irak, 2014, couleur, v.o. partie 1: AVANT LA CHUTE durée : 2 h 40 partie 2: APRÈS LA BATAILLE durée : 2 h 54

Réalisation photo, son, montage Abbas Fahdel SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2015 : MONTRÉAL / LOCARNO NYON / YAMAGATA / LA ROCHE-SUR-YON LUSSAS

DU 13 AU 28 FEVRIER SORTIE NATIONALE

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Peace to Us in Our Dreams Sharunas Bartas

On avait un peu perdu de vue Sharunas Bartas. Il réapparaît, avec un film à la fois conforme à ce qu’on sait de son cinéma et novateur. Un homme, sa fille et sa maîtresse passent quelques jours à la campagne. Et c’est tout, ou presque. Mais tout est dans le presque. Car un être manque : la précédente compagne de l’homme et mère de leur fille… L’homme est joué par Sharunas lui-même, la fille par sa propre fille dont le visage superbe nous rappelle quelqu’un. Le spectre qui hante ce film est la comédienne Katerina Golubeva, la compagne et mère manquante, suicidée à Paris il y a quelques années. On la «voit» ici dans les traits de sa fille, sur des photos parsemant le fond du décor, et même sur un petit film de famille en super 8 où elle emmenait sa petite au manège. Cette réapparition résume les puissances du cinéma, leur pouvoir de mystère et d’émotion… Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 23 mai 2015 […] Un film totalement inclassable, «home movie» intime et déchirant, fable personnelle inscrite dans l’infini de la nature et le vertige du temps qui passe. «Peace to Us in Our Dreams», du Lituanien Sharunas Bartas, est une œuvre d’une profondeur inquiète. Au plus près des corps, des émotions, des souvenirs, des silences et des voix, elle interroge les puissances et les impuissances de la parole et des autres moyens de dialoguer dont sont capables les humains entre eux, avec le monde, et chacun avec lui-même. Discret, mystérieux, candidat à aucun prix, c’est pourtant un des plus beaux films du Festival de Cannes… Jean-Michel Frodon, ww.slate.fr, 24 mai 2015 Dire d’un film qu’il est sincère, c’est d’habitude lui faire un doux reproche paradoxal, comme on donne un prix de consolation. «Peace to Us in Our Dreams» est sincère, et inconsolable. C’est dire s’il est beau. Sa sincérité n’est pas une valeur ou une vertu mais le contraire, un scandale. On entend les sièges qui claquent. Qu’ils claquent! Après ce film, se lever ne sera plus jamais pareil. Il y a peu de films vraiment tristes. Peut-être «L’Homme à la peau de serpent», de Sidney Lumet, avec Marlon Brando, et peut-être celui-ci. Tristes, moins comme une bataille perdue avec l’irrémédiable, que par l’épuisement qui s’empare de la main au moment de se saisir du remède. On peut toujours continuer à vivre, c’est bien ce qui est terrible. Le dire, c’est le scandale de la sincérité. Luc Chessel, Grazia Daily Cannes, 22 mai 2015


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Aviez-vous une idée directrice, ou un point de départ? SHARUNAS BARTAS: Je crois que tous les films que je fais, au fond, parlent de moi, partent de mes

expériences et de ce que je ressens. Les années passant, cette matière devient plus riche, et de ce fait, cette fois, j’ai eu le sentiment que je pouvais m’appuyer sur ce matériau de manière plus directe, plus explicite, sans passer par des détours romanesques. C’est comme dans un livre, on peut dire «je» ou on peut dire «il» tout en s’exprimant de manière personnelle. On dit que dans la poésie, même de manière sous-entendue, c’est toujours sur le mode du «je», sauf que le «je» du poème n’est jamais exactement le vrai «je» de celui qui écrit. Je suis dans le même cas en disant «je» avec ce film. Dans ce film où aucun personnage n’a de nom, on est dans une situation instable, entre «je» et «il». S. B. : Oui, cela me permet de rendre plus ouvert chaque personnage. Si je revendiquais trop clairement ma propre place, mon «je», les autres personnages deviendraient seulement ce que je perçois d’eux, alors qu’il s’agit au contraire de laisser se déployer la multiplicité des personnalités. La place des plans larges de nature était-elle prévue à l’avance? S. B. : D’une manière générale oui, même s’il a pu y avoir des modifications au montage. Il est très important d’avoir de l’espace, surtout si le film se concentre sur un petit groupe de personnages. Cet espace n’est pas forcément dans la nature, mais d’une manière ou d’une autre il faut que ça respire. Autant que possible, je choisis des lieux que j’aime, qui m’inspirent, que je ressens comme des ouvertures, et qui offrent aux personnages davantage de ressources. Je ne filme jamais un paysage pour lui-même, ce qui m’intéresse ce sont les connections entre les espaces et les gens. Cela donne de l’humanité aux paysages et de la sauvagerie aux humains, il y a un effet croisé. A part vous-même, qui sont les personnes que nous voyons sur l’écran? S. B. : Ce sont pour la plupart des acteurs non-professionnels. Celle qui joue ma fille est ma fille. Lora Kmieliauskaite, qui joue la violoniste, est vraiment violoniste, pas actrice, les habitants de la ferme sont des villageois, mais pas le garçon. Seule Klaudia Korshunova, la femme qui arrive en voiture, est une actrice professionnelle, elle est russe et d’ailleurs cette partie du dialogue est en russe, ce qui introduit une dimension différente, puisque tout le reste est en lituanien. Pour les autres interprètes, on dit que ce ne sont pas des acteurs mais pour moi tout le monde est acteur. Tout le monde compose un personnage, ou plusieurs, dans la vie réelle. Tout le monde veut apparaître sous tel ou tel jour, et pour cela utilise son visage, son langage corporel, ses mots et ses manières de parler, ses vêtements, parfois du maquillage, etc. C’est bien cela, jouer, nous le faisons tous… Ecrivez-vous des dialogues pour les différents interprètes? S. B. : Cela peut arriver, mais c’est rare. J’écris des thèmes, des sujets pour chaque scène, rarement plus. La grande majorité des scènes est improvisée, à partir d’un canevas. Par exemple, le dialogue de mon personnage avec sa fille à propos de la réalité et de l’imagination est l’enregistrement d’une véritable conversation que j’ai eue avec elle, il n’y avait pas de dialogue à l’avance, mais ensuite on tourne plusieurs prises, où de nouvelles choses apparaissent, c’est vraiment dans le mouvement de nos relations. J’ai tourné beaucoup plus que ce qu’on voit à l’arrivée, j’explore de multiples directions. Où se passe le film? S. B. : A la campagne, mais pas très loin de Vilnius. C’est un endroit où j’ai vraiment vécu, une maison où j’ai vraiment habité. Dans une certaine mesure, le rapport des personnages au lieu est fondé sur des expériences réelles, même si la maison a été en partie transformée pour le film. La mise en scène de ce film est assez différente de celle de vos films précédents, avec notamment souvent des plans brefs, par opposition aux plans séquences qui sont considérés comme une caractéristique de votre style. S. B. : Je ne me suis pas dit : je vais changer de style. Ce sont les situations qui dictent la façon de filmer. Bien sûr à l’origine il y a des décisions, qui concernent les rapports entre les personnages, l’attention portée aux émotions, qui commandent des manières de tourner et de monter. Je n’ai jamais fait du plan séquence une règle ou un dogme, pour moi, dans mes précédents films, c’était souvent la réponse nécessaire au cas par cas, scène par scène. En tournant Peace To Us In Our Dreams, je n’avais pas du tout l’impression d’un changement de méthode, même si je comprends qu’on trouve le résultat différent. in Dossier de presse La sortie en salle du film est accompagnée d’une rétrospective intégrale au Centre Pompidou et de la sortie d’un ouvrage collectif Sharunas Bartas ou les hautes solitudes (De l’Indicible Editeur). 9

Lituanie, 2015, 1 h 47, couleur, v.o. Scénario Sharunas Bartas Photo Eitvydas Doshkus Son Sigitas Motoras, Benjamin Laurent… Musique Alexander Zekke Montage Gintare Sokelyte Avec Ina Marija Bartaite Lora Kmieliauskaite, Sharunas Bartas Edvinas Goldsteinas Eugenijus Barunovas Aushra Eitmontiene Klaudia Korshunova… SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2015 : CANNES, QUINZAINE DES RÉALISATEURS / LA ROCHELLE

DU 10 AU 26 FEVRIER SORTIE NATIONALE


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Les Innocentes / Anne Fontaine Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D’abord réticente, Mathilde accepte finalement de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles, violées par des soldats soviétiques, sont sur le point d’accoucher. Peu à peu, se nouent entre Mathilde, athée et rationaliste, et ces religieuses, attachées aux règles de leur vocation, des relations complexes que le danger, la clandestinité des soins et de nouveaux drames vont aiguiser…

«Les Innocentes» s’inspire de faits peu connus qui se sont déroulés en Pologne durant l’année 1945. ANNE FONTAINE : Le destin de ces sœurs est hallucinant : selon les notes de Madeleine Pauliac, le

médecin de la Croix-Rouge dont le film s’inspire, vingt-cinq d’entre elles ont été violées dans leur couvent –parfois plus de quarante fois d’affilée–, vingt ont été tuées, et cinq ont dû affronter des grossesses. Cela ne montre pas les soldats soviétiques sous un aspect flatteur mais c’est la vérité historique ; une vérité que la Pologne n’ébruite pas mais qu’un certain nombre d’historiens connaissent. Ces militaires n’avaient pas le sentiment d’accomplir des actes répréhensibles : ils y étaient autorisés par leurs supérieurs en récompense de leurs efforts. La brutalité dont ils faisaient preuve est malheureusement toujours d’actualité. Dans les pays en guerre, les femmes continuent de la subir. Etiez-vous familière des questions religieuses? A. F. : Je viens d’une famille catholique –deux de mes tantes étaient religieuses–, j’ai des notions en

la matière. Mais je ne sais pas travailler sur un sujet sans le connaître parfaitement et j’ai voulu éprouver de l’intérieur ce qu’était la vie dans un couvent. Il me semblait important d’appréhender le rythme des journées d’une religieuse. J’ai effectué deux retraites chez les Bénédictines, la même congrégation que celle du film. Je n’étais que simple observatrice pendant la première, mais j’ai véritablement vécu la vie d’une novice durant la seconde. Parlez-nous de cette expérience. A. F. : […] Ce qui m’a le plus touchée et que j’ai essayé de retranscrire, c’est la fragilité de la foi. On pense

souvent que la foi cimente ceux qui en sont animés. C’est une erreur : comme le confie Maria à Mathilde

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dans le film, c’est au contraire «vingt-quatre heures de doute et une minute d’espérance». Cette phrase résume ce que j’ai ressenti en parlant avec les sœurs et en assistant à une conférence de Jean-Pierre Longeat, l’ancien Père Abbé de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, autour du questionnement de la foi. Ce qu’il disait était bouleversant, et résonnait profondément dans le monde laïc. Vous collaborez pour la seconde fois avec Pascal Bonitzer. A. F. : Pascal n’était pas plus que moi familier de ce genre de sujets mais nous nous étions bien entendus

sur l’écriture de Gemma Bovary, mon film précédent. Tout notre travail a consisté à faire s’interpénétrer peu à peu les deux mondes du film : celui, matérialiste de Mathilde, cette médecin communiste un peu raide, et celui, spirituel, des sœurs, dans une Pologne traditionnelle et secouée par la guerre. Comment Mathilde allait-elle parvenir à percer le mur derrière lequel ces femmes se sont retranchées, elles qui veulent que rien ne bouge ni se sache ? Comme dans toutes les situations paroxystiques, le comportement humain peut devenir subversif. Face à ces questionnements idéologiques, Pascal et moi avons cherché à creuser la psyché et la part d’ombre de chaque personnage. Il y a, chez Mathilde, qu’interprète Lou de Laâge, un coté incroyablement moderne. A. F. : C’est une scientifique, très en avance sur son époque, d’autant que les femmes médecins étaient

alors très rares… Elle est jeune, vient à peine de finir ses études et n’est encore qu’une assistante à la Croix-Rouge. Elle accomplit en quelque sorte un parcours initiatique. Il faut un sacré cran pour affronter la responsabilité d’accoucher ces femmes, de garder un secret si lourd et prendre les risques qu’elle encourt à traverser ainsi la forêt de nuit pour se rendre au couvent, en tentant de contourner les barrages soviétiques. Elle manque d’ailleurs de le payer physiquement, ce qui la rapproche des sœurs. Mathilde est très loin de l’univers de ces religieuses. Elle veut soigner et que les choses avancent. Mais ce n’est pas non plus un personnage manichéen : sans y adhérer, elle entrevoit peu à peu ce que peut être le mystère de la foi. Elle s’est enrôlée dans la Croix-Rouge française, ce qui est également une marque de courage. Quel était le rôle de cette association dans la Pologne de 1945? A. F. : Sa mission était de soigner et de rapatrier les militaires blessés et les anciens prisonniers… Mais seulement les ressortissants français. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Mathilde commence par éconduire la novice Teresa lorsqu’elle se rend au dispensaire. Maria, que joue Agata Buzek, est elle-même un personnage assez révolutionnaire. Elle prend, elle aussi, beaucoup de risques en acceptant la venue de Mathilde. A. F. : Maria, comme Teresa d’ailleurs, se résout à transgresser ainsi les règles de son ordre ; des règles auxquelles elle s’était habituée à obéir aveuglément. La transgression est un thème qui m’a toujours intéressée. Au fond, d’une manière plus stylisée, ce film est dans la prolongation des sujets que j’ai traités, qu’il s’agisse d’Entre ses mains ou de Nettoyage à sec. Le rapport d’amitié que réussissent à nouer Maria et Mathilde est assez fascinant. A. F. : Ces deux femmes, qui sont à des années-lumière l’une de l’autre, inventent ensemble quelque chose qui permet de redonner du possible à l’impossible. Le chemin qu’elles accomplissent en ellesmêmes est aussi le chemin qui finira par les unir. Agata Kulesza, qui joue le rôle de la mère Abbesse n’a que quarante-deux ans. Elle est beaucoup plus jeune que le personnage. Comment avez-vous eu l’idée de le lui confier ? A. F. : Je l’avais trouvée remarquable dans Ida, mais je pensais en effet qu’elle serait trop jeune pour conférer au rôle toute l’autorité nécessaire. C’est elle qui m’a proposé de faire des essais : elle s’est mis le voile et, sans même se maquiller, par la seule force de son jeu, elle a pris l’allure qu’on lui voit à l’écran. Pourquoi avoir choisi ce dénouement? A. F. : Il y a, je trouve, quelque chose de galvanisant à inventer une voie nouvelle quand tout paraît

sans issue. Avec cette solution, en quelque sorte co-écrite par Mathilde et Maria et transmise par elles aux autres soeurs, on va vers la vie. Le comble, lorsqu’on est religieuse, n’est-il pas d’aller contre elle? Il me semblait important que cette histoire –qui nous plonge dans les ténèbres– débouche sur la lumière… in Dossier de presse

France, 2015, 1 h 50, couleur Scénario Sabrina B. Karine, Alice Vial Adaptation Anne Fontaine, Pascal Bonitzer d’après une idée originale de Philippe Maynial Photo Caroline Champetier Son Olivier Mauvezin, Francis Wargnier… Musique Grégoire Hetzel Montage Annette Dutertre Avec Lou de Laâge, Agata Buzek Agata Kulesza, Vincent Macaigne Joanna Kulig, Eliza Rycembel Anna Prochniak… DU 10 FEVRIER AU 1er MARS SORTIE NATIONALE

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Un jour avec, un jour sans Hong Sang-soo

Right Now, Wrong Then Corée du Sud, 2015, 2 h 01, couleur, v.o. Scénario Hong Sang-soo Photo Park Hongyeol Son Kim Mir Musique Jeong Yongjin Montage Hahm Sungwon Avec Jung Jaeyoung, Kim Minhee… SOUTIEN GNCR / ACOR LOCARNO 2015: LÉOPARD D’OR PRIX INTERPRÉTATION MASCULINE

DU 17 FEVRIER AU 1er MARS

[…] Le Festival de Locarno a couronné le merveilleux Right Now, Wrong Then de Hong Sangsoo d’un Léopard d’or et d’un prix d’interprétation masculine. Cela, alors même que le Coréen de 54 ans, en état de grâce ces dernières années et auteur hyperactif d’une filmographie de dix-sept longs métrages sans fausse note, n’avait jamais bénéficié de pareils honneurs dans un festival majeur –sinon un prix de la mise en scène pour Sunhi, en 2013, à Locarno déjà… Tramé des mêmes matières, motifs et figures que ses précédentes réalisations, c’est simplement l’un des plus beaux d’une constellation de films à laquelle on peut trouver quelque chose de fractal : chaque récit, chaque situation, chacun de ses plans-séquences semblent renfermer le prodigieux secret de la totalité de cette œuvre entêtée. Ici, au commencement, un cinéaste en goguette dans une petite ville de province rencontre dans un temple une jeune femme qui se rêve peintre. Ils se reniflent, se tournent autour, dînent ensemble jusqu’à ce que, une heure de projection et une cuite grandiose plus tard, la nuit tourne court sous l’œil placide d’un bouddha doré. Fin. Sauf que le film recommence sous un titre à l’ordre des mots chamboulé, et déploie un autre récit autour de personnages identiques. Ou plutôt le même, dont seuls quelques menus éléments d’apparence dérisoires auraient subi la retouche d’une facétieuse redistribution de l’ordre des choses, ce qui suffit à rebattre intimement les cartes de la rencontre, de sa mise en scène et de son déroulé, quoique ses décors demeurent immuables (temple, café, sushi-bar, etc.). Lors de sa conférence de presse, Hong Sang-soo a expliqué avoir tourné la première partie dans son intégralité, puis l’avoir montée et montrée à ses deux acteurs (déments), avant seulement d’entreprendre la seconde. Or, par-delà ce que tout film du cinéaste dit de l’insoutenable fragilité du cours des existences et des récits amoureux abîmés dans l’infinité de possibles qu’ils incubent, ce qui se joue ici de très beau d’une face à l’autre du disque rayé tient dans la façon ténue, d’une extrême délicatesse, qu’ont les personnages d’amender leur conduite, comme par un sursaut de l’inconscient, au gré de situations qu’ils ne se doutent pas avoir déjà traversées à la fois dans la chair de l’acteur et dans l’œil du spectateur. Et, en sourdine du jeu des différences et des répétitions, s’impose doucement la note sereine et obstinée d’une forme d’exhaussement vertueux, comme si Hong nous soufflait à l’oreille cette croyance qui lui tient lieu de morale de cinéaste : si tout ce qui demeure se transforme, c’est toujours quelque part pour se bonifier. Julien Gester, Libération, 16 août 2015

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Tempête / Samuel Collardey Nous avons aimé la forme, la fluidité, la simplicité, l’humanité de ce film qui nous a tous rassemblés.» Olivier Gourmet, Président du jury du Festival de Namur A trente-six ans, Dom est marin pêcheur en haute mer et ne rentre que quelques jours par mois à terre. En dépit de ses longues absences, il a la garde de ses deux enfants. Il fait tout pour être un père à la hauteur. Il rêve même d’avoir sa propre affaire, un petit bateau de pêche à la journée qu’il exploiterait avec son fils. Assez grands pour s’assumer, Mailys et Mattéo n’en sont pas moins deux adolescents qui font leurs propres expériences. L’une d’elles, malheureuse, va forcer Dom à faire un choix entre son métier au grand large et sa vie de famille.

Pouvez-vous nous parler plus précisément de la manière dont vous avez procédé pour que vos personnages aient une force fictionnelle mais que l’on sente puisée dans le réel? SAMUEL COLLARDEY: Comme pour L’Apprenti, je suis parti d’une histoire vécue, rejouée par les vraies personnes, et un peu aménagée pour des raisons dramaturgiques. Le tournage s’est étalé sur dix ou onze mois, qui nous ont laissé le temps de réfléchir, de réécrire, réorienter le scénario, donner plus ou moins d’importance à certains personnages. Comment avez-vous trouvé Dom, votre personnage principal? S C. : Ça faisait longtemps avec Grégoire Debailly, mon producteur, et Catherine Paillé, ma scénariste, qu’on voulait faire un film sur le milieu de la pêche. Catherine appartient à une famille de marins des Sables-d’Olonne depuis des générations. Je connaissais bien aussi ce lieu, durant la Fémis, j’y avais tourné des films en tant que chef opérateur. Catherine elle-même avait réalisé un court métrage làbas et y avait rencontré Dominique quand elle cherchait un jeune matelot sur le bateau où il travaillait. Ils se sont liés d’amitié. Quand on est revenus sur ce projet de faire un film sur des marins aux Sables, Catherine m’a présenté pas mal de gens, dont Dom, qui a attiré mon attention dès notre première rencontre. J’ai découvert un type flamboyant, presque un fanfaron, mais je me suis rendu compte que derrière cette façade il y avait un papa maladroit, parfois déphasé, mais tellement affectueux. A l’époque où nous nous sommes rencontrés, sa vie familiale était compliquée. J’ai vu une histoire prometteuse, un film possible. J’ai voulu raconter l’histoire d’un homme qui lutte entre ses devoirs de père et la nécessité de rester tel qu’il est. Vous cherchez la part belle des gens sans être dans l’angélisme. S C. : Je ne regarde pas les gens comme si c’était des fourmis. Je me mets à leur hauteur, il n’y a pas de jugement, je les filme en me posant les mêmes questions qu’eux. Je ne peux pas filmer quelqu’un sans qu’il y ait des sentiments, une affection, une amitié. in Dossier de presse

France, 2015, 1 h 29, scope-couleur Scénario Catherine Paillé, Samuel Collardey Photo Samuel Collardey Son Vincent Verdoux Montage Julien Lacheray Avec Dominique Leborne, Matteo Leborne Maïlys Leborne Dr Claude-Estelle Guitter… SOUTIEN AFCAE

FESTIVALS 2015 : LA ROCHE-SUR-YON (PRIX DU PUBLIC) /

VENISE (PRIX ORIZZONTI

DU MEILLEUR ACTEUR) /

NAMUR (GRAND

PRIX et PRIX DU MEILLEUR ACTEUR)

DU 24 FEVRIER AU 8 MARS SORTIE NATIONALE

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Tout en haut du monde / Rémi Chayé 1882, Saint-Pétersbourg. Sacha, jeune fille de l’aristocratie russe, a toujours été fascinée par la vie d’aventure de son grand-père, Oloukine. Explorateur renommé, concepteur d'un magnifique navire, le Davaï, il n’est jamais revenu de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Sacha décide de partir vers le Grand Nord, sur la piste de son grand-père pour retrouver le fameux navire. La jeune héroïne russe de Tout en haut du monde s’embarque pour le Pôle Nord, le temps d’une aventure aussi grandiose que son trait semble simple, qui rappellera aux nostalgiques de Jules Verne les grandes heures du capitaine Hatteras. Le Monde, 25 juin 2015

Animation, France, 2015, 1 h 20, couleur Avec la voix de Christa Théret, Féodor Atkine • à partir de 7-8 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

ANNECY 2015 : PRIX DU PUBLIC

DU 10 AU 28 FEVRIER EN EXCLUSIVITE

Réalisé avec un tout petit budget de six millions d’euros et sans sous-traitance, Tout en haut du monde a été réalisé en 2D numérique et joue sur une opposition de grands aplats sans texture mais nourris de dégradés de couleurs, et une composition de mouvements épurée. Pour la colorimétrie du film, Rémi Chayé dit s’être inspiré des affiches aux teintes saturées des compagnies ferroviaires américaines du XIXe siècle. «Je souhaitais aller vers un style graphique facile à animer qui fait fonctionner l’imaginaire du spectateur. Un jour, j’ai enlevé certaines lignes de mes dessins. C’est comme ça que les traits du long métrage sont apparus.» Le coup de crayon de Rémi Chayé se fait notamment plus précis et incisif encore lorsque les éléments se déchaînent, comme lorsque l’équipage doit braver le blizzard ou lors d’une splendide scène en mer, qui voit le navire du capitaine Lund malmené par une gigantesque houle. www. culturebox.francetvinfo.fr, juin 2015 EN AVANT-PROGRAMME ANTARCTIQUE STATION CONCORDIA de Bastien Dubois (France, 3’15”, couleur)

Les Espiègles / 4 films courts d’animation

Lettonie, 2003-2015, 45 ’, couleur • à partir de 4-5 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 10 AU 27 FEVRIER

Quatre films humoristiques sur la nature, et plus particulièrement sur la cohabitation – parfois difficile– entre humains et animaux. Il y a d’abord la vie paysanne pendant une période d’entraide et de festivités («Au Temps des moissons»), aussi bien en surface que sous la terre. Attention tout de même, la fête peut être perturbée par un petit garnement («Les Espiègles») prêt à exploiter son entourage pour élaborer ses farces les plus sophistiquées. Rien de bien méchant, cela dit, face aux problèmes de pollution («Le Garde forestier») et d’urbanisation («Les Hérissons en ville») qui retirent, petit à petit, la faune de son foyer naturel pour une cohabitation forcée. Heureusement, les animaux sont malins. Ils savent retourner une situation comme personne, piégeant les humains à leur propre jeu. Pour tout reconstruire et tout recommencer. En mieux. AU PROGRAMME AU TEMPS DES MOISSONS de Jˉanis Cimermanis (Lettonie, 2003, 13’, couleur, voix anis Cimermanis (Lettonie, 2006, 9’13’’, couleur, sans dialogues) • LE GARDE française)• LES ESPIÈGLES de Jˉ FORESTIER de Mˉaris Brinkmanis (Lettonie, 2015, 12’12’’, couleur, sans dialogues) • LES HÉRISSONS EN VILLE de Evalds Lˉacis (Lettonie, 2013, 10’21’’, couleur, sans dialogues)

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S P E C TA C L E S

EN

FEVRIER

LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE

Les Chevaliers de la table ronde DE

OPÉRA-BOUFFE

HERVÉ / DIRECTION MUSICALE CHRISTOPHE GRAPPERON / MISE EN SCÈNE PIERRE-ANDRÉ WEITZ

Nouvelle aventure de l’équipe des Brigands qui se délectent toujours des chefs-d’œuvre de l’opéra-bouffe. C’est l’Opéra National de Bordeaux qui a accueilli la création de cet opéra tout en énergie, virtuosité décalée et truffé de mélodies populaires. Un vrai régal. mardi 2, mercredi 3 février 20 h 30

May B,

CHORÉGRAPHIE DE

MAGUY MARIN / 10 DANSEURS

DANSE

Spectacle iconique de la danse contemporaine créé en 1981, la pièce tourne encore dans le monde entier. C’est fort, fulgurant, à voir ou à revoir sans jamais de lassitude.

MAY B

mardi 9, mercredi 10 février 20 h 30

Allez, Ollie… à l’eau DE

THEATRE

MIKE KENNY / MISE EN SCÈNE ODILE GROSSET-GRANGE

tous publics à partir de 8 ans

Ni l’un ni l’autre ne sont prêts pour se rencontrer. Mamie Olive et son arrière-petit-fils se découvrent, encore faut-il s’apprivoiser. mercredi 10 février 14 h 30

SEPTeM,

CHORÉGRAPHIE DE AMINE

BOUSSA / 7 DANSEUSES

DANSE HIP HOP

Troisième création de cette talentueuse jeune compagnie qui réunit sept danseuses hip hop report de dates : mercredi 10, jeudi 11 février 20 h 30 libres et déterminées.

ALLEZ, OLLIE…

(représentations initialement prévues les 18 et 19 novembre) création présentée en partenariat avec le CCN La Rochelle à la Chapelle Fromentin

Kyle Eastwood

JAZZ

Ce n’est pas son nom qui l’a porté au devant de la scène jazz, c’est cette impeccable maîtrise musicale, son lyrisme et son écriture inspirée qui l’ont fait émerger jusqu’à, parfois, composer les musiques des films de son père. Kyle Eastwood basse, contrebasse / Andrew Mc Cormack piano / Quentin Collins trompette Brandon Allen saxophones / Christopher Higginbottom batterie jeudi 11 février 20 h 30 / COMPLET

KYLE EASTWOOD

Réservation des places m u Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u u

Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants:

LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES • ON ACHÈVE BIEN LES ANGES (ELÉGIES), Zingaro • JAMES THIERRÉE, nouveau spectacle

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


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DU 27 JANVIER AU 2 FEVRIER

LES PREMIERS, LES DERNIERS de Bouli Lanners Belgique/France, 2015, 1h38, scope-couleur CHORUS de François Delisle Canada, 2015, 1h36, scope-noir et blanc LES DÉLICES DE TOKYO de Naomi Kawase France/Japon/Allemagne, 2015, 1h53, scope-coul., v.o. DU 3 AU 9 FEVRIER

JE SUIS LE PEUPLE de Anna Roussillon France, 2014, 1h51, couleur, v.o. CHORUS de François Delisle LES DÉLICES DE TOKYO de Naomi Kawase LES PREMIERS, LES DERNIERS de Bouli Lanners DU 10 AU 16 FEVRIER

TOUT EN HAUT DU MONDE de Rémi Chayé Animation, France, 2015, 1h20, couleur LES ESPIÈGLES, programme de 4 films d’animation Lettonie, 2003-2015, 45’, couleur, sans paroles PEACE TO US IN OUR DREAMS de Sharunas Bartas Lituanie, 2015, 1h47, couleur, v.o. LE TRÉSOR de Corneliu Porumboiu France / Roumanie, 2015, 1h29, scope-couleur, v.o. LES INNOCENTES de Anne Fontaine France, 2015, 1h50, couleur HOMELAND: IRAK ANNÉE ZÉRO de Abbas Fahdel • Irak, 2014, coul. 1ère PARTIE : AVANT LA CHUTE (durée: 2h40, v.o.)

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TOUT EN HAUT DU MONDE de Rémi Chayé LES ESPIÈGLES, programme de 4 films d’animation UN JOUR AVEC, UN JOUR SANS de Hong Sang-soo Corée du Sud, 2015, 2h01, couleur, v.o. LE TRÉSOR de Corneliu Porumboiu LES INNOCENTES de Anne Fontaine PEACE TO US IN OUR DREAMS de Sharunas Bartas HOMELAND: IRAK ANNÉE ZÉRO de Abbas Fahdel • Irak, 2014, coul. 1ère partie: AVANT LA CHUTE (durée: 2h40, v.o.) 2ème partie: APRÈS LA BATAILLE (durée: 2h54, v.o.) DU 24 FEVRIER AU 1er MARS

TOUT EN HAUT DU MONDE de Rémi Chayé LES ESPIÈGLES, programme de 4 films d’animation TEMPÊTE de Samuel Collardey France, 2015, 1h29, scope-couleur UN JOUR AVEC, UN JOUR SANS de Hong Sang-soo LES INNOCENTES de Anne Fontaine HOMELAND: IRAK ANNÉE ZÉRO de Abbas Fahdel • Irak, 2014, coul. 1ère partie: AVANT LA CHUTE (durée: 2h40, v.o.) 2ème partie: APRÈS LA BATAILLE (durée: 2h54, v.o.) PEACE TO US IN OUR DREAMS de Sharunas Bartas

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16H30

20H30*

18H * 20H* 18H45

20H15

18H15

17H45 20H

16H30 20H30

14H30* 17H30*

16H* LUN 22

MAR 23

16H30

20H15

18H45

16H15

20H30

14H 18H

14H 18H 16H15 20H15 18H15* 20H30*

19H30*

2ème PARTIE : APRÈS LA BATAILLE (durée: 2h54, v.o.) DU 17 AU 23 FEVRIER

0

MER 17

JEU 18

VEN 19

SAM 20

DIM 21

14H 15H30 20H30

15H 14H 18H45

14H45*

15H 16H30 17H30

16H30 18H15

21H 16H30

14H 15H30 16H30 18H* 18H45 20H45 20H30*

20H45 16H45 14H30 18H30

21H* 20H

16H15* 20H*

14H30* 17H45*

14H30 20H30 16H45 18H30

15H 14H 18H30 20H45 16H30

MER 24

JEU 25

VEN 26

SAM 27

DIM 28

14H 15H30 16H30 20H30 18H15

15H 14H 18H45

14H30 16H 17H

16H45 18H30

20H30

16H15

16H30

14H 15H30 16H30 20H45 20H30*

18H45

20H15

18H15

20H30

18H30

21H

14H30

16H

14H 20H15 18H

14H45* 18H15*

15H* 18H45*

LUN 29 MA 1er/3

18H15*

Rencontre publique avec Anna Roussillon, jeudi 4 février à 20h15 à l’issue de la projection de son film. (Pré-vente billetterie à partir du jeudi 28 janvier) *

Projections dans le Grand Théâtre

LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


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