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LA COU RSIVE SCENE NATIONALE LA ROCHELLE
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Information AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE
Du mardi au vendredi de 13 h à 20 h. Les samedi et dimanche de 14 h à 20 h, le lundi de 17 h à 20h. PAR TELEPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h. Tél. 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03. SUR REPONDEUR 05 46 51 54 04. SITE INTERNET programme téléchargeable sur www.la-coursive.com MEDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège
Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI LE LUNDI POUR TOUS TARIF JEUNE (– 18 ans), TARIF SEANCES SCOLAIRES ET GROUPES (Centres de Loisirs) CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 25 juin 2013)
6,80 € 5,50 € 4,50 € 4,80 € 3,50 € 48 €
TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai et à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche.
Cinéma jeune public Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDES
10, 11, 12 POUGNE LE HÉRISSON, programme de 3 courts métrages Animation, France/Russie, 2010-2012, 48’, couleur, version française m A partir de 4 ans m Séances tout public: mer 31 oct 14h30 et 17h30 / jeu 1er nov 15h / ven 2 nov 16h15 / sam 3, dim 4 nov 16h30 / mar 6 nov 14h / ven 9 nov 14h30 m Séance scolaire possible lundi 12 novembre 10h
LE JOUR DES CORNEILLES de Jean-Christophe Dessaint • Animation, France, 2012, 1h36, couleur
m A partir de 7 ans m Séances tout public: mer 31 oct 15h45 / jeu 1er nov 15h30 / ven 2 nov 14h / sam 3 nov 14h30 / dim 4 nov 17h30 / lun 5 nov 14h / mer 7 nov 14h30 / jeu 8 nov 14h / sam 10 nov 14h30 / dim 11 nov 16h30 m Séance scolaire possible mardi 13 novembre 9h30
PIERRE ET LE LOUP de Suzie Templeton • Animation, Grande-Bretagne/Pologne, 2006, 33’, couleur précédé de LE LOUP BLANC de Pierre-Luc Granjon • Animation, Fr., 2006, 8’, coul. / durée du programme: 41’ m A partir de 7 ans m Séance tout public: mercredi 14 novembre 14h30 m Séances scolaires réservées aux élèves du dispositif national «Ecole et cinéma»
1, 2, 3… LÉON! programme de 4 courts métrages • Animation, France/Canada…, 1997-2007, 45’, coul. m A partir de 4 ans m Séance tout public: mercredi 14 novembre 15h30 m Séances scolaires réservées aux élèves du dispositif national «Ecole et cinéma»
LITTLE BIRD de Boudewijn Koole • Pays-Bas, 2012, 1h21, couleur
m Pour tous et à partir de 9 ans m Séances tout public: en version française mer 21, sam 24, mer 28 nov 14h30 / dim 2 déc 14h30 en version originale dim 25 nov 16h30 / ven 30 nov 14h / sam 1er déc à 16h45 et semaine du 5 au 11 décembre m Séance scolaire possible vendredi 30 octobre 14h (sur séance tout public v.o.) POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Augustine de Alice Winocour
Amour
/ Michael Haneke
Douleurs d’un vieux couple dont la femme malade vit ses derniers moments… Talent de deux comédiens exceptionnels : Jean-Louis Trintignant que Michael Haneke a su convaincre d’effectuer son grand retour au cinéma et Emmanuelle Riva, dont il n’avait pas oublié la prestation dans «Hiroshima mon Amour». «Le plus grand metteur en scène vivant.» Le mot est de Jean-Louis Trintignant, prononcé le 27 mai dernier à l’heure où Amour venait de se voir décerner la récompense suprême du Festival de Cannes. Cette Palme d’or est la deuxième que remporte Michael Haneke, trois ans après celle attribuée au Ruban blanc… Un exploit rarissime, qui témoigne de la stature acquise désormais par ce cinéaste de 70 ans, dont les travaux ont longtemps déconcerté, jugés souvent provocateurs, parfois obscurs. C’est que, à ses yeux, l’expérimentation et le classicisme en viennent à se confondre, ce dont ses films rendent compte admirablement. Michael Haneke a soumis à la question les flots d’images déversés chaque jour (Benny’s Video, 1992), interrogé la représentation de la violence (Funny Games, 1997, remake américain en 2007), offert à Isabelle Huppert plusieurs de ses rôles les plus marquants (Prix d’interprétation à Cannes pour La Pianiste, en 2001), sondé les tréfonds de l’âme humaine dans la société moderne (Code inconnu, 2000; Caché, 2005), composé en images noir et blanc somptueuses la vie d’un village allemand à la veille de la Première Guerre pour comprendre comment le nazisme avait pu naître et s’épanouir (Le Ruban blanc, 2009). Il est aussi, depuis de nombreuses années, un professeur respecté, qui avec ses élèves explore sans relâche un art dont il est devenu un expert: montrer ou cacher, tout le cinéma est là, Amour le démontre avec éclat. Cinéaste d’une rigueur extrême, soucieux de contrôler jusqu’au moindre détail de ses films, avant, pendant et après leur réalisation, Michael Haneke a également mis en scène Don Giovanni à l’Opéra Bastille et prépare actuellement un Cosí fan tutte qui sera donné à Madrid en janvier 2013. Pascal Mérigeau in Programme Forum des images, oct. 2012
Mimi
France / All. / Autriche, 2012, 2 h 07, couleur Scénario Michael Haneke Photo Darius Khondji Son Guillaume Sciamma Jean-Pierre Laforce Musique Schubert, Beethoven, Bach… Interprétation au piano Alexandre Tharaud Montage Monika Willi, Nadine Muse Avec Jean-Louis Trintignant Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert, Alexandre Tharaud, William Shimell… SOUTIEN AFCAE CANNES 2012 : PALME D’OR
DU 31 OCTOBRE AU 13 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE
Escales Documentaires
/ Claire Simon
12 e Festival International du documentaire de création de La Rochelle 6 au 12 nov. 2012
Mimi n’est pas une vedette c’est quelqu’un. J’ai voulu faire un film de la vie de Mimi. De la vie de quelqu’un, donc. M’attacher le plus possible à cette singularité afin d’y rencontrer le romanesque d’une vraie vie. Que j’allais découvrir en la filmant. Là, dans sa ville à Nice, ou à la montagne, au gré des lieux familiers ou inconnus où je l’ai filmée, j’ai attendu que son histoire que je ne connaissais pas encore lui revienne, et qu’elle me raconte les scènes qui composent son roman personnel. […] C’est dans un incessant aller-retour entre le singulier et le collectif, entre le typique et l’universel que se tisse la matière de ce film beau et troublant. Cette oscillation entre le petit et le grand, qui laisse libre cours à l’imaginaire, se retrouve jusque dans les choix de cadrage, avec une caméra qui se plaît à passer du visage halé de l’héroïne aux paysages tour à tour dévastés et sublimes des Alpes Maritimes. C’est d’ailleurs toute la force du film que de ne rien imposer, de tout suggérer et donc de tout autoriser (les lieux, dans ce film, qui appellent les souvenirs de Mimi, prennent souvent valeur de symbole pour nous: une maison devient La Maison, une gare devient La Gare, etc.). Et chaque morceau d’espace, autoroute suspendue ou montagne ensoleillée, chaque personnage, qu’il soit convoqué par la parole de l’héroïne ou croisant l’objectif de la caméra, s’affirme comme un encouragement à questionner notre propre histoire. François Lunel, cinéaste 3
France, 2002, 1 h 45, couleur Réalisation et photo Claire Simon Son Pierre Arnaud Montage Claire Simon, Julie Pelat… Avec Mimi Chiola et les musiciens Diego Origlia, Mohamed Mokhtari… SOUTIEN ACID
JEUDI 8 NOVEMBRE 18H
‡ projection suivie d’une rencontre avec Claire Simon ENTRÉE LIBRE
La Pirogue
/ Moussa Touré
Un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. Baye Laye est capitaine d’une pirogue de pêche, il connaît la mer. Il ne veut pas partir, mais il n’a pas le choix. Il devra conduire trente hommes en Espagne. Ils ne se comprennent pas tous, certains n’ont jamais vu la mer et personne ne sait ce qui l’attend. Un film d’une rare justesse où on se laisse happer par cette aventure que l’on aurait attendue sous forme de documentaire, mais qui vient cueillir nos émotions sous la forme d’une fiction.
France / Sénégal, 2012, 1 h 27, couleur, v.o. Scénario et dialogues Eric Névé, David Bouchet d’après une histoire originale de Abasse Ndione Photo Thomas Letellier Son Martin Boisseau, Agnès Ravez… Musique Pince Ibrahima Ndour Montage Josie Miljevic Avec Souleymane Seye Ndiaye Laïty Fall, Balla Diarra Malamine Dramé « Yalenguen » Salif « Jean » Diallo… SOUTIEN AFCAE CANNES 2012 : UN CERTAIN REGARD ANGOULÊME 2012 : PRIX DE LA MISE EN SCÈNE ET DU PUBLIC
DU 31 OCT AU 6 NOV
Moussa Touré, cinquante-trois ans, cinéaste sénégalais, a de l’espoir. Son film, La Pirogue, présenté dans la sélection Un certain regard, a reçu un bel accueil. Et il vient de concrétiser une grande avancée, la création d’un fonds de financement pour le cinéma africain. Mais l’espoir, c’est aussi ce qui jette les personnages de son film, immigrants clandestins, à la mer. Moussa Touré sait qu’il faut s’en méfier. A Cannes, où il est le seul cinéaste d’Afrique subsaharienne en sélection, on lui demande comment il a choisi le thème de son film. «Mais, enfin! Je les vois partir et mourir tous les jours devant mes yeux. Je sais quels jeunes sont les prochains.» Entre 2005 et 2010, ils sont cinq mille Africains à avoir péri sur ces pirogues. A l’origine chef électro (il a travaillé avec Truffaut et Tavernier), Moussa Touré a tourné son premier long métrage en 1991. Il s’est arrêté après le deuxième. «Je me suis rendu compte que les films africains n’étaient montrés que dans les festivals. En Afrique, les salles ont été détruites. Ailleurs, personne ne se bat pour qu’on aille en salles.» Il tourne alors plusieurs documentaires, sur la polygamie, les femmes violées, un hôpital psychiatrique, diffusés à la télévision. La Pirogue a bénéficié de financements français, à condition que les personnages s’expriment en français, ce qui n’aurait jamais été le cas dans la réalité. Moussa Touré le regrette. Rieur, il promet de faire parler Gérard Depardieu en wolof grâce au nouveau fonds africain. «Vous imaginez la tête des gens?» Sinon, dans La Pirogue, il y a une incroyable scène de lutte, beaucoup de pudeur et de délicatesse, de très belles images à fleur de peau et de visages. «C’est mon éducation, dit Moussa Touré. Ma mère me disait, le matin, il faut regarder les visages. Pour voir si les gens vont bien, si les soucis ne sont pas revenus dans la nuit.» Ondine Millot Libération du 22 mai 2012
EN EXCLUSIVITE
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Después de Lucía
/ Michel Franco
Après avoir remporté le prix Un certain regard, Después de Lucía représentera le Mexique aux Oscars. Ces honneurs sont mérités, tant ce film de Michel Franco saisit par son sujet aussi bien que par sa mise en forme. Au début, on ne comprend pas grand-chose, même si on ne s’ennuie jamais. Un homme descend de voiture en plein milieu du trafic et continue à pied. Puis on le voit rouler avec une jeune fille, dormir à l’hôtel, prendre un nouveau job de cuisinier dans un resto chic. La mise en scène de Franco est extrêmement laconique, laissant le spectateur entrer doucement mais profondément dans le film, puis reconstituer seul les pièces du puzzle: Roberto et sa fille, viennent de perdre leur épouse/mère dans un accident de la circulation et apprennent à faire leur deuil, puis à revivre. Mignonne, intelligente, mais rongée de l’intérieur par ce drame, Alejandra devient petit à petit la souffredouleur de son lycée… […] Michel Franco regarde la barbarie en face pour mieux nous en faire ressentir la perversité, mais en restant toujours du côté de la victime: impossible de jouir en compagnie des lycéens tortionnaires, de ne pas être révulsés par leur comportement… La cruauté qu’il dépeint n’est pas le fait d’hommes pris dans un système idéologique totalitaire mais d’adolescents ordinaires. Violence d’autant plus terrifiante et secouante qu’elle germe dans un milieu où chacun peut se reconnaître. Pas besoin d’aller chercher les repoussoirs nazis ou fascistes, les graines du mal sont potentiellement au bout du couloir, ou en nous.Thème qui n’est certes pas nouveau, mais que Michel Franco traite avec clarté et frontalité, sans en rajouter dans le spectaculaire, allant jusqu’au fond de son sujet et d’un dénouement dont on ne dévoilera rien, si ce n’est qu’il nous laisse au bord d’un abîme de réflexion, sonné et songeur. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles du 3 oct. 2012 Il y a une grande profondeur poétique dans le titre qui signifie «Après Lucia». C’est la seule mention du fait que ce père et sa fille ont perdu quelqu’un et que le drame va naître de leur réaction de ce manque. MICHEL FRANCO : Il n’y aurait pas de film si Lucia était là. C’est ce manque qui circule entre les personnages. On me parle du «bullying» (la violence à l’école) mais pour moi, le grand thème du film c’est le deuil. C’est en raison de sa situation de deuil qu’Alejandra considère qu’elle doit être forte pour deux, pour elle et pour son père, et qu’elle doit donc endurer ce que les camarades lui font subir, porter ce fardeau sans rien dire, devenir une sorte de martyre. C’est un sacrifice que personne n’attend d’elle, clairement dû à l’absence de communication entre le père et sa fille. J’aime bien que le film ne se réduise pas à un seul thème, mais qu’en même temps, il ne parte pas dans tous les sens. Tout est lié, tout vient du même endroit… in Dossier de presse
Après Lucia Mexique / France, 2012, 1 h 43, couleur, v.o. Scénario Michel Franco Photo Chuy Chavez Son José Miguel Enríquez Montage Michel Franco, Antonio Bribiesca Avec Tessa Ia, Hernán Mendoza Gonzálo Vega Sisto Tamara Yazbek Bernal Francisco Rueda, Paloma Cervantes… SOUTIEN AFCAE
CANNES 2012 : PRIX UN CERTAIN REGARD
DU 1er AU 6 NOVEMBRE EN EXCLUSIVITE
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Augustine
/ Alice Winocour
Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse: l’hystérie. Augustine, dix-neuf ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.
Quand on découvre le personnage d’Augustine, il est réduit à sa seule fonction: une jeune domestique chez des bourgeois parisiens à la fin du XIXe siècle, esclave préposée au service des dîners mondains. Mais, juste avant que le film se focalise sur les gestes et les détails de cette tâche, il s’ouvre, à l’office, par un face-à-face entre Augustine et un grand chaudron où la cuisinière vient d’ébouillanter une palanquée d’araignées de mer. Qu’on entendrait presque crier à ce supplice. Ce qui paraît plus certain, c’est qu’Augustine, elle, s’inquiète du sort des crustacés, s’obsède du massacre, se sent mal et finira par défaillir au moment de les servir à table. C’est une crise, qui la tétanise sur le plancher, arc-boute son corps. Elle en émergera avec une paupière fermée par une paralysie subite. Borgne donc, mais surtout hystérique. Le mot est lâché au moment où il prend consistance dans le vocabulaire médical autour des travaux du professeur Charcot à l’hôpital parisien de la Salpêtrière. On sait que c’est à cette époque que se dessinent des qualifications réductrices qui, pour beaucoup, seront reprises par la psychanalyse, Freud en tête, et qui perdurent aujourd’hui: on est soit un homme soit une femme, et si on est femme, on est ontologiquement menacée par le «danger» de l’hystérie. Michel Foucault, à ce sujet, a écrit, pointant les expériences de Charcot comme date clé d’une intrusion du médical dans l’intimité des corps et, partant, dans la sexualité. Augustine est un film de travaux pratiques où l’on voit la jeune fille (qui a réellement existé) devenir le cobaye privilégié des leçons publiques de Charcot qui, littéralement, inscrivait sur son corps nu ses diagnostics. On songe à la machine à tatouer les sentences de La Colonie pénitentiaire de Kafka. Charcot est-il un tortionnaire et Augustine, une martyre? Certes pas lorsque, dans sa chambrette de la Salpêtrière qu’elle découvre comme si elle était une suite de palace, sa condition sociale augmente considérablement. Et encore moins quand le film détaille moins le rapport entre un médecin dominant et son sujet dominé, que la complexité et les méandres d’une relation où la duplicité de l’une, sa «perversion», vient chahuter la raison scientifique de l’autre. 6
Il fallait une nature pour incarner cette Augustine secrète, terrienne, actrice de sa «maladie». Il fallait un roc de virilité fissuré pour donner consistance au professeur je-sais-tout. Mission hautement accomplie par le choix inspiré de la chanteuse Soko et celui, tout aussi éblouissant, de Vincent Lindon. Alice Winocour, la réalisatrice, détaille la mécanique de leurs corps, enregistre leur dérèglement progressif, encourage la révolution érotique qui les saisit et contrarie le jeu des rôles. Et choisit son camp : celui d’Augustine, Louise Michel de la psy naissante, rebelle inconnue qui méritait qu’un tel film, intelligent et radical, lui rende honneur et vie. Gérard Lefort, Libération du 20 mai 2012 Comment avez-vous découvert l’histoire d’Augustine? A. W. : En découvrant les travaux de Charcot, j’ai été immédiatement fascinée. A l’hôpital de la
Salpêtrière, dans cette Cité des femmes, des milliers de malades étaient soumises à l’autorité de quelques médecins. Des femmes quasi nues, abandonnées aux regards d’hommes en costumes trois pièces…Augustine, en tant qu’égérie de Charcot, était la star de ses études, la plus photographiée, la plus observée, jusqu’au jour où elle s’est enfuie de la Salpêtrière déguisée en homme. J’ai beaucoup lu sur les examens qu’on lui faisait subir, qui étaient tous très violents et j’ai commencé à m’interroger sur le hors-champ de cette situation.Que se passait-il entre les examens? Quelles relations pouvaient exister entre Charcot et sa malade vedette? Tout cela a déclenché mon imaginaire. L’hystérie est aussi une façon pour ces femmes de prendre le pouvoir? A. W. : Lacan a écrit à ce sujet: «L’hystérique est une esclave qui cherche un maître sur qui régner.» Les femmes souffrant d’hystérie font de leur corps le théâtre de leurs souffrances et de leurs désirs. Ce qu’elles recherchent, c’est un spectateur à fasciner. A la Salpêtrière, telle que vous la filmez, l’atmosphère est sulfureuse… A. W. : Ce n’était pas vraiment un lieu de soins, mais plutôt un théâtre d’expériences, un monde
mystérieux, sulfureux, clos, violent, donc fait pour le cinéma. Dans le film, j’ai adouci la réalité. Mais les choses les plus folles sont vraies. Le compresseur d’ovaires a bien été inventé par Charcot, nous l’avons reproduit à l’identique, jusqu’au pompon rouge qui l’orne. Même si je me suis énormément documentée, pour comprendre, j’ai essayé de tout oublier, pour imaginer la fiction. Quels ont été vos partis pris pour filmer les crises d’Augustine? C’était la grande question, comment mettre en scène un mensonge? J’ai filmé les crises d’Augustine comme des crises de possession… J’ai regardé tellement de films d’exorcisme qu’après, la nuit, même les vibrations de mon portable me faisaient peur…Augustine est comme une possédée: elle est victime de son propre corps, qui lui échappe. Donc, au lieu de demander à Soko de mimer une crise, il fallait la lui faire subir. Au tournage, ses membres sont tirés par des cordes, qui la malmènent en tous sens, elle ne peut rien contrôler. Son corps est devenu un monstre qui prend le dessus. Comment avez-vous choisi votre Augustine? Au départ, je voulais une jeune femme que personne n’avait jamais regardé ni filmé. Une fille dotée d’une grande force intérieure, qui soit encore naïve, mais pas victime. Soko est connue, elle vit à Los Angeles, elle fait de la musique, donc je ne voulais pas du tout la rencontrer! Elle est tout de même venue aux essais, où je faisais jouer une crise d’hystérie. Soko a fait preuve d’une puissance incroyable. Elle a une volonté farouche, avec en même temps un côté très innocent, presque candide. Il y a quelque chose de brut, de révolté en elle. Elle est très contemporaine, elle apporte naturellement une modernité au personnage. En même temps, son corps convient tout à fait au XIXe siècle: elle a une taille très fine et de vraies hanches. Elle rentrait parfaitement dans les costumes d’époque qu’on a trouvés à Londres sans qu’on ait besoin d’y apporter des retouches. Et son visage, c’est fou à quel point elle ressemble à la vraie Augustine. in Dossier de presse
France, 2012, 1 h 42, couleur Scénario Alice Winocour Photo George Lechaptois Son Jean-Luc Audy Montage Julien Lacheray Avec Soko, Vincent Lindon Chiara Mastroianni, Olivier Rabourdin Roxane Duran, Lise Lamétrie… CANNES 2012 : SEMAINE DE LA CRITIQUE
DU 7 AU 27 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE
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Après mai
/ Olivier Assayas
«Après mai» d’Olivier Assayas était très attendu, il comble nos attentes. Suivant les pérégrinations d’une petite bande de lycéens de la banlieue de Paris en 1971 (et dont on reconnaitra aisément en son protagoniste principal le double d’Assayas), le cinéaste parvient à brasser finement toute une époque, de la libération sexuelle aux conflits picrocholins entre les diverses fractions de la gauche, de l’explosion du rock à l’avènement des drogues, des luttes ouvrières au rôle de l’art dans les transformations sociales, des jeans patte d’eph’ aux vélosolex, de la tension entre espoirs collectifs et ambitions individuelles à celle entre esthétique et politique. Epaulé par une troupe de jeunes acteurs tous impeccables, Assayas trouve la juste distance pour évoquer ce grand brassage avec précision, sans nostalgie sentimentaliste ni facile tentation ironique. Parsemant son film de judicieux extraits de livres et de films, il réussit tout: les séquences de charges de CRS, la scène du jeune couple qui s’aime encore mais n’ose pas se le dire, les dissensions politiques qui mènent doucement vers l’individualisme, les voyages et la pulsion internationaliste, les disputes père-fils… A la fois prolongement développé de «L’Eau froide» et contre-champ intime de «Carlos», «Après mai» est une réussite totale, l’un des grands films sur la jeunesse et sur les années soixante-dix. Serge Kaganski, lesinrocks.com 4 septembre 2012
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L’ECHO DE «L’EAU FROIDE» J’ai souvent l’impression que mes films ont lieu tout seuls, qu’ils s’imposent à moi. En particulier Après mai. Depuis longtemps, de manière lancinante, je voulais donner non pas une suite mais un prolongement à L’Eau froide. En 1994, ça avait été un second premier film, une remise en question de ma pratique du cinéma. Et qui m’avait pris par surprise. C’est a posteriori que j’ai compris qu’il m’avait ouvert des portes. Celle de l’autobiographie au cinéma. J’ai un souvenir de stupéfaction à la découverte des rushes de la fête nocturne, elle ne correspond qu’à quelques pages de scénario, mais constitue près d’un tiers du film achevé: le feu, les ados, les joints… J’avais le sentiment d’avoir saisi, dans la précipitation, quelque chose de la poésie de cette époque, celle de mon adolescence –le début des années 1970. Mais demeurait le sentiment qu’un jour cela pourrait donner lieu à un film plus ample sur cette époque méconnue, passionnante, et dont le cinéma se méfie terriblement, au point de ne savoir la traiter que par l’ironie. Quand on pense que l’histoire collective n’est pas ou mal montrée, s’insinue l’idée que c’est peut-être à soi-même de le faire, qu’on est peut-être, à son insu, détenteur d’une part de l’aventure de sa propre génération… Ce qui me manquait dans L’Eau froide, c’était la politique, l’attirance pour l’Orient, la musique que j’écoutais (celle de L’Eau froide renvoyait au collectif, celle d’Après mai est plus intime), et plus largement tout l’underground des années 1970, qui a irrigué ma formation esthétique et intellectuelle. Avant même de me lancer dans Carlos (2010) j’avais commencé à prendre des notes sur ce qui deviendrait Après mai. J’avais repris instinctivement les noms des deux personnages principaux de L’Eau froide, Gilles et Christine. Il en est d’ailleurs resté une continuité, y compris physique, des uns aux autres. Une fois Carlos achevé, je voulais partir dans une autre direction, un canevas que je reprendrai sans doute. Mais, en ouvrant mes carnets, je suis tombé sur les notes que j’avais prises pour Après mai. J’ai aussitôt eu envie, sans trop réfléchir, de les prolonger. Et puis c’était le bon moment, sans doute parce que je venais de faire Carlos, dont les années 1970 étaient la toile de fond. J’avais trouvé une façon de les restituer qui me semblait véridique. Il fallait profiter de cet élan. APRÈS MAI 68 Il se trouve que j’ai écrit, en 2005, un petit livre qui s’appelle Une adolescence dans l’après-Mai, une lettre adressée à la veuve de Guy Debord, Alice Becker-Ho, elle-même écrivain. Il résonne avec Après mai dans la mesure où c’est la même personne qui écrit, sur le même âge de sa vie; au-delà, ce sont deux projets distincts. Après mai, cela dit littéralement ce que je voulais raconter: l’écho de mai 68. Une période où résonne une expérience révolutionnaire, unique dans l’histoire française du XXe siècle. Bien sûr, durant ces années, la nostalgie de mai 68 n’existe pas. Les événements viennent d’avoir lieu: le seul horizon, c’est la révolution, un mai 68 en mieux, un mai 68 réussi. Mes personnages adviennent au monde dans un contexte où la foi dans la révolution est partagée par tous, même par l’ennemi, même par l’Etat. C’est une évidence. La question est plutôt: «Au nom de quoi cette révolution aura-t-elle lieu?» A l’extrême-gauche, en 1971, on fête le centenaire de la commune de Paris, on devient expert des dissensions entre Trotsky et Lénine, entre Trotsky et les libertaires, on s’informe sur la scission entre l’URSS et la Chine populaire, on décrypte les divergences au sein du bloc de l’Est, un savoir qui sera précieux quand viendra la révolution. La jeunesse des années 2010 vit dans un présent amorphe. Il est hors de l’Histoire, cyclique et immuable. L’idée que l’on puisse avoir prise sur la société, qu’on puisse en repenser la nature même, est devenue très vague et conventionnelle. Elle se résume peu ou prou en termes d’exclusion ou d’inclusion. On dit habituellement que cela tient à la généralisation du chômage des jeunes. Cette explication m’a toujours semblé courte et insatisfaisante. On ne se projette plus vers des lendemains qui chantent, un futur utopique, on réclame à l’Etat de combattre l’exclusion. Les revendications sont fragmentées, sectorisées; on s’émeut des injustices, sans analyse globale. Dans les années 1970, on s’opposait à l’idée même d’Etat. Personne n’avait envie d’être inclus, le programme c’était plutôt d’être exclu. Olivier Assayas propos recueillis par Auréliano Tonet, printemps 2012 in Dossier de presse
France, 2012, 2 h 02, couleur Scénario Olivier Assayas Photo Eric Gautier Son Nicolas Cantin Musique Syd Barrett, Bookert T. and the MG’S, Dr Strangely Strange, Johnny Flynn, Amazing Blondel, Nick Drake, Captain Beefheart & His Magic Band, Soft Machine, Tangerine Dream… Montage Luc Barnier, Mathilde Van de Moortel Avec Clément Métayer, Lola Créton, Félix Armand, Carole Combes, India Salvor Menuez, Hugo Conzelmann… VENISE 2012 : PRIX MEILLEUR SCÉNARIO
DU 14 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE SORTIE NATIONALE
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Like Someone in Love
/ Abbas Kiarostami
Comme à chaque film d’Abbas, je m’attendais à une surprise. Elle est venue dès les premiers mots, dans ce bar japonais: qui parle? Quand la réponse m’est venue, je me suis laissé emporter, doucement d’abord, comme en glissant, puis de plus en plus vite. J’ai oublié où j’étais. Adieu Yokohama. Les personnages seuls me retenaient, je m’asseyais à côté d’eux, je leur parlais, j’écoutais leurs messages. Je me retrouvais entre «Les Belles Endormies» et «L’Art d’être grand-père», entre Kawabata et Victor Hugo. Nulle part et partout. A chaque regard, à chaque phrase, un étonnement, une émotion, et jusqu’à la fin. Certains détails me laissaient perplexe, comme la gourmette sur le canapé, mais sans doute l’auteur est-il comme moi, par moments. Je le soupçonne de ne pas tout savoir. Nous sommes avec lui dans cette brume inquiète où des ombres se cherchent, où des silences se répondent. Il nous entraîne dans un territoire qu’il découvre, dont il ne connaît pas tous les pièges. Renoncer à tout savoir de ses personnages, c’est accepter qu’ils soient vivants. Et cela tourne autour d’une qualité fragile, intermittente, que nous appelons l’amour ou, plus rarement, la bonté. Ici naturelle, et pourtant bafouée, méconnue, agressée, mais probablement indestructible. Jean-Claude Carrière in Dossier de presse
Il y a des films vraiment impressionnants. C’est-à-dire qu’ils ne le sont pas en raison de la grandeur, voire de la gravité, de leur «sujet», de leur volonté de commenter la grande Histoire ou de prétendre avoir un point de vue imprenable sur celle-ci. Ils le sont justement en raison de leur argument apparemment ténu, des événements montrés qui semblent superflus et de la manière dont tout semble porté à un haut degré de poésie et d’intensité par ce que l’on appelle, peut-être, la mise en scène. Soit quelque chose qui ne se réduit pas à une addition de recettes techniques mais qui touche au cœur même de la vérité des êtres et des situations. On sait qu’Abbas Kiarostami multiplie depuis plusieurs années les expériences formelles, transgresse même les formes de son moyen d’expression. Il y a longtemps que le cinéaste iranien est devenu non seulement un grand auteur international mais aussi un artiste contemporain important dont on a pu, parfois, questionner la quête. Rien pourtant d’ésotérique, d’outrageusement compliqué, de cérébralement suffoquant 10
dans Like Someone in Love. Juste le récit et la description d’une rencontre où l’émotion n’annihilerait pas une forme fine d’humour. Akiko, jeune provinciale venue à Tokyo il y a quelques années, est une étudiante qui se prostitue. Son petit ami, à qui elle doit sans cesse mentir, semble à la fois empressé et jaloux si l’on en juge par les conversations téléphoniques qu’elle entretient avec lui. Elle se rend un soir au domicile d’un client qu’elle ne connaît pas. C’est un vieux professeur d’université solitaire. Elle passe la nuit chez lui. Il la reconduit le matin à son université et tombe, à la suite d’un concours de circonstances, sur le «fiancé» de la jeune fille. Commence un jeu de dupes et de mensonges, au gré de conversations imprévues, de quiproquos (le jeune homme le prend pour le grand-père d’Akiko), de hasards et de méprises, parfois doucement burlesques. Mais ce qui apparaît comme l’addition virtuose de péripéties ramassées en moins de vingt-quatre heures devient à la fois le portrait émouvant d’individus saisis dans leur opacité et une manière de réfléchir sur les moyens mêmes du cinéma pour y parvenir. Le cadre et le temps, ces deux données immédiates et consubstantielles à l’art cinématographique lui-même, deviennent la matière d’un artiste qui impose au spectateur l’obligation douce de s’interroger perpétuellement sur ce qu’il voit. Les rapports entre le son et l’image, le rôle conféré à ce qui est «hors champ» (qui parle? qui voit?, s’interroge-t-on fréquemment) procèdent ici d’une maîtrise époustouflante. Les choix du cinéaste construisent une série de dispositifs aussi redoutables qu’ils semblent évidents, c’est-à-dire qu’ils ne dénaturent jamais de primordiales exigences, celles à la fois de raconter l’histoire de quelques êtres humains –auxquels les longs plans confèrent une épaisseur inouïe– et d’émouvoir. Or, ce miracle n’est, ici, nullement contradictoire avec la conscience que le réel visible, capturé par la caméra, procède aussi d’une construction, du «tissage» concerté de différents éléments aboutissant à une beauté plastique de tous les instants et une jubilation esthétique rare. Like Someone in Love (titre d’un standard de jazz, qui commente subtilement le récit) allie la précision calligraphique et une réjouissante sophistication. Jean-François Rauger Le Monde du 23 mai 2012 MA RENCONTRE AVEC ABBAS par Marin Karmitz, producteur […] Un élément important de notre relation: c’est la langue. Pas le langage. La langue. Je ne parle pas anglais, il ne parle pas français, je ne parle pas le persan, comment communiquer? Il se passe quelque chose de miraculeux et de très intéressant. Quelque chose que je retrouve dans Like Someone in Love. Il nous arrive de voyager ensemble, sans traducteur. On arrive à se comprendre. Comment? Je lui parle français en parlant un peu plus lentement, et lui me parle en anglais. J’arrive à le comprendre en anglais et lui arrive à me comprendre en français. Particulièrement quand nous sommes en voiture. Je conduis, il est assis à côté de moi et on se parle. On communique car la relation qui s’est établie entre nous va au-delà des mots. Les mots deviennent porteurs de contenu mais aussi d’intentions, quelque chose de l’ordre de la compréhension mutuelle, qui tient du langage universel. J’étais dans la même situation avec Kieslowski. Je ne parlais pas polonais, lui ne parlait pas français. Mon mauvais anglais confronté au mauvais anglais de Kieslowski… Avec lui cela ne se passait pas en voiture, mais dans les bistrots en picolant, et ça marchait très bien. Je retrouvais cette même universalité, au-delà des langues nationales. Ce n’est pas de l’esperanto non plus, cela va au-delà, c’est une compréhension d’un projet commun… in Dossier de presse
France / Japon, 2012, 1 h 49, couleur, v.o. Scénario Abbas Kiarostami Photo Katsumi Yanagijima Son Nobuyuki Kikuchi Montage Bahman Kiarostami Avec Rin Takanashi, Tadashi Okuno Ryo Kase, Denden, Mihoko Suzuki Kaneko Kubota, Hiroyuki Kishi… SOUTIEN RECHERCHE CANNES 2012 : COMPÉTITION OFFICIELLE
DU 15 AU 20 NOVEMBRE ET DU 28 NOVEMBRE AU 4 DECEMBRE EN EXCLUSIVITE
11
Little Bird
/ Boudewijn Koole
Jojo, dix ans, est souvent livré à lui-même. Entre une mère absente et un père qui perd pied, il trouve secrètement un peu de réconfort auprès d’un choucas tombé du nid. Ce petit oiseau, pourtant plus fragile que lui, va lui donner la force d’affronter la réalité…
Kauwboy Pays-Bas, 2012, 1 h 21, couleur, v.o. et v.f. Scénario Boudewijn Koole, Jolein Laarman Photo Daniel Bouquet Son Joost Roskam Musique Helge Slikker Montage Gys Zevenbergen Avec Rick Lens, Ricky Koole, Loek Peters, Susan Radder… • pour tous et à partir de 9 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC BERLIN 2012 : MEILLEUR PREMIER FILM
DU 21 NOV AU 11 DEC
Boudewijn Koole orchestre avec intelligence le refus de Jojo de se confronter à une réalité douloureuse et s’attache au plus près au point de vue de l’enfant. Il met en scène très finement ce récit initiatique du sortir de l’enfance. Le parcours de Jojo chemine ainsi entre imagination fertile et âpreté du réel et trouve sa forme dans la cinégénie de son acteur et une écriture qui ne tend pas uniquement vers la résolution finale. La force du film et l’émotion qui s’en dégage réside dans le temps donné à Jojo de grandir, de créer des relations tandis que tout se délite autour de lui, et enfin de poser un regard «apaisé» sur la réalité. Ce film touchera aussi bien les enfants, à partir de neuf ans, que les adultes! in Bulletin de l’AFCAE La première projection de votre film a eu lieu au festival de Berlin où il a été récompensé du Prix du meilleur premier film. Est-ce que cela a été une expérience importante pour vous? BOUDEWIJN KOOLE :Berlin est un endroit très particulier. La première projection a eu lieu devant 1400 spectateurs! Des adultes et des enfants, qui tous semblaient retenir leur souffle en même temps… Vous êtes crédité sur ce film comme coscénariste aux côtés de Jolein Laarman. Comment avez-vous eu l’idée de cette histoire autour d’une relation entre un garçon de dix ans et un oiseau? B. K.: Quand j’avais douze ans, un choucas s’est posé sur le rebord de la fenêtre de ma chambre. Quelqu’un l’élevait. Je pense qu’il devait avoir deux ans déjà. Petit à petit, nous sommes devenus amis. Il revenait tous les jours, et devenait chaque jour plus audacieux, pénétrant dans ma chambre, puis se posant sur mon épaule… Un jour, très fier, je l’ai présenté à mes amis. Malheureusement, c’est aussi ce jour-là qu’il s’est précipité dans les roues de leur vélo. L’idée de réaliser un film sur cette relation très particulière entre un garçon et un choucas a longtemps couvé dans ma tête. Il m’arrivait régulièrement d’écrire des scènes qui se sont lentement muées en une histoire. Comme c’était mon premier long métrage de fiction, je voulais que quelqu’un m’aide à développer le scénario… C’est comme ça que Jolein et moi avons commencé à collaborer. Vous avez choisi un sujet particulièrement dramatique (le déni de la mort du point de vue d’un enfant)… Souhaitiez-vous vous adresser aux spectateurs de cette tranche d’âge? L’âge ne détermine en rien mes décisions d’écrire, de tourner et de monter un film. Je pense que la manière dont les spectateurs voient la vie est à mon sens plus important que leur âge. in Dossier de presse
SORTIE NATIONALE
12
Royal Affair
/ Nikolaj Arcel
Danemark 1770. La passion secrète que voue la reine Caroline Mathilde (Alicia Vikander) au médecin du roi, l’influent Struensee (Mads Mikkelsen), va changer à jamais le destin de la nation toute entière. «Royal Affair» relate une page capitale de l’histoire danoise, oubliée des manuels français. La relation amoureuse et intellectuelle entre Caroline Mathilde et Struensee, fortement influencée par les philosophes des Lumières, Rousseau et Voltaire en tête, conduira au renversement de l’ordre social établi, et annoncera les révolutions qui embraseront l’Europe vingt ans plus tard. Porté par des acteurs charismatiques, honoré au Festival de Berlin –Prix du meilleur scénario et Prix d’interprétation pour Mikkel Boe Følsgaard– le film représentera le Danemark aux Oscars 2013.
Royal Affair raconte l’un des événements les plus incroyables de l’Histoire du Danemark. A chaque fois que je présentais le projet à des investisseurs étrangers, ces derniers avaient du mal à croire qu’il s’agissait d’une histoire vraie et que de tels événements avaient eu lieu à la fin du XVIIIe siècle. Au Danemark en revanche, on l’enseigne à l’école, plus de quinze livres (de la biographie historique la plus sérieuse au roman) ont été écrits sur le sujet qui a aussi fait l’objet d’un opéra et d’un ballet. J’ai souhaité m’inspirer des grands films épiques des années 40 et 50, dont l’approche littéraire, centrée sur les personnages et la temporalité, s’éloignait quelque peu des conventions de l’écriture scénaristique. Avec mon équipe, nous souhaitions apporter un point de vue contemporain à cette fresque historique. Nous ne voulions pas uniquement «montrer» l’histoire au travers des robes et des coiffures de l’époque mais mettre en valeur les personnages et leur histoire. Bien que la période soit clairement décrite dans les décors, les costumes (Mikkel Boe Følsgaard qui joue le roi Christian pense toujours que la phrase d’accroche du film aurait dû être «De grandes émotions, de grandes perruques»), le film a été réalisé et monté comme un film se déroulant dans le Copenhague d’aujourd’hui. Enfin, la musique originale de Gabriel Yared et Cyrille Aufort parachève l’ensemble, et ramène le film vers ses racines épiques. Nikolaj Arcel in Dossier de presse
Danemark, 2012, 2 h 16, scope-couleur, v.o. Scénario Nikolaj Arcel, Rasmus Heisterberg Photo Rasmus Videbæk Musique Gabriel Yared, Cyrille Aufort Montage Mikkel E.G Nielsen, Kasper Leick Avec Alicia Vikander, Mads Mikkelsen Mikkel Boe Følsgaard, Trine Dyrholm David Dencik… BERLIN 2012 : PRIX MEILLEUR SCÉNARIO ET PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE
DU 21 NOVEMBRE AU 4 DECEMBRE SORTIE NATIONALE
13
10, 11, 12 Pougne le Hérisson L’AUTOMNE DE POUGNE de Pierre-Luc Granjon, Antoine Lanciaux (France, 2012, 28 ’, couleur) Animation, France / Russie, 2010-12, coul. > durée du programme : 48 ’
tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 €
• à partir de 4 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
DU 31 OCT AU 9 NOV SORTIE NATIONALE
Alors que tous les livres du royaume se vident étrangement de leurs histoires, Pougne le Hérisson grognon désigne le coupable: Boniface le conteur. Mais comment peut-il en être si sûr? Réussira-t-il à faire revenir les histoires au royaume de Léon? Sous un air de conte traditionnel moyenâgeux, voici le quatrième et dernier volet des aventures de Léon, Mélie et Boniface, personnages cocasses et touchants… Précédé de Nikita le Tanneur, un conte russe et de Tout conte fait, une histoire de princesse pas comme les autres, ce beau programme d’animation propose trois variations originales et attachantes autour du conte.
Le Jour des corneilles
/ Jean-Christophe Dessaint
SORTIE NATIONALE
Courge est élevé par son père l’Ogre au cœur de la forêt. Ignorant tout de la société des hommes, le garçon grandit en sauvage, avec pour seuls compagnons les fantômes placides qui hantent la forêt. Jusqu’au jour où il se rend au village le plus proche et fait la rencontre de la jeune Manon… Un très beau récit d’initiation, superbement mis en images. Jean Reno, Loránt Deutsch, Claude Chabrol et Isabelle Carré ont donné de la voix pour faire vivre les étranges personnages issus de l’album de Jean-François Beauchemin. Un des grands films d’animation de la rentrée. A voir en famille à partir de sept ans.
Animation, G.B. / France, 2006, couleur
Pierre et le Loup
Animation, France, 2012, 1 h 36, couleur • à partir de 7 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
DU 31 OCT AU 11 NOV
> durée du programme : 41’
tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 €
• à partir de 7 ans •
MERCREDI 14 NOV 14H30 ECOLE ET CINEMA
/ Suzie Templeton
Malgré les récriminations de son grand-père, un petit garçon courageux, aidé par un oiseau farceur et un canard rêveur, cherche à attraper un loup menaçant. Une splendeur visuelle adaptée du conte musical de Serge Prokofiev. Précédé de Le Loup blanc de Pierre-Luc Granjon: un garçon et son frère apprivoisent un loup dans la forêt. Un jour pour nourrir sa famille, leur père part à la chasse…
Animation, Fr. / Canada, 1997-2007, couleur
1, 2, 3… Léon !
> durée du programme : 45 ’
L’HIVER DE LÉON de Pierre-Luc Granjon, Pascal Le Nôtre (France, 2007, 28 ’, couleur)
tarif enfant : 3,50 € / tarif adulte : 4,50 €
• à partir de 4 ans •
MERCREDI 14 NOV 15H30 ECOLE ET CINEMA
/ 4 courts-métrages
La famille, l’adoption, la camaraderie, l’amour (d’une princesse, évidemment), autant de thèmes qui irriguent cette première aventure de Léon avec justesse et sans fausse naïveté. Chez Madame Poule, Sientje et La Bouche cousue, complètent ce programme. Trois regards lucides et facétieux, posés sur le monde étrange des êtres humains… 14
SPECTACLES EN
N O V E M B R E
Gamblin JazzE, de Wilde SextetE Une rencontre de passion, entre Jacques Gamblin et le sextet de Laurent de Wilde.
>JAZZ
Jacques Gamblin, interprète / Laurent de Wilde, piano, compositions / Alex Tassel, trompette Guillaume Naturel, saxophone / DJ alea, platines / Bruno Shorp contrebasse / Donald Kontomanou, batterie jeudi 8, vendredi 9 novembre 20 h 30
Claire Diterzi,
>CHANSON
« Le Salon des Refusées»
Un titre comme une provocation et des chansons écrites pendant son séjour à la Villa Médicis. Claire Diterzi, guitare, voix / Christine Payeux, viole de gambe / Carlo Pallone, violon Jean-Baptiste Savarit, guitare / Etienne Bonhomme, percussions, batterie lundi 12, mardi 13 novembre 20 h 30 / CRÉATION
Le Suicidé,
de Nicolaï Erdman, mise en scène Patrick Pineau
Gamblin JazzE, de Wilde SextetE
>THEATRE
Cette pièce est un feuilleton enflammé qui se passe dans la Russie soviétique. Une œuvre drôle, trépidante, menée avec brio par une troupe d’une vingtaine d’acteurs. mardi 13, mercredi 14 novembre 20h30
Le Carnaval Baroque
>MUSIQUE BAROQUE / ARTS DE LA PISTE
Claire Diterzi
Le Poème Harmonique, Vincent Dumestre
La fête bat son plein, célébrant avec faste et couleurs la folie extravagante de la tradition samedi 17 novembre 20h30 / dimanche 18 novembre 16h italienne.
Et si j’étais moi ! chorégraphie Catherine Dreyfus / 3 interprètes
>DANSE / JEUNE PUBLIC
Le Suicidé
Un spectacle de danse irrationnel et coloré qui s’adresse, avec subtilité et malice, aux enfants lundi 19, mardi 20 novembre [uniquement séances scolaires] qui grandissent. >MUSIQUE
Orchestre National de Lille
direction Jean-Claude Casadesus / 90 musiciens / violon solo Sergej Krylov
Deux soirées, pour le grand plaisir de retrouver le charisme musical et humain d’un chef en symbiose avec sa formation.
Le Carnaval Baroque
PROGRAMME Jean Sibelius Concerto pour violon et orchestre en ré majeur Franz Schubert Symphonie n° 9, dite « la Grande » jeudi 22, vendredi 23 novembre 20h30
Titi Robin,
« Les Rives»
>MUSIQUE DU MONDE
Il est le musicien-citoyen du monde par excellence, son art se nourrit de curiosité, de fraternité, de sincérité.
Et si j’étais moi !
Titi Robin, guitare, bouzouq, oud / Sinan Celik, kaval (flûte populaire) / Murad Ali, sarangi (vielle jouée avec archet) El Mehdi Nassouli, guembri, voix / Francis Varis, accordéon / Ze Luis Nascimento, percussions samedi 24 novembre 20h30
Panorama chorégraphie Philippe Decouflé / 7 interprètes
>DANSE
Un parcours curieux et amusé, dans ses pièces antérieures, par ce chorégraphe qui enchante la scène de sa gestuelle unique et de ses jeux d’optique.
Réservation des places mOuverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE.
mercredi 28, vendredi 30 novembre 20h30 / jeudi 29 novembre 19h30 / samedi 1er décembre 20h30
Titi Robin
u u u
Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture exceptionnelle des réservations au guichet et par internet:
PANORAMA • CIRQUE ELOIZE / Cirkopolis • COPPÉLIA • LA LOCANDIERA TABAC ROUGE • WU-WEI • CYRANO DE BERGERAC
Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.
Panorama
N O V E M B R E ME 31/10 JE 1er/11
DU 31 OCTOBRE AU 6 NOVEMBRE
VEN 2
SAM 3
DIM 4
15H
16H15
16H30
16H30
15H30*
14H
14H30
17H30
14H
16H15 20H30 18H15
19H15
17H30 21H15 19H15
19H15
20H30
17H15
16H
19H
18H
15H 21H
LUN 12
MAR 13
14H 18H30 16H 20H30
10, 11, 12 POUGNE LE HÉRISSON, programme de 3 courts métrages Animation, France/Russie, 2010-2012, 48’, couleur, v.f. LE JOUR DES CORNEILLES de Jean-Christophe Dessaint Animation, France, 2012, 1h36, couleur LA PIROGUE de Moussa Touré France/Sénégal, 2012, 1h27, couleur, v.o. DESPUÉS DE LUCÍA de Michel Franco Mexique/France, 2012, 1h43, couleur, v.o. AMOUR de Michael Haneke France/Allemagne/Autriche, 2012, 2h07, couleur
14H30 17H30 15H45
20H15
17H30* 20H15*
DU 7 AU 13 NOVEMBRE
MER 7
JEU 8
LE JOUR DES CORNEILLES de Jean-Christophe Dessaint 10, 11, 12 POUGNE LE HÉRISSON, programme de 3 courts métrages AUGUSTINE de Alice Winocour France, 2012, 1h42, couleur AMOUR de Michael Haneke
14H30
14H
16H30 21H 18H30
16H
18H30
ESCALES DOCUMENTAIRES
DU 14 AU 20 NOVEMBRE
21H
LUN 5
14H
17H15 21H 14H30* 17H30* 20H*
15H* 18H* 20H30*
14H30 21H 15H* 18H* 20H30*
VEN 9
SAM 10
DIM 11
14H30
16H30
16H30 21H 18H30
14H30 18H30 20H30
20H30
14H30 18H30 15H45 20H30
MAR 6
18H
18H
MIMI de Claire Simon • France, 2002,1h45, couleur
JEU 15
VEN 16
SAM 17
DIM 18
LUN 19
MAR 20
14H 18H30 20H45
14H 18H15
16H30 21H 18H45
18H30
20H
14H 18H15 16H15
18H45
16H30
16H15 20H30
14H30
16H30 20H45
18H
20H45
JEU 22
VEN 23
LUN 26
MAR 27
20H15
16H15
MER 14
PIERRE ET LE LOUP de Suzie Templeton / LE LOUP BLANC de Pierre-Luc Granjon • Animation, G.B./France, 2006, 41’, couleur 1, 2, 3… LÉON!, programme de 4 courts métrages Animation, France /Canada/Pays-Bas, 1997-2007, 45’, couleur APRÈS MAI de Olivier Assayas France, 2012, 2h02, couleur LIKE SOMEONE IN LOVE de Abbas Kiarostami France/Japon, 2012, 1h49, couleur, v.o. AUGUSTINE de Alice Winocour
2 0 1 2
14H30 15H30 16H30 20H45
DU 21 AU 27 NOVEMBRE
MER 21
LITTLE BIRD de Boudewijn Koole Pays-Bas, 2012, 1h21, couleur, v.o. et v.f. ROYAL AFFAIR de Nicolaj Arcel Danemark, 2012, 2h16, scope-couleur, v.o. AUGUSTINE de Alice Winocour
14H30 ◆
APRÈS MAI de Olivier Assayas
14H30
SAM 24
DIM 25
14H30 ◆
16H30
20H30
18H15
16H
20H30
18H15
16H15
14H 18H30 20H30
16H15
14H30
18H15
14H 20H45 16H
18H15
20H45
18H
14H 18H45
DU 28 NOVEMBRE AU 4 DECEMBRE
MER 28
JEU 29
VEN 30 SA 1er/12
DIM 2
LUN 3
MAR 4
LITTLE BIRD de Boudewijn Koole APRÈS MAI de Olivier Assayas LIKE SOMEONE IN LOVE de Abbas Kiarostami France/Japon, 2012, 1h49, couleur, v.o. ROYAL AFFAIR de Nicolaj Arcel
14H30 ◆ 16H15 21H
18H30 16H30
14H 15H45 18H15
16H45 14H30 20H45
14H30 ◆ 20H30 18H30
15H45 20H30
16H30 18H45
20H30
18H15
16H
18H
14H 20H45
18H30
14H 20H45
21H
La projection «Escales documentaires», jeudi 8 novembre à 18h, de Mimi sera suivie d’une rencontre avec Claire Simon / entrée libre.
*
Projections dans le Grand Théâtre
◆
En version française Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com
LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00