Novembre 2015

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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13h à 20h / samedi, dimanche et lundi de 14h à 20h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14h à 18h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 29 juin 2016)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune public Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

PHANTOM BOY de Alain Gagnol et Jean-Louis Felicioli • Animation, France, 2015, 1h24, couleur m à partir de 7-8 ans m Séance tout public: dimanche 1er novembre 14h30 m Séances scolaires : lundi 2 et mardi 3 novembre 10h, lundi 30 novembre 14h U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde • Animation, France, 2006, 1h15, couleur m à partir de 5-6 ans m Séances tout public: mercredi 18, dimanche 22 novembre 14h30 m Séances scolaires réservées aux élèves du dispositif national «Ecole et cinéma» NEIGE ET LES ARBRES MAGIQUES, 4 films d’animation France, 2014-2015, 51’, couleur, m à partir de 4-5 ans m Séances tout public: mercredi 25 novembre 14h15, samedi 28 novembre 16h30 et du 2 au 22 décembre m Séances scolaires: mercredi 2, mardi 8, jeudi 10, lundi 14 décembre 10h POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Le Fils de Saul de László Nemes


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Si on existe toujours, c’est qu’on sert à quelque chose, on a une fonction de banc d’essai. On se casse la gueule pour que d’autres puissent mieux faire. J’en déduis qu’on n’est pas si marginalisés que ça, et qu’à l’intérieur du même truc, disons le monde des images, il y a une place pour nous.

Chantal Akerman

Phantom Boy / Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, les réalisateurs d’Une vie de chat, engagent leur goût pour les histoires noires, cette fois-ci dans un décor new-yorkais propice aux histoires rocambolesques. Point de chat dans cette histoire, mais un corniaud irrésistible, Rufus, petit mais donc doublement coriace, qui accompagne les vilains, dirigés par «L’homme au visage cassé». […] L’étrangeté de l’histoire séduit. L’enfant malade et son âme vagabonde s’allient à un policier impuissant depuis sa chambre d’hôpital où il tente de percer le mystère de cet homme au visage cassé, aidé par la facétieuse journaliste Mary. Des facéties, oui, il en a beaucoup dans cet envoûtant hommage français aux comics américains, qui embrasse les genres pour plaire à un éventail de publics plus large que la simple audience des enfants. Frédéric Mignard, www.avoir-alire.com, septembre 2015

France, 2015, 1 h 24, couleur Scénario Alain Gagnol Avec les voix de Audrey Tautou Jean-Pierre Marielle, Edouard Baer Jackie Berroyer, Patrick Ridremont • à partir de 7-8 ans • DIM 1er NOVEMBRE 14H30 SORTIE NATIONALE

Asphalte / Samuel Benchetrit Avec Asphalte, j’avais envie de raconter la banlieue différemment à travers des personnages qu’on n'a pas l’habitude de voir quand on aborde ce sujet. Et si je devais résumer le film, je dirais qu’il s’agit de trois histoires de chute. Comment peut-on tomber –du ciel, d’un fauteuil roulant ou de son piédestal– et être récupéré? Voilà la question qui traverse à chaque instant Asphalte. Car les gens de banlieue peuvent être de très grands «récupérateurs». Pour y avoir passé ma jeunesse, je peux dire que je n’ai jamais connu de solidarité aussi forte qu’en banlieue. Même si avec le temps, comme partout, la solitude et l’isolement gagnent peu à peu du terrain. Samuel Benchetrit

Sangue del mio sangue

France , 2015, 1 h 40, couleur Scénario Samuel Benchetrit Gabor Rassov Avec Isabelle Huppert, Gustave Kervern Valeria Bruni-Tedeschi, Tassadit Mandi Jules Benchetrit, Michael Pitt… DU 1er AU 3 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE

Sang de mon sang

Marco Bellocchio

Italie, 2015, 1 h 45, couleur, v.o.

En 1648, Federico voudrait bien que son prêtre de frère soit religieusement enterré, et doit pour cela recueillir la confession d'une nonne, pécheresse accusée de sorcellerie pour avoir poussé le défunt au suicide. En 2015, Federico magouille pour vendre le monastère, devenu une prison abandonnée où réside un comte aux canines vampiriques. Pas simple à suivre, mais comme toujours avec Marco Bellocchio, le film est bourré de tiroirs au contenu enrichissant et insolent… Christophe Carrière, L’Express, 7 octobre 2015 3

Scénario Marco Bellocchio Avec Roberto Herlitzka Pier Giorgio Bellocchio Lidiya Liberman, Fausto Russo Alesi… DU 1er AU 3 NOVEMBRE EN EXCLUSIVITE


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Notre petite sœur / Kore-eda Hirokazu

Umimachi Diary

[…] Sakura, un terme qui revient tous les ans, entre la fin du mois de mars et le début avril, pour dire l’éclosion à nouveau, et comme pour la première fois, des cerisiers en fleurs. Sakura, le regain, Sakura, le cycle recommencé. «Umimachi Diary» est en bonne partie tourné pendant Sakura avec la farouche volonté de restituer ce sentiment magique de plénitude qui vous prend lorsque vous traversez une allée de cerisiers en fleurs et que soudain, autour de vous, plus rien d’autre ne saurait avoir d’importance. A sa façon, exclusive, Sakura a contaminé le régime entier du film: chez Kore-eda, rien d’extérieur ne compte hormis le récit intime des quatre sœurs (ou presque: la plus petite est une demi-sœur adoptée sur le tard par la fratrie, et les épisodes même de son acceptation fournissent au film sa matière première). Aucun homme, par exemple, ne réussit à s’y faire une place. Aucun événement du monde ne vient en perturber le cours… […] Un second terme qui servirait de clé pour décrypter ce monde. C’est plutôt un nom de lieu: Kamakura, une petite ville à une heure de train de Tokyo. Une banlieue qui vit encore sur des codes en fonction dans les années 1950. Si les cinéphiles reconnaissent d’un coup d’œil la gare de Kamakura, c’est qu’elle a été filmée sous toutes ses coutures dans tous les films d’Ozu, le plus grand cinéaste au monde, né et mort à Kamakura. Un réalisateur, a fortiori japonais, ne choisit pas de tourner un film entier à Kamakura pour des nèfles. Il y va pour rendre hommage. «Notre petite sœur» est un film se courbant devant Ozu. On y chante le goût des coques, des maquereaux frits ou marinés; les printemps tardifs; les automnes précoces. Toutes ces choses qui ne repousseront plus. Philippe Azoury, Grazia, 15 mai 2015

Japon, 2015, 2 h08, couleur, v.o.

L’un des motifs récurrents de vos films c’est l’absence ou la défaillance de la figure parentale.

Scénario, montage Kore-eda Hirokazu

KORE-EDA HIROZAKU: Autrefois, au Japon, la famille se composait d’un père très autoritaire et d’une

Photo Takimoto Mikiya Son Tsurumaki Yutaka Musique Kanno Yoko Avec Ayase Haruka, Nagasawa Masami Kaho, Hirose Suzu… FESTIVALS 2015 : CANNES, SÉLECTION OFFICIELLE / LA ROCHELLE

DU 1er AU 10 NOVEMBRE

mère très douce qui choyait ses enfants. Je pense que ce modèle patriarcal est en train de s’effondrer. A mon sens, il n’est pas très réaliste, et pour ce qui me concerne, j’ai plutôt une image de parents défaillants. Ce qui explique que j’ai beaucoup d’affection pour les personnages qui sont obligés d’endosser un rôle de parents de substitution, comme la sœur aînée ici. Le film est adapté d’ «Umimachi Diary» de Yoshia Akimi. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce manga? K.e.-H.: Je suis un lecteur inconditionnel de cet auteur… L’histoire de ces trois sœurs abandonnées par leurs parents, qui décident de recueillir leur demi-sœur, elle aussi abandonnée, m’a tout de suite interpellé, car elle avait des résonnances avec les thèmes de mes films… Et puis, j’aimais aussi le côté entreprenant de ces personnages, qui jamais ne se posent en victimes. L’idée du cycle, des rituels est importante dans le film. K.e.-H.: Cette conception non linéaire du temps, c’est ma perception de la vie: on fait des boucles et on revient toujours au même point; même s’il est un peu décalé, c’est comme ça qu’on évolue. Du coup, j’ai construit le film autour de ce motif de la répétition, avec des scènes qui reviennent… Trois Couleurs n°135, octobre-novembre 2015

SORTIE NATIONALE

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Le Bouton de nacre / Patricio Guzmán «Le Bouton de nacre» est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers… Patricio Guzmán aime interroger les secrets de l’univers, moins en croyant qu’en mémorialiste de l’espèce humaine. Après le désert d’Atacama et ses télescopes braqués vers le ciel dans «Nostalgie de la lumière », «Le Bouton de nacre » s’intéresse à la Patagonie, aux Indiens décimés jadis par le colon blanc. A l’endroit même où Pinochet, un siècle plus tard, élimina ses opposants… […] C’est précis, posé, bouleversant d’intelligence. Aurélien Ferenczi,Télérama

FREDERICK WISEMAN: Quel est le rapport entre ce film et le précédent, «Nostalgie de la lumière»? PATRICIO GUZMÁN : Je crois que c’est un diptyque. Le premier film se situe dans l’extrême nord du

Chili et le deuxième dans l’extrême opposé. Je ferai peut-être un troisième film sur la cordillère des Andes, véritable colonne vertébrale du Chili et de l’Amérique du Sud. Mais, pour le moment, je n’ai aucune idée concrète et je ne sais pas non plus si je serai capable de le faire. F.W.: Selon moi, les bons films ont toujours deux voix: une voix littérale, et une voix abstraite et métaphorique. Je crois que, dans cette œuvre, le vrai film se situe dans le passage d’une voix à l’autre. Pourrais-tu me donner un exemple de la façon dont ces voix se répondent dans ton film? P.G.: Lors du montage, quand je termine une séquence de deux ou trois minutes, j’écris aussitôt sur une feuille blanche un texte spontané, pour la voix off. Juste quelques phrases que j’enregistre ensuite sur les images. Ainsi, cette voix complètement improvisée est toujours indirecte, et parfois seulement informative. Je l’écris une fois pour toutes et n’y réfléchis pas davantage. Je passe directement à la séquence suivante. Il existe au fond de moi une sorte d’intuition par rapport à l’histoire que je veux raconter. Décrire ce que j’ai gardé en moi pendant si longtemps me semble facile. Bien sûr, à la fin, il faut corriger et peaufiner. F.W.: Pourquoi es-tu obsédé par le coup d’Etat de Pinochet? Tu reviens toujours dessus. Pourquoi crois-tu que c’est si important? P.G.: Je ne peux pas m’éloigner de cette période. C’est comme si j’avais assisté, dans mon enfance, à l’incendie de ma maison et que tous mes livres de contes, mes jouets, mes objets et mes bandesdessinées avaient pris feu sous mes yeux. Je me sens comme un enfant incapable d’oublier cet incendie qui, pour moi, vient de se produire. Chacun a sa propre notion du temps qui passe. Au Chili, quand je demande à mes amis s’ils se souviennent du coup d’Etat, beaucoup me disent que c’est déjà loin, que ça remonte à très longtemps. En revanche, pour moi, le temps n’a pas passé. C’est comme si cela s’était produit l’année dernière, le mois dernier ou la semaine dernière. Extrait d’une conversation entre Frederick Wiseman et Patricio Guzmán in Dossier de presse

El Botón de nácar France /Chili / Espagne, 2015, 1 h 22, couleur, v.o. Scénario Patricio Guzmán Photo Katell Djian Son Álvaro Silva Wuth Musique Miranda & Tobar, Hugues Maréchal Montage Emmanuelle Joly SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2015 : BERLIN, OURS D’ARGENT DU SCÉNARIO, PRIX ŒCUMÉNIQUE / LA ROCHELLE

DU 4 AU 17 NOVEMBRE EN EXCLUSIVITE

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Le Fils de Saul / László Nemes OCTOBRE 1944, AUSCHWITZ-BIRKENAU

Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible: sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

Comment est né en vous l’idée du «Fils de Saul»? LÁSZLÓ NEMES: Sur le tournage de L’Homme de Londres de Béla Tarr à Bastia. Lors d’une interruption

d’une semaine, j’ai trouvé dans une librairie un livre de témoignages publié par le Mémorial de la Shoah, Des voix sous la cendre, connu également sous le nom des Rouleaux d’Auschwitz. Il s’agit de textes écrits par des membres des Sonderkommandos du camp d’extermination, enterrés et cachés avant la rébellion d’octobre 1944, puis retrouvés des années plus tard. Ils y décrivent leurs tâches quotidiennes, l’organisation du travail, les règles de fonctionnement du camp et de l’extermination des Juifs, mais aussi la mise en place d’une forme de résistance. Cela suppose un gros travail de documentation, un véritable travail d’Histoire… L. N.: Avec ma co-scénariste, Clara Royer, nous avons appris ensemble. Nous avons lu d’autres témoignages, ceux de Shlomo Venezia et Filip Müller, mais aussi celui de Miklós Nyiszli, un médecin juif hongrois affecté aux crématoriums. Bien sûr, Shoah de Claude Lanzmann, notamment les séquences des Sonderkommandos, avec le récit d’Abraham Bomba, reste une référence. Enfin, nous nous sommes également appuyés sur l’aide d’historiens comme Gideon Greif, Philippe Mesnard et Zoltán Vági. Vous êtes-vous interdit des choses? L. N.: Je ne voulais pas montrer l’horreur de face, ne surtout pas reconstituer l’épouvante en entrant dans une chambre à gaz tandis que les gens y meurent. Le film suit strictement les déplacements de Saul, donc s’arrête devant la chambre à gaz, puis y entre après l’extermination pour débarrasser les corps, laver, effacer les traces. Ces images manquantes sont des images de mort, on ne peut pas toucher cela, le reconstituer, le manipuler. Parce que je m’en tiens au point de vue de Saul, je ne montre que ce qu’il regarde, ce à quoi il fait attention. Cela fait quatre mois qu’il travaille dans un crématorium: par un mécanisme de protection, il ne fait plus attention à l’horreur, donc je laisse l’horreur floue ou hors-champ. Saul ne regarde que l’objet de sa quête, c’est ce qui rythme visuellement notre film. Comment filmer? L. N.: Avec le chef opérateur, Mátyás Erdély, le décorateur, László Rajk, on s’était donné un code avant le tournage, une sorte de dogme: «le film ne peut pas être beau», «le film ne peut pas être séduisant», «ne pas faire un film d’horreur», «rester avec Saul, ne pas dépasser ses capacités de vision, d’écoute, de présence», «la caméra est sa compagne, elle reste avec lui à travers l’enfer»…

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Nous avons aussi voulu utiliser la pellicule argentique 35mm et un processus photochimique à toutes les étapes du film. C’était le seul moyen de préserver une instabilité dans les images et donc de filmer de façon organique ce monde. L’enjeu était de toucher les émotions du spectateur –ce que le numérique ne permet pas. Tout cela impliquait une lumière aussi simple que possible, diffuse, industrielle, nécessitait de filmer avec le même objectif, le 40mm, un format restreint, et non le scope qui écarte le regard, et toujours à hauteur du personnage, autour de lui. Le son joue un rôle important dans le film. L. N.: Avec l’ingénieur du son, Tamás Zányi, nous avons décidé de travailler sur un son à la fois très simple, brut, et aussi complexe, multiple. Il faut rendre compte de l’atmosphère sonore de cette usine des enfers, avec de multiples tâches, des ordres, des cris, et tant de langues qui se croisent, entre l’allemand des SS, les langues multiples des prisonniers, dont le yiddish, et celles des victimes qui viennent de toute l’Europe. Le son peut se superposer à l’image, parfois aussi prendre sa place, puisque certaines manquent et doivent manquer. Je comparerais cela à des couches sonores diverses, contradictoires. Mais il faut garder toute cette matière sonore brute, surtout ne pas la refabriquer en la polissant trop. Qui est Saul, qui joue ce personnage? L. N.: Géza Röhrig n’est pas un acteur, mais un écrivain, poète hongrois, qui vit à New York, que j’ai rencontré il y a quelques années. A un moment, j’ai pensé à lui. Sans doute car tout est mouvant et mouvement chez lui, sur son visage et son corps: impossible de lui donner un âge, il est à la fois jeune et vieux, mais il est aussi beau et laid, banal et remarquable, profond et impassible, très vif et très lent ; il bouge, remue vite, mais sait également très bien garder le silence et l’immobilité. Ce personnage, et votre film, tentent d’opposer à l’usine de mort une cérémonie de la mort, à la machine des rites, au bruit une prière. L. N.: Quand il n’y a plus d’espoir, au fin fond de l’enfer, une voix intérieure dit à Saul: il faut survivre pour accomplir un acte qui a du sens, un sens humain, archaïque, sacré, qui est à l’origine même de la communauté des hommes et des religions, respecter le corps mort. Propos recueillis par Antoine de Baecque in Dossier de presse

Je suis le peuple / Anna Roussillon

Saul fia Hongrie, 2015, 1 h 47, couleur, v.o. Scénario László Nemes, Clara Royer Photo Mátyás Erdély Son Tamás Zányi Décor Laszló Rajk Musique László Melis Montage Matthieu Taponier Avec Géza Röhrig, Levente Molnár Urs Rechn, Todd Charmont Sándor Zsótér, Marcin Czarnik… SOUTIEN AFCAE

FESTIVALS 2015: CANNES, GRAND PRIX DU JURY / LA ROCHELLE

DU 4 AU 24 NOVEMBRE SORTIE NATIONALE

Escales Documentaires

15e Festival International du documentaire de création de La Rochelle 10 au 15 nov. 2015

«J’ignore l’impossible, je ne préfère rien à l’éternité, mon pays est ouvert comme le ciel, il embrasse l’ami et efface l’intrus.» Je suis le peuple, chanson d’Oum Kalthoum Je suis le peuple, d’Anna Roussillon est un grand film documentaire, de ceux qui nous accompagnent durablement, tant la sensation est forte d’avoir, le temps du film, fait de belles rencontres, inattendues, inoubliables. Il s’appelle Farraj; avec lui c’est toute une famille que nous découvrons, ses voisins, ses amis. C’est un petit peuple, celui d’un village non loin de Louxor, à sept cents kilomètres au sud du Caire. Anna Roussillon a rencontré Farraj en 2009 au détour d’un champ, ils sont devenus amis. Elle nous convie à cette amitié qu’elle met en scène avec un immense talent. En 2011 quand la révolution éclate en Egypte, elle décide de filmer loin de la place Tahrir, chez Farraj et les siens. Spectateurs de la chute du régime de Moubarak qu’ils suivent sur un vieux téléviseur, ces villageois sont aussi de vrais révolutionnaires. Anna Roussillon partage avec eux l’enthousiasme de ce vent de liberté, les espoirs de changement, et les doutes… Loin de la capitale rien ne semble vraiment bouger. Mis en scène à hauteur d’hommes, le film se construit comme un huis clos à ciel ouvert, dans un village entouré de champs, isolé du tourment qui agite le Caire. Farraj et les siens y expérimentent la démocratie. A leurs côtés, avec lucidité, humour et générosité, la cinéaste nous offre une belle leçon de politique et d’humanité. Régis Sauder, Marianne Tardieu, cinéastes membres de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)

France , 2014, 1 h 51, couleur, v.o Réalisation, image, son Anna Roussillon Montage Saskia Berthod, Chantal Piquet SOUTIEN ACID / GNCR FESTIVALS 2015 : CANNES / BELFORT HONG KONG / ROTTERDAM / NYON…

JEUDI 12 NOVEMBRE 18H

‡ Rencontre avec le producteur Malik Menaï ENTRÉE LIBRE PARTICIPATIVE

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L’Image manquante / Rithy Panh Certaines images doivent manquer toujours, toujours être remplacées par d’autres. Dans ce mouvement il y a la vie, le combat, la peine et la beauté, la tristesse des visages perdus, la compréhension de ce qui fut. Parfois la noblesse, et même le courage: mais l’oubli, jamais. Rithy Panh

France / Cambodge, 2013, 1 h 35, couleur Scénario Rithy Panh Ecriture du commentaire Christophe Bataille avec la voix de Randal Douc Sculptures Sarith Mang Photo Prum Mésar Musique Marc Marder Montage Rithy Panh, Marie-Christine Rougerie SOUTIEN GNCR CANNES 2013: PRIX UN CERTAIN REGARD

DU 11 AU 16 NOVEMBRE

Survivant du génocide perpétré par le régime khmer rouge, Rithy Panh a consacré de nombreux films, documentaires ou fictions, à la mémoire de cet événement (La Terre des âmes errantes, S21, Duch, le maître des forges de l’enfer, Les Artistes du théâtre brûlé, etc.). C’est ici la première fois qu’il aborde ce sujet douloureux à la première personne. La version écrite de ce récit (rédigée avec Christophe Bataille), L’Elimination, a été publiée chez Grasset. Le cinéaste raconte les souvenirs atroces de ces années khmères indignes: sa famille massacrée, la captivité, les coups, la propagande obscène… Outre ces faits, ce qui bouleverse est le ton calme, dénué de pathos et d’esprit de revanche, par lequel Rithy Panh livre ce vécu. Mais si L’Elimination est un livre, L’Image manquante est un film. Parti à la recherche d’une photo introuvable (l’image manquante du titre), le cinéaste en a inventé d’autres: pour représenter ses souvenirs, il met en scène des petites figurines en terre cuite (la terre du Cambodge où tant de sang fut versé). Stylisation obligée faute d’images hors celles de propagande, et pour le coup merveilleuse, rappelant un peu les chats et souris de Maus. Comme les dessins d’Art Spiegelman, les «poupées» et les décors miniatures de Panh balaient le risque de voyeurisme spectaculaire ou de reconstitution obscène tout en frappant l’imaginaire du spectateur. Et comme chez Spiegelman, la stylisation de la forme est habitée, nourrie, chargée par la véracité du récit. C’est entre cette vérité des mots et cette stylisation des images que le spectateur travaille, pense, imagine, et finit par «voir» ce que le film ne figure pas à l’écran mais montre mieux qu’une figuration réaliste. L’Image manquante est l’incarnation magnifique de la sublime dignité des victimes de massacres qui ne réclament jamais vengeance, qui refusent radicalement d’utiliser les mêmes armes que leurs oppresseurs, qui demandent finalement peu de choses: que l’on écoute leur histoire, que l’on s’en souvienne, et que justice passe. Les films de Rithy Panh ont réussi ce double objectif: on l’a écouté attentivement, et quelle leçon –de cinéma et de vie. On s’en souviendra. Et, un peu grâce à ses films, les dirigeants khmers ont fini –tardivement– par être jugés et punis selon les règles de l’Etat de droit. Pas souvent, mais parfois, le cinéma peut changer le cours de l’histoire. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 21 octobre 2015

EN EXCLUSIVITE

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Le Caravage / Alain Cavalier

La séance unique du jeudi 19 novembre à 20 h 30 sera suivie d’une rencontre avec Bartabas.

J’aimais beaucoup, tôt le matin, prendre le métro à la Porte de Saint-Cloud pour me rendre au Fort d’Aubervilliers, siège du Théâtre Equestre Zingaro. A l’écurie, je disais « Bonjour » à la palefrenière et je la filmais qui brossait, tressait, sellait un cheval harmonieux et de haute taille nommé Le Caravage. Elle le conduisait au manège. Bartabas, grand écuyer, apparaissait. Je lui disais « Bonjour », ce qui était ma deuxième parole. Pendant une demiheure, sans échanger un mot, j’étais admis à la cérémonie intime qu’est le travail de Bartabas avec Le Caravage… J’étais témoin d’une conversation silencieuse entre deux corps, dont l’un pèse huit cents kilos. En fin de séance, je disais «Merci» à Bartabas. Je suivais la palefrenière jusqu’à l’écurie… Un autre «Merci» vers elle avant de retourner au métro. J’avais prononcé quatre mots. Plus n’était pas nécessaire pour tisser le lien entre l’écuyer, le cheval et le filmeur. Le duo Bartabas-Le Caravage, j’ai ramé avant de le filmer correctement. Il est fait de rythmes et mélodies musculaires qu’il faut capter à la seconde. J’étais jaloux de l’aisance de Bartabas sur sa monture, j’étais navré de mes mains pataudes sur ma caméra. Je me suis entêté. Bartabas m’a aidé; il ne s’alarmait pas quand il me voyait douter qu’un film puisse sortir de tout ça. Le bonheur est qu’au fil d’une très longue traversée de temps, je suis tombé amoureux de ce cheval merveilleux… Plus tard, la preuve royale d’un échange d’amour m’a été donnée, un matin. Ebahi, heureux, je l’ai filmée ; elle vous est montrée dans le film… J’ai eu la tentation d’introduire l’image de ma mère et du cheval Bijou que son père lui avait offert, enfant. Elle en parlait encore avant sa mort à cent deux ans. Je voulais suggérer cette époque où le cheval-moteur commençait à couper les attaches si anciennes entre l’homme et son partenaire de plaisir, de labeur et de guerre. Il aurait fallu des mots, encore des mots… alors que Bartabas et Le Caravage n’échangent que des respirations, des pressions, des bruits de bouche qui sont messages subtils et toujours bien reçus. Y a-t-il, là, une couleur érotique? Un zeste de mystique? Si vous le désirez, c’est possible. En tout cas, chez Bartabas, il y a un goût de s’approcher d’une certaine perfection dans l’harmonie des corps qui entraîne joie de l’esprit. A la fin d’une séance, quand Bartabas met pied à terre et que le cheval fume de la chaleur de l’effort, une tranquille fatigue, un accord serein les unissent et les relient à tout. Ce grand manège du Fort d’Aubervilliers, hangar à l’architecture informe, devient une sorte de temple du matin calme… Aujourd’hui, j’y vais encore filmer pour le plaisir. Après les exercices, je rejoins Bartabas dans sa caravane rangée tout contre son superbe théâtre en bois. Nous buvons un café et les deux amis sont de sacrés bavards. Alain Cavalier in Dossier de presse

France , 2015, 1 h 10, couleur Réalisation, photo, montage, son Alain Cavalier Collaboration Emmanuel Manzano Avec Bartabas et Le Caravage FESTIVAL LA ROCHELLE 2015

GRAND THEATRE JEUDI 19 NOVEMBRE 20H30 EN EXCLUSIVITE

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L’Etage du dessous / Radu Muntean En rentrant chez lui, P˘atra˛scu perçoit derrière une porte au deuxième étage de son immeuble les bruits d’une violente dispute amoureuse. Quelques heures plus tard le corps d’une femme est découvert. Ses soupçons se portent sur Vali, le voisin du premier. Et pourtant P˘atra˛scu ne se rend pas à la police… même lorsque Vali commence à s’immiscer dans sa vie et dans sa famille. «Un tourbillon obsédant autour de la notion de culpabilité, mis en scène avec une rigueur et un sens de la cadence qui forcent le respect…» Télérama

Un etaj mai jos France / Roumanie / Allemagne / Suède, 2015, 1 h 33, couleur, v.o. Scénario Razvan Radulescu, Alexandru Baciu, Radu Muntean Photo Tudor Lucaciu Son Andre Rigaut Musique Cristian Stefanescu Electric Brother Montage Alexandru Radu Avec Teodor Corban, Iulian Postelnicu Oxana Moravec, Ionut Bora Ioana Flora, Tatiana Iekel… SOUTIEN GNCR FESTIVALS 2015 : CANNES, UN CERTAIN REGARD / LA ROCHELLE

DU 18 NOVEMBRE AU 1er DEC

«Que sait-on de ses voisins?» se demande le film, qui fait de la femme assassinée une coquille vide, pour mieux la remplir de façon désordonnée et contradictoire des allégations des uns, des preuves de l’enquête de police, et des posts sur le compte Facebook de la défunte inconnue. Si la mort se produit hors champ, pour laisser fantasmer ce personnage fantôme dont on n’entend que la voix, c’est aussi pour laisser au spectateur la part d’infime incertitude qui est peut-être la clé du comportement de P˘atra˛scu. Les indices concordent pour accuser le jeune homme croisé ce soir là, Vali, sans suffire à établir la certitude de la culpabilité. Sur cette inconnue repose toute l’ambiguïté du comportement de P˘atra˛scu, petit entrepreneur qui continue d’accomplir pour ses clients, avec la même application qu’auparavant, les formalités administratives d’immatriculation de véhicules particulièrement complexes qui semblent héritées d’un bureaucratisme de la Roumanie communiste. Pas de psychologie des affres de la culpabilité, comme l’on peut tout d’abord s’y attendre. Pas de procès non plus de l’indifférence et de la lâcheté… Après le drame, P˘atra˛scu mène la même vie qu’auparavant… Dans une économie de moyens formels comme financiers (le film a été tourné en vingt-cinq jours), le film fait de P˘atra˛scu, qui est de tous les plans, une figure nette et stoïque qui se détache sur un décor gagné par le flou. Même lorsque Vali commence à s’insinuer dans son quotidien…Comme une mauvaise conscience, celui qui n’était qu’une silhouette croisée dans l’escalier s’invite à sa table et copine avec sa famille. Il revient sur les lieux comme Raskolnikov après son crime. Mais son châtiment n’est ici que périphérique, puisque c’est la culpabilité du témoin qui est scrutée. Pourquoi P˘atra˛scu ne dénonce-t-il pas? Cette question, le film l’esquive tout du long, jusqu’à ce que ce soit Vali qui la pose. La confrontation des deux hommes fait exploser dans une scène presque finale d’une grande maîtrise, la violence maintenue jusque-là dans le hors-champ… Morgan Pokée, Raphaëlle Pireyre, www.critikart.com, 16 mai 2015

EN EXCLUSIVITE

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Les Amitiés invisibles Christoph Hochhäusler

Fabian est journaliste d’investigation dans un grand journal berlinois. Jeune, beau et arrogant il voit d’un mauvais œil arriver Nadja, la stagiaire que lui impose sa direction et à laquelle il confie une enquête à priori anodine. C’est pourtant là que débute un jeu dangereux dans lequel certains puissants ont décidé que Fabian aurait son rôle.

[…] En suivant l’enquête de deux jeunes reporters à la fois manipulés et manipulateurs malgré eux, Christoph Hochhäusler (déjà auteur de l’excellent Sous toi la ville) fait un pari narratif exigeant: pour mieux coller à la paranoïa des protagonistes, certaines parties du récit, certaines explications, sont volontairement laissées dans le flou. L’incertitude et l’angoisse des journalistes devant ainsi devenir la nôtre… […] La limite entre mystère et frustration est parfois mince. En revanche, les meilleures scènes du film se détachent moins par leur écriture que par leur mise en scène: reflets glacés et couleurs chatoyantes qui s’entrechoquent dans un montage parfois virtuose. On pourrait dire que c’est l’autre pari du film: rendre sexy un récit de chantage médiatique qui ne l’est pas du tout… […] Fabian et Nadja sont nonchalamment séduisants, jusqu’à en devenir perturbants. Comme s’ils l'étaient presque trop pour être honnêtes, ou plutôt comme si on ne les voyait qu’à travers leurs regards respectifs, désirants et déformants. Car Les Amitiés invisibles est un film sur le point de vue, au moins autant qu’un film sur le journalisme. C’est à travers celui de Fabian que nous suivons l’enquête, mais c’est justement la manière dont ce dernier observe tout ce qui est extérieur à son travail, qui fait décoller l’histoire. Fabian est jeune et beau, conscient de l’être au point de devenir macho, condescendant avec les femmes comme envers tout le monde. On le voit faire l’amour avec une fille, mais très vite on se rend compte que cette scène n’existe que dans son imagination. Plus tard, une deuxième scène le montre conquérant enfin Nadja, mais de par son incroyable sens du montage, il nous est rendu impossible de savoir si cela relève encore du fantasme ou non. L’ascendant que Fabian imagine avoir sur les femmes, donc sur le monde extérieur, sur la vérité, s’effrite sous nos yeux et sous les siens. Au-delà de cette histoire de manipulations multiples, c’est ce moment pivot pour le personnage qui apporte au film une amertume émouvante et inattendue. Gregory Coutaut www.filmdeculte.com, octobre 2015

Die Lügen der Sieger Allemagne / France, 2014, 1 h 53, coul., v.o. Scénario Christoph Hochhäusler Ulrich Peltzer Photo Reinhold Vorschneider Musique Benedikt Schiefer Montage Stefan Stabenow Avec Florian David Fitz, Lilith Stangenberg Horst Kotterba, Ursina Lardi DU 18 NOVEMBRE AU 1er DEC SORTIE NATIONALE

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Une jeunesse allemande Jean-Gabriel Périot

La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée «la bande à Baader» ou «groupe Baader-Meinhof», opère en Allemagne dans les années 70. Ses membres, qui croient en la force de l’image, expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une lutte armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant «les années de plomb». […] Il ne s’agit jamais dans mon travail de cinéaste d’écraser le spectateur dans le pessimisme ou de lui infliger une leçon de morale et le contraindre à un quelconque devoir de mémoire. Au contraire, il s’agit toujours pour moi de regarder l’humanité dans ce qu’elle a de plus faillible et de faire de cette souffrance un refus, mais aussi d’en tirer la force d’espérer et d’aimer une humanité si fragile. Jean-Gabriel Périot La projection du lundi 30 novembre à 20 h 15 sera suivie d’une rencontre avec Emmanuelle Koenig, directrice de production et documentaliste du film.

France / Suisse / Allemagne, 2015, 1 h 33 noir et blanc & couleur, v.o. Scénario, montage et réalisation Jean-Gabriel Périot Collaboration à l’écriture Anne Paschetta, Pierre Hodgson Nicole Brenez, Anne Steiner Son Etienne Curchod Musique Alan Mumenthaler SOUTIEN ACID / GNCR FESTIVALS 2015 : BERLIN / PARIS LA ROCHELLE / NYON…

DU 25 NOVEMBRE AU 1er DEC

Il y a, innombrables, les images de la télévision et de la police allemande entremêlées à des plans de Godard, Antonioni, Fassbinder mais il y a surtout, car rares, des extraits de films d’étudiants –Holger Meins, Gert Conradt, Helke Sander, Harun Farocki– de l’Académie du cinéma de Berlin (DFFB) qui tentent «d’apprendre leur métier dans la lutte des classes» et rebaptisent symboliquement leur école Académie Dziga Vertov. Et il y a encore les mots de l’autorité –parents, patronat, église– massivement déversés par l’empire de presse d’Axel Springer auxquels répond fermement, mais déjà sans illusions, Ulrike Meinhof, alors jeune éditorialiste au magazine Konkret et future leader de la Fraction Armée Rouge. L’entrelacement est ici infini entre cinéma et politique. Jean-Gabriel Périot agence une matière ample –montage en ruptures franches et plans séquences, couleur et noir et blanc, surgissements sonores, intrication du signe et du slogan, images muettes et voix sur fond noir– pour saisir l’Allemagne crépusculaire des « années de plomb » qui vote en 1968 la loi sur l’état d’urgence avec ses restrictions des libertés fondamentales. Le travail de Périot, par et à travers l’histoire d’un cinéma minoritaire, réinscrit dans son temps une génération –Andreas Baader, Ulrike Meinhof, Holger Meins, Gudrun Ensslin…– née dans l’immédiat après-guerre mais qui se sait irrémédiablement condamnée à l’héritage traumatique du passé nazi refoulé par leurs parents. Une jeunesse allemande donc, qui en 1967-1968, dans l’espoir de renverser le pouvoir d’Etat bourgeois, veut encore croire collectivement à la puissance révolutionnaire des images et de la parole car «avant de prendre un fusil, on doit utiliser sa caméra pour agir et critiquer». L’exaltation qui se dégage du lumineux court-métrage Rote Fahne (Drapeau Rouge, Gert Conradt 1968) –des étudiants courent dans les rues de Berlin en brandissant un drapeau rouge– sera contredite dans Johnson & Co und der Feldzug gegen die Armut (Johnson & Co ou la campagne contre la pauvreté, Hartmut Bitomsky,1968) où, déterminée, une jeune femme fusil en main, agenouillée dans la neige, face caméra nous dit: «Nous n’avons pas inventé la violence. Nous l’avons rencontrée.» Deux années plus tard, à l’orée des années 70, Meinhof, Baader, Meins et Ensslin passaient à la lutte armée. Double impasse, esthétique et politique. Le devoir «d’aller vers les masses et de s’y fondre» n’aura pas été accompli. Dès lors en Allemagne, à de rares exceptions près, ne subsisteront que les images des télévisions et les sentences des procureurs. Tariq Teguia, cinéaste membre de l’ACID

EN EXCLUSIVITE

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CINEMA NOVEMBRE 2015_PROGRAMME CINEMA 23/10/15 09:42 Page13

Ixcanul / Jayro Bustamante Maria, jeune Maya de dix-sept ans, vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d’un volcan, au Guatemala. Elle voudrait échapper à son destin, au mariage arrangé qui l’attend. La grande ville dont elle rêve va lui sauver la vie. Mais à quel prix… Pour son premier long métrage, Jayro Bustamante fait preuve d’une audace formelle assez stupéfiante. […] Par-delà son propos éminemment politique, «Ixcanul» est un film d’une universalité bouleversante. Dans les deux plans serrés face caméra qui ouvrent et terminent le film, Maria nous observe, avec un regard fixe qui dit: nous vivons tous au-dessous du volcan. Franck Nouchi, Le Monde

[…] Très vite, alors que l’intrigue du film n’est pas encore lancée, on s’étonne et se rend attentif à tout ce qu’on perçoit –des visages et des corps «différents», une langue aux sonorités particulières et dont on ne saura pas le nom même si on se doute que c’est celle d’Indiens de cette partie de l’Amérique centrale, mais aussi des fruits, des tissus, des manières de manger et de s’habiller, une forme particulière de syncrétisme religieux… Ixcanul n’est pas un traité d’ethnologie chez les Mayas, c’est une histoire pleine de rebondissements et d’émotions. Et assurément si le film en restait à la description simplificatrice (forcément simplificatrice) d’un mode de vie, il tomberait sous le sens négatif du mot «exotisme». Au lieu de quoi, il met en place autour de la famille dont il conte l’histoire tout un jeu articulant le proche et le lointain, la relation aux populations urbaines hispanophones, le mirage du voyage vers les Etats-Unis, le rapport complexe, et le cas échéant dangereux, à des croyances qui sont d’abord des moyens de faire avec l’état de la nature et les contraintes du travail, et de la collectivité. D’autant plus émouvant qu’il est d’une grande sécheresse, sans un gramme de sentimentalisme, Ixcanul donne en effet le sentiment de découvrir des humains, des paysages, des pratiques auxquelles on n’a pas l’habitude d’avoir affaire –et dès lors qu’on croit pouvoir affirmer que ni les personnages ni les spectateurs ne sont traités de manière infantilisante ou manipulatrice, c’est un réel bonheur que de faire cette rencontre-là… Jean-Michel Frodon, blog.slate.fr, février 2015

Guatemala, 2015, 1 h 31, scope-coul., v.o. Scénario Jayro Bustamante Photo Luis Armando Arteaga Son Eduardo Cáceres Musique Pascual Reyes Montage César Díaz Avec María Mercedes Coroy, María Telón Manuel Antún, Justo Lorenzo… SOUTIEN AFCAE BERLIN 2015 : OURS D’ARGENT PRIX ALFRED BAUER

DU 25 NOVEMBRE AU 8 DEC SORTIE NATIONALE

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CINEMA NOVEMBRE 2015_PROGRAMME CINEMA 23/10/15 09:42 Page14

U / Grégoire Solotareff, Serge Elissalde Mona est une princesse dont aucune petite fille n’envierait le sort. Depuis la disparition de ses parents, elle vit seule dans un château avec deux personnages sinistres et repoussants, Gommi et Monseigneur. Un jour, le son de ses pleurs fait apparaître une licorne, qui s’appelle U, et qui dit être là pour la réconforter et la protéger tant qu’elle en aura besoin. U devient donc la compagne de Mona, sa petite et sa grande sœur à la fois, sa confidente et son inséparable amie… Et la vie est plus douce. Mona grandit et se transforme en une très jolie princesse… et rencontre Kulka, un musicien rêveur…

Animation, France, 2006, 1 h 15, couleur • à partir de 5-6 ans • MER 18, DIM 22 NOV 14H30 ECOLE ET CINEMA

On m’a souvent dit que ma manière de m’adresser aux enfants est un peu adulte mais les enfants ne sont pas des sous-adultes. Ce sont des personnes à qui il faut parler et même s’ils ne comprennent pas tout et si quelques mots leur échappent, ce n’est pas grave si globalement ils en retirent une émotion. Je crois aux histoires tout simplement. Et chacun, enfant ou adulte, y prend sa nourriture. Ce film est surtout une histoire d’amour et les histoires d’amour sont éternelles, elles commencent extrêmement tôt, dans leur côté romantique ou romanesque… L’idée du passage de l’enfance à l’adolescence me plaît, elle implique la découverte de la vie, la perte de l’enfance. C’est un carrefour qui m’intéresse, c’est le vrai sujet du film. Grégoire Solotareff

Neige et les arbres magiques 4 courts d’animation

NEIGE de Antoine Lanciaux et Sophie Roze (France, 2015, 28’)

A la veille des grandes vacances, Prune quitte ses parents pour partir quelques jours en voyage scolaire. Mais après son départ, une incroyable tempête de neige s’abat sur la petite ville. Philémon, son jeune frère, fait alors une étonnante découverte: une famille inuite s’est installée sur le rond-point près de la maison! La rencontre des deux mondes se transforme vite en aventure aussi tendre qu’inattendue.

Ce magnifique conte hivernal est précédé de trois voyages poétiques au cœur de l’imaginaire.

Animation, France, 2014-15, 51’, couleur • à partir de 4-5 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

MER 25 NOVEMBRE 14H15 SAM 28 NOVEMBRE 16H30

TIGRES À LA QUEUE LEU LEU de Benoît Chieux (France, 2014, 6’) Un garçon très paresseux, houspillé par sa mère qui n’en peut plus de le voir dormir et manger à longueur de journée, décide de se mettre au travail et révèle des ressources insoupçonnées d’imagination, d’inventivité et de persévérance. LA PETITE POUSSE de Chaïtane Conversat (France, 2015, 10’) Pour se coudre de jolies robes, une jeune fille capture des motifs fleuris à l’aide d’un drap magique. Chaque nuit, des fourmis déplacent sa maison de champ en champ. Un jour, une graine tombe dans sa bouche, une petite pousse lui sort du nombril… ONE, TWO, TREE de Yulia Aronova (France, 2014, 7’) C’est l’histoire d’un arbre, un arbre comme les autres. Un beau jour, il saute dans des bottes et part se promener. Bousculant les traditions, il invite tous ceux qu’il rencontre à le suivre: le train-train quotidien se transforme alors en une joyeuse farandole!

SORTIE NATIONALE

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CINEMA NOVEMBRE 2015_PROGRAMME CINEMA 23/10/15 09:42 Page15

S P E C TA C L E S E N N OV E M B R E Le Jeu de l’amour et du hasard TEXTE

THEATRE

MARIVAUX / MISE EN SCÈNE LAURENT LAFFARGUE

Une mise en scène brillante et enlevée pour servir avec fraîcheur ce double jeu trouble qui chavire les cœurs. mardi 3, mercredi 4 novembre 20 h 30 / jeudi 5 novembre 19 h 30

Tigran,

“Mockroot ”

JAZZ

Superbe trio qui dépasse toutes les conventions, sous la conduite d’un pianiste enflammé qui adore les sorties de route. Tigran Hamasyan piano / Sam Minaie basse / Arthur Hnatek batterie

vendredi 6 novembre 20 h 30 LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD

Ballet Flamenco de Andalucía

DANSE FLAMENCO

“Imágenes” / DIRECTION ARTISTIQUE RAFAELA CARRASCO 12 DANSEURS, 2 GUITARISTES, 2 CHANTEURS

Ce Ballet porte au plus haut la tradition et le renouveau de l’art flamenco, il est le vivier de toutes les grandes figures internationales actuelles. mardi 10 novembre 20 h 30 mercredi 11 novembre 16 h et 20 h 30 (REPRÉSENTATION SUPPLÉMENTAIRE)

Pixel,

CHORÉGRAPHIE DE

MOURAD MERZOUKI / 11 DANSEURS

DANSE HIP HOP

Danse hip hop dans un décor mouvant généré par la vidéo interactive. Un trompe-l’œil vertigineux et captivant. vendredi 13 novembre 20 h 30 samedi 14 novembre 16 h (REPRÉSENTATION SUPPLÉMENTAIRE) et 20 h 30

TIGRAN HAMASYAN

Le Prince D’APRÈS

(tous les hommes sont méchants) THEATRE MACHIAVEL / ADAPTATION, MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHIE LAURENT GUTMANN

Les grands principes de Machiavel sur l’art de gouverner les autres, de prendre le pouvoir et de lundi 16, mardi 17, vendredi 20 novembre 20 h 30 le garder. On en rit avec intelligence. mercredi 18, jeudi 19 novembre 19 h 30

Le Nozze di Figaro

OPERA-BOUFFE

MOZART / DIRECTION MUSICALE ALEXIS KOSSENKO / MISE EN SCÈNE GALIN STOEV ENSEMBLE MUSICAL LES AMBASSADEURS (20 MUSICIENS), 9 CHANTEURS

PIXEL

DE

L’intrigue est vive en péripéties et raconte des mutations sociales avec gravité et légèreté, à l’image de la musique si génialement lumineuse. mardi 17 novembre 20 h 30 mercredi 18 novembre 19 h 30

SEPTeM,

CHORÉGRAPHIE DE AMINE

BOUSSA / 7 DANSEUSES

DANSE HIP HOP

Troisième création de cette talentueuse jeune compagnie qui réunit sept danseuses hip hop mercredi 18, jeudi 19 novembre 20 h 30 libres et déterminées.

SEPTeM

création présentée en partenariat avec le CCN La Rochelle à la Chapelle Fromentin

Celui qui tombe,

SPECTACLE DE

YOANN BOURGEOIS

INCLASSABLE

Un immense parquet suspendu flotte et tangue sous le roulis des coups, vertigineux défi à l’instabilité. Sidérant. mardi 24, mercredi 25 novembre 20 h 30

Ronald Baker Quintet, “Celebrating Nat King Cole”

JAZZ

Très inventif hommage à Nat King Cole par ce quintet (étoffé d’un ensemble de cordes) où l’on retrouve le pianiste rochelais, Alain Mayeras, et, en guest, Jesse Davis. Ronald Baker voix, trompette / Jean-Jacques Taib saxophone / Alain Mayeras piano / David Salesse basse Philippe Soirat batterie / musiciens invités : Jesse Davis saxophone alto et un ensemble de 11 cordes du Conservatoire de La Rochelle jeudi 26, vendredi 27 novembre 20 h 30 en partenariat avec le Conservatoire de Musique et de Danse de l’Agglomération de La Rochelle

CELUI QUI TOMBE

m Réservation des places

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: u u

LES LIAISONS DANGEREUSES • ROMÉO ET JULIETTE • STOMP • CUISINE & CONFESSIONS • LE RETOUR AU DÉSERT • CONTACT, Philippe Decouflé LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES • ON ACHÈVE BIEN LES ANGES (ELÉGIES), Zingaro • JAMES THIERRÉE, nouveau spectacle

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


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DU 1er AU 2 NOVEMBRE

0

DI 1er/11

1 LUN 2

5 MAR 3

14H30

PHANTOM BOY de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli Animation, France, 2015, 1h24, couleur SANGUE DEL MIO SANGUE de Marco Bellocchio Italie, 2015, 1h45, couleur, v.o. NOTRE PETITE SŒUR de Kore-eda Hirokazu Japon, 2015, 2h08, couleur, v.o. ASPHALTE de Samuel Benchetrit France, 2015, 1h40, couleur

21H

16H15

20H45

15H 20H 18H

14H 18H30 16H30

18H15

DU 4 AU 10 NOVEMBRE

MER 4

JEU 5

VEN 6

SAM 7

DIM 8

LUN 9

MAR 10

LE FILS DE SAUL de László Nemes

20H45 16H45

16H 20H45 14H30

14H30 20H45 19H

15H45 18H 14H

NOTRE PETITE SŒUR de Kore-eda Hirokazu

18H30

16H

14H 17H30 16H 19H30 21H

18H30

Hongrie, 2015, 1h47, couleur, v.o. LE BOUTON DE NACRE de Patricio Guzmán France/Chili/Espagne, 2015, 1h22, couleur, v.o.

14H 18H30 20H45

18H15

14H30 20H30

16H30

20H15

MER 11

JEU 12

14H30

16H

19H

16H30

14H30

19H

16H30 20H15 18H30

14H

15H30 21H 14H 17H30

14H30 18H15 20H30

16H15 20H15 18H30

15H 17H 21H

DU 11 AU 17 NOVEMBRE

L’IMAGE MANQUANTE de Rithy Panh

France/Cambodge, 2013, 1h35, couleur LE FILS DE SAUL de László Nemes LE BOUTON DE NACRE de Patricio Guzmán

21H

VEN 13 SAM 14

16H45

DIM 15

LUN 16 MAR 17

16H 20H 14H 18H

ESCALES DOCUMENTAIRES

JE SUIS LE PEUPLE de Anna Roussillon France, 2014, 1h51, couleur, v.o.

18H

DU 18 AU 24 NOVEMBRE

MER 18

JEU 19

VEN 20 SAM 21

14H30

U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde

Animation, France, 2006, 1h15, couleur L’ETAGE DU DESSOUS de Radu Muntean France/Roumanie/Allemagne…, 2015, 1h33, couleur, v.o. LES AMITIÉS INVISIBLES de Christoph Hochhäusler Allemagne/France, 2014, 1h53, couleur, v.o. LE FILS DE SAUL de László Nemes LE CARAVAGE de Alain Cavalier France, 2015, 1h10, couleur

16H15

20H

14H 18H 20H15

16H15 20H30 18H15 14H

18H45

16H

18H

14H30 20H30 16H45

18H

20H

14H 20H 15H45

20H15

15H

18H

20H30 (1)

DU 25 NOVEMBRE AU 1er DECEMBRE

MER 25

NEIGE ET LES ARBRES MAGIQUES, 4 courts métrages

14H15

Animation, France, 2014-2015, 51’, couleur IXCANUL de Jayro Bustamante Guatemala, 2015, 1h31, scope-couleur, v.o. UNE JEUNESSE ALLEMANDE de Jean-Gabriel Périot France/Suisse/Allemagne, 2015, 1h33, n. et b. & coul., v.o. L’ETAGE DU DESSOUS de Radu Muntean LES AMITIÉS INVISIBLES de Christoph Hochhäusler

LUN 23 MAR 24

14H30

18H

16H

DIM 22

JEU 26

VEN 27 SAM 28

DIM 29

LUN 30 MA 1er/12

16H30

17H 20H30 18H45

14H 18H15

15H15

20H 16H

16H

14H30 20H

14H 18H 20H

17H45

18H30

18H15

20H15

16H30

20H15 (2)

14H

14H30 20H15

16H

18H15 16H

Projection «Escales documentaires» du film Je suis le peuple suivie d’une rencontre avec Malik Menaï, producteur, jeudi 12 novembre à 18h. (Entrée libre participative.)

(1)

Rencontre publique avec Bartabas, jeudi 19 novembre à 20h30 à l’issue de la projection du film Le Caravage de Alain Cavalier. (Séance unique au Grand Théâtre / pré-vente billetterie à partir du jeudi 12 novembre)

(2)

Rencontre publique avec Emmanuelle Koenig, directrice de production et documentaliste du film Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot, lundi 30 novembre à 20h15 à l’issue de la projection. (Pré-vente billetterie à partir du lundi 23 novembre) Le programme cinéma est consultable sur : www.la-coursive.com

LA COURSIVE SCENE NATIONALE /// 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PEROT /// 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 /// TEL. 05 46 51 54 00


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