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7 jours sur 7

AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE

du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi, dimanche et lundi de 14 h à 20 h PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04 SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France 3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV La Rochelle • UBACTO

Tarifs cinéma TARIF NORMAL CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS LUNDI POUR TOUS MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au mercredi 28 juin 2017)

7€ 6€ 5€ 5€ 4€ 3,50 € 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE • Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 € • Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 € Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma. Salle Europa Cinémas.

Cinéma jeune public

Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€). FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

LES NOUVELLES AVENTURES DE PAT ET MAT de Marek Beneš Animation, République tchèque, 2016, 40’, couleur, sans dialogues m à partir de 3-4 ans m Séances tout public: mer 28 sept 14h30 / sam 1er oct 17h15 / dim 2 oct 16h45 m Séances scolaires : sur demande du mercredi 28 septembre au mardi 4 octobre MONSIEUR BOUT-DE BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon • Animation, G.-B., 2015, 26’, v.f. précédé de deux courts métrages d’animation / durée totale du programme: 40’ m à partir de 3-4 ans m Séances tout public: mer 5 oct 14h30 et 17h30 / sam 8 oct 16h45 / dim 9 oct 17h15 / sam 15, dim 16 oct 16h45 / lun 17 oct 17h15 m Séances scolaires : sur demande du mercredi 5 au mardi 11 octobre / jeudi 13 et mardi 18 octobre 10h MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras • Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur m à partir de 8-9 ans et pour tous m Séances tout public: • avant-première mercredi 12 octobre 18h30. Film présenté par Xavier Kawa-Topor. Historien et spécialiste du cinéma d’animation, il est l’actuel directeur général de l’Abbaye Royale de Saint-Jean-d’Angély. • mer 19 oct 14h30 et 17h / jeu 20, ven 21 oct 15h / sam 22 oct 14h30 et 19h / dim 23 oct 17h30 / lun 24 oct 16h et 19h30 / mer 26 oct 15h30 / jeu 27 oct 14h / ven 28 oct 15h45 / sam 29 oct 17h15 / lun 31 oct 15h30 / mar 1er nov 17h15 m Séances scolaires : sur demande mercredi 12 et vendredi 14 octobre 10h LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL, 5 films d’animation • Fr./Belgique, 2014-15, 40’, couleur, v.f. m à partir de 3-4 ans m Séances tout public: mer 19 oct 16h / jeu 20, ven 21 oct 14h / sam 22 oct 16h / dim 23 oct 16h30 / mar 25 oct 15h45 / mer 26 oct 14h30 / jeu 27 oct 15h30 / ven 28, dim 30 oct 17h15 / lun 31 oct 14h30 POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00 Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Bombaron Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Ma vie de Courgette de Claude Barras


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Iles de cinéma Les îles ont toujours fasciné le cinéma. L’île est une table rase où le cinéaste se retrouve au contact direct d’une réalité première et plus brute du monde, des éléments, de la nature, et peut y réinventer le geste de création. L’île est une aire idéale du jeu de faire du cinéma. Ce n’est pas un hasard si le cinéma moderne s’est inventé, étape par étape, dans des films tournés sur des îles: «Stromboli» de Rossellini en 1949, «Monika» de Bergman en 1953, «L’Avventura» d’Antonioni en 1959 et «Pierrot le fou» de Godard en 1965. Pour Deleuze, l’île est le lieu privilégié de la re-création, le lieu d’une seconde naissance après une catastrophe, individuelle ou collective. Toute île de cinéma est en même temps un mythe, une possible utopie, et un modèle réduit des sociétés auxquelles elle est rattachée, une surface d’observation de leurs mentalités et de leur évolution. Dans «La Saison des hommes» la cinéaste tunisienne Moufida Tlatli raconte la situation d’une communauté de femmes de Djerba dont les hommes, qui travaillent à Tunis, ne reviennent chez eux, sur l’île, qu’un mois par an. Dans l’actualité récente, les îles méditerranéennes sont devenues le théâtre du drame des migrants. Le cinéma a pris à cœur de rendre compte, à chaud, de cette histoire la plus contemporaine. Que ce soit par la fiction («Terraferma» d’Emanuele Crialese, à qui l’on devait le beau film «Respiro» sur la révolte contre l’enfermement insulaire d’une femme de pêcheur) ou par le documentaire («Fuocoammare, par-delà Lampedusa» de Gianfranco Rosi qui a obtenu le Lion d’or au festival de Venise 2016 avec ce film sur l’île de Lampedusa qui doit faire face au sauvetage et à l’accueil de milliers de migrants). Les scénaristes ont toujours subi l’attraction de la figure de l’isolement, volontaire ou accidentel, qui leur permet de travailler des situations de huis clos dans des décors et des paysages les plus ouverts qui soient, sur l’étendue bleue de la mer. Dans «Fedora», film tardif de Billy Wilder, cet isolement volontaire est celui d’une star hollywoodienne vieillissante qui a fait le choix de vivre dorénavant en recluse sur une île proche de Corfou, à la façon d’une Greta Garbo insulaire, entourée d’une garde rapprochée chargée d’assurer son isolement. D’île en île, nous allons parcourir les formes et les sujets qui constituent la force d’attraction du cinéma insulaire et la singularité de son inspiration pour les cinéastes. Alain Bergala STAGE animé par Alain Bergala essayiste, cinéaste, enseignant de cinéma à La fémis et commissaire d’expositions

‡ samedi 1er octobre 15 h

Terraferma de Emanuele Crialese (Italie, 2012, 1h28, couleur, v.o.)

® séance de travail jusqu’à 19h 20 h30

Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi (Italie/France, 2016, 1h49, couleur, v.o.)

® Rencontre publique avec Alain Bergala ‡ dimanche 2 octobre 10 h

La Saison des hommes de Moufida Tlatli (Tunisie/France, 2000, 2h02, couleur, v.o.)

® séance de travail jusqu’à 13h 15 h

Fedora de Billy Wilder (France/Allemagne, 1978, 1h56, couleur, v.o.)

® séance de travail jusqu’à 18h15 Formulaire d’inscription à retourner avant le mardi 27 septembre disponible à l’accueil de La Coursive ou téléchargeable sur le site de La Coursive 40 €, tarif normal / 32 €, Carte La Coursive / 25 €, moins de 26 ans - Demandeur d’emploi 20 €, Pass’Culture Etudiant 3


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CYCLE / STAGE Iles de cinéma

Terraferma / Emanuele Crialese

Italie, 2012, 1 h 28, couleur, v.o. Scénario E. Crialese, Vittorio Moroni Avec Filippo Pucillo, Mimmo Cuticchio Donatella Finocchiaro, Timnit T. Giuseppe Fiorello… SAMEDI 1er OCTOBRE 15H

A Lampedusa, île entre ciel et mer, il n’y a pas trente-six façons de survivre: on pêche, on mange, on se tient debout et quand un individu tombe à l’eau, on va le chercher. Le vieux pêcheur n’en démord pas. Il est Jonas arrimé à sa terre, dont il sait qu’elle ne lui appartient plus, livrée en pâture aux touristes qui chaque été débarquent sur l’île tandis qu’à quelques encablures des survivants venus d’Afrique flottent comme ils peuvent en attendant la nuit pour accoster. Filippo et sa mère, eux, ont recueilli une femme et son enfant qui ne devraient pas être là. Ils les cachent à la barbe de jeunes touristes qu’ils hébergent pour gagner l’argent de la saison car la pêche n’y suffit plus, face à une Europe qui rachète les bateaux aux pêcheurs et les pousse à cesser leur activité. Au crépuscule d’un artisanat devenu obsolète, Crialese oppose l’aube d’un monde biblique qui jette ses derniers feux et prophétise la fin de l’humanité. Son film est tout simplement somptueux. Sophie Avon, Sud-Ouest, 11 mars 2012

Fuocoammare, par-delà Lampedusa Gianfranco Rosi

Samuele a douze ans et vit sur une île au milieu de la mer. Il va à l’école, adore tirer et chasser avec sa fronde. Il aime les jeux terrestres, même si tout autour de lui parle de la mer et des hommes, des femmes, des enfants qui tentent de la traverser pour rejoindre son île. Car il n’est pas sur une île comme les autres. Cette île s’appelle Lampedusa et c’est une frontière hautement symbolique de l’Europe, traversée ces vingt dernières années par des milliers de migrants en quête de liberté. Fuocoammare, «mer en feu», désigne une réalité pour les migrants, mais, pour les habitants de l’île, il s’agit d’abord d’une chanson populaire évoquant l’incendie d’un bateau au large de Lampedusa pendant la Seconde Guerre mondiale. Gianfranco Rosi

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CYCLE / STAGE Iles de cinéma

Fuocoammare, cinquième documentaire de Gianfranco Rosi, met en lumière à l’intérieur de cadres méticuleux et inspirés, un sujet brûlant, souvent mis à la une et sous-traité par les médias: l’accueil et la perception, ici, depuis l’île de Lampedusa (20 km2, 6000 habitants), de l’afflux de populations migrantes qui abandonnent leur pays d’Afrique et du Moyen-Orient, chassées par la violence des guerres… […] Rosi met en scène Lampedusa, «l’île aux lampes», comme un territoire incarné, sous la forme d’une sentinelle qui guette l’invisible. Fuocoammare enregistre les perceptions de l’île, la personnifie, en fait un territoire de portraits des habitants (les Autochtones) et des étrangers (les Migrants), jamais confrontés les uns aux autres. C’est à la radio que les habitants apprennent les naufrages et les sauvetages en mer. Rosi guette ces êtres de passage sur l’île pour qu’ils passent aussi par les plans de cinéma. La caméra de Rosi (il filme seul, sans équipe) donne une noblesse d’acteur à chacune de ces âmes errantes, les protège en enregistrant leur passage par les plans, en les accompagnant. Elle n’est pas inquisitrice, et ne pose pas de question: elle regarde et elle écoute… […] Fuocoammare est le résultat d’un long travail d’approche du cinéaste qui a séjourné plusieurs mois à Lampedusa avant de commencer à filmer, pour rencontrer les instances de l’île et les personnages de son film. Puis trois semaines à bord d’un vaisseau militaire, lui ont permis de filmer «une soixantaine d’opérations de sauvetage en mer»… […] La seule chose inventée par Rosi, c’est le découpage, en plans séquences, ou pas, toujours extrêmement attentif, à la recherche de la bonne distance. Il nous donne accès à des récits circonstanciés, même si peu bavards, tellement précieux, de la vie de personnes et de familles qui se retrouvent sans rien, et finissent, pour ceux qui auront résisté à l’inhumanité du voyage, par accoster, poches et mains vides, mais parfois ensemble, en terre inconnue. Chez nous. Anne-Marie Guérin, texte inédit ACOR (Assocation des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche), septembre 2016

La séance du samedi 1er octobre à 20 h 30 sera suivie d’une rencontre avec Alain Bergala.

Italie / France, 2016, 1 h 49, couleur, v.o. Réalisation, image et son Gianfranco Rosi Ecriture Gianfranco Rosi Sur une idée de Carla Cattani Montage Jacopo Quadri Montage son Stefano Grosso Avec (dans leur propre rôle) Samuele Pucillo, Mattias Cucina Samuele Caruana, Pietro Bartolo Giuseppe Fragapane… SOUTIEN AFCAE / ACOR FESTIVALS 2016: BERLIN, OURS D’OR et PRIX AMNESTY INTERNATIONAL et DU JURY ŒCUMÉNIQUE / LA ROCHELLE

DU 28 SEPT AU 11 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

Fedora / Billy Wilder

Au large de Corfou, sur une petite île compliquée d’accès, se tient une propriété imprenable. Car, derrière les grillages et les barricades, derrière la protection supplémentaire de ses gants, lunettes noires, voiles et grands chapeaux, ondoie telle une algue des grands fonds, à peine aperçue entre sa terrasse et son balcon, la grande Fedora. Fedora est une immense star hollywoodienne, dont la carrière court des années 30 au début des années 60 et qui choisit de l’interrompre, encore au faîte de sa gloire et de sa beauté, pour se retirer du monde dans sa forteresse grecque. Fedora est aussi l’avant-dernière réalisation de Billy Wilder, déjà septuagénaire, un film éblouissant… Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 20 août 2013 5

France / Allemagne, 1978, 1 h 56, coul., v.o. Scénario Billy Wilder Avec William Holden, Marthe Keller Hildegarde Knef, José Ferrer… DIMANCHE 2 OCTOBRE 15H


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Soy Nero / Rafi Pitts

Soirée-rencontre avec Rafi Pitts lundi 26 septembre à 20 h

[…] Nero n’est pas plus américain en portant l’uniforme dans le fin fond d’une province occupée du Moyen-Orient qu’en cherchant à retrouver son frère à Los Angeles où il a grandi. Pourtant il l’est, sinon de fait du moins par le cœur et l’esprit, puisqu’il aspire comme à la reconnaissance d’une appartenance pour lui évidente. Là où Renoir parlait de la division horizontale du monde en couches sociales bien plus réelles et imperméables que les frontières, les pays, la verticalité des murs tangibles ou symboliques dressés entre les hommes, Rafi Pitts arpente le territoire mental du déraciné, franchissant les murs, les grilles, empruntant les passages, les voies qui s’offrent à lui dans une sorte de voyage immense et immobile où ne cesse de se reconduire son état. Sa première partie écrite comme un conte puis la surprenante séquence guerrière, qui dure et voit le rythme du film se dilater ou se compresser jusqu’à atteindre une forme de présent aussi lourde, dense et menaçante que chimérique et instable, coulent la frontalité du propos dans un écrin énigmatique qui saisit les sens et l’imagination. Florence Maillard, Cahiers du cinéma n°725, septembre 2016 Comment le film a-t-il été écrit, documenté? RAFI PITTS: J’ai écrit le scénario avec Razvan Radulescu. Le processus d’élaboration a été très long,

France / Allemagne / Mexique, 2016, 1 h 57 couleur, v.o. Scénario Rafi Pitts, Razvan Radulescu Photo Christos Karamanis Son Stephan von Hase Musique Rhys Chatham Montage Danielle Anezin Avec Johnny Ortiz, Rory Cochrane Aml Ameen, Darrell Britt-Gibson Ian Casselberry, Rosa Frausto… FESTIVAL 2016 : BERLIN

DU 28 SEPT AU 4 OCTOBRE

environ trois ans. Je me suis installé aux Etats-Unis un an avant le début du tournage pour m’immerger, me documenter, rencontrer des gens, écrire sur place. Je voulais passer beaucoup de temps pour ajuster le tir. J’ai rencontré des vétérans, surtout afro-américains. La plupart des soldats américains viennent de milieux très pauvres, et s'engagent souvent pour avoir une Sécurité sociale. Il a aussi été particulièrement délicat de trouver l’acteur qui incarnerait le personnage principal. Lorsque je suis parti au Mexique, le milieu du cinéma local était très ignorant de la condition des Green Card Soldiers. Il a fallu que j’aille chercher moi-même avec un ami dans les bars des quartiers populaires, où tout le monde savait ce que c’était, où tout le monde en connaissait un parmi ses proches. Beaucoup de Mexicains ont des cartes vertes illégales, on en trouve pour cinquante dollars à Los Angeles. A Tijuana, il y a un camp de Green Card Soldiers expulsés. A partir du moment où j’y suis allé et où j’ai rencontré ces gens-là, le scénario a pris une autre forme. Johnny Ortiz, qui joue le rôle de Nero est moitié guatémaltèque, moitié mexicain. Il s’est retrouvé dans un gang tout gamin, a connu très tôt la prison et n’a pas vraiment eu d’enfance. Je me suis retrouvé à faire un film comme lorsque j’étais en Iran. J’ai pris mon acteur principal qui n’était pas un professionnel, et ne correspondait pas exactement au personnage, et j’ai rectifié en fonction de la réalité de son expérience. Pendant le tournage, je me laisse pas mal de marge de manœuvre, je m’autorise beaucoup plus de roue libre. Je change toujours le scénario en plein tournage. Par exemple, la scène de la fable sur l’éléphant et la fourmi n’existait pas. Le jeune sergent ne mourait pas non plus. Je ne cherche pas d’explication, je me laisse surprendre par le film, j’accueille ce qu’il donne et fait arriver et non pas par ce qui avait été calculé. Pareil au montage. Le tournage et le casting, c’est ce que je préfère. Dans quelle mesure «Soy Nero» est-il un film « politique » ? R. P.: J’ai l’impression que le film politique est devenu l’objet d’une instrumentalisation par l’Industrie et cela me gêne profondément. Je ne crois plus à ce cinéma politique-là. Par exemple, The Hunter, mon film précédent, que je concevais comme un film politique, n’a jamais atteint son but politique puisqu’il n’a jamais été vu en Iran, où je ne peux plus entrer ni montrer des films. Le film politique est devenu une marque en lui-même. Dont les vraies motivations politiques disparaissent. Le Goût de la cerise était un film éminemment politique. Depuis, le cinéma iranien a beaucoup consisté en une vague de films politiques montrés à l’extérieur du pays et ignorés à l’intérieur, comme un arrangement invisible qui s’est installé et qui convient à tout le monde. Je pense que le plus politique d’entre tous les cinéastes iraniens, finalement, ça reste Kiarostami. Soy Nero s’attaque à un sujet politique mais il ne sera réellement politique que s’il est montré aux Etats-Unis… in Dossier de presse

SORTIE NATIONALE

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Mercenaire / Sacha Wolff Additionner la vie des petits club sportifs de rugby à la virilité méchante du western, et vous obtiendrez un film de genre qui n'existe pas ! : le très unique «Mercenaire». Son auteur, le jeune Sacha Wolff y parle de transformation, de rivalités terribles et d'amour intranquille, mais aussi d'une naissance, une vraie, celle d'un réalisateur et d'un personnage, son héros. arte.tv

Un jeune Wallisien qui part jouer au rugby en métropole… Le sujet de «Mercenaire» est très original. SACHA WOLFF: Au départ, il y a mon intérêt pour le rugby. Comme la boxe, le rugby présente des enjeux

physiques très forts, avec en plus une dimension sociale et collective. Et puis un jour, j’ai lu un article dans Le Monde sur l’équipe de rugby de Lons-le-Saunier, évoluant en Fédérale 2. Une quinzaine de joueurs y avaient été recrutés à l’étranger pour une saison afin de tirer cette petite équipe vers le haut. Je me suis rendu compte que le recrutement à l’œuvre dans les grosses équipes professionnelles se retrouvait dans les toutes petites équipes. Je me suis dit qu’il y avait là un sujet intéressant. Comment avez-vous abordé la mise en scène du monde wallisien, de ses pratiques rituelles? S. W. : Cette question du rapport aux traditions m’a habité tout au long de la fabrication du film… L’origine wallisienne de Soane fait partie de sa culture, de son héritage, de la façon dont il a grandi, il fallait arriver à s’en servir mais en restant toujours à la bonne distance. J’ai été aidé en cela par le principe de départ du casting de prendre des gens très proches dans la vie de ce qu’ils jouent dans le film. Que ce soit les joueurs en France ou les Wallisiens à Nouméa, tous les rôles sont joués par des non comédiens. De même, je ne voulais pas au départ m’enfoncer trop fort dans le stéréotype du rugby et de la culture du sud-ouest de la France, et puis peu à peu, j’ai accepté les accents, les régionalismes: je me suis dit qu’en affirmant ce choix en France, je rendrais la métropole plus exotique que la Calédonie, comme elle l’est aux yeux de Soane. Vous mettez en scène un univers très viril et violent, il s’en dégage pourtant une grande douceur… S. W. : Même s’il est amené à franchir un cap violent pour se transformer et devenir un homme, j’avais envie que le personnage de Soane ait en effet quelque chose de très doux et enfantin. La question de la masculinité est clairement au centre du film, dans le rapport que Soane entretient avec son père, avec Coralie et une potentielle paternité, ainsi qu’avec l’équipe de rugby. Mais ce qui est sûr, c’est que je voulais aller à l’encontre de cette image de «gros bourrins» qu’on associe aux rugbymen! Même lors des matchs de rugby, vous ne quittez pas le regard de Soane… S. W. : La représentation du rugby et du sport en général est balisée par ce qu’on en voit à la télévision, avec des grues, quinze caméras qui ne vont jamais sur le terrain. Moi, je voulais justement rester avec les joueurs, avec Soane. Je voulais raconter dans chaque match ce que lui, joueur perdu au milieu de vingt-neuf autres, ressentait. Peu importe de ne pas comprendre les règles, les enjeux sportifs… Je me disais qu’il fallait filmer les enjeux personnels de Soane, l’accompagner dans cette liturgie un peu violente qui le conduit à franchir un cap et devenir ce qu’il est à la fin du film. in Dossier de presse

France, 2016, 1 h 44, couleur Scénario Sacha Wolff Photo Samuel Lahu Son Julin Sicart Musique Luc Meilland Montage Laurence Manheimer Avec Toki Pilioko, Iliana Zabeth Mikaele Tuugahala Laurent Pakihivatau, Petelo Sealeu… SOUTIEN AFCAE FESTIVALS 2016 : CANNES /

LA ROCHELLE / ANGOULÊME : LA MISE EN SCÈNE

DU 5 AU 18 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

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QUINZAINE

DES RÉALISATEURS : PRIX EUROPA CINÉMAS LABEL PRIX DE


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Aquarius / Kleber Mendonça Filho Dans «Aquarius», le grand œuvre placide de Kleber Mendonça Filho, il n’y a qu’elle, Sonia Braga, même s’il y a les autres. Son personnage, sa création, son enfantement, c’est Clara, soixante-cinq ans, veuve, rescapée du cancer qui lui a arraché un sein, ferme de corps et forte d’esprit. Louve amputée en son repaire menacé, elle lutte bec et ongles contre les promoteurs véreux ayant fait main basse sur sa résidence. On peut, à propos de sa prestation extraordinaire, penser ensemble deux choses inversées. Que c’est un don que le cinéaste lui fait pour qu’elle s’empare du film et le fasse sien ou bien que c’est un don qu’elle fait au cinéaste et dont il saisit la chance pour faire son film. «Aquarius» est l’enregistrement cardiaque de cette boucle, cet échange, cet abandon. Sonia Braga est une actrice d’autant plus passionnante que sa carrière plante des racines profondes dans le terreau luxuriant de la culture populaire brésilienne, dont elle a occupé les écrans télé depuis la fin des années 60. Sa notoriété outre-Atlantique est continentale: elle occupe avec la même obstination les séries US ou le cinéma d’auteur brésilien et a obtenu sa reconnaissance cinéphile à Cannes, en 1985, avec «Le Baiser de la femme araignée» d’Hector Babenco… Olivier Séguret, Grazia Daily Cannes, 19 mai 2016

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Pratiquement tous vos films ont été tournés à Recife. Quelle est l’importance de cette ville dans votre cinéma? KLEBER MENDONÇA FILHO : Recife, c’est la ville où je vis, là où je suis heureux et malheureux. Beaucoup de cinéastes travaillent et filment dans les lieux qu’ils habitent, c’est un mouvement assez naturel. Je pourrais tourner un film en Australie si je sentais une connexion intime avec l’histoire, mais depuis que je fais des courts métrages, le plus naturel, c’est de faire des films là où je vis et où je travaille. Les Bruits de Recife, c’était un exemple extrême, puisque j’ai écrit chaque scène en pensant à chacun des espaces, même les plus anodins, que je connaissais. Quand je savais qu’il y avait un muret, j’écrivais une scène où le personnage posait son bras dessus. Pour Aquarius, l’approche des décors était un peu plus générale. Je les connaissais, mais ce qui m’intéresse le plus, ce sont les secrets de ces décors. Par exemple, Recife a une très belle plage, mais il y a cette malédiction des requins, qui a commencé au début des années 90, comme une revanche de la nature. Je voulais donc faire un film sur cette plage et ses secrets. Comme ce partage entre le côté des riches et celui des pauvres: en 2001, quelqu’un m’a expliqué qu’il y avait une canalisation d’égout invisible qui marquait cette frontière très visible. Il y a aussi ce petit moment, à la fin du film, où l’on voit un horrible magasin d’électroménager: c’est un ancien cinéma où j’allais souvent, le premier qui a montré du Cinémascope en 1954. On ne peut pas imaginer cela en voyant la boutique aujourd’hui. J’ai voulu le montrer dans le film, même si c’est peut-être à la limite de la complaisance, mais ça donne un sens au lieu. Les décors, ce ne sont pas seulement des lieux, mais des lieux avec des secrets. C’est le point commun de tous mes films. Au-delà de la ville, y avait-il une inspiration plus personnelle pour le film? K. M. F. : Bien sûr, et plusieurs. D’abord ma relation avec ma mère, une femme très forte, qui est morte en 1995. C’était une intellectuelle, qui a divorcé dans les années 70 et a été atteinte du cancer. Beaucoup du personnage de Clara vient d’elle mais en même temps, ce n’est pas elle puisque le film est une fiction. Il y aussi l’idée que le marché essaie de vous imposer des besoins, en exerçant une pression physique pour vous faire consommer des produits dont vous n’avez pas besoin. Et puis une histoire personnelle: il y a quelques années, nous cherchions un nouveau logement, et l’endroit que nous aimions était meilleur marché que celui où tout le monde voulait habiter, et que nous détestions. Clara vit dans un appartement très simple et agréable, et quelqu’un décide qu’il doit être détruit. C’est aussi absurde que le sketch sur les dons d’organes dans Le Sens de la vie des Monty Python, quand deux employés du National Health Service sonnent chez un vieillard et lui demandent: «Est-ce qu’on peut vous prendre votre foie?» Réponse: «But I’m using it!» C’est pareil avec Clara, on veut lui prendre son appartement et elle répond: «But I’m using it!». Que voulez-vous raconter de cette ville, Recife? K. M. F. : Recife est un animal, brutal, hors de contrôle, imprévisible et pas particulièrement amical. Il y a une ambiance formidable, une histoire fantastique, mais les gens la brutalisent et la défigurent constamment. Mais même quand une maison magnifique est démolie, elle continue de servir de repère. Les gens disent qu’ils vont «vers la maison bleue», même si elle n’existe plus. C’est l’inverse de Paris qui est organisé selon un strict respect du passé. Je veux montrer le murmure de la ville mais aussi l’idée que l’extinction est possible si des endroits qui appartiennent à nos vies disparaissent. C’est une idée qui me hante. Pourquoi avez-vous décidé d’aborder le thème du cancer? K. M. F. : L’idée qu’un être humain heureux et en bonne santé se trouve soudain malade et mutilé me

touche prodondément. Une femme dont le sein est amputé est une image très forte. Comme si quelque chose manquait horriblement. C’est très perturbant, mais il faut aussi continuer à vivre et essayer d’être heureux. Je ne me souviens pas de beaucoup de films avec une héroïne dont le sein est amputé sans pour autant que le cancer soit le sujet principal. Je n’ai pas écrit le rôle de Clara spécialement pour Sonia Braga, qui est l’image même de la femme et de la beauté brésiliennes. Mais le fait qu’elle soit une icône rend le personnage plus complexe. Quand j’ai vu les images de synthèse de Sonia Braga avec le sein coupé, j’étais très ému. Cahiers du cinéma n°725, septembre 2016

Brésil / France, 2016, 2 h 25, scope-coul., v.o. Scénario et dialogues Kleber Mendonça Filho Photo Pedro Sotero, Fabricio Tadeu Son Ricardo Cutz Décors Juliano Dornelles, Thales Junquiera Montage Eduardo Serrano Avec Sonia Braga, Maeve Jinkings Irandhir Santos, Humberto Carrão Zoraide Coleto, Fernando Teixeira… SOUTIEN AFCAE

FESTIVAL CANNES 2016 SÉLECTION OFFICIELLE / LA ROCHELLE

DU 28 SEPT AU 11 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

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La Fille inconnue Jean-Pierre et Luc Dardenne

Avec «La Promesse», «Rosetta», «Le Fils», «L’Enfant», «Le Silence de Lorna», des drames sociaux qui auront contribué à écrire l’histoire du Festival de Cannes des années 1990 et 2000, les frères Dardenne sont devenus les maîtres incontestés d’un cinéma humaniste, naturaliste, révolté, dont les récits se nourrissent du terreau de la misère sociale européenne. Le style qu’ils ont développé jusqu’à la fin des années 2000 –caméra vissée à la nuque des personnages, éthique de l’image importée du documentaire– devenu la signature de leur tandem, a influencé le cinéma d’auteur du monde entier avec plus ou moins de bonheur. Et un beau jour, ils ont eu envie de renouveau. En allant chercher Cécile de France, grande actrice populaire, pour tenir le premier rôle du «Gamin au vélo» (2011), les frères ont inauguré une nouvelle période de leur cinéma dans laquelle ils s’essayent à d’autres formes de récit. Autour du personnage d’ouvrière menacée de licenciement qu’ils ont offert ensuite à Marion Cotillard, «Deux jours, une nuit» (2014) s’aventurait sur un terrain presque expérimental, en rejouant en boucle des variations sur une même séquence.Troisième muse de cette nouvelle ère, Adèle Haenel interprète dans «La Fille inconnue» une jeune médecin, Jenny Davin, qu’un fait divers transforme en détective du dimanche. Une fille est retrouvée morte près de la rivière, à deux pas du cabinet où elle exerce. Avant d’arriver là, elle avait sonné à la porte, mais l’heure de la fermeture était passée depuis longtemps, et Jenny avait interdit à son stagiaire de lui ouvrir. «Tu ne dois pas laisser les patients te causer une fatigue qui t’empêcherait de bien les soigner.» Un peu plus tôt dans l’après-midi, elle lui avait donné cet autre commandement: «Tu dois être plus fort que tes émotions si tu veux bien soigner.» La suite de l’histoire va s’employer à la contredire, en lui donnant une stature, quasi christique, de gardien du bien commun, dernier rempart contre la barbarie qui vient.

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Comprenant les conséquences qu’a eues sa décision, apprenant par ailleurs que la défunte n’a pas été identifiée par la police, Jenny Davin se met en quête de le faire elle-même. Faute d’avoir pu la sauver, elle veut la sortir de l’anonymat pour lui permettre, au moins, d’être enterrée parmi les siens. Selon un principe qui rappelle, le systématisme en moins, celui de «Deux jours, une nuit», cette enquête opère comme un révélateur des formes les moins visibles de la misère sociale… Isabelle Regnier, Le Monde, 20 mai 2016 ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE ET LUC DARDENNE

Jenny est elle aussi une sorte de fille inconnue. On ignore tout de son passé, de sa vie privée. JEAN-PIERRE DARDENNE : On la voit faire un choix de vie, refuser une belle carrière pour rester dans

le cabinet de banlieue parce qu’elle a l’intuition que ce n’est qu’ainsi qu’elle parviendra à découvrir le nom de la fille inconnue. LUC DARDENNE : Jenny est possédée par la fille inconnue, c’est cette possession qui la rendra si déterminée et si patiente pour trouver son nom. Ce n’est pas une possession surnaturelle mais une possession morale. C’est ça qui nous intéressait. Les patients de Jenny, à des degrés divers, souffrent des maux de notre époque : précarité, destruction du lien social… L. D. : Ces personnages s’inscrivent dans la réalité d’ici et maintenant. Ils appartiennent à cette partie de la société qui est violemment marginalisée. Cependant, nous n’avons jamais voulu faire de ces personnages des «cas sociaux», ce sont des individus. «La Fille inconnue» se déroule à Seraing, dans la Province de Liège. J-P. D. : Depuis La Promesse, en 1996, nous y avons tourné tous nos films. Avant même d’avoir écrit le script –quand nous n’avions qu’une vague idée d’un personnage de médecin– nous savions déjà que nous tournerions près de cette voie rapide et de la Meuse. La localisation de La Fille inconnue est en quelque sorte venue avant le scénario. L. D. : Cette voie rapide nous inspirait. Les voitures ne cessent d’y passer à grande vitesse, comme le monde qui suit son cours, ignorant l’importance de ce qui se joue dans le petit cabinet de Jenny. ENTRETIEN AVEC ADÈLE HAENEL

Comment les Dardenne vous ont-ils dirigée pour incarner cette héroïne? ADÈLE HAENEL : Quand on se comprend bien avec un cinéaste, on n’a pas besoin d’échanger

beaucoup par la parole. Avec les frères, on se comprenait très bien… Les Dardenne ne s’encombrent pas avec la psychologie : avec eux, tout passe par le corps, par l’écoute et par les actions des personnages. Il me fallait être concentrée sur ce qui peut sembler être des détails mais qui n’en sont pas : comment mettre mes gants de médecin, comment faire une piqûre… J’étais tellement accaparée par le «faire», que je n’avais pas le temps de m’interroger sur les sentiments éprouvés par Jenny. Il ne fallait pas donner à voir des effets d’interprétation ou souligner des intentions. Cela aurait été un contresens. Les Dardenne aiment répéter longuement avec leurs acteurs. Comment avez-vous vécu cette période de préparation, puis le tournage? A. H. : Leur réputation de travailler sur l’épuisement des acteurs en multipliant les prises relève de la légende. Avec eux, il n’est jamais question de performance. J’ai toujours eu l’impression que les choses allaient très vite. Le mois de préparation avant le tournage est extrêmement important. Tous les acteurs y sont réunis, ce qui permet à ceux qui n’ont que peu de scènes à jouer quand commence le tournage de se sentir immédiatement intégrés. Qu’avez-vous retenu de cette aventure? A. H. : Les Dardenne m’ont fait évoluer dans un registre «contre-intuitif» et cela a été une expérience fondamentale pour moi. Ils ont perçu quelque chose de moi au-delà de mon côté enragé et de mes colères. Ces derniers font partie de ma personnalité, mais ils ne me résument pas. in Dossier de presse

Belgique / France, 2016, 1 h 46, couleur Scénario Jean-Pierre et Luc Dardenne Photo Alain Marcoen Son Jean-Pierre Duret Montage Marie-Hélène Dozo Avec Adèle Haenel, Olivier Bonnaud Jérémie Renier, Louka Minnella Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo, Olivier Gourmet, Pierre Sumkay… FESTIVAL CANNES 2016 SÉLECTION OFFICIELLE

DU 12 AU 25 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

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Ma vie de Courgette / Claude Barras Un film d’animation dans la cour des grands. Bouleversant, même pour les plus grands… Avant-première mercredi 12 octobre à 18 h 30. Film présenté par Xavier Kawa-Topor, historien et spécialiste du cinéma d’animation.

Animation, France , 2016, 1 h 06, couleur Réalisation, création graphique Claude Barras Scénario Céline Sciamma inspiré du roman de Gilles Paris Autobiographie d’une Courgette Collaborateurs au scénario Germano Zullo, Claude Barras Morgan Navarro Musique originale Sophie Hunger Avec les voix de Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud Raul Ribera, Estelle Hennard Michel Vuillermoz Sociétaire de la Comédie-Française

• pour tous et à partir de 8-9 ans • SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC FESTIVALS 2016 : CANNES, QUINZAINE DES RÉALISATEURS / PRIMÉ À ANNECY et ANGOULÊME

AVANT-PREMIÈRE MER 12 OCTOBRE 18 H 30

DU 19 OCT AU 1er NOVEMBRE

Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a dix ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.

Ma vie de Courgette commence fort: un petit garçon vit seul avec sa maman qui aime beaucoup la bière, et qui «part au ciel» par sa faute. Puisqu’elle le surnommait Courgette, c’est comme ça et pas autrement qu’il tient à être prénommé dans le foyer où il atterrit au milieu d’autres gosses blessés par la vie. Là, entre autres, il y a Simon, qui joue au dur pour tenir le coup, Béatrice dont la mère a été reconduite à la frontière, et Camille, la fillette garçon manqué qui trouve la plus belle forme de résilience à son grand malheur : sourire aux autres… On est immédiatement sous le charme de ces petites marionnettes avec leurs yeux immenses, si expressifs, ouverts sur ce monde qui, jusque-là, ne leur a pas fait de cadeaux. Claude Barras les anime en stop motion comme s’il dirigeait de vrais acteurs, et met en scène de superbes plans séquences dans un décor à la tristesse pimpante, à la fois contemporain et intemporel… […] Céline Sciamma avait déjà prouvé son art de se mettre dans la peau d’une fillette avec Tomboy. Auteur du scénario, à partir du livre de Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette, et comme portée par la liberté de l’animation, elle se met ici complètement à hauteur d’enfants… Chaque réplique, douloureuse ou hilarante (on rit beaucoup avec Courgette), chaque émotion, chaque remède au cafard a dix ans pile, et c’est bouleversant, même quand on est bien plus grand. A travers cette bande de gosses, elle aborde de front, mais avec une délicatesse rare, toutes les violences subies par les minots : maltraitance parentale et sociale, drogue, abandon… […] Le film de Claude Barras dure à peine plus d’une heure et c’est un grand film : entre la poésie intimiste d’un Tim Burton et la force sociale d’un Ken Loach en herbe, il serre le cœur et donne de l’espoir… Guillemette Odicino, Télérama, 17 mai 2016

SORTIE NATIONALE

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A jamais / Benoit Jacquot Laura et Rey vivent dans une maison au bord de la mer. Il est cinéaste, elle crée des «performances» dont elle est l’actrice. Rey meurt –accident, suicide?–, la laissant seule dans cette maison. Mais bientôt seule, elle ne l’est plus. Quelqu’un est là, c’est Rey, par et pour elle, comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive.

Avant-première jeudi 13 octobre à 20 h 30 suivie d’une rencontre avec Benoit Jacquot et Julia Roy.

D’où vient «A Jamais»? D’un roman de Don DeLillo? BENOIT JACQUOT: Plus exactement, le film vient de la proposition par le producteur Paulo Branco, de

porter ce livre, The Body Artist, à l’écran. Je ne suis pas familier des livres de Don DeLillo (ni de la littérature actuelle en général) mais j’ai été frappé immédiatement par la force du récit, des émotions qu’il mobilise –qui, pour le coup, m’ont paru familières. Comment l’idée du film a-t- elle pris corps? B. J. : Deux perspectives se sont ouvertes ensemble : d’une part, l’expérience de la séparation, de cette absence définitive qu’un deuil fait éprouver… D’autre part, la présence et l’absence, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, ce qu’on entend ou non –ces figures sont le fond même du cinéma, de tout film, qu’on le veuille ou non. Ce que ce film expose entraîne nécessairement une idée précise de la mise en scène comme geste de montrer ou de cacher, ou les deux. Ce que le film raconte, c’est d’abord l’expérience de Laura… Encore un « portrait de femme»? B. J. : Si on veut, pourquoi pas? En tout cas, c’est la tentative de représenter physiquement, en tout réalisme, un état mental qui tient du délire, celui d’une jeune femme qui perd l’homme qu’elle aime, et qu’elle s’acharne à faire revivre. Quand je parle de «réalisme», c’est pour dire qu’il n’y a pas dans le film d’effets spéciaux d’aucune sorte. Tout ce qui est vu est donné comme visible, ce qui est entendu est donné comme audible, même à l’extrémité d’un délire. C’est un mode particulier du «revenantisme», avec cette idée que les vivants et les morts se partagent inséparablement la présence et l’absence. Qui est Julia Roy, que vous avez choisie pour interpréter Laura? B. J. : C’est plutôt elle qui m’a choisi! Elle est une jeune actrice moitié autrichienne-moitié française, elle vivait à Vienne, étudiant et jouant, elle a décidé de venir à Paris par affinité avec le cinéma qui se fait en France. Elle s’est débrouillée pour me rencontrer et j’ai vite senti chez elle une force, une vérité rare. Je lui ai proposé, comme pour faire connaissance, de lire le livre, puis d’écrire un scénario d’après le livre, pour voir. J’ai vu qu’elle était absolument en phase avec le projet. Ce qu’on appelle la «direction d’acteurs (d’actrices)» prend parfois des détours inattendus… Donc elle a écrit le scénario? B. J. : Dans l’ensemble, oui, suivie par moi de près, mais oui, elle a écrit le scénario en supposant qu’elle allait interpréter cette Laura dont elle construisait le personnage. Et Mathieu Amalric, qui interprète le «revenant»? B. J. : Ça s’est décidé naturellement. J’avais filmé Mathieu dans La Fausse Suivante de Marivaux… Un véritable aventurier cinématographique… Je lui voue estime et affection. in Dossier de presse

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France / Portugal, 2016, 1 h 26, couleur Scénario Julia Roy d’après The Body Artist de Don DeLillo Photo Julien Hirsch Son Pierre Tucat, Francis Wargnier Olivier Goinard Musique Bruno Coulais Montage Julia Gregory Avec Mathieu Amalric, Julia Roy Jeanne Balibar, Victória Guerra Elmano Sancho, José Neto… FESTIVALS 2016 : VENISE, SÉLECTION OFFICIELLE / LA ROCHE-SUR-YON / AUCH

AVANT-PREMIÈRE JEUDI 13 OCTOBRE 20 H 30

Le film sera présenté en sortie nationale du 23 novembre au 6 décembre.


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Apnée / Jean-Christophe Meurisse Céline, Thomas et Maxence marchent toujours par trois… Ils veulent se marier, une maison, un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres. Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.

France, 2016, 1 h 29, couleur Scénario Jean-Christophe Meurisse avec la collaboration artistique de Amélie Philippe Photo Javier Ruiz Gomez Son Colin Favre-Bulle Montage Carole Le Page Avec Céline Fuhrer, Thomas Scimeca Maxence Tual, Thomas de Pourquery Olivier Saladin, Claire Nadeau, Jean-Luc Vincent, Nicolas Bouchaud… FESTIVALS 2016 : CANNES, SEMAINE DE LA CRITIQUE / LA ROCHELLE / TROUVILLE

DU 19 AU 31 OCTOBRE

Voilà plus de dix ans que Jean-Christophe Meurisse invente avec sa compagnie les Chiens de Navarre, une œuvre fantasque et dadaïste, laissant la part belle au désir, au sauvage, à l’humour. «Apnée» est son premier long métrage. «Au théâtre, on est dans quelque chose de très performatif. J’avais cette fois envie d’histoire de personnages.» Pas n‘importe lesquels: un «trouple» renversant, qui sillonne le pays comme trois Diogène en quête de jeux et de fantaisie. Un nouvel idéal amoureux? Peut-être aussi un idéal de troupe: un trio à l’alchimie parfaite, drôle, sensuelle. Et pourquoi «Apnée?» «Parce que c’est un drôle d’état. Les apnéistes rencontrent des zones d’eux-mêmes très étranges, ils vivent une autre vie. Et puis, peut-être aussi que c’est le réel, le présent qui sont devenus irrespirables.» Théo Ribeton Les Inrockuptibles, 25 mai 2016 Votre film aborde de nombreux thèmes sociétaux : le mariage pour tous –ou pour trois si vous préférez!– mais aussi la sexualité et l’amour libre, la famille, l’autorité, l’argent, la religion, le travail, le logement… C’est un portrait de la France d’aujourd’hui que vous avez voulu dessiner? JEAN-CHRISTOPHE MEURISSE : Disons que j’ai voulu éprouver, psychanalyser la France. Même si j’ai bien conscience qu’on ne psychanalyse pas un pays… J’ai tenté une forme de psychanalyse «électrochoc», avec férocité et drôlerie. Mais plus qu’un portrait de la France, Apnée est une errance, un voyage. Me dire que c’est un film dans lequel on ne sait pas trop où l’on va est la plus belle critique que l’on puisse me faire! J’ai toujours aimé les films dans lesquels on ne connaît pas, finalement, le but du voyage, comme Easy Rider ou Le Plein de super d’Alain Cavalier. Pour moi, Apnée est dans cette tradition-là du road-movie. Mais comme tout le monde n’est pas d’accord avec moi, je vais plutôt vous dire que c’est une comédie socialo-mélancolique! Les trois rôles principaux sont tenus par des membres de votre compagnie. Ce n’est pas le film des Chiens de Navarre mais c’est un film avec des acteurs des Chiens de Navarre! Pourquoi ce choix? J-C. M. : J’essaie d’apporter une parole commune, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Et cela demande une certaine complicité. Ce travail-là implique autre chose que de l’interprétation. Les comédiens que je choisis n’ont pas peur de l’improvisation. Céline Fuhrer, Thomas Scimeca et Maxence Tual savent montrer leur singularité sur un plateau… in Dossier de presse

SORTIE NATIONALE

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Le Cancre / Paul Vecchiali Quel bonheur de voir Paul Vecchiali rejoindre pour la première fois, à quatre-vingt-cinq ans, les rangs de la Sélection officielle au Festival de Cannes! «Le Cancre», n’en affiche pas moins la facture artisanale de sa production récente. Le cinéaste tient en personne le rôle de Rodolphe, vieillard acariâtre «revisité» par les femmes de sa vie, jusqu’à l’amour originel et le plus étincelant, celui de Marguerite (Catherine Deneuve). Le film réunit une troupe d’actrices mythiques qui tracent en perspective toute une histoire du cinéma français. Nombre d’échanges bouleversants alternent avec des moments plus saugrenus, à travers lesquels le film poursuit cette idée typiquement vecchialienne : l’invention d’une fidélité plurielle qui n’aurait jamais à transiger avec les exigences impétueuses du désir. Mathieu Macheret Le Monde, 19 mai 2016

En quoi «Un carnet de bal (1937)» de Julien Duvivier infuse-t-il ce nouveau film de fantômes ? PAUL VECCHIALI: Ce n’est qu’une fois le film fini que j’ai remarqué la filiation avec ce superbe film. C’est

pourquoi j’ai rajouté, dans le générique de fin, ce sous-titre Carnet de belles. Une séquence en particulier y fait référence: celle avec Catherine Deneuve car on ne sait pas si je l’ai vraiment rencontrée. C’est le cas de Marie Bell dans le Duvivier: a-t-elle vécu ses retours sur elle-même ou les a-t-elle rêvés? Le voyage à rebours qu’entreprend votre personnage est-il aussi celui du cinéaste, amoureux des actrices, que vous êtes? «Le Cancre» nous reconnecte en effet à «Femmes, femmes» et la présence de Françoise Lebrun, aux différents films que vous avez tournés ensemble… P. V.: Il y a sûrement de ça en effet. Mais le point de départ est autre: j’ai retrouvé, soixante-dix ans plus tard, grâce à Facebook, «ma» Marguerite avec qui j’étais fiancé, adolescent. Et je me suis rendu compte qu’elle m’avait obsédé toute ma vie, au-delà de mon métier et de mes autres rencontres amoureuses. C’est le fil rouge du film et Catherine Deneuve l’a parfaitement compris. Pascal Cervo, avec qui vous tournez pour la troisième fois, joue votre fils dans le film. Cette relation filiale vous permet-elle d’approcher le surnaturel et de parler de transmission dans un même mouvement? P. V.: Le surnaturel? Je vous en laisse la responsabilité. Pascal m’inspire beaucoup, à l’instar de Jacques Perrin et de Nicolas Silberg. J’aime à lui offrir des rôles «épais». Il sera du prochain si je parviens à le financer. Par ailleurs, j’aime son travail de réalisateur. Dans votre film, vous jouez beaucoup avec les mots et les prénoms des personnages. Ce rapport au langage est même assez lacanien. Comment l’avez-vous pensé avec votre complice Noël Simsolo? P. V.: Les jeux de mots? C’est une de mes spécialités que je partageais heureusement avec JeanClaude Biette. Mais c’est Françoise Lebrun qui m’a proposé cette réplique qui m’a vraiment amusé «Marguerite? Dans les champs!». Lacanien? Vous me comblez! Quant à Noël Simsolo, ce n’est plus de la complicité mais de la reconnaissance entre nous! in Dossier de presse

France, 2016, 1 h 56, couleur Scénario Paul Vecchiali, Noël Simsolo Photo Philippe Bottiglione Son Francis Bonfanti Musique Roland Vincent Montage Vincent Commaret, Paul Vecchiali Avec Pascal Cervo, Paul Vecchiali Annie Cordy, Françoise Lebrun, Françoise Arnoul, Edith Scob Mathieu Amalric, Marianne Basler Catherine Deneuve… FESTIVAL CANNES 2016 SÉLECTION OFFICIELLE

DU 26 OCT AU 1er NOVEMBRE EN EXCLUSIVITÉ

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Poesia sin fin / Alejandro Jodorowsky

France / Chili, 2016, 2 h 08, couleur, v.o. Scénario Alejandro Jodorowsky Photo Christopher Doyle Son Sandy Notarianni Guadalupe Cassius Musique Adan Jodorowsky Montage Maryline Monthieux Avec Adan Jodorowsky, Pamela Flores Brontis Jodorowsky, Leandro Taub Jeremias Herskovits Alejandro Jodorowsky Julia Avedano, Carolyn Carlson… FESTIVALS 2016 : CANNES, QUINZAINE DES RÉALISATEURS / LOCARNO

DU 26 OCT AU 1er NOVEMBRE

La mère d’Alejandro chante toujours ses répliques, comme dans La Danza de la realidad (2013). Et son père, après sa tentative dérisoire d'abattre un tyran, est redevenu un boutiquier qui humilie les pauvres et sa famille. Le héros, lui, a changé: adolescent exalté et chevelu, il renonce à ses études de médecine et veut devenir poète, à la fureur de papa qui ne voit dans les artistes, qu'ils soient peintres, romanciers ou comédiens, que des «pédés». Le cinéaste poursuit, avec Poesia sin fin, le récit burlesque, coloré, extravagant de sa vie. Il l'invente, la réinvente en une suite de trouvailles esthétiques, de scènes époustouflantes: le café Iris, par exemple, ce lieu gris aux clients endormis et aux serveurs cacochymes, où il rencontre, un soir, une créature échappée d’Amarcord de Federico Fellini: la poétesse Stella Diaz. Seins opulents et cheveux rouges, elle entame une liaison torride avec ce jeune homme qui l'idolâtre et se balade avec lui dans les rues en le tenant par les couilles –au sens propre du terme. D’autres silhouettes bizarres surgissent: le cousin amoureux d’Alejandro qui se suicide pour ne pas révéler son homosexualité à ceux qui le savaient déjà. Un gentil clown qui invite le héros en plein marasme à le rejoindre dans son cirque. Et l’ami de toujours, le compagnon de virées nocturnes et alcoolisées qui décide, un beau matin –à jeun!– de traverser la ville droit devant, sans se soucier du moindre obstacle… On aime, aussi, la réplique, magnifique, d’un nain déclarant à son amoureuse aussi petite que lui, mais éprise d'un plus beau et d'un plus grand: «Reste avec moi. Nous grandirons ensemble.» Le film exalte le cinéma magique, celui de Méliès, ses trucages naïfs et l’émotion qui les submerge. Jodorowsky s’en sert pour inciter les spectateurs de tous les films du monde à s’ouvrir à l’imaginaire. Aux fantasmes. A tout ce qui dépasse la réalité. Lors du dénouement, soudain présent sur l’écran, il force celui qu'il a été, jadis, à se réconcilier avec son père –ce qu’il n'a jamais réussi à faire dans la vie. C’est le rôle du cinéma de conserver le passé, de se réconcilier avec lui et, en un sens, de retrouver, comme le temps perdu de Marcel Proust. Espérons que Dieu laissera le temps à «Jodo», qui n’est plus tout jeune, de tourner le troisième volet de sa fresque autobiographique : on y verra Alejandro quitter son Chili adoré et dévasté, partir à la conquête de Paris, des surréalistes et d’André Breton… Pierre Murat, Télérama, 15 mai 2016

EN EXCLUSIVITÉ

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Ta’ang, un peuple en exil, entre Chine

et Birmanie

/ Wang Bing

Les Ta’ang, minorité ethnique birmane, sont au cœur d’une guerre civile à la frontière chinoise. Depuis début 2015, de violents conflits ont contraint des milliers d’enfants, de femmes et de personnes âgées à s’exiler en Chine. Le film suit la vie quotidienne de ces réfugiés.

[…] C’est dans la sélection parallèle Forum de la Berlinale qu’on a pu voir Ta’ang, le plus saisissant documentaire sur la condition migrante. Le cinéaste chinois Wang Bing, à qui l’on doit quelques chefs-d’œuvre tels qu’A l’ouest des rails, Les Trois Sœurs du Yunnan et récemment A la folie, se rend dans la région frontalière entre la Chine et la Birmanie, où se trouvent différents camps de réfugiés de l’ethnie Ta’ang installés dans la vallée côté chinois. Les Ta’ang sont une des minorités de cette fraction du Triangle d’or, des villageois montagnards pris au piège des intérêts du gouvernement birman dans la région, entre richesse du sol en matières premières et connivences avec les mafias de la drogue. Un front armé de libération des Ta’ang, dont les rangs depuis vingt ans n’ont cessé de grossir, lutte périodiquement contre les troupes régulières de l’armée birmane, et les villageois n’ont souvent d’autres choix que de prendre leurs jambes à leur cou, emportant le minimum nécessaire et dévalant la montagne par les chemins boueux pour s’entasser en bas, sous bonne garde de militaires chinois qui les méprisent et ne s’occupent d’eux qu’à contrecœur. Dès la première image, on voit d’ailleurs un soldat chinois donner un coup de pied à une femme assise entourée d’une myriade d’enfants. Fidèle à sa manière immersive, Wang Bing n’interroge pas, ne commente pas, il observe, absorbe la matière pure du temps qui s’écoule dans l’attente et la désorientation. L’unique téléphone portable passe de main en main pour essayer de comprendre où se trouvent les différents membres dispersés d’une même famille. Les nuits se passent à se remémorer collectivement les épuisantes marches hagardes et la crainte de tomber sur une patrouille en arme. Une bonne partie de Ta’ang est nocturne, et Wang Bing se concentre sur les visages baignés de la chaude lumière des feux de camp avec, comme dans Les Trois Sœurs…, une attention éperdue aux enfants. Le film devient sublime quand deux réfugiés sourds-muets se racontent des anecdotes en langage des signes, réveillant d’un geste protecteur de la main la flamme d’une bougie, seul moyen pour eux de continuer à se parler puisqu’ils ne peuvent échanger dans l’obscurité complète. Didier Péron Libération, 15 février 2016

Hong-Kong / Chine / France, 2016, 2 h 27 couleur, v.o. Réalisation Wang Bing Photo Wang Bing Shan Xiaohui Son Emmanuel Soland Montage Adam Kerby, Wang Bing SOUTIEN GNCR / ACOR FESTIVALS 2016 : BERLIN / LA ROCHELLE

SAM 29 OCTOBRE 14H30 DIM 30 OCTOBRE 14H30 MAR 1er NOVEMBRE 14H30 SORTIE NATIONALE

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Les Nouvelles Aventures de Pat et Mat Marek Beneš

Les deux inséparables bricoleurs ont encore des idées à la pelle pour améliorer leur quotidien. Un brin gaffeurs, mais surtout très marteaux, ils nous font toujours autant rire…

Rép. tchèque, 2016, 40’, coul., sans dialogues • à partir de 3-4 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 28 SEPT AU 2 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

LA PARTIE D’ÉCHEC • Pat et Mat veulent se protéger du soleil pour jouer tranquillement aux échecs. Quelles inventions vont-ils encore imaginer pour se créer un lieu calme et ombragé ? LE CACTUS • Mat vient d’acheter un superbe cactus. Mais comment le transporter jusqu’à la maison sans être piqué par la plante? Un problème épineux pour nos deux bricoleurs. LE VÉLO D’APPARTEMENT • Le vélo d’appartement, c’est pratique pour faire du sport mais ça peut vite devenir ennuyeux. Nos deux héros cherchent un moyen de rendre l’activité plus amusante. LE CARRELAGE • Le mur de la salle de bain est légèrement abîmé. Pat et Mat décident alors de poser un carrelage tout neuf. Un projet qui prend l’eau! LES ORANGES PRESSÉES • Rien de tel qu’un bon jus d’orange bien frais pour démarrer la journée! Mais encore faut-il construire l’appareil parfait pour presser le fruit…

Monsieur Bout-de-Bois Jeroen Jaspaert / Daniel Snaddon

Grande-Bretagne, 2015, 26’,couleur, v.f. durée totale du programme : 40’ • à partir de 3-4 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 5 AU 17 OCTOBRE SORTIE NATIONALE

Après «Le Gruffalo» et «La Sorcière dans les airs», voici une nouvelle adaptation d’un album de Julia Donaldson et Axel Scheffler… Monsieur Bout-de-Bois mène une vie paisible dans son arbre familial… Lors de son footing matinal, il se fait attraper par un chien qui le prend pour un vulgaire bâton. Commence alors une série d’aventures qui l’entraîneront bien loin de chez lui… EN AVANT-PROGRAMME LA CHENILLE ET LA POULE de Michela Donini et Katya Rinaldi (Italie, 2013, 10’, sans dialogue) La poule et la chenille sont amies. Mais le temps est venu de se dire au revoir, de laisser le temps faire son œuvre… PIK PIK PIK de Dimitry Vysotskiy (Russie, 2014, 4’, sans dialogue) Des fourmis marchent sur les arbres, en colonne et en rythmes syncopés. Le pivert au plumage coloré adore les picorer. Mais les coups de hache du bûcheron menacent d’interrompre cette symphonie…

La Chouette entre veille et sommeil

5 films courts d’animation Laissez-vous bercer par la Chouette du cinéma venue vous conter d’étonnantes histoires à la frontière du rêve et de la réalité. Vie nocturne entre voisins, bisou du soir, vision onirique… autant de thématiques qui toucheront les enfants comme les parents.

France / Belgique, 2014-15, couleur, v.f. durée totale du programme : 40’ • à partir de 3-4 ans • tarifs : enfant 4 € / adulte 5 € SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 19 AU 31 OCTOBRE

COMPTE LES MOUTONS de Frits Standaert (2015, 6’50”, couleur, voix françaises) Un petit garçon n’arrive pas à s’endormir. Sur les conseils de son papa, il se met à compter les moutons pour trouver le sommeil… jusqu’à ce que les animaux apparaissent près de lui. UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES de Samuel Guénolé (2015, 6’, couleur, voix françaises) Arthur est contraint de s’habiller le matin pour aller à l’école. Chaque étape est une épreuve de plus à laquelle il tente d’échapper pour des préoccupations plus amusantes. Et son imagination est sans limite! LA MOUFLE de Clémentine Robach (2014, 08’ 10”, couleur, sans dialogues) En plein hiver, Lily et son grand-père installent un nichoir pour protéger les oiseaux. En voyant un écureuil frigorifié, la petite fille dépose sa moufle sur le sol. Qui sait quels animaux viendront s’y abriter ? LA SOUPE AU CAILLOU de Clémentine Robach (2015, 7’7”, couleur, voix françaises) Les habitants d’une petite ville n’ont pas grand-chose à manger et passent leur temps devant la télé. Heureusement qu’une coupure de courant va les forcer à sortir de chez eux pour se rencontrer ! LA GALETTE COURT TOUJOURS de Pascale Hecquet (2015, 7’45”, couleur, voix françaises) Une galette appétissante s’enfuit dans la forêt pour ne pas être mangée par le lapin et ses amis. Elle va devoir ruser pour échapper au renard qui rôde dans les bois.

SORTIE NATIONALE

18


CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page19

S P E C TA C L E S E N O C TO B R E

Bouvard et Pécuchet TEXTE

THEATRE

GUSTAVE FLAUBERT / MISE EN SCÈNE JÉRÔME DESCHAMPS

Autant farce que traité philosophique, l’œuvre sonde la splendeur de la bêtise humaine. lun 3, mar 4, ven 7 octobre 20h30, mer 5, jeu 6 octobre 19h30 / CRÉATION

Ensemble Matheus DIRECTION

/ 30 MUSICIENS JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI / CONTRE-TÉNOR DAVID DQ LEE

MUSIQUE

Imagination, sensations, frissons sous la baguette de Spinosi qui affectionne Haendel et Haydn. PROGRAMME Georg Friedrich Haendel Serse: ouverture / Fron di Tenere / Ombra mai Fu • Rinaldo: ouverture / Venti Turbini • Orlando: Ah Stiglia Larve - Joseph Haydn Armida: ouverture • Ariana in Naxos • Symphonie n°82 “L’Ours” mercredi 5 octobre20h30

Smashed

/ GANDINI JUGGLING

JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI ENSEMBLE MATHEUS

JONGLAGE

Ils jonglent avec des pommes et des services de vaisselle, drôles et virtuoses, «so british». vendredi 7, samedi 8 octobre 20h30 / dimanche 9 octobre 16h

Les Rustres

/ AVEC LA TROUPE DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE TEXTE CARLO GOLDONI / MISE EN SCÈNE JEAN-LOUIS BENOIT

THEATRE

Un moment de théâtre jubilatoire qui tacle la balourdise mâle dans la bourgeoisie vénitienne.

LES RUSTRES

mardi 11, mercredi 12 octobre 20h30 / jeudi 13 octobre 19h30

Emile Parisien / Joachim Kühn quintet invite Michel Portal, Vincent Peirani

JAZZ

Rare occasion d’assister à la réunion ébouriffante, en scène, de ces musiciens tant recherchés. Emile Parisien saxophone / Joachim Kühn piano / Manu Codjia guitare / Simon Tailleu basse / Mario Costa batterie et Michel Portal clarinette, saxophone / Vincent Peirani accordéon samedi 15 octobre 20h30

Badke

/ 10 DANSEURS DANSE Les Ballets C de la B (GAND), Le KVS (BRUXELLES) & A.M. Qattan Foundation (RAMALLAH)

BADKE

Une danse poignante et communicative qui fait se télescoper contemporain et folklore palestinien, comme une grande explosion de joie. lundi 17, mardi 18 octobre 20h30

Jeanne Cherhal

EN SOLO

CHANSON

Avec son charisme au bout des doigts et de la voix, elle enchante dans l’intimité de ses mots et jeudi 20 octobre 20h30 mélodies.

m Réservation des places

JEANNE CHERHAL

Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE. Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE. u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants: u u

UN BREAK À MOZART 1.1, Kader Attou • LA CANTATRICE CHAUVE • 887 • SLAVA’S SNOWSHOW • HALKA, Groupe Acrobatique de Tanger • L’OISEAU VERT • À Õ LÀNG PHÕ • ÇA IRA (1) FIN DE LOUIS • LA RÉSISTIBLE ASCENSION D’ARTURO UI • MÉLANIE DE BIASIO • CRÉATION 17, Philippe Decouflé •

Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.


CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:19 Page20

28 SEPTEMBRE AU 1 e r NOVEMBRE 2016 DU 28 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE

ME 28/09 JEU 29

LES NOUVELLES AVENTURES DE PAT ET MAT de Marek Beneš Animation, République tchèque, 2016, 40’, couleur, sans dialogues AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho Brésil/France, 2016, 2h25, scope-couleur, v.o.

14H30

SOY NERO de Rafi Pitts France / Allemagne / Mexique, 2016, 1h57, couleur, v.o.

17H45*

15H30 20H*

14H 17H 20H 17H45*

VEN 30 SA 1er/10

DIM 2

17H15*

16H45*

16H15 20H

14H30* 18H15*

17H45* 19H30

14H 20H30*

21H*

20H30*

18H*

20H30 (1)

14H30*

LUN 3

MAR 4

15H 20H

16H 18H45

cycle / stage: «Iles de cinéma»

FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA de Gianfranco Rosi Italie/France, 2016, 1h49, couleur, v.o. TERRAFERMA de Emanuele Crialese • Italie, 2012, 1h28, couleur, v.o.

18H15 20H30

20H30*

15H

DU 5 AU 11 OCTOBRE

MER 5

MONSIEUR BOUT-DE-BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon Animation, G.-B., 2015, 26’, v.f. / durée totale du programme: 40’ MERCENAIRE de Sacha Wolff France, 2016, 1h44, couleur FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA de Gianfranco Rosi AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho

14H30 17H30 21H

JEU 6

15H30 18H30

14H 18H45 20H45 16H

MER 12

JEU 13

VEN 7

14H 21H 16H 18H15

20H30

14H 18H 16H

MERCENAIRE de Sacha Wolff MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras A JAMAIS de Benoit Jacquot • France/Portugal, 2016, 1h26, couleur

18H30 (2)

DU 19 AU 25 OCTOBRE

SAM 8

DIM 9

16H45

17H15

17H45

18H15

20H30

16H45

14H30 20H

20H15 14H30

15H 17H30

18H45 14H 20H45

VEN 14 SAM 15

MONSIEUR BOUT-DE-BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon LA FILLE INCONNUE de Jean-Pierre et Luc Dardenne Belgique/France, 2016, 1h46, couleur

14H 16H15 20H30 18H30

17H15

14H30 20H15

17H45 20H

15H 20H30

14H 18H

17H45

14H30

18H15

16H 20H

20H30 (3) VEN 21 SAM 22

JEU 20

14H30 17H 16H

15H

15H

14H

14H

18H30

APNÉE de Jean-Christophe Meurisse France, 2016, 1h29, couleur

20H30

16H30 20H30 18H30

16H30 20H30 18H30

MER 26

JEU 27

14H30 15H30 16H45

15H30 14H 18H45

17H15 15H45 20H45

17H15

20H45

16H30

18H15

20H30

19H

21H

14H

18H45 14H30

France, 2016, 1h56, couleur POESIA SIN FIN de Alejandro Jodorowsky France/Chili, 2016, 2h08, couleur, v.o. APNÉE de Jean-Christophe Meurisse TA’ANG de Wang Bing Hong Kong/Chine/France, 2016, 2h27, couleur, v.o. * (1) (2) (3)

LUN 17 MAR 18

16H45

MER 19

LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras LE CANCRE de Paul Vecchiali

DIM 16

LUN 10 MAR 11

16H45

MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL, 5 films courts d’animation France/Belgique, 2014-15, 40’, couleur, v.f. LA FILLE INCONNUE de Jean-Pierre et Luc Dardenne

DU 26 OCTOBRE AU 1er NOVEMBRE

14H 21H

15H

FEDORA de Billy Wilder • France/Allemagne, 1978, 1h56, couleur, v.o.

DU 12 AU 18 OCTOBRE

17H45

DIM 23

14H30 19H 16H

17H30

17H

14H30 20H30 18H45

20H30

VEN 28 SAM 29

LUN 24 MAR 25

16H 19H30

16H30

DIM 30

17H15

15H45 14H 17H30 21H

16H45 20H30 14H 18H45

LUN 31 MA 1er/11

14H30 15H30 18H45

17H15 21H

18H15

21H

18H30

20H45 14H30

17H 14H30

Projections dans le Grand Théâtre Rencontre publique avec Alain Bergala, samedi 1er octobre à 20h30 à l’issue de la projection de Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi (pré-vente billetterie à partir du samedi 24 septembre). Avant-première du film Ma vie de Courgette de Claude Barras mercredi 12 octobre à 18h30. Film présenté par Xavier Kawa-Topor. Historien et spécialiste du cinéma d’animation, il est l’actuel directeur général de l’Abbaye Royale de Saint-Jean-d’Angély. Avant-première du film A jamais de Benoit Jacquot jeudi 13 octobre à 20h30. Film suivi d’une rencontre publique avec Benoit Jacquot et Julia Roy (pré-vente billetterie à partir du jeudi 6 octobre).

LA COURSIVE SCÈNE NATIONALE / 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PÉROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com


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