2011 | Communiqué N°5

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N°05 Vendredi 10 juin 2011 Catherine Bailhache catherine.bailhache@lacor.info 02 41 57 11 08 06 11 92 56 40

Soizig Le Dévéhat soizig.le.devehat@lacor.info 02 51 81 59 33 06 85 03 73 65

www.lacor.info

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Créée en 1982, l’ACOR est une association inter-régionale implantée dans six régions de l’Ouest de la France – Bretagne, Centre, Haute et BasseNormandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes. Elle regroupe vingt-cinq structures (cinémas pour la plupart labellisés « recherche » et associations) tournés vers la défense de l’art et essai et de la recherche dans le cinéma. L’ACOR a pour principal objectif la mise en œuvre, seule ou en collaboration avec des partenaires extérieurs, de pratiques communes de programmation, d’animation et de promotion des films, destinés à favoriser la découverte de nouveaux spectateurs et la rencontre des publics avec des œuvres cinématographiques et audiovisuelles variées et de qualité.

C O M M U N I Q U E S

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Du côté de l'ACOR : prochains rendez-vous

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Lecture en salles, festival Tout le monde à Saint-Renan !

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Journées Répertoire au festival de la Rochelle | Soutien ACID

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4-5 Soutiens ACID, GNCR et AFCAE 6 Agence du court métrage : diffusion numérique et Crossing Borders 2 avec le soutien de la DRAC Centre et des DRAC Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes

s s o c i a t i o n d e s c i n é m a s d e l ’ o u e s t p o u r l a r e c h e r c h présidée par Yannick Reix — coordonnée par Catherine Bailhache et Soizig Le Dévéhat – bureaux ACOR – Port de Vallée – 49320 ST-SULPICE/LOIRE – tél : (33) 2 41 57 11 08 – fax : (33) 2 41 68 25 16 – contact@lacor.info

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Du côté de l'ACOR | Prochains rendez-vous Le séminaire de réflexion de l'ACOR se déroulera les 16 et 17 juin 2011 à Nantes

en partenariat avec le Collectif cinéma 22, le Conseil général des Côtes d'Armor, l'Opcal, le cinéma le Concorde et la ville de Nantes

L'Assemblée générale de l'ACOR se tiendra le mercredi 6 juillet 2011 de 9H30 à 12H30 à la Coursive à la Rochelle, dans le cadre du Festival International du film (cf photo). Demande d'accréditations jusqu'au 24 juin ici

Une journée consacrée au numérique en septembre / octobre 2011 (lieu à déterminer dans l'une des régions de l'ACOR)

Séminaire de réflexion de l'ACOR | Nantes, les 16 et 17 juin Jeudi matin : réunion de l'ACOR (en interne) | Après-midi : séminaire (sur invitation) coorganisé avec l'Opcal autour de la question suivante : Quelle politique de soutien des collectivités territoriales en faveur de l'action et de la diffusion culturelles est-il possible de développer ?

JEUDI 16 JUIN Avant-première au cinéma le Concorde à 20H45

En ville de Valérie Mréjen et Bertrand Schefer – France – 2011 – 1H15 – 35 mm – Shellac – 27 juillet 2011 avec Lola Créton, Stanislas Merhar, Adèle Haenel, Valérie Donzelli, Ferdinand Régent, Marilyne Canto Festival de Cannes 2011 – Quinzaine des réalisateurs Film soutenu notamment par la Région des Pays de la Loire Iris, seize ans, vit la fin de son adolescence dans une petite ville de province lorsqu'elle rencontre par hasard Jean, un photographe parisien d'une quarantaine d'années. Au fil des rendez-vous, leur relation se transforme en une amitié amoureuse qui bouleverse leurs vies. Fiche film, téléchargements du DP, photos sur le site du distributeur ici Retranscription de la rencontre avec les réalisateurs au festival de Cannes ici | Entretien vidéo avec les réalisateurs sur le site de la Quinzaine ici

VENDREDI 17 JUIN de 9H30 à 12H30 au cinéma le Concorde à Nantes

Poursuite du cycle de réflexion « l'Imagination au pouvoir » : un Agenda 21 du cinéma ? organisé par l'ACOR, le Collectif Cinéma 22 et le Conseil général des Côtes d'Armor | ouvert à tous, entrée libre. Depuis quatre ans, l'ACOR, le Collectif Cinéma 22 et le Conseil général des Côtes d'Armor organisent des journées professionnelles sur des problématiques liées à la diffusion et l’action culturelles cinématographiques et audiovisuelles. En 2010, avait été initiée une réflexion sur la mise en œuvre d'un Agenda 21 du cinéma en prenant pour exemple les pratiques des membres du Collectif Cinéma 22.

Cette année, nous souhaitons poursuivre et approfondir cette démarche autour des questions liées aux rapports de travail qu’entretiennent au sein des structures associatives : - les permanents et membres du bureau, conseil d'administration. - les professionnels et bénévoles Intervenants : un(e) représentant(e) du "collectif des festivals bretons » engagés dans le développement durable et solidaire ; Jean-François Neplaz, membre du collectif Film Flamme / Polygone étoilé à Marseille Modérateurs : Catherine Bailhache, coordinatrice de l'ACOR et Arnaud Vigneron, chargé des politiques cinématographiques et audiovisuelles au Conseil général des Côtes d'Armor.

Inscriptions à l'adresse suivante : contact@lacor.info


Proposition d'intervention : lecture en salles de cinéma Un mode d'intervention inédit en direction du 7ème Art

Contacts :

par Les Fileurs d'écoute,

Les fileurs d'écoute 10 St Riom - 22470 Plouézec Tél. : 02 96 16 47 88 | E-mail : fileursdecoute@gmail.com Plus d'infos sur le blog : http://lesfileursdecoute.over-blog.com

Cindy Rabouan & Bernard Mazzinghi En direction du public des salles de cinéma, des festivals, des médiathèques, des ciné-clubs… et de tous les lieux qui diffusent ou s'intéressent au langage cinématographique

La fabrication d'un film est un acte singulier comme en témoignent les écrits, les correspondances, les carnets de tournage des réalisateurs, des producteurs, des techniciens, des artistes qui ont participé à l'aventure humaine d'une production cinématographique. Aborder la création d'un film par la lecture de textes éminents permet de rendre au spectateur toute la complexité du parcours d'une création cinématographique. Nous souhaitons mettre en lumière un patrimoine méconnu du grand public, par la lecture à voix hautes, de textes qui révèlent, de manière vivante, la chronologie de la mise en œuvre d'un film, à travers les écrits de celles et ceux qui font le cinéma. Par un montage nourri de notes, de manuscrits, d'entretiens, de biographies réagencés sous forme de textes se répondant les uns les autres, nous créons un récit empruntant, tour à tour, la forme d'une correspondance imaginaire, d'un dialogue fictif, d'un monologue et/ou de scènes rejouées... La durée idéale de notre intervention est de 30 mn. Elle est ajustable selon vos projets... Dans la mesure des possibilités techniques, nous créons une ambiance propice à l'écoute : pénombre éclairée par deux liseuses accrochées à nos pupitres afin que la voix humaine et les sons qui l'accompagnent parviennent, comme une confidence, à l'oreille du public. Chaque lecture peut s'adapter et se concevoir avec les responsables des lieux de diffusion en fonction de leur public, de leur actualité, de leurs choix...

Tarifs indicatifs : Lecture en tandem : 300€ TTC | Lecture en solo : 150€ TTC

En préparation pour septembre 2011 : Ascenseur pour l'échafaud de L. Malle.

[Prod. Conseil Général des Côtes d'Armor ] Dialogue à deux voix sur la genèse du film à travers le parcours de Louis Malle, Maurice Ronet, Miles Davis et Jeanne Moreau dont le film est un jalon essentiel.

La Nuit du Chasseur de Ch. Laughton Lecture polyphonique et onirique : l'inspiration, le conte entre peur et merveilleux, la filiation...

Les Contrebandiers du Moonfleet de F. Lang Ascenseur pour l'échafaud de L. Malle

Dialogue entre un metteur en scène, un romancier, lettre à un enfant.

Propositions thématiques d'interventions-lectures : L'expressionnisme. Portée d'un mouvement esthétique à travers le cinéma, la peinture et la musique.

Le cinéma soviétique. Naissance d'une œuvre au cœur d'une révolution et sous le joug d'une dictature.

L'enfance. Comment un cinéaste dresse le portrait d'enfants ? Enfance de l'art, imagerie... Le fantastique, le merveilleux. Les coulisses de la peur et de l'enchantement.

Quelques cinéastes sur lesquels nous travaillons :

M. Antonioni *, Frederico Fellini *, Alfred Hitchcock *, Ingmar Bergman *, John Ford *, John Huston *, Luis Buñuel, Guy Gilles, Akira Kurosawa, Jean Cocteau, J. L. Godard *, Fritz Lang *, Jean Epstein, Jean Grémillon, Sergio Leone *, R. W. Fassbinder *, Werner Herzog *, Ernst Lubitsch *,Terence Malick *, J. P. Melville, Vincente Minnelli *, Pier Paolo Pasolini *, Powell /Pressburger*, Louis Malle *, Luchino Visconti * Wim Wenders, Jean Renoir*, Andréï Tarkovski *, François Truffaut *, Orson Welles * Et en particulier : Stanley Kubrick en marge de la rétrospective de la Cinémathèque française et David Lean à l'occasion de la réédition par Carlotta Films de six de ses films.

Les Contrebandiers du Moonfleet de F. Lang

* copies disponibles auprès de l'ADRC.

Dans les régions de l'ACOR ... Tout le monde à Saint-Renan ! Regards sur les 5 continents du 15 au 19 juin 2011 organisé par le Cinéma le Bretagne Programmation complète, infos pratiques, accréditations …. : www.cinema-le-bretagne.org/festival Projections, expositions, rencontres, ateliers jeune public, concerts et autres moments festifs seront proposés dans une dizaine de lieux : médiathèque, galeries, jardins... Le festival Tout le Monde à Saint-Renan ! Regards sur les cinq continents est né de la volonté de réunir les acteurs du tissu culturel et associatif des pays d’Iroise et de Brest afin de croiser leurs regards et leurs pratiques à l’occasion d’une manifestation d’envergure. Ainsi, la Médiathèque, la Maison du Patrimoine, l’Office municipal de tourisme, l’école municipale de musique, le photo-club de Saint-Renan et les associations Enki, Vivre le Monde, Le Callmm, Les Petits Débrouillards, Canal Ti Zef et Triporteurs ont répondu à notre invitation. Nous les en remercions. Le cinéma, « fenêtre ouverte sur le monde », selon l’expression consacrée, prend ici tout son sens : en choisissant les cinq continents, nous proposons une thématique suffisamment large pour que chaque partenaire puisse participer au projet en y inscrivant une création de son choix. Les films que nous avons sélectionnés offrent un regard particulier sur les pays mis en lumière. Nous sommes ici bien loin des clichés. Les films dits de patrimoine côtoient les films inédits ou en avant- première. Nous avons voulu une programmation éclectique, curieuse et ouverte à tous. La liste des pépites que nous avons sélectionnées pour vous est longue : films sur les relations familiales ( Alamar, Abel, Le voyage de Teo, La Rizière, Je ne peux pas vivre sans toi, Bi n’aie pas peur, Soul Boy), sur les émois adolescents (Deep End, Absent), sur les cultures et la politique (10 canoés, 150 lances et 3 épouses, Cabeza de Vaca, Secrets de femmes, paroles d’hommes, Come Back Africa ) ou encore, sur le cinéma (Forgotten Silver, Al’lèèssi une actrice africaine )... 17 longs métrages et 2 programmes de courtsmétrages vous sont proposés : il y en a pour tous les goûts ! En parallèle des projections, nous vous invitons à flâner au milieu des carnets de voyages réalisés par des artistes membres de l’association Enki, à découvrir à la Maison du Patrimoine la vie des Renanais partis vivre à travers le monde mais aussi les photographies de voyage du photo-club de Saint-Renan ou le Salon de l’Art et de l’Artisanat qui s’est emparé cette année du thème des cinq continents. Des ateliers sont également proposés pour petits et grands : réalisation multimédia, trucages numériques ou fabrication de carnets de voyage...à vous de choisir. Envie d’une pause ? Entre deux films, deux expositions, le salon de thé du festival vous accueille tous les après-midi au jardin de la Coulée Verte. Et parce que ce festival est aussi un moment de fête, nous vous proposons également de nombreux rendez-vous festifs, indiqués en page 6 et 7 du catalogue. Nous espérons que vous prendrez plaisir à participer à ce voyage : l’art sous toutes ses formes vous invite durant cinq jours à vivre au rythme des nombreuses animations proposées. Bon festival à tous ! Edito de Claire Gaillard


Journées professionnelles patrimoine / répertoire à la Rochelle Le Festival International du Film de La Rochelle et l’ADRC

en collaboration avec l’ADFP, l’AFCAE et CLAP Poitou Charentes vous invitent aux

Journées professionnelles patrimoine / répertoire Programme détaillé, inscriptions ici Pour la huitième année consécutive, deux journées professionnelles consacrées à la diffusion des films de patrimoine sont organisées par l’ADRC et ses partenaires. Sept films sont présentés en avant-premières de réédition, en séances publiques. Ce rendez-vous est aussi l’occasion pour les professionnels (exploitants, distributeurs, responsables d’associations) de s’informer et d’échanger afin d’œuvrer ensemble à la diffusion des films de patrimoine en régions.

MERCREDI 6 JUILLET 10h00 | Coursive

Accueil au Café l’Avant-scène

11h00 | Coursive

Ciné concert de Metropolis de Fritz Lang (Allemagne • fiction • 1926 • 2h45 • 35 mm N&Bintertitre all. - st.fr) Distribution : MK2 • Réédition, version restaurée (35mm et DCP) : 19 octobre

14h15 | Dragon 5

Si Paris l’avait su de Terence Fisher, Antony Darnborough

(Royaume-uni • fiction • 1950 • 1h26 • 35mm

N&B vostfr) Distribution : Swashbuckler Films • Réédition (35mm) : Automne 2011

17h15 | Dragon 5

Comment voler un million de dollars de William Wyler (USA • fiction • 1966 • 2h03 • 35mm couleur • vostfr)

si Paris l'avait su

Distribution : Lost Films • Réédition (35mm) : 6 Juillet

20h00 | Dragon 5

Portier de nuit de Liliana Cavani (Italie • fiction • 1974 1h58 • numérique couleur • vostfr version restaurée) Distribution : Wild Side en association avec Le Pacte • Réédition (DCP) : 2011

JEUDI 7 JUILLET 10h45 | Dragon 5

Deep End de Jerzy Skolimowski (USA • fiction • 1970 1h35 • Numérique couleur • vostfr version restaurée) Distribution : Carlotta Films • Réédition (35mm et DCP) : 13 juillet

12h30 | Dragon 5

Portier de nuit

Rencontre ADRC - ADFP - AFCAE - CLAP - CINE MA DIFFÉRENCE • Présentation des prochaines actions de l’ADRC Répertoire, du Groupe Répertoire AFCAE et de CLAP Poitou-Charentes. Echanges autour des films présentés. • Présentation des prochaines rééditions des sociétés regroupées au sein de l’ADFP • Présentation du partenariat ADRC / CINE MA DIFFéRENCE

14h15 | Dragon 5

Alice de Jan Švankmajer (République tchèque • fiction • 1987 • 1h24 numérique couleur • vostfr) Distribution : Mission Distribution • Réédition (35mm et DCP) : Automne 2011

17h00 | Dragon 5

Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin (France • documentaire • 1960 • 1h31 • 35mm • N&B) Distribution : tamasa • Réédition en version restaurée (35mm et DCP) : Automne 2011

Un été + 50 (complément de programme) Produit et réalisé par Florence Dauman (France - 2010 - 72'- VO)

Chronique d'un été

Soutien ACID

Léa

de Bruno Rolland France – 2011 – 1H33 avec Anne Azoulay, Eric Elmosnino, Ginette Garcin, Thibault de Montalembert Zelig Films – 6 juillet 2011

Fiche film sur le site du distributeur (DP, Photo, bande annonce) ici Au Havre, Léa va à la fac et rêve d’une autre vie. Son admission à Science Po Paris va précipiter ses décisions, mais cela coûte cher. Léa décide alors de devenir strip-teaseuse.

Texte de soutien de l'ACID, par Michka Gorki Premier long-métrage de Bruno Rolland, Léa est un film audacieux dont le style cinématographique prouve une belle maîtrise : un scénario exigeant dont la sobriété des dialogues laisse toute sa place au jeu des acteurs remarquablement dirigés, une belle esthétique de l’image épurée, contrastée en fonction des scènes filmées. Le quotidien de deux femmes, l’une jeune étudiante, l’autre, sa grand-mère dépendante, toutes deux riches en potentiels à vivre ou vécus. Un film troublant, des scènes osées, attirantes et dérangeantes, où Bruno Rolland exprime par l’esthétique d’un regard observateur juste, la liberté qu’offre la société occidentale par l’accès au savoir, le contrôle des critères de réussite sociale, et en revers de ces outils disponibles, le désert affectif et sexuel. Deux portraits de femmes attachantes, toutes deux dans leurs combats de vie. Anne Azoulay, jeune comédienne remarquable, co-scénariste et Bruno Rolland commencent une collaboration artistique prometteuse. Propos du réalisateur (extraits du dossier de presse) […] J’avais avant tout envie de filmer Anne dans la peau d’une fille d’aujourd’hui. Je cherchais, pour elle, un rôle qui raconterait un peu du monde dans lequel nous vivons. J’ai rencontré un jour une strip-teaseuse, une fille très drôle, mais chez qui on sentait une grande violence. Dès qu’elle était à la barre, elle exprimait une sexualité très forte, qui fascinait les hommes. Nous avons beaucoup parlé, et j’ai trouvé dans son discours un reflet de notre époque : cette idée qu’en contrôlant son image, on détient le pouvoir sur les autres. (...) J’ai proposé alors à Anne d’écrire ensemble un scénario inspiré par cette rencontre. L’histoire d’une fille qui essaye de trouver sa liberté dans un cadre très défini : sa famille, l’école de la République (Sciences Po), et une boîte de strip-tease. […] Je voulais écrire un personnage qui s’exprime davantage avec son corps qu’avec les mots. C’est aussi pour cela que j’ai proposé à Anne de participer à l’écriture de Léa. En écrivant ce scénario avec elle, j’ai senti que certaines de ses idées relevaient plus de la pulsion, de la sensation alors que la construction d’un récit repose à priori sur quelque chose de logique, d’intellectuel. Non seulement cela a enrichi le personnage, mais surtout, lui a donné de la chair. [...]


Soutien ACID / GNCR

Putty Hill

de Matt Porterfield USA – 2009 – 1H27 avec Sky Ferreira, Zoe Vance, James Siebor Jr. , Dustin Ray, Cody Ray, Charles “Spike” Sauers, Catherine Evans ED Distribution – 7 septembre 2011 Festival international du film de la Roche sur Yon : Grand Prix du jury Edition d'un document d'accompagnement 4 pages ACID ▼

La voix d’un caméraman interroge des adolescents afin de redessiner à partir de leurs paroles le portrait d’un de leurs amis, récemment mort d’overdose. Avec une grande délicatesse d’approche, l’ensemble compose l’image d’une communauté américaine d’aujourd’hui.

En 2006, Matt Porterfield a réalisé un premier long métrage remarqué, Hamilton. Son deuxième film a confirmé ces espoirs : Putty Hill a été beaucoup montré – et beaucoup récompensé – dans les festivals internationaux, et Porterfield est désormais un nom majeur du cinéma indépendant américain. Comment décrire ce film à l'intention du public français qui s'apprête à le découvrir ? Son cadre importe : Baltimore est la ville de Porterfield comme elle est celle de la série The Wire, et comme Portland est celle de Gus Van Sant et d'Aaron Katz. La méthode du cinéaste mêle singulièrement le documentaire et la fiction : la voix d'un caméraman interroge des adolescents, afin de redessiner à partir de leurs paroles le portrait d'un de leurs amis, récemment mort d'overdose. Ainsi avance le film : par fragments chuchotés d'expérience, allers et retours entre le groupe et l'individu, tableaux d'oisiveté (partie de paint-ball, bain dans une piscine de jardin...). Avec une grande délicatesse d'approche, l'ensemble compose l'image d'une communauté américaine d'aujourd'hui. (catalogue du FIF 85) Drame familial et peinture d'une communauté désoeuvrée, Putty Hill marque surtout par son audace formelle. Le second film de Matt Potterfield repense en profondeur la frontière entre fiction et documentaire. Ceux qui s'inquiètent du sort du cinéma indépendant US devraient se rassurer. Ceux qui pensent que le concept tourne à vide devront réviser leur jugement. L'alternative au mainstream hollywoodien, la vraie, se trouve quand elle se cherche : elle vient de Baltimore et porte le nom de Matt Potterfield. Avec Putty Hill, présenté et récompensé dans de nombreux festivals internationaux, le réalisateur américain est venu chasser sur les mêmes terres que Gus Van Sant et Larry Clark mais avec ses propres armes. (…) Point de départ et moment fondateur de ce second long métrage : la mort par overdose d'un jeune homme prénommé Cody. Il faut faire un saut mental et revenir aux plans d'ouverture pour trouver les marques de cette absence : une maison vide sur une colline, réminiscence d'une peinture d'Edward Hopper et, surtout donc, repaire de junkies. Putty Hill s'achèvera dans ce même lieu funèbre, dans une nuit de suburbs inquiétante, qui ressemble à celle des films d'horreur. Suite à la catastrophe, la communauté se reforme, lentement mais sûrement. Potterfield suit ses membres éparpillés et les rituels qui caractérisent ce micromonde assez sinistre : partie de paintball dans les bois, skating, fumette dans un appartement sombre, superbe rassemblement bucolique où la chair adolescente s'expose sans se mettre à nu, dans une espèce d'érotisme rentré. Jusqu'à l'étape finale : l'enterrement. Potterfield se débarrasse du folklore habituel (le cimetière, le noir, la pluie, le cinémascope et l'oeil dans le ciel qui nous surveille tous) pour proposer autre chose : un bloc poignant où la douleur du deuil s'exprime dans la joie du chant. Avant d'en arriver à cette commémoration ultime, Potterfield met au point une forme novatrice qui repense le clivage fiction-documentaire. Le trait d'union est important. Dans Putty Hill, les « personnages » vivent leur vie en toute autonomie et se cognent par moment au quatrième mur de la caméra, aidés par les interpellations de Potterfield. Amis et membres de la famille s'épanchent, témoignent, sans effet d'effraction ni de rupture, à l'image de ce graff exécuté en intégralité sous nos yeux. Le geste est superbe, sûr, poétique. […] Nathan Reneaud – www.palmaresmagazine.com – ici

Soutiens AFCAE actions promotion

la Dernière piste western de Kelly Reichardt USA – 2010 – 1H41– avec Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood, Will Patton et Zoe Kazan Pretty Pictures – 22 juin 2011 Mostra de Venise - Compétition Officielle (2010) Edition d'un document d'accompagnement 4 pages AFCAE ▼

1845, sur la Piste de l'Oregon. Trois familles ont engagé un homme, Stephen Meek, pour les guider à travers les montagnes de Cascade. Affirmant connaitre un raccourci, Meek les mène sur une route non balisée sur une plaine désertique. Les jours suivants, les migrants, perdus, doivent survivre en affrontant la faim, la soif et leur absence de foi dans la capacité de survie de chacun. Lorsqu'ils croisent la route d'un Indien, les migrants sont partagés : doivent-ils faire confiance à un guide qui s'est montré incompétent ou à un homme qu'ils ont toujours vu comme un ennemi ? Entretien avec la réalisatrice (extraits du dossier de presse à télécharger ici)

A marche forcée Old Joy et Wendy & Lucy, second et troisième longs métrages réalisés par Kelly Reichardt après un hiatus de 12 ans (son premier long, River of Grass, date de 1994), se distinguaient par un art précis de la concision, du moins pour le plus, de l'ellipse et des silences, des miniatures certes mais qui aboutissent à des récits sensibles, forts et pleins (un long plan des maisons d'une petite ville d'Oregon vues à travers une vitre, au début de Old Joy, suffit à raconter leur histoire). Son incursion dans le film à costumes rendait curieux, dans l'immensité du désert encore plus. Première conclusion : le genre importe peu. On reconnait Kelly Reichardt encore une fois à son économie, et ceux qui s'attendaient à ce que ce décor de néo-western vienne élargir son univers et les questions qu'il pose seront peut-être surpris de voir que La Dernière piste vient au contraire radicaliser les procédés de la réalisatrice. La narration, encore plus à nu, prend le parti de laisser quasiment tous les événements hors champs, avant ou après le début du film (pas d'exposition, pas de présentation scolaire des personnages, un dénouement en ironiques pointillés), concentrée sur l'entre-deux, l'odyssée monotone de quelques émigrants dans un no man's land cramé par le soleil, la marche sans fin, ici et maintenant. Le cadre, lui, est resserré, et le choix du 1.33 au lieu du cinémascope qu'on serait tenté de dire d'usage pour ce type de film, en dit également long. Au-delà du récit singulier de cet égarement de fourmis dans un abîme, La Dernière piste, moins immédiatement émouvant que les précédents films de Reichardt, stimule par ses paris de cinéma relevés avec éclat. Nicolas Bardot – www.filmdeculte.com – critique ici


Ni à vendre ni à louer de Pascal Rabaté France – 2011 – 1H20 avec Jacques Gamblin, Maria De Medeiros, François Morel Ad Vitam – 29 juin 2011

Fiche film sur le site du distributeur ici Edition d'un document d'accompagnement 4 pages AFCAE ▼

C'est enfin le week-end, un week-end de printemps sur le littoral atlantique. Ce week-end-là, deux retraités se rendent dans leur résidence secondaire, une maisonnette aussi vaste qu'un timbre poste, et croisent un couple de punks ayant pour gîte une maison dessinée sur le sable d'une plage. Plus loin, deux imposteurs vêtus d'orange et de vert se mettent au golf non loin d'une procession funéraire. Au même moment, un représentant en parapluies a rendez-vous avec une maîtresse sado-maso dans un hôtel du bord de mer où séjournent deux couples dont l'existence sera chamboulée par un cerf-volant perdu. Il est aussi question d'étudiants des beaux arts, de voitures de sport, de voitures sans permis, de voitures de golf, de voitures volées, de caravane, de toile de tente, de lecteur de code-barres, de cadre photo décoré de coquillages et de tempête nocturne. Un week-end où les destins, les classes sociales, les générations, les sentiments, les douleurs comme les joies, se croisent. Un week-end à la mer, en somme.

Soutien AFCAE Jeune public

les Contes de la nuit

de Michel Ocelot – France – 1H24 – animation 2D et 3D – partir de 5 ans StudioCanal – 20 juillet 2011 sur 350 copies 35mm +DCP

Présentation du film sur Arte.tv ici Edition d'un document d'accompagnement Ma p'tite Cinémathèque ▼

Tous les soirs, une fille, un garçon et un vieux technicien se retrouvent dans un petit cinéma qui semble abandonné, mais qui est plein de merveilles. Les trois amis inventent, se documentent, dessinent, se déguisent. Et ils jouent toutes les histoires dont ils ont envie dans une nuit magique où tout est possible – les loups garous et les belles dames sans merci, les cathédrales et les paillotes, les villes d’or et les forêts profondes, les flots d’harmonie de chœurs immenses et les sortilèges d’un seul tamtam, la méchanceté qui ravage et l’innocence qui triomphe…

Soutien AFCAE Répertoire

La Balade sauvage de Terrence Malick Etats-Unis – 1974 – 1H35 – avec Martin Sheen et Sissy Spacek Solaris Distribution – 15 juin 2011

Fiche film sur le site du distributeur ici La Balade sauvage, d'Ariane Gaudeaux aux Editions de la Transparence, fiche livre ici Critique dans l'Express ici, sur Plan-c.fr ici Edition d'un document d'accompagnement AFCAE ▼

Inspirée par l'histoire authentique de Charlie Stark-Weather, jeune délinquant des années cinquante, le film évoque la folle équipée de deux jeunes amants auxquels on refuse le droit de s'aimer.

Si le titre français du premier long métrage de Terrence Malick, La Balade sauvage, rend bien compte de la tradition du road movie meurtrier dans laquelle le film s’inscrit, il manque la dimension géographique que lui donne son titre original : Badlands. Géographique et pas seulement spatiale ; car si le road movie est le motif premier de La Balade sauvage, qui conduit les amants criminels d’un point à un autre de l’espace américain -du Dakota du Sud au Montana-, le film de Malick se démarque de son modèle fictionnel en ce qu’il propose une version contrariée du voyage, une balade impossible. L’espace est moins saisi par la trajectoire, le parcours des deux personnages que par leur sur-place, leur enlisement, au sens littéral d’incapacité à avancer. Ainsi, les badlands du titre original renvoient aussi bien à la désolation d’un certain type de paysage américain, ces fameuses "mauvaises terres" du Middle-West, ces terrains argileux ravinés par l’érosion et impropres à l’agriculture qu’à l’espace intérieur des deux anti-héros, incultes comme les terres qu’ils traversent, et pour filer la métaphore agricole "mauvaises graines". La beauté du film tient en grande partie à cette balance constante entre les étapes obligées du road movie classique et les résistances à son déroulement. La Balade sauvage en tire sa profonde modernité. Le fait divers à l’origine du film est un prétexte pour donner à voir un état des Etats-Unis au début des années 1970. Une profonde mélancolie colle au moindre plan, à la moindre scène apparemment anodine, et ce que Malick dit de cette geste criminelle, c’est d’abord qu’elle appartient à un âge de la culture américaine qui ne s’apprécie plus déjà que dans un constant jeu de miroir avec les modèles du passé. L’innocence perdue est un thème central des trois films de Malick et La Balade sauvage ouvre ce questionnement, récemment prolongé dans La Ligne rouge, avec une force critique et poétique rare. La ressemblance de Kit Carruthers, personnage incarné par Martin Sheen, avec James Dean n’est pas qu’un gimmick. Au contraire, elle est tout le drame de Kit, sa folie qui n’est que la mise en abîme d’un modèle déjà existant. Ce mimétisme entre le héros et son modèle est travaillé par Malick avec une grande finesse. Il en fait un élément de fiction : Holly/Sissy Spacek aime que son fiancé lui rappelle le rebelle du film de Nicholas Ray ; mais surtout, il s’en sert comme révélateur d’une culture américaine rongée par l’idolâtrie aux icônes qui aboutit à une violence décérébrée. Aucun des actes criminels de Kit ne fait sens. Les meurtres s’accomplissent avec inconscience, comme s’ils répondaient à une logique qui échappe aux personnages mêmes. La très belle séquence de la "robinsonade" au cours de laquelle les deux amants se retirent du monde pour vivre un amour sans contraintes illustre bien la démarche de Malick : dans un premier temps, Kit et Holly y reproduisent les gestes des premiers bâtisseurs de l’Amérique -confrontation à la Nature hostile, scènes de pêche, repas de fortune-, ce qui donne au cinéaste l’occasion de filmer une possible innocence ; mais l’épilogue vient mettre un terme sanglant à ce bucolisme : trois hommes sont abattus froidement dans le dos dans un geste irréfléchi de Kit. Alors, les deux amants détruisent leur Nouveau Monde et reprennent la route. La poésie n’a plus de maison. Frédéric Bas - www.chronicart.com – critique ici


Infos de l'Agence du court métrage La diffusion du court métrage en salle passe au numérique L’Agence du court métrage offre aujourd’hui la possibilité aux salles de cinéma de diffuser en DCP des films courts en première partie de séance. Dans le cadre du RADi, les salles adhérentes peuvent dès à présent disposer de 32 titres disponibles en DCP, sur un catalogue de 250 films. A la fin de 2011, 60 à 70 titres seront disponibles en DCP, l’intégralité du catalogue suivra à un rythme grandissant. A noter que tous les films resteront disponibles en copies 35 mm , afin de ne pas pénaliser les salles non encore équipées en projecteurs 2K. L’Agence du court métrage souhaite que cette transition vers le numérique soit une opportunité pour la diffusion du court métrage, et que la mise à disposition des films en DCP permette aux salles de cinéma de mettre encore plus en valeur les œuvres de court métrage. L’abonnement RADi, développé depuis plus de 20 ans par l’Agence du court métrage, permet aux 280 salles de cinéma abonnées de programmer chaque semaine un nouveau court métrage en première partie de programme d’un long métrage, au choix parmi un catalogue international de 250 films (fiction, animation, documentaire) de moins de 15 mn. Chaque année, plus de trois millions de spectateurs découvrent des œuvres courtes par le biais de ce dispositif

Contacts : Amélie Chatellier, Responsable du pôle diffusion – a.chatellier@agencecm.com | Karim Allag, Responsable du RADi – k.allag@agencecm.com | 01 44 69 26 60

**** Crossing Borders / A la frontière #2

programme européen de huit films courts | 2008/2010 | 1H20 | Programme disponible en Beta SP | Version originale sous-titrée français ou anglais. Sur une proposition du Festival Cinéma d’Alès – Itinérances, en partenariat avec le Festival International du court métrage de Clermont-Ferrand | Festival Européen du film court de Brest | Un festival c’est trop court de Nice | Aye Aye Film Festival Nancy Lorraine | La pellicule ensorcelée – Champagne/Ardenne Festival | Tous courts d’Aix-en-Provence Kurzfilm Agentur de Hambourg - Allemagne

La collection Crossing Borders / A la frontière souhaite mettre en avant de nouvelles formes cinématographiques, en mêlant différentes techniques de narration tout en s’affranchissant des frontières inhérentes à un genre ou à l’identité culturelle de l’auteur. Cette double barrière franchie, les programmes de la collection Crossing Borders / A la frontière ouvrent le regard du spectateur à un nouvel horizon cinématographique européen virtuose, surprenant et sans cesse renouvelé. Ce deuxième programme enrichit la collection de huit nouveaux films et assure la représentativité et l’alternance des genres cinématographiques ainsi que des pays membres de l’union européenne. Contact (informations, réservations) : Fabrice Marquat - f.marquat@agencecm.com | tél : 01 44 69 26 60

Film from my Parish – 6 Farms

Les films voyageurs de Crossing Borders #2

de Tony Donoghue Irlande - 2008 - documentaire - vostf - 7’10

Les programmes Crossing Borders / À la frontière concoctés par l’Agence du court métrage aiment les films voyageurs. Ceux qui refusent les frontières, les classifications, les “cases” habituelles de programmation, pour explorer tout ce que permet l’hybridation : fiction documentée, mélodrame sous forme de jeu vidéo, documentaire en stop motion, flip-book déplié dans l’espace... En s’affranchissant des frontières délimitant les genres, en préférant les écarts et les déséquilibres aux règles habituelles de construction d’un récit, chacun de ces huit courts métrages invente de nouvelles possibilités de cinéma. Le premier film, Film From My Parish – 6 Farms de Tony Donoghue, surprend par son rythme effréné. C’est un “récit express” : il aurait pu s’étendre dans la durée (il s’agit bien de filmer six fermes et de recueillir les témoignages de leurs habitants), mais préfère réduire le voyage à sept minutes ! On passe d’une ferme à l’autre, d’une parole à l’autre, par des détours ou des raccourcis toujours inattendus. Chaque récit s’emboîte dans le suivant, chaque image dans une autre ; on se croyait dans un plan, ici et maintenant, mais un zoom arrière vient révéler qu’il s’agit en fait d’une photographie disposée sur un meuble, ailleurs. Cette compression du temps s’assortit à une distorsion de l’espace et le film voyage comme une abeille qui butine, ici et là, tantôt près, tantôt loin.

Comté de Tipperary en Irlande. six fermes, six histoires, et un appareil photo témoin de la vie passée et présente.

Rita de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza Italie - 2009 - fiction - vostf - 18’30

Rita, 10 ans, est aveugle de naissance. Un escroc en fuite s’introduit dans son monde claustrophobique. Leur rencontre énigmatique offre à Rita un court instant de liberté.

Please Say Something de David O’Reilly Irlande / Allemagne - 2009 - animation - vostf - 10’

Dans un lointain futur, une histoire d’amour agitée entre un chat et une souris.

Notes on the Other de Sergio Oksman Espagne - 2009 - documentaire - vostf - 13’

Tous les étés, une foule de sosies d’Ernest

Hemingway afflue vers Key West en Floride pour élire « l’Hemingway authentique ».

Videogioco (Loop experiment) de Donato Sansone Italie - 2009 - animation - sans dialogue - 1’30

Un événement grotesque, drôle et trash, tourne court.

Mrdrchain de Ondrej Svadlena République tchèque / France - 2010 - animation - 10’

Les tribulations de Sliceman dans le territoire sombre et inquiétant des meurtres à la chaîne.

Synchronisation de Rimas Sakalauskas Lituanie - 2008 - expérimental - sans dialogue - 8’

Des images surgies de l’enfance, des constructions monumentales, vestiges de l’époque soviétique. association impossible pourtant cohérente, harmonieuse.

Seemannstreue de Anna Kalus-Gossner Autriche / Allemagne - 2008 - animation - 11’

Une jeune fille pêche au bord de la mer. elle rencontre un marin. tous deux s’envolent sur un cheval ailé.

Cette réflexion sur la distance avec le sujet filmé se prolonge dans le deuxième film, Rita, de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, où la caméra cadre au plus près le visage extraordinairement mobile d’une jeune fille aveugle et refuse ainsi de montrer ce que Rita ne peut voir. Cette fois, c’est bien l’espace qui se comprime alors que le temps se déploie au contraire en longs plans-séquences, laissant s’épanouir chaque frémissement de ce visage sans regard. Ici le voyage est presque immobile, davantage intérieur. distorsion et mélange des genres Les films suivants continuent ces jeux de distorsion. Dans Please Say Something, David O’Reilly filme une histoire d’amour impossible dans la froideur d’un décor minimaliste de jeu vidéo où les scènes de la vie quotidienne s’enchaînent à la façon des changements de plateformes ou de niveaux de jeu. Qu’est-ce qu’un récit après tout si ce n’est une avancée par paliers dans des strates supérieures de la même destinée ? Notes On the Others de Sergio Oksman chemine, quant à lui, entre l’enquête policière, la digression savante, le documentaire biographique et le délire schizophrénique autour de la figure mythique d’Ernest Hemingway. Voyage vertigineux cette fois, tout en jeux de miroirs et trompe-l’œil. Distorsions et mélanges des genres ouvrent ainsi de nouvelles voies et permettent en particulier de réinventer les liens qui unissent un personnage et son milieu : est-ce le fermier ou bien la ferme qui intéresse Tony Donoghue ? Que voient Grassadonia et Piazza quand ils filment Rita : un visage ou un paysage ? Et comment celui d’Hemingway, multiplié à l’infini, trace-t-il un territoire imaginaire ? Les corps dessinés de Videogioco (Loop Experiment) sont morcelés, découpés, catapultés par l’acteur, dessinateur et réalisateur Donato Sansone, tandis que dans le très troublant MrdrChain d’Ondrej Svadiena, on ne sait plus très bien ce qui est corps et ce qui est décor. Le monde organique dans lequel déambule le personnage se desquame pour venir s’imbriquer en lui ou former d’autres embryons de silhouettes. La seule certitude en somme, c’est que tout est mouvant, instable, en perpétuel changement. Rimas Sakalauskas dans Synchronisation fait s’envoler les constructions de béton et tournoyer les plus lourds édifices, et le programme s’achève dans un miroitement de mouvements fluides qui mêlent les vibrations du monde aux émotions des personnages ; dans Seemannstreue d’Anna Kalus-Gossner, les vagues deviennent boucles de cheveux flottantes, crinière d’un cheval au galop... Tout est mouvant donc. Les frontières, les genres, les techniques de narration traditionnelles ; tout vole en éclats et, loin au-dessus des cinémas de la norme, planent les films voyageurs... Amanda Robles, Bref n°97


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