PREVISIO
EME T Cinéphare et le Cinéma L'Image ont le plaisir de vous inviter à deux journées de prévisionnement à Plougastel Daoulas (Finistère) Vendredi 11 et Samedi 12 janvier VENDREDI 11 JANVIER 09h30 : 10h00 : 12h00 : 14h00 : 16h00 : 17h30 : 19h00 : 20h30 :
Accueil Une vie simple de Ann Hui Repas Wadjda de Haifaa Al Mansour Les Nuits avec Théodore de Sébastien Betbeder Blancanieves de Pablo Berger Repas Tu honoreras ta mère et ta mère de Brigitte Roüan Avant-première ouverte au public
SAMEDI 12 JANVIER 09h30 : 10h00 : 12h00 : 14h00 : 16h15 :
Accueil No de Pablo Larrain Repas L'Homme qui viendra de Giorgio Diritti Mère Jeanne des Anges de Jerzy Kawalerowicz
En partenariat avec l'AFCAE
UNE VIE SIMPLE
Un film de Ann Hui avec Andy Lau et Deanie Ip Hong Kong – 2011 – 1h58 Les Acacias - sortie le 27 mars Prix d'interprétation féminine, Venise 2011 Prix du public et Prix des étudiants, Paris Cinéma 2012
Une vie simple porte bien son titre. Il raconte la vie simple d’une femme au service d’une riche famille depuis 4 générations. Et Ann Hui raconte cette histoire simplement, avec une discrétion qui est celle du personnage. La caméra choisit régulièrement de se faire oublier, filmant de loin, comme posée en retrait, observant avec retenue ce que ce récit sur l’âge, le vieillissement, la mort, peut avoir de sordide. Mais A Simple Life est aussi un film sur la compassion. Il aurait été trop simple pour Ann Hui de faire un film sur une héroïne abandonnée, un mélo social sur une domestique oubliée par la famille aisée qu’elle a servie. Le moteur scénaristique de Une vie simple est bien moins caricatural. Ann Hui rappelle en partie le cinéma de Lee ChangDong, l’un des maîtres asiatiques du mélodrame. Pas dans son ampleur puisque là où le Coréen privilégie des sujets impossibles, Ann Hui reste dès le départ dans l’anecdote. La structure très libre, épisodique du film marche en ce sens : pas de climax, mais des bribes de vie, quelques souvenirs. Si Une vie simple évoque les mélos de Lee, c’est par l’humilité de sa mise en scène, invisible mais précise, son honnêteté et son absence de tabou, sa façon de se mettre au service de l’écriture et des acteurs. Une vie simple est porté à bout de bras par l’interprétation surprenante de Deannie Yip, touchante sans être lénifiante. La pudeur, le goût-des-chosessimples sont parfois de fausses qualités qui hantent des films sans relief. Ce n’est pas le cas d’Une vie simple, beau mélo, simple mais pas simpliste, profondément humain.
- Nicolas Bardot, Film de Culte
WADJDA
Un film de Haifaa Al Mansour avec Waad Mohammed et Reem Abdullah Arabie Saoudite – 2012 – 1h37 Pretty Pictures – Sortie le 6 février Prix du Meilleur Film A&E, Venise 2012 Soutien AFCAE Action Promotion
Wadjda, c’est une fillette de 12 ans qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que de s’acheter un vélo – précision : au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes. Pour réunir la somme, elle décide de tenter de gagner le concours de la meilleure élève coranique organisée par son école. Finesse subversive du scénario : faire du zèle religieux pour atteindre un objectif proscrit par la religion. Mais tout est subtil et réussi dans ce film : la description de la rigidité des règles religieuses et de leur hypocrisie, les rapports mèrefille, les désirs libertaires des jeunes filles, le recours constant à l’humour. Ce film devrait faire honte à tous les occidentaux souffrant du complexe post-colonial, idiots utiles des oppresseurs, qui pensent “ne critiquons pas l’intégrisme religieux, c’est leur culture, n’imposons pas nos normes occidentales aux autres, etc.” Or, c’est une cinéaste saoudienne qui nous dit avec douceur, intelligence mais surtout fermeté, “le fondamentalisme religieux, c’est de la merde, et juste une manière d’opprimer les femmes”. Quand la liberté individuelle étouffe sous des normes sociales ultra-rigides (qui ne sont que l’armature au service d’une caste au pouvoir), la question est universelle et pas exclusivement occidentale. Wadjda a été accueilli triomphalement : gloire à l’excellente Haïfaa Al Mansour, cousine lointaine des Pussy Riot, héroïne de notre temps.
- Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
LES NUITS AVEC THEODORE
Un film de Sébastien Betbeder avec Pio Marmaï et Agathe Bonitzer France – 2012 – 1h07 Arizona Films – Sortie en mars Sélection officielle Toronto 2012
Magnifiquement conçu, finement réalisé, le film de Sébastien Betbeder raconte une histoire simple, portée par une grande imagination cinématographique. Présenté d'abord comme un documentaire sur le parc des Buttes-Chaumont, il bifurque rapidement vers la fiction : un couple d'amants maudits dont l'univers s'inscrit entièrement dans le parc -paradis de falaises, lacs, ponts, cascades, grottes, arbres et jardins bordant le magnifique Temple de la Sybille. Théodore rencontre Anna à l´occasion d´une fête. En la raccompagnant chez elle, il suggère de passer par le parc, fermé au public. Ils escaladent la grille, explorent les lieux et finissent la nuit sous un arbre majestueux. Ils se retrouvent le soir suivant, prolongent leur visite en découvrant la grotte, puis un pavillon de gardien meublé de reliques abandonnées. Betbeder fait alterner leur histoire d'amour naissante avec des films d'archives en noir-et-blanc, images fantomatiques des visiteurs qui ont précédé Théodore et Anna. Très naturellement, Betbeder trouve un style et une ambiance uniques dans lesquels évoluent ses personnages. Les deux amants, drapés dans l'anonymat de la nuit, échappent au monde extérieur et disparaissent dans l´étreinte verdoyante du parc. Jusqu'à ce qu'un intrus vienne perturber cette retraite idéale. Les Nuits avec Théodore est un petit bijou de cinéma, à la croisée de la rêverie romantique de Pelléas et Mélissandre et de la modernité éternelle des Quatre nuits d´un rêveur de Robert Bresson.
- Piers Handling, directeur du Toronto International Film Festival
BLANCANIEVES
Un film de Pablo Berger avec Maribel Verdú, Ángela Molina Espagne – 2012 – 1h30 Rezo Films – Sortie le 23 janvier Meilleure actrice et Prix spécial du Jury, San Sebastian 2012
Cela fait sept ans que le projet de Blancanieves a germé dans l'esprit de Pablo Berger. Sept ans pour le développer et trouver les financements nécessaires. Au début, l'idée d'un film muet en noir et blanc ne rencontrait pas vraiment d'enthousiasme. Et puis, il y a eu The Artist, et le succès que l'on sait... Le film ne manque ni d'originalité, ni de sincérité. Blancanieves est seulement le deuxième long-métrage de Pablo Berger après Torremolinos 73, une comédie tendre et émouvante qui met en scène un cinéaste admiratif de Bergman coincé dans l'univers du porno. Mais entre les deux films en apparence si différents, des thèmes se croisent : l'amour de la culture espagnole et du cinéma, ou encore les espoirs perdus d'un doux rêveur confronté à la dure réalité de la vie adulte. Dans Blancanieves, Pablo Berger plonge l'héroïne à la peau blanche et aux cheveux noirs en pleine Espagne des années 20. C'est toute la culture hispanique chère au réalisateur qui est adaptée à l'histoire des frères Grimm. Le réalisateur a su tirer l'intemporel de cette mythe mondialement célèbre, pour le transposer dans un univers réaliste, modernisant ainsi totalement les personnages et les thèmes abordés dans le conte, un peu à la manière du Labyrinthe de Pan, qui plongeait les rêves de l'enfance dans une réalité brutale. Blanche-Neige n'a rien d'une bonne ménagère à la Disney, elle a juste les yeux enfantins et émerveillés de ceux qui n'ont pas grandi. La beauté que désire la marâtre se transforme en soif de célébrité, de jeunesse éternelle figée sur des photos et des couvertures de magazines.
- Magali Dubuis, Vodkaster
AVANT-PREMIERE TU HONORERAS TA MERE ET TA MERE
Un film de Brigitte Roüan avec Nicole Garcia, Eric Caravaca, Gaspard Ulliel et Michel Abitboul France – 2012 – 1h36 Ad Vitam – Sortie le 6 février
NO
Un film de Pablo Larrain avec Gael García Bernal et Alfredo Castro Chili – 2012 – 1h55 Wild Bunch – Sortie le 6 mars Art Cinema Award, Quinzaine des réalisateurs
S'il est déjà venu à la Quinzaine des réalisateurs, en 2008, avec Tony Manero, s'il a connu les honneurs de la compétition vénitienne avec Santiago 73, postmortem, en 2010, Pablo Larrain n'a sans doute jamais reçu pour aucun de ses films un accueil si triomphal. Dès le lancement du générique, les applaudissements se sont déchaînés dans la salle, et ont duré, duré, duré. « Tout va bien se passer » avait promis le médecin en accouchant Jo. Mais une quarantaine d’années et quatre fils plus tard, rien ne se passe vraiment comme prévu en ce mois d’août : alors qu’elle vient d’arriver sur le sol grec pour organiser son traditionnel festival avec sa tribu, Jo apprend que celui-ci est annulé, crise économique oblige. L’heure semble être à la tragédie mais l’instinct maternel en étendard, elle monte au front, prête à soulever des montagnes pour le « bonheur » de ses petits. Entre chamailleries, coups du sang et du sort, cet été là ne ressemblera à aucun autre. .. "Un jour, mon fils m’a demandé en rigolant : « Tu as
réalisé un film sur tes ascendants, tu as parlé de toi, alors quand est-ce que tu vas en venir à nous ? » Et moi j’ai tout de suite pensé : « OK, vous allez voir ce que vous allez voir… » Quand on aime un homme, on se déploie pour le garder. Quand on aime un fils, on se déploie aussi… pour qu’il s’en aille ! Je trouve ça barbare. Le film est l’histoire de cette séparation impossible. Le problème est qu’il ne faut pas être amoureux de ses fils alors que le plus vilain petit canard est un cygne pour sa mère. Ce couple-là ne divorce jamais ! La seule personne pour laquelle on se jetterait dans le feu, c’est son enfant. Et du côté des fils, ça n’est pas mieux : on sait que les soldats, avant de mourir, réclament leur mère à leur côté et pleurent : « Maman ! » « Seulle Christ a eu cette chance », m’a sorti l'un des fils que j’ai interviewé pour préparer le film."
Derrière ce titre sec, No, qui signifie simplement "non", ce Chilien de 36 ans signe un film galvanisant, en surface du moins, sur le renversement en 1988, à l'issue d'un plébiscite, du régime d'Augusto Pinochet. Troisième volet d'une trilogie sur la dictature chilienne, No n'est pas moins noir, pas moins dérangeant que les deux précédents. Le sujet, qui pose des questions infiniment plus complexes que l'alternative entre dictature et démocratie, c'est la campagne. La campagne présentée depuis le point de vue des communicants, et dont on comprend qu'elle ne s'est finalement jouée que sur ce terrain. Le oui ne l'a pas emporté parce que le peuple demandait plus de justice, mais parce que l'équipe qui le défendait était nulle en communication. Pablo Larrain confirme son talent de grand cinéaste politique. Aboutissement d'une trilogie qui faisait du spectacle le nerf de la dictature Pinochet, No élargit son propos aux sociétés capitalistes modernes dans leur ensemble. Pour mettre en scène ce moment emblématique du devenir publicitaire de la politique, il a filmé avec une caméra de 1983, la même qu'utilisaient les publicitaires de l'époque. La texture métallique des images, qui se fond avec celle des archives, est aux antipodes de l'esthétique vintage et du chantage à la nostalgie qu'elle impose. Décapant le vernis sucré de la pub, elles en révèlent la logique nihiliste, purement prédatrice.
- Isabelle Regnier, Le Monde
L'HOMME QUI VIENDRA Un film de Giorgio Diritti avec Maya Sansa et Alba Rohrwacher Italie – 2009 – 1h55 Les Acacias – Sortie le 16 janvier
(...) Le film qui porte un titre bien italien, L’uomo che verrà est dû à Giorgio Diritti, dont on avait tant aimé L’aura fai son vir, tourné lui aussi de bout en bout dans cet occitan provençal parlé dans les vallées de Cuneo. Ce nouveau film est lui aussi consacré à une communauté paysanne, mais cette fois le réalisateur fait un saut dans le temps, jusqu’en la terrible année de guerre 1944. C’est donc un film en costume, centré sur une famille, vue par les yeux du personnage principal, une fillette de huit ans, Martina, muette depuis la mort de son petit frère et dont la mère attend un nouvel enfant. Dans ce regard empathique, les paysans sont saisis dans leur vie quotidienne, les gestes du travail, les relations familiales, avec leurs hiérarchies indiscutées, leurs affects aussi bien sûr, et ils parlent – du moins sont censées parler – leur langue maternelle. La guerre est là, une ombre menaçante d’abord qui, progressivement, devient une présence envahissante, avec les actions des « partigiani » (les résistants) de la zone, et les représailles allemandes, avec ses victimes de part et d’autre (on ramène le corps du frère dans la famille, un allemand creuse sa tombe avant d’être exécuté), jusqu’à l’horreur absolue, vécue et vue par Martina, témoin muet et à la fois héroïque. Car le film montre le massacre de Marzabotto (dit aussi de Monte Sole), où plus de 770 civils ont été exécutés entre le 29 septembre et le 5 octobre 1944 en représailles aux actions de résistance, dans des conditions qui font immédiatement penser à Oradour-sur-Glane où, le 10 juin de la même année, la division SS Das Reich fit 642 victimes civiles (...) Il s’agit d’une œuvre remarquable, d’une extrême densité dramatique, jamais complaisante, jamais larmoyante, d’une grande poésie aussi, servie par des acteurs magnifiques, presque tous non professionnels, une image très belle (...)
- Mescladis e còps de gula
MERE JEANNE DES ANGES
Un film de Jerzy Kawalerowicz Polonais – 1961 – 1h50 Baba Yaga Films – Sortie le 27 février Soutien AFCAE Répetoire
Presque 50 ans après sa sortie initiale, Mère Jeanne des anges garde un pouvoir de fascination encore intact. Déjà révélé au public français avec Train de nuit en 1959, Jerzy Kawalerowicz eut une certaine reconnaissance internationale avec son Peplum Pharaon en 1966, allant jusqu’à être nominé aux Oscars. Inspiré par l’affaire des possédées de Loudun, Jerzy Kawalerowicz centre son récit en pleine campagne polonaise au XVIIIème siècle. Le Père Suryn est missionné par l’Eglise Catholique dans un carmel où ont été repérés des cas de possession diabolique. Notamment la mère supérieure, Mère Jeanne des Anges, semble présenter le cas le plus alarmant avec huit démons s‘étant emparés d’elle. Sa première tentative d’exorcisme se solde par une hystérie collective. Il décide d’isoler la mère supérieure, tout en comprenant qu’elle s’est éprise de lui (...) Le film va obtenir le Prix Spécial du Jury à cannes en 1961, coiffé au poteau d’une cornette pour la Palme d’Or par un autre film ayant pour sujet une autre nonne, Viridiana. Une reconnaissance non entravée par des attaques du Vatican jugeant le film scandaleux au moment de sa sortie. (...) il est difficile de catégoriser Mère Jeanne des anges, tant il se trouve à la croisée de bien des genres. Cet opus de Jerzy Kawalerowicz adopte ainsi un fantastique ancré dans le réel, admis comme tel. Un fantastique qui s’immisce insidieusement et provoque une atmosphère étrange, à la limite du malaise et de la curiosité. En tous cas une œuvre inquiétante, sombre, radicale, indispensable...
- Francis Barbier, Devildead
INFORMATIONS PRATIQUES Vendredi 11 et samedi 12 janvier Cinéma L'Image, Plougastel Daoulas (29) Clos de l'image Tel : 02 98 04 22 79
Organisation et contact Association Cinéphare 3 boulevard Gambetta, 29480 Le Relecq Kerhuon 02 98 47 51 68 / 06 75 05 89 51 reseau.cinephare@gmail.com
INSCRIPTIONS ORGANISME / CINÉMA :
NOMBRE DE REPAS À RÉSERVER : Vendredi midi :
Vendredi soir :
HEBERGEMENTS BRIT HOTEL IROISE **
Samedi midi :
Roc’h Kerezen, Boulevard Filiger 02 98 40 68 70
LE KASTEL ROCH ** Roc’h Kerezen, 91 av. Charles de Gaulle 02 98 40 32 00
Les repas sont réservés mais restent à la charge des participants
ETAP HOTEL Rue Alain Colas, ZAC de Ty Menez 08 92 68 09 51
FORMULE 1 Rue Alain Colas, ZAC de Ty Menez 08 91 70 51 98
Pour les autres solutions d'hébergement (Chambres d'Hôtes), vous pouvez contacter le Syndicat d'Initiatives de Plougastel Daoulas : 4 bis place du Calvaire 02 98 40 34 98
Cinéphare est un réseau de trente-trois salles de cinéma et associations de cinéphiles. Son objectif est de garantir la diversité du cinéma par le soutien à la diffusion de films arts et essais, de documentaires, de courts métrages et d’œuvres de répertoire. Cinéphare contribue à l’aménagement culturel du territoire par la mise en réseau des salles de petite et moyenne exploitation. Cinéphare propose également tout au long de l’année des animations, notamment à destination du jeune public, des formations, des rencontres avec des réalisateurs ou des critiques, des débats avec des associations… Cinéphare travaille en partenariat avec des structures départementales, régionales et nationales. Contact : Olivier Bitoun - 02 98 47 51 68 - 06 75 05 89 51 reseau.cinephare@gmail.com - site : www.cinereseau29.org