Cinéphare | 4 et 5 décembre 2013 à Douarnenez (29)

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PREVISIONNEMENT

CINEPHARE

Mercredi 4 et Jeudi 5 décembre Cinéma Le Club à Douarnenez Programme du mercredi 8h45 : Accueil 9h15 : Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch 11h30 : Wrong Cops de Quentin Dupieux 13h00 : Repas 15h00 : Master Class 18h00 : Séance Blow up 19h00 : Repas 20h30 : Le Cinéma Français se porte bien de Stéphane Arnoux, Jean-Baptiste Germain, Chiara Malta

Avant-première ouverte au public en présence de Stéphane Arnoux

Programme du jeudi 9h30 : Accueil 10h00 : A ciel ouvert de Mariana Otero 12h00 : Repas 14h00 : L’Èclat du jour de Tizza Covi et Rainer Frimmel 15h45 : Au bord du monde de Claus Drexel 17h30 : Fin de la journée

En partenariat avec :


Only Lovers Left Alive

Wrong Cops

Un film de Jim Jarmusch

Un film de Quentin Dupieux

Etats Unis - 2013 - 2h03 Le Pacte - Sortie le 19 février 2014

France - 2013 - 1h25 UFO Distribution - Sortie le 26 Février 2014 Deauville 2013 Hors compétition Locarno 2013

Cannes 2013 Sélection officielle

Avec cet étonnant portrait de couple multi centenaire, Jim Jarmusch poursuit sa réflexion sur l’état du monde. Ce beau film de vampires (bien plus incarné que The Limits of Control, en 2009) n’a guère le profil de la bête à concours. Jarmusch joue modestement avec les codes du genre pour poursuivre sa réflexion mélancolique sur l’état du monde, et sur sa place à lui. A travers le portrait d’un couple multi centenaire, il se demande : comment vivre quand on a déjà vécu plusieurs vies, a fortiori au sein d’une humanité qui semble aller toujours plus mal ? Sa réponse : il faut de l’amour, de la musique, des voyages immobiles et transatlantiques, des vagabondages nocturnes bras dessus bras dessous et, parfois, du sang frais... Ils sont sublimes, Tilda Swinton et Tom Hiddleston, longues silhouettes d’adolescents, teint pâle et lunettes noires. Elle vit à Tanger, lui à Detroit (ils sont mariés depuis des siècles, se voient de temps en temps ) : deux villes filmées par Jarmusch avec une curiosité inquiète, et, souvent, une grâce irrésistible. L’humour « lo-fi » du cinéaste opère à plein - beaucoup de références ironiques à des célébrités des siècles passés. Tilda Swinton, inquiète de l’humeur suicidaire de son amant, dit en vouloir toujours à ses mauvaises fréquentations d’autrefois, comme Byron ! A Tanger, elle fréquente Christopher Marlowe (John Hurt), manifestement devenu vampire, au contraire de son exact contemporain Shakespeare... Et si les deux héros n’ont rien dans leur frigo, ils sont, dans leur freezer, des glaces comme on en a jamais vues, sans doute, sur un écran. Un peu long, le film déploie cependant ses trouvailles et ses charmes jusqu’à la dernière seconde : la fin est magnifique. Ceux qui adorent, plus ou moins honteusement, Les Prédateurs avec Deneuve et Bowie, aimeront au grand jour Only Lovers Left Alive comme une version arty, détachée et contemporaine du film de Tony Scott... Télérama- Louis Guichard

Les films de Quentin Dupieux se suivent, et si leur esthétique et leur sens de l’absurde sont immédiatement reconnaissables, peut-on dire qu’ils se ressemblent pour autant ? Les idées de Dupieux semblent venir de nulle part, et pourtant elles forment à chaque fois un ensemble cohérent, créant leur propre logique dans une sorte d’hyperréalisme où tout peut arriver. Wrong Cops était à l’origine un court-métrage présenté en 2012 à la Semaine de la Critique. Ce long-métrage en est moins une version rallongée qu’une version éclatée. Autour d’une trame narrative mettant en scène un magazine porno gay et un flic dealer cachant sa came dans des rats crevés, le film déploie une panoplie de personnages improbables. Chacun a droit à sa scène, sans forcément de rapport avec le cœur de l’intrigue, donnant à l’ensemble une forme beaucoup plus éclatée que dans Wrong ou Rubber. Ce que le film gagne en scènes comiques, il le perd un peu en clarté. Dupieux confirme par contre qu’il est un excellent directeur d’acteur. De Marilyn Manson à Eric Judor ou Ray Wise, en passant par Roxanne Mesquida ou Grace Zabriskie dans des apparitions plus brèves, le casting ne se réduit pas à un collage-gag branché. En ado timide ou flic difforme, chacun est excellent, souvent dans un registre qui lui est propre. Si certains jouent la carte de la personnification efficace et presque clownesque (Arden Myrin dans un rôle de blondasse neuneu tout droit sortie de Reno 911), d’autres apportent des nuances inattendues à leur prestation et au film lui-même. Tout comme dans leurs précédentes collaborations, Eric Judor confirme qu’il est très drôle en langue anglaise, avec sa gêne et sa diction particulière. C’est pourtant Mark Burnham qui se taille le morceau de choix avec un personnage tyrannique et effrayant, proche du monstrueux, à l’injustice si brutale qu’elle bascule vers le malaise et le rire jaune. Paradoxalement, c’est presque le point noir d’un film qui, parmi la filmographie de son auteur, est celui qui ressemble le plus franchement à une comédie. Film de culte - Gregory Coutaut


Le Cinéma français se porte bien Un documentaire de Stéphane Arnoux, Jean-Baptiste Germain, Chiara Malta France- 2013 - 1h20 Zootrope Films - Sortie prochainement

Vingt ans après la signature du manifeste « Résister » où 180 cinéastes témoignaient de leur insoumission au seul critère du « ciné-chiffres », qu’en est-il du cinéma français indépendant aujourd’hui ? Tout en suivant un distributeur et son réalisateur un jour de sortie d’un film en salles, ce documentaire donne la parole à des cinéastes inquiets de la part toujours plus étroite offerte au cinéma indépendant. Pourquoi ce cinéma est-il indispensable à la création ainsi qu’à l’industrie ? Pourquoi est-il aujourd’hui primordial de continuer à le défendre ? Des chiffres clés pour comprendre les rouages du cinéma ! Des interviews de réalisateurs qui défendent le cinéma novateur et culotté ! Ce film va nous faire découvrir la face cachée du cinéma, l’argent, la diffusion et l’exploitation des films. Un documentaire qui démontrera que l’industrie du cinéma a besoin du renouvellement des talents pour continuer d’exister.

Avant première ouverte au public en présence du réalisateur Stéphane Arnoux

A ciel ouvert

Un documentaire de Mariana Otero France - 2013 - 1h50 Happiness Distribution - Sortie le 8 janvier 2014

« Le territoire de ce que l’on nomme « la folie » m’a toujours intriguée, fascinée, voire effrayée, et en même temps j’ai toujours pensé confusément que l’on pouvait y comprendre quelque chose et, même plus, que la folie avait quelque chose à nous apprendre. Après Entre nos mains j’ai voulu me confronter à cette altérité contre laquelle la pensée rationnelle semble devoir buter. Je me suis alors rendue dans de nombreux foyers et institutions pour « handicapés mentaux ». Au cours de ces longs repérages, j’ai découvert à la frontière franco-belge, un Institut MédicoPédagogique pour enfants quasi unique en son genre en Europe, le Courtil. L’idée inaugurale de cette institution est que les enfants en souffrance psychique ne sont pas des handicapés à qui il manquerait quelque chose pour être comme les autres. Au contraire, au Courtil, chaque enfant est avant tout considéré par les intervenants comme une énigme, un sujet qui possède une structure mentale singulière, c’est-à-dire une manière originale de se percevoir, de penser le monde et le rapport à l’autre. Les intervenants, en abandonnant tout a priori et tout savoir préétabli, essaient de comprendre la singularité de chaque enfant afin de l’aider à inventer sa propre solution, celle qui pourra lui permettre de trouver sa place dans le monde et d’y vivre apaisé. J’ai donc rencontré là une manière extraordinaire de penser et de vivre avec la folie, et une institution qui met au cœur de son travail le sujet et sa singularité. Plus généralement, j’y ai trouvé une manière d’approcher l’autre qui m’a intimement touchée et qui, je l’espère, traverse le film de bout en bout : quel qu’il soit, l’autre doit avant tout être regardé comme un mystère à nul autre pareil. » Mariana Otero

Film soutenu par l’ACID

Film recommandé par le GNCR


L’Eclat du Jour

Au bord du monde

Un film de Tizza Covi et Rainer Frimmel

Un documentaire de Claus Drexel

Autriche- 2012 - 1h32 Zootrope Films - Sortie le 22 janvier 2014 Festival de Locarno,Prix du meilleur acteur

France - 2013 - 1h38 Aramis Films - Sortie le 22 janvier 2014 Festival de Cannes Sélection ACID Festival International de Vancouver

Philipp Hochmair est un jeune acteur à succès, qui travaille dans les plus grands théâtres de Vienne et d’Hambourg. Il est totalement immergé dans son travail. Quand son oncle Walter, qui a fait toute sa carrière dans un cirque, débarque chez lui, la douce confrontation de leurs deux univers est poignante.

Paris, la nuit. Les rues sont désertes, monumentales, glaçantes.(...) Et pourtant, c’est ici que vivent les personnages du documentaire de Claus Drexel. De Paris, le réalisateur ne retient que les images estampillées « ville des lumières ».(...) À la lumière omniprésente, aux reflets scintillants, répondent le dénuement, la modestie, le prosaïsme. Le documentariste impose sa maîtrise de l’espace et du cadre, faisant face aux personnages de son documentaire et aux rues et monuments parisiens avec une même distance immobile.

Retour gagnant pour les réalisateurs Tizza Covi et Rainer Frimmel, déjà remarqués et primés à Premiers plans avec La Pivellina. Dans L’Eclat du jour, ils appliquent avec bonheur les mêmes recettes, soit une approche quasi-documentaire de leurs personnages, qui offrent beaucoup de leur propre histoire. Ainsi, le scénario s’adapte avec souplesse à leurs vies, dans les ressorts les plus intimes : quand Walter parle de son enfance à l’orphelinat ou quand il retourne dans la maison de son enfance, les scènes sont d’autant plus touchantes qu’elles sont vraies. « C’est le contraire d’un film écrit dans un bureau ; ce que les acteurs nous donnent a beaucoup plus de force », revendique Tizza Covi. Le talent des réalisateurs ne se résume pas à « filmer la réalité » ; ils enrobent leur personnage d’une grande tendresse, qui n’exclue ni l’humour, ni la gravité. La relation qui naît entre ces deux destins parallèles est filmée avec beaucoup de pudeur et d’empathie. Sans musique et sans concession, ce film touche au cœur par sa vérité, comme dans cette scène où Walter lit aux enfants du voisin les contes que personne ne lui a jamais lu pendant son enfance difficile. Ouest France - Laurent Beauvallet. Tizza Covi est née à Bolzano en Italie en 1971. Elle vit à Paris et Berlin avant d’étudier la photographie à Vienne. A la fin de ses études, elle part à Rome où elle travaille comme photographe indépendante. Rainer Frimmel est né à Vienne en Autriche en 1971, est diplômé de la «GraphischeLehranstalt » de Vienne en photographie. Depuis 1996 TizzaCovi et Rainer frimmel travaillent ensemble en photographie, au théâtre, et sur des projets de films. En 2002 ils ont fondé leur propre société de production, Vento Films, pour produire leurs films de manière indépendante. Ils ont ensemble réalisé deux documentaires : That’s All en 2001 et Babooska en 2005. Leur premier long métrage de fiction, La Pivellina, a reçu le grand prix du jury à Angers en 2010.

Film recommandé par le GNCR

Par cet incessant et silencieux contraste il parvient, jusqu’à l’aube finale, à cartographier un territoire inconnu de la plupart, retranché des esprits, ignoré. Il s’y attarde, et c’est là qu’est le principal intérêt de sa démarche. Elle rappelle un temps que derrière l’intention se cache surtout un regard, qu’il est fondamental de poser – aussi banal que soit le fait de le constater. Et Claus Drexel interroge, sans misérabilisme, ces hommes et femmes sur leur quotidien : questions de débrouille basique, mais aussi solitudes, sexualité, possessions, souvenirs, espoirs. C’est à un point de vue sur la vie, depuis les marges de la société, que le documentariste s’intéresse plus qu’à une situation de fait (la vie sans domicile). C’est là que s’incarne la remarquable sensibilité du documentaire. Incohérence, véhémence, simple bon sens ou surprenante douceur – tout se trouve chez Wenceslas, Christine, Pascal – ces personnages qui ne se ressemblent pas, malgré leur situation commune. C’est au fil du temps surtout qu’on saisit l’ampleur des images lentement posées par Claus Drexel – et Au bord du monde devient frappant. La façon dont il distingue l’espace monumental et impersonnel du Paris nocturne – dont tous les habitants sont évacués, retranchés dans le hors-champs des images, dans un autre monde – cet espace, donc, est mis face à celui qui est investi par les sans-abris : un coin de parking, une place déserte, un squat, une cabane fabriquée en bouts de cartons. La topographie de ce monde, la façon dont les personnages s’approprient l’espace pour, souvent, faire place nette à l’aube, l’affrontement avec les nuits de pluie ou de neige, sont marquants. Et c’est bien sûr cette solide exploration de l’espace qui donne au documentaire sa puissance. Il se termine d’ailleurs, au bord du périphérique parisien, par un dernier personnage (...) (qui s’) installe simplement, dans une misère glaçante, entre deux murs, en plein périph. L’horreur de cette situation, montrée de l’intérieur, est tout à coup mise à distance : la caméra s’éloigne et, depuis la route, filme le SDF depuis notre point de vue habituel. Son visage se découpe dans une petite ouverture du mur. L’aurait-on vraiment vu, de nos propres yeux, sans l’intermédiaire du documentaire ? Au bord du monde échappe à la pesanteur qu’on redoute car il n’est pas plus un constat qu’une démonstration ou une dénonciation dans les règles ; il est la véritable exploration, à hauteur d’homme, d’un territoire volontairement ignoré – mais dont nous sommes bien sûr si proches. Marianne Fernandez

Film soutenu par l’ACID :


Master Class et séance Blow Up Les intervenants Frédéric Sojcher

Professeur des universités, il dirige le master professionnel en scénario, réalisation et production de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Cinéaste, il réalise son premier film à l’âge de 15 ans. Sa filmographie compte actuellement une dizaine de courts métrages et trois longs métrages (dont Cinéastes à tout prix, sélection officielle au Festival de Cannes en 2004, et Hitler à Hollywood avec Maria de Medeiros et Micheline Presle en 2011). Il a écrit et coordonné une vingtaine de livres sur des cinéastes et des questions de mise en scène, sur la direction d’acteur, la production, le cinéma belge et le cinéma européen... Ses publications ont en commun le désir de partager un «gai savoir», accessible à tous, avec cette idée que les questions de cinéma dépassent le cinéma et posent notre rapport au monde.

Luc Lagier

Après un DEA Cinéma à Paris 3, Luc Lagier devient programmateur à l’Agence du court métrage. Parallèlement, il écrit dans les revues Bref et Repérages en tant que critique de cinéma. Il est également auteur de livres sur John Carpenter Mythes et masques, les fantômes de John Carpenter (avec Jean-Baptiste Thoret, Ed. Dreamland), Brian De Palma ou Alain Resnais . Il est réalisateur de documentaires pour Arte (sur la Nouvelle Vague ou le cinéma d’horreur des années 2000) et Ciné Cinémas (sur Milos Forman ou Jean-Luc Godard). En 2001, il devient le rédacteur en chef du magazine Court-Circuit sur Arte. Il est depuis 2010 le créateur et le rédacteur en chef du web magazine cinéphile Blow up, l’actualité du cinéma (ou presque) sur Arte.tv.

Jean-Baptiste Thoret

Jean-Baptiste Thoret est un historien, essayiste et critique cinématographique, spécialiste du cinéma américain et en particulier du Nouvel Hollywood et du cinéma italien des années 1970. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels Le Cinéma américain des années 1970, Dario Argento, magicien de la peur, 26 secondes : l’Amérique éclaboussée, l’assassinat de JFK et le cinéma américain et Road Movie, USA (coécrit avec Bernard Bénoliel). Il anime actuellement sur France Inter avec Stéphane Bou une émission hebdomadaire de cinéma : Après les travaux, le cinéma reste ouvert.

Le principe Nous allons poser pendant ces trois heures de master-class une série de questions à nos invités sur la grammaire et le langage cinématographique. Chacune des réponses se fera d’abord en image, à travers l’extrait d’un film illustrant la question. Libre à eux ensuite d’expliquer pourquoi avoir choisi ce passage, ce film, ce cinéaste, en quoi cet extrait illustre la question ou la contredit... l’idée est d’avoir une parole libre où les aspects théoriques mais aussi les digressions ont toutes leurs places ! L’objectif est qu’à l’issue de cette séance, les participants aient acquis les bases du langage cinématographique mais que surtout ils ressortent avec l’envie de découvrir des films et des auteurs...

Cinéma Le Club

Association Cinéphare

39 rue Berthelot Face à la poste et à la mairie 29100 Douarnenez rép. : 02 98 92 42 54 tél. : 02 98 92 41 94 toiledessai@gmail.com

5 boulevard Léopold Maissin 29480 Le Relecq Kerhuon Olivier Bitoun 02 98 47 51 68 / 06 75 05 89 51 reseau.cinephare@gmail.com www.cinephare.com

Cinépharebénéficiedel’aidedelarégionBretagnedanslecadredudispositifemploisassociatifsd’intérêtrégional


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