PRÉVISIONNEMENT Graines d'Images et le cinéma Rex avec le soutien de l'ACID, L'AFCAE et du GNCR ont le plaisir de vous inviter à la journée de prévisionnement
JEUDI 18 DÉCEMBRE 2014 au cinéma Les Cinéastes place des Contes du Maine – 72000 Le Mans tél : 02 43 51 28 18
9h – Accueil
9h30 – Vers Madrid – The burning bright de Sylvain George Soutien GNCR
11h30 – It Follows de David Robert Mitchell Semaine de la Critique / Festival de Cannes 2014 Prix de la critique internationale / Festival de Deauville 2014 13h15 – Déjeuner
14h45 – Hard day de Kim Seong-hun Quinzaine des réalisateurs / Festival de Cannes 2014
16h30 – Les Règles du jeu de Claudine Bories et Patrice Chagnard Sélection ACID / Festival de Cannes 2014 Soutien ACID
18h20 – Discussion autour de la programmation des films
Merci de confirmer votre présence par téléphone ou retour de mail avant le 10/12/2014 à Graines d'Images
Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr
VERS MADRID THE BURNING BRIGHT (Un film d'in/actualité)
IT FOLLOWS de David Robert Mitchell
de Sylvain George
USA – 2014– 1h34 Sortie le 4 février 2014 – Metropolitan FilmExport Avec Maika Monroe, Heather Fairbanks, Keir Gilchrist,...
France – 2012 – 1h46 Sortie le 5 novembre 2014 – Noir Production
Semaine de la Critique / Festival de Cannes 2014 Prix de la critique internationale / Festival de Deauville 2014
Soutien GNCR
Pour Jay, âgée de 19 ans, la rentrée devait être synonyme de cours à la fac, de rencontres avec des garçons et de week-ends passés au bord du lac. Mais après un rapport sexuel d'apparence anodine, elle se retrouve hantée par d'étranges visions et par le sentiment inexorable d'être suivie ers Madrid-The burning bright est un newsreel par une présence. Abasourdies, Jay et ses amies doivent expérimental qui atteste des expérimentations politiques et désormais trouver le moyen de fuir cette menace terrifiante qui poétiques, mises en oeuvre par des milliers d’individus à semble les rattraper… Madrid en 2011, 2012… Le 15 M est le premier « mouvement » d’envergure du XXIème siècle que It Follows, nouveau long métrage de l'Américain David connaissent les sociétés occidentales, et qui donnera lieu Robert Mitchell s'ouvre comme une parodie de film d'horreur: aux différents « Occupy » à travers le monde. Un une jeune fille à forte poitrine et tenue légère s'enfuit dans la processus transhistorique et transfrontière qui vient de loin, rue en hurlant. Mitchell prend pourtant le genre au sérieux. réactive et travaille des concepts et notions clés de la (…) On reconnait vite l'amère douceur du premier long philosophie politique occidentale, trop longtemps oubliés : métrage de l'Américain: ses jeunes héros ont beau n'avoir que demos, logos, révolution… Place Puerta de Sol, passé et 21 ans, ils sont déjà gagnés par la mélancolie et regrettent une futur se rencontrent dans le présent où ils se réinventent enfance où tout était possible. Mitchell les regarde avec une constamment. Vers Madrid, Place Puerta del Sol, les pays grande délicatesse: délicatesse d'un plan sur les ongles vernis d’Europe et du monde se sont tournés comme les fleurs de l'héroïne, délicatesse d'un autre plan où l'on dispose vers le soleil. quelques brindilles d'herbe sur la peau. (...) Par d'amples panoramiques dont les mouvements sont stoppés par des travellings précis, la mise en scène est pensée et sait ce qu'elle (...) Sylvain George va filmer de l’intérieur ce qu’aucune cherche. Et ce que les zombies guettent. Toutes les légendes télévision du monde, pas même espagnole, ne semble urbaines jouent sur la culpabilité liée au sexe. En effet, vouloir montrer, trop extérieure, indifférente, hostile, l'angoisse sexuelle est au centre des enjeux de It Follows: dans sourde à l’effervescence d’idées qui se déroule devant ses la malédiction qui frappe les personnages et dans le rite de yeux. passage auquel on assiste. Les spectateurs paresseux n'y Nous sommes en mai 2011, en pleine agitation politique verront qu'une bobine d'horreur de plus, mais Mitchell comme “grâce” à la crise économique et à la politique de rigueur les grands cinéastes du genre sait à quel point l'horreur altère que veut imposer le gouvernement de droite au peuple le rapport au réel et ouvre des portes. C'est là qu'un autre espagnol. Les rassemblements, de jeunes, bien sûr, mais film, celui de l'imaginaire, peut commencer. aussi de gens d’âge mûr et de vieillards, se multiplient à la Le parfum d'horreur 80's, la lumière déclinante, le décor un Puerta del Sol, à Madrid. peu désolé de suburb crépusculaire, tout pousse à une gracieuse mélancolie (...) It Follows est un film d'horreur (…) Nous, Européens, ne vivons plus sous des dictatures, efficace et généreux, qui sait installer de la tension quand il le bien sûr. Mais seuls des artistes solitaires comme Sylvain faut. Mitchell, surtout, sait installer une atmosphère, son George peuvent nous montrer ce qui se passe réellement. travail formel évoquant parfois celui du photographe Gregory La télévision, a priori inventée pour ça, a depuis Crewdson et ses magnifiques décors hantés. (...) Mais ce récit longtemps abdiqué tout désir de montrer l’actualité, la d'adolescence disperse un sort enivrant, a un charme fou, et vraie, de l’intérieur. confirme que l'horreur actuelle la plus remarquable est à chercher dans les marges et la production indé. Ce It Follows Jean-Baptiste Morai – Les Inrocks est une vraie petite perle. Nicolas Bardot – Filmdeculte.com
V
Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr
HARD DAY
LES RÈGLES DU JEU
de Kim Seong-hun
de Claudine Bories et Patrice Chagnard
Corée du Sud – 2013 – 1h41 Sortie le 7 janvier 2014 – Bodega Films avec Lee Seon-Gyoon, Jin-woong Jo, Jeong Man-Sik,...
France – 2014 – 1h46 Sortie le 7 janvier 2014 – Happiness Distribution
Festival de Cannes 2014 – Quinzaine des réalisateurs
En route pour assister aux funérailles de sa mère, et tandis
Sélection ACID / Festival de Cannes 2014 Soutien ACID
Lolita n’aime pas sourire. Kevin ne sait pas se vendre. Hamid n’aime pas les chefs. Ils ont vingt ans. Ils sont sans diplôme. Ils cherchent du travail. Pendant six mois, les coachs d’un cabinet de placement vont leur enseigner le comportement et le langage qu’il faut avoir aujourd’hui pour décrocher un emploi. A travers cet apprentissage, le film révèle l’absurdité de ces nouvelles règles du jeu.
qu’il est visé par une enquête pour corruption, le commissaire KO Gun-su renverse accidentellement un homme. Pour se couvrir, il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l'affaire est découverte, on nomme son partenaire pour mener l’enquête. Et quand l’unique témoin de l’accident l’appelle pour le faire chanter, Gun-su comprend qu’il n’est pas au bout de ses Dans l’espace désincarné d’un cabinet de placement, deux peines… mondes se confrontent. À défaut de s’entendre vraiment, Des ses premières images (…) A Hard Day s’inscrit dans des jeunes chômeurs et leurs encadrants font leur possible la logique visuelle de tout bon polar coréen qui se pour s’accorder. Les écarts de classe apparaissent respecte, avec son cahier des charges devenu bien trop d’emblée dans la langue, dans les contenances comme précis. Mais cette séquence d’ouverture, au demeurant très dans les valeurs affichées : dire la vérité ou choisir le réussie, tient surtout de la note d’intention et ouvre très tôt mensonge, refuser l’injustice ou se résigner. Sollicitude les hostilités. En effet, très rapidement et dans un dispositif d’un côté, application de l’autre : chacun joue le jeu tant qui parait étonnement logique, les péripéties commencent que l’illusion tient. Quand les faux-semblants ne sont plus à s’enchaîner et le rythme s’accélère encore et toujours. supportables, la détresse pointe et la colère éclate. Nous Parfois à la limite du surréalisme tant les situations partageons la joie sincère des deux parties quand un abracadabrantes se succèdent, A Hard Day joue assez contrat d’embauche est enfin signé, puis la déconvenue clairement la carte de l’accumulation et de la saturation. s’impose de nouveau devant la vérité de l’exploitation. À Mais il la joue intelligemment, en l’utilisant comme ressort cela s’ajoute le poids des secrets dont la douleur est si comique extrêmement précis. Précis dans la rythmique intense qu’elle interdit tout espoir. La vie de ces jeunes surtout, plus que dans les situations elles-mêmes. Chaque êtres commence à peine et « c’est déjà trop tard » pour nouvel élément qui vient s’ajouter à la dose de poisse déjà certains. tragique du héros arrive précisément au moment où il pouvait y avoir une porte de sortie. Le plus beau est que « Ce qui est terrible sur cette terre, c’est que chacun a ses non seulement c’est très drôles, mais en plus la grammaire raisons » disait Jean Renoir dans sa propre Règle du jeu, cinématographique utilisée par Kim Seong-hoon, et en et rien n’est simple en effet. Chacun a sa règle : jouer le particulier son découpage, construisent des séquences au jeu du monde ou le refuser. Le film ne juge pas. Il laisse à chacun le soin de se déterminer. suspense parfois difficilement soutenable. (...) Il s’agit également d’un film extrêmement bien exécuté sur Le film ne juge pas, mais il rappelle la dureté de la vie par le plan technique, ce qui n’est pas vraiment une surprise des paysages désolés où des usines solitaires apparaissent tant la Corée possède peut-être les techniciens les plus au loin, à la lisière des friches. Le monde est un jeu facile efficaces pour mettre en scène un polar. (…) A Hard pour ceux qui acceptent de jouer le jeu du pouvoir. Il est Day est dopé à l’énergie et aux belles idées, et revitalise un bagne pour les autres. Il n’y a pas de place pour l’innocence. non sans mal ce qu’est devenu le polar coréen.(...) Nicolas Gili – Filmosphère
Jean-Loïc Portron, cinéaste – Texte de soutien de l'ACID
Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr