Graines d'images | 30 juin et 1er juillet 2016 au Mans

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PRÉVISIONNEMENT Graines d'Images en partenriat avec La Plateforme et avec le soutien de l'ACID, L'AFCAE et du GNCR ont le plaisir de vous inviter aux deux journées de prévisionnement

JEUDI 30 JUIN et VENDREDI 1er JUILLET 2016 au cinéma Les Cinéastes place des Comtes du Maine – 72000 Le Mans et au cinéma Le Royal 409, avenue Félix Géneslay – 72100 Le Mans

Jeudi 30 juin / Les Cinéastes 9h – Accueil 9h30 – Toni Erdmann de Maren Ade 12h30 – Déjeuner 14h15 – Rester Vertical d'Alain Guiraudie 16h15 – Voir du Pays de Delphine et Muriel Coulin 18h30 – Les Rencontres du Pôle #3 / Projections et échanges autour de la production et de la création cinéma locale 20h00 – Cocktail dinatoire 21h00 – Je me tue à le dire de Xavier Senon / Avant-première publique Vendredi 1er Juillet / Le Royal 9h – Accueil 9h30 – Réunion Graines d'Images / Projets à venir 10h30 – Divines d'Houda Benyamina 12h30 – Déjeuner 14h00 – Apnée de Jean-Christophe Meurisse 15h45 – Mademoiselle de Park Chan-wook

Merci de confirmer impérativement votre présence par téléphone ou retour de mail avant le 24/06/2016 à Graines d'Images

Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr


TONI ERDMANN

RESTER VERTICAL

de Maren Ade

d'Alain Guiraudie

Allemagne – 2016 – 2h42 Sortie le 17 août 2016 – Haut et Court Avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn,...

France – 2016 – 1h40 Sortie le 26 août 2016 – Les Films du Losange Avec Damien Bonnard, India Hair, Raphaël Thiéry,...

Sélection Officielle – Festival de Cannes 2016 Soutien AFCAE

Sélection Officielle – Festival de Cannes 2016 Soutien AFCAE

Quand Ines, femme d’affaire d’une grande société allemande basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir, elle ne cache pas son exaspération. Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre mais lorsque son père lui pose la question « es-tu heureuse? », son incapacité à répondre est le début d'un bouleversement profond. Ce père encombrant et dont elle a honte fait tout pour l'aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un personnage : le facétieux Toni Erdmann…

Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère

lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre (…) La réalisatrice a pris là un risque considérable, d’une peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le audace incroyable à ce stade de sa carrière (16 ans depuis la ramène vers les causses de Lozère et vers le loup. découverte à Sundance de son premier film, The Forest for the Trees, jamais distribué en France). Non seulement elle (…) La posture des acteurs, le magnétisme qui opère entre s’essaie à la comédie (...), mais pas n’importe laquelle : une leur regard et celui du cinéaste, dont le désir de filmer « comédie de personnages », art de funambule qui peut vite apparaît ici frais comme au premier jour, y suffisent. Cet s’effondrer si ces derniers ne sont pas à la hauteur, c’est-à- érotisme tendu ne se relâchera que par intermittence pour mieux se régénérer, et ce jusqu’à l’étreinte amoureuse ultime, dire à la fois crédibles et démesurément excentriques. (...) A partir de cette opposition, le film fonctionne comme une scène d’une intensité sublime où le sexe et la mort fusionnent fusée à trois étages qui démarre, décolle puis atteint les dans une littéralité jamais vue au cinéma. étoiles. Commencé sur le mode réaliste, Toni Erdmann se (...) Avec une petite poignée de personnages, un nombre limité de décors, Guiraudie multiplie les pistes fictionnelles comme laisse contaminer par la folie douce (…). Ce glissement est rendu possible par une mise en scène d’une on joue au bonneteau. Désirant Yoan qui lui préfère Marcel, merveilleuse simplicité. Comment décrire cette écriture si peu désiré par Jean-Louis dont il fuit les avances, Léo couche démonstrative, qui semble ne se distinguer du « petit avec Marcel pour lui offrir un dernier voyage, tandis que réalisme » que par la précision de son tempo, la justesse Marie se met en ménage avec Yoan… Entre la Lozère et le gris ahurissante de ses comédiens, la clarté de son timbre et de sa centre-ville de Brest où Léo part chercher l’inspiration, le lumière, d’une blancheur expansive, comme autant d’éléments récit se déplie comme un collage de moments dont on ne sait jamais trop s’ils appartiennent au registre du rêve, de la qui flottent entre ses personnages ? C’est sans doute cela qu’on appelle la grâce. Mais une grâce réalité, ou du scénario qu’il s'échinne à écrire. jamais bégueule, sachant s’embarrasser de mauvais affects Les embardées fantastiques, les nombreux gags n’empêchent (l’objectif d’Inès est d’externaliser les procédures de son pas la question sociale d’affleurer. D’abord prise en charge entreprise, donc à licencier) et s’accommoder d’une drôlerie sur un mode comique – les coups de fil au producteur pour souvent triviale. Sublime effacement, qui n’a pourtant rien demander « un petit virement s’il-te-plaît » –, elle se fait d’une qualité négative, car c’est encore grâce à sa parfaite oppressante à mesure que la situation matérielle de Léo se plasticité que, palier après palier, le film en arrive à une dégrade, et que vient le hanter, comme un horizon possible, grande explosion d’exubérance, lors d’une dernière séquence l’ombre d’un SDF qu’il a croisé au début du film. Les loups sidérante, dont il ne faut ici rien dévoiler. (…) Toni Erdmann menacent, ils avancent en meute, et Guiraudie prend cette nous dit ceci d’essentiel, qu’il faut oser saborder sa vie dans idée au pied de la lettre. Dans un final fabuleux, on voit ainsi les grandes largeurs pour espérer un jour la savourer que face à ces bêtes sauvages, il n’y a guère qu’une attitude qui soit tenable : se tenir debout, bandant, en vie, la tête pleinement. Mathieu Macheret – Le Monde haute. Rester vertical. Isabelle Regnier – Le Monde Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr


VOIR DU PAYS de Delphine et Muriel Coulin France – 2016 – 1h42 Sortie le 7 septembre 2016 – Diaphana Avec Soko, Ariane Labed, Ginger Roman,... Prix du scénario / Un Certain Regard – Cannes 2016

Deux

Les Rencontres du Pôle #3 Projections et échanges autour de la production et de la création cinéma locale Cette année, Graines d'Images s'associe aux Rencontres du Pôle organisés par La Plateforme, Pôle Cinéma Audiovisuel des Pays de la Loire, afin de proposer un temps de projections et d'échanges permettant de faire se rencontrer les membres de la filière cinéma locale et d'envisager la question de la diffusion des oeuvres produites, sur le réseau Graines d'Images. Ainsi, cette troisième édition des Rencontres du Pôle accueillera des réalisateurs et leurs acteurs (fiction ou documentaire), afin d’évoquer les différents aspects de leurs collaborations : les relations de travail, les anecdotes de tournages, les techniques de jeu… Une belle occasion de venir à la rencontre des talents du Mans et d’ailleurs.

jeunes militaires, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Avec leur section, elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, au milieu des touristes en Au programme : vacances, pour ce que l’armée appelle un sas de décompression, où on va les aider à « oublier la guerre ». Mais Claude Saussereau a écrit et réalisé plusieurs courts-métrages on ne se libère pas de la violence si facilement… dont « Demain ce sera bien » en 2010 et « Le Saint de Stockholm » en 2012. Il préside aussi le Festival des 24 courts Il y a de l’idée, dans Voir du pays, second film des sœurs depuis 2004. Les autres départs, produit par OHNK, est son françaises Delphine et Muriel Coulin (17 Filles), qui met en dernier film présenté en mai 2016. Accompagné des deux scène deux amies d’enfance engagées dans l’armée et de jeunes comédiens, Maxime Crochard et Juliette Aubry, il retour de six mois en Afghanistan. viendra nous parler de la relation réalisateur/acteurs. (…) «Voir» après coup et en réalité virtuelle ce que l’on a été incapable d’appréhender in vivo est un paradoxe que le film “Pas comme des loups” est un documentaire de création relève, filant la métaphore de la vision et de l’aveuglement dès tourné sur une période de 4 ans. « Pour faire exister ce film, il le premier plan : un avion plein de militaires portant des fut essentiel de nouer une relation de confiance et d’être masques pour dormir. On comprend rapidement le dérisoire portés par un désir commun de le faire naître », explique le du projet de décompression, tant les traumatismes rapportés réalisateur, Vincent Pouplard. Ce dernier ainsi que deux de ne sont pas du genre à s’évacuer avant une piña colada ornée ses personnages centraux, Roman et Sifredy Warchol, d’ombrelles en papier. Ce qui doit arriver arrivera, c’est hors viendront détailler la manière dont ils ont travaillé. de la salle de réunion que ça pétera, mais pas forcément de la manière imaginée. Si l’on fait grâce au film d’avoir évité de Le film, Le guetteur de l’éternel, rend hommage au parcours singer Voyage au bout de l’enfer en mettant en scène des et aux œuvres de l’artiste Jean-Bernard Métais qui se déploient confessions convulsives, Voir du pays ne parvient jamais à se sur les cinq continents. Le réalisateur, Philippe Nahoun débarrasser d’une froideur provenant sans doute d’un excès viendra témoigner du rapport qu’il a entretenu avec lui pour de démonstration. «Passer de la burqa au string, c’est rapide mener à bien ce documentaire produit par Mitiki en 2013. comme sas de décompression», commente l’un des soldats en arrivant à l’hôtel. «Chypre n’est qu’à 100 km du théâtre des Laurence Chable est comédienne au Théâtre du Radeau. opérations au Moyen-Orient», explique un autre. Tout cela est Céline Thiou l’a d’abord vu jouer au théâtre mais c’est aussi vrai, mais peut-être aurait-il fallu ne pas le dire, pour laisser en la regardant vivre qu’elle a eu envie de la filmer. Elles au spectateur le soin de tirer seul les conclusions qu’il doit. viendront toutes les deux présenter Le Cahier des Visages qui Ce genre de tic de dialogue utilitaire se reproduit trop fut leur première expérience de cinéma et de fiction. souvent, empêchant les personnages de prendre vraiment corps, et ce en dépit, notamment, du jeu délicat d’Ariane François Cognard, co-producteur délégué de Je me tue à le Labed. Dans les ultimes minutes, on entrevoit, lors de plans dire accompagnera l'avant-première du film qui sera présenté successifs sur de fausses fresques antiques, puis sur un camion en cloture de la journée. plein de réfugiés, ce que le film aurait pu porter. Comme s’il Ancien journaliste à la mythique revue Starfix, successeur de s’était souvenu au dernier moment des enjeux qui l’innervent. Nicolas Boukhrief à la tête de Canal + Ecriture, François Cognard s'installe en Sarthe en 2004 pour y fonder la société Elisabeth Franck-Dumas – Libération de production Tobina film.

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JE ME TUE À LE DIRE

DIVINES

de Xavier Seron

d'Houda Benyamina

France – 2016 – 1h45 Belgique – 2016 – 1h30 Sortie le 31 août 2016 – Diaphana Sortie 6 juillet 2016 – Happiness Distribution Avec Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Jisca Kalvanda,... Avec Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer, Serge Riaboukine,... Caméra d'Or – Festival de Cannes 2016 Prix du meilleur long métrage belge francophone – FIFF 2015 Mention spéciale SACD – Quinzaine des Réalisateurs 2016 Soutien AFCAE

Michel

Peneud va mourir. Comme vous, comme moi, et comme sa mère, sauf que sa mère, c'est son médecin qui le lui a dit. Alors elle a décidé de vivre. Et vivre pour la maman de Michel Peneud, ça veut dire nourrir ses chats, boire du mousseux comme si c'était du champagne, et aimer Michel. Mais cet amour, Michel le trouve parfois un peu encombrant. A tel point qu'il semble soudain développer des symptômes très proches de ceux de sa mère. Et si Michel avait lui aussi un cancer du sein ? D’une inventivité rare et fort d’une tonalité joyeusement acide, Je me tue à le dire est une véritable pépite. À travers le portrait d’un trentenaire en perte d’équilibre – et qui ne l’a jamais trouvé Xavier Seron évoque une pleine génération et questionne rien de moins que le sens de la vie. Une comédie grinçante et sensible, servie par un casting truculent emporté par Jean-Jacques Rausin, ébahissant. (...) L’imagination de Xavier Seron nous ravit : spectateurs d’un conte abscons et sur-réaliste, nous prenons un tendre plaisir à partager les doutes de Michel comme son agacement et son émotion. Et si son immobilisme nous effraie ponctuellement, peut-être n’est-ce après tout parce qu’il renvoie au nôtre. (…) À la richesse de l’écriture, répond une approche esthétique époustouflante. Baroque et transcendantale, elle exacerbe le ressenti de Michel tout en servant de contre-point. La photographie, signée Olivier Boonjing, est sensationnelle. L’intelligence du cadrage, le grain de l’image et le volume induit par le noir et blanc permettent à Xavier Seron de dépasser toute hypothèse de narration (pourtant maîtrisée) et d’impressionner nos sens – le travail sur le son et l’emploi parcimonieux de la musique complètent habilement cette dynamique. Au-delà du chapitrage, le montage participe pleinement à ce mouvement : à l’inventivité de la mise en scène, répond, aussi sûrement qu’imperceptiblement, une énergie plurielle et sans cesse modulée (…). Enfin, l’interprétation est magistrale. Sans jamais tomber dans la performance, Jean-Jacques Rausin se donne corps et âme au réalisateur qui lui a écrit un rôle sur mesure pour notre plus grand plaisir (…). Nicolas Gilson – Un Grand moment de cinéma

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien. (…) Divines est un film sur des filles qui en ont dans le slip. Deux gamines, «Laurel et Hardy» de banlieue à l’imparable tempo comique, pratiquent un joyeux système D, fauchant des sodas au supermarché de la cité pour les revendre à la récré. Elles zonent en BEP «accueil» où l’on est dressé à sourire (hilarantes scènes d’apprentissage), et rêvent de mieux, de «money money money». (...) le film égrene une série de scènes citant plus ou moins ouvertement leurs homologues américains (apprentissage de la boxe auprès d’un vieux Chinois, échange de marchandise dans une église évoquant aussi bien Scorsese que Ferrara). Se tenant à mi-chemin entre récit initiatique et buddy movie de nanas, comédie romantique et drame lyrique, Divines joue avec les codes aussi furieusement qu’avec le genre. L’argent y est un motif obsédant, et s’y fait discrètement jour une critique de l’ultralibéralisme dont les recettes peuvent servir aussi aux arnaques - en témoigne ce sourire, subtil écho à la première partie, dont Dounia usera pour berner un type. Le film se garde bien, néanmoins, de porter un jugement moral sur le parcours de son héroïne, réservant ses conclusions pour un finale apocalyptique hélas assez mal préparé. Divines pèche plus globalement par ses excès, qui comprennent aussi une intrigue secondaire amoureuse souvent maladroite, et dont la finalité (montrer que l’art est au-dessus de l’argent) est insuffisamment développée. (…) Divines ne se préoccupe pas tant de réalisme, ou de la subjectivité du regard, que de jeu avec les codes, enthousiasmante tentative d’échapper aux assignations, que ce soit de celles qui cantonnent ses personnages à leur condition ou ce genre de projet à la case «film de banlieue». Cette ambition louable et l’énergie folle de ses trois actrices donne envie de célébrer ses promesses. Elisabeth Franck-Dumas – Télérama

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APNÉE

MADEMOISELLE

de Jean-Christophe Meurisse

de Park Chan-wook

France – 2016 – 1h29 Sortie octobre 2016 – Shellac Avec Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual,...

Corée du Sud – 2016 – 2h25 Sortie le 5 octobre 2016 – The Jokers / Bac Films Avec Kim Lin-Hee, Kim Tae-ri, Jung-woo Ha,...

Semaine de la Critique – Festival de Cannes 2016

Sélection Officielle – Festival de Cannes 2016

Céline,

Thomas et Maxence marchent toujours par trois. Comme la trilogie de la devise républicaine. Ils veulent se marier, une maison, un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres. Insoumis et inadaptés à une furieuse réalité économique et administrative, ils chevauchent leurs quads de feu et traversent une France accablée, en quête de nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.

Corée. Années

30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Quand la délirante compagnie théâtrale des Chiens de Navarre et leur metteur en scène, Jean-Christophe Meurisse, débarquent pour la première fois au cinéma, tout peut arriver. Et, en effet, tout arrive. ça commence par une tentative opiniâtre de mariage à trois : deux garçons, une fille, face à un employé de mairie à bout de nerfs. Ça continue par un désopilant (et néammoins aérien) numéro de patinage artistique complètement à poil, mais avec masques de catcheurs… Dans cette sarabande libertaire, situationniste et burlesque, qui se moque de tout, et surtout de la normalité, le trio de « fiancés » en goguette traverse mille aventures, croise une autruche dans les rayons d'un supermarché, se colle les chaussures au plafond, prend des bains dans la vitrine d'un magasin de sanitaires, ou décloue Jésus de sa croix – qui dit merci et s'en va pépère, à pied et tout ensanglanté, vers d'autres horizons.

Park Chan-wook assagi ? Devenu « classieux », plutôt, avec pour but, désormais, l'élégance et non plus la violence. (…) Avec pour base un roman anglais, Du bout des doigts, de Sarah Waters, transposé dans la Corée des années 30, occupée par le Japon, le cinéaste se livre à un plaisant jeu de dupes où des manipulateurs manipulent des manipulés plus manipulateurs qu'eux. Avec un peu plus de rigueur dans la mise en scène et des dialogues plus mordants, on se croirait chez Mankiewicz (…).

Cécile Mury – Télérama

Pierre Murat – Télérama

On mesure le plaisir du réalisateur à montrer des Coréens se jouer de ses ennemis de l'époque. Mais on voit, surtout, son bonheur à jouer avec tous les moyens magiques qu'offre le cinéma pour raconter une histoire romanesque, extravagante et spectaculaire. A lui les travellings arrière, vitesse grand V, les panos circulaires, et même les zooms : qu'ils soient les plus voyants du monde ne le gêne pas du tout. Et cette histoire, il Irrésistibles dans leurs personnages candides, débordants, l'interrompt – pour raconter le passé d'un des personnages, tchatcheurs et totalement désinhibés, les trois comédiens par exemple. Et il la dédouble, suivant la version des divers principaux, Céline Fuhrer, Thomas Scimeca et Maxence Tual narrateurs. sont le seul fil rouge de cet inventif charivari de poésie, de provoc, d'humour absurde, au bord du film à sketches. On rit, On a cité Mankiewicz, et c'est exagéré. C'est l'ambiance de souvent, beaucoup, comme devant cette très improbable deux réalisateurs moins prestigieux, mais passionnants, que séance de formation à Pôle emploi où l'un d'entre eux tente rappelle Mademoiselle. Et notamment un film à la même vainement d'apprendre à serrer des mains. Mais on s'ennuie esthétique agressive, à la même sensualité équivoque, à la aussi un peu, parfois, devant les maladresses et le désordre de même ironie devant l'inutilité des hommes face au pouvoir des ce film à part, entre happening permanent et tentative à demi- femmes. Ce film, c'est Bound (1996), des frères Wachowski. réussie de mettre en boîte quelque chose de la folie vivante du Plane sur Mademoiselle une sensualité trouble qui ajoute au théâtre. charme de ce thriller efficace et intelligent.

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