PRÉVISIONNEMENT Graines d'Images et le cinéma Rex avec le soutien de l'ACID, L'AFCAE et du GNCR ont le plaisir de vous inviter à la journée de prévisionnement
JEUDI 13 NOVEMBRE 2014 au cinéma Rex 2, rue de la Gare – 72600 Mamers tél : 02 43 97 59 39
9h – Accueil
9h30 – Charlie's Country de Rolf de Heer Festival de Cannes 2014 / Un Certain Regard - Prix du meilleur acteur Soutien AFCAE
11h30 – Iranien de Mehran Tamadon Soutien ACID 13h15 – Déjeuner
14h30 – Cold in july de Jim Mickle Festival de Cannes 2014 / Quinzaine des réalisateurs
16h30 – Timbuktu d'Abderrahmane Sissako Festival de Cannes 2014 / Compétition Officielle Soutien AFCAE
18h15 – Discussion autour de la programmation des films
Merci de confirmer votre présence par téléphone ou retour de mail avant le 10/11/2014 à Graines d'Images
Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr
CHARLIE'S COUNTRY
IRANIEN
de Rolf de Heer
de Mehran Tamadon
Australie – 2014 – 1h48 Sortie le 17 décembre 2014 – Nour Films avec David Gulpilil, Peter Djigirr, Luke Ford,...
Iran – 2014– 1h45 - documentaire Sortie le 3 décembre 2014 – ZED Soutien ACID
Festival de Cannes 2014 / Un Certain regard - Prix du meilleur acteur Soutien AFCAE
Iranien Charlie
est un ancien guerrier aborigène. Alors que le gouvernement amplifie son emprise sur le mode de vie traditionnel de sa communauté, Charlie se joue et déjoue des policiers sur son chemin. Perdu entre deux cultures, il décide de retourner vivre dans le bush à la manière des anciens. Mais Charlie prendra un autre chemin, celui de sa propre rédemption.
athée, le réalisateur Mehran Tamadon a réussi à convaincre quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ?
C'est ce qui fait le prix d'Iranien : cette impression que le réalisateur, avec un culot incroyable, tente le tout pour le tout, plonge les mains dans le camboui et tâche de démonter, en S’il n’y avait qu’une gueule à retenir, c’est celle de David vaillant petit mécanicien, les rouages écrasants de la Gulpilil, l’acteur hypnotisant de Rolf De Heer, qui nous phallocratie islamique. scotche, voire nous cloue dans son rôle de Charlie. Retiré dans les confins du bush australien, il est le visage de L'idée reste d'expérimenter, et de voir ce que peuvent produire, l’aborigène privé de ses biens, expatrié de sa terre, renié sur ces symboles de la pensée islamique, la meilleure des siens. Avec son charme océanien, notre Robinson argumentation possible, et toute la patience du monde. (...) Crusoé reflète toutes les crispations de la scission entre culture traditionnelle et la modernité contemporaine, et Tamadon contemple avec une inquiétude certaine, mais sans voit dans un retour à l’état de nature un salut, pourtant jamais se défaire de son flegme, les mécanismes qui régissent utopique et naïf. Et avec quelle émotion il nous tiraille les dictatures : comment un défenseur du dogme change de entre le rire et l’indignation ! sujet quand on le place devant une impasse, comment il Aux premiers abords, le film prend les traits d’une s'empare de son téléphone portable devant un soucis comédie ; Charlie c’est ce vieux singe auquel on insoluble, comment il joue sur les mots, retourne les n’apprend pas à faire la grimace, qui se joue et déjoue les problèmes. Quelques plans sont cependant consacrés aux policiers sur son chemin. L’humour poigne de son femmes et aux enfants, révélant du même coup le poids de la contraste avec la tristesse démentielle d’une larme qui tradition et de l'endoctrinement. Et l'enthousiasme d'une coule et d’un regard désemparé qu’on ne saurait éviter. La fillette pour un feu de bois (« On dirait l'enfer ! »), traduit fiction a bien raison d’être éponyme. C’est la raison même discrètement l'enthousiasme féminin pour tout ce qui brûle, d’un recours récurrent aux gros plans sur son héros, ou nié parles ultra-conservateurs quelques minutes plus tôt (« les d’une photographie qui le sublime, net, quand le paysage hommes son excités sexuellement plus vite que les femmes, environnant demeure flouté. De plus, les subtilités voilà pourquoi c'est à elles de se voiler »). cinématographiques sont nombreuses, la multiplication des perspectives et des champs est riche et variée. Tantôt Film d'horreur, film d'action, Iranien illustre la force de la la caméra zoome sur Charlie ou au contraire s’éloigne de parole. C'est l'inverse d'un adieu aux armes : un hommage à lui, prend du recul vis à vis des évènements. Le cinéaste celles, purement théoriques, qui devraient permettre de voir le nous libère par ses plans fixes, à l’exemple de la porte monde continuer d'évoluer. entrouverte d’un véhicule, et laisse notre imagination vagabonder sur ce qui est caché. Camille Brunel – Accréds Claire Demoulin – lepasseurcritique.com Graines d'Images – 35, rue de Degré – 72000 Le Mans Tel : 02 43 78 25 01 – Email : graines.dimages@wanadoo.fr
COLD IN JULY
TIMBUKTU
de Jim Mickle
d'Abderrahmane Sissako
USA – 2014 – 1h37 Sortie le 31 décembre 2014 – The Jokers / Le Pacte avec Michael C. Hall, Sam Shepard, Don Johnson,...
Mauritanie – 2014 – 1h37 Sortie le 10 décembre 2014 – Le Pacte avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Youlou Kiki, Abel Jafri,...
Festival de Cannes 2014 – Quinzaine des réalisateurs
Compétition Officielle – Festival de Cannes 2014 Soutien AFCAE
1989. Texas. Par une douce nuit, Richard Dane abat un
N
on loin de Tombouctou tombée sous le joug des homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et ville, il est malgré lui entraîné dans un monde de paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa corruption et de violence. fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la Dès son deuxième long, Stake Land, Jim Mickle décrivait musique et les rires, les cigarettes et même le football… un monde où régnait la sauvagerie. Sous des dehors Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de contemplatifs et mélancoliques, Stake Land montrait la résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent violence brute des vampires et humains qui peuplaient son chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane Amérique post-apocalyptique. (...) Puis vint We Are What et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de We Are qui porta à un point de rupture l’adjonction du Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane contemplatif et de l’horreur sans véritable point d’ancrage tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à affectif. (...) Mais malgré la beauté plastique de ses bandes GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux et leur force symbolique, le jeune cinéaste demeurait nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs… handicapé par le genre qu’il avait élu, cloisonnant son succès aux festivals de fantastique. Certes, Timbuktu est en premier lieu décisif en tant qu’acte politique, soit le fait qu’un grand cinéaste du Sahel, deux ans Son incursion dans le film Noir pourrait bien changer la après le début du conflit malien, prenne la responsabilité de donne. Mickle et son inséparable acteur/co-scénariste représenter la présence tentaculaire d’AQMI dans l’arrièreNick Damici en tirent logiquement un film pessimiste et pays désertique dont Bamako a perdu le contrôle. (…) violent mais toujours porté par le point de vue de Mais c’est avant tout un somptueux film d’espace. Ainsi l’innocent projeté dans un monde qui n’est pas le sien. Timbuktu développe-t-il une sorte de grand théâtre du dehors, Juillet De Sang déroute, ouvrant des voies qu’il emprunte qui n’a pour décor que l’étendue sèche du désert, avec ses en fait peu pour mieux explorer un traitement qu’on petits accidents de terrain : un fleuve, un village, un arbre, etc. n’aurait pas soupçonné. Le récit débute comme un thriller (…) Chaque vallon se dissimule du suivant à l’ombre de la dune paranoïaque. Etouffante, cette première partie nimbée de qui les sépare, cachant dans ses creux des scènes invisibles et notes carpenteriennes et d’apparitions fantomatiques secrètes : une musique, une partie de football, un meurtre – confirme l'attachement du réalisateur au fantastique. (...) autant d’interdits haram traqués par la police islamique. (...) Timbuktu, c’est l’humanité vouée à cramer sous le même ciel ; Mais cette première partie dissimule un tout autre intérêt, le grand récit feuilletonnant du peuple de Dieu aux confins du car c’est vers James Ellroy que Mickle lorgne par la suite monde, rendu à un état à la fois férocement contemporain et avec la réunion de trois personnages d’horizons divers absolument intemporel et abstrait. Une micro-humanité à amenés à opérer leur propre justice. (...) Un intérêt pour l’épreuve d’elle-même sur une terre qui pourvoit, en juste les névroses de ses personnages qui n'empêche mesure, le manger et le boire : la délicate régularité de la vie pas quelques notes d’humour sur les particularités de son paysanne en ferait un beau paradis de sable si ce n’étaient les trio d’enquêteurs, allégeant considérablement la noirceur bandes de prédateurs armés qui y rôdent. Lassés par le silence de ce Juillet De Sang. Un compromis qui rend cette de Dieu et la quiétude de la foi, armés de pick-ups et de descente aussi attachante que l’était la traversée de Stake mitraillettes, ils portent sur cette terre blanche le péché originel Land, toute proportion gardée de par la gravité de son du bruit et de la fureur (…). C’est bien quelque chose du sujet. paradis violé que Sissako, entre les creux du récit, parvient à capter. Guénaël Eveno – louvreuse.net Théo Ribeton – Critikat.com
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