02.03 au 05.04 2016

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ISSN 0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS

N°343 • Mars 2016

Festival international de cinéma asiatique de Tours. du 14 au 23 mars (voir page 5)


S

O

M

M

A

I

R

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Mars 2016 - n° 343

Édito CNP

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3

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Festival international de cinéma asiatique de Tours

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5

Les Assises du journalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Séances cinélangues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 ..........................

8

..................................

8

Les Journées du film italien LES FILMS DE A à Z En bref

................................................

16

Bande annonce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Pour permettre au public une plus grande fréquentation de ses collections (les plus riches de région Centre), la bibliothèque propose de nouveaux horaires.

Horaires d’ouverture : lundi : de 16h00 à 19h45 mercredi : de 15h00 à 19h45 jeudi : de 16h00 à 19h45 vendredi : de 16h00 à 19h45 samedi : de 16h00 à 19h45 FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

Cafétéria des Studio gérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45 sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Hommage à ......................................

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...........................................

19

Jacques Rivette Rencontre avec

Thomas Lilti

Tél : 02 47 20 85 77 Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :

Courts lettrages

EUROPA

Les Huit salopards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN

Interférences

Carol, Les Huit salopards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

AFCAE

Ettore Scola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI

Gros plan

ACOR

Hommage à

Je vous souhaite d’être follement aimée

..........

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(Membre co-fondateur)

Interférences

Les Chevaliers blancs, A Second Chance . . . . . . . . . . . 29 Interférences

Janis, The Rose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Vos critiques Jeune Public

ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE

......................................... ..........................................

FILM DU MOIS : Les Ogres GRILLE PROGRAMME

GNCR GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE

33

ACC

34

ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur)

de Léa Fehner

................

pages centrales Prix de l’APF 1998

Site : www.studiocine.com page Facebook : cinémas STUDIO

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill, avec la participation de Lucie Jurvilier et de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.


éditorial

e retour avec le printemps, le Ficat et ses partenaires (Cinémathèque de Tours, Collège au cinéma 37, Parfum Culture, Ciclic, Médiathèque de Saint-Avertin, l’Instant, Ciné-ma différence et T. V. Tours) sont de nouveau cette année au rendez- vous du cinéma asiatique.

D

Les femmes seront au cœur du festival. Les grands réalisateurs classiques : Ozu Y., Naruse M., Mizoguchi K., Ray S. nous donnent de très beaux portraits d’héroïnes qui doivent faire face à leur époque et à une société en pleine mutation. Grenade, la jeune femme enceinte de Shadow Days est, elle aussi, le jouet de l’Histoire et pourtant nous sommes dans la Chine contemporaine. Les femmes aujourd’hui semblent être en proie à un certain désarroi face au monde moderne et l’interrogation est au centre de leur démarche (Tout un monde lointain, Red Amnesia, Le Cœur régulier...). Heureusement, comme toujours chez Miyazaki, les petites héroïnes n’ont pas froid aux yeux et vont de l’avant. Kiki, la petite sorcière ne fait pas exception. Nous prévoyons d’accueillir avec le plus grand plaisir Zhao Dayong, Mia Ma, Alain Mazars, Patrick Laurent, Philippe Rostan, Vanja d’Alcantara, Isabelle Carré, Davy Chou... Huit films seront en compétition, le jury décernera son prix (La Toile de lumière du peintre Guy Romer) et le public le sien lors de la soirée de clôture le mardi 22 mars. Expositions : • Aux Studio : Un automne au Japon : exposition photographique de Michel Davo. • À l’Espace Parfum Culture : Beaux regards sur Taïwan : pastels de Tino Bon festival ! L. J.

Remerciements : à Luisa Prudentino, Flora Lichaa, Jeon Soo-Il, Lam Lê, à nos amis viticulteurs, à tous les réalisateurs, producteurs, distributeurs, aux festivals et à toutes celles et tous ceux qui ont permis au festival d’exister.

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

3


SEMAINE

CNP jeudi 20h00

5

du 30 mars au 5 avril

FIN DE VIE : QUI CHOISIT ? LE MOMENT ET LA MANIÈRE de Anne Kunvari

Débat avec Mickael Boulay, avocat de l’ADMD

de Steven Spielberg

54’

SÉANCE CINÉ LANGUES

WHO AM I KEIN SYSTEM IST SICHER 17h00 1h46’

I

N

lundi

1h55’ VO

E.T.

mercredi C

2016

É

M

A

T

H

È

Q

U

E

2h34’

ZOOTOPIE de Byron Howard et Rich Moore

1h21’

EST NÉE 19h30 UNE ÉTOILE de George Cukor Séance Vague Jeune/Théâtre Olympia

dimanche 1h53’ CONTE D’ÉTÉ

11h00

de d’Eric Rohmer

LE NOUVEAU de Rudi Rosenberg

37’

mercredi

14h15 14h15

1h48’ VF

de Baran bo Odar

SEMAINE

MA PETITE PLANÈTE VERTE de divers réalisateurs

SAUF merjeu-ven +

1h30’

SAUF jeu-ven

de Farid Bentoumi

19h45

14h15 19h30

C

Débat avec Christophe Chrétien CGT-Sanofi Synthelabo N É M A T H È Q U E

I

lundi

14h15 2h31’ 17h00 THE REVENANT 19h45 de Alejandro Gonzales Inarritu

SAUF jeudi vendredi

16h15 SAUF jeudi vendredi

19h15

À suivre.

21h45

SHADOW DAYS de Zhao Dayong À suivre.

www.studiocine.com

2h14’

LA TERRASSE

Le film imprévu www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

mercredi dimanche

de Jacques Perrin & Jacques Cluzaud

14h15

45’ VF

LES ESPIÈGLES

dimanche

de J Cimermanis, M Brinkmanis E Lacis

16h30

1h37’

mercredi

samedi BELLE & SÉBASTIEN dimanche L’AVENTURE CONTINUE de Christian Duguay

17h30

14h15 1h41 17h00 SAINT AMOUR 19h15 de Benoît Delepine & Gustave Kervern LE CRIME DU SOMMELIER mercredi 17h30 21h15 1h40’ de Ferdinando Vicentini

14h15 1h45’ SAUF dimanche

AVE, CÉSAR !

PINOCCHIO 1h24’

de Ethan & Joel Coen

19h30

PER AMOR VOSTRO

BELGICA de Félix Van Groeningen

2h05’

14h30 1h23’CRACHE CŒUR de Julia Kowalski 19h45

jeudi

10h00 jeudi

17h30 vendredi

10h00 samedi

de Marco Tullio Giordana

14h15

NOS MEILLEURES ANNÉES-2

dimanche

3h

1h30’ 1h30’

14h30 UN VRAI FAUSSAIRE 19h45 de Jean Luc Leon

ALASKA de Claudio Cupelini

NOS MEILLEURES ANNÉES-1

3h

17h30 21h30

de Enzo D’Alo

1h50’ de Giuseppe Me Gaudino

14h15 2h07’ 17h00 19h15

de Marco Tullio Giordana

14h15

LAST SUMMER

dimanche

de Léonardo Guerra

17h30

1h44’

NAHID de Ida Panahandeh

21h30

1h51’

JE NE SUIS PAS UN SALAUD de Emmanuel Finkiel

de Guillaume Senez

1h35’

LES SAISONS

HOMMAGE À ETTORE SCOLA

16h00

1h31’

KEEPER

52’ de S. Horel, B. Rossigneux et A. Rodolfi

2016

1h30’

LES MÉDICAMENTEURS

20h00

de Dominik Moll

GOOD LUCK ALGERIA

Scandaleuse industrie pharmaceutique

19h30

SAUF jeu-ven

14h15 1h34’ Festival asiatique 17h30 LE CŒUR RÉGULIER 1h41’ DES NOUVELLES DE de Vanja D’Alcantara 19h30 LA PLANÈTE MARS 21h30 À suivre. 14h15 16h00

du 2 au 8 mars

17h45

14h15 1h42’ MÉDECIN 1h44’ MARIE ET 17h15 DE CAMPAGNE vendredi LES NAUFRAGÉS 21h30 de Thomas Lilti À suivre. de Sébastien Betbeder À suivre. 19h45 Rencontre avec le réalisateur 14h30 1h50’ 17h00 QUAND ON A 17 ANS 2h15’ 17h00 19h15 SUNSET SONG de André Téchiné 21h30 À suivre. de Terence Davies À suivre. 21h15 14h15 1h36’ 1h52’ ROSALIE BLUM 19h15 MIDNIGHT SPECIAL 17h15 de Julien Rappeneau 21h15 À suivre. de Jeff Nichols

CNP jeudi

1

17h45 1h34’L’HISTOIRE DU TIMIDE 21h45 GÉANT de Dagur Kari

1h29’

TEMPÊTE de Samuel Collardey

21h45

Le film imprévu www.studiocine.com

Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com


SEMAINE

CNP

2 du 9 au 15 mars 2016

SEMAINE

3 du 16 au 22 mars 2016

Droits des enfants : défendons-les !

Les dessous de la guerre des prix

LE SALSIFIS DU BENGALE mercredi ET AUTRES POÈMES 42’ DE ROBERT DESNOS 14h15

CNP LES ENFANTS INVISIBLES

Festival de cinéma asiatique de Tours Avant première

SEMAINE

CNP

4 du 23 au 29 mars 2016

Comprendre l’arnaque et agir sur la criminalité financière

1h08’ VF

jeudi L’HONNEUR PERDU LES mercredi MEKONG STORIES 19h00 LES RÉVOLTÉS 52’ D’UNE BANQUE 1h40’ de Dang di Phan AVENTURIERS jeudi 14h15 divers jeudi 1h29’ DE LA HONTE de de Patrick Benquet dimanche Avant première réalisateurs de Wandrille Lanos de divers réalisateurs 20h00 vendredi BARRY LINDON Débat avec Jean de Maillard, juge 19h45 16h00 lundi de Stanley Kubrick SHADOW DAYS Débat ATELIER : mercredi 1h35’ de Zhao Dayong 19h00 19h30 3h07’ SÉANCE CINÉLANGUES C I N É M A T H È Q U E Rencontre avec le réalisateur sam-dim 1h48’ VF 1h30’ 1h35’ sam-dim 1h45’ AVANT-PREMIÈRE Festival asiatique lundi mercredi dimanche LA PETITE SORCIÈRE dimanche PIÈCES lundi 2h22’ CONTES DES LES SAISONS 14h15 10h45 FRITZ BAUER, UN KIKI 14h15 ZOOTOPIE de Hayao Miyazaki HÉROS ALLEMAND 1h43’ 11h00 17h00 DÉTACHÉES de Lars Kraume VF mer-sam 19h30 CHRYSANTHÈMES TARDIFS mer-sam Avant première de Jacques Perrin de Aaron Fernandez de Byron Howard et Rich Moore dim-lun dimanche 1h31’ de Kenji Mizoguchi HANA ET ALICE & Jacques Cluzaud 17h00 17h15 17h15 ALIAS MARIA MÈNENT L’ENQUÊTE dimanche 1h42’ jeudi 20h00

de Mehdi Charif, Katia. Lund, Jordan 55’ & Ridley Scott Débat avec Claire Brisset

CINÉMATHÈQUE / Nota Bene

14h15 2h35’ Les Assises jeudi THE REVENANT 17h00 du journalisme vendredi de Alejandro Gonzales Inarritu samedi Séances gratuites en 19h45 présence des réalisateurs, dans la limite des places disponibles.

19h00

1h41’

14h15 AMOUR 17h00 SAINT de Benoît Delepine 21h30 & Gustave Kervern 14h15 1h41’ 17h30 DES NOUVELLES DE 19h30 LA PLANÈTE MARS 21h30 de Dominik Moll Festival asiatique 14h30 1h44’ 17h00 THE ASSASSIN 19h15 de Hou Hsiao-Hsien

1h30’

UN VRAI FAUSSAIRE 17h30 de Jean-Luc Leon

1h45’

19h30 AVE, CÉSAR ! SAUF de Ethan & Joel Coen

2h05’

BELGICA de Félix Van Groeningen

1h31’

14h15 ALIAS MARIA 19h30 de José Luis Rugeles Gracia

www.studiocine.com

1h44’

1h42’

21h15

14h30 SKY 19h45 de Fabienne Bertaud

Shunji Iwai

de Hou Hsiao-Hsien

1h44’

21h15

21h30

BELGICA

LOUIS-FERDINAND CÉLINE

21h45 DEUX CLOWNS POUR UNE CATASTROPHE de Emmanuel Bourdieu

Le film imprévu www.studiocine.com

Le film imprévu www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

21h45 Voir page 5

KIKI,

14h15

sam-dim

LA PETITE SORCIÈRE mer-sam-dim

1h43’ VF de Hayao Miyazaki

de Félix Van Groeningen 1h37’

11h00

Festival de cinéma asiatique de Tours samedi à 14h30

de Ida Panahandeh

14h30 LOUIS-FERDINAND CÉLINE CLOWNS POUR UNE CATASTROPHE 19h45 DEUX de Emmanuel Bourdieu

17h00

1h40’ de

2h05’

NAHID 1h37’

jeudi

14h15 17h15 MÉDECIN DE 1h21’ 17h00 SAINT AMOUR CAMBODIA 2099 19h15 CAMPAGNE ÉVOLUTION Benoît Delepine 19h15 1h41’ &deGustave 21’ de Davy Chou dimanche de Thomas Lilti Kervern 21h15 Rencontre avec le réalisateur de Lucile Hadzihalilovic 14h15 DES NOUVELLES DE RIZ CANTONAIS 11h00 17h15 LA PLANÈTE MARS 50’ de Mia Ma 14h15 1h52’ Festival asiatique Rencontre avec la réalisatrice MIDNIGHT 21h15 1h42’ de Dominik Moll 17h00 SPECIAL 1h44’ THE RED AMNESIA dimanche 14h15 MIDNIGHT 1h56’ 17h00 de Wang Xiaoshuai 17h00 21h15 de Jeff Nichols ASSASSIN Avant première 19h15 1h52’ SPECIAL de Jeff Nichols 21h30 de Hou Hsiao-Hsien TOUT UN MONDE LOINTAIN lundi 14h15 1h36’ 2h25’ 1h28’ de Alain Mazars 14h15 Rencontre avec le réalisateur et Patrick Laurent 19h00 17h45 ROSALIE 1h41’ 19h00 LESdeOGRES Léa Fehner BLUM LE DRAGON DE GUYANE mardi 19h30 52’ de Philippe Rostan AMOUR 2h35’ Rencontre avec le réalisateur 17h00 21h30 de Julien Rappeneau SAINT 14h15 de Benoît Delepine Avant première REVENANT 21h00 THE & Gustave Kervern de Alejandro Gonzales Inarritude Jean LE CŒUR RÉGULIER mardi 1h41’ 1h34’ de Vanja D’Alcantara 19h45 1h21’ 14h15 DES NOUVELLES DE Rencontre avec la réalisatrice et Isabelle Carré 14h30 LA PLANÈTE MARS 1h42’ 17h30 19h45 de ÉVOLUTION 19h00 THE ASSASSIN Lucile Hadzihalilovic de José Luis Rugeles Gracia

17h30

MALIN COMME mercredi UN SINGE dimanche

52’ VF

de divers réalisateurs

16h00

JEUX D’IMAGES mercredi de Norman McLaren 32’ VF

14h15

SKY

de Dominik Moll

2h25’

14h15 OGRES 21h00 LES de Léa Fehner 1h31’

14h30 19h30

KEEPER de Guillaume Senez

de Fabienne Bertaud

17h30

19h00

19h15

17h30 21h30

2h31’

THE REVENANT 21h00 de Alejandro Gonzales Inarritu

Le film imprévu www.studiocine.com

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com


jeudi 3 mars - 20h00 Le Collectif Notre santé en danger, Convergence Services publics 37, la LDH 37 et le CNP proposent :

SCANDALEUSE INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ! Mon entreprise ne connaît pas la crise : telle est la devise de l’industrie pharmaceutique. Elle oriente recherches et investissements en fonction du profit qu’elle pourra tirer au détriment de la sécurité des patients. Elle pousse le vice jusqu’à créer des besoins factices et des maladies. Film : Les médicamenteurs de Stéphane Horel, Brigitte Rossigneux et Annick Redolfi (2009 – France – 52’). Suivi d’un débat avec Christophe Chrétien, délégué CGT au comité central d’entreprise de Sanofi Synthélabo.

jeudi 10 mars - 19h45 Peuples Solidaires, la Fondation Sciences Citoyennes et le CNP proposent :

LES DESSOUS DE LA GUERRE DES PRIX… Les prix toujours plus bas, c’est bon pour tout le monde ??? Faut pas rêver ! Il y a toujours quelqu’un qui paie le prix !!! Laissons-nous conduire d’un bout à l’autre de la chaîne, du consommateur au salarié ou petit producteur de base. Quelles actions, quelles alternatives ? Le film Les Récoltes de la honte de Wandrille Lanos (2013 - France – 1h29), sur les dessous de la grande distribution sera suivi d’un débat avec un intervenant spécialisé.

jeudi 17 mars - 20h00 Le Secours Populaire 37, le Collectif Palestine 37, la LDH 37 et le CNP proposent :

LES DROITS DE L’ENFANT : DÉFENDONS-LES ! Les conflits, les pays sous occupation, la mondialisation augmentent les inégalités et mettent en péril le respect des droits de l’enfant. En France, 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de

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– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

pauvreté et 30 000 enfants sont SDF. Dans le monde, 30% des enfants de moins de 5 ans décèdent de malnutrition et 57 millions d’enfants n’ont pas accès à l’école. Film : 3 courts-métrages (55’) réalisés par Mehdi Charef, Katia Lund, Jordan et Ridley Scott extraits du film Les Enfants Invisibles (2009 France/Italie/UNICEF), suivis d’un débat avec Claire Brisset, défenseure des Droits de l’Enfant.

jeudi 24 mars - 20h00 Les Amis du Monde diplomatique, ATTAC, le MFRB Tours, la LDH 37 et le CNP proposent :

COMPRENDRE L’ARNAQUE ET AGIR SUR LA CRIMINALITÉ FINANCIÈRE Les pratiques transgressives sont devenues une modalité de fonctionnement de la finance. Elles sont un des éléments déclencheurs de dramatiques crises financières (subprimes…) Des juristes s’attachent à élucider ces fraudes, des économistes proposent de créer une agence d’autorisation de mise sur le marché des produits financiers, de protéger les lanceurs d’alerte…. Il est urgent de comprendre et d’agir. Après le film L’Honneur perdu d’une banque de Patrick Benquet (2013 – France – 52’), débat avec Jean de Maillard, juge.

jeudi 31 mars - 20H00 L’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et le CNP proposent :

FIN DE VIE : QUI CHOISIT ? Les drames de la fin de vie se succèdent dans les hôpitaux comme dans les prétoires. La représentation nationale, négligeant les aspirations de la majorité des Français, maintient une loi qui prive nos concitoyens de leur dernière liberté. Le droit – et non l’obligation- pour un individu de choisir sa fin de vie, concerne un patient conscient et éclairé qui a rédigé des directives anticipées. Personne d’autre ne peut prendre de décision à sa place. En réalité ? Film : Le moment et la manière de Anne Kunvari (2014 – France – 54’). Suivi d’un débat avec Mickael Boulay, avocat de l’ADMD.

17e Festival international de cinéma asiatique de Tours FICAT -

14-23 mars 2016

Mercredi 16 mars – 16h - Jeune public Malin comme un singe Chine – 2009 – 52’, 3 courts métrages d’animation

À partir de 4 ans Attendons demain : Hu Xiaonghua Il pleut, tous les animaux de la forêt se réfugient dans un abri… tous, sauf le singe qui n’a pas construit sa maison… Les singes à la pêche : Shen Zuwei Quatre singes voudraient bien attraper des poissons. Harpon, filet, ligne… Le petit singe turbulent : Hu Jingging Enfant unique et capricieux, il aime faire des mauvaises farces à ses camarades, jusqu’au jour… Un concentré de Chine dans ces contes exquis. Idéal pour nos tout-petits ! Mercredi 16 mars – 17h30 - Jeune public Kiki la petite sorcière Japon – 2004 – 1h43, film d’animation de Hayao Miyazaki.

VF, tout public à partir de 8 ans Dans la famille de Kiki on est sorcière de mère en fille. Mais pour cela il faut effectuer son apprentissage durant un an dans une ville inconnue et loin de son foyer. Elle part le cœur rempli d’espoir, mais elle se rendra vite compte que vivre seule est plus dur qu’elle ne l’imaginait… Emouvant, drôle, un vrai souffle de bonheur ! Mercredi 16 mars – 17h 00 Beijing Stories Chine – 2015 – 1h15, de Pengfei, avecYing Ze, Luo Wenjie, Zhao Fuyu, Li Xiaohui

A Beijing , 23 millions d’habitants, les quartiers sont sans cesse détruits et reconstruits pour la nouvelle classe moyenne. Jin a accepté de partir mais il doit d’abord vendre sa maison à un prix décent. Yong Le récupère des meubles abandonnés et Xiao Yun danse dans un bar. Tous deux habitent la « Ville souterraine » et rêvent d’en sortir. Trois rêves, trois destins, trois histoires de la ville. Mercredi 16 mars – 19h00 OUVERTURE DU FESTIVAL Le Lâche Inde – 1965 – 1h09, de Satyajit Ray avec Soumitra Chatterjee, Madhabi Mukherjee, Haradhan Bannerjee

Amithab, scénariste de films commerciaux, effectue des repérages dans la campagne. Sa voiture tombe en panne et il est hébergé par un planteur de thé dont l’épouse est

Karuna, une femme qu’il a autrefois aimée, mais qu’il n’a pas su ou pas voulu garder... La remarquable écriture du film, sa narration concise, la qualité de l’interprétation de ses acteurs (le couple de Charulata) en font une œuvre incroyablement touchante. Incontournable ! Jeudi 17 mars – 9h15 En partenariat avec Collège au Cinéma 37 SÉANCE RÉSERVÉE AUX SCOLAIRES. Origine Japon – 2006 – 1h35, film d’animation de Keiichi Sugiyama.

Trois siècles après notre ère, la terre est soumise au pouvoir des esprits de la forêt qui déversent leur colère sur l’humanité qu’ils accusent de la destruction de la planète. Dans cet univers, deux cités s’opposent. Ragna, qui aspire à un retour à la civilisation, et la cité neutre qui veut préserver l’harmonie avec la nature. Apocalypse verte… un conte écolo-futuriste ! Jeudi 17 mars – 17h00 Shadow Island (Inédit – Compétition) Corée du Sud – 2015 – 1h55, de Son Seung-Ung avec Tae In-Ho, Lee Sang-Hee, Kim Geun-Soo…

Young-Do dont le père était un tueur psychopathe a souffert de s’entendre traiter de « monstre » durant toute son enfance. Rattrapé par le passé meurtrier de son père il est entraîné à son tour dans une spirale autodestructrice de violence, de haine et de colère qu’il ne peut contrôler. Film noir entre tragédie grecque et rédemption. Jeudi 17 mars – 19h00 Mékong Stories (Avant-première - Compétition) Voir page 12 Vendredi 18 mars – 17h00 Sunrise (Compétition) Inde – 2014 – 1h25, de Partho Sen Gupta avec Adil Hussain, Tannishta Chatterjee, Gulnaaz Ansari...

L’inspecteur de police Joshi ne parvient pas à se remettre de la disparition de sa fille Aruna, kidnappée à l’âge de six ans. Malgré le temps passé, il la recherche toujours désespérément. Un rêve hante ses nuits : il poursuit une ombre qui l’amène au Paradise, un bar de nuit glauque où dansent des adolescentes. Polar sombre et pluvieux parcouru d’images oniriques Vendredi 18 mars – 19h00 Shadow Days (Avant-première – Compétition) Chine – 2014 – 1h35, de Zhao Dayong, avec Liang Ming, Li Ziqian, Liu Yu...

Renwei revient dans sa ville natale au cœur de

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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majestueuses montagnes pour que sa petite amie accouche tranquillement et pour échapper à un passé trouble. Son oncle l’engage dans sa brigade de choc pour obliger les femmes à avorter. Tous les moyens sont bons pour y arriver : loi de l’enfant unique oblige ! C’est un film percutant sur la déliquescence de la société chinoise mais c’est aussi un film intrigant qui flirte avec l’irrationnel. RENCONTRE AVEC ZHAO DAYONG Samedi 19 mars – 14h15 - Jeune public Ciné-ma différence Kiki la petite sorcière Samedi 19 mars – 16h00- Jeune public Malin comme un singe Samedi 19 mars – 16h00 Animation : cérémonie chinoise de l’encens présentée par Lizi Meunier de l’Association France-Chine. Samedi 19 mars – 17h30- Jeune public Kiki, la petite sorcière Samedi 19 mars – 17h00 Le Dernier élan d’Aoluguya (Inédit – Compétition) Chine – 2014 – 1h40, de Gu Tao

L’élan, animal majestueux, a disparu des grandes forêts du Nord-Est de la Chine. Weijia et son peuple (les Evenk de Mongolie Intérieure) ne sont ils pas en train de subir le même sort ? La chasse a été interdite, la vie nomade disparaît et l’alcool reste la seule échappatoire... mais peut-être aussi la création artistique. Samedi 19 mars – 19h00 Une femme dans la tourmente Japon – 1964 – 1h38, de Mikio Naruse, avec Hideko Takamine, Yûzô Kayama, Mitsuko Kusabue...

Reiko, veuve de guerre, s’occupe du petit commerce de ses beaux-parents. Elle voit son avenir menacé par l’ouverture prochaine d’un supermarché dans le quartier. Depuis son retour de Tokyo, Koji, le jeune frère de son défunt mari, passe son temps dans les bars. L’épicerie semble promise à un rapide déclin. Cet inédit de Naruse trace un beau portrait de femme et c’est un grand film sur les sentiments en demi-teinte. Dimanche 20 mars – 11h00 Cambodia 2099 (Inédit) Cambodge – 2014 – 21mn, de Davy Chou, avec Kavich Neang, Sotha Kun, Sothea Vann.

Phnom Penh, Cambodge. Sur Diamond Island, joyau de modernité du pays, deux amis se racontent les rêves qu’ils ont faits la veille. Le sommeil d’or était le premier long métrage de Davy Chou. RENCONTRE AVEC DAVY CHOU Riz cantonais (Inédit) France – 2015 – 50mn, de Mia Ma

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– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

« J’ai l’œil bridé mais je ne parle pas chinois. Ma grandmère aime le fromage mais ne parle pas français. Pour traduire entre elle et moi il y a mon père, mais il rechigne à le faire. Alors je vais rencontrer d’autres immigrés chinois, aux langues et parcours différents. » RENCONTRE AVEC MIA MA Dimanche 20 mars – 11h00 - Jeune public Hana et Alice mènent l’enquête (Avant-première) Japon – 2016 – 1h38, film d’animation de Shunji Iwai.

Tout public, à partir de 10 ans. Alice intègre un nouveau collège où circule une étrange rumeur concernant un meurtre commis un an plus tôt. Hana, sa camarade de classe, vit recluse chez elle. De nombreux commérages disent qu’elle connaîtrait des détails à propos du meurtre. Alice décide alors de mener son enquête… Ce premier film d’animation du réalisateur Shunji Iwai a remporté le Prix du jury de Mon premier festival. Dimanche 20 mars – 11h + 14h15 - Jeune public Kiki, la petite sorcière Dimanche 20 mars – 16h00 Animation proposée par l’Assocation France-Chine Dimanche 20 mars – 17h30 - Jeune public Kiki, la petite sorcière Dimanche 20 mars – 17h00 Red Amnesia (Avant-première – Compétition) Chine – 2014 – 1h56, de Wang Xiaoshuai avec Lü Zhong, Feng Yuanzheng, Amanda Qin, Qin Hao, Shi Liu

Surviving (Inédit – Compétition) Corée du sud – 2014 – 1h25, documentaire de Mire Kim

La KT (Korea Telecom) privatisée depuis les années 2000 est aux mains d’actionnaires étrangers. Les travailleurs cinquantenaires sont poussés à se retirer avant l’âge de la retraite. Ceux qui refusent sont transférés dans des succursales éloignées, assignés à des tâches ridicules et ostracisés par leurs nouveaux collègues. La réalisatrice, dans ce film qui alterne dénonciation sociale et portraits intimistes, nous montre que le capitalisme est tout aussi sauvage « au pays du matin calme » que chez nous. Lundi 21 mars – 19h00 Tout un monde lointain (Inédit – Compétition) Birmanie – 2015 – 1h28, d’Alain Mazars avec Win Thiri New, Ma Phyu, Moe Moe Khaing, Patrick Laurent, Isi Dhmma...

– CLOTURE DU FESTIVAL – Remise des Prix Le Cœur régulier Voir pages 9 RENCONTRE AVEC VANJA D’ALCANTARA ET ISABELLE CARRE En partenariat avec la Cinémathèque de Tours : Lundi 14 mars – 19h30

L’action se situe en Birmanie. Thiri, qui rêve de devenir écrivaine, tombe amoureuse d’un voyageur européen. Momo croit lire dans la pensée d’un énigmatique ermite occidental. Ada est prête, par amour pour un moine, à devenir nonne. Le nouveau film d’Alain Mazars est une tentative de voyage à l’intérieur de l’imaginaire de ces femmes birmanes face au monde occidental. RENCONTRE AVEC ALAIN MAZARS ET PATRICK LAURENT Mardi 22 mars – 17h00

Un jeune acteur de théâtre est très populaire auprès des jeunes filles. Cela n’est pas dû à son talent mais plutôt à sa famille reconnue dans le milieu du théâtre Kabuki. La réalité va bientôt le rattraper, qui va l’obliger à se consacrer vraiment à son art. Un très grand Mizoguchi. SOIREE PRESENTEE PAR GUY SCHWITTHAL

Le dragon de Guyane

Programme complet du festival à l’accueil des Studio.

Contes des chrysanthèmes tardifs Japon – 1939 – 2h23, de Kenji Mizoguchi avec Kôkichi Takada, Gonjurô Kawarazaki, Shôtarô Hanayagi

France – 2015 – 52’, de Philippe Rostan

10, 11 et 12 mars : assises du journalisme

Une retraitée s’occupe (un peu trop à leur goût) chaque jour de ses enfants, fait la cuisine à son plus jeune fils qui est homosexuel puis apporte des courses chez son fils aîné. Mais depuis quelque temps la vieille dame reçoit de mystérieux coups de fils anonymes et a également l’impression d’être suivie... Ce nouveau film de Wang Xiao Shuai, 11 Fleurs, Beijing Bicycle, nous entraîne dans une Chine où il n’est pas facile de « faire du passé table rase ». Dimanche 20 mars – 19h00

MERCREDI 23 MARS 17H : SEANCE CINELANGUES

Fleurs d’équinoxe

Pièces détachées

Japon – 1969 – 1h55, de Yasujirô Ozu, avec Teiji Takahashi, Fujiko Yamamoto, Fumio Watanabe...

France, 2007, 1h35 de Aarón Fernandez avec Eduardo Granados, Alan Chávez, Carlos Ceja, Damayanti Quintanar, Pilar Padilla

Wataru Hirayama se montre fort réticent lorsqu’il apprend que sa fille Setsuko refuse le mariage qu’il a arrangé pour elle et c’est contre sa volonté qu’il assiste au mariage. Le couple part ensuite pour Hiroshima. Poussé par ses amis, Hirayama surmonte ses convictions et va leur rendre visite. Fleurs d’équinoxe, premier film d’Ozu tourné en couleur, brosse un émouvant portrait de père de famille tiraillé entre conservatisme et progressisme mais aussi en creux celui de femmes en opposition. Lundi 21 mars – 17h00

Les Hmongs persécutés par le Pathet Lao, les communistes laotiens, sont implantés par l’État français en Guyane. Le pitaya, fruit étrange aux allures de dragon symbolise leur intégration réussie. Après Le petit Vietnam, Inconnu, présumé français… le déracinement et l’intégration restent au cœur du travail du réalisateur. RENCONTRE AVEC PHILIPPE ROSTAN Mardi 22 mars – 19h45

Les 10, 11, 12 mars participez aux soirées grand reportage des Assises du journalisme Dans le cadre de la 9e édition de la manifestation, les Assises du journalisme vous proposent, chaque soir à partir de 19h, une projection suivie d’une rencontre avec les

réalisateurs. État islamique, Charlie Hebdo, guerre en Syrie, venez débattre aux cinémas Studio ! Entrée libre et gratuite, plus d’informations sur le site www.journalisme.com

séances CINELANGUES

Iván, quatorze ans, vit au Mexique avec son oncle Jaime, un vendeur de pièces détachées de voitures. Ils rêvent tous les deux d’une vie meilleure et économisent leur argent afin d’émigrer illégalement à Chicago dans un proche avenir... Séance ouverte au public et gratuite pour les enseignants d’espagnol (réservation nécessaire à monmarche@studiocine.com en spécifiant nom et établissement scolaire) MERCREDI 30 MARS 17H : FESTIVAL CINE ALLEMAND

Who Am I - Kein System ist sicher Allemagne, 2014, 1h46 - de Baran bo Odar

avec Tom Schilling, Elyas M’Barek, Wotan Wilke Möhring, Hannah Herzsprung, Antoine Monot jr.

Benjamin est un hacker timide qui passe la majorité de son temps sur internet et accumule des petits succès en tant que hacker. Quand il découvre chez Max un alter ego, sa vie est bouleversée. Ensemble ils créent un groupe de hackers subversif et font parler d’eux par de petits larcins anodins sur la toile. Mais de la plaisanterie au dérapage sérieux, le groupe tombe dans le collimateur de l’Agence criminelle fédérale allemande et est pris en chasse par un cyber-réseau mafieux russe. Séance ouverte au public et gratuite pour les enseignants d’allemand (réservation nécessaire à monmarche@studiocine.com en spécifiant nom et établissement scolaire) Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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VIVA IL CINEMA ! Journées du film italien de Tours - du 2 au 6 mars

Ave, César !

Belle et Sébastien

Le dernier opus des réjouissants frères Coen se déroule dans les années 50, en plein âge d’or hollywoodien, dans un studio de cinéma florissant. Il raconte la folle journée d’un fixer, l’homme chargé de régler les problèmes des stars (Josh Brolin) : il doit retrouver le célébrissime acteur Baird Whitlock (George Clooney) qui vient de se faire kidnapper en plein tournage du peplum Ave, César ! par un mystérieux groupe baptisé Le futur. Producteurs et vedettes s’en mêlent… Casting de choix, mise en abyme du monde du cinéma avec ses stars et ses coulisses, comédie loufoque sur fond de film noir : tous les ingrédients chers aux frères Coen (Fargo – The Big Lebowsky) sont réunis pour clore cette trilogie des idiots après O’Brother et Burn After Reading.

Voir pages Jeune Public

USA – 2016 – 1h45, de Joel et Ethan Coen, avec George Clooney, Josh Brolin, Tilda Swinton, Scarlett Johansson…

V

iva il cinema ! La troisième édition des Journées du film italien de Tours fait la part belle aux jeunes réalisateurs et à leurs films, inédits en France : Andrea Jublin (Banana), Fernando Muraca (La Terre des saints), ou encore Leonardo Guerra Seragnoli (Last summer). Il mettra également à l’honneur deux grands réalisateurs, la brillante Francesca Archibugi et l’engagé Marco Tullio Giordana. La réalisatrice italienne, qui dirigea Sandrine Bonnaire et Marcello Mastroianni avec le film Dans la soirée (Verso Sera), projeté lors de cette édition, viendra présenter son dernier film Le Prénom du fils. Quand à Marco Tullio Giordana, c’est sa volonté de faire du cinéma politique qui

dicte ses choix artistiques. Une rétrospective de quatre de ses films aura lieu, avec sa dernière réalisation, Lea, qui sera projeté au prochain festival de Berlin. Viva il cinema ! c’est également Le Miracle (Il Miracolo) d’Eduardo Winspeare ; Les Prés refleuriront (Torneranno i prati), dernier film d’Ermanno Olmi ; On s’est trompé d’histoire (Una storia sbagliata) de Gian Luca Tavarelli, en présence des acteurs Isabella Ragonese et Francesco Scianna... Et le jeune public n’est pas oublié avec le Pinocchio de Enzo D’Alo. Voir le programme pour plus d’information. Contacts 02 47 21 63 95 - www.viva-il-cinema.com Retrouvez nous également sur facebook Viva il cinema et twitter @jfi2016

Sources : dossier de presse du festival de Berlin où Ave, César ! sera projeté en ouverture.

w w w . s t u d i o c i n e . c o m Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle. Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Les films de A à Z www.studiocine.com AVANT LES FILMS , DANS LES SALLES , AU MOIS DE MARS : Tangerine Sparkle de Olivier Louvel (Studio 1-2-4-5-6) • Chano de Chano Dominguez (Studio 3-7) Musiques sélectionnées par Éric Pétry de RFL 101.

Séance Ciné-ma différence : Kiki, la petite sorcière, samedi 19 mars - 14h15

A

Alias Maria

Colombie – 2015 – 1h31, de Jose Luis Rugeles Gracia, avec Karen Torres…

Membre d’une milice clandestine, Maria, 13 ans, s’est vu confier la mission de protéger clandestinement le nouveau-né du commandant. Ellemême est enceinte et cache sa grossesse pour ne pas être avortée de force. Dans son camp au cœur de la jungle, Maria, qui n’a que le droit d’obéir, va apprendre à devenir une mère… Après Le Labyrinthe du serpent et La Terre et

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– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

l’ombre, Alias Maria prouve le retour du cinéma colombien au 1er plan du continent avec un film « vif, viscéral, brûlot en faveur des femmes qui luttent pour leur liberté ». Huis clos dans la jungle labyrinthique, il dévoile la terrible réalité du conflit armé colombien qui dure depuis 50 ans, « sans jamais déborder dans la violence et l’angélisme mais avec tact et intelligence. » Sources : cinemateaser.com – filmdeculte.com nextliberation.fr Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

Les Aventuriers Voir pages Jeune Public

B

Belgica Belgique – 2016 – 2h05, de Felix Von Groeningen,

l’aventure continue

Le Cœur régulier

France –1h34 – 2016, de Vanja D’Alcantara, avec Isabelle Carré, Niels Schneider, Jun Kunimura, Fabrizio Rongione...

C

Alice est mariée et a deux enfants adolescents. Pourtant, depuis la mort de Nathan, son frère dont elle a été longtemps séparée, elle se sent étrangère à son univers quotidien. Au point de s’enfuir au Japon dans un village hors du temps et entouré de falaises d’où de nombreuses personnes se suicident, à moins que le vieux Daïsuke n’arrive à les en dissuader, comme pour Nathan. C’est maintenant le tour d’Alice d’aller à la rencontre de Daïsuke et de tenter de se (re)trouver... L’exil volontaire d’Alice dans des paysages magnifiques (la photographie est superbe) est un voyage intérieur très émouvant. Porté par une formidable Isabelle Carré et adapté du roman éponyme d’Olivier Adam, Le Cœur régulier est un beau voyage quasi immobile. JF Avant-première dans le cadre du Ficat le mardi 22 mars à 19h45 en présence de Vanja D’Alcantara, le réalisateur et Isabelle Carré.

avec Tom Vermeir, Stef Aerts...

Jo et Frank sont deux frères que tout oppose : passionné de musique, Jo est célibataire tandis que Frank est père de famille et mène une vie bien rangée. Jusqu’au jour où Jo ouvre un bar à Gand, le Belgica, et demande à son frère de l’aider. Bientôt, le Belgica devient rapidement le lieu incontournable pour faire la fête... En deux films, La Merditude des choses (09) et Alabama Monroe (12), le réalisateur flamand a su imposer un cinéma qui bouscule, convivial, généreux, passionné. Son nouveau film, qui utilise des souvenirs romancés (son père tenait un bar à Gand) cherche « une dimension plus mythologique. Une histoire de liens entre frères, d’empire qui grandit. » Une poésie à la Aki Kaurismaki pour une tension et un goût de la musique à la Fatih Akin. Belgica a été accueilli avec enthousiasme au festival de Sundance. Sources : telerama.fr – dossier de presse.

Crache cœur Pologne/France – 2015 – 1h23, de Julia Kowalski, avec Liv Henneguier, Yoann Zimmer, Andrzej Chyra...

Jozef, ouvrier, débarque de Pologne en France à la recherche de son fils Roman, qu’il a abandonné quinze ans plus tôt. Pour l’aider, il compte sur Rose, la fille de son patron ; mais les relations entre tous ces personnages vont vite se teinter de trouble et d’ambiguïté et se charger de danger. Le collectif de cinéastes ACID évoque ce film qu’il soutient en parlant de mise en scène très soignée et suggère qu’il donnerait naissance à un nouveau type de personnage : la jeune fille désirante et non plus désirée... Sources : lacid.fr, unifrance.org

Les fiches signées correspondent à des films vus par les rédacteurs.

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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D

Des nouvelles de la planète Mars

France – 2016 – 1h41 de Domink Moll, avec François Damiens, Vincent Macaigne, Léa Drucker, Michel Aumont…

Père de famille divorcé, cadre dans une entreprise informatique, Philippe Mars se sent dépassé par le monde qui l’entoure, entre son collégien de fils qui a décidé de devenir végétarien, sa lycéenne de fille exagérément ambitieuse, sa sœur artiste peintre aux œuvres impudiques, son vieux voisin coincé dans les années Giscard… Avec l’arrivée de Jérôme, un collègue à la folie contagieuse, la vie de Philippe va devenir ingérable… Pour son 5e long-métrage, Dominik Moll, découvert avec Harry, un ami qui vous veut du bien et Lemming, s’est tourné vers une comédie qu’il a voulue singulière et décalée centrée sur un personnage « obstinément raisonnable dans un monde qui s’éloigne inexorablement de la raison, le nôtre. » Un duo d’acteurs appétissant. Sources : dossier de presse

E

Les Espiègles

Klaussner, Ronald Zehrfeld, Sebastian Blomberg...

Good Luck Algeria

Voir pages Jeune Public

Sam et Stéphane, deux amis d’enfance, conçoivent des skis haut de gamme. Mais une forte concurrence met leur entreprise en péril. Pour la sauver, ils se lancent dans un défi : la qualification de Sam aux Jeux Olympiques d’hiver sous la bannière de son pays d’origine, l’Algérie. Sam va alors se rapprocher de ses racines... S’inspirant de l’histoire de son frère, le réalisateur a fait un film sur l’entreprise, la famille, les racines, le sport... une comédie avec beaucoup d’émotion. C’est un film entre la France et l’Algérie, mais l’histoire familiale au cœur du film, cette histoire de transmission, est universelle.

Nicolas, 11 ans, vit au bord de l’océan avec sa mère dans un village peuplé de femmes et de garçons de son âge. Ces enfants reçoivent tous un traitement mystérieux à l’hôpital qui surplombe la mer. Nicolas se questionne ; il a l’impression que sa mère lui ment. En faisant d’étranges découvertes, il rencontre une jeune infirmière de l’hôpital qui se révélera être une alliée inattendue… Après Innocence (2004), L. Hadzihalilovic propose son second long-métrage, qui a reçu de nombreux prix comme ceux du Jury à San Sebastian et de la meilleure photographie à Stockholm. Évolution flirte avec les genres du fantastique et de la science-fiction ouvrant sur des mondes imaginaires et poétiques, voire oniriques. Sources : dossier de presse

– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

taud. Il travaille comme bagagiste à l’aéroport, vit chez ses parents et consacre son temps libre à reconstituer les batailles célèbres de l’histoire avec des figurines, en compagnie de son seul ami. Alma, une espèce de tornade de vie va venir bouleverser l’ordonnance a priori immuable de cette existence. Le film dresse un portrait plein d’empathie et de subtilité de ceux qui, comme Fúsi, font comme ils peuvent. Le travail de Gunnar Jónsson, pour lequel le film a été spécialement écrit, a été unanimement salué et récompensé par un prix d’interprétation à Marrakech. Sources : dossier de presse, Planet.fr, L’Internaute.

J G

Voir pages Jeune Public

L’Histoire du géant timide Islande/Danemark – 2015 – 1h34, de Dagur Kari, avec Gunnar Jónsson, Limur Kristjánsdóttir, Sigurjón Kjartansson…

Fúsi, la quarantaine, est grand et plus que cos-

avec Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry, Driss Ramdi…

Jeux d’images Voir pages Jeune Public

K

Sources : dossier de presse.

Hana et Alice mènent l’enquête

Je ne suis pas un salaud France – 2015 – 1h51, d’Emmanuel Finkiel, Un soir, Eddie est violemment agressé dans la rue. À tort, il désigne Ahmed, coupable idéal qu’il avait aperçu auparavant dans une vidéo d’entreprise. La machine judiciaire se met en marche et la vie devient un enfer pour Ahmed, ce banlieusard qui réussissait. Auprès de sa famille, Eddie, lui, essaie de tourner la page grâce à un nouveau boulot. Mais, prenant conscience de la gravité de son acte, il tente tout afin de rétablir la vérité. Quitte à tout perdre… E. Finkiel est un réalisateur et un scénariste remarquable avec des fictions ou documentaires – tel Voyages, 1999 – souvent primés, ce qui est encore le cas avec ce drame social (Prix de la mise en scène au Festival d’Angoulême). Sources : dossier de presse, nosmeilleursfilms.fr.

Avant-première : dimanche 20 mars, 10h45

France/Belgique – 2015 – 1h30, de Farid Bentoumi, avec Sami Bouajila, Franck Gastambide, Chiara Mastroianni...

Evolution

F

Juif, homosexuel et socialiste, Fritz Bauer naît en Allemagne à une époque où il ne fait bon être ni l’un ni l’autre... À la fin des années 50, de retour dans une Allemagne qui peine un peu à faire face à son passé récent, c’est en qualité de juge qu’il entreprend de faire comparaître en justice un certain nombre de criminels nazis. C’est aussi sa connaissance des dossiers qui lui permettra de transmettre au Mossad les informations aboutissant à l’arrestation d’Eichmann en Argentine. L. Kraume a choisi de traiter cela comme un thriller mettant notamment en scène les difficultés qu’il dut affronter de la part du gouvernement allemand, peu enclin à risquer de voir dénoncer les Nazis qui s’étaient recyclés dans l’État allemand nouvellement formé.

E. T.

France/Espagne/Belgique – 2015 – 1h21, de Lucile Hadzihalilovic, avec Max Brebant, Roxane Duran, Julie-Marie Parmentier…

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Fritz Bauer, un héros allemand Allemagne – 2015 – 1h45, de Lars Kraume,avec Burghart

A

Keeper Belgique/France – 2015 – 1h35, de Guillaume Senez, avec Kacey Mottet Klein, Galatea Bellugi, Catherine Salée…

Maxime et Mélanie, 15 ans, sont très amoureux. Un jour, Maxime apprend que Mélanie est enceinte. S’il accepte mal la nouvelle au début, il chemine dans cette idée de devenir père au point de convaincre Mélanie de garder l’enfant. Encore quelques mois pour devenir parents… Avec ce premier long-métrage, G. Senez nous livre une histoire forte et émouvante sur l’adoles-

cence. Il filme avec beaucoup d’authenticité la fragilité, l’insouciance comme la complexité de ses personnages. On suit de plus près Maxime, très bien incarné par Kacey Mottet Klein, évoluant dans sa paternité. Très belle réussite pour ce premier long-métrage réaliste et si juste ! Poignant ! RS

Kiki la petite sorcière Voir pages Jeune Public

Louis-Ferdinand Céline

France – 2015 – 1h37 de Emmanuel Bourdieu, avec Denis Lavant, Géraldine Pailhas, Philip Desmeules...

L

En 1948, L-F Céline s’est exilé au Danemark pour fuir la justice française. Un jeune écrivain juif américain qui l’admire beaucoup et entend le soutenir dans l’adversité va lui rendre visite dans l’intention de tirer de leur rencontre un livre de souvenirs-entretiens. Étant donné le caractère peu sociable du grand auteur français qui fut un peu tendre avec les Juifs, ces entretiens vont assez rapidement tourner à l’affrontement, surtout lorsque Céline refuse de jouer au gentil repenti et persiste à dire qu’il n’y a pas eu de persécution contre les Juifs en France... Un personnage hors-normes comme Céline, aussi adulé que détesté, interprété par un acteur hors-normes comme Denis Lavant, cela ne peut que sembler très alléchant.

Malin comme un singe Ma petite planète verte

M

Voir pages Jeune Public

Marie et les naufragés France – 2015 – 1h44, de Sébastien Betbeder, avec Vimala Pons, Éric Cantona, Pierre Rochefort...

Séduisante jeune femme un peu fantasque, Marie a été amoureuse d’Antoine, romancier qui a connu le succès (et qui la dit « dangereuse »...) mais c’est maintenant Siméon, journaliste chômeur, qui l’attire... Incapable de choisir vraiment, elle s’enfuit sur l’île de Groix. Vincent et Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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Siméon se lancent à la poursuite de cette insaisissable femme contre vents et marées. Sébastien Betbeder (2 automnes, 3 hivers) nous a déjà prouvé qu’il excelle dans le mélange humour et amertume légère, gageons que cette Marie et ses soupirants nous emmèneront sur les mêmes sentiers aussi peu balisés. Sources : dossier de presse

Avant-première Vendredi 1er avril à 19h45 et rencontre avec Sébastien Betbeder le réalisateur.

Médecin de campagne France – 2015 – 1h42, de Thomas Lilti, avec François Cluzet, Marianne Denicourt…

Dans ce coin de campagne chacun peut compter sur Jean-Pierre, le médecin qui vous soigne jour et nuit, 7 jours sur 7 depuis toujours. Mais, malade à son tour, il voit débarquer une jeune médecin qui débarque de son hôpital pour l’aider. Nathalie sera-t-elle capable de s’adapter à cette vie nouvelle et à remplacer celui qui se croyait jusque-là… irremplaçable ? Médecin, scénariste (Télé gaucho de M. Leclerc), réalisateur, Thomas Lilti a connu un très beau succès grand public avec Hippocrate, un formidable récit avec Vincent Lacoste et Reda Kateb qui faisait découvrir avec justesse et émotion les dessous du monde hospitalier… Dans ce nouveau film, il réussit un film touchant qui sait éviter les clichés à la fois sur la médecine et sur la campagne avec un très beau duo d’acteurs. DP

Mekong Stories

Vietnam – 2015 – 1h42, de Phan Dang Di, avec Dho Thi Hai Yen, Tran The Vinh...

Au début des années 2000, Vu, aspirant photographe, est venu s’installer à Saigon, où il partage une maison avec Thang. Tout sépare les deux jeunes hommes ; le premier est plutôt sage alors que le second, très charismatique, va lui faire découvrir le monde de la nuit... et le fasciner de plus en plus. Une série d’événements vont amener les deux jeunes hommes à se réfugier à la campagne, dans le village dont Vu est originaire. Avant-première jeudi 17 mars à 19h.

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– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

mission en Centrafrique, alors que sa mère est médecin. Damien est attiré par les garçons. Tom, un élève de son lycée, en a fait son souffre-douleur. La situation devient on ne peut plus complexe quand la mère adoptive de Tom tombe malade et que celle de Damien propose à Tom de séjourner sous leur toit, en attendant que ses soins prennent fin… André Téchiné a écrit le scénario de ce vingt et unième film en compagnie de Céline Sciamma, réalisatrice de Naissance des pieuvres et Tomboy notamment : garantie supplémentaire d’un regard plein d’empathie et de subtilité sur l’adolescence et ses tourments.

Midnight Special

USA – 2014 – 1h52, de Jeff Nichols, avec Michael Shannon, Jaeden Lieberher, Joel Edgerton...

Roy, père de famille, et son fils Alton sont en cavale, fuyant d’abord des religieux et des forces de police. Ils se retrouvent rapidement les proies d’une chasse à l’homme à travers tout le pays. Roy risque tout pour sauver son fils qui possède de mystérieux pouvoirs et dont le destin risque de changer le monde pour toujours... Après nous avoir montré son talent dans Take Shelter ou Mud, Jeff Nichols se lance dans la science-fiction, dans une mise en scène sobre. On attend la découverte de pied ferme !

Sources : dossier de presse, senscritique.com, cineuropa.org

Sources : dossier de presse.

Nahid

Iran – 2015 – 1h45, d’Ida Panahandeh, avec Sareh Bayat, Pejman Bazeght, Navid Mommadzadeh...

N

R

Voir pages Jeune Public

O

Film du mois, voir au dos des Carnets

avec Sandrine Kiberlain, Kacey Mottet-Klein, Alexis Loret…

Damien est lycéen et vit dans une caserne du Sud-Ouest où son père est militaire, envoyé en

Rosalie Blum

France – 2016 – 1h36, de Julien Rappeneau, avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi…

Vincent Machenot partage sa vie sans intérêt entre son salon de coiffure et sa vieille mère délirante et possessive. Un soir, il croise Rosalie Blum ; une femme solitaire qu’il a la sensation d’avoir déjà vue… et qu’il se met à suivre. Cette filature va l’emmener à rencontrer des personnages un peu fantasques qui vont bouleverser la monotonie de sa vie… Pour son 1er long-métrage, le scénariste Julien Rappeneau a choisi d’adapter la BD de Camille Jourdy et réussit un film plein de charme, entre humour et mélancolie, servi par une bande d’acteurs remarquables, Noémie Lvovsky, comme toujours, mais aussi Kyan Khojandi à l’opposé de son personnage de Bref, Alice Issaz, Anémone en mère foldingue et Philippe Rebbot, hilarant en artiste de rue… DP

Le Nouveau

Quand on a 17 ans France – 2016 –1h50, d’André Téchiné,

Sources : dossier de presse, LeFigaro.fr

Les Saisons Le Salsifis du Bengale et autres poèmes de Robert Desnos Voir pages Jeune Public

Nahid est une jeune femme iranienne divorcée. Pour garder son enfant, elle a passé un accord avec le père : elle n’accepte aucun argent de lui et ne doit pas se remarier. Mais Nahid est amoureuse de Massoud qui l’aime passionnément et veut l’épouser. Nahid, mère et amante, doit faire un choix crucial, les traditions d’une société rigide laissant peu de place aux sentiments. Elle se battra contre tous pour mener sa vie comme elle l’entend. Nahid, premier long métrage de fiction, magnifique portrait d’une femme en lutte, a reçu le Prix de l’avenir à Cannes l’an dernier. MS

Les Ogres

divers, à bord du taxi de Mike, jeune chauffeur, prodigue en conseils de séduction… Quand on connaît le goût des différents protagonistes du film, pour le vin et autres boissons alcoolisées, on se doute que chacun a pris son rôle à cœur, mais que leur singularité et leur humanité vont faire de ce road movie éthylique, une œuvre à nulle autre semblable et forcément réjouissante !

Q

S

Saint Amour

France, Belgique – 2015 – 1h41, de Benoît Delépne et Gustave Kervern, avec G. Depardieu, B.Poelvoorde, V. Lacoste, Chiara Mastroianni…

Tous les ans, Bruno participe au salon de l’Agriculture, occasion pour lui de faire honneur à la production viticole hexagonale. Mais, pour cette nouvelle édition du salon, il se retrouve en présence de son père, Jean – éleveur de bétail charolais à Saint-Amour – avec lequel il a des relations conflictuelles. Contre toute attente, celui-ci va l’entraîner pour un périple dégustatif de crus

Shadow Days

Chine – 2014 – 1h35, de Zhao Dayong, avec Liang Ming, Li Ziqian, Liu Yu...

Renwei revient dans sa ville natale au cœur de majestueuses montagnes pour que sa petite amie accouche tranquillement et pour échapper à un passé trouble. Son oncle l’engage dans sa brigade de choc pour obliger les femmes à avorter. Tous les moyens sont bons pour y arriver : loi de l’enfant unique oblige ! Avant-première le vendredi 18 mars à 19h et rencontre avec Zhao Dayong le réalisateur.

Sky

France – 2015 – 1h42, de Fabienne Berthaud avec Diane Kruger, Gilles Lellouche, Norman Reedus...

Après la perte d’un enfant, Romy et Richard font un voyage dans l’Ouest américain. À la suite d’une dispute violente, Romy s’enfuit en laissant Richard pour mort. Elle prend la route seule et, de rencontre en rencontre, tente de se retrouver... Jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle n’a finalement pas tué son mari... Entre thriller et drame, Fabienne Berthaud vise haut pour cette nouvelle collaboration avec D. Kruger. Sources : dossier de presse

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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Sunset Song

GB – 2015 – 2h15, de Terence Davies, avec Peter Mullan, Agyness Deyn, Kevin Guthrie

, siècle, au nord-est de l’Écosse, Au début du la vie est rude. La mère de Chris tue ses jumeaux et se suicide, laissant sa fille et son frère Will seuls à la ferme avec leur père (Peter Mullan). Will émigre et Chris reste seule avec cet homme brutal, maléfique. La situation devient d’autant plus intenable que Chris est partagée entre sa passion pour une terre pourtant inhospitalière, son désir intense de liberté et son amour pour un jeune agriculteur, Ewan. Cette adaptation du roman éponyme de Lewis Grassic Gibbon (1932), s’inscrit dans la continuité de la filmographie de Terence Davies (Distant Voices, Chez les Heureux du monde…). Peu de dialogues, un rythme lent très prenant : le contraste entre la beauté des images, de la bande-son, et la violence du père, de la nature, de l’arrivée menaçante de l’industrialisation et de la guerre, ont visiblement séduit les critiques anglo-saxons. XXe

The Assassin

Taïwan – 2015 – 1h44, de Hou Hsiao-Hsien, avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou...

Chine, siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après un long exil. Initiée aux arts martiaux, elle fait partie de L’Ordre des assassins qui a pour mission d’éliminer les tyrans. L’empereur lui ordonne de tuer Tian Ji’an, un gouverneur qui s’oppose à lui. Mais celui-ci est le cousin de Nie Yinniang et son ancien fiancé. Elle va devoir choisir entre amour et devoir... Très justement récompensé par le Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, Hou Hsiao-Hsien nous offre un film absolument splendide. Ce n’est pas la première fois, Les Fleurs de Shanghai, Millenium mambo, entre autres, étaient déjà superbes, mais The Assassin l’est peut-être encore plus et d’intérieurs clairsobscurs en forêts profondes, le film est un régal pour les yeux. Entouré de fidèles, Ping Bing Lee à la photo, Shu Qi et Chang Chen dans les rôles principaux, Hou Hsiao-Hsien signe un des sommets de son œuvre. Somptueux. JF IXe

U

Un vrai faussaire

France - 2015 -1h30, documentaire de Jean-Luc Léon, avec Guy Ribes…

À soixante-cinq ans, Guy Ribes détient toujours le titre du plus prolifique faussaire recensé en France : pendant trente ans, il a inondé le marché de l’art de tableaux de Picasso, Matisse, Chagall, Léger… non pas des copies en tant que telles, mais d’œuvres ayant l’apparence trompeuse de celles des artistes majeurs concernés ! C’est avec délectation que le peintre-voyou livre ses secrets mais aussi sa vie de flambeur et ses histoires rocambolesques, dignes parfois de la

Série Noire, tandis que policier, procureur, expert et collectionneur donnent à entendre une version critique de la légende dorée. Ce documentaire pose aussi de vraies questions comme « Comment devient-on le fournisseur de trafiquants d’art ? » ou « Comment retrouver son propre style après avoir copié tous les plus grands peintres ? » Sources : dossier de presse, senscritique.com

Zootopie Voir pages Jeune Public

Z

Dimanche 3 avril à 11h séance Vague Jeune Dans le cadre du WETº festival (du 1er au 3 avril), en partenariat avec le Théâtre Olympia, les Cinémas Studio

vous proposent un ciné petit-déj Rohmer, avec la projection du film Conte d'Été de Eric Rohmer.

Sources : dossier de presse

T

Tempête

France – 2016 – 1h29, de Samuel Collardey, avec Dominique Leborne, Matteo Leborne, Maylis Leborne

Dans la chaleur d’un bar s’élèvent d’exaltants chants de marins. Ainsi commence cette « histoire simple et sublime » de pêcheur en haute mer. Dom a 36 ans, un garçon et une fille adolescents dont il ne peut s’occuper autant qu’il voudrait. Son rêve serait de s’établir à son compte avec Matteo, son fils, mais sa fille Maylis se retrouve enceinte... Joué par les véritables protagonistes, animé d’un réel souci documentaire mais adapté aux nécessités dramaturgiques d’un long métrage de fiction (scénarisation, scope, musique), Tempête s’attache autant à des destinées individuelles qu’à des problématiques morales et sociales universelles. Il nous dépeint avec conviction et sans la moindre grandiloquence « un univers profondément humain ». Sources : dossier de presse

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– Les CARNETS du STUDIO

n°343 – Mars 2016

Lundi 14 mars – 19h30

The Revenant USA – 2016 – 2h36, de Alejandro González Iñarritu,

Festival international de cinéma asiatique de Tours

avec Leonardo Di Caprio, Tom Hardy…

Dans l’ouest sauvage des années 1820, le trappeur Hugh Glass est grièvement blessé par un ours. Laissé pour mort par ses équipiers, il entreprend un voyage de plus de 300 km dans un milieu hostile pour se venger de l’homme qui l’a trahi. En seulement 6 films, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñarritu a créé une œuvre majeure avec des films qui ne laissent jamais indifférent. Réinventant le western, il signe un film violent, sans doute son plus ambitieux, où la nature sauvage, splendide et dangereuse, est un personnage à part entière, merveilleusement filmé. Fantôme increvable, Leonardo DiCaprio impressionne. « The Revenant est un film qui se mérite, sans doute les plus puissant et le plus courageux de l’année. Le plus éprouvant aussi. » Sources : filmdeculte.com – ledevoir.com

Conte des chrysanthèmes tardifs de Kenji Mizoguchi – 1939 – Japon, noir et blanc, 2h23

Lundi 21 mars – 19h30 Journée européenne des musiques anciennes Partenariat Cinémathèque, Association Nota Bene 7 mars – 19h30 VIVA IL CINEMA ! Journées du film italien Du 2 au 6 mars 2016 Hommage à Ettore Scola

La Terrasse

de Ettore Scola – 1979 – 2h40, avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Jean Louis Trintignant, Serge Régiani…

Barry Lyndon

de Stanley Kubrick – 1975 – GB, couleurs 3h07, avec Ryan O’Neal, Hardy Kruger…

Lundi 4 avril – 19h30

Une Etoile est née

de George Cukor (1954) USA Couleurs 3h, avec Judy Garland et James Masson

Voir page 8. Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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FILM DU MOIS

Les Ogres France – 2015 – 2h24, de Léa Fehner, avec Adèle Haenel, Marc Barbé, Lola Duenas, François Fehner, Marion Boubarel...

es Ogres nous invite à suivre une troupe de théâtre itinérant, de ville en ville, un été dans le sud de la France. Au milieu de personnalités aussi attachantes que hautes en couleur, le retour d’une ancienne amante et l’arrivée imminente d’un bébé vont bousculer l’équilibre du groupe et raviver des blessures... Qu’un seul tienne et les autres suivront, le premier long métrage de Léa Fehner, Prix Louis Delluc du meilleur premier film en 2009, est un excellent souvenir ; dans un genre très différent, Les Ogres confirme tout le talent de son auteure. La réalisatrice a grandi dans le milieu dont parle le film, ses propres parents ont créé une troupe de théâtre itinérant et jouent, ainsi que certains de leurs comédiens, dans le film. Avec eux, d’autres, plus connus, et venant d’univers différents, comme les excellents Adèle Haenel, Lola Duenas et Marc Barbé. Mais, si elle se défend d’avoir réalisé une œuvre autobiographique, Léa Fehner n’a jamais souhaité faire non plus un portrait documentaire de ce milieu, bien au contraire, c’est d’une histoire épique dont elle avait envie. Pari réussi, car nous tenir en haleine tout en prenant le temps de nous

L

laisser découvrir les nombreux personnages n’était pas gagné. Nous intéresser à leur quotidien et à leurs aventures ordinaires (ou presque) non plus. Pourtant, au bout de presque deux heures et demie on sort de ce périple rythmé, bourré d’énergie, heureux et enthousiaste. « Ces ogres de vie sont aussi capables de bouffer les autres et de prendre toute la place ! Mais c’est aussi ça qui peut devenir passionnant : donner à voir des êtres puissants et drôles, indignes et inconséquents, foutraques et amoureux. Traquer l’ambivalence » dit la réalisatrice. Ce portrait de groupe montre de façon aussi passionnante qu’intelligente comment ce dernier peut être cannibale, envahissant, étouffant, mais comment aussi il peut être rassurant, contenant, galvanisant. Laissez-vous emporter par cette bourrasque, ce condensé de vie aux scènes incroyables (dont celle, inoubliable, de la maternité), et porteur d’humour, d’humanité, d’émotion. À suivre ces ogres à la trace, on redevient Petit Poucet avec un immense plaisir. JF

CABARET NEW BURLESQUE – Vendredi 25 mars à 20h30 A l'Espace Malraux, Joué-lès-Tours Tarif exclusif abonnés Studio : 18€ (au lieu de 36€) Réservez au 02 47 53 61 61 ou sur www.espacemalraux-jouelestours.fr LES CARNETS DU STUDIO – n° 343 – Mars 2016 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n°0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01


À partir de 4 ans

VF JEUNE PUBLIC

Quatre petits films humoristiques sur la nature et plus particulièrement sur la cohabitation, parfois difficile, entre humains et animaux. Lettonie – 2016 – 45 min, courts métrages d’animation de Janis Cimermanis, Maris Brinkmanis et Evalds

Des petites leçons de vie astucieusement pensées et réalisées pour être comprises par les plus jeunes.

Tout public à partir de 7 ans

L’aventure continue pour Sébastien et sa fidèle chienne Belle, à la recherche de leur amie Angelina…

Action, émotion et beauté des paysages, tout pour séduire grands et petits. France – 2015 – 1h39, de Christian Duguay. FESTIVAL DE CINÉMA ASIATIQUE DE TOURS* Tout public à partir de

VO

Voir page 6

Japon – 2016 – 1h38, film d’animation de Shunji Iwai.

Tout public à partir de

8 ans

10 ans

Alice intègre un nouveau collège où circule une étrange rumeur concernant un meurtre. Avec son amie Hana, elle décide de mener son enquête...

Japon – 2004 – 1h43, film d’animation de Hayao Miyazaki.

Voir page 5

VF

Samedi 19 mars 14h15

Kiki, jeune sorcière de treize ans doit faire son apprentissage dans une ville inconnue et loin de son foyer. Mais vivre seule lui réserve bien des difficultés…

Voir page 5 À partir de

4 ans

Chine – 2009 –52 mn, courts métrages de divers réalisateurs.

VF

Trois magnifiques récits, empruntant autant à la peinture qu’au théâtre d’ombres chinoises… * Programme complet à l’accueil et sur le site des Studio France – 2016 – 1h30, documentaire de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.

Tout public à partir de

34

7 ans

Dans ses créations expérimentales colorées, Norman McLaren met en scène des objets et des animaux aux comportements fantaisistes…

Les Saisons raconte l’histoire de la forêt européenne durant l’ère glaciaire en suivant des animaux dans leur environnement naturel ; ainsi sommes-nous invités dans le terrier d’un renard ou au repas d’un lynx... Beau et passionnant.

Pré-projection Maternelle au Cinéma. Séance tout public. Canada – 1942 à 1963 – 32 mn, cinq courts métrages d’animation de Norman McLaren. À partir de

3 ans


JEUNE PUBLIC

Pour réaliser ce film dédié à la poésie de Robert Desnos, de jeunes cinéastes d’animation ont créé des univers très personnels. Laissons-nous emporter… France – 2016 – 42 mn, treize courts métrages de divers réalisateurs, avec les voix de Romane Borhinger et Jacques Gamblin.

Mercredi 9, une Brigade d’Intervention Poétique précédera le film qui sera suivi d’un atelier créatif animé par la Compagnie des Chats-Pitres.

Tout public à partir de 6 ans

USA – 2016 – 1h48, film d’animation de Byron Howard et Rich Moore. À partir de 6 ans

Dans Zootopia, ville peuplée d’animaux qui y cohabitent en paix, Judy Hopps, petite policière courageuse aura néanmoins fort à faire avec quelques gros durs et un renard rusé et menteur.

VF

De l’action, du rire, de l’émotion. USA – 1982 – 1h55, film de Steven Spielberg, avec Henry Thomas, Drew Barrymore...

Elliot, un garçon de dix ans découvre une petite créature apeurée que des extraterrestres ont abandonnée. Les deux êtres ne tardent pas à devenir amis…

VO

Pré-projection École et Cinéma : séance tout public.

Tout public à partir de 8 ans

France/Russie – 1956 à 2002 – 1h08, programme de cinq courts métrages. Tout public à partir de 5 ans – Le Moine et le poisson – La Rentrée des classes – Le Hérisson dans le brouillard – La Première nuit – Le Jardin Pré-projection École et Cinéma :

VF

séance tout public. Divers pays – 2016 – 37 mn, courts métrages d’animation. À partir de 3 ans

VF

Cinq réalisateurs de Corée, Belgique, Mexique, Finlande et Canada nous proposent de charmantes petites histoires visant à sensibiliser les petits enfants à l’écologie.

Après bien des mésaventures, un nouveau venu au collège finira par se rendre populaire. Une comédie très réussie sur le monde de l’adolescence.

France – 2015 – 1h21, de Rudi Rosenberg.

Tout public à partir de 11 ans

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Bande annonce

Ici… ` L’HOMME D’AIRAIN Après Gérard Depardieu dans le Camille Claudel de Bruno Nuytten, c’est Vincent Lindon qui va s’emparer de l’auguste figure de Rodin. Jacques Doillon l’a choisi pour incarner le sculpteur à partir de sa quarantième année. Le film devrait sortir en 2017, année du centenaire de la mort de Rodin. ` UN SAGE HOMME Martin Provost est de ces réalisateurs qui aiment les femmes. Avec Séraphine puis Où va la nuit ? il a offert deux de ses plus beaux rôles à Yolande Moreau ; et grâce à Violette, subtilement interprétée par Emmanuelle Devos, il a permis de (re)découvrir la trajectoire et l’œuvre de l’écrivaine Violette Leduc. Pour son prochain film, il réunira deux comédiennes d’envergure dans un duo inédit : Catherine Deneuve et Catherine Frot. La Sage femme racontera donc l’histoire de deux femmes qui se retrouvent quarante ans après leur première rencontre. Selon le producteur du film, Alexandre Mallet-Guy, il s’agira d’un film « sur l’accomplissement de soi, le don de la vie, où l’on rira autant que l’on pleurera ». Comme Martin Provost a décidément bon goût, il a également enrôlé Olivier Gourmet dans l’aventure. ` MONUMENTS En 1981, Truffaut en faisait un des couples mythiques des amours impossibles avec La Femme d'à côté. Depuis lors, chacun de leurs projets communs nous procure une émotion particulière. Leurs prochaines retrouvailles seront une nouvelle occasion pour Fanny Ardant, après Cadences obstinées en 2013, de diriger Gérard Depardieu. Il incarnera, pour elle, un de ces personnages historiques, plus grands que nature, dont il a le secret : Staline en l’occurrence ! Le film sera une adaptation du roman Le Divan de Staline, dont l'action se situe dans les années 50, quand un jeune artiste est missionné par Le Petit Père des peuples pour l'édification d'un monument.

et ailleurs… ` « PAS (QU’) UN NUMÉRO… » Ou comment un agent secret se retrouve prisonnier d’un univers où tout lui est inconnu, même son identité puisque désormais désigné comme Numéro 6, s’il veut recouvrer sa liberté, il lui faudra échapper à un gigantesque ballon, étouffeur de récalcitrants. Ceux qui ont eu la chance de voir cette mythique série de la fin des années 60, en sont restés marqués à jamais. On annonce une énième adaptation de ce Prisonnier pour le grand écran, avec cette fois Christopher Nolan aux commandes : espérons que le réalisateur qui a été révélé avec les excellents Memento et Insomnia, ne fasse pas injure à l’héritage de Patrick McGoohan, le créateur de la série. ` INTROSPECTION En 1966, Richard Fleischer entraînait les spectateurs pour une excursion au cœur du corps humain dans Le Voyage fantastique : à bord d’un sous-marin miniaturisé, une équipe de scientifiques américains doit parvenir jusqu’au cerveau d’un chercheur pour détruire un caillot de sang responsable de son coma. La fine équipe ne dispose que d’une heure pour réaliser sa mission, mais en pleine guerre froide, il y a du saboteur dans le vaisseau ! Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan, Hellboy…) serait partant pour un nouveau voyage : l’approche plastique de l’organisme devrait être moins psychédélique et fantaisiste que dans la première version ! IG

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– Les CARNETS du STUDIO

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D

epuis Adam Smith, dans les pays occidentaux, la production est au centre du lien social. Beaucoup pensent que, sans croissance, nos sociétés vont s’effondrer. Depuis la fin des Trente Glorieuses, les experts économiques et les responsables politiques attendent le salut du seul retour de la croissance, alors que celle-ci a accentué la menace écologique et l’injustice sociale. Déjà en 1972, Edmond Maire écrivait : « La croissance et l’idéologie de la consommation non seulement ne répondent plus aux besoins humains fondamentaux, mais ne peuvent plus être poursuivies sans conduire le monde à la catastrophe ». En effet, il y a une invisibilité des coûts de la croissance sur le patrimoine naturel et les conditions de vie. Il devient aussi nécessaire de tirer les conséquences du caractère anachronique. (J. Stiglitz), et de mettre au cœur de l’action politique ce qui compte pour inscrire nos sociétés dans la durée :

raisonner « au-delà de la croissance » en se référant à de nouveaux indicateurs de richesse, prenant en compte pour tous la qualité du travail, la répartition des revenus et des protections, l’accès à l’emploi et au temps libre, et aussi les conséquences de la production sur la nature et les écosystèmes. Cette reconversion, ce nouveau modèle de société ne peut faire l’impasse sur la justice sociale et notre capacité à construire une alliance entre les mouvements écologiques et citoyens, les travailleurs, les syndicats, les entreprises de bonne volonté. Les pays industrialisés doivent s’habituer à un monde de croissance faible et être capables de créer de l’emploi par la réduction négociée du temps de travail, par les gisements d’emploi de la transition énergétique et agricole et aussi par le développement des emplois de services à la personne... Le CNP

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

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Hommage

Rencontre

Hommage à Jacques Rivette

Rencontre avec Thomas Lilti

Champ

C

ela faisait trop longtemps que nous étions sans nouvelles pour que cela ne finisse pas par devenir inquiétant. Depuis 2009 et 36 vues du Pic Saint-Loup, jamais nous n’avions attendu aussi longtemps un nouveau film de Jacques Rivette. On le sait maintenant, les inquiétudes étaient fondées et le nouveau film n’arrivera jamais puisque le cinéaste est mort le 29 janvier dernier. Si j’utilise le nous, c’est que le spectateur entré dans les films de ce cinéaste avait l’impression de faire partie d’une bande amicale, surtout pas d’un club fermé ou privé, non, un groupe qui attendait avec impatience la nouvelle étape et aimait se retrouver pour la parcourir ensemble. Du titre d’un de ses films les plus marquants, nous partagions un Amour fou. Entrer chez Jacques Rivette, c’était vraiment partir à la chasse au trésor, être surpris, déchiffrer des énigmes, se laisser entraîner dans des périples au long cours, littéralement, tant la durée de certaines de ses œuvres pouvait être hors normes. Des quatre heures de La Belle noiseuse aux presque six heures des deux parties de Jeanne la pucelle, sans compter les douze heures de Out one, noli me tangere, véritable précurseur des séries télévisées encensées aujourd’hui. Cette durée lui était nécessaire pour nous emmener dans ses méandres, pour nous engager à s’amuser avec lui. Car Jacques Rivette était joueur, ses sujets pouvaient être graves ou légers, mais jamais l’esprit de sérieux n’a pesé sur son cinéma. Très peu de cinéastes auront été à la fois autant reconnaissables et aussi libres. Fidèle à une certaine économie et vision du cinéma, Jacques Rivette l’était également à ses

acteurs, et particulièrement à ses actrices, car c’est elles qui ont toujours eu le devant de la scène. Il a donné a beaucoup d’entre elles des rôles qui sont parmi les plus beaux de leurs filmographies respectives. Juliet Berto (Out one, Céline et Julie vont en bateau, Duelle), Emmanuelle Béart (La Belle noiseuse, Histoire de Marie et Julien), Sandrine Bonnaire (Jeanne la pucelle, Secret défense), Jeanne Balibar (Va savoir, Ne touchez pas la hache), Jane Birkin (L’Amour par terre, La Belle noiseuse, 36 vues du Pic SaintLoup) sans oublier celle qui l’a accompagné le plus longtemps, la très grande Bulle Ogier (L’Amour fou, Out one, Céline et Julie vont en bateau, Duelle, Le Pont du nord, La Bande des quatre, Ne touchez pas la hache). Tous ceux qui attendaient de repartir avec lui sont tristes de se dire qu’ils resteront éternellement à quai, mais, heureusement son œuvre est suffisamment riche pour que l’on puisse refaire quelques étapes en sa compagnie sans avoir l’impression de se répéter. Le plus beau, maintenant, serait que le cercle s’agrandisse et que la disparition du cinéaste donne l’envie à tous ceux qui ne l’ont jamais osé de tenter la découverte. Quelle chance ils auront, pour la première fois, d’embarquer dans le bateau de Céline et Julie, d’assister aux séances de pose de La Belle noiseuse, de dériver dans le Paris de Out one, du Pont du nord ou de Va savoir, entre autres. Mais qu’ils soient prévenus, le périple risque d’être addictif. JF

(et contrechamp)

médical Ce vendredi 8 janvier, Thoma Lilti se disait ravi de pouvoir, enfin, présenter un film dans cette salle qui lui est chère (Tours est la ville où habitait sa grand-mère). Comme il n’avait pu le faire pour Hippocrate, il s’est dépêché de tourner Médecin de campagne, Thomas Lilti aux Studio © Nicole Joulin nous a-t-il dit, pour pourvoir venir un an après. En se rappelant y être venu en 1989 voir Stand by me avec sa cousine, il se disait ému de voir la salle pleine. « C’est dire combien ce cinéma est dynamique, combien son public lui est fidèle… On fanfaronne mais quand on présente son film, on est bourré de doutes et d’inquiétude. »

I

névitablement, avec ce type de récit, la discussion a d’abord tourné autour de la médecine (il y avait de nombreux médecins dans la salle) et notamment autour d’un sujet peu traité par le cinéma et dont Thomas Lilti n’avait pas vraiment conscience en faisant le film : le médecin malade. « C’est très compliqué, d’accepter la maladie, difficile d’être soigné quand on est médecin et

vis-à-vis des patients, c’est une question d’image, il ne peut pas être malade, c’est quasiment un axiome : le médecin doit être en bonne santé. » Des questions se sont également posées sur son parcours, peu fréquent, il est rare d’être à la fois médecin et réalisateur. Avec humour, T. Lilti a répondu : « Je ne suis pas sûr que le cinéma y gagne, pas sûr que la médecine y perde vraiment. » Il

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n°343 – Mars 2016

Les CARNETS du STUDIO n°343 – Mars 2016 –

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plus léger. « Vincent Lacoste, c’était moi. Verner, non. Je n’ai pas cinquante ans. À travers ce personnage, je voulais rendre hommage à un métier en voie de disparition ou peut-être déjà disparu : le médecin de campagne. »

a toujours été attiré par le cinéma mais après le bac, il fallait faire des études sérieuses, donc médecine puisque son père était médecin. Les études puis les remplacements, ce sont 15 années qui l’ont profondément marqué. Mais, même s’il a aimé étudier la médecine, faire des courts métrages, des scénarios, lui a permis de supporter l’hôpital. « Je n’ai jamais adhéré 100% à la médecine. » Il s’est servi de ses expériences pour nourrir ses films. La médecine est une source de fiction inépuisable avec des héros très romanesques, ancrés dans la société et qui se trouvent forcément confrontés à la problématique de la vie et la mort. « La médecine n’est pas un métier, c’est une malédiction, » faisait-il dire à un personnage d’Hippocrate, un film plus autobiographique,

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Parlons de la campagne. Il ne voulait pas en donner une vision idyllique mais sincère, « une campagne pas du tout pittoresque, pas touristique. On m’a dit qu’il fallait aller tourner en Auvergne ou dans les Cévennes, là où on va poser nos tentes, l’été, mais je voulais une campagne quotidienne où l’on travaille, finalement assez périurbaine. » Dans le récit, plusieurs couches narratives s’imbriquent, la vie du médecin de campagne, la relation entre les deux collègues, la maladie du médecin. « Il y a d’abord le travail d’écriture. Au tournage, on capte un peu tout. Au montage, finalement, on réécrit et on retrouve ce qu’on avait écrit sous une tout autre forme. C’est au montage qu’on a pu retrouver les trois couches de narration qui s’entremêlent et qui permettent de raconter l’histoire avec un sentiment de richesse, enfin je l’espère. » La relation entre les deux médecins est très intéressante. Généralement, au cinéma, quand il y a un homme et une femme séduisants, ça finit toujours par une histoire d’amour. C’est un code du cinéma et il n’est pas si facile d’aller contre les codes mais Thomas Lilti voulait que le film finisse sur une histoire d’amour… pour la

médecine. Une scène où les médecins s’embrassent a pourtant été tournée, on ne sait jamais… « Mais le film ne raconte pas ça. L’histoire l’a rejetée. Le film ne la digérerait pas. » La fin est très belle avec une formidable (un pléonasme) chanson de Nina Simone. Alors que le tournage n’était pas fini, le réalisateur a donné à sa monteuse les rushs avec le yoga du rire, le coucher de soleil, le générique et la chanson. Plus tard, elle lui a dit être satisfaite du rendu et il a découvert qu’elle s’était trompée de chanson,

« une erreur heureuse » qui a été conservée. Et le futur ? Impossible de ne pas lui demander s’il allait continuer à explorer le monde de la médecine. Médecins sans frontière ? Thomas Lilti trouve que c’est un sujet trop gros pour lui, une représentation compliquée, trop politique. Sans doute tournera-til, un jour, un long-métrage qui ne parlera pas de médecine mais il pense que « passer par la médecine lui a permis de trouver sa voie. » Une voix sensible et humaniste saluée par les spectateurs qui ont pris la parole ce soir de janvier. DP

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Les rédacteurs ont vu :

les 8 salopards de Quentin Tarantino

La recette du western spaghetti à la Tarantino : une brochette de comédiens n’ayant pas froid aux yeux et à la langue bien pendue ; de la viande en quantité, en gros morceaux, mais aussi broyée ; des liquides organiques en veux-tu, en voilà, avec toutefois une nette prédilection pour le sang ! Le tout se devant de mijoter pendant presque trois heures. Certains se délectent de ce mélange, d’autres le trouvent indigeste : pour ma part, j’ai fait fondre un cachet de bétaïne en rentrant. IG Tarantino a vraiment du talent ! Sa caméra caresse la peau des huit salopards piégés dans la mercerie de Minnie, l’insulte Nègre siffle outrageusement dans nos oreilles, les coups de gueule, les coups de poings, les tirs se succèdent... Seul moment

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de détente (!), le vomi sanglant qui dégueule à l’écran. Derrière la fiction, se glisse un pan de violence passée nord/sud où je n’aurais pas aimé être dans la peau d’une Daisy ! MS Tournée en 70 mm et Panavision, format réservé aux grandes fresques épiques d’antan, Tarantino nous offre une explosive symphonie en blanc, comme la neige qui isole du monde, rouge, comme le sang qui n’en finit pas de gicler, et noir, comme les vêtements et les âmes de ces 8 salopards. Qui va trahir qui ? Lequel est le plus menteur, le plus hypocrite, le plus brutal ? Suspense garanti grâce à un scénario implacable, une réalisation virtuose, des acteurs exceptionnels, le tout sur fond d’humour décapant : Tarantino frappe très fort ! SB

Faux western mais vrai huis clos théâtral bavard, prolixe même, où la verve, les duels d’éloquence et les assauts de bel esprit prennent largement le pas sur les coups de revolver. Au milieu d’innombrables références littéraires et cinéphiliques, l’histoire elle-même est un clin d’œil aux « dix petits nègres » d’Agatha Christie, simple « MacGuffin » prétexte à une comédie humaine aussi noire que rigolote, réjouissant jeu de massacre un poil trop délayé pour être un chef d’œuvre, mais on passe un très bon moment. AW L’accueil critique des Huit salopards est-il une nouvelle preuve qu’en France on aime tant brûler ce que l’on a adoré ? À

chaque fois même schéma, on fustige tout ce que l’on avait apprécié précédemment. Particulièrement injuste. Car si le film n’est sans doute pas à la hauteur de Pulp fiction ou de Inglourious basterds, cela ne nie pas ses qualités et ses prouesses, ni sa direction d’acteurs, l’immense Samuel L. Jackson en tête. JF J’en veux assez à Monsieur Tarantino d’avoir du talent... Je lui en veux même beaucoup d’avoir assez de talent pour faire en sorte qu’il m’arrive de rire et de prendre du plaisir à ce qui, en définitive, relève avant tout du plaisir régressif d’une jouissance un peu sadique. ER

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Interférences Les Huits salopards Carol

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ans la nouvelle économie de la communication autour des films, les bandes annonces prennent une part de plus en plus importante, reléguant peu à peu les critiques, écrites, dans les journaux, sans doute parce que ceux-ci sont de moins en moins lus et parce que celles-ci sont d’un format qui s’adapte parfaitement à internet, à son goût pour le papillonnage et pour le picorage, pour la vitesse. Dans le même mouvement, on a l’impression que la nature de la bande annonce est en train de changer ; pour séduire le spectateur potentiel, les bandes annonces balaient les histoires presque dans leur entier mais sur un tempo de plus en plus rapide, certainement parce que ce spectateur pressenti a un œil formé aux montages pressés des clips et des zappings, qui semblent être désormais le nec-plus-ultra télévisuel, cumulations bout à bout d’images hétéroclites, peu sensiques, où elles semblent toutes se noyer dans un bouillon assez indifférencié et somme toute indifférent. Après avoir vu le film en question et en revoyant la bande annonce qui le présentait, on a souvent l’impression d’être confronté à un puzzle dont les éléments ont été redisposés, peut-être pas au hasard, mais selon une logique, ici publicitaire, qui n’est pas celle, narrative ou esthétique, du longmétrage proprement dit. Toute BA n’en est pas forcément une ! « L’avantage du cinéma, c’est le temps qu’il perd. Sa chance, ce sont ses longueurs. Ses langueurs et ses pauses. Ces temps précieusement morts sans lesquels ellipses ou raccourcis perdraient tout effet, tout sens (…) Un

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bon film construit des durées où il fait bon vivre, comme des vies dans la vie, refuges et foyers ouverts à tout un chacun. Tout art est une maîtrise du temps. »* Ces derniers temps, les films ont tendance à être de plus en plus longs. Il est fréquent d’approcher les centvingt minutes voire de les dépasser allègrement. Si le film plaît, séduit, emporte, passionne, cette durée ouvre sur un « refuge » d’autant plus vaste. Si le film agace, lasse, met mal à l’aise, le « foyer » semble disproportionné, on s’y perd, on s’y morfond, on aimerait retrouver plus de confort dans la concision. Pour avoir aimé Loin du paradis de Todd Haines et le deuxième roman de Patricia Highsmith, découvert tardivement (avec d’autres livres splendides comme Ceux qui frappent à ma porte ou Ce mal étrange), et même si je préfère habituellement découvrir l’adaptation sur écran avant de lire le roman original, j’étais impatient de voir Carol. Et je ne fus pas déçu, notamment grâce aux magnifiques images, troublantes, et aux deux actrices qui ne le sont pas moins. J’ai trouvé passionnant le récit de cette impossible passion entre deux femmes, à l’heure, américaine, où l’homosexualité y était considérée comme une maladie mentale (comme en France de 1968 à 1981). J’ai aimé la pudeur de cet envoûtement réciproque, depuis le premier regard, à Noël, dans un magasin de jouets new-yorkais, jusqu’aux retrouvailles où l’on comprend enfin que toute la durée du film n’est que celle d’un souvenir, heureux et malheureux, le long flash-back d’un amour inter-

dit. La scène d’amour, inévitable, apparaît presque comme un piège, pour le récit, et comme pièce à conviction dans l’odieux chantage judiciaire qui va s’ouvrir pour déterminer la garde de la petite fille de Carol. Sur ce tempo lent et triste se joue celui des retrouvailles… jusqu’au miraculeux temps suspendu du dernier regard de la fascinante Cate Blanchett. Quentin Tarantino, lui aussi, prend son temps. Avec le talent qu’on lui connaît, dans un long préambule, rythmé par la course des six chevaux qui tirent le récit, il nous met l’eau à la bouche, alternant les vastes paysages sauvages de l’ouest enneigé et le huis clos d’une diligence où s’affrontent des personnages sommaires avec l’art de la caricature qui est le sien. Hélas, coincé par le blizzard, le récit piétine, prisonnier d’un décor de théâtre et de joutes oratoires que, il faut bien le dire, j’ai trouvées loin d’être passionnantes, pour ne pas dire largement soporifiques. L’avantdernier chapitre s’amuse, à son tour, tout à coup, à réécrire entièrement l’histoire, avec voix off et rebondissements où la violence, jusque-là verbale, monte d’un cran. Le dernier chapitre, chez lui, figure de style incontournable, est toujours une marée d’hémoglobine. Sous couvert de second degré, d’humour potache d’ado attardé, s’y déroule un tapis rouge assez débectant. Dans ces deux derniers longs-métrages (que j’ai aimés), Inglourious Basterds et Django Unchained, il s’amu-

sait à une réécriture iconoclaste de l’histoire où la cruauté, explicite, était une arme pour se venger des méchants du passé, les Nazis dans l’un, les esclavagistes dans l’autre. Ici, le grand méchant final prend pour alibi moral la réconciliation peu convaincante entre les deux frères ennemis de la guerre de sécession, un combattant noir nordiste, sympathique tortionnaire assez grande gueule, et un ancien sudiste assez bas de plafond. J’ai un problème avec ce genre de second degré : soit je me dis que les massacres perpétrés devant moi avec une fougue ostentatoire parce que jubilatoire ne sont qu’un grand guignol et je n’y crois pas (mais je vais au cinéma précisément pour le contraire, pour y croire, parce que c’est un dispositif d’hypnose consentie*), soit je crois aux personnages dont on se joue devant moi et ce qui m’est montré est absolument abject. Tout d’un coup, je suis prisonnier de mon fauteuil (« Nous imposant son ego arbitrairement, l’acte cinématographique a quelque chose d’un peu autoritaire »*). En acceptant de voir jusqu’à la lie, jusqu’à l’hallali de la pendaison finale, je me suis senti un peu devenu le 9e salopard du film, celui sommé de prendre plaisir à la souffrance d’une femme, humiliée, battue, torturée, pendue jusqu’à ce que vengeance s’en suive… et tout ça pour le fun ! DP * Vie et mort de l’image – Une histoire du regard en Occident de Régis Debray (NRF 92)

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Hommage

comtesse de la Borde dans l’interstice entre deux marches. Ainsi va la fin d’un monde et les désordres du nouveau qui est en train de naître. Mais Scola nous met en garde : « L’idiotie est pire que les trahisons et aucune révolution n’y pourra rien changer ».

Hommage à Ettore Scola

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rois vieux complices observent pardessus un mur une propriété richissime… Le va-et-vient de la caméra creuse l’écart qui les sépare eux, les perpétuels floués de l’existence, d’un monde auquel ils n’appartiennent pas : celui de Gianni qui a bafoué leur idéal de justice et de progrès social. On frissonne d’émotion face à leur incertitude, leur hésitation, la désillusion. La séparation est consommée ; le temps est passé et à l’heure du bilan d’une amitié indéfectible vieille de trente ans le constat est accablant : « Nous pensions changer le monde et c’est le monde qui nous a changés ». Au fond on aperçoit la coupole de la basilique Saint Pierre. Dans un bidonville, des jeunes s’entraînent à plusieurs sur des scooters à arracher les sacs de passants aussi démunis qu’eux. Filmée en contreplongée, la séquence d’un réalisme et d’une violence implacables (un nourrisson arraché des bras de sa mère, un vieillard malmené) est un véritable coup de poing envoyé aux autorités. Le film fut très mal

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accueilli ; pourtant, derrière la comédie féroce d’une famille sous la coupe d’un patriarche borgne et tyrannique, le message adressé est limpide : ils sont laids, brutaux et cruels, et vous êtes responsables ! Incroyablement gonflé en 1976… Sur le toit en terrasse d’un immeuble triste à l’architecture fasciste, le linge blanc flotte au vent. La radio alterne les hymnes et marches militaires avec la voix d’un speaker enflammé. Gabriele piège Antonietta sous un drap et l’enlace ; ils rient… La tension entre cet éphémère moment de légèreté et la chape de plomb posée sur les maltraités du régime est extrême. Et toujours l’amertume qui pointe derrière l’humour « Je ne pense pas que le locataire du 6e soit antifasciste, c’est plutôt le fascisme qui est antilocataire du 6e. » Inoubliable… Une foule se presse dans l’espace confiné d’un escalier. La caméra monte lentement et s’arrête. Du roi que l’on vient arrêter, on n’entendra que quelques courtes répliques et on ne verra que les pieds observés par la

La gouaille de Maurice Chevalier pour nous chanter Fleur de Paris. Une caméra qui n’en finit pas de tourner autour de danseurs qui tournent eux aussi dans une grande ronde. Au centre le drapeau français déployé. « Fleur du retour, du retour des beaux jours. Pendant quatre ans, dans nos cœurs, elle a gardé ses couleurs… » Nous sommes en 1945… Moment magique au milieu

d’autres, miroirs et reflets de cinquante ans d’histoire politique et sociale. Et le tout sans dialogues. Il fallait oser ! Trois silhouettes masculines sont attablées face à la mer. Une vieille femme les interpelle : « Marcello, je dois dire quelque chose à Monsieur Scola. Pourquoi mon fils est-il toujours aussi laid dans vos films ? Avec Fellini, il est magnifique ». Ça dure quelques secondes et c’est entrecoupé d’images en insert d’un Mastroianni tour à tour ahuri et séducteur. Dernier clin d’œil plein d’humour à ses complices de toujours ? Ettore Scola s’en est allé ; je suis triste… SB

Avec par ordre d’apparition :

Nous nous sommes tant aimés (1974),

La Nuit de Varennes (1982),

avec Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli, Stefano Satta Flores…

Affreux, sales et méchants (1976), avec Nino Manfredi, Linda Moretti, Francesco Annibaldi…

Une journée particulière (1977), avec Sophia Loren, Marcello Mastroianni…

avec Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni, Hanna Schygulla, Harvey Keitel, Jean-Claude Brialy…

Le Bal (1983), adaptation de la pièce collective du Théâtre du Campagnol dirigée par Jean-Claude Penchenat.

Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2014), avec Tommaso Lanzotti, Maurizio de Santis…

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Gros plan Je vous souhaite d’être follement aimé

Interférences A Second Chance Les Chevaliers blancs

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e film de Ounie Lecomte Je vous souhaite d’être follement aimé n’est sans doute pas complètement réussi, notamment parce qu’il laisse un peu de côté certains de ses personnages (le mari par exemple, joué par Louis Do de Lencquesaing, qu’on ne fait qu’entrapercevoir) mais il fait partie de ces films qui comportent quelques scènes marquantes qui font qu’on ne les oubliera pas tout de suite. Il y a d’abord la belle manière de filmer la ville, Dunkerque et la zone de Grande-Synthe, toile de fond industrielle sur laquelle vient s’égrener la délicate musique d’Ibrahim Maalouf. Il y a ensuite l’excellente idée d’avoir fait du personnage joué par Céline Sallette une kinésithérapeute. Née sous X, Elisa est revenue dans le nord pour retrouver la mère qu’elle n’a pas connue et qui, hasard que le spectateur est seul à connaître, vient se faire manipuler dans le cabinet où celle-ci fait un remplacement. Le corps douloureux de la mère (qui se refuse) sous les mains réparatrices de la fille (qui s’ignore). Sans un mot, par la danse des mains, le discours des peaux, quelque chose circule qui nourrit le récit en (re)construction. On le sait, le cinéma est essentiellement une histoire de corps. Même s’il joue, c’est son corps que l’acteur offre au réalisateur, puis aux spectateurs, sous l’œil de la caméra. À proprement parler, une authentique incarnation du personnage. « Le cinéma, « art d’expression corporelle » comme la danse (et la chorégraphie chez Minelli ou Stanley Donen

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mais d’abord dans la démarche de Gary Cooper et le balancé de John Wayne) procure une sorte de jouissance sensori-motrice par le rapport physique et chaud que noue la vision entre les corps des acteurs et notre propre corps. »*. Jouissance communicative que l’on ressent au fur et à mesure des soins quand les corps retrouvent peut-être des sensations primitives, les tout premiers contacts entre mère et enfant. Lors d’une séance mémorable où Élisa demande à la femme vieillissante et aigrie, au corps un peu lourd, jouée avec détermination par Anne Benoît, de se mettre en boule. Puis elle la prend dans ses bras. L’étreint. L’enserre. La dénoue. L’image est bouleversante : dans ce corps à corps thérapeutique, s’inversent les positions généalogiques et c’est l’enfant, jeune femme fluette mais forte, peut-être d’avoir survécu à son abandon… qui met au monde la mère qui n’avait jusqu’alors pas su ou pas pu l’être. J’avais été bouleversé par le personnage à la dérive de Nina que jouait Céline Sallette dans Mon âme par toi guérie de François Dupeyron où Grégory Gadebois avait le don de guérir par le toucher. Ce beau titre semble résonner encore ici, même s’il s’agit d’une imposition des mains qui reposent sur une technique et non sur un pouvoir ésotérique. Mon âme par mon corps guérie. DP * Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident de Régis Debray

’un côté, un nourrisson danois que ses parents toxicomanes négligent au point qu’une descente de police le trouve gisant au sol, couvert de ses propres excréments ; de l’autre, le nourrisson choyé, sur-protégé, du policier qui a découvert l’enfant précédent. Cruellement farceur, le destin veut que le nourrisson choyé meure soudain en pleine nuit, privant soudain sa mère de ce que l’on pourrait prendre pour une raison de vivre... Plus loin dans le monde, des enfants africains, pris en tenaille dans une zone de conflit et ailleurs encore, en France, des hommes et des femmes qui voudraient bien être des parents mais à qui les mêmes farces grimaçantes du destin ont refusé cet aboutissement de leur vie.

On aura peut-être reconnu les points de départ de deux films sortis en même temps sur nos écrans. Le premier est A second chance, sorte de policier danois signé Susanne Bier et le second Les Chevaliers blancs, l’adaptation par Joachim Lafosse du fait divers de L’Arche de Zoé, deux films qu’à peu près tout sépare et qui, pourtant, génèrent de puissants échos chez le spectateur qui les a vus tous les deux. En effet, à l’insu de son épouse, Andreas, le policier père de ce bébé mort subitement, va décider d’échanger les deux enfants, rendant ainsi le couple de toxicomanes responsable de la mort d’un enfant... Cet échange aurait dû se faire sans même que les mères remarquent que le bébé qu'elles tiennent n'est plus le leur mais, évidemment, tout cela serait trop simple et les ennuis vont très vite pleuvoir sur ce père trop bien intentionné, totalement dépassé par des événements qu’il a organisés. Bien sûr, on sait égale-

ment que l’adoption en France des enfants tchadiens organisée par l’Arche de Zoé ne se fera pas puisqu’il sera très vite compris que les enfants en question n’étaient dans leur immense majorité pas des orphelins. Le premier point commun entre ces deux films est donc, bien entendu, les désirs fous qui gravitent autour de l’envie d’enfant. Vient ensuite le problème, presque théorique, scénaristique, de l’enchaînement des événements : les deux films nous montrent des personnages pour qui l’action prime sur la réflexion et les deux nous démontrent comment ils vont se trouver emportés par des forces qui les dépassent de loin. Mais, dans un troisième temps, on s’aperçoit aussi que la question centrale posée ici est celle de la justification d’une action animée par les meilleures intentions du monde et qui, ici, pourrait se résumer à : « jusqu’où peut-on aller pour donner une deuxième chance à quelqu’un qui, en fait, n’en a même pas vraiment eu une première ? » En effet, Jacques, le responsable de l’opération d’exfiltration (ou de kidnapping?) de ces pseudo-orphelins, ne nous est jamais montré comme le salaud motivé par l’argent que l’on aurait pu imaginer ; ce que le film donne à voir est bien plus complexe que cela. Jacques doute ; lorsqu’il s’aperçoit que certains enfants ont encore un parent, il commence par refuser de les prendre en charge ; il est clairement tiraillé entre la légitimité de l’envie de leur offrir une vie meilleure et le caractère particulièrement douteux de les soustraire à leurs parents. C’est bien ici que les deux films prennent toute leur épaisseur et leur intérêt : dans le refus d’imposer au spectateur un point de vue moral surplombant, dans l’obligation où il nous met de voir que le jugement est ici une affaire particulièrement complexe. ER

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Interférences Janis The Rose

quand même les gens auront beau dire, elle avait bon fond, c’était une chic fille…

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a première s’appelle Janis Joplin. Chanteuse tripale, phénomène du blues, étoile filante rejoignant au fameux panthéon des rock stars mortes à 27 ans d’autres légendes comme Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain ou Amy Winehouse ; un de ces destins fracassés par l’insurmontable contradiction entre triomphes publics et désespérances intimes, incapables de se hausser à la hauteur de leur personnage. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste un constat de films comme Amy d’Asif Kapadia ou ce Janis d’Amy Berg, sobre montage de documents divers (photos, lettres…), de petits bouts d’interviews, de fragments de concerts retraçant sa vie et sa carrière au temps du flower power.

On y voit et entend des membres de sa famille, des musiciens qui l’ont accompagnée, des producteurs et des journalistes qui l’ont côtoyée, des amis, d’anciens amants. De cette entreprise biographique scrupuleuse, strictement chronologique, se dégage peu à peu le portrait d’une petite fille, puis d’une jeune femme com-

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plexée, humiliée, rebelle, réagissant aux blessures par la provocation, désirant plus que tout au monde être acceptée, aimée, heureuse. Malheureusement l’ensemble est si pépère, finalement si impersonnel qu’on se croirait dans un documentaire des Dossiers de l’écran au temps de l’ORTF. Qu’on est loin du tempérament volcanique de la chanteuse ! Pas de point de vue narratif ou cinématographique, aucune profondeur dans l’analyse — peut-on seulement parler d’analyse ? — on ne s’éloigne jamais de la simple chronique pipolistique. Qu’apprend-on ? Qu’elle est née à Port-Arthur (Texas), qu’elle aimait ses parents mais qu’ils ne la comprenaient pas. Qu’elle s’est éclatée à San Francisco, qu’elle a intégré le pas terrible Big Brother and The Holding Company, puis l’a quitté pour le plus professionnel Kozmic Blues Band. Qu’elle a eu des succès et connu la solitude. Qu’elle a fui la drogue puis y a succombé. Et qu’elle est morte, la pauvre, d’une overdose dans sa chambre d’hôtel. Mais

Autrement dit, niveau infos c’est la misère. Est-ce qu’au moins les extraits de concerts lui rendent justice ? Trop rarement. Le réalisateur semble avoir pris un malin plaisir à privilégier l’image d’une brailleuse hystérique shootant dans le vide à chaque fin de morceau. Janis Joplin, c’est donc ça ? Ce n’est donc que ça ? Évidemment non. Seuls quelques rares et chichiteux extraits de Summertime, Move over ou Me and Bobby McGee nous font entrevoir la blueswoman incandescente en recherche permanente du groove, terme qu’elle-même emploie à plusieurs reprises. On aurait très volontiers échangé de longues minutes de bouillie testimoniale contre des extraits de concerts un peu plus substantiels, un peu plus révélateurs. Et voilà comment on se plante avec sûrement les meilleures intentions du monde. Il ne fait pas de doute que l’entreprise était périlleuse : comment trouver le point de vue pertinent, le bon format, le ton juste, la forme adéquate pour évoquer l’une des personnalités les plus fortes de la planète rock’n roll ? Asif Kapadia y était plus ou moins parvenu dans Amy, mais l’impression qui domine ici est celle d’un contresens, voire d’une trahison. L’artiste épidermique et flamboyante, l’icône exaltée se retrouve rétrécie en une image plate, une espèce de chromo sans envergure.

Janis s’est visiblement trompé de sujet : c’est un film sur une personne, sauf que la personne on s’en fout un peu. La petite

fille sur une balançoire, ses boutons d’acné, les lettres à ses parents, ses photos de vacances, franchement on s’en tape. Tout cela est étriqué, frustrant. Ce qui intéresse, c’est le personnage, le mystère, le mythe. Or le film s’avère incapable de nous faire approcher, ne serait-ce qu’un tout petit peu, des seuls éléments qui nous importent : comment devient-on Janis Joplin ? Qu’est-ce qui fait qu’un individu se retrouve capable de transcender son milieu et sa personnalité au point de toucher profondément un immense public à travers le monde ? À quoi attribuer cette puissance d’émotion à même d’électriser une foule, de la bouleverser avec une voix éraillée, des hurlements primitifs et des jeux de scène simplistes, répétitifs ? Jamais le film ne cherche à cerner le mythe. Grosse frustration. La lionne a les crocs limés. Est-ce à dire qu’on ne comprendra jamais rien à Janis Joplin ? Heureusement non. La dernière Nuit du Cinéma et la programmation du mois de septembre nous ont permis de revoir The Rose de Mark Rydell, fiction inspirée de sa vie et de sa carrière, biopic qui ne dit pas son nom, dans lequel Bette Midler offre une fougueuse interprétation qui trace de l’artiste un portrait bouleversant de force et d’émotion. Il faut dire que l’ambition n’est pas du tout la même. Non seulement Mark Rydell se donne toutes les libertés scénaristiques et dramaturgiques de la fiction, mais il bâtit son film en vrai metteur en scène qui connaît toutes les ressources et techniques du métier. D’emblée le spectateur est plongé dans l’ultime et pitoyable concert de la chanteuse, celui de son effondrement, de sa mort. On sait

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Vos critiques dès ce moment qu’on ne verra pas un simple assemblage de scènes plus ou moins emblématiques mais une véritable tragédie. Ouvrir le film sur ce qui sera le dénouement, dont le cadre est en outre celui d’un retour dans la ville natale, inscrit toute l’histoire de la chanteuse dans une boucle fermée, une structure circulaire qui est la marque même de la fatalité, de l’engrenage sans échappatoire, en un mot de la tragédie. Là où Janis présente un patchwork décousu où se succèdent sans grande cohérence bribes de vie privée et lambeaux de concerts, The Rose propose un dispositif dramatique qui fond ces deux aspects en une seule et même réalité : lorsqu’une scène de l’intimité touche à sa fin la bande-son fait entendre en crescendo une rumeur qui enfle, celle du

public qui attend l’entrée en scène de l’artiste. Les images du concert n’apparaîtront que quelques secondes plus tard. Ce décalage semble peu de chose : il suffit à faire le lien en montrant le cruel, le mortifère envers du décor, il noue les fils du désastre, en un mot il transforme, comme le disait Malraux, « une vie en destin ». Bette Midler a trouvé dans ce film le rôle de sa vie. Lionne déchaînée sur scène, lionne en cage dans sa vie privée, elle montre avec brio autant de force rageuse que de fragilité désarmée. Sans vouloir tirer de conclusion hâtive de ces deux seuls exemples on constate quand même, une fois de plus, que la fiction est peutêtre le meilleur détour pour atteindre, sinon la réalité matérielle des êtres et des faits, du moins leur vérité profonde. AW

JANIS, de Amy Berg Avec ce documentaire, très émouvant, qui n’échappe peut-être pas totalement aux défauts du story telling, on a le sentiment de toucher du doigt tout (ratés du rêve américain, défaut d’intégration, environnement musical, mouvement culturel des années 60, pratiques addictives…), ce qui a pu faire naître cette énergie démesurée et aussi tout ce qui a pu faire qu’elle est consommée si rapidement. Les traces de son passage fulgurant dans le paysage demeurant, 45 ans plus tard, inaltérées. HR Magnifique documentaire très bien structuré avec de nombreux documents inédits (Merci la famille Joplin). […] PG […] De nombreuses interviews de ses proches viennent éclairer sa personnalité, ses difficultés, sa soif de reconnaissance et de réussite, et, en prime, on a droit à quelques beaux extraits de concerts. C’est un bel hommage. JC CAROL, de Todd Haynes […] Le contexte sociologique pourtant clairement affiché puisque les deux héroïnes appartiennent à des milieux très différents, est à peine effleuré, tout est beau, tout va bien… En résumé, pour moi, Carol est un film plat, peu abouti et peu enthousiasmant. JC Bien que ce film soit très soigné, d’une grande élégance et d’un charme glamour,

il manque souvent d’intensité et de rythme. La reconstitution des années 50 est parfaite, la photographie superbe. Rooney Mara interprète de façon admirable le rôle de Thérèse mais Carol semble figée dans sa beauté et n’exprime pas assez d’émotions. En fait le film est trop conformiste pour des femmes qui ne le sont pas pour cette époque. CP BANG GANG, UNE HISTOIRE D’AMOUR MODERNE, de Eva Husson […] Malgré ses qualités d’approche de la jeunesse actuelle, on se dit qu’on assiste à un cours d’éducation sexuelle pour ados boutonneux […]. Patgir Nous suivons l’évolution de deux personnages en quête éperdue de liberté. Sans être moralisante, l’auteure nous livre une morale à la fin qui m’a beaucoup émue. Il semblerait que certains comportements a priori marqueurs d’une liberté exacerbée et criarde soient en réalité le contraire de ce qu’est la Liberté. On envie ces personnages qui ne connaissent aucune morale, cette jeunesse qui vit si violemment, si intensément, pour finir par comprendre l’épuisement moral engendré par cette course folle. Comme cela n’est pas la vie, mais pourtant comme tout cela fait vivre 1 000 fois plus intensément. Ce film ne plaira pas à tout le monde, mais si on aime les films moins classiques, moins rigides, si on aime la liberté , si on est de ceux à qui elle peut faire tourner la tête, faire perdre tous les repères établis, […] ce film est une ré-vé-la-tion. D Rubrique réalisée par RS

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