29.06 au 30.08 2016

Page 1

ISSN 0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS

N°347 • Juillet - Août 2016

Film du mois de juillet

de Paul Calori et Kostia Testut

Un été la tête dans les étoiles (voir page 4)

Film du mois d’août

de Maren Ade


S

O

M

M

A

I

R

E

Juillet - Août 2016 - n° 347

Édito, Faire vivre notre imagination . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 ............................

4

..................................

4

Académie Francis Poulenc Un été sous les étoiles

..............................

5

Matinée Vague jeune

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5

LES FILMS DE A à Z

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5

Soirée langue des signes

En bref

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Pour permettre au public une plus grande fréquentation de ses collections (les plus riches de région Centre), la bibliothèque propose de nouveaux horaires.

Horaires d’ouverture : lundi : de 16h00 à 19h45 mercredi : de 15h00 à 19h45 jeudi : de 16h00 à 19h45 vendredi : de 16h00 à 19h45 samedi : de 16h00 à 19h45 FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

16

Cafétéria des Studio gérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

Humeur

Café Society

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17

Rencontre

accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45 sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

..................................

19

.....................................

20

...............................................

22

Clément Graminies

Tél : 02 47 20 85 77

Rencontre

Gilles Menegaldo Courts lettrages

Ma loute

Interférences

Love/Théo et Hugo dans un bateau

..................

24

Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles : EUROPA REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN

AFCAE

Festival

Désir… Désirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI

ACOR

À propos de

Théo et Hugo dans un bateau

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29

Humeur

ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE (Membre co-fondateur)

Comme des lions/Merci patron

....................

30

Rencontre

Élie Kheir pour Homeland, Irak année zéro . . . . . . . . . 30

ACC

À propos de

El Olvidado

GNCR GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE

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Jeune Public

..........................................

32 34

FILM DU MOIS DE JUILLET : SUR QUEL PIED DANSER FILM DU MOIS D’AOÛT : TONI ERDMANN GRILLE PROGRAMME

................

ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur)

Prix de l’APF 1998

pages centrales

Site : www.studiocine.com page Facebook : cinémas STUDIO

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill, avec la participation de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DEgraphique RÉALISATION contribue : Éric Besnier, Guérineaude – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37) Présence à Roselyne la préservation l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.


éditorial

Faire vivre notre imagination

B

ien sûr l’écume cannoise peut lasser, ses paillettes, ses montées de marches, ses défilés mondains, ses potins… mais Cannes, c’est avant tout un énorme projecteur braqué pendant quelques jours sur des films venus du monde entier, sur des images qui racontent le monde dans lequel nous sommes ou vers lequel nous allons. Bien sûr l’idée même de classement, en matière artistique, est toujours un peu absurde ou réductrice. Bien sûr donner la plus haute récompense à un jeune homme de 80 ans qui l’a déjà reçue n’est pas vraiment novateur… mais il est difficile de ne pas se réjouir de la seconde consécration de Ken Loach, pour des raisons pas forcément uniquement cinéphiliques… mais politiques. Pour le magnifique discours qu’il prononça en recevant son prix : « C’est formidable de faire du cinéma, et comme on le voit ce soir c’est très important. Le cinéma fait vivre notre imagination, apporte au monde le rêve mais nous présente le vrai monde dans lequel nous vivons. Mais ce monde se trouve dans une situation dangereuse. Nous sommes au bord d’un projet d’austérité, qui est conduit par des idées que nous appelons néo-libérales qui risquent de nous mener à la catastrophe. Ces pratiques ont entraîné dans la misère des millions de personnes, de la Grèce au Portugal, avec une petite minorité qui s’enrichit de manière honteuse. Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l’une d’entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j’espère que cette tradition se maintiendra. Nous approchons de périodes de désespoir, dont l’extrême-droite peut profiter. Certains d’entre nous sont assez âgés pour se rap-

peler ce que ça a pu donner. Donc nous devons dire qu’autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. » Depuis 53 ans, les Studio partagent totalement cette vision du monde. Cependant, peut-être à cause de leur importance dans la vie culturelle locale (être reconnu comme une « institution » a des inconvénients), on reproche parfois aux Studio de n’être pas assez militants. Ce fut une nouvelle fois le cas à propos de Merci patron que nous n’avons pas pu prendre en sortie nationale. Que ne fallait-il pas entendre sur notre manque d’engagement, notre tiédeur… Finalement, le film de François Ruffin est resté longtemps sur nos écrans et plus de 3 800 spectateurs ont pu voir ce film, porté par un bouche-à-oreille inimaginable initialement. Ce que ne veulent pas voir nos détracteurs, c’est que l’existence même de salles indépendantes comme les nôtres est un acte militant. Un acte de résistance contre l’ordre marchand qui règne partout sur les écrans. En Europe, on continue à faire des films mais les spectateurs ne peuvent plus les voir parce que les salles ont disparu, les multiplexes, victorieux, submergeant tout sous les flots des blockbusters américains. En Italie, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Roumanie… Or, toutes les salles indépendantes sont fragiles. Leur existence, un pari économique délicat. Si le cinéma est un art et… une industrie, les salles comme les nôtres sont à la fois des « armes de construction massive »*… et des entreprises. Qui ne vivent pas que de l’air du temps… DP * Comme le disait notre parrain Bertrand Tavernier lors du 50e anniversaire des Studio.

Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

3


14h15 17h15 21h15 14h15 19h30

D’UNE FAMILLE À L’AUTRE

LE PETIT PRINCE de Mark Osborne

1h20’ sans paroles

1h50’

FLORENCE FOSTER JENKINS de Stephen Frears

1h36’

BIENVENUE À MARLY-GOMONT de Julien Rambaldi

LA TORTUE ROUGE

1h36’

1h45’

AVRIL

ET LE MONDE TRUQUÉ

VOIX OFF

LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit

de Cristian Jimenez

1h57’

L’OUTSIDER de Christophe Barratier

IRREPROCHABLE de Sébastien Marnier

1h39’ de Runar Runarsson

1h50’

COLONIA de Florian Gallenberger

2h05’

14h30 MAN ON HIGH HEELS TALONS HAUTS) 19h30 (LE FLIC AUX de Jang Jin

LA VIE EST BELGE de Vincent Bal

VIVA

17h15 21h15 17h30 21h45

57’ x 2 DÉCALOGUE 7 & 8 17h30 • TU NE VOLERAS PAS • TU NE MENTIRAS PAS 21h30 de Krzystof Kieslowski 1h39’

1h38’

L’OLIVIER

de Paddy Breathnach

de Iciar Bollain

de Mélanie Laurent & Cyril Dion

1h39’

19h30

LES MALHEURS DE SOPHIE

14h15

1h47’

de Christophe Honoré

LA LOI DE LA JUNGLE de Antonin Peretjako

14h15 1h25’ 16h00 SAUF jeu-ven

17h45 19h45

SAUF jeu-ven

17h30 19h15

1h45’

Cycle Décalogue

1h40’

19h15

17h00

19h15 DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE 21h30 de Safy Nebbou

DEMAIN

14h15 16h00

Atelier le mercredi

1h59’

14h15

de C. Desmares et F. Ekinci

2016

1h20’ sans paroles

14h15 21h00

de Michael Dudok de Wit

SPARROWS

14h30 19h30

14h30 19h45

du 29 juin au 5 juillet

de Anna Muylaert

1h43’

19h30

14h15

juillet SEMAINE 1 –

L’EFFET AQUATIQUE de Solveig Anspach

1h26’CASABLANCAS,

14h30 L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES 19h30

1h20’ VF

16h15 FIEVEL ET SAUF LE NOUVEAU MONDE jeu-ven de Don Bluth

1h45’

J’AVANCERAI VERS TOI AVEC LES YEUX D’UN SOURD de Laetitia Carton

vendredi

19h45

Rencontre avec Emmanuelle Séjourné et Josiane Salmon (protagoniste du film), en présence d’interprètes de Tours 2 mains

1h38’

TOUT DE SUITE MAINTENANT de Pascal Bonitzer

17h30 21h15

de Hubert Woroniecki

Cycle Décalogue

1h49’

17h30 21h30

14h30 21h30

17h45 21h45

19h30 LA NOUVELLE VIE

LA FORÊT DE QUINCONCES de Grégoire Leprince-Ringuet

57’ x 2 DÉCALOGUE 1 & 2 • UN SEUL DIEU TU ADORERAS • TU NE COMMETTRAS POINT DE PARJURE

17h30 21h30

de Krzystof Kieslowski

1h54’

SAUF vendredi

1h30’

DE PAUL SNEIJDER

LOVE AND FRIENDSHIP

de Thomas Vincent

de Whit Stillman

17h15 21h30

1h46’

19h00

TRUMAN de Cesc Gay

www.studiocine.com

1h56’

2h36’

THE STRANGERS de Na Hong-jin

21h00

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

17h15

FOLLES DE JOIE de Paolo Virzi

Le film imprévu www.studiocine.com

Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

2016

1h45’ VF

1h22’

14h30 19h45

2015

j u i l l e t t

2016

j u i l l e t t

du 20 au 26 juillet

juillet SEMAINE 4 –


2h30’

1h20’

14h30 MALGRÉ LA NUIT 19h00 de Philippe Grandrieux

14h15 19h00

2h36’

14h15 19h30 14h30 19h30

17h45 21h45

14h15

de Rémi Chayé

LA TORTUE ROUGE

de Na Hong-jin

de Michael Dudok de Wit

LE VOYAGE DE TOM POUCE

de Paddy Breathnach

INSIANG

IRRÉPROCHABLE

de Lino Brocka de Sébastien Marnier

16h15

SUR QUEL PIED DANSER

TOUT DE SUITE MAINTENANT

21h00

14h15 19h15

de Pascal Bonitzer

de Paul Calori, Kostia Testut

Cycle Décalogue

TRUMAN de Cesc Gay

57’ x 2 DÉCALOGUE 3 & 4 • TU RESPECTERAS LE JOUR DU SEIGNEUR • TU HONORERAS TON PÈRE ET TA MÈRE de Krzystof Kieslowski

17h00 21h15

14h15 19h15

VOIX OFF

de Jodie Foster

de Cristian Jimenez

21h30

1h20’ sans paroles

LA TORTUE ROUGE de Michael Dudok de Wit

45’ VF

LES ESPIÈGLES

L’EFFET AQUATIQUE

LE GARÇON ET LA BÊTE

TOUT DE SUITE MAINTENANT 1h39’

Cycle Décalogue 57’ x 2 DÉCALOGUE 5 & 6 • TU NE TUERAS POINT • TU NE SERAS PAS LUXURIEUX de Krzystof Kieslowski

LA VIE EST BELGE de Vincent Bal

1h43’

IRREPROCHABLE de Sébastien Marnier

1h39’

SPARROWS de Runar Runarsson

19h15

1h25’

SUR QUEL PIED DANSER de Paul Calori, Kostia Testuz

L’EFFET AQUATIQUE

de Solveig Anspach

CASABLANCAS, L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES

21h30

de Hubert Woroniecki

17h00 21h15

17h15

de Mamoru Hosoda

1h46’

TRUMAN

de Solveig Anspach

1h26’

16h00

de J. Cimemanis, M. Brinkmanis & E. Lacis

de Cesc Gay

1h25’

14h15 16h00

1h58’ VF

1h25’

MONEY MONSTER

14h15

de JL Felicioli & A. Gagnol

de Paddy Breathnach

de Pascal Bonitzer

1h36

1h39’

VIVA

1h38’

19h45

PHANTOM BOY

de Iciar Bollain

1h40’

1h38’

1h25’

L’OLIVIER

14h30 19h45

17h15 21h45

2016

1h24’

16h00 17h30 19h15

de Bretislav Pojar

1h35’

14h30 19h30

14h30 1h50’ 17h00 FLORENCE 19h15 FOSTER JENKINS de Stephen Frears 21h30

57’ VF

1h43’

14h30 1h46’ 17h30 19h30 17h00 21h45

TOUT EN HAUT DU MONDE 1h20’ sans paroles

VIVA

du 13 au 19 juillet

1h38’

THE STRANGERS

14h15 1h40’ 17h00 19h00

juillet SEMAINE 3 –

2016

2016

du 6 au 12 juillet

j u i l l e t t

2016

j u i l l e t t

juillet SEMAINE 2 –

17h45 21h45 17h15 21h45 17h30 21h15 17h15 21h15

2h36’ 2h30’

THE STRANGERS

MALGRÉ LA NUIT

de Na Hong-jin

de Philippe Grandrieux

21h15

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire) Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35


Partenariat Académie Francis Poulenc

jeudi SOUS LE SOLEIL DE SATAN 1h43’

de Maurice Pialat

a o û t

François Le Roux, (directeur artistique 19h45 Débatde avec l’Académie) et Christian Ivaldi, pianiste,

1h34’ VF

L’ÂGE DE GLACE 5 LES LOIS DE L’UNIVERS de Mike Thurmeier

ami de Dutilleux, et grand connaisseur du cinéma.

14h30 19h45

LA PLANÈTE DES VAMPIRES 1h38’

14h15 1h40’ 17h00 RESTER VERTICAL de Alain Guiraudie 19h00 À suivre.

1h29’

14h15 17h30 21h00

1h15’

2h42’

L’ÉCONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafosse

14h30 19h30

1h30’

17h30 21h30

1h25’

17h45 19h45 17h45

MOKA

21h45

de Frédéric Mermoud

PARASOL de Valery Rosier

À suivre. 1h58’

MIMOSAS

DE DOUCES PAROLES

de Olivier Laxe

de Shemi Zarhin

À suivre.

19h45 SAUF jeudi

14h15 19h30

ALICE, DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR 14h15 de James Bobin

LE SECRET DES BANQUISES

30’ sans paroles

LE PETIT MONDE DE LEO

de Marie Madinier

14h15 1h58’ LA COULEUR 17h15 DE LA VICTOIRE de Stephen Hopkins 19h30 2h15’

14h15 19h00

LA GRANDE VADROUILLE

17h30

de Giulio Gianini

1h50’

COLONIA de Florian Gallenberger

17h15 21h15

1h50’

FLORENCE 17h15 FOSTER JENKINS de Stephen Frears

de Gérard Oury

1h48’

14h30 GUIBORD S’EN VA T-EN GUERRE 19h15 de Philippe Falardeau

21h30 SAUF jeudi

19h15

de Andrei Tarkovski

21h00

21h30

1h22’

D’UNE FAMILLE À L’AUTRE de Anna Muylaert

Cycle Décalogue

1h35’

LEA de Marco Tullio Giordana

57’ x 2 DÉCALOGUE 9 & 10 • TU NE CONVOITERAS PAS LA FEMME D’AUTRUI • TU NE CONVOITERAS PAS LES BIENS D’AUTRUI de Krzystof Kieslowski

17h45 21h45 17h00 21h30

1h48’

19h30 LA VIE EST BELGE

UN TRAÎTRE IDÉAL 21h30 de Susanna White

de Vincent Bal

À suivre.

2h05’

1h44’

ULTIMO TANGO

www.studiocine.com

de Paco Leon

1h39’

STALKER

HÔTEL SINGAPURA

de German Kral

CARMINA !

19h45

14h30

2h43’

de Eric Khoo

1h52’ VF

1h40’

14h30

2016

À suivre.

TONI ERDMANN de de Maren Ade

16h00

de divers réalisateurs

14h15 1h58’DERNIER TRAIN 17h15 POUR BUSAN 21h45 de Yeon Sang-Ho À suivre.

du 27 juillet au 2 août

1h21’

PETITES CASSEROLES

de Mario Bava

14h30 19h30

14h15 17h15

41’ sans paroles

1h26’

1h33’

août SEMAINE 1–

2016

EL ACOMPANANTE

21h45

de Pavel Giroud

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

17h00 MAN ON HIGH HEELS TALONS HAUTS) 21h15 (LE FLIC AUX de Jang Jin

1h43’

IRREPROCHABLE de Sébastien Marnier

21h45

Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

2016

du 24 au 30 août

a o û t

2016

août SEMAINE 5 –


1h45’

août SEMAINE 3 – 1h46’

1h26’

14h30 MOI OLGA de Petr Kazda 19h30

du 10 au 16 août 2016

MUNE

LE GARDIEN DE LA LUNE 14h15

14h30 STEFAN ZWEIG, 19h45 ADIEU L’EUROPE de Maria Schrader

de A. Heboyan & B. Philippon

1h52’ VO 14h15 1h44’ GENIUS ALICE, DE L’AUTRE 17h45 de Michael Grandage CÔTÉ DU MIROIR 17h00 19h45 de James Bobin

de Laurent Tirard

LA COULEUR 17h00 DE LA VICTOIRE 21h45 de Stephen Hopkins

1h22’

FAMILLE 19h45 D’UNE À L’AUTRE de Anna Muylaert

Cycle Hou Hsiao Hsien mercredi-jeudi-vendredi

14h30 UN TEMPS POUR VIVRE, UN TEMPS POUR MOURIR 2h17’ 19h15 samedi-dimanche-lundi-mardi POUSSIÈRES DANS LE VENT 1h49’

1h55’

THE NICE GUYS de Shane Black

17h30 21h15

14h15 19h30

PARASOL de Valéry Rosier

Cycle Voyage en Amérique latine Ramzy Bedia 1h40’

PROFESSEUR 14h30 LE DE VIOLON de Sergio Machado

1h37’

1h40’

CARMINA ! 17h30 de Paco Leon 21h30

17h45

EL CLUB de Pablo Larrain

1h48’

1h48’

S’EN VA 17h45 14h15 SIERANEVADA GUIBORD T-EN GUERRE 21h45 19h15 de Philippe Falardeau de Cristi Puiu 2h53’

19h45

de Pablo Trapero

1h19’

14h30 LA CHANSON 19h45 DE L’ÉLÉPHANT

FATIMA de Philippe Faucon

17h45

19h15

21h45 Cycle Hou Hsiao Hsien

2h05’

UN MARIAGE FLORENCE 21h15 FOSTER JENKINS de Robert Altman de Stefen Frears

DESIERTO de Jonas Cuaron

de Charles Binamé

1h50’

21h45

1h42’

MÉDECIN DE CAMPAGNE 17h15 de Thomas Lilti

1h50’

LA CHANSON 17h30 DE L’ÉLÉPHANT 21h00 de Charles Binamé

1h44’

1h30’

14h30 EL LES SAISONS 14h15 ACOMPANANTE 19h45 de Jacques Cluzaud et Jacques Perrin de Pavel Giroud

1h44’

GENIUS de Michael Grandage

1h35’

PARENTHÈSE de Bernard Tanguy

samedi-dimanche-lundi-mardi

19h45 L’HERBE VERTE DE CHEZ NOUS

1h35’ VF

14h15 1h29’ MOKA 17h30 de Frédéric Mermoud 19h30

2h42’

1h44’

GENIUS de Michael Grandage

17h30 21h30 17h45 21h45

Cycle Alexander Mackendrick 1h33’

LE MONDE 17h15 DE DORY de Andrew Stanton

TONI ERDMANN de Maren Ade

1h58’

LA COULEUR DE LA VICTOIRE 19h00

1h46’

de Maria Schrader

1h58’

17h15

DERNIER TRAIN 19h15 L’HOMME 17h45 AU COMPLET BLANC POUR BUSAN 21h30 de Yeon Sang-Ho

1h22’

2h19’

21h15

14h30

LES GARCONS DE FENGKUEI 19h45

STEFAN ZWEIG, 17h45 14h30 THE MAGGIE ADIEU L’EUROPE 21h45

de Stephen Hopkins

LITTLE BIG MAN

14h15 17h30 21h00

Cycle Hou Hsiao Hsien

1h41’

1h25’

19h45

WHISKY À GOGO

1h15’

PARASOL

21h30

de Valery Rosier

de Arthur Penn

mercredi-jeudi-vendredi

14h15 1h30’CUTE GIRL

14h15 1h38’ 17h30 L’ÉCONOMIE DU COUPLE 21h30 de Joachim Lafosse

19h30

EL CLAN

1h34’ 1h50’

LE MONDE 14h15 DE DORY 17h15 de Andrew Stanton

du 17 au 23 août 2016

2h53’

1h15’

HOMME À 14h15 UN LA HAUTEUR

1h35’ VF

14h15 1h38’ SIERANEVADA 14h15 L’ÉCONOMIE 17h30 DU COUPLE 19h15 de Cristi Puiu 19h30 de Joachim Lafosse

1h38’

1h58’

août SEMAINE 4 –

1h37’

1h22’

HIBOU de Ramzy Bedia

21h30

TUEURS 21h45 DE DAMES

1h15’

LES ÉGARÉS

21h45

de Francesco Maselli

1h38’

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire) Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

2016

du 3 au 9 août 2016

a o û t

2016

a o û t

août SEMAINE 2 –


w w w . s t u d i o c i n e . c o m

iles 4 o t é s e l s n a d e t Un été la tê P

our cette quatrième édition de notre été cinéphile partons tout d'abord en Pologne. Le nom de Krzysztof Kieslowski ne vous dit rien ? Le Décalogue non plus ? Alors précipitez-vous, vous allez découvrir un chef-d’œuvre. Cette œuvre d'une ampleur rarement égalée et dont chaque épisode peut se voir indépendamment est d'une puissance rare. Vous passerez par toutes les émotions possibles, et tous les spectateurs de l'époque s'en souviennent encore. Direction Taïwan ensuite en compagnie de Hou Hsiao Hsien. Cinq de ses œuvres de jeunesse dont, événement, trois inédites (Cute girl, L'Herbe verte de chez nous, Les Garçons de Fengkuei), seront projetées. L'occasion rêvée pour vérifier qu'avant la plénitude des Fleurs de Shanghai ou de The Assassin, Hou Hsiao Hsien était déjà un maître. Puis étape en Grande-Bretagne, pour rire avec Alexander Mackendrick, dont les classiques Whisky

à gogo et Tueurs de dames, entre autres, sont toujours aussi irrésistibles. Et en plus de ce programme prometteur, courez aux jubilatoires Un mariage de Robert Altman, Little Big Man de Arthur Penn et aussi, et pourquoi pas en famille, à La Grande vadrouille de Gérard Oury (connu, c'est sûr, mais vu sur un grand écran, beaucoup moins sûr). Mais vous aurez aussi la joie de (re)découvrir le merveilleux Insiang de Lino Brocka, invisible depuis des lustres, le très rare Les Égarés de Francesco Maselli (avec la superbe Lucia Bose et le tout jeune et non moins beau Jean-Pierre Mocky), le non moins rare La Planète des vampires par Mario Bava (Terreur dans l'espace, le titre original est plus juste), un grand formaliste, et le chef-d’œuvre quasi ultime, Stalker d'Andrei Tarkovski. Le tout dans des copies restaurées pour des films beaux comme au premier jour. JF

Vendredi 1er Juillet – 19h45

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle. Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Les films de A à Z www.studiocine.com AVANT LES FILMS , DANS LES SALLES , AU MOIS DE JUILLET : Shadows/Songs of Nat King Cole de Hugh Coltman (Studio 1-2-4-5-6) et The Best Of de Emir Kusturica & Nosmoking Orchestra (Studio 3-7) AVANT LES FILMS , DANS LES SALLES , AU MOIS D’AOÛT : Up Through the years de Hugo Lippi Trio (Studio 1-2-4-5-6) et Everything’s beautiful de Miles Davis & Robert Glasper (Studio 3-7) Musiques sélectionnées par Éric Pétry de RFL 101.

A

France – 2015 – 1h45, de Laetitia Carton

Dans ce documentaire à la fois drôle, militant et émouvant, L. Carton s’efforce de faire accéder les entendants au monde des sourds ; elle nous montre entre autres que les entendants sont souvent bien sourds aux problèmes spécifiques rencontrés par les sourds et que, du corps médical aux pouvoirs publics, tous ou presque s’obstinent à vouloir obliger les

sourds à se couler dans le moule imposé par la perception des entendants au lieu de reconnaître qu’ils évoluent dans un univers de perception et d’expression qui leur est propre. Rencontre avec Emmanuelle Séjourné et Josiane Salmon (protagoniste du film) Film sous-titré pour le public sourd et présence d’interprètes LSF pendant la rencontre.

Jeudi 25 août à 19h45 Partenariat avec l’Académie Francis Poulenc 20e edition de l’Académie Francis Poulenc du 17 au 27 août 2016 La mélodie française de tous les temps Comme toutes les fins d’été, les Studio s’associeront à l’Académie en projetant un film. Cette année nous avons choisi Maurice Pialat : Sous le soleil de Satan, dont la bande son utilise la musique de Henri Dutilleux. La discussion après projection sera menée par François Le Roux (directeur artistique de l’Académie) et Christian Ivaldi, pianiste, ami de Dutilleux, et grand connaisseur du cinéma.

Sous le soleil de Satan France – 1987 – 1h43, de et avec Maurice Pialat et Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Alain Artur…

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– Les CARNETS du STUDIO

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Dans le nord de la France, alors que le jeune abbé Donissan, en proie au doute, est accueilli dans la paroisse de l’abbé Menou-Segrais, Mouchette, une adolescente, tue son amant. Leurs destins vont se croiser et une relation étrange, voire malsaine, commence à se nouer entre eux… Adapté du roman de Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan a reçu la Palme d’or à Cannes. Une magnifique distribution, avec Depardieu dans l’un de ses plus grands rôles, pour une œuvre impressionnante et inoubliable ! RS

Alice, de l’autre côté du miroir Avril et le monde truqué Voir pages Jeune Public

B

Les Studio s’associent à l’association À Tours 2 mains pour une soirée-débat autour de la projection du film J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd, de Laetitia Carton. J’AVANCERAI VERS TOI AVEC LES YEUX D’UN SOURD

L’Âge de glace, les lois de l’univers

Bienvenue à Marly-Gomont France – 2016 – 1h36, de Julien Rambaldi, avec marc Zinga, Aïssa Maïga, Bayron Lebli…

En 1975, Seyolo, un médecin fraîchement diplômé de Kinshasa, s’installe comme généraliste dans un village français. Stupeur et effroi des habitants qui n’ont pour la plupart jamais vu de Noirs. L’intégration risque d’être difficile ! Inspiré d’une histoire vraie, ce film touchant allie comédie, émotion et fable morale.

argent et alcool deviennent le quotidien de ce John Casablancas. Ce documentaire s’attache à présenter au grand jour l’ensemble des facettes plus ou moins reluisantes, plus ou moins sordides, de celui qui a, de fait, pratiquement inventé ou permis le règne de ces beautés factices que nous connaissons aujourd’hui.

La Chanson de l’éléphant Canada - 2014 - 1h50, de Charles Binamé, avec Xavier Dolan, Bruce Greenwood, Catherine Keener…

Le Docteur Lawrence a mystérieusement disparu et demeure introuvable. Le directeur de l’hôpital, cherche une explication à cette situation et interroge la dernière personne à avoir vu le praticien, un jeune patient instable, Michael qui, ayant du mal à distinguer le bien et le mal, la vie et la mort, semble décidé à ne pas faciliter la tâche de l’enquêteur amateur. Sources : cinémaniak.net, senscritique.com

Sources : dossier de presse

C

Colonia

Carmina ! Espagne - 2015 - 1h33, de Paco León,

Allemagne – 2016 – 1h50 – de Florian Gallenberg, avec Emma Watson, Daniel Brühl...

avec Carmina Barrios, Maria León, Yolanda Ramos…

Deux jours de sursis pour déclarer officiellement le décès de son mari, ce n’est quand même pas la mort, sachant que ce délai permettrait à Carmina, la veuve, de toucher la retraite intégrale de son mari. Convaincre sa fille de cette nécessité est une chose, mais dissimuler le corps aux voisins, en est une autre… Cette comédie décapante a été primée dans plusieurs festivals. Sources : lamonteeiberique.com, telerama.frpremiere.fr

En 1973, au Chili le général Pinochet s’empare du pouvoir par la force. Les opposants au coup d’état manifestent. Parmi eux, un couple de jeunes Allemands : Daniel, sympathisant d’Allende, et sa compagne Lena, rapidement arrêtés. Si Lena est relâchée, Daniel est déporté dans un lieu nommé Colonia Dignidad, une secte étrange fondée par un prédicateur allemand où fonctionne un centre de tortures. Lena décide de s’y rendre pour retrouver Daniel... Un film poignant qui interroge l’une des pages sombres de la politique allemande dont l’ambassade collabora étroitement avec la Colonia.

Casablancas, l’homme qui aimait les femmes

Sources : dossier de presse

France – 2015 – 1h26, de Hubert Woroniecki

Dans les années 70, J. Casablancas, parfait inconnu, monte une première agence de mannequinat, puis, assez vite lance Elite... Rapidement, gloire, succès, paillettes, Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

La Couleur de la victoire Canada/Allemagne – 2016 – 1h58, de Stephen Hopkins, avec S. James, J. Irons, W. Hurt

Ce biopic plus profond qu’il n’y paraît à première vue est consacré à Jesse Owens, jeune athlète afro-américain

Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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devenu un véritable mythe, non seulement à cause de ses quatre médailles d’or olympiques (100 mètres, 200 mètres, 4x100 mètres et saut en longueur) mais surtout parce qu’il les obtint aux Jeux de Berlin en 1936 devant Hitler et tout un aréopage de dignitaires nazis, lui l’homme de « race inférieure », lui qui avait déjà été en butte au virulent racisme ambiant aux États-Unis mêmes ! Sources : dossier de presse

Cute Girl Taïwan – 1980 – 1h30, de Hou Hsiao Hsien, avec Kenny Bee, Feng Fei-fei...

Un véritable ovni dans la carrière de Hou Hsiao Hsien, une comédie romantique dans laquelle une jeune fille d’un milieu aisé tombe amoureuse d’un garçon d’un milieu très modeste. Le tout avec chansons car le film a été conçu comme un véhicule pour Kenny Bee, pop star de l’époque. Totalement inédit sur les écrans français, il s’agit du premier long métrage du réalisateur et d’une totale découverte vraiment intrigante. Les rares et chanceux spectateurs à l’avoir vu ont loué le travail du réalisateur en parlant d’une comédie fine et réjouissante. Les débuts d’un maître du septième art, ça ne se rate pas. JF

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DansFrance les– 2016 forêts de Sibérie – 1h45, de Saffy Nebbou, avec Raphaël Personnaz…

Pour fuir une vie citadine trop superficielle et assouvir ses besoins de liberté, Teddy décide de partir loin de tout, en plein hiver, dans une cabane au bord du lac Baïkal. Une nuit, perdu dans le blizzard il est sauvé par Alekseï, un homme qui se cache dans la forêt sibérienne. Entre ces deux hommes va naître une histoire d’amitié… Adapté du récit de S. Tesson sur une musique d’I. Maalouf, le film de Safy Nebbou dont on avait pu voir L’Empreinte de l’ange (08), l’Autre Dumas (10) et Comme un homme (12) se veut un poème écologique au cœur de la nature hostile. Sources : dossier de presse

Le Décalogue

1989 – Pologne – 10 épisodes de 55 mn chacun, de Krzystof Kieslowski, avec Kristina Janda, Daniel Olbrychski, Artur Barcis…

Au milieu des années 80 le chaos règne sur la Pologne. Comme nombre de Polonais, Kieslowski, issu de la fameuse école de Lodz (d’où viennent Wajda et Polanski), est pessimiste. Il se lance dans une expérience cinématographique unique : réaliser dix moyens-métrages très librement adaptés des dix commandements bibliques dans la Pologne contemporaine. Tous se passent pendant la période de Noël dans un ensemble HLM de Varsovie dont les habitants sont confrontés à des choix moraux. Le regard du cinéaste sur le manque d’espoir,

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– Les CARNETS du STUDIO

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les tentatives des protagonistes et leurs illusions pour essayer de vivre heureux, mêle la compassion, l’ironie et parfois la cruauté. Dans un style dénudé, il montre, au fil des épisodes, avec une densité émotionnelle incroyable, le doute, le désir, la folie et la souffrance humaine. Projetée à la Mostra de Venise, puis à Cannes l’œuvre enflamme les critiques : « Un électrochoc… » L’épisode 5 – Tu ne tueras point – obtint le Prix du jury. Kieslowski est encensé : ses films suivants, La Double vie de Véronique, Trois couleurs (Bleu, Blanc et Rouge) seront des coproductions internationales. L’occasion de revoir ou découvrir l’intégralité de ces 10 films est une chance inouïe. Ne la ratez pas. Cette œuvre immense restera longtemps gravée dans vos mémoires. SB 1- Un seul Dieu tu adoreras : Pavel, 11 ans, intelligent et instinctif se pose des questions sur la mort et l’âme… 2- Tu ne commettras point de parjure : Le mari de Dorota est gravement malade. Elle attend un enfant d’un autre et hésite à se faire avorter… 3- Tu respecteras le jour du Seigneur : Le soir de Noël, Janusz, marié et père de deux enfants, croise Ewa dont il a été naguère fou amoureux… 4- Tu honoreras ton père et ta mère : Avant de mourir, la mère d’Anka a laissé une lettre. Mais ni Anka ni son père n’arrivent à la lire ou la détruire… 5- Tu ne tueras point : Un jeune de 20 ans erre dans Varsovie. Sa route croise celle d’un chauffeur de taxi. Sans raison apparente, le garçon assassine le conducteur… 6- Tu ne seras pas luxurieux : Depuis des mois, Tomek épie Magda. Et voilà qu’un jour, ils se mettent ensemble… 7- Tu ne voleras pas : Ana a 6 ans et fait chaque nuit le même cauchemar. Celle qu’elle prend pour sa mère est en fait sa grand-mère… 8- Tu ne mentiras pas : Zofia, professeur d’éthique à l’université, porte les traces d’une faute et d’un dilemme passé… 9- Tu ne convoiteras pas la femme d’autrui : Le même jour Roman découvre qu’il est atteint d’une impuissance incurable et que sa femme a un amant… 10- Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui : Piotrek, Jurek et Artur sont frères. Quand leur père qui les as négligés toute leur vie meurt, ils découvrent la valeur de sa fameuse collection de timbres. SB

un chaos dans la fratrie. Sur fond de souvenirs d’enfance, Shemi Zarhin interroge sur la difficulté à se délester de son passé, sur le rapport à la religion et les liens qui nous attachent à une communauté, dans un film qui mêle humour et émotion.

Demain France – 2015 – 1h59, de Cyril Dion et Mélanie Laurent

Saviez-vous que la très sérieuse Suisse dispose d’une monnaie parallèle et pourtant très officielle ? Eh bien, c’est à partir d’exemples comme cela que, de Finlande en Inde, C. Dion et M. Laurent sont allés voir des individus ou des groupes qui ont réussi à mettre sur pied des alternatives de fonctionnement social qui sont tout à la fois écologiques, solidaires, innovantes, souvent drôles... et qui marchent ! Demain, c’est LE documentaire surprise de cette saison, le film qui donne des raisons d’espérer ! ER

Dernier train pour Busan Corée du sud – 2016 – 1h58, de Sang-Ho Yeon,

L’Économie du couple

Belgique/France – 2015 – 1h38, de Joachim Lafosse, avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller...

E

Marie et Boris ont rompu mais cohabitent encore, s’occupant alternativement de leurs deux petites filles. Cette situation inconfortable découle du manque de ressources de Boris. Leur appartement est au nom de Marie. Pierre d’achoppement dans cette séparation : le montant réclamé par Boris et que Marie lui refuse... Ce huis clos est porté par l’immense talent de B. Béjo et C. Khan qui livrent ici une partition très juste et toute en nuance. Sources : dossier de presse.

avec Gong Yoo, Dong-Seok Ma...

Le monde est décimé par un virus zombie, et les contrôles dans les transports en commun sont drastiques. Mais, à l’intérieur du Dernier train pour Busan, l’accalmie va être brève car personne ne se doute qu’une passagère infectée a échappé à la vigilance des contrôleurs... Maîtrise formelle et technique au service du plaisir, Dernier train pour Busan est un film très efficace qui offre son lot de surprises et d’émotions fortes. Et derrière les apparences du film de genre, le réalisateur parvient à insuffler une portée politique, notamment par la description de personnages froids et individualistes issus des milieux bancaires...

Desierto

Mexique – 2015 – 1h34 – de Jonas Cuaron, avec Gael Garcia Berneal, Jeffrey Dean Morgan...

Un groupe de clandestins en route vers la Californie croise le chemin d’un gringo psychopathe, xénophobe et armé d’un fusil à lunette. Commence une traque sauvage à travers le désert... Le film de frontière est un genre à part entière, surtout quand on est mexicain. Le fils du réalisateur de Gravity signe un bon film de genre, appliqué et humble, d’une actualité brûlante. Sources : dossier de presse

De douces paroles

D’une famille l’autre Brésil – 2016 – 1h22, de Anna Muylaert,

À la mort de leur mère en Israël, ses trois enfants découvrent qu’elle détenait un lourd secret. Décidés à en percer le mystère, ils partent à la quête d’une vérité qui les mènera en France, voyage qui risque bien de provoquer

Pierre, dix-sept ans, voit sa vie basculer en apprenant qu’il a été volé à sa naissance, qu’il n’est pas Pierre, le fils d’Aracy, mais Felipe, le fils aîné de Gloria et

Israël, Canada – 2016 – 1h58, de Shemi Zarhin, avec Rotem Zismann-Cohen, Roy Assaf, Assaf Ben-Shimon…

Matheus... On ne choisit pas sa famille mais sa famille peut parfois nous choisir, semble dire la réalisatrice de ce film où l’on retrouve, après Une seconde mère, les thèmes qui lui sont chers. À nouveau, elle excelle à parler d’un sujet grave avec légèreté, ironie douce et une pointe d’humour. Et, cerise sur le gâteau, même s’il est difficile de s’en apercevoir, c’est bien la même actrice, D. Nefussi, qui joue les rôles des deux mères, Aracy et Gloria.

avec Naomi Nero, Daniel Botelho, Daniela Nefussi...

L’Effet aquatique

France – 2014 – 1h25, de Solveig Anspach, avec F. Loiret-Caille, S. Guesmi, P. Rebbot, D. Jansdottir...

Solveig Anspach, la plus islandaise des réalisatrices françaises, la plus grave des cinéastes drôles et la plus drôle des cinéastes graves, est morte voici bientôt un an... peu après avoir achevé le tournage d’une ultime comédie. Samir est amoureux fou d’Agathe, maîtresse-nageuse à la piscine Maurice Thorez de Montreuil. Agathe l’ignorant superbement, il décide de prétendre ne pas savoir nager pour aller prendre quelques cours de brasse auprès de l’élue de son cœur... qui bien sûr découvrira vite la supercherie et se trouvera très vexée d’avoir été bernée... Bref : une histoire d’amour qui commence mal, en général... Mais devant la caméra de S. Anspach, tout s’illumine... toujours...

Les Égarés

Italie – 1955 – 1h42, de Francesco Maselli, avec Lucia Bose, Jean-Pierre Mocky, Isa Miranda...

1943. Une comtesse, son fils, son neveu -fils d’un dirigeant fasciste- et un ami quittent Milan pour échapper aux bombardements. Le fils accepte, contre l’avis de sa mère, d’héberger Lucia, une ouvrière... D’une réputation flatteuse mais invisible depuis longtemps, Les Égarés a été tourné quasi clandestinement tant il était difficile d’aborder la question du fascisme et de la collaboration dans l’Italie des années 50. Sans schématisme, et porté par un couple sublime de beauté (L. Bose et J-P. Mocky ici acteur), Les Égarés est une vraie et passionnante découverte.

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El acompanante Cuba/France – 2015 – 1h44, de Pavel Giroud,

Fatima France – 2015 – 1h19, de P. Faucon,

avec C. Arteche, A. Mi. Gómez, B. Hernández…

avec S. Zeroual, Z. Hanrot, K. Noah Aïche...

Cuba, dans les années 80 ; les malades du SIDA sont parqués(?) dans des sanatoriums. Les patients qui se tiennent bien ont droit à une sortie par semaine... sous la houlette d’un « accompagnateur ». Celui qui accompagne le jeune Daniel est un boxeur sur le retour qui exécute ainsi lui aussi une sorte de pénitence pour s’être dopé. Les deux, d’abord méfiants vont finir par voir qu’ils en fait pas mal en commun, à commencer par le fait d’avoir été punis par le régime...

Fatima élève seule ses deux filles, et ne comprend pas plus Souad l’ado rebelle que Nesrine, l’étudiante en médecine... Et elle travaille... et travaille encore... sans jamais avoir de temps pour elle. Victime d’un accident, en arrêt de travail, elle se lance dans l’écriture du récit de son quotidien. Fatima est un récit optimiste et intelligent, jamais mièvre, toujours d’une justesse exemplaire, jusque dans ses choix de mise en scène. ER

Sources : imdb.com, mediapart.com, queerguru.com

Fievel et le nouveau monde

El clan

Argentine – 2015 – 1h48 - de Pablo Trapero, avec Guillermo Francella...

Ancien informateur de la dictature militaire, Arquimedes Puccio a peur de voir son niveau de vie diminuer avec le retour de la démocratie. Il décide donc d’entraîner son fils, une star nationale de rugby, au kidnapping mais à des fins purement personnelles, au bénéfice du clan, en enlevant un partenaire du jeune homme. P. Trapero, qui nous avait habitués à un cinéma plutôt intello (Mundo Grua en 1998 ou Elefante blanco en 2012) filme cette histoire terrible comme un thriller digne de Scorsese. « Aucun remords, aucun regret : le cinéaste montre des inconscients pour qui l’humain ne signifie rien et pour qui les liens du sang autorisent à verser celui des autres. » Sources : telerama.fr

El club Chili – 2015 – 1h37, de Pablo Larrain, avec Roberto Farias...

Voir pages Jeune Public

Le Flic aux talons hauts

Sources : telerama.fr

Les Espiègles Voir pages Jeune Public

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– Les CARNETS du STUDIO

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LesTaïwan Garçons de Fengkuei – 1983 – 1h41, de Hou Hsiao Hsien, avec Niu Doze, Niu Cheng-Che...

Cinquième long métrage de Hou Hsiao-Hsien, celui qu’il considère comme son véritable « premier film », assez autobiographique, et son premier véritable chef-d’œuvre. Les Garçons de Fengkuei est une sorte de 400 coups taïwanais où l’on suit une bande de jeunes gens un peu désemparés et déboussolés. Inédit sur les écrans français, le film est magnifique et doté de scènes inoubliables, comme celle qui voit quatre garçons entamer une sorte de chorégraphie sur une plage. JF

voir Man on High Heels

Florence Foster-Jenkins USA/Grande-Bretagne - 2016 - 1h50, de Stephen Frears, avec Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg…

Bien que fortunée, F. Foster-Jenkins n’a toujours pas réalisé son rêve : faire entendre sa voix de soprano à un vrai public et sur une vraie scène d’opéra. Quand elle choisit de passer à l’acte à Carnegie Hall, son impresario de mari se rend compte que, cette fois, il va être compliqué de (lui) cacher qu’elle chante dramatiquement faux ! Après Hergé et récemment Xavier Giannoli, la reine du couac inspire le réalisateur The Queen, expert en portrait féminin ! Sources : dossier de presse

Dans une un petit port de pêche, quelques hommes et une femme vivent une vie recluse dans un phalanstère battu par les embruns. Qui sont ces gens ? Des brebis galeuses exilées par le Vatican (prêtres pédophiles ou délinquants ou ayant participé à la dictature). L’arrivée d’un nouveau répudié déclenche la tempête... Découvert par ses films noirs et ironiques sur le régime de Pinochet (Tony Manero, Santiago 73 post mortem) ou le retour de la démocratie (No), Pablo Larrain continue avec un mélange dérangeant d’humanité et de dérision. « Le portrait de groupe, prêt à tout pour se protéger, avec la complicité objective de l’église, est d’une cruauté buñuélienne. Tous coupables, tous complices, tous victimes. »

métrage qui sort de l’ordinaire. Ce qui l’a amené notamment à versifier certains passages pour « faire resurgir l’émotion des rimes dans le langage parlé », et ça marche : tout à la fois surprenant et extrêmement séduisant, ce conte aux éléments merveilleux, aussi sentimental que contemporain, est une très belle surprise. JF

Folles de joie Italie/France – 2016 – 1h56, de Paolo Virzi, avec Valeria Bruni Tedeschi, Micaela Ramazzotti …

Béatrice, mythomane, excessive et ultra égocentrique est placée dans une institution psychiatrique pour femmes. Elle y fait la connaissance de Donatella, fragile et introvertie. Un petit incident lors d’une de leurs sorties leur permet de prendre le large et de tenter de renouer avec leur passé... compliqué... C’est drôle, parfois cruel ou tendre mais les deux actrices principales y sont toujours remarquables ! ER

La Forêt de Quinconces

France – 2016 – 1h49, de Grégoire Leprince-Ringuet, avec Grégoire Leprince-Ringuet, Pauline Caupenne, Amandine Truffy, Thierry Hancisse

Paul et Ondine se séparent et Paul se jure de ne plus aimer. Pour se le prouver, il choisit de séduire Camille pour mieux la délaisser, mais Camille l’envoûte... G. Leprince-Ringuet que l’on connaît comme acteur chez C. Honoré ou R. Guédiguian, signe un premier long-

Le Garçon et la bête Voir pages Jeune Public

Genius

USA/Grande-Bretagne - 2015 - 1h44, de Michael Grandage, Jude Law, Colin Firth, Nicole Kidman…

La vocation de Max Perkins : découvrir et éditer de jeunes talents. Après avoir œuvré pour Fitzgerald puis Hemingway, il va s’acharner à faire connaître le travail de Thomas Wolfe qui voulait « faire rentrer la totalité de l’expérience humaine en littérature » (et que Faulkner qualifiera, plus tard, de meilleur talent de sa génération). En même temps que la complicité professionnelle, va naître entre ces deux fortes personnalités, une profonde amitié. Sources : rottentomatoes.com, theguardian.com, Publik’Art

La Grande vadrouille

France/GB – 1966 – 2h12, de Gérard Oury, avec Bourvil, Louis de Funès, Terry Thomas, Marie Dubois…

La rencontre d’Augustin Bouvet, peintre en bâtiment, avec Stanislas Lefort, chef d’orchestre à l’Opéra de Paris, s’annonce a priori improbable. Pourtant, en 1942, lorsqu’un bombardier d’aviateurs britanniques est abattu au-dessus de Paris, nos deux acolytes, bien malgré eux, se retrouvent à devoir secourir trois d’entre eux. Les péripéties s’enchaînent, avec la ligne de démarcation comme objectif. Une comédie incontournable à revoir ou à découvrir sur grand écran! RS

Les fiches paraphées correspondent à des films vus par les rédacteurs.

Guibord s’en va-t-en guerre Canada – 2015 – 1h48, de Philippe Falardeau, avec Patrick Huard, Irdens Exantus, Suzanne Clément…

Steve Guibord est un député indépendant du Parlement Québec-Nord, plus précisément sur l’immense comté de Prescott-Makadew à Rapides-aux-Outardes. Bien malgré lui, les aléas politiques l’amènent à devoir exercer un vote décisif sur l’éventuelle entrée en guerre ou non du Canada avec le Moyen-Orient ! Commence alors pour lui une tournée sur sa circonscription afin de consulter ses électeurs. Souverain, son stagiaire haïtien idéaliste, l’accompagne. La tournée politique les fera croiser le chemin de mineurs, de groupes aborigènes, de pacifistes… Une comédie satirique à savourer !

L’Herbe verte de chez nous Taïwan – 1982 – 1h38, de Hou Hsiao Hsien, avec Jiang Ling, Tsui Fu-Sheng...

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La découverte des débuts de Hou Hsiao Hsien continue avec L’Herbe verte de chez nous. Le film raconte comment un instituteur de Taipei va devoir s’adapter à la vie d’un petit village dans lequel il vient faire un remplacement. La confrontation ville et campagne est un thème que l’on a ensuite souvent retrouvé chez le réalisateur (dans Un été chez grand-père ou Poussières dans le vent, entre autres). Pour ce film totalement inédit en France, gageons qu’une fois de plus, le maître taïwanais aura su magnifier la nature comme on a pu le constater encore tout récemment avec The Assassin. JF

Hibou

France – 2015 – 1h22, de Ramzy Bedia, avec Ramzy Bedia, Élodie Bouchez, Étienne Chicot...

Rocky est heureux mais n’existe dans le regard de personne. De retour chez lui un soir il découvre un hibou grand-duc sur son canapé qui le fixe intensément. Il comprend qu’il doit agir. Le lendemain, arrivé à son bureau, il revêt un déguisement de hibou sans que personne n’y prête la moindre attention. Jusqu’au jour où il rencontre une panda... Hibou, c’est une histoire décalée, poétique, surréaliste même, absurde... selon les mots d’Élodie Bouchez, la panda ! Sources : dossier de presse.

L’Homme au complet blanc Grande-Bretagne – 1951 – 1h25, de Alexander Mackendrick, avec Alec Guiness, Joan Greenwood...

Sidney est un ingénieur chimiste qui découvre un tissu à la fois inusable et insalissable. Ce qui s’annonçait comme une énorme source de profits s’avère aussi une source d’ennuis tout aussi énorme. Car, très vite, industriels tout autant qu’ouvriers se liguent contre lui.. Porté par un formidable A. Guiness, L’Homme au com-

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plet blanc est à la fois comédie réussie et une très intéressante satire sociale, féroce et quasi prémonitoire. Un grand classique encore plus inusable que le complet du titre. JF

essayant de fuir le piège qui se referme sur elles... Entre film historique sur la mafia et drame où s’opposent deux loyautés familiales, Léa est une expérience troublante où le spectateur est plongé dans un manège assez terrifiant.

Hôtel Singapura Singapour/Hong Kong – 2015 – 1h30, de Erik Khoo,

Sources : dossier de presse.

Dans Malgré la nuit, il nous entraîne dans un Paris nocturne et dangereux à la suite de Lenz, qui recherche un amour perdu mystérieusement et qui va vivre une histoire d’amour fiévreuse... Présenté à la Semaine de la critique du dernier festival de Berlin, le film y a fait grande sensation.

Little Big Man

Les Malheurs de Sophie France – 2015 – 1h46, de C. Honoré, avec A. Demoustier,

Tout jeune, J. Crabb a été enlevé puis élevé par des Cheyennes ; devenu centenaire, il raconte à un journaliste sa vie d’homme partagé entre les deux mondes, indien et colonisateur. Drôle et acide, poétique et lucide, Little Big Man chamboule fortement toute la mythologie de la conquête de l’Ouest et offre à D. Hoffman l’un des plus grands rôles. ER

Sophie n’a pas pour habitude d’être sage et obéissante. Au contraire de ses amies Camille et Madeleine, filles de Madame de Fleurville, elle enchaîne les bêtises. Lorsque ses parents décident de rejoindre l’Amérique, Sophie est enchantée. Mais de retour, un an plus tard, elle est devenue orpheline et se retrouve sous la coupe de sa méchante belle-mère, la terrifiante Madame Fichini, pour qui le fouet est l’unique moyen d’éduquer les enfants. Relecture moderne du classique de la littérature enfantine. Voir pages Jeune Public

avec Josie Ho, George Young, ChoiWoo-Shik...

Le film débute juste après la capitulation britannique face aux troupes japonaises en 1942. Il relate sur plusieurs décennies l’histoire de six couples japonais, britanniques et chinois installés dans la même chambre d’hôtel. C’est la chambre 27 entretenue par la même femme de chambre qui y travailla jusqu’à son dernier jour... Hotel Singapura a été décrit comme le premier film érotique de Singapour. Objet singulier à découvrir !

USA – 1970 – 2h19, de Arthur . Penn, avec D. Hoffman, F. Dunaway, M. Balsam...

G. Farahani, M. Robin, C. Grant, C. Carrale..

Sources : dossier de presse.

I

Insiang Philippines – 1976 – 1h35, de Lino Brocka, avec Hilda Koronal, Mona Lisa...

Insiang, une jeune femme blanchisseuse, vit dans les bas-fonds de Manille. Pour échapper à un environnement oppressif où l’alcool et le chômage font partie du quotidien, elle incite sa mère à tuer le caïd du quartier qui la persécutait... Premier film philippin sélectionné à Cannes en 1978, superbement restauré en 2015, Insiang est un formidable réquisitoire contre la situation désastreuse des bidonvilles philippins et la misère sociale qu’elle engendre. Une œuvre d’une puissance rare ! Sources : dossier de presse.

Irréprochable

France - 2015 - 1h43, de Sébastien Marnier, avec Marina Foïs, Joséphine Japy, Benjamin Biolay…

Au chômage depuis un an, Constance se porte candidate pour un poste dans l’agence immobilière qui l’a employée à ses débuts dans la vie active. Mais, c’est Audrey, une toute jeune femme, qui est engagée. Constance décide alors de récupérer cette place qu’elle considère lui être due, même s’il lui faut pour cela anéantir sa rivale. Marina Foïs, plus qu’inquiétante dans ce rôle, confirme la variété et l’excellence de sa palette ! Sources : dossier de presse.

L

Lea

Italie – 2015- 1h35 de Marco Tullio Giordana, avec Vanessa Scalera, Linda Caridi…

Entre un frère, chef de la mafia napolitaine, et son bras droit de mari, Léa a toujours vécu entourée de criminels. Mais le jour où elle a une fille, elle s’éloigne des règles du clan et prend petit à petit son indépendance en

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– Les CARNETS du STUDIO

n°347 – juillet-août 2016

La Loi de la jungle France – 2016 – 1h39, d’Antonin Peretjatko avec V. Macaigne, V. Pons, P. Legitimus

Marc Chataigne est envoyé en Guyane pour imposer les normes européennes de construction. Soit. Sauf qu’il s’agit de bâtir une piste de ski indoor en pleine jungle ! Une comédie baroque qui, selon son auteur, aborde différents aspects de la jungle : urbaine, administrative, professionnelle, économique, tropicale, légale. Marc Chataigne n’est pas au bout de ses aventures et de ses mésaventures…

Man On High Heels Corée du Sud – 2016 – 2h05, De Jin Jang, avec Cha Seung-Won, Oh Jung-Se...

Sources : dossier de presse.

Love and Friendship

Irlande/France/Pays-Bas – 2015 – 1h32, de Whit Stilman, avec Kate Beckinsale, Stephen Fry…

Angleterre, fin du XVIIIe siècle. L’arrivée dans sa famille de Lady Susan Vernon, devancée par sa réputation de séductrice, préoccupe les esprits. Cette ravissante veuve en difficulté financière est en quête d’un riche époux. C’est une femme déterminée et sans vergogne qui croise d’abord le jeune et charmant Reginald De Courcy… Le réalisateur de Metropolitan (1990), en adaptant librement le roman Lady Susan de Jane Austen, nous livre une intrigue aristocratique ne manquant pas d’humour. RS

Malgré la nuit

France – 2016 – 2h30, de Philippe Grandrieux, avec Ariane Labed, Roxane Mesquida, Paul Hamy...

Philippe Grandrieux est un cinéaste rare et précieux. Son œuvre est encore courte (Sombre, La Vie nouvelle, Un lac) mais marquante. Parfois à la limite de l’expérimental, il est un grand plasticien qui propose des images fascinantes, toujours d’une grande beauté, souvent troubles, organiques et sensoriellement fortes.

des siens. Mais la mort n’attend pas… et les caravaniers, craignant la montagne, ne veulent pas transporter le corps. Alors deux hommes, Saïd et Ahmed, se proposent d’emmener le défunt jusqu’à ses terres natales. Mais où est le chemin ? Le voyage se dévoile autant géographique que mystique… À Cannes, le Grand prix de la Semaine de la critique – qui consacre les nouveaux talents – vient d’être décerné à Mimosas ! Prometteur !

M

Moi, Olga

République tchèque – 2015 – 1h45, de Tomáš Weinreb & Petr Kazda, avec Michalina Olsza ska, Martin Pechlat, Marika Soposka…

Olga est une jeune femme solitaire et nihiliste. Homosexuelle dans la Tchécoslovaquie des années 1970, éprise de liberté, elle s’éloigne de sa famille, jugée trop rigide. Ne trouvant toutefois pas sa place dans cette société qui la rejette, elle est furieusement décidée à se venger… Les réalisateurs, déjà remarqués pour ds courts métrages de fiction et des films documentaires d’étude, se sont inspirés de faits réels tragiques pour leur premier long-métrage centré sur Olga Hepnarovà.

Moka

Le Flic aux talons hauts Yoon Ji-wook est un policier absolument sans pitié mais en privé, son profond désir est de devenir une femme... Voilà un sujet peu banal pour un film qui a enthousiasmé le dernier Festival International du film policier de Beaune en y remportant le Grand prix et le Prix de la critique. Jang Jin joue avec les registres en mêlant habilement action et mélodrame. Cet hybride sur l’identité et la virilité, où Q. Tarantino rencontrerait P. Almodovar est aussi visuellement superbe et très inventif. Bref, le tout semble particulièrement électrisant.

Hospitalisée pour une cure de repos, Diane s’échappe de la clinique avec quelques affaires et un… pistolet. Son objectif : retrouver, coûte que coûte, le chauffard qui a renversé son fils. Ses seuls indices : la couleur et une partie de la plaque d’immatriculation du véhicule, une Mercedes.

Médecin de campagne

Voir pages Jeune Public

France – 2015 – 1h42 de T. Lilti, avec F. Cluzet, M. Denicourt...

Money Monster USA – 2016 – 1h39, de Jodie Foster,

Depuis longtemps, Jean-Pierre, est LE médecin d’un coin un peu perdu. Sans trêve ni repos. Son rôle va bien audelà de celui d’un simple soignant... Malade, il se trouve contraint de recourir aux services de Nathalie, une jeune remplaçante en qui, bien sûr, il ne peut avoir confiance... Après l’épatant Hippocrate, T. Lilti (médecin dans le civil) revient dans le milieu qu’il connaît le mieux et offre peutêtre à F. Cluzet et M. Denicourt l’un de leurs tout meilleurs rôles. ER

Mimosas

Espagne – 2016 – 1h36, d’Oliver Laxe, avec Ahmed Hammoudi, Shakib Ben Omar, Aagli Said…

À travers le Haut Atlas marocain, une caravane accompagne un cheikh à l’agonie, qui souhaite être enterré près

France/Suisse - 2015 - 1h29, de Frédéric Mermoud, avec Nathalie Baye, Emmanuelle Devos…

Sources : senscritique.com, ledauphine.com

Le Monde de Dory

avec George Clooney, Julia Roberts, Jack O’Connel…

Le quatrième film en tant que réalisatrice de Jodie Foster s’attaque aux ravages engendrés par le monde de la finance et ses magouilles, le tout sur fond d’émission de télévision à succès. Lee Gates y est un animateur influent et gourou de Wall Street. Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant ses conseils, décide de le prendre en otage en direct devant des millions de téléspectateurs… Un scénario haletant, un casting de choix, une réalisation explosive : Money Monster a séduit critiques et spectateurs à Cannes où il a été présenté hors compétition. Sources : dossier de presse Cannes 2016

Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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N

Mune, le gardien de la lune Voir pages Jeune Public

La France/Canada Nouvelle– 2016 vie– de Paul Sneidjer 1h54, De Thomas Vincent, avec Thierry Lhermitte, Géraldine Pailhas…

Cadre supérieur dominé par sa femme qui le trompe, méprisé par ses deux fils, Paul Sneijder assiste à la mort de sa fille, dans une chute d’ascenseur... Blessé physiquement et mutilé affectivement, il quitte son emploi pour devenir promeneur de chien… Oscillant entre humour noir ou absurde et profonde compassion, La Nouvelle vie de Paul Sneijder offre un grand rôle à T. Lhermitte. ER

O

L’Olivier Espagne – 2016 – 1h38 – de Iciar Bollain,

Sources : cineuropa.org

L’Outsider

France – 2016 – 1h57, de Christophe Barratier avec A. Dupont, F.-X. Demaison, S. Ouazani…

Le film retrace le parcours de Jérôme Kerviel, que rien ne prédisposait à devenir le trader désigné comme le plus grand fraudeur de l’histoire de la finance. Comment un anonyme accède-t-il à un pouvoir aussi démesuré ? L’engrenage était-il fatal ? Jérôme Kerviel est-il le seul coupable ? Quelle est la responsabilité de la Société générale ? On attend avec impatience les éléments de réponse. Sources : dossier de presse.

Parasol

Belgique – 2015 – 1h15, de Valéry Rosier, avec Alfie Thomson, Julienne Goeffers, Pere Yosko, Christian Carré…

À Majorque, c’est la fin de l’été. Alfie, un jeune anglais, Annie, une touriste belge et Pere, qui vit sur l’île, sont trois êtres plongés dans leurs errances respectives. Tentant de sortir de leur solitude, l’un se retrouve confronté

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R

Parenthèse

France - 2016 - 1h35, de Bernard Tanguy, avec Vincent Winterhalter, Eric Viellard, Gilles Gaston Dreyfus…

Retrouver le goût des premières vacances entre copains, leur légèreté, leur imprévisibilité, voilà ce dont rêvent Raphaël et ses deux meilleurs amis en embarquant sur le voilier que ce dernier vient d’acquérir ! Mais entre questionnements existentiels, aléas climatiques et embarquement de trois jeunes bateau-stoppeuses, la parenthèse estivale du trio de quinquagénaires va être, certes, enchantée, mais, surtout, mouvementée… Sources : rezinaprod.com, highfun.com

Rester vertical

– Les CARNETS du STUDIO

n°347 – juillet-août 2016

Petites casseroles Le Petit monde de Léo Le Petit Prince

S

Islande/Danemark/Croatie – 2016 – 1h39, de Rúnar Rúnarsson, avec Atli Oskar Fjalarsson, Ingvar Eggert Sigur sson…

Après L’Inconnu du lac, Rester Vertical se présente comme un nouvel objet surprenant qui mêle conte, introspection, érotisme, gags, questions sociales et imagination débridée. Léo, parti à la recherche de loups sur le plateau du Causse de Lozère, rencontre Marie, une bergère. Ils ont un enfant mais Marie ne va pas tarder à prendre la poudre d’escampette... A. Guiraudie n’a jamais aimé la norme et il le prouve une fois de plus ici. De plus, tous les critiques (le film a été présenté à Cannes et très bien accueilli) s’accordent sur la scène finale apparemment très intense où fusionnent sexe et mort. Bref, un film qui renvoie à une question essentielle : comment tenir debout, la tête haute, en vie ? Comment Rester vertical ?

Ari, 16 ans, qui vivait avec sa mère à Reykjavik, est contraint de rejoindre dans le nord-ouest de l’Islande son père qu’il n’a pas revu depuis des années. S’il y retrouve sa grand-mère, chaleureuse, les retrouvailles avec le père et les amis d’enfance ne vont pas de soi. On découvre souvent les événements par le regard observateur d’Ari, qui chemine dans l’adolescence au milieu d’une région impressionnante par la beauté des fjords. Prix du Grand Public, Prix du Meilleur Acteur… à San Sebastian, Les Arcs, Göteborg, Sao Paulo ! Une œuvre subtile et superbe ! RS

Les Saisons Voir pages Jeune Public

Le Secret des banquises France – 2015 – 1h21, de Marie Madinier, avec Guillaume Canet, Charlotte Le Bon, Anne Le Ny...

Phantom Boy Voir pages Jeune Public

Poussières dans le vent Taiwan – 1986 – 1h49, de Hou Hsiao-Hsien, avec H. Shu-Fen, W. Ching-Wen…

Années 60. Wan, aîné d’une famille pauvre, décide d’aller tenter sa chance à Taipei, la capitale. Il y est rejoint par Wan, son amie (son amour ?) d’enfance. Tous deux tentent de s’adapter à la grande ville, fort différente de leur village de montagne natal. À nouveau d’inspiration autobiographique, ce film magnifique est unanimement salué par les critiques comme « émouvant », « souverain dans sa forme », « déchirant ». Sources : dossier de presse.

Le Professeur de violon Brésil – 2016 – 1h40 – de Sergio Machado, avec Lazaro Ramos...

Laerte a toujours rêvé de faire partie de l’orchestre symphonique de Sao Paulo. Malgré son talent de violoniste et à cause d’un trac excessif, il échoue à l’audition et se retrouve obligé d’aller enseigner la musique à des adolescents dans la plus grande favela de la ville. Malgré les difficultés, il découvre que le pouvoir de la musique va changer la vie de ses élèves … et la sienne. Un film basé sur l’expérience de l’Instituto Baccarelli d’Héliopolis.

Sparrows

France – 2016 – 1h40, de Alain Guiraudie, avec Damien Bonnard, India Hair, Raphaël Thiéry...

avec Javier Gutierrez, Ana Castillo...

Très attachée à son grand-père, Ana traverse l’Europe pour récupérer un olivier millénaire ayant appartenu à ses ancêtres. Car, depuis qu’il a été vendu, le vieil homme refuse de manger. Elle entraîne dans son périple son oncle, un homme accablé par la crise, et son ami Rafa... Une bouleversante aventure donquichottesque qui va les amener à traverser « un monde rongé par la corruption, le consumérisme et les imbéciles contradictions d’un univers moderne qui ne respecte plus rien » Après le magnifique Même la pluie, tourné en Bolivie et déjà écrit par son compagnon Paul Laverty, la réalisatrice a tourné ce film, mi conte mi road-movie, entre l’Andalousie et l’Allemagne.

P

à des individus manquant de courtoisie, la seconde se fait duper par un homme marié et le dernier subit les remarques de son ex-femme… Entre fiction et documentaire, le premier long-métrage de ce jeune réalisateur talentueux a reçu le prix du Public au Festival International d’Amiens.

Le professeur Quignard et son équipe travaillent sur la PPM, une protéine immunisante produite par le pingouin. Séraphine, thésarde maladroite, rejoint l’équipe et décide de s’injecter un peu du génome pour aider le professeur à avancer dans ses recherches... mais aussi pour se rapprocher de lui, quitte à devenir son cobaye. Si le scénario de cette douce comédie peut paraître loufoque, la protéine existe réellement et son utilisation par les scientifiques est envisagée. Sources : dossier de presse.

Sieranevada

Roumanie – 2016 – 2h53, de Cristi Puiu, avec Mimi Branescu, Dana Dogaru...

Bucarest, début 2015. Lary, médecin de 40 ans, va passer son samedi au sein de sa famille et en présence du Pope qui doit prononcer une prière à la mémoire du père défunt. Bientôt, l’ambiance est tendue, le ton monte, les avis divergent. Entre règlements de compte et querelles, Lary va être confronté à son passé... Sur un mode tragi-comique, le réalisateur met en scène avec maestria un drame familial aussi extravagant que pathétique. Sieranevada a été présenté en compétition à Cannes cette année. Sources : dossier de presse.

Stalker

Russie – 1979 – 2h43, de Andrei Tarkovski, avec Alexandre Kaidanovski, Alissa Feindikh...

Le pays tout comme l’époque sont indéterminés mais dans cet endroit existe La Zone, un lieu interdit et gardé par des militaires dont on dit qu’elle abrite une chambre qui peut exaucer les désirs les plus secrets des hommes. Un stalker, un guide qui en connaît les pièges, y emmène les candidats qui veulent braver l’interdiction... Stalker est un film sans pareil, un voyage dans des terres cinématographiquement inexplorées qui près de quarante ans après sa sortie est toujours aussi sidérant d’ampleur, d’ambition et de beauté. Ce long trip dépaysant touche par moments au sublime, un chef-d’œuvre, tout simplement. JF

Stefan Zweig, adieu l’Europe Allemagne/Autriche/France – 2016 – 1h46, de Maria Schrader avec J. Hader, B. Sukowa

Poète, romancier, essayiste, aussi talentueux que populaire, Stefan Zweig est le symbole d’une Europe pacifique, cultivée, humaniste, tout ce que les nazis détestent, outre le fait qu’il est juif ! Contraint de s’exiler, il décide en 1936 de quitter définitivement l’Europe. Le film raconte son errance d’exil en exil en Amérique du nord et du sud, jusqu’à son suicide au Brésil en 1942. Sources : dossier de presse.

Sur quel pied danser Film du mois de juillet, voir au dos du carnet.

The Maggie

Grande-Bretagne – 1954 – 1h33, de Alexander Mackendrick, avec Paul Douglas, Alex Mackenzie...

T

Mac Taggart est le capitaine d’un vieux rafiot, le Maggie, qui flotte encore mais on ne sait trop comment. Un mal-

Sources : dossier de presse. Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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entendu l’amène à devoir livrer en Écosse, un précieux chargement confié par le bras droit d’un riche Américain... Se centrant sur l’opposition, source de comique, entre un homme d’affaires américain et un capitaine de bateau qui ne s’en laisse pas conter, The Maggie est une œuvre rare d’Alexander Mackendrick qui provoque autant de sourires que d’émotions. JF

The Nice Guys

USA – 2015 – 1h55, de S. Black, avec R. Crowe, R. Gosling, A. Rice, K. Basinger...

Dans le L.A. des années 70, deux détectives privés peu efficaces (un maladroit et un cogneur) enquêtent sur le meurtre d’une star du porno. Intrigue bien ficelée, innombrables dérapages dans l’excentricité et anarchie burlesque sont au programme.

Tout en haut du monde Taiwan – 1985 – 2h17, de Hou Hsiao-Hsien

Truman Atteint d’un cancer dont il ne veut pas se faire soigner, Julian, qui vit à Madrid, reçoit la visite inattendue de son ami Tomas qui travaille au Canada depuis des années. Avec son chien Truman, ils sautent dans un avion et vont vivre ensemble quelques jours inoubliables... Ode à l’amitié et l’amour, Truman interroge avec sincérité et humour des thèmes comme l’acceptation de la mort, la paternité, le travail... avec deux acteurs brillants de justesse.

Toni Erdmann Film du mois d’août, voir au dos du carnet

La Tortue rouge

France/Belgique/Japon – 2016 – 1h20, Film d’animation de Michael Dudok de Wit

Un naufragé se retrouve sur une île déserte tropicale, où cohabitent tortues, crabes et oiseaux… Une histoire humaniste sur les étapes de la vie d’un être humain, abordée avec une grande beauté esthétique ! Le réalisateur s’était déjà fait remarquer par ses courtsmétrages d’animation dont Le Moine et le poisson (1996) et Father and Daughter (2000). La Tortue rouge, lors de la sélection Un certain regard au dernier Festival de Cannes a été récompensé du Prix spécial ! Sources : dossier de presse.

Voir pages Jeune Public

Tout de suite maintenant France/Luxembourg – 2016 – 1h38, de Pascal Bonitzer, avec A. Bonitzer, V. Lacoste, L. Wilson

Maya et Nora sont deux sœurs que tout oppose. L’ambi– Les CARNETS du STUDIO

n°347 – juillet-août 2016

Un temps pour vivre, un temps pous mourir

Voir pages Jeune Public

The Strangers

Sources : imdb.com

avec Jean Dujardin, Virginie Effira, Cédric Kahn…

Diane a tout pour elle, ou presque : elle est belle, gagne très bien sa vie, mais cherche le grand amour. Quand un certain Alexandre lui téléphone pour l’informer qu’il a retrouvé le portable qu’elle a perdu, elle est charmée par sa voix et sa conversation. Un rendez-vous est fixé. Diane découvre alors que le prince charmant mesure 1m36 ! Leur humour respectif ne sera pas de trop pour affronter le regard des autres… Sources : dossier de presse, telerama.fr

Argentine – 2016 – 1h46, de Cesc Gay, avec Ricardo Darin, Oriol Pla...

Un village connaît une série de meurtres horribles, vite attribués à un ermite local... Le policier qui enquête ne brille ni par son courage ni par son efficacité et les choses vont empirer lorsque la piste s’orientera vers une explication surnaturelle. Mise en scène « implacable », noirceur absolue »... les qualificatifs flatteurs pleuvent sur The Strangers, parfois aussi décrit comme « parfaitement imprévisible » et « unique en son genre »...

Un France homme à la hauteur - 2016 - 1h38, de Laurent Tirard,

Sources : dossier de presse.

Sources : imdb.com

Corée – 2016 – 2h36, de Na Hong-jin, avec Kwak Do-Won, Hwang Jeong-min, Chun Woo-hee...

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tieuse Maya est embauchée dans une firme de fusionsacquisitions dirigée par Arnaud Barsac, dont elle apprend qu’une profonde hostilité l’oppose à son propre père. La situation se complique encore avec les relations difficiles qu’elle entretient avec Xavier, un de ses nouveaux collègues. Rancoeurs, manipulations et conflits tressent les différents fils de l’intrigue et font apparaître peu à peu le dessous des cartes. Distribution somptueuse avec, en plus des acteurs déjà cités, J.P. Bacri, I. Huppert, P. Greggory.

Trois épisodes de la vie de Ah-Hsiao, à forte coloration autobiographique : l’enfance heureuse, l’adolescence agitée, les désillusions de l’âge adulte. Subtile et raffinée, cette œuvre du grand Hou Hsiao-Hsien ressort en version restaurée, « film éblouissant » pour Libération, « une vraie merveille » pour Les Échos, une « impressionnante maîtrise de la mise en scène » pour Le Monde… À ne pas manquer. Sources : dossier de presse.

Un mariage

USA – 1978 – 2h05, de Robert Altman, avec Vittorio Gassman, Géraldine Chaplin, Mia Farrow, Lauren Hutton…

Sources : cineuropa.org – telerama.fr

Mariage somptueux dans une riche banlieue américaine : invités de choix, cadeaux hors de prix, robes de haute couture… Mais au fil de la journée tout va tourner à la catastrophe dans une suite d’évènements dont je vous laisse la surprise. Altman, spécialiste des portraits de groupe au vitriol, est au sommet de son art : mise en scène brillante, critique réjouissante de la société américaine, casting de rêve… Que du plaisir ! SB

Tueurs de dames

Grande-Bretagne – 1955 – 1h37, de Alexander Mackendrick, avec Alec Guiness, Peter Sellers, Katie Johnson...

Marcus, soi-disant professeur, loue une chambre chez une vieille dame où, tous les soirs il répète avec ses amis musiciens. En réalité, ces escrocs préparent un vol de grande ampleur... Un must de la comédie anglaise porté par les grands Alec Guiness et Peter Sellers pour un scénario à l’humour noir grinçant plein de trouvailles irrésistibles. Copié mais jamais égalé, Tueurs de dames est un régal, un vrai. JF

Ultimo Tango

Allemagne/Argentine – 2015 – 1h25, film documentaire musical de German Kral, avec Maria Nieves, Juan Carlos Copes…

C’est l’histoire de Maria Nieves et Juan Carlos Copes, les deux plus célèbres danseurs de la légende du tango en Argentine. Cela avait commencé à Buenos Aires, en 1948 : elle avait 14 ans, lui 17 ! Lorsqu’ils se sont retrouvés à l’occasion de ce documentaire, Maria et Juan n’avaient pratiquement plus dansé ensemble depuis la fin des années 90. Passion amoureuse, jalousie, rupture entre ces deux danseurs mythiques qui ont porté le tango de manière si magique ! Merci à Wim Wenders d’avoir soutenu la production de ce bel hommage.

Un traître idéal

Grande-Bretagne – 2015 – 1h48, de S. White, avec E. McGregor, D. Lewis, S. Skarsgård, N. Harris...

En vacances à Marrakech, un couple de Britanniques sympathise avec un mystérieux Russe qui leur avoue vite faire partie de la mafia et demande leur aide pour faire passer des documents confidentiels aux services secrets anglais en échange de leur protection. Evidemment, rien de tout cela ne sera très simple à mettre en œuvre.... Nouvelle adaptation de John Le Carré, nouveau thriller noir et tendu...

U

Sources : imdb.com

V

La Vie est belge

Belgique - 2014 – 1h39 de Vincent Bal, avec Amaryllis Uitterlinden, Arthur Dupont...

l’une est wallonne, l’autre flamande. Le soliste de celleci meurt sur scène. La fille du chef d’orchestre flamand décide de séduire le soliste wallon pour sauver leur finale. Une comédie musicale romantique, 50 % flamande, 50 % wallonne et 100 % belge. Sources : dossier de presse.

Viva

Irlande – 2015 – 1h40, de Paddy Breathnach, avec Hector Medina, Jorge Perrugoria…

À 18 ans, Jesus vit seul, à la Havane, dans l’appartement de son père. Il se débrouille entre ses amis et la boîte de nuit où il s’occupe des perruques des travestis qui s’y donnent en spectacle... Un jour, son père, ancien boxeur célèbre, revient chez lui après 15 ans de prison... P. Breathnach est un auteur éclectique qui s’est essayé au drame avec Alisa, à la comédie avec Coup de peigne, à l’horreur avec Shrooms et au polar avec Irish Crime. Dans ce nouveau film, il mélange l’humour et le côté décalé propre à l’univers des drag-queens avec une noirceur proche de la tragédie. Sources : cinechronicle.com – cineuropa.org

Voix off

Chili/France – 2014 – 1h36, de Cristian Jimenez, avec Ingrid Insensee, Maria José Siebald, Paulina Garcia...

Sofia, 35 ans, vit dans la ville chilienne de Valdivia. En quête de tranquillité et de vérité après une séparation récente, elle fait un vœu de silence inversé : elle se sépare de son portable, n’allume plus la télévision, s’interdit d’aller sur internet et abandonne la lecture pendant un an. Mais la paix ne dure pas comme elle l’espérait... Cristian Jimenez signe avec Voix off un drame familial, comique et méridional. Sources : dossier de presse.

Le Voyage de Tom Pouce Voir pages Jeune Public

Whisky à gogo Grande-Bretagne – 1949 – 1h22, de Alexander Mackendrick, avec Basil Radford, Joan Greenwood...

W

Rien ne va plus à Todday, une petite île écossaise, qui vit un drame unique dans son histoire : une pénurie de whisky. Les esprits s’échauffent jusqu’au moment où un cargo rempli de caisses de.... whisky (ça tombe bien) s’échoue pas loin... Considéré, à juste titre, comme un classique de l’école humoristique anglaise, Whisky à gogo ne devrait pas décevoir ceux qui vont le découvrir car c’est un véritable petit bijou. Un délice, pétillant, malicieux et très drôle. JF

Deux harmonies musicales sont sélectionnées pour représenter la Belgique dans une finale européenne :

Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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Voir page14 et les Carnets Jeune Public de juin 2016 Mercredi 29 juin, après la séance de 14h, les enfants pourront participer à un atelier quizz et dessins avec Manon. Inscription par mail auprès de Manon et Jérémie : scolairestudio@gmail.com

Tout public à partir de 8 ans

VO

Tout public à partir de 9 ans

VF

Tout public à partir de 6 ans

France/Belgique/Japon – 2016 – 1h20, film d’animation de Michaël Dudok De Wit.

sans paroles

USA – 2016 – 1h35, film d’animation de Andrew Stanton et Angus MacLane, avec les voix de Mathilde Seigner, Franck Dubosc, Kev Adams, Philippe Lellouche...

Une nouvelle aventure de Scrat l’écureuil et de ses amis, le tigre, les mammouths et le paresseux, qui va conduire tout le monde dans l’espace.

VF

USA – 2016 – 1h52, de James Bobin.

Alice traverse le miroir magique pour aider son ami le Chapelier fou. Elle pénètre dans un monde inversé qui réserve bien des surprises... Des aventures fantastiques !

USA – 2016 – 1h40, de Mike Thurmeier et Galen T. Chu. Tout public à partir de 6 ans

De belles France/Belgique – 2015 – 1h24, de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol, avec les voix de Édouard Baer, Jean-Pierre Marielle, Audrey Tautou…

VF

Viens plonger dans l’océan pour retrouver Dory, le poisson bleu à la mémoire défaillante. Elle vit tranquillement avec Nemo et Marin mais sa famille lui manque. Avec tous ses amis elle va partir à la recherche de son passé et vivre une grande aventure...

VF

JEUNE PUBLIC

JEUNE PUBLIC

Les nouvea utés de l’été

reprises

(Voir les Carnets JP ou le site des Studio)

Japon – 2015 – 1h58, film d’animation de Mamoru Hosoda. Tout public à partir de

8 ans

VF

Voir les Carnets Jeune Public n°232 de janvier 2016

Tout public à partir de

Voir les Carnets Jeune Public n°229 d’octobre 2015

10 ans

France/USA – 2015 – 1h46, film d’animation de Mark Osborne.

France/Belgique/Canada – 2015 – 1h30, film d’animation de F. Ekinci et C. Desmares, avec les voix de M. Cotillard, J. Rochefort, P. Katerine…

Tout public à partir de

Tout public à partir de

9 ans

6 ans

VF

Voir les Carnets Jeune Public n°228 de septembre 2015

Voir les Carnets Jeune Public n°230 de novembre 2015

Lettonie – 2016 – 45 mn, courts métrages d’animation de Janis Cimermanis, Maris Brinkmanis et Evalds Lacis.

VF USA – 1986 – 1h17, film d’animation réalisé par Don Bluth.

VF

Tout public à partir de

Fievel

6 ans

À partir de

Voir les Carnets Jeune Public n°233 de février 2016

Voir les Carnets Jeune Public n°237 de juin 2016

et le nouveau monde

À partir de

Mune, le gardien de la Lune

7 ans

Voir les Carnets Jeune Public n°228 de septembre 2015

Voir page 11 et les Carnets Jeune Public n°235 d’avril 2016 Tout public à partir de

7 ans

Les Malheurs de Sophie France – 2016 – 1h46, de Christophe Honoré, avec Anaïs Demoustier, Caroline Grant, Muriel Robin, Golshifteh Farahani…

Voir les Carnets Jeune Public n°232 de janvier 2016

Tout public à partir de

France – 2016 – 1h20, film d’animation de Rémi Chayé. À partir de

5 ans

République tchèque – 2015 – 54 mn, trois courts métrages d’animation de divers réalisateurs.

8 ans

France – 2015 – 1h26, film d’animation de Benoît Philippon et Alexandre Heboyan. sans paroles

Les saisons À partir de

Voir les Carnets Jeune Public n°230 de novembre 2015

France – 2016 – 1h30, documentaire de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud.

VF

À partir de

Italie – 2015 – 30 mn, courts-métrages d’animation de Giulio Gianini.

Voir les Carnets Jeune Public n°227 de juillet-août 2015

3 ans

Suède/Irlande/France/Russie/Italie/Allemagne 2015 – 41 mn, courts métrages d’animation.

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4 ans

4 ans

Tout public à partir de 7 ans

Voir les Carnets Jeune Public n°234 de mars 2016

les petites casseroles

Voir les Carnets Jeune Public n°228 de septembre 2015

sans paroles

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FILM DU MOIS DE JUILLET

Sur quel pied danser France – 2016 – 1h25, de Paul Calori et Kostia Testut, avec Pauline Etienne, Olivier Chantreau, François Morel, Loïc Corbery...

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symbole ancestral aux niveaux de lecture sans fin : symbole sexuel, qui fait l’objet de fétichisme et de fascination ; fil rouge de nombreux récits traditionnels, comme Cendrillon, et bien sûr, ça colle parfaitement avec la comédie musicale et la chorégraphie : je jeu autour du pied, de la danse. » Les chansons séduisent (Olivia Ruiz, Jeanne Cherhal et Albin de la Simone, entre autres, ont participé à leur écriture) et les chorégraphies sont drôles et réussies. Une délicieuse surprise avec, cerise sur le gâteau, une superbe affiche signée Pascal Rabaté, célèbre auteur de bandes-dessinées et cinéaste (Les Petits ruisseaux). JF

FILM DU MOIS D’AOÛT

ulie cherche du travail et décroche enfin un CDD qui pourrait bien devenir CDI dans une usine de chaussures de luxe à Romans-sur-Isère. Mais son rêve de stabilité est mis à mal quand les ouvrières apprennent la menace de fermeture pour cause de délocalisation. Elles décident alors de lutter... Malgré le résumé qui précède le film n’est pas du tout un documentaire, mais une fiction, « une comédie musicale et sociale » comme la définissent leurs auteurs. Sur quel pied danser parle d’un sujet grave, certes, mais avec un ton vivifiant et assez optimiste. L’intrigue est moins simpliste que ce que l’on pourrait croire et l’usine de chaussures est aussi, comme l’expliquent les réalisateurs, « un

Toni Erdmann Allemagne – 2015 – 2h42, de Maren Ade, avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn...

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nflexible executive woman spécialisée dans la restructuration d’entreprises (entendez : licenciements brutaux), Inès voit un jour arriver son père (avec qui elle a perdu tout contact). Cet homme pas encore vieux est une manière de hippie vieillissant qui n’a pas renoncé à toutes ses valeurs et questionne avec beaucoup d’ironie le mode de vie de sa fille. Pour renouer le contact avec cette fille qui ne partage pas ses valeurs, il est prêt à tout, au point de faire continuellement honte à Inès, gênée d’être affublée d’un père aussi excentrique. Porteur de déguisements absurdes (comprenant perruque visible et dentier redoutable) et de pseudonymes ridicules, il va multiplier les intrusions

gênantes dans la vie ultra-réglée d’Inès pour l’amener à réfléchir, l’obliger à réagir... Toni Erdmann, « Une surprise comme il y en a rarement à Cannes », a totalement enthousiasmé le public et la critique par son humour, sa verve et son tonus. Donc n’ayons pas peur de la durée imposante du film ; les 2h42 passent apparemment comme une lettre à la poste. Répétons-le : Toni Erdmann est LE film qui a fait exploser Cannes de rire, un film-trublion, une de ces raretés hors-normes qui font que l’on en sort en se disant une fois de plus qu’on sait pourquoi on va au cinéma ! Sources : imdb.com, lemonde.fr

LES CARNETS DU STUDIO – n° 347 – Juillet-Août 2016 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n°0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01


Humeur

Ici… ` DEUX OU TROIS CHOSES QUE L’ON SAIT DE LUI Voilà une idée étonnante : ressusciter le Jean-Luc Godard de la fin des années 60 ! Ce projet original est né dans l’imagination de Michel Hazanavicius (The Artist), suite à sa lecture d’Un an après, recueil de souvenirs d’Anne Wiazemsky sur le couple qu’elle formait, à l’époque, avec le réalisateur d’À bout de souffle et sur la façon dont ils vécurent les événements de 68. Pour incarner ce Godard en pleine période maoïste, M. Hazanavicius a choisi Louis Garrel et pour Anne Wiazemsky Stacy Martin (Taj Mahal). Le principal intéressé n’a, pour l’instant, apporté aucun commentaire. ` RAISON ET SENTIMENTS Après son Rester vertical en compétition lors du dernier Festival de Cannes, Alain Guiraudie (L’Inconnu du lac) travaille déjà sur son prochain film : Pays perdu se présentera comme un drame mettant en scène un responsable des ressources humaines se rendant dans une laiterie de zone rurale, pour annoncer sa fermeture aux salariés. Cette opération délicate va être remise en cause quand le cadre va s’éprendre d’un des employés.

et ailleurs… ` SALADES GRECQUES Il semblerait qu’avec Colin Farrell, Yorgos Lanthimos (Canine) ait trouvé l’alter ego idéal pour à la fois incarner et habiter son univers à nul autre pareil ! En effet, après l’inénarrable The Lobster, le duo s’est attelé à une adaptation d’une tragédie d’Euripide, rebaptisée The Killing of a Sacred Deer. Dans l’immédiat, on sait seulement qu’il s’agira de l’histoire d’un chirurgien réputé qui, après avoir accueilli un adolescent en difficulté au sein de sa famille, va finir par effectuer des choix aux conséquences tragiques… ` SÉRIE Z Après Douglas Fairbanks, Tyrone Power, Guy Williams, Alain Delon, Duncan Regehr, Anthony Hopkins et Antonio Banderas, c’est Gael García Bernal qui va certes endosser masque, chapeau et cape noirs, mais surtout s’entraîner à signer son nom « à la pointe de l’épée, d’un Z qui veut dire Zorro » ! Mais pas que, car Jonás Cuarón, scénariste de Gravity et réalisateur de Desierto (déjà avec Gael García Bernal), a décidé de donner une version postapocalyptique des aventures du justicier masqué. Finalement pas sûr que la panoplie habituelle du héros soit de circonstance… IG

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n un mot comme en cent : surtout ne changez rien !

Les spectateurs sont fatigués de tous ces films à prétentions intellectuelles, sociologiques ou psychologiques qui envahissent de plus en plus les écrans. C’est donc avec un réel et profond plaisir qu’ils se régaleront de vos prochains films, à condition bien sûr que vous continuiez à les faire sans scénario pesant et sans vouloir à tout prix faire du film une tribune politique, un étalage de prétentieuse virtuosité ou un indigeste pensum. Votre dernier film, Café Society, est à ce titre une totale réussite, avec une histoire de triangle amoureux d’une admirable simplicité. Qui a dit que « l’ennui naquit un jour de l’uniformité » ? Quelqu’un qui évidemment n’a pas vu vos films. Circonstance atténuante : il est mort en 1731*. C’est qu’on ne s’ennuie pas en voyant vos films. Au contraire, ils procurent une forme de sérénité, d’accalmie intellectuelle, qui nous change agréablement de ces films imprévisibles et stressants qui agressent les nerfs au

lieu d’offrir — et ô combien nous en avons besoin ! — une parenthèse enchantée, au moins le temps d’une séance de cinéma. Et puis, M. Allen, continuez à nous surprendre, à nous amuser, à nous faire réfléchir aussi, avec ces délicieux mots d’auteur que seuls des esprits retors et malveillants osent qualifier de « sempiternels » ou « vieillots ». Nous sommes toujours des millions à compter sur votre humour décapant. N’écoutez pas les grognements porcins de quelques aigris qui disent regretter l’époque où soi-disant vous étiez jeune, insolent et créatif. Ce sont eux les vrais ringards, les fossiles enkystés dans un passéisme de mauvais aloi. Qui mieux que vous, M. Allen, rend si belles les jeunes actrices, avec un incomparable glamour ? Ou plutôt si, avec un glamour en tous points comparable à celui des pétillantes comédies américaines des années 40 ou 50. Les personnages forts, les rôles pleins de profondeur, c’est bien, mais qu’estce qu’on est content quand même de voir de

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Partenariat CINÉMATHÈQUE – STUDIO Hommage à Orson Welles délicieuses comédiennes bien habillées, vaporeuses, pétulantes, spirituelles ! Et quel plaisir de se laisser guider pas à pas et bercer par une voix off rassurante et des champscontrechamps calqués en toute simplicité sur les répliques ! Oui, M. Allen, nous sommes des millions à attendre patiemment votre opus annuel et nous savons que nous pouvons compter sur votre ponctualité qui, de notoriété publique, est « la politesse des rois ». Au diable le snobisme très mode de ceux qui s’imaginent ne pouvoir tourner que s’ils ont quelque chose à dire ! Mais qu’est-ce que ça veut dire : avoir quelque chose à dire ? Raconter une jolie histoire qui met de bonne humeur serait-il donc devenu déshonorant ? Je vous en conjure, au nom de tous vos fidèles, surtout ne faites pas autre chose que du Woody Allen. La musique par exemple. Quand on a la chance de pouvoir puiser à l'infini dans les trésors du ragtime et du jazz Nouvelle-Orléans, pourquoi diable aller chercher ailleurs ? Ne nous assommez donc pas avec des vieilleries ronflantes des siècles passés ou de ces affreuses bouillies sonores qu’on ose qualifier de musique moderne. Sans compter le plaisir toujours renouvelé d’assister à des scènes de music-hall des années 30 ou 40 avec musiciens jazzy et chanteuses vêtues de plumes et de strass, susurrant d’émouvantes complaintes.

De même, par pitié, ne faites pas comme tous ces cinéastes qui, se voulant thaumaturges, prétendent nous faire la leçon et changer le monde. On ne change pas le monde. En revanche nous avons un besoin vital de nous refaire un moral tout neuf, un optimisme en béton, en voyant de beaux habits, des décors luxueux, des personnages euphorisants, les belles grosses voitures d’antan, et quoi de mieux pour cela que de replonger dans un passé devenu mythique et, quoi qu’on en dise, heureux ? Douceurs et enchantements de la nostalgie… Dans ce domaine vous êtes insurpassable, M. Allen, nul ne sait comme vous susciter cette rêverie du passé sublimée par des lieux prestigieux, un univers de stars et de magnats ou bien, en contrepoint, des intérieurs plus intimes aux tons subtilement sépia. Et quel bonheur de se sentir en territoire connu, en familiarité avec votre univers : le pont de Brooklyn, la judéité, la famille, le romantisme envers et contre tout. Ils sont donc bien malheureux ces esprits chagrins qui vous taxent de ringardise. La vérité est aux antipodes : surtout ne changez rien, M. Allen, ne vous écartez pas, ne seraitce que d’un pouce, de la voie royale qui nous aide, nous spectateurs harassés, à traverser un siècle de désastres et de tourments en nous offrant les délices de l’anesthésie générale. AW * Antoine Houdar de La Motte, 1672-1731.

Les 9 et 10 mai derniers avaient lieu les projections de trois films en hommage au cinéaste américain Orson Welles : La Dame de Shangai, Citizen Kane et La Splendeur des Amberson. C’est à la suite de la projection de La Dame de Shangai que les nombreux spectateurs du Studio 7 ont pu échanger avec Clément Graminies, critique à Critikat.

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a Dame de Shangai, grand classique du film noir sorti en 1947, marque un tournant dans la carrière d’Orson Welles. C’est son quatrième long métrage et il a 32 ans. Il subit alors la pression des studios hollywoodiens qui exigent un non-dépassement du budget et un respect du scénario de départ.

Rita Hayworth, toute-puissante à Hollywood, insiste pour qu’Orson Welles, son mari à la ville, dirige le film. Le budget explose. O. Welles se sent libre à bord et sort des studios pour poser son décor jusqu’au Mexique. Il transforme physiquement R. Hayworth : il lui coupe les cheveux, la fait teindre en blonde. Elle devient une femme fatale, froide, calculatrice. Le public rejette le film. S’ensuit une rupture avec les studios. Les studios américains ont vu du mauvais œil le changement de Rita Hayworth. Ils

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Rencontre Clément Graminies

étaient alors des locomotives pour promouvoir des stars. Ils avaient fabriqué R. Hayworth. Brune latino à l’origine, comme elle devait rentrer dans la case star, elle était devenue rousse incendiaire jusqu’au jour où O. Welles a convoqué les journalistes afin qu’ils immortalisent la coupe de ses cheveux. Orson Welles se différenciait des autres réalisateurs. C’était un auteur et non un faiseur comme le désiraient les studios. Il explorait la contre-plongée et la profondeur de champ. Le récit était fragmenté et il utilisait une voix off, ce que l’on retrouvera dans la Nouvelle Vague. Orson Welles était engagé politiquement. Dans La Dame de Shangai, on retrouve quelques éléments du monde politique : une référence aux brigades internationales opposées à Franco pendant la guerre d’Espagne et la date du 9 août pour le meurtre (référence à Nagasaki). Un lien se crée entre l’espace et le monde politique. Le réalisateur offre un espace ouvert, un horizon non obstrué (telle la mer lors de la croisière) pour les classes sociales aisées. Puis l’espace devient de plus en plus étroit. Le petit personnel, les marins (les personnages de second plan) sont, eux, isolés, entassés dans un espace clos. Arrive enfin la scène des miroirs, espace sans issue dans lequel les personnages sont face à eux-mêmes.

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C’est la scène finale des miroirs qui a le plus marqué le public. Alors qu’auparavant le réalisateur joue avec un premier et un second plan (pour renseigner sur la situation des personnages ou sur l’univers dans lequel ils se trouvent), dans la scène des miroirs les personnages ne sont plus que les reflets d’eux-mêmes. Ils se courent les uns après les autres. Ils sont démultipliés. Corps et visages se superposent. La construction

est artificielle. On peut se demander quel était le propos d’O. Welles. Certains y voient l’image de la bagarre du réalisateur avec les studios et son exclusion ; d’autres, le divorce entamé entre R. Hayworth et le réalisateur : la destruction de leur couple. Quelle qu’en soit l’interprétation, la scène du palais des glaces aura durablement frappé les esprits. MS gereuse, « lieu d’épreuves, de souffrances et de rédemption » ainsi que le définit Gilles Menegaldo. Lieu qui justifie l’existence de l’éclaireur et explique sa popularité. Daniel Boone par exemple fut mythifié et devint héros de bandes dessinées déjà de son vivant, à la fois explorateur, chasseur, conquérant.

La bibliothèque des Studio organisait le vendredi 20 mai une rencontre avec Gilles Menegaldo, ancien universitaire et spécialiste de littérature et de cinéma américains.

Gilles Menegaldo à la bibliothèque des Studio © André Weill

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récédant la projection du chef d’œuvre de Howard Hawks Rio Bravo, cette rencontre réunit une assistance très fournie pour un panorama passionnant mais hélas trop court de ce genre roi du cinéma hollywoodien, depuis ses origines pré-cinématographiques littéraires (Fenimore Cooper, Karl May…) et picturales (James Church, Thomas Cole, Frederic Remington…) jusqu’à ses plus récents avatars que sont par exemple Les Huit salopards de Quentin Tarentino ou The Revenant d’Alejandro Gonzalez Inarritu. Non content

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d’être un simple genre cinématographique, le western est un véritable réservoir de mythes, qu’ils soient fonctionnels (le héros solitaire, la fille de saloon, l’institutrice, le shérif, le grand propriétaire terrien et ses séides etc.), incarnés dans des personnages souvent réels au départ (Daniel Boone, Jesse James, Billy The Kid, Calamity Jane etc.) ou thématiques. Dans cette dernière catégorie deux thèmes majeurs se détachent dès les origines : la frontière, les grands espaces, cette fameuse wilderness (littéralement : région sauvage) dan-

L’autre thème majeur concerne les Indiens, pensés au départ comme des « émissaires de Satan », d’où un manichéisme décomplexé assez effarant qui devra attendre longtemps avant d’être remis en cause dans des westerns dits « modernes », « crépusculaires », « néowesterns » ou « sur-westerns » comme les a baptisés le grand critique André Bazin. L’évolution du cinéma de John Ford, dont la carrière s’étend sur une très longue période (de 1917 à 1966), exprime très bien à la fois les inquiétudes du cinéaste et ce basculement idéologique. La figure de l’Indien, celle du Noir, celle de la femme également (qu’elle soit blanche, métisse ou indienne), se modifie progressivement et s’oppose de plus en plus aux discours racialistes, voire racistes, en vogue dans de nombreux milieux d’Amérique du nord. La glorieuse « conquête de l’ouest » laisse de plus en plus la place à la notion même de spoliation des terres indiennes. Les topoi — ou scènes emblématiques — identifient très vite le western comme le genre cinématographique le plus fécond et le plus populaire avec le film de gangsters : caravanes

de chariots vers l’ouest, attaques de trains (dès 1903), luttes entre petits agriculteurs et grands propriétaires, duels ou batailles rangées dans la grand-rue poussiéreuse, récits de transition entre la loi du plus fort et la loi « légale », dont le plus bel exemple reste à ce jour L’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford. Les façons d’approcher le western sont nombreuses : narratologiques (techniques et structures narratives), sémiologiques (codes visuels, vêtements, armes, musique, tout ce qui fait signe...), idéologiques (décryptage des sous-textes, transpositions métaphoriques du maccarthysme, de la guerre du Vietnam etc.) ou, plus récemment, gender studies s’attachant plus particulièrement aux notions de masculinité et de féminité, très présentes et parfois avec une grande complexité dans les westerns. Toutes ces analyses ouvrent des perspectives d’autant plus fécondes qu’elles furent illustrées d’extraits extrêmement probants de films choisis parmi les meilleurs de l’histoire du western, genre que Jean-Luc Godard a qualifié de « genre le plus cinématographique du cinéma », ainsi que le rappelle Gilles Menegaldo. Pris par le temps, celui-ci aurait eu encore beaucoup de choses à nous dire et d’extraits de films à montrer. Une heure ne dure hélas que soixante minutes. AW

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Les rédacteurs ont vu :

MA LOUTE de Bruno Dumont

Avec un indéniable talent, notamment dans la saisie des paysages, magnifiques, Dumont met en branle son grand guignol où les acteurs, connus ou inconnus et ses personnages, riches ou pauvres, bourgeois ou prolos, sont des marionnettes grimaçantes et grotesques. Seule la mystérieuse androgyne semble échapper à la monstruosité générale de cette humanité déchue… On peut ne pas aimer… DP Avec Ma Loute, sucer des doigts de pied devient désormais un acte plus cru que sensuel... RS

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C’est un vrai film d’acteurs, dans des paysages magnifiques. Luchini en fait des tonnes, il est hilarant. BruniTedeschi en fait des quintaux, elle est très drôle. Le gros commissaire et les autres personnages sonnent juste dans leurs registres respectifs. Arrive Juliette Binoche, qui en fait des mégatonnes et ça ne passe pas du tout. L’intrigue : une simple variante du P’tit Quinquin, alourdie d’une satire on ne peut plus superficielle et d’une fin grotesque. C’est râlant, ça avait si bien commencé… AW

Finalement, je crois que je préférais quand Bruno Dumont n’avait pas encore eu la révélation du comique ; et particulièrement du comique de répétition. Dommage que les promesses de la bandeannonce n’aient pas été tenues sur la longueur ; d’autant que long, le film l’est. En tous les cas, l’effet de surprise, lui, est parfaitement réussi! IG

Ma loute c’est P’tit quinquin chez les bourgeois. Toujours jubilatoire mais avec un petit arrière goût de déjà vu qui limite un peu notre plaisir. JF

« Faute de moules, on mange des bourgeois ». Le message politique est aussi court que le jeu des acteurs est outré. ER Pendant deux heures (dont quelques longueurs), je me suis laissé aller entre rire et peur, moquerie et amour, beauté et horreur, pureté et crasse, colline et marécage, bourgeois et prolétaires... Une parenthèse décoiffante pour laquelle Bruno Dumont a joué de la caricature jusqu’à l’outrance. Seule note poético-délicate, la présence de Billie l’androgyne dans un paysage magnifique ! MS Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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Interférences Théo et Huguo dans le même bateau Love

« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. »

Molière. Tartuffe

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ongtemps cela a été simple, quand un acte sexuel était montré à l’écran on savait que les acteurs faisaient semblant ; et s’ils le faisaient pour de vrai, c’est que l’on regardait un film dit pornographique. Mais les temps ont changé depuis l’avènement du numérique et de ses effets spéciaux sans limites (Nymphomaniac, de Lars Von Trier, et ses coïts truqués sont là pour en témoigner) mais aussi parce que des cinéastes, non catalogués réalisateurs de porno, se sont emparés du sujet. Larry Clark (Ken Park), Alain Guiraudie (L’Inconnu du lac), John Cameron Michell (Shortbus), Carlos Reygadas (Bataille dans le ciel), Bertrand Bonello (Le Pornographe), Michael Winterbottom (9 songs), entre autres, s’y sont déjà frottés. Deux films récents, Love de Gaspard Noé et Théo et Hugo dans le même bateau d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau, relancent le débat : Porno or not porno ?

Dans cette question, ce n’est pas le sujet qui est en cause mais sa représentation, qui dans un cas est plus acceptée que dans l’autre. Comme s’il y avait une façon de montrer le sexe qui serait correcte, saine, que pratiquement tout le monde aurait le droit de voir, celle souvent qualifiée d’érotique ; et une autre, incorrecte, malsaine et sujette à l’interdiction, celle des pornos parfois classés X, ce qui limite la diffusion de ces œuvres et les stigmatise.

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Montrer du sexe, des corps à l’écran, c’est se confronter à une morale schématique qui divise entre beau et laid, propre et sale. Une morale (et/ou une religion) qui accepte l’allusion mais pas le gros plan. Voir des humains se faire tuer à longueur de films ne pose pas de problème, les voir baiser, si ; les censeurs privilégient la pulsion de mort à la pulsion de vie. Qu’est-ce qu’un film pornographique ? Les deux films cités entrent-ils dans cette catégorie ? Si l’on s’en tient à : attributs masculins et/ou féminins montrés de manière frontale et actes non simulés, alors, oui, bien sûr, ce sont des films pornos. Et alors ? Pourquoi le fait de voir serait-il blâmable ? Encore une fois, le problème n’est pas tant dans la représentation du sexe à l’écran que dans le regard que le spectateur pose dessus. Gérard Lenne dans Le Sexe à l’écran écrivait ceci : « On connaît ce judicieux aphorisme : "La pornographie, c’est l’érotisme des autres." C’est le point de vue de tous les hypocrites qui se mêlent de juger la conduite d’autrui, de condamner ses goûts, de lui imposer des règles. C’est l’alibi des censeurs qui étouffe sa mauvaise foi sous le poids des sophismes. » Qu’un réalisateur ne veuille pas filmer explicitement le sexe, c’est son droit, son choix, mais l’inverse doit aussi être vrai. C’est ce que tentent Gaspard Noé, Olivier Ducastel et Jacques Martineau, faire de la pornographie autrement. Leur objectif n’est pas en premier lieu de provoquer (Love est un film d’une grande douceur) ou de chercher l’excitation sexuelle du spectateur. Ils ne demandent pas à leurs acteurs de se contorsionner dans tous les sens afin d’of-

frir à la caméra et au public les gros plans souhaités. Dans Love et dans Théo et Hugo dans le même bateau, le sexe est aussi cru, aussi frontal que dans n’importe quelle autre production X, et pourtant différent, il paraît plus proche du réel, certainement plus naturel, plus touchant. Il est montré sans honte ni morale. La scène d’ouverture du film d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau est étonnante, on y voit deux inconnus avoir une relation sexuelle dans un sex-club, jusque-là rien que d’attendu vu le cadre, mais ce que réussissent à filmer et à faire comprendre les réalisateurs, c’est le passage du sexe à l’éveil de l’amour, c’està-dire exactement l’inverse de 99% des autres films où les histoires souvent à l’eau de rose finissent, elles, par le lit. Ce qui est assez inhabituel dans les deux films, c’est que des scènes pornographiques soient aussi de vraies scènes d’amour, que grâce au regard de ces réalisateurs l’acte sexuel soit montré crûment, nettement, et pourtant avec tendresse, là où d’habitude il sont souvent prônées la performance voire la brutalité. Il ne s’agit pas de dire que le sexe à l’écran doit obligatoirement être montré ainsi, mais d’accepter que c’est aussi possible et qu’il n’y a là rien de répréhensible, de moralement dégradant et de condamnable. Contrairement à ce que les censeurs veulent nous faire croire (et l’extrême dangerosité d’une association hyperactive comme Civitas le montre), ces films ne sont pas nuisibles, ils ne font que mettre sous nos yeux de la joie et du plaisir, ils portent un message d’amour, c’est sans doute cela qui les rend insupportables à leurs yeux. JF

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O. Ducastel, J. Martineau et G. Couet aux Studio © Roselyne Guérineau

Compte-rendu Désir… Désirs

«

Quand le distributeur nous a dit que les Studio souhaitaient que nous venions pour faire l’ouverture du Festival… y a un cinéma en France à qui on ne peut rien refuser ! Il y a une histoire d’amour entre les Studio et une partie du cinéma français. Entre Ducastel et Martineau, c’est une comédie sentimentale qui a commencé en 1998 ! » déclare Jacques Martineau. Le public interpelle les réalisateurs sur le choix de la scène sexuelle inaugurale. O. Ducastel prend la parole : « Très vite quand on a eu l’idée de tourner en temps réel, on a eu aussi envie de commencer par la rencontre sexuelle […]. Avec Jacques, on a choisi ce lieu particulier, ce sex-club naturiste » avec l’idée d’utiliser « quelque chose qui a à voir avec l’échange de désirs ». Les deux cinéastes s’étaient jusque-là toujours autocensurés sur les scènes de sexualité. Pour Geoffrey Couët – Théo – cette scène est « extrêmement détaillée dans le scénario, en 12 pages, ce qui fait un peu peur au début. Ce qui est rassurant c’est que c’est une chorégraphie avec du jeu, ce qui est au cœur de mon travail d’acteur ». Avec François Nambot – Hugo – connaissant le cinéma de Ducastel et Martineau, ils savaient que ce ne serait ni obscène, ni dégradant. L’acteur ajoute que la sensualité et l’érotisme de ce travail corporel a imprimé tout le film. Pour cette scène, on s’éloigne des codes des films pornos, de leurs plans larges et inserts de gros plans : « c’est assez ennuyeux et les

Mercredi 27 avril, pour ouvrir la semaine cinématographique du Festival Désir… Désirs, Olivier Ducastel et Jacques Martineau, avec l’acteur Geoffrey Couët, sont venus présenter Théo et Hugo dans le même bateau.

personnages prennent des positions extravagantes ! ». Plutôt inspirés par Intimité de Patrice Chéreau, « nous sommes très intéressés par les corps et les corps à corps dans nos films ». La qualité de l’image est saluée pour son effet de halo atmosphérique époustouflant ! Les cinéastes évoquent ici le travail de Manuel Marmier, formé à la fameuse école du Fresnoy. Pour le titre poétique du film, les cinéastes, admirateurs de la Nouvelle Vague, se référaient à Agnès Varda (Cléo de 5 à 7) avec le projet de Théo de 4 à 6. Puis Rivette les a inspirés avec son très beau film Céline et Julie vont en bateau. Les réalisateurs n’ont jamais voulu dissocier la sensualité et les sentiments de leurs personnages. C’est le début d’une histoire d’amour. « L’enjeu est la question amoureuse ». Il ne s’agit aucunement pour eux de banaliser le sida et la prise de risque de la transmission, loin de là ! Mais, de leur point de vue, il faut essayer de faire en sorte « que les personnes séropositives ne soient pas que ça ». Alors, Martineau semble nous interpeller : « c’est quoi, tomber amoureux ? un coup de foudre, c’est facile… Mais à quel moment on va dire : je t’aime ? ». Tomber amoureux, « c’est un risque à prendre »… Nos invités, très généreux et disponibles, nous ont offert une rencontre riche et passionnante avec un public conquis. RS

Si cette 23e édition du festival Désir… Désirs était dédiée aux plaisirs solitaires, dans un certain nombre de films projetés, fictions ou documentaires, il fut surtout question de solitude. Des trajectoires individuelles aux contextes spatiaux et/ou temporels totalement différents mais nous renvoyant à la même solitude ontologique et à la volonté ? nécessité ? de rester debout, quand même. Des hommes et des femmes se battant pour préserver, autant que faire se peut, leur intégrité physique et mentale, et tenter de devenir, enfin, non pas ce que les autres voudraient qu’ils soient, mais ce qu’ils ont toujours été.

PARAGRAPHE 175

C

e documentaire américain de 2000 a été tourné juste avant qu’il ne soit trop tard, avant que les dernières victimes de déportation par application du paragraphe 175 du code pénal allemand ne se taisent à jamais. Gad Beck, Albrecht Becker, Annette Eick, Karl Gorath et Pierre Seel, cinq hommes et une femme, tentent, certains pour la première fois de leur vie, de dire l’horreur vécue dans les camps de concentration, pour le motif d’avoir pratiqué « des actes contre nature », définis par cette loi établie en 1871, modifiée en 1969 et définitivement abrogée en 1994. Après l’enfer donc, presque dix décennies d’enfermement dans le silence, parce qu’ils ne pouvaient mettre des mots sur ce qu’ils avaient vécu, mais aussi pour éviter de dévoiler leur homosexualité et subir de nouvelles violences ; mais aussi parce que nul n’avait envie, au sortir de l’enfer, d’en savoir davantage. Lors du débat, en présence de Matthieu Chaimbault, délégué du Mémorial de la déportation homosexuelle, on a pu apprendre que certains continuent,

encore aujourd’hui, à nier qu’il y eût une déportation spécifique des homosexuels (ce 24 avril 2016, pour la première fois, le Centre LGBT a été autorisé à participer officiellement aux célébrations de la Journée du souvenir des victimes de la déportation). Cette reconnaissance a été le combat de Pierre Seel, un des témoins du film, pendant les vingt-trois dernières années de vie : révolté par les propos homophobes de l’évêque de Strasbourg en 1982, il sortira du silence, dira l’innommable, les tortures, les viols, la nécessité de se taire et de vivre, quand même, en payant le prix (un de plus) de l’incompréhension de sa famille jusqu’au rejet. C’est grâce à lui et à d’autres militants que le dossier de la déportation des homosexuels sera enfin ouvert, et que ces victimes, comme Pierre Seel en 1994, auront droit à leur carte de déporté. Film bouleversant, mais nécessaire, tellement nécessaire pour ne pas oublier.

HOMOSEXUALITÉ, DU REJET AU REFUGE

N

écessaire encore, ce documentaire pour comprendre la souffrance de ces jeunes se retrouvant à la rue quand leurs parents prennent véritablement conscience de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre et rejettent leur enfant par peur de ce qui leur est étranger et du jugement des autres. Le Refuge a été créé par Nicolas Noguier (présent ce soir-là, en compagnie de Pascal Petit, le réalisateur du film) pour que ces jeunes ne restent pas isolés, ne finissent pas par se perdre : pour qu’ils aient un gîte, un couvert bien sûr, mais N. Noguier et P. Petit aux Studio © Nicole Joulin

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– Les CARNETS du STUDIO

n°347 – juillet-août 2016

Les CARNETS du STUDIO n°347 – juillet-août 2016 –

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À propos de Théo et Hugo dans un bateau

Finfing Phong

Q aussi et surtout, des épaules sur lesquelles s’appuyer, s’épancher, des référents pour pouvoir se construire et se projeter dans l’avenir, et leur prouver que d’autres voies que la prostitution, la drogue ou le suicide sont possibles. Le film laisse aussi la parole à deux mères : une qui explique son incompréhension première, sa peur d’être jugée, puis son cheminement, l’amenant à renoncer à l’enfant qu’elle avait « construit », et à l’avenir imaginé pour lui. La seconde expliquant que l’orientation sexuelle de son fils ne lui a jamais posé de problème et que la seule chose qui compte, c’est le bonheur de son fils… Briser le silence encore, toujours.

FINDING PHONG

E

n 2015, au Vietnam, Phong tient son journal intime en se filmant et en filmant ses proches. Elle nous donne à voir et à entendre ses questionnements, ses peurs, sa souffrance d’être enfermée dans un corps qui n’est pas le sien ; car Phong le sait, depuis toujours, elle ne peut être cet homme défini par l’étatcivil, puisqu’elle est une femme. On la suit donc dans sa prise de décision de se faire opérer, pour être enfin elle-même. Ce qui est particulièrement fort dans ce film, ce sont les témoignages de ses proches : les difficultés de sa mère et de ses frères et sœur qui ont peur de perdre un fils, un frère, et ne sont pas sûrs de gagner une fille, une sœur. Il y a aussi la sagesse du vieux père (plus de quatre-vingts ans) : « garçon ou fille, Phong appartiendra toujours à l’héroïque peuple vietnamien… et quel que soit son sexe, Phong sera toujours mon enfant ». Le témoignage lucide d’une amie

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de Phong, ayant elle-même subi une procédure de chirurgie de ré-attribution sexuelle, et qui bien qu’heureuse dans sa nouvelle vie, lui confie qu’« il ne faut pas penser que les gens te verront comme une femme. Ne rêve pas ! Aussi belle sois-tu, tu resteras une transsexuelle ». Et puis, il y a cette incroyable absence de jugement, cette sincérité et ce naturel des personnes proches ou inconnues, appartenant à la sphère médicale ou pas, pour parler avec Phong des peurs liées à cette transition, du désir, de la sexualité, en ne s’embarrassant jamais de fausse pudeur. Et puis encore, il y a ce frère et cette sœur qui, malgré leur incompréhension quant au choix de Phong, l’accompagneront jusqu’au bout de sa trajectoire, et l’épauleront dans cette nouvelle vie. Magnifique !

DE L’OMBRE IL Y A

L

e festival s’est achevé avec la projection du parfois dérangeant, mais du toujours fort De l’ombre il y a de Nathan Nicholovitch. Le réalisateur et son interprète principal ont rencontré un public « sonné » après la projection. Il faut dire que cette histoire d’un travesti tentant de survivre au Cambodge en se prostituant, et s’humanisant au contact d’une petite fille vendue par sa famille, attrape, bouleverse. David D’Ingéo, comédien à l’intensité rare et subtile, s’est impliqué sans réserve à toutes les étapes de création du film, pendant les deux ans et demi passés au Cambodge. Les deux hommes ont réussi leur pari « de laisser la vie s’engouffrer dans la caméra ». Souhaitons que leur beau film trouve enfin un distributeur ! IG

u’un film tourné par un couple de réalisateurs sur un couple qui se découvre soit scindé en deux parties absolument dissemblables peut sembler, finalement, un choix formel plutôt logique. Car dans Hugo et Théo dans le même bateau, Olivier Ducastel et Jacques Martineau nous proposent deux films. L’un, souterrain, se concentre sur la fièvre du sous-sol d’un club gay, l’autre, aérien, explore presque en dilettante les rues de Paris, la nuit. On m’accordera que, pour qui n’est ni fan d’électro, ni d’images de corps nus strictement masculins, l’introduction est, comment dire, un peu longue. Avec néanmoins quelque chose de presque ethnologique pour le non-initié qui découvre la chorégraphie des corps nus et les jeux combinatoires qui s’y déroulent, filmés crûment mais sans la moindre volonté libidineuse. À travers cette rencontre sexuelle qui va les jeter dans le même bateau, il y a une inversion de l’ordre traditionnel amoureux : c’est en « baisant » qu’Hugo et Théo se rendent compte qu’il se passe autre chose entre eux, quelque chose qui transcende le sexe et la caméra tente de saisir cet instant de grâce

corporelle où ils découvrent qu’ils sont en train de « faire l’amour ». Une fois sortis à l’air libre, un autre film commence, déambulation lente dans les rues de Paris où le temps du récit colle au temps réel. Le premier film de DucastelMartineau s’appelait Jeanne et le garçon formidable et rendait hommage, en chansons, au cinéma de Jacques Demy. Pour continuer cette chronique amoureuse des années sida, Hugo et Théo rend hommage à Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. Le même décompte du temps et l’angoisse des résultats d’examens médicaux. Cette balade nocturne est aussi un formidable outil prophylactique, peut-être parce que la volonté des réalisateurs n’est pas d’en faire un objet de prévention mais de raconter une histoire qui colle à la réalité, une histoire qui, dépassant la terreur de la contamination, glisse, au travers de ces courses nocturnes, de ces rencontres insolites du côté de la propagation amoureuse. Et la dernière image, ultime course dans la spirale d’un escalier bleuté, nous entraîne dans le vertige d’une histoire future partagée. DP

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Humeur

V

oici un documentaire comme on les aime : Comme des lions de Françoise Davisse, un film qui retrace avec précision les mois de lutte des ouvriers de PSA pour la sauvegarde de leurs emplois et de l’usine d’Aulnay-Sous-Bois. Il faut bien le dire, les ouvriers sont les grands absents des représentations collectives de notre société post-moderne. Pratiquement absents sur les écrans, grands ou petits, dans les écrits, qu’ils soient romanesques ou politiques, sur les bancs de nos assemblées, qu’elles soient territoriales ou nationales. Ou alors, ce qui passionne la sphère médiatique, c’est l’ouvrier traître à sa famille politique d’origine… Mais revenons à Comme des lions. Avec une pédagogie d’autant plus efficace qu’elle est peu démonstrative, la caméra suit les étapes par lesquelles se structure un conflit social. Comment émergent les leaders, les porte-paroles, ceux qui trouvent les mots justes, qu’ils soient ou non syndiqués. Les ouvriers qui s’expriment sont bien loin de la caricature volontiers colportée un peu partout (bourrins, chauvins, buveurs de pastis et bouffeurs de saucisses). La parole y est nuancée, constructive, pleine de subtilité, malgré la colère et la peur, les contradictions ne sont nullement esquivées et la violence à laquelle les mêmes média réduisent systématiquement les conflits est bien présente : la violence des dirigeants et l’ex-

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trême dureté du contrôle social qui corsète le mouvement : policiers, CRS, vigiles, cadres débauchés d’autres usines du groupe, huissiers et les journalistes, aux ordres dont l’inénarrable Jean-Pierre Elkabbach, qui sait reconnaître la main de ses maîtres… Voici un documentaire exemplaire et pourtant, on en sort complètement abattu. On a vu la victoire d’une centaine d’hommes remarquables, on a vu la lâcheté triomphante incarnée ici par un François Hollande (dont l’ennemi était encore la finance puisque nous étions avant les élections) puis par un Arnaud Montebourg grotesque dans son costume de ministre du redressement productif, surtout concentré sur la production d’images à sa propre gloire. Ils se sont battus comme des lions, comme des tigres, comme des ouvriers, pas comme des casseurs… comme ils le clament haut et fort et… la postface implacable l’assène brutalement : aucune des promesses des grands patrons (toujours dans le hors champ magique du pouvoir – la main invisible des marchés) n’a été tenue !

nord de la France. Les milliers de vies brisées comme celle des Klur. De là vient la colère froide et vacharde de Ruffin contre le grand patronat (incarné par Bernard Arnaud) et les dirigeants socialistes. On reproche à son film de n’être pas transposable, de ne pas contenir de solution politique généralisable. Certes. Il s’agit ici de la revanche symbolique des petits contre les gros, des pauvres contre les tout-puissants. On lui reproche sa duplicité, son goût pour la dissimulation et le mensonge. Certes. Si les ouvriers ne sont pas des casseurs, les grands patrons le sont… casseurs, menteurs, voleurs. Finalement, le très bon Comme des lions dérange peu. Il sera projeté au fin fond de la nuit sur une

C’est de là que vient François Ruffin, de cet après des luttes perdues où les ouvriers se sont battus comme des lions… et ont perdu. Le début de Merci patron dresse ce terrible constat, la disparition des usines autour d’Amiens et dans le

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chaîne publique, projeté dans quelques soirées-débats devant des militants déjà convaincus… Merci patron aura été vu par des centaines de milliers de citoyens, dans les salles obscures mais aussi sur les places publiques, dans des AG… Pas de message politique clair ? Celui de refuser toute forme d’impunité pour les oligarques qui ont pris le pouvoir, après avoir racheté tous les média et qui se sont faits des affidés des représentants politiques des partis de gouvernement. Alors merci à Merci patron, un film jubilatoire dont on sort avec l’envie d’en découdre. En espérant que l’on ne se trompe pas de cible ou d’adversaire… DP

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À propos de Montanha

A

vec un titre comme Montanha-un adolescent à Lisbonne on subodore d’emblée une énième histoire d’ado révolté ayant pour cadre les quartiers pittoresques ou les bas-fonds miséreux d’une mégapole. On en a déjà tellement vu, de ces romans d’apprentissage citadins… Perdu ! D’abord Montanha n’est pas un personnage, pas plus d’ailleurs qu’un quartier de la ville. Loin de l’Alfama ou de Baixa, la Lisbonne que nous voyons ici est celle d’une banlieue parfaitement anonyme, suffoquant de chaleur entre grands ensembles et zones désolées. Des panoramiques très lents disent la sensation d’écrasement. Les corps moites bougent peu, comme ralentis par l’accablement. Le film s’ouvre sur l’image de David, bientôt 15 ans, à moitié dénudé, alangui dans une posture et un clair-obscur explicitement caravagesques, magnifiques. Au-delà de la beauté formelle se révèle déjà, dans ce contraste du corps éclairé sur fond obscur, l’ambivalence du garçon, déjà plus un enfant mais pas encore un adulte, confronté à une véritable montanha d’épreuves trop lourdes pour lui : une mère seule et dépassée, un grand-père mourant, une déscolarisation conflictuelle, un beau-père qu’il

Vos critiques

déteste, sans oublier les flottements face à la sexualité et à la tentation de la délinquance. C’est là que le film trouve son originalité : face à tant d’obstacles, de pièges, de déceptions, les fameux rites de passage de l’adolescence sont ici inopérants. Très loin des stéréotypes de la jeunesse insouciante ou rebelle, David reste un bloc mutique, refusant toute aide, qu’elle soit individuelle ou institutionnelle, se coupant peu à peu de tout et de tous, même de Paulinha, la « plus belle fille de l’immeuble », dont il est amoureux. Il ne sourit jamais, a presque toujours les sourcils froncés, image butée d’un « no future » résigné.

Montanha fait écho de façon troublante au chef d’œuvre de Luis Bunuel, Los Olvidados : même situation familiale, étonnante ressemblance entre David et Pedro, entre leurs mères respectives. Jusqu’au (faux) ami Rafael qui rappelle, même physiquement, l’infâme Jaibo ! Mais si David est un « oublié », c’est d’abord parce qu’il s’oublie lui-même. Il n’est pas tant un laissépour-compte ou une victime qu’un adolescent fier mais fragile, brutal mais craintif, qui préfère fuir qu’être écrasé. C’est ce regard subtil, à la fois empathique et cruel, qui rend le film passionnant. AW

UN MONSTRE À MILLE TÊTES de Rodrigo Plá Excellent film qui montre comment assurance et médecin s’enrichissent sur le dos des malades et des assurés. La quête de Sonia pour obliger les médecins […] est perdue d’avance mais elle va jusqu’au bout et ne renonce pas ! Décidément le cinéma du Nouveau Monde est vraiment du grand cinéma de contestation sociale ! CF VENDEUR de Sylvain Desclous Paradoxalement, Gilbert Melki donne beaucoup d’humanité à un personnage qui en est apparemment totalement dépourvu. Le réalisateur, Sylvain Desclous, dépeint avec une grande justesse des lieux sans âme et des personnages obsédés par l’argent et la

réussite, mais le thème qui domine le film, c’est en fait la notion de transmission à travers la relation chaotique d’un père et de son fils. L’ensemble est plutôt réussi […] JC PAULINA de Santiago Mitre Paulina, une jeune femme qui veut décider des choix de sa vie par elle-même… En Argentine, dans une société machiste et violente, voilà qui n’est pas facile ! Son père et son fiancé décideraient bien volontiers pour elle mais elle refuse de se laisser mener par leurs conceptions de mâles et elle assume avec détermination et courage le drame dont elle est la victime parce qu’elle veut rester fidèle à ses idées et à ses engagements. […] Extraordinaire plan final qui montre Paulina marchant face au spectateur, le défiant du regard comme pour le mettre au défi de critiquer les choix qu’elle a faits librement ! CF Rubrique réalisée par RS

RÉABONNEZ-VOUS ! Pour éviter les files d’attente du début de saison, vous pouvez vous réabonner en remplissant le coupon ci-dessous accompagné d’un chèque/ d’une photocopie du justificatif .

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