Carnets mars 2015

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ISSN 0299 - 0342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS

N°332 • mars 2015

un film deSaverio Costanzo

Festival de cinéma asiatique de Tours 17-25 mars 2015 (Voir page 5)


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I

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E

mars 2015 - n° 332

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4

Édito

CNP

Festival international de cinéma asiatique de Tours . . 5

Libres courts

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LES FILMS DE A à Z

En bref

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5

7

16

Pour permettre au public une plus grande fréquentation de ses collections (les plus riches de région Centre), la bibliothèque propose de nouveaux horaires.

Horaires d’ouverture : lundi : de 16h00 à 19h45 mercredi : de 15h00 à 19h45 jeudi : de 16h00 à 19h45 vendredi : de 16h00 à 19h45 samedi : de 16h00 à 19h45 FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

Cafétéria des Studio gérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

Bande annonce

Le viol, arme de guerre

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17

accueille les abonnés des Studio tous les jours de 16h00 à 21h45 sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Interférences

18

Tél : 02 47 20 85 77

.

19

Les STUDIO sont membres de ces associations professionnelles :

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20

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Timbuktu/The Cut/Loin des hommes

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Interférences

Une nouvelle amie/Les Nuits d’été/Laurence Anyways Compte-rendu

Festival Désir, Désirs À propos de

Une belle fin Rencontre

Uberto Pasolini

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24

AFCAE ASSOCIATION FRANÇAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAI

ACOR

Courts lettrages

La Rançon de la gloire

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ASSOCIATION DES CINÉMAS DE L’OUEST POUR LA RECHERCHE (Membre co-fondateur)

Compte-rendu

Partenariat avec la Cinémathèque : Jean Grémillon . 28 Rencontre .....................................

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Jean-Paul Civeyrac

GNCR GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE

ACC

À propos de

Mon amie Victoria Jeune Public

EUROPA REGROUPEMENT DES SALLES POUR LA PROMOTION DU CINÉMA EUROPÉEN

ASSOCIATION DES CINÉMAS DU CENTRE (Membre co-fondateur)

FILM DU MOIS : HUNGRY HEARTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Prix de l’APF 1998

GRILLE PROGRAMME

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pages centrales

Site : www.studiocine.com page Facebook : cinémas STUDIO

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €. ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Claire Prual, Éric Rambeau, Marieke Rollin, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill, avec la participation de Lucie Jurvillie et de la commission Jeune Public. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet. ÉQUIPE DEgraphique RÉALISATION contribue : Éric Besnier, Guérineaude – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37) Présence à Roselyne la préservation l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.


16e Festival international de cinéma asiatique de Tours 17-25 mars

éditorial

Création/transmission

FICAT

L

e cinéma, plus encore que tous les autres arts – parce qu’il est enfant des fêtes foraines et des recherches formelles – est toujours écartelé entre la reconnaissance populaire et la création artistique. Toucher le plus grand nombre sans vendre son âme au diable reste souvent l’idéal de tout artiste. Rester maître de son art sans trop de compromis n’est pas un problème nouveau, la star du cinéma bengali y était déjà confrontée dans Le Héros de Satyajit Ray. Le réalisateur de Director’s Cut Park Joon-Bum doit mener un dur combat pour ne pas céder aux pressions. La création artistique peut sauver des vies comme celle de Charulata (S. Ray), en questionner d’autres comme celles de George Orwell (Une histoire birmane) ou du metteur en scène de théâtre de The Undying Dream we have. Mais le vieux maître de suona (Le Chant du phénix) veut transmettre son art tout en sachant que l’époque ne s’intéresse plus à son

2015

savoir. Ce film-testament (le dernier) du réalisateur chinois Wu Tian Ming nous parle de musique mais aussi de cinéma : celui de la 4e génération, dont il était le fer de lance, trop souvent oubliée, effacée par les réalisateurs de la 5e génération : Zhang Yimou, Chen Kaige... Le festival cette année fait la part belle au cinéma coréen et, comme d’habitude, aux inédits et à de très nombreuses avant-premières. Vous pourrez y rencontrer de nombreux invités : Yolande Moreau, Zoltan Mayer (sous réserve), Jinsei Tsuji, Alain Mazars, Freddy Nodolny Poustochkine, Frank Ternier, Shih Han Shaw, Kazuo Yamaki, Maho... Le Prix du jury sera décerné ainsi que votre prix, celui du public, lors de la soirée de clôture le mardi 24 mars 2015. Expositions Aux Studio, en partenariat avec Bureau 21, exposition des peintres Kazuo Yamaki et Maho. Exposition photographique de John Foley, Erwan Fiquet et Olivier. Exposition des illustrations de Nicolas Delort pour le livre La Tombe des lucioles. À l’Espace Parfum Culture, exposition : Pierre noire, variations, de Setsuko Uno. Bon festival. LJ Les CARNETS du STUDIO

n°332 •

mars 2015

3


SEMAINE

du 25 au 31 mars

5

Les œuvres d’art, quel trafic !

CNP jeudi RETOUR AU MUSÉE DE BAGDAD 52’ LA

20h00 C

I

N

MÉMOIRE VOLÉE : de Milka Assaf

Débat avec Gilbert Heymès (OCBC)

É

M

A

T

H

È

Q

U

lundi CAPITAINE CONAN 19h30 2h10’ de Bertrand Tavernier

14h15 1h26’ 17h45 À 19h30 16h00 mer-sam-dim dim 11h

14h15 2h13’ 17h00 21h30 14h30 19h30

BIG EYES

SAUF jeudi

de Rouben Mamoulian

1h42’ VF

de Tim Burton

TROIS ON Y VA

de Chris Williams et Don Hall

17h15

sam-dim

dimanche

10h30 DU TABLEAU NOIR À L’ÉCRAN BLANC 11h00 Rencontre avec le réalisateur Paul Dopff

N

É

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A

T

H

È

Q

SELMA de Ava Duvernay

HACKER

E

lundi 1h58’ LES GRANDES ESPÉRANCES 19h30

À suivre.

mercredi 19h45

1h30’

2015

GUS,

GENTE DE BIEN de Franco Lolli

BIRDMAN de Alejandro G. Inarritu

Soirée de courts métrages

14h15 1h59’ 17h00 19h15 21h30

BIRDMAN de Alejandro G. Inarritu

dim 11h

17h45 21h45 19h15

14h15 19h45

de Paul Thomas Anderson

21h15

HUNGRY HEARTS

de Christian de Vita

1h25 + court métrage 8’

LE DERNIER COUP 21h45 DE MARTEAU

1h43’ de Marjane Satrapi À suivre.

1h19’ VF

L’ÉTRANGE CRÉATURE vendredi DU LAC NOIR 14h15 de Jack Arnold 2h04’ VO

INTO THE WOODS 17h15 PROMENONS NOUS DANS LES BOIS dim 11h00 de Rob Marshall 1h44’

MON FILS

14h30 19h45

Le film imprévu www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35

19h30

de Eran Riklis

1h27’

RED ARMY

BONS À RIEN

de Gabe Polsky de Gianni di Gregorio

1h18’

VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES

17h45 21h45 17h45 21h45

1h27’

RÉALITÉ de Quentin Dupieux

1h50’

LES MERVEILLES

21h15

de Alice Rohrwacher

de Alix Delaporte

THE VOICES

16h15 +

de Thomas Salvador

1h22’

mercredi

10h00

LES NOUVELLES AVENTURES mercredi DE GROS POIS ET PETIT POINT 10h15 de Uzi et Lotta Geffenblad dim 11h15

de Saverio Costanzo

14h30 1h33’ 19h30 LE PRIX À PAYER de Harold Crooks dim 11h

À suivre.

+

Suivi d’une animation en bibliothèque

14h15 1h53’ 19h30 dim 11h

2h28’

de Eugène Green

300 HOMMES

De l’écrit à l’écran

SAUF lundi

1h59’

INHERENT VICE

de de Aline Dalbis et Emmanuel Gras

Soirée Libres Courts

14h15

SAUF vendredi

PETIT OISEAU GRAND VOYAGE 16h00 +

Ciclic, La Claque et les Studio présentent : 43’ VF

14h15 17h00 AMERICAN SNIPER de Clint Eastwood 21h30

19h00

1h27’ À suivre.

LA SAPIENZA

www.studiocine.com

U

2h15’

2h07’

de Jérôme Bonnell À suivre.

de Rob Bicek

sam-dim

14h15 + mercredi

à partir de

À suivre.

de Michael Mann

I

de David Lean

LES NOUVEAUX HÉROS

L’ENNEMI DE LA CLASSE

jeu-ven 1h22’ lun-mar

14h30 19h45 17h15 21h30

mercredi

LE SIGNE DE ZORRO 14h15

52’ sans paroles

14h30 1h36’ + court métrage 7’ 19h45 VOYAGE EN CHINE de Zoltan Mayer À suivre. dim 11h 14h30 19h45

1h34’ VO

1h52’

1h44’

C

du 25 février au 3 mars

1

SEMAINE

E

Carte blanche à l’association Henri Langlois

14h15 1h45’ 17h00 21h30 dim 11h

2015

17h30 21h45

1h46’

L’ENQUÊTE de Vincent Garenq

Le film imprévu www.studiocine.com

Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com


SEMAINE

du 4 au 10 mars 2015

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C I N É M A T H È Q U E

SEMAINE

40’ sans paroles

LE VILLAGE PAT ET MAT mercredi lundi 1h28’ DU PÉCHÉ de Marek Benes 10h30 19h30 de Olga Preobrajenskaia Animation marionnettes

14h15 17h00 INHERENT VICE 19h45 2h28’

1h30’

dim 11h de Paul Thomas Anderson

GUS,

PETIT OISEAU GRAND VOYAGE de Christian de Vita

16h00 SAUF lun-mar

14h15 1h59’ 43’ VF 17h00 BIRDMAN LES NOUVELLES AVENTURES 16h15 21h15 de Alejandro G. Inarritu DE GROS POIS SAUF lundi

dim 11h

ET PETIT POINT

2h15’

14h15 AMERICAN 19h15 SNIPER de Clint Eastwood

14h15 1h38’ 17h45 L’ART DE 19h45 LA FUGUE

dim 11h

14h15 19h45 14h30 19h45

de Brice Cauvin

1h41’

L’ABRI de Fernand Melgar

1h30’

CHELLI

de Uzi et Lotta Geffenblad

L’ÉTRANGE dimanche CRÉATURE DU LAC NOIR 11h00 de Jack Arnold

mer : 10h 14h15 LA GRANDE AVENTURE DE SAUF lun-mar MAYA L’ABEILLE 16h00 SAUF lun-mar de Alexs Stadermann dim 11h15

1h27’ VF

1h46’

RÉALITÉ

21h45

de Quentin Dupieux

1h25’

19h15

de Vincent Garenq

20h00 Débat animé par G. Chevreau & B. Seze C I N É M A T H È Q U E

1h28’

lundi 19h30

L’ÉTANG TRAGIQUE

de Gabe Polsky

DE L’ÉCOLE de divers réalisateurs

1h27’ VF

de Alexs Stadermann

Le film imprévu www.studiocine.com

11h15

1h06’

LES DÉCENTRÉS dimanche 14h15 de Xavier Champagnac BIRDMAN 16h00 17h00 Rencontre avec le réalisateur de Alejandro G. Inarritu après la projection. 21h30

14h15 2h28’ 17h00 INHERENT VICE 19h45 de Paul Thomas Anderson 14h15 1h43’ 19h15 THE VOICES 21h15 de Marjane Satrapi

Séance Ciné-langue 1h33’

LE MÉDECIN DE FAMILLE

mercredi

17h15

de Lucia Puenzo

1h53’

HUNGRY HEARTS

19h15

de Saverio Costanzo

1h38’

14h30 LE DERNIER COUP 17h45 1h22’ DE MARTEAU 19h30 de Alix Delaporte

dim 11h

21h45

mer-sam dimanche

LA GRANDE AVENTURE DE 17h15 MAYA L’ABEILLE dimanche

L’ART DE LA FUGUE de Brice Cauvin

de Ava Duvernay

1h30’ + court métrage 9’

14h30 1 001 GRAMMES 19h45 de Bent Hamer

17h45 21h45

1h41’

L’ABRI de Fernand Melgar

19h30

VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES

16h15

1h59’

17h45 2h07’ 21h45 14h30 SELMA

1h18’

+

sam-dim

Animation mercredi dim 11h15

de Jean Renoir

17 rencontre avec la réalisadim 11h15 Mardi trice, après la séance de 19h30.

de Thomas Salvador

L’ENQUÊTE

de S. Rolland & J.-C. Siriac

dim 11h

1h27’ + court métrage 10’

RED ARMY 1h53’

CNP jeudi DU CHAOS AU MIRACLE

1h19’ VO

de Asaf Korman

17h00 HUNGRY 21h45 HEARTS de Saverio Costanzo

mardi

SEMAINE

Reconstruction de pays anéantis 42’ Printemps des poètes mer-sam-dim 52’ RWANDA : EN SORTANT 14h15

SAUF lun-mar

17h45

du 11 au 17 mars 2015

3

17h45 21h45

2h15’

AMERICAN SNIPER

21h15

de Clint Eastwood

Le film imprévu www.studiocine.com

CNP jeudi

du 18 au 24 mars 2015

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Un revenu de base pour tous 75’ UN REVENU

16e Festival international de cinéma asiatique de Tours

FICAT 2015

POUR LA VIE

sam-dim 108 14h15 ROIS-DÉMONS +

1h44’

de Pascal Morelli

de Michaël Le Sauce

la participation de Mickaël Laclé et 20h00 Avec Camille Lanbert, co-présidents du MFRB

C I N É M A T H È Q U E

3h20’

16e Festival international de cinéma asiatique de Tours

lundi LES 7 19h30 SAMOURAÏS de Akira Kurosawa

FICAT 2015

14h15 17h15 19h15 21h30

dim 11h

1h45’

samedi à 14h15

1h41’ VF

LE MAGICIEN D’OZ

BIG EYES de Tim Burton

14h15

de Victor Fleming

1h15’ VF

16e Festival international de cinéma asiatique de Tours

mercredi samedi dimanche

PANDA 16h00 PETIT PANDA dimanche de Isao Takahata

11h15

AVANT-PREMIÈRES Festival de cinéma asiatique

14h15 17h15 THE VOICES 21h30 de Marjane Satrapi 14h15 2h13’ 17h00 HACKER 19h30 de Michael Mann

dim 11h

THE KING OF PIGS mercredi 17h30 de Yeun Sang-Ho HILL OF FREEDOM mercredi 19h30 de Hong Sang-Soo

TITLI, UNE CRHONIQUE INDIENNE jeudi 19h30 de Kanu Behl THE UNDYING DREAM vendredi WE HAVE 19h30 de Jinsei Tsuji

Rencontre avec Jinsei Tsuji

SEA FOG

19h30

JISEUL

dimanche

UNE HISTOIRE BIRMANE

de Franco Lolli

Rencontre avec Alain Mazars

2h07’

SELMA de Ava Duvernay

1h22’

14h30 LE DERNIER COUP MARTEAU 21h45 DE de Alix Delaporte 2h28’

17h00 INHERENT VICE 21h20 de Paul Thomas Anderson

samedi

de Shim Sung-Bo

14h30 1h27’GENTE 19h45 DE BIEN 14h30 19h30

mercredi

FICAT 2015

1h43’

dim 11h

17h15 dim 11h

de Muel O. de Alain Mazars

VOYAGE EN CHINE de Zoltan Mayer

19h30 lundi

19h30 mardi

19h30

(sous réserve) Rencontre avec le réalisateur et Yolande Moreau - SOIRÉE DE CLÔTURE

1h59’

BIRDMAN de Alejandro G. Inarritu

19h15 21h45

1h38’

L’ART DE LA FUGUE

21h45

de Brice Cauvin

Le film imprévu www.studiocine.com

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire) Cinémas Stu d io – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

www.studiocine.com

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35


Libres Courts : De l’écrit à l’écran – Soirée de courts métrages – Mercredi 25 février, 19h45 jeudi 12 mars - 20h00 Frères des Hommes (FDH), le Collectif Palestine 37 et le CNP proposent :

RECONSTRUCTION DE PAYS ANÉANTIS : RWANDA, PALESTINE… Comment, dans des pays qui ont connu l’anéantissement d’une partie de leur population (génocide, expulsions, colonisation…), reconstruire un réseau social et humain dans lequel chacun peut trouver sa place ? L’exemple du Rwanda est spectaculaire ! Le pays connaît aujourd’hui une paix relative et un développement surprenant. Santé, éducation et lutte contre la corruption sont mis en avant. En Palestine, comment aller vers la paix et amorcer une réconciliation entre les peuples, quand la violence de la colonisation compromet le dialogue ? Quelles solutions ? Le film Rwanda : du chaos au miracle de S. Rolland et J.-C. Siriac (2014 – France – 52’) sera suivi d’un débat animé par Guy Chevreau (FDH) et Benjamin Seze, journaliste à Témoignage chrétien.

jeudi 19 mars - 20h00 Le CNP, ATTAC, LDH, NPA, le Collectif Féministe, le Mouvement français pour un revenu de base (MFRB) et EELV proposent :

UN REVENU DE BASE POUR TOUS : UNE UTOPIE RÉALISTE… Le principe du Revenu de base garanti pour tous est issu de l’idée que chaque humain a droit aux moyens de vivre indépendamment de son activité. Il nécessite la redéfinition des rapports entre l’emploi, le travail, le revenu... Il pose aussi le problème de l’écart de revenus entre riches et pauvres et ne s’accommode pas d’une différenciation séparant citoyens autochtones et étrangers résidents. Se pose également la nécessité de

son internationalisation ; or, en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, le droit au Revenu garanti a été expérimenté avec succès. Débat après le film Un revenu pour la vie de Michaël Le Sauce (2014 – France – 75’) avec la

participation de Mickaël Laclé et Camille Lambert, co-présidents du MFRB.

jeudi 26 mars - 20h00 Les Clubs Unesco et le CNP proposent :

LES ŒUVRES D’ART, QUEL TRAFIC ! Les objets et œuvres d’art ont toujours alimenté des trafics illicites. On peut se demander aussi comment les œuvres d’art d’Égypte, de Grèce, de Rome et d’Afrique sont arrivées dans les musées européens. Et actuellement ? Les richesses artistiques de l’Afrique se vendent sans vergogne à l’Hôtel Drouot et sur Internet, 407 œuvres de Picasso ont été volées et non encore retrouvées, les inestimables trésors d’Irak et de Syrie sont pillés, vendus voire échangés contre des armes. L’OCBC (Office central de lutte contre le trafic des biens culturels) en France, l’Unesco dans le monde, luttent activement pour protéger ou restituer ces œuvres d’art. Le trafic des œuvres d’art est le 3e trafic mondial après la drogue et les armes. Le film La Mémoire volée : retour au musée de Bagdad de Milka Assaf (2004 – Liban – 52’) sera suivi d’un débat avec Gilbert Heymès qui a travaillé à l’OCBC.

jeudi 2 avril - 20h00 LA SIXIÈME RÉPUBLIQUE Film et débat avec la LDH (Ligue des Droits de l’Homme).

En partenariat avec Ciclic et La Claque.

L

es cinémas Studio et Ciclic s’intéressent au travail du collectif de scénaristes La Claque à travers la projection de quatre courts métrages, précédée de la lecture d'extraits des scénarios originaux. Les spectateurs sont ainsi invités à découvrir un film à partir de sa phase d’écriture et de son scénario, afin de plonger dans la fabrication d’une œuvre, de rendre sensible la notion de mise en scène et de laisser l’imagination du spectateur à une place inhabituelle… Une façon de partager ensemble un moment autour de la question de l'écriture pour l'image. Au programme de cette soirée quatre films seront présentés : SES SOUFFLES de Just Philippot Pour ses 9 ans, Lizon veut une fête d’anniversaire avec un gâteau, des bougies et ses amies, chez elle : dans la voiture.

– mercredi 11 mars, 17h15

LE MÉDECIN DE FAMILLE Argentine, Espagne, France, Allemagne, Norvège – 2012 – 1h33 – Lucia Puenzo, avec Alex Brendemuhl, Natalia Oreiro, Diego Peretti, Elena Roger, Guillermo Pfening…

n 1960, une famille argentine traverse la E Patagonie pour reprendre un hôtel près de la colonie allemande de Bariloche : la femme a grandi dans cet hôtel qui appartenait à ses parents. En cours de route, un médecin allemand se joint à eux et semble s’intéresser à leur petite fille. Poli, savant, Helmut Gregor deviendra

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– Les CARNETS du STUDIO n°332 –

mars 2015

leur premier client. Il convaincra Eva, la mère, de le laisser soigner sa fille à qui il veut donner des hormones de croissance mais en cachette d’Enzo, son mari, qui se méfie, de plus en plus de l’inquiétant médecin. NIVEAU : 1re/TERMINALE. Projection gratuite pour les enseignants d’espagnol souhaitant amener des classes au troisième trimestre. Inscription impérative à l’adresse suivante : monmarche@studiocine.com

POINTE NOIRE de Ludovic Vieuille Aline a grandi en Afrique noire où sont toujours restés vivre ses parents. À l’aéroport, elle s’apprête à accueillir pour, quelques jours, son père, Michel, qu’elle n’a pas revu depuis de longues années. L’ENTERREMENT de Mike Baudoncq. Jeanne, dix ans, assiste à la cérémonie d’enterrement de son grand-père, qui tourne rapidement en un rituel étrange.

16e FESTIVAL INTERNATIONAL DE CINÉMA ASIATIQUE DE TOURS – Ficat – 17-25 mars 2015 FIMS JEUNE PUBLIC : Mercredi 18 mars : 16h Samedi 21 mars : 16h Dimanche 22 mars : 11h15 + 16h

Panda petit panda Japon – 1972 – 1h21, film d’animation de Takahata Isao et Miyazaki Hayao

VF – partir de 4 ans Mimiko, jeune orpheline, se retrouve seule à la maison, sa grand-mère devant s’absenter quelque temps. C’est alors qu’un bébé panda et son papa, échappés du zoo, pénètrent dans la maison... et s’y installent. Les deux grands maîtres de l’animation japonaise nous offrent un univers inventif, rempli d’humour et de fraîcheur. Une rareté à découvrir impérativement ! Du 18 au 24 mars, tous les jours : 17h15 Samedi 21 mars : 14h15 Ciné-ma différence Dimanche 22 mars : 11h + 14h15

108 Rois-Démons France/Luxembourg/Belgique/Chine – 2015 – 1h44, film d’animation de Pascal Morelli.

Cinélangues

CHANTOU de Marion Cozzutti Chantal, quarante-quatre ans, compte bien se faire héberger chez son fils pour lui annoncer une nouvelle importante, mais les retrouvailles ne se passent pas comme prévu...

VF – Tout public à partir de 7 ans Au XIIe siècle, les Rois-Démons terrorisent toute la Chine. Pour vaincre ces monstres, il faudrait avoir le courage de cent tigres, la force de mille buffles, la ruse d’autant de serpents... et beaucoup de chance. Le jeune prince Duan n’a que ses illusions romanesques et de l’embonpoint. Zhang-le-Parfait n’a que son bâton de moine et tout un tas de proverbes incompréhensibles. La petite mendiante Pei Pei n’a que son bagout. Ils ne savent pas qu’il est impossible de vaincre les Rois-Démons... Une adaptation libre du classique chinois Au bord de l’eau.

Mercredi 18 mars – 17h30

The King of Pigs (Avant-première) Corée du Sud – 2011 – 1h37, de Yeun Sang-Ho-Film

d’animation Pourquoi, après 15 ans d’absence, Kyeong-Min, jeune entrepreneur ruiné, contacte-t-il Jong-Seok, son ancien camarade d’école ? Celui-ci se rêve écrivain alors qu’il vivote de petits travaux de commande. Ce retour vers les années de collège n’a rien de nostalgique : violences, harcèlements, élèves martyrisés et élèves bourreaux décrivent une vision cauchemardesque de la société coréenne. Le film est un véritable coup de poing. Mercredi 18 mars – 19h30 – Ouverture du Festival

Hill of Freedom (Avant-première – Compétition) Corée du Sud – 2015 – 1h06, de Hong Sang-Soo, avec Ryo Kase, Sori Moon, Younghwa Seo

Hill of Freedom est le nom d’un café dans lequel une jeune femme, Kwon, de retour du Japon, se voit remettre un paquet de lettres d’un homme qu’elle a autrefois aimé. Ces lettres, lues dans le désordre, donnent lieu à un véritable puzzle narratif, un passionnant jeu de piste à la fois clair et mystérieux, humoristique et émouvant. Jeudi 19 mars – 9h15 En partenariat avec Collège au cinéma 37 Séance réservée aux scolaires

La Traversée du temps Japon – 2006 – 1h38, film d’animation de Hosoda Mamoru

Makoto, dix-sept ans, est une lycéenne un peu garçon manqué, pas plus intéressée par l’école que soucieuse du temps qui passe. Un jour, elle s’aperçoit qu’elle a le Les CARNETS du STUDIO n°332 –

mars 2015 –

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pouvoir de voyager dans le temps. Idéal pour manger ses plats préférés à répétition ou arranger ses notes... mais cela comporte aussi des inconvénients ! Ce film a obtenu une mention spéciale du jury au Festival d’Annecy en 2007. Jeudi 19 mars – 17h30 Paradise in Heart (Inédit-Compétition) Vietnam – 2014 – 1h33, de Phi Tien Son avec Binh An, Trung Dung, Mai Thu Huyen...

Un prisonnier évadé recherché par la police se réfugie dans une ferme isolée où il réussit à se faire embaucher. Le lieu est étrange : un jeune homme reste enfermé dans la grande maison où il ne reçoit que la visite d’une jeune femme qui s’occupe de lui. Le fuyard va d’abord se rendre indispensable puis nouer des relations amoureuses avec la jeune femme et avec le jeune garçon. Paradise in Heart est le premier film vietnamien qui traite de la bisexualité. Jeudi 19 mars – 19h30

Titli, une chronique indienne (Avant-première – Compétition) Inde – 2014 – 2h04, de Kanu Behl, avec Ranvir Shorey, Shashank Arora, Shivani Raghuvanshi...

Indigne rejeton d’une famille de braqueurs, Titli, vouvrait pouvoir mener une autre vie que celle tracée pour lui par ses frères. Lorsque ceux-ci lui arrangent un mariage avec la jeune Neelu, il commence à penser qu’il pourrait trouver en elle une alliée... Vendredi 20 mars – 17h30 Busan Flounder Redux (Inédit - Compétition) Corée du Sud – 2011 – 1h44, de Park Joon Bum, avec Tae In-Ho, Kim Joon-Young, Kim Woo-Seok...

À Busan, trois amis d’enfance essaient de trouver leur voie : Sang Yeon est étudiant et souhaite entrer dans l’armée, Cheon Gook travaille dans un club et se voit musicien et Woo Seok veut entrer dans la police et travaille dur sur le port. Tous se débattent pour devenir adultes et se heurtent à la réalité. Ils vont perdre leur innocence et basculer dans l’âge adulte. Leur amitié y survivra-t-elle ? Ce film a un charme certain : lumière douce, omniprésence du rivage et des horizons marins, personnages attachants... Vendredi 20 mars – 19h30

The Undying Dream we Have (Inédit-compétition)

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Hina, la soeur d’Aki rode autour de l’appartement mais aussi autour de l’atelier de thérapie de son père, déterminée à vouloir révéler les secrets. Ce film du réalisateur, écrivain et compositeur Jinsei Tsuji flotte entre présent et passé, réel et onirisme. Rencontre avec Jinsei Tsuji Samedi 21 mars – 16h Atelier d’origami. Dégustation de thés. Démonstration d’art martial au sabre traditionnel et d’un enchaînement de taï-chi (école yang aux 108 mouvements) par l’association Pazapas.

Charulata Inde – 1964 – 1h59 de Satyajit Ray avec Soumitra Chatterjee, Madhabi Mukherjee, Shailen Mukherjee...

Charulata, délaissée par son mari, très impliqué dans la gestion de son journal politique, se réfugie dans l’écriture. Se rendant compte de la solitude de sa femme, Bhupati Dutta invite son cousin Aman à lui tenir compagnie et à l’aider dans sa démarche littéraire. Un sentiment amoureux va naître. Un très grand film ! Pour Satyajit Ray : son meilleur.

« Je m’appelle Gabriel, j’habite Taipei et j’ai perdu ma femme lors d’une agression... » Rencontre avec Frank Ternier Dimanche 22 mars – 16h Démonstration de danse du Rajasthan (danse Kalbeliya) par Marie-Aude Ravet. Cérémonie traditionnelle du thé. Dimanche 22 mars – 17h30

Le Chant du phénix (Inédit-Compétition)

Samedi 21 mars – 19h30

You Bensheng entraîne son fils Tian Ming auprès de Jiao San le vieux maître de suona, instrument traditionnel de cérémonie, pour qu’il le prenne comme élève. Le maître prendra ensuite un deuxième élève. Lequel aura les faveurs du maître? Les temps changent, l’art du suona se perd et l’époque est dévolue au développement économique et à l’enrichissement personnel. Le Chant du phénix est le dernier film de Wu Tian Ming, décédé peu de temps après, grand réalisateur chinois de la quatrième génération, directeur des studios de Xian où il fit débuter Zhang Yimou et tant d’autres.

Sea Fog (Les Clandestins) (Avant-première – Compétition) Corée du Sud – 2014 – 1h41, de Shim Sung-Bo avec Kim Seok-Yun, Han Ye-Ri,

Dimanche 22 mars – 19h30

Jiseul (Avant-première)

KimYun-Seok

Corée du Sud – 2013 – 1h49, de Muel O, avec Yang Jung-Won, Moon Suk-Bum, Lee Kyung-Joon...

Afin d’éviter son licenciement et celui de son équipage, le capitaine Kang rachète le bateau de pêche mis en vente par son propriétaire. Mais les difficultés financières s’accumulent, l’obligeant à embarquer des migrants chinois clandestins. Le cauchemar ne fait que commencer… Le co-scénariste et producteur du film est Bong Joon-Ho : un gage de qualité !

En avril 48, l’armée américaine décrète une loi martiale sur l’île de Jéji (Corée) : la chasse aux communistes est ouverte. L’armée coréenne va traquer les populations dont un groupe de villageois qui va se cacher dans une grotte pendant 60 jours en luttant contre le froid et la faim. Le massacre de dizaines de milliers d’habitants est une des pages les plus sombres de l’histoire de la Corée. La force du propos est soutenue par un noir et blanc magistral.

Dimanche 22 mars – 11h Séance courts-métrages Mars in the Well France/Vietnam – 2014 – 19’, de Freddy Nadolny Poustochkine et de

Lundi 23 mars – 17h30

Director’s Cut (Inédit)

Truong Minh Quy avec Truong Minh Tuan et Truong Ming Quy

Corée du Sud – 2014 – 1h36, de Park Joon Bum, avec Park Jung Pyo…

Une Nuit américaine à la coréenne ? Pas vraiment, mais un film dans le film quand même, où Park Joon Bum met beaucoup de lui-même, dans un personnage en particulier : le jeune réalisateur Haegang. Celui-ci tourne son premier long métrage... et nous souffrons avec lui et son équipe dans cette épreuve, car il est intraitable. Se pose l’éternel dilemme de toute création artistique : l’art peut-il rester pur ? Le créateur doit-il et peut-il refuser tous compromis ? Qui décidera du final cut ?

France/Taïwan – 2014 – 23’, film de Lorenzo Recio avec Liu Yueh Ming, Aviis Zhong, Hsiao Cheng

À Taipei, Xiao Shou est montreur d’ombres. Il tombe amoureux d’Ann mais un accident le plonge dans le monde des ténèbres.

Lundi 23 mars – 19h30

Une histoire birmane (Inédit – Compétition) France/Birmanie – 2014 – 1h32, d’Alain Mazars avec Soe Myat Thu, Shwe Lone, David Nyaung Aung, Thila Min...

Deux histoires s’entrecroisent : celle de George Orwell qui fut policier dans les années 20 en Birmanie et celle des birmans actuels qui affrontent leur passé mais aussi leur présent au contact de la lecture de 1984. Vision occidentale et vision birmane s’incarnent dans le personnage du roman d’Orwell tout au long de ce voyage méditatif. Documentaire ou fiction ? Le nouveau film d’Alain Mazars brouille les pistes et entraîne le spectateur vers des contrées fantomatiques. Rencontre avec Alain Mazars Mardi 24 mars – 17h30

Le Héros Inde – 1966 – 1h57, de Satyajit Ray avec Uttam Kumar, Sharmila Tagore, Bireswar Sen…

Aridam, star populaire du cinéma bengali doit se rendre à Delhi en train pour recevoir un prix. Il va être obligé de se mélanger à la population indienne et surtout se confronter à Aditi, une journaliste qui ne porte aucun intérêt à ses rôles et à ses succès. Ce voyage de Calcutta à Delhi l’oblige à se remettre en cause et à s’interroger sur ses choix artistiques. Mardi 24 mars – 19h30 Clôture du Festival – Remise des Prix Voyage en Chine (Avant-première) Voir page 14. Rencontre avec Yolande Moreau et le réalisateur Zoltan Mayer (sous réserve) En partenariat avec la Cinémathèque de Tours : Lundi 23 mars – 19h30

Les Sept samouraïs Japon – 1954 – 3h20, de Akira Kurosawa avec Takashi Shimura, Toshiro Mifune, Yoshio Inaba...

Quy raconte qu’en 2053, le Vietnam était sous les eaux et que le gouvernement avait essayé de transporter des hommes sur Mars... Rencontre avec Freddy Nadolny Poustochkine Shadow en partenariat avec Ciclic

Yuji, célèbre metteur en scène de théâtre, déprime et se détourne de sa troupe. Il se referme dans une relation fusionnelle avec Aki son ex-actrice principale.

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France – 2014 – 12’, film d’animation de Frank Ternier

Chine – 2013 – 1h41, de Wu Tian Ming avec Tao Zeru, Zheng Wei, Li Mincheng, Hu Xianxu

Samedi 21 mars – 17h30

Japon – 2014 – 1h47, de Jinsei Tsuji, avec Yoshikuni Dochin, Rin Rakanashi, Anna Ishibashi...

– Les CARNETS du STUDIO n°332 –

8 balles

Japon 1572. Alors que les paysans d’un petit village sont menacés par des bandits, ils décident d’engager des samouraïs afin de les protéger. L’influence du film Les Sept samouraïs est aujourd’hui encore revendiquée par de nombreux cinéastes. – Remerciements – À Luisa Prudentino, Janet Wu, Jeon Soo-Il, Lam Le, à nos amis viticulteurs, à tous les réalisateurs, producteurs, distributeurs, aux festivals et à toutes celles et tous ceux qui ont permis au festival d’exister. Le programme complet du Ficat est disponible dans les bacs, à l’accueil des Studio. Les CARNETS du STUDIO n°332 –

mars 2015 –

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w w w . s t u d i o c i n e . c o m Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle. Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Les films de A à Z www.studiocine.com AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE MARS

2015 :

• Le Pas du chat noir de Mark Turner (Studio 1 2 4 5 6) • Autour de Nina de Anouar Brahem (studio 3-7) Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RFL 101.

1 001 grammes

Norvège/Allemagne/France – 2014 – 1h30, de Bent Hamer, avec Ane Dahl Torp, Laurent Stocker, Hildegun Riise…

Marie, scientifique norvégienne, travaille dans une entreprise qui réalise des prototypes de mesures parfaites, comme celui du fameux kilo. Suite à un accident, elle doit remplacer son père lors du séminaire qui se tiendra à Paris sur le poids réel du kilo. Ce voyage contraint s’annonce riche en rebondissements divers, et c’est son propre étalon de la déception et de l’amour qui risque peutêtre de se retrouver sur la balance… Le réalisateur de Kitchen Stories (2003) est de retour avec une comédie à la touche légèrement mélancolique, avec un petit côté Wes Anderson, les couleurs pop en moins ! Il manie avec brio un humour doux et touchant, porté avec force par le visage d’Ane Dahl Torp, brillante de désinvolture, et par un Laurent Stocker quelque peu espiègle. Un petit régal ! MR

Sources : dossier de presse, site rts.ch.

American Sniper USA – 2015 – 2h14, de Clint Eastwood,

300 hommes France – 2014 – 1h25, de Emmanuel Gras et Aline Dalbis.

avec Bradley Cooper, Sienna Miller, Kyle Gallner…

Le centre Forbin est un centre d’accueil de nuit de Marseille. Nuit après nuit, il accueille 300 hommes en marge ou en rupture ; 300 hommes que E. Gras et A. Dalbis ont choisi de filmer dans leur quotidien plus qu’en entretiens qui seraient censés nous dire la vérité de l’histoire de ces gens échoués là. Le pari des deux réalisateurs est de « capter l’ambiance du lieu et des rapports, de montrer ce que signifie être là, sans nécessairement expliquer ce qui avait pu mener ces hommes à s’y retrouver... » tout en « traduisant l’intériorité de ces personnes... » faire en sorte que « le spectateur prenne conscience que cet endroit est aussi source de répit et permet à certaines personnes de se ressaisir pour aller de l’avant... » Pari osé qui repose sur un confiance en l’humain plus qu’en des explications trop mécanistes.

Chris Kyle, tireur d’élite de la marine américaine, les Navy Seal, est envoyé en Irak à quatre reprises, lors de batailles décisives, pour protéger ses camarades. Il y acquiert une réputation qui en fait la cible de ses adversaires. Surnommé La Légende, sa tête est mise à prix. Après avoir fait vivre sa famille dans l’angoisse et surmonté le danger, il rentre au Texas, mais reprendre une vie normale s’avère difficile… Ce biopic s’inspire du livre autobiographique écrit par Chris Kyle. De retour dans son pays, après avoir ouvert un centre d’apprentissage pour tireurs d’élite, il a écrit son histoire, assumant avoir tué plus de 200 personnes, sans rien regretter. Il fut assassiné par un exmarine en 2013. American Sniper a obtenu 4 récompenses et 6 nominations, notamment comme meilleur film de l’année, meilleur acteur pour Bradley Cooper, meilleur directeur pour Clint Eastwood et meilleure adaptation…

Sources : blog.cinemadureel.org

108 Rois-Démons

L’Abri Suisse – 2014 – 1h41, de Fernand Melgar.

Voir page 5 et pages Jeune Public

Séance Ciné-ma différence : samedi 21 mars à 14h15 + COURT MÉTRAGE semaine du 11 au 17mars

La Tête dans le vide France – 2004 – 9’, de Sophie Letourneur, avec Alice Dablanc, Guillemette Coutellier, Sophie Letourneur.

Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

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– Les CARNETS du STUDIO n°332 –

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Après La Forteresse (2008) et Vol spécial (2011) très récompensés, ce réalisateur humaniste et talentueux propose un nouveau documentaire sur les thèmes de l’identité et de l’immigration. « Dans un climat récurent de xénophobie, je voudrais que mon film contribue à lever le voile sur cette vie d’exclus ».

Un hiver, au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. Chaque soir, c’est le même rituel sous tension qui se déroule à l’entrée de ce souterrain. Les veilleurs doivent trier les pauvres : les femmes et les enfants d’abord, puis entrent les hommes. Ils proviennent de tous les horizons… La capacité de l’abri est d’une centaine de places mais seuls 50 élus seront admis. Les autres savent que la nuit va être longue dans le froid…

A

Sources : dossier de presse

même dans son travail, ce n’est pas l’enthousiasme non plus, il est partagé entre la saturation et l’impuissance. Le bouleversement (espéré) va, contre toute attente, venir, non pas de l’extérieur, mais d’Ariel, l’amie de toujours… Cette comédie dramatique, adaptée du roman de Stephen McCauley, est le second long métrage de Brice Cauvin, après De particulier à particulier. Outre des premiers rôles réjouissants, le film nous permettra de retrouver les rares Marie-Christine Barrault, Guy Marchand et Bruno Putzulu. Sources : dossier de presse , telerama.fr

À trois, on y va

France – 2015 – 1h30, de Jérôme Bonnell. Avec Anaïs Demoustier, Félix Moati, Sophie Verbeeck.

Charlotte et Micha viennent de s’acheter une maison près de Lille pour y filer le parfait amour. Mais Charlotte trompe Micha avec Mélodie, tandis que Micha trompe Charlotte, également avec Mélodie… Vertiges du mensonge, et secrets sont au centre de ce triangle amoureux. Jérôme Bonnell est un jeune réalisateur talentueux. Certains se souviennent du Chignon d’Olga ou des Yeux clairs qui lui valurent le Prix Jean Vigo. Plus récemment, il remporta un franc succès avec Le Temps de l’aventure (Emmanuelle Devos et Gabriel Byrne). Nous nous réjouissons déjà de retrouver la très douée Anaïs Demoustier et le jeune Félix Moati dont la bonne humeur avait enthousiasmé les spectateurs lors de sa visite aux Studio à l’occasion de la présentation du film de Michel Leclerc Télé gaucho. Sources : dossier de presse

L’Art de la fugue France - 2014 - 1h38 de Brice, Cauvin,avec Laurent Lafitte, Agnès Jaoui, Benjamin Biolay, Nicolas Bedos…

Antoine a le sentiment que le couple qu’il forme avec Adar depuis des années ne fonctionne plus que dans la routine, d’autant qu’il vient de faire la rencontre d’Alexis qui fait plus que le troubler. Et ce n’est pas auprès de ses parents, ingérables, et ses deux frères, en pleine bourrasque sentimentale, qu’il peut trouver du réconfort. Et comme

Big Eyes

USA – 2015 – 1h46, de Tim Burton, avec Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter…

B

Walter Keane est devenu célèbre dans les années 1950-1960 pour ses tableaux d’enfants et d’animaux aux yeux démesurés, vendus bon marché dans toute l’Amérique et considérés aujourd’hui comme les premières œuvres d’art de masse. C’est en fait sa femme, Margaret, qui était la véritable artiste, Les CARNETS du STUDIO n°332 –

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comme elle finit par le faire savoir lors d’un procès retentissant… Maître du fantastique, excellent conteur et graphiste d’exception, Tim Burton a notamment signé la mise en scène de Batman 1 et 2 (1989, 1991), Edward aux mains d’argent (1990), Ed Wood (1994), Sleepy Hollow (1999), Charlie et la Chocolaterie (2005), Sweeney Todd (2007), Dark Shadows (2012). Ici, pas de vampire, d’extra-terrestres, ou d’araignées. Pourtant, avec la jolie palette de couleurs semblable à celle de Big Fish, il a, à nouveau, enthousiasmé son public. Sources : dossiers de presse

Birdman

USA – 2015 – 1h59 de Alejandro Gonzalez Inarritu, avec Michael Keaton, Edward Norton…

Dans un théâtre de Broadway, Riggan Thomson qui devint mondialement célèbre grâce à ses interprétations de Birdman (un superhéros) veut renouer avec sa gloire passée en montant une pièce intimiste de Raymond Carver. À quelques jours de la première, rien ne se passe comme prévu… Après des films aussi forts que Amours chiennes, Babel, 21 grammes et Biutiful, le réalisateur mexicain s’aventure dans un registre inconnu de lui jusqu’alors : la comédie noire. Réflexion sur le narcissisme dévorant des acteurs et des réalisateurs, transposition d’Opening Night à l’ère des super-héros, d’internet et de l’accélération du temps, avec une fabuleuse brochette d’acteurs (Keaton, Norton, Emma Stone, Naomi Watts…), et le mythe du Batman de Tim Burton. Une thérapie par le rire pour ce pari gonflé, bazar semi expérimental, virtuose ou manquant de finesse ? Le public du festival de Venise a adoré… et il est en course pour pas moins de 9 Oscars après avoir récolté deux Golden globes. Sources : lemonde.fr – telerama.fr

Bons à rien

Italie – 2013 – 1h27, de Gianni Di Gregorio, avec Gianni Di Gregorio, Marco Marzocca, Valentina Lodovini...

Son patron refuse de le laisser prendre sa retraite, sa voisine est infecte, son ex-femme impossible, les ennuis de Gianni sont innom-

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– Les CARNETS du STUDIO n°332 –

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brables. Mais, problème, il est incapable de se mettre en colère... Troisième film de sa série après Le Déjeuner du quinze août et Gianni et les femmes, dans lesquels Gianni Di Gregorio, le réalisateur, joue, presque, son propre rôle. On retrouve avec grand plaisir ce personnage doux et un peu lunaire, épicurien et indolent. Ici, il apprend à dire non et à devenir incorrect. Ce qui donne lieu à une série de situations très drôles, des gags presque enfantins et très réjouissants ; sous ses abords très légers, Gianni Di Gregorio nous donne une belle leçon de vie. Ce vieil homme indigne est un film joyeux, chaleureux et tendre. Le tout sous le soleil de Rome. Ça fait du bien. JF

Chelli

Iraël – 2014 – 1h30, de Asaf Korman, avec Liron Ben-Shlush, Dana Ivgy...

– produit par Kanari Films – 2014 – 66’

• Dimanche 15 mars à 16h00 • Touché par la beauté singulière des zones commerciales où des milliers de personnes travaillent tous les jours, le réalisateur Xavier Champagnac vous propose de vous arrêter et d’observer au gré de rencontres humaines ce

rement fort et dérangeant, qui n’hésite pas à bousculer les stéréotypes.

Rencontre avec le réalisateur, Xaxier Champagnac, après la projection.

Sources : eyeforfilm.co.uk ; variety.com

Le Dernier coup de marteau France – 2014 – 1h22, de Alix Delaporte, avec Romain Paul, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois...

Non loin de Montpellier, Victor, 13 ans, vit seul avec sa mère dans une caravane. Très éloigné du monde de la culture, il s’intéresse surtout au foot et à sa petite voisine, Luna, mais lorsqu’il apprend que son père (qu’il ne connaît pas) vient à Montpellier pour y diriger une symphonie de Mahler, il ne peut s’empêcher de pousser les portes de l’Opéra par curiosité... Film d’initiation et de conflit, tout en retenue et refus des facilités lacrymales Le Dernier coup de marteau signe la nouvelle collaboration de Alix Delaporte avec les grands Grégory Gadebois et Clotilde Hesme après le très réussi Angèle et Tony (2010).

C

Chelli s’occupe, seule, de sa sœur Gaby, handicapée mentale. Elle a entièrement organisé son quotidien autour de Gaby et leur relation est très forte. L’arrivée d’un homme, Zohar, dans la vie de Chelli, va bousculer les frontières car se faire une place entre les deux sœurs n’est pas chose aisée... Trouver l’équilibre entre dépendance et amour, entre protection et sacrifice, c’est ce qu’aborde ce premier long-métrage. Chelli, ne nie pas les difficultés, voire la cruauté, mais il reste toujours remarquablement honnête face à des situations et des sentiments très complexes. Après L’Institutrice de Nadav Lapid ou Le Procès de Viviane Amsalem de Shlomi et Ronit Elkatbetz, entre autres, une nouvelle preuve de la très grande vitalité du cinéma israélien. JF

Les Décentrés Réalisé par Xavier Champagnac

petit monde périphérique, concentré de la société d’aujourd’hui.

L’Enquête

France – 2015 – 1h46, de Vincent Garenq, avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Florence Loiret-Caille…

En 2001 éclate l’affaire Clearstream, du nom de cette société accusée de constituer tout un système de dissimulation de comptes et de transactions frauduleuses, autrement dit d’organiser blanchiment d’argent et évasion fiscale à très grande échelle. L’Enquête est le récit des investigations parallèles du journaliste Denis Robert et du juge Van Ruymbeke, magistralement incarnés par Gilles Lellouche et Charles Berling. Tout oppose les deux hommes sauf leur idéal commun de lutte contre la corruption. Denis Robert s’est déclaré pleinement satisfait du film, de sa justesse et de ses évidentes qualités cinématographiques. Sources : dossier de presse.

Sources : lebillet,ch ; cinevue,com

En sortant de l’école

Mardi 17 mars Ciclic et les Studio proposent une rencontre avec Alix Delaporte, réalisatrice, après la séance de 19h30.

L’Étrange créature du lac noir Voir pages Jeune Public

Du tableau noir à l’écran blanc

E D

Gente de bien

Courts métrages de Paul Dopff

Colombie – 2014 – 1h22, de Franco Colli, avec Brayan Santamaria, Carlos Fernando Perez, Alejandra Borrero...

Voir pages Jeune Public

Eric 10 ans, vit à Bogota avec sa mère. Lorsque celle-ci doit aller travailler loin de là, elle le confie à Gabriel, un père qu’Eric connaît à peine. Maria Isabel, une femme aisée aux idées libérales, et pour qui Gabriel travaille comme menuisier, va les inviter tous les deux à venir passer quelques jours dans sa propriété familiale... En dépit de toute sa bonne volonté, le brassage social va se révéler difficile. Remarquable chronique amère des difficultés d’être (avoir 10 ans, ne pas avoir d’argent, vouloir maintenir sa dignité...) Gente de bien doit aussi beaucoup aux deux acteurs principaux, d’une intensité étonnante… ER

L’Ennemi de la classe

Slovénie – 2013 – 1h52, de Rok Bicek, avec Igor Samobor, Natasa Barbara Gracner, Tjasa Zeleznik.

Un lycée en Slovénie, une classe, un prof d’allemand atypique qui ne ménage pas ses élèves ; convaincu qu’il ne faut pas hésiter à les secouer pour les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes. Lorsque l’une des élèves de la classe se suicide, il devient pour tous une sorte de bouc émissaire tout désigné, mais ce n’est là que le début d’un long et douloureux processus qui va contraindre élèves, enseignants et administration à redéfinir qui ils sont. Salué pour son extraordinaire maîtrise et sa grande « sécheresse », L’Ennemi de la classe s’annonce comme un film particuliè-

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Les fiches signées correspondent à des films vus par les rédacteurs. Les CARNETS du STUDIO n°332 –

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La Grande aventure de Maya l’abeille Gus, petit oiseau, grand voyage Voir pages Jeune Public

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Hacker

États-Unis – 2015 – 2h13, de Michael Mann, avec Chris Hensworth, Viola Davis, Lee-Hom Wang…

Entre Chicago et Los Angeles, Hong-Kong et Jakarta, le FBI et le gouvernement chinois cherchent à démanteler un puissant réseau de cybercriminalité, responsable du piratage de la plus ancienne bourse de commerce au monde, la Chicago Board Trade. Mais il leur faudra quémander l’aide du pirate informatique auteur du code à l’origine du désastre, qui purge sa peine en prison. Les films qui prennent pour racines le monde de la finance et ses dérives se font de plus en plus nombreux à mesure que les années (et la crise) passent. Après l’excellent Margin Call (J.C. Chandor, 2011) ou Le Loup de Wall Street de Scorsese (2013), c’est au tour de Michael Mann de se lancer. Le réalisateur de films aussi variés que Heat (1995), Le Sixième sens (1986) ou Le Dernier des Mohicans (1992) livre un thriller qui semble décoiffant. À vos écrans ! Sources : dossier de presse

I

Inherent Vice

Usa – 2014 – 2h28, de Paul Thomas Anderson, avec Joachim Phoenix, Josh Brolin, Reese Witherspoon…

À Los Angeles dans les années 70, en plein délire psychédélique, un détective privé, Doc Sportello, est retrouvé par une ex-petite amie légèrement parano : elle est persuadée que son amant, un riche milliardaire, Mickey Wolfmann, va être victime d’un complot fomenté par sa femme et l’amant de celleci, visant à le faire admettre dans un hôpital psychiatrique. Après la disparition de cet homme, Doc Sportello va mener une enquête avec son ami Bigfoot, dans un monde démentiel où se croisent prosti-

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prestigieux de Jérusalem. Premier Arabe à y être admis, il est peu à peu accepté par ses camarades. Il n’a cependant qu’un seul ami, Yonatan, un jeune atteint d’une maladie héréditaire. Iyad, devenu proche de sa famille, soutient Edna, la mère de Yonatan. Iyad prend vite la place du deuxième fils dans la famille… Après Les Citronniers (2008), le réalisateur aborde le thème de l’identité : nous sommes « toujours définis par notre identité physique, émotionnelle, religieuse, nationale et nous souffrons constamment de préjugés à l’égard de telle ou telle autre identité, ce qui engendre des malentendus et des conflits violents ».

tuées, flics, musiciens infiltrés et dentistes spécialistes de l’évasion fiscale… Le scénario du film, qui retrouve le ton léger et déjanté de Boogie Nights, a été écrit et adapté d’un roman à succès par son auteur, Thomas Pynchon. Il a obtenu l’Oscar du meilleur scénario adapté en 2014. La bande son, concoctée par le guitariste de Radiohead, Johnny Greenwood, reprend les tubes des années 70, du Harvest de Neil Young à What a wonderful world, de Sam Cooke. Sources : dossier de presse.

Into The Woods, promenons-nous dans les bois Le Magicien d’Oz

Source : dossier de presse.

Voir pages Jeune Public

Les Merveilles Italie – 2014 – 1h51, de Alice Rohrwacher, avec Maria Alexandra Lungu, Sam Louwyck, Alba Rochwacher, Monica Bellucci...

En Ombrie, dans une ferme délabrée, vit Gelsomina une jeune adolescente avec ses parents et ses trois sœurs. La famille vit en marge, à l’écart du monde. Mais les règles instituées par les parents vont être mises à mal par l’arrivée de Martin, un jeune délinquant, et par le tournage du Village des merveilles, un jeu télévisé animé par la très populaire Milly Catena... Après Corpo celeste son excellent premier long-métrage, on retrouve ici tout le charme du précédent. Une façon très délicate d’aborder des sujets parfois graves ; une attention, une proximité avec ses personnages et en particulier avec les jeunes adolescentes. Très juste et poignant, Les Merveilles a été récompensé par le Grand prix du dernier festival de Cannes. JF

M

N P

Sources : dossier de presse.

Les Nouveaux héros Les Nouvelles aventures de Gros pois et Petit point Panda, petit panda Pat et Mat Voir pages Jeune Public

Le Prix à payer USA – 2014 – 1h33, de Harold Crooks.

Ce nouveau documentaire de Harold Crooks revient sur un sujet souvent évoqué – l’évasion fiscale – en utilisant toutefois une approche un peu différente puisqu’il insiste très fortement sur les conséquences concrètes, très directes qu’elle peut avoir sur nos vies à tous. L’implacable conclusion semble en être que le prix à payer pour l’évasion fiscale n’est rien moins que celui de la démocratie. Sources : toutelaculture.com ; imdb.com

Mon fils

Israël – 2014 – 1h44, de Eran Riklis, avec Tawfeek Barhom, Yael Abecassis…

Iyad, qui a grandi dans une ville arabe en Israël, intègre, à 16 ans, un internat juif

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teur, lui promet de l’aider, de le financer, pour qu’il y parvienne. Mais à une seule condition : Jason a 48 heures pour trouver le cri parfait de film d’horreur. Après Wrong (2012) et Wrong Cops (2014), deux films à l’humour fantasque et jubilatoire, Quentin Dupieux propose un petit détour par Réalité. Pourtant il n’a de cesse de s’en éloigner, de la réalité, pour la rendre encore plus riante et grinçante, ou simplement pour l’évincer le temps d’un film. Tourné à Los Angeles à partir d’un scénario travaillé durant 4 ans (« le plus élaboré » selon Dupieux), ce nouveau long-métrage nous promet encore de rire, tendrement ou aux éclats. Une raison suffisante pour courir en salles !

Réalité

France/Belgique – 2014 – 1h27 de Quentin Dupieux, avec Alain Chabat, Jonathan Lambert, Elodie Bouchez…

Quand Jason rêve de réaliser son premier film d’horreur, Bob Marshal, riche produc-

+ COURT MÉTRAGE semaine du 4 au 10 mars

Jeudi 15h France – 2013 – 10’, de Léa Drucker, avec Natalie Beder, Esteban Carvajal Alegria.

Red Army

USA/Russie – 2015 – 1h25, de Gabe Polsky, avec Scotty Bowman, Slavia Fetisov…

Ce documentaire s’intéresse au destin croisé de l’Union soviétique et de l’équipe de hockey sur glace surnommée l’Armée Rouge, une dynastie extraordinaire dans l’histoire du sport ! Slava Fetisov, l’ancien capitaine de l’équipe, évoque son parcours unique : adulé en héros national, il sera bientôt condamné en tant qu’ennemi politique. La Red Army, à l’image de l’histoire sociale, culturelle et politique de son pays, connaît la grandeur puis la décadence… avant d’être secouée par les grands changements de la Russie contemporaine. Red Army raconte l’histoire exceptionnelle d’une Guerre froide menée sur la glace et la vie d’un homme affrontant le système soviétique. « On ne voit qu’un acteur dans Red Army, Ronald Reagan »… Sources : dossier de presse, lemonde.fr.

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+ COURT MÉTRAGE semaine du 25 février au 3 mars

Fierrot le pou France, 1990, Noir et Blanc, sans dialogue de Mathieu Kassovitz, avec Mathieu Kassovitz, Alain Bienna Labinski, Solange Labonne.

S

Sources : dossiers de presse.

La Sapienza France/Italie – 2014 – 1h44, de Eugène Green, avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot Landman, Ludovico Succio, Arianna Nastro…

Après une brillante carrière d’architecte, Alexandre, la cinquantaine, est désormais en proie aux doutes sur le sens de son travail comme sur son mariage. Mû depuis longtemps par le projet d’écrire un texte sur l’architecte baroque Francesco Borromini, il part alors en Italie avec sa femme. Sur les berges du Lac Majeur, à Stresa, le couple fait la connaissance d’un frère et d’une sœur. Cette rencontre va donner un tout autre tour à cette échappée italienne… Eugène Green était venu aux Studio présenter La Religieuse portugaise (2009). Après Lisbonne, le réalisateur, érudit en art baroque et également écrivain, nous emmène en Italie. La Sapienza, en référence à une église romaine – chef d’œuvre baroque – édifiée par Borromini, se révélerait comme « un savant mélange de sincérité et d’ironie ». (Les Cahiers du cinéma). Source : dossier de presse.

Selma

USA – 2015 – 2h02, de Ava DuVernay, avec David Oyelowo, Tom Wilkinson, Carmen Ejogo…

Selma retrace la lutte historique de Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Johnson à signer la loi sur le droit de vote en 1965. Jeune réalisatrice afro-américaine de séries TV, Ava DuVernay débuta avec un documentaire : This Is The Life (2008), puis s’est tournée vers la fiction, remportant le Prix

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du meilleur réalisateur pour son deuxième long métrage Middle of Nowhere (2012) au Festival de Sundance. Elle est nominée pour la catégorie meilleur réalisateur pour Selma au Golden Globes 2015.

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Le Signe de Zorro Voir pages Jeune Public

The Voices

Allemagne/USA - 2014 - 1h43, de Marjane Satrapi, avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick...

T

Jerry est employé dans une usine de baignoires. Ouvrier un peu dérangé, il consulte sa psy régulièrement. Il vit en compagnie de son chien et de son chat auxquels il demande conseil. L’un lui souffle de bonnes pensées, l’autre des mauvaises. Quand Jerry tombe amoureux de Fiona, la comptable de l’usine, sa vie bascule... Tout au long du film se succèdent des situations ordinaires poussées jusqu’à l’absurde, nous faisant passer du comique au tragique. Marjane Satrapi change totalement de style et signe une comédie à l’esprit très noir. Les performances des acteurs principaux sont excellentes et complètement décalées. Quatrième film de Marjane Satrapi après Persépolis (2007), Poulet aux prunes (2011) et La Bande des Jotas (2013), The Voices a été doublement primé au festival du film fantastique de Gérardmer avec le Prix nouveau genre et Prix du public. Ne boudez pas votre plaisir en le découvrant ! MS

Vincent France n’a– 2015 pas d’écailles – 1h18 de et avec Thomas Salvador, Vimala Pons…

Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et

rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie. Ils tombent amoureux mais Vincent hésite avant de lui dévoiler son secret… Thomas Salvador a réalisé 5 courts métrages dont il était l’acteur principal et qui ont beaucoup fait parler de lui. Son premier long métrage est un véritable ovni dans le cinéma français (même si le mélange de fantastique et scènes en pleine nature se retrouvait dans L’Inconnu du lac de Guiraudie ou dans Les Combattants de Thomas Cailley) : peu de dialogues et de psychologie et des trucages (sans numérique) enthousiasmants. Drôle et intriguant, un film à ne pas rater (sauf pour les aquaphobes !) DP

Voyage en Chine

France – 2015 – 1h36, de Zoltán Mayer, avec Yolande Moreau, Qu Jing Jing, Lin Dong Fu…

Liliane, la cinquantaine, vit un drame. Elle doit faire face au décès brutal de son fils

dans un accident en Chine. Pour rapatrier son corps, elle s’y rend pour la première fois de sa vie. Plongée dans cette culture si lointaine, ce voyage marqué par le deuil devient une véritable expérience initiatique. Ce sera aussi l’occasion de redécouvrir ce fils qu’elle ne voyait plus depuis longtemps. Le réalisateur du moyen-métrage Hélium, remarqué à la Quinzaine des réalisateurs cannoise en 1997, est un artiste talentueux et original : photographe, acteur, musicien, essayiste ! La rencontre dans le Sichuan de la prestigieuse Yolande Moreau avec cet « humaniste intemporel », tel que le qualifiait Henri-Cartier Bresson, est déjà une très belle invitation… Sources : dossier de presse, premiere.fr, vozimage.com.

Mardi 24 mars : avant-première de Voyage en Chine dans le cadre du Festival asiatique et rencontre (sous réserve) avec Zoltán Mayer, le réalisateur et Yolande Moreau. + COURT MÉTRAGE

Planet A France – 2008 – 7’, Animation, de Momoko Seto.

Lundi 16 mars - 19h30 L’Étang tragique de Jean Renoir (1941) USA Noir et blanc 1h26, avec Dana Andrews, Anne Baxter.

Soirée présentée par Louis D’orazio.

Lundi 2 mars - 19h30 Les Grandes espérances

Lundi 23 mars - 19h30 Les Sept Samouraïs

de Akira Kurosawa (1954) Japon Noir et blanc 3h20, avec Takashi Shimura, Toshiro Mifune, Yoshio Inaba

de David Lean (1946) GB Noir et blanc 1h58, avec Jean Simmons, Valerie Hobson, John Mills

V

Lundi 30 mars - 19h30 Lundi 9 mars - 19h30 Le Village du péché de Olga Preobrajenskaia (1927) URSS Noir et blanc muet 1h28,

Carte blanche à l’association Henri Langlois.

Capitaine Conan

de Bertrand Tavernier (1996) France Couleurs 2h10, avec Philippe Torreton, Samuel Le Bihan.

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

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FILM DU MOIS

HUNGRY HEARTS

Italie – 2014 – 1h49, de Saverio Costanzo, avec Adam Driver, Alba Rohrwacher, Roberta Maxwell…

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ous sommes dans les toilettes exiguës d'un restaurant chinois à New-York. Jude et Mina s'y retrouvent par hasard enfermés. Elle est italienne, lui américain et ils ne se connaissent pas encore. C'est la scène d'ouverture de Hungry Hearts. Huit minutes en plan fixe, d'une très grande drôlerie, qui constitue comme un petit-court métrage à elles seules. On rit énormément pendant cette première scène, mais, comme pour le reste du film, tout ce que l'on peut anticiper sur la suite va être rapidement désamorcé. Car Hungry hearts n'est ni un film comique, ni une comédie romantique. Pourtant, c'est bien le début d'une histoire d'amour avec enchaînements assez classiques, Mina tombe enceinte, ils se marient et nagent dans le bonheur. Mais l'arrivée du bébé va tout bousculer, car Mina change et s’enfonce petit à petit dans un délire de purification qui lui fait isoler et protéger son enfant de façon obsessionnelle du monde extérieur. En ne le nourrissant que de légumes qu'elle cultive elle-même, par exemple, quitte à le mettre en danger... On avait remarqué Saverio Constanzo avec La Solitude des nombres premiers dans lequel deux adolescents arrivaient difficilement à s'intégrer à leur entourage. Ici aussi, les personnages sont dans une bulle, un monde à part, fait de calme et de solitude qui tranche violemment avec le cadre hyperactif de NewYork. Pour ce couple qui n'arrive plus à se comprendre, la question de la confiance est centrale. Comment continuer à vivre ensemble quand s'installe la défiance l'un envers

l'autre ? Le ton surprend, de la comédie à celui d'un film d'angoisse, d'incertitude, qui devient réellement étouffant aux limites de l'effroi mais sans jamais sombrer dans l'excès ou le grandiloquent. Toujours sur le fil, Hungry hearts tient intelligemment l'équilibre. Les interprètes sont remarquablement choisis et, dès le début, leurs corps s'opposent, lui très grand, brun et large d'épaules, elle, petite, blonde et frêle. On a l'impression que l'un va avaler l'autre, pourtant le rapport de force n'est pas celui que l'on croit. Enfermés dans leur relation comme ils l'ont été dans les toilettes du restaurant chinois, ils vont se désintégrer au lieu de se rapprocher, le géant ne remportant pas forcément la bataille contre la femme fragile qui lui fait face. Adam Driver (Frances Ha de Noah Baumbach, Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen) et Alba Rohrwacher (que l'on peut voir en ce moment même dans Les Merveilles d'Alice Rohrwacher) ont reçu, chacun, le Prix d'interprétation au dernier festival de Venise. Saverio Costanzo filme une maternité mal vécue à la manière d'un film à suspense. Le format de l'image, la photographie (signée Fabio Cianchetti et qui renvoie aux années 70), les cadrages et l'utilisation du grand angle, contribuent au climat oppressant et à l'originalité de Hungry Hearts. À partir d'un beau sujet, une mère dont l'amour et le désir de protection filial basculent dans la pathologie et comment, par contre-coup, un père se révèle à lui-même, le film prend de l'ampleur et se termine par une belle promesse, celle de la paternité. JF

LES CARNETS DU STUDIO – n° 332 mars 2015 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n°0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01


USA – 1954 – 1h20, film fantastique en noir et blanc de Jack Arnold avec Richard Carlson, Julie Adams…

Tout public à partir de 9 ans

JEUNE PUBLIC

En Amazonie, une expédition part à la recherche d’une créature amphibie… Après la séance du vendredi, venez à la bibliothèque découvrir les monstres au cinéma. Inscriptions : monmarche@studiocine.com sans paroles

VO

VF

À partir de 3 ans

République tchèque – 2014 – 40 mn, courts métrages d’animation de Marek Benes.

Pat et Mat sortent leurs outils pour s’adonner à leur passion commune : le bricolage ! Après la projection, Valentin présentera les marionnettes du film. USA – 2014 – 2h04, de Rob Marshall, avec Meryl Streep, Johnny Depp…

VO

Relecture en chansons des grands contes de Grimm : Le Petit Chaperon Rouge, Raiponce, Cendrillon, et d’un conte anglais Jack et le haricot magique.

Tout public à partir de 10 ans

Suède – 2015 – 43 mn, six courts métrages d’animation de Uzi et Lotta Geffenblad.

À partir de 3 ans

VF

Gros-pois et Petit-point sont de retour ! Un programme délicieux et malicieux pour les tout-petits. VF

Allemagne/Australie – 2015 – 1h27, film d’animation de Alexs Stadermann.

Maya, l’abeille fantaisiste, n’arrive pas à suivre les règles strictes de la ruche… Tout public à partir de 6 ans

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À partir de

3 ans

France/Belgique 2015 – 1h30, de Christian de Vita.

Gus devient malgré lui le chef de file d’une famille d’oiseaux migrateurs…


USA – 1939 – 1h41, de Victor Fleming, avec Judy Garland, Ray Bolger, Bert Lahr…

VF

JEUNE PUBLIC

Après le passage d’une tornade, Dorothy se retrouve dans un monde fantastique… Séance ouverte aux enseignants inscrits à École et cinéma.

Tout public à partir de 5 ans

France – 2014 – 42 mn, divers réalisateurs

Tout public à partir de 4 ans

Un hommage à la poésie de Jacques Prévert, en treize courts métrages imaginatifs. Mercredi 11 à 14h15, pour fêter le Printemps des poètes, création de poèmes avec la Cie Aux Deux Ailes. VO

France/Espagne – 1946 – 1h34, de Rouben Mamoulian.

À force de courage et de combats, Zorro parviendra à rétablir l’ordre...

Tout public à partir de 8 ans

Séance ouverte aux enseignants inscrits à École et cinéma.

PANDA PETIT PANDA 16e Festival international de cinéma asiatique de Tours

À partir de 4 ans

Japon – 1972 – 1h11, film d’animation de Isao Takahata et Hayao Miyazaki.

Mimiko se retrouve seule chez elle. Surprise : un bébé panda et son papa font irruption dans la maison !

VF France/Luxembourg/Belgique/Chine – 2015 – 1h44, film d’animation de Pascal Morelli.

FICAT 2015

Samedi 21 mars 14h15

Tout public à partir de 7 ans

Empire de Chine au XIIe siècle… les Rois-Démons terrorisent le pays ! Le prince, le moine et la petite mendiante vont s’unir pour les affronter avec ruse et courage.

VF

Et aussi…à la médiathèque de Saint-Avertin, le mercredi 25 mars à 15h : IMPRESSIONS DE MONTAGNE ET D’EAU

Du tableau noir à l’écran blanc

En clôture du festival CIRCUIT BISCUIT* les Studio proposent de petits films inédits réalisés par des écoliers encadrés par Paul Dopff.

France – 1997 à 2005 – 52 mn, courts métrages d’animation de Paul Dopff. Tout public à partir de 5 ans

Médiathèque

sans paroles

* programme dans les bacs et sur les différents sites.

Dimanche 29 mars - à partir de 10h30 : accueil en douceur… des biscuits… des boissons… - à 11h : projection suivie d’un échange avec le réalisateur.

USA – 2015 – 1h42, film d’animation de Chris Williams et Don Hall.

VF

À partir de 7 ans

Hiro Hamada, Hamada, très très jeune jeune génie génie en en robotique, robotique, va va sauver sauver sa sa ville ville des des menaces menaces Hiro criminelles de de Yokai. Yokai. Pour Pour cela, cela, ilil transformera transformera ses ses amis amis en en superhéros superhéros high-tech. high-tech. criminelles

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Bande annonce

Le viol comme arme de guerre ` POOR LONESOME COW-BOYS autres Thomas Bidegain, scénariste entre de La et d’os et lle roui De d’Un prophète, de avec ion isat réal la à e pass , er Famille Béli re ctoi traje la ra suiv qui , s -Boy Les Cow nts. enfa d’Alain, un fan de country et de ses té par Le père FarWestophile sera interpré iens Dam çois Fran le décidément très prisé déjà ield, Oldf egan Finn et son fils, Kid, par leur ont verr x deu tous : o vu dans Geronim araî disp r sœu et fille leur nd qua vie brisée tra. ` LES DENTS DU BONHEUR etVoilà une association plus que prom réadu et ri Bac teuse, celle de Jean-Pierre Leclerc. lisateur du Nom des gens, Michel ée de priv très Vie La Leur projet s’intitule homd’un pas it s’ag ne Il . Monsieur Sim folie et mage à l’interprète de La Brigade en pl’ada de de Touch’ pas à mon biniou, mais ant cont Coe n tation d’un roman de Jonatha comle parcours d’un homme qui, alors que qu’il e pens né, don aban pagne et travail l’ont e. onn pers r pou rêt inté un ne présente auc deve en vie la avec uer reno t Il va pourtan révo ts nant représentant en brosse à den lutionnaire ! ` BIBLIOTHÈQUE PAS SI ROSE , ChrisAprès Ovide et ses Métamorphoses e des ctur rele sa t tophe Honoré poursui va eur isat réal le fois, classiques. Cette et, r Ségu de e tess com la de adapter l’œuvre Sophie plus précisément, Les Malheurs de Robin, et Les Petites filles modèles. Muriel hani Fara h Anaïs Demoustier et Golshifte ini, Fich ame seront respectivement Mad n. Réa de ame Mad et Madame de Fleurville

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` LE SILENCE EST D’OR tion : le Ahhh !!! Une réjouissante informa apparison nouvel Almodovar devrait faire que sait n’en On r. tion dans les mois à veni e dram d’un ira s’ag il : fort peu de choses s’inait devr et es femm des… percutant avec tituler Silencio. ` JE SUIS PARTOUT après Big Brother est de retour ! Trente ans nGree l Pau la version de Michael Radford, oprop ) peau la grass (La Vengeance dans de an rom du n tatio sera sa propre interpré où tout George Orwell décrivant une société t. répi sans é onn espi un chacun est ` TUER LE (GRAND) PAIR ? d’insLe cinéma hitchcockien n’en finit pas e Crim Le pirer les réalisateurs. Ainsi après Parrtre Meu était presque parfait, devenu ho par fait, et Psychose, dupliqué en Psyc o MorVigg avec x deu Gus Van Sant (tous ntemai t c’es 8), 199 en tensen et tournés ptaada , ress -Exp Nord du u nant L’Inconn qui th, smi High icia Patr de an rom tion du t le c’es et ; sera de nouveau porté à l’écran Finid Dav ck, trio de Gone Girl, Ben Affle défi. Ils cher et Gillian Flynn, qui relève le ainsi le : s tion ifica mod ont opéré quelques is mais tenn de pion cham héros ne sera plus plus ra n’au e ontr renc la et ma, star de ciné n. avio un… s dan s mai , train un s lieu dan nt eme égal En conséquence, le titre se doit s ! IG de muter et devient donc : Stranger

Silence, on viole ! Le viol de guerre subi par les femmes est une redoutable arme qui les détruit et humilie l’humanité entière. Récemment : des millions de viols durant la deuxième guerre mondiale, dont les deux millions de femmes allemandes violées, sur ordre, par l’Armée Rouge en 1944-45. Plus près de nous, en 1994-95 ont été recensés 60 000 viols dans l’ex– Yougoslavie et 200 000 en République démocratique du Congo depuis 1998. Ces quelques chiffres illustrent un fait redoutable : le viol est une arme de guerre. En 1993, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a inclus le viol parmi les crimes contre l’humanité, ce que n’avaient pas fait les tribunaux de Nuremberg et Tokyo à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Mais il faut attendre 2008 et la résolution 1 820 du Conseil de sécurité de l’Onu pour reconnaître le viol comme arme de guerre.

Au traumatisme du viol s’ajoutent la honte, la culpabilité, le rejet des femmes par leurs communautés, la répudiation ou l’obligation d’épouser son bourreau, les grossesses subies et la transmission du Sida et autres maladies. Ce n’est que par la reconnaissance des droits fondamentaux des femmes, par de profonds changements sociétaux, par l’application effective de la résolution 1820 , par le respect de l’intégrité physique des femmes et des filles et par la participation appropriée des femmes au processus de paix que l’Humanité pourra éradiquer ce « crime des crimes » afin que plus personne ne puisse affirmer qu’il est « plus dangereux d’être une femme qu’un soldat en temps de guerre ».

Le Café des femmes Sources : Onu, Conseil de l’Europe, La Profanation des vagins : le viol arme de destruction massive, de Baenga Bolya (éditions du Rocher).

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

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Interférences Timbuktu The Cut Loin des hommes

Interférences Une nouvelle amie Les Nuits d’été Laurence Anyways

F

de la « marâtre nature » dont parle Rimbaud.

Dans le désert ils mettent ainsi en œuvre des techniques de survie, développent une économie de l’échange, de l’entraide, qui leur permet de surmonter les difficultés d’une nature inhospitalière, voire hostile. Trois films récents nous montrent de telles sociétés : Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, The Cut de Fatih Akin et Loin des hommes de David Oelhoffen.

On retrouve l’unité de lieu dans Loin des hommes : un désert de pierres, un reg, celui de l’Atlas algérien pendant la guerre d’indépendance. Paysage exclusivement minéral — à l’exception notable d’un unique arbuste rabougri qui sauve les deux protagonistes — fait de collines arides, de pistes poussiéreuses, de falaises et de plateaux desséchés, mais paysage polymorphe : couleurs et atmosphères varient considérablement en fonction de l’heure, du soleil, du vent, du froid, de la pluie, du brouillard. Ce qui ne change pas, c’est que tout y est danger, menace, peur.

ace au danger les hommes sont censés oublier leurs différends et leurs divisions, se serrer les coudes, unir leurs forces pour lutter et résister. Un nombre incalculable de films, de westerns notamment, glorifient ce qui passe pour une vertu humaine cardinale : la solidarité.

Les images de déserts qu’ils nous montrent sont très diverses. Les dunes mordorées, le sable qui vole, la lumière qui embrase un erg aux couleurs chaudes, un monde certes très rude mais magnifié par une caméra qui en explore les moindres beautés : tel est l’univers où se déploiera la tragédie humaine de Timbuktu.

The Cut montre une autre image, ou plutôt d’autres images, celles d'immensités vides aux couleurs sinistres, lumières aveuglantes des grands espaces pierreux du Kurdistan ou du Liban ; nature tropicale luxuriante mais étouffante de Cuba ou de la Floride ; grandes plaines désolées, blafardes, enneigées du Dakota. Partout, dans l’ancien comme dans le nouveau monde, le désert est un espace mortifère, une image

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On touche là à l’essentiel : la solidarité, l’entraide, en un mot l’humanité, qui permettraient de lutter ensemble contre la rudesse et l’hostilité du désert, n’existent tout simplement plus. La folie religieuse, la haine et le fanatisme, la guerre les ont détruites. Le paradis de « l’Arabie heureuse », les grands espaces vides pleins de potentialités et de promesses, l’utopie d’une société multiculturelle libre et égalitaire, tout cela vole en éclat devant le fanatisme, l’intolérance, l’obscurantisme, la violence sans frein. À ce titre le désert devient dans ces trois films comme une métaphore de la barbarie et de la tragédie humaines : loin des hommes le désert est un univers difficile mais propice à l’harmonie et au bonheur. Avec les hommes il devient un enfer. AW

H

asard ou coïncidences révélatrices ? La récurrence sur nos écrans de la figure de l’homme travesti a-t-elle un sens et lequel ? Est-ce le signe du malaise de l’homme occidental atteint dans ses certitudes viriles (comme on pourrait le lire dans le prolongement des manifs pour tous et de cette certitude claironnée que l’on porte atteinte à la famille, à l’homme et à la femme, tels que dieu ou la nature les ont livrés, clefs en main) ? Ou bien le geste provocateur de créateurs militants (dans la lignée de la remise en cause des genres) ? La volonté de rendre visible des pans jusque-là cachés de la société* ? Une performance d’acteurs (trouver en soi une part féminine, peut-être refoulée, ce que Romain Duris dit avoir été jubilatoire : « Faire naître une femme ») ? Mais être femme, n’est-ce qu’une apparence ?

Un travail de représentation, de mise en scène du corps, un habile jeu de maquillage, de mise en plis et en formes ? Une spectatrice demandait à Mario Fanfani (réalisateur du film Les Nuits d’été) s’il connaissait l’existence de groupes de femmes qui se retrouvaient habillées en hommes. Il n’en savait rien. Et ces films où l’on voit Melvil Poupaud, Romain Duris, Guillaume Gallienne et Guillaume de Tonquédec devenir des femmes presque comme les autres posent plus de questions d’ailleurs qu’ils n’apportent de réponse. Et c’est sans doute très bien ainsi. DP

* Le point de départ des Nuits d’été de Mario Fanfani est la découverte, aux États-Unis, de séries de photos anonymes de l’entre-deux-guerres montrant des réunions d’hommes travestis.

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qui est aussi celle de Thomas Polly qui fait ici ses débuts de comédien. On assiste à ses galères, à ses rencontres amicales, professionnelles, amoureuses : de la SDF au grand cœur au client victime de troubles obsessionnels compulsifs, racolé un jour de grand besoin d’argent, Rémi Lange et ses deux comédiens réussissant à faire d’une situation plutôt glauque une scène hilarante). Le Chanteur donne à voir une autre métamorphose : celle d’un jeune homme androgyne qui choisit d’assumer véritablement sa féminité. Heureux de

devenir celui qu’il est, intimement. Malgré certains petits côtés rritants (interprétations parfois approximatives et caméra atteinte ponctuellement d’agitation superflue) ce film nous remue par sa façon de saisir un être humain en plein essor. IG

Rémi Lange aux Studio © Nicole Joulin

Compte-rendu 22e Festival Désir… Désirs

L’équipe du Festival Désir… Désirs

RENCONTRE AVEC MARIO FANFANI

CHRONIQUE DE LA BÊTISE ORDINAIRE

L

a soirée du 23 janvier fut édifiante! Il y eut d’abord la projection du documentaire de Patric Jean, La Domination masculine, puis un débat en compagnie du réalisateur et de deux représentantes de l’association Osez le féminisme ! Le film, réalisé en 2009, traque le machisme, dramatiquement ordinaire, des affirmations d’un jeune vendeur de jouets d’un grand magasin (provoquant les rires à force d’enfiler les idées reçues sexistes comme celles concernant l’absence d’imagination des filles, ou celles décrivant leur plaisir à pouvoir, le plus tôt possible, manipuler le balai), jusqu’au service d’accueil pour femmes victimes de violences conjugales d’un bureau de police québecois (images insoutenables de femmes

défigurées, démolies et chiffres implacables énoncés par ces professionnels dont cette horreur est le quotidien). Le film dresse aussi l’inventaire de la représentation ultra commune dans les albums pour enfants de petites filles mélancoliques regardant rêveusement par la fenêtre, attendant celui qui ne manquera de venir les délivrer ! Affligeant et désespérant, comme les témoignages des membres d’une association masculiniste québecoise : ces derniers, ayant découvert qu’ils avaient livré leurs paroles non pas à un défenseur de leur cause mais à un féministe, lui ont adressé des menaces de mort ! Force est de constater que, si l’égalité des droits existe, elle n’est que théorique. Malgré tout, réjouissons-nous, on sait au moins qu’être féministe ne se conjugue plus seulement au féminin ! IG

PORTRAIT DE L’ARTISTE EN JEUNE FEMME « Un Norman Bates Queer… » R. Lange

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e 25 janvier, c’est Rémi Lange qui présentait son dernier film ! Cinq ans après Partir, une comédie musicale et la personnalité

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d’un auteur compositeur interprète atypique, Thomas, lui ont fait reprendre goût au cinéma. Le Chanteur nous donne à suivre le parcours d’un jeune homme qui décide de réaliser son rêve de devenir chanteur ; histoire

Michel et Mylène

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Mario Fanfani aux Studio © Nicole Joulin

Patric Jean aux Studio © Nicole Joulin

« Le féminisme n’a jamais tué personne alors que le machisme tue tous les jours. » P. Jean

e discours d’ouverture du festival Désir, désirs, parlait de respect des différences, de tolérance. Autant de thèmes chers aux Studio et chers au festival. Et on ne pouvait espérer mieux que Les Nuits d’été de Mario Fanfani, pour s’en faire l’écho. Les Nuits d’été est né de sa découverte d’un livre de photographies, Casa Susanna, un recueil de clichés amateurs d’hommes travestis montrés dans des situations très quotidiennes. « Ce sont des photos stupéfiantes, pleines de poésie, de romanesque, dans l’Amérique des années cinquante. On y voit des hommes de tous les âges, aux corps très différents les uns des autres, qui jouent la femme au foyer, la femme de classe moyenne, dans des situations quasi caricaturales, presque réactionnaires. J’ai tout inventé mais j’ai gardé l’époque. En se travestissant, le personnage principal, Michel/Mylène commet un acte politique sans le savoir. Sous l’impulsion

des autres travestis, il chemine vers une plus grande ouverture d’esprit ; c’est aussi un acte de liberté très fort car il faut rappeler qu’en se travestissant on risquait alors la prison. » Les Nuits d’été a été intensément pensé, réfléchi. « Je tenais à faire un film plein de couleurs avec des tonalités qui s’opposent, tout en travaillant le clair obscur. Le choix des plansséquences, c’est par goût personnel. Je trouve les plans d’aujourd’hui trop courts, ils ne donnent plus le temps aux acteurs de jouer. Et j’aime les mouvements de caméra. La séquence où Nicolas Bouchaud chante intégralement Moi je préfère, par exemple, est un plan-séquence tout en mouvement. C’était très compliqué mais très excitant à faire.» Cette très belle œuvre sur l’acceptation de l’autre trouve son apothéose dans la scène finale qui voit se confronter mari et femme. « C’était une scène très compliquée à écrire. Il fallait passer par des explications et je n’aime pas ça. Je l’ai tournée le dernier jour et j’ai essayé de parler par la mise en scène. Au départ, c’est un simple champ/contrechamp, puis je les ai filmés en les montrant ensemble dans le cadre et, pour finir, je les ai réunis encore plus en incluant leur reflet dans le miroir ; ils voient l’autre tout en pouvant se voir. » JF Les CARNETS du STUDIO n°332 –

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Compte-rendu Festival Désir… Désirs

À propos de Une belle fin

RENCONTRE AVEC ARTHUR NAUZYCIEL Feu d’artifice

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rthur Nauzyciel montrait au CDRT sa mise en scène de Splendid’s de Jean Genet. Invité par le festival, il a présenté deux films de Kenneth Anger, Scorpio rising et Fireworks, et rencontré ensuite le public. En commençant par montrer les liens entre Scorpio rising et Un chant d’amour, l’unique film réalisé par Jean Genet, projeté en début de représentation de Splendid’s, il fait remarquer que ces films, catalogués dans le cinéma expérimental, trouvent leurs origines chez

Méliès et montrent une volonté de revenir à un cinéma des origines. Il rappelle aussi qu’ayant été faits de manière un peu clandestine, entre amis et par des gens très jeunes (Kenneth Anger avait dix-neuf ans au moment du tournage), ils n’ont sûrement pas été vécus comme une expérience, mais comme un moment de fête. Interrogé sur son choix de monter la pièce en anglais, Arthur Nauzyciel dit s’inscrire dans la volonté de Jean Genet, immensément imprégné des mythes américains, et dont Splendid’s regorge. Bien qu'obligé de s'éclipser assez rapidement car une représentation de la pièce est prévue peu après, la venue d’Arthur Nauzyciel a permis de (re)découvrir deux films absolument incroyables, ce n’est pas rien. JF

CINÉ P’TIT DÉJ’

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n partenariat avec Ciclic, le Festival de cinéma Désir… Désirs proposait le dimanche 25 janvier un Ciné p’tit déj pour une projection Libres Courts. Après la convivialité du p’tit déj’, passage en salle. L’un des organisateurs nous rappelle que la sélection des six courts-métrages abordant les thèmes chers au festival s’intéresse à « cette entrée de la thématique du handicap et tout ce que cela induit dans notre rapport au corps ». Les images défilent alors, brassant les émotions, les propos, les sons et les rythmes dans un bel éclectisme avec Je sens le beat qui est

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en moi de Yann Le Quellec (Prix du public), Mum d’Alex Bohs, Petit cœur d’Uriel Jaouen Zrehen, Une petite robe chinoise de Caroline Fournier, Le Sens du toucher de Jean-Charles Mbotti Malolo et De bonnes sensations de Benoît Rambourg.

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ne belle fin nous invite à suivre quelques mois la vie d’un Anglais, John May. Un homme seul, et ce n’est certainement pas son choix. Solitaire, mais solidaire : son métier consiste à retrouver la famille, les amis – s’il y en a – d’individus morts seuls. Et John va bien au-delà de la demande de l’administration qui l’emploie. Patient et méticuleux, explorateur de ces vies sans importance, il tente de leur donner un sens, cherchant, avec une profonde et discrète humanité, à retrouver quelques bribes d’amour, reçu ou donné. Mais bien souvent, lors des enterrements, dans toutes sortes de lieux de culte, il ne sera accompagné que d’un prêtre, lisant le panégyrique qu’il a lui-même écrit. Parcours en miroir, confrontation et identification à tous ces personnages isolés, qu’il s’agisse des morts ou des vivants. Car, si John May vit seul, rien ne transparaît de son histoire, il n’en parlera jamais. Alors, pour s’entourer, il se tisse une famille fantasmatique, au travers d’albums constitués de photos, glanées au fil de ses fouilles chez toutes les personnes décédées. Il est tout entier dévoué à ce métier, vécu comme un sacerdoce. La solitude, ce n’est un choix pour aucun des personnages rencontrés, c’est le signe de l’indifférence d’une époque, et de la difficulté à aimer. Alors, souvent, ils renoncent, car il est devenu matériellement facile de vivre seul : nul besoin de compagnie pour se nourrir d’une boîte de thon et faire griller une tranche de pain. Une machine à laver et un fer à repasser suffisent à se rendre présentable, et, dans ces logis sordides où nous balade la caméra, les petites culottes des vieilles dames et les vieux cale-

çons sèchent, post mortem, sur les radiateurs… Evocation d’un monde égoïste où les relations de pouvoir l’emportent sur la compassion, ce film n’est pas sans rappeler le monde absurde de Kafka dans Le Château, ou l’intense solitude du personnage de Pessoa dans Le Livre de l’intranquillité. D’autant que le supérieur hiérarchique de John May s’en mêle et le licencie… pour lenteur, pour ne pas dire pour excès de générosité. Il est plus économique, en effet, de répandre n’importe où les cendres de plusieurs morts inconnus, plutôt que de les enterrer un par un, selon les rites de leur religion. Toutefois, l’employé obtient de conclure sa dernière mission : retrouver les proches de son voisin d’en face décédé dans son appartement aux fenêtres dorénavant opaques, dans lesquelles se reflète, la nuit, la silhouette de notre anti-héros. Et cette fois, il en retrouve beaucoup : ex-compagnes, enfants plus ou moins légitimes, amis, ennemis, compagnons clochards et surtout, parmi eux, une jeune femme… Alors la vie explose, de sentiments, d’amitié, d’amour, de partage. Et la mort qui fauche brutalement John n’est pas sinistre, puisque dans son magnifique regard clair, on peut lire l’amour qui lui a été enfin révélé… Pudique et sensible, Une belle fin est une œuvre fine et généreuse qui analyse la solitude contemporaine et le seul remède qui vaille, l’amour, loin des clichés émotionnels qui se donnent trop souvent à voir sur les écrans… CP

Le réalisateur de Petit cœur, présent, explique que l’idée de son scénario a émergé dans le cadre d’une réunion d’un collectif Kino qui réunit amateurs et professionnels du cinéma. Auparavant, petite nouveauté de cette 22e édition, le public avait voté pour récompenser son court-métrage préféré… RS

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Rencontre

Rencontre avec Uberto Pasolini vendredi 16 janvier 2015

Umberto Pasolini aux Studio © Nicole Joulin

En préambule, Uberto Pasolini, ravi de s’adresser à une grande salle pleine alors que son film ne sortira que trois mois plus tard, a donné le ton : « Merci à tous d’être si nombreux… Si vous êtes venus vous divertir, mon film n’est pas une comédie, il n’y a pas d’action, pas de mouvements de caméra et pas de sexe ! »

Après la projection, il a d’abord été question du titre du film :

Still life/Une belle fin : un titre à tiroirs… Littéralement, on pourrait traduire Still life par : qui ne bouge (life) toujours pas (still) ; le héros s’occupe en effet de vies figées (ses personnages sont morts), comme l’est sa propre vie. Mais Still signifie aussi photo, donc mémoire, identité ; John May retient une photo de chacun des morts dont il s’occupe : il fait œuvre de mémoire. À ce sujet, Pasolini nous dira plus tard que toutes les photos présentes dans les albums ont été trouvées dans les maisons de morts souvent anonymes vidées par les autorités locales. Ce sont donc des images de vies oubliées… Enfin, l’expression Still life est également une nature morte en anglais. Mais quand un spectateur fait remarquer qu’il y a beaucoup de natures mortes au sens pictural du terme dans le film, Pasolini répond que si le titre traduit en français était devenu Nature morte, on en aurait donné une image incomplète. Uberto Pasolini aime l’échange ; il a maintes fois demandé aux spectateurs de réagir et même fait un sondage dans la salle sur ce

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qu’ils pensaient de la traduction en français : Une belle fin. Puis il nous a donné son interprétation ; Life, c’est le mot qui désigne la vie et Still life est avant tout un film sur la vie : « Je le vois comme positif, pas triste »… Un héros solitaire John May, apparemment si seul, est en fait plein de la vie des autres. Pendant le film, sa vie évolue mais sera-t-elle meilleure ? « Non, c’est pour ça qu’on le tue à la fin… Mais peutêtre ai-je été cruel en ne lui donnant pas la possibilité de vivre autre chose ». Après une existence réglée, pleine d’obsessions, le héros, qui a découvert qu’il n’est pas seul et qui a voyagé et vu la mer pour la première fois, traverse en dehors des clous, lui qui, auparavant, regardait trois fois à droite et à gauche. Est-ce parce qu’il n’est plus dans les clous qu’il meurt ? « Pour moi, la fin ne pouvait être que celle-là ». Et hop : nouveau sondage dans la salle : comment conclure le film ? Des spectateurs regrettent cette fin tragique ; l’un d’eux fait remarquer « qu’on ne peut pas imaginer une autre issue pour ce héros très solitaire d’un film conçu comme une tragédie, même s’il y a de l’humour ».

Une comédie ? Des situations vécues… Le réalisateur se défend : « je n’ai pas eu l’intention d’écrire une tragédie ; je ne voulais pas amener le public à suivre une histoire qui se termine de façon tragique… La comédie, dans Still life, c’est celle de la vie de tous les jours, avec son étrangeté, ses moments drôles, surréels… Ceux qui sont dans le film, je les ai vécus ». Uberto Pasolini ne s’est pas contenté de placer ici ou là des anecdotes. Il a rencontré une femme qui exerçait à Westminster le métier de John May dans le film et passé ensuite sept mois dans son service. « Je suis allé dans les maisons des gens morts… J’ai assisté aux funérailles… Plusieurs fois j’étais tout seul alors que je n’avais aucun lien avec le défunt. J’étais le représentant de la société… Comme je n’ai pas d’imagination, tout ce qui est dans le film, je l’ai vu, même la remplaçante de May qui disperse les cendres sans cérémonie… Réaliser un film est pour moi le moyen de découvrir des situations éloignées de ma vie de privilégié… C’est comme un voyage personnel ». Une grammaire cinématographique simple pour un personnage sobre « J’ai choisi une grammaire très simple pour tout le film : couleurs désaturées qui se saturent au fur et à mesure que la vie change, cadre symétrique, longs plans fixes, musique inexistante au début puis prenant de l’importance… Pour illustrer ce travail a minima, il fallait quelqu’un capable de jouer avec une humanité énorme sans presque rien faire… je voulais qu’on comprenne ses sentiments et ses humeurs rien qu’en le regardant. »

Les 20 dernières secondes Et que pense le public de la toute fin du film, quand les morts réapparaissent dans un défilé fantomatique ? « C’était une nécessité émotive que je ne peux pas expliquer ; il ne faut pas intellectualiser… Passer ainsi du naturalisme au surréel était un pari risqué… J’avais besoin d’avoir ces images… C’est comme si tous ces revenants venaient lui dire merci du travail qu’il a fait pour faire vivre leurs mémoires… Pour moi, il était important qu’il n’y ait personne à ses funérailles : en fait, nous y étions tous ! » Un film qui ne laisse pas indifférent Partout où il a été présenté, Still life a suscité des réactions. Pasolini se défend des tentatives d’interprétations, d’explications. Il s’en amuse même : « En Russie, on m’a dit que mon film était imprégné de Tchekhov ; Au Japon qu’il était inspiré par le Japon ; en Inde qu’il était bouddhiste… » Et à Tours : « Jamais je n’ai été autant touché par un film » ; « la gravité et la légèreté nourrie de la vie des autres » ; « merci pour ce film sur la vie… » Une chose est sûre : rarement débat ne fut aussi animé et aussi positif, les spectateurs continuant de donner leurs avis, n’hésitant pas à se répondre, et ce jusque tard autour SB d’un pot dans le hall des Studio 3/7…

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Les rédacteurs ont vu :

La Rançon de la gloire de Xavier Beauvois

Deux pieds nickelés n’ayant pourtant pas peur ici ni de se salir ni de se bouger, rencontrent Chaplin, le grand mais « un p’tit peu mort ». Malgré de belles idées hilarantes, le burlesque s’essouffle (trop de longueurs) et l’épilogue est vite pressenti. Toutefois, le duo ZemPoelvoorde – auprès de la jeune Samira, émouvante Séli Gmach – incarne magnifiquement ces « pauvres, des sans-toit, des migrants », tous amis de Charlot, compères généreux au grand cœur. RS Après la gloire du film Des hommes et des Dieux, voici la rançon, pour Xavier Beauvois ! Ce dernier film, trop sage, trop respectueux du maître Charlie Chaplin, ne décolle pas. Si nous ne savions pas que le cercueil d’icelui a bien été volé par deux malfrats de piètre envergure, l’his-

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toire serait peu crédible, ce qui est un comble ! Toutefois les acteurs, eux , le sont, dans des rôles tendres et acides, jonglant avec tous les pièges que leur tend la société. Que faire, en effet, pour gagner de l’argent, quand on sort de prison pour l’un, pour payer les soins exorbitants d’une compagne quand on n’a pas d’assurance maladie, pour l’autre ? Chronique de deux exclus, sous le regard tutélaire de Charlie… Chaplin, mais sans la bénédiction des dieux… CP Film inégal, ni nanar ni nanan, manquant de rythme, trop long pour ce qu’il a à raconter, mais qui se voit agréablement grâce à un Roschdy Zem tout en intériorité, excellent comme d’habitude. Benoît Poelvoorde, quant à lui, fait du Poelvoorde en grand professionnel. Bref

un film sympathique, reposant pour les neurones, émotionnellement inoffensif. AW Lors de la toute première scène du film, l’administration pénitentiaire suisse, en sa grande sagesse, dit au personnage interprété par B, Poelvoorde : « Et maintenant, arrête de faire le clown ! » Plût au ciel qu’elle eût été entendue ! ER Dans le trio qu’elle forme avec Roschdy Zem et Benoît Poelvoorde, elle est la part enfantine, et pourtant, si on doit chercher un adulte parmi eux, c’est à elle que l’on pense. Il y a longtemps que l’on avait pas vu un personnage d’enfant aussi intéressant et aussi bien joué. Retenons son nom : Séli Gmach. JF

Dommage que l’on ait annoncé une comédie : sans rythme, le film de Xavier Beauvois n’arrive pas vraiment à être drôle, mais ce duo de branquignols sans le sou reste néammoins touchant, dans un film à l’ancienne (plombé cependant par la musique lourdingue de Michel Legrand !) DP

Deux charlots rendent hommage à leur manière au grand Charlot disparu, le tout fortement appuyé par les accents musicaux ronflants de Michel Legrand. Je n'ai pas boudé mon plaisir à la vue de cette comédie légère contrastant avec l'intensité des films précédents de Xavier Beauvois. MS

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Compte-rendu Rencontre avec Philippe Roger Partenariat Cinémathèque-Studio

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ans le cadre du partenariat avec la Cinémathèque de Tours, avait lieu, les 12 et 13 janvier, un hommage à Jean Grémillon. Après la projection de Lumière d’été, Philippe Roger, critique, professeur d’université, documentariste et auteur de nombreux ouvrages, rencontrait le public pour parler de l’œuvre de ce cinéaste mal connu et qui n’a toujours pas la place qu’il mérite au panthéon du cinéma français.

Est-ce parce que ses récits n’étaient pas suffisamment classiques, malgré leur apparence ? Un film comme Lumière d’été contient effectivement des moments étonnants de modernité et d’invention, comme la scène entre Cricri (Madeleine Renaud) et Patrice (Paul Bernard) dans

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laquelle ils se remémorent leur passé commun. Pas un flash-back habituel avec surgissement d’images, mais uniquement des sons, des paroles, de la musique. Le flash-back sonore avait-il déjà existé avant Lumière d’été ? Pas sûr. L’utilisation du son, de la musique, a été une préoccupation majeure de Jean Grémillon. Musicien, interprète et compositeur, c’est en jouant dans les orchestres qui accompagnaient les films muets qu’il a découvert le cinéma et a eu envie d’en faire son métier. Le cinéaste n’utilise pas la musique comme beaucoup d’autres. Déjà, il en met peu, et, ce qui est très particulier dans Lumière d’été, c’est que, quand elle arrive, elle part très souvent des bruits des scènes (en utilisant les bruits des

éboulis ou des explosions, par exemple). Toujours à la pointe de la recherche, il engagera pour composer les musiques d’autres de ses films rien moins que Marius Constant, Pierre Henry ou Henri Dutilleux, entre autres. Philippe Roger fait également remarquer que la construction du film est musicale, avec neuf fondus au noir qui correspondent à neuf mouvements, comme les mouvements d’une symphonie. La musicalité du film s’étend également aux voix des acteurs, le futur couple Michèle/Julien est, dès le début, désigné grâce aux voix de ses interprètes (Madeleine Robinson et Georges Marchal ne jouent ni ne parlent comme les autres acteurs du film). Et l’apothéose de Lumière d’été, la magnifique scène de bal masqué est empreinte d’un lyrisme entièrement rythmé par la musique. Il est assez miraculeux que le film soit aussi beau compte tenu des ennuis multiples qu’il a connus. Le personnage de Michèle, par exemple, tout d’abord destiné à une Michèle Morgan indisponible, remplacée par Evelyne Volney. Celle-ci, on ne sait exactement pourquoi, ne finira pas le film. Jean Grémillon embauchera in extremis, Madeleine Robinson et retournera toutes les scènes, ou presque (dans certaines, quand on voit Michèle de loin, on peut s’apercevoir que ce n’est pas Madeleine Robinson qui est à l’écran). Le tournage fut très long, d’avril 1942 à janvier 1943, et le film subira, de plus, de nombreux ennuis avec la commission de

censure cinématographique, menée par Paul Morand, qui voulait le faire interdire. Que le personnage de Roland (Pierre Brasseur) cite deux fois Shakespeare et Hamlet, « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark », gênait beaucoup (on y voyait une allusion à la France occupée), tout comme… la coiffure de Georges Marchal assimilée à une coiffure zazou. Quelles que soient les époques, les censeurs ne montrent jamais beaucoup de finesse... Musicien, peintre, Jean Grémillon était un artiste complet, exigeant mais pour qui rien n’était plus important que l’humain. Là encore, il ne se situe pas tout à fait dans le cadre habituel, chez lui les rapports homme/femme ne sont jamais ceux attendus. Il brouille les représentations masculines/féminines, il cherche à casser l’idée de l’identité. On en a un aperçu avec Michèle, souvent habillée comme un homme et cela sera encore plus évident à travers les personnages de Jean Gabin dans Gueule d’amour ou de Charles Vanel et Madeleine Renaud dans Le Ciel est à vous. Président de la cinémathèque française de 1944 à sa mort en 1959, Jean Grémillon a connu une fin de carrière chaotique aux nombreux projets non aboutis. Mais il ne faut pas le classer dans les artistes maudits, son œuvre est belle et bien vivante, passionnante, exceptionnelle. C’est ce que nous a, à nouveau, montré ce partenariat. JF

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Rencontre

Rencontre avec Jean-Paul Civeyrac mardi 6 janvier 2015

Des filles en noir à Victoria

Jean-Paul Civeyrac aux Studio © Nicole Joulin

Jean-Paul Civeyrac était déjà venu aux Studio à l’occasion de la sortie des filles en noir. C’est parce qu’il aime le lieu qu’il est revenu nous présenter Mon amie Victoria et débattre avec un public visiblement convaincu par le film.

Un film marxiste ? C’est ainsi qu’un certain nombre de critiques ont qualifié Mon amie Victoria, qui confronte deux milieux, celui de Victoria la petite fille noire, et celui d’une famille aisée de gauche. France Culture parle même d’un « discours boboïsant communiste ». Le réalisateur évoque, lui, l’œuvre de Doris Lessing dont le film est une adaptation subtile : Victoria et les Staveney (2010). Il nous parle des engagements de son auteur, membre du parti communiste et « icône féministe très libre ». Pour lui, le film témoigne des rapports de classe et ce qui en découle dans la société, de ce que c’est qu’être étranger (même de nationalité française !) du racisme de classe plus que de couleur… Le tout sans conflit, de manière très douce. Ainsi c’est la générosité qui définit d’abord

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la famille d’accueil : « Je les ai filmés comme des gens sincères ». Pourtant le constat sur l’état de notre société est rude : « Chacun est à sa place et doit y rester ». Les films dits « marxistes » avaient tendance au grossissement des choses. Rien de tel dans Mon amie Victoria où tous les protagonistes sont « bien », dans lequel on ne manie pas les grandes thèses, d’autant qu’ « on nous a dit que les classes n’existaient plus, que la lutte des classes était terminée ! » Une héroïne étrangère à elle-même Victoria est vue comme une étrangère dans le regard des autres, mais Jean-Paul Civeyrac s’est intéressé aussi à travers son personnage à l’image poétique de l’étranger : celui qui est étrange, qui échappe aux autres mais également à lui-même. Quand

Victoria réfléchit à ce qu’elle veut pour sa fille, c’est parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle a voulu pour elle. Elle sent que quelque chose lui échappe ; elle semble ballottée, est en permanence dans cet état que nous connaissons parfois quand nous avançons dans la vie sans savoir… « Et comme il est difficile de faire adhérer un personnage anti-héros, j’avais besoin de l’amie pour raconter » – d’où l’importance de la voix off dans le film. Celui-ci, construit en plusieurs strates, joue en permanence sur la distanciation, « dans le sens brechtien : la distanciation comme l’étrangéisation ». Une actrice dense à la présence forte et d’aspect impénétrable Il a fallu un an et demi de casting à JeanPaul Civeyrac pour trouver celle qui incarnerait Victoria. « J’avais imaginé quelqu’un de plus émouvant, qu’on avait envie de protéger… Or Gustalia Malanda est comme ça dans son comportement. Je l’ai laissée être et j’ai tout réorganisé en fonction d’elle, même le reste du casting. » C’est ainsi que Nadia Moussa s’est imposée dans le rôle de Fanny, car elle est « beaucoup plus terrienne ».

lence dans le film est tout autre. Ainsi la scène policière rapide mais distanciée car vue à travers une vitre : « Il fallait montrer ça aussi, le quotidien à Paris avec les contrôles policiers musclés ». Il y a également de la violence induite dans le personnage du petit frère. Pour le réalisateur il s’agit simplement de suggérer. L’enfant regarde ce qui se passe et comprend. Il y a bien sûr de la jalousie, notamment quand sa sœur change d’école. Lui, silencieusement, accuse et refuse – ce que ne fait pas Victoria. La scène finale est éloquente : il regarde passer les trains mais n’est pas dedans ; il est ailleurs ? en miroir avec les autres personnages ? « Au jeu des dominos, c’est le dernier qui tombe ». Enfin, si beaucoup de choses sont restées dans l’ombre (la voix off ne dit pas tout), c’est au spectateur d’interpréter les moments un peu mystérieux du film – les crises de somnambulisme, les circonstances de la mort de la tante… à lui d’ajouter sa petite musique à celle de Victoria. SB

Un film romanesque en prise sur la réalité Le réalisateur refuse le terme de naturaliste pour évoquer son film. Il concède ensuite que tout a été « adouci » afin d’éviter le misérabilisme et l’effet d’accumulation du livre : « Je n’ai pas voulu jouer sur l’apitoiement ». Dans le roman de Doris Lessing, l’appartement de la tante est sordide, le petit frère irascible et nerveux. La façon d’inscrire de la vio-

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À propos de Mon amie Victoria

NOIR C’EST NOIR ? Qu’est-ce que c’est donc qu’un Noir ? Et d’abord, c’est de quelle couleur ? Jean Genet

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ans l’introduction de son ouvrage intitulé La Condition noire1, Pap Ndiaye écrit « Il conviendra de rendre compte de ce paradoxe : les Noirs de France sont individuellement visibles, mais ils sont invisibles en tant que groupe social. »

Visibles pour les multiples contrôles au faciès, pour les propos et les actes racistes et invisibles ou presque dans les médias (hors du pré carré du sport ou de la musique), dans la représentation politique (si ce n’est avec le précédent président sous une forme essentiellement cosmétique) et sur les écrans (sinon dans le cinéma de Claire Denis) où l’on a longtemps cherché un acteur ou une actrice noire célèbre, avant qu’Omar Sy devienne intouchable… Or, depuis quelques mois, de nombreux films hexagonaux racontent des histoires vécues par des personnages noirs. Effet de mode ? Volonté d’affirmation politique d’une partie ségréguée de la population française ? N’est-ce pas plutôt dans une envie partagée de rendre compte, à travers ces récits, de la jeunesse française, et, qu’à l’évidence, elle est aussi, en partie, noire2. Céline

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Sciamma continue son exploration des banlieues françaises et de sa jeunesse (après Naissance des pieuvres et Tomboy) en filmant Bande de filles. Elle s’y intéresse essentiellement au fonctionnement interne d’un groupe d’ados (qu’elles soient noires est finalement secondaires même si elles ont à subir le poids – qui n’est pas mince – des grands frères dans le cadre d’une culture musulmane). Avec Les Héritiers, Marie-Castille Marion-Schaar se focalise sur le fonctionnement d’une classe de lycée d’origine multiethnique. Ou comment un projet autour de la Shoah va transformer ce groupe ingérable en modifiant au préalable les représentations qu’il a de luimême. De ce film farouchement optimiste se détache la figure d’Ahmed Dramé, acteur et coscénariste et authentique protagoniste de cette histoire réelle. Bébé tigre de Cyprien Vial fait, lui aussi, le portrait de cette jeunesse bigarrée avec une tendresse peu habituelle. Il raconte aussi avec beaucoup de délicatesse l’histoire d’amour entre Mandy, le héros d’origine

Sikh, et la belle Elisabeth, son amoureuse noire. Tiré d’un roman de Doris Lessing, Mon amie Victoria de Jean-Paul Civeyrac fait le passionnant portrait d’une jeune femme noire d’aujourd’hui. Son enfance parisienne, ses amours, ses amitiés. Lorsqu’elle avait 9 ans, Victoria fut gardée, une nuit, par Thomas, dans l’intérieur bourgeois d’un grand appartement. Victoria idéalisera longtemps cette parenthèse irréelle. Jusqu’à tomber amoureuse du frère de Thomas, quelques années plus tard, et d’avoir une enfant de lui, sans le lui dire… Un film fort sur la difficulté à dépasser les classes sociales pour s’aimer et sur la violence symbolique involontaire de certains comportements a priori dénués de tout racisme. Mais n’est-ce pas avant tout un racisme social ? « Etre noir n’est ni une essence, ni une culture, mais le produit d’un rapport social : il y a des Noirs parce qu’on les considère comme tels. » (p71)

Ces quatre films3 sont-ils révélateurs d’une certaine prise de conscience ? Qu’au-delà des nauséeux débats autour d’une identité française fantasmée, audelà de la montée du vote frontiste et d’une pensée décliniste et paranoïaque, il existe une France multiple et jeune, certes traversée de tensions et de conflits, et qu’elle aura nécessairement le visage de lendemains… ni triomphants ni sans doute aussi déprimants qu’on nous le prédit souvent ? DP

1 La Condition noire ; Essai sur une minorité française – Calman-lévy 2008 2 « La population noire est plus jeune que la population totale : les 18-24 ans représentent 27 % de l’échantillon contre 11 % pour l’ensemble des résidents français. » (p 59) 3 Auxquels il faudrait peut-être ajouter qu’Allah bénisse la France d’Abdel Malik que je n’ai pas vu.

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