EN COUVERTURE | Engagement & participation : l’enjeu associatif ?
QUAND LA PARTICIPATION EST À LA CAUSE, AUX ASSOCIATIONS DE S’ADAPTER
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POUR SES 40 ANS, EN 2021, LA CROIX-ROUGE JEUNESSE ORGANISAIT UN COLLOQUE SUR LES DÉFIS ACTUELS QUI INTERPELLENT L’ASSOCIATIF, NOTAMMENT LA PARTICIPATION DES JEUNES AU SEIN DES ASSOCIATIONS. « QUELLES SONT LEURS OPPORTUNITÉS D’ENGAGEMENT ? ET QUEL ACCOMPAGNEMENT AVONS-NOUS À LEUR APPORTER ? ». UN DÉBAT PASSIONNANT DONT LE COJ#32 SE FAIT L’ÉCHO CAR, DEPUIS LONGTEMPS, LA QUESTION DE « LA PARTICIPATION » EST UN CHALLENGE POUR TOUTES LES ORGANISATIONS DE JEUNESSE. UNE RÉFLEXION EN CONTINU QUI DÉPASSE L’OBLIGATION DÉCRETALE D’AVOIR, AU SEIN DE SES INSTANCES, DES JEUNES DE MOINS DE 35 ANS ET TOUCHE L’ADN DU SECTEUR JEUNESSE DU « PAR OU POUR LES JEUNES ».
Une table de réflexion et de partage d’expériences avec, de gauche à droite : Geoffroy Carly, co-directeur des CEMÉA, modérateur du jour, Chloé Karakatsanis, jeune militante, Nicolas Van Nuffel, responsable du département plaidoyer au CNCD-11.11.11., Yamina Ghoul, ex-Secrétaire générale de la COJ, Bernard de Vos, Délégué général aux droits de l’enfant, Ronald Crouzé, chercheur en Sciences de l’éducation de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).
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eoffroy Carly : Au regard du concept de « transformation sociale », comment peut-on poser un regard sur les jeunes qui change la place de la jeunesse en direction d’une meilleure capacité d’agir ? Chloé Karakatsanis : J’ai 23 ans. Mon engagement a commencé il y a six ans quand je me suis rendu compte que j’étais entourée d’injustices et que j’avais envie de faire quelque chose. La capacité d’agir démarre comme ça, à travers des actions de bénévolat
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COJ#32 | Printemps 2022
(distribuer des couvertures, des repas aux plus démunis, etc.). Il m’a fallu du temps pour que je comprenne que ce que j’étais en train de faire était politique, que derrière ma réaction face aux injustices, il y avait tout un système. Il faut du temps pour se conscientiser à cela. J’ai commencé ma militance dans le domaine migratoire. Petit à petit, j’ai pris conscience que les choses étaient liées. Je me suis retrouvée dans des collectifs pour la justice climatique, pour la cause féministe, contre les violences policières, etc. Est-ce qu’il faut un entrainement pour s’engager ? Pour moi, s’engager est un chemin, que chacun mène différemment selon son vécu et les soutiens qu’il a à l’extérieur. Me conscientiser m’a permis aussi de comprendre qu’on n’est pas seul, qu’on peut être soutenu et soutenant. L’action, le politique, le collectif résument mon chemin d’engagement de citoyen militant. Le plus important a été de comprendre que les actions que je menais étaient aussi politiques. Cela ne doit pas nous faire peur.