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N°00 / JUIN 1012 / FR - US / GRATUIT

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N°00 (dé)cor(p)s / JUIN 1012 / GRATUIT

N°00 / JUIN 2012 / GRATUIT

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CONTRIBUTEURS CONCEPTEUR, GRAPHIC DESIGNER RÉDACTEUR EN CHEF ET CHARGÉ DE ET DIRECTEUR ARTISTIQUE PROGRAMMATION BOUDIN Jessy / lutinonspeed@gmail.com CORRECTRICE KILIAN Sixtine / sixtine.kilian@live.fr

N°00 / JUIN 1012 Juin 2012 Juin 2012

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CARNET D’ADRESSES BERLINDE DE BRUYCKÈRE / pas de site personnel BILL DURGIN / www.billdurgin.com BART HESS / www.barthess.nl LUCY MC RAE / www.lucymcrae.net MATTHEW STONE / www.matthewstone.com

La rédaction n’est pas responsable des textes, des dessins, et photographies, qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs et leur présence dans le magazine implique leur libre publication.Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,des articles,des textes, des pages ou photographies et images de la présente publication, faites sans l’autorisation écrite préalable du directeur de publication est illicite et constitue une contrefaçon.(Loi du 11 mars 1957,art.40 et 41 et Code pénal art.425). 0

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© 2012.Tous droits réservés.COLLAPSEMAG marque déposée. Représentant légal : BOUDIN Jessy

( ) ( ) DÉ S COR P S 00 Bill Durgin / Lucy McRae / Matthew Stones / Berlinde De Bruyckere

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CHAPTER 00

DÉ(S)COR(P)S

MAGAZINE À VALEUR CULTURELLE AJOUTÉE

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"NOUS

HABITONS NÔTRE CORPS BIEN AVANT DE LE PENSER" ALBERT CAMUS

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Le Britannique Matthew intime avec celui qui Stone véritable éponge de culture regarde». Jean Franartistique, s’inspire de tout, emprunte çois Chevrier, historien aux classiques, aux modernes et de l’art. aux contemporains en passant par la culture de masse (high & L’art de Matthew low culture) pour composer ses Stone est indéniableimages. ment un art de la mise en scène. Et dans cette Son œuvre travaille les discipline, il devient réellenotions d’ordre et chaos, son ment brillant,éclaboussant travail est tanto disposé de la concurrence. Ses phomanière classique, la « forme- tographies, assemblées sur tableau ». Notion cher à l’his- des structures en bois partorien de l’art Jean-François fois complexes dignes des Chevrier pour définir une cubes de Sol Lewitt (ou enphotographie qui tient le mur core en référence aux formes et l’espace. L’expression a primitives des logiciels de 3D), été mille fois reprise, souvent deviennent des objets, acquémal interprétée. On l’a liée rant par la même une certaine au grand format,voir à des tridimensionnalité alors qu’ils se images qui singeraient la définissent par l’espace plan de peinture. « C’est stupide. Il l’image. Mais plus encore, Maty a forme-tableau quand thew Stone excelle dans la démeune image devient un sure, lorsqu’il voit grand, trop grand objet autonome quel pour nous. Ses “photos-sculptures”, que soit le format ou posées dans un équilibre instable, l’endroit où on l’ac- traversant les murs, échappant au croche. Tant d’images regard, écrasant le spectateur, nous sont mises au mur dépassent. Ce n’est pas la taille qui alors qu’elles ne compte mais la puissance qui se désont pas faites pour gage dès lors de cette mise en espace. ça. Une image qui a cette qualité se Son travail est très référencé, suffit à elle-même, en effet il emprunte le nu et le drapé à elle n’illustre rien, l’antiquité,la composition pyramidale à la elle ouvre une renaissance (Léonard De Vinci), les zones riche expérience de réserve aux impressionnistes,emprunte


aux contemporains les notions de cadrage et de hors champs au cinéma, le châssis apparent à Daniel Dezeuze (Stones quand à lui montre des charnières en tout cas un dispositif d’assemblage), les entrelacement de corps à la danse contemporaine ou encore la notion de pli à l’origami. Stone aime découper l’image, la recomposer de la même manière qu’Hans Bellmer au sujet du corps de ces poupées. « le corps est comparable à une phrase qui vous inviterait à la désarticuler pour que se recomposent, à travers une série d’anagrammes sans Fin, ses contenus véritables. ». Ses œuvres semblent émerger du sol ou encore sortir du mur comme des parasites, des objets fantomatiques qui viennent troubler l’ordre et la sérénité du lieux. Ses agrégats de cubes, proches du totem sont eux aussi parasités et deviennent étranges, instables, mouvants et me font penser à une multitude de cellules agencées les unes contres les autres dans un apparent chaos, dans une volonté de reconstruction de l’œuvre par unité fragmentée.

Matthew stone photographie / volume / Plasticien


Lu

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a pour double formation la danse classique (elle a été ballerine classique) et architecte. Elle se présente comme « Body Architect », comprenez, architecte du corps. Son travail mélange ses deux univers pour créer un résultat parfois provocant, parfois grotesque, parfois décalé et étrange.Véritable Prométhée contemporaine, les déformations qu’elle attribut au corps font la part belle à la notion de silhouette et d’espace. La recherche esthétique de Lucy suggére un nouveau « type » d’humain, les déformations faites de rafistolages low-tech qu’elle y ajoute participe a créer un être nouveau.Lucy est entre autres responsable de la ligne de concepts « emotion-sensitive » de Philips, il s’agit de bijoux qui stimulés par le touché sont censés augmenter le potentiel d’excitation de l’individu qui les porte.

Lucy McRae

Ballerine / Architecte / Designer / Plasticienne

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Lucy à également réalisée les pochettes d’albums de Body talk 1, 2 et 3 de Robyn et à également conçu la tenu que porte Robyn pour son clip « indestructible ». Lucy Mc Rae collabore souvent avec un dénommé Bart Hess. Celui-ci conçoit l’évolution comme un bac à sable fétichiste et n’hésite pas à garnir ou à épurer les traits humains de masses de fourrure grotesques et de reluisante écailles, prônant la communion des attributs de l’animal à ceux de l’homme tout en leur conférant parfois une troublante aura futuriste. Son concept de chaussures vivantes est particulièrement éloquent. Les deux designers construisent leurs démarches de manière décompléxée et intuitive. Parcourant la génétique, la mode, l’architecture, la performance (rapport à la danse et aux Arts Plastiques).

Tout en s’intérrogeant sur des considérations esthétiques le deux compères se devaient d’engendrer les plus improbables des bâtards et en effet, c’est une nouvelle fois chez Philips qu’ils ont épanché leurs esprits et pensées Bubelle, une robe dynamique que l’on imaginerait aisément vêtue par Björk et qui varierait de forme et de couleur au contact de la peau. Leur fécondité a également mis au monde différents projets, dont Grow On You (ci-contre), Germination une étrange combinaison exagérant la silhouette d’une personne obèse composées « sacs » de graines de pelouse vouées à pousser liant humain et végétal le temps d’une «mue» et le projet Exploded.

Bart Hess Designer / Plasticien

COLLAPSEMAG - Lucy Mc Rae & Bart Hess / 9

COLLAPSEMAG - Lucy Mc Rae & Bart Hess / 10


Bill Durgin utilise le corps comme médium et lui fait prendre la forme désirée. Ses photographies sont cliniques, irréprochables, que ce soit pour leur composition ou le choix du point de vue adopté.

Photographie / Plasticien

Bill Durgin

Ses modèles sont des performeurs, des danseurs capables de se contorsionner au point d’annihiler, grâce à la prise de vue, des parties de leur anatomie. La face, l’identité du modèle est comme supprimée, inexistante, son genre est parfois visible - il s’agit très souvent de modèles féminins. Volontairement statique, le corps est nu, isolé dans un espace neutre et blanc. Dans sa série Figure Studies le corps est monolithique, ses courbes et ses contre-courbes sont exacerbées ou tendent à disparaître. C’est seulement dans les séries Nudes & Still Lifes que le corps est habillé de perruques dans le but de créer une analogie plastique entre les deux éléments mis côte à côte. Une sorte de conversation lie le corps et les objets, à travers l’acquiescement, le mimétisme et la réponse en empruntant certains éléments de la question. Les vêtements, apparaissent avec la série Figures & Wares, accentuant la verticalité du corps ou au contraire emprisonnant le corps dans le vêtement pour n’en montrer seulement que des parties et n’y voir qu’un jeu de matières.

D E BERLINDE B R U Y C K E R E

L’artiste belge Berlinde De Bruyckere. est une figure importante de la scène artistique flamande depuis la fin des années 80 et reçoit en 1990 le prix de la Jeune Peinture belge. Elle est invitée à participer à de nombreuses expositions individuelles et collectives en Belgique et à l’étranger, parmi lesquelles une exposition individuelle dans le pavillon italien de la Biennale de Venise en 2003 et une invitation à la 4ème Biennale de Berlin.

Berlinde De Bruyckere crée d’abord des sculptures en acier et en béton inspirées de l’Arte Povera, avant de commencer au début des années 1990 à travailler avec des empilements de couvertures en laine. Influencée par les images médiatiques du génocide au Rwanda (1994), les archives d’innombrables photographies de chevaux morts vue au Musée des Flandres d’Ypres, un musée dédié à la vie des simples soldats pendant la Première Guerre mondiale.C’est cette découverte qui la conduira à concevoir les sculptures en peau de cheval qui lui apporteront une notoriété internationale. A la même époque, ses premières sculptures de moulages en cire de fragments de corps humains ou de corps humains entiers voient le jour.

De Bruyckere aime produire des séries d’oeuvres dans lesquelles elle traite d’un thème aussi bien par la sculpture que par le dessin. Elle présente ses travaux en cire de préférence dans des vitrines anciennes et elle dessine au verso de plans de ville historiques. Ainsi, les éléments anciens confèrent l’aura du passé aux oeuvres créées dans le présent et renvoient au contexte historique du thème traité. Les oeuvres de Berlinde De Bruyckere se caractérisent par leur puissance d’évocation. Que ce soit le corps humain ou le cheval, animal de prédilection de l’artiste, une grande expressivité émane toujours de son travail. Silhouettes féminines debout ensevelies sous des couvertures ou sous une longue chevelure de crin, chevaux pendus dans des arbres, végétation emballée de rubans de laine, les sculptures de Berlinde de Bruyckere développent une réflexion sur le corps, considéré comme le point où convergent souffrance et désir. Ces formes hybrides, humaines ou animales naissent de la fusion et de la contorsion des corps. Berlinde De Bruyckere utilise la cire mêlée de pigments pour retrouver le grain de la peau, reprend la robe des chevaux pour modeler de


nouveaux corps, assemble de vieilles peluches à des couvertures élimées. Elle fait usage de tables, de tréteaux , de mobilier d’occasion comme socles pour ses sculptures ; la présence de ces éléments domestiques associés à ces corps accroît le trouble du spectateur. Les sculptures de Berlinde De Bruyckere fascinent par leur dualité ; la mort,la souffrance sont sans aucun doute présentes dans chacune de ses oeuvres mais toujours associées à la douceur des matériaux, à une renaissance possible, à la fusion entre les êtres.

Berlinde De Bruyckère

Sculptueur / Plasticienne


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