hello there !
Diplômés en Paysage, en Design, en Art et en architecture, nous avons choisi de travailler ensemble afin de croiser nos savoirs et mener ce projet au travers de différents regards. C’est autour de cette volonté d’une réflexion systémique qu’est né un partenariat entre deux collectifs.
Le Collectif PSF (Paysagistes sans frontières) et le collectif INDIVIS
se présentent comme des structures porteuses permettant à leurs membres actifs et à leur public de comprendre, d’observer, d’expérimenter, d’imaginer, de fabriquer, de mettre en réseau les potentiels et les savoirfaire. Les locaux du collectif PSF sont basés dans le quartier Saint-Michel, permettant alors l’observation durant plusieurs années du paysage et de la vie de ce quartier. Nous considérant comme habitants et usagers de celui-ci, cette proximité a fait naître un certain attachement. Notre réflexion porte sur l’ouverture et le développement de la pratique de nos métiers, la relation de l’homme à son milieu dans les manières d’aménager l’espace, la gestion des ressources disponibles, ainsi que l’intégration de l’ art et de la culture dans ces champs de compétences. Le parti pris de notre engagement est d’imaginer une vision du monde, où les êtres vivants et les paysages sont tous connectés et en interrelation constante, où les végétaux, les animaux et les hommes se déplacent et se rencontrent au-delà des frontières administratives ou physiques . Dans cette pensée, chacune des actions localisées ont des incidences directes sur le paysage global. Le jardin, qui peut alors prendre toutes les formes possibles, est pour nous un prétexte pour ouvrir les yeux, se questionner, échanger, imaginer et rêver collectivement . Nous cherchons avant tout à créer la rencontre , la discussion pour que chaque habitant puisse s’interroger et s’engager sur le devenir des lieux auxquels il est sensible .
inspiration // Le Physarum Polycephalum La croissance du Physarum polycephalum est à l’origine de ce projet. Physarum polycephalum est une espèce de myxomycètes de la famille des Physaraceae, vivant dans des zones fraiches et humides. Son organisme se révèle très complexe et intelligent, bien qu’il ne dispose pas de système neuronal. Ce qui nous a intéressé chez lui, c’est surtout son système sousterrain, le mycélium. La partie supérieure n’est que le fruit de cet être vivant qui n’est ni végétal, ni animal. Il joue au moins trois grands rôles nécessaires à la vie. C’est en réinterprétant son fonctionnement que nous avons pu esquisser le projet. Ce myxomycète est d’abord capable de décomposer la matière organique la plus résistante (notamment le bois). Les filaments blancs pénètrent les obstacles et la nourriture en produisant des enzymes puis, la désintègre. Il rend donc le sol moins compact. En d’autres termes, il favorise l’enracinement des plantes et des arbres et augmente l’efficacité de l’absorption de l’eau. En contribuant à la décomposition de la nécromasse (animale, végétale, fongique), il améliore la partie organique du sol et joue un rôle majeur dans le cycle du carbone, relâchant une partie de celui-ci en dioxyde de carbone dans l’atmosphère où les plantes peuvent s’en nourrir. Ensuite, il absorbe les éléments carbonés nécessaires à la survie de ses cellules par la création perpétuelle d’un transport actif des ressources. Il tisse pour cela un réseau optimal absolument infaillible capable de détecter la nourriture et met en lien les différents noyaux voisins. Sans créer de système d’échange, sa survie serait réduite à quelques minutes. C’est ce qui lui permet, tenez-vous bien, de se déplacer ! Une étude menée par l’informaticien Andrew Adamatzky montre d’ailleurs que le P. polycephalum pourrait influencer nos manières de concevoir les réseaux de transports et de communications. En effet, en plaçant sur une plaque de gélose plusieurs P. polycephalum sur une cartographie des villes espagnoles, le résultat est surprenant ; le réseau tissé en surface par le mycelium révèle une étroite similarité avec les réseaux routiers actuels. La nécessité qu’il a de se connecter avec les ressources voisines le force à développer un système optimal. Aucune dépense d’énergie superflue ne doit avoir lieu. Aussi, si l’une des connexions rompt, alors une autre peut immédiatement assurer le travail d’échange. La mixité des ressources et des solutions assure alors la survie de l’organisme. Autrement dit, sans l’action menée par le mycelium de notre fabuleux P. polycephalum et sans la conceptualisation optimale d’un réseau de mise en relation avec ses voisins, la vie serait bien moins évidente. Seul, on ne fait rien. Le P. polycephalum c’est la métaphore d’organismes combinés capables de comprendre les changements, de s’organiser, de communiquer. Il faut s’adapter et inventer.
d’un concept à une première approche du projet
1
1 identifier des ressources
1
P. polycephalum détecte les ressources.
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3
2 Identifier des convergences
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Il s’agit là de favoriser les connexions entre les différentes ressources identifiées et de les mettre en lien.
3
À partir des différentes ressources, il s’agit de travailler les connexions, la cohérence entre chaque envie d’actions sur la rue afin de faire naître un ou plusieurs projets.
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Avec le temps, les projets prennent vie et fonctionnent ensemble de manière autonome. Les liens se confortent, deviennent plus efficaces et tendent à se développer. Les projets implantés inspirent, orientent, influent sur le contexte et tendent à se propager.
Des noyaux se forment là où les ressources convergent.
3 Construire le projet
Il tisse un réseau infaillible pour les connecter et échanger.
4
4 Vie dans la rue
Il avance et comprend les variations d’intensité des ressources.
Rôle du collectif Identifier les ressources et favoriser les rencontres afin de faire émerger des pistes de projet. Apporter des connaissances techniques, ordonner, hiérarchiser les envies afin d’obtenir une réponse cohérente dans son contexte. Accompagner les gestionnaires de l’espace afin de tendre vers une autonomie et une appropriation. Dans un second temps, accompagner le développement du projet dans le centre ville bordelais.f
Par le travail d’analyse de la rue et de son contexte, par les rencontres avec les habitants, associations et autres usagers, par nos compétences, les envies diverses, les problèmes et potentialités soulevées, nous détectons une palette de ressources composantes ou influentes sur la rue Permentade. Ces ressources sont infinies et la palette sera alimentée tout au long du processus d’action sur la Rue.
Identifier les ressources
CONTEXTE
La rue Permentade est animée et influencée par les nombreux éléments qui l’entourent. Avoir une action sur cette portion de ville doit également prendre en compte l’intérêt de l’environnement proche et lointain. La ville est parcourue par de nombreux éléments qui se déplacent de manière ordonnée ou aléatoire. La rue s’inscrit dans différentes continuités qu’il est important d’avoir à l’esprit en terme de compréhension du lieu ou de pistes de réflexion. Il est également important de comprendre les animations et services qu’offre la ville autour de la rue afin d’anticiper le développement du projet aux rues voisines.
contexte // une parenthèse
À l’échelle du quartier, un répertoire d’usages et de services s’organise densément et définit des trajectoires complexes. Pour adoucir nos déplacements, la rue Permentade représente une issue, une alternative. À l’image d’une parenthèse, passer par cette voie permet d’échapper à la foule et d’éprouver plus de calme dans nos trajets quotidiens. L’usager recherche une coupure dans ses déplacements très cadencés. Du lieu de travail à la salle de sport, de l’appartement jusqu’au marché, depuis la rue Kléber jusqu’au fleuve, de la place Saint-Michel jusqu’au local associatif, en s’arrêtant par la boulangerie sans avoir oublié de passer récupérer le vélo accroché à l’angle de la rue Bergeret… Tous ces trajets polymorphes sont guidés par des envies et des besoins respectifs à chacun et se rencontrent dans la rue Permentade, virgule de la ville.
RUE
PERMENTADE
contexte // des vagabondes
« Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent. En moissonnant les nuages, on serait surpris de récolter d’impondérables semences mêlées de loess, poussières fertiles. Dans le ciel déjà se dessinent d’imprévisibles paysages. »
Gilles Clément,
Éloge des vagabondes, Herbes, arbres et fleurs à la conquête du monde
Habitants du quartier Saint-Michel, nous avons constaté que partout autour du marché qui se tient chaque semaine sur la place, des semences ont été emportées grâce au vent, à l’eau, aux animaux ou aux semelles de nos chaussures. Partout où le sol l’a permis, des îlots de biodiversité se sont créés spontanément. Ils sont d’ailleurs à cette saison encore foisonnants. «Toujours la vie invente.» (Gilles Clément) La rue Permentade, destinée à devenir une rue piétonnière, va accueillir plus encore de flux humains. Plus rapide, plus agréable, plus calme, il sera davantage intéressant de l’emprunter demain. De ce fait, nous voulons profiter de cette occasion pour conforter la dissémination et la pousse de ces plantes que l’on a cessé de classer dans la famille des «mauvaises herbes». D’abord pour une meilleure compréhension de notre environnement
et de ses comportements, mais aussi afin d’éviter des dépenses budgétaires liées à une végétalisation des villes qui considére assez peu les ressources et espèces spontanées, nous souhaitons utiliser ces plantes voyageuses. Nous n’excluons pas de porter une première plante à l’édifice en proposant un premier semis à l’occasion de l’inauguration. Nous sommes conscients que cette approche nécessite un bagage pédagogique que nous sommes capables d’assurer tout au long du processus de mise en place du projet, jusqu’à l’entretien et l’acceptation de celui-ci. Les vagabondes, ces herbes dites «folles», poussent là où le sol le permet. Il s’agit par le biais du projet, de conforter leur existence en créant un terrain propice à leur fertilité. Encouragées par nos activités et un terrain d’accueil complexe et autonome, les courges, les graminées, les pavots de Californie et autres variétés pourront se répandre à leur aise et coloniser nos rues.
Avril 2016, Quartier Saint-Michel et Sainte-Croix
la rue // une verticalité marquée
niveau 3
dIFFéRENTS NIVEAUX DIVERS FACTEURS
NIVEAU 3
niveau 2
NIVEAU 2
NIVEAU 1
niveau 1
La rue Permentade est composée de trois niveaux appartenant chacun à divers facteurs. Ils sont connectés et intéragissent entre eux. Nous choisissons de travailler en priorité sur le niveau 1 de la rue, n’excluant pas pour autant l’intérêt que représentent les autres niveaux.
la rue // cartographie de l’existant Relevé des différents éléments et composantes de la rue.
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Légende :
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Vagabondes
Entrée / Sortie piéton
Parkings
Poubelles
Fosses de plantation
Entrée / Sortie voiture
Lieux d’intérêts
Gouttières
la rue // relevé sensible
La précédente analyse de l’existant nous permet de détecter d’une part les problématiques (encombrement du sol, gestion des déchets, circulation difficile, etc...), mais aussi ce que l’on appellera les ressources. Les arrivées d’eau, les écoulements, la libération de certains espaces, les initiatives culturelles, les bio-indicateurs (...) forment un tout dont le projet a besoin pour s’alimenter. Avoir conscience de la position de ces ressources indique où le projet pourra se produire et se reproduire. Un relevé sensible des initiatives (culturelles, paysagères, politiques, humaines) et des trésors architecturaux accompagne ici le travail plus concret d’analyse des usages. Ce relevé a permis d’identifier l’ambiance de la rue, une ambiance d’accumulation que nous voulons sauvegarder. Le relevé a pour objectif de déceler des formes d’appropriation et d’organisation spontanées afin de détecter la faille où le projet pourra s’implanter.
Observation et expérience du lieu
Identifier Des convergences
expérience de la traversée
«Depuis Sainte Catherine je me décide à aller dans le quar tier Saint-Michel en passant par les petites rues. Après le passage du triangle au croisement de la rue Gratiolet je décide de m’engouffrer dans la rue Permentade... D’abord sur le trottoir, me voilà seul à esquiver les rétroviseurs et éviter de me frotter aux murs granuleux, leur matière friable pourrait laisser quelques traces sur mon blouson noir. En face de moi, une jeune femme sûrement plus âgée de quelques années, marche dans l’autre sens au beau milieu de la la rue. Opressé par ce petit trottoir que j’arpente, je décide de m’en extirper et de marcher sur la route, moi aussi. Après un premier croisement où, sur ma droite j’aperçois un groupe de personnes devant une jolie porte rouge, je poursuis la rue. Le sentiment de solitude reprend le dessus, la rue m’appartient... pas pour longtemps. Je continue ma route et deux personnes sortent l’une après l’autre d’un angle. Elles ne sont pas ensemble, l’une est plus âgée et munie d’un caddy à roulettes, l’autre semble plutôt jeune et marche d’un pas rapide qui lui permet de rattraper la première personne. Au même moment un vélo passe près de moi et me double rapidement. Je ne suis pas seul. Je traverse le carrefour, une voiture arrive sur ma droite, j’entends le bruit de ses pneus sur le pavé. Je traverse avant qu’elle ne m’atteigne et continue mon avancée. La vue de cette voiture me pousse à emprunter à nouveau le trottoir. Il est toujours étroit, mais cette fois-ci je choisis d’emprunter celui situé du côté où les voitures ne sont pas stationnées. Quelques plantes ont trouvé place entre le trottoir et le mur, c’est vert. Je poursuis sur le trottoir jusqu’à ce qu’un vélo arrive en face de moi et me pousse à descendre sur la route, je remonte directement après avoir entendu une voiture qui arrive dans mon dos. J’arrive sur la dernière ligne droite avant d’atteindre la place Maucaillou qui me guidera vers ma destination finale. Mais avant d’y arriver je slalome entre les poubelles et les voitures. Je m’arrête lorsqu’un camion effectue une manoeuvre. J’aperçois une jolie oeuvre collée à un mur. Une autre plus loin est similaire, sûrement le même artiste... Au loin, plusieurs personnes discutent sur le trottoir, certaines avec une tasse de café et sûrement la majorité avec une cigarette. Je me souviens surtout de cette jolie chevelure brune et ce sourire qui s’est étiré à mon passage. Je réponds à ce sourire et me voilà déjà rendu à la fin de la rue Permentade, le soleil me frappe au visage et conforte le sentiment de chaleur que j’ai éprouvé quelques secondes auparavant...»
expérience de la rencontre // premier atelier
C’est en installant nos bureaux dans la rue Permentade le temps d’une journée que nous avons provoqué la rencontre. Considérant d’abord que l’habitant et le passant sont une ressource nécessaire à la pleine santé d’un projet, il nous a fallu détecter les flux de personnes, les usages, les habitudes, les problèmes, les envies, les ruptures et enfin, les initiatives spontanées. Les informations recueillies alimentent l’analyse et permettent de révéler le champ des possibles. Travailler au mieux avec cette ressource humaine veille à une conception adaptée au lieu et à ses usages et assure une meilleure intégration du projet. Le tout est de se sentir impliqué. Il est important de mettre en place des outils permettant l’appropriation de l’espace public. Ceux-ci confortent la vie de quartier, favorise l’entretien, freine la dégradation des biens communs et encourage le respect. À la manière du P. polycephalum et par le biais des rencontres, le collectif propose de détecter les énergies et ressources voisines afin de tisser un réseau viable et en parfaite autonomie après son départ. Nous avons rencontré et localisé un certain nombre de personnes avec lesquelles il est possible de rester en contact. Travailler directement sur le terrain nous a également permis de rencontrer des leviers associatifs et habitants ainsi que des personnes clefs capables de veiller au bon maintien du projet (le centre d’animation, les services de nettoyage, SOS Racisme, etc.).
expérience de la rencontre // ressource humaine Etienne
- habite au 12 de la rue «Si on supprime les
- Habitant au 39 de la rue -
Enora - passante - de la rue des Bouviers jusqu'a la rue du
Jean-Francois - passant -
« La
«Je monte une asso’ , «Une vie de quartier» qui réfléchit à des initiatives pour faire perdurer
Mirail -
végétalisation
stationnements ,
je ne pourrai plus me garer, je n’ai pas la chance d’avoir un garage ! (...)
Les gens transitent par cette rue depuis les bars jusqu’aux boîtes de nuit. C’est une rue très passante.»
c’est l’avenir des villes !»
l’ambiance populaire à SaintMichel. (...) Rappelez-moi, je vous soutiens lourdement dans votre projet ! Cette rue a du potentiel, révélez-le !»
M. et Mme Caillot
- habitent rue Bergeret «Cette idée de trame douce ne pourrait- elle
«Les fosses de plantation c’est une belle initiative mais les gens ne l’entretiennent pas, et arrachent les plantes ! Cet été on a eu de magnifiques roses trémières et les gens venaient nous demander des graines pour planter dans leur jardin. On en retrouve partout aujourd’hui, elles circulent !»
pas s’étendre à la rue Bergeret, là où nous vivons ?»
Francoise
habite au 66 de la rue
Nicolas Fakorellis
- PropriEtaire du 8 de la rue -
- artiste /street-art - habitant «J’habite ici et j’ai vu qu’au sein de mon voisinage, une population
«Au moment du marché c’est l’anarchie totale, les gens ne savent plus où se garer, ni comment s’y prendre. (...) C’est pas propre,
mixte
oubliée dans le circuit de ramassage et de nettoyage des
le biais du quartier.»
on dirait que cette rue est déchets.»
avait du mal à communiquer, à échanger. (...) Moi, je participe, par
street art
à la vie de
«J’ai décidé de monter une association pour contrôler les nuisances nocturnes dont je souffre. Je veux instaurer plus de tranquilité… et des plantes si vous voulez ! Faîtes un dôme végétalisé ! (...) Et pour les déchets , il nous faut des containers plus grands !»
Antoine et AdEle - habitants -
«Cette rue est un passage pour la découverte et pour éviter la foule.»
La Factrice «Je ne peux pas marcher sur les trottoirs encombrés par les poubelles, ni même sur la route. Avec mon chariot, ma tournée est entravée ! Chaque matin, c’est la cata ! (...) Ça m’intéresse de revenir vers vous pour savoir si d’autres personnes ont le même avis que moi !»
les flux // comprendre le passage FLUX EXTERNES
FLUX INTERNES
L’ensemble des flux physiques de la rue Permentade (principalement les voitures, les piétons et les cyclistes) est la résultante d’un contexte urbain bien particulier... le coeur de Bordeaux. Il s’agit d’un ensemble de rues et ruelles souvent polarisées par des places et des placettes. La ville de Bordeaux a fait le choix précurseur d’amorcer une mutation de son centre ville. Après avoir choisi de réaménager un ensemble de grandes composantes de la ville, Bordeaux s’attarde en parallèle à une démarche de piétonnisation des villes s’inscrivant dans une logique d’amélioration du cadre de vie des Bordelais.
La rue Permentade est parcourue et animée par différents flux et éléments qui l’impactent. Actuellement, elle est principalement considérée comme un espace passant, traversé. Il s’agit d’une ressource essentielle. Cependant, il est important de requestionner la hiérarchisation de chacun des flux. Voici différents éléments répertoriés ayant des importances variées en terme de mouvements et de déplacements au sein de la rue. En complément, nous considérons l’importance de ces éléments dans le projet futur.
La rue Permentade s’inscrit dans une continuité intéressante entre la Gare Saint-Jean et l’église Sainte Eulalie. Cette portion, parallèle au cours Victor Hugo et au cours de la Marne se compose d’un ensemble de ruelles poncutées de placettes. Le principe d’action de notre collectif est de réfléchir à une méthode de construction de la ville nouvelle, végétale et appropriée par ses habitants. L’approche et le processus d’action mené ici sur la rue Permentade est amené à s’étendre au reste de la ville d’une manière cohérente en favorisant les connexions efficaces. Quai des Salinières Saint Michel
existant
projeté
Saint-Michel piétons
favoriser la place du piéton
Rue Sainte Catherine
vélos
travailler l’inclusion du vélo dans l’espace Place Maucaillou
Sainte Eulalie
voitures
supprimer au maximum la voiture
Place de La Victoire
animaux
favoriser l’arrivée d’animaux/insectes Marché des Capucins 100
plantes
augmenter la richesse et le mouvement végétal
100
ordures
atténuer la présence de déchets dans la rue
La rue Permentade va devenir piétonne, cela annonce la volonté d’une transformation future du reste de la ville. Cette transformation va devoir se faire de manière progressive. Le P. Polycephalum va s’étendre de manière optimale dans la ville afin de proposer un réseau piéton efficace et agréable à parcourir. La trame identifiée par Bordeaux semble être un bon support à l’expérimentation. Devenir piéton signifie également supprimer du stationnement, une action qui peut être mal perçue par les riverains. Il est important de préciser que cette démarche s’effectue en écho à un développement du réseau de transport en commun et à l’apparition de continuité piétonne agréable dans la ville qui permettent de s’y rendre. Notre P. Polycephalum peut par exemple s’implanter sur les places de stationnements proposées par la métropole en attendant que la trame douce soit efficace, intégrée et acceptée par la population.
‘‘Personnellement j’ai abandonné la voiture, je me déplace en transport en commun et en vélo en ville’’
Gare Saint Jean
‘‘Nous aimerions pouvoir nous déplacer plus facilement dans la ville et ne pas être obligés d’emprunter les grands axes’’
lieux // cartographie des possibles Croiser les composantes de la rue et les différentes pratiques afin de révéler des lieux d’interventions possibles par la suite.
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Sorties voitures et piétons
Végétation existante
Circulations non modifiables
Lieux de projets potentiels
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construire le projet // vie dans la rue
principes d’actions // addition-soustraction Requalifier la rue en continuité douce doit intégrer la nécessité de retrouver une homogénéité ou une diversité qui n’est pas uniquement le reflet d’une séparation des flux. Nous décidons de jouer avec les niveaux de la rue afin d’accueillir une biodiversité, une diversité des usages et des pratiques en intégrant le caractère passant de la rue.
Retrouver un sol perméable afin d’évacuer une partie des eaux de ruissellement
soustraction
Etendre le principe à la rue, créer des formes variées intégrant les différentes ressources et leurs attentes. Réduire la voirie permettant le passage de véhicules de secours ou de riverains
Afin d’avoir des plantes en ville, la manière la plus simple et la plus cohérente de retrouver un support de vie, est de décaper l’enrobé afin de retrouver un sol. Un choix qui a déjà été lancé par les fosses de plantations de grimpantes mais qui mérite d’être assumé davantage.
Revenir au niveau 0 initial, afin de retrouver un sol (support de pousse, ressource en eau et nutriments indispensables à la croissance d’une plante)
Unifier la surface de la rue. Créer des supports de pousse praticables accueillant les plantes vagabondes et favorisant la dissémination de celles-ci dans la ville.
addition
Afin de pallier à une éventuelle impossibilité de décaper l’enrobé et pour jouer avec différents usages, substrats et structures, nous proposons d’ajouter des modules de construction multi-usages (supports de végétation, assises, supports verticaux, micro-terrasses...). Parce que nous sommes en ville, nous permettons l’apparition de modules hors sol afin de créer un support qui accueillera la diversité végétale. L’ensemble des constructions s’inscrit dans l’accompagnement des flux et propose différentes animations en réponse aux ressources prélevées dans l’épaisseur de la rue.
Travailler l’intérêt des éléments vis à vis des ressources (composantes, envies, potentialités...) du lieu. Favoriser les formes accompagnant les différents flux, usages et besoins.
Constructions multi-usages s’appuyant sur nos choix de matériaux et nos envies de composition afin d’avoir une certaine homogénéité. Le choix final de forme et de composition reste soumis aux envies et opportunités habitantes.
principes d’actions // un substrat d’accueil à densité variable
principe d’ évolution
Palette de matériaux employables pour le projet
Plantes rudérales BRF matière organo-minéral sable/ terre
%
graviers
remblais
REMBLAIS Notre intention est de conforter les vagabondes dans leur expansion urbaine. En soulevant la couche d’enrobé, nous dévoilons un sol plus fertile et plus propice à la pousse de cette végétation spontanée. Il s’agit de creuser, puis déplacer du substrat pour faire émerger de nouveaux îlots de biodiversité. Ce système d’addition et de soustraction est destiné à proposer deux horizons de lecture de
Vs DÉBLAIS
ces micro-paysages. Tout ce qui surgit et s’invente au-dessus du niveau zéro peut alors recevoir du mobilier. Selon le mode de traversée, en vélo, à pied ou en voiture, le traitement du terrain varie. Par exemple, pour les surfaces carrossables, il est nécessaire d’installer un matériau composé d’une trame ajourée à travers laquelle les plantes pourront pousser. Pour favoriser la richesse de ce
patrimoine végétal, différents substrats se superposent selon un principe de granulométrie progressive. La terre végétale, le sable, le gravier, le BRF (...) : tous ces éléments sont nécessaires à la bonne santé des sols. La variation et la déclinaison des densités, intimement liées à la dimension des surfaces d’intervention et à leurs usages, va accueillir plusieurs types de plantes. Pour les sols compacts il s’agit principalement
de mousses et de lichens. Alors qu’un sol meuble sera plus propice à accueillir des plantes annuelles, vivaces ou ligneuses. Enfin, ces sols à densités variables favorisent l’infiltration des eaux de pluie et alimentent l’ensemble en maintenant la qualité d’un sol perméable et riche.
Le dessin du projet et la résolution des contraintes techniques doivent selon nous être le résultat d’un travail d’étude des usages et modes de vie des habitants. La forme du projet doit découler de ces entretiens et divers ateliers. Ce protocole nécessite un peu plus de temps afin de gagner en précision. Par ailleurs le travail de végétalisation doit être accompagné d’un programme. C’est lui qui confortera la vie de quartier et l’acceptation du projet. Le projet dans sa totalité doit ensuite fonctionner en parfaite autonomie. Ce que nous appelons ici programme vise à rendre la rue plus vivante et susciter l’intérêt du passant.
Con s - co tat: nten eu trop de d rs trop p éche ts da etits, ns la r ue
vie dans la rue // processus de fabrication des éléments n
o [photo n
] tuelle c a r t n co
Con s - mi truction se e n pla ce d u
nser - co
Création d’événements de quartier - repas convivial / échange de plantes / ateliers / réunions de quartier...
Estimation de l’action ~ 1800€
: ion uct tants r t x ns bi Co s ha locau à e l rs RF e, airi acteu de B n...) m r réo s a u te tre el C s d et au roduc t r e p v x( ces cau o l spa e s les eur act rer g s é t le er - in égi l i v ri -p
com
pos
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imat
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/ exp
licat
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teur
: teurs locaux nts et les ac ta bi ha s le ec Rencontre av ur, s habitants êt à être acte de la ville et de des envies rt on pa si la es pr de if qui serait pr ex n t at tio ci en ta so em en as bl rim re em rass et expé le cent drait un lieu de - discussions tation : devant en en vi de rim i pé qu ex e d’ la ru lieu - choix d’un blement pour x... lieu de rassem éminées ensuite par les flu un i ss au t es ss c’ di es né ta tes spon pour les plan
isi ho te c ur tex po : con nts ble au el via ée n bita se apt ion ha on ad révis eurs/ ép re t e r ctu et p ’ac ’un tr u dg n d n d e s bu tio sio ’un ’un ifica res ion d ce d ent Exp éfinit n pla et id - d ise e ation gérer s - m obili ire et - m str u con
ver l es fa Conserv - ma nions d ation d e rque u r l’ap dernier symbo les prop évèn riatio e n de ment la -illus trer r ue la vi e
Estimation de l’action ~ 600€
En - vie - p végé (s): - e rop tali xp os ser éri er e m un t re en s m ter up et un po tre e t rt d à n ec e iv hn pla ea iqu nt u l e d es a ru e v vag e ég ab éta on lis des ati on ur b
Rencontre(s) - ateliers de particip ation, réalisations de projet en co-working - les voisins aprrenn ent à se connaître et la rue devient un lie commun u
Estimation de l’action ~ 100€
ent r demm e quar tie é c é r d p e i e v c a ns la ain en pl river jets mis investir da e d ’ n o s es pr ciatio itant asso ntretien d es souha n e e e n Mis inuité et son t e per - con nisation d a - org
ion d
imat
l’an e et
c n n pla tatio ise e ncer ts m o c a l e éche pour ier d Atel ire les d voisins u - réd nte de 3 te - en
- lai - r aide sser r é tio péte le m se d ne r é n s le m ilieu velo ’ap od à ê ppe pu èle tre r le ya af ap s nt in pr pla Gér et de op nt er en fa rié es et v a p s pré endi oris ar l pon nal g cé ua er s es h tan yse de nt on ab né r mm le a it es en s fai cce ants t id ble pta en ss tifi es ée s
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tion
de ges ies çades eil des env programme fa s te u n ec ren t tour d’u ants, r s diffé Consta tification de vec les habit rs locaux au n u a e te n - id des ac er tatio - conc en synergie e is -M
vie dans la rue #2 // processus de fabrication des éléments lle]
n
initiatio
ctue contra
valoris
Nicolas artiste et habitant de la rue je par tici pe
par le bia is du str à la vie d eet ar t e quar tie r
Ré - d alis - c éter atio - c o-co min n du on ns er u pr for tru n oj ter ct lieu et l’id ion a en du ppro tité pr p et ojet riab l le e Estimation de l’action ca t pa e da rac r t ns ~ 150€ tèr age la e u d rue niq e sa ue vo de ir la rue
n
Tisser des liens - activer la rencontre des acteurs / mettre en relation la famille et l’artiste - organiser la rencontre - programmer une action commune
atio
a
l r, ne ine don s s de ur nt n le e e r o nt do r er» ita ts a jou rim b ha fan u’un ’exp vie s en is q de s n E e era té «M im ibili j’a ss po
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Con
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Analyse / Faisabilité - choix des lieux d’expérimentation - recherche de solutions adaptées selon les différentes situations Valor i - mis sation - C e o - add en place nservati on itionn des d Ini er les if proje férentes a tiation ts au c résea tions (si a u de la r ue ction néc es par u ne sig saire) nalét ique co
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tidien u quo ces d u e s j t n e eme ter l sur fa Susci les déplac réant des ent et c e r Rend rdinaire en de mouvem o extra- s suppor ts ion. e at ludiqu à la récré nt a it v in Estimation de l’action ~ 500€
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Coupe de principe : Valorisation d’une façade
Assise Cage en treillis soudé protégeant le pied des plantes grimpantes plantées en front de façade Réhaussement du sol Cadre en traverse, copeaux de bois créant un substrat favorisant l’implantation de plantes spontanées
Estimation de l’action ~ 1200€
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