Questions_de-langue_et_de_style

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Questions de langue, de style et de typographie (Réal D’Amours) à bas : cette locution interjective s’emploie comme signe d’hostilité. Ne pas confondre avec le verbe abattre… Ex. : « À bas les taxes » et non « Abats les taxes »… académique : cet adjectif est un anglicisme au sens de « scolaire », « universitaire » ou dans l'expression « sur le plan académique ». On écrira plutôt « sur le plan des études ou de la formation ». Dans un curriculum vitæ, on écrit simplement « Formation » ou « Études ». L’adjectif « académique » a souvent une connotation péjorative en français; il signifie alors conventionnel, conservateur. Dans son sens strict, il qualifie ce qui relève d’une académie. acétate : c'est une impropriété pour parler du support transparent que l'on utilise avec le rétroprojecteur. Dire : un transparent. adresse : dans une adresse, le numéro civique est toujours suivi d'une virgule ; le terme générique (rue, avenue, boulevard, etc.) est obligatoire et ne prend jamais la majuscule (sauf dans 1re Avenue, 10e Rue…); le mot « saint » dans un odonyme (nom de la voie de circulation) ou dans le toponyme (nom de la ville ou du lieu) n'est jamais abrégé et il est toujours lié au mot suivant par un trait d'union; le mot « suite » est un anglicisme que l'on doit remplacer par le mot « bureau » (avec une majuscule en début de ligne); le nom de la ville est sur la même ligne que le nom de la province, qui est entre parenthèses, suivi, après deux espaces, du code postal toujours sur la même ligne (avec des majuscules aux lettres et sans trait d'union entre les deux groupes d'éléments). Ex. (fictif) : Monsieur Roger Bontemps Direction des programmes et de la recherche Ministère des Ressources naturelles du Québec Bureau 302 800, chemin Sainte-Foy Québec (Québec) G1H 6R1 affaire : ce mot ne prend pas de « s » dans « faire affaire ». âgé : on commet une faute lorsqu’on utilise la préposition « entre » pour indiquer un âge approximatif ou une tranche d’âge : « ils sont âgés de 35 à 50 ans » et non « ils sont âgés entre 35 et 50 ans ». agréer : ce verbe est transitif direct au sens d’accepter : « Veuillez agréer mes salutations. » Il est transitif indirect au sens de convenir, plaire : « Vous agréez à mon père. » agressif : anglicisme pour dynamique, déterminé, volontaire, fonceur, persuasif… ainsi : attention à l’usage de cet adverbe. Plusieurs l’utilisent en début de phrase, comme marqueur de relation, sans en respecter le sens. Ainsi veut dire « de cette façon », « comme cela ». Pour que son usage soit correct, on doit pouvoir le remplacer par « de cette façon ». aller chercher : attention à l’emploi abusif de cette formule. On peut l’employer dans son 1


sens littéral : aller chercher quelqu’un ou quelque chose dans un lieu donné, mais il est abusif de lui donner le sens de convaincre, acquérir, séduire, obtenir, etc. « Ça vient me chercher » devient « Ça me convainc », « Ça me séduit »… alternative : ce mot n'a qu'un sens en français : situation où il y a deux possibilités. Ainsi, on ne dira pas « Être pigiste me semble la meilleure alternative », puisque le mot « alternative » implique deux choix possibles. On remplacera le mot « alternative » par le mot « choix », ou « solution », ou, selon le contexte, par l'expression « solution de rechange ». Ex. : « Il ne restait qu'un choix ou qu'une solution » et non pas « Il ne restait qu'une alternative. » « Alternative » dans le sens « d'un seul choix » est un anglicisme qui force les portes de l’usage… amours : voir délices. anacoluthe : cette rupture de construction consiste à unir deux segments de phrase qui ne vont pas syntaxiquement ensemble. Ex. : « Ayant discuté avec des personnes, les commentaires reçus ont confirmé mes attentes. » Le sujet du verbe « ayant discuté » doit être celui de la principale : « Ayant discuté avec des personnes, j’ai pu confirmer mes attentes. » « Reconnaissant votre attachement à Québec, vous êtes invité à transmettre vos idées de défilé de Carnaval. » Qui est reconnaissant ? Le Carnaval. Il faut donc dire « Reconnaissant votre attachement à Québec, les responsables du Carnaval vous invitent à transmettre vos idées de défilé. » « Afin d’éviter d’entacher sa réputation, le congédiement du directeur est la seule option pour l’institution. » Comme il s’agit de la réputation de l’institution, le sujet de la principale ne peut être qu’institution. « En tant que professionnelle des communications, il s’agit d’un préalable... » Le sujet du verbe doit être je (la professionnelle) à cause de l'apposition. « Pour son deuxième numéro, la présentation de Rédiger... » Le sujet doit être Rédiger. Autre exemple : « En plus de se mettre dans la peau du rédacteur, il est possible de comprendre la collaboration entre lui et le politicien... ». On ne peut ici avoir un sujet impersonnel (« il » de « il est possible ») car comment un impersonnel pourrait-il se « mettre dans la peau du rédacteur » ? C'est le sujet de cette action que nous devons retrouver comme sujet de la principale : « En plus de se mettre dans la peau du rédacteur, le lecteur pourra comprendre... » Autre exemple : « Pour commémorer son histoire, le magazine publie un article sur la législation linguistique. » C’est l’histoire de la Charte que l’on commémore, pas celle du magazine (auquel renvoie le possessif « son »). On aurait pu cependant écrire : « Pour commémorer l’histoire de la Charte, le magazine publie un article… ». Dans ce dernier cas, l’apposition est autosuffisante, c’est-àdire que nous n’avons pas besoin de chercher le référent du possessif « son ». animisme : attention de ne pas prêter des pouvoirs humains aux choses concrètes ou abstraites. Ex. : « Le problème mécanique dont le remonte-pente a été victime », seuls les êtres vivants peuvent être victimes. « Cet incident a renforcé nos mesures de sécurité », au lieu de dire « Cet incident nous a mené à renforcer nos mesures de sécurité. » « La réaction des élus n’est pas aussi optimiste. » On donne ici un pouvoir d’autonomie à la réaction qu’elle ne peut avoir. Ce sont les élus qui réagissent de façon optimiste. « Le Festival a été victime d’événements regrettables… » Poursuivra-t-il ? « Nous espérons que votre participation sera de la 2


partie… » Vous, vous pourrez rester chez vous ! « Un château ne peut se permettre d'être malpropre... » C'est qu'il ne s'en rend pas compte ! Ou « Le Château Dufresne est d’accord pour en faire une exposition… » On ne lui demande pas son avis ! « Les discours affluent de toute part... »; dire plutôt « Les discours nous parviennent de partout à la fois » ou « Les discours se multiplient ». Pire exemple encore : « Le métier de rédacteur mesure le pouvoir des mots... » Dire simplement ici : « Le rédacteur mesure le pouvoir des mots... » Autres exemples : « Cette fête espère satisfaire les désirs des visiteurs », « Le kirpan est un objet non violent », « Les chartes des droits et libertés sont en accord avec ce point », « L’information publique doit surveiller ce qui se passe dans la collectivité. » année : toujours au long lorsqu'on fait référence à une année précise : 2009 et non 09. On écrit au choix les années 90 ou 1990. Pas de '90, l’usage de l’apostrophe étant anglais. Dans 1998-1999, les deux années sont écrites au long. année longue : l’expression populaire « à l’année longue » est un anglicisme (all year long). On la remplace par « toute l’année » ou « à longueur d’année ». anthropomorphisme : c’est la tendance à décrire un comportement animal comme s’il était humain, à attribuer des sentiments aux animaux. Ex. : « Dans une corrida, le taureau est heureux de démontrer sa valeur. » S’il éprouve un sentiment, ce n’est sûrement pas du bonheur ! après que : voir « subjonctif ou indicatif ». apte : ne s’applique qu’aux personnes et signifie « qui a les qualités nécessaires pour accomplir une tâche quelconque ». Un château n’est pas apte à recevoir des expositions d’art brut, tout au plus il convient à ce genre d’activités. argent : ce mot ne se met pas au pluriel lorsqu'on parle de sommes d'argent. Donc, il est toujours fautif de parler « des argents », quoi qu’en disent les politiciens... arrache-pied : cette locution adverbiale s’écrit avec un trait d’union et est invariable. arrière : cet adjectif est invariable : les pneus arrière, les fenêtres arrière... Lorsqu’il est utilisé dans un mot composé (arrière-plan, arrière-fond, arrière-boutique, arrièregrand-mère…), il est toujours suivi d’un trait d’union et il reste toujours invariable (arrière-plans, arrière-fonds, arrière-boutiques, arrière-grands-mères…). Les mêmes remarques s’appliquent à avant : des pneus avant, des avant-projets… article ou préposition : lorsque deux mots sont coordonnés, la préposition ou l’article qui les accompagne doit être répété. Ex. : « Il suffit de comprendre et d’analyser » ou « La mesure touche les étudiants et les professeurs. » au sein de : la locution prépositive « au sein de » signifie « au milieu de », « à l’intérieur de ». Attention à l’usage : si elle peut être remplacée par « dans », « parmi », préférer ces prépositions. aucun : lorsque ce mot est pronom et qu'il a la valeur de nul, il s'accompagne de « ne ». Ex. : « Aucun n'est venu. » On a souvent tendance à oublier la négation lorsqu'il y a liaison entre le sujet et le verbe. C'est aussi le cas pour : « On n'a pas. » Ce mot peut aussi être un adjectif indéfini. Il prend le pluriel lorsqu’il accompagne un nom qui est invariable pluriel. Ex. : « aucuns frais », « aucunes funérailles »… audio : ce mot est invariable lorsqu'il est adjectif. Ex. : des bandes audio. Il peut aussi servir de préfixe. Dans ces cas, il est collé au mot qu’il accompagne : audiovisuel, 3


audionumérique, audioguide… avant : voir arrière. avant-midi, après-midi : ces mots peuvent s’utiliser au féminin comme au masculin, mais ils sont toujours invariables selon l’orthographe traditionnelle. La nouvelle orthographe propose que les mots avant-midi et après-midi s’accordent en nombre : des avant-midis, des après-midis. avenue : l’abréviation est « av. ». L’abréviation « ave » est un anglicisme. Aussi, lorsque, dans une adresse, ce générique est précédé d’un adjectif numéral, il devient spécifique et prend la majuscule. Ex. : 1re Avenue. baby-boomer : ce mot anglais est entré dans la langue française. Par conséquent, on l’écrira avec un trait d’union, sans italique et on fera l’accord en nombre au deuxième mot le cas échéant : des baby-boomers. banlieue : c’est un collectif qui englobe toutes les localités en périphérie d’un grand centre. On ne dit donc pas « les banlieues de Québec ou de Montréal », mais « la banlieue de Québec ou de Montréal ». On ne parle pas non plus du Montréal métropolitain, mais de l’agglomération montréalaise (qui englobe la banlieue) ou du Grand Montréal. bel et bien : locution figée dans laquelle l’adjectif « bel » demeure invariable. bénéfice : lorsqu’il est adjectivé, ce mot est uni au mot qu’il qualifie par un trait d’union et il reste invariable : des activités-bénéfice, des soupers-bénéfice. Lorsqu’il fait partie de la locution « au bénéfice de », il est toujours au singulier et il signifie « au profit de ». Ex. : travailler au bénéfice de l’industrie, ou au profit de l’industrie. bien que et avant que : toujours suivis du subjonctif. (Voir la liste des locutions conjonctives exigeant le subjonctif dans le Multi, quatrième édition, p. 1379.) bienvenue : utilisé après « merci » en guise de signe de politesse, ce mot est un anglicisme (you’re welcome). À remplacer par « Il n’y a pas de quoi », « Ce n’est rien », « Je vous en prie. » bogue : pour désigner des problèmes informatiques dus à des défauts de logiciels, on emploie le mot « bogue ». Ce mot est la francisation du terme anglais bug, qui signifie littéralement « insecte nuisible ». Donc, pas de guillemets avec ce mot francisé, et pas de bug anglais. breuvage : ce mot signifie en français « philtre », « médicament ». Au sens de boisson (eau ou autres), c’est un anglicisme. C.P. : cette abréviation signifie « case postale » et non « casier postal ». Un casier est un équipement constitué de plusieurs cases. c'est-à-dire : s'écrit avec des traits d'union. Éviter l'abréviation « i-e » (du latin id est) ou « c.-à-d. » dans un texte. cadre : l'expression « dans le cadre de » est correcte lorsqu'elle signifie « dans les limites de », comme « dans le cadre du pouvoir qui nous est dévolu... ». Éviter de l'utiliser lorsque l'on veut dire « à l'intérieur de », « à l'occasion de », « dans le contexte de »... canadien-français et Canadien français : attention, l’adjectif seulement s’écrit avec un trait d’union. Aussi, comme tous les noms de peuples, le nom Canadien prend la majuscule : chaque Canadien est concerné. 4


car : cette conjonction de coordination est normalement précédée d’une virgule. carte : l’expression « carte d’affaires » est un anglicisme que l’on remplacera par « carte professionnelle » ou « carte » tout simplement. ce qui : cette formule, lorsqu’elle introduit une subordonnée qui précise une idée ou souligne une conséquence, est précédée d’une virgule. Ex. : Le projet nuit à l’image de l’université, ce qui se répercute sur la valeur des diplômes. ceci, cela : ces pronoms démonstratifs doivent absolument correspondre à quelque chose de rapproché pour éviter que le lecteur n'ait à chercher le référent. « Ceci » renvoie à ce que l'on va dire : « Je vous dirai ceci : méfiez-vous des démonstratifs. » « Cela » renvoie à ce qui précède : « Méfiez-vous des démonstratifs, cela peut vous jouer de mauvais tours. » « Ceci » est un démonstratif prochain et « cela », un démonstratif lointain. Pour la clarté du texte, il vaut mieux éviter le plus possible d'utiliser ces mots et les remplacer par le sujet auquel ils renvoient. cédérom : sigle pour compact disk read only memory. On préférera la graphie francisée « cédérom ». Au pluriel : cédéroms. La recommandation officielle de l’Académie française est disque optique compact. Ouais… cégep et université : cégep est ce qu’on appelle un acronyme lexicalisé (collège d’enseignement général et professionnel). Ça signifie qu’il est devenu un nom commun. Donc, pas de majuscule (à moins qu’il s’agisse de la raison sociale) et marque du pluriel si on parle des cégeps. On ne met pas plus de majuscule à « université » si on ne parle pas de la raison sociale. celui-ci, celui-là, ce dernier : à utiliser modérément dans un texte de communication publique qui se veut clair et efficace. Ces pronoms démonstratifs alourdissent la phrase en plus de créer des risques de confusion pour le lecteur. D'ailleurs, une fois sur deux, ces démonstratifs sont mal utilisés : ils ne renvoient pas sémantiquement au premier substantif qui précède ou qui suit alors qu’ils y sont liés par la syntaxe. Le meilleur conseil : ne pas les utiliser. cène : attention, la dernière scène et la dernière cène, c’est deux choses ! Dans le premier cas, la référence est culturelle, dans le second, elle est cultuelle… Une scène de théâtre, de cinéma, n’est pas une cène, un repas du soir, en l’occurrence le dernier repas que Jésus a pris avec les apôtres la veille de la Passion, ce qui nous a donné la communion dans le rite catholique. centre d’achats : anglicisme pour centre commercial. On peut toutefois dans certains textes à saveur critique, ironique ou éditoriale et pour une question de style choisir de conserver l’anglicisme. Il faut savoir cependant que l’on déroge au principe du registre de langue standard. C’est le cas dans la phrase suivante : « Dans la vie, on a le choix d’aller au cinéma ou au centre d’achats. » Ici, écrire « centre commercial » briserait la rythmique et enlèverait toute marque d’ironie. La même remarque vaut pour d’autres anglicismes. Pas d’abus du procédé cependant, car il s’agit bel et bien d’une faute, ici volontaire, mais le lecteur doit le sentir. certificat-cadeau : anglicisme pour chèque-cadeau. chance et risque : ces deux mots sont souvent pris l'un pour l'autre. Il faut savoir les distinguer. Ex. : « Une femme a plus de chance d'être agressée » est une insulte à toutes les femmes. Il faut dire « Une femme risque plus d'être agressée » ou « court 5


plus de risques d’être agressée. » De la même manière « courir une chance » s'emploie lorsqu'on espère que l'événement envisagé sera positif, si on craint qu'il soit négatif, on dit « courir un risque ». Ex. : « Je cours une chance de gagner », « Je cours le risque de perdre. » Illogique : « Il y a moins de chance que notre message soit mal compris. » Enfin, « prendre une chance » est un anglicisme (to take a chance) pour « courir une chance ». chaque, tous : dans les locutions où ces adjectifs indéfinis marque la périodicité, ne pas faire précéder le mot par la préposition à : chaque jour (et non à chaque jour), tous les ans (et non à tous les ans), chaque fois (et non à chaque fois). La formulation avec la préposition à est vieillie, archaïque. charge : l’expression « être en charge de » est un anglicisme que l’on corrigera par « être responsable de » ou par « être chargé de ». chef-d’œuvre : prend le trait d’union. Au pluriel : chefs-d’œuvre. chevilles : éviter les locutions introductives dans les phrases. Elles révèlent la faiblesse du propos et nuisent au style en l’alourdissant. Éliminer donc les « Il nous apparaît que… », « Nous estimons que… », « Il est à remarquer que… », « Il est intéressant de noter que… », etc. Ce sont des chevilles, donc inutiles par définition. chez : les seules fois où cette préposition se joint à nous, vous, soi, moi par un trait d'union, c'est lorsqu'elle constitue un nom avec ce mot : mon chez-moi, votre chez-vous, etc. Dans « J'irai chez vous », la préposition « chez » n'indique que la circonstance de lieu, « chez vous » étant le complément circonstanciel dans la phrase. chiffre : sauf s’il s’agit d’une année, on ne débute jamais une phrase par un nombre en chiffres, qu'il s'agisse d'un pourcentage ou de n'importe quelle expression chiffrée. On écrit ce nombre en lettres ou, si c'est préférable et si le contexte le permet, on reformule la phrase pour éviter de commencer par un nombre. choc : accolé à un autre nom, ce nom adjectivé prend la marque du pluriel et se lie à l'autre mot par un trait d'union. Ex. : statistiques-chocs. ci-bas, ci-haut : ces expressions sont des impropriétés au sens de « ci-dessous », « cidessus ». cible : lorsque ce nom est adjectivé et accolé à un autre nom, comme dans « public cible », l'expression s'écrit sans trait d'union. Même chose pour « projet pilote », « produit maison ». Contrairement aux deux premiers cas, « maison » est toujours invariable. (Voir : noms adjectivés.) citation : les citations entre guillemets sont suivies d’une virgule lorsqu’on veut identifier la source, à moins que la citation se termine par une ponctuation forte (?!). Ex. : « La vie est belle », dit le cinéaste. « La vie est belle ! » dit le cinéaste. Aussi, il faut toujours s’assurer que la citation est exacte lorsqu’il s’agit de propos publiés. Dans le cas des propos rapportés, on récrit pour respecter la grammaire et la syntaxe, mais on s’assure que le sens est rigoureusement respecté. Ne pas oublier le verbe attributif à la fin de la citation ou à l’intérieur de celle-ci. Ce verbe est généralement au passé composé. collègue : ne pas confondre collègue, confrère, condisciple, camarade, compagnon. Collègue = personne avec qui on travaille. Confrère = personne de notre profession, de notre société. Condisciple = personne avec qui on étudie (peu usité…). 6


Camarade = utilisé surtout pour les enfants et les adolescents. Compagnon = personne avec qui on voyage, on fait des activités. Les mêmes remarques valent évidemment pour le féminin de ces noms. comme par exemple : cette expression est un pléonasme. On dira « comme » ou « par exemple », mais pas les deux. communes : ce mot prend la majuscule lorsqu’il renvoie à l’assemblée des députés canadiens (c’est un régime parlementaire britannique). Il s’écrit avec une minuscule s’il est précédé de Chambre : les Communes, la Chambre des communes. Au provincial, l’équivalent est l’Assemblée nationale. compagnie : ce mot est synonyme de société. Une compagnie est donc un groupement de personnes ou de capitaux associés dans une même entreprise en vue de partager les bénéfices qui pourraient en résulter. Si vous vous lancez en affaires, vous créez votre entreprise et non votre compagnie. compenser : verbe transitif direct, il ne s'accompagne pas de la préposition « pour ». On ne dit donc pas « compenser pour un manque » mais « compenser un manque ». complément du nom : attention de ne pas confondre le nom et le complément du nom quand vient le temps d'utiliser le pronom, l'adjectif possessif ou démonstratif. Exemple d'erreurs courantes : « Le métier de rédacteur est prometteur. Sa capacité à être polyvalent... » Ici, le nom « rédacteur » est complément du nom « métier », il est donc fautif de renvoyer à « rédacteur » par le possessif « sa » en début de deuxième phrase puisque ce possessif est lié par la syntaxe au sujet de la première phrase, sujet qui est « métier » et non « rédacteur ». compléter : signifie « rendre complet » ou « terminer », « achever ». Dans le sens de « remplir », c’est un anglicisme. Ex. : « Je complète ce formulaire » devient « Je remplis ce formulaire. » compte rendu : ce nom s’écrit normalement sans trait d’union. Au pluriel : des comptes rendus. conclure : attention à l'écriture de ce verbe à la troisième personne de l'indicatif : « il conclut » et non « il conclue » (ce n’est pas le verbe concluer !). Le seul cas où ce verbe se termine en e, c’est quand il est au subjonctif : « qu’il conclue ». conscription : ne pas confondre avec circonscription. conseil : ce nom, lorsqu’il est utilisé comme adjectif, se lie au mot qu’il qualifie par un trait d’union et s’accorde en nombre. Ex. : des instances-conseils. (Voir : noms adjectivés.) contacter : dans le sens de téléphoner, appeler, il vaut mieux dire « prendre contact ». L’expression « contacter » est jugée fautive par plusieurs. contresens : gare à ces fautes de structure de la phrase qui induisent des fautes du raisonnement. Exemples : « Je veux travailler à l’amélioration de l’exode des régions » = dehors les ruraux !, « Les lieux de travail s’éloignent du village… » = par quels moyens de transport ?, « Plusieurs projets sont à l’étude pour assouvir les besoins de déplacement des régions… » = déjà qu’assouvir les besoins est plutôt trivial, si en plus des régions entières se déplacent, où allons-nous finir ? convaincant et convainquant : ces deux homophones sont de deux natures distinctes : le premier est l’adjectif, le second est le verbe convaincre conjugué au participe 7


présent. Ne pas confondre les deux graphies. cooccurrences : attention au respect du mariage « naturel » et usuel des mots. Par exemple, on rougit de honte, mais on blanchit de peur. Pour ce genre de problèmes, on peut consulter le Dictionnaire des cooccurrences de Jacques Beauchesne. correspondre : ce verbe peut s’utiliser avec la préposition « avec » ou « à ». Le sens s’en trouve toutefois changé : « correspondre avec » signifie que l’on entretient une relation épistolaire avec quelqu’un; « correspondre à » signifie « renvoyer à », « se rapporter à », « équivaloir à », « être conforme à ». coupon-rabais : anglicisme pour bon de réduction. coupon-réponse : expression correcte, contrairement à coupon-rabais. Au pluriel : coupons-réponse ou coupons-réponses. coupures budgétaires : anglicisme au sens de « compressions, coupes ou réductions budgétaires ». d'autres : toujours écrire « d'autres » et non pas « de d'autres », ce qui constitue une redondance du mot « de ». Ex. : « L’analyse de slogans d’autres organismes. » d’autant plus que : il s’agit d’une locution conjonctive, c’est-à-dire qu’elle sert à lier des mots, des unités de sens entre eux. Attention de lui enlever des membres, surtout le dernier : que. Ex. : « L’événement sera d’autant plus réussi avec votre collaboration. » Ça ne peut se dire. On devrait écrire : « Cet événement sera d’autant plus réussi que vous y collaborerez. » Dame Nature : dans cette expression, les deux mots prennent la majuscule. date : faire précéder le chiffre par l'article. Ex. : La Presse, le 11 février 2008. Aussi, on commet un anglicisme lorsqu'on écrit « mercredi le 11 février » plutôt que « le mercredi 11 février ». Les dates s’écrivent en chiffres. Le premier jour du mois s’écrit 1er et non le 1 : le 1er octobre et non le 1 octobre, et encore moins le 01 octobre. davantage : cet adverbe s'écrit en un mot. Pas d'apostrophe après le « d ». En écrivant « d'avantage », on n'utilise plus l’adverbe, qui signifie « plus », mais le nom « avantage », qui signifie « gain » : « Je ne vois pas d'avantage là-dedans. » de par : la locution prépositive est vieillie sauf dans « de par la loi » ou « de par le monde ». de premier ordre, de premier plan : la première expression signifie excellent, de première qualité; la deuxième signifie prioritaire, importante, qui vient en premier lieu. débuter : ce verbe est intransitif, ce qui veut dire qu’il ne peut être suivi d’un complément direct (on ne peut poser la question « qui ? » ou « quoi ? » après le verbe débuter). On ne débute pas un travail, on le commence. On pourra dire « Les cours débutent à 8 h 30. » L’heure est ici un complément circonstanciel (elle répond à la question « quand ? ». définitivement : cet adverbe (cher aux joueurs de hockey…) signifie en français « de façon définitive ». Ne pas le confondre avec « assurément », « certainement », « à coup sûr », « absolument »... Ex. : « Les conclusions des recherches seront définitivement publiques » devient « Les conclusions des recherches seront à coup sûr (ou absolument, certainement) publiques. » On dira en revanche « Le projet est 8


définitivement abandonné », ce qui veut dire qu’il ne reviendra pas sur le tapis. dégeler et déréglementer : ce ne sont pas des synonymes. On peut dégeler les droits de scolarité sans déréglementer (on change simplement la réglementation existante par une autre), mais si on les déréglemente, il y a fort à parier qu’ils dégèleront… et augmenteront ! délices : comme amours et orgues, ce mot est féminin au pluriel. démythifier et démystifier : ne pas confondre ces deux verbes. Le premier signifie « supprimer un mythe » alors que le deuxième veut dire « dissiper l'erreur, détromper les victimes d'un mensonge ». Par exemple, « on démythifie l'informatique » mais « on démystifie les sectes ». De la même façon, on « démythifie » la rédaction plus qu'on ne la « démystifie », étant donné qu'elle ne fait pas à proprement parler de victimes ni, en principe, ne cherche à tromper... dépendant : ce mot est une impropriété au sens de selon, suivant, en fonction de, d’après. On dira donc : « Selon le contexte… » et non « Dépendant du contexte… » dépens : attention à la graphie de ce mot dans l’expression « aux dépens de » (qui signifie « aux frais de ») : toujours au pluriel et « dépens » avec un « s » et non un « d ». des plus : l’adjectif ou le participe passé qui suit des plus ou un des plus se met au pluriel et s’accorde en genre lorsque le sujet est déterminé : « Une animatrice des plus compétentes », « Une des meilleures animatrices. » Si le sujet est indéterminé (il correspond à « cela »), l’adjectif ou le participe demeurent invariables : « Aborder cette question délicate est des plus risqué. » Un truc : si on peut remplacer des plus par « parmi celles ou ceux qui sont les plus », c’est que notre sujet est déterminé et qu’il faudra faire l’accord au pluriel. Si ce n’est pas possible, l’adjectif ou le participe passé reste au singulier. dessus, dessous : liés à un préfixe, ces mots prennent tantôt le trait d’union, tantôt ils n’en prennent pas. On écrira « en dessus », mais « au-dessus », « par-dessus », « cidessus » (et non ci-haut ou ci-bas, qui n’existent pas). détail : dans la locution adverbiale « en détail », le mot « détail » ne prend pas de « s ». deux-points et point-virgule : le deux-points annonce une énumération ou une illustration de ce qui le précède directement. Ex. : Le financement des universités : un sujet délicat. Souvent, il peut être remplacé par le verbe être : Le financement des universités est un sujet délicat. Il ne faut pas le confondre avec le point-virgule qui, lui, marque une pause prolongée dans la phrase ou annonce un complément d’information ou une précision en lien avec ce qui précède. Ex. : L’université a besoin d’argent; les institutions d’enseignement ne vivent pas de l’air du temps. Souvent, il est préférable de remplacer le point-virgule par le point. Le texte gagne ainsi en rythme. D’ailleurs, il est bien malaisé de dire si le point-virgule est une virgule insistante ou un point hésitant… deuxième et second : ces deux mots ne sont pas de vrais synonymes. Lorsqu'il n'y a que deux éléments, on utilise premier et second, s'il y en a plus on remplace second par deuxième. La nuance relève du purisme pointilleux… diagnostic et diagnostique : attention à la graphie de ces deux mots. Le premier est un nom (« le médecin pose un diagnostic »), le second est un adjectif et s’écrit de la même façon au masculin et au féminin (« je passe un test diagnostique », « le 9


médecin a commis une erreur diagnostique »). dicter et édicter : ne pas confondre ces mots. On édicte une loi, on dicte une leçon. dièse (#) : ce signe est un anglicisme lorsqu’on l’utilise pour signifier numéro, poste, appartement, etc. Dieu et dieux : au singulier avec une majuscule lorsque le mot renvoie au Dieu des religions monothéistes; avec une minuscule et un x lorsqu’il s’agit des dieux des religions polythéistes. Attention, ces dieux portent aussi un nom propre : Vishnu, Brahma, Shiva sont les principaux dieux de l’hindouisme. différent et différend : attention à ces homophones : le premier est un adjectif, le second un nom (qui signifie une mésentente). dispendieux : signifie « qui occasionne des frais, des dépenses élevées ». On dit : « un projet dispendieux », « un train de vie dispendieux », ce qui signifie que l’un et l’autre engendrent beaucoup de dépenses. Ne pas l’utiliser comme synonyme de cher, de coûteux. Un dictionnaire est « cher », il n'est pas « dispendieux » : il ne risque pas de nous ruiner à l’achat et, une fois acheté, il ne coûte plus rien... dispenser : ce verbe renvoie à une notion de dons, de largesses, de gratuité; il peut aussi signifier « exempter ». Dans les expressions « dispenser des cours, de l'information, des soins », le verbe « dispenser » est une impropriété que l'on doit remplacer par « donner » ou « offrir ». dollar : le signe de dollar est toujours précédé d'une espace (ce mot est féminin en typographie). Ex. : 6,25 $. À remarquer la virgule plutôt que le point à la décimale. Aussi le signe $ se place après les chiffres et non avant comme en anglais. Lorsqu'il s'agit d'un montant juste, il n'y a pas de zéros pour signifier l'absence de décimales. Ex. : 3 $ et non 3,00 $. Pour indiquer la référence à des monnaies nationales, on retiendra que la mention du pays est accolée au symbole de dollar. Ex. 10 $US ou 10 $CA. Le symbole M vient de méga et signifie un million. Il s’accole au symbole de $ sans espace : 1 M$. Cet emploi est très technique et ne devrait apparaître que dans les tableaux, les données statistiques ou lorsqu’il n’y a vraiment pas de place pour faire autrement (dans un titre par exemple). donc : attention à l’emploi de cette conjonction de coordination qui marque la conclusion d’un raisonnement, une conséquence. Il faut s’assurer, lorsqu’on l’utilise, que le lien logique qu’elle établit forcément avec ce qui précède existe bel et bien. Quand on écrit « donc », il faut pouvoir établir le lien de conséquence. drastique : anglicisme au sens de draconien. On ne peut donc dire que « La société a connu des changements drastiques », mais « ... des changements draconiens » (ou importants, ou radicaux, etc.). Drastique est l'adjectif qu'on emploie pour parler d'un « purgatif qui exerce une action très énergique »... droits d’auteur : le mot auteur est au singulier dans cette expression. dû à : anglicisme pour en raison de, à cause de, compte tenu de, vu… écran linguistique : un écran linguistique, c’est une portion de phrase (le plus souvent une incise qui ajoute une précision) qui sépare le sujet du verbe ou le verbe du complément de la principale. Parce qu’ils nuisent à la lisibilité du texte, les écrans linguistiques devraient être évités dans la mesure du possible ou, s’ils sont inévitables, ils devraient être les plus courts possible. En aucun cas ils ne devraient 10


dépasser six ou sept mots. Ex. : « C’est ainsi que, me remémorant avec nostalgie les moments vécus dans mon emploi antérieur, j’ai décidé de suivre des cours en relations publiques. » L’incise introduit dans ce cas un écran linguistique de 11 mots. On pourrait opter pour l’incise antéposée : « Me remémorant avec nostalgie les moments vécus dans mon emploi antérieur, j’ai alors décidé de suivre des cours en relations publiques. » édition : attention à l’usage abusif de ce mot. Son emploi métaphorique, bien que très répandu, est considéré par plusieurs comme un anglicisme. Le Carnaval n’en est pas à sa Xe édition, c’est plutôt le Xe Carnaval de Québec. Seul le Larousse donne ce sens au mot « édition », et il lui accole la mention « familier ». Les autres ouvrages associent systématiquement ce mot au livre, à la publication sur support papier. élève et étudiant : la dénomination élève convient à toutes les personnes, jeunes ou adultes, qui fréquentent un établissement d’enseignement. Le mot étudiant est réservé à l’élève de niveau supérieur (universitaire). L’expression « étudiant universitaire » est donc un pléonasme. Mais la Fédération étudiante universitaire du Québec ne changera pas son nom pour autant ! éligible et admissible : il ne faut pas confondre ces deux adjectifs. Les immigrants sont admissibles à la citoyenneté, et non pas éligibles. Le mot « éligible » renvoie à la notion d’élection (il signifie « qui peut être élu »), alors que le mot « admissible » signifie « qui peut être admis ». embarquer, débarquer, s’embarquer : impropriétés pour « monter », « descendre » ou « s’engager », « participer ». On monte dans une auto, dans un autobus, dans un train et l’on en descend. Embarquer et débarquer sont des termes maritimes qui conviennent aux transports… maritimes ! en somme : cette expression signifie « en résumé ». Ne pas l’utiliser au sens de « finalement », « enfin », « en définitive », « pour conclure »… entre autres : le mot « autres » est toujours au pluriel dans ce cas. Aussi, à moins que le sens de « autres » soit clair dans la phrase, il faut rajouter le spécifique à l'expression : « entre autres habitudes », « entre autres dossiers », etc. Si ce n'est pas possible, mettre le mot « choses ». Ex. : « Les décisions portent entre autres choses sur tels aspects... » entre-temps ou entretemps : cet adverbe s’écrit avec un trait d’union ou sans trait d’union et en collant les deux éléments. La première graphie est en français standard et l’autre respecte la nouvelle orthographe. énumération : dans une énumération où le premier élément est précédé d'un article, tous les autres éléments doivent l'être aussi. Ex. : « La rédaction, la recherche, la publicité sont des outils du communicateur. » L'inverse est aussi vrai : si le premier élément n'est pas précédé d'un article, les autres ne le seront pas : « Rédaction, recherche et publicité sont des outils du communicateur. » Autre chose à savoir : lorsque l'on fait une énumération, il importe de regrouper des éléments de même nature grammaticale. Ex. : on ne peut faire une énumération qui ressemblerait à ceci : « Rédiger propose des articles sur divers sujets : écrire pour les enfants, le rédacteur de nouvelles télévisées, la vulgarisation scientifique »... Cette énumération devrait se lire comme suit : « [...] divers sujets : écrire pour les enfants, rédiger des nouvelles télévisées, 11


vulgariser la science. » Ici, nous n'avons que des verbes; on aurait aussi pu choisir des noms : écriture, rédaction, vulgarisation... erre : prendre son « erre d’aller », québécisme, ou « continuer sur son erre » signifie « continuer sur sa lancée ». Attention, ce n’est pas « air » mais « erre ». C’est un autre des nombreux termes hérités du domaine maritime. esperluette (&) : l’esperluette (ou perluète) ne s'emploie que dans les raisons sociales de sociétés ou de corporations : Giguère & Fils inc., mais M. Giguère et ses fils... estimé : anglicisme au sens de « devis », « évaluation ». Pour le dépliant, on demande donc à un imprimeur de faire un « devis » ou une « évaluation des coûts », et non un « estimé ». et ce : éviter cette formule qui est superflue dans 80 % des cas. Elle alourdit le style en plus d'introduire une surenchère inutile (trace du « je »). et/ou : tournure à éviter. C'est un calque de l'anglais and/or. L'emploi n'est justifié que dans les contextes techniques et scientifiques où il est nécessaire d'exprimer rapidement et clairement la coordination et la disjonction. Dans un texte courant, la conjonction « ou » suffit pour exprimer l'addition ou le choix. Si on veut exprimer l'addition (ou la coordination), le verbe qui suit sera au pluriel (le « ou » ayant valeur de « et ») et si, à l'inverse, on veut exprimer le choix (ou la disjonction), le verbe sera au singulier. Ex. : « L’orateur ou le scripteur doivent se préoccuper du contact avec le public. » Ce qui signifie que les deux doivent prendre conscience de leur obligation face au public. « L’orateur ou le scripteur sera interrogé. » Ce qui signifie qu’une seule des deux personnes répondra aux questions. étant donné : dans cette expression, le mot « donné » est invariable. État et Église : le mot « État » prend la majuscule lorsqu'il désigne une entité politique ou l'administration d'un pays. Le mot Église prend la majuscule lorsqu’il renvoie à la confession : l’Église catholique. Il prend la minuscule lorsqu’il s’agit du bâtiment : l’église de mon quartier. etc. : l'abréviation de et cetera (ou et cætera) ne prend qu'un point abréviatif. L'ajout de points de suspension constitue un pléonasme. En fin de phrase, le point abréviatif se confond toujours au point final (dans le cas de « etc. » comme dans tous les autres). étranger et immigrant : un étranger n’est pas forcément un immigrant. Une mince proportion des étudiants étrangers deviendront des immigrants. euphonie : se soucier de l’euphonie, c’est se soucier de l’harmonie des sons. Ça signifie qu’il faut éviter de faire se côtoyer des mots dont les lettres ou les syllabes produisent des sons qui manquent d’harmonie : « tentent tant bien que mal », « font à leur tour tourner la musique ». Avec le « on », le recours au « l » euphonique est devenu un archaïsme. Ex. : il est plus simple et plus courant de dire « le but qu’on poursuit » que « le but que l’on poursuit ». Même chose avec « lorsqu’on ». Ex. : « Lorsqu’on lit… » sonne mieux que « Lorsque l’on lit… » Dans certains cas, des lettres sont ajoutées dans un seul but euphonique. Dans « viendra-t-il ? », le « t » ne joue aucune fonction grammaticale; il n’est qu’euphonique. évidence : l'expression « de toute évidence » est toujours au singulier. excuses : ce mot s’écrit habituellement au pluriel lorsqu’il a le sens de « regrets pour l’offense commise ». 12


faire application : anglicisme pour postuler à un poste, poser sa candidature… faire du sens ou faire sens : cette expression est la traduction littérale de to make sense. On la remplacera par « avoir du sens », « tomber sous le sens », « être logique ». faire fi : l’expression signifie ignorer, mépriser, dédaigner et le mot fi appartient à la locution verbale. Il vient de l’onomatopée « Fi » qui signifie « Pouah ». faire partie : attention, le mot partie s’écrit avec un « e » final. félicitations : ce mot est invariable pluriel. focalisation : lorsqu'on adopte un point de vue dans un texte, on tente de le conserver. C'est-à-dire que si le texte débute au « vous », on garde ce point de vue (prise à partie) tout long du texte. Même chose si le point de vue adopté est celui du « nous » ou du « il » (impersonnel). Donc éviter les enchaînements comme celui-ci : « Il ne faut pas se fier aux autres pour nous corriger, mais si on écrit un français médiocre, ayez au moins l’intelligence de vous faire corriger. » Ces changements de point de vue trahissent une mauvaise identification du destinataire. Il arrive même parfois qu’un même pronom renvoie à des noms différents. Rien de pire pour créer de la confusion dans l’esprit du lecteur. focus : ce mot n’existe pas en français. On ne dira donc pas « Cet article met le focus sur tel aspect du problème » mais plutôt « Cet article met l’accent sur tel aspect du problème ». focus group : anglicisme pour groupe de discussion. focuser : ce mot n’existe pas en français. On dira « mettre l’accent » (et non « mettre l’emphase » qui est aussi un anglicisme), « focaliser », « se concentrer sur », « porter son attention sur ». franc-parler : ce nom composé s’écrit avec un trait d’union. Au pluriel : des francs-parlers. français et Français : attention de bien démêler l’adjectif qui indique l’origine (« de France »), le nom de la langue (le français) et le nom des habitants de la France (les Français). globalisation : anglicisme pour mondialisation. gouvernement : ce mot prend la minuscule initiale. Ex. « Le gouvernement Charest veut dégeler les frais de scolarité. » Ne pas confondre gouvernement et Parlement : le premier renvoie aux membres élus du parti qui a obtenu le mandat de gouverner (un gouvernement libéral, péquiste…) alors que le second renvoie à l’institution qui réunit l’ensemble des élus (parti au pouvoir et opposition). Quand on veut parler de l’assemblée qui exerce le pouvoir législatif, le mot Parlement prend la majuscule. Le parlement, avec une minuscule, c’est l’édifice où siège l’assemblée des élus. gradué : anglicisme que l’on remplace par « diplômé ». grand-chose : s'écrit avec un trait d'union. Grande Allée : s’écrit sans trait d’union. Le spécifique comprend ici le générique : la Grande Allée est une… allée ! Pas une rue, ni une avenue, ni rien d’autre. guerre : on écrit le nom des grandes guerres mondiales avec des majuscules aux deux premiers éléments : « Première Guerre mondiale », « Deuxième Guerre mondiale ». Certains écrivent aussi « Seconde Guerre mondiale ». Ce sont des optimistes... (Voir : deuxième et second.) guillemets : il en existe trois sortes : français, anglais, allemands. Ils doivent apparaître 13


dans cet ordre : « Il ne faut pas dire “Tiens, les ‘Tartempion’ sont là” lorsqu’on ne sait pas le nom des gens. » Il est très rare que l'on doive utiliser les guillemets allemands. Il importe toutefois de ne pas confondre les signes français et anglais. Aussi, les guillemets français sont suivis et précédés d’une espace alors que les guillemets anglais ou allemands ne le sont pas. habileté et habilité : ne pas confondre ces deux mots. Le premier, un nom, renvoie à une capacité, un talent, une maîtrise intellectuelle ou physique pour réaliser une chose; le second, adjectif ou participe passé, signifie une aptitude légale à faire quelque chose, se dit en parlant de quelqu’un que l’on a rendu habile à accomplir une tâche en lui conférant les pouvoirs nécessaires. haut en couleur : le mot « couleur » est toujours au singulier dans cette expression. Il signifie alors « coloré », « pittoresque » Un personnage haut en couleur est un personnage coloré, pittoresque. Dans les autres expressions où « couleur » est précédé de la préposition en, le mot « couleur » est au pluriel : une photo en couleurs, un journal en couleurs, une télé en couleurs… heure : les heures s'écrivent ainsi : 5 h 30 ou 5 h 3 (et non 5 h 03 puisqu’il ne s’agit pas d’une décimale). Lorsqu'il n'y a pas de minutes après l'heure, on ne met rien après le « h » : 5 h et non 5 h 00. Éviter l’écriture numérique : 5 : 00 ou 05 : 00, ou 05 : 30. heures d’ouverture : pas de « s » à ouverture. Il s’agit de l’ouverture de l’établissement, pas de ses ouvertures… hiatus : le hiatus est la rencontre de deux voyelles de mots qui se suivent (ex. : où il va, les autres suivent) ou à l’intérieur d’un mot (ex. : véhémence). On tente de réduire au minimum les hiatus pour des raisons d’euphonie, soit l’harmonie des sons. Une attention particulière sera accordée à l’élimination des hiatus dans les textes destinés à être dits ou lus à voix haute. homophones : les homophones sont des mots de prononciation semblable mais de graphie et de nature grammaticale différentes. Exemples : réussi et réussit = un participe passé et un verbe à la troisième personne du singulier; entretient et entretien = un verbe et un nom; soutient et soutien = un verbe et un nom; maintient et maintien = verbe et nom; aire et ère = le premier renvoie à un espace et le second à une période de temps; billet et biais = sans commentaires. La faute la plus fréquente est celle qui consiste à confondre « ce » et « se ». Ça donne des contresens du genre « Pour se faire » alors qu’on voulait dire « Pour ce faire ». Le premier indique que l’on veut « se réaliser », le deuxième veut dire « pour faire cela ». Le mot est soit un pronom personnel (se), soit un pronom ou un adjectif démonstratif (ce, cela). Pour les distinguer, se souvenir que « se » ou « ses » est l'équivalent de « soi » ou « les siens » et que « ce » ou « ces » peut être remplacé par « cela » ou « ceux-là ». Erreur insultante : usagé pour usager… il : attention à l’emploi de ce pronom personnel. Pour une question d’efficacité communicationnelle et de concision, on évitera dans la mesure du possible d’utiliser ce pronom sous sa forme neutre, c’est-à-dire lorsqu’il accompagne un verbe impersonnel. Ex. : Il semble que…, Il paraît que…, Il est à prévoir que…, Il est important que… Ces tournures rendent le style indirect, révèlent la présence du « je » et introduisent une hésitation sur la véracité de l’information. (Voir : 14


chevilles.) il paraît que : dans les phrases où « il paraît que » exprime une hypothèse ou une supposition, le verbe qui suit se construit à l'indicatif ou au conditionnel. Ex. : Il paraît qu'elle est malade. Il paraît qu'elle serait malade. il semble que : selon le degré de certitude, le verbe qui suit se construit à l'indicatif, au conditionnel ou au subjonctif. Cela signifie qu'on mettra le verbe à l'indicatif si on peut remplacer « Il semble que » par « Il est évident que » ou « Il est probable que ». Au contraire, on utilisera le subjonctif si « Il semble que » équivaut à « Il est possible que ». En fait, il suffit de se demander si l'événement dont on parle est probable (indicatif ou conditionnel) ou possible (subjonctif). impliquer : ce verbe a une connotation négative en français. Il signifie prendre part à une action criminelle. Ex. : « Être impliqué dans une sale affaire. » À bannir dans le sens « être engagé », « participer ». On ne dit pas « être impliqué dans une bonne cause » mais « être engagé dans une bonne cause ». Il est correct lorsqu'il a le sens de supposer, comporter, lorsqu'il exprime une relation logique. Il en va de même bien sûr pour le nom « implication ». À noter : l’utilisation de ces mots au sens de « être engagé » ou « engagement » passe dans l’usage. incise (ponctuation) : l’incise dans une phrase est entre virgules. S’il s’agit d’une précision sur laquelle on veut attirer l’attention mais qui ne peut se fondre dans la phrase sans en briser la logique, on utilisera les tirets. Utilisées dans le même contexte, les parenthèses ont pour effet d’enlever de l’importance à la précision qu’elles encadrent. infinitif : avec ce que l’on nomme l’infinitif de narration, le sujet précède le verbe. Ex. : « La vie est courte. » Et le penseur d’ajouter : « Pourtant, elle paraît souvent longue. » On lit très souvent l’inverse : « La vie est courte et pourtant, d’ajouter le penseur, elle paraît souvent longue. » information : à la fin du dépliant, de la lettre ou du communiqué, plusieurs invitent le lecteur à communiquer avec l’organisme pour obtenir de l’information. Attention, le mot information est au singulier dans ces cas. C’est de l’information, pas des informations, qui renvoient plus à la notion d’actualités. C’est la même chose pour le mot inscription : Pour information et inscription… On peut toutefois écrire : « Pour de plus amples renseignements ». Le singulier est aussi de mise dans les expressions : source d’information, type d’information… initier : ce verbe est un anglicisme lorsqu'on lui donne le sens de commencer, amorcer, lancer, instaurer, mettre en œuvre, prendre l’initiative de. Ainsi, « on lance un débat », « on amorce un projet », « on commence un travail », « on entame une discussion », « on instaure une procédure ». En français, « initier » signifie « donner la connaissance d'un art, d'une science, d'une profession, etc. » à quelqu'un. À la forme pronominale (s'initier), il signifie « acquérir les rudiments ». L’anglicisme passe progressivement dans l’usage. inopinément: cet adverbe (comme l'adjectif « inopiné ») signifie de façon inattendue, sans avertissement. On ne peut donc pas « préparer inopinément une action ou un geste » sans faire un contresens inopiné pour le lecteur ! institution et établissement : faire la distinction entre ces deux mots. Le mot « institution » 15


employé de façon générique pour désigner une école correspond à l’usage anglais. On lui préférera « établissement ». Le sens courant d’institution renvoie à la personne morale, au groupement, au régime, à la chose instituée. Internet : ce mot prend généralement la majuscule. On cherche dans Internet et on surfe ou navigue sur Internet. À moins de vouloir parler de la technologie en elle-même (« l’Internet à révolutionner l’art de communiquer »), on ne fait pas précéder ce mot, comme en anglais, par le déterminant (l’article). On n’écrit donc pas « Je navigue sur l’Internet », mais « Je navigue sur Internet ». Depuis peu, la graphie avec la minuscule est acceptée, mais l’Office québécois de la langue française recommande encore l’usage de la majuscule. intervenant : ce mot nous vient tout droit de la langue technocratique, surtout du domaine des sciences sociales ou du monde juridique. On éliminera ce mot poubelle en utilisant des remplaçants plus précis comme personne, acteur, individu, participant, partie, professionnel, etc. intranet : comme il y a autant d’intranets qu’il y a d’organisations qui se sont donné ce système, le mot intranet s’écrit avec une minuscule. islam et Islam : le sens de ce mot change selon qu’il est écrit avec ou sans la majuscule. Avec la majuscule, il renvoie à l’ensemble des peuples musulmans, avec la minuscule, il réfère à la religion musulmane. italique : dans un texte en romain (caractère normal ou droit), les noms de véhicules, les titres d'ouvrages, les noms de revue ou de journaux, les enseignes commerciales (à ne pas confondre avec les noms d’organisations), les devises, les mots étrangers, les notes de musique (la Messe en si de Bach) s'écrivent en italique. Attention : si le texte est composé en italique, ces mots devront être écrits en romain. L'idée est d'opposer les caractères pour souligner la singularité de ces mots. item : anglicisme pour article, produit, élément d’une liste, poste dans un bilan, point dans un ordre du jour… Ce mot a deux sens possibles en français : en psychologie, un élément dans un test; en linguistique, un élément d’un ensemble grammatical. juridique et judiciaire : ne pas confondre ces deux adjectifs. Le premier renvoie au droit, au pouvoir de légiférer, le second à l’organisation de la justice, au pouvoir de juger. Dans l’affaire Stephan Dufour, on devrait dire « le système judiciaire doit tenir compte des circonstances » et non « le système juridique… ». De la même façon, on ne peut dire, parlant de l’affaire Yves Michaud, que l’Assemblée nationale n’avait pas à s’arroger des pouvoirs juridiques. Ces pouvoirs, elle les a, puisqu’elle détient le pouvoir législatif. Elle n’avait toutefois pas à s’arroger des pouvoirs judiciaires, car ce n’est pas un tribunal. kiosque : impropriété pour stand. Un kiosque est un pavillon ouvert dans un jardin (un kiosque à musique, une gloriette) ou un édicule où l’on vend les journaux (un kiosque à journaux). là : adverbe qui se joint au nom qui précède par un trait d'union quand il est accompagné d'un démonstratif : ce jour-là, ces moyens-là, cet enfant-là, etc. lac : lorsque le mot « lac » fait partie du nom d’un lieu et qu’il désigne une municipalité et non l’étendue d’eau, il s’écrit avec une majuscule et est lié au nom propre qu’il accompagne par un trait d’union. La préposition qui précède alors le nom propre 16


composé est « à » et non « au ». Ex. : Je vais à Lac-Beauport. Si je fais référence à l’étendue d’eau, j’écrirai : Je vais au lac Beauport (sans majuscule et sans trait d’union). lâcheté : attention, ce n’est pas un synonyme de « paresse ». La lâcheté, c’est le manque de courage; un lâche, c’est un poltron. laïc et laïque : ce mot peut être nom ou adjectif. Lorsqu’il est nom, le masculin s’écrit « laïc » et le féminin « laïque ». Lorsqu’il est adjectif, il s’écrit toujours « laïque », que le nom qu’il qualifie soit masculin ou féminin. laïcité et laïcisation : la première est le résultat de la seconde, c’est-à-dire que la laïcisation est le processus qui mène à la laïcité. laissé-pour-compte : ce mot composé prend des traits d’union et, au pluriel, l’accord ne se fait qu’avec « laissé » : des laissés-pour-compte ou des laissées-pour-compte. laissez-passer : ce mot composé de deux verbes est invariable et s’écrit avec un « z » pour le premier verbe et un « r » pour le second. Il signifie littéralement « laissez cette personne passer ». ledit, ladite, lesdits, lesdites : s’écrivent en un seul mot. leur : ne s'accorde jamais lorsqu'il est pronom personnel. Ex. : « Des experts qui leur diront. » On peut remplacer « leur » par « à eux », il s'agit donc d'un pronom. levée de fonds : anglicisme pour « campagne de financement », « campagne de souscription », « collecte de fonds »… levée de fonds : anglicisme pour « campagne de financement », « campagne de souscription », « collecte de fonds »… lice et liste : ne pas confondre « être en lice », qui signifie être en compétition, et « être en liste », qui veut dire être inscrit sur une liste. lier et relier : relier peut vouloir dire « lier une seconde fois, de nouveau » ou exprimer une relation de contiguïté (avec l’idée de possible va-et-vient) : « Le pont relie les deux rives. » On dira donc : « Cet accident est lié à la chute de neige » et non « ... est relié à la chute de neige » parce qu’il ne s’agit pas d’une reprise de l’accident ni d’un événement réversible ! ligature : plusieurs mots contenant des syllabes « oe » ou « ae » doivent prendre la ligature. Ex. : cœur, vitæ. Des ordinateurs font la ligature automatiquement, sinon, chercher la bonne graphie sous « caractères spéciaux » à l’onglet « insertion » ou visiter le clavier pour trouver les bonnes touches. loi : le mot loi prend la majuscule lorsqu’on cite le nom exact : la Loi sur la protection des renseignements personnels. Sinon, le mot prend la minuscule. Les noms de loi ne s’écrivent pas en italique. Ne pas confondre loi et législation : la législation est un ensemble de lois. On parlera par exemple de la « législation linguistique », ce qui englobera la Charte de la langue française et toutes les autres lois linguistiques telle la Loi sur l’affichage. lors de : cette locution signifie « au moment où ». Elle introduit donc une référence temporelle. On évitera les « lors de contextes religieux », « lors du port du kirpan à l’école », etc. madame et monsieur : l'abréviation se fait en mettant la syllabe finale en position supérieure (exposant) pour madame : Mme. Monsieur s'abrège ainsi : M.; le même 17


principe s'applique à monseigneur (Mgr), docteur (Dr), etc. Si on ne fait pas l'abréviation, les mots « madame » ou « monsieur » ne prennent pas la majuscule, sauf dans la formule de politesse en ouverture et en fin de lettre : « Recevez, Madame, Monsieur, l'expression... » main : pas de « s » à main dans « prendre en main », « avoir en main », « de main en main » (et non « de main à main »). main-d’œuvre : ce nom composé prend le trait d’union. main-forte : dans « prêter main-forte », attention de ne pas oublier le trait d'union. majuscules (sigles) : en français québécois, les majuscules sont accentuées : le cours Écritures et publics. Dans les sigles, la pratique est hésitante. À noter qu'on n’emploie les sigles qu'après avoir donné au long les noms qu'ils remplacent à la première occurrence. Dans ces noms au long, il n'y a que le premier substantif (et le cas échéant, le qualificatif qui le précède) qui prend la majuscule. Ex. : la Fondation pour l'art thérapeutique et l'art brut du Québec (FATABQ). marqueurs de structure : éviter les marques du genre « pour commencer », « en conclusion », etc. Le lecteur n’a pas besoin qu’on le prenne ainsi par la main. La subtilité a meilleur goût… matin : voir « soir ». maximum et minimum : attention de faire un usage correct de ces deux mots. On réduit au minimum de même qu'on limite au minimum (et non au maximum). même : lorsque ce mot est précédé d’un pronom (moi, lui, toi, eux, elle…), il s’écrit avec un trait d’union et s’accorde en nombre : eux-mêmes, nous-mêmes, moi-même, etc. mériter : ce verbe n’existe pas à la forme pronominale (« se mériter »). On le remplace par « remporter », « valoir », « obtenir », « gagner ». Ex. : « Il s'est mérité le premier prix » devient « Il a remporté le premier prix » ou « Cette performance lui a valu le premier prix. » métonymie : la métonymie est une figure de style qui consiste à prendre la partie pour le tout, la cause pour l'effet, le contenant pour le contenu… Ex. : « La bouteille est précieuse à l'ivrogne », « Ottawa va décider », etc. Attention de l'utiliser avec doigté : on force le style en écrivant que Rédiger est écrit « par la plume des étudiants »... mettre l'emphase : anglicisme. Remplacer par « mettre l'accent » ou « focaliser » (et non « focuser »). mettre sur pied : s’écrit sans s à pied. ministère : lorsqu’il est accompagné du spécifique (Culture et Communications, Santé et Services sociaux…), le générique prend la minuscule. Ce mot prendra toutefois la majuscule lorsqu’il fait référence en sous-entendu au spécifique. Ex. Dans une lettre « Le Ministère prendra les mesures nécessaires pour corriger la situation… » On dit alors qu’il s’agit d’une majuscule elliptique. mot juste : attention de toujours trouver le mot juste, sinon il y a un risque de perdre la face... Par exemple, on ne dira pas « J’ai désenchanté en arrivant à l’université », mais « J’ai déchanté ». Le mot « propagation » ne signifie pas « promotion » (propager n'est pas promouvoir). Ainsi, on peut promouvoir le français et ça ne signifie pas qu'on le propage, car il y a dans l'idée de propagation la notion de 18


multiplication, parfois même de contamination. De même, « apparition » n'est pas « parution » : on peut dire que Rédiger est apparu en 1996, mais il n'apparaît pas chaque fois qu'il paraît... Enfin, une « allocution » n'est pas une « élocution ». On distinguera les deux sens en se rappelant que « l'orateur, dans son allocution, doit avoir une bonne élocution... ». mots étrangers : les mots étrangers (latins, anglais, etc.) s'écrivent en italique dans un texte. ne, pas, personne : attention aux doubles négations : « Il n'y a pas personne pour nous répondre... » Lorsqu'il y a le mot « personne » dans une phrase négative, le mot « pas » disparaît. niveau (au… de) : « au niveau de » signifie littéralement « à la hauteur de »; à n'utiliser que lorsqu'on fait référence à une échelle verticale ou à une hiérarchie. Éviter les « au niveau de ma carrière » ou « au niveau des sentiments ». On peut toutefois dire « au niveau de la marée », « au niveau fédéral », « au niveau de la direction ». nom de famille : les noms de famille ne se mettent pas au pluriel : Les Bougon français n’apprécient guère la série québécoise. nombre : dans un texte suivi, l'écriture des nombres se fait en lettres jusqu'à neuf inclusivement et en chiffres à partir de 10. Si les nombres sont en relation mathématique, ils s’écriront tous les deux de la même façon. Ex. : « De 8 à 20 personnes ont assisté à la séance. » On ne débute jamais une phrase par un nombre en chiffres, qu'il s'agisse d'un pourcentage ou de n'importe quelle expression chiffrée. On écrit ce nombre en lettres ou, si c'est préférable et si le contexte le permet, on reformule la phrase pour éviter de commencer par un nombre. En français, la décimale s’indique par une virgule et non par un point. Ex. : 6,5 % et non 6.5 %. Le point est anglais. Enfin, le nom qui suit une unité avec décimale s’écrit au singulier. Ex. : La famille québécoise compte 1,5 enfant par couple. Le pluriel ne débute qu’avec 2. Aussi, il n’y a pas d’espace dans les nombres de quatre chiffres (ex. : 4000), sauf sans un tableau de données en colonne. Attention : les années s’écrivent normalement en chiffres, que l’on soit ou non au début d’une phrase. nominé : anglicisme au sens de « mis en nomination », « nommé », « sélectionné ». noms adjectivés : chaque fois qu’on utilise un nom en guise d’adjectif (cible, maison, santé, conseil, etc.), il faut vérifier si le nom s’accorde en nombre et s’il est lié au mot qu’il qualifie par un trait d’union. Ex. : des publics cibles, des produits maison, des menus santé, des experts-conseils… noms d’organismes : même en anglais, les noms d’organismes s’écrivent en romain dans le texte courant. non et quasi : même règle : les deux se lient au nom qui suit par un trait d'union : « quasi-totalité », « non-retour ». Par contre, il n'y a pas de trait d'union si le mot qui suit est un adjectif : « quasi totale », « non retournable ». nous : pour éliminer une trace du « je » (subjectivité) et pour des raisons de style, éviter l'emploi de ce pronom en complément d'objet indirect. Ex. : « Ce dossier nous propose... » devient « Ce dossier propose ». nouveau : il faut distinguer les expressions « à nouveau » et « de nouveau ». Dans le 19


premier cas, la locution adverbiale signifie « à neuf, de manière différente », dans le second cas, elle veut dire « une fois de plus ». nouveau-né : ce mot s’écrit avec un trait d’union. Au pluriel : des nouveau-nés. Ici le mot « nouveau » est un adverbe et est par conséquent invariable. numéro : l’abréviation de ce mot est no ou, au pluriel, nos. Le dièse (#) pour numéro est un anglicisme. odonymes : il faut toujours indiquer le générique de l'odonyme dans une adresse : rue, avenue, boulevard, chemin, etc. Ces génériques s'écrivent toujours avec une minuscule (ou presque : Grande Allée...). Aussi l'abréviation de « avenue » est « av. » (et non « ave »), celle de « boulevard » est « boul. » (et non « blvd » ou « bl. » ou « bd »). œuvrer : de niveau littéraire au sens de « travailler », mais approprié au sens de « se dévouer pour une cause ». On dira donc : « travailler dans le domaine de la rédaction » et non « œuvrer dans ce domaine ». on : avec ce pronom indéfini comme sujet, les participes passés des verbes conjugués avec l'auxiliaire « être » prennent la marque du pluriel comme dans le cas du pronom personnel « nous ». Ex. : « On est prêts... » opérer : ce verbe est un anglicisme lorsqu’on lui donne le sens d’exploiter, de gérer, de tenir un commerce; de diriger une entreprise; de conduire, de manœuvrer, de faire fonctionner une machine. opportunité : en français, ce mot, employé le plus souvent au singulier, a le sens de « convenance », d’« à propos ». Ex. : « Je ne vois pas l’opportunité de débattre du sujet » signifie que la discussion n’est pas à propos, qu’elle ne convient pas. Lorsque nous donnons à opportunité le sens de choix, de possibilité, d’occasion, nous lui prêtons son sens anglais. Il est préférable de dire que l’on saisit l’occasion, que l’on opte pour cette possibilité, que l’on fait ce choix… Le sens anglais est en train de passer dans l’usage français. ordre d’idées (dans le même…) : toujours avec un « s » à idées. pallier : le verbe pallier est un verbe transitif direct. Il n'est jamais suivi de « à ». Ex. : on ne dira pas « pallier à cette lacune » mais « pallier cette lacune ». Aussi, le verbe s'écrit avec deux « l » (pallier), alors que l’étage ou le temps d’arrêt dans un escalier s'écrit avec un « l » (palier). pamphlet : attention à l'anglicisme ! En français, le mot pamphlet désigne « un petit écrit satirique et mordant », et non une brochure, une circulaire, un dépliant ou un prospectus. panacée : l'expression « panacée universelle » est un pléonasme. Le mot panacée signifie précisément « remède universel », « qui convient en toute circonstance, à tous maux ». par : anglicisme au sens de « sur ». Ex. : une feuille mesure 11 pouces sur 14 (et non 11 pouces par 14); une pièce fait trois mètres sur quatre (et non trois mètres par quatre). parenthèses et crochets : lorsque, à l'intérieur de parenthèses, on désire isoler un deuxième élément, il faut utiliser les crochets. Ex. : « Il va à cette école (les Hautes Études commerciales [HEC]) depuis cinq ans. » Aussi, il n'y a pas d'espace entre la parenthèse (ou le crochet) ouvrante et le premier signe (mot, chiffre ou ponctuation), 20


ni avant le dernier signe et la parenthèse fermante. Ex. : « Dans la vie (rêve ou réalité ?), le bonheur est une question insoluble. » (Voir aussi « tirets ».) parlement : ce mot s’écrit avec une majuscule lorsqu’il renvoie à l’assemblée des députés et avec une minuscule lorsqu’il désigne l’édifice, le bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale ou la Chambre des communes. parti et partie : ne pas confondre ces deux mots. Le premier renvoie à l’idée de formation politique, de regroupement, de choix aussi (prendre le parti de) alors que le deuxième a une connotation juridique, c’est-à-dire qu’il signifie un acteur, une faction dans une histoire, un dossier. Par exemple, dans le cas de l’affaire Cinar, il n’y avait pas de partis, mais des parties, au sens juridique. Lorsqu’on fait référence à un parti politique précis, le mot parti prend la majuscule, mais pas l’adjectif qui suit : le Parti québécois, le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique. Lorsqu’on désigne les membres de ces formations politiques, on utilise la minuscule : les péquistes, les libéraux… participe présent : attention à l'abus de ce temps de verbe. Le participe présent a pour effet de rendre l'action décrite « soumise » à celle du verbe pleinement conjugué de la principale, ce qui enlève évidemment de la force à l'expression. Ex. : « Intriguant de tous les côtés, le relationniste perd de sa crédibilité auprès des journalistes. » On préférera : « S'il intrigue de tous les côtés, le relationniste perd de sa crédibilité auprès des journalistes. » Autre exemple : « Le manque de transport affecte les gens en les isolant et en les privant de services »; en style direct = « Le manque de transport isole les gens et les prive de services. » partis politiques : les noms de partis politiques prennent une majuscule au premier nom et, le cas échéant, à l’adjectif qui précède. Ex. : le Parti libéral, le Parti québécois, le Nouveau Parti démocratique. Le nom des militants de ces partis s’écrit avec une minuscule : les libéraux, les péquistes… passé simple : à éviter lorsque l'action dont il est question a des liens avec le présent, lui préférer le passé composé. Le passé simple exprime une action complètement révolue, qui n'a plus de conséquences dans le présent. Éviter : « La rencontre entre Foglia et l’étudiant d’Ottawa fut riche d’enseignements », écrire plutôt « La rencontre entre Foglia et l’étudiant d’Ottawa a été riche d’enseignements. » À toutes fins utiles, le passé simple ne doit pas être utilisé en communication publique où, dans la très grande majorité des cas, c'est à cause de son lien avec le présent que l'on traite d'un sujet. pastel : ce mot peut être nom ou adjectif. Lorsqu’il est adjectif, il est invariable : des couleurs pastel. paver la voie : cette expression est un anglicisme (to pave the way for) pour ouvrir la voie, préparer le chemin… pécuniaire : cet adjectif s’écrit de la même façon au masculin et au féminin : un avantage pécuniaire, une incidence pécuniaire. Pas de pécunier, pécunière… peinturer : ce verbe signifie peindre maladroitement. Son synonyme est « peinturlurer ». C’est un archaïsme au sens de peindre. performer : ce mot n’existe tout simplement pas. L’erreur est de l’employer au sens de réussir, faire bonne figure, avoir de bons résultats. 21


personne humaine : c'est un pléonasme. personne-ressource : prend le trait d'union et la marque du pluriel aux deux mots le cas échéant. peu importe : ne pas confondre « peu » et « peut », ce dernier est le verbe pouvoir à la troisième personne. Dans cette formulation, on a le choix d’accorder ou pas le verbe « importer ». Ex. : « Peu importent les mensonges » ou « Peu importe les mensonges. » plain-pied : cette locution s'écrit de cette façon et non ainsi : « plein pied ». Elle signifie : sans difficulté d'accès, de même niveau, sur le même plan, avec aisance... On entre donc « de plain-pied » dans le troisième millénaire. plupart : le verbe qui suit prend la marque du pluriel lorsque le complément est un nom pluriel. Ex. : La plupart des étudiants sont endettés... point final : le point final est suivi d’un seul espace. L’habitude des deux espaces est un héritage de l’époque de la dactylo. Il y a un danger de créer des lézardes dans le texte si on met deux espaces après le point. point-virgule : ponctuation à utiliser avec modération. Le point-virgule devrait se faire rare dans un texte que l’on veut vif, direct, autrement dit dans un texte de communication efficace. Il ralentit le rythme de lecture et enlève de la force aux idées exprimées. Mieux vaut recourir au point final ou à la virgule. Le point-virgule sert dans une énumération à la ligne ou entre des éléments apparentés qui ne justifient pas des phrases indépendantes. points abréviatifs : la tendance est d'omettre les points abréviatifs dans les sigles. Ainsi, on écrira FATABQ sans points. À la première occurrence, il faut donner le nom au long. points cardinaux : les mots nord, sud, est, ouest prennent la majuscule lorsqu’ils désignent une région. Ex. : Amérique du Nord, Asie du Sud-Est, etc. Dans une adresse, pour indiquer l’orientation d’une rue, les points cardinaux s’écrivent aussi avec une majuscule; ils sont placés après le nom de la voie de circulation. Ex. : boulevard René-Lévesque Est. Lorsqu’ils indiquent une direction, les points cardinaux s’écrivent avec une minuscule. Ex. : Le train file vers l’est. Le boulevard FélixLeclerc se situe au sud de la ville de Charlesbourg. politically correct : ne pas oublier le double « l » dans cette expression qui devrait être en italique dans le texte. On la traduira par « politiquement correct » ou par « rectitude politique ». porte-bébé : au pluriel s’écrit « porte-bébés ». Dans les mots composés avec le verbe porter, porte demeure toujours au singulier : des porte-avions, des porte-étendards, des porte-revues, etc. Mais des portes-fenêtres, car on renvoie ici au nom porte. porte-parole : ce mot composé est invariable. Des porte-parole. porte-voix : mot composé invariable comportant un trait d’union. C’est un mégaphone, ce cornet qui permet de « porter la voix » à distance. portfolio : attention à la graphie. Il arrive qu’on voie ce mot écrit ainsi : portefolio ou porte-folio. Ce mot est un anglicisme au sens de porte-documents. En français il signifie « enveloppe rigide contenant des photographies, des estampes, des lithographies ». 22


positif : pour une question d’efficacité stylistique, toujours préférer les tournures positives aux tournures négatives. Ex. : « ne pas provoquer », c’est « éviter ». pot-de-vin : s’écrit avec des traits d’union. Au pluriel : pots-de-vin. pour cent : s’écrit en deux mots. En français, la décimale s’indique par une virgule et non par un point. Ex. : 6,5 % et non 6.5 %. Le point est anglais. pourcentage : le nombre et le signe de pourcentage (%) sont séparés par une espace. pré et post : les mots composés avec le préfixe « pré » s’écrivent sans trait d’union. Ex. : préretraité, préétabli, préavis. Même règle pour « post », à l’exception des expressions latines. Ex. : postmoderne, postsynchronisation, mais post-scriptum. préalable : éviter l’anglicisme « prérequis » en lui préférant « préalable ». premier : lorsque cet adjectif qualifie un chapitre ou une partie, on préférera « première partie » ou « chapitre premier » à « partie 1 » et « chapitre 1 ». premier ministre : il s’agit d’une fonction. On l’écrira donc sans majuscule : le premier ministre Charest. première, premier, deuxième, etc. : l'abréviation se fait par « re » et « er » (si c'est première ou premier). Deuxième et les suivants s'abrègent en « e ». Ces abréviations prennent la marque du pluriel le cas échéant. À éviter les « ème », « ième », « me »... prendre pour acquis : anglicisme. Dire « tenir pour acquis ». prérequis : voir préalable. presque : le « e » final ne s'élide que dans « presqu'île ». Donc, écrire « presque entière », « presque intégrée », etc. prime abord : on écrit « de prime abord » et non « à prime abord ». primer : verbe transitif direct, ce qui signifie qu’il n’est pas suivi de la préposition « sur ». Ex. : « le bon sens prime la démagogie » et non « le bon sens prime sur la démagogie ». prioriser : ce néologisme est absent des dictionnaires courants (2006). Il appartient à la langue administrative. On pourra le remplacer par « accorder la priorité à ». L’OLF accepte son usage (voir le Grand Dictionnaire terminologique). priorité : n’en déplaise à Jean Charest, l’expression « première priorité » est un pléonasme. problématique : ne pas confondre ce mot très à la mode avec problème. La problématique c’est l’art de poser les problèmes. Une problématique renvoie donc à un ensemble de problèmes. Un problème n’est pas une problématique. Ex. : On définit une problématique en identifiant les problèmes dans un champ donné. prochain : dans l’expression « le colloque se tiendra les 6 et 7 février prochain(s) », l’adjectif « prochains » prend la marque du pluriel si on est dans le mois de février. Il sera singulier si l’on est dans un autre mois, sous-entendu que c’est le mois qui est prochain et non les jours. profit : dans l’expression « mettre à profit », ce dernier mot est au singulier. promouvoir : ce verbe s’emploie à l’infinitif, au participe passé, aux temps composés et à la voix passive. À l’indicatif (rare et critiqué), promouvoir se conjugue comme mouvoir et non comme voir : il promeut et non il promouvoit. psychiatrique et psychiatrisé : psychiatrique signifie « relatif à la psychiatrie ». Un hôpital peut être psychiatrique, un traitement aussi, mais pas un malade. Psychiatrisé est le participe passé du verbe psychiatriser qui signifie « soumettre à un traitement 23


psychiatrique ». On peut donc parler d’un malade psychiatrisé et, par substantivation, d’un psychiatrisé. public cible : s’écrit sans trait d’union. publiciste : impropriété au sens de publicitaire. QuarkXpress : attention à la graphie de ce nom de marque. quatre par quatre : l’expression « quatre par quatre » est un anglicisme pour désigner une voiture à quatre roues motrices. Ailleurs, dans la francophonie, on dit quatre-quatre. quatre-vingt(s) : cet adjectif numéral cardinal (il indique un nombre précis) prend la marque du pluriel lorsqu’il se termine sur le mot vingt. Ex. : « Les quatre-vingts étudiants présents. » Il est invariable lorsqu’il s’agit d’un adjectif numéral ordinal (il indique un ordre, un rang). Ex. : les années quatre-vingt, la page quatre-vingt, le quatre-vingt de telle rue. Québécois et québécois : d’abord, ne pas oublier l’accent aigu sur le deuxième é; ensuite bien distinguer le nom propre de l’adjectif : le premier prend la majuscule, le second la minuscule. Ex. : un Québécois exporte des produits québécois. quel que : quand ce pronom relatif précède immédiatement un verbe (presque toujours être) ou un pronom personnel sujet, le verbe se met au subjonctif et « quel » s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. Ex. : « Quel que soit votre choix », ou « Quelles que soient vos idées », ou « J’accepte votre point de vue, quel qu’il soit. » quelque : toujours invariable lorsqu'il précède un chiffre ou un nombre déterminé. Ex. : « Quelque 1200 délégués » mais « quelques centaines de délégués ». Truc : remplacer « quelque » par « environ », si la construction tient le coup c'est que « quelque » est invariable. quelque temps : dans cette expression, le mot « quelque » ne prend pas de « s ». C'est « dans un peu de temps », le temps ne s'additionne pas (même s'il nous fait vieillir…). quelquefois : adverbe, s’écrit en un mot et signifie « parfois », « en certaines occasions ». Attention de ne pas confondre avec les mots « quelques fois ». Dans ce dernier cas, on peut compter les fois alors que dans le premier, il s’agit d’une approximation. Ex. : « Quelquefois, j’y vais » ne signifie pas « J’y suis allé quelques fois. » quelques-uns : l'expression prend le trait d'union. quoi que et quoique : lorsque l'on peut remplacer l'expression par « quelle que soit la chose », cela signifie que « quoi » est pronom relatif et on écrit « quoi que » en deux mots. Si on peut dire « bien que », il s'agit d'une conjonction et on écrit « quoique » en un mot. rapport d’impôt : impropriété pour « déclaration des revenus » ou « déclaration fiscale ». référence : ce mot est au singulier dans les expressions « faire référence », « livre de référence ». référer : ce verbe n'est pas un transitif direct. On ne peut l'utiliser dans le sens de « renvoyer », « guider », « orienter », « diriger vers », « transmettre ». Ex. : il est fautif de dire « Le médecin réfère le patient à un spécialiste ». Il faut plutôt dire « Le médecin renvoie le patient à un spécialiste », ou « guide le patient vers un spécialiste », ou « oriente le patient vers un spécialiste. » On peut « en référer à » 24


(transitif indirect) ou « se référer à » (pronominal), comme dans « en référer au directeur » ou « se référer à la bibliographie ». regard : l’expression « en regard de » signifie en face de; l’expression « au regard de » signifie par rapport à. région : les noms de régions administratives dont l’un des éléments est en soi une entité formée de plus d’un mot s’écrivent avec un tiret ou un demi-tiret entre les entités constituantes. Ex. : Saguenay–Lac-Saint-Jean, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. réglementation et règlement : ne sont pas synonymes. Le mot « réglementation » englobe plusieurs règlements, voire tous les règlements. On dira donc « la réglementation sportive » ou « la réglementation en matière de sport », ce qui signifiera ici tous les règlements portant sur des questions relatives au sport. Il est fautif de parler de la « réglementation sur la qualification en plongée sous-marine ». On dira plutôt « règlement sur la qualification en plongée sous-marine ». rejoindre : rejoindre, c'est joindre de nouveau. On n'écrira donc pas « vous pouvez rejoindre le relationniste à tel numéro », mais « vous pouvez joindre le relationniste à tel numéro ». Même chose lorsqu'on dit « je n'ai pas réussi à vous joindre » ou « vous me joindrez à ce numéro ». relations publiques : toujours au pluriel. remords : ce mot s’écrit toujours avec un « s ». remue-méninges : dans cette expression, méninges est invariable pluriel. rencontrer : se méfier de ce verbe qui est souvent un anglicisme issu de la langue de bois. On ne « rencontre » pas des normes, on les « respecte »; on ne « rencontre » pas des objectifs, on les « atteint »; on ne « rencontre » pas des difficultés, on les « éprouve »; on ne « rencontre pas des conditions », on les « remplit »... renforcer : attention, il s'agit d'un verbe du premier groupe. Donc, bannir les « renforci, renforcir, renforcira, renforcissait » et toutes les autres conjugaisons en « ir » : ce verbe n'existe pas... répondre : « répondre » n'est pas un verbe d'état, mais un verbe d'action : on ne peut donc pas « avoir été répondu » et encore moins « avoir été répond » ! Dire : « On m'a répondu. » retracer : ce verbe ne signifie pas retrouver, mais tracer de nouveau ou raconter, relater. Ex. : « Les policiers ont retracé le criminel » devient « Les policiers ont retrouvé le criminel ». On peut dire toutefois « Retracer l'histoire de cet individu », ce qui veut dire « Refaire le chemin de sa vie. » retrouver : ce mot est souvent utilisé de manière fautive à la place de « trouver » : pour retrouver, il faut d’abord avoir perdu ! « Retrouver », c’est trouver une seconde fois, de nouveau. Donc, on dira « Vous trouverez l’information en annexe » et non « Vous retrouverez… » rive : attention, pour qu’il y ait une rive, il faut qu’il y ait un cours d’eau. Ainsi, il est illogique d’écrire la rive sud de Québec. Il faudra donc parler de la rive sud du fleuve à la hauteur de Québec, ou de la rive sud à la hauteur de Québec, ou de la rive sud à Québec si le contexte permet l’ellipse. Si l’on veut parler d’une région, on prendra soin d’écrire ces mots avec des majuscules et de les unir par un trait d’union : la Rive-Sud a voté conservateur. 25


Roch : dans Saint-Roch, le nom s’écrit avec un h et non avec un k, comme dans rock and roll. s’ensuivre : s’écrit en un seul mot, sinon il s’ensuit une faute et des pénalités à la correction… saint : toujours écrire au long le mot « saint » ou « sainte » dans les toponymes et les odonymes. Ex. : Sainte-Foy, l’arrondissement, ou chemin Sainte-Foy, la voie de circulation. Les seuls cas où l'on écrit le mot « saint » en abrégé, c'est lorsqu'il apparaît sur les panneaux routiers où la lecture doit être rapide ou quand il s'agit du nom propre d'une personne. Lorsque l’on fait référence au saint lui-même, le mot saint ne prend pas la majuscule et n’est pas lié au nom propre par un trait d’union. Deux exceptions : la Sainte Vierge et le Saint-Esprit. Les noms de race ou les appellations d’origine s’écrivent en minuscules et avec des traits d’union. L’accord au pluriel se fait, au choix, avec le deuxième mot seulement. Ex. : des saint-bernards ou des saint-bernard; des saint-émilions ou des saint-émilion. salle de bain(s) : une salle de bain (avec ou sans s à bain) comprend forcément… un bain ! Ou du moins ce qu’il faut pour faire sa toilette (douche, lavabo…). À l’université, il y a des toilettes, ou des cabinets pour parler à la française. Dire « salle de bain » pour toilettes, c’est de l’hypercorrection. salutation : à la fin d’une lettre, une formule de salutation possible est : « Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs. » Attention, le verbe s’écrit « veuillez » et non « veillez ». Également, si la formule est précédée d’un participe présent (En espérant que…), le sujet de la principale doit correspondre au sujet de « espérant ». Donc : « En espérant que vous considérerez ma demande, je vous prie d’agréer… » et non « En espérant que vous considérerez ma demande, veuillez agréer… ». Cette dernière formulation est incorrecte sur le plan syntaxique (c’est une anacoluthe). Enfin, il faut éviter de séparer le groupe verbal (je vous prie de recevoir », « je vous prie d’agréer », etc., par le retour protocolaire de l’appel. Exemple à éviter : « Je vous prie, Madame, d’accepter mes salutations distinguées. » Préférer : « Je vous prie d’accepter, Madame, mes salutations distinguées. » sang-froid : locution adverbiale, les deux mots sont unis par le trait d’union. Ex. : Garder son sang-froid. sans que : attention à la double négation « sans que… ne ». On écrira « sans que la direction s’en aperçoive » et non « sans que la direction ne s’en aperçoive ». sauver : attention aux anglicismes « sauver du temps », « économiser du temps », « sauver de l’argent ». Écrire « gagner du temps », « épargner de l’argent ». scanner : ce mot d’origine anglaise est maintenant passé dans la langue française. On peut donc l’utiliser à la place de numériseur. Par conséquent, on n’a pas besoin de le mettre entre guillemets. Aussi, ce mot se prononce « scannère ». se devoir de : cette formule signifie « être moralement obligé de ». À éviter le plus possible en raison de sa lourdeur. Être plus direct et supprimer le « se de ». Ex. : « Les relationnistes se doivent d'être vigilants » devient « Les relationnistes doivent être vigilants ». Évidemment, la formule ne peut s’employer que lorsqu’il s’agit de personnes, car un objet ou une idée ne peut avoir « d’obligation morale ». 26


se questionner : ce verbe ne s'emploie à la forme pronominale que dans un contexte de réciprocité, c'est-à-dire « qui se posent mutuellement des questions ». On fait un anglicisme lorsqu'on emploie « se questionner » dans le sens de « s'interroger » soi-même sur un sujet donné. En français, le verbe « questionner » signifie « poser des questions à quelqu'un sur quelque chose ». Lorsqu'on veut exprimer l'idée de « se poser des questions », de « descendre en soi-même », on dit « s'interroger ». se rendre compte : dans la locution verbale « se rendre compte » conjuguée aux temps composés, le participe passé est toujours invariable, que le sujet soit ou non féminin, singulier ou pluriel. Ex. : « Elles se sont rendu compte qu'elles faisaient des fautes. » Seigneur et Dieu : si on fait référence aux concepts de Dieu ou de Seigneur de la religion catholique, ces mots prennent la majuscule. Ces mots renvoient alors à la divinité suprême. Avec une minuscule, ces mots changent de sens. Un seigneur, c’est un maître ou un titre honorifique donné à un personnage de haut rang. Un dieu, c’est une divinité d’une quelconque religion ou un homme d’une grande beauté. sens dessus dessous : la locution idiomatique très fréquente « sens dessus dessous » fait référence à la confusion des sens pour suggérer le chaos et signifie littéralement « tout à l’envers ». Bien sûr, pas de sans dessus-dessous, car il y a toujours et irrémédiablement un dessus et un dessous. sensibiliser : ce verbe s’emploie avec la préposition à (aux) et non avec sur. seul : placé en début de phrase, cet adjectif employé adverbialement (il signifie « seulement ») s’accorde en genre et en nombre avec les mots auxquels il se rapporte. Ex. : Seuls les plus forts seront acceptés. sévère : cet adjectif est un anglicisme au sens de considérable, grave, important, difficile, majeur. On dira donc « un déficit grave », « un problème important », « une dépression grave », etc. si : lorsque cette conjonction est suivie de « il », on fait l'élision. Ex. : on ne dit pas « si il » mais « s'il ». La rencontre de deux voyelles s’appelle un hiatus. On essayera d’éviter les hiatus par mesure d’euphonie (harmonie des sons). sic : on ne corrige pas en principe les fautes dans les citations. On doit utiliser l'adverbe « sic » entre parenthèses et en italique lorsqu'il y a une faute dans la citation. L'indication (sic), qui signifie « ainsi », se place tout de suite après la faute que l'on reproduit. Elle sert évidemment à indiquer que ce n'est pas nous qui avons fait la faute. Ex. : J’ai ajouté le sic dans cet extrait d’un communiqué authentique : « Chez Air Canada, nous voulons que chacun de nos clients soient (sic) traité avec tous les égards. » Cet adverbe doit être utilisé avec circonspection : dans bien des cas, indiquer à quelqu’un que l’on cite qu’il a commis une erreur ou une faute entraîne des conséquences bien plus graves pour les relations interpersonnelles que ne peut en avoir pour notre réputation de personne rigoureuse le fait d’avoir corrigé la faute qu’on aurait dû reproduire. Cet adverbe sert aussi de marque d’ironie lorsqu’il souligne la faiblesse, voire le loufoque, d’un raisonnement, d’une expression. Subtilité oblige… siéger : attention : ce verbe est suivi de la préposition « à » ou « au », et non « sur ». Ainsi, il faut dire : « Je siège au conseil d’administration » et non « … sur le conseil d’administration »; « Je siège à la table de concertation » et non « … sur la table de 27


concertation ». L’usage de « sur » dans ces contextes constitue un anglicisme. Dans le même ordre d’idées, on ne dit pas « être sur le comité », mais « siéger au comité ». signature (citation) : lorsqu'on isole une citation (dans un exergue, par exemple, ou pour livrer des témoignages dans un dépliant ou sur une affiche...), la signature de la personne qu'on cite est normalement justifiée à droite. signature (lettre) : dans la signature d’une lettre, le titre de la personne signataire précède la signature manuscrite lorsque cette personne occupe une fonction d’autorité. Dans ce cas, la fonction prend la minuscule et est précédée de l’article. Ex. : Le directeur, Donald Le mieux Donald Le mieux S’il s’agit d’un poste de subalterne, la mention de la fonction se situe sous la signature composée, qui est elle-même suivie ou non d’une virgule. Le nom de la fonction s’écrit dans le premier cas avec une minuscule et dans le second avec une majuscule. Ex. : Donald Lemieux Donald Lemieux, relationniste Donald Lemieux Donald Lemieux Relationniste socioéconomique : de plus en plus, ce mot s'écrit sans trait d'union, même si le dictionnaire intégré à l'ordinateur peut signaler qu'il s'agit d'une faute... L’adverbe « socioéconomiquement » n’existe pas. soir : pas de « s » à soir dans « les lundis soir », et ainsi de suite pour les autres jours et les avant-midi ou après-midi. Comme pour avant-midi et après-midi, le mot soir se met au pluriel si on applique la nouvelle orthographe : les lundis soirs. La même règle s’applique à matin. soit : conjonction, ce mot est toujours invariable. Ex. : « Ils étaient plusieurs, soit les membres de la famille et les invités. » Aussi, lorsqu'il sert à annoncer une brève énumération dans la phrase, il est précédé d'une virgule. « Soit » peut aussi être adverbe : « Vous voulez me voir ? Soit ! » solutionner : emploi critiqué au sens de « résoudre », « apporter une solution ». sonorités : les jeux de sonorités, s’ils ne sont pas souhaités, peuvent nuire à l’efficacité du style. Ex. : « la mesure est en effet tout à fait… », ou « ainsi si… » L’allitération n’a rien d’esthétique dans ces cas. sous : utilisé comme préfixe, il se soude au mot qu’il accompagne par un trait d’union. Ex. : sous-financement, sous-emploi… sous-entendus : éviter les sous-entendus (à moins de vouloir faire de l'ironie, ce qui n'est pas de mise dans un texte de relations publiques). Ex. : « La majorité des politiciens nous cachent des choses, alors il faut mettre cela en perspective... ». Le lecteur ne peut savoir ce que l'auteur veut dire, sinon en essayant de le deviner, ce qui peut être 28


très dangereux pour la clarté du message. Statistique Canada : attention, le nom français de cet organisme ne prend pas de « s ». stipuler : surtout utilisé en droit, ce verbe signifie énoncer une condition, la préciser dans un contrat, un texte juridique. Dans le langage courant, il signifie aussi préciser, spécifier, faire savoir expressément mais il s’applique encore la plupart du temps à un texte écrit. Il est donc préférable de lui donner un sujet animé, une personne. subjonctif ou indicatif : certaines formules qui précèdent le verbe exigent l'emploi du subjonctif. C'est le cas de : bien que, malgré que, avant que... « Bien que je sois curieux. » « Avant que le printemps ne soit à nos portes. » Contrairement à « avant que », « après que » exige l'indicatif parce que l'événement est arrivé, il n'est plus virtuel. Ex. : « Après que l'individu eut pénétré dans la maison » et non « Après que l'individu ait pénétré dans la maison. » succéder : à la forme pronominale, le participe passé de ce verbe est toujours invariable. Ex. : Les étapes se sont succédé. suite à : toujours préférer « à la suite de », « à cause de », « en conséquence de » ou, simplement et quand le contexte le permet, « après ». « Suite à » est réservé à l'écriture administrative (et encore !). sujet collectif : dans le cas du sujet collectif employé seul (l’équipe, le groupe…), le verbe se met au singulier; dans le cas du sujet collectif accompagné d’un complément singulier (la plupart du temps…), le verbe se met au singulier; dans le cas du sujet collectif accompagné d’un complément pluriel (une foule de passants…), le verbe se met au singulier ou au pluriel selon l’intention de l’auteur. Veux-t-on insister sur l’ensemble (singulier) ou sur la pluralité (pluriel) ? On pourra donc écrire : « Une foule de passants attendait les artistes » ou « Une foule de passants attendaient les artistes. » support : comme synonyme de soutien, c’est un archaïsme ou un anglicisme. On accorde du « soutien » à des personnes, mais on met un « support » à ce qui risque de tomber. On soutient moralement, mais on supporte physiquement. Pris pour « soutien », « support » est un anglicisme. Retenir qu'il ne s'emploie qu'avec des choses inanimées : support d'une corniche, support médiatique, support papier, support publicitaire... Pris dans ce même sens, les verbes supporter et soutenir respectent la même règle. Supporter correspond à soutenir seulement dans le domaine des sports : supporter une équipe sportive, un sport. sur le plan de : pour signifier « du point de vue de », écrire « sur le plan de » plutôt que « au plan de ». Cette dernière forme est très critiquée même si elle est fréquente. sur-le-champ : cette expression, qui veut dire « immédiatement », s'écrit avec des traits d’union et sans « s » à champ. À la différence de « poids », qui prend un « s » aussi bien au singulier qu'au pluriel, « champ » suit la règle courante de l'accord en nombre. tant qu’à moi : erreur pour « quant à moi ». tautologie : la tautologie est la répétition de la même idée en des termes différents. Ex. : « Seul l’avenir dira ce qu’il adviendra du futur ! », « Qui dit société prospère dit bonne qualité de vie », « La liberté d’expression permet aux journalistes de s’exprimer librement », « Les étudiants ayant perdu confiance en leurs professeurs, 29


le rapport de confiance entre les étudiants et les professeurs est à rétablir », « La laïcité est le principe fondamental à la base de la société », « Le traitement médiatique autour de ce sondage a contribué à la diffusion d’informations biaisées », « Déréglementer les frais de scolarité des étudiants étrangers entraîne la hausse de ces frais », « L’apprentissage de la citoyenneté suppose que l’on tienne compte de la dimension sociale… », « Le maintien de l'image n'est pas un travail facile, il peut même s'avérer complexe », « L’auditoire de cet amphithéâtre est composé d’une multitude de gens », « Non seulement doivent-elles se battre pour surmonter leur handicap, mais elles doivent faire preuve de détermination », « À travers son écriture, le communicateur écrit un message. » On nomme aussi ces vérités évidentes des lapalissades ou des truismes. tel et tel que : le premier s'accorde avec le nom ou le pronom qui suit; le deuxième s'accorde avec le nom ou le pronom qui précède. Ex. : « Les étoiles étaient tels des diamants »; « Les étoiles étaient telles que des diamants ». Truc : retenir que le « que » bloque tout ce qui vient après sur le plan grammatical. Aussi, éviter le barbarisme « tel qu’il soit » en lieu et place de « quel qu’il soit ». télécopieur : l’abréviation est téléc.; le mot FAX ou fax vient de l’anglais (telefacsimile); il n’est pas conseillé au Québec, même s’il est normalisé en France par la Commission spécialisée de terminologie et de néologie des télécommunications. téléphone : l’abréviation est tél. et non tel. ou tel ou # tél. Depuis l’arrivée des compositions à 10 chiffres, les parenthèses ont disparu dans la façon de présenter un numéro de téléphone. Ex. : 418 524-6578. terme : dans l’expression « en termes de », le mot termes est toujours au pluriel. C’est l’inverse dans « au terme de ». Dans le premier cas, terme signifie « dans les mots de ». Dans le second, il veut dire « à la fin ». tiré à part : s’écrit sans trait d’union. Pluriel : des tirés à part. tirets : dans une phrase, les tirets servent à isoler une expression, un mot, un commentaire que l'on veut mettre en valeur ou qui constitue une digression, une précision qui ne peut se lier au reste de la phrase. Les parenthèses peuvent jouer le même rôle, sauf que les tirets donnent de l'importance à l'élément que l'on veut isoler alors que les parenthèses indiquent que l'élément n'est pas indispensable au sens du propos et qu'il ne justifie pas une phrase en soi. Ex. : « La Ligue antifasciste (son siège est à Montréal) travaille à l'échelle mondiale. » « La Ligue antifasciste — une malheureuse nécessité — existe depuis 10 ans. » À noter que les tirets comme les parenthèses ou les crochets fonctionnent en paires, sauf que dans le cas des tirets, lorsque le deuxième signe coïncide avec la fin de la phrase, il se confond avec le point final, ce qui n'est pas le cas pour les parenthèses et les crochets. Les tirets fonctionnent comme les virgules. Ex. : « La Ligue antifasciste travaille à l'échelle mondiale (son siège est à Montréal). » « La Ligue antifasciste existe depuis 10 ans — une nécessité dont on aimerait bien se passer. » titre : les titres d'ouvrages (livres) et de journaux s'écrivent en italique. Les titres d'articles, les chapitres de livres s'écrivent entre guillemets français. titre, surtitre et intertitre : ne comportent pas de point, de point-virgule ou de deux-points à la fin. Les seules ponctuations finales possibles sont le point d'interrogation, le 30


point d'exclamation et les points de suspension. tollé : ce mot signifie « clameur de protestation », « mouvement collectif d'indignation ». L'expression « tollé de protestations » est par conséquent un pléonasme. tout : invariable lorsqu'il est adverbe. Ex. : « tout entière ». On peut le remplacer dans ces cas par « totalement », « entièrement ». Lorsque « tout » est adjectif indéfini et qu’il est directement suivi (sans article) d’un nom, il signifie « n’importe quel » et s’écrit au singulier. Ex. : Tout pays a ses valeurs, toute religion a les siennes. tout à coup : s’écrit sans traits d’union. tout à fait : s'écrit sans traits d'union. tout temps : attention, dans l’expression « de tout temps », le mot tout est singulier. tout-petit : cette expression, pour désigner des enfants, s’écrit avec un trait d’union et le pluriel est « tout-petits ». toutes pièces : les deux mots prennent la marque du pluriel dans l’expression « de toutes pièces ». Pour vérifier l’accord dans les autres locutions, voir le mot « tout » dans le Multidictionnaire. Tout-le-monde : l'expression courante « monsieur et madame Tout-le-monde » s'écrit avec des traits d'union et une majuscule à « Tout » (souvent aussi à « Monde »). transiger : ce verbe est une impropriété au sens de faire des affaires, négocier, traiter, échanger. Transiger, en français, c’est faire des compromis, des concessions. trop-plein : ce nom composé s’écrit avec un trait d’union : « J’ai un trop-plein d’énergie. » un des : attention à l’accord du verbe qui suit : On écrira « un des participants a accepté » mais, variablement, « un des participants qui ont accepté » ou « un des participants qui a accepté » selon que l’on insiste sur le nombre ou l’individualité. La suite sera conforme au point de vue adopté : elle renverra à l’ensemble des participants si le verbe a été mis au pluriel et à l’individu si le verbe est resté au singulier. un plus : la formule « un plus » est d’un registre de langue familier. Ex. : « Avoir une formation en communication est un plus pour décrocher un emploi. » C’est de la langue approximative. On dira plutôt : « est un atout », « est un avantage »… universitaire : un universitaire est une personne qui enseigne ou fait de la recherche dans une université. Les étudiants ne sont pas des enseignants, donc pas des universitaires… Du moins pas encore ! En Belgique et en Suisse, ce mot renvoie aussi à la personne qui fait des études universitaires. Cet emploi est considéré comme un régionalisme. université : dans le nom officiel de ces établissements d'enseignement, le mot « Université » prend la majuscule. Dans un texte courant, (« Nous allons à l'université »), le mot s'écrit avec une minuscule initiale. verbatim : ce mot nous vient de l’anglais « verbatim in report ». On devrait le remplacer par « compte rendu in extenso » ou « compte rendu intégral ». Dans certains cas, l’expression « propos rapportés » est aussi correcte. Ce mot est de plus en plus courant dans la langue parlée, et même dans la langue écrite (Jacques Attali a publié un ouvrage sur ses années au service de Mitterrand qu’il a intitulé Verbatim). versatile : cet adjectif a un sens négatif en français. On l'utilise pour qualifier quelqu'un qui change d'idée comme de chemise, qui est inconstant, capricieux, imprévisible. Il ne s'utilise que pour des personnes. Il ne s'applique pas aux objets, un dépliant par 31


exemple, et ne peut signifier « polyvalent », « varié », « flexible »... versus : ce mot latin, dont l’abréviation est vs, signifie « par opposition à », « par rapport à ». Attention, c’est un anglicisme lorsqu’on lui donne le sens de « contre » (dont l’abréviation est c.). C’est par ce signe que l’on reconnaît que le film Kramer vs Kramer est la version anglaise de Kramer c. Kramer. vestiges : des vestiges, c’est ce qui demeure d’une chose disparue, donc des ruines. En parlant du patrimoine, ce mot est plutôt douteux et désolant… À remarquer : ce mot s’utilise normalement au pluriel. via : ce mot ne s'emploie que dans le domaine des transports, et encore, il s'applique aux lieux et non aux moyens ou aux voies de communication. On ne peut donc dire : « Le relationniste communique avec le public via le journaliste » ou « Je vous acheminerai le document via l'autobus. » On peut toutefois dire : « Je vais à Montréal via Trois-Rivières. » L’usage de ce mot a tendance à s’élargir pour déborder du seul champ des transports. vidéo : ce mot est invariable lorsqu'il est adjectif. Ex. : des bandes vidéo. Il est féminin lorsqu'il est nom. Ex. : J'ai écouté la vidéo sur le Mouvement Desjardins. (On peut aussi dire : « J'ai écouté la vidéocassette sur le Mouvement Desjardins. ») Lorsqu'il est nom, il peut signifier deux choses : l'ensemble des techniques qui permettent la diffusion sonore et visuelle sur un écran de télévision ou le film tourné à l'aide des techniques vidéo. Vieille Capitale : l’adjectif et le nom prennent la majuscule. Vieux-Québec : s’écrit avec un trait d’union. C’est la même chose pour les vieux quartiers de n’importe quelle ville : Vieux-Lyon, Vieux-Montréal, Vieux-Limoilou... ville : lorsque le mot « ville » renvoie à l'administration municipale, il s'écrit avec la majuscule; lorsqu'il renvoie à l'entité géographique, il prend la minuscule. Ex. : « La Ville a refait les trottoirs », « Les trottoirs sont dangereux dans cette ville. » virgule : éviter que le sujet soit coupé du verbe par une virgule. Ex. : « Micheline Vaillancourt avec toutes les agressions qu'elle a subies, n'avait pas d'autre choix. » La virgule après « subies » coupe le sujet « Micheline Vaillancourt » du verbe de la principale « n'avait pas ». Il aurait fallu ici mettre une autre virgule après le sujet pour créer une incise. Pour savoir où mettre les virgules, se demander où est la principale : « Qu'est-ce que je peux enlever dans la phrase sans qu'il ne lui manque un membre essentiel ? » À noter aussi que l'on ne sépare pas un verbe de son complément avec une virgule : « Aujourd’hui, alors que je suis, à l’université. » La virgule est obligatoire avec l’incise : « L’école est un endroit où l’on va apprendre monsieur Foglia. » Dit ainsi, Foglia est au programme d’études ! vis-à-vis : les mots de cette expression (adverbe ou nom) sont liés par des traits d'union. voici, voilà : ces prépositions suivent la même logique que les démonstratifs prochain et lointain « ceci » et « cela ». « Voici » renvoie à ce que l'on va dire, « voilà » à ce que l'on vient de dire. « Voici le drame, vieillir. » « Vieillir, voilà le drame. » voir : à la forme pronominale et suivi d’un infinitif, le participe passé de ce verbe s’accorde avec le sujet si ce dernier fait l’action exprimée par le verbe. Si ce n’est pas le cas, il demeure invariable. Ex. : « Ils se sont vus donner de leur temps aux nécessiteux », mais « Ils se sont vu accorder un congé pour donner du temps aux nécessiteux. » 32


voire même : c'est un pléonasme. On dit l'un ou l'autre mais pas les deux en même temps. Aussi, inséré dans une phrase, cet adverbe et ce qui l'accompagne sont habituellement compris entre des virgules. Ex. : « L'art brut risque d'abîmer, voire de détruire, la collection Dufresne. » vous : on appelle « vous de courtoisie » ou « vous de politesse » le « vous » qu'on utilise dans la prise à partie. Dans ces cas, les participes passés et les adjectifs qui se rapportent à ce « vous » restent au singulier. Ex. : dans un dépliant, un intertitre qui dirait « Vous êtes débordé ? » ne s'adresse pas à une foule de gens, mais à un individu : le lecteur. Donc pas de « s » à « débordé ». Aussi, dans un texte essentiellement objectif, on évitera les prises à partie. Cela signifie, par exemple, qu'il ne faut pas recourir au « vous », au « nous » ou au « je » dans un communiqué que l'on veut voir diffusé dans les journaux. La prise à partie confère au texte un ton essentiellement promotionnel et traduit une présence du « je », car qui d’autre que l’auteur du texte peut prendre le lecteur à partie ? Web : ce mot, comme Internet, s’écrit avec ou sans majuscule. Si l'on considère le Web comme une entité unique (nom propre), on choisit la majuscule, et si l'on considère le web comme une ressource Internet parmi d'autres, on choisit la minuscule (nom commun). L’OLF privilégie la majuscule. Ce mot s’emploie avec la préposition dans ou sur : on cherche dans le Web ou sur le Web. y : adverbe et pronom personnel. Il est adverbe dans des formulations comme « J’y vais », « J’y suis. » Il est pronom personnel dans des phrases où il signifie « à lui », « à elle », « à eux », « à cela » : « J’y fais référence », « Je peux m’y fier. » Il faut pouvoir trouver le référent dans ce qui précède pour en comprendre le sens et souvent le « y » est de trop. Ex. : « C’est à cet endroit que les enfants y font… » devient « C’est à cet endroit que les enfants font… » ou, mieux encore, « C’est là que les enfants font… » La valeur de « y » est très imprécise dans des expressions comme « il y a », « il s’y prend mal »… On parle alors d’adverbes pronominaux. zeugme fautif : cette faute consiste à faire se rapporter un mot ou un groupe de mots à un ou à des éléments d'un énoncé auquel il ne peut se rapporter. Souvent c’est une question de préposition mal utilisée ou d’absence de préposition où il en faut une. Ex. : « Un stage en communication m’a fait découvrir et m’a donné la piqûre du métier » = « Un stage en communication m’a fait découvrir le métier et m’en a donné la piqûre. » « Ça fait appel à mes talents de d’orateur et de communication interpersonnelle » = « Ça fait appel à mes talents d’orateur et à ma facilité à communiquer avec les gens. » « Richard Desrosiers a lui-même évalué et falsifié les notes de ses filles. » = « Richard Desrosiers a lui-même évalué ses filles et falsifié leurs notes. » « Il est allé et revenu de Québec » au lieu de « Il est allé à Québec et en est revenu. » La faute est ici dans l'utilisation de la préposition « de ». Autres exemples : « Les valeurs religieuses ne devraient pas nuire ou s’interposer devant les lois civiles » devient « Les valeurs religieuses ne devraient pas nuire ou s’opposer aux lois civiles »; « Nous dédommageons et satisfaisons les requêtes » devient « Nous dédommageons les personnes lésées et répondons aux requêtes qui nous sont adressées »; écrire « … pour éviter que d’autres imprévus se produisent et que le tout soit sécuritaire » signifierait que l’on veut éviter que « le tout soit 33


sécuritaire »… Même erreur dans « Les promesses et les bourdes qui ont été commises » : les promesses ne peuvent être commises. Il aurait fallu dire « Les promesses faites et les bourdes commises. » Cette faute est si sournoise que l'on en trouve même un exemple dans Le Robert : voir la définition de l'adjectif « systémique ». Comme quoi personne n'est à l'abri des erreurs !

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