Rémi MATHIEU
Pour un idéal démocratique
Manuel n°2 (Édition 1.0)
Si vous êtes en train de lire ces mots, c’est que vous avez déjà dû aborder notre premier manuel « Comprendre la monnaie ». Ce petit livre vous a appris (ou réappris) comment l’argent était créé. Le constat était accablant : ce système entretient la dette des États et condamne les peuples de tous les continents au chômage de masse et à l’austérité malgré une productivité toujours en hausse. [1] Si vous ne l’avez pas lu ou que vous n’êtes pas familier avec le terme « argent dette », nous vous conseillons fortement de vous y attarder avant de continuer sur l'analyse suivante. Rendre à chaque État le droit de créer sa propre monnaie (sans intérêts), telle était la requête principale de « Comprendre la monnaie ». Mais ce manuel a aussi servi à vous familiariser avec une autre vision de la monnaie pour enfin sortir du paradigme de l’argent rare… Malgré notre certitude de toucher là un point crucial du débat, il nous est rapidement apparu que changer le système risquait d’être
compliqué. Trop d’intérêts sont en jeu ! Les banquiers privés et autres acteurs financiers vont tout faire pour garder le même système en place. Il apparaît tout aussi clairement que les hommes politiques élus n’ont jamais pointé du doigt ces problèmes. Ils ne l’ont jamais fait, et ne le feront jamais ! Il fallait donc en conclure que le problème résidait dans la prison politique dans laquelle nous nous trouvons : notre impossibilité de faire changer les choses de manière durable, notre impuissance politique… Nous allons maintenant vous faire partager les solutions potentielles qui pourront, nous l’espérons, changer votre vision de la politique.
1ère partie : les règles définissent nos limites… Le monde est en crise. Chaque personne sur Terre est concernée, de près ou de loin, par les inégalités grandissantes ; et cela peut paraître un comble… En effet, notre civilisation n’a jamais eu autant de moyens à sa disposition pour régler ces problèmes. Malheureusement, le paradoxe terrestre actuel est des plus révoltants : nous n’avons jamais eu tant de richesses sur Terre, mais la pauvreté a atteint un niveau jamais connu. Pourquoi le monde va-t-il si mal ? Pourquoi, malgré toutes nos connaissances, toutes les nouvelles technologies et l’expérience que nous avons accumulées, presque rien n’est mis en œuvre pour nous faire entrevoir un monde plus juste et vivable pour tous?
On pourrait simplement répondre : « l’homme est mauvais, égocentrique et ne pense qu’à son profit ». Un soupçon de vérité émerge de cette réponse, mais elle reste à notre sens un peu trop simpliste. Rejeter l’entière faute sur l’Homme est bien trop facile, et nous amènerait à la conclusion que rien ne changera jamais! Les règles définissent nos limites… Lorsque vous regardez un match de rugby, vous vous rendez rapidement compte que beaucoup de coups sont permis. Cependant, peut-on en conclure que les joueurs sont violents ? Ce raccourci est biaisé, car ce sont les règles qui permettent cette agressivité. Le même raisonnement peut s’appliquer sur d’autres sujets : en 2007, la bulle spéculative mettant plus de 60 millions de personnes à la rue a éclaté. Cette dérive, qui fut la plus grande crise financière de tous les temps, a été possible parce que les responsables étaient cupides certes, mais pas seulement ! Ce sont les règles en place qui leur ont permis d’agir ainsi : la fin de la
séparation des banques de dépôts et d’investissement (1991) et la dérégulation financière depuis le milieu des années 80. Sans ces limites plus que douteuses, nous n’aurions jamais entendu parler de cette crise ! « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! La vertu même a besoin de limites. » Montesquieu philosophe Le mot limite tient une place primordiale pour bien comprendre ce qui se joue ici. « Chaque règle est faite pour être contournée » nous direz-vous. Il est vrai que bien trop souvent, les abus sont présents. Cependant, la majeure partie du temps, les mauvaises actions sont mises en œuvre en toute légalité et même
décidées par la gouvernements.
politique
de
nos
Idée n°1 : « La plupart des mauvaises actions sont de pures décisions politiques et relève du droit. » Un simple exemple effarant : il faudrait « seulement » 50 milliards de dollars par an pour éradiquer le problème de la faim dans le monde. Comment nos dirigeants peuvent-ils accorder 1600 milliards aux budgets militaires et laisser mourir de faim 1 enfant toute les 5 secondes [2] ? C’est une décision politique que de les laisser mourir, nous avons les moyens de les faire manger ! Notre but n’est pas ici de lister tous les problèmes du monde. Nous faisons confiance aux lecteurs pour analyser objectivement l’état social et environnemental de notre planète. Notre analyse nous amène plutôt à nous poser ces questions :
Qui est à décisions ?
l’origine
de
ces
Quelles sont les personnes qui permettent la mise en place de telles règles ?
ère
2 partie : qui détient le pouvoir ? Les pouvoirs sont nécessaires mais dangereux, il est donc nécessaire de réfléchir sur qui détient le pouvoir réel. La réponse peut paraître évidente et l'on aurait tendance à répondre: « Ce sont les partis politiques en place que nous élisons qui détiennent le pouvoir décisionnel ! ». Ils en ont un, certes, mais est-il important ? Pour répondre à cette question, étudions déjà qui finance leur campagne, pour quel montant mais surtout, d'où viennent ces fonds? Voici les résultats de présidentielles en France :
deux
élections
Les résultats ci-contre [3] montrent une corrélation impressionnante entre le budget de chaque candidat et son score ainsi que son temps de passage à la télévision [4]. Et cela, à1 ou 2 points de pourcentage près ! Bien sûr, l'argent investi dans la campagne n'est pas le seul facteur de réussite, mais on ne peut le négliger ! Sans argent, un candidat n’est rien… L'argent vous permet d'organiser des meetings, de distribuer des tracts, d'assurer votre marketing. Un parti avec peu de budget ne dispose pas des mêmes moyens ! L'habitude et la façon d’appréhender les problèmes influent aussi beaucoup, mais on ne peut occulter le fait qu'un petit parti politique avec peu de financement ne peut arriver au pouvoir ! Il suffit de voir les résultats finaux des élections pour s’en assurer: les deux plus grands partis arrivent toujours en tête ! Les partis les plus vus à la télévision et possédant les frais de campagnes les plus élevés.
Qui finance les campagnes ? Une campagne politique coûte cher ! Le budget total de la campagne présidentielle aux États-Unis a dépassé un milliard de dollars en 2012 ! Il est intéressant de constater que le plus gros du financement venait du secteur financier.
Ici, nous prenons l'exemple états-unien, mais le constat est le même pour tous les pays: les campagnes sont financées par les plus riches [5].
Ce système de financement amène les candidats élus à un conflit d'intérêts majeur ! Comment réformer contre quelqu'un qui vous a permis d'être au pouvoir ? Les candidats « doivent » quelque chose à ces personnes, ils leur sont redevables. Il est donc tout à fait prévisible que l'origine du financement va avoir un impact sur les décisions politiques prises par la suite. Comment vont-ils pouvoir agir contre l’intérêt de leurs riches donateurs ? Abus de pouvoir: « Pénalement sanctionné, l'abus de pouvoir condamne une utilisation déloyale des pouvoirs conférés aux dirigeants d'une société, à des fins personnelles, contraires aux intérêts de cette société. » Définition Omnidico Qui n'a pas en tête un abus de pouvoir dont sa société a été victime ? Les exemples
sont connus, innombrables, mais surtout tellement inhérents à la société que l'on a parfois tendance à oublier l'impact désastreux qu'ils ont sur les prises de décision. On en a pris l'habitude, pensant ne rien pouvoir faire pour les éviter... Point important : Nous rappelons ici l’importance pour les états de créer leur propre monnaie. Comme les banquiers privés détiennent ce droit unique, ils disposent d’un moyen supplémentaire de faire basculer les décisions politiques en leur faveur. Ce sont les seuls capables de financer les investissements de l’État par l’emprunt public. Le gouvernement a donc besoin des banques pour obtenir l’argent nécessaire à ses projets. Sous ces conditions, comment pouvoir un jour espérer que nos politiques régulent ou agissent contre les intérêts des financiers ?
« Je suis allé voir Henry Guaino, qui est (« était » Ndt) le conseiller principal de l’Élysée. Je lui ai montré la courbe du chômage, la gravité de la crise. Guaino me dit : je partage votre inquiétude. Alors je lui réponds : pourquoi vous ne faites rien? Le bureau d’à côté c’est celui du président. Pourquoi ne faites-vous rien là où les leviers sont encore au niveau national ? Là, il m’a lâché le morceau en me disant que le vrai conseiller du président, celui que Sarkozy écoute vraiment c’est Michel Pébereau, le patron de BNP Paribas » Pierre Larrouturou, Économiste[6]
Malheureusement, ces décisions monétaires ne sont qu'une partie de ce sombre tableau. Les lobbys et autres
groupes de pression ont une énorme influence en politique.
« Quand vous légiférez, vous êtes approché par des groupes de pression qui vont vous dire : « On aimerait qu’il y ait l’article tant, etc.». Il y a des cas où les députés se font payer pour passer un amendement, moi j’ai vu ça au parlement européen. Donc vous avez un système un peu opaque, oligarchique, qui propose des textes et on demande aux députés de le voter » Yvan Blot, ancien député
[7]
Le lobbying fait partie intégrante de notre système politique. Soulignons ici qu’au parlement européen, il n’existe aucune loi
permettant de condamner un député recevant de l’argent contre une voix. Les eurodéputés signent même une déclaration d’intérêts financiers chaque mois leur permettant de recevoir de l’argent sans jamais pouvoir être légalement inquiétés[8]. Il apparaît donc clairement que leurs décisions iront toujours dans le sens des plus riches qui leur ont permis d’être au pouvoir. Et les faits démontrent cette affirmation…
Idée n°2 : « Sans argent, le décideur politique n’est jamais élu. Lorsqu’il reçoit des financements, il se trouve être débiteur de ses donateurs. Ses décisions suivront donc leurs intérêts financiers… »
Les abus de pouvoir sont à l'origine de la plupart des injustices sociales. Les
bonnes décisions ne sont jamais prises, car il y a trop d’enjeux économiques pour ceux qui font les lois. Ils sont en conflit d’intérêts permanent ! Le pouvoir est inatteignable pour une personne seule. Seul un élu sponsorisé peut arriver au pouvoir, ce qui mène à la corruption obligatoire de nos Hommes politiques. Les politiques entreprises ne serviront donc jamais le bien commun et le long terme, aspect pourtant primordiaux pour la prospérité des peuples. « Une société bien organisée est celle où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. » Voltaire, philosophe, conteur, mais aussi riche marchand d’armes et d’esclaves
ème
3 partie : un exemple concret, la construction européenne La partie précédente reposait sur la théorie, étudions maintenant les faits. La construction européenne ou Union Européenne rassemble actuellement 27 pays et elle est régie par le Traité sur l'Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), dans leurs versions actuelles, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. En clair, si vous êtes citoyen européen, votre pays suit à la lettre ces 2 traités ![9] Il est fort probable que vous n’ayez jamais lu le TFUE. Le dialecte utilisé n’est pas facile d’accès et l’étudier en profondeur prend du temps. Cependant, il ne faut pas chercher loin dans le document…Notre impuissance
politique est écrite noir sur blanc dès les premiers articles… Article 3 du TFUE :
[9]
« L’union dispose d’une compétence exclusive dans les domaines suivants : -L’union douanière. -L’établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur. -la politique monétaire pour les États dont la monnaie est l’Euro. (géré par la BCE, indépendante) -La conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de pêche. -la politique commerciale commune. » Sur ces sujets, les députés ne peuvent que voter la transposition en droit interne. Les États n’ont même plus leur mot à dire ! La commission européenne a le monopole de proposition. Et les domaines concernés ne sont pas des moindres : les
flux de capitaux, la valeur du taux de change, la privatisation des établissements publics, la politique monétaire et commerciale… L’article suivant réduit encore un peu plus la marge de manœuvre qu’ont nos dirigeants sur les prises de décisions. Article 4 du TFUE [4]: [9] « L’union possède une compétence partagée dans les domaines suivants : -le marché intérieur. -La politique social, pour de très nombreux aspects. -la cohésion économique, sociale et territoriale. -l’agriculture. -l’environnement. -la protection des consommateurs. -les transports. -les réseaux transeuropéens. -l’énergie. -les questions de sécurité et de liberté publique -la justice. -les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique.»
Point important : L’essentiel de nos lois et règlements nationaux sont des simples transpositions des directives européennes ! Croire que c’est son gouvernement qui prend les décisions sur les sujets précédemment cités est une vue de l’esprit ! La loi nous oblige à nous soumettre à ces traités, c’est donc la commission européenne non élue qui décide les lois qui impactent le plus nos vies…
« Ce que j’apprécie (dans l’Europe d’aujourd’hui) c’est qu’elle soit à l’abri des aléas de l’humeur de l’électorat et qu’elle soit éloignée des contraintes électorales » Mario Monti, Président du Conseil italien, conseiller international de Goldman Sachs
N.B. : sa précédente citation nous oblige à rappeler qu’en 2011, Mario Monti a été NOMMÉ président du conseil italien. Il devint alors le deuxième chef d’État au pouvoir en Europe sans même une élection. Lukas Papademos en Grèce fut lui aussi un chef d’État européen non-élu, ces deux dirigeants sont en étroite relation avec Goldman Sachs [10]. En Rome antique, lorsqu’une personne était nommée aux plus hautes fonctions de l’État sans élection, il était appelé « Dictateur ». Le nom de Mario Monti ne s’est jamais retrouvé sur un bulletin de vote, tout comme la totalité des membres de la commission européenne et de la BCE…Cela fait réfléchir, non?
Lister tous les articles du TFUE qui provoquent notre impuissance politique serait bien trop long. Voici donc un petit florilège afin de mieux cerner les conséquences qu’à la construction européenne sur nos vies :
1) Le TFUE et l’économie : Article 63 : « Toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membre et les pays tiers sont interdites » C’est cet article qui permet les délocalisations! Avant l’U.E., cela était interdit! Le deuxième alinéa permet aux entreprises de rapatrier les bénéfices (aucunes restrictions des paiements). La concurrence chinoise a été créée par la construction européenne! Article 32 (sur l’union douanière) : fixe l’objectif d’augmenter la consommation et non l’auto suffisance! Article 121 : fixe le fonctionnement des GOPE (Grandes orientations des politiques économiques). Pour résumer, c’est la commission européenne (non élue) qui fixe les objectifs économiques. Si un État membre ne les respecte pas, la commission adresse un
avertissement. « […] le Conseil statue sans tenir compte du vote du membre du Conseil représentant l’État membre concerné. » Article 282 : Qui fixe l’objectif principal de la Banque Centrale Européenne (ses dirigeants sont non élus). Son but est de maintenir la stabilité des prix. La B.C.E. n’a aucun objectif de taux de change externe de l’Euro, aucun objectif de plein emploi ni aucun objectif de maintien des industries nationales. Le Traité budgétaire européen : l’adoption de ce texte (TSCG) nous retire un de nos derniers moyens de souveraineté nationale. En effet, le budget des États n’est plus de ressort national mais de l’Europe. La commission européenne (non élue) a fixé une limite des déficits publics à 3% (la règle d’or). Si les États ne respectent pas cette règle, ils se verront dans l’obligation d’imposer l’austérité à leur peuple : baisse du pouvoir d’achat, augmentation des impôts, taxes diverses, privatisation d’entreprises, etc…
2) L’union européenne et la santé : -Interdites depuis la crise de la vache folle en 1994, les farines animales vont être autorisées à compter du 1er juin 2013[11] -Le 21 avril 2007: les autorités européennes sont averties que l’huile de Saipol comporte de l’huile de moteur hautement toxique et cancérigène. Le 5 mai 2007, l’UE autorise à hauteur de 10% l’huile de moteur dans les produits alimentaires! (mayonnaises, plats cuisinés, vinaigrette industrielle et les conserves à l’huile) [12] -L’union européenne n’interdit pas la viande clonée, elle vient même d’en interdire l’étiquetage. [13] -31 mars 2011, l’UE a triplé les doses de césium 136 autorisé dans les aliments! (pour ceux venant du Japon après Fukushima afin de ne pas dégrader les importations!) Lors de la prise de toutes ces décisions, il faudrait être assez braqué pour ne pas voir
que ce sont les intérêts financiers qui sont pris en compte et non les doléances du peuple européen. 3) L’union européenne et son bilan :
"L’euro nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, des nouvelles parts de marché, de nouvelles possibilités d’investissements et donc d’emploi." Jacques Chirac Président de la république Francaise en 2002 lors du passage à l’euro Précisons ici que, malgré toutes les promesses, malgré tous les beaux discours, le bilan de nos politiques est désastreux. L’euro n’a pas seulement réalisé ses promesses, il va même à l’encontre de cellesci : le chômage augmente inexorablement et
la crise des dettes publiques est à son paroxysme, nos entreprises délocalisent…
Le traité sur le fonctionnement de l’U.E. oblige nos dirigeants à se plier face aux exigences de Bruxelles et de sa commission. Il apparaît donc clairement que le vote de chaque citoyen européen ne pèsera pas lourd face à l’appétit des oligarques européens non élus.
ème
4 partie : quelques précisions nécessaires… Précision n°1: « Mais si le monde est contrôlé par une oligarchie, pourquoi les personnes mettant en cause le système sont si peu nombreuses et n’apparaissent presque jamais sur le paysage audiovisuel ?» Cette question est très intéressante ! Si le monde va si mal, il semble douteux que nos « experts » n’en parlent pas ! Les plus riches financent les campagnes de nos politiques, mais ils détiennent aussi la plupart de vos journaux/radios/chaînes de télévision! [14] Si vous doutez de la volonté de ces entreprises à contrôler l'information, demandez-vous pourquoi la JP Morgan Bank a acheté 10% de TF1, que le Crédit Mutuel contrôle « Le monde » ou que la banque Rothschild possède le journal « Libération ».
Ils perdent de l'argent avec leurs journaux ! Connaissant leur attrait inconditionnel pour le profit, il semble légitime de se poser la question suivante: pourquoi diable les achètentils ? Mais l’argent n’est pas le seul responsable! Nous n’en parlons jamais par paresse intellectuelle et à cause des convictions profondes auxquelles nous sommes tous attachés. Un journaliste politique devrait remettre en question chacun de ses écrits s’il déduisait que les hommes politiques actuels ne détiennent plus de réel pouvoir. Ainsi que le père de famille qui remettrait en cause ce qu’il a appris à ses enfants "Toute vérité passe par trois stades: en premier lieu, on la ridiculise; en deuxième lieu on s'y oppose violemment; enfin on l'accepte comme si elle allait de soi." Schopenhauer
L’expérience suivante, connue sous le nom de la « La théorie des singes » [15], nous sert à bien comprendre ce qui est en jeu ici : « Une vingtaine de chimpanzés est isolée dans une pièce où est accrochée au plafond une banane, et seule une échelle permet d'y accéder. La pièce est également dotée d'un système qui permet de faire couler de l'eau glacée dans la chambre dès qu'un singe tente d'escalader l'échelle. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu'ils ne doivent pas escalader l'échelle. Le système d'aspersion d'eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l'expérience acquise et ne tentent pas d'approcher de l'échelle. Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d'attraper la banane en gravissant l'échelle, les autres singes l'agressent violemment et le repoussent. Lorsqu'un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d'escalader l'échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
L'expérience est poursuivie jusqu'à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d'escalader l'échelle pour atteindre la banane. Et si l'un d'entre eux s'y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n'ayant jamais subi de douche glacée. » Le parallèle avec l’Homme est on ne peut plus simple : l’Homme est conditionné pour accepter le système tel qu’il est, sans jamais le remettre en cause profondément. Les dogmes et le paradigme dans lequel nous vivons seront l’objet du 3ème manuel qui sortira prochainement. « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. » Albert Einstein
Précision n°2 : « Vous nous dites que nos élus ne détiendraient presque aucun pouvoir décisionnel, que ce serait les financiers aux commandes. Mais cela fait un peu théorie du complot tout ça, non ? » Il est vrai que nous abordons le thème de la prise de pouvoir politique par ceux qui financent les campagnes et les emprunts publics. Pour beaucoup de gens, ces simples affirmations nous cataloguent comme « complotistes ». Complot: « Projet secret élaboré par plusieurs personnes contre une autre ou une institution. » Au regard de cette définition, il apparaît évident que les complots existent. Reste à ne pas tomber dans les deux raccourcis suivants: 1) Il y en a partout. 2) Il n'y en a nulle part.
Mais nous ne voyons pas des complots partout ! Bien trop souvent, nos détracteurs s’écartent du débat en utilisant cette phrase : « Vous êtes un complotiste ! ». Mais derrière ce qui pourrait paraître comme une insulte à notre égard, il n’y a pas l’ombre d’un autre argument ! Les thèses dites « complotistes » diffèrent les unes des autres, mais elles sont souvent exposées avec de nombreux arguments et sources pour les étayer. Certaines sont fausses, d’autres totalement vérifiables. Mais renvoyer comme seul argument « Vous êtes un complotiste, vous voyez des complots partout » n’est pas acceptable dans un débat digne de ce nom ! Si vous nous pensez paranoïaque, ne vous dîtes pas juste « Ah, encore un adepte de ces théories ». Essayez de prouver que nos affirmations sont fausses serait bien plus productif, n’hésitez pas! N’oublions surtout pas que la plupart du temps, les personnes concernées n’ont pas à se concerter pour organiser tous leurs méfaits, ce sont les lois en place qui le leur permettent ! (voir 1ère partie : « Les règles sont nos limites… »).
(Précision n°3:) « Qui sont ces personnes qui détiennent le pouvoir ? » Cette question nous sert à rappeler un fait très important : nous sommes pour le libre-échange, la compétitivité entre les entreprises et le développement humain. Lorsque nous utilisons le terme « les plus riches » nous ne parlons pas du petit PDG d’entreprise. Nous ne nous battons pas contre les patrons qui aident à développer le pays par leur esprit d’initiative, ils sont nécessaires. Nous parlons des 1% les plus riches : les multinationales et les banques en font grandement partie. Il est malgré tout difficile de définir le degré de responsabilité de chacun. Chaque multinationale et chaque lobby à son rôle à jouer en nous laissant, qu’ils le désirent ou non, dans une situation pitoyable.
« La corpotocratie est ce groupe d’individus qui administre nos plus grosses corporations et ils agissent réellement comme les empereurs de cet empire. Ils contrôlent nos médias, ils contrôlent la plupart de nos politiciens car ils financent leurs campagnes […] Ils ne sont pas élus, ils ne remplissent pas de mandat, ils ne rendent de compte à personne, et au sommet de la corpotocratie, vous ne pouvez distinguer si la personne travaille pour une société privée ou le gouvernement […] Notre gouvernement est invisible la plupart du temps et ses stratégies sont exécutées par nos corporations à un niveau ou à un autre. Les stratégies du gouvernement sont forgées par la corpotocratie.» John Perkins, Auteur de « Confessions d’un assassin économique »[16]
ème
5
partie : la cause des causes :
Les injustices sont de plus en plus nombreuses: austérité, précarité, chômage, mauvaise répartition des richesses, la liste serait trop longue, nous allons donc nous arrêter ici. À chaque abus social, son groupe de résistants: certains vont essayer de lever des fonds pour lutter contre des maladies, pour l’environnement. D'autres vont aller faire du bénévolat en Afrique afin d'aider les populations locales, manifester pour le pouvoir d'achat, contre la précarité, etc... Ces résistants ont tous un point commun: celui de vouloir le bien commun. Mais malheureusement, nous sommes bien trop divisés et il apparaît de plus en plus que ces combats seront vains si nous ne nous
attardons pas sur la cause principale de toutes ces injustices, « la Cause des causes »… Lorsqu'une personne est atteinte d'une maladie, il ne sert à rien de s’en prendre aux symptômes. Il faut s'attaquer à la cause du problème ! « Ne vous en prenez pas aux conséquences, vous ne réglerez pas le problème. Ne vous en prenez même pas aux causes, elles sont multiples. Il vaut mieux chercher parmi celles-ci la "Cause des causes".» Étienne Chouard Professeur d’économie et de droit
Idée n°3 : « Rien ne sert de se battre contre toutes les causes des injustices sociales. Cherchons la cause principale ! »
Mais alors, il y aurait-il une cause commune à tous nos problèmes actuels ?
Nous l’avons vu, la plupart des mauvaises décisions politiques sont des règles inscrites noir sur blanc dans nos lois. Ce qui nous amène aux conséquences
désastreuses dont nous sommes témoins aujourd’hui. Nous tenons donc à mettre en avant le rôle de nos constitutions dans les prises de décisions.
Point important : qu’est-ce que la Constitution ? À quoi sert-elle ? « La Constitution (écrit généralement avec une majuscule) est un texte qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un organisme, généralement d’un État. La Constitution d'un État a valeur de loi. Elle est à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein de cet État, en tant qu'unité d'espace géographique et humain. La Constitution protège les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels des titulaires des pouvoirs (exécutif, législatif, et judiciaire). » Définition wikipédia
La constitution représente les règles de ceux qui écrivent les lois…les limites du pouvoir… Elle devrait donc nous permettre de contrôler et de surveiller nos dirigeants. Point encore plus important : Qui écrit nos constitutions ? Ceux qui écrivent les lois!!! Vous avez bien compris, nos systèmes politiques laissent les personnes au pouvoir rédiger leurs propres règles. Comment nos constitutions pourraient-elles nous protéger de ceux qui nous gouvernent s’ils les rédigent eux-mêmes? Ils sont à la fois juge et partie ! Cela revient à un procès où le juge qui dirige la séance est le père de l’accusé. Ce conflit d’intérêts énorme ne peut être toléré ! Écrivant leurs propres règles, il ne faut donc pas s’étonner que nos élus ne nous donnent aucun pouvoir politique.
Idée protéger sociétés pouvoir propres
n°4 : « La constitution sert à nous du pouvoir. Malgré tout, nos actuelles laissent les hommes au la rédiger. Ils écrivent leurs règles ! »
« Donnez ce pouvoir à l'homme le plus vertueux qui soit, vous le verrez bientôt changer d'attitude. Sa fortune nouvelle engendre en lui un orgueil sans mesure, et l'envie est innée dans l'homme : avec ces deux vices, il n'y a plus en lui que perversité; il commet follement des crimes sans nombre, saoul tantôt d'orgueil tantôt d'envie. » Hérodote d’Halicarnasse, Enquêtes III 80-83, discours d’Otanès
Idée n°5 : « Nous ne pouvons laisser les hommes au pouvoir écrire les règles du pouvoir… »
ème
6 partie : Les 3 manières de gouverner Hérodote d’Hallicarnasse (-484 à -425 av. J.-C.) est un historien, géographe et prosateur grec. Ses écrits sont les premiers écrits politiques qui nous soient parvenus. Dans Enquêtes III 80-83 [17], il décrit le discours entre trois prétendants au trône. Chacun défend le moyen de gouverner qu’il préfère : Otanès défend la démocratie. Mégabyse plaide en faveur de l'oligarchie. Darius se fait l'avocat de la monarchie. Ce qu'Hérodote nous enseigne ici, c'est qu'il existe trois moyens de gouverner. Avant de se demander lequel est le meilleur, révisons ensemble leurs significations.
Point important : Utilisonsnous les bonnes définitions ? D’après le dictionnaire Larousse: Oligarchie: Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d'individus constituant soit l'élite intellectuelle (aristocratie), soit la minorité possédante (ploutocratie), ces deux aspects étant fréquemment confondus. Monarchie: Système politique dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués. Pouvoir d'un seul. Démocratie: Système politique, forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple. Serait-ce une erreur de langage que de désigner comme démocratie un système qui met un petit groupe au pouvoir?
L'élection est un système aristocratique, le pouvoir aux meilleurs (aristos= les meilleurs en grec...). C'est un système défendable, cependant, ne nous trompons pas de mots ! En -507 av. J.-C., la démocratie athénienne vit le jour. Ses inventeurs en avaient une vision bien différente de la nôtre. Pour eux, la démocratie ce n’était pas l’élection… LA DÉMOCRATIE ÉTAIT ASSURÉE PAR LE TIRAGE AU SORT… Dans l’excellent livre de Mongens H. Hansen, « La démocratie athénienne à [18] , l’époque de Démosthène » d’innombrables sources de l’époque présente le tirage au sort comme caractéristique inhérente de la démocratie. Ceci est un fait, une définition , et ne devrait pas faire lieu de débat. Imaginez comment réagiraient les inventeurs de la démocratie s’ils apprenaient comment le nom de leur invention était utilisé de nos jours !
Mais les athéniens n’étaient pas les seuls à voir la démocratie de cette manière : jusqu’à la fin du 18ème siècle, tous les intellectuels en étaient conscients aussi. Les débats étaient endiablés entre défenseurs de l’aristocratie et les démocrates. « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie » Montesquieu, dans "Esprit des lois" Le régime de l'élection s'est malgré tout imposé vers la fin du 18ème siècle dans la quasi-totalité de nos sociétés occidentales. L'abbé Sieyès, un grand acteur de la révolution française était un fervent défendeur de ce système. L'auteur de "Qu'est-ce que le Tiers état?" savait lui aussi que le gouvernement représentatif n'était pas un régime démocratique, mais aristocratique.
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire euxmêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » Abbé Sieyès (Discours du 7 septembre 1789, Dire sur le véto royal [19])
Cette citation de Sieyès est on ne peut plus claire sur la nature du gouvernement représentatif, il ne saurait être une démocratie. Point à la ligne...
Cependant, au fil du temps, la véritable signification du mot démocratie a été perdue. Nos régimes actuels sont qualifiés « démocratiques » par tous, et ce, dans les livres d’histoire, aux informations et dans les repas de famille. Mais nous oublions l’oligarchie, comme si ce mot n'existait plus. C’est pourtant le mot le plus à même de décrire nos sociétés actuelles ! (Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d'individus). Nos régimes sont dits « gouvernements représentatifs ». À chaque élection, nous élisons nos dirigeants politiques pour une durée parfois supérieure à 5 ans. Entre temps, il n'existe aucun réel moyen pour nous d'agir sur leurs décisions. Nos élus ne sont pas révocables (même s'ils nous trahissent ...).Pendant leurs mandats, les Élus n'ont aucun compte à rendre. De notre initiative, nous ne pouvons rien décider!
Aucun référendum populaire, pas de véto populaire (sauf quelques rares exceptions comme en Suisse ou au Venezuela), nous ne pouvons choisir nos candidats parmi un large panel. Et cela finit toujours au deuxième tour avec les deux plus grands partis du pays (PS et UMP en France par exemple...). Notre seul pouvoir est de ne pas réélire la même personne qui nous a déçus. Mais si celui ou celle qui le remplace nous trahit à son tour, que pouvons- nous faire? Attendre les prochaines élections pour le punir semble être la seule option possible. Et 5 ans, c'est long…pour n’avoir comme (faux) choix le traître ayant précédé celui qu’il faut chasser aujourd’hui!... Vouloir déléguer le pouvoir aux meilleurs peut-être compréhensible, c'est une vision de voir les choses, une manière de gouverner...Mais ce n'est pas pour elle nous nous combattons... Une aristocratie (pouvoir aux meilleurs) non corrompue et contrôlée en permanence serait sans doute un bon régime. Mais il faut bien se rendre à l’évidence qu’actuellement,
ce ne sont ni les meilleurs, ni les plus compétents qui sont aux commandes. Presque toutes leurs décisions sont prises au profit des plus riches, car ils achètent l’élection. L’argent reste privatisé, les dettes explosent, les marchés financiers ne sont pas régulés et le chômage est en constante augmentation, tout comme le montant de vos impôts… Le gouvernement représentatif est plus démocratique qu’une dictature, mais il ne serait être une démocratie directe telle que l’ont connue les citoyens athéniens. Vous pouvez défendre l'élection, mais vous ne serez jamais démocrate. L’important est de désigner les choses par leur vrai nom ! Vous devez peut-être vous dire : « L’auteur joue sur les mots ici ! ». Il n’en est rien ! Cette erreur de langage quasiuniverselle est très importante car nous utilisons le même mot pour décrire le problème et la solution.
Idée n°6 : « La démocratie réelle, c’est le tirage au sort et la rotation des charges. Le gouvernement représentatif n’est pas la démocratie ! Prétendre le contraire reviendrait à désigner comme bleu ce qui est rouge… »
Il est normal que vous vous disiez peut-être actuellement : « Le tirage au sort? N’importe quoi ! Cela a peut-être bien fonctionné dans l’antiquité, mais c’était pour une toute petite cité. Les problèmes actuels sont bien plus complexes et variés ! On ne peut laisser l’individu lambda prendre les décisions ! ». Ce sont des objections inhérentes au débat et légitimes. Les Athéniens y ont aussi pensé lorsqu’ils écrivaient ces règles. On ne répète que la cité athénienne a très bien fonctionné et ce pendant 200 ans. [20] Il semble logique de se poser des questions sur
les raisons qui ont poussé les athéniens à choisir ce type de régime politique. Nous espérons donc que vous lirez la suite de ce manuel dans l’esprit du « Pourquoi pas!» plutôt que dans celui du « Pourquoi donc? ». Les objections seront bien sûr traitées dans les parties suivantes. Point important : Ce qui précède peut en effet vous laisser perplexe. Cependant, derrière son apparente simplicité, le tirage au sort en politique permet de limiter les conflits d’intérêts au maximum. Que vous soyez ouvert ou non à ce point de vue, il est primordial de ne pas rejeter cette idée sans vraiment la considérer. N’imaginez pas que ce système reviendrait à seulement remplacer vos élus par des tirés au sort, la démocratie réelle, c’est bien plus que ça! Pour mieux le comprendre, étudions l’impact que le suffrage par le sort aurait sur un principe clé de la démocratie : l’écriture de notre constitution…
7ème partie : une une assemblée constituante tirée au sort Rappelons-le, la constitution représente le droit du droit, le texte qui régit le pouvoir et son mode de fonctionnement. C’est le texte que devrait craindre nos élus! L’assemblée constituante (celle écrit la constitution) se doit donc d’être désintéressée, incorruptible et révocable. Ceci afin que ses membres soient préoccupés uniquement du bien commun. Mais surtout, il faut être sûr que ce ne sera pas les hommes au pouvoir qui écriront leurs propres règles ! Il est pour nous, inconcevable de les laisser choisir leurs limites… C’est pourquoi nous proposons de tirer au sort l’assemblée qui écrira la constitution…
Nous entendons déjà certains lecteurs qui pensent que des personnes tirées au hasard parmi le corps électoral ne possèderaient pas les compétences nécessaires pour écrire un tel texte de loi… Nous tenons à leur répondre en décrivant la simplicité de quelques règles à mettre en œuvre : 1) Le respect du vote blanc. 2) Le referendum d’initiative citoyenne (RIC) législatif (permet au peuple de proposer une loi) 3) Le RIC abrogatoire (permet au peuple d’abroger une loi) 4) Le RIC révocatoire (permet au peuple de révoquer un élu qui aurait trahi sa parole) 5) Le RIC constituant (permet au peuple de contrôler la constitution) 6) Interdiction du cumul des mandats.
7) Limitation mandats.
du
renouvellement
des
8) Juger de la responsabilité des acteurs politiques par un jury citoyen. 9) Contrôle public de la télévision. 10) Contrôle public de l’énergie et de la santé. 11) Contrôle public de la création monétaire. 12) Inégibilité des constituants aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes. 13) Etc…. Remarquez dans un premier temps que JAMAIS aucun élu ne proposera une telle loi car elle restreindrait son pouvoir. Il faut ensuite bien comprendre que ces règles sont simples et d’une logique basique : celui de contrôler nos représentants… Et presque n’importe qui
aurait pu les trouver… Ce qui nous conforte dans notre idée de choisir le suffrage par le sort pour désigner les personnes qui écriront la constitution. Pour améliorer le processus, nous pouvons imaginer diviser le travail en 4 assemblées indépendantes les unes aux autres. À la fin de l’écriture, les constitutions seraient comparées, discutées, contestées, puis adoptées d’un commun accord. Beaucoup pensent que donner une telle responsabilité à une personne lambda est dangereux voire même contre-productif. Pourtant, et ceci est primordial, le tirage au sort semble être le seul moyen de créer une assemblée constituante désintéressée et soucieuse du bien commun. Vous voyez une autre alternative? Faites-la connaître sur le forum de « Monnaie et démocratie ». Vous pensez que cela est normal de faire écrire aux élus leurs propres règles? Alors demandez-vous si vous laisseriez votre enfant écrire les siennes...
Il est important aussi de mettre en avant le fait que donner des responsabilités à un individu renforce ses capacités. Être sélectionnées par le sort pousse les personnes à la vertu, par besoin de reconnaissance ou par sens du bien commun. Nous traiterons les bienfaits du tirage au sort et ses objections plus en détails dans une partie suivante. « L’une des meilleures facons d’aider quelqu’un est de lui donner une responsabilité et de lui faire savoir que vous lui faîtes confiance » Booker T. Washington, En 2007, à l’initiative d’Étienne Chouard, le projet d’écrire une constitution a été lancé, le Plan C [21]. De nombreux internautes ont participé à l’élaboration de ce texte de loi. Bien sûr, les personnes n’étaient pas tirées au sort. Cependant, c’est la qualité de ce texte que nous tenons à mettre ici en
avant. Simple, concis, il s’assure contrôle de nos représentants.
du
La constitution prévoit la présence de trois chambres: une chambre tirée au sort écrit la constitution, une chambre d'élus propose des lois, puis la dernière chambre tirée au sort les accepte ou non. Toutes ces étapes étant sous contrôle permanent du peuple : à tous les niveaux, les quatre référendums décrits plus haut sont bien évidemment présents. Remarquez que le parlement est constitué de deux chambres : une élue et une tirée au sort qui ne peut qu’accepter ou refuser les lois proposées. Les tirés au sort n’ont qu’un pouvoir de contrôle, de consultation et de proposition, mais comme ils sont désintéressés, leur tâche ne serait pas entravée par des conflits d’intérêts. Nous vous invitons à consulter la description complète de cette constitution sur le site du Plan C. [21]
ème
8
partie : des objections ?
Objection n°1 : Et si on tirait au sort des incompétents? C'est l'objection la plus fréquente lorsque nous parlons de tirage au sort autour de nous. Premier fait, il sera difficile de faire pire que nos dirigeants actuels ! Leurs bilans sont désastreux et ce, depuis plus de 40 ans ! Le chômage grimpe, les impôts augmentent, les coupes sociales se multiplient. Ils déclenchent des guerres à travers le monde, laissent mourir de faim un enfant toutes les 5 secondes. Les inégalités ne cessent de se creuser. COMMENT PEUTON LES TROUVER COMPÉTENTS? [22] Ils sont incompétents non pas parce qu’ils sont mauvais, mais parce qu’ils sont corrompus par les personnes détenant
le capital et n’ont aucun réel pouvoir politique (voir précédemment « Qui détient le pouvoir? »). Les arguments précédents ne prouvent pas que le système par tirage au sort sera meilleur, essayons donc de vous convaincre avec un approche différente: Les hommes que nous élisons sont tous avocats, hommes d'affaires, professeurs, etc... Leurs connaissances à l'ouverture d'un dossier sont très faibles. Il n’y a presque jamais de professeurs à l’éducation nationale, de juges au ministère de la justice ou encore de policier au ministère de l’intérieur. C'est le travail qu'ils vont réaliser par la suite qui va les rendre compétents dans un domaine spécifique. Ayant pour la plupart suivi de hautes études, ils ont une facilité pour réfléchir certes, mais un avocat connaît-il le nucléaire lorsqu’il rentre au ministère de l’environnement? En fait, ils vont devoir discuter avec les partenaires sociaux et les différents acteurs
économiques avant de prendre une décision. , comme le ferait un tiré au sort! « On prend à tort les ministres pour des hommes qui devraient être plus savants que leurs subordonnés. Le ministre n'est autre chose qu'un délégué du peuple pour la surveillance d'un travail déterminé et nous avons, pour surveiller le surveillant, un autre député, rapporteur du budget ; les autres députés sont arbitres. […] Si le civet est brûlé, d'abord je le sentirai très bien, sans être cuisinier, et ensuite j'arriverai à me protéger contre ce petit malheur, même sans entrer dans la cuisine, car je suis celui qui paie. Le peuple est celui qui paie ; et ses représentants ont mille moyens de faire que le peuple soit bien servi, si seulement ils le veulent. » Alain dans Propos, 1912
De plus, et ceci est très important, le système de tirage au sort ne consiste pas à seulement remplacer le gouvernement élu par une assemblée de citoyens tirés au sort. Nous ne voulons pas tirer des noms au hasard, les faire rentrer dans le parlement et dire: « À vous de jouer ! » La vraie démocratie est bien plus astucieuse. Ils ne seront pas seuls: les débats iraient bon train, différents avis seraient exposés, les spécialistes du domaine en question exposeraient leurs arguments. De plus, rappelons l’exemple de la constitution du Plan C où une chambre élue était présente. Elle pourrait bien évidemment rappeler les réalités politico-économiques au peuple que certains pourraient juger inapte à analyser objectivement la situation. Soulignons ici les 6 moyens qui pourraient nous protéger des faiblesses du hasard : [22] 1) Possibilité pour les tirés au sort de refuser. (forme d’autocensure) 2) La docimasie : un examen d’aptitude.
3) L’ostracisme : la possibilité de bannir quelqu’un de la vie politique pendant 10 ans en cas de danger. 4) Pendant le mandat, le tiré au sort est révocable à tout moment par un vote de l’assemblée. 5) En fin de mandat, les tirés au sort doivent rendre des comptes (reddition des comptes). Punitions et récompenses à la clé. 6) Après le mandat, des procédures d’accusation peuvent mettre en cause après coup des acteurs éventuellement fautifs. Tout ceci est bien plus protecteur qu’un système reposant sur l’élection, qui fait croire que l’on pourrait compter sur la vertu de certains acteurs, meilleurs que les autres.
Objection n°2 : Le tirage au sort n’est pas adapté au monde actuel! La cité a très bien fonctionné certes, mais elle était petite, l’économie actuelle est bien plus complexe. La théorie est nécessaire mais l’expérience prévaut, rappelons ici que dans l’Histoire humaine, toutes les expériences de tirage au sort n’ont eu que des résultats positifs : divers jurys citoyens et écriture populaire de la constitution de Colombie Britannique au Canada sont exemples frappants. La démocratie athénienne fut l’exemple le plus long et marquant. Les Athéniens, pendant 200 ans, ont fait prospérer une cité fonctionnant par tirage au sort pour la presque totalité ces rouages politiques et prises de décisions. C’est l’accident d’une guerre perdue qui a mis fin à la prospérité de la cité et non un vice de son système institutionnel.
Contrairement aux idées reçues, le système par élection ne peut fonctionner qu’à petite échelle puisqu’il suppose que peuple connaisse à la fois les gouvernants et leur actions. Le tirage par le sort est, quant à lui, beaucoup mieux adapté à des États à grande échelle puisqu’il suppose des contrôles permanents à tous les étages politiques. [22] Nous pourrions même imaginer des assemblées de communes et de région tirées au sort. Ces assemblées « locales » se coordonneraient avec l’assemblée nationale afin de faciliter la promotion de toutes les idées. De nos jours, tous les échanges sont mondiaux et les moyens de communication sont bien plus importants que pendant l’antiquité. Il semble donc difficile d’affirmer que mettre en œuvre les moyens nécessaires serait impossible. Là encore, c’est une question de volonté politique…
Objection n°3 : Avec le tirage au sort, on changerait d’avis tout le temps! Si les tirés au sort changent d’avis, c’est que le peuple change d’avis. Les tirés au sort sont le meilleur échantillon représentatif des citoyens. Les changements d’avis ne durent qu’un temps, une fois les argumentations solides et le recul pris, sans conflits d’intérêts. Plus le temps passera, moins les citoyens changeront d’avis et plus la démocratie sera solide. Point important : Nous tenons à préciser que nous n’affirmons pas détenir la solution miracle. Toutes nos propositions doivent être débattues et méritent sûrement des modifications. Donner la parole aux peuples est le but de ce manuel! Si une autre objection vous rend encore perplexe, n’hésitez pas à la formuler dans la partie objections du site « Monnaie et démocratie ». Les débats sont importants, enflammez-les!
9ème partie : et tout devint possible… possible… Réécrire nous-mêmes notre Constitution apporterait un souffle nouveau au monde actuel. Des choses tout bonnement impensables ou utopiques deviendraient réalisables car nous serions de nouveaux les maîtres de notre destin. Rappelons-le, la majeure partie des injustices est un problème de Droit. Notre impuissance est écrite par nos dirigeants à travers des textes de lois ou décrets. Maintenant une question : si le peuple qui détenait le pouvoir décisionnel, qu’elle serait ses décisions ? Privatiser la monnaie ? Partir en guerre ? Aidez les personnes les plus riches ? Étudions le changement !
Possibilité n°1 : rendre la monnaie publique ! Pas de prospérité sans monnaie publique. Pas de monnaie publique sans démocratie. Pas de vraie démocratie sans tirage au sort. Les dirigeants en place ne laisseront jamais l’État être le seul garant du pouvoir de battre monnaie. Comme nous l’avons vu dans le manuel n°1 : « Comprendre la monnaie », les conséquences d’un tel système sont le chômage de masse et l’instabilité économique. En plus de ces conséquences désastreuses, le système met en place des règles totalement injustes favorisant les personnes détenant le capital au détriment des peuples. Mais là encore, tout est une question de droit! Le problème pourrait être réglé en 2-3 lignes sur notre constitution! Reste à savoir qui les écrit…
Possibilité n°2 : Moins (ou plus du tout) de guerre… Que cela soit l’OTAN, les États-Unis ou la France, ils ont déclenché à eux seuls plus de 5 conflits majeurs sur la planète ces 10 dernières années, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. Pour la plupart, si ce n’est pour tous, l’intérêt économique était toujours l’enjeu principal de ces conflits. La justification officielle était toujours de défaire le tyran qui exploitait son peuple. Loin de nous l’idée de dé diaboliser la tyrannie de ces régimes, il est quand même nécessaire de noter que les nations « va-t’en guerre » laissent les pays dans un pire état qu’il ne l’était auparavant : économiquement et socialement parlant. L’armée est nécessaire car elle est garante de notre souveraineté et nous protège des réelles menaces. Mais est-ce aux personnes détenant un intérêt économique de décider du pourquoi d’une
guerre? Là encore, tout est une question de droit! Instaurer dans nos constitutions des moyens de séparer le pouvoir économique du pouvoir décisionnel évincerait la manie colonialiste des nations occidentales.
« Je suis allé au pentagone, 10 jours après le 11 Septembre 2001 […] un officier de l’État-Major m’appelle dans son bureau et me dit : je veux que vous sachiez que nous allons attaquer l’Irak […] 6 semaines plus tard le même officier me dit : « C’est bien pire que ça […] j’ai reçu ce mémo du secrétaire à la défense qui dit que nous allons attaquer et détruire les gouvernements dans 7 pays sur 5 ans : Irak, Syrie, Liban, Libye, Somalie, Soudan et Iran» Wesley Clark Ancien général de l’armée américaine
Possibilité n°3 : Le revenu de base Le revenu de base est un salaire que toucherait chaque individu quelle que soit sa profession, qu’il travaille ou non, qu’il soit patron ou ouvrier. Attention! Loin de l’idée du communisme, ce salaire serait perçu par tous les individus certes, mais une échelle des salaires serait présente. La base que tout le monde toucherait serait le juste nécessaire pour sustenter l’individu de ses besoins primaires : manger, se loger et s’éduquer. Et dès qu’un citoyen possèdera un travail, il se mettra à gagner plus. En clair, un médecin serait toujours mieux payé qu’un technicien. La différence tient dans la présence d’un salaire permettant de continuer à vivre en cas de chômage ou de coup dur. Les réalisateurs du film documentaire « Le salaire de base » ont réalisé un sondage qui posait ces questions : Si vous touchiez un salaire de base, continuerez-vous de travailler?
80% des sondés ont continueraient à travailler.
répondu
qu’ils
Si le salaire de base existait, pensezvous que les gens continueraient à travailler? 80% des sondés ont répondu par la négative. Vous l’avez compris nous voyons les autres d’un bien mauvais œil, pensant qu’ils resteraient tous chez eux en attendant le salaire de base. Cependant la vérité est tout autre, l’Homme a besoin de s’occuper, d’accomplir des projets, de lier des liens dans un esprit d’équipe, etc... De plus en plus plébiscité, cette idée naît d’un constat : nous travaillons de plus en plus efficacement pour un pouvoir d’achat toujours amoindri.
Le revenu de base n’apporterait pas seulement à chacun la dignité dont il a besoin, mais il insufflerait un tout autre mode de vie à la civilisation actuelle.
Bien sûr, sans monnaie publique, nous ne pourrions financer un tel projet de société. Le système en place entretenant les dettes publiques, les peuples sont condamnés à l’austérité. Les coupes sociales sont obligatoires pour faire survivre le système. L’idée d’un salaire de base est donc incompatible dans le système actuel si bien qu’il est difficile de croire possible la réalisation d’un tel projet. Étudier en profondeur le sujet nécessiterait la rédaction d’un autre manuel, cependant, il sera pour vous facile de trouver plus de renseignements. Regarder le film documentaire « Le salaire de base », disponible gratuitement sur internet serait un bon début. Objections, réponses aux objections, explications des différents projets, tout est disponible sur internet, n’hésitez pas!
Possibilité n°4 : l’énergie libre ! Imaginez une énergie infinie et gratuite pour tous, cela changerait la face du monde, rendrait possible des choses inimaginables jusqu’alors. Cela pourrait aussi sortir de la précarité des millions de personnes à travers le monde. Cela vous paraît insensé? Pourtant, au cours de l’histoire, beaucoup de scientifiques ont cherché (et trouvé !) une source d’énergie gratuite et illimitée pour tous! [25] -Nicolas Tesla, est le précurseur de ce mouvement avec son énergie radiante. Son financier JP Morgan, qui détenait le monopole des fils de cuivres utilisés pour fabriquer les lignes électriques cessa de le financer, son laboratoire fut brûlé et Tesla fut mis à l’écart… [26] -Adam Trombly a lui aussi trouvé l’énergie libre à l’aide d’un générateur électromagnétique. Il a présenté son invention au sénat américain et aux Nations
Unies mais l’administration Bush (1er du nom) a mis à l’écart ces évènements puis l’appareil a été saisi par le FBI. -John Bedini, se basant sur les travaux de Tesla. Il a produit un éventail de batterie qui générait plus d’énergie qu’il n’en fallait pour les faire fonctionner. Après avoir annoncé qu’il allait les commercialiser à bas-prix, il a été agressé dans son laboratoire. On l’a mis en garde qu’il ne devrait pas mettre en vente sa machine. Pour sa sécurité il a arrêté ses recherches. -John Hutchinson, a créé des piles fonctionnant à l’énergie libre. Son laboratoire a été cambriolé et son équipement a été saisi par la police et les autorités en 1978, 1989 et encore une fois en 2000 ! -Eugene Mallove, ingénieur du MIT, rédacteur en chef du magazine « Infinite energy ». Il fut assassiné le 14 mai 2004. Le dossier reste ouvert et non-résolu. [27] [28]
-Stanley Meyer [24], en septembre 1991, dépose le brevet de son moteur à eau, il a reçu de nombreuses menaces de mort. Le 29 mars 1998, il sortit de la table d’un restaurant en disant avoir été empoisonné, il s’est effondré mort sur le parking… -Kiyoshi Hirasawa a mis en commerce au Japon une voiture électrique fonctionnant à l’eau. Un litre d’eau maintient la voiture à 80 km/h pendant une heure. Heureusement, il ne lui est encore rien arrivé ! Si le cœur vous en dit, documentez-vous sur Dr. Brian O’Leary, Shiuji Inomata, Floyd « Sparky » Sweet, Paramahamsa Tewari Ils ne sont que quelques exemples de ces inventeurs exceptionnels. [23] [29] Pour les industriels de l’énergie, cela reviendrait à voir passer sous leurs nez les quelques 200 000 milliards de dollars que représentent les réserves de gaz, de pétrole et de charbon restantes sur Terre. Il n’est donc pas étonnant que ces
inventeurs soient mis à l’écart de façon presque systématique. Et si notre constitution garantissait le contrôle public de l’énergie, de la recherche et de l’indépendance des chercheurs ? Imaginez un monde où les transports en communs seraient gratuits car ne nécessitant plus de pétrole pour fonctionner. Un monde où les coûts de production diminueraient, où chaque personne aurait accès à l’eau potable, aux moyens de locomotion. Cela nous soulagerait d’un poids, d’une masse de travail énorme, mettant fin à notre dépendance au pétrole et autres sources d’énergie fossile. Trop utopique ? Là encore, tout est une question de droit, de prises de décisions politiques! Va-t-on laisser encore longtemps le monopole pétrolier faire la loi sans tenir compte des véritables avancées technologiques de l’être humain? Libérons l’Homme de ce fardeau. Socialement, écologiquement, les solutions sont là! Reste à trouver la volonté politique de les mettre en œuvre…
Idée centrale : Les problèmes engendrés par le système actuel sont effarants et les conséquences socio-économiques sont dramatiques. Les moyens pour y remédier sont innombrables. Ils ne sont cependant jamais mis en œuvre fait de notre impuissance politique. Notre impuissance politique est écrite dans un texte que nous sous-estimons : la constitution qui fixe les règles du pouvoir. Nous laissons les personnes au pouvoirs rédiger les règles qu’ils devraient craindre. Il nous suffirait d’être nombreux à VOULOIR une assemblée constituante tirée au sort afin de garantir l’impartialité lors de l’écriture de ce texte si important. Aucun profond changement ne viendra par initiative du gouvernement élu donc sponsorisé. Battons-nous pour enfin faire entendre la voix du peuple : réclamons une assemblée constituante tirée au sort!
10ème partie : les 7 vices de l’élection, les 11 vertus du tirage au sort Extrait de "Centralité du tirage au sort" par Étienne Chouard [22]
I) •
•
Les vices de l’élection :
Vice n°1: L’élection pousse au mensonge les représentants : d’abord pour accéder au pouvoir, puis pour le conserver, car les candidats ne peuvent être élus, puis réélus, que si leur image est bonne : cela pousse mécaniquement à mentir, sur le futur et sur le passé. Vice n°2: L’élection pousse à la corruption : les élus « sponsorisés » doivent fatalement « renvoyer l’ascenseur » à leurs sponsors, ceux qui ont financé leur campagne électorale : la corruption est donc inévitable, par l’existence même de la
campagne électorale dont le coût est inaccessible au candidat seul. Le système de l’élection permet donc, et même impose, la corruption des élus (ce qui arrange sans doute quelques acteurs économiques fortunés). Grâce au principe de la campagne électorale ruineuse, nos représentants sont à vendre (et nos libertés avec). •
Vice n°3: L’élection incite au regroupement en ligues et soumet l’action politique à des clans et surtout à leurs chefs, avec son cortège de turpitudes liées aux logiques d’appareil et à la quête ultra prioritaire (vitale) du pouvoir. Les partis imposent leurs candidats, ce qui rend nos choix factices. Du fait de la participation de groupes politiques à la compétition électorale (concurrence déloyale), l’élection prive la plupart des individus isolés de toute chance de participer au gouvernement de la Cité et favorise donc le désintérêt politique (voire le rejet) des citoyens.
•
•
•
Vice n°4: L’élection délègue… et donc dispense (éloigne) les citoyens de l’activité politique quotidienne et favorise la formation de castes d’élus, professionnels à vie de la politique, qui s’éloignent de leurs électeurs pour finalement ne plus représenter qu’euxmêmes, transformant la protection promise par l’élection en muselière politique. Vice n°5: L’élection n’assure que la légitimité des élus, sans garantir du tout la justice distributive dans la répartition des charges : une assemblée de fonctionnaires et de médecins ne peut pas appréhender l’intérêt général comme le ferait une assemblée tirée au sort. Une assemblée élue n’est jamais représentative. Vice n°6: L’élection étouffe les résistances contre les abus de pouvoir : elle réduit notre précieuse liberté de parole à un vote épisodique tous les cinq ans, vote tourmenté par un bipartisme de façade qui n’offre que des choix factices. La consigne du « vote utile » est un bâillon politique. L’élection sélectionne
par définition ceux qui semblent « les meilleurs », des citoyens supérieurs aux électeurs, et renonce ainsi au principe d’égalité (pourtant affiché partout, mensongèrement) : l’élection désigne davantage des chefs qui recherchent un pouvoir (dominateurs) que des représentants qui acceptent un pouvoir (médiateurs, à l’écoute et au service des citoyens). L’élection est profondément aristocratique, pas du tout démocratique. L’expression « élection démocratique » est un oxymore (un assemblage de mots contradictoires).Un inconvénient important de cette élite, c’est ce sentiment de puissance qui se développe chez les élus au point qu’ils finissent par se permettre n’importe quoi. •
Vice n°7: DE FAIT, depuis 200 ans (depuis le début du 19ème), l’élection donne le pouvoir politique aux plus riches et à eux seuls, jamais aux autres : l’élection de représentants politiques permet de SYNCHRONISER durablement le pouvoir politique et le pouvoir économique, créant
progressivement des monstres irresponsables écrivant le droit pour euxmêmes et s’appropriant le monopole de la force publique à des fins privées. II)
Les vertus du tirage au sort :
Vertu n°1: La procédure du tirage au sort est impartiale et équitable : elle garantit une justice distributive (conséquence logique du principe d’égalité politique affirmé comme objectif central de la démocratie). Vertu n°2: Le tirage au sort empêche la corruption (il dissuade même les corrupteurs : il est impossible et donc inutile de tricher, on évite les intrigues) : ne laissant pas de place à la volonté, ni des uns ni des autres, il n’accorde aucune chance à la tromperie, à la manipulation des volontés. Vertu n°3: Le tirage au sort ne crée jamais de rancunes : pas de vanité d’avoir été choisi ; pas de ressentiment à ne pas avoir été choisi : il a des vertus pacifiantes pour la Cité, de façon systémique.
Vertu n°4: Tous les participants, représentants et représentés sont mis sur un réel pied d’égalité. Vertu n°5: Le hasard, reproduisant rarement deux fois le même choix, pousse naturellement à la rotation des charges et empêche mécaniquement la formation d’une classe politicienne toujours portée à tirer vanité de sa condition et cherchant toujours à jouir de privilèges. Le principe protecteur majeur est celui-ci : les gouvernants sont plus respectueux des gouvernés quand ils savent avec certitude qu’ils reviendront bientôt eux-mêmes à la condition ordinaire de gouvernés. Vertu n°6: Le tirage au sort est facile, rapide et économique. Vertu n°7: Le hasard et les grands nombres composent naturellement, mécaniquement, un échantillon représentatif. Rien de mieux que le tirage au sort pour composer une assemblée qui
ressemble trait pour trait au peuple à représenter. Pas besoin de quotas, pas de risque d’intrigues. Vertu n°8: Savoir qu’il peut être tiré au sort incite chaque citoyen à s’instruire et à participer aux controverses publiques : c’est un moyen pédagogique d’émancipation intellectuelle. Vertu n°9: Avoir été tiré au sort pousse chaque citoyen à s’extraire de ses préoccupations personnelles et à se préoccuper du monde commun ; sa désignation et le regard public posé sur lui le poussent à s’instruire et à développer ses compétences par son travail, exactement comme cela se passe pour les élus : c’est un moyen pédagogique de responsabilisation des citoyens, de tous les citoyens. Vertu n°10: Préférer le tirage au sort, c’est refuser d’abandonner le pouvoir du suffrage direct à l’Assemblée, et c’est tenir à des contrôles réels de tous les représentants : donc, le tirage au sort portant
avec lui des contrôles drastiques à tous les étages est mieux adapté que l’élection (qui suppose que les électeurs connaissent bien les élus et leurs actes quotidiens) pour les entités de grande taille. (Alors qu’on entend dire généralement le contraire.) Vertu n°11: DE FAIT, pendant 200 ans de tirage au sort quotidien (au Ve et IVe siècle av. J.-C. à Athènes), les riches n’ont JAMAIS gouverné, et les pauvres toujours. (Les riches vivaient très confortablement, rassurez-vous, mais ils ne pouvaient pas tout rafler sans limite, faute d’emprise politique.) Ceci est essentiel : mécaniquement, infailliblement, irrésistiblement, le tirage au sort DÉSYNCHRONISE le pouvoir politique du pouvoir économique. C’est une façon très astucieuse d’affaiblir les pouvoirs pour éviter qu’ils n’abusent. On est donc tenté de penser que c’est l’élection des acteurs politiques qui a rendu possible le capitalisme (l'accumulation de la richesse Ndt), et que le tirage au sort retirerait aux capitalistes (ceux qui ont la majorité de l'argent) leur principal moyen de domination.
ème
11
partie : voulezvoulez-vous en savoir plus?
Comme pour le manuel n°1 « Comprendre la monnaie », le sujet abordé est vaste et ce manuel n’a pas la prétention de le couvrir totalement. Il se veut synthétique et facile d’accès afin de toucher le plus de personnes possible. Pour pousser la réflexion, de nombreux moyens s’offre à vous! 1) Le site « Monnaie et démocratie » sur http://www.comprendrelargent.net vous pouvez trouver les livres traitants le sujet, des articles mais surtout toutes les vidéos conférences d’Étienne Chouard, à l’origine de ces idées. 2) Le
site
du
« Plan
C»
le
site
http://etienne.chouard.free.fr/Europe
regroupe toutes les informations nécessaires à la compréhension de ces
idées. Étienne Chouard est à l’origine de ce mouvement, il y a de grandes chances que la réponse à vos interrogations se trouve sur son site. 3) Le groupe des « Gentils virus », pour nous, le seul réel moyen de changer les choses est d’agir comme un virus. Propager l’information de manière virale est la mission de cette communauté très active sur internet. Rejoignez leur groupe Facebook ou visitez leur site : http://projetgentilsvirus.ouvaton.org
ème
12
partie : agir
Si vous êtes convaincu que ce débat est primordial, n’hésitez pas à le propager le plus le plus possible. C’est en mettant le débat sur la place publique que nous arriverons à changer les choses. Encore une fois, n’attendez rien de la part de vos élus, ils ont trop à perdre. Ce manuel est gratuit et se très facilement par l’intermédiaire les réseaux sociaux et boites mail. coller l’adresse du site www.comprendrelargent.net ne pas trop de votre temps.
diffuse de tous Copierinternet prendra
La rubrique « Agir » de notre site internet fourni de nombreux moyens de propager l’information le plus efficacement possible. Nous n’y arriverons que si nous sommes des millions à demander la même chose : une assemblée constituante tirée au sort…
RĂŠfĂŠrences : [1] :http://www.comprendrelargent.net/page s/manuel-n-1/techarger-le-manuel.html#.UXQWW9kMrX [2] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pa ys_par_d%C3%A9penses_militaires [3] :http://www.lemonde.fr/resultatselection-presidentielle/ [4] :http://www.lexpress.fr/actualite/politique /les-temps-de-parole-des-candidats-a-lapresidentielle_1089052.html [5] :http://tempsreel.nouvelobs.com/preside ntielle-us-2012/20120221.OBS1916/franceusa-comment-sont-financees-les-campagnespresidentielles.html [6] :http://www.youtube.com/watch?v=AxaHi dNSNXk [7] :http://www.youtube.com/watch?v=OwkL NxPLbqU [8] :http://www.youtube.com/watch?feature =player_embedded&v=UCoCBlsi4N4#at=586
[9] : http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri= OJ:C:2010:083:0047:0200:fr:PDF [10] :http://www.actuchomage.org/2011111 517872/La-revue-de-presse/draghipapademos-monti-le-putsch-de-goldmansachs-sur-leurope.html [11] :http://www.midilibre.fr/2013/02/16/enplain-scandale-alimentaire-les-farinesanimales-a-nouveau-autorisees-pour-lespoissons,645521.php [12] :http://www.youtube.com/watch?v=eFU sr4X1_SM [13] : http://www.vegactu.com/actualite/dela-viande-clonee-dans-les-assiettes-2236/ [14] :http://www.agoravox.fr/actualites/medi as/article/qui-possede-les-medias-72443 [15] :http://fr.wikipedia.org/wiki/La_th%C3 %A9orie_des_singes [16] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Confess ions_d'un_assassin_financier [17] :http://www.fsj.ualberta.ca/scsoc311/en quete.htm [18] :http://www.amazon.fr/Lad%C3%A9mocratie-ath%C3%A9nienne-
l%C3%A9poqueD%C3%A9mosth%C3%A8ne/dp/2251380248 [19] :https://play.google.com/books/reader?i d=7ilCAAAAcAAJ&printsec=frontcover&output =reader&authuser=0&hl=en&pg=GBS.PA19 [20] :http://www.amazon.fr/Principesgouvernement-repr%C3%A9sentatif-BernardManin/dp/2081286181/ref=sr_1_1?s=books& ie=UTF8&qid=1367323344&sr=11&keywords=bernard+manin [21] :http://etienne.chouard.free.fr/wikiconsti tution/index.php?title=Constitution_nationale _d%27origine_citoyenne [22] :http://etienne.chouard.free.fr/Europe/c entralite_du_tirage_au_sort_en_democratie.p df [23] :http://actualitedelhistoire.overblog.com/article-limit2-52993712.html [24] :http://www.agoravox.fr/actualites/tech nologies/article/qui-a-empoisonne-stanleymeyer-27550 [25] :http://www.youtube.com/watch?v=S7zf HLcdnX4 [26] :http://www.onnouscachetout.com/them es/technologie/tesla2.php
[27] :http://projectavalon.net/lang/fr/in_tribu te_dr_eugene_mallove_fr.html [28] :http://fr.wikipedia.org/wiki/Eugene_Mal love [29] :http://www.youtube.com/watch?v=xSV zivzGeoc Bibliographie : « Principes du gouvernement représentatif » de Bernard Manin « La démocratie athénienne » de Mogens H. Hansen « Petite histoire de l’expérimentation démocratique » de Yves Sintomer « Propos sur les pouvoirs » de Alain « Du contrat social » de Jean Jacques Rousseau « De l’esprit des lois » de Montesquieu « De la démocratie en Amérique » de Tocqueville Et bien sûr, de nombreux textes d’Étienne Chouard disponibles sur le site du plan C !
Pour toutes suggestions, critiques, renseignements ou autres infos rendez-vous sur :
www.comprendrelargent.net
VidĂŠos Solutions Livres Forum DĂŠbats