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Comité de filière PV
from Power+ février 2023
by Embuild
Plus que jamais, le photovoltaïque apparait comme l’alternative à privilégier face à l’augmentation de la facture énergétique. En tant que fédération, Techlink s’engage à défendre l’importance économique de ce secteur dans le but de faire de son potentiel une réalité concrète. Ainsi, lors de leurs réunions, les membres du Comité de filière PV discutent des développements (législatifs) les plus récents en matière de politique photovoltaïque qui auront un impact direct sur le secteur. L’accent est également mis de manière croissante sur la détection et la résolution de problèmes réglementaires et pratiques. Nous avons rencontré deux membres de ce Comité pour avoir leur vision du secteur…
Quelles sont les évolutions en cours dans votre domaine ?
Les évolutions qui étaient déjà en cours dans notre secteur se sont fortement accélérées en 2022 suite à quatre facteurs-clés. Premièrement, la gestion du risque. Il y a d’abord eu le Covid-19 puis est arrivée la guerre en Ukraine… La perception de l’énergie a changé car les consommateurs se sont rendu compte qu’il s’agissait d’une ressource critique. Alors que les solutions photovoltaïques étaient auparavant accessoires, elles sont devenues aujourd’hui stratégiques pour nos clients dont les factures énergétiques ont doublé, triplé, quadruplé voire parfois quintuplé ! Nos solutions apportent aujourd’hui des réponses concrètes avec la possibilité d’autoproduire une partie de la consommation à un coût fixe, connu à l’avance et nettement inférieur au coût du réseau. Deuxièmement, l’indépendance énergétique. Auparavant, le gaz était « LA » solution miracle… mais la crise avec la Russie a tout changé et le fait de devenir indépendant énergiquement est devenu une priorité. Et grâce au photovoltaïque, on peut devenir partiellement indépendant. Troisièmement, l’e-mobilité. Il devient impératif pour les entreprises de renouveler leur flotte avec des véhicules plus écologiques mais surtout de proposer un système de charge intelligent qui prend en compte la production solaire en cours de journée avec un stockage de l’énergie et une adaptation de la consommation en fonction de la production. Enfin, quatrièmement : la possibilité de diminuer l’empreinte carbone. En installant une centrale solaire intelligente, les entreprises peuvent faire baisser drastiquement leur empreinte car- bone, ce qui contribue à la mise en place d’un avenir plus serein pour les générations à venir.
Quelle est la raison de votre participation à ce Comité de filière ?
Je trouve essentiel de faire entendre notre voix. Ensemble, nous pouvons jouer un rôle de pression plus important par rapport aux différentes organisations. Puis, le Comité de filière nous permet de nous rencontrer entre collègues, d’enrichir nos connaissances communes, de confronter nos expériences de terrain, de voir ensemble ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré… Le Comité de filière nous permet d’avoir une vue pragmatique du terrain avec des solutions qui ont du sens et qui peuvent être mises en place.
Que voulez-vous réaliser avec le Comité de filière ?
J’aimerais que nous soyons encore plus efficaces, que nous fassions davantage entendre notre voix. Notre souhait à tous est de faire évoluer les règles rapidement pour accélérer le changement en cours, que ce soit au niveau du stockage ou du partage de l’énergie. L’évolution est trop lente mais je suis certain que, grâce à la mise en commun d’idées constructives et pragmatiques, nous pouvons procéder à de grandes réalisations.
Quelles sont les évolutions en cours dans votre domaine ?
Le plus grand défi en ce qui concerne le photovoltaïque en Wallonie sera la fin du « compteur qui tourne à l’envers » : le fameux système de compensation de la consommation/ injection d’énergie autoproduite par le biais des panneaux photovoltaïques. Cela va chambouler la vision du photovoltaïque auprès des consommateurs qui vont devoir revoir tout l’aspect sur l’autoconsommation et sur la meilleure manière de gérer l’énergie. Ce sera à nous de les rassurer et de leur expliquer comment optimiser leur consommation d’énergie, au bon moment. Nous sommes entrés dans l’ère de l’EMS, Energy Monitoring System qui, grâce aux outils déployés (batteries domestiques, bornes de recharge pour véhicules), permet à nos clients d’améliorer leur performance énergétique. Les maisons vont devenir de plus en plus autonomes et intelligentes… En tous cas, au niveau électrique dans un premier temps.
Quelle est la raison de votre participation à ce Comité de filière ?
Tout le volet réglementaire qui gravite autour de la production d’énergie renouvelable est impactant pour notre secteur. Notre rôle en tant que Comité de filière est ici capital : nous devons faire passer les idées les plus importantes pour qu’elles soient défendues au niveau des pouvoirs publics.
Que voulez-vous réaliser avec le Comité de filière ?
Actif dans le secteur depuis 2009, je peux dire que je connais bien le secteur et je pense que nous devons amener une communication positive autour de celui-ci auprès de nos clients. Nous devons les rassurer. J’aimerais que nous puissions prendre davantage de positions fortes au sein du Comité, que nous fassions du lobbying auprès des instances gouvernementales. Aujourd’hui, nous ne savons toujours pas quelle sera la tarification en 2024 alors que nous commençons déjà à rendre des devis pour cette période… Nous sommes donc dans le flou total sur la manière de calculer la rentabilité pour un client. J’espère sincèrement que nous pourrons avoir un impact positif pour que les choses se clarifient.