NENGONE INFO N°14

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numéro 14 / Décembre 2018 Bulletin municipal de Maré

43.6 %

Privés de vote pour l’instant, les plus jeunes se sont néanmoins mobilisés le 4 novembre, comme Herman Goubairate qui a fait danser les couleurs de la Kanaky à Tadine.


EDITO 2

Comment ne pas consacrer cet édito au vote du 4 novembre 2018 ? Oreon ! Ole ! Merci à toutes celles et ceux qui étaient présents à ce rendez-vous. Merci aux personnes qui ont justifié le besoin de mettre en place l’ouverture de bureaux délocalisés à Nouméa. Merci à la jeunesse qui, par sa mobilisation, a compris l’importance du bulletin de vote. Nous sommes plus que rassurés, la relève est là ! Les résultats traduisent la faible participation de la commune de Maré, des communes de la province des Îles en général avec une moyenne de 61,17 % quand, en province Nord, on taquine les 86 % et, dans le pays, on dépasse les 80 %. Du jamais vu ! Ce qui traduit bien la particularité et l’enjeu de la consultation du 4 novembre. L’arbitre a sifflé la fin de la mi-temps. Maré et la province des Îles joueront leur atout dans la prochaine partie. Plus que jamais, elles démontreront qu’elles n’ont pas dit leur dernier mot. 2020, c’est déjà demain. Mobilisons-nous en conséquence ! Ni perdants, ni gagnants. Ces résultats obligent à la modestie et au respect. Attitudes qui, me semble-t-il, doivent accompagner et ponctuer les débats qui animeront l’actualité politique précédant la deuxième mi-temps en 2020. Car qui peut se prévaloir du résultat de la consultation pour « balayer » d’un revers de la main ce qu’il est écrit dans l’accord de Nouméa et qui traduit l’engagement des signataires ? Qui peut crier victoire avant la fin de la prochaine mi-temps ? Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Eternel (Esaïe 55/8). L’indépendance est plus que jamais dans le domaine du possible. À nous de transformer l’essai et de le capitaliser. Mais avant cela, il convient de se donner le temps de dresser le bilan de la campagne, de le faire sans concession, en appelant un chat un chat, en usant de rigueur et en se donnant les moyens d’un bilan rigoureux. Nengone Info’ consacre donc un dossier spécial « citoyenneté » à cet événement historique. Ce numéro 14, dernier de l’année, vous mène aussi en images au cœur de Nengone. Les travaux de la commune, les fêtes de l’île et de nos écoles, nos petits promoteurs et un portrait spécial…

Directeur de publication Pierre Ngaiohni Réalisation ACP Coordination Isabelle Lurton Textes et photos Sophie Mendes, Tala Buama et One Cimutru Photo couverture Sophie Mendes Impression IRN

Enfin, une autre actualité à l’heure d’écrire ces lignes... Avec les coutumiers, nous nous sommes rendus sur le récif Durant pour voir, au plus près, l’épave du Kea Trader. Au cours de ce déplacement qui a duré 8 heures, nous avons pris conscience de la réelle difficulté qui explique la durée du démantèlement et les moyens mis en œuvre pour enlever cette épave sans abîmer nos fonds marins. Au-delà de ce constat, nous continuerons à vous informer sur l’évolution de ce dossier.

Joyeuses fêtes de fin d’année ! Le maire, Pierre Ngaiohni

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Fête du Patrimoine

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Vote du 4 novembre 2018

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Rencontre entre femmes de l’EPKNC


TRAVAUX 3

En images... Le complexe sportif et culturel de Cengeité sort de terre. Ce chantier a été attribué à un groupement d’entreprises dont le mandataire est l’entreprise locale Yeode Réalisations.

La salle des fêtes de La Roche est prête à prendre du service ! Avec une réception programmée le 22 novembre, la salle des fêtes de l’annexe communale de La Roche aura probablement déjà été mise en service quand vous lirez ces lignes. Ce chantier a été attribué à un groupement d’entreprises dont le mandataire est l’entreprise locale TCI. Montant des travaux : 54 667 189 F.

Du photovoltaïque à la mairie de Tadine. Les panneaux photovoltaïques installés sur le toit de la mairie de Tadine permettront d’alimenter en électricité tout le bâtiment. C’est une économie à double titre pour la commune, puisque le surplus de production électrique sera revendu à Enercal. Montant des travaux : 8 981 781 F

Le marché communal de Tadine dans tous ses états ! Il était temps que le marché de Tadine se refasse une beauté. Pour le rendre plus propre, attractif et pratique, les agents communaux vont en assurer le pavage devant, autour et entre les modules. Et des bancs sont prévus pour le repos des braves !


ÉVÉNEMENT 4

Fête du Patrimoine

À l’occasion du mois du Patrimoine sur tout le territoire, Nengone s’est aussi lancée dans la fête le jeudi 27 septembre. Basés sur un partenariat entre le Centre d’appui au développement rural loyaltien (CADRL) et le centre culturel Yeiwene Yeiwene, des ateliers culturels et agricoles étaient au rendez-vous de cette journée sous la thématique « Bien manger pour mieux se soigner ».

Lors de cette fête du Patrimoine, les objectifs des exposants étaient de : − valoriser les ressources locales ; − promouvoir les richesses culturelles ; − préserver le patrimoine culturel ; − préférer son champ et son jardin aux magasins ; − privilégier une alimentation saine.

ZOOM sur les exposants L’association Tagade Une maman de Canala a expliqué la préparation de la pomme-en-l’air ! Cette igname bulbifère est une vieille plante un peu oubliée, aussi appelée « hoffe ».

Petite recette de l’association Tagade : le waeki kec (patates amères)

Faire bouillir les waeki kec. Les égoutter à l’aide d’un panier tressé. Puis les râper pour obtenir une purée. Les déguster avec du miel ou du coco râpé pour enlever l’amertume.

L’Institut agronomique calédonien La station de recherche de l’IAC de Maré a pour objectif la valorisation des ressources alimentaires locales en analysant les sols pour conserver la diversité du patrimoine traditionnel agricole des îles. Le GDSV Au sein de la Chambre d’agriculture de la Nouvelle-Calédonie, Potin Wadra est agent sanitaire au service du Groupement de défense sanitaire du végétal (GDSV). Il a pour missions : la surveillance des maladies et des ravageurs, la gestion sanitaire des productions végétales, l’amélioration de la protection des végétaux, l’accompagnement des agriculteurs pour limiter l’utilisation de pesticides, l’information et la sensibilisation de la population sur les risques des ravageurs. Les conseils de Potin : éviter de laisser trop longtemps les récoltes sous terre et importer le moins possible de végétaux pour éviter ces ravageurs.

Rencontre avec Victor Carawiane, directeur du CADRL

Le CADRL est une association subventionnée par la Province des îles Loyauté dont l’objectif est de professionnaliser les agriculteurs des îles. Il a aussi pour ambition de réconcilier la population et l’alimentation à travers la diversité des produits. Victor regrette que les produits ne soient valorisés que lors des fêtes. Parmi les quatre pôles du CADRL, deux ont particulièrement servi les objectifs de la fête du Patrimoine : - Pôle recherche et expérience Objectif : conserver le patrimoine agricole, c’est-à-dire inventorier, prospecter et collecter des cultivars, des espèces locales indigènes des îles, comme les plantes traditionnelles, l’igname, le chou kanak, etc., plusieurs espèces qui contribuent à la diversité nutritionnelle et donc à une alimentation saine. - Pôle pépinière Objectif : diffuser des variétés considérées comme menacées, produire et diffuser des semences saines d’espèces que l’on réussit à caractériser agronomiquement, beaucoup plus productives et nutritionnellement riches.


ÉVÉNEMENT Fête du Wajuyu

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Du 9 au 11 novembre, la tribu de Rôh a accueilli la 13e édition de la fête du Vivaneau. Une nouvelle occasion de mettre à l’honneur la culture nengone et la richesse de ses productions issues de la terre et de la mer. Retour en images sur cette édition 2018.

Après les traditionnels discours d’ouverture, le grand chef du Guahma, suivi des officiels, a visité les exposants en commençant par les fameux pêcheurs du précieux vivaneau. Le grand marché peut alors ouvrir !

Le grand marché du Wajuyu n’a pas fait mentir la réputation de Maré. Les étals regorgeaient encore une fois d’une grande quantité de produits frais locaux. Des couleurs et du goût pour satisfaire résidents et visiteurs.

Cette année, 73 touristes ont profité du forfait proposé par la DIL pour découvrir l’île et le mode de vie nengone. À leur arrivée sur le site, leur porte-parole a effectué le geste coutumier et offert des chocolats belges !

Pas de fête sans les chorales de l’île qui rythment les journées. Ici, des membres du district de Guahma entonnent un chant de bienvenue pour les touristes.

Le séjour des touristes a débuté par un grand buffet où les plats et les saveurs rivalisaient grâce au travail dans l’ombre fourni par les Si Nengone.

Les soirées ont été animées par les artistes locaux et les groupes invités, comme ici la formation Kirikitr de Mou, à Lifou. Des concerts en plein air portés par une ambiance familiale et chaleureuse relevée par beaucoup.


CITOYENNETÉ 6

Vote du 4 novembre 2018

Une mobilisation trop faible Les taux d’abstention et de mobilisation interrogent. Il y a ceux qui n’osent pas afficher leur choix, ceux qui hésitent encore, ceux qui ne s’y intéressent pas, ceux qui ont tardé à faire les démarches administratives, etc. De multiples raisons qui expliquent que 39 % de la population de Maré ne s’est pas déplacée aux urnes dimanche 4 novembre. Mais 61 % ont choisi de faire entendre leur voix, de participer au débat public et politique autour de la question de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Retour en chiffres, en images et en mots sur ce vote historique, et sur les électeurs et électrices qui se sont déplacés.

Résultats en province des Îles Loyauté source haut-commissariat – mise à jour du 07/11/2018

Inscrits Votants Exprimés Participation Lifou 10 478 6 525 6 440 62,27 % Maré 6 553 3 972 3 930 60,61 % Ouvéa 4 375 2 598 2 566 59,38 %

Oui 5 147 79,92 % 3 324 84,58 % 2 160 84,18 %

Non 1 293 20,08 % 606 15,42 % 406 15,82 %

L’ensemble des résultats

source haut-commissariat – mise à jour du 07/11/2018

Nouvelle-Calédonie Inscrits Votants Exprimés Participation Oui (en %) Non (en %)

Province Nord 174 165 141 099 138 933 81,01 % 60 199 43,33 % 78 734 56,67 %

Province Îles 40 048 34 445 33 955 86,01 % 25 747 75,83 % 8 208 24,17 %

Province Sud 21 406 112 711 13 095 93 559 12 936 92 042 61,17 % 83,01 % 10 631 23 821 82,18 % 25,88 % 2 305 68 221 17,82 % 74,12 %


CITOYENNETÉ 7

Au cours de la journée du 4 novembre

Rose et Stéphanie, de Tadine. Elles ont toutes les deux 20 ans et votent pour la première fois. Si Stéphanie a obéi à la demande de ses parents, Rose dit s’être déplacée « par respect pour mon tonton Yeiwene Yeiwene. Il faut que sa mort serve à quelque chose. Mon vote est comme une continuité de son combat. J’ai aussi entendu le vécu de mes grands-parents. Je devais aussi voter par rapport à eux. Ça touche ».

Loriane a 42 ans. Elle a voté par devoir et a choisi de venir avec ses deux jeunes fils « pour qu’ils comprennent en quoi c’est important. Nous discutons aussi de ce vote à la maison ».

Stand de brochettes à Tadine, non loin du bureau de vote, tenu par un groupe de jeunes adultes.

Pour Elie, 24 ans, c’est un acte citoyen qui lui permet de choisir. « Mais on veut le vivreensemble, avec ou sans la France. On est toujours ensemble. »

Wahnaiengo, de Nécé, a 36 ans. « C’est mon rôle de citoyen. On est tous concernés. On a déjà lutté bien avant, ce n’est pas maintenant qu’on va craquer. C’est pour ça qu’on est là. »

Pour Jeanne Naisseline, de Nécé, « c’est un devoir citoyen. Il ne faut pas avoir peur de l’indépendance. C’est une liberté. Il faut croire en l’avenir. On en est capable, il faut s’en sentir capable. Il faut croire en demain et au vivre-ensemble dans la liberté. Je suis heureuse d’avoir fait mon devoir ». Ses enfants, étudiants en France, ont voté par procuration « en tant que citoyen kanak, citoyen calédonien, c’est important ».

Marceline, de Nécé, est venue « en tant que citoyenne, avec mon fils pour qu’il voie comment ça se passe. Ce sera important pour lui plus tard ».

Samuel Gope a été en charge, tout au long de la journée, du suivi des chiffres et de la mobilisation.


CITOYENNETÉ 8

Réactions après les résultats du vote Alphonse Pujapujane, élu communal, à l’issue des résultats annoncés en mairie dimanche soir. « Je suis satisfait du résultat pour le oui. La mobilisation est moyenne mais c’est quand même un bon résultat. Malgré l’abstention, dont il faut chercher les raisons, les électeurs ont compris l’enjeu et le message porté par le comité nationaliste et citoyen. Les électeurs de Maré sont, dans leur âme et conscience, des indépendantistes qui demandent que ce pays devienne souverain et indépendant, à commencer par Maré. »

Jimmy Waia, éducateur sportif, 54 ans. Lundi matin. « Maré et les îles Loyauté en général ne se sont pas assez mobilisées. Sur la Grande Terre, les gens sont sûrement davantage concernés. Ici, à Maré, nous ne sentons pas vraiment le poids. Nous sommes déjà presque indépendants, nous vivons entre Mélanésiens. Du coup, les Si Nengone sont peut-être moins conscients des enjeux. C’est néanmoins un scrutin important, très important pour l’avenir du pays, pour lequel je me suis engagé aussi. »

Marie-Noëlle, 27 ans. Lundi midi. « Je savais que le non l’emporterait d’après le nombre d’inscrits mais j’ai été surprise par les pourcentages, pensant que l’écart allait être plus important. Si tous s’étaient déplacés aux îles, cela aurait changé le résultat de façon encore plus significative et montré l’équilibre réel entre indépendantistes et non-indépendantistes. Les annonces à 70 % pour le non étaient exagérées. Ce résultat est encourageant. Nous pouvons devenir indépendants, gérer nous-mêmes notre pays, avec les autres. »

Pierre Ngaiohni, maire de Maré, confiant en l’avenir. Lundi midi, en mairie de Tadine. Dimanche soir, à l’annonce des résultats pour Maré, le moment était à la déception. « Nous constatons une trop faible mobilisation, sachant que les meilleures participations pour des communales et des provinciales sont autour de 74 et 76 %. Pour un référendum avec un enjeu particulier, je suis forcément déçu. La question n’a pas véritablement intéressé les populations. Ça interroge. Il va falloir nous intéresser, nous les politiques, à la manière de porter le message. Avons-nous su convaincre ? Avons-nous su être pédagogues ? Nous avons une responsabilité aussi. Nous prendrons le temps, à tête reposée, de faire le bilan de la campagne et l’analyse fine des résultats. » Lundi matin, avec les chiffres globaux et par commune, le deuxième référendum motive. « Le verdict est tombé. Chacun a pu apprécier les résultats. Nous ne devons pas nous contenter d’un constat. Nous allons naturellement vers un deuxième référendum. La question de cette deuxième échéance, en cas d’un non massif, ne se pose plus. Nous sentons une crainte portée par les opposants au oui qui parlent de tensions, qui déclarent que ça ne va rien changer. Mais de notre côté, nous sommes tranquilles et prêts. Pour la première fois, nous avons un scrutin d’autodétermination donnant ce résultat qui maintient les blocs. Au regard des chiffres, nous savons maintenant où doit porter notre effort pour réduire l’écart. L’adhésion à notre cause est réelle. Cela nous invite à poursuivre pour gagner encore des voix. Rien n’est écrit concernant les résultats du deuxième référendum. »


ACTUALITÉ MUNICIPALE 9

Conseil municipal du 19 septembre 2018 Délibérations adoptées Délibération n° 36/2018 modifiant la délibération n° 34 autorisant la prise en charge des frais de représentation d’une délégation pour la fête de l’indépendance du Vanuatu. Une délégation de conseillers s’est rendue à la fête de l’indépendance au Vanuatu le 31 juillet dernier sur invitation du gouvernement Vanuatais. Les frais de déplacement de 1 307 041 F sont pris en charge par le budget communal.

− Section de fonctionnement : 25 000 000 F − Section d’investissement : 21 773 098 F

Délibération n° 37/2018 autorisant la prise en charge des frais de mission du maire à l’Élysée. Sur invitation du président de la République, le maire s’est rendu à la restitution des assises de l’outre-mer à Paris le 28 juin 2018. Les frais de déplacement de 293 920 F. sont pris en charge par le budget communal.

Délibération n° 40/2018 modifiant la délibération n° 13 portant ouverture de l’autorisation de programmes. L’autorisation de programme FER 2018 est créé pour une exécution en 2018 et 2019.

Délibération n° 38/2018 approuvant la décision modificative n° 1 du budget annexe des ordures ménagères. La décision modificative n° 1 (DM1) du budget des ordures ménagères est approuvée à la somme de - 4 037 568 F, dont : − Section de fonctionnement : - 6 979 650 F − Section d’investissement : 2 942 082 F Le budget des OM est ramené à la somme de 231 959 265 F : − Fonctionnement : 43 884 423 F − Investissement : 187 974 842 F Délibération n° 39/2018 approuvant la décision modificative n° 1 du budget annexe de l’eau. La DM1 du budget de l’eau est approuvée à la somme de 46 773 098 F, dont :

Le budget de l’eau est porté à la somme de 515 900 261 F dont : − Fonctionnement : 302 921 030 F − Investissement : 212 979 231 F

Délibération n° 41/2018 approuvant la décision modificative n° 2 du budget principal. La DM2 vous est adoptée à la somme de - 2 517 331 F en recettes et en dépenses, selon la ventilation suivante : − Fonctionnement : 16 760 382 F − Investissement : - 19 277 713 F Le budget principal 2018 est ramené à 2 677 748 109 F dont : − Fonctionnement : 1 360 266 352 F − Investissement : 1 317 481 757 F Délibération n° 42/2018 autorisant la souscription de l’emprunt AFD pour l’exercice 2018. Un emprunt AFD de 300 millions de francs est autorisé par le conseil pour le financement des dépenses d’investissement de la Commune.

Délibération n° 43/2018 accordant une subvention à divers organismes et associations.

Les subventions suivantes ont été accordées

ASSOCIATION/ORGANISME

NATURE DU PROJET

MONTANT

École primaire de Patho

Zone 4 budget fonct. 2018

450 000 F

Association Michelet

Adhésion 2018

100 000 F

L’élan des conques

Fonctionnement 2018

100 000 F

Syndicat d’initiative nengone

Marché com. Nouméa 6/7 oct. 2018

1 600 000 F

Fête du Wajuyu 2018

500 000 F

Inauguration nouvelle mairie nov. 2018

1 500 000 F

TOTAL

4 250 000 F


ÉCONOMIE 10

Journées communales à Nouméa

La commune de Maré a organisé la 4e édition de son grand marché au Quai Ferry de Nouméa les 6 et 7 octobre, provoquant une nouvelle opportunité pour les producteurs Si Nengone de s’exporter au-delà des frontières de l’île.

Un bilan chiffré encore une fois positif :

− 72 exposants ; − 11 tonnes de produits réceptionnés pour les 2 jours de marché ; − un bilan total des ventes de 6 359 000 F au seul profit des producteurs.

Une nouveauté pour cette 4e édition

Dorénavant, chaque exposant participe à la dépense communale en versant la somme de 1 000 F par personne. Ainsi, 89 000 F versés par les participants ont contribué aux diverses dépenses engagées par le SIN, comme les prestations de danse.

Chant d’ouverture

Les politiques aussi sont venus profiter des bons produits de Maré.

Hudruné a encore une fois rivalisé d’imagination pour la décoration phare du faré.

La troupe de danse Ha Sa Weze

Des produits en quantité et du monde dès l’ouverture !

Cette maman a fait rimer « mère » et « maire » pour remercier la commune de Maré d’aider ainsi les petits producteurs de l’île.


ÉCONOMIE 11

ez Fabrice Je7b92

Mob. : 52 1 redi, vend Du lundi au 7 h. 1 à h de 6

Fabrice Jebez

Transporteur, promoteur de l’Adie Pour ce numéro 14 de Nengone Info’, la commune poursuit la valorisation des promoteurs soutenus par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie). Découvrez le portrait de Fabrice Jebez, petit entrepreneur qui contribue aussi à l’économie de l’île. Habitant au nord de l’île, loin de la capitale (Tadine), des magasins, des hôpitaux, Fabrice Jebez constate chaque jour le besoin de mobilité des Si Nengone. Cette contrainte est la motivation première qui l’invite à suivre une formation TRP en 2015, proposée par la Province des îles Loyauté. Pour élaborer son projet, Fabrice s’est fait aider par sa sœur qui travaille en agence de voyages et de son père professeur des écoles qui a bien voulu se porter garant. Il a ainsi pu lancer son activité en 2016 après avoir obtenu de l’Adie une subvention de 1 100 000 F pour l’achat d’un premier car de 8 places. Prêt qu’il remboursera pendant cinq ans par des mensualités d’environ 30 000 F. Aujourd’hui, son activité comprend : − l e transport de visiteurs de l’aérodrome ou du port vers les gîtes ; − le transport des résidents du secteur Gula ro ; − le transport des maraîchers vers le marché de Tadine ; − l e transport des pôles football (du collège de Tadine à La Roche). Par ces prestations, Fabrice se fait vite connaître dans l’île et acquiert, grâce aux bénéfices générés, un deuxième car de 8 places. C’est au jeune Tahmum Urene qu’il confie ce véhicule pour un stage RIL de trois mois, « afin de l’accompagner dans son projet de permis de transport en commun ». Une volonté d’aider les jeunes qui résonne avec sa propre expérience. Fabrice avoue qu’à l’âge de 36 ans, le transport est sa première

activité économique stable, se considérant avant cela comme « jeune garçon de la tribu ». Fabrice, père de deux enfants de 6 et 1 an, a eu envie de se prendre en main, d’être autonome, responsable de sa petite famille. Il ambitionne désormais d’être exemplaire auprès de ses « petits frères » de la tribu : « N’ayez pas peur, lancez-vous dans des projets. Il faut croire en soi. Nous avons la chance d’avoir des structures comme l’Adie qui nous aide à démarrer avec peu de moyens », déclare-t-il pour encourager les jeunes.

Les petites et moyennes entreprises, la force vive du pays « Il faut tendre vers un meilleur équilibre entre le secteur public – les administrations – et le secteur privé pour relancer la dynamique de l’économie », déclarait Richard Kaloï, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le 11 octobre dernier lors d’une rencontre entre de petits promoteurs de l’île et le syndicat patronal CPME-NC. Sa présidente, Cherifa Linossier, déclarait aussi que « 98 % des entreprises calédoniennes ont moins de cinq salariés et représentent 70 % du PIB ». Et de conclure, « ensemble, nous pouvons avoir de l’influence ».


VIE DES ÉCOLES 12

La Fête de la science des écoles Le 4 octobre, les élèves de l’école de Nécé accueillaient leurs camarades de Mebuet, Tuo, Wakuarory, Hnawayac et Tadine pour fêter la science ensemble. Objectif : susciter un intérêt scientifique et sensibiliser au respect de l’environnement en les amenant à être curieux des récifs coralliens, le thème de 2018. Célébrer la science de cette manière-là, les enfants adorent !

C’est quoi la Fête de la science ?

C’est un concours organisé chaque année par l’association Symbiose sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie, ouvert à toutes les classes volontaires. Chacune développe une expérience ou une démonstration scientifique au cours de l’année scolaire, que les élèves présentent ensuite lors du concours. Un jury, composé d’enseignants, d’experts, de résidents, juge du travail mené et évalue chaque classe selon des critères bien définis. Les meilleurs travaux sont récompensés. Cette année, ce sont les CM2 de maîtresse Odette Waia, de l’école de Nécé, qui ont remporté le Graal ! Mais tous les scientifiques en herbe ont fait preuve d’imagination et de curiosité avec des ateliers sur le cycle de l’eau, les baleines et autres animaux marins, les différents types de coraux, etc.

Ils ont gagné… Grands vainqueurs de l’édition 2018, les CM2 de Nécé ont remporté un lot scientifique composé d’une tablette, d’un microscope et de matériel d’expérience.

Les CP et les CE1 de Tuo, sur le cycle de l’eau et le corail. Un exercice de prise de parole qui impose de dépasser ses peurs.

Qu’est-ce que Jemima, Suzy et Armelle, en CE1 à Mebuet, ont appris grâce à la Fête de la science ? « Il ne faut pas jeter les déchets dans la mer sinon on la pollue ! »

Des stands et des panneaux de grande qualité !


VIE DES ÉCOLES 13

La fête culturelle Wezelo

L’école de Tuo

C’est par une journée ensoleillée que s’est déroulée la 1re édition de la fête culturelle Wezelo, à l’école de Wakuarory, le jeudi 8 novembre. Elle accueillait les six classes maternelles de Maré qui présentaient le fruit de leur travail mené sur les ornements naturels. Une initiative de la Direction de l’enseignement de la Province des îles. Cette journée culturelle avait pour principal but de valoriser la culture et la langue kanak (CLK). Comme le soulignent les trois enseignants CLK intervenant dans les classes, Wacal Washetine, Henry Waunié et Cuango Wakoea, « cette fête est une valorisation du travail mené par les enfants cette année dans le cadre d’un projet pédagogique culturel ». En concertation avec les enseignants, ce sont les hna gala qui ont été choisis cette année comme thème de travail. Ils désignent les ornements naturels que l’on porte sur soi pour un événement culturel : waninitha (plante autour du cou), wacada (feuille de cocotier séché autour du pied), ca men (plume de hibou sur la tête), ca drohnu (feuille de cocotier autour du cou). « L’objectif est de permettre à l’élève d’enrichir son vocabulaire, de vivre son milieu culturel et de bien parler sa propre langue », ont encore précisé les enseignants.

Renforcement de l’identité culturelle

La journée culturelle s’est déroulée dans une ambiance festive avec des danses, des expositions et les explications des hna gala par les enfants. Une belle journée remplie d’émotion pour les parents qui ont apprécié les prestations de leurs petits. Ce projet pédagogique aura contribué à renforcer chez l’enfant son identité culturelle et à rappeler l’importance de conserver ce patrimoine. Pour les petits des maternelles de Maré, cette journée aux mille couleurs leur a permis de vivre pleinement la culture et la langue kanak. La 1re édition de Wezelo a sollicité la présence de personnalités telles que le petit chef de Wakuarory, le président de l’APE du secteur, le chef du secteur de la province des Îles, un représentant de la mairie et l’inspectrice de la circonscription. Les maternelles de Nécé portent les hna gala présentés pendant la journée.

Les trois enseignants CLK, de gauche à droite : Wacal Washetine, Cuango Wakoea, Henry Waunié.

Ce petit de Cengeité porte le ca go sur la tête, le ca koakoa à la main et le ca wa pujapuja autour du cou.

Les élèves de l’école hôte de Wakuarory ont clôturé l’animation de la journée.


RELIGION 14

De l’EENCIL à l’EPKNC C’est sous la thématique « De l’EENCIL à L’EPKNC et du ministère de la femme pasteur » que s’est déroulée la 9e conférence initiée par la commune de Maré vendredi 28 septembre, à Tadine. Récemment élu président de l’Église protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie (EPKNC), le pasteur Var Kaemo et son épouse Marie-Claire, femme pasteur et directrice du Centre de formation pastorale et théologique de Béthanie (CFPTB), ont animé cette rencontre publique. « Pourquoi changer de nom ? » est la question par laquelle le pasteur Var a introduit le débat. Né d’une volonté de repenser l’organisation de l’Église et de réformer la constitution (texte qui définit la vie de l’Église), ce changement est une remise en cause de l’appellation EENCIL qui ouvre un débat d’église auquel tous les membres sont conviés à participer. C’est le pasteur Nynié, de Lifou, qui soulèvera les incohérences de cette terminologie. Pourquoi évangélique et non protestante ? Pourquoi « en » et non « de » Nouvelle-Calédonie, laissant entendre qu’elle est une religion de la métropole ? Pourquoi distinguer les îles Loyauté ? Autant de questions qui poussent l’Église protestante à choisir son nom et à traduire une vision propre à la Nouvelle-Calédonie, respectueuse d’un espace et d’un peuple particuliers. C’est ainsi que l’Église évangélique en Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyauté (EENCIL) devient l’Église protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie (EPKNC) au synode de Thuahaik à Lifou en 2013. À la question de savoir si les coutumiers ont contribué à cette réflexion à Maré, interrogation émise à l’issue de la conférence, le pasteur Var conclut ainsi : « L’Église est culturelle, politique. Elle évolue. Elle doit prendre en compte l’évolution de la société. Il en est de même pour la coutume, elle est vivante, elle s’adapte, elle évolue. Nous sommes dans une société évolutive même coutumièrement. »

Le ministère de la femme pasteur

« C’est la première fois que je tiens une telle conférence et que je m’adresse à un public en dehors du cadre de l’église », affirme Marie-Claire Kaemo, avant de témoigner, avec émotion, en tant que première femme pasteur. Élevée au sein d’une famille nombreuse, avec un père pasteur, elle reçoit

une éducation chrétienne et sera bercée par une double culture, kanak et européenne, transmise par ses aïeux. Un héritage qui encouragera sa vocation, confortée par un texte biblique considéré comme une confirmation de l’appel divin : « Abraham se leva et partit là où Dieu l’a voulu. » « Au sein de ma famille, confie-t-elle, la femme a une valeur et l’éducation de mon père m’a permis d’aller jusqu’au bout de ma vocation. » Le ministère de la femme pasteur sera son combat, « la bête curieuse d’une première fois ». Alors qu’il était difficile pour une femme de prendre la parole dans une assemblée kanak, cette réalité culturelle ne l’arrêtera pas. Femme de foi et femme active, elle considèrera chaque difficulté rencontrée comme un tremplin vers l’accomplissement de son acte de foi envers Dieu. Elle puisera sa force dans cette affirmation : « Je suis justifiée par ma foi en Dieu au travers de JésusChrist. » Forte de caractère et adepte de l’émancipation féminine, pasteur Marie-Claire s’accroche à une philosophie de la vie qui appelle à respecter les opposants : « Il faut accompagner les opposants, car notre mission s’établit dans la paix et la justice. » Avec sérénité, elle ajoute : « Je me lève pour parler de la parole de Dieu et non pour des cérémonies coutumières », et affirme son désir d’accomplir sa vocation sans enfreindre les valeurs coutumières qui placent chaque individu dans un espace bien défini. Charlotte Wadrawane achèvera la conférence par le remerciement de l’assemblée aux deux intervenants et par un chant en Iaai entonné par les mamans d’Ouvéa. Le regret de Marie-Claire Kaemo : « Qu’il y ait trop peu de femmes pasteurs en Nouvelle-Calédonie. »


RELIGION 15

Rencontre entre femmes de l’EPKNC « Famille, évangile et culture », tel a été le thème de la 43e édition de l’assemblée générale des femmes de l’Église protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Près de 300 femmes de Nengone, Drehu, Iaai et Momawé se sont retrouvées pour cet événement à Patho, au lieu dit Wawekone, du 1er au 7 octobre. Un rassemblement riche en partage et en spiritualité. « Officialisé en 1975, cet événement est avant tout un moyen de partager des savoir-faire comme le tressage, le tricot, l’art culinaire, et de témoigner sa foi », précise Charlotte Wadrawane, l’une des pionnières du mouvement des femmes. Après une méditation matinale suivie d’une étude biblique, les journées se sont organisées autour des savoir-faire et de la foi. C’est sur la base des versets Marc 10/7 à 9 et Hébreux 13/1 que l’assemblée s’est répartie en ateliers pour réfléchir à cette question : comment vivons-nous nos différences culturelles pour devenir une seule chair ? Les débats se sont articulés autour de la famille et de la culture au travers de l’Évangile, sous la coordination des pasteurs Wadrobert et Flores. Des

voix ont évoqué les contraintes culturelles au sein des foyers, les clivages socioculturels ou encore la délinquance et autres fléaux actuels. La mise en commun des réflexions servira l’élaboration d’une éthique chrétienne commune. Lors de son intervention, une maman a tenu à porter « l’amour avec un grand A » comme unique moyen de dépasser les différences socioculturelles. « Seul l’amour de Dieu en nous peut permettre un vivre-ensemble, quels que soient la couleur de la peau ou le statut social. » Après des matinées studieuses, les après-midi ont été consacrés aux ateliers de tressage, tricot, chant, sport, où se sont mêlés rires et joie des retrouvailles, dans une foi partagée.

Près de 300 femmes se sont retrouvées à l’Eika de Patho

Faire entendre sa voix de femme.

Le sport était aussi au programme de cette semaine spirituelle.


PORTRAIT 16

Très fière du livre Les Moni : « Je mesure la chance que j’ai eue de contribuer à cette dette de mémoire. C’est comme un aboutissement et le début de quelque chose. »

Sophie Mendes

« Je me suis sentie maréenne » D’origine portugaise, Sophie Mendes est née le 4 février 1974 en métropole, où elle a toujours vécu. Mariée et maman de deux enfants, elle a rejoint l’île de Maré en 2015 où elle occupe la fonction de correspondante locale de presse et accompagne la commune en matière de communication. Après quatre années passées sur l’île, elle sera dans l’avion de retour pour la métropole le 20 décembre prochain. Un au revoir bien plus qu’un adieu. C’est le dimanche 3 mai 2015 que Sophie pose les pieds pour la première fois à Maré. La fête de l’avocat se termine. Elle rejoint son mari, professeur des écoles affecté sur l’île depuis février. De nature sociable, Sophie se lie vite d’amitié avec Hudrune, rencontrée sur le marché de Tadine, qui lui propose d’y vendre des crêpes et des petits gâteaux qui connaîtront un certain succès auprès des Si Nengone. Maman au foyer, elle profite de son temps libre pour se rendre aux différents événements organisés sur l’île. Passionnée de photo, son Nikon ne la quitte jamais. Si bien que le correspondant de presse de l’époque, Henri Nemia, lui propose de travailler en collaboration pour Les Nouvelles calédoniennes. Sophie devient alors correspondante à son tour, dès 2015, et rejoint l’équipe du magazine Construire les Loyauté, début 2016, lorsque Henri prend sa retraite et quitte Maré.

Au service de Maré

Heureux hasard, la commune de Maré veut lancer son bulletin municipal et fait appel à l’agence ACP pour concevoir le support. C’est à Sophie, déjà connue pour ses articles de

presse, que seront confiés les travaux d’écriture et de photographie qui donneront vie à Nengone Info’, dont deux numéros sortiront en 2016. Elle est par ailleurs documentaliste au sein du collège de La Roche, un contrat qui prendra fin début 2017. Sa disponibilité donne à la municipalité l’opportunité d’aller plus loin en matière de communication. Sophie signe alors un contrat de prestation avec la commune de Maré le 1er mars 2017 et développe le bulletin municipal en un magazine de 16 pages publié tous les deux mois. Organisation du cycle mensuel de conférences, création et mise à jour du site Internet de la commune, création d’affiches, photographies pour l’agenda et le calendrier de l’année, développement des relations avec les médias audiovisuels complètent son activité pour la commune de Maré, en tant que correspondante locale de presse. Tous les jours sur le terrain, munie de son appareil photo, Sophie a soif de rencontres avec les Si Nengone et s’attache à les valoriser à travers ses portraits. Les fêtes annuelles et culturelles ne sont pas en reste et les récits photo que Sophie publie dans la presse permettent, entre autres à Keciehni Wagada, d’avoir l’impression d’y être. Son travail


PORTRAIT 17

devient vite connu et reconnu des habitants qui, pour la plupart, apprécient que l’île, ses résidents et ses productions soient ainsi valorisés. Le 14e numéro de Nengone Info’ que vous tenez entre vos mains est le dernier sur lequel travaille Sophie en cette fin d’année 2018.

Maré, je reviendrai

Sophie Mendes ne fera pas mentir le slogan « Maré, l’île qui parle à votre cœur ». Elle nous confiera avec émotion son attachement à l’île après ces quatre années passées avec les Si Nengone : « On m’a tout de suite très bien accueillie. J’ai ressenti beaucoup de chaleur humaine, une grande ouverture aux autres, une hospitalité », qui, très vite, lui donne

saluer chacun et chacune, mais celles et ceux que je n’aurai pas pu croiser lirons peut-être ce bulletin. Quitter la Calédonie est un déchirement, puisque j’y avais trouvé toute la douceur à laquelle j’aspire. Les gestes et les regards bienveillants des vieux, le sourire des enfants, la réserve des femmes, la beauté des paysages, le silence de Maré, le vent dans les feuilles des cocotiers, le ciel si étoilé… J’ai réappris à regarder et à écouter, ici. Tout va beaucoup me manquer. Je veux particulièrement remercier Pierre Ngaiohni, la commune de Maré et plus largement les Si Nengone, de m’avoir si bien accueillie, adoptée et permis de vivre cette expérience humaine extraordinaire ». Si ses devoirs familiaux la rappellent en métropole, Sophie n’envisage pas de tourner la page et sait que son cœur la

« Ici, j’ai réappris à regarder et à écouter. Tout va beaucoup me manquer. » le sentiment d’être là où elle doit être. « À travers l’attitude des Maréens à mon encontre, je me suis sentie maréenne. Ici, on prend le temps de vivre, de partager. On a souvent l’impression que le temps s’arrête. » Le mode de vie à Maré la renvoie à ses souvenirs d’enfance au Portugal, dans le clan de son grand-père paternel, très attaché aux liens familiaux, aux instants solidaires et communautaires, encore bien présents sur l’île. Avant de partir, Sophie a voulu profiter de cette tribune pour « dire au revoir à tout le monde. Je vais essayer d’aller

ramènera ici. Elle tisse alors des liens en projetant de présenter une exposition photo itinérante, en métropole, sur le patrimoine kanak à travers Nengone, en peaufinant ses portraits de femmes de Maré, en travaillant sur les prochains sujets de la collection patrimoine Nengone ou encore en imaginant d’aller à la rencontre des Kanak de l’hexagone pour écrire sur leur histoire… « Je ne sais pas si je laisserai des traces dans le cœur des Si Nengone, mais les Si Nengone et Nengone ont laissé des traces indélébiles dans le mien. » Sophie avec Hudruné, lors du Kerisiano 2017.


INFOS DIVERSES 18

La coupe communale

se déroulera du 17 novembre 22 décembre 2018. Les finales se dérouleront aux dates suivantes : • Cricket : le 20 décembre (journée) • Volley-ball : le 21 décembre (soirée) • Football Jeunes : le 22 décembre (matin) • Football Séniors : le 22 décembre (après-midi)

Le calendrier 2019 vous est offert

Venez chercher 1 exemplaire par foyer en mairie de Tadine ou à l’annexe de La Roche.

Calendrier culturel 2019

Mangeons mieux, écoutons nos vieux !

QUOI

QUAND

Communiqué Dacas

Fête de l’Avocat

26 → 28 avril

Nécé

Autrefois, on marchait pour aller aux champs. Il y avait peu de voitures, les gens avaient une activité physique quotidienne. Sur le plan nutritionnel, ils mangeaient les produits qu’ils cultivaient, consommaient le fruit de leur pêche ou de leur chasse. Aujourd’hui, de mauvaises habitudes alimentaires sont en cause dans bon nombre de maladies (obésité, diabète, hypertension artérielle, maladie cardio-vasculaire, cancer, etc.). Les médecins et les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme depuis quelque temps déjà…

Journées communales

21 → 22 juin

Nouméa

Fifo Hors les murs

5 → 7 juin

Wakuarory

Fête du Wadrawa

28 → 30 juin

Pénélo

Fête du Ura

12 → 14 juillet

Tawainedre

Fête du Wailu

26 → 28 juillet

Hnawayac

Nos vieux, un relai essentiel ! Les Anciens ont une influence considérable, notamment dans les îles Loyauté, sur les jeunes, leurs enfants et leurs petits-enfants. Leur place dans la famille et dans le clan leur confère un rôle clé. Ce sont souvent les grands-parents qui préparent leurs goûters. Les règles d’or Mangeons varié et avec modération. Privilégions les aliments frais et naturels de nos champs. Bougeons 30 minutes par jour minimum. Bannissons sans condition toutes les sucreries et la margarine.

Commémoration La Monique 31 juillet

Tadine

Jeudi du centre-ville

8 août

Nouméa

Foire des îles

13 → 15 septembre Lifou

Challenge Michelet

20 → 26 octobre

Fête du Wajuyu

8 → 11 novembre Roh

Fête de la Musique

17 → 22 novembre Maré

Fête du Patrimoine

3 → 4 décembre

Journées communales/ Marché de Noël

13 → 14 décembre Nouméa

Noël des enfants/feu d’artifice 20 décembre

Ouvéa

Tadine

Tadine

Sous réserve de modifications

Numéros utiles Mairie

Tadine : 45 41 07 7 h 15-11 h 30 / 12 h 30-16 h 15 (15 h 15 le vendredi) Annexe de La Roche : 45 43 28 7 h 15-11 h 30 / 12 h 30-16 h 15 (15 h 15 le vendredi) Permanence du maire le mardi. Permanence CCAS et Régie le mercredi matin.

Syndicat d’Initiative Nengone Tadine : 45 03 49 8 h 30-11 h 30 / 13 h-16 h 15 (15 h 15 le vendredi)

Dispensaire (24h/24h)

Tadine : 45 41 01 7 h 30-11 h 30 / 14 h-16 h 30 (semaine) La Roche : 45 42 12 8 h-midi / 14 h-17 h (semaine)

Poste

Tadine : 45 41 05 7 h 45-15 h (semaine) La Roche : 45 41 25 10 h-14 h (semaine)

Air Calédonie

La Roche : 45 55 10 Vente à distance : 25 21 77 Horaires d’ouverture du comptoir : 7 h 30-11 h / 14 h-17 h du lundi au vendredi (7 h 30-11 h le samedi) + selon horaires des vols week-end et jours fériés

Gendarmerie – 24h/24h

Tadine : 45 53 00 (en journée) ou le 17

Province des Iles Loyauté Antenne de La Roche : 45 44 00 7 h 30-11 h 30 / 12 h 30-16 h 30 (15 h 30 le vendredi)

Centre d’enfouissement et de traitement

La Roche : 72 75 19 7 h-11 h / 12 h 30-15 h 30 (semaine)

Pharmacie

Tadine : 45 45 50 8 h-midi / 13 h 30-16 h 30 (semaine)

Banque BCI

Tadine : 25 53 20 7 h 20-midi / 13 h-15 h 45 (13 h 30 le mercredi)

Betico

Tadine : 45 05 85 7 h 30-midi / 13 h-15 h 45 (semaine)

Centre de secours et d’incendie (24h/24h) Tadine : 18


À DÉCOUVRIR « moni », Appelés moniteurs ou ts kanak an les premiers enseign ignée à être ne sont plus qu’une po années de ce monde. Dans les nfance, 50, à peine sortis de l’e tion ont uc ces pionniers de l’instr r tribu, osé quitter leur foyer, leu er dans la leur terre, pour s’engag nak, dont formation d’enfants ka aujourd’hui beaucoup contribuent ys. à la construction du pa courage Tous ont fait preuve de ur dépasser et de détermination po norer ce leur appréhension et ho e mission, un e qu’ils ont vécu comm un privilège. commune Le 22 octobre 2016, la age à ses de Maré rendait homm tte journée vieux moniteurs. De ce erver est née l’envie de cons t leurs une trace en partagean aiohni, témoignages. Pierre Ng 2014, maire de Maré depuis géographie reenseignant en histoi à l’origine et fils de moniteur, est die à de cet ouvrage, qu’il dé voir de de Un tous les moniteurs. ceux et mémoire envers celles avec fierté », « qui ont relevé la tête ou. disait Jean-Marie Tjiba

« En lisant ces témoignages, on se rendra compte du rôle des moniteurs dans la construction du pays. Ils étaient les pionniers en matière d’enseignement, à l’instar des missionnaires. C’est une page d’histoire qu’il convient d’écrire et de conserver, pour dire combien cette mission d’instruire est capitale. » Pierre Ngaiohni

« Ces témoignages sont précieux pour qui veut connaître la mémoire de l’école de ce pays et comprendre le rôle de l’héritage colonial. » Marie Salaün

Les Moni, éd. mairie de Maré (2018) 1 800 F HT dans tous les points de vente Distribué par Book’in Distribution



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