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CONSTRUIRE LES LOYAUTE 10 rue Georges Clémenceau B.P. 7815 ‐ 98801 Nouméa Cedex Tél. : 79 47 69 Email : constloy@canl.nc ‐ ISSN n° 1169‐4998 www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province‐iles.nc http://www.constloy.com Directeur de la publication : Jean‐Luc Datim Réalisation : ADANIS ‐ Joël Boufenèche Reportages : Maxou Granados, Sophie Mendes, Céline Touet Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) Impression : Artypo
Editorial L’année qui s’ouvre voit le Pays poursuivre son évolution sur le chemin tracé jadis, en suivant les plans dessinés par nos anciens, afin de consolider son avenir institutionnel et préparer un “après” à l’Accord de Nouméa. Et cela implique des défis à relever : le développement économique de notre province, le combat contre les inégalités sociales, le soutien de notre jeunesse dans l’enseignement, la formation et l’emploi pour tous, ou encore le dynamisme à stimuler pour notre tourisme. Le Budget Primitif de l’année 2017 s’inscrit dans un contexte économique et social empreint de grandes difficultés. Malgré les restrictions budgétaires, la Province des Iles Loyauté continue à honorer ses engagements vis‐à‐vis de sa population et de son bien‐être. La baisse des recettes publiques par la maîtrise des dépenses doit se poursuivre tout au long de l’année amenant la collectivité à réduire ses dépenses, mais sans pour autant mener un politique d’austérité, au risque de freiner la croissance économique de notre Province. Certes, la Province des Iles Loyauté n’a pas de nickel, mais elle est riche des hommes et des femmes qui l’habitent et qui la font vivre. Elle est riche aussi de sa culture et de ses coutumes enracinées dans la tradition, et cette richesse doit permettre de construire une jeunesse prête à affronter l’avenir sereinement, dans le respect de l’autre, avec la recherche permanente du dialogue pour consolider la paix entre les hommes. Depuis un quart de siècle, l’histoire nous a appris qu’après les années de la violence, sont venues les années du pardon, puis les années de l’apaisement, les années du renouveau économique et aujourd’hui le temps est à la construction de notre destin commun en n’oubliant surtout pas d’éduquer notre jeunesse, dans le respect de nos traditions, de notre culture qui nous est chère et tout simplement, dans l’esprit de paix que nos anciens nous ont légués. “Nous appartenons à la terre, mais la terre ne nous appartient pas”. Une parole laissée par nos “Vieux Sages”, nous rappelant que nous ne sommes que de passage. Et notre tâche, notre devoir, c’est de choisir les bonnes semences que nous planterons. Ainsi, elles germeront, grandiront et prospéreront. Certes, il faut du temps et de la patience afin d’aboutir à la récolte, que ce soit aujourd’hui, demain, dans plusieurs années, voir même nos futures générations. Mais dans le monde kanak, contrairement au monde occidental, le temps n’a pas d’emprise sur nos desseins. Bien au contraire, il est notre meilleur allié. Il nous appartient donc, aujourd’hui, de choisir nos bonnes semences, comme nos “Anciens” l’ont fait avant nous, en restant fidèles à cette feuille de route qu’ils nous ont transmis. Notre avenir dépendra de la détermination et de l’implication de tous et de toutes, dans notre accomplissement quotidien, avec les ressources et les capacités dont nous disposons. Le district de Gaïca est en deuil après la disparition du grand chef feu Pierre Zeoula. Il représente une figure importante qui a su donner sa vision lors de sa présence au Sénat coutumier de 2002 à 2003. Il a su reproduire ce sentiment de partage, de respect mutuel et d’une considération de la coutume pouvant aller au‐delà de la société kanak. Homme de sagesse, il a su accueillir les institutions dans son district pour que la province érige son chef‐lieu. Un grand chef coutumier qui a propulsé son district dans l’avenir. Merci infiniment pour avoir été un acteur de l’avenir de ce Pays. Bonne lecture à tous !
Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté
Sommaire
Le “cyber‐tribu Muaka” à Nengone . . . . . . . . . . . . . p 25
Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 et 5
Electrification : la transition énergétique lancée . . p 30
Le district de Gaïca a son nouveau grand chef . p 6 et 7
Animations de Noël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 33
Solidarité Houailou et Fidji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 8
Du Bio pour Noël avec les producteurs Ne Drehu . p 35
Commémoration et exposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9
La 34ème édition de la fête du grand chef de Gaïca . p 37
Tiga évacue ses déchets encombrants . . . . . . . . . . . . p 11
Formation apicole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 39
Opération récupération épaves à Lifou . . . . . . . . . .p 13
Evénements culturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 43
Accostage au nouveau wharf d’Ouvéa . . . . . . . . . . p 15
La lutte contre la délinquance . . . . . . . . . . . . . . . . . p 45
Les fêtes du Letchi à Lifou et du Wajuyu à Maré . . .p 17
Sensibilisation à l’environnement . . . . . . . . . . . . . . p 47
Entreprises : couture et sculpture . . . . . . . . . . . . . . .p 18
Voyages au Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 50
Nidoïsh Naisseline, “de coeur à coeur” . . . . . . . . . .p 21
Culture : danser les gestes de la tradition . . . . . . . . p 51
La patate et le tubercule à l’honneur . . . . . . . . . . . .p 22
Sport et loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 52 et 53
Le Hnasisa en forme et en couleurs . . . . . . . . . . . . p 23
Portrait : un savoir‐faire ancestral . . . . . . . . . . . . . . p 54
Développement du numérique à Lifou . . . . . . . . . . p 27 Exposition Mots et Matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 29
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Le Budget Primitif de l’année 2017, Aides à l’investissement Pour clôturer l’année 2016, l’Assemblée de la Province des Iles Loyauté s’est réunie les 22 et 27 décembre, sous la conduite du président Néko Hnepeune, afin de prendre un certain nombre de décisions concernant le fonctionnement de l’institution. Le Budget Primitif de l’année 2017 s’inscrit dans un contexte économique et social empreint de grandes difficultés. Afin de soutenir l’activité des différents secteurs de l’économie, financer les politiques sociales, culturelles et sportives de la Province des Ies Loyauté tout en préservant les équilibres financiers et budgétaires de la collectivité, le budget doit impérativement s’adapter à cette nouvelle donne. Les recettes fiscales sont moindres affectant le budget de répartition (‐0.9 %) de la Nouvelle‐Calédonie qui alimente les collectivités provinciales. L’essentiel des ressources de financement du fonctionnement de la province sont en constante diminution depuis 2013 et pour 2017, cette tendance va encore s’accentuer. Par conséquent, il importe d’ajuster les dépenses aux recettes, et non l’inverse, sans mettre en péril les politiques publiques qui contribuent au développement de l’humain, de l’économie et du renforcement au lien social. La morosité économique qui sévit en Nouvelle‐Calédonie depuis ces trois dernières années, conduit à prendre des décisions importantes face à cette situation extrêmement difficile. Or, depuis l’examen du compte administratif 2015, l’ensemble des élus a pris conscience de la gravité des difficultés budgétaires que traverse la Province des Iles Loyauté. Aussi, la baisse des recettes publiques par la maîtrise des dépenses de fonctionnement doit se poursuivre en 2017 amenant la collectivité à réduire “son train de vie”, mais sans pour autant mener une politique d’austérité, au risque de freiner la croissance et donc, la création d’emplois. Ainsi, le Budget Primitif de la Province des Iles Loyauté pour l’exercice 2017 est arrêté en recettes et dépenses à la somme de 16.596.583.651 CFP répartie comme suit : ‐ Investissement : 2.688.163.097 CFP, ‐ Fonctionnement : 13.908.420.554 CFP. Il s’agit d’un budget qui confirme la volonté provinciale de maintenir l’investissement pour soutenir les entreprises. L’investissement est une des clefs de la relance de la croissance économique et tout doit être mis en œuvre pour agir sur ce moteur. Il est donc primordial de continuer ce qui a déjà été entrepris afin d’optimiser les dépenses de fonctionnement sans pour autant être récessifs. =Aussi, dans cette volonté de poursuivre ce qui a été entrepris, l’Assemblée de Province a approuvé l’augmentation de l’autorisation de programme pour les études et les travaux relatifs aux traitements des eaux pluviales et à l’aménagement paysager de l’internat et du collège Laura Boula à Lifou. =Un programme d’investissement relatif aux opérations “Réalisation d’un centre d’accueil et de formation destiné à l’Etablissement Provincial de l’Emploi, de la Formation et de l’Insertion Professionnelle” (EPEFIP) à Ouvéa et à Maré a été adopté par l’ensemble des élus. =Dans le cadre de la continuation du programme destiné à la “Réhabilitation du plateau sportif de Mouli à Ouvéa”, voté en 2015, un nouveau plan de financement a été fixé et adopté par l’ensemble des élus. =La Santé occupe une place importante faisant partie des priorités de la Province des Iles Loyauté. Il a donc été adopté par l’ensemble des élus, un programme d’investissement relatif à l’opération “Extension et rénovation du centre médical de Chépénéhé dans la commune de Lifou” pour le bien être de la population Loyaltienne. =Afin de permettre à Ouvéa de s’ouvrir sur l’ensemble des îles Loyauté ou la grande terre par la mer, il a été autorisé une augmentation de l’autorisation de programme relative à l’opération “Réalisation d’un nouveau Wharf à Wadrilla Ouvéa”, avec la prise en charge des travaux supplémentaires nécessaires à son bon fonctionnement. =Une augmentation de l’autorisation de programme relatif à l’opération “Réalisation d’une Unité de Traitement des Déchets de Poissons (UTDP) à l’UCPM de Wé” a été validé par l’Assemblée de la Province dans la continuité du même programme réalisé. 4 - construire les loyauté
AIDES A L’INVESTISSEMENT =Il a été accordé une aide à l’investissement à Emile Waetheane, domicilié à la tribu de Eni à Maré, pour la création de son activité de transport de personnes. =L’Assemblée de la Province des Iles Loyauté a accordé une aide à l’investissement à Willy Peu, domicilié à la tribu de Nece à Maré, pour l’acquisition d’une unité de pêche. =Une aide à l’investissement a été accordée à Jaik Pijone, domicilé à la tribu de Limite à Maré, pour l’acquisition d’une unité et des équipements de pêche. =Il a été accordé une aide à l’investissement à Emile Petreisi, domicilé à la tribu de Luecilla Lifou pour l’acquisition d’une unité et des équipements de pêche. =L’ensemble des élus a accordé une aide à l’investissement à Marie‐Lucette Taoupoulou, domiciliée à la tribu de Mouli Ouvéa pour l’acquisition d’un bateau destiné à son activité de pêche. =Une aide à l’investissement a été accordée à Axel Toulangui, domicilié à la tribu de Heo Ouvéa pour l’acquisition d’un bateau destiné à son activité de pêche. =Il a été attribué une aide à l’investissement à Roseline Baly, domiciliée à la tribu de Hulup Ouvéa pour l’acquisition d’une unité de pêche. =Une aide à l’équipement, à la couverture sociale du chef d’entreprise, aux frais de gestion et de comptabilité et au fond de roulement a été accordée à Jean‐Baptiste Badiou, domicilié à la tribu de Weneki Ouvéa pour son activité de pêche sportive. Suite à l’Assemblée de Province du 27 décembre, l’ensemble des élus, des directions et tous les participants ont été conviés par le Président de la Province des Iles Loyauté, Néko Hnepeune à un cocktail dînatoire afin de clôturer l’année en toute convivialité et fraternité. A l’occasion, le Président de la Province des Iles Loyauté a donné le tempo lors de la coutume d’échanges, en adoptant la “natte de coutume”. Le mouvement de la “natte de coutume” a été lancé à Iaaï par Jacqueline Deteix.
Disparition du grand chef Pierre Zeoula Pierre Zeoula, âgé de 76 ans, ancien grand chef du district de Gaïca, est décédé des suites d’une longue maladie le 28 janvier. Il était le grand chef de Gaïca à Lifou depuis 1980. Son fils Pui‐ Ono, Jean‐Louis Zeoula lui a succédé le 13 janvier 2017. L’Assemblée de la Province des Iles Loyauté salue le courage et le travail de ce Grand Homme respecté de tous et adresse avec une grande tristesse, ses sincères condoléances à sa famille et à la grande chefferie de Gaïca de Drehu.
Le grand chef Pierre Zeoula en compagnie de Rolland Nyikeine son porte‐parole.
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Le district de Gaïca a son nouveau grand chef
Pui Ono Jean‐Louis Zeoula, fils de Pierre Zeoula, a pris officiellement le 13 janvier 2017, sa fonction de grand chef du district de Gaïca. Des délégations des îles Loyauté mais également de nombreuses personnalités officielles étaient présentes.
Les invités attentifs aux différentes coutumes d’accueil et discours protocolaires.
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La famille Zeoula et les coutumiers des 3 districts de Lifou, se sont retrouvés à huis clos dans la grande case où Pui Ono Jean‐Louis Zeoula a été intronisé par ses “pères”. L’annonce officielle aux nombreux visiteurs de la nomination du grand chef de Gaïca s’est faite par voie de conque.
La famille Zeoula rassemblée à la sortie de la case de la grande chefferie.
Lors de la signature de l’acte coutumier officialisant la prise de fonction.
Pui Ono Jean‐Louis Zeoula, accompagné de son épouse, est un Homme porteur des valeurs de la culture kanak. Humble et serein, il a conscience des grandes responsabilités qui l’attendent au sein de sa chefferie et il entend suivre le chemin tracé par son père Pierre Zeoula et les anciens.
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Remise de la collecte aux sinistrés de Houailou La collecte de fonds et de tous types de marchandises, lancée le 28 novembre par le Centre Municipal d’Animation et d’Information ne Drehu (CEMAID), pour venir en aide aux sinistrés de Houailou a pris fin le 21 décembre. Une somme de 400.000 CFP et de nombreux sacs de linge ont été recueillis. La clôture de l’opération intitulée “Solidarité Waawiluu” s’est déroulée sur le parking de la Mairie de We en présence des élus et agents provinciaux et municipaux et des coutumiers. Le 22 décembre, une délégation du CEMAID avec à sa tête son président Maurice Haeweng s’est rendue à Houaïlou pour remettre le fruit de la collecte au Maire de la commune avant la fête de la Noël. Dans son allocution, le directeur du CEMAID, N’gazo N’gazo, le directeur du CEMAID a renouvelé son soutien et celui des habitants de Lifou aux sinistrés.
L’opération “Solidarité Waawiluu” a mobilisé la population de Lifou du 28 novembre au 21 décembre afin de venir en aide aux sinistrés de Houailou. De nombreux sacs de vêtements ainsi qu’une somme de 400.000 CFP ont été collectés.
Aide financière aux sinistrés fidjiens suite au cyclone Winston Le 18 novembre 2016, la collecte en faveur des sinistrés Fidjiens a été officiellement remise à Ben Vukivou, directeur de l’agence de voyages “Ben Fidji Tours” à Suva, îles de Fidji, à l’occasion de son passage en terre Ne Drehu. Le 7 mars 2016, une opération “solidarité Fidji” a été lançée, conjointement par l’Association d’Aide aux Sinistrés des Catastrophes Naturelles de Drehu (AASCND) et le Centre Centre Municipal d'Animation et d'Information de Drehu (CEMAID) pour venir en aide aux sinistrés fidjiens après le passage du cyclone Winston. Initialement prévue jusqu’au 7 avril, la durée de la collecte a été prolongée jusqu’au 15 novembre afin de pouvoir collecter d’autres fonds issus des différentes manifestations sportives, culturelles et artistiques. Le 18 novembre, la collecte, dont le montant s’élève à 536.982 CFP, a été remise par Maurice Haweng, président du CEMAID en présente de Edouard Wamai, président de l’AASCND, de Robert Xowie, le maire de la commune et de Lyne Lamy, secrétaire générale de la Sudivision Administrative des Iles Loyauté, de coutumiers et élus. Cette aide financière a directement été remise à l’Ambassade de France à Suva par Ben Vukivou le 25 novembre. Dans son allocution, Ben Vukivou a tenu à remercier les habitants de Lifou pour cette aide qui s’est effectuée dans le respect de la tradition de générosité et de solidarité qui a toujours animé les habitants du Pacifique.
Oscar Temaru en visite officielle à Maré Invité d’honneur de la commémoration des 30 ans de la réinscription de la Nouvelle‐Calédonie sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU, Oscar Temaru a rendu visite à ses amis maréens vendredi 2 décembre. La cérémonie s’est déroulée au mausolée de Yeiwene Yeiwene, frère de combat du leader polynésien. Arrivé vendredi matin sur le tarmac de Maré où l’attendait Damien Yeiwene, Oscar Temaru était accompagné par sa fille Teua. Cette troisième visite sur l’île marque son attachement à la famille Yeiwene. “Venir ici, c’est aussi me ressourcer dans le souvenir des luttes menées avec Jean‐Marie et Yé‐Yé”, a‐t‐il dit avec émotion. 8 - construire les loyauté
Commémorer les valeurs humaines pour ne pas les oublier Le 11 Novembre à Lifou, la journée commémorative du 98ème anniversaire de l’Armistice de 1918 a connu des moments solennels chargés de mémoire avec la levée des drapeaux tricolore et indépendantiste, les dépôts de gerbe par les enfants des écoles catholiques de Drueulu et Hunëte et le vernissage de l’exposition “De lifou à Vesles et Caumont” au faré de la Province des Iles Loyauté. Il y avait beaucoup de monde, autour du Monument aux Morts situé sur le front de mer, face à la Mairie. Le Commissaire Délégué de la République pour les Iles Loyauté, des représentants de la Province et de la Mairie, des autorités coutumières, des anciens combattants, des anciens militaires, des pompiers, la gendarmerie, des élèves des écoles catholiques de Drueulu et de Hunëte, ainsi que de nombreux habitants et quelques touristes de passage étaient présents. Le Commissaire Délégué pour la République, Frédéric Eymard, a adressé ses remerciements à tous et s’est fortement réjoui de la présence des enfants et des enseignants pour l’exposition qu’ils avaient préparée.
Après la levée des 2 drapeaux, les enfants de Hunëte et Drueluu ont procédé au dépôt de gerbes, suivi d’une minute de silence.
UNE EXPOSITION A LA MEMOIRE DES ANCIENS COMBATTANTS DES ILES LOYAUTE La cérémonie traditionnelle du 11 novembre a revêtu cette année un caractère particulier avec la célébration de l’ouverture de l’exposition intitulée “A nos grands pères de Lifou, partis pour la première guerre mondiale – de Lifou à Vesles et Caumont”. Ce travail a été réalisé par les enfants de la Direction de l’Enseignement des Ecoles Catholique de Lifou. Il est le fruit d’un travail de longue haleine effectué par les élèves de Hunëte et Drueulu. Il a débuté en 2015 par différentes actions menées par Madeleine Loqa et Georges Puaka au sein de leurs établissements respectifs. Peu à peu, cette volonté commune d’aller au plus profond des choses pour répondre à cette unique question “Pourquoi sont‐ils partis là bas ?”, a abouti. “Progressivement, le travail de mémoire s’est orienté vers De gauche à cette volonté de mieux connaître ces grands pères, connaître droite : Geroges leur lignée, leur histoire personnelle et les raisons qui les ont Puaka et amené, chacun à son niveau à s’engager volontairement Madeleine pour la grande guerre. Nous sommes allés de surprise en Loga, les 2 enseignants surprise, parfois avec des rires et des larmes en écoutant les porteurs du anecdotes relatées par les descendants de ces héros de la projet, guerre” cite Georges Puaka. Et à Madeleine Loqa de entourant les enfants de surenchérir “au fur et à mesure, cette exposition qui se Hunëte et voulait au départ qu’historique, a pris une tournure de plus Drueulu. en plus culturelle”. De nombreux panneaux comportaient des images de l’époque mais également la liste des 163 tirailleurs par tribu avec pour chacun d’eux, le nom, le prénom, le matricule, la biographie et le parcours militaire. Le directeur de la DEC à Lifou, Patrice Zongo a précisé “Nous sommes très fiers du travail accompli. La grande guerre a sûrement pris avec elle des événements et des mystères que nous ne connaîtrons jamais mais ce dont nous sommes certains, c’est que ces hommes ont été et seront toujours nos héros, nos exemples tant dans leur engagement vis à vis des leurs, mais également dans leurs engagements au niveau mondial pour une cause universelle”. Les panneaux affichaient des images de l’époque mais aussi la liste des 163 tirailleurs, par tribu, avec pour chacun d’eux, le nom, le prénom, le matricule, la biographie et le parcours militaire.
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Tiga évacue ses déchets encombrants et organiques Une opération de réhabilitation de la décharge sauvage et l’évacuation de déchets divers chez des particuliers, s’est déroulée les 29 et 30 novembre sur l’île de Tiga. Dix tonnes de déchets organiques et encombrants ont été évacués. Le montant total de l’opération s’élève à 9.000.000 CFP. L’île de Tiga, partie intégrante de la commune de Lifou, compte une population estimée à cent cinquante habitants. Elle ne dispose d’aucun dispositif de gestion des déchets. L’unique décharge sauvage de l’île, située au lieu‐dit “Petajo”, accumule les déchets en tous genres. La Province des Iles Loyauté intègre à sa politique, la protection des écosystèmes fragiles afin de concilier développement économique et social, pérennité de la ressource en eau douce et la préservation de l’identité culturelle kanak. Elle qui attache une très grande importance à son patrimoine naturel, est donc responsable de la gestion des déchets non‐ménagers, produits par secteurs agricoles, artisanaux, industriels et tertiaire. La gestion des déchets constitue une priorité pour les îles compte tenu de leur isolement et de la perméabilité des sols fragilisant les ressources en eau (lentilles d’eau douce) et le milieu marin. la Province a mis en place une stratégie visant à réduire les impacts environnementaux négatifs engendrés par les déchets tout au long de leur existence, de leur production jusqu'à leur élimination, en passant par leur recyclage. Une opération "expertise déchets" a été lancée en 2013. Elle a permis d’étudier les différents scénarios de gestion de déchets possibles dans le but de trouver une solution optimale et pérenne pour gérer au mieux les déchets produits sur l’île. En 2014, après concertation avec les habitants, il a été décidé de la réhabilitation de l’unique décharge sauvage avec, en parallèle la mise en place d’un point d’apport volontaire sur Tiga. A l’occasion de cette opération, les déchets encombrants accumulés chez les particuliers seraient aussi évacués. A l’issue de la mise à disposition un foncier palabré pour le point d’apport, de nombreuses réunions de concertation et des inventaires réguliers du stock de déchets, la Province a lancé en juin 2016, des consultations par appel d’offre concernant l’évacuation de 1.000 m3 de déchets avec identification par catégories (ferrailles, carcasses de voitures, électroménager, machines à laver, matériel de cuisine en inox, batteries, matériel informatique, épaves de vélos, huiles moteur et autres produits dangereux et nocifs, canettes, boîtes de conserve). Deux prestataires ont été retenus. L’un pour le chargement sur la barge des engins nécessaires à l’opération depuis Nouméa, le transfert des déchets en tous genres à l’exception des métalliques depuis le site "Petajo" vers le wharf de Tiga, le chargement et déchargement de la barge et enfin le transport et le traitement sur Nouméa. L’autre, est chargé du tri et de l’évacuation des déchets métalliques de “Petajo” vers le wharf, l’évacuation des déchets d'équipements électriques et électroniques chez les particuliers (gros ménagers) et enfin le nettoyage de la zone de stockage des déchets près du wharf de Tiga. Le transport maritime des déchets vers Nouméa a été assuré par barges. La décharge sauvage de l’île a été entièrement réhabilitée avec l’évacuation de près de dix tonnes de déchets qui ont été transportés vers les centres de traitement de déchets agréées sur Nouméa. La mise en place d’un point d’apport volontaire devrait se faire sous peu afin d’évacuer régulièrement les déchets triés vers le Centre d’Enfouissement Technique (CET) ou le Centre Provincial de Tri et de Transit des Déchets de Lifou (CPTTDL).
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Lifou évacue ses épaves Une première opération d’évacuation de carcasses de voitures chez des particuliers s’est déroulée du 21 au 27 décembre sur l’île de Lifou. Deux cent trente épaves soit environ 230 tonnes ont été récupérées et entreposées sur le site du Centre Provincial de Tri et de Transit des Déchets de Lifou (CPTTDL) ou déchèterie provinciale de Pihnyip, exploité par la société ELAYINE DREHU en collaboration avec la société EMC de Nouméa. Le montant total de l’opération avoisine les 12.000.000 CFP. La Province des Iles Loyauté qui intègre à sa politique, la protection des écosystèmes fragiles afin de concilier développement économique et social, pérennité de la ressource en eau douce, a lancé en 2014, une opération d’expertise destinée à d’étudier les différents scénarios de gestion des carcasses de voitures. L’enquête a permis de recenser et géo‐localiser quelques 1.045 épaves de voitures, disséminées de part et d’autres sur Lifou. La gestion des déchets constitue une priorité pour les îles compte tenu de leur isolement et de la perméabilité des sols fragilisant les ressources en eau (lentilles d’eau douce) et le milieu marin., la Province a confié à la Mairie de Lifou la tâche de gérer le stock historique de carcasses de voitures, visant à réduire les impacts environnementaux négatifs engendrés par ces déchets, de leurs enlèvement, leurs dépollution, leurs traitements et leurs évacuations vers Nouméa. Les 230 carcasses ont été stockées sur le site de Pihnyip, dépolluées par aspiration des liquides, traitées par catégories pour dissocier les ferrailles des plastiques et autres puis compactées en bloc de 0,6 m3 qui sont ensuite déposés dans des containers et expédiés sur Nouméa par voie maritime. La Municipalité de Lifou a d’ores et déjà contacté la société ELAYINE pour une opération semblable, début 2017 et portant sur 300 carcasses de voitures. Parallèlement, le recensement des véhicules hors d’usage (poids lourds, transport en commun et engins) est en cours.
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Le paquebot Explorer of the seas a fait une première escale inaugurale à Maré Comme pour chaque premier “toucher” sur une terre coutumière, le personnel du dernier paquebot de la compagnie Royal Caribbean International a inauguré sa venue samedi 5 novembre en participant à des rencontres festives organisées à Tadine. Retour sur ces instants particuliers qui ont enchanté les chanceux croisiéristes. Le capitaine grec Panos Panagopoulos et le directeur d’hôtel australien Raphaël Rasmussen se sont rendus à la grande chefferie de Tadine pour y faire coutume et offrir la plaque inaugurale du paquebot. Ravis de montrer ainsi leur attachement aux traditions de l’île, ils reçoivent en retour des sculptures locales.
Avant qu’une poignée de résidents aient la chance de monter à bord pour découvrir le paquebot de l’intérieur au cours d’un déjeuner offert par le capitaine, une collation a été organisée par Hudruné, membre active du syndicat d’initiatives de Nengone.
Avant de prendre possession d’une scène improvisée face au port, les enfants de la tribu de Wakoné ont distribué des couronnes de fleurs aux invités du jour, admiratifs face aux costumes et maquillages des jeunes artistes.
Touristes et résidents ont profité du spectacle de danse offert au personnel naviguant par la troupe de Wakoné. Les aînés accompagnent la danse des plus jeunes par des chants et une musique qui hypnotisent l’assemblée. La troupe est réputée sur l’île pour la qualité de ses prestations toujours très symboliques. Ici, c’est la culture de l’igname roi qui est mise en scène.
De nouvelles fresques au faré du port de Lifou Les élèves des classes de 6ème à 3ème Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA) du collège Laura Boula ont réalisé mi‐novembre 2016 des fresques recouvrant les murs et les poteaux du grand faré qui surplombe le port de Lifou. Suite à une demande de la direction du port autonome de Nouméa d’embellissement des façades et poteaux du faré où sont implantés les nouveaux locaux du Bético (SAS Sudîles) et du bloc sanitaire, les enseignants de la SEGPA, dans le cadre d’un projet pédagogique, ont proposé la réalisation de fresques murales sur les thèmes du voyage, de la mer, de la navigation et de la culture kanak. Pour la réalisation de ce projet ambitieux, les collégiens ont fait un travail de recherches au centre de documentation et d’information (CDI) du collège et sur Internet avec l’accompagnement de leurs professeurs. Après avoir sélectionné les motifs en rapport avec la thématique, ils ont travaillé les formes géographiques sur papiers, ont pris les différentes mesures sur place puis à l’aide de l’informatique en jouant sur les volumes. Chacun des “artistes” a apporté sa touche personnelle et l’investissement des enfants de SEGPA à travers l’art a favorisé les échanges de pratiques entre les classes et l’appropriation mutuelle de certaines connaissances.
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Le wharf d’Ouvéa a reçu son premier bateau De nombreuses personnes sont venues voir le “DL SCORPIO” accosté sur le nouveau quai le 14 novembre 2016. En effet, la plateforme d’accès est presque finalisée, et dans le même temps l’ancienne structure métallique sera démontée entièrement. Ce nouvel ouvrage maritime, dont la réception est prévue pour mars 2017, entame aujourd’hui la phase des travaux de finition et la mise en place des équipements de sécurité, ainsi que le démontage de l’ancien wharf métallique. La passerelle d’accès, la plate‐forme de stockage, et le quai d’accostage principal étant actuellement réalisées à 100 %. Pour rappel, ce projet d’un coût d’un peu plus de 2 milliards de francs CFP financé à 49 % par l’Etat au titre du contrat de développement 2011/2015 et du fond exceptionnel d’investissement, est une des infrastructures majeures de la Province des Iles Loyauté. Elle répond aux besoins de la population de l’île mais également de la province. Sur le plan économique, l’infrastructure améliorera les échanges économiques depuis Ouvéa. “C’est un enjeu majeur pour le développement de l’île et un véritable outil de désenclavement. L’ouvrage pourra maintenant accueillir des élévateurs de plus grosse capacité et faire accoster 2 navires en même temps, dans le cas de condition météo normale. Le BETICO pourra également s’y amarrer en toute sécurité.” explique Jean‐Jacques Haeweng, directeur de la DEA (direction de l’équipement et l’aménagement) de la Province des Iles Loyauté. Parallèlement, les équipements terrestres vont bientôt sortir de terre (gare maritime, dock de fret, zone de manutention, aire de manœuvre, parking). Cette opération a également un caractère prioritaire pour la collectivité provinciale. Elle traduit la volonté de la collectivité à doter l’île d’Ouvéa d’une véritable base opérationnelle du traitement de fret provenant de Nouméa (alimentaire, carburant, matériaux de construction, etc.), ainsi qu’à destination de Lifou et Nouméa (produits d’exports fabriqués localement comme le savon d’Iaaï et le poisson d’Ouvéa).
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publireportage
Drehu met le letchi à l’honneur L’édition 2016 de la fête du letchi s’est déroulée le 8 décembre à la tribu de Hnacaöm, district du Wetr, où plus d’une tonne était proposée à la vente. La récolte, commencée dans les tribus de Hnacaöm, Mucaweng, Joking et Chépénéhé, a été bonne puisqu’une tonne de petits fruits rouges, charnus, sucrés et juteux, mis en filet d’un kilo était proposée à la vente au prix de 1.000 CFP. En parallèle, des produits vivriers et maraîchers, de la vannerie, du miel, des plantes et des robes étaient exposés. A midi, la production était déjà vendue. Alors que les jeunes se sont La récolte de 1,5 tonne a été écoulée en une journée. afférés à une nouvelle récolte, les mamans reconstituaient les sacs de letchi afin de satisfaire les nombreux visiteurs venus des quatre coins de l’île. Des animations se sont déroulées tout au long de la journée, avec la démonstration de taille, d’entretien et de marcottage du letchi par les techniciens d’Arbofruits. Mais aussi des interventions sur les problèmes phytosanitaires du letchi et du bananier, ainsi que la nécessité du principe de culture en butte. Pour la fête, Jean‐Paul Lolo et Edelweiss Hmazun d’Arbofruits avaient vu juste en estimant la récolte à 1,5 tonne. Tous les visiteurs sont repartis avec en main le précieux fruit et l’estomac bien rempli avec une halte dans les stands de restauration qui proposaient exclusivement des plats à base de letchi. Les jeunes ont dû s’afférer à une nouvelle récolte et ensuite les mamans ont pu remplir de nouveaux filets de letchi afin de satisfaire les nombreux visiteurs venus des 4 coins de l’île.
Démonstration de taille du pied de letchi par les techniciens d’Arbofruits.
La tribu de Rôh a fêté son Wajuyu Le nord de l’île de Nengone a accueilli mi‐novembre, la 11ème édition de la fête du Wajuyu, nom maréen du vivaneau. Réputée pour sa pêche, la tribu de Rôh a organisé de nombreuses activités marines pour des visiteurs venus moins nombreux cette année. La fête a démarré après le discours du grand chef Naisseline. Une invitation à la tolérance et à l’ouverture aux autres très applaudie. Après les discours du coutumier de Rôh, du président du comité des foires de l’île, de la Commune de Maré, de la Province des Iles, c’est le grand chef Naisseline du Guahma qui a clôturé la cérémonie et ouvert officiellement la fête du vivaneau. Les étals de vivaneau se sont remplis et désemplis en un clin d’œil. Très attendus, les poissons des profondeurs se sont arrachés en quelques minutes avant même l’arrivée des touristes. Pendant que les pêcheurs ont préparé le poisson roi, les femmes se Le grand chef sont activées en cuisine. Une vingtaine de Naisseline du “restaurants improvisés” par les familles Guahma a clôturé la cérémonie et ouvert de l’île ont ainsi proposé du vivaneau officiellement la fête cuisiné sous toutes ses formes, pané, au du Wajuyu. four, en bouillon, en hachard, en salade… En début d’après‐midi les troupes de danse traditionnelle ont fait leur apparition. Des spectacles toujours très prisés par les visiteurs en recherche d’authenticité.
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Du fil à l’aiguille, la passion des “petites mains” Installée à Lifou, dans le district de Lössi, à la tribu de Hmelek, Corinne Hnepuhnya compte 10 années d’expérience dans le monde de la couture. Un éventail de savoir‐faire pour la petite entreprise “Corinne Couture” spécialisée dans la confection sur mesure. Elle propose un grand nombre de services diversifiés allant de la confection de vêtement, à la vente de tissus teintés, retouches, de draps, taies d’oreiller, rideaux, nappes, coussins et housses de fauteuil. Corinne, titulaire d’un CAP puis d’un BEP de couture, obtenus au Lycée Petro Atiti à Nouméa, revient à Lifou dans les années 2005 et démarre son métier de couturière à son domicile, avec principalement des travaux de retouche et d’ameublement (rideaux, draps et taies d’oreiller). Elle se marie et s’installe à la tribu de Hmelek sur le plateau de l’île. Un tournant dans sa vie professionnelle puisqu’elle crée son propre atelier de couture “Corinne Couture” à son domicile et lance sa propre ligne de vêtements traditionnels sur mesure (robe mission, tuniques, chemises). Bénéficiant d’une aide financière de la Province des Iles Loyauté, elle fait l’acquisition d’une machine à coudre de type industriel et divers plans de travail pour dessiner ces modèles, tracer, découper le tissus et assembler ses patrons. Un réel coup de pouce pour le développement de son activité qui lui permet de réaliser par jour, cinq robes mission et une dizaine de tuniques. Corinne, membre actif de l’Association “Cahnaewekë Ihmahma” qui regroupe toutes les Femmes de la tribu de Hmelek, écoule ses créations sur toutes les fêtes événementielles locales, au marché communal de Wé, sur le site touristique de Easo et sur commande sur la grande terre. Surnommées les “petites mains”, les couturières comme Corinne sont très recherchées car elles disposent de plusieurs cordes à leurs arcs. Elles façonnent à la main ou à la machine toutes sortes de vêtements, sur mesure, en petite série, en modèle unique mais également sur différents types de tissu imprimé ou teinté traditionnellement.
Lorsque qu’une couturière indépendante effectue une création ou un modèle particulier, il lui faut créer un gabarit du vêtement, marquer les repères à l’aide d’épingles ou à la craie puis couper aux dimensions, pré‐ assembler les différents éléments. Ensuite, il faut procéder à l’essayage afin d’ajuster les pièces du vêtement comme les manches et le col puis assembler les différentes parties qui composent l’habit, vérifier le montage, le bien‐aller et procéder aux derniers ajustements. “Avant de passer à toutes ces étapes qui composent le vêtement, de nombreuses connaissances sont nécessaires et c’est la raison pour laquelle j’ai suivi une formation diplômante dans ce secteur” nous précise Corinne. “La couturière doit impérativement savoir lire un dessin ou un croquis, faire des calculs de métrage et savoir utiliser une machines à coudre, c’est essentielle. D’autres techniques sont requises, la piqûre machine, le repassage, la coupe de textile, le collage, la gradation, le patronage, la prise de mesure ou encore l’assemblage et le montage en habillement.” explique‐t‐elle. La vocation de cette couturière hors pair est née de l’observation du savoir‐faire des mamans, tout comme les nombreuses couturières stylistes de l’île. Parvenue à faire de sa passion son métier, à 38 ans, Corinne est fière aujourd’hui de pouvoir en vivre.
Le sculpteur Dricke se taille une nouvelle voie Originaire de la tribu de Hnathalo, district du Wetr, Dricke Issamatro a exercé bon nombre de métiers avant de pouvoir enfin vivre de sa passion, la sculpture. Sculpteur autodidacte, le trentenaire travaille aujourd’hui à son domicile et à l’air libre, non loin de la forêt qui reste sa principale source d’inspiration. Ses bois de prédilection ‐ le santal, le gaïac et le tamanou ‐ lui permettent de réaliser des œuvres de tailles diverses. “Les pièces réalisées sont exposées à mon domicile mais je travaille beaucoup sur commande, et en exclusivité en local. Une de mes œuvres a d’ailleurs été offerte au Premier ministre Manuel Valls lors de sa venue à Lifou”, se réjouit Dricke.
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Les derniers messages de Nidoïsh Naisseline dévoilés aux Si Nengone L’île natale du grand chef charismatique a accueilli mardi 13 décembre en soirée, une conférence sur le livre de Wallès Kotra, “Nidoïsh Naisseline, de cœur à cœur”. Animée par José‐Louis Brabançon (historien) et Julien Dillenseger (architecte, ancien foulard rouge), elle a mis en lumière les apports du livre pour la jeunesse calédonienne et a retracé la genèse du combat indépendantiste. C’est à la tombée de la nuit qu’a débuté ce que les hôtes de la soirée ont préféré appeler une causerie. De nombreux Si Nengone sont au rendez‐vous sous le faré de l’ancienne coopérative de Thuma et tout autour, sur des nattes posées au sol, adossés aux voitures ou attablés près des cuisines. En toute simplicité, ils sont venus entendre ce qu’on a peut‐être encore à leur apprendre sur leur grand chef. UN LIVRE À ÉTUDIER EN CLASSE Wallès Kotra a tenu à ce que le livre soit présenté à Maré et l’a confié à celui qui fut le seul à lire le manuscrit au stade brouillon, Louis José Barbançon. L’historien s’attèle à la tâche en lisant à voix haute quelques passages. D’après lui, certains mériteraient d’être étudiés en classe par la jeunesse calédonienne, tant ils montrent l’ouverture d’esprit d’un homme kanak qui s’est nourri des autres cultures pour mieux comprendre la sienne. “Nidoïsh a mesuré la beauté de la chanson de La Monique lorsqu’il a vu, avec étonnement, combien elle était applaudie par des européens. C’est en étudiant l’époque de la Renaissance qu’il a compris qu’elle fût la révolution culturelle des français. C’est le mouvement qui a inspiré et réveillé la volonté identitaire kanak chez Nidoïsh” explique avec émotion Louis‐José Barbançon. Si le grand chef a pris conscience de la beauté kanak en lisant Du Bellay et Corneille, l’historien est persuadé que cette information peut constituer un repère pour certains jeunes en perdition et changer leur vision des choses. “On peut aimer la culture française et être kanak, tout comme la culture kanak fait partie intégrante de la culture caldoche. Nous ne serions pas les mêmes sans cette histoire commune. C’est un message politique très fort que Nidoïsh nous laisse”. UN HOMME OUVERT AUX AUTRES Julien Dillenseger, compagnon de route du grand chef pendant plus d’un demi‐siècle, est fier et ému de poursuivre la discussion. “Pour moi, descendant de colons, avoir pour ami sincère un grand chef kanak est une richesse exceptionnelle” dit‐il en introduction. “Nidoïsh nous a appris à voir la situation des kanak. On a ouvert les yeux, on a appris à voir les choses d’une autre manière”. L’ancien foulard rouge dit retrouver tous les repères et idées du grand chef dans le livre de Wallès Kotra et se remémore la genèse de ce groupe. “Paris a beaucoup joué dans la création des foulards rouges. Nos lectures, nos réflexions, à cette époque, dans ce contexte contestataire particulier. Le Réveil kanak est né à Paris, entre quelques‐uns d’entre nous” rappelle l’ami, soucieux de pouvoir transmettre les idées de Nidoïsh Naisseline. Presque cinquante ans après, il avoue les craintes qu’il partageait avec le grand chef peu
de temps avant sa mort et appelle à un nouveau réveil kanak. “Les conditions du peuple kanak sont fragiles. Le pays se développe mais les kanak restent sur le bord de la route. Quelles véritables places tiennent‐ils dans la gestion du pays ? Nidoïsh ne voyait pas l’avenir de son pays sans la reconnaissance de la culture kanak mais on ne retrouve pas cela dans les dispositions actuelles. Il voulait que les innovations tiennent compte de la culture kanak, qu’elle se mélange au regard occidental. Il y a une logique océanienne, kanak, mais on continue à construire des espaces commerciaux entourés de tribus dont les membres n’ont souvent pas de travail et donc pas d’argent. On crée des espaces par certains, pour certains, en en excluant d’autres”. Une écoute solennelle, empreinte d’émotion a accompagné ces deux témoignages. Quelques hommes dans l’assemblée complètent l’intervention des deux conférenciers. Le livre a beaucoup plu. Il est comme une Bible pour l’un d’entre eux, il a la puissance d’un texte constitutionnel pour un autre. D’autres encore osent des constats d’échec et d’impuissance. “Les grands chefs doivent avoir le pouvoir chez eux, sans être des politiques. Il ne faut pas tout mélanger. C’est pour ça que nos jeunes sont désemparés” dit un homme que toute l’assemblée semble suivre. “En revenant de France, Nidoïsh nous a persuadé qu’on pouvait croire en l’indépendance. On ne connaissait rien de mai 68, Che Guevara… Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas en paix. Même les kanak entre eux se regardent et se craignent” poursuit un autre Si Nengone. La soirée se termine après deux heures de discussions passionnées. Parmi les résidents, Cawi Wakunumune, actuel président du comité de foire de Maré, ancien moniteur, dit combien il a apprécié l’intervention de Louis‐ José Barbançon et en particulier sa conclusion. “Il ne faut pas que les kanak se cachent derrière des excuses. Tout n’est pas la faute de l’autre. On doit balayer devant nos portes et construire maintenant en nous enrichissant des autres”. Visiblement proche des kanak et de leur combat, l’historien avait voulu conclure la conférence en invitant les Si Nengone a oser se désolidariser des délinquants qui ne représentent qu’une infime partie des jeunes kanak stigmatisés. “La violence existe partout et existait avant la colonisation. Elle existait aussi dans la civilisation kanak, avant et maintenant. Si on n’est pas d’accord, pourquoi se taire ? Les délinquants kanak ne défendent pas les valeurs kanak. On a le droit de dire qu’ils n’ont rien à voir avec nous. Il y a tant de jeunes kanak qui s’engagent, qui bougent” conclura Louis‐José Brabançon, comme un appel à réagir, vite. construire les loyauté - 21
Le premier marché bio de Nengone L’atelier des femmes du centre culturel Yeiwéné Yeiwéné de Hnaenedr a accueilli, samedi 12 novembre le premier marché Bio de Maré. Organisé par les membres de l’association Nengone Bionode et le groupe local de Biocalédonia, il a sensibilisé la population à la qualité et à la nécessité d’une production agricole propre.
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1 ‐ Les associations organisatrices comptent dans leurs rangs des consommateurs et producteurs de Maré. Si tous sont soucieux de valoriser et distribuer la production locale, c’est surtout la promotion d’une certaine éthique qui est recherchée : cultiver propre et traditionnellement pour respecter la nature. 2 ‐ Des produits locaux garantis bio ; 21 producteurs de Maré sont déjà certifiés Bio Pacifika. 3 ‐ Après la projection du film de Coline Serreau “Solution locale pour un désordre global”, un débat a été organisé autour des questions environnementales que le documentaire soulève. Lobby des multinationales, responsabilité du consommateur, situation des agriculteurs en Inde,… autant de sujets abordés avec passion jusqu’en fin d’après‐midi.
La patate et le tubercule à l’honneur Le 11 novembre, les tribus de Wasagne et d’Hunoj ‐ Ponoz ont célébré la 9ème édition de la patate douce pour l’une et la troisième pour la seconde. Aux programmes, danses traditionnelles, démonstrations diverses et concours de stand et de plats. Alors que l’association des femmes de la tribu de Wassagne, située en bord de mer, fêtait la patate douce sous toutes ses formes, à quelques Des maniocs poulpes ou maniota carry proposés kilomètres plus loin sur le plateau c’est le tubercule qui était célébré par à la vente par une jolie demoiselle d’Hunoj. l’association “L’en vert et blanc”, (les couleurs de la tribu), qui regroupe toutes les mamans de la tribu d’Hunoj ‐ Ponoz, en collaboration avec l’Amicale de Wiwatul et le comité paroissial. Dès l’ouverture des stands, les visiteurs se sont rués sur les étals afin d’acheter des patates, des ignames, des maniocs, des taros, des pommes de terre, d’autres produits de la terre ou encore des crabes de cocotier. Côté restauration, les cuisinières ont rivalisé d’imagination pour proposer une entrée, un plat ou un dessert à base de patates douces ou de tubercules. Le déroulement de la journée, semblable dans les deux tribus, a été ponctué de danses traditionnelles, de chants et chorales et de démonstrations diverses entre deux animations musicales. Les nombreux visiteurs qui ont fait le déplacement, ont pu admirer toutes ces pratiques de savoir‐faire traditionnel. Pour les habitants de ces tribus, ces fêtes permettent de faire découvrir et vendre les produits de la terre 100 % bio, revenus non négligeables pour toutes ces familles qui vivent essentiellement de leur production. Si à Wasagne, ce sont les plantes vivaces à tiges rampantes que sont les Kumala (patates douces) qui étaient à l’honneur, du côté d’Hunoj ‐ Ponoz, ce sont les spécimens particuliers comme les maniocs poulpes ou maniota carry qui étaient en exergue. Les stands se sont rapidement vidés de leurs produits, preuve que ces fêtes locales mettent en valeur le travail de la terre. Un travail effectué principalement par les femmes des tribus. Ces événements sont suivis avec intérêt et démontrent un grand succès à chaque édition.
L’association des femmes de la tribu de Wasagne.
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Concours de plats cuisinés par les mamans d’Hunoj.
Le Hnasisa en forme et en couleurs La 5ème édition de la fête du Hnasisa s’est déroulée, sous un temps couvert et orageux, le 26 novembre à la tribu de Kejeny à Lifou. Les danses traditionnelles, chants interprétés par la chorale locale, dégustations de plats et marché de produits du terroir ont rythmé cette journée placée sous le signe de la découverte culturelle. A l’initiative de l’association “Hnasisa” (champs cultivé en Drehu), qui regroupe tous les habitants de la tribu de Kejeny, la fête annuelle des tubercules et autres produits maraîchers a pour objectif de faire découvrir et vendre les produits naturels, mettre en valeur le travail de la terre et inciter les jeunes sans emploi à se lancer dans l’agriculture. Dès le passage du jury chargé de désigner le plus beau et le plus garni de la trentaine de stands, les visiteurs se sont rués sur les étals. Ignames, maniocs, taros, pommes de terre, patates douces, tomates mais également des plants de bananiers et autres arbres fruitiers étaient à la vente. Les cuisinières ont rivalisé d’imagination pour proposer des plats à base de produits naturels dans le but de satisfaire les papilles des nombreux visiteurs. “Le public, de tous horizons, est venu en nombre pour faire le plein de fruits, légumes, plantes, confitures et autres douceurs. Les exposants n’ont pas lésiné sur la qualité et la quantité des produits qui se sont rapidement vendus. C’est la preuve d’un grand succès, cette année encore. Le défi de la 5ème édition a été relevé et nous en sommes satisfaits.”a précisé Jules Kauma, président de l’association.
La pomme de terre a la “patate” Le 28 décembre, dans le cadre des contrats de production mis en place par l’UCPA, pas moins de sept tonnes de pommes de terre en provenance de la tribu de Hapetra ont été livrées. Aussitôt, une dizaine de personnes ont procédé au tri manuel des patates et au stockage de ces dernières en fonction de leur calibre. Tous les ans, l’UCPA achète la totalité de la récolte. Les semences de pommes de terre sont avancées par l’entreprise et déduites ensuite de la récolte. Cette dernière assure aussi, selon les besoins, le travail du sol et le suivi technique. Un avantage non négligeable pour les producteurs bénéficiant de ce suivi technique et avec la garantie d’écouler la totalité de leur récolte, avec de faibles prises de risque. Après avoir découvert ou redécouvert une grande variété de produits locaux, les visiteurs ont donc pu déguster les différents plats confectionnés avec ces ingrédients naturels dans une ambiance conviviale et animée. “Outre la vente, ce type d’événement permet de mettre en contact celui qui vend, comme le petit producteur et celui qui en a besoin, comme le restaurateur, ou encore le simple particulier. Comme les années précédentes, ce marché agricole de fin d’année a été un réel succès, tant par l’affluence des visiteurs que par la qualité des produits proposés. Ils se sont bien vendus et chacun y a trouvé son compte”, précise Joseph Waeren Waiewole, le responsable de la SAS Pein. construire les loyauté - 23
Le chemin de la réussite La session de formation au diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) qui peut s’obtenir en quatre années, s’est achevée au collège Shéa Tiaou à Ouvéa, par la remise des attestations de réussite à deux des stagiaires de la promotion 2016. Ces dernières ont brillamment décroché le précieux sésame, reconnu comme un équivalent du Remise des attestations de réussite par un ancien lauréat du DAEU, en de la représentante de l’EPEFIP et du directeur du collège baccalauréat, dès leur première année d’inscription. Chacune présence Shéa Tiaou. d’elles ayant de surcroît, obtenu une mention. Il est à noter que cette année encore, l’une d'entre‐elles a pu s’insérer professionnellement, aussitôt après l’obtention de son diplôme. Sur la base de sa réussite, il lui sera en effet, confié la charge d’une classe en école élémentaire à Ouvéa, lors de la prochaine rentrée scolaire. Dans cette promotion, quatre autres candidats se trouvent en situation de réussite partielle (obtention d’un à trois modules sur les quatre qui composent le diplôme littéraire : français, anglais, histoire et géographie). Il leur reste désormais, une à trois années, pour finaliser leur formation.
Ernest Paala : chef de cantine 30 ans au service des jeunes Chef de cantine du collège de Tadine, Ernest Paalaa pris sa retraite après trente ans de bons et loyaux services. Il a 17 ans lorsqu’il part travailler à Nouméa. Il est très vite repéré lors d’un extra et se prédestine à une vie de chef dans les grands restaurants de la capitale. Alors qu’il est en passe de partir se perfectionner en France, le journal annonce le recrutement d’un chef de cantine à Maré. Il ne résiste pas à l’appel de son île natale et ne regrette pas son choix. Son expérience dans les restaurants lui laissera une patte de chef inventif et créatif aux services des élèves. En passant le relais à Joseph, son second, il espère que celui‐ci parviendra à garder cet état d’esprit. “J’ai apprécié deux chefs d’établissement Philippe dans ma carrière. Le premier, et le dernier, qui en 30 ans, est le seul à Kauffmann directeur du m’avoir invité à une réunion au collège”, dit‐il avec beaucoup collège de d’émotion. Ernest Paala trace ainsi le chemin qu’il ambitionne pour Tadine et Ernest Paala, son collège, même s’il le quitte. Il espère des murs qui tombent avec collègues et l’internat, des projets qui se montent, des collaborations entre tous, amis malgré une courte enfants, parents et personnels. A la retraite, il veillera sûrement de collaboration. loin sur cette maison qui fut la sienne pendant trente ans.
Le “cyber-tribu Muaka”, un espace numérique à Maré La tribu de Tuo accueille dorénavant le premier cyber espace de Maré. Destinés à tous les internautes de l’île, résidents ou en visite, il a été inauguré mercredi 23 novembre 2016 avec tous les partenaires financiers. C’est avec l’aide financière du gouvernement, de l’Etat, de la Province des Iles Loyauté et de la commune de Maré que ce projet a pu voir le jour. “Il n’y avait pas d’accès à Internet sur Maré, or, on ne peut pas passer à côté du numérique. L’insularité isole nos jeunes. Tout leur est difficile. On ne peut pas en plus les contraindre à se déplacer à Nouméa pour toutes leurs recherches d’informations pour une formation ou un emploi”, explique Raymond Malakai, président de l’Association des jeunes de Hnaeteneate, à l’origine de ce “cyber‐tribu”, dont il lui a accolé le prénom de sa mère, Muaka. C’est à l’ensemble des résidents de l’île, permanents ou de passage, que cet espace est dédié. Ils disposent de douze postes informatiques connectés en Wi‐Fi. Ouvert du lundi au vendredi, de 7h30 à 11h30 et de 13h30 à 17h30, il est animé par Marie‐Claire, jeune femme de la tribu de Tuo, qui a été formée par un membre de la Direction numérique du gouvernement. En attendant que soient fixées les modalités économiques de ce nouvel espace, en cohérence avec celui de Lifou, l’accès au cyber‐tribu Muaka est libre. Pour 2017, Raymond Malakai ambitionne une labellisation de la part du gouvernement qui pourrait faire de cet espace un Point information jeunesse.
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Le numérique est lancé Le 16 novembre 2016, Philippe Dunoyer, membre du gouvernement de Nouvelle‐Calédonie en charge du développement numérique et président du conseil d’administration de l’OPT s’est rendu à Lifou. Accompagné de Philippe Gervolino directeur général de l’OPT‐NC et de leurs proches collaborateurs, cette visite avait pour but d’inaugurer les nouveaux locaux de l’Unité de Service, de visiter l’agence OPT mais encore, présenter les projets à venir. UNITÉ DE SERVICE DE L’OPT A l’issue d’une cérémonie coutumière, l’inauguration de cette unité de service a eu lieu et une visite guidée des nouveaux locaux a été commentée à la quarantaine de personnes présentes. Dans l’optique de garantir ses missions, l’OPT s’est lancée dans une véritable démarche d’optimisation de ces services en renforçant notamment ses infrastructures. La modernisation de ce centre de services techniques s’inscrit dans la démarche d’aménagement et de développement de l’OPT portée par le plan stratégique et qui contribue à améliorer le fonctionnement global et offrir de meilleures conditions de travail aux six agents de Lifou. Le centre dispose à présent d’une superficie de travail 370 m². Douze mois ont été nécessaires à la réalisation des travaux dont le montant est de l’ordre de 156.239.388 CFP.
AGENCE OPT DE WÉ La commune de Lifou dispose d’une agence située dans le village de Wé où le taux de fréquentation de l’agence est estimé à 200 clients en moyenne par jour. Dix agents travaillent à l’agence de Wé et dans les annexes de Chépénéhé et Mou. Un projet de construction d’une nouvelle agence plus spacieuse et plus fonctionnelle est en cours. Les travaux pourraient débuter en 2017. Un projet de déploiement d’îlots de boîtes postales est également à l’étude afin de répondre au mieux aux attentes des clients. L’installation de nouveaux distributeurs automatiques de banque est également envisagée pour compléter celui de Wé et de Chépénéhé.
COLLÈGE D’HAVILA C’est dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan Stratégique pour l’Economie Numérique (PSEN) que le gouvernement de Nouvelle‐Calédonie et l’OPT‐NC ont décidé d’équiper neuf établissements d’enseignement privé du Territoire de l’accès à Internet à très haut débit dont le collège Havila de Lifou. La signature de la convention entre Philippe Dunoyer et Dominique Lawi, le directeur du collège, a eu lieu dans la salle informatique de l’établissement. En outre, une subvention de 3 millions CFP, destinée à l’achat d’équipements informatiques, à l’installation de matériels et à l’équipement des réseaux informatiques pour permettre l’accès au très haut débit Internet a été allouée. Cette action s’inscrit dans le cadre de la modernisation des pratiques pédagogiques numériques dans l’éducation sur l’ensemble du Territoire. CYBER TRIBU AJI L’espace public numérique “cyber tribu AJI” situé à Luecila Wé, a été créé en l’an 1999 offre aux habitants de Drehu un accès aux outils. Il est désormais candidat au label du gouvernement “Case numérique”. A l’origine du premier espace public numérique Drehu, AJI a progressivement diversifié ses offres en créant des modules de formation, d’accompagnement, etc. Elle est aussi porteuse du projet “Cyber tribu” dont l’objectif est d’amener Internet au cœur des tribus pour permettre au plus grand nombre d’y accéder. “C’est pour le caractère innovant et dynamique de cette association aux initiatives remarquables que le gouvernement a choisi de l’inscrire dans le programme Case numérique”, explique Philippe Dunoyer. A la clé, la signature d’une convention engageant AJI dans la démarche Case numérique, et l’attribution d’une subvention de 3,5 millions CFP pour l’achat d’équipements informatiques et numériques.
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Un ouvrage intitulé “Itinérances” Deux artistes, l’une écrivain, Hélène Savoie, et l’autre peintre, Béatrice Camallonga, ont publié dans la collection “Lettres du Pacifique”, un ouvrage intitulé “Itinérances”. Les deux auteures offrent dans ce livre, paru aux éditions l’Harmattan, un choix inédit de textes et d’œuvres picturales. Elles nous conduisent de la Nouvelle‐Calédonie où elles résident, vers l’Australie, ou le Vanuatu qui ont inspiré à Hélène poèmes, nouvelles et roman, ou encore en Asie, l’une des destinations favorites de Béatrice. Cette itinérance onirique sur le thème du voyage, riche d’images et de symboles, demeure également une source de réflexion sur les traditions, les arts kanak et aborigène. La Nouvelle‐Calédonie et ses îles Loyauté, avec ses paysages, sa flore, ses légendes, son Mwaka, ou encore les fresques urbaines et les dessins aborigènes d’Australie, y sont célébrées en synergie par les textes et images des artistes.
Une belle rencontre entre Cécile Alix et Billy Wadrawane
Parce que la lecture est l’un des enjeux de l’enseignement à Maré, quelques élèves méritants des collèges de Tadine et de La Roche ont retrouvé le jeune Billy au centre culturel Tjibaou.
Une délégation des trois collèges de Maré s’est rendue fin novembre au centre Tjibaou, à l’occasion de la remise du prix littéraire Livre mon ami. Cécile Alix, la lauréate 2016, y a été récompensée. Tout comme Billy Wadrawane, en 6ème au collège de Taremen, l’un des trois finalistes du concours de lecture à voix haute qui se tenait en parallèle.
Un petit baiser de Cécile est venu clôturer un instant qui marquera la mémoire du jeune Billy, féru de romans policiers par ailleurs.
Exposition Mots et Matières
Robert Xowie le maire de Lifou, devant un pupitre à son effigie avec Véronique Lehoullier du Vice‐ rectorat, Aka et la directrice de la médiathèque Lohna.
Le 4 novembre 2016, dans les locaux de la médiathèque Lohna, a eu lieu l’inauguration de l’exposition de diverses œuvres réalisées par les élèves de 6ème 2 du collège Laura Boula à Wé et deux classes de CM2 de l’école de Traput et de l’école pilote de Hnasse, travaillant sur un même projet pédagogique artistique et culturel (PAC) intitulé “Mots et Matières” dont l’initiatrice est Béatrice Camallonga, enseignante. Les élus provinciaux et municipaux, les différents chefs de service, les parents d’élèves, les enseignants et les visiteurs ont pu admirer les différentes œuvres réalisées avec des matériaux recyclés (tôle off set, fil d'aluminium, carton plume, tap tap (mini bus d’Haïti) ou encore des structures métalliques et guirlandes lumineuses, etc) ou naturels comme les bois flottés. Des jeux de mots ont également été présentés aux invités. Des trésors d’imagination uniques qui ont été pensés et réalisés tout au long de l’année scolaire sur la base de mots du concours de la francophonie avec l’aide des enseignants et d’une intervenante, Aka, de son vrai nom Pascale Bedague, sculptrice sur métal.
Des élèves fières de leurs oeuvres réalisées avec des matériaux recyclés.
Les jeux de mots proposés par les élèves ont captivé les invités. construire les loyauté - 29
La transition énergétique est lancée Le 3 novembre 2016, Philippe Mehrenberger, Directeur Général Délégué d’EEC Engie et Philippe Fetique, Directeur d’Alizés Energie Engie, accompagnés de leurs proches collaborateurs se sont rendus à Lifou pour présenter aux institutions et coutumiers les récentes réalisations EEC et Alizés Energie. L’objectif de cette visite étant de montrer des moyens afin de développer les énergies vertes, produire une électricité 100 % renouvelable, améliorer la qualité de distribution de l’électricité, la qualité de service mais également présenter les projets à venir. Au cours de cette matinée, ont eu lieu les inaugurations du “bouclage sud” à Kejeny et de la centrale solaire “Lexo PV” à Luecila. BOUCLAGE SUD A l’issue d’une cérémonie coutumière, une présentation virtuelle du dispositif de développement structurant le sud de l’île, a été commentée à la quarantaine de personnes présentes. Afin d’améliorer la qualité de service sur l’île et de développer l’électrification sur le secteur des tribus de Kejeny et Thuahaik, la mairie de Lifou avait confié à EEC Engie la maîtrise d’œuvre d’une opération dénommée “Bouclage du sud” en juin 2016. Cette extension de réseau, soit 4,7 kilomètres de ligne haute tension 15.000 volts, destinée à relier les deux réseaux haute tension de distribution d’électricité partant de la centrale de production de Wé a été réalisée par la société SOCOMETRA en 5 mois. Acheminés sur le site, les invités ont participé à l’inauguration du “Bouclage sud” et à sa mise en service. Grâce à cette connexion, les réseaux “Départ nord” qui dessert 1.173 foyers du Nord et le “Départ sud” qui alimente 2.134 foyers sont reliés pour une meilleure qualité de distribution et palier aux incidents ou travaux de maintenance sur le réseau. Ce dispositif va permettre d’affecter que les clients situés dans la zone d’intervention. Par ailleurs, cette extension du réseau dont le montant est de l’ordre de 36 millions CFP, va permettre le raccordement de futurs foyers qui se construiront le long de cette ligne haute tension entre Kejeny et Thuahaik. CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE LEXO PV Mise en service en 2010, la centrale ou ferme photovoltaïque Lexo PV de Luecila, constituée de 954 panneaux solaires a également été officiellement inaugurée. Cette dernière représente un pas supplémentaire de 250 KW d’énergie solaire qui a produit en une année 390 MWh, soit 3 % de la production annuelle sur Lifou. L’exploitation et la maintenance sont assurées par la société Alizés Energie Engie. PRODUCTION ÉLECTRIQUE 100 % RENOUVELABLE Les énergies éoliennes (275 KW) et photovoltaïques, étant directement liées aux conditions météorologiques, les ingénieurs de la société Alizés Energie Engie ont récemment modifié un des quatre groupes électrogènes de la centrale pour pouvoir fonctionner à 100 % à l’huile végétale. Ce groupe peut ainsi produire jusqu’à 1200 KW d’électricité et ainsi permettre avec l’aide des autres moyens renouvelables d’atteindre ponctuellement jusqu’à 100% d’énergie verte sur le réseau de l’île. ENERGIE VERTE Depuis 2009 et à l’initiative de la société Alizés Energie Engie, la filière “assiette verte” collecte auprès des restaurateurs les huiles végétales usagées (120.000 litres) et les traite sur son site de La Conception pour les rendre utilisables en biocarburants afin de les utiliser pour alimenter les groupes hybrides de l’Ile Ouen et Lifou à présent. DE NOUVELLES CENTRALES PHOTOVOLTAÏQUES Le projet concernant l’exploitation de 4 nouvelles centrales photovoltaïques sur Lifou, a été validé fin octobre 2016 par le gouvernement de Nouvelle‐Calédonie. La transition énergétique est lancée et Lifou s’oriente résolument vers les énergies renouvelables. Les centrales seront implantées à Chépénéhé pour une puissance électrique de 100 KWc ainsi qu’à Hapetra, Jozip et Thuahaik avec des installations d’une puissance de 165 KWc. Grâce à elles seules, l’autonomie électrique de l’île passera de 10,4 % aujourd’hui, à 18,3 % dès leur mise en production fin 2017. 30 - construire les loyauté
Une maison sociale à la tribu de Qanono La nouvelle maison de Léopold Hamu a été inaugurée le 8 décembre 2016, au lieu‐dit Feenegit, au cœur de la tribu de Qanono à Lifou. La cérémonie a eu lieu en présence de Frédéric Eymard, commissaire délégué pour la Province des Iles Loyauté, d’Alain Siwoine, président de la Commission des infrastructures de la Province, et de Philippe Haocas, technicien de la Société d’investissement et de développement des Iles Loyauté (SODIL) en charge des travaux. Cette construction sociale d’un montant de 8,5 millions CFP s’inscrit dans le cadre du programme d’aide individuelle à l’habitat, financé grâce au 1,6 milliard CFP alloués par l'État dans le cadre du Contrat de Développement 2011‐2015. Si le bénéficiaire, alité, n’a pu être présent, il s’est dit ravi d’avoir une nouvelle maison et a adressé ses remerciements à toutes les personnes présentes. L’habitation d’une superficie de 95 m² comprend un salon, une cuisine, une chambre, une salle d’eau et un WC. Enrayer la précarité du logement est une priorité majeure pour la Province des Iles Loyauté depuis 2011. Elle a été inscrite dans le Code de l’Habitat en février 2012. Plus de 440 familles d’Ouvéa, Maré et Lifou ont déjà bénéficié de ce programme.
La chefferie de Luecilla s’est refait une beauté Issu du programme provincial “aménagement des tribus”, la chefferie de Luecilla à Lifou, a fait l’objet de divers travaux de rénovation. Ces travaux s’inscrivent dans la politique provinciale d’amélioration des conditions de vie de ses populations dont la mise en œuvre est cadrée par la délibération n° 2007/‐65/API du 30 octobre 2007 relative à l’octroi d’une aide financière. Ce dispositif est très apprécié, car cette aide permet de répondre aux besoins des populations loyaltiennes dans leurs environnements socio‐économiques et culturels de proximité. Il constitue un précieux engagement de soutien aux structures coutumières des Iles. Le coût global des travaux de réfection de la toiture, des plafonds et carrelages s’élève à 10.938.610 CFP. La participation de la Chefferie a été arrêtée à 4.938.610 CFP et la subvention octroyée par la Province des Iles Loyauté est de 6.000.000 CFP. Sur le dernier programme 2010‐2016, la Province des Iles Loyauté a subventionné pour un montant de 795.397.472 CFP (Maré 222.931.043 CFP, Ouvéa 193.141.748 CFP et Lifou 379.324.681 CFP) pour un nombre de 118 chantiers (Maré 38, Ouvéa 26 et Lifou 54). La participation active de l’Etat à hauteur de 150 millions CFP dans ce programme a permis à plus d’une quarantaine de bénéficiaires (paroisses, chefferies et association loi 1901) de profiter de ce dispositif depuis son lancement. L’inauguration des travaux de la Chefferie de Luecilla au eu lieu le 8 décembre, en présence du commissaire délégué pour la Province des Iles Loyauté, du président de la commission des infrastructures, la direction de l’habitat et de la gestion du patrimoine de la Province des Iles Loyauté, du petit chef de Luecilla et des habitants de la tribu. Une participation massive qui reste à la hauteur de la mobilisation mise en place pour un tel projet. construire les loyauté - 31
Noël avant l’heure à l’école maternelle de Jozip Le mardi 6 décembre, pour clore l’année scolaire en beauté, la trentaine d’élèves de l’école maternelle publique de Jozip à Lifou, a passé un après‐midi très différent des autres. Au programme, animations et jeux de plein air. En l’absence du père Noël, confronté à une panne moteur sur son bateau au large des côtes de l’île, les maîtresses ont distribué des cadeaux aux petits bambins. Un goûter confectionné par les enfants avec l’aide des personnels de l’école est venu clore ce sympathique après midi auquel étaient conviés les enfants, parents, familles et amis.
Le père Noël sur l’île de Maré Comme chaque année, la municipalité de Maré a organisé la venue du père Noël pour le plus grand plaisir des petits. La soirée de ce mercredi 21 décembre à Tadine s’est ensuite clôturée par un grand feu d’artifice. Une façon conviviale et chaleureuse de souhaiter de joyeuses fêtes à tous les administrés de l’île.
La braderie de Noël à Drehu Le 19 décembre, une quinzaine de vendeurs occasionnels a pris place sur la terrasse et le parking du snack “La Kaz à Jo” pour une grande braderie de Noël avec animation musicale. De nos jours, avec la vie chère, les gens sont prêts à faire un peu de route pour trouver des cadeaux les moins chers possibles. Le troc était également présent, certaines personnes en ont profité pour varier ou renouveler leur garde robes sans se ruiner. Axée sur les produits non alimentaires, les exposants ont vendu à bas prix des produits textiles, de la maroquinerie, des bijoux, de la vaisselle, des livres, des jouets ou encore des objets de décoration. L’enceinte du snack “Kaz à Jo” a pris l’instant d’une journée, une allure de soldes, mais en plein air. Pendant que les mamans et les enfants fouillaient et flânaient dans les stands, les papas étaient installés sous la terrasse couverte du snack au côté de DJ Valdo, en charge de l’animation musicale.
Les séniors ont fêté Noël Les membres de l’Association des personnes âgées de Drehu (APAD) se sont retrouvés, vendredi 16 décembre, dans leur maison d'activités de Waihmeme à Lifou, pour y fêter Noël. Organisée par le centre municipal d’animation et d’information ne Drehu (CEMAID), la journée de détente et de divertissement avait pour vocation de réunir tous les “Papis et Mamies” à l’occasion des fêtes de fin d’année. Comme chaque année, près d’une centaine de personnes, dont une soixantaine de plus de 60 ans ont profité de cette journée festive marquée par de nombreuses rencontres et échanges. construire les loyauté - 33
Le marché de Noël de “Uma Hmana” L’association culturelle “Uma Hmana”, située dans la tribu de Luecila Lifou, a organisé le 19 novembre, son 2ème marché de Noël ou salon des créateurs. “L’organisation et la mise en cohérence de l’installation des stands sans aucune sélection des exposants à l’exception de la qualité et de l’intérêt de leurs produits n’ont pas été chose simple mais nous avons réussi. Cette manifestation est un bel exemple de complémentarité entre les associations et les artisans oeuvrant pour la même passion, la création” a confié Béatrice Camallonga, la présidente de l’association Uma Hmana.
Du Bio pour Noël avec les producteurs Ne Drehu Les différentes associations et comités de marché se sont regroupés le 7 décembre sur l’esplanade de Wé à Lifou, pour y tenir le dernier marché agricole et artisanal de l’année. Une belle occasion pour s’approvisionner avant les fêtes, en produits vivriers ou maraîchers, ou faire l’achat de cadeaux de Noël. De nombreuses associations étaient présentes avec des stands garnis de plantes, de fruits, de légumes, de vannerie, de plats cuisinés, de produits bio, de porcelets de race, de bijoux ou encore de vêtements. Des espaces de restauration ont su attirer de nombreux visiteurs. Dès l’ouverture des stands, les amateurs de bons produits se sont rués pour acheter, et parfois, discuter avec les exposants. Il y avait foule à ce grand marché de Noël bercé de diverses animations musicales. Pas moins d’une trentaine d’artisans et de producteurs ont participé à cette opération de vente, dans l’unique souci de permettre au public de consommer de façon plus écolo et responsable pour Noël. L’important stock de produits, pour couvrir cette journée, s’est rapidement écoulé. Satisfaction totale pour les exposants.
L’école du dimanche de Jozip a préparé son Noël Les jeunes protestants de l’école du dimanche de la paroisse de Jozip ont organisé le 16 décembre, une journée récréative avec vente de brochettes dans l’enceinte de la paroisse. Chants, danses, messages de l’Evangile et animations sportives collectives se sont succédés et ont réjoui la cinquantaine de jeunes. Les fonds récoltés ont été destinés à financer le spectacle de Noël dont le thème principal était “sur le chemin de la paix”.
Un nouvel album dans les bacs pour Noël La sortie d’un album de Djunya crée toujours l’événement. C’est une fois de plus le cas avec Sineisola, dans les bacs depuis le 13 décembre. Le sixième opus, de onze titres, qui signifie “Reines”, met toutes les mamans du pays à l’honneur. Lors de cette aventure discographique, il a convié les jeunes musiciens de sa tribu à l’accompagner pour bercer la population de belles chansons made in Drehu et tirer la jeunesse vers le haut. Il souhaitait un album “le plus pur possible”, pour être en phase avec son sujet “les reines, les mamans”. Mais aussi sensibiliser son public sur la jeunesse en dérive et sur les valeurs de tolérance et de solidarité. Une merveille à découvrir dont Akoz a fait la promotion pour fêter dignement en musique les fêtes de fin d’année. construire les loyauté - 35
Maré fête son patrimoine
Après la traditionnelle cérémonie d’ouverture avec l’ensemble du personnel communal, ce sont les danseurs de Medu, la tribu d’accueil, qui ont eu l’honneur d’ouvrir le bal. Ils sont d’emblée parvenus à ensoleiller les lieux malgré les averses qui ont traversé l’île pendant 2 jours.
Pour la troisième année consécutive, la commune de Maré a organisé sa fête “Nengone ! Fête du patrimoine”. A l’occasion de cette édition 2016, ce sont les arts scéniques qui ont été mis à l’honneur. Danses, musique et théâtre ont ensoleillé la tribu de Medu les 14 et 15 décembre. Comme habituellement lors des fêtes événementielles sur l’île, Hudruné, responsable des marchés communaux, avait déplacé les exposants sur le site de Medu et proposait des étals montrant la richesse de la production locale en cette saison estivale.
Un toucher de paquebot était programmé au même moment. Les chanceux croisiéristes ont vu leur programme journalier bouleversé pour être menés jusqu’à la fête. Un buffet d’accueil les y attendait en plus d’une opportunité unique de découvrir les danses traditionnelles de Maré.
Parce que la musique est le patrimoine incontesté de Maré, les groupes se sont succédé sur un podium libre, comme ici le chanteur Gulaan, avant d’accueillir les groupes extérieurs invités, A7JK mercredi et Kass Pa jeudi.
A la tombée de la nuit, la troupe de théâtre Roiso, menée par Wenic Bearune, a offert aux visiteurs son spectacle “La vieille qui ne veut pas mourir”. Les nombreux enfants présents se sont regroupés sur le parterre faisant face à la scène. Leurs éclats de rire ont accompagné la représentation d’un bout à l’autre.
Portes ouvertes à la tribu de Traput Les habitants de la tribu de Traput à Lifou, ont organisé une journée “Tourism Stop Over sur Traput” avec la collaboration d’Uniform, un organisme local de formation pour les jeunes le samedi 26 novembre. Les visiteurs sont venus nombreux, parmi lesquels des habitants des tribus voisines et des touristes de passage. Une première expérience réussie, qui sera renouvelée. Le sud de Lifou est connu par la plage de Luengöni ou encore les falaises de Xodre mais sur la route du sud, les habitants de Traput ont décidé de réagir, de monter qu’ils existent aussi en proposant une halte de partages, d’échanges de culture et de tradition. Une dizaine de stands de produits de la terre et de la mer, d’artisanats et de l’Unité de Conditionnement de Produits Agricoles (UCPA) comme le miel, étaient présent sur le front de mer, face à la chefferie de Traput. Un parc à crabes de cocotier a même été réalisé au grand plaisir des touristes qui se sont fait plaisir en ces crabes et en les regardant casser les noix de coco avec leurs fortes pinces. En parallèle, des randonnées découvertes de champs d’ignames et de plantation de tubercules étaient proposées. Côté initiations et démonstrations, les visiteurs ont pu s’essayer à l’épluchage et au grattage de coco, à la sculpture ou au tressage. 36 - construire les loyauté
Fête du grand chef de Gaïca Les 4 tribus, Qanono, Hapetra, Wedrumel et Drueulu, se sont retrouvées du 11 au 13 novembre sur le site de Wagejen à Drueulu pour célébrer la 34ème édition de la fête annuelle du grand chef du district de Gaïca. Au programme, divers stands de produits locaux, d’artisanat et de restauration rapide, des chants, des danses traditionnelles, des rencontres sportives et des animations musicales.
Groupe musical Mélimélo de Hapetra.
Cette grande manifestation initiée sur le thème “Tro eö a xenqa ngöne la zinu i eö ‐ Tu mangeras à la sueur de ton front” avec la mise à l’honneur du poisson et de l’igname Wael, s’est déroulée dans un climat tout à fait exceptionnel. De nombreux visiteurs sont venus des quatre coins de l’île ainsi que les touristes de passage afin de participer à cet événement dans la bonne humeur, l’enthousiasme, la convivialité et la sobriété. Lors de la cérémonie coutumière, il a été rappelé, par les petits chefs du district, l’existence de cette manifestation qui a été créée pour la première fois en 1982. S’en est suivi différentes prises de paroles des élus provinciaux et municipaux, des représentants des églises catholique et protestante, des coutumiers et du président du comité des fêtes. Des chants et des danses traditionnelles ont précédé la visite des stands bondés de tazars, loches, vivaveaux et thons jaune ainsi que des fruits et légumes dont les Wael, ignames tardifs à chair blanche et la dégustation des produits locaux préparés par les associations de femmes. Dès l’après‐midi, des tournois dans des disciplines collectives se sont succédés sur le plateau sportif du site de Les étals étaient bien garnis. Wagejen, mêlant chants, danses et animations musicales. La journée de samedi, dédiée à la promotion des produits de la terre et du bien‐manger a débuté par deux marches “Loyalty santé” respectivement de Qanono à Drueulu, soit 20 km pour les confirmés, et de Hapetra à Drueulu, 6 km pour les débutants. Parmi les plus aguerris, la participation du grand chef Pui‐Ono, Jean‐Louis Zeoula et Marcel Unë, Président de l’association de la coupe Yeiwéné. Des chants et danses traditionnelles des groupes des trois districts ont M a r c h e été interprétés sous les applaudissements du public et de Loyalty Santé avec le grand nombreuses animations, contes et légendes, des chef Pui‐Ono, démonstrations de vannerie, de sculpture, concours de Jean‐Louis Zeoula (T’shirt pétanque, courses à pied, animations artistiques et orange) et le culturelles, visites guidées de sites touristiques (grottes et président de l’association trous d’eau), bingos, activités enfantines, boxe éducative, C o u p e ateliers initiation Tai‐Chi, prévention et urgence cardiaque, Yeiwéné, Marcel Unë et présentation du déroulement de la coupe Yeiwene 2017 (T’shirt bleu). avec inscriptions. Dimanche, après le culte œcuménique, une cérémonie, avec la participation de chorales et des danseurs du district de Gaïca, a marqué la fin de la fête. Elle s’est achevée par une coutume d’au‐revoir du conseil du district et la remise des trophées sportifs. Le comité des fêtes de Gaïca a réussi à parvenir à allier Atelier Urgence cardiaque organisé par le Comité Territorial Sportif. les 4 tribus du district avec le monde professionnel et les obligations coutumières, autour de 4 valeurs fondamentales : Cas (l’unité), Inhim (solidarité et amour du prochain), Humetrötr (respect) et Ipië (humilité). Le podium de la grande scène n’a pas désempli durant ces trois jours avec de nombreux groupes locaux en journée et en soirée. Des vedettes locales comme Kirikitr, Ningömel, kool Groove, Edou, Djamas ou encore Djunia ont fait la joie du public venu nombreux. Cette manifestation a drainé plus de 1.500 visiteurs sur les trois jours de festivités. Une totale satisfaction pour le comité organisateur. construire les loyauté - 37
Ca butine aux îles Du 14 au 18 novembre, neuf stagiaires, originaires des Iles Loyauté ont suivi une formation apicole au Centre de Promotion Apicole (CPA) de Boghen à Bourail. Initiée par L’agence de Développement Economique de la Nouvelle‐Calédonie (ADECAL) Technopole Terre et la Province des Iles Loyauté, ils ont bénéficié un stage sur la conduite du rucher, destiné à leurs apporter les bases et les connaissances nécessaires à un bon démarrage de leur activité apicole. L’apiculture ne demande qu’à se développer sur les Iles Loyauté, et de plus en plus de personnes souhaitent se lancer dans cette activité. Le Centre de Promotion Apicole (CPA) de Boghen, est un institut technique qui aide et conseille les apiculteurs des trois provinces. Déjà, début novembre, cinq habitants de Maré et quatre de Lifou dont trois femmes, ont appris, au cours des quarante heures de formation, à monter les ruches et les cadres, à ouvrir, à visiter et multiplier les colonies, à conduire le rucher et enfin, à produire, récolter et extraire le délicat nectar doré de qualité qu’est le miel. Les cours ont été assurés, entre autres, par Aaron Magnin du CPA et Philippe Xuma, technicien ADECAL pour les Iles loyauté. En fait, lors des formations, l’ensemble des personnels du CPA est formateur. C’est un travail d’équipe, où chacun apporte son champ de connaissance, souvent issue d’expériences de pratique personnelle. Les stagiaires ont ainsi bénéficié en plus de la formation théorique, du partage généreux de plusieurs techniciens de terrain confrontés, au quotidien, aux réalités de la filière apicole. A l’issue du stage, les participants ont été évalués sur les connaissances acquises, à l’écrit et en pratique sur le terrain. Chacun a reçu une attestation justifiant avoir suivi la formation “conduite du rucher”. Dans l’attente de leur prochaine formation intitulée “se perfectionner en apiculture” les neuf stagiaires vont s’exercer sur les ruches qu’ils possèdent déjà. En complémentarité de cette formation apicole, les stagiaires ont bénéficié d’un hébergement en pleine nature au gîte “Entreprise hébergement” à Bourail, avec restauration exclusivement à base de produits du terroir.
Montage des cadres.
Abeilles sur couvain fermé.
Visite d’une ruche.
Abeilles sur couvain ouvert.
Observation des cadres.
Désoperculation d’un cadre.
Miel en pot pour commercialisation.
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Aircal Infos
Ventes à distance Tél. : 25 21 77 ‐ Fax : 28 13 40 e‐mail : vente@air‐caledonie.nc du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30 le samedi de 7h30 à 11h fermé les jours fériés
Fret Tél. : 25 03 33 ‐ 25 03 34 ‐ Fax : 25 64 20 e‐mail : fret‐magenta@air‐caledonie.nc Horaires d’ouverture du Fret Magenta : du lundi au vendredi de 7h à 18h le samedi de 7h30 à 11h fermé dimanche et jours fériés
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Des travaux à Magenta ! La Nouvelle-Calédonie procède actuellement à des travaux d’extension et de réaménagement de l’aéroport de NouméaMagenta pour accompagner l’accroissement du trafic domestique. Les nouvelles infrastructures sont destinées à augmenter le potentiel de développement du transport aérien, à garantir un niveau de sécurité optimum pour l’ensemble des usagers et à assurer un meilleur service aux passagers.
En décembre 2017, la compagnie Air Calédonie a reçu deux nouveaux ATR72-600, deux autres devraient compléter le programme de renouvellement de la flotte d’ici fin 2017. Cette modernisation majeure, portée par une flotte d’avions livrés flambants neufs, est largement accompagnée par le gouvernement. Jusqu’alors, des dérogations temporaires ont été octroyées à l’aéroport Nouméa-Magenta par la direction de l’Aviation civile pour permettre leur exploitation sous certaines conditions. Pour obtenir les habilitations et délivrer les certifications d’exploitation définitives, il convient de procéder à un agrandissement de la bande de dégagement latérale de la piste afin de respecter les distances de sécurité réglementaires. Ceci implique la déviation de la RP 14 d’ici à 2020 entre le giratoire de l'aérodrome et le giratoire Green Valley. Les travaux occasionneront, pendant quelques mois, des gênes pour les riverains, en raison du bruit et de la poussière générés par le chantier. Des phases de circulation alternée seront également à prévoir lors des travaux de voirie. Pour autant, le trafic sur la plateforme de Nouméa-Magenta a progressé de 1,7 % en 2015 et les perspectives permettent d’anticiper une croissance moyenne de l’ordre de 3 % par an.
Les structures d’accueil de l’aérogare doivent accompagner cette progression. Le traitement du fret, largement en dessous du standard et des attentes, sera amélioré par la construction d’une toute nouvelle aérogare dédiée. Quand on connaît le succès des échanges de fret avec les Iles (1.800 tonnes en 2015), il s’agit d’une nouvelle installation majeure pour les usagers qui sera livrée fin 2017. L’espace libéré par le fret au sein de l’aérogare passagers sera réaménagé courant 2018 au bénéfice de l’agrandissement des salles d’arrivées et de départs, aujourd’hui sous dimensionnées par rapport au trafic domestique. Enfin, il s’agira d’améliorer la répartition et de réguler l’utilisation du parking destiné aux véhicules, aujourd’hui saturé, afin d’optimiser les surfaces disponibles. Le parking P1 sera entièrement réaménagé et deviendra payant afin de dissuader les mauvais comportements de stationnement. D’une tarification souple et avec une période de gratuité pour les usagers venant acheter un billet, accompagner des passagers ou venant déjeuner, cette mesure permettra de limiter le stationnement abusif et encouragera le stationnement longue durée à se reporter sur le parking P2. Ce parking P2, mis en service par la CCI en mai 2016 afin de pallier les problèmes du P1, est gratuit avec un service de navettes gratuites, et dispose de 116 places.
La qualité du service rendu est au cœur des choix d’aménagements portés par la Chambre de commerce et d’industrie, qui poursuit ses projets d’amélioration du confort des usagers, tels que l’information passagers, la rénovation de l’aérogare, le réaménagement de la cafétéria et du curios. Ces aménagements permettront d’accompagner la progression du trafic jusqu’en 2030-2035 ; au-delà, les capacités d’extension de l’aéroport de Nouméa-Magenta seront à nouveau limitées. Des solutions alternatives sont d’ores et déjà à l’étude. construire les loyauté - 41
Le festival des arts scolaires à Maré Le centre culturel Yeiwéné Yeiwéné a accueilli le jeudi 1er décembre la 6ème édition du festival des arts scolaire. Initié en 2011 par le Vice‐ rectorat pour créer du lien par les arts, il est orchestré par le comédien Wenic Bearune. L’occasion pour les collégiens des trois établissements de l’île de vivre une journée ensemble, en faisant valoir leurs talents.
Sortie ludique pour les écoliers Du 17 au 24 novembre, les élèves des deux classes de CM2 de l’école pilote de Hnasse à Lifou, ont bénéficié d’un voyage scolaire sur Nouméa. Une occasion propice aux échanges, à l’apprentissage de la vie en collectivité et à la découverte. Cette sortie scolaire concrétise une année d’échanges avec leurs homologues de l’école Henri Martinet de Tontouta. Les enfants ont partagé diverses activités et participé à la 3ème édition de la journée “Récréasciences”. Ils ont pu présenter leurs travaux réalisés au cours de l’année “la préservation de l’environnement et le traitement des déchets à Lifou”. Ces voyages scolaires ont pu se réaliser grâce à la participation financière de la Province des Iles Loyauté, de l’Association des Parents d’Elèves (APE) et des parents d’élèves.
Les écoliers se sont donnés en spectacle à Hmelek Les quatre écoles primaires publiques du secteur 4 de Lifou (Hmelek, Thuahaik, Jozip et Traput) ont organisé, le jeudi 8 décembre, leur spectacle de fin d’année. Pendant plusieurs semaines, les équipes éducatives ont appris aux écoliers, de maternelle jusqu’au CM2, des chants, des saynètes, des comédies musicales, des poèmes et des danses pour leur spectacle de fin d’année. Un grand moment festif, placé sous le signe de la convivialité et de la bonne ambiance, a clôturé le programme scolaire. Dans son discours de clôture, Léonard Thiko Wamalo, directeur du groupement des écoles maternelles et primaires publiques de Traput, de Jozip, de Thuahaïk et de Hmeleck, a remercié les enfants et les enseignants pour le travail accompli tout au long de l’année.
Les écoles de Maré ont fêté la fin d’année scolaire Les fêtes de fin d’année au sein des écoles maternelles et primaires se sont succédées aux quatre coins de l’île. Les danses et les chants que les petites sections ont présentés étaient à la hauteur des costumes confectionnés pour l’occasion. Les parents sont venus assister aux spectacles de leurs enfants avec fierté et bonheur. Et comme il est de coutume sur l’île, ils étaient nombreux à se presser autour des enfants pour récompenser, avec une pièce ou un billet, la qualité de leurs prestations. Afin de marquer le passage du primaire au secondaire, les parents d’élèves et le personnel de Cocokat d’Atha, ont fêté l’événement avec deux énormes gâteaux colorés que les enfants ont dévoré.
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Etude sur les espèces animales invasives Début novembre sont venus à Ouvéa, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut agronomique néo‐calédonien (IAC), afin de présenter aux coutumier et aux acteurs de l’environnement, une étude demandée et financée par la Province des Iles Loyauté. L’étude présentée concerne la “réalisation d’un état des lieux de la situation des espèces animales invasives et des différents groupes animaux patrimoniaux sur le territoire de la province des Iles”. C’est dans les locaux de l’aire coutumière que les échanges ont eu lieu. Les scientifiques ayant fait le déplacement ont ainsi eu l’occasion de se présenter ainsi que les travaux prévus et de commencer à échanger avec les acteurs déjà fortement impliqués sur le terrain comme le GDPL Bomene Tapu et l’ASBO (association pour la sauvegarde de la biodiversité d’Ouvéa). Hervé Jourdan et Frédéric Rigault pour l’IRD ainsi que Christian Mille de l’IAC ont précisé chacun dans leur domaine les étapes de l’étude. Rachelle Adjouhgniope, originaire d’Ouvéa, étudiante en master en environnement et en stage à l’IRD, a commencé à travailler avec les guides de l’ASBO sur la thématique “rats”. Le président de l’association, Jacques Adjouhgniope, s’est dit “très heureux de cette étude”. “D’abord parce qu’elle va nous rassurer sur les actions menées depuis des années par l’ASBO et plus largement parce que les espèces envahissantes doivent être mieux connues pour mieux décider et organiser les actions de lutte”, a‐t‐il précisé. Car l’étude se poursuivra sur plus de deux ans pendant lesquels fourmis, abeilles, mouches du fruit, papillons piqueurs et autres escargots seront passés à la loupe.
“Oui à une réserve marine XXL” Ne Drehu Après les Provinces Sud et Nord, l’équipe de l’ONG Pew Charitable Trusts de Nouvelle‐Calédonie, accompagnée du scientifique Pierre‐Yves Cousteau, ambassadeur du projet de création d’une vaste réserve marine, s’est rendue vendredi 25 novembre à Lifou. Offrir aux îliens, un temps d’expression et d’information sur la nécessité de protéger le patrimoine marin et en disant “Oui à une réserve marine XXL” afin que les 70 % du Parc Naturel Marin de la Mer de Corail (PNMMC) créé par le gouvernement calédonien soit classé en réserve naturelle, était l’enjeu majeur de cette visite en terre Ne Drehu. Un film documentaire “Atrokwàà Jo” qui signifie “ceux qui veillent sur la mer” a été projeté dans la salle des mariages de la mairie de Lifou. Le travail des scientifiques de Pew NC et la mobilisation des habitants de l’île Ouen sont mis en exergue afin d’aider la population à mieux comprendre, agir et préserver le PNMMC. A l’issue, un débat sous forme question‐réponse a soulevé les points suivants : la pollution, la surpêche et le changement climatique. Ces points demeurent les trois grands problèmes qui menacent la mer. Plus jeune fils du célèbre commandant Cousteau et Président de Cousteau Divers, Pierre‐Yves Cousteau est un amoureux des océans qu’il explore inlassablement avec la Cousteau Society pour établir un diagnostic en temps réel et ainsi démontrer que les océans sont de plus en plus menacés dans le monde. Il a souhaité rejoindre le programme “Oui à une réserve marine XXL” parce qu’il soutient toutes les actions en faveur de la protection des espaces océaniques. Selon Pierre‐Yves Cousteau : “la situation de la Nouvelle‐Calédonie est unique par rapport au reste du monde. Elle est très bonne aujourd’hui mais il faut agir dès à présent pour protéger la ressource des futures générations. Même si les enjeux répondent à des questions économiques, scientifiques et environnementales, il faut impérativement répondre à la consultation sur le PNMMC lancée par le gouvernement”. 44 - construire les loyauté
La lutte contre la délinquance au coeur des préoccupations La 5ème édition du Comité provincial de prévention de la délinquance de la Province des Iles Loyauté a été organisée fin novembre dans la tribu de Hwangé à Ouvéa. Avant d’entamer un ordre du jour dense, le président de l’institution provinciale Néko Hnepeune a indiqué que “la solution n’est pas compliquée, elle se trouve en chacun de nous, dans les tribus. L’humain c’est ce que l’on sait faire de mieux”. Un postulat partagé par toutes les personnes présentes pour la 5ème édition du Comité provincial de prévention de la délinquance de la province des îles Loyauté (CPPD). Ce comité regroupe en effet les administrations communale et provinciale, les acteurs du gouvernement et les forces vives des îles Loyauté travaillant dans ce domaine. Il est présidé par Frédéric Eymard commissaire délégué de la République pour la province des Iles. Alexis Bouroz, procureur de la République et président du tribunal de première instance, en assure la vice‐présidence. TOUT LE MONDE A UN RÔLE À JOUER “Les trois premières éditions se sont déroulées dans les locaux administratifs de Lifou, la quatrième s’est tenue à Maré et je remercie la tribu de Hwangé de nous accueillir aujourd’hui. Venir à la rencontre de la population, c’est important, cela donne du sens à notre réflexion d’aujourd’hui. Nous avons tous un rôle à jouer. Notre joie est grande d’être là. E gan sehnin ! (“Je suis content” en Iaaï, une des deux langues d’Ouvéa)” a expliqué Pierre Ngaiohni, maire de Maré, en présentant le geste des participants. Dans sa réponse, le pasteur Italy Ihily précise : “Il faut sauver l’enfant, comme l’a dit notre chant d’accueil, en référence à l’Enfant Jésus qu’il faut sauver du roi Hérode. De nos jours, la délinquance, c’est Hérode dont il faut sauver notre jeunesse. Nous sommes heureux de vous accueillir pour ce grand travail qui nous concerne tous”. UNE JUSTICE RESTAURATIVE L’officier des Iles pour la gendarmerie, Patrick Fournier, a dressé le tableau des infractions dans les Loyauté et a précisé que les plaintes pour violence intrafamiliale restent faibles au regard de la réalité. De son côté, Christiane Tetu‐Wolff, directrice de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, a rappelé que l’action de l’institution auprès d’un jeune découle d’un mandat judiciaire. Un focus a été fait ensuite sur le décrochage scolaire. “Les actions de prévention doivent être menées sur un public jeune, voire très jeune pour qu’elles soient efficaces”, précise‐t‐elle. Un débat s’est engagé sur la formation des familles d’accueil. Frédéric Subileau, chef du service pénitentiaire d’insertion et de probation de Nouvelle‐Calédonie, a expliqué les démarches entamées en matière de justice restaurative dont l’objectif est d’offrir la possibilité à l’ensemble des personnes impliquées dans un conflit (auteurs, victimes, entourage et communauté), de prendre une part active dans la recherche et la mise en œuvre des solutions susceptibles de leur permettre de reprendre le cours de leur vie. “Elle offre une authentique réponse de justice, en complémentarité avec la justice pénale”, précise‐t‐il. Marie‐Jeanne Xozame, psychologue et présidente de l’association d’aides aux victimes de Lifou (AAVIL), a fait le point sur la situation compliquée des femmes victimes de violence, elle s’est, notamment, fait l’écho d’un témoignage poignant. L’association souhaite ouvrir une maison à Lifou pour accueillir ces femmes. Enfin, Rozen Salaun, infirmière du centre médical provincial d’Ouvéa, est intervenue sur ses actions de prévention des addictions (alcool, tabac, cannabis) menées dans les collèges. “La banalisation de la consommation est un fléau. Les jeunes considèrent que voir des gens saouls ou consommant du cannabis est normal”, observe l’infirmière. “Il est nécessaire que tous les acteurs de l’éducation des enfants adoptent une attitude claire”. Elle a enfin noté le besoin dans les Iles de personnel formé pour prendre en charge de façon professionnelle les personnes atteintes d’addiction. construire les loyauté - 45
Le 150ème anniversaire de l’arrivée de l’évangile sur Maré Le rassemblement chrétien s’est clôturé dimanche 27 novembre après une semaine rythmée par des messes, baptêmes, communions, confirmations et bénédictions de sites. Ils ont été près de 2000 visiteurs, selon les organisateurs, aux moments les plus forts du 150ème anniversaire de l’implantation de la mission catholique en terre Nengone. Des délégations de toute la Nouvelle‐Calédonie, du Vanuatu et de Wallis et Futuna s’étaient déplacées pour assister aux nombreuses festivités.
Journée d’action et de sensibilisation à l’environnement A l’initiative de l’Eglise Protestante de Kanaky de Nouvelle‐Calédonie (EPKNC), le 26 décembre a été désigné “Journée d’action et de sensibilisation à l’environnement” sur tout le territoire. A Lifou, toutes les tribus de l’île ont procédé à la collecte des déchets en respectant les règles du tri sélectif, en vigueur depuis le 4 janvier 2016. A Traput, cette journée a été agrémentée de compétitions sportives auxquelles toutes les générations ont participé. Des messages d’information sur le tri sélectif et la pollution ont également été diffusés. Répartis en plusieurs groupes, les habitants, munis de gants et de sacs poubelles, ont longé toute la matinée les abords des axes routiers de la tribu à la recherche de détritus. Les adultes ont beaucoup échangé en nettoyant tandis que les enfants ont transformé le ramassage en jeu. L’objectif était de sensibiliser les enfants, et à travers eux leurs parents, à la gestion des détritus et à la nécessité de ne pas jeter n’importe où des déchets qui ne se dégradent pas naturellement.
La concrétisation du voyage à Iaaï des Anciens de l’APAD Le 7 décembre, les membres de l’Association des Personnes Agées ne Drehu (APAD) se sont réunis dans le but de finaliser leur sortie annuelle du 8 au 12 décembre sur l’île d’Ouvéa. Une belle occasion pour les vingt deux participants âgés de 60 à 82 ans et originaires des trois districts de Lifou, de retrouvailles avec les femmes de Lifou mariées en terre Iaaï. Le projet a démarré par une grande journée d’animations et de vente organisée au mois d’octobre sur le site de la maison d’activités de Waihmeme dans le but de récolter un maximum de fonds pour ce voyage. Arrivée vendredi 9 décembre à Ouvéa, la vingtaine de membres a était reçue par le Mairie de la Commune. “En 1999, l'Assemblée générale de l’Onu a célébré l’Année internationale des personnes âgées”, a rappelé à cette occasion N’Gazo N’Gazo, président de l’association, lors des coutumes. “Cette prise de conscience, concernant le vieillissement de la population et la nécessité de mieux prendre en charge les anciens, a été partagée par les créateurs de l’Apad la même année. Très vite, l’association est devenue un acteur incontournable en travaillant avec les institutions sur l’attribution des logements sociaux en faveur des “vieux”, sur le montant et les attributions des aides sociales, et en 2009, sur la création d’une maison des loisirs.” a‐t‐il précisé. Au cours de son séjour, la délégation a visité en journée l’île d’Ouvéa, ses institutions et les soirées ont été consacrées à des moments d’échanges et de partage dans les diverses paroisses. Les retrouvailles avec les proches mais encore la rencontre avec “l’Association des Personnes Agées d’Ouvéa” ont été des moments forts.
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Tous unis contre la violence Le 9 novembre a eu lieu dans les locaux de la Province des Iles Loyauté, une réunion préparatoire à la journée d’action contre les violences qui s’est déroulée le 24 novembre. L’organisation de cette journée a été arrêtée par le Service de la Femme et de la Famille de la Province en collaboration avec l’Association d’Aide aux Victimes de Lifou (AAVIL). Ainsi, a eu lieu le jeudi 24 novembre à Wé Lifou, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination des violences, une journée d’actions A gauche, Christine Naxue de l’Association AAVIL et à droite, Alice Panue du Service Femme et Famille préparant la journée du 24 novembre. regroupant une centaine de personnes. Parti de la paroisse de Qanono, le cortège composé de nombreuses personnes, des femmes, mais aussi des hommes, des partenaires, des organismes sociaux, des membres de la Fédération et des associations de femmes de Lifou, des coutumiers ou encore des lycéens a rejoint la Mairie de Wé. Sur les banderoles, on pouvait lire : “violences STOP 96.33.42 AVIL”, “Journée de lutte contre les violences faites aux femmes” ou encore “Association AVIL ‐ ce i xone xatua”, ce qui signifie “porter la souffrance de l’autre”. Arrivés à la mairie, à l’issue d’une cérémonie traditionnelle de coutume, les différentes associations se sont présentées puis l’ensemble des participants a été convié à une collation à base de produits locaux, préparée par l’association des femmes de Wasagne. La solidarité était évidente lors de cette journée, bercée par des chants des mamans, des danses traditionnelles et des slams des collégiens. Au‐delà de la parole échangée, les personnes présentes ont pu rencontrer les associations ou les services provinciaux qui s’occupent de cette problématique de violences. L’après‐midi a été consacré à des moments de réflexion sur les violences intrafamiliales sous forme d’ateliers (expression artistique à travers des dessins, de la peinture ou collage et réflexion quoi, qui, quand, comment, pourquoi et où) avec en toile de fond les thématiques “Assumons ensemble nos responsabilités à la tribu” et “Comment éradiquer ensemble la violence faite aux femmes ?”. Cette journée organisée par le Service de la Femme et de la Famille de la Province des Iles Loyauté, l’Association d’Aide aux Victimes de Lifou (AVIL) et la Fédération des Femmes Ne Drehu, a permis des rencontres, des échanges, des partages d’expériences durant toute la journée. Une journée complémentaire au travail effectué sur le terrain dans le cadre des formations “primo écoute” ou encore, d’autres actions comme soutenir et accompagner les victimes dans le respect des règles de déontologie que sont notamment la gratuité, la confidentialité et le respect de la volonté de la victime. Compte tenu des spécificités de la culture kanak et de la vie en tribu, de nombreuses femmes n’ont pas fait le déplacement à la journée internationale pour l’élimination des violences par peur de représailles. C’est pourquoi un gros travail de terrain est en cours depuis 2015.
Une marche à Maré contre les violences faites aux femmes Portée par la Fédération des femmes de l’île, la journée contre les violences faites aux femmes a eu lieu mercredi 30 novembre. Une marche a mené les participantes vers la gendarmerie, la mairie puis le dispensaire de Tadine où elles ont lu et remis leurs doléances. Franky Dihace, premier avocat kanak, a expliqué le rôle de la case juridique kanak. Fervent défenseur de la médiation, il a également tenu à présenter le principe de justice restaurative. Un long débat a montré combien les femmes de Maré avaient besoin d’échanger, sans craindre les questions qui dérangent. Quid de la violence reproduite à l’âge adulte ? Quid de la place des femmes dans une société kanak patriarcale ? Quid d’un traitement du mal à la source, en excluant l’auteur des violences plutôt qu’en isolant la victime encore davantage ? 48 - construire les loyauté
Centraliser les victimes pour mieux les accompagner Le 11 novembre 2016, Sophie Gromb‐Monnoyeur, professeur de médecine à l’université de Bordeaux et médecin légiste, responsable de l’institut médico‐ légale et dépositaire au sein du pôle médico‐judiciaire au Centre Hospitalier Urbain de Bordeaux, accompagnée de Nicole Robineau, Elue à la Province Sud et au Congrès, Présidente des Commissions à la Condition Féminine s’est rendue à Lifou. Cette visite de présentation du projet de création d’un Centre d’Accueil d’Urgence des Victimes d’Agressions (CAUVA) en Nouvelle‐Calédonie et plus particulièrement en Province Sud, s’inscrit dans le plan d’actions triennal 2016‐2018 de la mission à la condition féminine. Accueillies par des élues de la Province des Iles Loyauté et de la Mairie, des responsables d’associations et groupement de femmes, Sophie Gromb‐Monnoyeur a présenté le CAUVA qu’elle a crée en 1999 au CHU de Bordeaux et qui pourrait être adapté à la Nouvelle‐Calédonie avec le concours du gouvernement, des Provinces, des forces de l’ordre et des professionnels des secteurs judiciaire et médico‐social. Le CAUVA est un dispositif qui s’adresse à toutes les victimes d’agression offrant en un même lieu, l'accueil, les soins et les accompagnements psychologique et juridique, pour une meilleure prise en charge dans des délais très courts et moins fastidieux.
Un réseau contre les violences conjugales Une seconde formation gratuite pour toutes les personnes souhaitant devenir “personne relais” ou “référent de proximité” s’est déroulée du 2 au 4 novembre à la maison commune de la tribu de Kumo, district du Wetr à Lifou. Onze femmes, venues des trois districts, Gaïca, Wetr et Lössi, ont appris à écouter ce type de souffrance et orienter les victimes de violences conjugales vers des professionnels. La primo‐écoute est le nom de la formation lancée en début d’année 2016 par le Service Femme et Famille (SFF) de la Province des Iles Loyauté. Plusieurs formations initiées par Catherine Gledhill, formatrice en prévention et protection santé ont eu lieu à Ouvéa, Maré, Tiga et Lifou. Sur Lifou, c’est un total de vingt et une “personne relais” dont trois hommes qui ont déjà été formées. Elles vont être les premières à offrir une écoute, un accompagnement et orienter les victimes en fonction des différentes formes de violence au sein du couple (physique, morale, financière, administrative, etc.) vers les services spécialisés (services sociaux, médecins psychologues, justice, etc.). Le SFF qui entend développer son réseau contre les violences conjugales, oriente ses efforts sur les lieux stratégiques que sont les paroisses, au niveau des différentes tribus, d’où un grand nombre de femmes de Pasteur ou Diacre “personne relais” ou “référent de proximité” (5 sur 11). De plus, l’implication de ces personnes “incontournables” permet de toucher davantage de personnes et de façon adaptée par une sensibilisation se limitant en premier lieu à la tribu et en permettant une communication plus aisée en langue Drehu. L’implication des autorités coutumières et religieuses demeure une nécessité absolue pour amener les victimes à parler et à se confier en toute quiétude dans un contexte ou rien ne filtre de ce qui se passe au sein du couple et ou tout le monde craint le regard et les paroles des autres. C’est une des raisons pour laquelle le SFF comme l’Association d’Aide aux Victimes de Lifou (AAVIL) mènent une campagne d’information et de prévention afin d’aider les victimes mais également les auteurs dans le but d’enrailler ces phénomènes de violences. Durant les trois jours de “primo écoute”, les stagiaires ont suivi une formation pratique et théorique, afin qu’ils soient mieux armés sur une écoute bienveillante et qu’ils disposent de connaissances suffisantes pour orienter les victimes. A l’issue de cette première année de formation, la Province des Iles Loyauté devrait mettre en place un dispositif de suivi et de perfectionnement des personnes formées afin d’évaluer les avancées, connaître les difficultés rencontrées et approfondir d’autres techniques en se basant sur les expériences vécues. construire les loyauté - 49
Les danseurs du Pacifique Après une fin d’année animée, 2017 s’annonce de nouveau sous le signe du dynamisme pour la troupe de danse Wië Me Hatr, de l’amicale de la tribu de Wiwatu de Lifou. Comme le précise N’gazo N’gazo, président de l’association Wië Me Hatr, “la troupe envisage de renforcer ses effectifs, améliorer les prestations existantes et créer de La troupe Wië Me Hatr réunie lors du départ pour le Vanuatu. nouvelles danses et chorégraphies. Mais aussi de travailler en étroite collaboration avec les autres troupes culturelles de Lifou et d’autres régions de Nouvelle‐ Calédonie avec, en ligne de mire, une sortie vers Fidji ou la Nouvelle‐Zélande en 2018”. Cette nouvelle dynamique pour la troupe et pour l’amicale, a notamment été impulsée par les nombreux déplacements de cette fin d’année 2016, comme au Vanuatu et à Pouébo.
Partir c’est grandir ! Après deux années et demie d’échanges sur le thème “Partir c’est grandir”, début novembre 2016, les élèves de la classe de 4ème D du collège privé de l’Alliance Scolaire de Havila ont réalisé leur rêve en allant à la rencontre de leurs correspondants du collège Sainte Anne de Port‐Olry sur l’île de Santo au Vanuatu. Le projet d’échange scolaire “Partir c’est grandir” a bénéficié du soutien du directeur du collège Havila, Les élèves et leurs correspondants posant dans la cour du collège Sainte Anne. Dominique Lawi, qui prône une politique d’ouverture vers l’extérieur “La pédagogie contemporaine affirme, entre autre, la nécessité d’ouvrir les adolescents à d’autres cultures, à d’autres modes de vie. De plus, l’ouverture sur le monde océanien, la connaissance d’un pays voisin, culture, langue, mode de vie…, la comparaison des méthodes et des conditions de travail sont des facteurs importants et intéressants pour nos élèves en quête d’apprentissage et de bien‐être”. Dès leur arrivée à Port‐Orly, village francophone et catholique d’environ 1300 habitants, situé au Nord de l’île d’Espiritu‐Santo, les habitants se sont rassemblés dans la cour du collège pour un accueil chaleureux. C’est au rythme d’une danse coutumière que les jeunes et les trois responsables de Lifou se sont présentés. Au cœur de leurs familles d’accueil, les collégiens ont appris à vivre modestement, sans téléviseur, sans ordinateur et parfois même sans électricité. Malgré la situation souvent précaire de certaines familles, les collégiens de Havila ont apprécié chaque moment passé avec eux, des contes et légendes racontées près du feu, l’apprentissage de la langue “bichlamar”, le partage des plats traditionnels, l’office religieux et des expériences inoubliables. Au collège Sainte Anne, ils ont été ravis de suivre leurs correspondants et participer aux cours. Ravis, les professeurs du collège Sainte‐Anne l’étaient aussi car ils ont reçu du matériel informatique, des fournitures scolaires ainsi que des ballons et un filet de volley‐ball. Pour Michel Oroffino, professeur principal de la classe et l’équipe enseignante, le projet d’échange scolaire s’inscrivait dans une volonté de transmettre aux élèves le sentiment d’appartenance à la Mélanésie, et le désir de tisser des liens d’amitié avec d’autres jeunes mélanésiens. “Connaître et comprendre l’histoire que nous partageons avec nos voisins, découvrir la diversité et la richesse des villages de l’île, exercer sa curiosité, apprendre à être tolérant. Outre les découvertes et apprentissages, ce voyage était l’occasion de pratiquer l’interdisciplinarité entre plusieurs matières et servir de trame au travail des élèves durant toute l’année scolaire et ainsi donner du sens et une dimension supplémentaire aux compétences du socle commun. Grâce à ce voyage, les élèves de Havila ont pu expérimenter cette expression “Partir c’est grandir” car contre toute attente les élèves nous ont étonné par leur faciliter à s’intégrer, à s’immerger totalement dans la vie de ce village”. C’est avec beaucoup de tristesse et de larmes que les collégiens ont quitté leurs nouvelles familles mais ils garderont en souvenir les paysages magnifiques de Santo, les sourires et surtout les amis qu’ils ont laissé à Port‐Olry. Ce projet a demandé à l’équipe enseignante deux ans de préparation et l’appui de nombreux partenaires. Les enfants et les enseignants tiennent à remercier chaleureusement le gouvernement de la Nouvelle‐Calédonie et la Province des Iles Loyauté pour leur soutien financier sans lequel ce projet n’aurait pu être mené à bien. Ils remercient également la Photo souvenir des élèves de Havila avec leurs correspondants et le mairie de Lifou, les magasins Korail, la pharmacie de Wé et l’entreprise Koniambo Nickel SAS. principal du collège Sainte Anne. 50 - construire les loyauté
Une grande réussite pour les “café-concert” de Nengone
Crédit photo : Dora Wadrawane
Le 16 novembre, le centre culturel Yeiwéné Yeiwéné a accueilli le dernier café‐concert de l’année 2016. Tous les groupes qui se sont produits cette année sur le podium financé par la Province des Iles Loyauté se sont retrouvés pour un dernier bœuf. Comme une conclusion à une année placée sous le signe de la musique nengone, les prestations se sont succédées de 15h30 à 20h. “De café‐concert en café‐concert, nous avons constaté l’évolution. Pour cette dernière édition, la qualité était au rendez‐vous du son et des lumières. Les artistes ont également investi les lieux et se sont intégrés dans l’organisation”, précise Dora Wadrawane, en charge de la programmation culturelle à Maré. Si côté artistes, le centre culturel est devenu un lieu de rencontre et de partage, côté résidents, il reste du chemin à faire puisqu’ils n’étaient encore qu’une poignée au rendez‐vous. Habitués aux podiums libres en tribu lors des fêtes événementiels ou de paroisse, ils se déplacent toujours davantage pour les spectacles de danse traditionnelle ou de théâtre. Un challenge à relever en 2017 pour que le centre culturel devienne l’espace pour tous que la Province ambitionne.
Danser les gestes de la tradition L’association culturelle du Wetr a organisé le 16 décembre, sur le site Ukeinessö à Wanaham Lifou, la “Nuit de la danse” avec le soutien de la mairie, de la Province Sud et la Direction de la culture et des affaires coutumières (DCAC) de la Province des Iles Loyauté. Cette soirée, placée sous le thème “Dansons les gestes de la tradition” avait pour objectif de promouvoir la danse traditionnelle, établir des liens entre les écoles et les troupes, entre les tribus et les districts coutumiers de Wetr, de Gaïca et de Lössi. Mais aussi d’encourager le développement artistique et la création de nouvelles chorégraphies. A l’issue des différentes cérémonies coutumières, un spectacle d’ouverture de ce mini‐festival “Sialala” a été présenté par les troupes locales. S’en est suivie une collation de bienvenue. Les prestations des écoles de danses, des troupes locales, soit une centaine de danseurs mais également des groupes de chorale et la troupe de Kouaoua, qui a interprété une danse polynésienne, ont fait l’admiration du public venu en nombre. La manifestation culturelle s’est prolongée jusque tard dans la nuit, après le passage des quatorze groupes.
Maré a fêté la musique une semaine entière Les artistes qui animaient la fête de la musique au sein du dispensaire de Tadine ont offert aux mamans de l’île de se joindre à eux à l’occasion de la marche qu’elles menaient contre les violences faites aux femmes ce jour‐là à Maré. Moment intergénérationnel insolite et fort.
Comme chaque année depuis neuf ans, la Fédération des artistes et intervenants culturels Nengone, a organisé sa fête de la musique aux quatre coins de l’île, du 28 novembre au 2 décembre. Une façon d’aller à la rencontre du public dans des lieux inhabituels et de se retrouver entre artistes en fin d’année, “quand tout est plus léger” a expliqué Jean Waheo, chef d’orchestre de l’événement. La semaine musicale s’est terminée au sein du collège de La Roche où Dick Buama (Gurujele et Dick & Hnatr) est enseignant spécialisé.
Au centre culturel de Hnaenedr s’est déroulé le concert appelé Fusion. Nommé ainsi, car il réunit les artistes des 4 points cardinaux de l’île.
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Journée “sport et santé” La Municipalité de Lifou a organisé jeudi 1er décembre, une journée placée sous le signe du sport et de la santé au complexe sportif de Hnassé. Plus de 470 écoliers des trois districts (Wetr, Gaïca et Lössi) y ont participé. Acheminés sur le site, les enfants de classes de CE2, CM1 et CM2 des écoles de Lifou se sont, tout au long de la journée, affrontés dans des tournois de football, volley‐ball et handball sous l’œil averti des conseillers techniques de la Direction de la Jeunesse, des Sports et Loisirs de la Province des Iles Loyauté. Au point le plus haut du soleil, les jeunes sportifs ont marqué une pause déjeuner. Un moment fort où les enfants ont pris du plaisir à échanger avec d’autres écoliers dans un esprit de camaraderie. L’aide des enseignants a été précieuse pour aider les conseillers techniques à assurer l’encadrement et la responsabilité des rencontres sportives.
Jeux, Set et plage La Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs de la Province des Iles Loyauté a organisé, dimanche 4 décembre, la sixième et dernière journée promotionnelle sportive de l’année “Beach Loyalty Day” sur la plage du centre nautique Hnaipolë à Wé. Sous un soleil radieux, les habitants, les visiteurs et une centaine de jeunes de 10 à 17 ans ont pu découvrir, durant cette journée, différentes disciplines aux versions plages comme le football, le volley‐ball, le tennis ou encore la pétanque, encore très peu connues sur les îles Loyauté. A l’issue d’une phase initiation ou découverte, dont le but était de valoriser les sports de plage au travers d’échanges et de rencontres dans un esprit convivial et sportif, les participants se sont affrontés sous la forme de compétition. Une journée riche en couleurs et en émotions placée sous le thème du vivre ensemble.
Les championnes de volley de Nengone à l’honneur L’équipe féminine seniors de volley‐ball du RSM (Réveil sportif de Maré) a donné à son club une première victoire qui marquera l’histoire du volley‐ball de Maré. Devenues championnes de Nouvelle‐Calédonie après avoir remporté les finales territoriales sur la Grande Terre le 6 novembre 2016, elles sont les premières à avoir donné ce titre à l’île. A cette occasion, les familles ont organisé un dîner en leur honneur. “Ce repas a été fait pour marquer cet événement exceptionnel, féliciter les joueuses mais aussi remercier les familles. Elles ont encouragé tout au long de l’année et permis aux filles d’être assidues aux deux entraînements hebdomadaires, malgré des obligations d’épouse et de mère pour certaines”, explique Merry Waikedre, capitaine de l’équipe victorieuse.
Finale territoriale de planche à voile La finale territoriale UNSS de planche à voile s’est déroulée les 19 et 20 novembre à la Côte Blanche dans des conditions particulièrement ventées. C’est la section sportive du collège Laura Boula (Lifou) qui remporte le titre par équipes et qui prend aussi la troisième place. Le lycée des Iles (Williama Haudra) termine à la deuxième place. Dans la catégorie “Etablissement” c’est l’équipe du collège Shéa Tiaou (Ouvéa) avec Aty Houmbouy, Nathalie Moassen, Gope Océane et Gaby Aramoto (championnes territoriales par équipe), qui termine première. 52 - construire les loyauté
En immersion totale Une nouvelle session de baptêmes gratuits a été proposée par le club Akawan fin 2016, aux amateurs de plongée sous‐marine, dans la baie “Qazi Trahmanyi” de la tribu de Jozip, district de Lössi à Lifou. Les 18 participants ont fait comme Ulysse, un beau voyage sous les eaux à la sortie de la petite crique, face au temple de Jozip, encadrés par trois moniteurs du club et de nombreux bénévoles passionnés. Détendeur, gilet stabilisateur, bloc de plongée n’ont donc plus de secret pour ces nouveaux adeptes, hommes, femmes et enfants, qui ont pu apprécier un sport qui allie maîtrise technique et maîtrise physique. Et en cadeau, la découverte de fonds marins aux richesses insoupçonnées qu’offrent les îles Loyauté.
Le dispositif excellence aux îles L’année 2016 a représenté un tournant du dispositif excellence dans les îles Loyauté par la mise en place d’un Centre Territorial d’Entraînement (CTE) Volley‐ball. Une grande première pour une telle structure, implantée habituellement dans le grand Nouméa. Sur ces 3 années de pratique du Volley‐ball, 12 joueuses ont pris part aux Groupe CTE 2016 lors de volleyades, (compétition regroupant les meilleures équipes françaises) l’entraînement. et 2 d’entre‐elles ont intégré un pôle espoir. Il s’agit de Vinasse Wanesse à Lille en 2014 et Luawé Tangopi à Issoire en 2016. Maria Hmuine a quant à elle, été retenue en équipe de France des M15 après avoir participé à un regroupement de détection à Toulouse au mois de juillet 2016. Elle évolue à présent dans le club du REC Volley de Rennes.
A la découverte des fonds marins Le 24 novembre, 18 élèves d’une classe de CE1 de l’école pilote de Hnassé à Lifou, ont effectué un baptême inaugural à bord du tout nouveau bateau à fond de verre à vision sous marine à Easo. Mis en service depuis le 9 novembre, la société “Drehu Glass Bott” propose des excursions afin de découvrir les fonds marins de la baie de santal qui viennent compléter les différentes activités déjà en place sur le site touristique de Easo. Le “Breezin”, du nom d’un tube des années 1976 de Georges Benson, est un catamaran qui dispose une capacité d’accueil de 14 personnes (1 capitaine, 1 matelot et 12 passagers). Confortablement installés sur d’immenses banquettes, les écoliers ont eu tout le loisir de contempler les coraux, les tortues, poissons et autres crustacés. “Plus besoin d’aller vingt‐mille lieues sous les mers pour voir les fonds sous‐ marins, en tout cas à Easo”, cite une des écolières. Un luxe d’espace pour une charmante excursion de 45 minutes au cours de laquelle, le capitaine, fait également le guide touristique en expliquant l’histoire sur la baie de santal, les tribus de Easo et environnantes, les lieux cultes, les techniques ancestrales de pêche à la sagaie et une large information sur les coquillages, mollusques et animaux marins. A bord, munis de leurs gilets de sauvetage et sous la surveillance de leur maîtresse, les enfants s’en sont donnés à cœur joie et sont restés tout hébétés en apercevant des tortues, des poissons, des coraux branchus ou patates. Au retour, un quizz bilingue (Français‐Drehu) portant sur la visite et la biodiversité de la faune et de la flore a été proposé aux enfants. Des dépliants plastifiés avec traduction Français, Anglais et Drehu sur la faune aquatique ont été remis à chaque visiteur et un punch ou un jus de fruits marque le retour à quai. Le “Breezin” fonctionne tous les jours de 10h à 15h. Contact et informations au 73.17.33 ou breezinlifou@yahoo.fr construire les loyauté - 53
Des mains en or et un savoir-faire ancestral A l’issue des Etats Généraux sur la réforme de la pratique des mariages sur l’île de Lifou en 2014 et qui est entrée en vigueur au 1er janvier 2015, avec plusieurs recommandations incontournables comme la suppression des étoffes et manous utilisés pour les coutumes de mariage, les femmes de la tribu de Xodre se sont regroupées en association pour réactiver les savoir faire ancestraux en matière de tressage de bouquets, couronnes, corbeilles, paniers et nattes de bienvenue. En avril 2016, l’association “Hnimiwedr Ne Xodre”, composée d’une trentaine de femmes de la tribu voit le jour. A Xodre, on confectionne et on tresse depuis des générations, les nattes en pandanus faisant partie des offrandes coutumières. Depuis, tous les mercredis après‐midi, elles se réunissent à la maison commune et confectionnent divers articles à l’aide de feuilles de pandanus et de cocotiers, deux matériaux naturels les plus utilisés pour ce genre de fabrication. La confection de certaines œuvres peut se faire en quelques heures de travail comme les chapeaux, couronnes et paniers, d’autres nécessitent plusieurs jours selon la fibre tressée. Les objets traditionnels tressés sont à présent vendus sur l’île ou utilisés à titre de geste coutumier. Aucune vente sur le marché public de Wé ni‐même d’expéditions vers la grande terre ne sont pour l’heure effectuées. A Xodre, l’art du tressage a atteint son summum de créativité comme nous l’explique Alexandrine Kobi, la présidente de l’Association. “On tresse le pandanus dans tout le Pacifique. Pour le préparer, il faut couper les feuilles, les faire bouillir dans l’eau salée ou les tremper dans l’eau de mer puis les faire sécher. Ensuite on les découpe en lanières pour en faire des paniers, des corbeilles, des chapeaux et des nattes. Pour les feuilles de cocotiers, on enlève la nervure centrale et on tresse directement les paniers, les couronnes et chapeaux. Sans fausse modestie, il faut de la patience pour devenir vannière”. La transmission des savoir‐faire ancestraux comme la vannerie aux jeunes générations permet de relancer la tradition culturelle kanak souhaitée par les trois grandes chefferies, les conseils de district, les comités d’animation et les responsables des églises catholique et protestante.
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