CONSTRUIRE LES LOYAUTE N° 182

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LE JOURNAL DE LA PROVINCE DES ÎLES LOYAUTÉ

N° 182

29ÈME ÉDITION DE

LA FOIRE DES ÎLES LOYAUTÉ

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province des iles loyaute

www.province-iles.nc



éditorial LA PROVINCE

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- Création d'une zone franche - Requalification de l'aérodrome de Wanaham - Un aéroport ouvert à l’international - Une nouvelle ère pour l’enseignement supérieur - Sénat coutumier : recueil de consentement préalable - Le nouveau Haussaire en visite à Lifou - L’habitat aux îles Loyauté

ÉCONOMIE INTÉGRÉE

18

- La foire des îles Loyauté - La fête du Walei - Le Miel et le Santal mis à l’honneur - La fête du Lagon

AGRICULTURE

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- La CAMA informe - L’insémination artificielle bovine

ÉDUCATION ET FORMATION

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- Une formation pour guide touristique - Le SEOFIP 2019 - Chantier école écotourisme

CULTURE

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- La pirogue traditionnelle - La SACENC informe sur les droits d’auteur - Uvea’anim au service de la jeunesse

SANTÉ

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- Le diabète aux îles Loyauté - Attention à la dengue - Protéger les dents de ses enfants

SAVEUR D'ZIL

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- Jean-Gabriel Poulawa : Un chef cuisinier à la maison - Recettes de cuisine : Le Carpacio de bénitiers Le Trio de la mer

SPORT - UNSS : Football et cross territorial - Projection “Au coeur des Cagous” - Finale territoriale de cricket

CAP SUR NOTRE AVENIR Deux mois intenses pour nos travaux coutumiers s´achèvent pour Lifou et bientôt pour nos 2 îles sœurs. Le chant des baleines au loin nous rappelle qu´il est temps de mettre en terre notre identité, notre tubercule sacré, l´Igname. Fondement de notre identité kanak, il est temps pour nous de traduire sa multi dimensionnalité pour que l´on puisse transmettre à nos générations futures, un nouveau modèle économique, plus inclusif et plus proche de nos réalités loyaltiennes tout en respectant notre ancrage. Lors de ma déclaration de politique générale du 16 juillet dernier, j´avais évoqué 2 grands chantiers d´envergure, la création de la zone franche et la requalification de l´aérodrome de Wanaham en un aéroport international de relai. Ainsi, à l´unanimité, les conseillers de l´institution ont voté ces deux vœux pour entériner de manière plus offensive ces volontés. Car même si la précédente mandature avait ouvert ces dossiers, il nous fallait aller encore plus loin et plus vite, pour qu´à l´aube de notre souveraineté, nous puissions disposer des infrastructures adéquates à notre émancipation économique. Le temps est court et les enjeux sont énormes. Les activités sont denses et nos ressources humaines sont restreintes, j´invite donc tout à chacun, quel que soit le secteur d´activité, à nous rejoindre dans notre pirogue pour nous emmener au-delà de nos ambitions. Bonne lecture !

50 Jacques Zanehno LALIE Président de la Province des Iles Loyauté

Construire les Loyauté - Email : constloy@canl.nc - ISSN n° 1169-4998 Directeur de publication : Henri Humuni Cellule Communication de la Province des Iles Loyauté : Tél. 45 13 09 ou 73 19 21 - Email : communication-presidence@loyalty.nc Réalisation : Adanis - BP 7815 98801 Nouméa cedex Tél. 79 47 69 Régie publicitaire : ACP Tél. 24 35 20 Reportages : Shéu Hnaïlolo - Sarah Maquet - Margaux Dufourmentel - ALK - Province des Iles Loyauté Impression : ARTYPO tiré à 5000 exemplaires Papier certifié FSC Le label Imprim’Vert certifie une action respectueuse de l’environnement.

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LA PROVINCE

POUR LA CRÉATION D'UNE ZONE FRANCHE Un vœu est un document sur lequel est consigné une volonté, une prescription exprimée par une autorité. Le président Lalié a émis ces 2 vœux afin de poursuivre les études de faisabilités et de négociations avec les services compétents en toute transparence et collégialité. Ainsi, le 30 juillet dernier, les 14 conseillers de la province des îles Loyauté ont pu également débattre sur les vœux soumis par le Président Lalié, qui lors de sa déclaration de politique générale du 16 juillet dernier, avait notamment évoqué cette volonté d´apporter un portage politique fort pour ces projets d´envergures qui ont pour objectif d´impulser une relance économique. Voté à l´unanimité, c´est donc un message fort de la part de nos élus loyaltiens qui est lancé pour les futures réunions de hauts niveaux.

L

a province est une institution née d’un engagement politique tant en faveur d’un partage équilibré du pouvoir que du rééquilibrage. La politique de rééquilibrage menée ces 30 dernières années s’est principalement traduite aux îles en matière d’infrastructures collectives et publiques, dont notre province était la moins bien dotée.

Pour une politique de rééquilibrage Les îles sont constituées en quasi-totalité de terres coutumières, inaliénables, incessibles, incommutables et insaisissables. Afin d’y favoriser le

À RETENIR La récente signature conjointe avec le Conseil Coutumier Drehu, la mairie de Lifou et la province des îles Loyauté nous implique une entière collaboration avec les coutumiers pour tout projet sur terres coutumières. De ce fait, ce type de portage se veut inclusif avec toutes les parties prenantes, en premier lieu avec nos coutumiers de l´endroit.

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développement, l’Accord de Nouméa a prévu que de nouveaux outils juridiques et financiers devaient être mis en place. Quelques outils spécifiques ont été mis en place pour mettre en valeur les terres coutumières. Toutefois, ces tentatives, impulsées par les indépendantistes, atteignent aujourd’hui leurs limites, qu’ils s’agissent des zones de développement prioritaires (ZODEP) qui n’ont pas été suivies d’un volet fiscal incitatif performant, des fonds de garantie sur terres coutumières insuffisamment dimensionnés pour des projets économiques de plus grande envergure, ou encore des baux emphytéotiques qui sont à améliorer. Par ailleurs, en dépit d’investissements conséquents pour impulser un développement économique viable aux îles, le rééquilibrage économique et social ne s’est pas opéré comme le relate les données sociales et économiques de la province. Inscrite dans un contexte foncier particulier, la province ambitionne une économie durable, intégrée et insérée dans son environnement naturel et régional afin de fixer nos populations chez elles, comme rappelée dans la déclaration de politique générale du 16 juillet. Pour ce faire, la province entend favoriser la création d’entreprises et d’emplois notamment par la mise en place d’une zone franche aux îles au

ZONE FRANCHE TAX Free

sein de laquelle nos populations seront prioritaires à l’embauche. Cette ambition ne pourra se concrétiser qu’avec le concours de tous les acteurs compétents. En premier lieu, les coutumiers seront nos partenaires proactifs afin de délimiter et sécuriser le foncier. L’Etat, la Nouvelle-Calédonie et les communes seront également sollicités, chacun dans leurs domaines de compétences.

La création d'une zone franche aux îles Loyauté Ainsi, au regard du contexte spécifique des îles Loyauté et des secteurs économiques prioritaires à développer, il nous appartiendra d’initier une étude en la matière. Dans l’immédiat, et dans la perspective d’un véritable rééquilibrage économique et social, la province émet le vœu d’être accompagnée par la Nouvelle-Calédonie dans la création d’une zone franche aux îles, mais aussi dans l’ensemble des zones des autres provinces non encore développées. Pour cela, nous la sollicitons officiellement afin qu’elle puisse notamment définir les modalités générales de délimitation de zones franches en Nouvelle-Calédonie et mettre en place des dispositifs d’incitation fiscale plus performants.


LA REQUALIFICATION DE L'AÉRODROME DE WANAHAM EN AÉROPORT INTERNATIONAL DE RELAI Le droit à la mobilité est un droit fondamental pour la plupart des pays du monde. La Nouvelle-Calédonie, de par ses spécificités insulaires, donne une place prépondérante à la notion de liberté de déplacement, une notion propre aux politiques de rééquilibrage du pays affirmée dès les accords de Matignon et d´Oudinot en 1988.

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epuis trente ans, des investissements considérables ont été réalisés permettant à certaines collectivités d’accroître leur essor économique. La province des îles Loyauté a pu sortir progressivement de son isolement pour rattraper son retard, grâce à la modernisation de ses infrastructures, facilitant ainsi les déplacements de ses résidents et de leurs biens. Néanmoins, le chemin à faire constitue encore un enjeu majeur pour son développement socioéconomique.

Aujourd’hui, la province n’a pas le choix que d’augmenter ses efforts et ses ambitions pour permettre à ses habitants d’améliorer leurs conditions de vie. Plus de quatre cent mille passagers en partance de Nouméa, pour les destinations de Maré, Lifou, Ouvéa et Tiga, voyagent annuellement. Pour autant, la faiblesse du développement économique des îles est une réalité. Ainsi, le tourisme constitue un des principaux axes économiques que nous souhaitons développer pendant cette mandature. La présence de nombreux hôtels, suivis par nos opérateurs, permettent désormais d’intégrer de nouveaux partenaires dans l’offre de produits touristiques haut de gamme notamment. D´autant que par la création d´une zone franche, on additionnera un attrait économique et fiscal qui facilitera l´implantation d´entreprises. Par la requalification de l’aérodrome de Wanaham – Lifou en aéroport

international de relai, la population notamment des îles pourra mieux se connecter à la région sud du pacifique. En effet, nos échanges ancestraux et millénaires ont été séparés par les frontières de la colonisation. Ce projet est une opportunité de parfaire nos relations renouées et ainsi, se préparer aux mutations mondiales de la coopération Sud-Sud. Ainsi, nos plateformes aéroportuaires doivent pouvoir bénéficier de travaux de grande ampleur. Nous devons propulser la collectivité dans une phase de connexion inter régionale à l’échelle 2030, dans la continuité du travail entrepris par le Groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM) et "l’accord aérien étendu", signé récemment entre la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. Le flux migratoire international, que connait la Nouvelle-Calédonie annuellement, ne permet pas à la province des îles Loyauté de bénéficier totalement de ces mannes financières étrangères. Bénéficiant d’un flux interne plus élevé que le nombre de touristes annuel franchissant le seuil de Tontouta, nous ambitionnons de l’augmenter par un réseau stratégique plus vaste afin d’accroître cette dynamique au bénéfice de touristes étrangers. Pour ce faire, les aménagements à prévoir devront intégrer le réseau local et la possibilité de desservir indirectement ou directement les aéroports régionaux. Ce projet s’inscrit dans la perspective du développement d’une économie durable, intégrée et insérée dans son environnement naturel et régional,

rappelée dans notre déclaration de politique générale du 16 juillet. Cette ambition se concrétisera notamment avec le partenariat proactif des coutumiers pour délimiter et sécuriser le foncier et la mise en place d’autres outils de développement économique. Dans l’immédiat, et dans la perspective d’un véritable rééquilibrage économique et social, la province émet le vœu d’être accompagnée par la NouvelleCalédonie dans la requalification de l’aérodrome de Wanaham en aéroport international de relai.

À RETENIR Dès la préparation du vol, il est identifié un aéroport qui pourrait servir à se poser si le terrain de destination n’était plus utilisable au moment prévu de l’arrivée, pour de multiples raisons, météorologiques ou opérationnelles, etc…À ce jour, celui qui est retenu pour les vols en provenance de la région et allant à destination de la Tontouta est Bauerfield à Port Vila-Vanuatu. Wanaham après travaux serait donc éligible et privilégié. Il est donc nécessaire pour la NouvelleCalédonie de disposer de son propre aéroport de dégagement.

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LA PROVINCE

VANUATU

UN AÉROPORT OUVERT À METTRE EN PLACE UNE LIAISON AÉRIENNE PORT-VILA - WANAHAM Une délégation du Vanuatu composée des membres d’Air Vanuatu et de l’office du tourisme du Vanuatu s’est rendue le 17 août à Lifou afin de rencontrer les trois institutions, la province des îles Loyauté, la commune de Drehu et le Conseil d’Aire Coutumière. Les échanges en matière de transport aérien ayant pour objectif de créer un partenariat économique et touristique entre les deux archipels, ont été capitaux. Un projet de grande envergure où tous les acteurs sont favorables !

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ans l’hémicycle de la province des îles Loyauté, Marcel Meleme du cabinet d’architecture MMW a présenté le projet d’aménagement et de construction de la nouvelle aérogare de Wanaham. Ce projet moderne, étudié et mûri depuis 5 ans avec le précédent exécutif, doit être exécuté sur l’aérodrome existant et sans perturber son fonctionnement. Sa réalisation s’effectuera en deux phases, avec le fonctionnement de l’aérogare et la réalisation des travaux. Trois pôles essentiels sont prévus sur le plan de distribution : le pôle arrivée, le pôle départ et le pôle fret destiné à accueillir de gros avions.

Le montant de l’opération s’élève à hauteur de 1,251 milliard CFP pour les travaux et 1,8 milliard CFP pour l’équipement. Compte tenu des Présentation réalités du terrain, vingt-huit mois des deux seraient nécessaire à l’accomplissement projets des du projet.

aéroports de Drehu et du Vanuatu

Avec une superficie de 2.800 m², dont 300 m² pour le fret, la nouvelle

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aérogare comprendra également 150 places de parking dont une vingtaine réservée aux VIP.

A son tour, le chef des aéroports du Vanuatu Kalsakau Mantoi, a présenté un projet de plus grande envergure à Port-Vila pour un montant de 10 milliards CFP. “La piste actuelle de Port Vila est terminée et peut accueillir des avions de types A220, A330 et ATR 72. Nous sommes en cours de négociation avec

“Logistiquement on est parti pour 2021, juste avant Noël pour la réception de la nouvelle aérogare de Wanaham”, précise l’architecte Marcel Meleme.

La présentation a été appréciée et applaudie par l’assemblée, et plus particulièrement par la délégation du Vanuatu.

le gouvernement chinois pour agrandir l’aéroport d’ici 2024. D’ici là, si un accord

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- DREHU

L’INTERNATIONAL

Toutefois, il reste encore à défendre ce projet devant les plus hautes instances de la Nouvelle-Calédonie et de l’Etat français afin que le rêve des

Kalsakau Mantoi étant originaire de Drehu, de par ses aïeux. Conduite par le grand chef d’Ifira Bakoa Kaltongga (actionnaire dans la société

est signé avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et si Air Loyauté veut travailler avec nous, nous sommes favorables !”, expose Kalsakau Mantoi. Il est important de noter que l’aéroport du Vanuatu est déjà connecté sur le plan international avec plusieurs rayons d’actions notamment vers l’Asie, vers l’Europe et vers le Nord-Américain. “Monsieur le président, pourquoi vous compliquer la vie en passant par Magenta et Tontouta au lieu d’y aller directement ? En tant qu’enfant de Lifou, si vous le voulez, on va le faire !”, a conclu

Loyaltiens et des Ni-Vanuatu puisse enfin se réaliser. Et cette rencontre ne fait que concrétiser l’un des souhaits exposés par le président Lalié dans la déclaration de politique générale de la province des îles Loyauté : la mise en place d’une liaison aérienne Port-Vila – Wanaham (cf. notre numéro 181).

Des liens familiaux rapprochant le Vanuatu de Drehu

le chef des aéroports du Vanuatu en fin de présentation.

Cette rencontre à été l’occasion pour la délégation vanuataise de partager et d’échanger avec les membres descendants de la famille Katrawa de Hnasse, le chef des aéroports du Vanuatu, ex-ministre de l’archipel,

gérant les aéroports du Vanuatu) et de Kalsakau Mantoi, la délégation a effectué une coutume avec la famille Katrawa. Dans les échanges, les cousins de la 4ème génération ont vivement exprimé leur souhait de resserrer davantage leurs liens par le biais d’une prochaine rencontre dans les mois à venir. A l’issue de la journée échelonnée de visites, la délégation s’est retrouvée chez la famille Katrawa à Hnasse pour échanger davantage, mieux se connaître, établir des projets ensemble et partager un goûter garni de fruits et produits du terroir. Un projet de voyage au Vanuatu soutenu par le président Lalié semble déjà se dessiner pour la famille de Lifou.

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JEUNESSE

UNE NOUVELLE ÈRE POUR

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

A

u centre de recherche Hnëxujia à la tribu de Hnadro à Lifou, a eu lieu le 13 août au matin, la signature d’une convention de partenariat relative à la mise en place d’un centre de recherche et de formation en langues et cultures kanak. Signée par le président de la Province des îles Loyauté (PIL), Jacques Lalié et le président de l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC), Gaël Lagadec, ce projet éducatif ambitieux et innovant, marque un pas de plus dans la mise en œuvre de la loi organique à l’échelle de la Province des îles Loyauté et plus particulièrement au niveau de l’enseignement et de l’adaptation des programmes aux réalités culturelles et linguistiques.

différentes conventions relatives à la structuration de la formation des formateurs et enseignants en langues et cultures kanak signés entre l’UNC et le Vice-rectorat.

Un projet éducatif ambitieux et innovant “L’importance de cette signature, marque un pas de plus dans la mise en œuvre de la loi organique à l’échelle de la Province des îles et en particulier au niveau de l’enseignement et de l’adaptation des programmes aux réalités culturelles et linguistiques. Cette démarche qui nous engage aujourd’hui, l’UNC et la PIL sur les

Accompagnés de Suzy Bearune, de la direction de recherche de l’équipe “LIRE et ERALO” (2 des 5 équipes de recherche de l’UNC dédiées aux questions de didactique de culture de langues kanaks), les deux présidents et quelques élus de la province ont été accueillis par la troupe de “Bua” de la tribu de Kejeny (prononcé Kédeigne). Un chaleureux accueil suivi par les protocoles coutumiers devant le bâtiment orange surmonté d’une structure en forme de case du centre de recherche de Hnadro. Applaudie devant une petite foule concentrée dans la salle principale du centre aménagée pour l’occasion, cette convention de partenariat intervient juste après

La signature de la convention de partenariat.

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Avec la signature d’une convention de partenariat de mise en place d’un centre de recherche et de formation en langue et en culture Kanak en Province des îles Loyauté, une nouvelle page s’ouvre en termes d’enseignement supérieur et de recherche pour la Province des îles Loyauté et l’Université de Nouvelle-Calédonie. plans de la formation, de l’évaluation scientifique, de l’enseignement et de la recherche, témoigne de la volonté de la Province de îles Loyauté de travailler avec ses partenaires en répondant à une exigence tout à la fois politique, éducative, culturelle et sociale sur le domaine de compétence qui lui est conférée”, souligne Jacques Lalié, le président de la PIL. Parallèlement, pour le président de l’UNC, Gaël Lagadec : “Il s’agit pour le centre Hnëxujia, la PIL et l’UNC de se rapprocher de façon structurelle pour un enrichissement mutuel. L’université ayant une reconnaissance académique européenne, l’idée est d’apporter une dynamique continue


Richard Waminya

Le président de la province Jacques Lalié et le président de l’UNC Gaël Lagadec. Lors des discours prononcés par les présidents aux centre Hnëxujia.

Docteur en science de l’éducation, responsable du centre de recherche Hnëxujia à Lifou.

METTRE

EN AVANT

LES LANGUES KANAKS

qui permettrait au centre de recherche de Lifou d’être considéré comme un centre menant de véritables recherches et donc reconnu comme tel par la communauté scientifique. Ce qui augmenterait les chances de voir pour s’inscrire dans une démarche de qualité avec un cahier des charges qui sera rédigé entre les trois institutions à savoir, l’UNC, la PIL et le Vice-rectorat. Pour la valorisation des langues et de la culture, des améliorations seront apportées chaque année. D’ailleurs, un comité de gouvernance entre le président Lalié et moi-même, fera également un bilan des progrès dans l’année et fixera le cap de l’année à venir”.

Le centre de recherche Hnëxujia Par ailleurs, cette signature a été l’occasion pour le président de la Province des îles Loyauté, d’émettre son souhait de reconsidérer la situation administrative du responsable du centre Hnëxujia, Richard Waminya, docteur en science de l’éducation, spécialité ethnomathématique, en lui permettant d’exercer en qualité d’enseignant-chercheur ou maître de conférences associé. Un souhait de rapprochement fort avec l’équipe de chercheurs de l’Université quasi-approuvé par le président Lagadec. “Cette reconsidération est une avancée

“Ainsi la considération de la valeur de la culture et des langues kanaks à l’école reconnue et portée par l’accord de Nouméa en 1988 doit être perçue comme un pas vers le respect et la réconciliation entre les cultures du pays.” l’enseignement de la culture et des langues kanak dans les îles Loyauté et ailleurs se développer davantage”, précise le président de la Province des îles Loyauté. A l’issue de cette signature, une visite conduite par Richard Waminya des différents départements du centre, a été effectuée. Enfin, la matinée s’est achevée avec de succulents bougnas accompagnés de produits du terroir préparés par les paroissiens de Hnadro.

A l’époque c’était difficile de travailler sur les langues et cultures kanaks, il a fallu crédibiliser cet enseignement-là. Il fallait trouver des preuves, des arguments qui peuvent montrer que l’enseignement des langues kanaks ne sont pas de obstacles mais plutôt une vraie source de réussite. Dans ce centre nous avons essayé de mettre en place des outils de recherche pour essayer de rentrer dans cette vision-là. A savoir que les langues kanaks deviennent bien des ressources et non des obstacles pour pouvoir réussir à l’école. Le laboratoire n’est pas uniquement pour l’île de Drehu mais également pour Maré, Ouvéa et Tiga. C’est le laboratoire de la Province des îles Loyauté !

L’INTÉRÊT DE CE PARTENARIAT ? A travers ce partenariat, il va y avoir une reconnaissance au niveau des données et des savoirs qui vont être créer au niveau du laboratoire des îles. Ces données seront reconnues par l’université ce qui permettrait de former des modules d’enseignements par la suite. Demain les enseignants en langue et culture kanak seront plus posés sur de véritables fondamentaux de la philosophie kanak. Aujourd’hui quand on les enseigne à l’université certaines données ne correspondent pas à certaines visions donc il est important que ce travail soit effectué en collaboration avec le centre de recherche. Car le centre apportera de véritables éléments liés sur la philosophie kanak pour qu’on enseigne véritablement cette philosophie et non une philosophie folklorique. Cette signature permettra des relations avec les professeurs d’université qui travaillent sur les langues et culture kanak. Ce qui serait bien c’est qu’ils rentrent dans notre vision philosophique kanak pour enseigner les vrais fondamentaux basés sur cette philosophie et non pas sur une philosophie déformée.

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LA PROVINCE

LES COUTUMIERS AU COEUR DE NOS POLITIQUES PUBLIQUES SIGNATURE DU PRINCIPE DE RECUEIL DE CONSENTEMENT PRÉALABLE Ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement sur Drehu le 12 septembre pour ce jour important resserrant les liens entre le Sénat Coutumier, la province des îles Loyauté et la mairie de Lifou. Les huit représentants des huit aires coutumières du pays kanak ont été les témoins de ce premier pas officiel de l'inclusion des autorités coutumières dans les politiques publiques de la province et de la commune.

L

ors de sa déclaration de politique générale, le Président Lalié a évoqué un partenariat proactif avec les autorités coutumières, notamment via un principe de consentement préalable. Une base de travail qui se devait d´être formalisée au plus tôt afin que le travail entrepris avec les autorités coutumières ne soit plus du domaine de l´informel.

FOCUS SUR LE RECUEIL DE CONSENTEMENT PRÉALABLE

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Dans un esprit collaboratif et coopératif le document a été rédigé pour répondre aux besoins des collectivités, des porteurs de projets privés et des autorités coutumières.

our conduire ses politiques publiques, implanter ses infrastructures, mettre en œuvre ses programmes ainsi que pour déployer ses services publics, les collectivités interviennent sur les terres coutumières des Districts de Wetr, Lössi et Gaïca. Il en est de même pour les entreprises, les établissements publics menant des prestations de travaux, de service ou de recherche, les sociétés publiques ou parapubliques et les organismes à but non lucratif dont notamment les associations. Pour occuper la terre coutumière, utiliser ses ressources, valoriser ses richesses naturelles ou paysagères, ces différents partenaires doivent intégrer la validation des institutions coutumières que sont le conseil du District et le conseil des Chefs de Clan du district. En effet, ces derniers sont chargés de recueillir le consentement des autorités coutumières que sont les Grands Chefs, Chefs et Chefs de clan. Il assortit de nullité les autorisations, les occupations ou les obligations contractuelles établies en méconnaissance de ces conditions et les dits non opposables aux autorités coutumières.

Ce premier document officiel a été signé conjointement par le conseil coutumier Drehu, la mairie de Lifou et la province des îles Loyauté. Il pourrait être le "fer de lance" des relations gagnant-gagnant entre les autorités coutumières et les institutions du pays.

Ainsi, qu’il s’agisse d’une demande d’occupation, d’exploitation et/ou d’utilisation de biens coutumiers, les parties prennent un engagement mutuel. Le demandeur s’engage à respecter les conditions requises par le District/Grande Chefferie pour réaliser l’ensemble de ses opérations et de son projet. Les autorités (Grands Chefs, Chefs et Chefs de Clan) puis les institutions coutumières (Conseil Coutumier, District Coutumier, Conseil des Chefs de Clan) garantissent en contrepartie la jouissance des biens coutumiers dans les conditions proposées dans l’offre du demandeur.

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LA PROVINCE

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LA PROVINCE

L E N O U V E A U HAUT - COMMISSAIRE

Au sein de l´hémicycle, la délégation et les élus ont évoqué les grands enjeux pour les îles Loyauté.

EN VISITE À LIFOU Arrivé en Nouvelle-Calédonie début août pour prendre ses fonctions de Haut-commissaire de la république sur le caillou, Laurent Prévost a effectué sa première visite aux îles Loyauté et notamment à Lifou. Une visite à la fois protocolaire avec les institutions comme la province et les trois communes mais aussi, un temps très important pour les gestes coutumiers auprès des autorités coutumières de l’île. Le nouveau représentant de l’État en Nouvelle-Calédonie a débarqué en hélicoptère lundi 19 août à Wé Lifou. Il a ensuite été accueilli par le Grand-Chef Ukeinessö Sihaze à la grande chefferie du Wetr à la tribu de Hnathalo. Accompagné par le commissaire délégué de la province des îles Loyauté Patrice Laroppe, ainsi que par les trois maires de Lifou, Maré et Ouvéa, le Haussaire a pu découvrir et apprécier la célèbre danse guerrière de la troupe du Wetr devant la grande case de Hnathalo.

Cérémonie coutumière Sur place, la délégation a été reçue par les autorités coutumières du Wetr, Kazö Marcel et Hnacema Hnacema de Hnathalo, Basié Basié de Hanawa, Guillaume Waminya de Mucaweng et par le grand chef du Wetr Ukeinessö Sihaze. Une cérémonie coutumière s’en est suivie à l’intérieur de la grande case. Un moment extrêmement important pour le nouveau fonctionnaire d’État qui a pu retenir de ces premiers échanges, la tradition de bienvenue, de partage et du vivre ensemble. La cérémonie de visite s’est poursuivie à Wé au sein de l’Hémicycle de la province des îles Loyauté. Sur Place, le président

Jacques Lalié a salué le nouveau Hautcommissaire de la république devant le hall de l’hôtel de province. Après avoir salué les collaborateurs et les élus présents, tous se sont rendus au sein de l’hémicycle pour converser sur les sujets et les besoins des îles Loyauté. Une cérémonie coutumière a été effectuée en premier par le représentant de l’État, et ensuite par le président de la province. Suite à la traditionnelle cérémonie d’accueil, Laurent Prévost ainsi que les élus des îles ont pu discuter des sujets tels que le désenclavement des îles, la question de la double insularité, le projet autour de l’aéroport de Wanaham, les relations numériques et accès à l’internet, mais aussi l’importante question de la jeunesse.

Soutien du Haussaire au projet “Aéroport de Wanaham” Pour la question de l’aéroport de Wanaham orienté vers l’international, un des sujets qui tient à cœur au président Lalié, les travaux vont débuter très rapidement. Une volonté fortement confortée par le maire de Lifou Robert Xowie. “Les îliens souffrent de cette double insularité et ce projet permet une ouverture vers

La délégation accueillie par le grand chef Ukeinessö Sihaze à la grande chefferie du Wetr à Hnathalo.

l’extérieur. C’est une priorité qui donne un sens à tout ce que l’on fait tous les jours”, expose le maire de Drehu. Avec une pointe d’humour il rajoute “Nos grands-pères l’ont fait hier avec les feuilles, on peut le faire aujourd’hui avec les avions”. Pour le représentant de l’État, c’est un projet d’une grande envergure qui nécessite l’appui de plusieurs partenaires. Il reste disponible sur ce sujet pour poursuivre et suivre ce projet. D’autres sujets ont été évoqués par le maire de Maré, Pierre Ngaiohni sur la politique d’assainissement dans les îles. “Il faut sécuriser la ressource en eau dans les îles car les trois îles ont un écosystème fragile”, rappelle-t-il. Sur la question de la formation, l’État reste un partenaire engagé et promet de poursuivre le dispositif comme Cadre Avenir dont la plupart des Loyaltiens en bénéficient. Encore sur la question du rééquilibrage, les maintiens des contrats de développement mais aussi sur la question de la sécurité grâce notamment à la présence du commissaire délégué en relation avec les autorités coutumières. La communication a également été évoquée. Un sujet compris par le nouveau représentant de l’État. Dans les premiers échanges Laurent Prévost a retenu qu’il y a dans les îles des élus très engagés et qui ont de très fortes convictions. La visite du Haut-commissaire de la république s’est poursuivie par un déjeuner à la subdivision administrative des îles loyauté suivi d’une visite interne à la brigade de Wé.

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INFRASTRUCTURE

L’HABITAT SOCIAL

AUX ÎLES LOYAUTÉ L’assemblée de la Province des îles Loyauté s’est réunie le 13 août, sous la conduite du président Jacques Lalié, pour statuer sur divers dossiers et adopter un certain nombre de décisions et notamment sur l’habitat social.

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ans le cadre de sa politique de logement social, 30 dossiers de demande d’aide dans le secteur de l’accession à l’habitat neuf ont été proposés et approuvés par l’ensemble des élus pour un montant de 233.890.000 CFP.

Cette attribution s’inscrit dans la suite du lancement de son nouvel opérateur la SPL “Loyauté Habitat”, déjà en charge de la réalisation des logements neufs sur l’exercice 2018. Avec le projet de délibération portant attribution pour des aides individuelles à l’habitat, la Province des îles Loyauté a proposé 11 dossiers de demande d’aide dans le secteur de “l’amélioration et de la rénovation de biens existants”.

Soit un montant total de : 37.910.000 CFP, dont 37.410.000 CFP en fonds subventionnels et 500.000 CFP en prêt provincial.

Habitat social : de nouvelles attributions Toujours dans le cadre de la continuité de sa politique de logement social au travers de son nouveau contrat de développement et compte tenu de la forte demande, il était important d’octroyer de nouvelles attributions sur les 400 dossiers instruits à ce jour au sein du service habitat de la Province des îles Loyauté. La prise en compte des catégories de demandeurs, telles que les personnes sans ressources, les personnes âgées,

handicapés ou des ménages à faible revenus et intermédiaires a été évoqué. Concernant les dossiers d’aide, la limite d’âge souhaitable a été fixée à 40 ans car le combat du président Jacques Lalié et d’arrêter de développer l’assistanat en Province des îles tout en encourageant davantage les jeunes Loyaltiens à trouver du travail.

Stratégie de développement touristique Dans les questions diverses, le président Lalié a ajouté la réorganisation du transport aux îles loyautés au nom du développement économique. Ainsi, l’aéroport de Wanaham a été évoqué avec le début des travaux prochainement. Pour le président, “L’idée est de partir de Wanaham pour alimenter Maré, Ouvéa et Tiga permettant de sortir du système existant depuis toujours”. En matière touristique, il s’agit aussi de valoriser la destination dans le monde et de déterminer avec les partenaires extérieurs une stratégie commune. L’objectif étant de vendre la NouvelleCalédonie et non Lifou uniquement. Toutefois, il reste encore à négocier avec le gouvernement de la NouvelleCalédonie et l’État afin que ce projet d’envergure, tenant à cœur aux Loyaltiens, puisse se réaliser.

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ÉCONOMIE INTÉGRÉE

L A 2 9 ÈME F O I R E DES ÎLES LOYAUTÉ ARTISANAT ET PRODUITS DU TERROIR EN PHASE AVEC L'ENVIRONNEMENT L’édition 2019 a attiré plus de trois milles personnes durant les trois journées de festivités, du 13 au 15 septembre, sur le site de Wagejen à la tribu de Drueulu à Lifou. Des îles Loyauté mais aussi de la Grande Terre comme Houaïlou, Canala et Nouméa, les participants ont pu présenter leur savoir-faire et leurs différents produits issus du terroir.

L

e soleil était bien au rendez-vous durant ces 3 jours de festivités avec une soixantaine de stands en plus des petites baraques montées deci delà. "Cette année, on même été contraint de refuser certains exposants par manque de place", explique Oles Pierre Ukajo, président du comité foire de Lifou. Le thème de la fête a été respecté par tous les exposants et on pouvait y trouver de tout dans les différents stands, ou presque. Passant de la restauration à la distribution de produits artisanaux et agricoles, à la transmission d'informations toujours en relation avec l'événement. Bien sûr à l'honneur, les produits agricoles du terroir, des sculptures, de la couture, du miel, du santal, de la vanille, des fruits de mers comme le poisson, la langouste et le crabe que l'on ne retrouve que sur l'île d'Ouvéa possédant une mangrove. En expo-vente, des cochons et comme lors de toutes les foires, des machines agricoles et véhicules utilitaires,

sans oublier les nouvelles technologies respectueuses de l'environnement comme les panneaux solaires.

Gulaan et Edou, ont mis le feu aux planches durant ces trois jours et conquis les spectateurs.

Le public venu nombreux des 4 coins des îles, de la Grande Terre grâce aux packages proposés par la DIL (Destination îles Loyauté), a été ravi par les démonstrations et les concours de plats culinaires, les animations de tressages, les défilés de robes missions, les chapeaux en végétaux, les nouvelles créations de sacs de courses en tissus ou en pandanus, avec toujours le même objectif cher aux Loyaltiens, protéger leurs îles et son environnement.

Le président du comité foire de Lifou dresse un bilan positif de cette 29ème foire des îles Loyauté et se dit très satisfait du travail accompli par chacun. "Malgré quelques défauts sur le programme, on a eu des retours positifs de cet événement. Des gens sont venus nous dire qu’il y a quand même eu du monde cette année par rapport aux autres éditions sur Lifou. Je suis donc satisfait et je remercie, tous les partenaires, toutes les collectivités, enfin tout le monde, tout ceux qui ont œuvré de près et de loin pour la réussite de cette foire à Wagejen !".

Côté animations musicales, les groupes invités se sont succédés sur le podium. Les groupes Tidjo et Mya venus de Nouméa, les groupes locaux Djunia, Nine Wetr de Kumo,

Le rendez-vous de l’année prochaine anime déjà les discussions de chaque délégation. Les participants et les organisateurs comptent bien évidemment honorer cette 30ème édition à la même période en pays Nengone.

Le défilé à l'ouverture de la foire des îles Loyauté.

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Le stand des sculpteurs des provinces Nord et Iles.

Sculptures et produits artisanaux au stand de Canala.

Les mamans de Canala ont en profité pour faire leurs emplettes.

Les produits de la mer venus tout droit d'Iaai.

L'expo-vente de plantes d'Udrune de Hmelek.

Le stand artisanat avec ses sacs en pandanus tressé.

Les concours de dégustation ont connu un grand succès.

Un parmi les nombreux stands proposant des produits du terroir.



ÉCONOMIE INTÉGRÉE

L'IGNAME SUCRÉE EMBLÈME D'IAAI

Le walei est une des variétés d’igname très cultivée sur l’île de Iaai. Le walei, comme l’igname, est planté de août à octobre pour une récolte neuf mois plus tard.

L

a dixième édition de la Fête du Walei a eu lieu le dernier week-end de juillet, à la tribu de Heo, (à Saint-Joseph, au nord d’Ouvéa), tribu descendante des familles habitant sur l’île de Beautemps-Beaupré avant l’arrivée des missionnaires. L’occasion de découvrir l’histoire de la tribu, ainsi que le walei, ce tubercule très cultivé à Ouvéa et souvent appelé “igname sucrée”. Plus de 70 forfaits touristiques ont été vendus pour l’événement par le GIE Destination îles Loyauté (DIL).

Un des danseurs de la troupe du Wetr de Lifou, était présent à la Fête du walei pour une démonstration de danse traditionnelle.

“D’habitude on en vend autour de 100 mais la baisse est générale, au niveau touristique nous n’avons pas remarqué d’impact suite aux événements récents de l’île, au contraire, les gens veulent découvrir la culture pour mieux la comprendre”, a expliqué JeanJacques Ajapuhnya, alors directeur de la DIL.

Les touristes venus avec les forfaits transporthébergement du GIE Destination îles Loyauté présentent leur coutume d’aurevoir à Albert Wadedeu (tee-shirt vert foncé), président du comité organisateur de la fête du walei, ainsi qu’à l’association Manualiki, le comité de femmes de St-Joseph, à l’origine de la Fête, depuis 10 ans.

Le groupe Zanoué, de la tribu de Teuta, a participé aux animations musicales de la Fête. La plupart des groupes à se produire sur scène durant la fin de semaine étaient des groupes locaux.

Emilie Djaoua, de la tribu de Ognat, a été élue miss Maman.

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ÉCONOMIE INTÉGRÉE

% 100 O BI

La fête du Miel et du Santal

La 12ème édition de la fête du santal et du miel s’est déroulée à Lifou du 30 août au 1er septembre. Une très belle réussite sur le site d’Easo malgré la pluie ! Cette fête, est le rendez-vous annuel des gens du Wetr pour marquer la fin de la période des mariages mais aussi pour lancer celle des kermesses et des activités dans les champs. Trois journées sous la fine pluie, mais cela n’a pas empêché les 29 stands de vendre leurs produits aux nombreux visiteurs, dont ceux venus de Nouméa via les packages mis en place avec la DIL (Destination îles Loyauté). Parmi les activités nautiques proposées, le Glass Bottom (le bateau à fond de verre), le canoë Kayak, la visite de Kiki Beach, la plongée sous-marine et les randos palmées. A terre, la visite et des démonstrations dans un champs d’ignames à la tribu de Siloam ont été la nouveauté de cette année. On pouvait également se promener sur le nouveau sentier du géant et la plantation de Vanille à Mucaweng sans oublier, l’incontournable visite chez le producteur de Miel “Mieleda” à la tribu de Hunëtë. L’association des avait également

apiculteurs de l’île son emplacement

et les professionnels ainsi que les producteurs de miel, se sont investis à part entière durant ces trois jours. Des démonstrations, des dégustations et des concours ont été organisés par cette association. Et sur le site planait cette bonne odeur de santal. Les sculpteurs ont pu exposer leurs magnifiques chefs-d’œuvre à base de bois de santal. On pouvait y trouver toutes sortes de sculptures. Et du côté animation, la fabrication d’une jolie pirogue par un jeune de Hunëtë avec la participation des jeunes du Wetr et de quelques visiteurs. La journée de dimanche a battu son plein avec l’arrivée d’un paquebot sur le site de Easo où des centaines de touristes ont pu profiter des festivités. “Malgré la pluie, quelques imprévus, et même si la chronologie des choses n’a pas été suivie à la lettre, c’est une fête réussie d’après le sentiment des gens et leurs sourires qu’on pouvait lire sur leurs visages”, s’exclame Guitou Bonua, petit chef de la tribu de Easo et jeune président de l’association “Wetr est là”.

Mawé Roger Ihage UN APICULTEUR NE DREHU

Mawé Roger Ihage est né le 29 août 1971 à Nöje Drehu. Il est le benjamin d’une famille de 3 frères et 1 sœur. Originaire de la tribu de Luecila à Wé, Mawé s’est intéressé très tôt au monde agricole puis par obligation, au métier de construction et de bâtiment avant de se consacrer entièrement à sa nouvelle passion, l’apiculture. Actuellement président de l’association des Apiculteurs Ne Drehu depuis 2015, Mawé Ihage a d’abord commencé sa scolarité à Lifou. Il a dû quitter son île natale pour la Grande-terre afin de continuer ses études en obtenant un CAP agricole au Lycée Donéva à Houailou. Il a également suivi une formation de comptabilité informatique mais assoiffé d'aventure, il a quitté le caillou pour la Polynésie afin de suivre une formation en agriculture générale spécialité Agronomie tropicale. De retour à Drehu en 1995, il intègre l'ADRAF. Suite à la dissolution de la structure ne répondant plus aux spécificités locales, il devient pépiniériste. "Je vivais seul avec ma mère et il fallait trouver du travail pour se nourrir", ce qui l’a poussé à travailler dans un tout autre domaine, la construction. Mais l'appel de la nature est plus fort que tout, et en 2011 il s'improvise apiculteur en suivant sa première initiation grâce à la province des îles Loyauté. En 2012, entre maçonnerie et abeilles, il suit une formation de perfectionnement mention "conduite du rucher" au centre de promotion de l’apiculture de Boghen à Bourail. Sa dernière formation concerne l’élevage des reines en juillet 2019. Une formation spéciale en "Organoleptique" dispensée par le CPA. A 48 ans, Mamash Ihage, comme on l’appelle aussi chez nous, continue de multiplier ses ruches. Il en est à trente et son objectif est d’atteindre cent ruches.

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ÉCONOMIE INTÉGRÉE Banabas Wea UN PÊCHEUR FIER DE SON LAGON

LA FÊTE DU LAGON

SENSIBILISER ET PROTÉGER LA BIODIVERSITE

Quant on lui demande s'il est pêcheur, Banabas Wea hausse les épaules avec humilité avant de répondre. "Je pêche oui, comme tout le monde ici". Plonger à Ouvéa, c'est d'abord une habitude d'enfance. Avant que certains, comme Banabas, ne se piquent de passion jusqu'à guetter chaque jour l'horizon et s'acheter un bateau pour partir dès que la mer le permet.

a douzième édition de la fête du Lagon s’est déroulée à Ouvéa, tribu de Hnymëhë, le dernier week-end de juin.

L

: célébrer et informer sur le lagon d’Ouvéa, classé depuis 2008 au patrimoine mondial de l’Unesco. La question de la défense et de la préservation de la biodiversité unique de ce lagon a été au cœur des discussions.

OBJECTIF

AU PROGRAMME : des ateliers de sensibilisation à la biodiversité marine, des concours divers pour les enfants, l’élection de Miss et Mister lagon 2019, mais aussi de nombreuses informations et questions autour de la protection et de la gestion du lagon d’Ouvéa.

"Avant j'empruntais toujours un bateau puis j'ai eu envie d'être plus indépendant dans ma pêche." Il y a six ans, Banabas se rapproche donc de l'association Adie pour contracter un prêt et acquérir une embarcation : un bateau de 4,80 mètres acheté 800.000 CFP. "Il me reste encore un peu à rembourser", précise le pêcheur. Parmi les locaux à se produire à la fête du Lagon, le groupe “Iaai Tradi”, qui vient de sortir un deuxième album. Une case fabriquée par les élèves de 5ème du collège Shéa Tiaou.

Départ de la course des minimes : 4 kilomètres dans le sable avec ravitaillement de noix de coco fraîches à mi-parcours.

Depuis, il part en mer au moins trois fois par semaine. Soit très tôt le matin, "quand les poissons sont calmes" ou le soir. Seule contrainte : que le vent ne souffle pas à plus de 25 nœuds. Aujourd'hui, le lagon d'Ouvéa (classé depuis 2008 au patrimoine mondial de l'Unesco), Banabas le connaît par cœur. Et comme tous les pêcheurs d'Iaai, il le surveille et le protège. "C'est ce qui nous manque ici, continue Banabas, plus d'aides pour le secteur de la pêche et une meilleure protection de notre lagon de la part des différentes institutions". Une demande qui rejoint celle portée par le syndicat des pêcheurs d'Ouvéa, de voir un garde-côte prendre ses fonctions sur l'île. En attendant ce jour, Banabas continue à vivre de sa passion. De la mer aux cuisines, il sait aussi régaler sa famille une fois la pêche terminée. Il a récemment remporté un concours de cuisine organisé à la tribu de Gossanah avec une recette maritime : "La salade de bénitier".

Une canne à pêche à la main, la nouvelle Miss Lagon a laissé éclater sa joie lors de l’annonce de sa victoire.

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AGRICULTURE



AGRICULTURE

Visite d’information de

LA CAMA à Lifou Après Maré et la Grande-terre, la Caisse d’Assurance Mutuelle (CAMA) était en déplacement d’information sur Lifou au mois d’août.

L

a CAMA se modernise, ainsi des modifications importantes sont apportées suite à un audit. Pour pouvoir bien distribuer les fonds publics, de nouvelles règles et de nouvelles catégories sont mises en place à l’intention des sociétaires. Parmi ces changements, il y a de nouvelles catégories dont deux nouveaux contrats auxquels les sociétaires des îles devront choisir. Fabien Escau Directeur adjoint de la DAVAR, en charge du dossier Cama pour le compte de la NC et Jean-Claude Condoya président de la CAMA ont pu expliquer à la trentaine d’agriculteurs présents comment cela se passait et surtout qu’ils avaient le choix, selon la valeur assurée, de choisir le type de contrat qu’ils veulent avec la CAMA.

Quel contrat choisir ? Pour ceux qui choisiront le contrat de base, ils ne seront indemnisés que pour les cyclones et pour les dépressions tropicales fortes. La prime pour ce contrat est de 4 %. Pour ceux qui choisissent le contrat multirisque, celui qui existe actuellement, ils seront indemnisés à

hauteur de 8 % de la valeur de la prime. Ce contrat couvre l’assuré en cas de cyclones, de dépression tropicale forte et des inondations ainsi que les vents dépassant 100 km/h. “C’est une bonne chose pour les gens des îles car ils choisiront plutôt le contrat à 4 % comparé aux gens de la grande-terre qui préféreront le contrat multirisque prenant en considération les inondations, un risque non encouru aux îles Loyauté. Donc au lieu de payer 8.000 CFP de cotisation pour 100.000 CFP, ils vont payer 4.000 CFP”, explique Jean-Claude Condoya. Des changements décidés par le gouvernement, les sociétaires devront l’appliquer. “Il y aura quelques difficultés”, souligne le président de la CAMA, “avec la fourniture obligatoire des agréments d’impôts, dans les tribus on ne déclare pas d’impôt donc on va voir comment arranger ça !”. Mais aujourd‘hui il va falloir s’adapter à la situation et ne surtout ne pas abandonner. Connaissant bien ses adhérents, Jean-Claude Condoya les encourage à s’assurer car “ces primes leur donne bien la main, pour l’achat des cultures ou de payer autres choses”.

Une coutume pour Paoulo Saoume La compagne d’information avait débuté par la coutume d’usage et la fin des prestations, une autre coutume a été effectuée en mémoire de Paoulo Saoume, “ce vieil agriculteur de Drehu” disparu récemment et ancien administrateur de la CAMA jusqu’en 2016. Une coutume afin de le remercier d’avoir œuvré pour faire connaître la CAMA aux îles Loyauté et notamment à Lifou. L’actuel président de la CAMA, Jean-Claude Condoya retient de cet homme : “Un homme qui disait toujours ce qu’il pensait avec une certaine simplicité. Il avait le don de discuter et de négocier avec les gens des îles”.

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AGRICULTURE AG RICULTURE

INSÉMINATION ARTIFICIELLE BOVINE LA CAM CAMPAGNE MPAGNE PROVINCIALE 2019 SUR OUVÉA

Mi-mai, une trentaine de vaches ont été échographiées à Ouvéa par Pierric Arnoux, inséminateur venu de Nouméa et une vingtaine ont reçu un implant. L’insémination, après injection d’hormones et retrait de l’implant, a eu lieu le 31 mai. Les veaux naitront fin février.

U

ne des visites s’est déroulée à Weneki au nord d’Ouvéa. Ce n’est pas la première fois que l’éleveur fait inséminer ses vaches grâce à une campagne de la Province des îles Loyauté, qui débourse 800.000 CFP par an pour les campagnes d’insémination à Ouvéa, Maré et Lifou. Ainsi, les éleveurs payent une fois 3.000 CFP d’adhésion à l’UPRA bovine puis 2.500 CFP par vache inséminée. Sans cette aide, une insémination coûterait 15.000 CFP. Depuis plusieurs années, la campagne d’insémination bovine de la province aide Toky Madjele et son fils Waköiö.

permet de ne pas faire venir des mâles extérieurs qui pourraient apporter des maladies”.

A gauche, André Wasakua, technicien élevage à la province et à droite, Gérald Kalepe chef de service de l’économie intégrée à l’antenne d’Ouvéa de la Province des îles Loyauté.

A Ouvéa, une vingtaine de bovins ont été inséminés en une semaine, avec un taux de réussite moyen autour de 50 %. “Ainsi on protège les bovins en apportant du sang neuf, précise Pierric Arnoux, car sur la Grande Terre les vaches ont des tiques, c’est un vrai fléau et comme ce n’est pas le cas sur les îles l’insémination

DES VACHES SAINES MAIS TOUT DE MÊME PLUS PETITES AUX ÎLES LOYAUTÉ “Pour un estomac comme le leur qui fait 200 litres, elles manquent d’eau ici, poursuit l'inséminateur, et de nourriture durant les périodes sèches. Une vache gestante fait dans les 700 kilos normalement, celles-ci n’en font que 400 au maximum, on a aussi des soucis de consanguinité, ce qui fait que certaines naissent sans cornes”. Pour l’insémination, la race privilégiée est la limousine. Les semences viennent

Pour intervenir chez les éleveurs, Pierric Arnoux a besoin d’une structure afin d’immobiliser les vaches.

de métropole, pour d’autres espèces elles viennent d’Australie. “Mais on envisage de récolter des semences en Nouvelle-Calédonie car on a de nouvelles races grâce à la tropicalisation des espèces”, conclut Pierric Arnoux. Les veaux naîtront à Ouvéa fin février, durant la saison des pluies. Un choix du service élevage, pour que les vaches allaitantes puissent avoir accès à la plus grande quantité de nourriture possible. Fin septembre, la campagne sur Lifou a eu lieu, et il est prévu une campagne sur Maré en février 2020. Pour plus d´informations, rapprochez-vous des antennes de la PIL.

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ÉDUCATION - FORMATION

MEJINE WETR UNE FORMATION POUR GUIDE TOURISTIQUE Dans le cadre du lancement des nouveaux tours organisés par la société Mejine Wetr, des ateliers formations et mise à niveaux “Guide” et “Aide guide”, ont été organisés à Lifou fin août.

L

a formation s’est déroulée sur une semaine avec plusieurs sessions selon les différentes catégories de guides touristiques.

SEOFIP SALON DE L’EMPLOI, DE L’ORIENTATION, DE LA FORMATION ET DE L’INSERTION PROFESSIONNELLE La 9ème édition du salon de l’emploi, de l’orientation, de la formation et de l’insertion professionnelle (SEOFIP) a eu lieu à Nengone fin juillet sur le site de Yéjélé à Wabao.

La formation “guide” La première session s’est étalée sur 2 jours car les guides, déjà mobilisés lors des touchés de paquebots sur l’île de Drehu, ont dû s’organiser afin de participer à cette formation. En vue de l’ouverture des deux nouveaux tours, l’un nommé le “Tour des Géants” à Siloam “Chez Walico”, et le second à Mucaweng “Chez Guillaume”, un atelier a été mis en place permettant au groupe de découvrir les parcours touristiques. Les jeunes guides ont été ravis de ces visites constatant que les parcours ont soigneusement été étudiés et aménagés pour les futurs touristes et croisiéristes.

La formation “aide guide” Pour cette formation huit jeunes, fille et garçons confondus, se sont retrouvés à l’antenne de la mairie de Xépénéhé. Au programme, une formation sur le tour culturel “Melanesian Encounter – Rencontre Mélanésienne” délivrée par Gaby Wassaumie, guide à Easo et correspondante pour Radio Djiido à Lifou. Elle a été sélectionnée par la Société Mejine Wetr pour superviser cette formation car Gaby a une expérience du terrain très riche auprès des croisiéristes australiens. Elle y travaille depuis plus de dix ans déjà, et ce choix judicieux a porté fruits sur les participants conquis.

Ce rendez-vous incontournable pour les établissements scolaires et les jeunes à la recherche de formation avait pour thème cette année, “Prépare ton avenir pour construire ton pays”. Les participants ont été accueillis avec un petit déjeuner offert par l'organisation avec l'aide de l'association Yelened. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée après les discours du président de la commission de l'Enseignement de la province des îles Loyauté, du président de l’EPEFIP et du maire de Nengone. Les différents stands dédiés à la jeunesse, et notamment à la formation et l’emploi, ont connu un vif succès auprès des visiteurs venus nombreux. L’intervention des participants et les différents témoignages ont suscité beaucoup de questions et de réponses. Une 9ème édition réussie et tournée vers l’avenir de notre pays !

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CHANTIER ÉCOLE ÉCOTOURISME UNE FORMATION VALORISANTE Une dizaine de jeunes adultes ont suivi à Nengone en juin, la formation "chantier école écotourisme" animée par Paul Wahena et Nadia Haocas de l’organisme de formation Uniform. et son organisation. Ils sont allés à la rencontre de guides confirmés pour voir leur travail et se sont rendus sur le site de la randonnée pour le faire découvrir à l’ensemble du groupe et le nettoyer.

"La débroussailleuse en panne, le nettoyage est remis au lendemain. Pendant la réalisation d’un projet, il y aura toujours un ajustement dans la mise en œuvre", rappelle Paul Wahena.

S

ept semaines de formations, de chantiers et de rencontres qui ont abouti à la réalisation d’un projet concret. Ce chantier école s’adressait à des personnes en difficulté d’insertion souhaitant réaliser un projet touristique du type accueil chez l’habitant, aménagement touristique, ou encore guide. Parmi eux Marie-Louise Wahikedre, habitante de Menaku souhaitait accueillir des touristes chez elle. Il lui fallait des connaissances pour concrétiser son projet. Aujourd’hui cette formation lui a apporté l’aide qu’elle attendait depuis longtemps. "Grâce à la formation j’ai beaucoup appris de choses et là, je suis partie pour l’accueil chez l’habitant. J’avais envie d’aller plus loin, notamment me former à l’accueil et améliorer mon français pour faire découvrir les produits d’ici".

Une activité d’avenir L’originalité de cette formation avait une approche personnalisée. Les activités réalisées sur le terrain avec Paul Wahena avaient pour point de départ l’idée des stagiaires. Ainsi le projet final de cette formation et pour lequel ils ont mis toute leur énergie, a consisté en l’animation d’une journée découverte au sein de la tribu de Menaku en août dernier. Ils étaient plusieurs originaires de cette tribu avec l’intention de créer une fête culturelle. Les formateurs leurs ont proposé d’organiser une randonnée suivie d’un repas et de différentes animations. L’ensemble des stagiaires s’est investi dans cette entreprise à travers différentes activités comme la communication, le nettoyage du site

L’idée principale était de valoriser les connaissances informelles acquises lors des travaux coutumiers et transmis par les familles au sein d’un projet touristique d’avenir. Pour Jacqueline Hmeun, responsable de la formation à l’EPEFIP "valoriser le travail fait en tribu dans un cadre avec un formateur permet à ces personnes d’être les acteurs de leurs idées". A l’avenir il faudrait créer une économie touristique impliquant largement la tribu sans créer de trop grands déséquilibres, comme le souhaite Paul Wahena. "Le tourisme a des avantages aujourd’hui, mais le tourisme de masse n’est pas sans dégâts. Qu’est-ce que l’on laisse à nos enfants dans le futur ? Nos vieux ont conservé et protégé notre environnement. Et c’est à nous de continuer le combat en trouvant l’équilibre".

Une formation personnalisée Les stagiaires ont alterné leur formation entre des cours théoriques d’accompagnement au projet puis des expériences sur le terrain. Un double objectif. D’une part, il s’agissait d’évaluer les besoins en formation, en insertion et en emploi de ces jeunes auprès de l’EPEFIP. D’autre part, il était nécessaire de les mettre en situation de mise en place de leur projet. Bernard au centre raconte au groupe comment les crabes de cocotiers se rendent sur cette plage au moment de la ponte des œufs dans la mer. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ

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CULTURE

Les pirogues traditionnelles pourraient retrouver le chemin d’Iaai Une grande pirogue traditionnelle était présentée lors de la fête du Lagon à Ouvéa. Résultat d’un projet engagé en 2014 à Sydney, lors du congrès mondial des parcs marins.

Q

uelques jours avant la fête du Lagon, une rencontre a eu lieu dans la grande salle de l’aire coutumière Iaai, entre les membres du bureau et les élèves de 6ème du collège Shéa Tiaou.

Un seul point au programme, les pirogues et un invité pour animer la réunion, Jean-Krist Ukeiwë, gérant du cabinet d’étude éponyme. Avec l’historien Jean-Emmanuel Frantz, il a rédigé une étude de faisabilité très détaillée sur la possible réintroduction d’une pirogue hauturière en NouvelleCalédonie. Etude lauréate aux Assises des Outre-mer, l’année dernière, et commandée par l’aire coutumière. “C’est vraiment l’aire Iaai qui porte ce projet et qui l’a voulu dès le départ”, explique le chargé d’étude, “il fallait que la grande pirogue qui vient pour la fête du Lagon arrive en Nouvelle-Calédonie

La grande pirogue présentée lors de la fête du Lagon.

d’abord par ici car Ouvéa a toujours été la porte d’entrée des pirogues du Pacifique”.

A Ouvéa, la dernière pirogue aurait disparue à la fin des années 50 “Vous avez vu Vaiana ?”, demande l’historien aux collégiens, “C’était un peu ce genre-là !”, avant de présenter avec Cyriaque Alosio, le président de l’aire, quelques exemples plus historiques. “La deuxième langue de l’île, le faga uvea, est venue au 17ème siècle par des navigateurs. On a une grande histoire de la navigation à Ouvéa et on veut faire renaître ce savoir qui a beaucoup marqué l’île d’Iaai”. La grande pirogue présente à la fête du Lagon faisait 15 mètres de long et navigue avec une grande voile, des panneaux solaires, mais aussi grâce à

Jean-Krist Ukeiwë, interviewé par des sixièmes du collège Shéa Tiaou, devant Cyriaque Alosio, président de l’aire Iaai.

un moteur qui fonctionne à l’huile de coco. L’équipage a d’ailleurs, durant son escale, visité l’huilerie de Wadrilla. Les deux coques ont été modernisées, mais tout le reste est en bois et les éléments sont liés par des nœuds. “Il n’y a pas de clous. C’est comme avec les cases, quand le vent souffle, la pirogue bouge mais résiste”, précise Jean-Krist Ukeiwë.

Aller en pirogue au festival des Arts à Hawaï en 2020 Une visite qui alimente un rêve fou : aller en pirogue, en moins de 20 jours, à Hawaï pour le festival des Arts, en juin 2020. “Alors j’espère que vous allez commercer à reconstruire toutes les pirogues en bois disparues du lagon”, conclut le chargé d’étude. Mission acceptée par les élèves de sixième qui iront rencontrer, début octobre à l’île des Pins un piroguier, avant que celui-ci ne vienne l’année prochaine à Ouvéa pour les aider à construire leur pirogue et leur apprendre à naviguer.

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CULTURE

LA SACENC

UVEA’ANIM

pour informer sur

au service

le droit d’auteur

de la jeunesse

Pour la première fois depuis sa création en 2004, des représentants de la Société des auteurs compositeurs éditeurs de Nouvelle-Calédonie (SACENC) sont venus à Ouvéa. Ils ont rencontré, à la mairie, les artistes de l’île et les différents comités organisateurs d’événements. Assis à côté de Tyssia et de Tim Sameke, Evariste Wayaridri, directeur de la SACENC, prend la parole : “Nous avons mis près de 15 ans à venir en tribu car la grande bataille se déroulait à Nouméa, c’est là que se trouvent les millions de la diffusion, mais aujourd’hui on veut encourager les artistes ici”. Durant la visite, les discussions sont vite devenues techniques avec le détail du fonctionnement des perceptions et redistributions des droits d’auteurs expliqué. “C’est complexe, reconnait Evariste Wayaridri, mais c’est vital pour nos artistes. S’inscrire chez nous c’est être enregistré dans une base internationale et toucher des droits, pour prouver que l’artiste a une valeur culturelle et économique”. Henriette Read, chargée des perceptions, précise : “Pour une fête événementielle qui se tient du vendredi au dimanche, la SACENC demande aux organisateurs une contribution de 30.000 CFP”. De l’argent qui n’a rien à voir avec le cachet de l’artiste qui se produit lors des festivités mais qui est destiné à rémunérer toutes les œuvres des sociétaires diffusées (sur scène ou dès que de la musique est écoutée en public, qu’importe le support). Précision de Tim Sameke, président du conseil d’administration de la SACENC : “Le cachet rémunère le chanteur pour sa prestation mais le compositeur du chant est peut-être en train de pêcher à la tribu ou le concert reprend des chants traditionnels, c’est là qu’on intervient en reversant des doits à tous ceux qui ont participé à l’œuvre, de près comme de loin”. L’année dernière, la SACENC a redistribué 80 millions de francs CFP à 700 artistes. L’organisation compte 1.100 sociétaires, dont près de 300 à Maré et Lifou et seulement 8 à Ouvéa. D’où cet encouragement de Alexandre Laberibe-Maridas, chargé des sociétaires : “Les premiers formulaires sont un peu laborieux à remplir mais nous sommes toujours là pour aider, à Nouméa ou ici car on peut se déplacer”. Alexandre Laberibe-Maridas, chargé des sociétaires, explique au groupe Fua, de Weneki, comment adhérer à la SACENC.

Informations : www.sacenc.nc

Une partie des animateurs d’Uvea’anim autour de Béata Helloa (accroupie), la présidente de l’association. Sur quinze encadrants, l’association ne compte que trois hommes.

L’association, spécialisée dans l’animation, vient de se doter d’une charte. Soutenue par la Province des îles Loyauté, l’équipe, jeune et presque exclusivement féminine, revient sur sa première année d’existence et sur les projets à venir. A l’antenne de la Province, à Ouvéa, des rires s’échappent d’une fenêtre. Bienvenue à une réunion de l’association Uvea’anim. “On n’est pas animatrices pour rien, s’amuse Naéla Bazit, à la Province les bureaux autour du nôtre ferment leurs fenêtres quand on est là car il faut de la voix et de l’énergie pour gérer des enfants”. Créée il y a un an, Uvea’anim est une branche de l’association ELJO (Enfance Loisirs Jeunes d’Ouvéa). Elle regroupe une trentaine d’encadrants. “Je suis toujours la secrétaire de ELJO, précise Béata Helloa, présidente d’Uvea’anim, c’est notre structure mère mais il y avait besoin d’une nouvelle association, plus centrée sur l’animation”. Objectif premier : former les animateurs. Trois ont déjà la BAFA, les autres sont en formation pour l’obtenir. De même pour le permis. “Moi j’ai arrêté l’école après le brevet, poursuit Béata Helloa, et c’est grâce à l’animation que j’ai pu obtenir des diplômes, du BAFA au diplôme d’accompagnateur jeunesse, reconnaissance calédonienne obtenue en mars dernier. Je suis la preuve qu’on peut s’en sortir, mon rôle est d’accompagner la jeunesse”. Soutenue par la province des îles Loyauté avec une subvention de 1.100.000 CFP en 2019, Uvea’anim propose des activités en tribu les mercredis aprèsmidi. Chaque enfant paye 100 CFP par mercredi. Les animateurs sont rémunérés entre 3.000 et 4.000 CFP par jour. Prochaine étape pour l’association : passer des activités en tribus à l’ouverture de trois centres de loisirs discontinus (CDL) au Sud, au Centre et au Nord de l’île. “On souhaite aussi ouvrir un point jeunesse car cela manque à Ouvéa, explique la présidente, pour l’instant on cherche le lieu idéal”. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ

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SANTÉ

Ne laissons pas le diabète faire des ravages aux îles Loyauté ! Le diabète (trop de sucre dans le sang) est une maladie familiale, causée par l’obésité. Elle est donc évitable (pas d’obésité = pas de diabète).

E

t c’est assez simple, dès l’enfance, il faut prendre de bonnes habitudes de vie dans 3 domaines. -

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L’alimentation, qui doit être équilibrée : faire 3 repas par jour sans grignotage, avec le plus de fibre possible (une alimentation basée sur les fruits et légumes), en limitant la viande et les sucreries (boissons sucrées, gâteaux et glaces). L’activité physique, qui doit être adaptée à ses possibilités, et pratiquée tous les jours. Le bien-être, qui doit être assuré par des moments de détente dans la journée, en se faisant du bien à soi et aux autres.

“Les ennemis sont la malbouffe, la sédentarité, et le stress” Aujourd’hui on peut vivre normalement avec le diabète. A condition d’apprendre la maladie avec des personnels de santé

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(médecins, dispensaires), car le diabète est une maladie chronique donc les médicaments ne suffisent pas. Le vrai traitement du diabète c’est avoir une alimentation équilibrée, une activité physique adaptée tous les jours, et travailler à son bien-être. Pour vous aider, votre médecin organise une prise en charge en équipe. Dans les Iles, l’Agence sanitaire et sociale de NC (ASS-NC) est engagée dans le soutien de cette démarche multidisciplinaire.

“L’ASS-NC aux îles Loyauté” L’ASS-NC soutient la Province en finançant et en organisant la venue sur le terrain dans tous les dispensaires des Iles : -

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D’une diététicienne présente chaque mois pour vous accompagner dans l’apprentissage de l’alimentation équilibrée ; D’un podologue présent plusieurs fois par an pour vous apprendre à garder des pieds en bonne santé ; D’un orthoptiste présent une fois par an pour réaliser

l’examen de suivi annuel de vos yeux, le fond d’œil. L’ASS-NC envoie également un médecin de santé publique dans les Iles pour la formation continue des professionnels de santé. L’ASS-NC apporte aussi un soutien financier à l’Association des diabétiques de NC qui tient des stands d’information et de dépistage du diabète lors des fêtes dans les Iles. Enfin, pour les diabétiques en grande difficulté, l’ASS-NC organise et finance des stages à Nouméa en centre-ville dans son Centre d’éducation thérapeutique.

Pour tout renseignement, appelez le 26 90 61

Dr Dominique MEGRAOUA Responsable médical pi Pilote du Programme diabète Responsable du Centre d’éducation thérapeutique ASS-NC - 16 rue Gallieni


Deko co nue ore diabet co ruacethon ore ade wabet !

Ore diabet (melei ore ci nidi hma kore shuga ri dra), melei se uedre ko nore ta hnameneng, ta hna cori hnen ore ta yejecen ka thunite co cori kore ta matran, wene ri ci kodraru hma. Koiko thuni co inithe (hnecon ore ci kodraru hma = deko diabet/deko lare shuga ri dra).

T

huni co hnecon deko ma ushiwa, co yenone ko ri be morowe co ciroion ore ade daden me tini om : -

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Ore ci kodraru melei co tuon ne co yenon : tini kore gula ezien (ri beore- ri ledenad- ne ri lakid) re kodraru ri ran, ka se tho ko co yara kodraru ri kacen menu. Ri pon ore kodraru, melei roi co kodraruon kore ser na ta anga serei, ke co kue ile so kore co ia guia ne nodei kodraru me buruia. (Kodraru me hmare shuga). Roi co yara ened ri nodei ran, lew’ore hneezien me thuni. Co nono : Roi ke inu co numu ta gula ezien re nono ri ran, so inu ne buice joko osoten.

“Ore ta icuhma melei ore deko ci kodraru roi, ta hna acidan, ne yara ua hmaiaion ore ta ushiwa” Onom, melei eje thuni co ciroi ne ilore diabet, roidi co carajewe roion ore uedre lene sen ore nodei ngome ci ruacon ore ta uedr (droketra, ‘ma ni ehna uedr), wen’ore diabet se uedr

me ci menenge me iwe ome sei ej, ka ore ta so serei so deko ma kueil. Ore serei me erabajeu ne diabet melei co thuni co kodraru roi, co yara ened ri nodei rane, ne co ruacon ore co roi kore ngom. Bane konekatu buhnijengo, ore droketra buhnije ci ruac ne ilore ta droketra osoten bane konekatuon ore ruace. Ri ade hnabet, ASS-NC, se ci ruace joko inomelei. L’ASS-NC kore ci konekatu Province co laethuben ore nodei ngome ci hue co ruace ri ta’ma ni uedr ri ade hnabet : -

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Ri nodei cekol, drokedra ni kodraru, hna ujeni son’ore co yenon ore co kodraru roi ; Droketra ni wata, ci yara ome ri kenereken, sone co yenon co ule tedren ore ta wata sone co roi ; Droketra ni waegogo, se ci ha sa pina ri kenereken, co ule ore ta warowo ni buhnijengo ne ilore wakakailen ore warowo.

ASS-NC ci sian joko sa kore droketra nore ledran ri ade wabeti, bane yenon ne konekatuon ore nodei hnayongome nore ci ruacon ore ciroi. ASS-NC se ci konekatuon joko hnen ore ta wamane ore “Association des diabétiques de NC”, ri ci seron ore ta

guhne re acarajeweni ne bane tuon ore diabet, ri ta hnaeked me hma ri ade wabet. Bane bun, son’ore ta ngome me ha nidi cori hnei diabet, ASS-NC ci ngoronatan ne ci laethuben ore ta yeno-ruace i Numea, ri ‘ma me hma ni buic “Centre d’éducation thérapeutique”.

Ngei me numu ta hneng, kayelo jew’ore : 26 90 61

Dr Dominique MEGRAOUA Responsable médical pi Pilote du Programme diabète Responsable du Centre d’éducation thérapeutique ASS-NC - 16 rue Gallieni

Traduction en nengone par Doriane Etoroï chargée d’études ALK Nengone.

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SANTÉ ATTENT À LA DEN

ION

GUE

DËG MEKINY OMINÂ : KE MÔK AME KALÖTA HIA ! Caa hia ominâ adre me ham dëg. Xaca thibi mâtrân ame ham môk, wale Aedes aegypti. Ame ka mötr hoton je ta hnyaba. Haba xâûen m’ame mokutr hnyi taben je tangen sei, hna töön sei, kaushu iny je loto ae kueny jut, mook, sima. Haba o minâ hnyi sa cuba me je kanivo m’adre me caa ham môk. E bë dhö hwadeny.

Kâmâu hna eng minâ eling a Aedes aegypti ? E hlitr unyin me je oong sisitr hau hon li caan. Ame ûhûlû hnyi lany, ke thibi hnyi ûen ame mokutr hnyin seûnö. E ka gâ me e bë dhö hwan. Hake minâ momo thibi ame ijem dra. E ka xâû m’ame hakekenyâ wan thauzan ûseiny je wakuny. Ke ame ûca köiö ae alai ke kalaötr ka xâû hnyin.

Je haten dëg E hu vëk ûseiny mekiny dëg. Uje ne kâtr ke mâtrân me uma ka lukâutr anyin a u caa tung ge keihen bi. Je haten dëg : fiva (39/40°), habang ban me seehnyin, mekiny je hna hûjö, me je tang dra hnyi unyin k’ame ham be ûdravic (4 kö 5 ta bong hwaban dö).

WALANG TULUT Hingâlâ je köiö ame mokutr, o lo anyâ hnyi wiik

DIGIC KÖIEN : Trapolien me plastik Taben je basei Baketr, tangen köiö Omjehen gadren Hu Je washala Je hna otheibâ, je ûnyi walak ...

HNEÛ : Je hna töön sei Hna soû Hna han me hna ic hnen o menâ Je wahûlû Laan je ûö me je ang banginy

... DEGEC : Je kolon Waihweni Kaushu iny je loto Je loto ae kong ut, thatûnyi ae kueny jut (ohmoko)

... NYIDRAWAN :

Hnabikâu ! Ane oo dhö môk ane ke hat ae tang ka dëg, me e soo ka caa ijem “Aspirine” caan ae xana ka ohwegiâ môk. Tiga wadring kö droketre! Hook dra thibi ae xana he ka ohnathoâ môk. Adre me he hminya ka thuhmeto aten pitalu m’adre me hlingâ je minâ a deny je thatûnyi hobikâu e. hnân söng tavët adre me laba ûhakekenyi, e soo ame he at eji ae môk ka lukâutr ame caa he o minâ ka dââ me ham môk ka keihen.

Ke hnamekiny hnân otaa köiö Je hna anyâ hnân hom köiö hnyöu ai Je pisin Je ûö adre cem köiö (helâ me je painapë sei) ... E soo ka hingâlââ me hneû wia je tangen köiö ame caa mokutr je hna xâû. Ip ut hnyi dok ae hnedrong ge we. Tubwe je tangen köiö me je sima ge je û minâ ae gan. Ip je hna leû han hnyi dok ae hnedrong me SIHWEGIÂ liamekeiny möu ka hnyi ûcûcûbing. Traduction proposée par Diane Bae, chargée d’études pour l’antenne Iaai-ALK.

O lo hinglââ je tangen köiö hnyi wiik ! Hnân kic ge mötr me e soo he ka bwec je minâ a deny je ûnyi hnân lukâudrâ je unyita ame caa dööta. E ti hing ûnyihnathu he ka degec hota köien je ûnyi ame mokutr beû helâ je tangen köiö hoton je ut hnyaba.

© DASS - Direction des Affaires Sanitaires et Sociales.

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SANTÉ

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CONSEILS En résumé, pour protéger les dents de mon enfant

J’ÉVITE : de mettre la tétine ou la cuillère du bébé dans ma bouche, de pré-mâcher ses aliments, de l’embrasser sur la bouche. Je lui donne à boire uniquement de l’eau et du lait. Je n’oublie pas le brossage des dents pour moi et mon enfant.

À CHACUN SON BROSSAGE ! Avant 2 ans, le soir avant le coucher, je rince les dents à l’eau avec une compresse, un gant ou une petite brosse à dents adaptée à son âge. Si mon bébé est encore au sein la nuit je lui rince la bouche après avoir tété. A partir de 2 ans, je commence le brossage matin et soir avec une brosse à dents et un dentifrice adapté (âge noté sur l’emballage). Jusqu’à 6 ans, j’aide mon enfant à se brosser les dents matin, midi et soir Le Fluor, que l’on trouve dans le dentifrice, prévient efficacement la carie dentaire. Et moi aussi je me brosse les dents 2 à 3 fois par jour avec une brosse à dents souple. Par l’exemple je montre à mon enfant que c’est important.

SE BROSSER LES DENTS EN FAMILLE C’EST RIGOLO !

JE PROTÈGE LES DENTS DE MES ENFANTS A QUOI SERVENT LES DENTS ?

de la grossesse les soins dentaires sont encore plus importants.

Les dents du bébé commencent à se former durant la grossesse. La première dent pousse entre 6 et 12 mois. Le bébé a toutes ses dents de lait vers 3 ans (incisives, canines et molaires). Les molaires de lait permettent à l’enfant de mâcher les aliments pour bien les digérer. Elles servent aussi de guide pour la poussée des dents définitives vers 6 ans. Les incisives sont quant à elles très utiles pour prononcer certains sons (“le”, “fe”, “te”, “se”, “ve”, “ne”, “de”).

LE SUCRE : ENNEMI NUMÉRO UN DES DENTS DE BÉBÉ

ATTENTION A LA TRANSMISSION DES MICROBES Les bactéries responsables de la carie dentaire peuvent être transmises de la maman (mais aussi de son entourage) au bébé par échange de salive. Dans ce cas l’enfant à plus de risques d’avoir une polycarie précoce de l’enfance. C’est une maladie agressive et douloureuse. Cette transmission de salive se fait le plus souvent par les baisers sur la bouche, en pré-mâchant les aliments et en léchant la cuillère ou la tétine.

PRENDRE SOIN DE SES DENTS PENDANT LA GROSSESSE Les soins dentaires pendant la grossesse diminuent la quantité de bactéries et donc le risque de transmission à son enfant. Tous les soins dentaires sont autorisés pendant la grossesse, même les radiographies et les anesthésies. En cas de diabète

Pendant les premiers mois de vie, l’enfant n’a besoin que de lait et d’eau. S’endormir avec un biberon ou au sein lorsqu’il a des dents, boire des jus ou des boissons sucrées favorise l’apparition de caries. C’est pourquoi il vaut mieux habituer le bébé à s’endormir sans biberon et évitez de lui donner des boissons sucrées, des jus, du sucre ou du miel !

A CHACUN SON BROSSAGE ! Pendant la grossesse, en cas de reflux ou de vomissement rincez-vous la bouche avec de l’eau et attendez 30 minutes pour vous brosser les dents. Pour respecter vos gencives, préférez une brosse à dents souple. Les caries sont plus fréquentes pendant la grossesse, le fluor du dentifrice les combat. Pour bébé, dès la première dent, le soir avant le coucher, rincez les dents à l’eau avec une compresse, un gant propre ou une petite brosse à dents adaptée à son âge. Si le bébé est encore au sein la nuit rincezlui la bouche après la tétée. À partir de 2 ans, commencez le brossage matin et soir avec une brosse à dents et un dentifrice adapté (âge noté sur l’emballage). Jusqu’à 6 ans, aidez votre enfant à se brosser les dents matin, midi et soir.

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SAVEURS D'ZIL

Jean-Gabriel POULAWA Un chef à la maison Chef cuisinier du restaurant de l’hôtel Paradis d’Ouvéa, JeanGabriel Poulawa est un enfant du pays. Il a grandi dans la tribu de Mouli, à côté du complexe hôtelier. De quoi nourrir sa passion pour la cuisine et lui donner le goût des saveurs locales.

es réponses sont précises. Le colosse est bien élevé, si poli qu’on le devine timide. Il déroule son CV, de la primaire à Ouvéa à son BEP cuisine au lycée Saint Jean XXIII de Païta. Il raconte ses soirées adolescentes passées à servir en extras, déjà à l’hôtel Paradis (alors juste construit), avant de monter en grade : commis, huit ans comme second puis chef. Un parcours sans faute. Oui mais Jean-Gabriel Poulawa a un secret. Il le confie du bout des lèvres : la cuisine n’est qu’un second choix.

S

“J’ai d’abord voulu être menuisier, comme mon grand-père que je n’ai pas connu car à travers son travail, grâce aux objets magnifiques qu’il confectionnait, je voulais en faire de même. J’aime particulièrement comment il faisait les tables”. JeanGabriel Poulawa a même passé un CAP menuisier avant de bifurquer. Pourquoi ? Le chef a du mal à répondre. Il évoque la vie à la tribu. Les longues journées passées à aider les “grands” à cuisiner et à servir lors de mariages ou de deuils. “J’avais 15 ans et j’ai appris beaucoup de ces moments. C’est toujours ce que j’aime

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aujourd’hui dans la cuisine : tu fais plaisir aux gens en les nourrissant”. D’un coup, le colosse se redresse. Son débit s’accélère, ses mains virevoltent. On comprend alors sa passion culinaire. Il la doit à une découverte : celle des pieds de porc. “A la tribu on jettait cette partie du cochon. Alors quand j’ai appris à la travailler et à la savourer, j’ai tout simplement trouvé ça merveilleux !”. Aujourd’hui, Jean-Gabriel Poulawa cuisine plutôt des produits de la mer, géographie îlienne oblige. Le restaurant de l’hôtel Paradis est alimenté toutes les fins de semaines en poissons frais par les pêcheurs d’Ouvéa.

Les produits les plus traditionnels proposés par le chef La langouste verte, le bénitier ou les crabes de cocotiers et de palétuviers sont ses matières premières favorites. De quoi surprendre la trentaine de clients par service (une moyenne, avec des repas jusqu’à 50 couverts). “Beaucoup viennent me poser des

questions, très intéressés par les produits locaux”. Reste que la qualité d’un chef est de s’adapter. Sur ce point, Jean-Gabriel Poulawa s’amuse. “On a une clientèle internationale avec de plus en plus de clients végétariens, végétaliens ou avec des régimes sans gluten. Heureusement, ils sont encore minoritaires, sinon on ne s’en sortirait pas”. Pour cet été, le chef travaille sur une nouvelle carte. “C’est un peu long car j’essaye d’inclure toute l’équipe cuisine dans la réflexion”. Sept personnes sous ses ordres, dont un chef pâtissier de la même tribu que lui. De nouveaux coquillages par-ci, une nouvelle sauce par-là, les recettes sont encore secrètes. Le chef s’interrompt soudain. C’est l’heure du repas. Pas celui de l’hôtel, le sien. “Pardon, mes trois enfants m’attendent, c’est moi qui cuisine à la maison”, s’amuse-t-il en démarrant son scooter. Un grand sourire, un signe de la main. Adieu timidité. Jean-Gabriel Poulawa est avant tout un chef heureux de travailler chez lui, au Paradis.


Bon Appétit ! Carpaccio de bénitiers

Trio de la mer

Pour 2 personnes :

Pour 2 personnes :

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3 noix de bénitiers de Iaaï 2 jaunes d’œufs Poivre / Sel / Moutarde / Miel de Lifou (“c’est fin bon ça !”) Sauce soja Huile d’arachide Oignons verts (pour la déco) Baie rose (pour la déco)

(son plat préféré)

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6 crevettes calédoniennes 6 Saint-Jacques 6 morceaux de loche grisette Pour la cuisson des poissons : huile, sel, poivre et miel de Lifou Pour la sauce : vanille d’Iaaï, crème fraîche et cassonade

Monter une mayonnaise (“à la main bien sûr”) avec l’huile, la moutarde et les œufs.

Préparer un riz de coco, le disposer au centre de l’assiette.

Ajouter à la fin de la préparation quelques gouttes de soja et un peu de miel de Lifou.

Dans une poêle, faire revenir les différents poissons, “snacker ça sur la planche” avec l’assaisonnement.

Couper en fines lamelles les noix de bénitiers et les disposer en rosasse sur les assiettes. A l’aide d’un pinceau de cuisine, badigeonner les lamelles de bénitiers avec la sauce. Servir accompagné d’une salade papaye / vinaigre balsamique. (“je vous donne la recette du vinaigre balsamique : Moutarde, huile, sucre, à monter avec un robot”).

Préparer avec le vinaigre une sauce gastrique : dans une casserole à feu doux, faire chauffer le vinaigre et la cassonade, ajouter les branches de vanille, faire caraméliser le tout. Incorporer peu à peu le miel. A la fin de la cuisson ajouter la crème et laissez bien réduire à feu doux. Disposer les poissons autour.

Parsemer de baies roses et de copaux d’oignons verts pour la décoration.

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SPORT

UNSS HAVILA EN

"OR"

CETTE ANNÉE

AU FOOT ET AU CROSS TERRITORIAL "Jamais Havila n’a aussi bien porté son nom" se réjouit Sébastien Boucher responsable de la section sportive football au collège de Havila à Wé Lifou. Car "Havila" signifie dans la bible : C’est là qu’il y a de l’or !

Après avoir décroché la médaille d’or dans la catégorie minimes filles lors des finales territoriales de Cross le samedi 27 juillet dernier à Bourail, les benjamins ont brillé le mercredi 11 septembre à La Foa en obtenant la médaille d’or lors des finales territoriales de football.

"AU COEUR DES CAGOUS" PROJECTION DOCUMENTAIRE Le documentaire de 70 minutes, "Au cœur des cagous" a été diffusé en avant-première fin août au faré de la PIL. Une centaine de personnes, essentiellement composée de jeunes issus des pôles excellence de la PIL accompagnés de quelques parents et entraîneurs ont pu visionner ce documentaire réalisé par le CTOS. Avant la projection, la présidente de la commission des sports de la province a pris la parole au nom du président pour accueillir tous les invités. Elle a rappelé que la jeunesse fait partie des quatre piliers sur lesquels s’appuie la mandature de Jacques Lalié. La jeunesse Loyaltienne représente un avenir prometteur car elle préfigure l’innovation, la recherche, la vitalité, l’ambition et la capacité à progresser. C’est sa ressource la plus précieuse.

Des résultats positifs arrachés dans la douleur car les benjamins ont gagné 2 à 1 contre Tiéta, match nul 2-2 contre Koné et 4-0 contre La Foa. Ils sont donc champions territoriaux 2019 dans la catégorie benjamin football. Mais la moisson n’est pas terminée pour Havila puisque le mercredi 18 septembre, au terrain de Pentecôte à Nouméa, les benjamines et les minimes ont de nouveau été championnes territoriales de football 2019. Les benjamines et minimes conservent ainsi leur titre acquis l’année dernière dans la même compétition. Des résultats honorables obtenus après une belle et longue journée. Elles remportent ainsi toutes deux, le titre de Championnes territoriales 2019 des sections sportives scolaires de football. Au Cross et au Football, l’établissement privé de Lifou a pu réaliser des exploits sportifs. "Une fois de plus, nos jeunes ont brillé et ont porté haut les couleurs de notre établissement et notre section sportives scolaire" se félicite le professeur de sport Sébatien Boucher. Mais pour rafler tous les titres, il reste encore un dernier rendezvous avec les minimes garçons toujours pour les finales territoriales de football mais cette fois-ci à Lifou, le mercredi 31 octobre 2019. Le responsable a tenu à remercier et féliciter les jeunes champions mais aussi, les éducateurs de la section et du CPIE qui travaillent au quotidien avec nos jeunes. Et bien sûr, sans oublier les partenaires institutionnels tels que le service des sports de la province des îles Loyauté et la commune de Lifou.

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CRICKET FINALE TERRITORIALE La finale territoriale de cricket s'est déroulée à Lifou du 31 août au 1er septembre. Un gros challenge organisationnel et logistique, car depuis 2011 toutes les finales ont eu lieu à Nouméa. Durant ces 2 jours, pas mois de 160 athlètes se sont affrontés sur le terrain de Wedrumel. Une forte volonté de la part des organisations afin de décentraliser ces finales aux îles Loyauté, privilégiant ainsi la convivialité qui n'a pas toujours lieu lors des finales organisées sur la capitale. Les vainqueurs pour cette saison sont, Beirumas (PS) bat Orian (PS) pour la finale Homme et Wedrumel (PIL) bat Kirikitr (PIL) pour la finale Femme.




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