Le journal de la Province des ±les
Janvier - Février - Mars 2020
n° 184
LA RENTRÉE DES CLASSES Version 2020 DOSSIERS
Plus de 2000 élèves sur le chemin de l’école
• 19,367 milliards de budget pour 2020 • Une ferme corallienne à Easo • 29ème édition de la Coupe Yeiwene • L’AG des jeunes de l’EPKNC à Drehu
f
province des iles loyaute
www.province-iles.nc
éditorial LA PROVINCE
4
- Les décisions de la province - L’EPIFE - La Rentrée scolaire 2020 - Une Ferme Corallienne à Easo - La province applique le schéma de transition énergétique - La délinquance aux îles
ENSEMBLE ON VAINCRA !
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Nous n´avions pas prévu que ce numéro sorte en pleine crise sanitaire mondiale du COVID-19. Le coronavirus a réussi à franchir notre lagon et à s´installer dans notre caillou. Pour faire face à cette pandémie, nous n´avons que deux options pour limiter cette propagation :
16
- Luecila 3000 - Guahma 2000 - La fête de la Pastèque à Tokanod - Iölekeu : Lifou a fêté l’igname nouvelle - Rekoko : l’igname nouvelle à Maré
ENVIRONNEMENT
1. Limiter vos déplacements au strict nécessaire.
23
- Des produits ménagers 100 % naturels à partager - Le calendrier 2020 en Drehu (détachable)
LIBRE EXPRESSION
29
- Nidoïsh Naisseline : Une parole qui ne meurt pas !
JEUNESSE
35
- La 1ère édition de la Caravane des loisirs - L’Assemblée Générale des jeunes de l’EPKNC
SPORT
39
- La 29ème édition de la Coupe Yeiwene - Rencontre internationale des U15 - Leilani Ipunessö : Tenniswoman de talent
SANTÉ
45
- Prévention contre la Dengue - STOP au Diabète aux îles Loyauté
SAVEUR D'ZIL
48
- Sylvestre Wahaga : Chef cuisinier au Nengone Village - Recettes de cuisine : Tapeta - Tapas de langouste à l’avocat Croque à la Banane parfumé à la vanille de Nengone
PORTRAIT
50
- Keciehni Wagada : Le Maître d’école d’hier nous a quittés !
2. Respecter et appliquer les mesures d´hygiène de base. Nous avons besoin de vous tous, de votre responsabilité et faites preuve de sang-froid. En collaboration étroite avec les autorités compétentes que sont l´Etat et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et en partenariat avec les autorités coutumières, nous mettons tout en œuvre pour sauvegarder chaque habitant de notre si beau pays. Car ensuite, il nous faudra panser nos plaies, faire preuve de force et de beaucoup de courage pour nous relever, ensemble. C´est une autre crise qui nous attend, elle ne sera plus sanitaire mais sociale et économique. Il nous faut nous y préparer. On renforcera nos soutiens quel qu´il soit, et seront plus vigilants à l´absence de résultats. Gardons le cap de ma Déclaration de Politique Générale – DPG, elle est notre feuille de route politique, traduite par le Débat d’Orientation Budgétaire – DOB, traçant les lignes et actions du plan stratégique de la province des Iles Loyauté pour 2020-2024, votée à l’unanimité, qui fait place à l’innovation, permettant notamment d´intégrer la pratique de la culture du résultat. Chaque action, de chaque individu, comptera dans notre capacité de résilience. Au sortir de cette nouvelle épreuve, il nous faudra en tirer chaque enseignement afin de pouvoir les capitaliser lorsque nous serons une Nation. Nous sommes un peuple fort, et ensemble, nous ferons face à ce nouveau défi à relever.
Construire les Loyauté - Email : constloy@canl.nc - ISSN n° 1169-4998 Directeur de publication : Henri Humuni Cellule Communication de la Province des Iles Loyauté : Tél. 45 13 09 ou 73 19 21 - Email : communication-presidence@loyalty.nc Réalisation : Adanis - BP 7815 98801 Nouméa cedex Tél. 79 47 69 Régie publicitaire : ACP Tél. 24 35 20 Reportages : Sarah Maquet - Flore Wanaxaeng - Katia Cimutru Province des Iles Loyauté Impression : ARTYPO tiré à 5000 exemplaires Papier certifié FSC Le label Imprim’Vert certifie une action respectueuse de l’environnement.
Jacques Zanehno LALIE Président de la Province des Iles Loyauté
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
3
LA PROVINCE
Les décisions de la province 19.367 milliards qui permettront de répondre à nos ambitions Le 6 décembre dernier, les élus de l´Assemblée de la province des îles Loyauté ont étudié le budget prévisionnel pour l´année 2020 préparé par l´équipe administrative de la collectivité. Équilibré en dépenses et en recettes, le budget prévisionnel s´élève donc à un montant de 19.367.572.083 F CFP, soit une hausse de 5 % par rapport à 2019, qui est réparti comme suit : • Investissement : 4.907.105.743 F CFP (+11 % par rapport à 2019) • Fonctionnement : 14.460.466.340 F CFP (-2,6 % par rapport à 2019). La répartition de ce budget, très contraint, a été réalisé en fonction des objectifs stratégiques-OS validé lors du débat d´orientation budgétaire, en octobre dernier, se présente comme suit ci-contre : On notera qu´un vaste programme d´investissement qui se veut plurisectoriel a également été validé : • La réhabilitation de l´église de Hnathalo, Lifou pour un montant global de 150 MF • La réalisation d´un plateau sportif à Kirinata, Lifou pour un montant global de 99 MF • La réfection de la route provinciale numéro 1 (Kumo-Xépénéhé) pour un montant global de 177 MF
Récapitulatif par objectifs stratégiques
Section INVESTISSEMENT
Section FONCTIONNEMENT
OS 1
Améliorer les conditions de vie de la population
615.600.000
3.107.217.184
OS 2
Favoriser l’épanouissement des hommes
738.395.924
1.392.067.125
OS 3
Développer les capacités d’insertion des loyaltiens
140.000.000
873.184.458
OS 4
Impulser un aménagement cohérent du territoire provincial et favoriser la mobilité des biens et des personnes
1.523.042.250
633.779.632
OS 5
Impulser une économie durable, intégrée et insérée dans son environnement régional basée sur les patrimoines loyaltiens
464.640.250
793.223.000
OS 6
Préserver et valoriser l’environnement naturel des iles loyauté
55.500.000
285.195.000
OS 7
Poursuivre la modernisation de l’administration provinciale pour améliorer la performance publique
1.369.927.319
7.375.799.941
• L´extension, aménagement extérieurs et mesures de suretés de l´aérogare de La Roche, Maré pour un montant global de 100 MF • L´aménagement de zone portuaire de Tadine, Maré pour un montant global de 4,165 Mds • L´extension des installations photovoltaïques provinciales pour un montant global de 138 MF.
De plus, afin de maintenir notre réseau médiatique sur nos îles, il a été attribué des subventions de fonctionnement à Radio Djiido (15 MF), STR-Caledonia (35 MF) et Radio Rythme Bleue (3,5 MF). Cependant, ce budget aura été validé par 11 élus sur 14 car les 3 élus du groupe Palika Iles se sont abstenus.
Restructurer et renforcer les moyens d´actions en faveur de nos entreprises Dans un contexte économique tendu, la province des îles Loyauté (PIL) s’est associée avec la CPME-NC pour une mission d’accompagnement de plus de 50 entreprises des Iles. Cette opération vient en complément des missions de la Case de l’entreprise afin d’aider nos entreprises à passer le cap de la crise. En parallèle, la PIL va procéder cette année à une
4 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
restructuration et à un renforcement des missions et des moyens d’action de la Case de l’entreprise en faveur de nos entrepreneurs. Via ce partenariat, la collectivité souhaite mettre en contact les entreprises locales avec les organisations patronales - CPME et FINC - pour développer des projets en lien avec les objectifs stratégiques de la mandature. D’autres partenariats de ce
type pourront être conclus notamment avec la FINC et Initiative NC. La cérémonie de signature de ce partenariat a eu lieu le 5 mars dernier à la Présidence de la province des îles Loyauté, à Nouméa.
NEWS Brisbane choisit son dynamisme économique Dans le cadre de la dynamique globale engagée par le Président Lalié pour la mandature 2019-2024, une mission menée par l’exécutif s’est rendue du 8 au 11 mars 2020 sur Brisbane, dans l’État du Queensland, Australie. En effet, au lendemain de la déclaration de politique générale, une étude a été lancée sur les potentiels partenaires de développement dans l’État du Queensland, qui est l’une des régions les plus dynamiques d’Australie. Le cadrage a été défini autour des sujets du commerce et de l’investissement, de la gestion du domaine aéroportuaire, de la valorisation des déchets, du domaine de la santé, de l’éducation et de la jeunesse. Cette nouvelle exploration au-delà de la barrière de corail, nous permettra notamment de conforter notre vision d’intégration économique sur la base du potentiel de nos îles Loyauté. Par ailleurs, il est tout aussi important d’étudier d’autres pistes pour répondre aux défis du transport des biens et des services, particulièrement autour des projets stratégiques portés par l’Assemblée provinciale. À cet effet, une présentation des opportunités d’affaires a été opérée autour de la stratégie politique de la PIL pour mener à terme ses grands projets, à l’instar des dossiers d’air océania, de la zone franche, et de la centrale d’achat. D’ailleurs, il paraît essentiel de rappeler la thématique mondiale qui irrigue notre vision stratégique : la transition écologique et la résilience territoriale. Le Président Lalié s’est donc rendu à Brisbane pour multiplier les rencontres avec notamment le Trade & Investment Queensland - TQI, l’hôpital The Wesley et des entreprises innovantes qui œuvrent dans la gestion des déchets (biomasse). Des échanges productifs qui permettront à la province des îles de se doter d’instruments utiles pour atteindre nos ambitions. Enfin, il est important de rappeler l’habilitation votée par l’API du 27 février autorisant le Président à signer un protocole d’entente avec l’État du Queensland afin de cadrer notre partenariat futur avec cette région du Pacifique.
L’EPIFE (Etablissement Provincial de l’Insertion de la Formation et de l’Emploi) anciennement EPEFIP, s’est rendu à Maré pour une journée d’informations le 6 février dernier. Au EIKA de Tadine, l’équipe de la Province des îles Loyauté en charge du secteur de la formation et de l’insertion professionnelle a présenté son nouveau programme. Trois grands axes ont été abordés : • La présentation de L’EPIFE, • Le PITHEL (le nouveau dispositif remplaçant le RIL) • Le JIP (Jardin de l’insertion professionnel pour les secteurs de la pêche, l’agriculture, l’artisanat…). Pour cette journée d’informations, de nombreux jeunes, entrepreneurs et travailleurs indépendants ont répondu présent. Pour eux, cette journée a apporté des solutions des opportunités d’orientation vers une formation qualifiante permettant d’accéder notamment à un emploi stable ou pourquoi pas créer sa propre activité. Devenir acteur économique fait partie des objectifs de ce nouveau programme.
JOURNÉE
DE
l’information
DES DISPOSITIFS D’INSERTION EN PROVINCE DES ÎLES LOYAUTÉ
POUR PLUS D’INFORMATIONS, RENDEZ-VOUS DANS NOS ANTENNES ! EPIFE Maré – La Roche Tél. 45 10 15 EPIFE Lifou – Wé Tél. 45 10 98 EPIFE Ouvéa – Wadrilla Tél. 45 52 58 Antenne de Nouméa 10 rue Georges Clémenceau Tél. 28 18 26 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
5
LA PROVINCE
LA RENTRÉE SCOLAIRE 2020 placée sous l’égide de la réussite pour tous Dans la Province des îles, la rentrée scolaire s’est faite sans encombre le lundi 17 février 2020. Cette matinée a été couverte de pleurs, pour les élèves de la petite section de maternelle mais aussi remplie de joie et de gaieté par les retrouvailles entre copains des plus grands de l’école primaire. On comptait sur la Province un effectif prévisionnel de 1667 élèves, réparti par commune de la manière suivante : Lifou 863 élèves, Maré 686 élèves et Ouvéa 118 élèves. Comme chaque année, la province en partenariat avec les communes, ont tout mis en œuvre en effectuant divers travaux de rénovations et entretiens dans les différents établissements scolaires afin de garantir aux élèves les meilleures conditions de vie aux seins des écoles et ainsi, les meilleures chances de réussite pour chacun d’entre-eux.
Les petits de maternelle heureux de retrouver les copains.
Le calendrier des vacances scolaires 2020 Rentrée scolaire des élèves : Lundi 17 février 2020
Vacances 3ème période : Samedi 8 au dimanche 23 août 2020
Vacances 1ère période : Samedi 4 au dimanche 19 avril 2020
Vacances 4ème période : Samedi 10 au dimanche 25 octobre 2020
Vacances 2ème période : Samedi 6 au dimanche 21 juin 2020
Début des vacances d’été : Samedi 19 décembre 2020
Le président de la Province des îles Loyauté et l’ensemble des élus, souhaitent à la jeunesse des îles Loyauté tous leurs vœux de réussite pour cette nouvelle année scolaire 2020. 6 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
EFFECTIF EN HAUSSE pour le Lycée des îles Williama Haudra
Le lycée polyvalent des îles Williama Haudra a fait sa rentrée scolaire 2020 où plus de 400 élèves issus des îles Loyauté, de la Grande-Terre et de l’Île des Pins étaient attendus. Avec davantage d’aménagements et de dispositifs mis en place, l’établissement offre aujourd’hui plus d’opportunités aux lycéens de réussir. Le dimanche 16 février, l’internat du lycée Williama Haudra a ouvert ses portes. Par manque de places, une partie des internes a été logé à l’internat du Collège Laura Boula. Les futurs élèves et leurs parents ont été accueillis par le personnel et ont partagé un repas commun. Le lendemain, les nouvelles recrues ont foulé la cour du Lycée ! Impatients, stressés, les émotions se mélangent ! Avec les parents, ils ont fait la découverte
Le proviseur du Lycée des îles, Gilles Ukeiwe se dit très satisfait de l’avenir de son établissement avec l’ouverture d’une nouvelle filière BAC Pro à l’horizon 2021.
du lycée : ses locaux, le personnel éducatif et son fonctionnement.
excellé aux épreuves du baccalauréat avec un taux de réussite de 78,1 %.
Par contre, le Juvénat des îles a repris son cours que début mars. Ce dispositif permet aux élèves d’être accompagnés et de se surpasser. Précisons qu’en 2019, le lycée des îles a une fois de plus
Et cela ne s’arrête pas là puisque le choix s’élargit au Lycée des îles avec l’ouverture d’une filière Bac Pro métier de l’hôtellerie et de la restauration à l’horizon 2021. Le chantier de la construction de la cuisine est déjà en cours. Soulignons également l’investissement du GPE (Groupement Parent d’Elèves) dans la préparation des fournitures et des manuels scolaires pour que chaque élève soit dans de bonnes conditions pour étudier. D’autres actions sont menées puisque début mars, l’établissement a reçu deux “services civiques” afin d’effectuer des missions au sein de l’internat et de la MDL (Maison Des Lycéens).
Plus de 400 étudiants venant des îles Loyauté, de la Grande-Terre et de l’île des Pins ont fait leur rentrée dans la joie et la bonne humeur.
L’année s’annonce mouvementée au Lycée des Iles, toujours dans l’optique d’obtenir de meilleurs résultats ! CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
7
LA PROVINCE
UNE FERME CORALLIEN
Comment allier tourisme et préservation de la biodiversité sous-marine ? Comment transformer une menace en une opportunité ? Ce sont les questions qui préoccupent les défenseurs de l’environnement et la collectivité.
Au vu du nombre considérable de touchers des paquebots de croisière, 108 en 2016 et 63 en 2019 (baisse due à la vente/projet de vente et remplacement des paquebots de certaines compagnies), la Province des Iles Loyauté est soucieuse de la préservation de sa biodiversité marine notamment celle des coraux. D’une part, le corail sert d’abri à plusieurs espèces sous-marines
et d’autre part, il joue un rôle primordial dans la protection de l’île. Plusieurs études et la cartographie de la zone marine ont été réalisées autour du projet de l’implantation du Village Mélanésien sur le site d’Easo à Lifou. Effectuée par le bureau d’étude Biocénose marine en 2018, elle vient de révéler que les dégradations des récifs coralliens les plus importantes sont
localisées dans les zones fréquentées, notamment par les croisiéristes et un petit coquillage nommé Drupella cornus, un mangeur de corail.
Expérience de Biocénose De 2015 à 2018, Biocénose Marine SARL en partenariat avec l’Aquarium des lagons de Nouvelle-Calédonie a mis en place des protocoles pour maîtriser le cycle de reproduction sexuée des coraux dans le but d’obtenir de nouvelles colonies coralliennes directement à partir des œufs. On estime que la ferme va pouvoir élever 4000 colonies la première année puis passer progressivement à 6000 et 8000 au bout de 4 à 5 ans.
Lauréat d´un concours national : La ferme corallienne est un projet inclusif Lauréat de l´appel à projets nommé TERRITOIRES D´INNOVATION, est une action du Grand Plan d’Investissement, adossée à la troisième vague du Programme d’investissements d’avenir (PIA). Ce dispositif a pour objectif de faire émerger en France les territoires du futur et de nouveaux modèles de développement territorial. Il est financé par la Banques des Territoires, Caisse des Dépots et Consignations.
8 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
NNE NE À EASO Un projet d’innovation !
Ce projet a donc reçu une enveloppe de 188 millions CFP pour être mené à bien. Un partenariat entre la Province des îles Loyauté (maître d’ouvrage de l’action) et Biocénose Marine SARL (Assistant à maître d’ouvrage) s´est donc consolidé. Néanmoins, on comptera parmi les autres partenaires, la SODIL, la SARL Mejine Wetr et l´Incubateur de l´Adecal. Les 6 objectifs de ce projet : • Protéger et restaurer les récifs coralliens, • Réduire l’impact du tourisme en milieu marin, • Sensibiliser les touristes à l´environnement de manière pédagogique et ludique, • Développer et soutenir l´économie locale, • Développer des techniques innovantes en travaillant avec la recherche, • Faire de la population locale, les acteurs principaux de leur économie. La Province des Iles Loyauté s’oriente véritablement vers un écotourisme aux îles, pour allier économie et environnement, afin de développer un modèle qui respecte les principes du développement durable. Soulignons que des actions sont déjà menées notamment la présentation du projet auprès des habitants, des coutumiers et des gestionnaires, des études de la biodiversité corallienne de la zone, l’étude du modèle économique et de la structure juridique, l’étude de la conception d’équipements, la recherche
de partenaires et de financements complémentaires. La Province des îles Loyauté promeut et accompagne ce projet de ferme corallienne en rapport avec le tourisme de croisière en perpétuelle activité.
Trois infrastructures vont être aménagées dans le cadre de ce projet Dans la zone d’accueil des croisiéristes, sur Easo, il y sera installé une billetterie pour les activités de la ferme corallienne et une salle d’exposition dans le but de sensibiliser les touristes sur la vulnérabilité des récifs coralliens ainsi que les bonnes pratiques et conduites à tenir lors des différentes excursions. La structure sous-marine, sur Jinek, à savoir la ferme corallienne qui va être aménagée et réservée à la culture de colonies coralliennes à partir de petits fragments de coraux prélevés en milieu naturel (échantillonnage naturel). Les colonies coralliennes cultivées dans cette ferme vont être destinées à la réhabilitation des sites dégradés par les activités touristiques. De plus, depuis un bateau à fond de verre, par plongée en apnée ou encore par un tunnel sous-marin vitré (encore en étude), on pourra y faire de l’observation.
Ces nouvelles structures compléteront l’offre des guides touristiques, permettant ainsi aux visiteurs de profiter davantage de la beauté de la biodiversité sous-marine. Le début des travaux est prévu pour cette année et une inauguration est attendue en 2021, date à laquelle, la ferme accueillera les premiers croisiéristes afin de faire un test de fonctionnement et en outre, une enquête de satisfaction qui sera effectuée auprès des touristes. Un projet qui s´autofinancera par la suite, notamment en y redirigeant un pourcentage des droits de mouillage, par les activités aquatiques et visites terrestres mais également sur le parrainage d´un corail, que chaque parrain pourra continuer à suivre l´évolution via un site internet. Ce projet de grande ampleur va être bénéfique pour la population de Lifou (pourvoyeur d’emplois) et pour l’économie de l’île.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
9
LA PROVINCE
Ensemble mesurons les impacts socio-économiques du futur aéroport international de Wanaham Dans la salle de délibération de la mairie de Maré, lundi 24 février, a été présenté le projet de l’Aéroport International de Wanaham. Une première présentation de ce chantier qui a vu l´engouement de la population, car la salle était comble. Les représentants religieux et coutumiers, les chefs d’entreprises, les associations de l’île, les différents représentants des secteurs de la pêche, de l’agriculture et de l’artisanat… tous ont fait le déplacement. Coordonnée par la Province des îles Loyauté et accompagnée par le président de la commission de la Formation, Insertion professionnelle et de l’Emploi, Charles Yeiwene, et du maire de la commune, Pierre Ngaiohni, la présentation a connu un véritable succès.
Diaporama présentant les impacts socio-économiques.
De plus, l’Etude des Impacts Socio-Economiques (EISE) a suscité un vif intérêt du public entraînant un débat sur ce projet dépeint comme pharaonique et très ambitieux, mais attendu par tous depuis très longtemps. Un débat considéré par la délégation de la Province des îles Loyauté, très positif car cette démarche participative de la population est un des facteurs essentiels pour la bonne réalisation de ce projet. Ces réunions d’informations ont également eu lieu sur Nouméa et Koné. Même exercice sur Iaai, les interrogations et l´engouement se ressemblent et se rassemblent. Une manière unique de proposer à la population des îles de participer activement dans ces espaces citoyens et d´apporter leur pierre à l´édifice.
Les visiteurs très attentifs à la présentation de ce projet.
Le rendu de cette étude se fera fin avril 2020.
Pourquoi un Aéroport International ? Les Iles Loyauté souffrent d’une double insularité. À l’insularité globale de la Nouvelle-Calédonie s’ajoute celle de chaque île et vis-à-vis de la Grande Terre. Pourtant, les Iles Loyauté sont au cœur d’un écosystème humain, marin et terrestre particulièrement riche et fertile. A moins de 3 heures d’avion ou d’une journée de mer se trouvent à la fois Fidji, les Iles Salomon, les Kiribati, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, mais aussi Wallis & Futuna et la Polynésie. Le Vanuatu n’est pas plus éloigné que la Grande Terre. Cet aéroport permettra de stimuler la vitalité économique et touristique des Iles Loyauté, tout en apportant une nouvelle rationalité dans l’offre de transports en Nouvelle-Calédonie, et en développant un nouveau volet d’emplois et de compétences clé. Cet aéroport international de Lifou-Wanaham sera environné et enrichi par des capacités d’entretien et de maintenance de premier niveau, de services aéroportuaires internationaux, de catering, qui sont autant d’opportunités de création d’activités et d’emplois sur des marchés porteurs et pérennes, avec l’opportunité d’appuyer dès maintenant ces marchés sur une offre dédiée pour les opérateurs de navires de croisière.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
11
LA PROVINCE
LA PROVINCE DES ÎLES LOYAUTÉ s’inscrit dans La Province des Iles Loyauté déploie la mise en œuvre du schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie voté en 2016. Avec un fort taux d’ensoleillement toute l’année sur le pays, et la prise de conscience de la nécessité d´utiliser une énergie “verte”, il a été décidé en 2018 d´agir sur les infrastructures provinciales, dans un premier temps sur Nouméa, d’où la démarche d’installer des panneaux photovoltaïques au Campus des Iles à la Vallée du Génie. C´est donc un programme pluriannuel d’installations photovoltaïques provinciales qui est alors mis en place.
Le nouvel atelier provincial d’Ouvéa, équipé de panneaux solaires.
12 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
la transition énergétique ! Les avantages de ce programme sont de permettre à la Province des Iles Loyauté de faire des économies sur son budget prévu pour les “dépenses énergétiques” mais aussi de réaliser des économies d’énergies.
Programme provinciale d’installations photovoltaïques Ces installations ont débuté en 2018 avec l’implantation de 2 centrales à Lifou sur les bâtiments provinciaux. Elles sont venues compléter d’autres installations réalisées en 2017 totalisant ainsi une puissance installée de 100 kWc. L’année 2019 a vu la réalisation de 4 installations à Ouvéa : - la cantine et l’internat de Lékine, - le nouvel atelier provincial, - et l’antenne provinciale de Wadrilla. Les travaux ont duré près de 6 mois (mai à octobre). Puis il a fallu attendre environ 1 mois pour obtenir la certification des installations.
Cette formalité effectuée, les contrats de mise en route ont pu être signés en décembre 2019. Le coût total de l’opération s’élève à 28 millions de francs CFP dont la participation financière de l’État à hauteur de 70 %. La puissance totale installée est de 85 kWc et ces installations produiront 120 MWh/an, ce qui correspond à la consommation annuelle de 60 foyers. L’équivalent en tonnes de dioxyde de carbone (CO2) non rejetés est de 1275 tonnes par an. Pour cette année 2020, il est prévu la réalisation de 6 installations photovoltaïques à Maré pour une puissance totale de 140 kWc. Enfin en 2021, des installations complémentaires devraient se faire au Campus des Iles à Nouméa. Cette démarche emboîte le pas vers notre lutte contre le dérèglement climatique !
Les installations photovoltaïques programmées en 2019, recouvrent les toitures de la cantine et l’internat de Lékine à Ouvéa.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
13
LA PROVINCE
LA DÉLINQUANCE
En parler c’est agir ! Cambriolages, tags, destructions de biens publics, conduite en état d´ivresse, ceux sont des faits de délinquance commis sur la zone de Wé, à Lifou. Une délinquance s´installe et les pouvoirs publics ont décidé d´un commun accord d´unir leurs forces pour endiguer rapidement ce phénomène. Le mercredi 4 décembre 2019, pour faire suite au plan provincial de prévention de la délinquance signé à Maré en avril 2019, à la marche contre la délinquance , le chef de la tribu de Traput a ouvert sa maison pour l´organisation d´un séminaire sur le thème : “incivilités, délinquance et acte déviant”, organisé par le Conseil Coutumier Drehu avec le soutien technique de la mairie de Lifou. L’objectif de cette assemblée est de mettre tous les acteurs autour de la table et repartir avec des solutions concrètes, pour une application rapide de ces mesures tant au niveau coutumier, que religieux et scolaire. Cinq axes ont orienté la séance : • L’insécurité dans les zones à risques • La question de la parentalité • L’hyperactivité communautaire • Les fléaux de l’alcool, du kava et du cannabis • Le thème du “ikotrë” (astiquage) Le débat a été très animé. Des représentants coutumiers, d’établissement scolaire de Lifou, des Associations des Parents d’Elèves des différents établissements, de l’église, de la mairie et des familles ont répondu présents.
L´alcool, déclencheur numéro un du délit ! Le constat est sans appel. Les auteurs des faits n’ont plus la crainte des conséquences. De plus, l’alcool est un des facteurs déclencheurs de ces activités délictuelles. Les jeunes et les adultes consomment excessivement de l’alcool, du kava et/ ou du cannabis. Soulignons également la consommation précoce des substances nuisibles notamment par les jeunes de moins de 15 ans.
Au cours des discussions, la responsabilité parentale a été soulevée à plusieurs reprises. Les parents dépensent plus pour les actions communautaires que pour la scolarité des enfants, leur absence lors des rencontres parents/profs, et dans les foyers, engendrent une perte d’autorité sur les enfants.
Ikotrë ou pas Ikotrë ? Un grand débat s´installe sur le questionnement de l’astiquage : Faut-il le réinstaurer ? Comment procéder pour ne pas avoir de problèmes avec la justice ? Ainsi des propositions d’actions ont été débattues afin de rétablir le calme sur l’île telles qu’interdire totalement l’alcool, renforcer les liens entre l’école et la maison, occuper les jeunes au travers du sport, du service civique, des centres de vacances, etc.
Point d´avancement sur le Plan provincial de prévention de la délinquance Le Plan provincial de prévention de la délinquance pour lequel chaque acteur -coutumier, mairie, province, Etat, et société civile- s’est engagé à mettre des actions de prévention chacun dans son domaine de compétence. Ce plan comprend 36 actions et il est copiloté par le Président de la Province des îles et le Haut-Commissariat (Subdivision du Haut-commissariat aux îles). Ainsi, le 13 décembre 2019 au Faré de la Province des Iles Loyauté, chaque cosignataire a pu présenter un état d’avancement sur ce qu’il avait fait depuis la signature de ce plan. Toutes ces actions sont mises en place dans l’espoir de retrouver des îles paisibles et solidaires.
La province des îles signe un partenariat avec le RSMA NC La séance a enchaîné avec la signature d’une convention avec le RSMA à la demande du Président de la Province des Iles Loyauté Jacques Lalié, marquant l’engagement du RSMA à recruter davantage de ressortissants des îles Loyauté dans un premier temps. Il est également envisagé la possibilité d´ouvrir une antenne sur nos îles. Une étude de faisabilité est en cours.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
15
DÉVELOPPEMENT DURABLE
LUECILA 3000 La Femme sous toutes les coutures ! Du 9 au 12 janvier, s’est déroulée à Lifou la 21ème édition de “Luecila 3000” qui est toujours un des événements incontournables de l’île. Plus de 1000 visiteurs y ont participé tout au long de ces quatre jours malgré d’autres organisations sur Drehu. Les nombreuses activités et surtout l’élection des Miss, un des moments phares de cet événement. Les invités musicaux et artisanaux venant des quatre coins de la Nouvelle-Calédonie en font également sa renommée. Vendredi soir, un des temps forts des festivités a été l’élection de Miss Luecila 3000 et, désormais de Miss Lifou. Un moment attendu avec impatience par tous les visiteurs. Les danseurs du Saian Breakers Crew, venus spécialement de Nouméa, ont introduit l’élection de miss. Public suffisamment chauffé et c’est parti ! Les huit candidates, pour leur premier tour, ont défilé “Masquées”, une surprise qui a suscité du suspens dans le public. Dans un premier temps, elles ont défilé en robes de soirées puis en robes “popinées” cousues par les couturières locales, agrémentées de superbes accessoires (coiffes, bracelets et couronnes en pandanus) fabriqués par les artisans d’art local. Des créatrices de Lifou mais aussi de Maré, d’Ouvéa et de Canala sont venues exceptionnellement pour l’occasion. Elles ont exposé leurs créations dans les stands mais ont également eu l’opportunité d’habiller les Miss pour le défilé. “Une façon de valoriser le travail des créatrices mais aussi de les faire connaître au public”, dixit Henriette Pujapujane, chargée de mission des questions de la condition féminine et de la famille auprès de la Présidence de la Province des îles Loyauté.
“Une façon de valoriser le travail des créatrices mais aussi de les faire connaître au public”, explique Henriette Pujapujane ici à gauche sur la photo.
de la pirogue du premier festival du Pacifique Sud en Papouasie Nouvelle-Guinée”, a raconté humblement et avec honneur Wala Clothilde, couturière d’Iaai, en poursuivant émue, “On vous remercie car les filles ont porté les robes et ornements que l’on a confectionné avec nos mains”. La soirée s’est terminée dans une ambiance chaleureuse avec la remise des prix. La candidate numéro 3, Elisabeth Halune a été élue Miss Lifou et la candidate numéro 6, Samira Hnaïlolo élue Miss Luecila 3000. D’ailleurs elle a eu l’honneur de porter l’unique robe “popinée” ornée de petits poissons et de roses tressées avec des feuilles de pandanus confectionnée par la talentueuse couturière d’Ouvéa, Anna Boucko. Outre la soirée, les vœux de jumelage sont renouvelés entre la Mairie de Lifou, Dumbéa et Port-Vila, ce qui continue d’offrir une ouverture et ainsi plus de chance de promouvoir entres autres, le travail artisanal et artistique.
Deux couturières, l’une originaire de Maré et la seconde d’Ouvéa, ont eu l’honneur d’exprimer sur le podium leur euphorie, leur reconnaissance et leur fierté. “J’ai tressé la voile
A gauche, Miss “Luecila 3000” 2020, Samira Hnaïlolo. A droite, Miss Lifou 2020, Elisabeth Halune.
16 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
Le défilé des Miss a été riche en émotions, mais surtout un spectacle Son et Lumière accueilli par les applaudissements d’un public survolté.
GUAHMA 2000 30 ans déjà ! Sous les couleurs de leur drapeau, rouge, blanc, vert et noir, les gens du district de Guahma et leurs invités ont su marquer ensemble les 30 ans de Guahma 2000 à Maré. Football, volley, cricket, musique… un événement sportif et culturel qui rassemble ! Du 11 au 18 janvier 2020, la rencontre sportive tant attendue des Si Nengone, s’est déroulée sous le signe du vivreensemble, dans une ambiance festive, sur le site de Taduremu à Nengone. Cette année, un hommage a été rendu au grand chef Nidoïsh Naisseline, initiateur de Guahma 2000 avec ses sujets, et aux anciens qui ont contribué à ce qu’un événement d’une telle ampleur puisse voir le jour en 1990 et perdurer, 30 ans après. Un moment solennel qui a marqué cette édition.
Le Comité Guahma 2000 coordinateur de cette grande manifestation.
Des artistes locaux tels que : Djunia, IAAI Tradi, Kirikitri, Umague… mais aussi un groupe venu de Melbourne, “Melbourne orchestra” une brochette d’artistes
L’équipe sportive de Hienghène invitée pour l’anniversaire des 30 ans de Guahma 2000, fière d’avoir pu participer aux différentes rencontres sportives de foot organisées par la jeunesse de Guahma.
qui ont animé ces 30 ans, une grande fête où se sont côtoyés des personnes de toute la Calédonie. Des rencontres sportives ont eu lieu avec des matchs de gala entre les jeunes de Guahma et les invités tels que Hienghène Sport pour le foot. Cette belle manifestation s’est terminée sous les grands écrans et les lumières tamisées faisant le bonheur de toute la jeunesse, sous les sonorités musicales allant de Yaté à Melbourne. Un moment magique où durant ces instants festifs, chacun a pu célébrer en l’honneur des 30 ans de Guahma 2000, l’esprit du sport et sa jeunesse.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
17
DÉVELOPPEMENT DURABLE
TOKANOD a fêté la Pastèque Du 16 au 19 janvier a eu lieu à Tiga la 4ème édition de la Fête de la pastèque. Comme chaque année, de nombreux visiteurs sont venus pour déguster ce fruit emblématique, mais aussi découvrir cette île chaleureuse.
Des dispositifs ont été mis en place afin de permettre au public de profiter des festivités. Pour s’y rendre, Air Loyauté s’est chargé des vols de la semaine tandis que le navire “Ieneic” a effectué des rotations tout au long du week-end, environ deux par jour. Soulignons la participation de la Mairie de Lifou, qui a pris en charge une partie des billets. A peine arrivés sur l’île, les habitants de Tokanod ont accueilli les visiteurs. Cela a été la course à l’achat de pastèques dans un premier temps et les visites ont suivi. Des nombreuses activités ont été organisées : canoë kayak, visites guidées des champs de pastèques, randonnées pédestres etc. Une programmation musicale a également été proposée pour rythmer la journée. Nombreux se sont rendus dans la “malu” (grotte en nengone) par la plage ou par le sentier en terre. Dans la grotte, il y a eu un moment d’échange avec le guide. “Il y a du jus de coco ou de pastèque, l’eau n’est pas un
Le jeune guide Waicane explique aux touristes lors de la visite de la grotte “Malu”, la problématique de l’eau aux îles Loyauté et l’importance de bien gérer sa consommation en eau.
problème ici comme peuvent le penser de nombreuses personnes. On sait tout simplement gérer notre consommation en eau”, déclare Waicane, un jeune de Tokanod. Le comité de fête a organisé le concours du plus grand mangeur de pastèques et aussi récompensé le producteur ayant la plus grosse pastèque pesant environ une dizaine de kilos. Des pastèques rouge, orange ou jaune ont ravi les visiteurs qui ont pris soin de garder les graines. Des personnes venues spécialement de la Grande-Terre (Koumac, Poindimié, Ponérihouen, Canala) ont été invitées par les pasteurs de Tiga qui ont effectués leurs ministères en province Nord. “C’est un plaisir de venir ici car c’est la première fois. Je découvre d’autres modes de vie et surtout la simplicité”, précise un homme de Ponérihouen. “On a tendance à gaspiller l’eau mais ici on apprend à faire attention. Chaque goutte d’eau compte !”, poursuit un papa de Poindimié.
Pour commencer, une randonnée pédestre et ensuite la visite d’un champ de pastèques.
Le dernier jour, les producteurs de pastèques ont écoulé tout le stock et pour les chanceux du dimanche, leur famille leur a rapporté un petit bout de plaisir de leur production. Mais ce fruit a quand même été dégusté en jus de fruits frais vendus dans les stands, ou même des pastèques distribuées gratuitement ne rentrant pas dans les critères de la vente ont fait le bonheur des “retardataires”. Le Ieneic à l’horizon, il est temps d’emporter les dernières pastèques et rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle édition et surtout, pour plus de pastèques !
Il ne restait que quelques pastèques dans certains stands le dimanche. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
19
DÉVELOPPEMENT DURABLE
¨ IOLEKEU L’igname nouvelle fêtée à Drehu Chaque année au mois de mars, la nouvelle igname marque un temps fort dans le cycle de la vie coutumière, et sur toute l’île de Drehu est célébré le “Iölekeu”. Exceptionnellement, à Luecila, les internes d’Iaai et Nengone, y ont été associés. A Nöje Drehu, le mois de mars fait honneur à la Fête des prémices. Chaque clan prépare un tas d’ignames, qui va être apporté dans sa grande chefferie respective. Suite à cela, tout le monde pourra consommer le tubercule sacré, après divers rituels coutumiers secrets, comme le “atrekënö ai itre qatr” que l’on pourrait traduire par “déterrer une igname discrètement pour les vieux”.
Les internes du Lycée Williama Haudra invités pour célébrer le “Iölekeu”, à l’entrée de la Chefferie Haudra.
Cette année, les jeunes internes du Lycée Williama Haudra ont été invités à la Chefferie de Luecila pour célébrer le Iölekeu. La délégation des internes était composée uniquement de jeunes de Nengone et d’Iaai. Une occasion à ne pas manquer pour ces jeunes venus découvrir les us et coutumes de cette fête en pays Drehu.
A l’arrivée, les lycéens et leurs encadrants ont remis une coutume à la Chefferie Haudra. Ces échanges de paroles ont tourné autour de l’importance de l’igname dans le monde kanak. Comme dit Sammy Ihage, porte-parole du Petit-Chef : “L’igname n’est pas qu’un tubercule, elle est symbole de partage” ! Un grand festin a été préparé en l’honneur de la célébration de la nouvelle igname et de délicieux petits bougnas ont été confectionnés pour l’occasion. Après le repas, les coutumes ont poursuivi, clôturant ainsi ce moment de partage. Les invités ont été plus que satisfaits de l’accueil et de l’immersion culturelle prodigués par la Chefferie de Luecila. Un moment fort et sacré, indescriptible, qui ne peut qu’être vécu pour être compris. Cette expérience unique, restera à jamais gravée dans leurs esprits !
20 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
REKOKO L’igname nouvelle ouvre l’année coutumière à Maré De février à mi-mars, les Si Nengone ont célébré la Fête de l’igname nouvelle, dite “Rekoko”. Un événement culturel annuel symbolique qui regroupe des familles, des clans, des chefferies autour de l’igname Reine.
Cette fête est une tradition culturelle, définissant l’espace de chaque individu dans la hiérarchie clanique, socle de l’équilibre social assis sur le devoir et le droit de chaque individu dans son espace coutumier. Avant de célébrer quelque autre événement qui rythme la vie des kanak de Maré, c’est l’igname nouvelle que chacun se doit de fêter. Une fois le “Rekoko” passé, on peut alors faire des
offrandes d’ignames au cours d’autres travaux coutumiers, mais le premier de l’année doit mettre à l’honneur l’igname elle-même. Mais si la fête du Rekoko permet de transmettre ses traditions et valeurs, elle offre aussi aux “filles” du clan de retrouver des racines qu’elles ont quittées pour un clan allié à l’occasion d’un mariage. Ainsi, toute l’île de Nengone a fêté avec ferveur et comme il se le doit, l’igname nouvelle ! CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
21
ENVIRONNEMENT
RECETTES ÉCOLOGIQUES ET ÉCONOMIQUES
Des produits ménagers 100 % naturel La mise en bouteille du liquide vaisselle fabriqué par les mamans.
A Maré, au Eika de Tadine, une trentaine de femmes s’est réunie le 28 février dernier afin de partager leur savoir-faire en matière de produits ménagers 100 % naturel.
A l’initiative du CCAS et sous la coordination de Jeanine Waya responsable de ce projet, Emeline, intervenante, a présenté à son auditoire plusieurs recettes de lessive et produits vaisselle 100 % naturel. Simple à réaliser, écologique et économique, qui dit mieux ?
Fabrication de la lessive Les mamans sont à l’écoute et prennent notes. Pour la fabrication maison de la lessive, râper un pain de savon IAAI (produit d’Ouvéa 100 % naturel à base de coco), en mélanger une poignée (équivalent à 30 grammes) avec 1,5 litre d’eau chaude et 3 cuillères à soupe de bicarbonate de soude. Tous ces produits sont disponibles dans les magasins de Nengone et sont totalement naturels et sans danger. Quand le savon s’est dissout et que le mélange a refroidi, il est prêt à l’usage et peut être versé dans le contenant de son choix.
Le liquide vaisselle Trois recettes de liquide vaisselle naturel sont présentés. La première est à base de citron dont regorgent tous les jardins de Maré tout au long de l’année. Mixer 3 citrons entiers, coupés en morceaux, avec 200 grammes de gros sel, un verre de vinaigre blanc et 4 verres d’eau. Faire bouillir 15 minutes à feu doux. Laisser refroidir, enlever les pépins et verser dans un contenant adéquat. C’est prêt ! Quand le citron a déserté le jardin, on peut se retrancher sur une deuxième recette à base de savon d’Ouvéa. Râper un pain de savon dans une casserole pleine d’eau. La placer sur un feu doux et remuer pour faire fondre le savon. Ajouter une cuillère à café de
bicarbonate de soude et un demi-verre de vinaigre blanc. Quand le tout a refroidi, le verser dans son contenant pour usage. Si le savon d’Ouvéa venait à manquer, une troisième recette mélangera un demi-verre de savon noir, une cuillère à soupe de bicarbonate et un demi-verre de vinaigre blanc dans un demi-litre d’eau chaude. Il est également possible de parfumer les différents produits avec des huiles essentielles qui offrent d’autres vertus, respiratoires, purifiantes, désinfectantes… Cependant, il est important de les rajouter une fois le produit refroidi car mises dans le produit encore chaud, elles s’évaporeront rapidement. Comme ces produits sont naturels, il faudra bien penser à secouer le mélange avant usage. Ces fabrications “maison” offrent les mêmes avantages nettoyant que ce soit pour la lessive ou le liquide vaisselle. Autre avantage non négligeable : Son Prix ! Très largement plus abordable que n’importe quelle lessive achetée dans le commerce et de surcroit, incontestablement plus respectueuses de l’épiderme. A vous de jouer pour notre environnement !
Photo souvenir des femmes ayant participé à l’atelier de fabrication de produits ménagers 100 % naturels. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
23
LIBRE EXPRESSION
Nidoïsh NAISSELINE Toujours présent à travers sa vision du futur emprunte du passé Nidoïsh Naisseline est né le 27 juin 1947 à la tribu de Nece dans le district de Guahma à Nengone. Il était le Grand Chef du district de Guahma et un grand homme politique indépendantiste. Il nous a quittés le 3 juin 2015.
territoriale pour la première fois le 11 septembre 1977 et réélu le 1er juillet 1979. Malgré son passé militant révolutionnaire, il incarnera le courant le plus modéré, réformiste et légaliste au sein du Palika, appelé “tendance Amoa” (du nom de la tribu à Poindimié où a eu lieu le congrès fondateur du parti en 1976).
Un étudiant engagé
Mandats et fonctions
En 1962, il part en France poursuivre ses études de droit à la faculté de Paris et obtiendra en 1972 une maîtrise de sociologie. Fortement marqué par les événements de mai 1968, il s’engage alors très tôt à l’extrême gauche et pour l’indépendance. Il fonde en 1969 le groupe radical d’étudiants kanaks indépendantistes, les “Foulards Rouges” qui, avec le “Groupe 1878” fondé en 1971 par Élie Poigoune, est à l’origine des premières actions séparatistes en Nouvelle-Calédonie. Ces deux formations vont servir de base à la création du Palika (Parti de libération kanak), le premier parti politique prenant ouvertement position pour la séparation de la NouvelleCalédonie d’avec la France sur une base marxiste, en juillet 1975. Ses activités militantes lui valent d’être emprisonné à trois reprises, en 1969, 1972 et 1978. Entretemps, il est élu à l’Assemblée
Il sera Membre de l’Assemblée territoriale de 1977 à 1985, Membre du Conseil de la Région îles Loyauté et du Congrès du Territoire de 1985 à 1988, Membre de l’Assemblée de la province des îles Loyauté et du Congrès du Territoire de 1989 à 1999, Président de la province des îles Loyauté de 1995 à 1999, Membre de l’Assemblée de la province des îles Loyauté et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie de 1999 à 2014, Deuxième vice-président de l’Assemblée de la province des îles Loyauté de 2004 à 2014, Président du Conseil d’administration d’Air Calédonie de 2004 à 2012, et également Président de “Destination Îles Loyauté” de 2004 à 2014. Parmi les nombreux textes qu’il nous a laissés en héritage, l’œuvre écrite en 2009 intitulée “Une parole qui ne meurt pas”, est toujours d’actualité
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
29
LIBRE EXPRESSION
Une parole qui ne meurt pas ! Par Nidoïsh NAISSELINE - Édition 2009
A
ujourd’hui sur les terres dites “coutumières” beaucoup de malentendus et de problèmes entre kanak résultent d’une opposition entre deux conceptions de la société indigène, et notamment des liens de l’homme à la terre. Une opposition entre d’un côté, une conception mutilée de la société et de l’homme kanak, imposée du dehors comme la conception officielle et légale - celle des spécialistes forcément européens de la culture kanak, des experts en développement et des aménageurs d’espace en tout genre- pour légitimer la poursuite de la colonisation sous couvert du développement économique et de la gestion instrumentale ; conception malheureusement relayée par une partie des intellectuels et cadres kanak depuis la signature de l’Accord de Nouméa au nom du destin commun. Laquelle voit dans les “ terres coutumières “ un lieu de délinquance, à mettre en valeur parce qu’ aucune valeur ne l’a jamais habité, à développer et à organiser parce que sous développé ; et dont les
habitants, parce que sans qualification sinon sans qualité doivent être formés et éduqués ; à ce sujet un professeur européen de lycée politiquement de gauche et progressiste s’est adressé à une femme kanak en ces termes : “Chez vous les kanak, ce n’est pas de l’éducation des enfants que vous faites, mais de l’élevage”. Et comme pour lui donner raison et bien confirmer que les kanak nous faisons effectivement partie d’ une catégorie sociale inférieure, un parti indépendantiste kanak se disant lui aussi progressiste et de gauche, a mis en place une politique d’insertion des “gens des Iles “ appelée RIL (Revenu d’Insertion des Loyauté) calquée sur la politique française d’insertion des clochards, des S.D.F, et des prostituées, financée sur contrat de développement Etat /Province des Iles ; ce qui revient à placer officiellement l’ensemble des Loyaltiens dans la catégorie des ratés de la modernité. Et de l’autre coté une conception du dedans, se référant à une parole indigène vécue, transmise et expérimentée de génération en génération, que le temps
est supposé ne pas atteindre ; une parole qui fait de la mort un élément constitutif de la vie. Une parole qui, dans notre rapport au monde, fait de la montagne, de la rivière et de la plage, non pas un simple cadre physique, mais l’homme lui-même, car c’est là qu’il se reconnaît, c’est là qu’il se réalise et c’est là qu’il continuera de vivre après sa disparition physique. L’homme appartient à la terre, et entretient avec elle des relations d’identité qui ne sont pas des rapports de propriété. Dans cet univers mental et spirituel, la non-reconnaissance des liens identitaires de l’homme kanak à la terre -soit par la conquête coloniale, soit par la politique de développement et d’aménagement dévoreurs d’espaceremet en cause nos liens affectifs et sacrés à la terre, notre identité, et par conséquent la croyance selon laquelle la mort n’est pas la fin de la vie. Pour J-M Tjibaou “Nos terres ne sont pas à vendre, elles sont l’unité de notre peuple. Elles sont l’univers que nous partageons avec nos dieux”. Et pour les
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
31
LIBRE EXPRESSION
Foulards Rouges “notre identité est une question de vie ou de mort” ! Aussi, pour prendre l’exemple des îles Loyauté, imposer pour des impératifs de développement économique, la notion étrangère à la société kanak de “propriétaire foncier coutumier” à la place des expressions indigènes de “trena dro” en Drehu, de “maca iny kânâ” en Iaai et de “aca rawa “ en Nengone qui veulent dire “gardiens solennels de la terre”, et de surcroît à une population dont les liens à la terre ne sont pas des rapports de propriété, c’est menacer celle-ci dans sa sécurité existentielle. Car là où le “trena dro” dit “j’appartiens à la terre”, le propriétaire répond “cette terre m’appartient !” Là où le “trena dro” dit “mon identité est le point de départ d’un réseau d’obligations et de solidarité -”hna qa” en Drehu et “hnapan” en Nengone- avec les autres et avec le monde” le propriétaire de son coté affirme “J’ai surtout des droits”. Et là enfin où le trenadro croit que la vie continuera après la mort, le propriétaire ne dit rien... Il est en effet bien question de vie ou de mort. La mort, qui pour le poète palestinien Mahmoud Darwish n’est pas seulement la mort ; elle est avant tout la dépossession, l’effacement, les assauts contre une culture. Dès lors, pour que l’homme kanak ne meurt pas, la décolonisation, condition d’une véritable démarche d’émancipation, ne peut se borner à un changement de personnel “au sommet”, mais elle doit opérer une permutation des valeurs : premièrement en valorisant le vécu et la culture des colonisés et deuxièmement en faisant la distinction entre d’une part le changement IMPOSE et d’autre part le changement CHOISI et ASSUME qui libère la parole que le kanak tient sur sa propre société, et en référence à sa propre expérience. Cette parole de vie qui, si nous la servons, restera de génération en génération, comme dans le livre des Psaumes : une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier.
32 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
Aussi, en Nouvelle-Calédonie, le dialogue entre les communautés différentes, qui figure souvent dans les documents officiels, requiert honnêteté et engagement. Il n’a rien à voir avec le dialogue dialectique et le tourisme culturel ; il exige une rencontre d’univers à univers, de conception de vie à conception de vie et de cosmologie à cosmologie. C’est pourquoi, à la lumière de la parole kanak, il faut désormais analyser notre énorme difficulté à “réussir” dans le monde dit moderne -échecs de nombreux projets de développement, échecs scolaires, notre forte présence dans la population carcérale- non pas comme la preuve indiscutable d’une tare héréditaire, mais bien plutôt comme des échecs de l’occidentalisation face au refus de la société indigène d’abdiquer sa souveraineté et sa créativité, et donc de la mort. Sous cet éclairage, même le suicide des jeunes peut s’expliquer comme une revendication existentielle majeure, un désir de vivre autrement, contre un monde qui ne leur fait pas de place. Nous reconnaissons que bien heureusement la “coutume” est un frein au développement, et jubilons à l’idée qu’elle continuera de freiner cette entreprise contraire à la vie, parce que destructrice des liens de l’homme à la terre. La terre, pour Eric Dardel (père de la géographie culturelle), s’offre à l’homme comme une possibilité essentielle de sa destinée ; elle est ce sur quoi il érige toutes ses oeuvres. Exister, ajoute-t-il “c’est partir de la terre base de ce qui est plus profond que notre conscience, de ce “fondamental” pour détacher dans le monde environnant les objets auxquels porteront nos sens et nos projets”. Et pour la pensée océanienne, dans son sentiment d’appartenance à un lieu, dans ses relations affectives avec la terre, l’homme est forcément intelligent et artiste. Dans ce contexte, et c’est le cas de la musique Kaneka, est “réussi” ce qui nous élève vers un niveau supérieur de l’être à partir de notre identité fondamentale,
à savoir à la fois notre sentiment d’appartenance à une communauté particulière (notre clan, notre chefferie) et notre sentiment d’appartenance à un lieu. La musique Kaneka comme dans la chanson Waipeipegu, est l’expression, en même temps de cette identité fondamentale et du refus de notre agenouillement. Elle dit, ce que ni les politiques, ni les églises, et ni le Sénat coutumier n’osent pas dire ; Au dire des gens de France Nengoné est leur Pays Et devons à leur volonté, une soumission totale La France fait la maligne Mais la France elle se trompe Les gens de France avaient pensé Déconsidérer nos pères Et ils ont raconté Que la coutume a disparu La France fait la maligne Mais la France elle se trompe. Le Kaneka comme toute musique est aussi Résurrection. Pour un vieux chef de tribu, la beauté et l’amour sont présents en chaque personne, en chaque lieu, et en chaque communauté humaine ; ils attendent d’être appelés par une chanson ou un accord de guitare pour s’éveiller au monde. On dit également que la musique sommeille en attendant d’être jouée, c’est à dire ressuscitée. En faisant émerger cette musique de tous les temps des lieux que la pensée dominante a toujours banni, à savoir les tribus et les quartiers populaires, les musiciens indigènes font comprendre qu’un peuple exploité n’est pas seulement un peuple à qui on a enlevé la liberté, mais aussi celui à qui on nie la beauté. Par conséquent, toute lutte de libération authentique parce que œuvre de résurrection, doit se placer au niveau esthétique et engager tout l’être.
Nidoïsh NAISSELINE
JEUNESSE
La caravane des loisirs
Ça déchire ! Cet été, la Caravane des loisirs a démarré sa première édition. Composée d’une équipe d´animateurs, elle s’est déplacée dans les tribus ayant fait leurs inscriptions auprès du service jeunesse et loisirs de la Province des Iles Loyauté. Les enfants âgés de 6 à 12 ans ont été pris en charge du mardi au vendredi, aux horaires convenus avec les référents de la tribu pour la période du 13 janvier au 7 février.
Sur Lifou, l’été rime avec vacances d’où l’implication de Georges Haocas, animateur socioéducatif pour la Province des Iles, dans l’organisation des tournées avec la Caravane des Loisirs dans les tribus intéressées. Son objectif est d’animer des activités avec des enfants pendant les vacances scolaires pour les tribus demandeuses. Les animateurs exploitent aussi ce moment pour partager leurs expériences sur l’animation et sur les formations proposées pour le devenir.
Un programme chargé L’équipe propose des grands jeux ludiques : jeux de coopération, d’opposition, de stratégie et surtout de détente. Elle offre également divers ateliers avec des jeux d’adresse, de réflexion et de mémoire. Soulignons également la présence de l’Association Jeunesse Informatique (AJI) qui accompagne et initie les jeunes vacanciers dans la partie numérique :
Georges Haocas et les enfants de la tribu de Hnathalo.
présentation des différents matériels, montage photo, traitement de texte sur word, l’utilisation des tablettes et des ordinateurs. Elle propose en parallèle un tournoi gaming “FIFA” et un atelier porte-clé qui va permettre à chaque enfant de retourner chez lui avec un petit souvenir de son travail et du passage de la Caravane des Loisirs. “Les activités permettent aux enfants déjà d’avoir un pied dans le numérique mais aussi de véhiculer un message préventif concernant les inconvénients d’internet”, précise la référente de la tribu de Xodre. Ces activités sont entièrement gratuites et proposées par la Province des Iles Loyauté en partenariat avec les autorités coutumières de l’endroit concerné. Cette démarche volontaire des tribus accueillantes se fait des conditions : • Désigner un référent qui va être en charge d’informer les familles de la tribu de la venue de la Caravane,
• Coordonner l’organisation du passage de la caravane avec le service provincial, • Proposer des encadrants en fonction du nombre d’enfants inscrits. Les tribus éloignées ont eu la chance d’accueillir la Caravane des Loisirs chez eux, ce qui n’est pas commun. Les référents souhaitent même qu’elle passe plusieurs fois dans l’année. Initialement prévue pour l’ensemble des quatre îles, elle va se déplacer uniquement sur Lifou cette année faute de personnel disponible sur les autres îles. Pour une première édition, le bilan est très positif ! Déjà plus d’une dizaine de tribus ont sollicité la Caravane des Loisirs sur Drehu. Les enfants des tribus ont pu bénéficier de ce programme et qui plus est, sont déjà impatients d’accueillir la prochaine édition.
Pour toutes informations : Contactez le service Jeunesse et Loisirs au 45 52 03 ou Georges Haocas au 71 80 59 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
35
JEUNESSE
L’Assemblée Générale des Jeunes de l’EPKNC à Luengöni “FAMILLES, ÉVANGILES ET CULTURE DANS UN MONDE EN MUTATION”
Cette année l’Assemblée Générale de l’EPKNC (Eglise Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie) s’est tenue à Lifou dans la période du 10 au 20 janvier. Plus de 300 personnes ont répondu présent. Le thème de l’église a été repris : “Familles, Évangile et Culture dans un monde en mutation”. Chaque année les jeunes de “Modreneia” (Momawe, Drehu, Nengone, Iaai) se réunissent pour partager plus d’une semaine d’activités et de partage, dans une ambiance chrétienne dans chaque région de la Nouvelle-Calédonie. L’assemblée permet de réunir les jeunes en leur apprenant à vivre-ensemble. En effet, ce moment leur est dédié et ainsi, ils peuvent aménager eux-mêmes leur emploi du temps, où chacun propose différentes activités. Cette année, la jeunesse de l’EPKNC a été accueillie à la Tribu de Luengöni, district de Lössi à Lifou. Les délégations sont arrivées par bateau le vendredi pour ensuite être accompagnées dans la tribu d’accueil. Le premier dimanche, a eu lieu le culte animé par la région de Drehu suivi du lever du drapeau annonçant l’ouverture de l’Assemblée et du discours du Président des jeunes de “Modreneia”, Gopë Siapo. L’ensemble des participants a été réparti en 4 groupes nommés Case, Totem, Igname et Cocotier.
Chaque matin, une méditation a été assurée par un groupe afin de bien commencer la journée et bien sûr, suivie d’un copieux petit-déjeuner. Divers ateliers ont été proposés : couture, teinture, tressage, sculpture, pâtisserie, tapa, étude biblique, court-métrage, musique et chant. Le mouvement des femmes a également été de la partie. Des actions profits ont été menées en faveur de la tribu, tels que construire les baraques pour la kermesse de la tribu, rendre visite aux personnes âgées... et au milieu de toute cette effervescence, des moments de détentes bien mérités. Différentes interventions ont eu lieu la semaine avec Kakue Kakue et le pasteur Waris qui ont présenté le thème de l’église et le fonctionnement constitutionnel de l’EPKNC. Marie-Claire Kaemo et Josué Cabin ont plutôt décrit le fonctionnement de l’école pastorale de Béthanie. Un débat a été organisé avec le sociologue John Passa sur la culture et la famille avec une question sensible : “La jeunesse est-elle le centre des problèmes ?” Samedi, une vente et un tournoi du Consistoire de Lössi ont été organisés où les jeunes ont pu exposer les produits qu’ils avaient confectionnés tout au long de la semaine, une occasion de récolter quelques fonds pour le financement du déplacement. Cette assemblée a été l’occasion de renouveler le bureau des jeunes de “Modreneia”. Gopë Siapo président pour l’année 2019 a remis le flambeau à Wanewe Capoa de la région d’Ouvéa pour la nouvelle année. D’ailleurs, la jeunesse de Kanaky se donne rendez-vous en 2021 en terre Iaai, dans la tribu de Gossanah. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
37
SPORT
La 29ème édition de LA COUPE YEIWENE Du 6 au 22 janvier, la 29ème édition de la Coupe Yeiwene a rassemblé plus de 400 participants et encadrants sur les terrains sportifs des îliens. Des équipes invitées (Thio, Canala, Province Sud) ont rejoint la compétition et ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour gagner le célèbre trophée.
Début janvier, les différentes délégations, les représentants coutumiers, religieux et institutionnels se sont rassemblés au stade de La Roche pour assister à la cérémonie d’ouverture de la Coupe Yeiwene. Accompagnée de ses deux fils, Hnadrune Yeiwene, marraine de l’événement, a tenu un discours encourageant vis-à-vis de la jeunesse et par la suite elle a déclaré l’ouverture officielle de la compétition.
Hnadrune Yeiwene, la maraine de l’événement avec son fils à l’ouverture de la Coupe Yeiwene 2020.
Du côté de Maré, les deux équipes Jaune sont sorties vainqueur dans les disciplines de volley-ball et cricket. Dans le complexe sportif de Cengeite, l’équipe de volley-ball Issamus a accédé à la victoire face à Oneidi avec 3 sets à 2. Puis au terrain de Tawainedre, avec 60 lancées pour deux tapées, l’équipe de Juaehnawe de Lifou a battu l’équipe d’Olympique Nord de Maré sur un score serré de 61 à 59.
Pendant deux semaines, les compétiteurs se sont affrontés sur le terrain pour défendre la couleur de son équipe. D’ailleurs un code couleur leur a été attribué depuis plusieurs années : Rouge pour Nengone, Vert pour Iaai, Jaune pour Drehu, Bleu pour la province Nord et Blanc pour la province Sud. Plusieurs disciplines ont animé l’événement : du volley-ball, du beach-volley, du futsal, du football, du cricket, de la pétanque… Un match serré pour les équipes de volley-ball où Issamus a remporté la victoire face à Oneidi.
Ces rencontres ont été enrichissantes humainement, culturellement mais également mentalement car il a fallu être en cohésion dans les sports d’équipe. Malgré les esprits compétiteurs, le respect et l’humilité ont prôné !
Les officiels lors du discours du maire de Maré, Pierre Ngaiohni.
Après quelques jours de compétition, les équipes finalistes ont pu rejoindre Nengone (environ 300 participants) pour les finales de volley-ball, de cricket et de football et la finale des autres disciplines s’est déroulée à Lifou (plus de 120 participants).
Coté financement, la participation financière de la collectivité provinciale est traditionnelle, voir renforcée car la jeunesse est un pilier du plan stratégique 2020-2024 de la Province des Iles Loyauté. Rendez-vous donc l’année prochaine, qui promet d’être exceptionnelle car l’événement fêtera sa trentième édition, alors ne la ratez pas !
Défilé des équipes à la cérémonie d’ouverture. Bleu : province Nord Blanc : province Sud (Thio et Canala) Rouge : Maré Vert : Ouvéa Jaune : Lifou
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
39
SPORT
RENCONTRE INTERNATIONALE DES U15 À LIFOU Nöje Drehu a accueilli le tournoi international de football des moins de 15 ans qui s’est déroulé du 15 au 21 décembre 2019. Les Wellington Phoenix Soccer School, les Melbourne Victory F.C, et les deux équipes du Caillou, la Fédération calédonienne de Football (FCF) et le Centre Provincial Iles d’Entraînement (CPIE) de Drehu se sont affrontés durant une semaine de compétition. La délégation des footballeurs est arrivée le vendredi 13 décembre 2019 par bateau. Dû à quelques contretemps, l’équipe du Vanuatu n’a pas pu participer au tournoi d’où son remplacement par le CPIE. Fair-play, la team de “l’île aux multiples visages” a accueilli avec le sourire ses adversaires dès leur arrivée. Puis les équipes ont été dispatchées dans les tribus d’accueil. Les Australiens se sont rendus à Luecila, les Néo-Zélandais à Luengöni, la Fédération Calédonienne de Football à Jokin et le CPIE à la tribu de Kejëny. Deux jours après l’installation des participants dans les familles d’accueil, le coup d’envoi a été lancé par le Président de la Province des îles Loyauté, Jacques Lalié. Le premier match a été disputé par les deux équipes du Caillou où l’équipe de la FCF a marqué d’entrée son
territoire avec 3 buts à 1. Puis s’est succédé le match des Kiwis contre la team australienne remporté par les Australiens, 5 buts à 3. De plus, les tribus-hébergeuses ont manifesté leur esprit compétiteur en supportant leur équipe d’adoption.
Les premiers matchs ont montré un aperçu de la performance de chaque équipe La finale a opposé l’Australie à la Nouvelle-Zélande et la petite finale, la Fédération Calédonienne de Football et le CPIE. L’équipe de Melbourne Victory s’est emparée de la coupe avec un score serré de 3 buts à 2 face à Wellington Phoenix. L’équipe de la sélection calédonienne s’est estimée satisfaite malgré sa place sur la troisième marche du podium.
Remise de prix au capitaine du Melbourne Victory par la président de la Province des îles Loyauté, Jacques Lalié.
Après chaque compétition les participants ont pu profiter de leur temps libre. Mais ce temps libre n’a pas été de tout repos pour nos jeunes au vu des activités d’immersion culturelle proposées dans les tribus (construction d’une case, confection de bougnas, visite des trous d’eau…). Une bonne ambiance nécessaire pour nourrir le mental et une bonne énergie pour booster le physique des sportifs. La fusion des modes de vie, de la diversité culturelle et pluriethnique a créé une belle dynamique dans les groupes. Et la volonté de s’ouvrir à l’autre, d’accepter ce qu’il avait à offrir a été un grand pas dans le vivre ensemble. Ce rendez-vous a été une opportunité pour les U15 de confronter leur aptitude sportive face à d’autres joueurs de leur âge et ainsi se perfectionner dans le milieu footballistique. Ce séjour restera une expérience inoubliable pour les voisins mais aussi pour les habitants de l’île !
La danse du BUA interprétée par l’équipe du CPIE en l’honneur de tous les joueurs.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
41
SPORT
Leilani Ipunessö Tenniswoman talentueuse
“CROIS EN TOI ET SOIS DÉTERMINÉ” C’est à l’âge de 4 ans que Leilani Ipunessö, originaire de Lifou, fait ses débuts dans le tennis. Ses talents sont reconnus et quelques années plus tard, elle embarque pour la Métropole.
Plus jeune, Leilani s’ennuyait après une journée de classe, alors son père lui a proposé de choisir une activité qui lui plairait. “Ce soir-là, il y avait un match de tennis à la télé et Serena Williams jouait. Suite à cela, j’ai voulu devenir comme elle”, raconte-t-elle. Au vue de son enthousiasme, son père l’inscrit au tennis club de l’Olympique à Nouméa. Au fur et à mesure, ce sport devenait une réelle passion pour la jeune fille. Lors des vacances scolaires sur son île natale, elle a été repérée par les responsables du tennis club de Wé et du Comité Provincial Île. Croyant en sont potentiel, ils l’intègre dans le tennis club de Drehu et, grâce à la ligue calédonienne de tennis, elle participa à un stage de sélection de 3 semaines à Paris. Patrick Mouratouglou, fondateur de l’Académie Mouratouglou a reconnu
le potentiel de Leilani malgré qu’il y ait encore quelques ajustements à faire. Mais c’est en 2015 que Leilani intègre officiellement cette école prestigieuse. A peine âgée de 11 ans, s’envoler vers une terre inconnue est un réel challenge pour la jeune fille. “C’était dur d’être loin de mes parents et je devais apprendre rapidement l’anglais pour pouvoir communiquer avec les camarades venant des 4 coins du monde”. Elle s’est vite adaptée. Toujours dans la compétition, Leilani a un emploi du temps rythmé. L’ennui n’existe pas ! Sa journée débute à 8 heures avec un entraînement de tennis qui se poursuit par les cours allant de 9h45 à 15h15. Le reste de la journée est animé par du fitness et du tennis jusqu’à 18h30. Pour se faire, la Province des Iles Loyauté a accordé à la jeune sportive une subvention pour la prise en charge des frais relatifs au parcours scolaire et sportif à l’académie de tennis Mouratoglou (Nice), pour chaque saison sportive depuis 2015.
Plusieurs tournois ont démontré le potentiel et la détermination de la jeune sportive. Leilani est reconnaissante envers ses parents, la Province des Iles Loyauté et les différents clubs qu’elle a côtoyé. Selon Leilani, les qualités sont propres à chacun. “Je pense qu’il faut avoir un physique et un mental d’acier sur le court mais par-dessus tout aimer le tennis”, commente la jeune sportive. “Joue ton jeu, crois en toi et sois déterminé. Et si tu aimes le tennis, poursuis et il faut travailler”, conseille la jeune fille. Durant son aventure, Leilani rencontre des hauts et des bas mais son mental d’acier et son physique sont les armes qui lui permettent de toujours être dans la course. Pleine d’ambitions elle conclut : “J’aimerais être dans le Top 10 des meilleures joueuses WTA (Women’s Tennis Association) et être la première calédonienne à être à ce niveau-là au tennis. Et je voudrais participer un jour à l’Australian Open”. CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
43
SANTÉ
MOUSTIQUE
SORS DE CHEZ MOI
!
La dengue est une maladie due à un virus qui se transmet uniquement d’homme à homme par l’intermédiaire d’un moustique, l’Aedes aegypti, que l’on reconnaît à ses pattes rayées noir et blanc, surtout les pattes arrière. Il vit autour des maisons. Son vol est silencieux et il pique dans la journée, dès le matin jusqu’au coucher du soleil mais pas la nuit. Après avoir piqué un individu malade, le moustique transmet le virus à une autre personne en la piquant à son tour. La femelle moustique pond ses œufs dans de l’eau claire stagnante en petite quantité et à la lumière. Ces œufs vont se transformer en larve puis en nymphe et enfin en moustique adulte qui va prendre son envol. Si nous éliminons tout ce qui peut recueillir de l’eau de pluie, même en petite quantité, comme un coco sec ou l’intérieur d’une feuille de cocotier, nous détruisons les endroits où la femelle moustique peut pondre et nous réduisons les possibilités de développement des larves.
CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
45
SANTÉ
STOP AU DIABÈTE AUX LOYAUTÉ Dans sa déclaration de politique générale du 16 juillet 2019, le président de la Province des îles Loyauté, Jacques Lalié, a pris un engagement fort sur le chapitre de la santé aux îles Loyauté. Sa politique de santé s’est donc axée “pour un système de santé maîtrisé et axé sur la prévention”. En voici l’extrait : “Améliorer les conditions de vie de nos populations sera également une priorité dans nos politiques publiques. L’accès et l’offre aux soins notamment sont des axes que je souhaite pouvoir améliorer avec tout votre soutien durant notre mandature. En effet, avec un des taux de diabète les plus élevés parmi les pays de la région du Pacifique, notamment la présence de maladies chroniques récurrentes et prononcées dans beaucoup de familles des îles, en particulier chez les plus jeunes, la faiblesse de notre système de santé est éloquente. Nous adapterons les recommandations du plan DO-KAMO à nos réalités quotidiennes, car une société en devenir doit être une société constituée de femmes et d’hommes en bonne santé. Nous favoriserons une meilleure qualité d’accessibilité aux soins”.
Qu’est-ce que le diabète ?
Cette maladie peut passer inaperçue au début car on ne se sent pas malade. La circulation du sang se fait pourtant déjà mal, en particulier dans les yeux, le cœur, les jambes, les reins. Les complications surviennent après quelques années et sont souvent graves : • Yeux risque de devenir aveugle • Cœuressoufflement, puis évolution vers les maladies du cœur (crise cardiaque) • Jambesrisque d’amputation • Reinsmaladie des reins, puis évolution vers la dialyse
Pourquoi est-on diabétique ? Souvent, on a des parents ou de la famille diabétique. On est trop gros, on mange trop de graisses. On mange trop de sucre.
46 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
Comment savoir si l’on est diabétique ?
Il suffit de faire un test par une piqûre au bout du doigt qui recherche la quantité de sucre dans le sang (ou glycémie) : le résultat est immédiat. En cas de besoin, si le test montre qu’il y a trop de sucre dans le sang (test positif), une prise de sang complémentaire et d’autres examens pourront être nécessaires.
Pourquoi et comment traiter le diabète ? Traiter le diabète, c’est se donner des chances d’éviter les complications. Si l’on est diabétique, un suivi médical est indispensable. Ce suivi est à multiples facettes : • respect d’une hygiène de vie et adaptation des habitudes alimentaires, • souvent des médicaments sont prescrits et doivent être pris très régulièrement, • contrôles du taux de sucre dans le sang (glycémie) par piqûre au bout du doigt, • consultations chez le médecin et bilans sanguins réguliers pour vérifier l’absence de complications, • consultations spécialisées de temps en temps.
C’est une maladie due à une trop grande quantité de sucre dans le sang, souvent liée à un poids trop important. Elle touche beaucoup de personnes mais peut être évitée en adoptant quelques règles de vie simples.
Est-ce grave d’être diabétique ?
STOP
Quelles recommandations pour éviter de devenir diabétique ? L’important est d’éviter d’être obèse (gros) ou de prendre trop de poids. Les recommandations principales sont de deux ordres : 1. Adopter une alimentation variée et équilibrée • Certains aliments riches en graisse ne sont pas recommandés, en particulier la margarine, le beurre, l’huile, la viande de porc (cochon), la charcuterie… • D’autres doivent être privilégiés comme les légumes (choux, chouchoutes, salade, haricots, feuilles…), les fruits frais, le poisson, les viandes maigres (poulet sans la peau…) ; • Le sucre doit être consommé en quantité raisonnable, en évitant les excès ; • Attention aux sirops et autres boissons gazeuses très sucrées ; attention au sucre “caché” dans l’alcool (vin, bière…). La meilleure boisson reste l’eau ! 2.
Prendre l’habitude d’une activité physique régulière • Faire du sport (cricket, foot, volley, natation…) ; • Marcher ou faire du vélo pour les déplacements sur de courtes distances, plutôt que prendre la voiture…
FRANÇAIS LE DIABÈTE (Excès de sucre dans le sang)
PRIORITÉ DE SANTÉ PUBLIQUE DANS LA PROVINCE DES ÎLES LOYAUTÉ C’EST UNE MALADIE QUI AGIT SANS FAIRE DE BRUIT MAIS APRÈS QUELQUES ANNÉES D’ÉVOLUTION, SES CONSÉQUENCES PEUVENT ÊTRE GRAVES (Risques d’amputation, de troubles de la vue…)
NENGONE
VOUS AVEZ PLUS DE 35 ANS CONSULTEZ DÈS MAINTENANT VOTRE MÉDECIN ET DEMANDEZ-LUI UN DÉPISTAGE GRATUIT DU DIABÈTE
POUR LA PRÉVENTION DU DIABÈTE • Évitez l’obésité • Adoptez une alimentation pauvre en matières grasses • Pratiquez des activités physiques
DREHU DIABÈTE
DIABÈTE
HNECON’O RE UEDR “DIABETE” (Hma kore shuga ri dra)
(Mec ka aelëen la suka ngöne la ngönetrei)
SERVICE DE SANTE N’O RE PROVINCE
ITHUEMACANY NYINE AHMADRADRAN LA NGÖNETREI ME LEPEXÖL LA DIABETE
CI AUANENI NOD KO HA NIDI HMA KORE NGOME ME HNA CORI N’O RE UEDR OMELEI RI NENGONE TOKA, DRIPU NE EAL NODEI NGOME OMELEI CI PIKE RI NODEI RANE, OSOTEN HA NAMA NASHEN, NUMU JOKO ME NA KOZE KO RE TA GULA HNENGOME BUIC
KETRE MEC KA NYI THINA NGE KA PE MEJEN PENA NGO E QEA HA HNEI ANGEIC HNA LAPAN LA NGÖNETREI NE LA ATR ME HULIWAN EJ KE ANGEIC A KÖKÖTR TROTRO NGE KOLA LAPAN LA NGÖNETREI ASË (Troa thupatrij la lue waca ne la atr, nge tro fe a ti la itre lue meke ne la atr)
NGEI BUA MA DETHAWALAN O RE 35 KO RE KENEREKEN, CO ANGA BUTI SEI DROKETRA THU DAI THERE SEI BUA NGEI ME TANGOKO MA NIDI NUMU SHUGA RI DRA O RE EXAMEN OMELEI TANGOKO CI LAE THUBEN
QA NGÖNE LA 35 LA O MACATRE A ELË DRAIË TRO NYIPUNIE A TROA WAI DROKETRE ME SIPO LA NYIDRE TROA XOMI MADRA MATRE TROA THELE LA ETRUN LA SUKA NGÖNE LA NGÖNETRE I NYIPUNIE (VISITE KA PE THUPEN)
CO KORION KORE LA CAGOREN THU DEKO CO CORI DIABETE • Deko co nidi hma kore ngome bua • Se deko co kodraru ma giris • Ka co uane co ru sport
FAGA UVEA DE DIABÈTE (Efa de suga idou toto)
IDE PROVINCE DES ILES LOYAUTE GODE MAULI ODE FENUA E MOA GO TAHI E FELEI MATE E TOA GITOU GA GIDOU DE HEFIA LONGONA GA GIDOU FALIU TUAI GIAI ODI DONA ALA HANO NGAIO MOGNI (Tutia de vae made lima ma wadreu) OGE LAKAIA DE 35 ANS VAVE HANO KITEA DE DROKETRE NONGIA GIA TEIA GEIA FAIA HOU DEPISTAGE VELI EHE TAWIA
MODE PALEA DE DIABETE • Kitea hua gege he maefa menu • He kaina de mangiti e giris ma suga • Faga huliwaina dou kilitenua
AQAN TROA ISI GÖLIN LA MEC DIABETE • The xeni atruny menu kö • Troa xen la itre nyipi xen ne la i hnadro së kö nge the xen atrunyi kö la gilis, me batra, me oel • Nge tro palahi a tro matre enijën la ngönetrei
IAAI DIABÈTE HNA HE KA HMÄKÂ MÖÖTR
HNYI PROVINCE LOYALTY KE MÖK AME OOHNYIBÛ KE HWAABAN DÖ KE JEE HUNAA ME AME MOKUTRUT KE JEE MAAN MÖK ELING (Helââng ka habe ame hiaa but ke jee oudhunyin helâe jee emäkota) ÖTIN KAA HE BUT KA OO HNYI 35 HUNAA GÖRAANYAI, SUMÂTÂ DROKETRE ME ME ANYÂ KE MAAN HE KA ELÂÂM MÖK (KE MAAN AME CAA SUMATÂ MANI)
HNÂÂN HE KA TOOTR ÛCOON • Ötinaa caa he ka gaan • Ötinaa he ka an je han ae hâhâ ke bägibiis • Esoo he ka anyâ jee walak CONSTRUIRE LES LOYAUTÉÉ
47
SAVEURS D'ZIL
Sylvestre WAHAGA
Chef-cuisinier au Nengone Village
Originaire de la tribu de Cengeité à Maré, se trouve également l’Hôtel Nengone Village, où Sylvestre Wahaga a réussi son pari, travailler dans ce prestigieux établissement en qualité de chef cuisinier. gé tout juste de 27 ans, Sylvestre Wahaga dit “Wahaga” en langue Nengone est en couple et vient récemment d’endosser le rôle de père. Ce jeune papa, un homme élégant, très humble avec un grand cœur et surtout, est une personne passionnée par son travail. Cela se perçoit dans sa façon d’exprimer ses ressentis visà-vis de ce métier de la restauration, et d’apercevoir cette petite étincelle qui brille dans ses yeux quand il parle “cuisine”.
Â
Scolarisé au Lycée Jean XXIII à Païta, il a obtenu son BEP puis son BAC Hôtellerie Restauration. Avec son niveau BTS, il a été sélectionné en binôme afin de participer à un concours en Australie sur le thème de “l’Agneau”. Durant 1 mois, il a pu démontrer ses talents culinaires et
son savoir-faire autour des différentes façons de cuisiner ce type de viande. A sa grande surprise, il a décroché la seconde place sur le podium après la Nouvelle-Zélande où l’agneau est un des produits phares d’AOTEAROA, le “pays du long nuage blanc”. De retour au pays, il débute sa carrière en travaillant comme extra dans tous les restaurants de l’AnseVata à Nouméa pour ensuite, trouver sa place en 2012, en qualité de chef cuisinier dans un restaurant du Quartier Latin à Nouméa où il exerce ses talents culinaires durant 5 ans. Mais son rêve de pouvoir retourner aux sources, sur son île de Nengone pour y exercer son métier est toujours en tête. Pari tenu, et c’est en 2017 que Sylvestre réussit à accomplir son rêve en revenant dans sa tribu de Cengeité
pour travailler au Nengone Village en qualité de chef cuisinier. Le visage illuminé et le sourire aux lèvres, “Wahaga” raconte : “Je suis heureux d’avoir réussi mon pari, rentrer chez moi, sur mon île, et pouvoir travailler au Nengone Village où depuis 4 ans, je peux y exercer mes talents de Chef cuisinier en mettant en valeur la gastronomie locale pour le plus grand plaisir des clients, et plus particulièrement de leurs palais”. Certes il est le Chef cuisinier, mais il considère son équipe comme sa famille. Et au-delà de toute hiérarchie, pour lui, le travail bien fait dans le respect et l’humilité, est l’une des valeurs fondamentales et incontournables qu’il prodigue comme un père à ses enfants. Respecté et aimé de tous, “Wahaga” précise : “J’aime le travail en famille ! Je suis aux commandes d’une cuisine où le devoir est de ne former qu’un seul corps avec mon équipe, ma famille ! Et ensemble, notre seul souci est de créer de nouvelles recettes valorisant nos produits locaux et ainsi, donner le sourire à nos clients” ! Aussi, il lui plait de rajouter fièrement : “Je suis de Cengeité et je suis comblé du fait d’être chez moi, de valoriser ainsi mon île au travers de ce que je créé au niveau culinaire. D’ailleurs les recettes présentées portent des noms en langue “TAPEP”, symbole de mon clan” !
48 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
“Wahaga” présentant les plats dont les recettes vous sont offertes ci-contre.
Recettes du Chef ! Tapeta - Tapas de langouste à l’avocat Ingrédients :
• • • • •
Langouste cuite 1 oignon 1 tomate Persil (1 botte) Ail (2 gousses)
• • • • •
Œufs (2) Farine levure (90 g) Curry (1 c.à.c) Avocat (1) Sel, poivre
Préparation : Émietter la langouste. Hacher oignon, ail, persil et tomate. Écraser l’avocat, rajouter les œufs, le curry et la farine. Ensuite, incorporer le reste des ingrédients, langouste, oignon, ail, persil préalablement haché. Ajouter le sel et le poivre et faire des petites formes de boulettes. La cuisson, faire chauffer l’huile à 180°. Pour la garniture : Salade de papaye verte citronnée accompagné de chips de Fruits à pain et Tarots.
Croque à la Banane parfumé à la Vanille de Nengone Ingrédients :
• • • •
3 tranches de pain de mie 2 bananes mûres Amande en poudre (20 g) Beurre (80 g)
• • • •
Sucre roux Mascarpone (2 c.à.s) Jaune d’œufs (2) Gousses de vanille (2)
Préparation : Aplatir 3 tranches de pain de mie à l’aide d’un rouleau à pâtisserie. Pour la pâte à crumble : Mettre le beurre, ajouter le sucre roux et l’amande en poudre. Pour la mousse à la banane : Mixer les bananes, incorporer les jaunes d’œufs, ajouter le sucre, les blanchir, puis rajouter le mascarpone et la vanille. Ensuite réserver au congélateur. La cuisson, Tartiner les tranches de pain de mie avec la pâte à crumble et les toaster au four. Commencer le dressage, servir avec une boule de glace à la vanille et son coulis à la banane.
Bon Appétit ! CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
49
PORTRAIT
Keciehni WAGADA Le Maître d’école d’hier nous a quittés ! Enseignant, maire, président des parents d’élèves, membre du conseil des anciens, assesseur au tribunal de Nouméa, intervenant en langue, on ne sait plus quelle fonction citer pour définir le Vieux Keciehni Wagada, né le 27 décembre 1930 à Hienghène. Par adoption coutumière, il est devenu Maréen de cœur et faisait partie intégrante du clan “Si Udekew” de la tribu de Mebuet. Marié et père de six enfants, Keciehni Wagada a mis sa vie aux services des autres. Après des études au centre de formation des moniteurs de Montravel, il fut nommé pour son premier poste d’instituteur en 1951 à Houailou, puis plus tard à Koné et Canala. Il a ensuite exercé à Lifou, à Maré, successivement dans les écoles de Tadine, Padawa et pour finir sa carrière en 1986 à la petite école de sa tribu de Mebuet où il vivait.
Rencontré en 2013, avec une mémoire infaillible, il nous a contés : “L’école a beaucoup évolué aujourd’hui par rapport à ce que j’ai connu auparavant, surtout les écoles de tribu... ce que vous appelez maintenant les écoles de proximité. À Lifou, j’avais une classe de 36 élèves, du cours préparatoire au certificat d’études. Oui les études finissaient au Certificat d’Etudes Primaires, le diplôme de fin d’études comme on disait à l’époque... Ceux qui réussissait l’examen avaient une petite chance de continuer sur Nouméa et les autres, la grande majorité, restaient à la tribu pour travailler la terre avec les parents. On interdisait aux élèves de parler la langue dans l’école. C’était le français qui primait. Aujourd’hui, par contre, il y a des leçons en langue Nengone, Drehu ou Paici. J’ai d’ailleurs été sollicité par des classes de Maré pour être intervenant en Nengone, alors que j’étais déjà à la retraite. La question est de savoir s’il y a beaucoup plus de réussites maintenant” !
Dans les années 70, Keciehni Wagada avec ses collègues enseignants lors d’un regroupement pédagogique. (Beaucoup d’entre eux ont disparu...)
50 CONSTRUIRE LES LOYAUTÉ
Pa Keciehni très ému lors de l’hommage rendu à tous les vieux moniteurs de Nengone dont il était le doyen.
“Il en est de même pour l’habillement, se souvient-il, la plupart d’entre eux venaient pieds nus, un manou autour de la taille avec un petit panier tressé en feuilles de cocotier où était rangé le casse-croûte de midi. Mais, je peux vous assurer que ces gamins étaient très respectueux de l’autorité que je représentais mais également du règlement de l’établissement. Aujourd’hui, il y a le ramassage scolaire et la cantine pour le déjeuner, mais cela n’empêche pas la violence avec l’enseignant ou entre élèves”. Keciehni Wagada s’est également investi dans le milieu associatif : il a notamment été président de l’association des Parents d’Élèves du secteur scolaire Nece, Mebuet et Padawa durant 5 ans, il a été également à la tête du conseil des anciens de sa tribu. Après le décès en 1961 du premier Maire de Nengone, Jean Jebez, bien connu sous le diminutif de “Pa Jean”, c’est lui, Keciehni Wagada, sans étiquette politique, qui a été choisi pour lui succéder. Il note d’ailleurs : “En ce tempslà, il n’y avait que 16 conseillers municipaux, aujourd’hui, la commune en compte 29. Et c’est en tant que premier magistrat que j’ai eu le privilège, d’accueillir sur les terres de Nengone le Général De Gaulle, comme Président de la République”. Depuis la provincialisation en 1989, Keciehni Wagada a siégé régulièrement aux audiences du tribunal de Tadine comme assesseur coutumier, vue sa parfaite connaissance des us et coutumes de Nengone. Depuis, le Vieux Wagada a vu se produire beaucoup de changements dans notre société. En reconnaissance des services accomplis par ce citoyen hors norme, l’Etat lui a attribué l’ordre national du mérite en 1975, mais c’est en 1997 que ce retraité de l’enseignement a été décoré de la légion d’honneur. Qui peut mieux représenter, aujourd’hui, les valeurs fondamentales de la culture kanak que Keciehni Wagada ? Son parcours, n’est-il pas exemplaire pour servir de repère à nos jeunes en grand désarroi ? N’est-il pas un exemple de dévouement et de courage à inculquer à nos jeunes générations ? Mardi 11 févier, Pa Keciehni Wagada s’est éteint dans sa 90ème année à son domicile à la tribu de Mebuet à Maré. Tous les Si Nengone se souviendront de ce Grand Homme érudit, serviable et toujours humble, qui a laissé son empreinte dans l’histoire de Nengone et de la Province des îles Loyauté.