Magazine n° 177 Téléchargeable sur notre page Facebook et le Site de la Province : www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province-iles.nc http://www.constloy.com
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Editorial Dans ce numéro de notre journal provincial, le lecteur trouvera à la fois des larmes et des rires, de la peine et de la joie : le deuil du grand chef Yeiwene Jean Yeiwene de Tadine et le mariage du grand chef de Wabao Georges Wanaro à Nengone. Des événements empreints de sérieux et également de gaîté : la visite des affaires coutumières ou du directeur général des Outremer en terre Drehu, la Fête du Lagon à Iaai, celles du Wadrawa et du Ura à Maré qui mettent en vitrine notre économie agricole. Sans oublier le sport, les compétitions, la culture et la musique, notre rubrique sur la Femme et aussi sur l’éveil aux langues des îles Loyauté avec des contes et des portraits d’hommes et de femmes de grande valeur, œuvrant en toute humilité. Autant d’images positives qui contribuent à consolider ces liens sacrés et invisibles unissant la population Loyaltienne. Vous découvrirez également tout au long de cette édition, notre jeunesse en pleine construction. Elle est l’avenir de notre Pays et pour la Province des Iles Loyauté, elle est l’une de nos principales préoccupations. Il est donc primordial de l’accompagner dans ses projets d’études, sportifs et loisirs mais aussi, de l’orienter et la soutenir en lui indiquant les différents chemins possibles. Car la réussite du développement de notre province dépendra de la motivation et de l’engagement de tous et de toutes, dans les réflexions du moment comme dans les actions de tous les jours, là où nous nous trouvons, avec les moyens et les compétences dont nous disposons.
CONSTRUIRE LES LOYAUTE B.P. 7815 - 98801 Nouméa Cedex Tél. : 79 47 69 Email : constloy@canl.nc - ISSN n° 1169-4998 www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province-iles.nc http://www.constloy.com
Au nom des élus que je représente, j’adresse aux familles endeuillées nos sincères condoléances et à nos jeunes mariés, tous nos meilleurs vœux de bonheur. Bonne lecture à tous !
Directeurs de la publication : Philippe Sio et Jean-Luc Datim Réalisation : ADANIS - Joël Boufenèche Reportages : Maxou Granados, Sophie Mendes, Marco Wanyano Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) Impression : Artypo
Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté
Sommaire Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 et 5
Formation : “Prévention autour du sucre” . . . . . . . .p 31
Commémorations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 7
Débat sur les dangers d’internet . . . . . . . . . . . . . . . .p 33
Le directeur général des Outre-mer à Lifou . . . . . . . p 9
Développement durable au collège Laura Boula . . . . p 34
La Fête du Lagon à Iaai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 12
Exercices d’évacuation Tsunami dans les écoles . . p 35
Le Ura fêté à Nengone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 13
Culture : l’art et la musique . . . . . . . . . . . . . . p 36 et 37
La jeunesse au coeur des débats . . . . . . . . . . . . . . . p 15
Réunion de travail sur la réforme des collèges . . . . p 39
Le juvénat des îles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 19
Regard de femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 40 et 41
Le mariage du grand chef de Wabao . . . . . . . . . . . .p 21
Préparatifs pour le Challenge Michelet . . . . . . . . . . p 43
Eveil aux langues : Conte en drehu . . . . . . . . . . . . . .p 23
Jeunesse, sports et loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . p 44 et 45
Campagne de bourse d’études supérieures . . . . . . .p 29
Portrait en Iaai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 46
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Code de l’Environnement de la Province des Iles Loyauté, aménagement des sites touristiques, aides et subventions Les élus de la Province des Iles Loyauté se sont réunis le 21 juin pour statuer sur plusieurs dossiers importants. Après délibérations, les décisions prises par l’assemblée ont été adoptées à l’unanimité. Code de l'environnement de la Province des Iles Loyauté La Province des Iles Loyauté a décidé en 2013 de se doter de son propre Code de l’environnement et une première étape a été franchie le 6 avril 2016, par l’adoption d’une délibération fixant le périmètre du Code, ses principes généraux et plusieurs réglementations. Désormais il s’agit de compléter ce Code par l’adoption d’un Titre I du Livre III sur l’utilisation des ressources génétiques. Ce projet de délibération relatif au Titre I intitulé “Gestion des ressources biologiques, génétiques et biochimiques” du Livre III consacré à la “Gestion des ressources naturelles” permet ainsi à la Province des Iles Loyauté de se doter de son propre mécanisme d’Accès de Partage des Avantages (APA). Et dans un souci d’adaptation de cette réglementation aux pratiques et spécificités Loyaltiennes, des missions de terrain ont été réalisées sur les trois îles Loyauté afin de rencontrer les différents acteurs concernés par l’APA. Les 4 chapitres qui composent ce titre sont les suivants : -
Chapitre I : Champ d’application Chapitre II : Procédure d’accès Chapitre III : Utilisation des ressources collectées Chapitre IV : Contrôles et sanctions
Ainsi, en tenant compte du contexte de la Province des Iles Loyauté, ce projet vise à mettre en place un dispositif respectueux du droit en vigueur et adapté aux îles Loyauté.
Aménagement des sites touristiques Dans le cadre du contrat de développement 2017-2021 Etat-Province des Iles Loyauté, et à travers l’opération “aménagement des sites touristiques”, la Province des Iles Loyauté s’est engagée à valoriser les sites à fort potentiel touristique comme les sites naturels, culturels et d’accueil des croisiéristes. L’identification et la validation des sites touristiques à aménager en accord avec les partenaires tels que les fonciers et les coutumiers, les comités organisateurs des fêtes événementielles, les communes ainsi que les acteurs touristiques, se sont déroulées tout au long de l’année 2017. La garantie foncière, la faisabilité environnementale et sociale, l’opportunité socio-économique, la faisabilité technique, le coût financier, la cohérence avec la politique provinciale et communale, tous ces points ont été essentiels à la prise de décisions. Après les procédures d’identification et de validation reposant sur le respect de l’ensemble de ces critères déterminants, trois sites à aménager ont été retenus. Les sites de Luecila à Lifou, de Yedjele et Eni à Maré, ont satisfait à toutes ces obligations.
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Ayant été identifiés dans le cadre de l’accueil des croisiéristes tout en étant déjà opérationnels, ils ont pour particularité de s’inscrire dans des patrimoines naturels et paysagers remarquables situés au sein de milieux fragiles. Ponctuellement soumis à de fortes fréquentations touristiques lors des débarquements des croisiéristes ou des fêtes événementielles, certains aménagements existants y sont vétustes et peu adaptés à leur développement. D’une manière générale, ce projet se déroulera pour chacun des sites en trois phases. La première, consistant à l’étude du projet dans les domaines de l’aménagement et de l’urbanisme. La deuxième, concernera l’élaboration des différentes options d’aménagement. La troisième phase sera consacrée à la validation du schéma d’aménagement issu de l’option retenue.
Aides et subventions Dans le cadre de l’opération “Accès internet en tribus et espaces publics numériques (Cyber tribu)” du contrat de développement Etat-Province des Iles Loyauté 2017-2021, une subvention a été attribuée à l’association amis de Béthanie Folosa. Afin de répondre au manque d’accès internet dans les tribus et permettre une couverture améliorée des îles par les services numériques, cette action consiste à la mise en place et disposition d’équipements informatiques et bureautiques avec accès à internet au sein de la bibliothèque de Béthanie à la tribu de Xépénéhé à Lifou. Une subvention a été accordée à la Fédération Socio-Educative Nöje Drehu (FSEND) dans le cadre de travaux de rénovation et d’aménagement d’un point d’information jeunesse à Qanono Lifou. Cette opération “Aménagement d’espace jeune” du contrat de développement Etat-Province des Iles Loyauté 2017-2021, est mise en place avec pour obligation de respecter certaines conditions. En accord avec l’Archidiocèse de Nouméa, propriétaire de la maison du presbytère de Qanono, une convention de mise à la disposition à titre gracieux sur une période de 20 ans a été signée avec l’association Fédération SocioEducative de Nöje Drehu, pour l’utilisation du bâtiment dans le cadre du projet. Le dispositif de chantier d’engagement communautaire devra se faire en partenariat avec la FSEND. Le service jeunesse de la Direction de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (DJSL) de la Province des Iles Loyauté, en collaboration avec la FSEND et des entreprises du secteur bâtiment, mettra en place les chantiers qui prendront fin en 2019 selon l’évolution des travaux. En outre, le contrôle et la certification des travaux de rénovation et d’aménagement seront réalisés par la Direction de l’Equipement et de l’Aménagement (DEA). La commission jeunesse, sports et loisirs a validé en 2016, le regroupement des sportifs de Lifou pour la discipline du football au sein d’une seule et unique structure située au sein du collège Havila sous l’appellation d’un Centre Provincial Iles d’Entrainement (CPIE). Pour le bon fonctionnement de cette structure, la Province des Iles Loyauté a attribué une subvention à l’association Sportive du collège de Havila à Lifou. construire les loyauté - 5
En mémoire des anciens combattants La cérémonie de la Fête Nationale du 14 juillet a été célébrée dans la commune de Lifou qui n’a pas dérogé à cette tradition républicaine. En l’honneur des anciens qui ont combattu pour la France durant les 2 conflits mondiaux, le Commissaire Délégué de la République, le président de la Province des Iles Loyauté, le maire de Lifou, les autorités provinciales et municipales, des anciens combattants et militaires, les pompiers, la gendarmerie ainsi que de nombreux habitants et touristes de passage se sont rassemblés autour du Monument aux Morts de Wé. Patrice Laroppe le Commissaire Délégué de la République, accompagné de Néko Hnepeune le président de la Province des Iles Loyauté, et de Robert Xowie le maire de la commune de Lifou, a procédé au dépôt de gerbe en marquant une minute de silence où le devoir de mémoire a pris tout son sens. A l’issue de la cérémonie, les personnes présentes ont été conviées à un rafraîchissement à la résidence de l’Etat.
Disparition du grand chef Jean Yeiwene de Tadine Décédé à 71 ans des suites d’une longue maladie, le grand chef Yeiwene Jean Yeiwene de Tadine à Maré nous a quittés le vendredi 15 juin. Du fait de son état de santé, il n’aura pas eu le temps de “passer le relais” à son fils César et dans ces circonstances, ce sont les autorités coutumières qui ont dû assumer ce rôle. “On se souviendra d’un grand chef simple, qui vivait simplement, qui gérait sa chefferie et “ses frères” avec amour. La relation affective du “grand frère” est très importante chez nous”, a rappelé Ora Lakoredine, le porteparole (Acania) de la chefferie de Tadine. La cérémonie d’installation ou intronisation du nouveau grand chef, appelée “aseri doku” (mettre debout), fait dorénavant l’objet de discussions entre les clans car il est important pour la stabilité de la chefferie que les rênes soient transmis au fils du défunt. “Il est le poteau central qui garantit la cohésion du groupe”, a souligné Ora Lakoredine. Toute l’île de Nengone et ses chefferies se sont données rendez-vous mardi 19 juin à Tadine pour rendre un dernier hommage au grand chef Yeiwene Jean Yeiwene et dans le cimetière situé sur C’est au sein de la maison familiale que les frères Gaica, oncles utérins, ont les hauteurs de Tadine, il repose en paix fermé le cercueil comme le veut la tradition. auprès de son épouse décédée il y a César, le fils du grand chef, conclura un émouvant discours par un simple tout juste 3 mois auparavant. “Haiked Papa” (au revoir).
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Visite des affaires coutumières en terre Drehu Dans le cadre du suivi des programmes d'actions menés en milieu tribal, vendredi 1er juin, Didier Poidyaliwane, en charge des affaires coutumières à l’exécutif, accompagné de son chef de cabinet, Hanner Xalite, et d’une délégation de la Direction de la gestion et de la réglementation des affaires coutumières (DGRAC), s’est rendu à Lifou. Accueillie par la grande chefferie du Wetr avec une coutume de bienvenue, la délégation s'est ensuite rendue à la mairie de la commune à la rencontre du maire, Robert Xowie. Arrivée à la Maison Coutumière Ne Drehu, la délégation a pu s'entretenir avec les membres du conseil coutumier en abordant différents sujets importants. Le secteur des affaires coutumières, le développement durable, l'écologie ou encore la poursuite de la politique publique en tribu destinée à dynamiser les actions entreprises… ont été au cœur des débats. La programme de l'après-midi a été également très chargé par la visite des grandes chefferies de Gaïca à Drueulu et de Lössi à Mou. Pour terminer la mission avant de quitter l'île de Drehu, la délégation a fait une halte à la maison commune de Traput qui a fait l'objet d'un programme de rénovation et de construction.
Le directeur général des Outre-mer à Lifou Emmanuel Berthier, le directeur général des Outremer s’est rendu à Lifou la matinée du 31 mai. Pour cette visite marathon, il a été accueilli par Patrice Laroppe, le commissaire délégué de la République des îles Loyauté et s’est entretenu avec les agents de la subdivision administrative avant de rencontrer le président de la Province des Iles Loyauté, Néko Hnepeune.
Le commissaire délégué et le directeur général des Outre‐mer lors de la visite de l’UCPA de Traput, en compagnie de William Ihage (chemisette bleue), directeur général de la SODIL et de Joseph Wayewol (à droite), directeur de l’exploitation.
De gauche à droite : Le commissaire délégué de la République pour la Province des Iles Loyauté Patrice Laroppe, le directeur général des Outre‐mer Emmanuel Berthier et le président de la Province des Iles Loyauté Néko Hnepeune.
A la suite des différents entretiens et discours protocolaires, le directeur général des Outre-mer a parcouru l'île de Drehu en visitant l'Unité de conditionnement des produits agricoles (UCPA) de Traput située dans le district du Wetr. Il s'est ensuite rendu sur le site des centrales thermique et photovoltaïque de Waihmeme situé dans le district de Gaïca où le projet Lifou 100 % Energie renouvelable lui a été présenté. Dans le district du Wetr, il a visité la Maison de la Vanille avec une présentation de la filière agricole avant de rejoindre le site touristique d'accueil des croisiéristes à Easo. construire les loyauté - 9
La Fête du lagon à Iaai Du 8 au 10 juin la 11ème édition de la Fête du lagon s’est déroulée à la tribu de Héo à Ouvéa. Dans ce cadre paradisiaque inscrit au patrimoine de l’Unesco il y a 10 ans, la population a mis à l’honneur les différentes activités liées à la nature et surtout les richesses de son lagon. Avec des excursions, des jeux nautiques, des concours de pêche, une restauration à base de fruits de mer, les participants ont voulu sensibiliser les résidents et visiteurs à une nécessaire protection de l’environnement.
Avec un forfait spécial incluant le transport et l’hébergement en tribu proposé par la DIL, une soixantaine de touristes ont pu profiter de cette fête événementielle et vivre l’espace d’un week‐end sur l’île la plus proche du paradis.
La protection de l’environnement a été très appréciée du public à travers les différents ateliers proposés.
Démonstration du lancé d’épervier.
Toujours le même succès pour le marché de Maré à Nouméa Les 23 et 24 juin, le grand marché de Nengone a offert aux nouméens durant 2 jours de festivités, les plus beaux produits de son terroir. Installée sur le quai Ferry pour cette 3ème édition, la commune de Nengone qui a toujours le même objectif, promotionner ses produits et son savoir-faire, s'est entourée du Syndicat d'Initiative Nengone (SIN). Comme lors des précédentes éditions, la commune de Nengone a pris à sa charge le transport des produits et la location du matériel sur place afin d'offrir aux petits producteurs cette opportunité économique. A travers cette démarche et avec la collaboration de l'équipe du SIN, l'organisation d'un tel événement est dorénavant mieux encadrée. Le coût de l’opération restant néanmoins considérable, chacun des participants a dû prendre à sa charge son voyage en avion ou bateau et son hébergement. Danses traditionnelles, animations musicales, démonstrations des savoir-faire, dégustations des produits du terroir et de la mer ont conquis les visiteurs lors de ces deux jours de festivités. 12 - construire les loyauté
La fête du Wadrawa à Pénélo La tribu de Pénélo à Maré a fêté du vendredi 29 juin au dimanche 1er juillet l’igname du chef, le Wadrawa. Pour cette 24ème édition du théâtre, des danses et chants traditionnels, des animations musicales sur podium, des jeux pour petits et grands, et bien sûr le marché des producteurs locaux, ont séduit la population. La restauration riche en couleurs et saveurs a aussi occupé une place importante en mettant à l’honneur le tubercule. Un événement incontournable misant toujours sur ce qui fait sa force, la diversité ! Le Wadrawa étant mis à l’honneur durant ces 3 jours, les mamans se sont activées dans l’ombre en cuisinant le tubercule à toutes les sauces pour le plus grand plaisir des palais.
Satire burlesque de la société kanak et de ses politiques, la pièce de théâtre de Pierre Gope, “Moi... je vote ‘blanc’, a bousculé les plus grands et fait rire les plus petits.
Un marché qui coule de source avec la fête du Ura à Maré Du 13 au 15 juillet, la 16ème édition de la Fête du Ura s’est déroulée à la tribu de Tawainedre à Nengone. A l’origine, Ura est le nom que l’on donne à une eau douce qui jaillit sur le sable de la plage de Dranine, non loin de Tawainedre. Et au commencement, cette manifestation était seulement le “Marché de Ura’, symbolisé par le taro de Oneidi (Wakone, Tawainedre). Depuis, cette fête événementielle est devenue la Fête du Ura où le taro et l’igname des producteurs du coin sont très appréciés.
A l’ouverture de la Fête du Ura, les étals du grand marché offraient de nombreux produits locaux, symboles d’une terre riche et fertile.
La troupe de danse traditionnelle de la tribu de Wakone.
Cette édition s’est voulue modeste car l’an passé, dû à une grève des transports, peu de touristes avaient pu participer aux festivités. Cette année, le comité organisateur s’est appuyé sur le dynamisme des membres de la “Destination Iles Loyauté” (DIL) et du “Syndicat d'Initiative Nengone” (SIN), permettant ainsi à une trentaine de touristes de profiter d’une offre très attractive et limitée. Ainsi, de nombreuses activités étaient au programme. Des tours de l’île, des randonnées pédestres, des visites de sites produisant de la vanille, du miel et aussi des vergers, des ateliers de tressage ou de chasse aux crabes… sans oublier les spectacles, démonstrations de savoir-faire et les différents stands proposés sur le site de Tawainedre. construire les loyauté - 13
“Parcoursup NC” : l’Ecole calédonienne est en marche ! Le 8 mars 2018, la loi dite ORE – l’Orientation et la Réussite des Etudiants – définit les nouvelles modalités d’accès à l’enseignement supérieur. Elle impacte significativement l’orientation des élèves au lycée avec notamment la mise en œuvre de la procédure d’accès à l’enseignement supérieur. Ainsi les jeunes calédoniens pourront participer à 2 campagnes Parcoursup pour les formations disponibles en Nouvelle-Calédonie pendant leur année de terminal d’août à décembre 2018, et pour les formations en métropole, à partir de janvier 2019.
Pourquoi transformer l’accès à l’enseignement supérieur ? L’objectif est de réduire le taux d’échec élevé en 1ère année de licence mais aussi de mettre fin au tirage au sort pour décider de l’avenir des lycéens. Il est primordial de donner aux bacheliers de la voie professionnelle ou technologique de meilleures perspectives de réussite dans le supérieur. Mieux accompagner les élèves dans leur choix d’orientation en terminal permettra de garantir aux bacheliers un accès simple, juste et transparents dans le supérieur. En outre, la loi ORE permet la personnalisation des parcours dans l’enseignement supérieur et la spécialisation progressive afin de favoriser la réussite des étudiants.
La Commission Académique d’Accès à l’Enseignement Supérieur La réforme de l’accès à l’enseignement supérieur réaffirme et garantit le droit pour tout bachelier d’accéder aux études supérieures. Ainsi, la mise en place d’une Commission Académique d’Accès à l’Enseignement Supérieur (CAAES) a pour mission d’accompagner les candidats auxquels aucune proposition d’admission n’a été faite et qui ont fait au moins un vœu en phase principale ou en phase complémentaire, ou encore les candidats sollicitant un réexamen de leur candidature au regard d’une situation exceptionnelle. Il est important de rappeler que cet accompagnement par la CAAES est désormais un droit.
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La jeunesse au cœur des débats à Lifou Les états généraux de la jeunesse ayant pour thème “Imagine ton avenir, invente ton pays”, se sont tenus mardi 10 juillet à Luecila Lifou. Cet événement a regroupé de nombreuses personnes, coutumiers, élus, associations, parents et jeunes. Membre du gouvernement en charge de la jeunesse, Valentine Eurisouké a présenté les états généraux de la jeunesse le 27 juin au gouvernement, entourée des représentants de la Direction Jeunesse et des Sports de Nouvelle-Calédonie (DJS-NC) et d’animateurs jeunesse. Lors de sa déclaration de politique générale le 22 décembre 2017, le président du gouvernement a fait de la jeunesse une des priorités de son action. Cet engagement se traduira par l’adoption du plan jeunesse de la NouvelleCalédonie, issu des états généraux de la jeunesse, avant la fin de cette année 2018. Ceux-ci se tiendront le 18 août au centre d’accueil de Poé à Bourail. Dans le cadre de la préparation de ce grand rassemblement, un comité de pilotage réunissant les représentants des institutions concernées (Etat, gouvernement, provinces, etc.) et un comité technique composé des personnes ressources identifiées, ont été créés pour présenter la démarche et la méthodologie proposées. Du 27 juin au 7 août, ce n’est pas moins de 25 ateliers thématiques et décentralisés qui auront lieu sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie selon un programme défini et des domaines de réflexions.
Une démarche en 4 étapes - Faire un état des lieux de la situation actuelle et de l’aspiration des jeunes (faire un lien entre la vision des institutionnels, des coutumiers, des églises, des parents et des associations œuvrant en faveur de la jeunesse, tenir compte des différentes études et avis rendus par les institutions du pays), au regard notamment des plans Do Kamo et de sécurité et de lutte contre la délinquance ainsi que des dispositifs de mobilité et d'engagement citoyen dans les réflexions. - Valider l’état des lieux, tracer une stratégie partagée lors des états généraux de la jeunesse du samedi 18 août à Bourail, dégager des perspectives d’actions et des scénarii prospectifs et élaborer les éléments constitutifs d'une convention de la valorisation de la jeunesse de la Nouvelle-Calédonie définissant les principes fondamentaux d’intervention des différents acteurs. - Elaborer le plan jeunesse (objectifs stratégiques et généraux à moyenne échéance) en vue d’une adoption d’ici la fin de l'année par le Congrès. - Elaborer les plans opérationnels par levier d’actions prioritaires en 2019.
Les domaines de réflexion prioritaires Grâce à une large consultation des jeunes, des différents acteurs et partenaires coutumiers, religieux, institutionnels et associatifs, les états généraux de la jeunesse vont permettre de faire émerger une vision collective et sociale en faveur des jeunes, et de favoriser des orientations stratégiques qui seront identifiées dans le futur “plan jeunesse”. L’objectif est de valoriser les potentialités des jeunes, avec une attention particulière pour ceux qui sont le plus en difficulté, et de lutter contre des comportements jugés néfastes au bien “vivre ensemble” en Nouvelle-Calédonie. Trois thèmes de réflexion seront plus particulièrement explorés : - l’épanouissement des jeunes par l’éducation (co‐éducation entre l’école, la famille et les autorités éducatives pendant le temps libre des jeunes) et la socialisation (construction de l’identité sociale et psychologique du jeune), - l’environnement social et culturel des jeunes (capacité à agir et autonomie des jeunes dans la société), - l’évolution du mode de gouvernance (fédérer l’ensemble des acteurs et des territoires d’intervention afin de mettre en cohérence l’action publique des associations, de l’Etat, du gouvernement, des communes et des provinces, et la vision émise par le Cese et le Sénat coutumier).
Une charte et des axes stratégiques Au terme des différents ateliers thématiques et des états généraux de la jeunesse, deux types de résultats sont attendus. Une charte ou une convention de valorisation de la jeunesse de la Nouvelle-Calédonie qui devra affirmer des principes fondamentaux transcendant les stratégies spécifiques de chacun des acteurs institutionnels ou associatifs. Cette déclaration figurera en préambule du futur plan jeunesse, des propositions d’axes stratégiques susceptibles d’être déclinés en objectifs généraux. Ceux-ci permettront de construire une politique publique en faveur de notre jeunesse qui sera déclinée en plan d’actions opérationnel à compter de 2019.
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Le juvénat des îles en déplacement sur la Grande Terre Du 10 au 14 juin, 9 élèves de Terminale du lycée Williama Haudra de Lifou, ont fait un déplacement sur la Grande Terre afin de rencontrer des anciens du juvénat. Créé en 2014 par l’association Ihnaatr des îles Loyauté, le Juvénat des Iles est un internat d’excellence où le travail et le respect en sont la devise. Pour ces jeunes, venir à la rencontre des “anciens du juvénat” devenus cadres ou ingénieurs dans de grandes infrastructures, a été très enrichissant et formateur. Arrivés à Nouméa accompagnés de leurs responsables et d'un parent, ils ont immédiatement suivi des cours de soutien en mathématiques, physique et économie sous un angle différent, découvrant ainsi de nouvelles méthodes de travail. Au Centre d’Information et d’Orientation (CIO), ils se sont entretenus avec des psychologues d’orientation qui ont pu répondre à toutes les questions qu’ils se posaient comme la “Prépa Médecine”, les écoles d’ingénieur ou encore les diverses licences disponibles en Nouvelle-Calédonie et hors territoire. La visite de l’usine de la SLN a été également très instructive par la rencontre des ingénieurs et leurs explications de l’impact de la SLN sur l’économie calédonienne et sur l’environnement. La visite s’est poursuivie en province Nord à la découverte des métiers du journalisme sur le plateau télé de Caledonia à Koné et l’Ecomusée de Voh où ils ont participé aux différents ateliers proposés comme la cueillette du café, le dépulpage, la torréfaction et la dégustation. “Il ne faut pas aller pour faire semblant de travailler. Pour réussir, il faut vraiment se donner à fond et faire de grandes écoles. C’est très difficile, mais on peut y arriver si on se donne les moyens”, a souligné un ancien du juvénat de Lapérouse de la Maison familiale rurale (MFR) à Koné. De passage à Hienghène, ils ont rencontré Bernard Maepas, un des survivants de l’embuscade pendant les Evénements de 1984 qui leur a raconté l’histoire de Tiendanite, tribu de Jean-Marie Tjibaou, et de la tragédie qui s’y est déroulée. Lors de ces propos empreints d’une grande sagesse, il a incité les jeunes à mener un autre combat, celui de poursuivre leurs études afin de travailler pour le pays car la connaissance est l’une des plus grandes richesses que l’homme puisse obtenir. Avant de revenir à la capitale pour retourner à Lifou, une dernière excursion s’est faite à l’association de réhabilitation du patrimoine de Do Neva à Houailou. La découverte de la première école d’autrefois où étaient formés les kanaks ainsi que le sentier de l’eau avec sa canalisation à ciel ouvert permettant d’alimenter le site de Do Neva, ont été des moments où les temps passés ont chevauché le temps présent. “La future élite doit connaître l’histoire de son pays afin de mieux avancer et nous leur donnons les moyens de réussir et de mieux s’orienter. Maintenant c’est à eux de faire le reste !”, a rappelé l’équipe pédagogique. A travers ce périple, ces jeunes en voie de devenir l’élite de demain, ont été ravis par ce séjour qui a su allier l’utile à l’agréable, avec un soutien pédagogique solide et formateur.
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Le mariage du grand chef de Wabao à Nengone Mardi 17 juillet, s’est déroulée en cérémonie restreinte, l’union de Clara Wadrobert et Georges Wanaro, le grand chef de Wabao à Maré. Seules les trois chefferies Naisseline de Guahma, Yeiwene de Tadine et Wanaro de Wabao issues de la dynastie Yeiwene sur les 8 chefferies, ont participé au mariage coutumier. Cet événement se prépare depuis 6 mois et cette journée de cérémonie coutumière restreinte est très importante et particulière. Avec la rencontre des clans, à travers les festivités et coutumes, l’histoire des familles et des liens de parentés entre chacune des chefferies est évoquée avec au cœur Le mariage coutumier acté par l’officier public en présence des chefs de clan, des époux, de la maman et de l’oncle utérin du marié. des échanges, l’igname. Mercredi 18 juillet, toute l’île de Nengone a vécu au rythme des célébrations du nouveau couple, en passant de la chefferie au temple de Wabao, de la signature de l’acte coutumier à la cérémonie religieuse. Ponctué de musique et de danses traditionnelles, les festivités ont été honorées de façon mémorable. Avec le retour au pays de Georges Wanaro parti vivre à Nouméa par obligation et avec cette union sacrée, la possibilité d’introniser le grand chef s’offre enfin à la tribu de Wabao. “La tribu est restée vierge depuis la mort de l’ancien chef il y a 20 ans et ce mariage permettra d’installer ensuite le grand chef, lui qui a passé beaucoup de temps sur Nouméa. Pendant ces années, l’organisation de la tribu était décidée par les clans au sein du conseil du district. Une situation qui devrait bientôt changer. Il pourra alors assurer son rôle auprès de sa population et assumer ses responsabilités”, se réjouit Wéné Inéa, le porte-parole du grand chef Wanaro.
En nengone, “Wapodépode” est le moment où les garçons apportent à la chefferie les ignames et cochons qu’ils ont fait cuir durant les cérémonies.
Un spectacle de danses traditionnelles grandiose de par le nombre, le rythme et la qualité, a été offert par les tribus de Mebuet et Tuo.
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Hari-Mariana (Kau gol) Lapa lapaië i lue trenekön, ame la ejene la nekötrahmany, tre, Hari, ame nyidro hetre itre si nyidro nani, kuli, liona. Jole i Hari lai troa thupëne la itre si nyidro. Tru hë Hari, öni thinei nyëne : Ijijë hë tro eö a hane xomi föe. Ame la ejene la föi angeice Mariana. Ame pena e cili e Igilan ca kau gol. Asesë hnei angatre thele jëne troa humuth Igilane. Ame Hari hane jë hi tro troa humuth, hna pene hi hnei kau nge meci pi hi. Ame pena kau casi hi la traemene hlë me fetra : e picisisi e hmahmakany. Ame ketre ijin, Mariana a nango wasi mano, ka hace nyidro. Sesëkötre ju hi la kau e traqa. Hna penyi Mariana hi ame la kola kei mala pi hi la medreng. Ame qaqa kola sili drela e koho hnuma nge kola drenge la medreng e ho. Ame la eahlo a tro troa wang, tre mekölë hë Mariana a meci hë nge mala fe hë la medreng. Eahlo pa ati ejei nyëne jë Hari-Mariana, nekötrahmany. Hetru HariMariana jë pëhë hnei qaqa me ini angeice pe itre huliwa i keme i angeic, thupëne lo itre öni : kuli, nani, liona. Ame hë la nyëne a sikisitre lao macatre, nyëne hë hane wesiwesi me thele sinecelo. Ame la ejene la sinecelo i nyën tre Nana, tru la ihnimi nyidro. Ame ketre ijin, jole hë koi Hari-Mariana - Hnauëne laka patrekö la kemenge me thineng ? Angeice a hnyingë qaqa. Öni eahlo : - Meci asë hë nyidro hnei kau gool ! - “Epin, e tru hë ni, tro ni a isi me kau gool” öni HariMariana. - Atreine pe kö eö humuthe la kau gool ngo ka humuthi keme i ö pe. - Kaloi hi lai, öni ne la nekötrahmany goole, hnauëne pekö la tro ni a mele nge meci hë la lue ka sisitria kowe la meleng... Traqa ha nyëne kowe la 18 lao macatre i nyën. HariMariana palahi a iatre me Nana. Angeice hmaca hi lai a sipo qaqa troa isi me kau gool. Öni qaqa : - kaloi. - Qaqa, tro ni a traane la ca i rouz, öni nyën, e celë hnalapa, nyine hatre i eni. Nöjei hmakany eapo a fi nyëne hnei tim. E mele palahi tre mele palaköni. E meci hë hna nyipune hi la meleng. Ame lai jidri angeice a nango meköl, traqa pi hi ui thinei angeic : - Neköng, eö a pi tro troa isi me kau gool ? - Uëti, nenë. Öni thinei angeic. - Hnëkëne jë la köni jo. Ame la köni jo cili thatraqane la köni drai. E faife lae hawa au lieu de "e 5 ör" hmahmakanyi, hlëjë hi kau gool, nge hlë jë fe hi la nöje Igilan. ; kösë lo sa, wene me hedreng la eje a jumijumi itrei. - Tro jë eö a tro koilo hmeku i kau, tro eö a traqa kowe la ca hnapapa atraqatr. Casi hi la isinö e kuhu nyipin. Isinöe ka tru pe. Hnei kau hna lapa xöle itrei. Traqa ju hi eö a siej : “Kau gol ! Trohemi ma isi me ni !” nge tro eö a xolouthe catrëne la ca picine la isinöe. Sieje jë hi Hari-Mariana, nge mejë jë hi kau gool nge tru la xou i nyën. Ame la kau tre goole asëhi, alameke pe hi me juneti la ka meleke han. Ame la kau a öhni angeic, nyiape pi hi kau gool a jei angeic e koilo ngöne isinöe, jë pi hi lo isinöe, malapi hi isinöe. Ame hmaca la kau a troa jei Hari-Mariana, mejë hmaca jë hi isinöe, kau hmaca hi lai a jenge la sinöe. Tune palahi, tune palahi. Ase pi hë la ca drai. Ame la hnaaluene drai, ame la kola mejë hmaca la isinöe, kau mina hi lai a nyiapa jeng, nge ka catre palahi la iwanakoime i Hari-Mariana ngöne i picin 'ej. Hetre ijine meköle i nyëne e kau fe a meköl. Ame la hnakönine drai, kucakuca trotro hë kau. Ame hmaca la kola sieje hnei Hari-Mariana, tha kolo hmaca kö a nyiape hnei kau ngo kolo pëhë a tro. Utipi hi nekötrahmanyi a uthe la ketre jo me hna kowe la ketre alamekei kau. Hna maca pi la ketre jo koi ketre alamek. Ame lo hnaakönine jo koi ipune i kau. Meci pi hi Kau.
Hari-Mariana pa bëeke jë koi qaqa memine lo köni jo ka si madra. Atre asë hë la nöje laka meci hë kau gool. Atre fe hë la köni atrekënö, aangatre pa tro jë troa canga siëne lo madra i kau me tro koi joxu Kuinë ne Igilan me neköi nyidrë jajiny. Angatre pa qaja jë koi joxu laka angatre laka humuthe la kau gool. Öni joxu : - Tro la ketre epuni a faipoipo memine la neköng nge ame la lue xan, troa huliwa me mele ecelë thei ni ngöne la hna nyijoxu. Keciqa pi hi la miuzike me madrine me fiafia e cili ngöne hna nyijoxu. Nue pi kö Hari-Mariana la itre madrin, ame lo heji ne faipoipo, nyëne hi lai a tro fë lo köni jo ka si madra koi joxu me qaja ka hape tha köni atrekënö kö laka humuthe la kau. - Eni la ka humuthe la kau gol, öni nyën. Pane hnyingë angatre jë ka hape hnei angatre hna humuthe tuneka la kau. Pëkö hna sa hnei köni atrekënö, ame hnei joxu hna me upi itre atre thupe troa kuië angatre koi kalabus. Kolo pa huliwane jë pe la faipoipo i Hari-Mariana me neköi joxu ka mingöming. Hna könëne asë la nöje troa ce madrine me xeni e koilo hnanyijoxu. E asehë la itre madrin, joxu hi lai a upe la lue trefëne troa tro koilo hnalapa troa thupë qaqa. Enepe, ca ka zalu : Nana. Hnei nyidroti hna upe la ca nekötrahmanyi troa thele la hnei lue trefëne hna meköl matre humuthi nyidro. Loipe, xoi nekötrahmanyi troa ihumuth; ame hnei angatre hna ami Hari-Mariana hnine la ca i keesi ka xoj me trije e kuhu hnagejë. Ame kuli me liona hnei angatre hna hnöth, ngo ame nani ka mel. Lue drai ne manijë hë la i keesi e kuhu fenëtë, nge lue drai ne patre hë Hari-Mariana. Öhnë hë nani la i keesi ka manij. Sesë pi hi nani a ho të e koho hune la ikees. Ame liona, mele fe hë, kolo hi lai a sesë koi nani me punepunëne la punepune i Hari-Mariana. Angeice hi lai a heje xöci la otretre me itre inehe ne la i keesi me huli Hari-Mariana koi hunëtë, me hnalapa, me inyië angeic. Enepe, wesitre pi Nana ke mele kö Hari-Mariana kolo hmaca upe jë lo itre sine ce huliwa i angeice troa kötre sai Hari-Mariana a tro koilo ketre götrane ga nanyi, me hnënge etë me hnöthe la lue mekei nyidrë. Kolo pa hnöthi nyidrëti ju ngöne ca i kapa matre troa hnyijuëne me axösisin. Ame kuli me liona me nani asehë hnöth. Önë hë angatre laka patre hmaca ha la maseta i angatr. Kuli hi lai a punepunë nyidrë me atrehmekune laka nanyi catre nyidrë. Heje xöci pi hi liona la itre otretre i angatr nge nue hmaca pi hi angatre troa thele Hari-Mariana. Traqa ha angatre e cili ga hnënge etë, nge kucakuca ha lo Nana me itre sinexölei nyidro. Liona pa heje xöci pi la itre otretre i Hari-Mariana. Öni nyidrë : - Humuthe pi la lue sine ce xöle i Nana ngo nue Nana pi troa mel. Ame e koilo hnalapa, mala ha la neköi Hari-Mariana me neköi joxu. Hari-Mariana pa atë ju ka hape “Hari”. Joxu Kuinëti pa thei haa treneköne pi me qaqa troa lapa thei nyidrë i e koilo hnanyijoxu. Ame enehila, ame la joxu e IGILAN tre Hari. Ifejicatre i Hnyanë Wahetra. Hna ujëne koi qene wiwi hnei Kama Fulilagi ka cilëne la ALK ne Drehu maine uma hmelöme ne la qene Drehu. construire les loyauté - 23
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Hari-Mariana et la vache dorée Il était une fois une mère et son enfant. Son fils s’appelait Hari. Ils avaient une chèvre, un chien et un lion. Hari avait la charge de garder les animaux. Au fil des années Hari devint un jeune homme. Sa mère lui dit : Il est temps pour toi de chercher une femme. Il épousa une femme qui s’appelait Mariana. L’endroit où il vivait était Igilan et il y avait là une vache dorée. Tous ont cherché à la tuer sans y parvenir. Hari décida lui aussi de tuer la vache mais celle-ci dotée d’une force incroyable chargea Hari. Il mourut d’une manière tout aussi incroyable puisque la vache l’avait juste effleuré. Cette vache avait des habitudes : elle se levait toujours à l’aube pour ensuite aller vers les gens du village. Un jour la vache dorée surpris Mariana en train de laver le linge. Elle fit comme pour son mari : elle l’effleura et la fit tomber. L’enfant qu’elle attendait sorti de son ventre. Sa belle-mère était dans la maison en train de tricoter. Elle entendit les cris du bébé. Lorsqu’elle alla voir, elle découvrit Mariana allongée et sans vie. En hommage à ses parents, elle appela le nouveau-né Hari-Mariana. Elle éleva Hari-Mariana et lui apprit le travail de son père. Lorsqu’il eut 16 ans, il se chercha une copine. Elle s’appelait Nana. Ils s’aimaient beaucoup. Hari-Mariana se posait beaucoup de questions concernant son père et sa mère. Un jour il dit à sa grand-mère : “Où sont mes parents” ? Elle lui répondit : “Ils sont morts tous les deux tués par la vache dorée”. - “Quand je serai grand je me battrai contre la vache dorée”, lui dit Hari-Mariana. - “Comment tu parviendras à la tuer puisque ton propre père a échoué”! - “Je relève le défi puisqu’elle a enlevé la vie de ceux qui me sont le plus cher”. A l’âge de 18 ans Hari-Mariana fréquentait toujours Nana. Un jour il demanda à sa grand-mère d’aller combattre la vache dorée. Celle-ci lui répondit qu’elle était d’accord. - “Grand‐mère”, dit le jeune homme, “je vais planter chez nous un rosier qui t’indiquera si je suis en vie ou mort. Tous les matins tu l’arroseras. S’il continue à fleurir c’est que je suis toujours en vie. Par contre, s’il meurt ça sera le signe que je ne suis plus de ce monde”. Le soir lorsqu’il s’endormit il reçut la visite de sa défunte mère. - “Mon fils, est‐ce que tu veux combattre la vache dorée” ? lui demande sa mère. - “Ecoute maman, prépares 3 lances, ces armes me serviront pour 3 jours de combat”. A 5 heures du matin, la vache dorée se réveilla. Elle s’étira tellement fort que toute la tribu d’Igilan fut tirée de son sommeil. Sa mère lui dit encore : - “Va à l’endroit où réside cette vache, tu y trouveras un grand terrain vague avec, à son centre, un très grand arbre. La vache dorée a pris l’habitude de venir se gratter contre le tronc de cet arbre. Tu lui crieras ceci : “Kau gool ! Viens te battre avec moi !” et en même temps tu t’agripperas fortement à une branche de l’arbre”. Aussitôt arrivé sur les lieux, Hari-Mariana cria. La vache se leva, son corps était d’or sauf ses yeux et son arrièretrain. Le jeune homme avait très peur. La vache le vit et le chargea. Elle fit tomber l’arbre sur lequel il s’était agrippé. Puis recommença à charger et recharger sans parvenir à défaire l’homme de l’arbre. Quant à cette dernière, à chaque fois qu’elle tombait, elle se relevait comme par magie. La journée se passa ainsi. Le deuxième jour fut semblable au premier puisque la vache ne réussit pas ses tentatives. Il y a eu des moments de fatigue où chacun se reposa. Le troisième
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jour, la vache dorée commença à s’épuiser. HariMariana cria une dernière fois mais la vache ne courait plus, elle marchait fatiguée. Il prit alors une lance et transperça l’œil de la vache. Il prit la deuxième lance et piqua l’autre œil. La dernière lance lui servit à atteindre l’arrière-train de la vache dorée qui tomba et mourut. Hari-Mariana ramena les lances ensanglantées à sa grand-mère. Tout le monde sut que la vache dorée était morte. La nouvelle parvint aux oreilles de trois brigands qui s’empressèrent de s’arroser de sang de l’animal avant de se présenter au chef du village. Ils revendiquèrent la mort de la vache. Le chef leur dit : “Puisqu’il en est ainsi, l’un de vous épousera ma fille”. Très rapidement, on organisa les festivités. Hari-Mariana les laissa faire la fête, mais à la tombée de la nuit, il se présenta au chef avec les trois lances ensanglantées. - “Je suis celui qui a tué la vache dorée mais j’aimerais demander à ces trois hommes, de quelle manière ont‐ils abattu cette vache ?”. Aucuns d’eux ne répondit. Alors le chef les fit jeter en prison. On célébra alors le mariage de Hari-Mariana et de la fille du chef qui était très belle. Toute la population fut conviée à ce mariage pour festoyer ensemble à la chefferie. Après les noces le chef leur pria de retourner cher Hari-Mariana pour veiller sur sa grand-mère. Ce qui rendit Nana très jalouse. Elle envoya un jeune homme pour trouver l’endroit où ils dormaient afin de les tuer. Or le jeune homme avait peur de commettre ce meurtre. Il décida donc de mettre Hari-Mariana à l’intérieur d’une caisse rouillée qu’il jeta à la mer. Ses animaux de compagnie furent attachés sauf la chèvre. Pendant deux jours, la caisse flotta sous les rochers, jusqu’à ce que la chèvre l’aperçue. Elle sauta sur la caisse. Le lion se libéra et fit comme la chèvre quand il sentit l’odeur de Hari-Mariana. Il cassa la corde qui entourait la caisse puis dégagea les planches de la caisse afin de libérer Hari-Mariana. Quand elle sut que Hari était vivant, Nana fut furieuse. Elle envoya de nouveau ses complices pour kidnapper Hari-Mariana et l’emmener au loin. Ils l’attachèrent à un poteau. Les animaux se rendirent compte que leur maître avait de nouveau disparu. Ils le cherchèrent et le découvrirent enfin accompagné de Nana et de ses complices. Hari-Mariana ordonna aux animaux de tuer les compagnons de Nana mais de lui épargner sa vie. A ce moment-même à la chefferie, l’épouse de HariMariana donnait naissance à leur premier enfant. Le couple le nomma Hari. Le chef les invita à vivre dans l’enceinte de la chefferie. Aujourd’hui le chef d’Igilan s’appelle Hari. Conte en drehu de Hnyan Wahetra. Traduit en français par Kama Fulilagi, chargée d’études drehu de l’ALK.
Un projet pédagogique : “l’Exil contraint ou voulu !” Depuis le début de l’année scolaire, les élèves du collège Laura Boula de Wé à Lifou, travaillent sur un projet EPI “Enseignements Pratiques Interdisciplinaires” ayant pour thème, “l’Exil contraint ou voulu”. Albert Sio, chargé de mission à la Direction de la culture et des affaires coutumières de la Province des Iles Loyauté et Delphine Zeoula, patentée en environnement et agriculture, ont été invités fin mai dans les locaux du Centre de documentation et d'information de l’établissement.
Delphine Zeoula à droite et Albert Sio à gauche racontant aux collégiens leurs parcours et leurs choix.
Organisée par la principale du collège, Anne Le Nestour, cette rencontre a permis aux élèves des classes de 3ème d’aborder le sujet en évoquant les différents parcours professionnels et familiaux des intéressés. Entourés de leurs professeurs Marie-Laure Brignou-Ledan et Béatrice Camallonga, les collégiens ont questionné les interlocuteurs afin de comprendre les raisons qui les ont poussés à faire ces choix de vie qualifiés d’audacieux mais de plus en plus courants. A travers ces rencontres empreintes de moments forts et avec les travaux des élèves (dessins et cartographies mêlés à l'écriture), ce projet chapeauté par les enseignantes, a pour finalité d’aboutir à un support pédagogique destiné à mieux cerner et comprendre ce qu’est “l’exil familial et professionnel”.
Campagne de bourse d’études supérieures La Province des Iles Loyauté a débuté sa campagne de bourse pour des études supérieures le 2 juillet et prendra fin le 30 septembre 2018, délai de rigueur. Les étudiants et élèves actuellement inscrits en classe de Terminale de l’enseignement général, technologique et professionnel, ressortissants des îles Loyauté souhaitant poursuivre leurs études supérieures en Nouvelle-Calédonie (année universitaire 2019) et en Métropole (année universitaire 2019-2020) sont conviés à prendre contact auprès des services concernés : - Pour Lifou, les dossiers sont à retirer à la Direction de l’éducation, de la formation, de l’insertion professionnelle et de l’emploi (DEFIPE) située à l’hôtel de la Province des Iles Loyauté Wé. Contact téléphonique : 45 52 20. - Pour Maré, les dossiers sont à retirer à Direction générale des services de Maré située à l’antenne Provinciale de La Roche. Contact téléphonique : 45 44 00. - Pour Ouvéa, les dossiers sont à retirer à la Direction générale des services d’Ouvéa située à l’antenne Provinciale de Wadrilla. Contact téléphonique : 45 52 50. - Pour Nouméa, les dossiers sont à retirer à la Direction générale des services de Nouméa située à l’antenne Provinciale de Nouméa, 10 rue Georges Clémenceau. Contact téléphonique : 28 18 26. Courriel : dgsn-ces@loyalty.nc construire les loyauté - 29
Formation sur le thème “Prévention autour du sucre” Du 11 au 12 juin, dans la salle de réunion du centre Les animatrices nautique Hnaipolë de Qanono à Lifou, une ont appris à formation continue s’est déroulée sur la définir le sucre et découvert thématique “Sucre et santé”. Organisée par la des Direction Jeunesse Sports et Loisirs (DJSL) et la alternatives naturelles bien Direction de l’Action Communautaire et de l’Action meilleures Sanitaire (DACAS), cette formation a permis aux pour la santé comme le miel, animateurs socio-éducatifs de compléter leurs le sucre de connaissances et de s’enrichir sur les pratiques canne, les sirops d’érable éducatives liées à la santé dans le cadre des centres ou de malt. de loisirs. Nathalie Ezanno, infirmière éducatrice sanitaire de Lifou a rappelé que le sucre n’est pas un ennemi car l’organisme en a besoin, mais pas sous n’importe quelle forme car il peut aussi avoir un effet nocif sur la santé. Lors de ce module de 12 heures, les participants ont pu travailler sur la définition du “sucre”, trouver d’autres produits naturels sucrés et bons pour la santé et surtout ne jamais oublier que les excès quels que soient les domaines, sont toujours un danger pour l’être humain. Des supports spécialement créés autour de ce thème, comme le jeu de l’oie pour les enfants et les jeunes, ou d’autres projets d’animations avec l’identification des problèmes d’alimentation déséquilibrée étaient au programme. Cette formation a permis aux animatrices, toutes membres de la Fédération Socio-Educative Ne Drehu (FSEND), de mieux appréhender “les dangers du trop de sucre dans l’organisme” et l’importance des activités physiques. Malheureusement et bien souvent, toutes les complications générées par une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique engendrent le diabète. “Manger mieux, bouger Des supports pédagogiques créés en relation avec le thème. plus”, une devise à adopter pour rester en bonne santé !
Campagne bucco-dentaire à Lifou L’Agence Sanitaire et Sociale de NouvelleCalédonie (ASSNC) et la Direction de l’Action Communautaire et de l’Action Sanitaire de la Province des Iles Loyauté (DACAS), ont organisé fin mai une action de prévention buccodentaire dans les écoles primaires publiques de Xépénéhé à Drehu. Cette opération ayant pour objectif d’assurer la prévention des caries, a été accompagnée de conseils et démonstrations pour une bonne hygiène bucco-dentaire par un brossage des dents efficace après chaque repas et une alimentation équilibrée en réduisant tout aliment et boissons sucrés.
Démonstration par le dentiste d’un brossage de dents à faire efficacement après chaque repas.
Accompagnés de l’éducateur sanitaire de la Province des Iles Loyauté, les 43 élèves se sont rendus au dispensaire de Xépénéhé. Après examen de chaque élève, le dentiste et son assistante dentaire venus de Nouméa, ont constaté que la plupart des enfants souffraient de caries. A l’issue des consultations, une fiche d’information destinée aux parents a été remise aux élèves indiquant la nécessité de consulter un dentiste. D’autres actions de prévention buccodentaire sont prévues tout au long de l’année. Les dates et lieux seront communiqués aux établissements scolaires ultérieurement. construire les loyauté - 31
Débat sur les dangers d’internet à Nengone Toujours dans le cadre de son cycle mensuel de conférences, lundi 3 juin la commune de Maré s’est associée aux collèges de l’île afin d’évoquer avec les Si Nengone la question des dérives et des dangers liés à Internet et aux réseaux sociaux. Plus d’une soixantaine de personnes, tous âges confondus, se sont rendus au faré du site Ofono de Tadine ce lundi soir pour débattre de ce sujet d’actualité. Animé par les gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), ce débat-conférence a suscité beaucoup de questionnements. Les conseils et témoignages des animateurs ont captivé le public composé d’élus, coutumiers, personnels éducatifs, jeunes et parents, tous conscients et préoccupés par cette technologie encore récente sur l’île et qui peut présenter bien des dangers selon l’usage fait. Le cyberharcèlement, l’atteinte à la vie privée, le droit à l’image, le happy slapping ou encore appelé vidéolynchage qui est une pratique consistant à filmer l’agression physique d’une personne à l’aide d’un téléphone portable… sont des éléments à prendre en considération pour la sécurité physique et psychologique de tout individu confronté à notre monde en constante évolution. Lucie et Nathalie, les 2 agents de la BPDJ de Nouméa en charge de venir à la rencontre des jeunes maréens avaient pour objectif principal de dispenser des messages et échanger avec les participants afin d’éviter aux jeunes de basculer dans la délinquance ou la récidive. Avec une méthode incitative et interactive, elles ont réussi à faire parler les jeunes devant leurs parents. La participation et les échanges lors de ce débat ont été très riches en enseignement. En donnant quelques pistes de réflexion, Lucie a invité le public à réinvestir les notions de délinquance, d’infraction, de violence, de prévention,… pour une meilleure compréhension, jusqu’à comprendre collectivement, qu’en matière d’Internet et de réseaux sociaux, c’est l’utilisateur et non l’outil qui est dangereux. “On peut donc protéger nos enfants et les rendre responsables. Il est important de s’intéresser à ce que nos enfants font sur internet, installer un contrôle parental pour filtrer les images choquantes, ne pas les laisser seuls sur internet, vérifier que l’âge du jeu est adapté, limiter le temps sur écran,…”, a rappelé Lucie. Toutes ces pratiques sont nouvelles pour les familles de Maré pour qui, Internet est encore une technologie relativement récente sur l’île. Un questionnaire transmis par la BPDJ aux élèves de 4ème des 3 collèges de Nengone a permis en amont de retenir les chiffres suivants : - 47 % des Si Nengone n’ont pas internet à la maison. - 79 % des jeunes disposent d’un téléphone portable dont 76 % ont un smartphone. - 59 % possèdent au moins un réseau social dont Facebook en première place. - 60 % passent une durée hebdomadaire d’une heure sur internet surtout pendant les vacances et week-ends. - 30 % disposent d’un contrôle parental. Même si ces chiffres démontrent qu’à Nengone l’utilisation d’Internet reste encore une pratique raisonnable, la BPDJ invite à la vigilance, à ne pas prendre à la légère les dangers qu’Internet peut engendrer et surtout, à ne pas croire que ça n’arrive qu’aux autres. Il est primordial de se rappeler que dès 13 ans, un mineur est considéré responsable de ses actes devant la justice et peut faire l’objet de condamnations et d’amendes. Contact : BPDJ de Nouméa - Caserne Bailly - rue Jacques Iékawé Téléphone : 29 56 91 ou 79 67 49 Mail. bpdj.comgendnc@gendarmerie.intérieur.gouv.fr
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Développement durable au collège Laura Boula Mardi 5 juin l’équipe pédagogique du collège Laura Boula a accompagné une partie des élèves à la Maison de la Vanille dans le cadre des formations consacrées au développement durable. Pour cette partie théorique, les collégiens ont pu bénéficier d’une visite guidée des installations et les techniciens ont répondu à toutes les questions posées par les jeunes très impliqués dans ce projet. La définition d’un compost, de ses objectifs et comment le fabriquer, n’avaient plus aucun secret pour les jeunes érudits en herbe, du moins côté théorique. Aussi, le mercredi 6 juin les collégiens encadrés de leurs professeurs, du directeur de l’internat Yann Waheo et du technicien de l’Association Arbofruits Jean-Paul Lolo ont pu s’adonner à la partie pratique derrière le réfectoire de l’établissement scolaire. Ce travail fait en commun permettra d’une part de fournir l’engrais naturel pour le potager de la SEGPA et d’autre part, servira pour la mise en place du jardin médicinal de l’internat.
Formation agricole à Maré Une nouvelle formation intitulée “Conduite et entretien de matériels agricoles” a eu lieu à Nengone mi-juin. Pierre Angonin, responsable de la plateforme machinisme créée par la Chambre d'agriculture et animateur de cette formation de 86 heures financée par la Province des Iles Loyauté a rappelé, “La Province des Iles Loyauté ne finance plus de matériel mais ambitionne que la formation permette de mieux utiliser et entretenir le matériel acheté”. Cette première session s’est déroulée durant une semaine sur le site d’Atha à Maré où 8 agriculteurs de l’île ont pu bénéficier des conseils de spécialistes. Deux autres formations pour la maintenance et le diagnostique de panne seront dispensées également cette année. A l’issue des ces formations, les stagiaires recevront leur certification et pourront ainsi valoriser leur profession. “L’avenir c’est le collectif et non plus l’individuel. Ce matériel est trop lourd pour un seul exploitant. Il devient plus rentable s’il l’utilise à façon, c’est‐à‐dire pour lui‐même et d’autres”, a encore précisé le formateur.
Les producteurs Ne Drehu à la foire de Hamilton La foire agricole de Hamilton en Nouvellez-Zélande qui s’est déroulée du 12 au 23 juin, a été pour l’Association “Marché des producteurs Ne Drehu”, l’occasion de s’imprégner du développement local. Avec pour objectif l’apprentissage par l’observation et le partage des savoir-faire des agriculteurs, éleveurs et constater les résultats obtenus dans toutes les productions locales exposées, les producteurs tendent toujours à l’amélioration de leurs produits locaux 100 % bio et artisanaux dont ils sont très fiers. L’Association “Marché des producteurs Ne Drehu” fonctionne de manière autonome et regroupe une soixantaine d’adhérents des 3 districts de Lifou (Wetr, Gaïca et Lössi) mais aussi un producteur de Tiga, une couturière de la Province Nord et une productrice de la Province Sud. Afin de réunir les fonds nécessaires à ce voyage organisé, des manifestations, activités et ventes ont été organisées tout au long de l’année. Ainsi, la part restant à la charge des voyageurs a été considérablement réduite permettant à une trentaine de personnes de l’association de s’envoler pour la Nouvelle-Zélande.
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Le Comité Tsunami Ne Drehu a réussi son pari Suite à l’alerte Tsunami du 20 novembre 2017, une délégation de l’Association des Parents d’Elèves des écoles primaires publiques de Jozip et Traput de Lifou s’était rendue à la mairie et à la Province des Iles Loyauté mercredi 6 décembre. Un courrier faisant état de certaines anomalies constatées lors de l’alerte Tsunami avait été remis aux autorités administratives afin de trouver des solutions sur certains disfonctionnements constatés lors de l’événement (voir notre édition n° 174). Les demandes d’amélioration, de la procédure d’évacuation, de la formation des enseignants et des personnels scolaires, et du déplacement des sirènes vers les chefferies ou paroisses sont en cours de réalisation au niveau des différentes administrations concernées. En outre, depuis ce début d’année 2018, le Comité Tsunami regroupant les parents d’élèves et les enseignants des deux écoles a été créé. Son objectif est d’entretenir les chemins de replis, de normaliser et aménager les zones de refuges et d’organiser chaque trimestre des exercices d’évacuation afin de familiariser les élèves et les enseignants. Comme programmé pour la fin du 1er trimestre 2018, les écoles de Traput et Jozip accompagnées du Comité Tsunami, ont mis à exécution ce dispositif d’évacuation d’urgence. Les exercices se sont déroulés conformément aux consignes de sécurité et au dispositif d’évacuation en vigueur sur la commune de Drehu. Ces exercices ont ainsi permis de constater la nécessité d’apporter quelques améliorations au niveau de l'accès aux sentiers mais dans l’ensemble, le Comité Tsunami, parents et enfants sont très satisfaits du résultat obtenu. “Bien sûr, il ne s’agissait que d’exercices mais il faut que les enfants et les enseignants gardent à l’esprit que ce scénario fictif est tout à fait crédible. Tout le monde a joué le jeu sur le terrain et cela nous a permis de valider les délais théoriques d’évacuation des enfants”, a rappelé Suzie Mataika, directrice du groupement des écoles maternelles et primaires du 4ème secteur de Lifou.
Une signalisation routière pittoresque à Nengone Les îles Loyauté ont la réputation de compter parmi les plus beaux paysages de la Nouvelle-Calédonie. L’île de Maré attire de plus en plus de croisiéristes et le nombre de touchers paquebots ne cesse d’augmenter. Les Si Nengone sont très sensibles et soucieux de l’écologie et du respect de leur environnement. Du moins pour la majorité, car certains actes de vandalisme montrent qu’une minorité porte atteinte à l’image de l'île de Nengone et de sa population. En effet, par endroits la signalisation routière pittoresque peut prêter à sourire tant elle est déconcertante et la majorité des axes routiers semble concernée. Bien souvent, cette minorité agit sans avoir conscience des conséquences de ses actes, car pour elle cela n’est pas grave et n’est simplement qu’un “jeu” ou une “distraction”. Au détour d’une Pour rappel, l’article 322-1 du code pénal prévoit : “La destruction, balade sur les la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est plages de la côte est de l’île, punie de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 € d’amende les visiteurs (3.579.952 CFP), sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger. Le pourront fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans s’amuser de trouver un autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies panneau qui a publiques ou le mobilier urbain, est puni de 3.750 € d’amende visiblement perdu son (447.494 CFP) et d’une peine de travail d’intérêt général (TIG) chemin et son lorsqu’il n’en est résulté qu’un dommage léger”. utilité. Les directions ont disparu des supports métalliques du côté de Medu. Les touristes s’aventurant sur l’île se retrouvent désorienter par les A l’intersection menant vers Tuo et le stade de panneaux disparus Taduremu. Si les résidents connaissent leur île comme ou inexistants dans leur poche, qu’en est‐il des visiteurs ? Un bien commun Une signalétique criblée de balles certains secteurs détérioré par les contribuables eux‐mêmes. sur la route menant à Wakoné. les plus reculés.
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La fanfare Malawi pour la 1ère fois aux îles Loyauté Tous les ans, la fanfare Malawi de Nouméa effectue des déplacements sur la grande terre et au Vanuatu. Cette année, la troupe a mis le cap sur les îles Loyauté pour la 1ère fois. Accueillie par l’Association “Lifou Nature”, elle y a séjourné du 8 au 13 mai à la tribu de Hunëtë à Lifou. Composée de 22 musiciens, la troupe souhaite simplement partager la musique tout en s’amusant avec pour objectif communiquer de la joie et de la bonne humeur. Plusieurs représentations se sont déroulées dans les établissement scolaires, les lieux publics et en tribus. Pour la majorité du public, cela a été une totale surprise en découvrant les différents instruments de musique tels que les saxophones, clarinettes, flûtes, trombones, trompettes et grosse caisse. Un type de musique devenu méconnu des jeunes et qui a ravi l’ensemble du public.
Sous l’impulsion d’une poignée de musiciens recherchant l’esprit des fanfares, au pied du pic Malaoui sur la commune de Dumbéa, la fanfare Malawi a été créée en 2006 et compte à ce jour plus de 30 musiciens.
La fanfare Malawi a animé le marché de Wé où les vendeurs et clients se sont pris au jeu en dansant et chantant pour accompagner la troupe.
A l’école primaire pilote de Wé, les enfants ont pu s’essayer avec les divers instruments lors de la 1ère représentation folklorique.
Atelier son et musique à Luecila L’Association Jeunesse Informatique (AJI) de Luecila à Lifou a proposé du 19 au 22 juin un atelier son et musique dans les locaux de la cybertribu. Kamen Ajapuhnya, animatrice multimédia et Gisèle Waxuie, de l’AJI ont dispensé aux 6 jeunes âgés de 11 à 13 ans des activités numériques gratuites sur le thème du son. Les jeunes ont appris à utiliser le logiciel Audacity pour l’enregistrement et l’édition des sons. Ils ont pu créer des pochettes albums et après la finalisation du montage et de la gravure du CD, ils sont repartis avec leur création. Cet atelier numérique a connu un véritable succès et l’Association AJI envisage d’ores et déjà de renouveler ce projet pour les prochaines vacances scolaires. Encadrés par Kamen et Gisèle, les jeunes participants ont connu une belle expérience lors de ce nouvel atelier numérique mis en place par l’Association Jeunesse Informatique (AJI) de Luecila.
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Fière d’avoir conçu sa première pochette album pour y mettre le CD qu’elle a elle‐même monté, édité, enregistré et gravé.
Assurance et confiance en soi par le Slam Dans le cadre d’un projet “Enseignement Pratiques Interdisciplinaires”, 3 enseignantes du collège Laura Boula et du Groupement d’Observation Dispersé (GOD) de Mou de Lifou, ont invité le jeune slameur Rémi Hnaije mercredi 6 juin au Centre de Documentation et d’Information du collège. Au cours des 2 heures de séance, Rémi s’est attaché à démontrer aux élèves des 2 classes de 5ème, que l’assurance et la confiance en soi sont les choses les plus importantes dans la vie des tous les jours. Ses “petits frères et petites sœurs”, comme il les nomme, ont appris à travers divers exercices pratiques basés sur l’écoute, l’attitude et la locution, à s’exprimer individuellement ou en groupe de façon claire et fluide. L’artiste a su démontrer aux jeunes par le biais du slam, qu’ils étaient en mesure de surmonter leur timidité et qu’ils étaient capables de s’exprimer publiquement. Ce projet est un moyen innovateur aidant à initier les élèves à l’écriture, les inciter à étudier la poésie et surtout à trouver la force de prendre confiance en soi.
Initiation à l’art ukrainien à Nengone Mercredi 13 juin, en clôture de l'exposition “A la rencontre des peuples du monde” au centre culturel Yeiwene Yeiwene de Nengone, Nataliya Tretyachenko a proposé un atelier peinture permettant la découverte de son pays d'origine l’Ukraine, à travers l’art. Après une simple explication de Nataliya, les apprentis artistes présents à cet atelier, ont été très impressionnés du résultat car en quelques poses de pinceau en poils de chat, des fleurs, des feuilles ou autres épis de blé se sont dessinés sous leurs doigts. “Cette technique est très accessible par tous et chacun peut avec une grande facilité accéder à l’art de la peinture ukrainienne.
Cette peinture traditionnelle décorative et ornementale donne instantanément des dessins raffinés et procure également un sentiment de bien‐être développant l’estime de soi”, précise l’artiste. Petits et grands se sont laissés prendre par cet art accessible à tout le monde et l’atelier a connu un grand succès auprès des participants. construire les loyauté - 37
Une tenue commune au collège de La Roche Les élèves du collège public de La Roche à Maré ont leur tenue commune depuis le mois de mai. D’un bleu azur, les collégiens sont fiers d’être identifiés à leur établissement en portant leur uniforme. “Porter cette tenue, c’est mettre tous ses efforts pour effectuer son travail d’élève au mieux de ses capacités. Cette identification en tant que collégien de La Roche représente une fierté de représenter son établissement en toute circonstance, de manière digne et respectueuse. Une tenue commune qui rappelle à chacun, le vivre ensemble avec ses camarades sur un plan égalitaire”, a souligné la chef d’établissement, Murielle Magne.
Réunion de travail à Nengone sur la réforme des collèges Mercredi 9 mai, les 3 directeurs de collège de Maré ont organisé une réunion de travail à Taremen portant sur l’application de la réforme des collèges. Avec le soutien d’enseignants référents formés par le Vice-rectorat, les personnels enseignants, de santé et de vie scolaire ont pu échanger et apprendre en partageant des références communes sur le thème des parcours éducatifs, de leur suivi et capitalisation. Cette réforme a pour objectif de placer l’élève au centre des préoccupations lui permettant ainsi une acquisition progressive du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. “En matière de suivi et de capitalisation de ses acquis, c’est l’outil Folios qui donne à chaque élève la possibilité de garder en mémoire les expériences vécues et qui sert de support pour l’aider à prendre conscience de l’ensemble de ses acquis”, a précisé Murielle Magne, directrice du collège de La Roche. Sont obligatoires en Nouvelle-Calédonie les 3 parcours suivants : Civique, Artistique et culturel, Orientation. Travailler ensemble pour le bien-être des élèves de Maré dans le respect de cette réforme, est la volonté commune des 3 collèges de l’île de Nengone.
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La 4ème édition de la Journée de la femme no Nengone Jeudi 28 juin à Tadine Maré, Isabelle Tyuienon Oujano a présenté lors de la 4ème édition de la Journée internationale des droits des femmes à Nengone, l’ONG Femmes pays (Organisation Non Gouvernementale) dont elle est présidente. Créée le 8 mars 2018, cette organisation a pour objectif de défendre les droits et toutes actions en faveur des femmes en visant leur bienêtre. Avec la volonté de pouvoir représenter au niveau international les femmes calédoniennes, Isabelle à conscience de l’importance de communiquer largement auprès des femmes afin d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre d’entre-elles. “La création de cette organisation non gouvernementale Femmes Pays est l’aboutissement de dix années de travail des services provinciaux et du service de la condition féminine. Nous occupons une place importante dans la société civile calédonienne et les femmes en général, représentent 50 % de la population mondiale”, a précisé Isabelle Tyuienon Oujano. Entourée de sa secrétaire-adjointe, Ozin Eatene de Roh, la présidente a dévoilé lors de son intervention, les 4 volets autour desquels les membres sont appelés à travailler :
Lors du discours prononcé par la présidente de l’ONG Femmes pays, Isabelle Tyuienon Oujanou.
- L’égalité entre les hommes et les femmes avec en ligne de mire, la défense des droits des femmes et la lutte contre toutes formes de violence dont elles sont victimes. - L’économie solidaire que les femmes kanak ont particulièrement développée et aussi un réseau d’entraide que l’ONG souhaite ériger en modèle. - La culture et les arts mettant à l’honneur le savoir-faire en matière de tressage, danse, chant et autre pratiques traditionnelles. - La lutte contre toutes les discriminations à l’égard des femmes. La plupart des femmes de Nengone méconnaissaient ou n’avaient qu’une idée assez vague de cette organisation. Elles savent aujourd’hui que son objectif premier est une représentation des femmes calédoniennes, dans leur diversité, sur la scène mondiale. De quoi donner des ailes aux collectivités de Maré déjà persuadées que l’île regorge des ressources et compétences nécessaires. “La richesse de nos îles sont nos matières premières et notre capacité à les transformer. Nous avons tout en tribu, à condition de ne pas être fainéant. Il nous faut valoriser les initiatives locales en travaillant avec les communes pour les accompagner au mieux. Les talents sont ici. Pourquoi commander du pandanus synthétique pour décorer nos hôtels et maisons ? C’est aberrant !”, a riposté Emélie Katrawi, chef du service provincial Femme et Famille. Des retrouvailles émouvantes et joyeuses entre Charlotte Wadrawane et Isabelle Tyuienon Oujanou, deux femmes qui ont dédié leur vie à la condition féminine.
Pour accompagner l’événement et privilégier les temps conviviaux d’échanges et de partages, des collations et repas pris en commun ont été offerts aux exposantes et visiteurs. Et au rythme des musiques proposées par Gaston Wadrobert, la présidente de l’ONG Femmes pays, Isabelle Tyuienon Oujano a motivé les “mamans” plutôt réservées, à danser avec elle l’espace de ce temps dédié à la Femme. 40 - construire les loyauté
Moment de partage et de danse au rythme de la musique.
Sophie Tahmumu, une femme dévouée Sophie Tahmumu était présente lors de la journée “valeur de la femme communale no Nengone” jeudi 28 juin 2018 à Tadine. Le jour même de ses 60 ans ! Une belle occasion de la découvrir un peu plus... Née au sein de la famille Salo à La Roche, Sophie a toujours grandi à Maré où elle a été scolarisée jusqu’au certificat d’études. Elle a 22 ans lorsqu’elle se marie à Mickaël Tahmumu à Hnaenedr où elle vit depuis. Elle travaillera au champ chaque jour pour subvenir aux besoins du foyer. Maman de cinq garçons et trois filles, elle dit prier chaque jour pour eux et avoir basé son éducation sur cette pratique religieuse. “Je suis allée à l’église hier soir pour prier et remercier Dieu d’être encore là à 60 ans. J’ai pleuré (…) Mes enfants m’ont encore félicité ce matin pour une vie sans problème de santé”. Elle est aussi passée rendre visite à sa maman de 87 ans, qui s’est réjouie que sa fille n’en paraisse pas 60. Ce soir, elle est attendue chez elle pour une fête en famille, avec ses parents et ses sœurs aussi. Malgré son activité au champ et sa famille nombreuse, Sophie est aussi une femme engagée. Depuis 2002, elle s’occupe de l’entretien et de la décoration florale de l’église catholique de La Roche pour la messe du dimanche. C’est elle aussi qui embellie les jardins du centre culturel Yeiwene Yeiwene où elle anime aussi parfois des ateliers, notamment avec Tapene, pour la sauvegarde du patrimoine no Nengone. Depuis 2010, elle préside l’association des femmes de La Roche, Souriant Village et contribue à la fabrication et la vente de productions locales, à l’organisation de visites auprès des malades ou encore de rencontres pour partager les savoir-faire ou simplement échanger. A tout juste 60 ans, Sophie a le sourire et le regard espiègle d’une enfant.
Jeanne Wanaro, la nécessité de transmettre aux autres Membre active et présidente de la Fédération des associations de femmes de Maré depuis sa création en 2015, Jeanne Wanaro ne pouvait que participer à cette journée de la femme de part ses convictions. Née à Wabao il y a bientôt 68 ans, Jeanne ne s’est jamais mariée. Maman de quatre enfants, une fille, un garçon et deux jumelles, elle est restée auprès de ses parents et a travaillé au champ pour vendre ses produits et subvenir aux besoins du foyer. Avec son certificat d’études primaires, elle avait été sélectionnée pour partir en formation et devenir institutrice mais respectera le refus de son père qui a besoin d’elle à la maison. Elle commencera à travailler dans le secteur du droit des femmes mais n’y restera pas longtemps en raison de ses tendances politiques. “Mais je suis restée derrière Charlotte Wadrawane et me suis investie dans la Fédération dès sa création”. Pour Jeanne, l’important est de faire et de vendre ensemble pour participer aux besoins de chacune. “J’ai été maman moi‐même. Je vois ce qui se passe dans les foyers, dans les tribus. Il faut travailler avec les femmes, la couture, le tressage, les plantations… selon les projets, pour vendre et apprendre des autres”. Avec la Fédération, elle travaille à regrouper les mamans pour qu’elles partagent leur savoir-faire, leurs idées. Alors qu’elle ne compte que quatorze associations actives à ce jour, la présidente veut faire adhérer les autres et faire revivre celles en sommeil. “Les femmes de Maré ont tendance à rester dans leur petit coin, enfermées. J’étais comme ça aussi mais quand je me suis engagée, je me suis ouverte. Aujourd’hui, j’ose m’exprimer. On veut amener les femmes à adhérer pour qu’elles s’ouvrent aussi”. En collaboration avec la province et la commune, la Fédération participe aux journées internationales du droit des femmes, aux journées communales de valorisation du savoirfaire des femmes no Nengone, aux marchés des femmes rurales au centre Tjibaou,… et représente les femmes de Maré. “Avec l’ONG Femmes pays, on va pouvoir avancer car cette structure va pouvoir assurer des choses qu’on ne peut pas assumer seules”. Si la présidente ne peut pas s’engager pour les années à venir, car son mandat actuel prendra fin cette année, elle sait que le plus grand chantier à mener reste celui des violences faites aux femmes. “Il faut les regrouper, leur parler, comprendre ce qui se passe dans les foyers, combattre les fléaux que sont l’alcool et le cannabis qui engendrent des comportements violents. Dans ma tribu, ma famille, je vois les dégâts et je me bats pour ça”. construire les loyauté - 41
Le Challenge Michelet prépare sa 25ème édition à Iaai La 25ème édition du Challenge Michelet se déroulera à Ouvéa du 16 au 23 octobre prochain. Dans le cadre de l’organisation de cette grande manifestation sportive, les membres du bureau de l’association du challenge Michelet multiplient les rencontres sur cette commune d’accueil afin de poser l’organisation et la mise en place de l’action qui va durer une semaine et rassembler plus de 350 jeunes de 14 à 17 ans. Mardi 5 juin, le bureau du challenge s’est rendu à Ouvéa pour 2 jours, rencontrer les différents partenaires qui seront amenés à œuvrer tout au long de cette édition 2018. Le comité pilote de l’édition 2018 a été mis en place en présence du secrétaire général de la mairie, l’animateur communal, l’élu en charge de la culture, les représentants des sites d’hébergements, le transporteur, et les représentants de la Province des Iles Loyauté. Les participants ont procédé à la visite des sites potentiels d’hébergement qui accueilleront les délégations représentant toutes les communes de Nouvelle-Calédonie. L’équipe du Challenge Michelet, accompagnée par le service de la Direction de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs (DJSL) de la Province des îles et l’animateur communal, ont travaillé avec le réseau des animateurs socio-éducatifs d’Ouvéa afin de mettre en place le planning des activités de la semaine dont le thème retenu est “Partageons ensemble les richesses d’Iaai”. Outre les différentes rencontres permettant de préparer au mieux cette édition 2018, l’équipe du challenge Michelet lance un appel aux différentes institutions afin de finaliser le budget. Bien que l’équipe anticipe la préparation de cette manifestation de grande envergure, l’association est à la recherche de financements pour assurer toute la logistique, le budget nécessaire n’étant pas encore bouclé et le déroulement de l’édition 2018 reste pour l’heure incertain. Néanmoins la motivation est bien présente afin que tous ces 350 adolescents puissent vivre une semaine de fraternité sur l’île la plus proche du paradis.
Journée récréative à Mebuet pour les centres de loisirs A l'initiative de la Province des Iles Loyauté et de l'Office Municipal des Sports, mercredi 27 juin les enfants des centres de loisirs de Padawa, Nece, Tuo, Mebuet et La Roche se sont retrouvés en baie de Mebuet à Nengone. Au programme de cette journée récréative, les 80 jeunes ont pu profiter de diverses activités mises en place par les animateurs soucieux d'apporter de la nouveauté aux enfants de Nengone. La matinée a été consacrée à des olympiades, un parcours du combattant et principalement à une activité kayak avant que la marée ne soit totalement basse. Dans l'après-midi, les sports collectifs avec du foot beach, hand beach et rugby ont rassemblé les jeunes dans un état d'esprit d'échange et de partage. L'objectif de ces journées récréatives est avant tout d'occuper la jeunesse tout en décloisonnant les tribus.
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Entraînements mensuels à Lifou pour le triathlon d’octobre Une poignée de sportifs de Lifou, âgés de 30 à 50 ans, ont décidé de faire découvrir et valoriser la pratique de sports individuels en organisant le 20 octobre prochain, un triathlon ouvert à tous compétiteurs, sur l’île. Afin de mener à bien leur projet, les initiateurs ont sollicité le concours de l’Association Coupe Yeiwene. Le 23 juin a eu lieu un premier mini triathlon : 750 m de nage dans la baie de chateaubriand, 20 km de vélo, Luecila-Traput, et 5 kms de course à pied sur le bord de mer. Six hommes et trois femmes ont participé à cet entraînement. Les résultats de cette manifestation sportive et la forte mobilisation des spectateurs locaux démontrent que ce type d’événement est de nature à favoriser les échanges et les rencontres dans un esprit convivial et sportif. Un mini triathlon de ce type sera organisé tous les mois jusqu’en octobre.
La ligue de badminton en visite à Lifou Le secrétaire de la ligue de Nouvelle-Calédonie de badminton, Carl N’Guéla s’est rendu mi-juin à Lifou pour une semaine d’évaluation des joueurs. Avec Jeannette Artaud qui entraîne le club de Wé et entouré des membres actifs de la structure, il n’a pas perdu de temps sur les terrains de badminton du complexe de Hnasse. Il a pu évaluer le potentiel des joueurs et ainsi fixer des objectifs de travail pour ce club qui compte quelques 50 licenciés. Les joueurs ont pu bénéficier d’entraînements adaptés et soutenus pour les enfants mais aussi de perfectionnement pour les confirmés. La ligue de badminton prévoit la mise en place de facilités afin d’encourager le club à promouvoir cette discipline auprès de la jeunesse avec le traçage de terrains et de créneaux d’entraînement supplémentaire. Carl N’Guéla a également annoncé qu’un stage intensif de badminton destiné aux petits et aux grands, était programmé pour le mois d’octobre.
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Le cross des collèges aux îles Loyauté Lifou : Les élèves du collège Laura Boula de Wé et du GOD de Mou à Lifou, se sont retrouvés le 31 mai au complexe sportif de Hnasse pour le “Cross annuel des collèges”. Avec un parcours de 3 km, débutant au complexe sportif, en passant par la tribu de Hnasse jusqu’au collège Laura Boula, et retour au stade avec un tour
de piste avant de franchir la ligne d’arrivée, les quelques 350 participants se sont affrontés dans cette épreuve sportive amicale. Encouragés par les parents d’élèves, les enseignants et leurs camarades, les élèves ont eu droit, une fois l’épreuve terminée, à une collation et des boissons fraîches.
Maré : Près d’une centaine d’élèves des trois collèges de Nengone se sont retrouvés au stade de Taduremu à Maré le 27 juin pour le cross annuel des collèges. Les professeurs d’EPS des trois établissements ont encadré, encouragé et soutenu leurs jeunes sportifs tout au long des quatre courses organisées par leurs soins. Dans une ambiance sportive et décontractée, les élèves se sont affrontés défendant les couleurs de leur collège avec fierté.
Le cross inter-collèges d’Ouvéa s’est déroulé le 4 juillet où plus de 250 élèves des collèges Shéa Tiaou, Eben-Eza et Guillaume Douarre ont participé à la compétition. Tout au long du parcours érigé par les professeurs d’EPS, les jeunes sportifs ont été encouragés par leurs enseignants et leurs parents. Cette rencontre sportive avait pour objectif de permettre aux élèves de se confronter amicalement et de vivre une expérience collective chaleureuse et motivante.
Reportage et photos : Les professeurs du collège Shéa Tiaou.
Ouvéa :
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Bongon mötr anyin hingat Jeno Jomessy 2018 ame hnyi bi haten je wan hadredr hunainy Hingat hnahibat Jeno Jomessy. Wale ûseiny je huna a melö me vecâ je huliwa iny hmi eang iaai. Hingat Banutr hnyi lap Hmadri nokon Hingat buba Jeiwe me buba Faram. Adre hnokoâ hnyi 12 oktroba hnyi huna 1918. Haba hnyi 1937 kö 1942, a hna but hnyei he ka huliwa kaledroni helâ me keihen wata hingat iaai. A hnyi pilote ka fëlâ je hu. Haba hnyi 1er juin 1939, a huliwa Canala hnyi “hna lamin” anyi Ballande. Adre anyâ thibi khaca huna caan vëët eji ae gan a loiny (39/45). Hnyi huna 1940, ame hmetu Noumeai ka huliwa hnyi ke atelier anyi “Masoupe” me buba Alibi Sciendi, hnyimëkan ka hmetu iaai ai hnyi huna 1942. Ame faipoipo hnyi 3 disemba 1943 me sohmweca buba Lanessi Waneux jimeû Hwadrilla. Hnyi 4 semitreba 1954, ödru me ditr Bethania. A Messi Lacheret ling ame hnyimëkan uma ûne eö Duök. Haba hnyi huna 1957, ödrume bi kamen uma ûne Hnaizianu. Hwabandö e, ödrume hmetu iaai ai hnyi huna 1958 me bi kamen uma ûne Rama ele Hnyimëhë. Hnyi huna 1960, helâ me sumat anyin missi Lacheret, ödrume hmetu Bethaniai me bi kamen hunami Hnanemuatra hnyi numen a faip ta huna. Hoton je môk ame mokutr kö buba Lanessi, bureau ae gan anyin Eglise ame humödru hmetu iaai ai me bi kamen ke hunami hnyi hnyei. Wale dhö eling hna ip ödru jimeû Gossanah. 30 ûseiny je huna k’ödru ka hveno me melö je huliwa iny hofuc. 1987, wale huna adre menâ but hnyi hanymen a Hnahibat me hanymen a ban “conseil regional” eang iaai. 2012 ame kolu but hnyin aeân sohmeca buba Lanessi. Wan hadredr hunainy hnyi huna eang. (100 ans) ûseiny je huna a melö, xenâ me vecâ hofuc hwan Khong. Bongon anyin mötr me hna tuöö gaan bwihlany eling. Wale ke tulut hobiköta walang ang. Ke “joyeux anniversaire” hmetu ka Hnahibat Hingat Jeno Jomessy.
Biographie du vieux pasteur Jeno Jomessy Originaire de la tribu de Banutr, et du clan Hmadri, Jeno Jomessy est né le 12 octobre 1918 à Ouvéa. C’est un Pasteur retraité de l’Eglise Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie. Entre 1937 et 1942, il a dû quitter son île pour travailler au port de Nouméa. Le premier juin 1939, il débutait ses travaux à Canala sur la mine Ballande. Il n’y fit qu’un an à cause du début de la 2nde guerre mondiale. En 1940, il retourna à Nouméa pour travailler dans l’atelier d’un certain “Masoupe” avant de rentrer à Ouvéa en 1942. Il se marie le 3 décembre 1943 avec Jomessy Lanessi, une fille Waneux de la tribu de Hwadrilla. Le 4 septembre 1954, ils intégraient l’école pastorale de Béthanie sous la direction de Messi (diminutif de “mesinare”, missionnaire en iaai) Lacheret. En 1957, il s’installa à Hnaizianu avant de rentrer à Ouvéa en 1958 pour faire un an à l’école des garçons de Rama à la tribu de Hnyimëhë. En 1960, à la demande de Messi Lacheret, il retourna à Béthanie avec sa femme, avant d’intégrer la paroisse de Hnanemuaetra pour une durée de cinq ans. Pour des Jeno Jomessy raisons de santé de sa femme Lanessi, le bureau général de l’Eglise leur proposa de et son petit fils Boo Wamo. poursuivre leur mission sur Ouvéa en intégrant la paroisse de Gossanah. Après 30 ans de ministère, 1987 marqua la fin de sa mission à la tribu de Gossanah, mais aussi la fin de sa mandature en tant que président du conseil régional iaai. Homme de caractère et ferme, il a su surmonter les différentes formes de problèmes durant toutes ses années de service. Reportage et crédit photos : Wejë Diane Bae, chargée d’études Iaai de l’Académie des langues kanak.
Avec le concours de
L’Académie des langues kanak 29 rue Georges Clémenceau - 6ème étage BP 274 - 98845 Nouméa cedex Tél. 28 60 15 - Fax. 28 60 35 Site web : www.alk.nc
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Edition 2018