Contact, automne 2011

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Automne 2011, vol. 26, no 1

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RUGBY R&O

AU FÉMININ ET AU PLURIEL

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Élève cherche parents Le caribou pourrait-il disparaître ? BGL, l’insolence en 3d Casinos en ligne et compulsion


PROGRESSER AUTREMENT Depuis longtemps, notre université se démarque en formant une main-d’œuvre compétente, en s’imposant comme une université de pointe en recherche et création, et en développant des liens forts avec des établissements d’enseignement internationaux. Depuis toujours, l’Université Laval participe aussi à la croissance régionale et à la richesse collective par sa façon de penser autrement et d’agir de manière responsable.

Crédit : David Cannon Studio

Lorsqu’une communauté progresse, c’est tout un monde qui évolue.

Soutenue par le Fonds institutionnel de développement durable de l’Université Laval, la Coop Roue-Libre a pour mission de rendre autonomes et responsables les membres de la communauté universitaire dans l’entretien, la réparation et l’utilisation du vélo comme moyen de transport.


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Réussite demande collaboration

La vigilance des parents et leur capacité de collaborer avec l’école sont les clés de la réussite des élèves, selon Égide Royer.

Automne 2011 Le magazine Contact est publié deux fois par année par la Direction des communications de l’Université Laval pour l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL), la Fondation de l’Université Laval (FUL) et le Vice-rectorat exécutif et au développement (VREX). DIRECTION Éric Bauce, vice-recteur, VREX YVES BOURGET, président-directeur général, FUL Anne Demers, directrice générale, ADUL RÉDACTION LOUISE DESAUTELS, rédactrice en chef SERGE BEAUCHER, ANNIE BOUTET, Gilles Drouin, PASCALE GUÉRICOLAS, ANNE-MARIE LAPOINTE, collaborateurs PRODUCTION Anne-Renée Boulanger, conception et réalisation graphique Yan Doublet, photographie de la page couverture

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BGL, l’insolence en trois dimensions

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Casinos en ligne et compulsion

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Le rugby au féminin et au pluriel

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Nos Grands diplômés

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Jean Brassard, bâtisseur d’avenir

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Sur le campus Entre diplômés Sur le podium

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Le trio d’art contemporain formé à l’École des arts visuels ne s’assagit pas.

Les jeux d’argent sur le Web inquiètent les spécialistes des comportements pathologiques.

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L’équipe du Rouge et Or participe avec brio à la montée en popularité de ce sport.

L’ADUL honore huit diplômés hors du commun.

Son fonds familial a jusqu’à maintenant permis à 62 étudiants de vivre à l’étranger. } 28 4 33 40

D’un échelon à l’autre Vos dons à l’œuvre Dernière édition

Gâtez-vous !

INFORMATION Pour changer d’adresse : 418 656-2424 ou fichier.central@ful.ulaval.ca Magazine Contact Direction des communications, pavillon AlphonseDesjardins, bureau 3577 Université Laval Québec (Québec) Canada G1V 0A6 Téléphone : 418 656-7266 Télécopieur : 418 656-2809 magazine.contact@dc.ulaval.ca www.contact.ulaval.ca © Université Laval 2011

Le caribou nordique pourrait-il disparaître ? Les activités humaines amplifient sans doute le déclin actuel.

PUBLICITÉ Denis Martineau, 418 656-2131, poste 12458 DÉPÔT LÉGAL 3e trimestre 1986 Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0832-7556 Les auteurs des articles publiés dans Contact conservent l’entière responsabilité de leurs opinions. Le générique masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte. Les articles peuvent être reproduits avec l’autorisation écrite de la rédaction du magazine.

Les garçons sont-ils DÉSAVANTAGÉS À L’ÉCOLE ? Livrez votre opinion sur le site du magazine : www.contact.ulaval.ca/question.html

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} Le rugby féminin, un sport inscrit au programme d’excellence Rouge et Or depuis 2005.

Signe des temps, tenir un magazine entre ses mains est devenu un plaisir rare, une gâterie qu’on se réserve pour les moments de calme. Vous avez toujours cette chance avec Contact, qui paraît maintenant deux fois l’an. Pour vous assurer de le recevoir, mieux vaut être détenteur de la carte partenaire de l’Association des diplô­ més (www.adul.ulaval.ca) ou encore donateur par l’entremise de la Fondation (www.ful.ulaval.ca). Pour ceux qui préfèrent leur ordinateur ou leur iPad, le magazine poursuit son existence virtuelle sur le site www.contact.ulaval.ca. Le numéro du printemps dernier y a d’ailleurs atteint des sommets de popularité avec près de 27 000 pages consultées en mai seulement. Et il y a plus. D’ici Noël, vous recevrez par courriel une invitation à vous rendre sur un site dynamique où vous trouverez dossiers multi­ médias, blogues et autres nouveautés. De quoi rester branché sur votre université et sur les savoirs qui s’y créent. D’ici là, profitez de la fournée actuelle d’information. Louise Desautels, rédactrice en chef


Sur le CAMPUS En un éclair

Jamais sans mon diplôme

Chaires de leadership en enseignement Un programme de Chaires de leadership en enseignement vient de voir le jour à l’Université. Par la mise sur pied, dans les cinq prochaines années, de 50 de ces chaires, l’Université compte valoriser les professeurs dévoués à l’enseignement et assurer le recrutement de professeurs de haut calibre reconnus pour leur excellence en enseignement, en plus de leur donner les ressources pour soutenir des approches innovantes. Ce nouveau pôle d’expertise en formation contribuera à augmenter le nombre de professeurs à l’Université. Le financement des chaires reposera sur une participation substantielle du secteur privé.

Au cours de l’année 2010-2011, pas moins de 9124 per­ sonnes ont terminé un cycle d’études à l’Université, dont 300 au doctorat. En plus de couronner les efforts de ces nouveaux diplômés, les cérémonies de collation des grades tenues en juin ont permis au recteur Denis Brière de remettre cinq doctorats honoris causa à des personnalités qui ont marqué leur domaine respectif : Didier Cherpitel, fondateur et président de Managers sans frontières ; Christoph Theobald, professeur de théologie fondamentale et de dogmatique aux Facultés jésuites de Paris ; Denis Vaugeois, historien et éditeur ; David S. Precious, spécialiste canadien en chirurgie buc­ cale et maxillo-faciale ; Rick Hansen, athlète de classe mondiale, président et chef de la direction de la fonda­ tion qui porte son nom.

Renouveau sur le campus Bientôt terminé ! En novembre, le centre de soccer inté­ rieur sera fin prêt à accueillir ses premiers athlètes et ses premiers spectateurs. Inscrit dans le Projet régional d’agrandissement du PEPS, le bâtiment à structure de bois figure aussi parmi les 29 chantiers de construction en cours sur le campus ou à l’étape de planification.

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La faculté de diriger Au printemps, quatre nouveaux doyens ont pris les rênes d’autant de facultés : André Darveau à la Faculté des science et de génie, Clémence Dallaire à la Faculté des sciences infirmières, Jean-Claude Dufour à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et Jean Lefebvre à la Faculté de pharmacie.

MARC ROBITAILLE

MARC ROBITAILLE

Hermès et Georges-Henri-Lévesque Lors de la 34e édition de son Gala, la Faculté des sciences de l’administration a rendu hommage à quatre diplômés pour leur carrière exceptionnelle en leur remettant un prix Hermès de carrière. Il s’agit de Jean-Pierre Desrosiers (Administration 1972 ; Comptabilité 1973), associé et conseiller en affaires, Fasken Martineau ; François Giroux, (Admin. des affaires 1982), président, Gentec ; Bernard Labelle (Admin. des affaires 1985 ; Management 1986), vice-président principal, CGI Québec ; Jean Morency (Admin. des affaires 1984 et 1987), président-directeur général, SSQ, Société immobilière. Un autre Serge Bouchard diplômé de l’Université, l’anthropologue et communicateur Serge Bouchard (Anthropologie 1971 et 1973), a pour sa part reçu la médaille Georges-Henri-Lévesque attribuée par la Faculté des sciences sociales.

MARC ROBITAILLE

Pignon sur rue à Montréal L’Université regroupe ses opérations montréalaises en s’établissant au 550, rue Sherbrooke Ouest. Dès octobre, ces nouveaux locaux accueilleront les activités de la Direction générale de la formation continue (DGFC), de la Fondation de l’Université Laval, de l’Association des diplômés de l’Université Laval et du Bureau du recrutement étudiant. L’endroit compte notamment dix salles de classe qui serviront aux cohortes étudiantes de la DGFC sur l’île de Montréal, soit quelque 1200 étudiants par année. L’Université tient des activités à Montréal depuis 1999.

Alors que la rénovation du pavillon Alexandre-Vachon se poursuit, un autre chantier retient l’attention, celui du complexe Alphonse-Desjardins–Maurice-Pollack. L’en­ trée du complexe, l’une des plus achalandées du cam­ pus, sera agrandie et la portion Maurice-Pollack gagnera 300 m2, au bénéfice de la librairie coopérative Zone, tant pour ses locaux administratifs du sous-sol que pour sa surface de vente au rez-de-chaussée.


La collection historique s’enrichit

La Bibliothèque acquiert la toute première édition de l’Encyclopédie de Diderot.

Un document fondateur « Cette acquisition majeure, qui sera conser­ vée dans les meilleures conditions, s’inscrit au cœur même du volet patrimonial du mandat de la Bibliothèque, qui consiste à accroître les collections historiques afin d’ancrer le savoir actuel dans une perspec­ tive globale, fait valoir la directrice de la Bibliothèque, Silvie Delorme. Suivant notre volonté de diffusion, des professeurs liés à plusieurs programmes offerts, notamment en études classiques, en philosophie et en littérature, feront découvrir à leurs étudiants ce document fondateur pour notre société. » « L’Encyclopédie constitue l’une des plus ambitieuses entreprises de synthèse des savoirs jamais menée dans l’histoire de la pensée occidentale, note Thierry Belle­guic,

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La Bibliothèque de l’Université vient d’ac­ quérir la première édition de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Denis Diderot et Jean le Rond d’Alembert. Édité de 1751 à 1780, l’ouvrage en 35 volumes contenant des tex­ tes, des tables et des planches matérialise l’esprit de l’époque des Lumières. L’Encyclopédie, à laquelle ont collaboré Rousseau, Montesquieu et Voltaire, enrichira l’impres­ sionnante collection de livres rares compre­ nant plus de 25 000 titres de la Bibliothèque. L’Encyclopédie sera assurée d’un vaste rayonnement grâce à la recherche et à l’enseignement ainsi que lors d’expositions accessibles au grand public. La première de ces expositions est prévue pour l’hiver 2012, à la Bibliothèque même.

Silvie Delorme, directrice de la Bibliothèque, ouvre le premier des 35 précieux volumes de l’Encyclopédie de Diderot récemment arrivés sur le campus.

doyen de la Faculté des lettres et spécialiste de Diderot. Témoin du savoir de son temps et des tensions à l’œuvre tant dans l’orga­ nisation des connaissances que dans leurs implications idéologiques et religieuses, ce monument éditorial est un document incontournable pour quiconque cherche à

comprendre la genèse des connaissances aujourd’hui transmises par l’Université et des valeurs qui la fondent. » L’Encyclopédie a été achetée au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, établissement affilié à l’Université Laval de 1863 jusqu’au milieu des années 1960.

Le Baja SAE du Département de génie mécanique en action

Les véhicules conçus par les étudiants de la Faculté des sciences et de génie (FSG) ont particulièrement bien performé cette année. En juin, l’Université Laval a devancé une centaine des meilleures écoles de génie de 11 pays pour remporter la première place au championnat Baja 2011 de la Society of Auto­ motive Engineers. Le baja est un véhicule tout-terrain amphibie.

Une première place a également récompensé les efforts des concepteurs du véhicule à faible consommation d’essence Alerion Supermileage à l’Éco-marathon Shell des Amériques, une compé­ tition nord-américaine qui se déroulait en avril dans le centre-ville de Houston. La performance du véhicule : 1090 km/l (2565 milles au gallon) ! Quant à l’équipe de canoë de béton, elle a obtenu la troisième place lors de la grande finale américaine, en juin. Finalement, le mini-tracteur ULtrac, conçu par des étudiants de la FSG et de la Faculté des science de l’agriculture et de l’alimentation, a terminé au sixième rang de l’International Quarter Scale Tractor Student Design Competition.

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Des véhicules sur le podium

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Sur le CAMPUS

Femme à risque et prévention

} Tempête de grêle au labo

Une équipe internationale composée de 20 chercheurs, dont Elisabeth Maunsell de la Faculté de médecine, vient de démontrer l’efficacité de l’exemestane dans la prévention du cancer du sein. Ce médicament abaisserait de 65 % l’occurence de cancer

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Marie-Anne Lavoie et Augustin Gakwaya, du Département de génie mécanique, viennent de publier avec des collègues, dans Mechanics Research Communications, la première partie d’un modèle numérique mis au point pour prédire l’effet de la grêle sur les composantes des avions. Cette portion du modèle permet d’établir la pression générée par un grêlon lorsqu’il frappe une surface. Elle fait appel à des outils mathématiques dont les résultats sont corroborés par un montage en laboratoire : à l’aide d’un canon, les chercheurs ont projeté des grêlons types de 35 g à une vitesse de 45 m/s contre une surface d’aluminium recouverte d’une pellicule. Les microbulles de cette pellicule explosent à une pression donnée, libérant un colorant. Lorsque complété, le modèle mathématique permettra de tester les composantes d’avion, faites de matériaux de plus en plus légers.

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du sein chez des femmes jugées à risques, démontre l’étude publiée par cette équipe dans le New England Journal of Medicine. Pour parvenir à ce résultat, 4560 femmes ménopausées en bonne santé, réparties en deux groupes, ont pris quotidiennement pendant trois ans de l’exemestane ou un placebo. Les chercheurs n’ont pas relevé d’effets secondaires importants du médicament même s’il fait légèrement augmenter bouffées de chaleur et insomnie. « C’est une information qui doit être mise à la disposition des femmes et des médecins parce qu’elle pourrait avoir une influence sur leur décision », commente Elisabeth Maunsell.

Asphalter une route équivaut à ouvrir un corridor de propagation à l’herbe à poux, concluent des chercheurs du Centre de recherche en aménagement et développement. Le modèle qu’ils viennent de mettre au point prédit si l’accotement d’une route constitue un habitat propice à cette plante hautement allergène et permet d’orienter les efforts pour l’éliminer. Martin Joly, Pascale Bertrand, Roland Gbangou, Marie-Catherine White, Jean Dubé et Claude Lavoie ont étudié quelque 300 parcelles situées le long des 1316 km de routes de Bellechasse. Leurs données, publiées dans Environmental Management, indiquent que la probabilité de trouver cette espèce est plus grande le long d’une route régionale pavée (387 fois plus élevée) et d’une route locale pavée (48 fois plus élevée) que sur une route locale non pavée. À l’inverse, cette probabilité est réduite de moitié dans les sites où l’accotement a été récemment fauché. Leçon : si on asphalte, il faut passer la faucheuse !

Voir l’athérosclérose Le dépistage de l’athérosclérose basé sur la mesure de facteurs de risques (tour de taille, indice de masse corporelle, tension artérielle, glycémie à jeun, etc.) présente des lacunes telles qu’une forte proportion de cas ne sont décelés qu’après infarctus. On pourrait faire beaucoup mieux si on mesurait directement la maladie. Comment ? Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), propose Éric Larose, professeur à la Faculté de médecine. Le chercheur a mesuré l’ampleur de l’athérosclérose chez 160 Québécois âgés de 18 à 35 ans, apparemment en bonne santé. Les images obtenues par IRM montrent que même lorsque les facteurs de risques ne dépassent les normes, il peut y avoir un début d’athéroclérose. Or, selon Éric Larose, il n’y a pas d’athérosclérose anodine. MARC ROBITAILLE

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Paver la voie à l’herbe à poux


Mauvais gras disculpés ? Les gras saturés et les gras trans contenus dans les produits laitiers ne sont pas aussi nocifs qu’on l’avait cru : pourquoi cette confusion ?

Andrew Butko

n’avait aucun effet sur le risque cardiovasculaire et semblait même réduire le risque d’acci­ dent vasculaire cérébral. « Ces résultats ont soulevé beaucoup de discussions au sein des organisations chargées d’émet­ tre des recommandations nutri­ tionnelles », souligne-t-il. Il y a gras trans et gras trans Le cas des gras trans semblait plus clair. Personne ne met en doute les effets négatifs des gras trans industriels ; c’est pourquoi des mesures ont été prises pour les éliminer. Mais qu’en était-il des gras trans naturels dont la La consommation raisonnable de gras trans laitiers n’augmente principale source dans notre pas les risques de maladies cardiovasculaires, indiquent les études alimentation est maintenant menées par Benoît Lamarche. les produits laitiers ? À moins d’en consommer des quantités astronomiques, cette source de gras trans données issues des études sur les gras et ne modifie ni le profil lipidique ni le risque pour les convertir en recommandations fia­ de maladies cardiovasculaires, indiquent bles et digestes pour le commun des mor­ les travaux menés par l’équipe de Benoît tels. Sinon, tout cet éclairage scientifique ne fera qu’aveugler les consommateurs qui Lamarche au sein du Centre STELA. Au cours des prochaines années, les y verront encore moins clair dans les choix scientifiques ne manqueront pas de pain alimentaires qu’ils doivent faire. Jean Hamann sur la planche pour concilier toutes les Photo.com

Des études démontrent maintenant que les gras saturés ne sont pas les démons annon­ cés et que les gras trans laitiers ne sont pas néfastes pour la santé, a soutenu Benoît Lamarche, professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition, lors du colloque annuel du Centre de recherche en sciences et technologie du lait (STELA), le 30 mai. Pourquoi un tel revirement ? « La mau­ vaise réputation des gras saturés a com­ mencé dans les années 1950 lorsqu’une étude a montré que le risque de maladies coronariennes dans sept pays était direc­ tement lié à l’abondance de gras saturés dans la diète, a rappelé Benoît Lamarche. Plusieurs études ont ensuite révélé que le taux de mauvais cholestérol augmentait en fonction de la consommation de gras saturés. » Il n’en fallait pas plus pour que les consignes nutritionnelles fassent de ces gras l’ennemi à abattre et que les produits laitiers, qui représentent une source impor­ tante de gras saturés, se retrouvent sur la ligne de feu. La réalité est cependant plus complexe, a démontré le chercheur. En 2010, une vaste étude épidémiologique menée auprès de 360 000 sujets suivis pendant 14 ans révé­ lait que la consommation de gras saturés

Il n’y a pas de seuil sécuritaire de consommation d’alcool pendant la grossesse, suggère une étude menée par Isabelle Ouellet-Morin, Ginette Dionne, Gina Muckle et Michel Boivin, de l’École de psychologie, avec des collègues montréalais. Pour parvenir aux conclusions publiées dans la revue Psychopharmacology, les chercheurs

ont scindé en deux groupes les mères de 130 enfants qui avaient toutes eu une consommation très modérée pendant la grossesse : consommation continue (groupe 1) et consommation sporadique ou nulle. La réponse au stress chez les enfants âgés de 19 mois a été mesurée, grâce à une hormone, avant et après deux situations stressantes. Résultat : les enfants du groupe 1 montrent des répon­ ses aux deux stress cinq fois plus fortes que les enfants de l’autre groupe. Même à faible dose, l’alcool pourrait donc perturber le développement du cerveau pendant la gestation, en particulier les régions impliquées dans la régulation du stress. Ces différences ne se sont toutefois exprimées que chez les garçons.

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Une goutte de trop ?

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Le bois fait le pont L’Université réalise le premier chantier de construction de pont carboneutre au Canada. Le plus long pont arqué à poutres de bois au Québec enjambe maintenant une rivière de la forêt Montmorency, lieu de recherche et d’enseignement de l’Université. Ce pont est une vitrine du savoir-faire québécois en matière d’utilisation du bois dans la construction de grands ouvrages, a souligné le recteur Denis Brière lors de l’inauguration de l’ouvrage en juin. D’une longueur totale de près de 44 m, avec une portée libre de près de 33 m à la base des poutres arquées, ce pont en arc possède un tablier supérieur composé de poutres en bois lamellé-collé, fait d’épinette noire du Québec. Cet ouvrage unique ainsi que deux autres ponts de bois plus petits installés à la

Forêt constituent le tout premier chantier de construction de pont carboneutre au Canada. L’Université a en effet choisi de compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées durant les travaux par la plantation de 2650 épinettes à la forêt

Mont­morency. L’utilisation du bois comme élément de structure contribue également à la lutte contre les changements climatiques puisque le bois se substitue à des maté­ riaux exigeant de fortes émissions de GES et puisqu’il est un puits de carbone.

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Sur le CAMPUS

Le Centre d’études nordiques (CEN) dispo­ sait déjà de neuf stations de recherche dis­ persées entre la baie James et la limite nord du Nunavut. Depuis quelques semaines, il en compte une dixième… qui est aquatique et mobile. En effet, le CEN vient de faire l’acquisition de son tout premier bateau de recherche, qui a été baptisé le Louis-Edmond Hamelin afin de saluer le créateur de cette unité de recherche. Le lancement du navire, qui a eu lieu le 2 août, coïncidait jour pour jour avec le dépôt de l’arrêt ministériel de 1961, corédigé par Louis-Edmond Hamelin et présenté par le premier ministre Jean Lesage, créant officiellement le Centre d’étu­ des nordiques. D’une longueur de huit mètres, ce bateau d’aluminium équipé de matériel sophisti­ qué permet l’exploration et la cartographie des fonds marins et lacustres. « C’est pro­ bablement le meilleur équipement du genre en milieu universitaire au Canada », estime Patrick Lajeunesse, professeur au Départe­ ment de géographie et chercheur au CEN, qui en sera le principal utilisateur. Le bateau a coûté 130 000 $ et l’équipement installé à bord vaut près de 700 000 $. On y trouve, entre autres, un profileur de sédiments, un sonar à balayage latéral et un échosondeur multifaisceaux grâce auxquels les cher­ cheurs peuvent établir la composition des sédiments marins et lacustres et cartogra­ phier les fonds. Jusqu’à présent, l’équipe de Patrick Lajeu­ nesse utilisait une petite embarcation de type Zodiac ou une plate-forme pour sillonner les

Dès sa mise à l’essai, le bateau de recherche du Centre d’études nordiques permet d’identifier le lac le plus profond du Québec.

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Le nouveau bateau du CEN a permis d’établir que le lac Walker, sur la Côte-Nord, était encore plus profond que celui du cratère des Pingualuit, au Nunavik.

plans d’eau. « Lorsque le vent se levait, il fal­ lait annuler les sorties », raconte le chercheur qui travaille notamment à la baie d’Hudson. Le plus profond lac du Québec En juillet, le bateau a été mis à l’essai sur lac Walker, un plan d’eau long de 35 km situé sur la Côte-Nord, dans la réserve faunique Port-Cartier–Sept-Îles. La cartographie com­ plète du fond de ce vaste lac a été réalisée sans anicroche par l’équipe de Patrick Lajeu­ nesse et de Pierre Francus de l’INRS. L’exer­ cice a permis d’établir que ce lac a une pro­ fondeur maximale de 280 mètres, ce qui en

fait le plus profond lac naturel du Québec. Le précédent record (252 m) était détenu par le lac du cratère des Pingualuit situé dans la région du Nunavik. Au cours des prochaines années, le LouisEdmond Hamelin servira à des recherches menées sur des plans d’eau du Québec, depuis le Saint-Laurent jusqu’à la baie d’Hudson. Il peut croiser aussi bien en eaux profondes qu’à proximité des rives. « C’est un équipement qui appartient au CEN et tous les membres du centre pourront l’utili­ ser », précise le chercheur. Jean Hamann

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ENTREVUE

RÉUSSITE DEMANDE COLLABORATION La vigilance des parents et leur capacité de collaborer avec l’école sont encore et toujours des éléments-clés de la réussite scolaire des enfants.

Conférencier apprécié pour son franc-parler, Égide Royer tient un discours qui tranche dans le milieu de l’éducation. L’auteur de Comment être le bon parent d’un élève difficile et de Leçons d’éléphants : pour la réussite des garçons à l’école ne craint pas de dénoncer le manque de préparation des enseignants aux enfants difficiles et de souligner que l’école est tout sauf boy’s friendly. Conscient

Enseignants et parents doivent rester vigilants sur les causes habituelles des difficultés scolaires qui mènent au décrochage. Les problèmes de lecture et de comportement sont les plus fréquents, mais il peut aussi s’agir d’intimidation.

de l’importance que joue la famille dans la réussite des élèves, le professeur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage partage avec les lecteurs quelques-uns de ses résultats de recherche. >

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Propos recueillis par Pascale Guéricolas

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donnent rien, il peut aujourd’hui se référer au protecteur de l’élève. J’ai milité 15 ans afin que les parents disposent d’une personne neutre pour les aider. Depuis le 1er septembre 2010, un protecteur de l’élève est présent dans chaque commission scolaire où il joue un rôle de médiateur.

Selon vous, la lecture constitue la clé de voûte de la réussite scolaire : comment peut-on amener les enfants à lire ? Le seul fait de regarder un livre avec mon enfant, bien avant qu’il entre à l’école, et de suivre le texte avec le doigt, « Il était une fois un loup-garou qui s’était emparé d’une princesse…», c’est déjà de la pré-lecture. Dès la maternelle et la première année, les bonnes écoles et les bons parents suivent les progrès du lecteur débutant et surveillent aussi l’autre indicateur unanimement reconnu : sa capacité à respecter les consignes. Lire et obéir sont vraiment les deux choses les plus importantes à cinq et six ans. Cette période de la vie des élèves est tellement cruciale qu’on ne devrait choisir, pour la première année du primaire, que des enseignants admissibles au Temple de la renommée de l’éducation !

La lecture garde-t-elle son importance plus tard dans le cheminement scolaire ? Vers la cinquième ou la sixième année du primaire, certains jeunes vont accuser un retard dans l’apprentissage, y compris dans la lecture. Faut-il le faire redoubler ou lui ouvrir automatiquement les portes de l’école secondaire ? Ni l’une ni l’autre de ces mesures ne semblent très pertinentes. Selon la National Association of School Psychologists, aux États-Unis, un certain pourcentage d’élèves ont besoin de plus de temps et d’une

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Lire et respecter les consignes des adultes, deux compétences à acquérir en priorité pour réussir à l’école.

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Comment les parents peuvent-ils identifier ce qui cause des difficultés à leur enfant à l’école ? Dès la première année du primaire, 10 à 15 % de jeunes connaissent des difficultés ou une perte d’intérêt pour l’école, et il faut comprendre pourquoi. Les problèmes associés à la lecture et au comportement sont les plus fréquents, mais il peut aussi s’agir d’intimidation : un jeune qui en est victime risque de développer une réaction d’évitement aux situations scolaires, ce qui exige une intervention des adultes auprès des jeunes qui en sont la source. Un modèle pertinent d’évaluation des problèmes est celui de la réponse à l’intervention (voir par exemple www.rti4success.org/index.php) qui consiste à émettre des mini-hypothèses sur la cause des difficultés puis à mettre à l’essai des interventions de plus en plus puissantes en évaluant les progrès de l’élève, de son enfant. Il faut aussi admettre que, parfois, une partie du problème vient de l’enseignant. La majorité d’entre eux travaillent très bien, mais certains auraient besoin d’aide, tandis que 5 % ont d’énormes difficultés, comme dans n’importe quelle autre profession. S’ils rencontrent des jeunes en difficulté, cela fait des flammèches. Que peuvent faire les parents dans ces cas extrêmes ? Lorsqu’un parent se rend compte que ses interventions auprès de l’enseignante ou de la direction de l’école ne

formation intensive pour la lecture. Au Québec, des écoles privées et quelques écoles publiques organisent déjà des avant-midis de lecture le samedi pour donner un coup de pouce. Les élèves décrocheurs engendrent-ils des parents décrocheurs ? Lorsque les enfants ont cinq et six ans, la plupart de leurs parents veulent collaborer avec l’école. Cependant, quand l’école les appelle fréquemment pour leur dire « Steve a frappé quelqu’un dans la cour de récréation, il va falloir que vous agissiez », les parents finissent par ne plus répondre. Vouloir chercher un coupable à ce qui se passe dans une classe ou une cour de récréation, ce n’est pas une avenue porteuse de changements, ni pour les enseignants, ni pour les parents. Comme psychologue scolaire, j’ai constaté que dans les cas de difficultés de comportement à l’école, certains parents pointaient du doigt l’école. Les enseignants, eux, disent « Avec les parents que cet enfant a, comment voulezvous qu’il réussisse à l’école ? ». Pour sortir de ce terrain miné, il faut enlever les accusations et voir comment on peut travailler sur le comportement de l’enfant. Comment améliorer les relations entre l’école et les parents ? Dans mes cours, la première chose que je montre aux futurs enseignants c’est comment téléphoner à un parent. On ouvre toujours la conversation par un aspect positif. « Madame, je suis l’enseignante de Steve, juste pour dire que je suis contente de l’avoir dans ma classe, il a les yeux brillants, etc. ». Après ça on peut aller vers un autre point. Je leur suggère de travailler avec les parents selon un modèle très simple, développé par Paterson dans les années 1980 : celui des dépôts et des retraits.


Les enseignants sont-ils préparés à COMPOSER avec les enfants en difficulté ? Au Québec, les enseignants n’ont reçu que très peu de formation initiale concrète sur comment prévenir et composer avec des situations difficiles. La ministre de l’Éducation a annoncé un budget de 40 M$ pour soulager les enseignants qui ont des élèves en difficulté et peut-être revenir aux classes spéciales – ce qui nous ramène 30 ans en arrière. Malheureusement, la prévention, la formation des enseignants et les ser­vices professionnels adaptés ne font pas partie du débat actuel ! Même si la majorité des jeunes vont bien, la réussite scolaire pourrait s’améliorer de beaucoup avec une forme de collaboration école-famille plus articulée. Avez-vous des exemples de bonne collaboration école-famille ? Si l’on revient aux compétences en lecture, fondamentales pour la réussite, on peut citer une école de Mont­ réal qui, il y a quelques mois, a ouvert ses portes aux garçons seulement, pour une soirée de lecture. Les grands-pères, les pères et les fils ont lu « entre gars ». C’est le genre d’initiative qui peut renforcer l’idée que l’école et les études sont une affaire de gars aussi. On a besoin de modèles masculins en situation d’apprentissage, car les jeunes apprennent par imitation. Pourquoi aider particulièrement les garçons ? Les gars arrivent à l’école un peu moins prêts aux apprentissages. Et ça se répercute sur leur avenir : à 20 ans, 35 % des gars n’ont aucun diplôme du secondaire contre 21 % des filles. Par ailleurs, 87 % des enseignants sont des femmes et le nombre d’enseignants masculins ne cesse de diminuer, 13 % au primaire, 37 % aujourd’hui au secondaire alors qu’ils étaient majori­taires il n’y a pas si longtemps. On ne peut pas en conclure qu’il y a un lien de cause à effet, mais on peut dire que l’école n’est pas boy’s friendly. Il va falloir revaloriser la contribution des hommes aux emplois en éducation. Pourquoi des enseignants masculins n’iraientils pas voir des jeunes de 4e ou 5e secondaire pour leur dire que c’est un maudit beau métier et qu’ils pourraient obtenir une bourse de 1000 $ par an pendant les quatre ans du cours universitaire, à condition d’avoir conservé une bonne moyenne au collégial ? Je veux avoir les meilleurs gars disponibles ! Visons l’excellence et exigeons-la ! Actuellement, certains étudiants sont admis à l’université dans les programmes d’enseignement avec des moyennes scolaires qui ne leur auraient jamais permis d’étudier en droit ou en psycho… Est-ce qu’il y a une vision féminine de l’éducation ? Il y a un genre d’a priori qui dit que les difficultés de comportement touchent davantage les garçons. Les petits

MARC ROBITAILLE

L’enseignant peut téléphoner au parent simplement pour dire que Steve est dans sa classe, c’est un dépôt. Le retrait, c’est quand il appelle pour dire que Steve a frappé quelqu’un d’autre et qu’il faut une rencontre. Si l’école ne fait toujours que des retraits, ne rapporte que des choses négatives, cela rend les relations tendues après quelques années.

Selon Égide Royer, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation, l’amélioration de la réussite passe notamment par l’accès à des services professionnels adaptés et par une meilleure collaboration école-famillle.

gars n’apprennent pas mieux à lire avec un enseignant, mais la diversité contribue à la richesse d’une école. Une direction d’école qui cherche un professeur doit toujours privilégier le meilleur pédagogue qui se présente, qu’il soit un homme ou une femme. Si j’ai deux profs à compétence égale, j’engage l’homme car il n’y en pas assez dans l’école. Ce qui va être perçu comme un tempérament violent ou extrême chez un garçon par une femme risque de l’être moins par un homme. Après la parution de mon dernier livre, ça a brassé. Certains disaient : « Royer tu dis que les femmes causent l’échec scolaire des garçons… ». Pas du tout ! Je pense simplement qu’une meilleure contribution des hommes en éducation serait positive pour la réussite scolaire, entre autres celle des gars. Les garçons ont besoin de bouger. Des initiatives comme enlever la récréation de l’après-midi parce que c’est trop long d’habiller les jeunes l’hiver, au primaire, cela a un impact différent chez les gars et les filles. Supprimer un cours d’éducation physique comme l’a décidé le gouvernement à la fin des années 1990 aussi. De qui dépend la réussite des élèves ? Certaines statistiques m’embêtent, comme celle-ci  : sept ans après le début de leur cours secondaire, 76 % des gars anglophones du secteur public du Québec avaient obtenu leur diplôme, contre 60 % des gars francophones. Ça montre qu’une partie de la réussite relève davantage de l’école que des parents. La qualité de l’enseignement a donc un lien direct avec la réussite scolaire. < Les garçons sont-ils DÉSAVANTAGÉS À L’ÉCOLE ? Livrez votre opinion sur le site du magazine : www.contact.ulaval.ca


CARIBOUS

DÉCLIN DANS LA STEPPE En 15 ans, 800 000 caribous ont disparu du Grand Nord québécois. Un déclin aussi spectaculaire que naturel, mais sans doute amplifié par les activités humaines. Par Serge Beaucher

Les caribous migrateurs sont connus pour leurs fluctuations démographiques impressionnantes, mais l’actuel déclin est le premier à être suivi de près par les scientifiques : au premier recensement de 1960, le troupeau de la rivière George comptait moins de 10 000 animaux, un million 30 ans plus tard et moins de 70 000 aujourd’hui.


Aaron Shafer

« Non, le caribou ne disparaîtra pas du Grand Nord québécois. Mais oui, si j’avais une pourvoirie, je m’inquiéterais pour mon emploi. » Professeur au Département de biologie, Steeve Côté rappelle les résultats catastrophiques de l’inventaire aérien effectué sur le troupeau de la rivière George à l’été 2010 : à peine 74 000 bêtes ! Et ce serait pire encore si on refaisait l’exercice cette année, est-il convaincu. Dire que ce même troupeau comptait presque un million de têtes en 1995 : l’un des plus grands du monde circumpolaire avec l’autre troupeau du Nunavik, celui de la rivière aux Feuilles. Les deux hardes – la première à l’est, l’autre à l’ouest – effectuent de longues migrations saisonnières qui les mènent de la taïga éparse, à la limite de la forêt boréale, jusqu’aux grands espaces toundriques de l’extrême nord du Québec et du Labrador. Il faut se préoccuper de la situation et prendre des mesures pour atténuer cette descente spectaculaire, selon M. Côté, qui dirige le programme de recherche Caribou Ungava auquel collaborent des chercheurs et experts de cinq universités et du ministère des Ressources natu­ relles et de la Faune du Québec. Les préoccupations doivent aussi concerner la harde de la rivière aux Feuilles. Ce troupeau n’a pas périclité comme celui de la George, mais on s’attend à ce que l’inventaire réalisé cet été montre également une baisse importante. Les résultats seront connus en novembre.

Même s’il se dit préoccupé par la situation des hardes nordiques dans un contexte de changement climatique, le directeur de Caribou Ungava, Steeve Côté, ne craint pas pour la survie de l’espèce.

Pas exceptionnel Toute préoccupante qu’elle soit, cette situation n’est pas exceptionnelle pour autant. Les caribous migrateurs sont connus pour leurs fluctuations démographiques impression­nantes qui peuvent décupler une population en quelques décennies pour la faire chuter encore plus rapidement les décennies suivantes. « On ne peut pas parler de cycles », précise toutefois Steeve Côté. Des cycles impliqueraient que les fluctuations soient connues sur une période suffisamment longue (au moins 180 ans) pour voir s’établir des patrons. Or, les premières données fiables ne remontent qu’aux années 1970. Selon des informations fondées sur la tradition orale autochtone, on croit cependant que les caribous ont connu des périodes de très grande et de très faible abondance dans le passé. Au début du XXe siècle, notamment, ils auraient été très nombreux. Mais, nuance le chercheur, les gens pouvaient croire qu’il n’y en avait plus ou qu’il y avait une soudaine abondance, alors que les troupeaux s’étaient simplement déplacés. >

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Joëlle Taillon

Joëlle Taillon

NORDIQUE

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Joëlle Taillon

Les grands espaces toundriques de l’extrême nord du Québec et du Labrador accueillent les deux plus grands troupeaux de caribou du monde circumpolaire.

Les scientifiques savent au moins qu’au début des années 1960, le troupeau de la rivière George comptait quelque 10 000 individus et que sa population a connu un pic de près d’un million en 1995, avant de redescendre à 400 000 lors de l’inventaire de 2001 puis à 74 000 l’an dernier. Pour sa part, la harde de la rivière aux Feuilles comptait quelques centaines de bêtes à peine à la fin des années 1960, pas moins de 56 000 en 1975 et entre 600 000 et 1,2 million en 2001, d’après un inventaire plutôt imprécis.

récolte des chasseurs. Et cette condition physique des femelles de la George s’est améliorée de 30 % depuis 2001. Pendant ce temps, les indices de masse corporelle des femelles et des veaux montraient une détérioration dans l’autre troupeau. Que faut-il y voir ? D’une part, les caribous de la rivière George prennent du mieux parce qu’ils sont maintenant moins nombreux à se partager le même gâteau alimentaire. Quant à leur taux de survie à la baisse, il résulte peut-être d’une augmentation de la prédation par le loup… et par l’ours noir qu’on trouve désormais jusqu’à l’extrême nord du Québec, phénomène peut-être lié au réchauffement climatique. « Mais on ne sait encore pratiquement rien sur la prédation », avoue Steeve Côté.

Faible survie, mais bonne condition physique Ce qui n’est pas réjouissant pour le troupeau de la George, c’est que le taux de recrutement de nouveaux jeunes, l’automne dernier, a été le 2e plus bas depuis 1970 – avec 17 veaux pour 100 femelles. Le chiffre magique pour maintenir une population stable est de 34 veaux pour Rivière George 100 femelles, mais il en faudrait au moins Rivière aux Feuilles 50 % pour cette harde, compte tenu du faible taux de survie actuel des adultes – une autre donnée inquiétante. Grâce à des colliers télémétriques posés aux caribous des deux troupeaux, on sait qu’à peine 82 % des femelles adultes survivent chaque année. « En deçà de 90 %, il faut commencer à se poser des questions », dit Steeve Côté. La bonne nouvelle, c’est que les femelles du troupeau de la George sont en bonne condition physique, à tout le moins en meilleure condition que les femelles de 1960 1970 1980 1990 2000 2010 la rivière aux Feuilles. Elles pèsent 10 kg Depuis 50 ans, les deux hardes du Nunavik ont enregistré une variation de population qui va de plus en moyenne, selon des données de quelques milliers à près d’un million d’individus. recueillies sur le terrain ainsi que par la


Question d’habitat ? À l’inverse, la moins bonne santé dans le clan de la rivière aux Feuilles serait attribuable au fait que, jusqu’à récemment, il y a eu de plus en plus d’animaux à se partager le gâteau. « Alors qu’il continuait de croître, le troupeau ne pouvait plus agrandir ses aires d’estivage

À défaut de fournir plus d’habitats ou de stopper le réchauffement climatique, on peut agir sur un autre paramètre : la chasse.

n’est pas forcément le cas avec des printemps décalés. Une étude effectuée au Groenland, rapporte M. Côté, a démontré que plus les deux pics sont désynchronisés, plus la survie des faons diminue. Par ailleurs, le caribou s’accommode mal de la chaleur et des nuées d’insectes piqueurs qui viennent avec elle, sans parler des parasites comme Bestnoitia tarandi, un protozoaire qui infecte surtout les bêtes en mauvaise condition. Le réchauffement du climat peut également favoriser des dégels récurrents, durant l’hiver, qui transforment la neige en glace, rendant la nourriture (le lichen au sol) moins accessible. Ou bien éliminer des ponts de glace sur les nombreux cours d’eau que traversent les caribous. Ou encore rendre la migration plus difficile à cause d’une couverture de neige plus épaisse. Autant de facteurs qui, en synergie, peuvent contribuer au déclin d’une population.

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Joëlle Taillon

et de mise bas dans la péninsule d’Ungava, tout l’ha- La chasse tue bitat disponible étant utilisé », explique l’étudiante au Un autre facteur à considérer, bien sûr, c’est la chasse. doctorat en biologie et membre de Caribou Ungava, Selon les études de Caribou Ungava, le taux de survie Joëlle Taillon. D’où les résultats à la baisse qu’on attend des mâles adultes dans le troupeau de la George est de de l’inventaire 2011. De là à déduire que le surnombre provoquerait une dégradation de l’habitat qui entraînerait à son tour un déclin rapide de la population, il n’y a qu’un pas… que franchissent les biologistes, pour qui cela demeure la principale hypothèse. Le problème est qu’on ne connaît pas la qualité réelle de l’habitat. On connaît cependant l’utilisation qui a été faite de l’espace par les deux hardes dans la toundra depuis une vingtaine d’années, précise Mme Taillon. Il a donc été possible de produire des cartes, qu’on utilisera prochainement pour comparer des images satellitaires de ce territoire prises dans les années 1980 avec des images actuelles. Ces photos montreront la différence de verdure disponible entre les deux périodes et permettront d’établir des indices d’impact, entre autres pour les centaines de milliers de km2 que les caribous de la Quand tout l’habitat disponible est utilisé, un troupeau ne peut croître indéfiniment, explique rivière George ont abandonnés depuis leur Joëlle Taillon, étudiante au doctorat en biologie. déclin. À l’œil, évalue Steeve Côté, ce gardemanger semble s’être regarni, ce qui suggérerait qu’il y a encore beaucoup d’habitats utilisables si 51 %. Or, la chasse sportive compte pour environ 14 % de la mortalité, et ce sont surtout des mâles qui sont le troupeau se déplace ou augmente de nouveau. tués. Sans chasse, insiste Steeve Côté, le taux de survie Le réchauffement pointé du doigt augmenterait donc à 65 %. Ce serait encore insuffisant Parmi les causes possibles de déclin, on pointe aussi pour la stabilité du troupeau, mais cela aurait une incidu doigt le réchauffement climatique, qu’observent de dence non négligeable dans le cas d’une population en chute libre. près les chercheurs de Caribou Ungava. C’est donc là-dessus que des mesures peuvent être Certes, le réchauffement peut favoriser la croissance rapide des plantes et amener davantage de nourriture prises pour atténuer le déclin. Le ministère des Respour les caribous, notamment durant la période cru- sources naturelles et de la Faune a d’ailleurs commencé ciale de naissance des veaux. Mais il n’est pas sûr que à restreindre la chasse du caribou toundrique. M. Côté des végétaux ayant poussé rapidement soient aussi ne serait pas surpris de la voir complètement interdite nutritifs que d’autres dont la croissance a été plus dès 2012 pour la harde de la George, ce qui irait dans le lente. Et encore faut-il que le pic d’abondance des plan- sens de ses recommandations : « On a toujours pensé tes soit synchronisé avec la période de mise bas, ce qui que la chasse avait peu d’incidence sur la santé des >

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troupeaux, mais dans l’état actuel des choses, il faudrait être plus prudent. » Quant à la chasse de subsistance par les autochtones, elle n’est pas réglementée et les prises ne sont pas enregistrées, ce qui ne permet que des estimations approximatives de la récolte et rend très difficile, pour les chercheurs, toute modélisation des dynamiques de population.

Le Plan Nord du gouvernement est menaçant pour les caribous migrateurs, qui sont des bêtes particulièrement sensibles au dérangement. Reste une autre inconnue. Une nouvelle inquiétude, à vrai dire : le Plan Nord que le gouvernement du Québec a rendu public le printemps dernier. Pour Steeve Côté, ce programme à long terme est menaçant pour tous les

écosystèmes nordiques, incluant les caribous migrateurs, car le dérangement par les humains augmentera considérablement. « Or, dit-il, les caribous sont très sensibles au dérangement, comme le montrent plusieurs revues de littérature. » Alors, alarmant ce déclin des caribous migrateurs du Québec ? Faut-il s’inquiéter d’une disparition éventuelle de cet animal mythique qui a joué et joue toujours un si grand rôle dans la culture et l’économie du Nord ? « Il y a tellement de facteurs en cause et il reste tellement d’études à faire avant qu’on puisse cerner l’ensemble de la question », répond le directeur de Caribou Ungava. Il ne fait cependant aucun doute, selon lui, que le caribou migrateur continuera d’arpenter encore longtemps les grandes steppes nordiques du Québec. « Sauf que les pourvoyeurs et les autochtones doivent s’attendre à voir des troupeaux de moins en moins abondants, dit-il, en deçà des seuils d’exploitation, de plus en plus loin des communautés et sur des aires de plus en plus restreintes. » <

Guère mieux pour le caribou forestier Les caribous forestiers du Québec appartiennent à un écotype distinct de leurs con­ génères du nord – de type toundrique – et des quelques centaines de caribous de la Gaspésie – de type montagnard. Dans la forêt boréale de l’ouest du Canada, on en trouve différentes populations fragmentées, tandis que dans l’est, ils occupent une aire continue de l’Ontario jusqu’au Labrador, plus ou moins entre le 49e et le 55e parallèle. Au Québec, deux populations isolées broutent encore plus au sud, dans Charlevoix (parc des Grands Jardins et réserve faunique des Laurentides) ainsi que dans la région de Val-d’Or en Abitibi. Depuis plusieurs années, le petit troupeau abitibien est dans une situation critique avec maintenant moins de 20 individus. « Pour le préserver, il faudra prendre des mesures spéciales, prévoit Daniel Fortin, peut-être Les populations de caribou des bois sont repoussées vers même un enclos pour protéger le nord à mesure que les coupes forestières progressent dans les fe­melles gestantes des précette direction. dateurs. » Mais sans garantie de résultats. La population de Cette santé précaire est fortement asso- Charlevoix semble pour sa part s’être stabiciée aux coupes forestières, précise Daniel  lisée autour de 80 bêtes environ. Pour ce qui est du cheptel de l’aire contiFortin, professeur au Département de bio­ logie et cotitulaire de la Chaire de recher- nue, on sait qu’il est dans un meilleur état che industrielle CRSNG en sylviculture et que les deux populations isolées, mais on dispose de moins d’information à son sujet. faune. Serge Couturier

Pendant qu’une partie des caribous migrateurs du Grand Nord atteint un creux de population qui en inquiète plusieurs, ça ne va guère mieux pour les caribous forestiers, sédentaires, qui vivent plus au sud. En fait, le caribou des bois (écotype forestier) est toujours considéré vulnérable au Québec et menacé au Canada.

L’évaluation de son effectif est très imprécise, se situant quelque part entre 6000 et 12 000 individus au Québec. On ne sait même pas avec certitude s’il s’agit d’une seule ou de plusieurs populations. Ce dont on est sûr, par contre, est que son aire de répartition s’est considérablement déplacée vers le nord depuis 1850. Au point d’atteindre aujourd’hui la baie d’Hudson à l’ouest et presque Schefferville à l’est. Il y a d’ailleurs chevauchement entre les deux types de caribou, lorsque les migrateurs se trouvent au sud de leur aire, l’hiver. Les coupes forestières progressant vers le nord seraient responsables de ce déplacement, selon Daniel Fortin. Le problème du caribou, avec la coupe, n’est pas tant la perte de ressources alimentaires et d’habitat que l’ouverture de chemins forestiers. Des chemins qu’utilisaient les chasseurs avant l’interdiction de chasse au début des années 2000 (5-11 % de mortalité) et qu’utilisent encore les loups – grands prédateurs de caribou – pour pénétrer une forêt coniférienne mature qu’ils ne fréquentent pas normalement. De plus, les repousses des parterres de coupe amènent l’orignal dans les parages et donc encore plus de loups à sa suite. Comment préserver le caribou tout en maintenant l’activité forestière dans son aire de distribution ? C’est ce sur quoi travaille l’équipe de Daniel Fortin, pour qui la solution passe inévitablement par des approches sylvicoles.


Profil de DIPLÔMÉS

BGL

L’ART ET L’INSOLENCE EN TROIS DIMENSIONS Le trio d’art contemporain BGL présente des œuvres qui déstabilisent. Public et critiques en redemandent.

Les trois sculpteurs qui forment, depuis 15 ans, le trio de choc en art contemporain qu’est BGL ont leur repère d’artiste dans le quartier Saint-Sauveur, en Basse-Ville de Québec. En juin, lorsque j’ai visité cet atelier qui abrite les délires et les œuvres passées et en devenir de Jasmin Bilodeau (B), Sébastien Giguère (G) et Nicolas Laverdière (L), le lieu s’est révélé un chaos total d’objets hétéro­ clites, dont plusieurs accidentés ou non fonctionnels. Seuls les deux premiers membres de Le groupe BGL se plaît à exister publiquement comme un seul artiste qui serait né avec trois têtes, celles de BGL y étaient, détendus même Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière. Trois têtes qui se dérobent le plus souvent possible en période intense de producaux caméras. tion, naviguant à travers tous ces objets et me les présentant au petit bonheur. Par exemple cet écran de télévision Partageant un même amour pour le tangible et la sur lequel on peut créer de l’art en laissant des traces de liberté ainsi qu’une grande dose de folie créative, les doigts, précisait, un brin moqueur, Sébastien Giguère. trois membres du collectif ont travaillé de concert dès C’est là tout BGL : du cabotinage et une pratique de le baccalauréat à l’École des arts visuels de l’Université l’autodérision qui déstabilise, à l’image de ses œuvres. Laval. Ce genre de partenariat s’avère assez inusité >

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Par Anne-Marie Lapointe

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Pour la toute nouvelle salle de concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, le trio a créé d’immenses ondes sonores d’amplitudes et de formes différentes.

Travailler sans se presser Au moment de les rencontrer, les trois membres de BGL ne chômaient pas : trois projets devaient être livrés au cours des prochaines semaines. « Nous sommes tout simplement incapables de dire non à une invitation », exagère Sébastien Giguère en mentionnant celle de Nuit Blanche à Paris, ce grand happening en art contemporain qui se tiendra durant la nuit du 6 au 7 octobre dans plusieurs points chauds de la capitale française. L’installation projetée pour l’occasion en est une de bric et de broc dont BGL a le secret et qui a fait sa marque.

Il s’agit d’un ventilateur entremêlé de branches et de divers déchets qui fait ondoyer des rubans de couleur à la façon d’un feu. Ce grand bûcher de l’ère moderne, BGL l’installera dans le gymnase Ronsard, au pied de Montmartre, afin « d’offrir une expérience physique qui chatouillera l’instinct tribal des urbains que nous sommes ». Mais en cette journée de juin, Jasmin Bilodeau et Sébastien Giguère étaient à choisir les matériaux de la sculpture, sélectionnée par concours, qui ornera le hall de la toute nouvelle salle de concert de l’Orchestre symphonique de Montréal inaugurée le 8 septembre. L’œuvre s’intitule, avec humour, Ce sont sûrement des Québécois qui ont fait ça. Elle représente trois immenses ondes sonores d’amplitudes et de formes différentes, faites chacune de cercles concentriques en métal, assemblés les uns aux autres avec du fil. L’absence de Nicolas Laverdière ce jour-là s’expliquait d’ailleurs par le fait qu’il coordonnait, à Montréal, certaines étapes de production de l’œuvre, confiées à des sous-traitants.

Ivan Binet

dans un monde où la signature personnelle est hautement recherchée. « À l’École, toutes les formes de duo entre nous ont existé », explique Nicolas Laverdière (Arts visuels 1997), joint à Montréal durant la même semaine et seul membre du collectif à avoir obtenu le diplôme qui échappé aux deux autres faute d’avoir livré un ou deux travaux scolaires. « Vers la fin du bac, poursuit-il, nous avons loué un atelier à côté de l’École et monté ensemble l’exposition des finissants. Sur le carton d’invitation, nous avons d’abord inscrit nos trois noms, mais ça n’allait pas : c’était comme si nous étions trois entités séparées. Alors, ça a donné BGL. » David Naylor, un de leurs professeurs de l’époque, enseigne toujours la sculpture à l’École des arts visuels et suit leur travail avec intérêt, témoigne de cette connivence et de cette complémentarité entre les trois amis – « l’un songeur, l’autre espiègle et le troisième plutôt cool californien », comme il les décrit – tout en affirmant que cette perte d’authenticité individuelle fait la marque de BGL. Depuis 1996, le collectif a réalisé, à un rythme fou et dans le plaisir, une vingtaine d’expositions exclusives et plus d’une trentaine d’expositions avec d’autres artistes. Souvent à partir de matériaux de fortune, ces grands recycleurs et bidouilleurs devant l’Éternel réussissent chaque fois à proposer des installations ou performances insolites, parfois inquiétantes, qui ravissent le public et suscitent l’adhésion de la critique. Si bien qu’une exposition du collectif est devenue un événement, et que le trio est souvent choisi pour représenter le Québec lors d’expositions collectives au Canada et à l’étranger. Son travail a d’ailleurs fait l’objet d’une très belle monographie, réalisée par la Manifestation internationale d’art de Québec et parue en 2009.

En 1998, avec Perdu dans la nature, BGL a donné le ton de sa production future en construisant un environnement dans lequel les spectateurs peuvent pénétrer et perdre leurs repères.

Le troisième projet en cours, celui de l’installation qui allait prendre place dans les Jardins du Précambrien pour le 11e Symposium d’art à Val-David, du 16 juillet au 10 octobre, n’était pas encore arrêté. Ça ne semblait pas inquiéter outre mesure les trois compères qui se demandaient s’ils n’allaient pas simplement s’y regarder pousser la barbe !


Richard-Max Tremblay

Des touche-à-tout 2001) en est un exemple remarquable et constitue un Semblables à bien des artistes contemporains aux pra- jalon essentiel de la carrière de BGL. « Cette expo était tiques polyvalentes et éclectiques, les membres de BGL un ramassis de fantasmes, raconte Nicolas Laverdière. travaillent toutes les matériaux et trafiquent un peu Nous voulions y faire vivre une multitude d’expériende tout. S’ils ont choisi l’installation, c’est que, fous ces, bouleverser et remplir de joie. Nous y avons mis de la matière, ils aiment recréer des environnements beaucoup d’effets d’illusions. » pour mieux laisser les visiteurs s’y immerger. Et puis, créer des installations leur permet d’explorer ce monde tous azimuts, curieux de ce qui s’offre à leur regard : neige, déchets, machines et inventions de toutes sortes. Au début, les trois artistes avaient une préférence pour le bois, une matière qui leur donnait droit à l’erreur et qu’ils trouvaient à profusion dans le quartier Saint-Roch, alors en grand chantier de revalorisation. Grâce au centre d’artistes L’Œil de poisson, qui lui a donné sa première chance et mis à sa disposition ateliers, outils de travail et techniciens, le collectif a réalisé les im­menses structures de l’exposition Peine débuté, le chantier fut encore (L’Œil de poisson, 1997), dont la maison L’exposition À l’abri des arbres, présentée au Musée d’art contemporain de Montréal en 2001, constitue un jalon canadienne et la cabane à sucre. essentiel de la carrière de BGL. L’année suivante, une résidence d’artistes en sculpture à SaintJean-Port-Joli donnait naissance à la rutilante Merce- Pour ce faire, les trois artistes ont brouillé tous les repèdes et à la piscine en marqueterie de l’exposition Perdu res et transformé complètement l’espace du musée. Les dans la nature (La Chambre Blanche, 1998). De loin, visiteurs allaient de surprise en surprise, passant d’une ces œuvres dans lesquelles le visiteur peut pénétrer morne salle d’attente à un débarras pour aboutir dans ont l’air de petits bijoux d’orfèvrerie mais, de plus près, une salle de fête, surmontée d’un plafond percé de silon voit la grossièreté du matériau recyclé. « Nous ne houettes de sapins et contenant des colonnes entières de boîtes enrubannées, une fontaine de flûtes de champagne et des chandelles scintillantes. Pour duper les sens des visiteurs, les artisans de BGL avaient installé, dans une des salles, un immense miroir qui réfléchissait les objets, un effet de symétrie qui se prolongeait un peu plus loin, mais cette fois créé de toutes pièces par la disposition minutieuse de chaque élément de part en part d’un cadre. Cette capacité de créer des trompe-l’œil avec peu de moyens, on la retrouve d’ailleurs dans l’œuvre baptisée Le Club que BGL avaient créée pour le 400e anniversaire de Québec, en 2008. Des fils invisibles parsemés sommes pas de grands techniciens, reconnaît Nicolas de carrés bleus ondulaient au-dessus du bassin Louise, Laverdière, mais notre maladresse donne une certaine dans le Vieux-Port, donnant l’illusion, au loin, d’être poésie à notre travail. » la surface de l’eau. À côté, l’œuvre se poursuivait par deux rangées de bicyclettes stationnaires faisant face à Brouiller les repères des pyramides de coupes, où l’on incitait les visiteurs Tout en traitant parfois de sujets troublants comme le à pédaler afin de pomper l’eau du fleuve qui jaillissait gaspillage ou la destruction de la nature, les installations dans ces fontaines de verre. Une façon toute bglienne de BGL ont ce don rare de susciter l’émervei‑llement, d’évoquer l’immobilisme du Québec en matière de prénotamment grâce aux procédés simples par lesquels servation de l’eau, et qui semble donner raison à David ils arrivent à tromper les sens du public. L’exposition À Naylor lorsqu’il affirme que « le commentaire social est l’abri des arbres (Musée d’art contemporain de Montréal, plus marqué depuis cinq ou six ans chez BGL ». >

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Depuis 1996, BGL a réalisé une vingtaine d’expositions individuelles et plus d’une trentaine d’expositions collectives.

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PAROLES DE DIPL

Vivre de l’art

Artiste-chirurgienne, entre l’Allemagne et l’Espagne Caroline Jean

Depuis l’école primaire, Marie-Lou Desmeules (Communication graphique 2000) savait qu’un jour elle serait une artiste : soit une caricaturiste, soit une actrice. Aujourd’hui, elle un peu des deux et plus encore. La jeune femme pratique une forme d’art qui lui donne le maximum de liberté pour s’exprimer : la chirurgie picturale, un mélange de plusieurs techniques artistiques telles que la peinture, la photographie et la vidéo.

Vivre d’art et d’eau fraîche Après 15 années de carrière et une réussite indéniable, Nicolas Laverdière admet vivre sa condition d’artiste plus sereinement : « Au départ, je trouvais ça futile, faire de l’art. Et puis, j’ai accepté. C’est devenu nécessaire. » Toutefois, les conditions financières restent aussi précaires qu’au tout début. « Nous n’avons aucune certitude concernant notre survie », dit-il en expliquant que tous trois ont développé, en conséquence, un mode de vie peu coûteux. « Ça prend une sacrée dose de courage pour faire ce métier-là, s’exclame David Naylor. Il n’y a aucun filet. Ils ont beaucoup investi pour devenir ce qu’ils sont. Et puis, maintenant, on n’a plus affaire à des débutants, ils vieillissent : Nicolas perd ses cheveux, Sébastien vient d’avoir un troisième enfant… Ce sont maintenant des artistes de carrière. » Et ils se montrent très généreux envers la relève, ajoute leur ancien prof qui les invite chaque année à venir discuter avec ses étudiants dans l’un de ses séminaires. « C’est formidable qu’ils s’identifient à Québec et qu’ils y restent, reprend David Naylor. C’est important pour la qualité de la vie artistique et leur présence renforce la crédibilité de ce qui se crée dans la Capitale. » Les organismes solidement implantés, comme la Manif d’art et Folie Culture, ainsi que les regroupements d’artistes, comme L’Œil de poisson et le complexe Méduse, sont de vraies mines d’or, selon Nicolas Laverdière, qui salue également des initiatives comme Où tu vas quand tu dors en marchant du Carrefour international de théâtre. « Nous adorons Montréal », confie-t-il, lui qui est le seul du trio à y travailler et y vivre en partie. « Mais notre famille de travail est à Québec où il y a beaucoup de débrouillardise, ce qui est fondamental à BGL. Et puis, la communauté artistique y est tellement touchante : il s’agit de monde vrai, positif, persévérant et généreux. » Tout comme BGL ! <

MARC ROBITAILLE

Illusion d’une eau bleu méditerranée et fontaines activées par des cyclistes, les jeux d’eau bgliens ont constitué l’une des attractions de l’Espace 400e, à Québec en 2008.

« Une chirurgie picturale est une performance qui dure environ trois heures, explique-t-elle. Tout d’abord, je laisse jouer une sélection de musique loufoque et tragique. Une personne sert de tableau. J’efface sa personnalité sous de grosses couches de peinture de matériaux divers, comme du latex, des cheveux ou du plastique. Je crée un décor qui emprisonne l’être humain dans une nouvelle existence. Une identité piégée est créée. » Après avoir vécu 10 ans à Berlin, Marie-Lou Desmeules se dirige maintenant vers l’Espagne : « J’aime me lancer vers des horizons incertains pour m’accomplir et vivre intensément. » L’artiste souhaite donc s’établir en à Valence, où elle compte ouvrir son « cabinet de chirurgies picturales » et faire, entre autres, des performances devant le public, des expositions et des projections-vidéo. Cet automne, elle met la dernière touche au livre d’artiste Pain-Thing Surgeries, qu’elle réalise avec le critique d’art polonais Mat Maria Bieczynski.


ÔMÉS

contemporain hors Québec Par Isabelle Bureau-Carrier, Association des diplômés de l’Université Laval

} Peindre aux côtés  de Big Ben

} Créer dans  la Grosse pomme

André Monet (Communication graphique 1987) réside à Londres, ville dont il apprécie la richesse culturelle. Avant de réaliser son rêve de devenir artiste-peintre, il a travaillé dans le milieu de la mode et de la publicité pendant plusieurs années. « Ce qui m’a incité à devenir peintre à temps plein, c’est l’approche de mes 40 ans ; je ne pouvais pas imaginer ma vie sans tenter de réaliser ce rêve », raconte le diplômé. Inspiré par le cinéma, la photographie, la musique et la littérature, André Monet créé aujourd’hui des portraits sur un fond de collage de pages tirées de livres anciens, ce qui donne une texture particulière à ses toiles. Selon lui, cette technique le démarque des Nicolas Ruel

Julie Tremblay (Arts visuels 1995) a habité au Danemark pendant quelques années avant de s’installer à New York. Ses œuvres reproduisent des formes humaines, ce qui n’a rien d’original selon elle : « Mais ce qui les rend uniques est leur facture, la multiplicité des influences et les matériaux inusités que j’utilise. Même si mes sculp­tures ont souvent des influences classiques, elles appartiennent décidément au XXIe siècle. » Au cours des dernières années, Julie Tremblay a principalement utilisé, comme matériau de base, des feuilles de métal percées puisqu’ayant été utilisées pour faire des bouchons de bière ou de boisson gazeuse. Auparavant, elle a travaillé avec de la broche dite « de cage à poules », ainsi qu’avec la cire et le plâtre. Ses œuvres, note-t-elle, trouvent différentes résonnances selon les pays et cultures où elles voyagent. Par exemple, l’une d’elles a été acquise par une famille qui possède la plus grande collection d’art mauresque en Turquie : « Imaginer mon œuvre au milieu de cette collection lui donne une tout autre dimension. » À compter du 10 décembre, Julie Tremblay présentera une exposition au Nassau County Museum of Art, situé à Roslyn en banlieue de New York. Puis, au printemps 2012, elle aura sa première exposition solo dans la Grosse pomme. À plus long terme, de nouveaux projets en Europe se dessinent pour la diplômée.

Continuum 1

autres artistes. Même si ses toiles ressemblent énormément à des photographies, elles sont toutes créées à la main avec précision. Et la bonne réception du public est au rendez-vous. À preuve : en avril, deux de ses œuvres ont été offertes par la réputée galerie Opera de Londres au prince William et à Kate Middleton en guise de cadeau de mariage. L’artiste a peint un portrait de chacun pour l’occasion. Les projets d’André Monet sont orientés vers l’Asie. En effet, il souhaite y développer un marché et s’établir à Hong-Kong.

CONTACT Automne 2011

Taxi Driver

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CASINO EN LIGNE

JOUE-T-ON À LA ROULETTE RUSSE ?

Les jeux d’argent sur le Web posent des défis particuliers aux spécialistes de la prévention des comportements pathologiques.

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EN DÉCEMBRE 2010, la mise en service d’Espace Jeux, le site Web de Loto-Québec dédié aux jeux de hasard en ligne, a réveillé le spectre du jeu pathologique. Plusieurs groupes soucieux de santé publique ont alors soulevé une grande question : en rendant les jeux d’argent accessibles en tout temps à tous les internautes, n’expose-t-on pas davantage les gens vulnérables au chant des sirènes du hasard ? « Nous sommes plus inquiets face au jeu en ligne qu’au jeu en personne », reconnaît Isabelle Giroux, professeure à l’École de psychologie et directrice du Centre d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu (CEPTJ). « L’accessibilité est un facteur de risque important et en ligne elle est forcément plus grande, poursuit la psychologue. En plus, le joueur est seul à la maison. Il peut jouer avec plusieurs écrans et sur plusieurs sites en simultané, ce qu’il ne peut pas se permettre lors d’une partie de poker entre amis ou en salle. » Si la logique appuie ces inquiétudes, il n’existe pas encore de confirmation claire. « Il y a très peu d’études sur les dangers du jeu en ligne par rapport aux risques du jeu en personne, remarque Isabelle Giroux. Et il y a encore des contradictions entre leurs résultats. C’est d’ailleurs pourquoi nous trouvions prématuré qu’un casino en ligne soit lancé au Québec. »

Miser sur la crédibilité Pour l’instant, il n’y a pas lieu de paniquer. Selon le dernier rapport annuel de Loto-Québec, Espace Jeux comptait 37 753 adhérents au 31 mars 2011, soit après quatre mois d’activité. Loto-Québec estime qu’environ 60 % de ces joueurs sont actifs (soit autour de 22 000 personnes) mais, concurrence oblige, la société d’État ne divulgue de données ni sur les jeux les plus populaires ni sur le niveau d’activité des joueurs. Elle se borne à dire que le joueur « inactif » est celui qui s’est inscrit par curiosité sans jamais jouer, celui qui n’a misé que les 10 $ offerts comme prime d’inscription ou celui qui joue avec de l’argent fictif. Pour la même période, Loto-Québec annonce des revenus conformes à ses prévisions de départ, soit quelque 7 M$. Il s’agit d’une jolie somme mais, il faut bien le dire, d’une goutte dans les revenus annuels de près de 3,8 G$ de la société d’État. C’est n’est bien sûr qu’un début. Il reste que l’arrivée du site de Loto-Québec ajoute, du moins pour les Québécois, une dimension nouvelle aux jeux d’argent sur Internet. « L’enjeu des casinos en ligne a toujours été la confiance », remarque Madeleine Pastinelli, professeure au Département de so­ciologie. À qui donnez-vous votre numéro de carte de crédit ? Quelles sont les garanties que vous pourrez >

MARIE-EVE TREMBLAY, COLAGENE.COM

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Par Gilles Drouin


Avec le jeu en ligne, l’accessibilité est forcément plus grande, tout comme l’isolement social du joueur, deux facteurs de risques associés au jeu pathologique.


MARC ROBITAILLE

guide toujours la distribution des cartes et je ne peux pas non plus prévoir toutes les réactions de mes adversaires. C’est une réalité que les joueurs ignorent souvent, peutêtre parce qu’ils ont du plaisir à croire qu’ils sont en mesure de déjouer le hasard. » Pour vaincre le hasard, les joueurs de poker ne font pas que jouer beaucoup, ils lisent aussi énormément. « C’est assez impressionnant de voir toute la documentation qu’ils consultent dans l’espoir d’améliorer leurs habiletés. »

Les travaux de Marc Sévigny, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation, démontrent que les joueurs de poker se croient à l’abri du hasard.

empocher vos gains ? Est-ce que le jeu est « arrangé » ? « Il m’apparaît clair, ajoute l’ethnologue, que la crédibilité de Loto-Québec aura pour effet de rassurer bien des joueurs. Cela lève donc un frein, ce qui ne veut pas dire que tout le monde s’inscrira au site. »

Raffiner sa stratégie Madeleine Pastinelli suit depuis quelque temps une communauté en ligne qui regroupe des joueurs de poker (en ligne et en personne). Ses premières observations confirment les tendances relevées par Serge Sévigny. « Les membres de cette communauté ont tous l’ambition de devenir des joueurs professionnels, explique-t-elle. Ils fréquentent donc un site Web où ils peuvent échanger sur leurs pratiques, sur les stratégies et sur les façons d’améliorer constamment leur jeu. » « Les joueurs de poker que j’observe, poursuit Mme Pastinelli, considèrent qu’il s’agit d’un jeu de stratégie et qu’il est possible d’acquérir une grande maîtrise du jeu afin de devenir des très bons joueurs capables de gagner suffisamment d’argent pour en vivre, peut-être même devenir des vedettes. Pour eux, le monde du poker se divise en deux : d’un côté, les bons joueurs, c’est-à-dire eux, et de l’autre, les mauvais joueurs, les « poissons », qui permettent aux bons joueurs de faire des gains. » Et les poissons, ces joueurs les trouvent sur des sites comme Espace Jeux. Du moins, c’est ce qu’ils pensent,

Poker : le plus populaire À défaut de connaître précisément les habitudes des joueurs en ligne d’Espace Jeux, les chercheurs savent que le poker est le maître du jeu en ligne. « Avec des centaines de sites, le poker est de loin le jeu de hasard le plus répandu sur Internet », affirme Madeleine Pastinelli. Le poker est aussi un monde à part dans le domaine des jeux de hasard. « La plupart des joueurs de poker considèrent qu’il s’agit d’un jeu de stratégie où l’habileté est le facteur déterminant, constate Serge Sévigny, chercheur au CEPTJ et professeur au Département des fondements et pratiques en éducation. Pour certains, le hasard n’entre même pas en considération. » M. Sévigny s’intéresse aux pensées erronées des joueurs afin de concevoir de meilleurs moyens de sensibiliser et d’aider les joueurs pathologiques. Selon ses travaux, les joueurs de poker estiment pouvoir améliorer leurs habiletés en jouant souvent. Ils acceptent de perdre de l’argent au cours de l’apprentissage, convaincus qu’ils pourront se «  refaire  » plus tard. Ce n’est pas un hasard si les casinos en ligne martèlent essentiellement ce message : jouez plus, vous serez meilleurs ! Avec le poker, il y a donc une notion d’habileté, par opposition au hasard pur ; s’il perd, le joueur pense que c’est sa faute, qu’il n’a pas bien joué. «  Cette logique n’est pas totalement fausse puisque je peux effectivement devenir un meilleur joueur à force de jouer, reLe poker est de loin le jeu de hasard le plus répandu sur Internet. marque Serge Sévigny. Toutefois, le hasard


MARC ROBITAILLE

Les joueurs en ligne sont généralement plus jeunes que les joueurs de loterie vidéo dans les bars et ils ont moins tendance à consulter, s’inquiète Isabelle Giroux, professeure à l’École de psychologie.

bien différente de celle des joueurs de loterie vidéo, note Isabelle Giroux. Ces derniers croient aussi à une certaine notion d’habileté, mais jamais autant qu’un joueur de poker. » Le jeu en ligne complique encore davantage l’approche thérapeutique. « Tous jeux confondus, incluant le poker, les joueurs en ligne sont généralement plus jeunes que les joueurs de loterie vidéo dans les bars ou les casinos et, déplore Isabelle Giroux, ils ont moins tendance à consulter. Nous cherchons à développer de nouveaux types de traitements pour ces joueurs. » Un des éléments clés de la thérapie « traditionnelle » conçue par le CEPTJ est d’inciter les joueurs pathologiques à avoir d’autres activités, à élargir leurs champs d’intérêts, à sortir de leur monde. « Au contraire, note Mme Giroux, le fait de jouer en ligne, seul chez soi, contribue à maintenir l’isolement de la personne. » Ce n’est pas tout. L’accessibilité et la disponibilité des jeux de hasard vont de pair avec les comportements pathologiques lorsqu’il s’agit du jeu en salle. « Beaucoup d’études confirment cette situation », mentionne

conformément à leur vision du monde de joueur de poker. « J’ai plutôt tendance à penser qu’il y a très peu de gens qui jouent au poker comme on joue au bingo », remarque Madeleine Pastinelli. Les « vrais » joueurs de poker en ligne, comme ceux qui composent la communauté qu’observe l’ethnologue, sont ceux que se disputent les nombreux sites depuis quelque temps déjà. Ils constituent aussi une des clientèles cibles d’Espace Jeux. « Les joueurs que j’observe sont ambivalents devant la venue de ce nouveau site », estime Madeleine Pastinelli. Ils tiennent compte de plusieurs critères dans le choix des sites de jeux dont le pourcentage que prend la maison sur chaque lot (le rake). Leur habileté ne se limite pas aux stratégies de jeu !

Nouvelle donne pour le traitement Les caractéristiques des joueurs de poker, en ligne ou en salle, changent le portrait type du joueur patholo­ gique, avec des conséquences sur l’approche thérapeutique. Qui dit habiletés, dit contrôle, rationalité, maîtrise des émotions et donc du jeu, ce qui nous éloigne des comportements compulsifs associés au jeu pathologique. L’image caricaturale de l’accro aux yeux rougis qui reste suspendu à « sa » machine de loterie vidéo s’estompe derrière le discours à saveur cartésienne des joueurs de poker. « Nous sommes dans une situation

Serge Sévigny. Au chapitre de l’accessibilité, le nombre très élevé d’appareils de loterie vidéo répartis sur tout le territoire du Québec posait déjà problème. « Dans la grande majorité des appels placés à la ligne de référence sur le jeu, note-t-il, ces appareils sont pointés comme source des problèmes de jeu pathologique. » Alors, imaginez maintenant que le casino est dans votre salon ! <

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La rationalité des joueurs de poker change le portrait type du joueur pathologique, avec des conséquences sur l’approche thérapeutique.

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LE RUGBY

AU FÉMININ ET AU PLURIEL En place depuis 2005, l’équipe féminine Rouge et Or de rugby participe avec brio à la montée en popularité de ce sport. Par Annie Boutet

Photo Action

Bien qu’il compte quelque 5500 joueurs au Québec, le rugby demeure méconnu ici, surtout en comparaison du hockey, du football ou du basketball. Pourtant, il emprunte à toutes ces disciplines. Sport de contact à 15 joueurs par équipe, le rugby consiste à marquer des points au moyen d’un ballon ovale transporté dans la main ou poussé par le pied avec la particularité que les passes se font seulement vers l’arrière ou le côté. L’arrivée de l’équipe Rouge et Or en version féminine a donné un élan au rugby dans la région.

L’équipe Rouge et Or de rugby s’est hissée en première place du Réseau du sport étudiant dès sa deuxième année d’existence et a, depuis, atteint les finales du championnat universitaire canadien à deux reprises.

Retour sur une naissance « Ce projet remonte à 2003, précise Christelle Paré, cofondatrice de l’équipe et joueuse du Rouge et Or alors qu’elle poursuivait ses études en langues modernes. Ma grande amie de l’époque, Sophie Robitaille, avait fait partie de l’équipe provinciale de rugby à l’âge de 18 ans. Nous connaissions bien la discipline en plus d’être toutes les deux des entraîneuses dans le milieu scolaire, où le rugby attirait de nouveaux joueurs chaque année. Autant dans les écoles secondaires que dans le réseau collégial. Amener le niveau supérieur de compétition avec une équipe féminine à l’Université Laval nous paraissait une suite logique. »


Yan Doublet

Or, d’autres avant elles avaient formulé un tel projet auprès des autorités de l’Université. Sans succès. Mais la proposition de Christelle Paré et de Sophie Robitaille était solide et l’idée a fait son chemin. Pour donner de la crédibilité à leur projet, les deux fondatrices ont approché des figures reconnues du milieu, dont Bill McNeil qui est devenu le premier entraîneur du club. « Quand j’ai croisé Christelle, j’avais décidé de ne plus coacher le rugby, raconte ce dernier. Mais lorsqu’elle m’a parlé d’une équipe féminine à l’Université Laval, j’ai dit oui sans hésitation. Je savais que c’était un grand pas pour le rugby dans la région. Avec la perspective de jouer au niveau universitaire, les jeunes sportives du secondaire et du collégial allaient démontrer plus d’intérêt. » À la même époque, le SIC (Sport interuniversitaire canadien) souhaite voir s’établir une équité hommesfemmes dans les sports qu’elle représente. Comme le football n’a pas de pendant féminin, le SIC favorise l’implantation d’équipes de rugby pour les femmes. « Cela a été l’argument décisif auprès de l’Université Laval qui, réputée pour le sport d’excellence, devait faire figure d’exemple », affirme Christelle Paré. Ainsi,

Depuis le début des années 1990, Bill McNeil sème sa passion du rugby dans le milieu scolaire de la Capitale. Il agit comme entraîneur-chef du Rouge et Or depuis la fondation du club en 2005.

Malgré les apparences, témoigne Christelle Paré, cofondatrice de l’équipe, le rugby n’est pas dangereux lorsque les techniques de plaquage sont bien appliquées : le cheerleading provoque plus de blessures que le rugby !

Zoom sur le terrain Christelle Paré et Sophie Robitaille ont bien choisi leur homme pour prendre les commandes de l’équipe. Originaire d’Écosse, berceau du rugby, Bill McNeil pratique ce sport depuis 1973. Et il fait graduellement sa marque comme instructeur dans le milieu scolaire de la région montréalaise au cours des années qui suivent. Au tournant des années 1990, alors qu’il devient professeur de philosophie au Cégep Champlain-St. Lawrence de Québec, il importe sa passion dans les écoles de la Capitale. Bill McNeil se dit fier des joueuses du Rouge et Or et de leurs succès. Depuis 2005, l’équipe connaît un classement impressionnant dans le Réseau du sport étudiant du Québec. À titre d’exemple, l’équipe s’est hissée en première place du Réseau dès sa deuxième année d’existence et s’y est maintenue jusqu’en 2009. Elle a également atteint les finales du championnat national canadien à deux reprises. Des performances notables, à mille lieues du résultat de la première partie. « À notre premier match, en 2005, nous avons encaissé un revers de 93 à 7 contre McGill, l’équipe vue comme la plus coriace de la conférence », se souvient l’entraîneur-chef. Selon M. McNeil, le bassin de talents est grand dans la région. Et la présence du Rouge et Or dans le circuit exerce son influence. À preuve, le nombre d’équipes dans le milieu scolaire a grimpé de 12, en 2004, à 37 aujourd’hui. Et il compte deux fois plus de niveaux, soit benjamin, cadet, juvénile à 10 joueurs et juvénile à 15 joueurs. Ce développement régional se reflète aussi dans la performance du Rouge et Or : le fait que les filles évoluent ensemble pendant quelques années avant d’enfiler le chandail de l’Université Laval amène une dynamique positive dans l’équipe. Christelle Paré ajoute que le succès du rugby chez les filles tient aussi au fait que tous les physiques y sont admis, contrairement à d’autres sports d’équipe : « Qu’une fille mesure 5 pieds et pèse 100 livres ou soit plus imposante en taille et en poids, elle trouve son >

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Yan Doublet

de fil en aiguille et avec un concours de circonstances favorables, l’équipe Rouge et Or de rugby voit le jour en 2005.

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Yan Doublet

Du même souffle, elle ajoute que le rugby est le moyen idéal pour se défouler et se dépasser. Cela fait d’ailleurs partie des racines de la discipline. Ainsi, ce sport de contact convient parfaitement aux filles désireuses de s’exprimer et de sortir de leur zone de confort. Selon Charlotte VallièresVilleneuve, le rugby est même de plus en plus perçu comme le football des filles plutôt qu’un sport de gars. Question de préjugés à déboulonner, Bill McNeil rappelle que le hockey sur glace est aussi un sport qui plaît aux filles et pourtant, dit-il, personne ne s’en étonne. Bien sûr, le fait que les joueuses ne revêtent pas toujours la totalité de l’équipement protecteur disponible aide à renforcer les craintes de blessures, notamment de la part des parents. C’est pourquoi l’entraîneurchef répète sans relâche aux joueuses que le rugby doit s’appuyer sur une parfaite maîtrise des techniques afin d’assurer leur sécurité. Christelle Paré et Charlotte VallièresVilleneuve en conviennent facilement. Peu importe le niveau, les entraîneurs demeurent pointilleux sur la façon de plaquer et de tomber, ce qui contribue à augmenter la sécurité. « Même si le jeu a l’air violent et dangereux, ça ne l’est pas vraiment lorsque les techniques sont bien appliquées, renchérit Christelle Paré. La zone de risques demeure mince. Le cheerleading provoque plus de blessures que le rugby. » La vitrine offerte aux Jeux olympiques de Rio en 2016 améliorera l’image de la discipline. Le rugby y sera inscrit comme sport de démonstration, masculin et féminin, en formule à 7 joueurs au lieu de 15 et à deux demies de 7 minutes plutôt que de 40. « Il s’agit d’une forme du jeu plus spectaculaire et plus facile à comprendre, qui commande encore plus de vitesse et d’agilité avec le ballon, estime Bill McNeil. Durant un match de 14 minutes, aucun joueur ne peut se reposer. Ce sont de vraies gazelles. »

Le rugby est de plus en plus perçu comme le football des filles, estime la joueuse étoile et étudiante en physiothérapie Charlotte Vallières-Villeneuve.

rôle sur le terrain étant donné les nombreuses positions possibles. On a besoin de petites vites, de grandes minces, de petites ou grandes costaudes. On accueille tous les gabarits et tous les caractères. C’est vraiment la beauté du sport ! » Joueuse étoile de la saison 2010 du Rouge et Or, Charlotte Vallières-Villeneuve abonde dans le même sens en précisant que chaque position appelle une stature et des habiletés techniques particulières. « Mais toutes les joueuses, peu importe leur position, doivent avoir de l’adresse avec le ballon et un système cardio-vasculaire sans faille afin de suivre le rythme du jeu pendant 80 minutes », ajoute-t-elle. Des préjugés à bousculer Au dire de Christelle Paré, le rugby féminin, malgré l’engouement grandissant, traîne avec lui quelques idées reçues. « On dit que beaucoup de filles ont un côté tom boy et ce n’est pas vrai, lance-t-elle. Il y a des fifilles exemplaires dans notre sport ! Sur le terrain, nous ne sommes pas vraiment jolies, avec notre protecteur buccal et notre équipement ; mais à l’extérieur, nous sommes comme des papillons. »

Écho positif pour les joueuses et l’équipe De son passage chez le Rouge et Or, en 2005 et 2006, Christelle Paré retient des bénéfices tangibles, comme un sentiment de communauté extraordinaire et une

Recruter et intégrer pour mieux gagner Au club de rugby Rouge et Or, personne ne se plaint de la montée en popularité de ce sport ! Notamment parce que le recrutement des joueuses est de plus en plus facile, fait observer l’entraîneur Bill McNeil. Comme les jeunes femmes pratiquent le sport depuis le secondaire et poursuivent au cégep, leur évolution est suivie de plus près par les recruteurs. Et quand une joueuse fait finalement son entrée au sein du Rouge et Or, elle n’est pas en terrain inconnu puisqu’elle a côtoyé des joueuses

universitaires dans les ligues civiles. Accessible sur la page Web de cet article, un reportage vidéo montre comment se fait le recrutement puis l’intégration des recrues dans l’équipe. On y entend aussi le témoignage, capté à l’approche du camp d’entraînement, de deux nouvelles venues au Rouge et Or : Anne Chabot-Bergeron et Sarah Boudreau-Turpin. http://bit.ly/pk3Kcf


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soif de dépassement. Sa participation à la fondation du club, son rôle de cocapitaine et le premier titre provincial en moins de deux ans d’existence, tout cela constitue pour elle une source d’accomplissement. « J’ai toujours éprouvé une fierté à porter les couleurs de l’équipe et je serai toujours une Rouge et Or jusqu’à la racine des cheveux », avoue-t-elle.

Les filles de tout gabarit trouvent leur place : on a besoin de petites vites, de grandes minces, de petites et grandes costaudes. Même son de cloche du côté de Charlotte VallièresVilleneuve, qui parle d’une valeur ajoutée dans sa vie personnelle. Pour elle, de belles amitiés ont pris naissance avec le rugby. Puis, au quotidien, le mariage du sport et des études permet de maintenir une discipline profitable. Elle affirme même qu’un horaire chargé se révèle plus facile à gérer, même si elle poursuit des études exigeantes en physiothérapie. Aussi, assure-telle, l’énorme dose d’énergie tirée de l’entraînement sur le terrain ou en salle de conditionnement physique rejaillit sur tout le reste. Du point de vue de Bill McNeil, en jouant au rugby, les jeunes femmes renforcent leur persévérance, leur capacité de s’affirmer et leur confiance en elles. Autre dimension : un tel sport de contact oblige à identifier ses limites assez rapidement, ce qui permet de mieux se connaître. De plus, l’intensité du jeu et l’engagement

nécessaire consolident le caractère compétitif et fonceur de la personne. Il suffit d’assister à un match pour le constater. Chemin faisant, le Rouge et Or féminin de rugby cumule les succès en se rangeant parmi les quatre meilleurs programmes de sport d’excellence au pays depuis 2008. L’avenir s’annonce florissant. « Gagner les championnats provincial et national n’est pas un rêve farfelu, estime l’entraîneur. Cette année, l’équipe peut miser sur des joueuses d’expérience et sur des recrues talentueuses, dont six athlètes issues de l’équipe provinciale U19 qui a été championne nationale dans sa catégorie en 2010. » Selon la joueuse étoile Charlotte Vallières-Villeneuve, la chimie opère déjà dans le groupe, et les anciennes demeurent soucieuses d’intégrer les recrues pour que l’équipe continue d’évoluer. « Dès ses débuts, l’équipe a connu de bons résultats et nous avons, depuis, constamment élevé le niveau de jeu, juge-t-elle. Tous nos efforts sont dirigés vers la finale provinciale et le championnat universitaire canadien. Et nous sommes en bonne position pour décrocher un premier titre national. » Une telle victoire cette année serait d’autant plus appréciée qu’elle préparerait le public de Québec à accueillir, l’été prochain, le Championnat canadien senior de rugby féminin. Du 28 juin au 1er juillet 2012, le PEPS sera le théâtre de cet événement d’envergure, où une quinzaine d’équipes formées de sélections provinciales s’affronteront sur les terrains du campus dans trois catégories. Plusieurs membres du Rouge et Or devraient figurer parmi les joueuses de l’équipe du Québec. Un prélude au Championnat canadien universitaire dans cette discipline que l’Université Laval présentera à l’automne 2013. Qui croira encore que le rugby féminin n’est pas un sport important dans la Capitale ? <

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Les joueuses du Rouge et Or sont les premières à se réjouir de la venue à l’Université du Championnat canadien senior en 2012 et du Championnat interuniversitaire canadien en 2013.

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Entre DIPLÔMÉS

La fête commence avant le match

En un éclair

Si vous n’avez pas reçu d’invitation alors que votre promotion figure dans cette liste, communiquez avec Diane Blouin au 1 800 463-6875, 418-656-3242 ou Diane.Blouin@adul.ulaval.ca. Information : www.adul.ulaval.ca/sgc/retrouvailles Invitation à la remise des Prix Jeunes diplômés La cérémonie des Prix Jeunes diplômés se tiendra cette année le mardi 15 novembre, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Ces prix se traduisent par la remise de la médaille Raymond-Blais. Attribués depuis 1987, ils rendent hommage à des diplômés de moins de 35 ans en reconnaissance de leur réussite exceptionnelle, de leur façon remarquable de s’illustrer dans leur jeune carrière et de faire ainsi rayonner leur alma mater partout dans le monde. Tous les diplômés, étudiants et membres de la communauté universitaire sont invités à cette cérémonie. Information et réservation : 418-656-3242 ou www.adul.ulaval.ca/sgc/jeunes

Pour le prochain match disputé au stade du PEPS, le 28 septembre, l’équipe du Rouge et Or affrontera celle de l’Université McGill.

Pour une 11e saison consécutive, l’ADUL présente ses Rendez-vous d’avant-match, qui se tiennent deux heures avant chaque partie locale de l’équipe de football Rouge et Or. La rencontre festive entre diplômés a lieu au grand chapiteau blanc de l’ADUL, sur le terrain de stationnement au sud du stade. Les participants peuvent y prendre un repas typique des grands événements sportifs. Information générale et dates des prochaines rencontres : www.adul.ulaval.ca/sgc/rendez_vous.

Coup de jeunesse pour la carte et le carnet En juin, l’Association des diplômés de l’Université Laval a offert une cure de rajeunissement à la Carte Partenaire et au Carnet Adultra. La nouvelle image de marque de l’ADUL, élaborée au cours des derniers mois, a donc été intégrée à ces deux produits qui sont utilisés par plus de 31 000 diplômés. Le Carnet a pour sa part été transformé de A à Z : il se présente désormais dans un format plus petit et il est tout en couleurs. L’ADUL continue l’intégration de sa nouvelle image à d’autres outils. À surveiller !

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Yan Doublet

Pour des retrouvailles mémorables ! Les diplômés des promotions de 1966, 1971, 1976, 1981, 1986, 1991, 1996, 2001 et 2006 sont invités à célébrer leurs retrouvailles, le samedi 22 octobre 2011. Au menu : cocktail, repas quatre services et plusieurs surprises. Pour ces diplômés, ce sera l’occasion de revoir des pairs qui ont marqué un moment important de leur vie ! Les détails de la soirée figurent dans la lettre d’invitation envoyée en août à tous les diplômés dont les promotions ont un responsable. Pour voir la liste des promotions représentées : www.adul.ulaval.ca/sgc/responsables2011.

Yan Doublet

Assemblée générale annuelle La prochaine assemblée générale annuelle de l’ADUL se tiendra le jeudi 22 septembre 2011, à 18 h. Elle se déroulera à la salle Gene-H.-Kruger située dans le pavillon du même nom, qui a été entièrement construit en bois et qui met en valeur les différentes utilisations du bois canadien. Tous les diplômés sont conviés à venir y formuler leurs questions et suggestions, et à prendre connaissance de l’état de leur Association. Information : 418 656-3242/1 800 463-6875 ; www.adul.ulaval.ca/sgc/assemblee

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CUVÉE 2011

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NOS GRANDS

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André Boulanger (Génie mécanique 1974 et 1976) a toujours travaillé dans l’univers des services publics, que ce soit pour Gaz Métro de 1983 à 2003, ou pour Hydro-Québec. Comme président d’Hydro-Québec Distribution de 2003 à 2011, cet ingénieur et administrateur a dirigé 8000 employés répartis sur tout le territoire du Québec. Sa marque de commerce : la rigueur de gestion des opérations. Ses activités l’ont amené à l’étranger, notamment en Haïti, en 2004, où une équipe d’Hydro-Québec a aidé à reconstruire le réseau électrique durement endommagé par l’ouragan Jeanne et dans les montagnes de l’Himalaya pour appuyer des amis construisant une infrastructure hydroélectrique. Président d’Hydro-Québec TransÉnergie depuis mars 2011, il veille à garantir la meilleure interface possible entre la production et la distribution d’électricité. Son objectif : que l’électricité soit produite simultanément à sa consommation. Cette gestion de l’équilibre offre-demande sur le réseau le plus vaste en Amérique exige une performance technique de haut niveau. Un défi que M. Boulanger et ses employés chevronnés relèvent chaque jour avec brio.

La carrière menée par JeanPierre Després (Sciences de l’activité physique 1980, 1981 et 1984) illustre à merveille la façon dont un chercheur peut prendre à bras-lecorps un problème de santé publique, soit le diabète de type 2 qui frappe actuellement 600 000 Québécois. Un diabète qui constitue la première cause de cécité, d’amputation, d’insuffisance rénale et de dialyse. Pour le vaincre, le professeur au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval appelle à une véritable révolution, celle de changer les habitudes de vie des sédentaires afin qu’ils mangent mieux et bougent davantage. Lors de ses études postdoctorales à l’Université de Toronto, en 1985, il a réalisé l’importance de l’obésité abdominale. Plutôt que de parler de poids santé, a-t-il démontré, il faut mesurer le pourcentage de graisse abdominale des personnes, ce qui donne une idée véritable des risques de développer certaines maladies. Ces travaux, qu’il poursuit comme directeur de la recherche en cardiologie au Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, en font une sommité internationale pour le traitement de l’obésité.

Aujourd’hui président et chef de la direction de la toute nouvelle société Investissement Québec, issue de la fusion d’Investissement Québec et de la Société générale de financement, Jacques Daoust (Administration des affaires 1982) considère qu’il dispose des outils nécessaires pour attirer encore plus d’entreprises au Québec. Déjà, au cours de la période où il a dirigé l’ancien Investissement Québec, entre 2006 et 2011, cette société d’État a accordé un financement à 5000 projets qui ont créé 30 000 emplois. M. Daoust a lui-même convaincu plusieurs entreprises étrangères d’investir dans la province, lors de diverses missions de prospection dans le monde, et il a ouvert de nouveaux bureaux à l’extérieur du pays, notamment en Asie. Ce financier et gestionnaire des ressources humaines a auparavant fait carrière au groupe SNC, à la Banque Nationale et à la Banque Laurentienne. Il appartient à un cercle très restreint, celui des rares Québécois membres du Forum économique mondial de Davos. La fréquentation des grands financiers de ce monde n’empêche pas cet homme chaleureux d’aborder la vie avec une bonne pointe d’humour et d’humilité.

Entrepreneur dans l’âme, Luc Dupont (Administration des affaires 1991) a fait sa marque, société après société, dans le secteur des sciences de la vie. Dans un premier temps, avec son frère Éric, il fonde æterna Zentarism, une entreprise spécialisée dans la découverte, le développement et la commercialisation de thérapies en endocrinologie et en oncologie. Les deux frères démarrent ensuite Atrium Innovations, qui produit notamment des vitamines. Au moment où ils vendent cette entreprise, son chiffre d’affaires frôle les 400 M$. Loin de s’endormir sur leurs lauriers, voilà que ces deux bâtisseurs se lancent dans la fabrication de nutraceutiques, avant de finalement se tourner vers les cosmétiques, en 2007, avec Immanence Intégrale Dermo Correction. L’entreprise n’est pas cotée en bourse : « Nous voulons prendre le temps de la bâtir de façon solide », dit Luc Dupont. L’entrepreneur croit beaucoup au potentiel des crèmes hydratantes antiâge mises au point dans ses laboratoires et commercialisées dans une dizaine de pays sous la marque IDC. Il est toutefois conscient d’évoluer dans un environnement très concurrentiel.


Entre DIPLÔMÉS

Dès l’enfance, Paul Sylvain Frenette (Médecine 1988) savait qu’il exercerait un jour dans le milieu médical. Ce qu’il ne savait pas, par contre, c’est qu’il allait d’abord y faire une incursion en tant que patient atteint de la maladie de Hodgkin, un cancer des ganglions lymphatiques. Une épreuve d’adolescence qui allait sans doute influencer une vocation pour la recherche scientifique. Dès le début de sa carrière, ce médecin spécialisé en hématologie et en oncologie travaille sur les cellules souches. Quelques années plus tard, à la tête de son groupe de recherche à l’hôpital Mount Sinaï de New York, il fait une découverte étonnante : le système nerveux autonome influence le comportement des cellules souches, qui sont par exemple plus nombreuses à circuler dans le sang la nuit. Aujourd’hui premier directeur du Gottesman Stem Cell Institute au Albert Einstein College of Medicine de New York, M. Frenette travaille entre autres sur la drépanocytose, une maladie génétique des globules rouges qui affecte des millions de personnes dans le monde, plus spécialement en Afrique.

Membre de la congrégation des Missionnaires de l’Immaculée-Conception et infirmière de formation, Marie-Paul Ross (Baccalauréat général 1988 ; Sciences de l’orientation 1989 ; Théologie 2000) a été pendant 18 ans coopérante en Amérique latine. À cette mission hors frontières, s’ajoute une mission horsnorme pour une religieuse : comprendre la santé globale de l’être humain, sexualité comprise. Voilà pourquoi cette femme déterminée est devenue la première détentrice d’un doctorat sur mesure en sexologie clinique dans le monde francophone, sanctionné par la Faculté de théologie de l’Université Laval. « L’angoisse des personnes que je rencontre se traduit parfois par des dysfonctions sexuelles, alors qu’à l’inverse, d’autres me consultent pour autre chose, mais découvrent leurs problèmes sexuels. » En 2003, Marie-Paul Ross a fondé l’Institut de développement intégral. Situé à Québec, ce lieu offre aux personnes de suivre des thérapies, pratiquer des exercices physiques et se ressourcer spirituellement pour mieux se comprendre et se soigner. Intolérante à la souffrance, Mme Ross cherche infatigablement à aider ses semblables en leur donnant les moyens de s’en sortir.

Peu de gens peuvent se targuer de connaître aussi intimement le Canada que Benoît Pelletier (Droit1981). Ce constitutionnaliste a eu l’occasion d’étudier de près le fonctionnement du fédéralisme comme professeur-chercheur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. Il est ensuite passé de la théorie à la pratique. Élu pour la première fois député à l’Assemblé nationale en 1998, il été nommé ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes en 2003, une responsabilité qu’il a conservée jusqu’en 2008. « Le Canada est un pays qui fonctionne bien, estime-t-il, mais son fédéralisme est imparfait. La place du Québec et celle du monde autochtone constituent des défis importants dans l’ensemble canadien. » Revenu à l’enseignement à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, il aime évoquer les situations politiques réelles. Son expérience en politique active l’a aussi sensibilisé à l’importance du fait français en Amérique du Nord. Il a d’ailleurs fondé, à Québec, le Centre de la francophonie des Amériques pour contribuer à resserrer davantage les liens entre les francophones du continent.

Dès le début de sa carrière, Jean Turmel (Sciences commerciales 1966) s’est dirigé vers le secteur des valeurs mobilières. Toujours à la fine pointe de l’innovation, il a travaillé dans différentes organisations comme Dominion Securities, où il était responsable du marché monétaire, puis Merrill Lynch, avant de passer à la Banque Nationale en 1981. Lorsqu’il a quitté cette institution bancaire en 2005, il était président de la banque des marchés financiers, placements et trésorerie. Président du conseil d’administration de la Bourse de Montréal de 2004 à 2008, ce visionnaire a contribué à la spécialisation de la place boursière dans le marché des produits dérivés. « Cela a permis à Montréal de passer plus facilement à travers la crise financière de 2008 », estime-t-il. Jean Turmel est par ailleurs à la tête de Perseus Capital, une société qui gère des fonds d’appariement pour de grandes institutions. Avec son épouse Lorraine Langevin, il a également fondé un centre d’art, le Moulin Lorraine au Lac-Etchemin, et créé un fonds en astrophysique qui a permis à l’Université Laval de disposer d’un nouveau télescope à l’observatoire du Mont-Cosmos.

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DIPLÔMÉS

Chaque année, l’ADUL honore huit de ses membres en leur remettant la médaille Gloire de l’Escolle. Ces Grands diplômés se démarquent par leurs réalisations et un parcours professionnel hors du commun.

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Six décennies de Grands diplômés C’est en 1952 que la médaille Gloire de l’Escolle a été remise pour la première fois.

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Parmi les Grands diplômés de l’Université Laval, figurent, Maurice Duplessis, Antonine Maillet, Jean Chrétien, Claude Lessard, Lucien Bouchard, Brian Mulroney, Jean Pelletier, Pauline Marois, David Servan-Schreiber, Réjean Thomas, Richard Béliveau, Jean-François Lépine, Louis Garneau et Jacinthe Côté. Quelques images tirées des archives de l’Université témoignent de cette tradition qui se perpétue depuis 60 ans à l’Association de diplômés, autrefois nommée Association des anciens.

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Lors du banquet qui a suivi la première cérémonie de remise de la médaille Gloire de l’Escolle, en 1952, on remarque deux des récipiendaires, à droite : Louis Saint-Laurent (Droit 1905), premier ministre du Canada, et Maurice Roy (Théologie 1927), archevêque de Québec, qui allait devenir cardinal en 1965. À gauche : Gérard Lacroix (Droit 1923), président de l’Association des anciens de l’Université Laval, et James McGuigan, cardinal.

En 1961, c’est le premier ministre du Québec, Jean Lesage (Droit 1934), qui reçoit la médaille. Il est attablé aux côtés de son épouse, Corinne Lagarde (Musique 1936). Suivent Louis-Philippe Bonneau (Génie minier 1942), vice-recteur à la recherche, et l’abbé Lorenzo Roy (Théologie 1949 ; Philosophie 1955), professeur à la Faculté de théologie, qui sera un acteur majeur de la réforme de l’Université Laval dans les années suivantes.

À droite, Félix-Antoine Savard (Théologie 1922), doyen de la Faculté des lettres et auteur renommé, qui a reçu la médaille en 1974 des mains de Jacques St-Laurent (Sciences sociales 1952), président de l’Association des anciens.

Les trois récipiendaires de la médaille en 1983, séparés par le dramaturge Roger Lemelin et par le recteur Jean-Guy Paquet (Génie physique 1959 ; Génie électrique 1963) : Jean-Adélard Pouliot (Génie électrique 1945), pionnier de la télévision au Canada et cofondateur des stations TVA et TQS, le prêtre et sociologue du travail Gérard Dion (Philosophie 1942 ; Sciences sociales 1945), professeur à la Faculté des sciences sociales et artisan de la Révolution tranquille, ainsi que Claude Castonguay (Administration 1953), père du régime d’assurance maladie au Québec.

En compagnie de la récipiendaire de la médaille Raymond-Blais en 1989, la romancière Marie Laberge, posent les trois Grands diplômés de cette année-là : Raymond Sirois (Administration 1947), président de Québec-Téléphone, l’auteurcompositeur Gilles Vigneault (Lettres 1953) et Roger Dozois (Médecine 1965), professeur à la Clinique Mayo (É-U) et spécialiste de la chirurgie colorectale.


Entre DIPLÔMÉS

Une grande année pour l’Association

Plus de 160 activités L’année 2010-2011 fut à nouveau une grande année pour l’Association. La tenue de plus de 160 activités organisées par l’ADUL et ses clubs établis partout dans le monde, auxquelles ont participé plus de 14 000 diplômés, fait de notre organisation l’une des associations de diplômés universitaires les plus dynamiques au pays. Il m’importe de rappeler que la réalisation de ces activités a été possible grâce à la générosité des diplômés bénévoles ayant pris soin de voir à la logistique de plusieurs activités, de nous tous qui avons participé en grand nombre ainsi que des partenaires d’affaires de l’ADUL. De partout au Canada, mais aussi de la Suisse, des États-Unis et même de l’Afrique, des diplômés ont fait le voyage jusqu’à Qué-

Au cours de la prochaine année, l’ADUL s’emploiera à moderniser sa gouvernance et à bonifier l’offre d’activités.

bec pour célébrer leur anniversaire de promotion lors des Jubilés, du Conventum et des Retrouvailles. Quelque 2200 diplômés

ont ainsi pu se revoir et échanger, tout en découvrant les nouveautés sur le campus et les récentes réalisations de l’Université tant sur le plan de son développement que sur celui de la recherche. De nombreuses autres activités ont marqué les derniers mois. Pour une huitième année, la Semaine des diplômés de l’Université Laval a permis à près de 4000 diplômés d’une centaine d’entreprises de célébrer leur appartenance envers leur alma mater. Sans oublier les 2000 diplômés et étudiants du monde entier qui ont démontré leur fierté sur Facebook en y affichant une photo aux couleurs de l’Association et de l’Université. Les Classiques de Golf de Québec et de Montréal, les Rendez-vous d’avant-match de football de l’ADUL ont rassemblé plus de 1800 diplômés et amis. Associée à cette importante participation aux différentes activités, l’adhésion de 31 000 diplômés à la Carte partenaire a permis à l’ADUL de remettre plus de 62 000 $ en bourses à plusieurs étudiants. L’appui et l’engagement indéfectibles de la trentaine de diplômés retraités ont également permis d’offrir des cadeaux à plus de 1600 étudiants. Quant à la Fête des finissants étrangers, elle a constitué une première du genre à l’ADUL. En présence du recteur et des membres de la direction de l’Université, ainsi que des consuls et consuls honoraires de plusieurs pays, nous avons eu le privilège de féliciter une cinquantaine d’étudiants étrangers qui obtenaient leur diplôme cette année. Cette activité avait aussi pour but de sensibiliser ces étudiants à

Aux commandes de l’ADUL depuis septembre 2010, Jean-François Fournier fait notamment remarquer la tenue d’un nouvel événement : la fête d’accueil des nouveaux diplômés étrangers.

leur nouveau rôle d’ambassadeurs de l’Université Laval. Au cours de la prochaine année, nous travaillerons à bonifier l’offre d’activités, mais aussi à moderniser la gouvernance de notre organisation, ce qui nous permettra de poursuivre son développement en respectant constamment de hauts standards de qualité. Grâce à vous, notre Association rayonne et évolue tous les jours. Merci de votre fidélité et de votre implication auprès de l’Association des diplômés de l’Université Laval. Jean-François Fournier (Droit 1977) Président de l’Association des diplômés de l’Université Laval

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Ayant le plaisir d’être administrateur bénévole de l’ADUL depuis six ans et président du conseil d’administration de l’Association depuis septembre 2010, j’ai pu constater l’ampleur de l’attachement et du dévouement de mes collègues du conseil d’administration, de plusieurs diplômés bénévoles ainsi que de l’équipe de la permanence de l’ADUL. Nul doute que tous ont un seul but, celui de manifester leur sentiment d’appartenance et de témoigner leur fierté de faire partie de la grande famille de l’Université Laval.

MARC ROBITAILLE

Le président du C. A. se réjouit de la participation de 14 000 diplômés aux différentes activités de l’ADUL.

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La carte de l’ADUL, votre meilleur atout

Voici quelques-uns des rabais et privilèges auxquels donne droit la Carte partenaire.

Prévente des billets de ski { De la troisième semaine d’octobre à la fin novembre, la promotion de billets de ski en prévente de l’ADUL sera de retour pour les détenteurs de la Carte. Cette promotion permettra des économies appréciables pouvant atteindre plus de 40 % à l’achat de billets de ski alpin et de ski de fond dans plus de 30 stations de ski au Québec. Dans quelques stations, les billets seront valides pour deux saisons. Pour connaître les tarifs et le nom des stations participantes, à partir de la semaine du 11 octobre : www. adul.ulaval.ca/sgc/prevente. Information : 418 656-3242 (Québec), 514 842-5012, poste 8170 (Montréal) ou 1 800 463-6875

L’OSQ se réinvente Même centenaire, l’Orchestre symphonique de Québec innove en présentant une programmation riche de grands chefs et de solistes réputés tels Maxim Vengerov, Louis Lortie, Alain Lefèvre et Karina Gauvin. L’OSQ présente aussi des concerts pour la famille, des présentations alliant théâtre et musique et plus encore. Programmation complète : www.osq.org. Les détenteurs de la Carte partenaire profitent d’une réduction de 20 % sur un abonnement ou de 15 % sur les billets de concerts réguliers, sans limite

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Service de placement Pour ceux qui se questionnent sur leur carrière, l’équipe de 18 conseillers en emploi du Service de placement de l’Université Laval (SPLA) est là. Les détenteurs de la Carte de l’ADUL peuvent s’inscrire gratuitement à ce service et explorer les possibilités dans leur domaine d’activités. Ils peuvent également participer aux ateliers de formation et aux journées carrière. Le SPLA offre aussi de nombreux services aux employeurs à la recherche d’une relève dynamique. Information : www.spla.ulaval.ca ou 418 656-3575

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Félicitations à Robert Trudeau (Bioagronomie 1979), de Sherbrooke. Il a gagné un forfait pour deux personnes comprenant la nuitée, le petit déjeuner et un crédit-repas à l’hôtel Château Bonne Entente. Ce gagnant était admissible au tirage parce qu’il a renouvelé sa carte

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Entre DIPLÔMÉS

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D’un échelon à l’autre

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> André Beaudin (Ens. second. 1974), directeur, École de langue française de Trois-Pistoles (Université Western Ontario) > Sonia Bérubé (Droit 1993), juge, Cour du Québec, Baie-Comeau > Kathleen Bilodeau (Consommation 1990 ; Admin. 1995 ; Gestion et dév. des org. 2010), directrice générale, Caisse Desjardins Sillery–Saint-Louis-de-France > Claude Blouin (Admin. des affaires 1977), PDG, Centre de services partagés du Québec, Gouvernement du Québec > Stéphanie Bouchard (Comm. publique 1996), présidente, Association des communicateurs municipaux du Québec > Brigitte Bourdages (Sciences de l’orientation 1995 ; Andragogie 1995), directrice générale, Cégep de Drummondville > Daniel Gagnon (Journalisme et information 1978), directeur, mise en marché, Office du tourisme du Québec > Steve Gignac (Administration 2011), directeur, Centre d’études collégiales de Montmagny, Cégep de La Pocatière > Pierre Grondin (Histoire 1976), président, Comité consultatif sur l’accessibilité financière aux études, Gouvernement du Québec > Luc Joly (Droit 1990), juge, Cour du Québec, Chambre de la jeunesse et Chambre criminelle et pénale, Joliette > Michel Lauzière (Informatique 1977), président, Commission d’évaluation de l’enseignement collégial, Gouv. du Québec > Romain Lavoie (Gestion et dév. des org. 2008 ; Admin. 2010), registraire, UQAR > Michel Lemay (Communication graphique 1982), chef de la marque, Transat A.T. inc.

> Jean-Pierre Lessard (Économique 1998 et 1999), directeur, Secor > Isabelle Malo (Relations industrielles 1987 ; Gestion et dév. des org. 1998 ; Admin. 2001), PDG, Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent > Louis Masson (Droit 1971), bâtonnier du Québec, Barreau du Québec > Nelson Michaud (Histoire 1982 et 1988 ; Science politique 1998), directeur général, École nationale d’administration publique > Tinga Jérémy Ouédraogo (Biologie végétale 1995 et 2001), ministre, ministère des Ressources animales, Burkina Faso > Line Ouellet (Histoire 1980 et 1984), directrice générale, Musée national des beaux-arts > Yves Paradis (Droit 1979), juge, Cour du Québec, Montréal > François Perron (Génie rural 1986 et 1991), directeur, Direction régionale de Montréal-Laval-Lanaudière, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation > Bruno Petrucci (Architecture 1990), directeur général, Centre de santé et de services sociaux La Pommeraie (Cowansville) > Simon Poitras (Communication publique 2000), directeur général, bureau de Québec, HKDP > Maya Raic (Sc. politique 1977 et 1980 ; Admin. 1986), présidente du C.A., Régie des installations olympiques > Gilles Rochette (Administration des affaires 1990), chef des finances, Ressources Conway > Michèle Stanton (Collège universitaire 1957), représentante du Québec, Délégation permanente du Canada, UNESCO (Paris)

Direction Ottawa Les élections fédérales du 2  mai ont envoyé 14  diplômés à la Chambre des communes. Pour le Nouveau Parti démocratique : Robert Aubin (Géographie 1984), Denis Blanchette (Sociologie 1978), Raymond Côté (Bac général 1993), Anne-Marie Day (Ens. préscol. et primaire 1978 ; Aménagement du territoire et dév. régional 1985), Jonathan Genest-Jourdain (Droit 2004), Alexandrine Latendresse (Russe 2007 ; Bac multidisciplianire 2011), Élaine Michaud (Psychologie 2007 ; Sc. politique 2009), Annick Papillon (Communication publique 2003) et Jean Rousseau (Relations industrielles 2006). Pour le Bloc québécois : André Bellavance (Communication 1999) et Louis Plamondon (Coll. universitaire 1969). Pour le Parti conservateur : Christian Paradis (Droit 2003) et Greg Rickford (Administration 1999). Pour le Parti libéral : Stéphane Dion (Sc. politique 1977 et 1979).

Sur le podium > Sylvie Béchard (Administration des affaires 1989), prix Myosotis CMA 2011, Ordre des comptables en management accrédités du Québec > Michel G. Bergeron (Médecine 1968), Ordre du Canada, Gouverneur général du Canada > Héloïse Côté (Enseignement secondaire 2002 ; Psychopédagogie 2004 et 2008), prix Aurora/Boréal et Jacques-Brossard, Association canadienne de la sciencefiction et du fantastique > Steve Couture (Informatique 1999), Prix aux jeunes entrepreneurs 2011, la Banque de développement du Canada pour le Québec > Richard Drouin (Droit 1956), Administrateur émérite 2010, Prix de l’excellence en gouvernance d’entreprise Korn/Ferry – Les Affaires > Pierre Jacob Durand (Médecine 1976 ; Épidémiologie 1993), Prix d’excellence 2011, Collège des médecins du Québec > Gilles Julien (Médecine 1970), officier de l’Ordre national du Québec, Gouvernement du Québec > Claude Laberge (Médecine 1962), Ordre du Canada,

Gouverneur général du Canada > Michel Lebœuf (Communication 1985), prix Hubert-Reeves, Association des communicateurs scientifiques du Québec > Simon Lessard (Pharmacie 1998 ; Administration 2000), prix Innovation, Ordre des pharmaciens du Québec > Maxim Maheux (Chimie 2008), prix de l’Association pour la recherche au collégial et de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec > Michel Maziade (Médecine 1972), Chevalier de l’Ordre national du Québec, Gouvernement du Québec > Martin Pâquet (Enseignement secondaire 1985 ; Histoire 1987 et 1995), Prix de la présidence, Assemblée nationale du Québec > Thérèse Pelletier (Sciences infirmières 1995 et 1997), Prix Florence, catégorie Leadership, Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec > Marie-Paul Ross (Bac général 1988 ; Sc. de l’orientation 1989 ; Théologie 2000), prix Florence, catégorie Promotion de la santé, Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec

Faites-le savoir ! La liste complète des honneurs et nominations figure dans la page Nominations du site de l’ADUL (www.adul.ulaval.ca/sgc/nominations). Une partie de ces mentions est reproduite dans Contact.

Alimentez cette liste par courriel (info@adul.ulaval.ca) ou par télécopieur (418 656-7401) : c’est un service gratuit pour tout diplômé de l’Université Laval !


Hommage aux donateurs et donatrices 2010-2011

« Si vous pouvez l’imaginer, vous pouvez y arriver ;  si vous pouvez y rêver, vous pouvez le devenir. » – William Arthur Ward Comprendre le monde, l’analyser, en imaginer un autre meilleur, faire preuve de créativité, d’initiative, voilà autant de qualités propres aux nombreux donateurs qui soutiennent fidèlement le développement de l’éducation. Bâtisseurs de l’avenir, leur générosité permet aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs de voir plus loin, de repousser les limites du savoir. Ils partagent la vision stimulante qui fait de l’Université Laval un environnement dynamique, ouvert sur le monde et animé d’une culture de l’excellence et de l’innovation. Grâce à leur leadership, plusieurs projets ont vu le jour et continueront de se développer, apportant des solutions concrètes à diverses questions sociales, scientifiques et culturelles. Par leur générosité, 12 449 donateurs et donatrices ont laissé une trace tangible auprès des membres de notre établissement. Au nom de toute la communauté universitaire, nous les remercions de leur contribution totale de plus de 12 M$ pour l’année 2010-2011. Vous trouverez les noms des donateurs dans le site de la Fondation : www.ful.ulaval.ca.

Les grands donateurs de l’Université Au 30 avril 2011, 1962 hommes et femmes avaient reçu un titre honorifique de la Fondation soulignant leur contribution exceptionnelle, dont plus de 150 au cours de la dernière année financière, soit du 1er juin 2010 au 30 avril 2011. Environ 40 % de ces personnes proviennent de la communauté universitaire. Voici les titres que la Fondation accorde aux personnes qui atteignent un palier de dons accumulés à vie : gouverneur (5000 $), commandeur (10 000 $), membre du Cercle du recteur (25 000 $), chevalier du Cercle du recteur (50 000 $), grand chevalier du Cercle du recteur (100 000 $), officier du Cercle du recteur (250 000 $), grand officier du Cercle du recteur (500 000 $), membre du Cercle Monseigneur de Laval (1 000 000 $).

Pour faire un don Vous pouvez faire un don à la Fondation de l’Université Laval. Par téléphone : 418 656-3292 ou 1 877 293-8577 (sans frais) Par courriel : ful@ful.ulaval.ca Par courrier postal : La Fondation de l’Université Laval Pavillon Alphonse-Desjardins, 2325, rue de l’Université Local 3402, Québec (Québec) G1V 0A6 En ligne : www.ful.ulaval.ca ; ce site présente toute l’information sur la procédure à suivre, les types de dons possibles et les fonds à soutenir.

Source des dons faits en 2010-2011 PROVENANCE NOMBRE DE DONATEURS TOTAL DIPLÔMÉS Administration 1269 344 165 $ Agriculture et alimentation 730 98 941 $ Architecture, aménagement et arts visuels 218 23 780 $ Droit 562 153 057 $ Éducation 692 94 803 $ Études supérieures 26 4961 $ Foresterie, géographie et géomatique 513 65 308 $ Hautes études internationales 3 125 $ Lettres 678 142 692 $ Médecine dentaire 198 127 662 $ Médecine 1292 290 227 $ Musique 102 25 721 $ Pharmacie 378 70 058 $ Philosophie 92 11 889 $ Sciences et génie 2334 560 096 $ Sciences infirmières 204 15 825 $ Sciences sociales 954 215 746 $ Théologie et sciences religieuses 184 832 822 $ Diplôme multidisciplinaire 111 34 629 $ SOUS-TOTAL

10 540

ÉTUDIANTS AMIS 1456 ORGANISATIONS 453 TOTAL

12 449

3 112 507 $ 791 803 $ 1 379 825 $ 6 751 881 $ 12 036 016 $

La communauté universitaire – personnel, retraités et étudiants – a donné 1 676 298 $. Quelques milliers de personnes ont aussi soutenu l’Opération Nez rouge.


Vos dons  À L’ŒUVRE En un éclair Pour le développement de l’École d’actuariat Les entreprises et les particuliers liés à l’École d’actuariat ont de nouveau démontré leur soutien à ce haut lieu de formation en s’engageant à lui verser plus d’un million de dollars. Grâce au succès de cette deuxième campagne de financement, coprésidée par Henri Joli-Cœur et Claude Dussault, l’École mettra prochainement sur pied des activités de formation continue pour les actuaires en exercice et un programme de bourses d’immersion linguistique hors Québec.

MARC ROBITAILLE

1,7 M$ en appui aux étudiants Pour une neuvième année, les professeurs, employés, retraités et étudiants de l’Université ont répondu avec force à l’appel de la Fondation de l’Université Laval, qui chapeaute la campagne menée annuellement auprès des membres de la communauté universitaire. Au cours de la campagne 2011, l’effort collectif a permis d’amasser 1 705 450 $. Ces dons permettent de fournir une aide directe aux étudiants qui ont choisi de bâtir leur avenir à l’Université Laval.

Un pas de plus vers l’excellence en gouvernance d’entreprise Diplômée de maîtrise en droit commercial (1969), Paule Gauthier connaît une carrière parsemée de succès. Aujourd’hui avocate associée dans le cabinet Stein Monast s.e.n.d.r.l., elle est aussi membre d’un grand nombre de conseils d’administration. Elle agit comme arbitre, tant en droit commercial qu’au Tribunal arbitral du sport de Lausanne. Malgré sa vie professionnelle bien remplie, elle est restée très proche de son alma mater. Pour couronner son parcours exceptionnel, quoi de mieux que la création d’un fonds ? Destiné à approfondir les aspects juridiques de la gouvernance d’entreprise et des services financiers, le Fonds Paule-Gauthier soutient aussi l’organisation de conféPaule Gauthier rences sur ce sujet en plus de contribuer occasionnellement à des bourses pour étudiants exceptionnels. « Je souhaite que mon fonds aide à maintenir la qualité de l’enseignement et l’excellente réputation de la Faculté », affirme-t-elle. Mme Gauthier aimerait que d’autres diplômés de la Faculté de droit imitent son geste en créant leurs propres fonds : « C’est accessible à tous et c’est déterminant pour les activités de la Faculté. »

Denis Brière, recteur, Silvie Delorme et Robert Beauregard, coprésidents de campagne, et Yves Bourget, pdg de la Fondation

CONTACT Automne 2011

Deux prix pour la Fondation Deux événements mis sur pied par la Fondation de l’Université ont été primés lors du gala national du Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation (CCAE). Il s’agit de la campagne Communauté universitaire, qui a mérité la médaille d’or des Prix d’excellence pour la meilleure initiative liée à une campagne, et de la Soirée des grands donateurs, organisée chaque automne, qui a obtenu la médaille de bronze des Prix d’excellence pour le meilleur événement de développement.

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Dons planifiés, bienfaits assurés Les dons planifiés – legs et polices d’assurance vie – apportent une aide précieuse aux étudiants et aux chercheurs. Parmi les legs récents, figure celui de Valmont Garneau. Ce diplômé en sciences commerciales (1953) aura soutenu fidèlement son alma mater pendant 30 ans. Selon ses volontés, son ultime don de 5000 $ a été dirigé vers le Fonds d’enseignement et de recherche de la Faculté des sciences de l’administration.

Un allié fidèle et reconnaissant Jacques E. Rioux le dit sans détour : il a la Faculté de médecine « tatouée sur le cœur » ! Les mots du gynécologue et professeur émérite traduisent sa reconnaissance envers la faculté pour laquelle il a œuvré pendant plus de 32 ans, après y avoir obtenu son doctorat. « Il m’apparaît important de contribuer à son avancement, affirmet-il. C’est pourquoi mon épouse Victoria et moi créons le Fonds de bourses Rioux-Bollulo en gynécologie par le don d’une police d’assurance vie. » Le Dr Rioux est l’un des médecins fondateurs du CHUL en 1954 et, à 75 ans, il est toujours fier des choix qu’il a faits : « Les Jacques E. Rioux et Victoria Bollulo collègues américains changent fréquemment d’université. C’est considéré comme un progrès dans leur carrière. Je suis resté fidèle à l’Université Laval et j’y ai fait une carrière riche d’expériences. »


Yves Bourget est passionné par le développement des affaires et c’est en siégeant aux conseils d’administration de plusieurs fondations qu’il a découvert la philanthropie. Le nouveau président-directeur général de la Fondation de l’Université Laval fait donc son entrée dans un monde qu’il connaît surtout de l’extérieur. Gestionnaire issu du milieu des assurances et muni d’une maîtrise en administration des affaires, il bouillonne déjà de projets. M. Bourget se dit impressionné par la quantité de réalisations attribuables à la générosité des donateurs et note leurs bienfaits sur la vie universitaire. Il prend aussi la mesure des retombées de cette philanthropie sur les communautés québécoise, canadienne et parfois mondiale. « Il faut faire savoir davantage jusqu’à quel point l’apport des donateurs influence les réussites de l’Université Laval », dit-il avec ferveur. Des exemples ? Les campagnes de financement successives ont façonné le visage du campus en termes de constructions, rénovations, aménagements sportifs, centres de recherche et laboratoires. Pour former les leaders de demain, il y a les programmes de bourses et l’environnement techno­logique idéal afin qu’ils puissent se développer. Quant aux découvertes majeures, elles nous font espérer le meilleur pour l’avenir. « La philanthropie appuie cette quête d’excellence dans la recherche, l’enseignement et la création », rappelle-t-il. Enthousiaste quant à « l’effet Rouge et Or », Yves Bourget rêve d’étendre la capacité

sortez voir le monde

Le nouveau PDG de la Fondation voit de multiples façons d’accroître le nombre de personnes qui contribuent financièrement aux succès de l’Université.

d’attraction des équipes sportives à l’ensemble de l’Université. Et pourquoi pas ? « Quand on visite Boston, on sent l’engouement pour Harvard partout dans la ville, observe-t-il. La vente de produits dérivés en est la preuve. » M. Bourget voit la philan­ thropie comme un instrument pour édifier un projet commun dont tous les résidants de Québec pourraient être fiers : « Québec, ville universitaire ! » Le sentiment d’appartenance inciterait toute la communauté à s’associer aux succès de la première université de langue française en Amérique du Nord. « Sait-on que l’École d’actuariat a formé beaucoup de hauts dirigeants des compagnies d’assurance  ? demande-t-il. Sait-on aussi que sept premiers ministres canadiens et québécois sont diplômés de la Faculté de droit de l’Université Laval ? » TRADUIRE FIERTÉ PAR PHILANTHROPIE Le nouveau dirigeant de la Fondation est grandement préoccupé par la disparité entre les établissements d’éducation supérieure canadiens sur le plan de la philan­ thropie. Il croit fermement à l’importance de « donner au suivant » et souhaite que la fierté se traduise en philanthropie : « Nous avons la capacité de changer la culture. » Que la communauté universitaire témoigne d’autant de générosité lors des campagnes annuelles suscite son admiration. « C’est un exemple pour les diplômés, les amis et la communauté d’affaires, estime M. Bourget. Pourquoi les personnes qui ont étudié dans une grande maison d’enseignement et ont

MARC ROBITAILLE

Un regard neuf sur la philanthropie

Yves Bourget rappelle à quel point l’apport des donateurs influence les réussites de l’Université.

une belle carrière ne soutiendraient-elles pas leur alma mater ? C’est l’avenir de notre société qui se bâtit aujourd’hui. » Son regard se tourne aussi vers les dons planifiés, le partage du patrimoine : un geste porteur pour la pérennité de l’Université. Yves Bourget s’est personnellement engagé sur le chemin qui conduit au titre de membre du Cercle du recteur. Quand il embarque, il y met toute son énergie. Qu’on se le tienne pour dit ! Hélène Giguère

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Prescription : dévouement

Le hall du nouveau pavillon Ferdinand-Vandry vient d’être baptisé Marcelle-et-Jean-Coutu en l’honneur du plus important donateur privé au Projet Santé.

Par sa contribution exceptionnelle, la Fondation Marcelle-etJean-Coutu est le plus important donateur privé au Projet Santé de l’Université Laval. Cette fondation a versé 2,5 M$ afin de financer une partie des coûts reliés à l’agrandissement et à la rénovation du pavillon des sciences de la santé, inauguré en septembre 2010. À l’occasion d’une cérémonie de reconnaissance durant laquelle a été annoncée la nouvelle désignation du hall du pavillon Ferdinand-Vandry du nom de Marcelle-et-Jean-Coutu, le donateur s’est adressé à l’audiAu cours d’une cérémonie tenue en mai, le recteur Denis Brière a exprimé sa gratitude à Marcelle et Jean Coutu, cofondateurs toire constitué de plusieurs étude la Fondation qui porte leurs noms, à Marie-Josée Coutu, présidente de l’organisme caritatif, et à François J. Coutu, président diants et étudiantes : « Peut-on et chef de la direction du Groupe Jean Coutu. refuser de dire “présent” quand la santé de nos clients nous santé. La concertation avec les milieux proréclame ? Dès le début de vos études, il faut La santé, un travail d’équipe savoir que la profession de pharmacien, Au cours de cette cérémonie tenue en mai, fessionnels de la pharmacie, et particuliètout en permettant une vie familiale diffé- le recteur Denis Brière a souligné l’appui rement avec la Fondation Marcelle-et-Jeanrente, vous permettra de vous adapter aux exceptionnel de la Fondation Marcelle-et- Coutu, permet à notre Faculté de pharmacie demandes de la société. Ce n’est pas de la Jean-Coutu. « L’Université Laval a toujours de renforcer la pertinence et la qualité de ses servitude. C’est un privilège et, pour moi, ce su être à l’écoute des besoins de formation programmes de formation et de recherche. dans les différents secteurs de la société De cette façon, nous sommes désormais en fut et c’est encore ça la pharmacie. » « Une des prérogatives d’un pharmacien, québécoise, tout particulièrement dans mesure d’accueillir un plus grand nombre poursuit-il, c’est de participer, avec toute le domaine des sciences de la santé. La d’étudiants et d’étudiantes au programme l’équipe, à donner, redonner ou maintenir la rénovation et l’agrandissement du pavillon de premier cycle. » Durant l’année 2010-2011, la Faculté de santé. Vous êtes fiers de votre diplôme, mais Ferdinand-Vandry nous assurent de mieux n’oubliez pas ce que ce diplôme prescrit : répondre aux besoins accrus de formation pharmacie de l’Université Laval a accueilli “dévouement”. » La société ne vous doit en médecine, en pharmacie et en soins infir- 640 étudiantes et étudiants de premier rien, a rappelé M. Coutu : « C’est vous qui miers. Ils permettront aussi de renforcer la cycle, 160 de deuxième cycle et 35 de troidevez à la société, sans quoi vos connais- coopération entre ces trois facultés pour sième cycle. Plus de 80 % des étudiants de sances et votre présence ne serviront à rien. accroître la qualité de la formation et prépa- premier cycle s’orientent vers la pratique de Sept jours, sept soirs et toutes les fins de rer les futurs diplômés à travailler dans des la pharmacie communautaire. Michèle Saint-Cyr équipes multidisciplinaires de services de semaine. »

CONTACT Automne 2011

L’avenir en santé commence ici

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Pour mettre en œuvre sa nouvelle approche de formation axée sur la collaboration interprofessionnelle, le Projet Santé a misé sur la cohabitation des différentes facultés de sciences de la santé sous un même toit. Cette cohabitation est maintenant une réalité dans le pavillon Ferdinand-Vandry, agrandi et rénové au coût de 81 M$, et doté d’équipements à la fine pointe de la technologie. Une campagne de financement est toujours en cours. Inauguré en 2010, l’édifice a été reconnu par écoÉNERGIE de Ressources naturelles Canada pour sa conception qui économise l’énergie et minimise la production de gaz à effet de serre. Il a aussi reçu le

Mérite d’architecture de la Ville de Québec, dans la catégorie vote du public, en 2009. À ces distinctions vient s’ajouter, pour le café Exocytose qui y loge, le Prix national Entrepreneuriat étudiant, catégorie Universitaire collectif au Concours québécois en entrepreneuriat. Plus de 7000 étudiants des trois cycles universitaires se côtoient dans le pavillon. Les disciplines touchées par le Projet Santé sont ergothérapie, kinésiologie, médecine, médecine dentaire, nutrition, orthophonie, pharmacie, physiothérapie, sciences biomédicales, sciences infirmières et service social. Information : www.ulaval.ca/projetsante


Vos dons  À L’ŒUVRE

Jean Brassard, bâtisseur d’avenir

Un investissement familial Au fil des années, Jean Brassard, sa femme Diane Beauregard et leurs enfants remettent

Lisa-Laurie Hébert, de retour d’un stage en Suède réalisé grâce à une bourse du Fonds Famille-Jean-Brassard, a exprimé sa reconnaissance à l’égard de M. Brassard lors d’un événement tenu à Montréal, en mai.

En moyenne, huit de ces bourses sont remises chaque année. Elles influencent réellement le cheminement scolaire des récipiendaires, en plus de leur offrir une expérience de vie unique dans un pays étranger. C’est ce dont témoigne Lisa-Laurie Hébert, boursière et étudiante à la maîtrise en administration des affaires, qui se sent extrêmement privilégiée d’avoir pu entreprendre un semestre d’études en Suède à l’automne 2010. «  Obtenir cette bourse est déjà une belle réussite, ditelle, mais l’expérience qui y est liée est tout simplement inestimable ! Cela m’a permis d’ouvrir mes horizons, de faire la connaissance d’un nouveau pays et de sa culture, de me faire de nouveaux amis et contacts, en plus d’assurer le rayonnement de la Faculté des sciences de l’administration. J’ai eu la chance de vivre des moments incroyables et d’en apprendre beaucoup sur moi-même et sur le monde qui nous entoure. Je tiens à remercier sincèrement M. Brassard et sa famille d’avoir choisi d’investir dans mon potentiel ainsi que dans celui de mes collègues boursiers. »

Le Fonds Famille-Jean-Brassard a jusqu’à maintenant permis l’octroi de 62 bourses, dont plus du tiers à des étudiants originaires du Saguenay. à l’Université Laval plus de 460 000 $. Avec cet investissement dans l’excellence, ils créent le Fonds Famille-Jean-Brassard visant à encourager la mobilité internationale des étudiants de la Faculté des sciences de l’administration. À ce jour, le Fonds a permis l’octroi de 62 bourses, dont plus du tiers à des étudiantes et étudiants originaires du Saguenay, conformément au souhait de la famille.

La jeune femme a même livré sa gratitude en suédois : « Tack så mycket ! » Officier du Cercle du recteur La famille de Jean Brassard a joint les grands donateurs de l’Université Laval et fait figure de modèle pour plusieurs. En mai, la Fon­dation de l’Université Laval a profité du cocktail des diplômés de la Faculté des sciences de l’administration à Montréal pour souligner la grande générosité de M. Brassard en lui décernant le titre d’officier du Cercle du recteur, l’un des huit titres de la Fondation. Plus de 150 personnes ont participé à la cérémonie, qui a eu lieu au Club MontRoyal. Y assistaient le recteur Denis Brière, le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Robert W. Mantha, la présidente du conseil d’administration de la Fondation, Charline Gilbert, ainsi qu’une assemblée composée d’amis, de diplômés de la FSA et de membres de la communauté d’affaires de la région de Montréal. Pour en savoir plus sur les titres de la FUL ou pour connaître la liste des donateurs : www.ful.ulaval.ca. Michèle Saint-Cyr

CONTACT Automne 2011

Diplômé de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval (1968), Jean Brassard a œuvré dans la fonction publique québécoise avant de s’associer au succès du Groupe CGI. Pendant 22 ans, il a occupé des fonctions stratégiques au sein de cette importante société canadienne de services-conseils en technologies de l’information. Ses qualités de gestionnaire, récompensées par la Faculté des sciences de l’administration qui lui a remis un prix Hermès de carrière en 2001, lui permettent une évolution professionnelle remarquable, empreinte du goût de bâtir et de favoriser l’ouverture sur le monde. Ces valeurs, il veut les transmettre à la génération montante. Ainsi, il y a quelques années, lorsque le projet d’une participation financière exceptionnelle à l’Université Laval commence à se dessiner, Jean Brassard y songe tout naturellement en tant que projet familial : tous les membres de la famille seront parties prenantes.

Stéphane Laporte

Jonathan Robert

Grâce au fonds créé par M. Brassard et sa famille, des dizaines d’étudiants ont pu faire l’expérience de vivre dans un pays étranger.

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Dernière  ÉDITION

} L’indice de progrès véritable au Québec Harvey L. Mead (Philosophie 1964), avec la collaboration de Thomas Marin Multimondes, 386 pages C’est devant un constat d’inaction que Harvey Mead s’est attelé à la rédaction de cet ouvrage. En 2008, après avoir quitté ses fonctions de commissaire au développement durable du Québec, cet acteur important des milieux de l’environnement depuis plus de 40 ans s’est donné l’objectif de définir l’indice du progrès véritable (IPV) du Québec. Ce livre en est le résultat. L’IPV est un indicateur de rechange au produit intérieur brut (PIB) pour mesurer l’évolution du bienêtre réel d’un pays. Alors que le PIB ne mesure que l’activité économique monétaire, l’IPV prend en compte la valeur estimée des activités économiques non monétaires (comme le bénévolat ou les activités domestiques) et retranche la valeur estimée des richesses naturelles perdues (dommages à l’environnement, destruction des ressources non renouvelables, etc.) et des dégâts sociaux (chômage, délits, accidents, maladies, inégalités, etc.). Harvey Mead a réalisé ce travail parce que, selon lui, il y a urgence : « Devant la crise des changements climatiques, tout comme devant les nombreuses autres crises qui finissent néanmoins par augmenter le PIB à tous les niveaux, il est urgent que les décideurs reconnaissent la déficience de leur indice et qu’ils arrêtent de l’utiliser comme guide, dès maintenant. Le temps presse. »

} Les premiers Juifs d’Amérique Denis Vaugeois (Histoire 1967) Septentrion, 378 pages L’historien rend compte de sa quête d’information sur trois générations de Hart, première famille juive à s’être établie sur le territoire actuel du Québec. Résultat : une saga qui s’étend de 1760 à 1860 et présente les Hart à travers leurs succès sociaux et financiers, autant que leurs bonheurs et misères quotidiennes. Très nombreuses illustrations.

} Voyage en Orient (1839-1840) Pierre-Gustave Joly de Lotbinière, présenté par Jacques Desautels (Lettres 1964), retraité de la Faculté des lettres, et établi par Georges Aubin et Renée Blanchet Presses de l’Université Laval Athène, Alexandrie, Jérusalem, Istanbul : ce n’est pas d’hier que ces cités millénaires attirent les voyageurs. Cette aventure, le seigneur Joly de Lotbinière et ami de LouisJoseph Papineau l’a vécue il y a près de deux siècles. Son récit empreint d’intelligence est précédé d’une substantielle mise en contexte de Jacques Desautels, helleniste et connaisseur du Moyen-Orient.

} Trilogie art-normes François Bertrand (Psychologie 1995 et 1998 ; Sexualité humaine 2000) Presses de l’Université Laval, 85 pages Le directeur de Vincent et moi (Institut en santé mentale de Québec), un programme d’accompagnement de personnes qui reçoivent des soins psychiatriques et poursuivent une démarche artistique, s’est joint à l’École des arts visuels de l’Université pour produire un recueil d’œuvres et de textes qui ne laissent pas indifférent.

CONTACT Automne 2011

} Chroniques des Années-lumière

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Laurent Drissen, professeur à la Faculté des sciences et de génie Multimondes, 279 pages L’astrophysicien rassemble ici, après les avoir enrichies, ses chroniques livrées à l’émission Les Années-lumière de RadioCanada. Superbement illustré, l’ouvrage rend compte de l’évolution des connaissances en astronomie des 10 dernières années : des hypothèses sur l’origine de la lune jusqu’au plus récent système de classification des galaxies, le Galaxy Zoo.

} Souvenirs pour demain Godeliève De Koninck (Bac général 1957 ; Ens. préscolaire et primaire 1977 ; Psychopédagogie 1981 ; Didactique 1990) 104 pages Cette chronique familiale toute simple est faite de descriptions des lieux d’enfance et des figures qui les ont peuplés. Aînée des filles parmi les 12 enfants de Charles De Koninck, l’auteure destine d’abord ses écrits à ses descendants, mais ouvre en même temps une fenêtre à tous sur les premières années de cette famille importante pour Québec et pour l’Université.

} La tache originelle Noël-Henri Montgrain (Médecine 1959), retraité de la Faculté de médecine Carte blanche, 157 pages Lui-même psychanalyste, l’auteur de ce roman fait entrer le lecteur dans la salle de psychanalyse et la tête du médecin qui y exerce. Ce dernier, à la faveur d’une crise personnelle, se laisse toucher par ses patients bien au-delà de ce que son métier l’exige.


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