Contact, printemps 2011

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Printemps 2011, vol. 25, no 3

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Grégoire legendre

place À à l’opéra !

15 Souffrons-nous de cyberanxiété ? chez la 18 Malaise relève agricole menu de la 22 AUménopause


« J’ai économisé simplement parce que je suis membre de mon association. » – Bianca Drapeau Membre partenaire de l’ADUL et cliente satisfaite depuis 2008

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} 11 Printemps 2011 Le magazine Contact est publié trois fois par année par la Direction des communications de l’Université Laval pour l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL), la Fondation de l’Université Laval (FUL) et le Vice-rectorat exécutif et au développement (VREX) DIRECTION Éric Bauce, vice-recteur, VREX YVES BOURGET, président-directeur général, FUL Anne Demers, directrice générale, ADUL RÉDACTION LOUISE DESAUTELS, rédactrice en chef ANNIE BOUTET, Gilles Drouin, PASCALE GUÉRICOLAS ET VALÉRIE LEVÉE collaborateurs PRODUCTION Anne-Renée Boulanger, conception et réalisation graphique LOUISE LEBLANC, OPÉRA DE QUÉBEC photographie de la page couverture

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Pages intérieures : papier Enviro 100 (100 % de fibres recyclées) Pages de la couverture : papier Rolland ST50 (contenant 50 % de fibres recyclées)

Entrevue avec un spécialiste du risque dans le cyberespace

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Malaise chez la relève agricole

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Au menu de la ménopause

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Créer l’étincelle des carrières scientifiques

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Ripailles et retrouvailles

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La criminalité sur Internet ne représente pas une grave menace pour les citoyens raisonnablement prudents, considère Stéphane Leman-Langlois.

Les jeunes agriculteurs n’ont pas la vie facile alors qu’on compte sur eux pour assurer la vitalité du monde rural.

Depuis une décennie, Sylvie Dodin traque les produits naturels capables de soulager les femmes ménopausées.

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Grâce à son don, Jacques Blouin contribue à faire naître l’amour des maths dès l’école primaire.

Cet automne, les diplômés des promotions se terminant par 1 ou 6 sont conviés à leurs retrouvailles quinquennales.

Sur le campus Vos dons à l’œuvre Entre diplômés

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Sur le podium D’un échelon à l’autre Dernière édition

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À vous la parole ! Un numéro accessible sur Internet seulement : voilà de quoi vous faire réagir. Que vous ayez choisi de le consulter en version feuilletable ou par article sur le site www.contact.ulaval.ca, parlez-nous de votre expérience. Avez-vous apprécié les extraits sonores qui font connaître les voix de nos diplômés faisant carrière à l’opéra ? La vidéo qui complète l’article sur la relève agricole vous a-t-elle interpellés ? Aimez-vous lire nos reportages à l’écran ? Nous attendons vos réactions ! Louise Desautels, rédactrice en chef

INFORMATION Pour changer d’adresse : 418 656-2424 ou fichier.central@ful.ulaval.ca Magazine Contact Direction des communications, pavillon AlphonseDesjardins, bureau 3577 Université Laval Québec (Québec) Canada G1V 0A6 Téléphone : 418 656-7266 Télécopieur : 418 656-2809 magazine.contact@dc.ulaval.ca www.contact.ulaval.ca © Université Laval 2011

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Qu’il fasse équipe avec Robert Lepage ou Placido Domingo, le directeur de l’Opéra de Québec met tout en œuvre pour séduire les Québécois.

PUBLICITÉ Denis Martineau 418 656-2131, poste 12458 DÉPÔT LÉGAL 3e trimestre 1986 Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0832-7556 Les auteurs des articles publiés dans Contact conservent l’entière responsabilité de leurs opinions. Le générique masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte. Les articles peuvent être reproduits avec l’autorisation écrite de la rédaction du magazine.

Profil d’un diplômé : Grégoire Legendre

} Aïda, une grande production que Grégoire Legendre n’avait pas hésité à mettre au menu de l’Opéra de Québec en 2009.

www.contact.ulaval.ca/question.html

Un peu, beaucoup ou passionnément ? Dites-nous ce que vous pensez de cette édition électronique de Contact : www.contact.ulaval.ca


Sur le CAMPUS

MARC ROBITAILLE

Mieux gérer l’eau dans les champs Comment donner aux fraises et canneberges l’eau et les nutriments que requiert leur croissance, pas plus, pas moins ? Jean Caron, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, et son équipe comptent bien répondre à cette question en détail. Ils viennent d’obtenir une chaire de recherche industrielle qui leur permettra de développer une approche novatrice dite « irrigation de précision » pour les producteurs québécois de petits fruits et leur partenaire industriel Hortau. Ce projet de plus de 6,6 millions $ sur 5 ans se déroulera d’abord en serre avant de se transporter dans les champs de fraises et de canneberges pour en raffiner les résultats. Il s’agit d’une chaire de recherche industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada ainsi que l’une des 60 chaires de recherche de l’Université en lien avec l’environnement et le développement durable.

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Jean Caron, titulaire de la Chaire CRSNG-Hortau en irrigation de précision

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Les stagiaires postdoctoraux ont leur faculté Faculté des études supérieures et postdoctorales : en ajoutant le dernier qualificatif à son ancien nom en avril, la Faculté posait un geste administratif. Mais plus encore, elle reconnaissait ainsi l’apport à la recherche universitaire des stagiaires postdoctoraux, qui sont actuellement près de 300 à l’Université Laval. Cette faculté est notamment responsable de la qualité des études aux cycles supérieurs ainsi que de l’évaluation des thèses et mémoires déposés. Elle est aussi, comme le souligne son nouveau nom, dépositaire de toute l’information qui touche aux stages postdoctoraux.

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Feu vert au nouveau programme en pharmacie La Faculté de pharmacie implantera un nouveau programme de doctorat de premier cycle en pharmacie à la session d’automne 2011. La formation de quatre ans comporte 164 crédits et est ouverte à un maximum de 192 étudiants par an. Le programme remodelé répond aux nouveaux besoins de la pratique, engendrés en particulier par l’accès difficile aux soins de santé, le vieillissement de la population et la complexité des interactions médicamenteuses.

L’Université a remis, en janvier, le diplôme et les insignes de docteur en psychologie honoris causa à Gilles Kègle, infirmier auxiliaire et travailleur communautaire de Québec. « Quand j’ai reçu la lettre d’invitation, j’ai cru à une erreur, a raconté celui qui vient en aide aux plus démunis. Ça fait 25 ans que je suis dans le négatif et la souffrance. Je me sens un peu perdu. Il me Gilles Kègles et Denis Brière semble que c’est trop pour un petit homme comme moi. » Trop ? « M. Kègle se dit honoré, mais je peux vous dire que l’Université Laval est très honorée de lui rendre hommage, a déclaré le recteur Denis Brière. Il est un modèle d’engagement, de bonté, d’humilité pour nos jeunes. Il a toute notre admiration et notre profonde reconnaissance. » Quelques jours plus tard, l’Université tenait cette fois une cérémonie de remise d’un doctorat d’honneur en communication à David Suzuki. Le célèbre environnementaliste et communicateur scientifique canadien a alors livré un vibrant plaidoyer en faveur de toutes les formes de vie sur Terre. Il a également rappelé qu’entreprises, capitalisme, monnaies et marchés financiers ne sont David Suzuki pas des forces de la nature : « Nous les avons inventés, nous avons donc la possibilité de les changer si nous les jugeons dommageables ! »

Marie-Pier Ratelle, 60e athlète de l’année La nageuse Marie-Pier Ratelle a été couronnée étudiante-athlète de l’année du programme d’excellence Rouge et Or, à l’occasion du 60e Gala du Mérite sportif. Pour marquer le coup, 35 personnes ayant reçu le même titre qu’elle au cours des six dernières décennies ont participé à la cérémonie, dont l’étudiant-athlète de l’année 1951, Jean-Marc Lagacé (hockey). Le Gala 2011 a également honoré Mathieu Gingras (golf), Mélanie Savoie (volleyball), Julien Priol (soccer), Mélanie Blouin (perche) et Charlotte Dandurand (natation), ainsi que l’équipe de football. Au cours de sa dernière saison avec le club de natation Rouge et Or, Marie-Pier Ratelle a particulièrement brillé au championnat interuniversitaire canadien disputé à Calgary, où elle a remporté les médailles d’or (50 m libre) et d’argent (100 m libre).

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Deux doctorats honorifiques, deux salves d’émotion

En un éclair


Un musée la nuit Une centaine d’étudiants de trois facultés ont accueilli 1300 visiteurs avec spectacles et performances jusqu’au petit matin.

IDrA LABRIE MNBAQ

Depuis trois ans, en mars, le Musée national des beaux-arts du Québec connaît une grande effervescence nocturne alors que des dizaines d’étudiants y tiennent leur Nuit de la création. Les murs du vieux musée ont vibré cette année sur le thème de l’engagement. Entre la tombée de la nuit, le 25 mars, et l’aube du 26 mars, les chanteuses Anne Sylvestre et Jorane ainsi que le groupe hip-hop CEA sont venus ajouter leur voix aux performances des étudiants des facultés des Lettres, de Musique ainsi que d’Aménagement, d’architecture et des arts visuels. Différentes facettes de la création explorées par les étudiants ont conquis les quelque 1300 visiteurs : théâtre, lecture et déclamation, projections vidéo, musique, installations et plus encore. La Faculté des lettres a créé en 2009 cet événement devenu rendez-vous annuel. « L’idée, rappelle Guillaume Pinson, vicedoyen à la Faculté des lettres, était de confier un espace public à la force créatrice de nos étudiants en cinéma, en histoire de l’art, en théâtre et en nouvelles technologies, le temps d’une nuit, afin qu’ils expriment tout leur talent. Dès le départ, le Musée a été extrêmement réceptif à notre proposition et a accepté de nous ouvrir gratuitement ses portes jusqu’aux petites heures du matin. »

Depuis trois ans, les étudiants envahissent tous les recoins du musée, le temps d’une nuit, attirant une foule toujours plus nombreuse.

Une façon inédite pour l’établissement de faire vivre ses collections et de partir à la conquête d’un public de jeunes adultes qui a tendance à délaisser les expositions d’art. La Nuit de la création a pris une nouvelle dimension en 2011, avec le concours des deux autres facultés. Parmi les moments forts de ce 25 mars placé sous le signe de l’engagement : Le Trajet, une performance théâtrale qui s’est déroulée dans le grand ascenseur du Musée et dont l’objectif était de susciter des émotions liées au degré d’implication dans la société, et ce, dans

un espace restreint. Hormis les différentes prestations musicales, les spectateurs ont pu entendre des lectures dans tous les recoins du musée. « Sur le plan visuel, les étudiants ont voulu évoquer la rêverie en démontrant que les écrits sont aussi des traces d’engagement, souligne Guillaume Pinson. Par exemple, des étudiants ont suspendu des livres dans les cellules pénitentiaires du pavillon Charles-Baillargé pour illustrer que l’engagement est fragile, qu’il est libérateur et dangereux à la fois. » Rendez-vous en mars 2012 !

François Dumont

Traduction de ce titre : « C’était un grand Vaisseau taillé dans l’or massif ». Émile Nelligan, à qui l’on doit ce vers, part à la conquête de la Russie… avec 43 autres poètes québécois, de François-Xavier Garneau à Marie Uguay, en passant par Gaston Miron. Depuis peu, les Russes peuvent en effet découvrir la poésie québécoise

dans leur langue grâce à la parution de la première anthologie de poésie québécoise jamais traduite dans la langue de Pouchkine. Intitulé Les Poètes du Québec (Poety Kvebeka) et publié par l’éditeur russe Naouka, l’ouvrage a exigé la contribution de 19 traducteurs. Parmi ceux-ci, figurent Tania Mogilevskaya, chargée d’enseignement à l’École de langues, et Alexandre Sadetsky, professeur au Département de langues, linguistique et traduction. Ces derniers ont traduit des poèmes d’Hector de Saint-Denys Garneau. François Dumont, professeur au Département des littératures, a préfacé le livre et rédigé les notices biographiques, en plus d’avoir été consulté sur le choix des poètes et sur la structure du livre.

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MARC ROBITAILLE

Сверкая золотом, прозрачный плыл фрегат

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Sur le CAMPUS

La buée sur les lunettes et les pare-brise serat-elle bientôt chose du passé ? Oui, laissent croire les travaux réalisés par Gaétan Laroche, du Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux, et par ses collaborateurs. Cette équipe a mis au point

} Un ligament bien articulé

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Pour en finir avec la buée

Une équipe du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX), dirigée par Francine Goulet, annonce dans les revues scientifiques Wound Repair and Regeneration et Cell Transplantation avoir mis au point, par génie tissulaire, un modèle de ligament croisé antérieur. Situé à l’intérieur de l’articulation du genou, ce ligament s’use et peut se déchirer à la suite d’une sollicitation excessive. L’équipe a donc élaboré une « recette » où se mêlent bouts d’os, collagène (de longues molécules qui sont la principale composante des ligaments) et fibroblastes (les cellules qui sécrètent le collagène). Résultat : en cinq jours, on obtient un ligament attaché à du tissu osseux, prêt pour la greffe. La présence de tissus osseux permet une soudure os-os qui accroît la solidité de la transplantation. Greffés dans le genou de trois chèvres, ces ligaments ont produit des résultats étonnants. Les vaisseaux sanguins, les cellules nerveuses et d’autres cellules de l’hôte migrent dans la matrice de collagène et les chèvres gambadent quelques semaines après l’opération.

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un nouveau revêtement antibuée qui, contrairement aux produits déjà sur le marché, est permanent. Une description du procédé de fabrication de ce revêtement transparent vient de paraître dans les revues Applied Materials and Interfaces et Plasma Chemistry and Plasma Processing. Il s’agit de déposer quatre couches superposées de molécules formant des liens forts et stables avec les couches voisines, avant d’ajouter un composé à base d’alcool polyvinylique qui disperse l’eau sur toute la surface plutôt que de l’encourager à perler comme le font les composés hydrophobes. Deux brevets protègent cette invention.

Une équipe de la Faculté de médecine révèle que l’hypertension cachée, qui n’est pas détectée lors de l’examen médical, toucherait 15 % de la population adulte. Publiés dans Journal of Hypertension par l’équipe de Chantal Brisson, ces résultats proviennent de prises de pression artérielle – de façon manuelle d’abord, puis toutes les 15 minutes à l’aide d’un appareil semi-automatique portatif – effectuées sur 2370 cols blancs sans problèmes cardiovasculaires connus. Les chercheurs ont ainsi établi que l’hypertension détectée par l’appareil, mais non révélée lors de la prise de pression manuelle, était plus courante chez les hommes (21 %), les 50 ans et plus (17 %), les sujets ayant un surpoids (18 %) et ceux qui prennent au moins six consommations d’alcool par semaine (19 %).

Vos paupières sont lourdes…

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Tueuse masquée

Les études sur l’efficacité de l’hypnothérapie manquent souvent de rigueur, conclut un article dans l’International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis sous la signature d’Isabelle Marc, professeure au Département de pédiatrie, et de deux collègues. Après avoir passé en revue les résultats de 30 essais cliniques parus entre 2000 et 2008 dans des publications scientifiques reconnues, les chercheurs jugent tout de même que l’hypnothérapie est un traitement complémentaire qui peut aider à diminuer la dose de médicaments ou même constituer une solution de rechange à la médication dans certaines circonstances. Elle donne de bons résultats dans les cas de douleur aigüe et de stress. « Elle produirait aussi des résultats pour la douleur chronique, mais là, il faut un certain apprentissage », souligne Isabelle Marc.


Le lourd fardeau de l’otite

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L’attente vigilante recommandée Lors de la dernière otite, la grande majorité des parents (94 %) se sont présentés dans une clinique avec leur enfant ; plus de 99 % d’entre eux en sont ressortis avec une ordonnance d’antibiotiques. La pratique

médicale actuelle n’est pas au diapason des données pro­ bantes sur le traitement de cette infection, souligne Philippe De Wals : « Les organisations pédiatriques préconisent l’attente vigilante. On recommande aux parents de donner un analgésique à l’enfant pour atténuer la douleur, tout en surveillant les symptômes. Si 48 à 72 heures plus tard, la douleur et la fièvre persistent, on recommande alors de consulter un médecin. » Bien que ces lignes direc­ trices soient en vigueur depuis de nombreuses années, la prescription d’antibiotiques pour le traitement de l’otite n’a pas changé depuis 10 ans, notent les auteurs de l’étude. Une combinaison de médecins débordés et de parents excédés favoriserait une telle surprescription d’antibiotiques, ce qui conduit tout droit à l’émergence de souches de bactéries résistantes. Pour que les choses changent, « il faut que les médecins prennent le temps de mieux diagnostiquer l’otite en utilisant des critères rigoureux, et il faut des parents responsables qui écoutent les conseils de leur médecin », résume Philippe De Wals. Jean Hamann

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L’otite empoisonne lentement, mais sûrement, la vie de nombreuses familles qui ont de jeunes enfants, révèle une étude publiée dans Canadian Family Physician. Le problème n’est pas près de se résorber et il pourrait même s’envenimer si médecins et parents continuent d’attaquer le problème à coup d’antibiotiques, prévient l’un des auteurs de l’étude, le professeur Philippe De Wals, de la Faculté de médecine. Ève Dubé, Philippe De Wals, Vladimir Gilca, Nicole Boulianne, Manale Ouakki, France Lavoie et Richard Bradet, de la Faculté de médecine, du Centre de recherche du CHUQ et de l’Institut national de santé publique, ont mené une étude pour établir le fardeau imposé par l’otite aux familles canadiennes. Ils ont effectué une enquête téléphonique auprès de 502 mé­ nages qui comptaient au moins un enfant âgé de six mois à cinq ans. Les données récoltées indiquent que 32 % des répondants ont vécu au moins un épisode d’otite dans les 12 mois précédant l’enquête. Le nombre moyen d’épisodes s’établissait à 2,2, chacun durant en moyenne six jours et poussant 38 % des parents à s’absenter du travail (près de 16 heures par épisode).

Médecins et parents font la sourde oreille aux recommandations portant sur le traitement de cette inflammation.

Les otites constituent la principale cause de prescription d’antibiotiques chez l’enfant, même si la plupart de ces infections se résorbent d’elles-mêmes.

Onze angströms ou 10 000 fois moins que l’épaisseur d’une feuille de papier. Voilà la distance maximale que peut parcourir un ion sodium au moment où il pénètre dans une cellule, rapporte l’équipe de Normand Voyer, du Département de chimie, dans l’édition en ligne du Journal of the American Chemical Society. Les ions sodium (billes) traversent la membrane lipidique de la cellule en empruntant les canaux ioniques fabriqués par les chercheurs.

Les méthodes qui ont permis de chiffrer le voyage transmembranaire de l’ion sodium pourraient conduire à la mise au point d’instruments diagnostiques nanoscopiques. En effet, pour effectuer cette mesure, les chercheurs ont construit des canaux ioniques, ces petites voies qui permettent aux ions de franchir la membrane imperméable des cellules. Des canaux sur mesure, qui facilitent le passage d’un seul type d’ions, pourraient être incorporés à des électrodes, par exemple, et permettre de détecter, en temps réel et avec une sensibilité inégalée, la présence de sodium, de lithium, de potassium, de césium ou même de virus dans une région précise du corps humain, soutient Normand Voyer.

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Raphaëlle Théorêt

Nanoporte ouverte

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« On a l’impression d’être tout seul dans le bateau : on rame, on rame et on ne sait pas où on s’en va. Il n’y a personne pour nous aider. » Ce cri du cœur, Marie-France Maranda, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, l’a entendu à plusieurs reprises au cours de l’enquête qu’elle a réalisée en 2008 auprès des membres du personnel d’une école secondaire de Québec située en milieu socioéconomique défavorisé. Les personnes interrogées disent crouler sous le poids des situations difficiles. Ces résultats auraient-ils différé si l’école avait eu pignon sur rue dans un quartier plus riche ? Non, répond la chercheuse : « Dans toutes les écoles du Québec, de plus en plus de jeunes arrivent avec des troubles de comportement et des retards importants, avec le résultat que les problèmes à gérer sont de plus en plus lourds et com­ plexes pour les enseignants comme pour les directeurs d’école. » Sous sa direction et celle de l’étudiantchercheur Simon Viviers, Marie-France Maranda présente les résultats de son étude dans un ouvrage paru récemment aux Presses de l’Université Laval et intitulé L’école en souffrance. Psychodynamique du travail en milieu scolaire. Confusion Parmi les situations difficiles relevées par les participants figure le contrôle du temps. «  Les enseignants doivent répondre à toutes sortes de demandes dans l’immédiat et dans l’urgence, sans avoir le temps de faire les choses correctement », dit Mme Maranda. Autre problème : la confusion des

Le désarroi et la détresse sont le lot quotidien du personnel travaillant en milieu scolaire.

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L’école québécoise en souffrance

Les enseignants et les directeurs doivent gérer des problèmes de plus en plus complexes puisque les classes comptent un nombre croissant d’élèves en difficulté d’apprentissage ou de comportement.

rôles entre les intervenants dans les groupes d’élèves. Car devant des élèves aux prises avec des difficultés de tout ordre, les enseignants doivent se transformer tour à tour en infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux et techniciens en éducation spécialisée. Marie-France Maranda souligne également les modes de communication déshu-

manisants qui existent entre les employés et l’administration des établissements. Par exemple, de jeunes enseignants à statut précaire doivent faire leurs classes dans des groupes réputés difficiles, avec tous les risques de fragilisation et de dérapage que cette situation entraîne. Renée Larochelle

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Accès savoirs, le guichet unique

Florence Piron

Inspiré du concept européen de boutique de sciences, Accès savoirs est un tout nouveau service offert à l’Université. Il s’adresse aux organismes à but non lucratif et aux groupes de citoyens qui ont besoin de connaissances issues de la recherche scientifique. Les questions sont acheminées à des étudiants des

trois cycles universitaires qui y répondent dans le cadre d’une activité créditée supervisée. Les étudiants s’initient ainsi au transfert de connaissances et à la recherche collaborative, tout en rendant service à la société. La formule a l’avantage d’offrir un guichet unique sur le campus. Dans une première étape, les mandats proposés aux étudiants visent surtout les domaines de l’éducation, de la santé, de l’éthique et des sciences humaines, explique Florence Piron, professeure au Département d’information et de communication, qui est à l’origine du projet. Renseignements : http://accessavoirs.net


Sur le CAMPUS

Bel et bien restaurée « La solution est trouvée. » Ce n’est pas le genre de phrases qu’un chercheur prononce souvent au cours de sa carrière, mais Line Rochefort n’hésite pas à l’employer pour résumer les résultats obtenus par le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) 10 ans après le début des travaux de restauration de la tourbière de Bois-desBel. C’est sur ce site, situé entre Cacouna et L’Isle-Verte, que les chercheurs du GRET ont mis à l’épreuve, à grande échelle, la technique de restauration de tourbière peaufinée dans leurs laboratoires. Les études présentées en février, lors du 17e Colloque annuel de ce groupe de recherche, indiquent que la méthode du GRET a donné les résultats escomptés. C’est ici qu’on teste la méthode L’histoire commence en 1972, alors qu’une partie de la tourbière de Bois-des-Bel est drainée pour permettre le prélèvement de la tourbe. Au total, 11 des 202 hectares de ce milieu humide seront exploités. Les opérations cessent huit ans plus tard et le site est abandonné tel quel, comme il était coutume de le faire à l’époque. En 1999, c’est sur cette tourbière que Line Rochefort jette son dévolu pour tester la méthode de restauration qu’elle et son équipe développent depuis 1992. Cette approche repose sur la culture et la propagation des sphaignes. « Après l’exploitation d’une tourbière, l’établissement et la multi-

toire et sur de petites parcelles expérimentales. À Bois-des-Bel, nous devions démontrer qu’elles pouvaient être mécanisées et appliquées à grande échelle. » Au moment d’entreprendre les travaux, environ 80 % du sol de la tourbière était encore à nu, se souvient Line Rochefort. On y trouvait des arbustes, des bleuets et des bouleaux, mais pas l’ombre d’une sphaigne, la plante mère de ce type de milieu. Aujourd’hui, la diversité et la richesse végétales du site restauré sont comparables à ce qu’on trouve dans la partie non exploitée de cette tourbière ainsi que dans les tourbières naturelles de la région, révèlent les données que Monique Poulin, Roxane Andersen et Line Rochefort ont présentées lors du colloque. Les techniques de restauration du GRET sont particulièrement efficaces pour favoriser l’implantation d’un tapis de sphaignes.

PhotoS GRET

Dix ans après l’intervention des chercheurs du GRET, la tourbière de Bois-des-Bel a retrouvé ses atours d’antan.

Le cycle naturel est de retour Non seulement les sphaignes sont-elles de retour, mais la capacité d’accumulation de la tourbe est aussi au rendez-vous, Une section non restaurée de la tourbière de Bois-des-Bel (photo montrent du haut) et une section restaurée de la même tourbière en 2006. les travaux menés par Flor Salvador Pérez et Colorado, j’ai vu une tourbière qui n’était Line Rochefort. Les deux toujours pas revenue à son état naturel chercheuses ont me- 120 ans après la fin de son exploitation. su­ré le taux de décom- Lorsque nous avons commencé nos traposition et la produc- vaux, certains nous disaient qu’il faudrait tion primaire annuelle 60 ans avant de reconstituer une tourbière des plantes, et leurs fonctionnelle. De notre côté, nous pensions données montrent que pouvoir y arriver en 20 ans. Les résultats ont ces paramètres sont dépassé nos attentes. Nous avons encore similaires entre les sec- quelques points à améliorer sur le plan de tions naturelles et les l’hydrologie, mais pour le reste, nous pouvons dire que la solution à la restauration sections restaurées de la tourbière. Line Rochefort s’étonne elle-même de des tourbières est trouvée. Il appartient la vitesse à laquelle la tourbière de Bois- maintenant aux entreprises de la mettre en des-Bel a répondu à la restauration. « Au application. » Jean Hamann

plication des sphaignes est une étape essentielle pour recréer un écosystème fonctionnel, explique la chercheuse. Nos techniques avaient produit de bons résultats en labora-

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La démonstration est faite : les techniques de restauration des tourbières que Line Rochefort et son équipe développent depuis 1992 sont efficaces.

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Profil d’un DIPLÔMÉ

GRÉGOIRE LEGENDRE

PLACE À L’OPÉRA !

Qu’il fasse équipe avec Robert Lepage, Luc Plamondon ou Placido Domingo, le directeur de l’Opéra de Québec met tout en œuvre pour séduire les Québécois. Par Annie Boutet

Depuis qu’il dirige l’Opéra de Québec, Grégoire Legendre travaille à donner à l’art lyrique la place qui lui revient dans une capitale digne de ce nom.

Chanteur… après quelques détours L’opéra est plus qu’un coup de cœur pour Grégoire Legendre (Administration des affaires 1981 ; Musique 1984) : c’est le fil conducteur qui traverse toute sa vie professionnelle. Et cette passion n’est pas étrangère à son enfance bercée par la musique. « Ma mère jouait du piano et mon père dirigeait la chorale de la paroisse, se souvient-il. À la maison, la musique était présente au quotidien, mais elle demeurait un passe-temps. » Choisir d’en faire son gagne-pain ne va pas de soi et, avant d’y arriver, Grégoire Legendre emprunte quelques détours. En parallèle avec son cours collégial en sciences pures, il étudie le violoncelle au Conservatoire >

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MARC ROBITAILLE

IL EN A CHANTÉ. Il en produit. Il en imagine. Depuis plus de 25 ans, Grégoire Legendre vibre au rythme de l’opéra. Pourquoi le baryton de calibre international est-il devenu directeur général de l’Opéra de Québec ? Pour donner à l’art lyrique la place qui lui revient dans une capitale digne de ce nom. Festival et concours internationaux d’opéra, version lyrique de Starmania, recours au metteur en scène Robert Lepage, tous les moyens sont bons pour y parvenir !

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de Québec. Puis, diplôme du Conservatoire en poche, le jeune homme s’inscrit au baccalauréat en administration des affaires à l’Université Laval. « Faire de la musique était perçu comme un choix de carrière très risqué, dans ma famille. »

de l’Opéra de Québec et se lancent dans la création de productions. « Pour le nouveau millénaire, raconte M. Legendre, nous avons réalisé un projet magnifique : monter La Flûte enchantée de Mozart, avec des costumes et des décors inspirés de dessins des enfants d’écoles primaires de Québec. Une belle façon d’amener les petits à apprivoiser l’opéra. » Lorsque Bernard Labadie quitte le navire, en 2003, Grégoire Legendre prend le relais de la direction artistique, tout en continuant d’assumer son rôle de direc-

À l’été 2011 se tiendra la première édition du Festival d’opéra de Québec, une victoire pour Grégoire Legendre.

De 1984 à 1994, Grégoire Legendre a tenu 35 rôles dans 65 opéras, sur les scènes d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Le voici en Capulet (Roméo et Juliette), à l’Opéra d’Edmonton en 1988.

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Administrateur diplômé, Grégoire Legendre n’arrive pas à garder la musique au rang de loisir. Quelques rencontres déterminantes l’amènent alors à tout vendre pour s’envoler vers la Californie où, pendant un an, il suit des cours d’art lyrique avec un baryton réputé, Martial Singher. À son retour, il fait sa maîtrise en musique à l’Université Laval puis, en 1984, se joint à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. C’est donc à plus de 30 ans qu’il commence à faire entendre sa voix de baryton sur les grandes scènes du Canada, des ÉtatsUnis et d’Europe. Pendant une décennie, il tiendra 35 rôles dans 65 opéras ! De Capulet (Roméo et Juliette) en Figaro (Le nozze di Figaro), il se taille une bonne place dans le petit cercle des chanteurs d’opéra québécois. Grégoire Legendre relate d’ailleurs avec émotion son dernier rôle dans La dame de pique de Tchaïkovski. « Un rôle pas très long, mais un air magnifique et étendu. J’étais tellement content de la façon dont j’ai chanté. Je me souviens de tout, dans le détail. »

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Une dualité bénéfique Pendant ce temps, son passé d’apprenti administrateur ne s’est pas évanoui. Au contraire, chaque contact du baryton avec une maison d’opéra réveille son intérêt pour la gestion ! Cela jusqu’en 1994, alors que se présente une occasion de marier cet intérêt avec son amour pour l’art lyrique. Dans sa ville d’origine en plus ! Grégoire Legendre devient le directeur administratif de l’Opéra de Québec. Le défi est énorme, mais le nouveau directeur n’est pas seul à bord. Pendant neuf ans, il fera équipe avec Bernard Labadie, qui assure la direction artistique de l’organisme. Ensemble, les deux hommes redressent les finances

teur général. Avec son expérience de la scène, il connaît bien les rouages et les caprices de la production d’opéras. « Je peux régler les problèmes artistiques en ayant toujours en tête les questions administratives. On peut donc aller plus vite et réaliser davantage. » Le fait de maintenir en vie l’Opéra de Québec est pour lui une mission en soi. Comme il s’agit d’un organisme à but non lucratif, le directeur général doit travailler d’arrache-pied pour en assurer le financement sans sacrifier la qualité des productions. Mais il a la fibre. « Certaines maisons d’opéra produisent les mêmes spectacles tous les quatre ans, indique-t-il. J’ai toujours lutté contre cette formule. Québec est une ville qui mérite la culture. »

Le rossignol et autres fables, dans une mise en scène de Robert Lepage, sera la pièce maîtresse du Festival d’opéra de Québec en 2011.


Une des prouesses récentes de Grégoire Legendre (à droite) : avoir attiré à Québec le concours international Operalia et son créateur, Placido Domingo.

Grégoire Legendre voue une admiration inconditionnelle aux chanteurs, dont la formation et le travail s’apparentent à un marathon. La maîtrise de plusieurs langues : français, italien, russe, allemand, etc. Une technique vocale solide. De la mémoire et des connaissances musicales pour apprendre les rôles ; par exemple, rappelle-t-il, la partition du personnage principal de Falstaff (Verdi) contient 461 pages d’envolées lyriques ! Et une formation en jeu scénique pour être convaincant sur le plan dramatique. Selon le directeur, il faut renverser la croyance que les chanteurs d’opéra sont de piètres acteurs. Le monde lyrique a évolué. «  J’essaie de fournir aux artistes les meilleures conditions, et le fait d’avoir chanté moi-même m’aide à comprendre leurs besoins, fait valoir l’ancien baryton. Pendant un opéra, les chanteurs portent beaucoup sur leurs épaules : ils doivent savoir leurs partitions par cœur, comprendre les indications du chef d’orchestre et saisir la mise en scène. » Un premier Festival à québec Avec ses réalisations de l’été 2008, Grégoire Legendre a mis la table pour le grand événement de l’été 2011, auquel il rêve depuis six ans : le Festival d’opéra de Québec, qui se déroulera du 26 juillet au 6 août. Un festival récurrent, qu’il veut à l’égal de ceux de Strasbourg et Aix-en-Provence. À l’origine de ce projet : son désir de présenter les créations internationales de Robert Lepage, parce que l’Opéra de Québec, à lui seul, ne peut accueillir ces productions hors dimensions dans sa saison normale. La pièce maîtresse de la première édition du Festival, cet été, sera donc Le rossignol et autres fables (Stravinski), une pièce qui a valu à Robert Lepage de vives acclamations à Toronto et Aix-en-Provence. La programmation 2011 comprend aussi plusieurs récitals gratuits ou à bon compte, ainsi que la présentation d’une Flûte enchantée (Mozart) librement adaptée par le metteur en scène britannique Peter Brook. « Nous cherchons à offrir au public plus d’opéras et à positionner Québec comme une ville lyrique, insiste Grégoire Legendre. J’ai une loyauté pour ma ville d’origine, mon berceau. Québec peut aller encore plus loin sur le plan culturel. » Un tel festival est une grosse machine qui amène son lot d’embûches. Tout doit être bâti et fignolé en même >

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MICHAEL COOPER

la vraie vie sur scène Aux yeux de Grégoire Legendre, l’opéra est un art complexe qui réunit différentes disciplines artistiques. Un art enveloppé d’un voile de mystère, qui demande à être expliqué pour en faire comprendre le fonctionnement. Ce défi, il le relève entre autres en donnant des conférences, mais également en rendant les productions accessibles, plus près de la vraie vie. « Les immenses perruques et les maquillages d’un pouce d’épais, je les évite le plus possible, rapporte le directeur de l’Opéra de Québec. Éliminer les artifices pour que les gens comprennent ce qu’ils voient et entendent. Dans un opéra, tout compte : la musique, le chant, la mise en scène, le visuel et le décor. Si tout cela est attaché ensemble, on a un succès. » Pour séduire le public, il place la qualité avant tout, dès la mise en branle d’une production. La distribution des rôles fait l’objet d’une recherche serrée pour dénicher la meilleure voix parmi les chanteurs représentatifs du personnage à jouer. Pour ce faire, il assiste à de nombreux spectacles et multiplie les auditions. Vient ensuite la coordination de la production, ce qui demeure chaque fois un pari. En moyenne, un opéra fait appel à quelque 200 artistes et artisans tous azimuts. Voilà pourquoi chaque spectacle est onéreux et nécessite bien des contorsions de la part du directeur général. À titre d’exemple, en 2008, l’Opéra de Québec a attribué 504 contrats à 251 personnes : un véritable casse-tête de gestion !

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Québec, ville culturelle Ville culturelle, voilà exactement le titre que Grégoire Legendre souhaite pour sa ville. Et lors des Fêtes du 400e, il y contribue particulièrement avec trois prouesses. D’abord, en collaboration avec Luc Plamondon, il transforme la comédie musicale Starmania en opéra. Du jamais vu ! La rencontre de deux mondes allume l’étincelle d’une réalisation flamboyante, acclamée par un large public autant que par les médias. Les sept représentations seront jouées à guichet fermé. En parallèle, le directeur de l’Opéra dévoile aux gens de Québec le talent de Robert Lepage comme metteur en scène d’opéra – une facette de l’artiste inconnue ici, mais reconnue à travers monde – en lui confiant la mise en scène du Château de Barbe-Bleue de Béla Bartok et de Erwartung d’Arnold Schönberg. Le troisième coup de maître du directeur en 2008 : amener à Québec une édition du concours international de chant Operalia et son créateur, Placido Domingo. Cette compétition annuelle, qui fait connaître les é­toiles montantes de l’art lyrique du monde entier, ne s’était jamais tenue au Canada. « Operalia avait déjà eu lieu à Paris, Los Angeles, Tokyo et d’autres grandes villes, rappelle-t-il. Sa venue ici a permis de positionner l’Opéra de Québec sur l’échiquier mondial, et non plus comme une maison régionale. J’en suis fier ! »

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temps. N’empêche, la première du Festival n’est pas encore chose du passé que son concepteur commence à lorgner les prochaines éditions. D’ailleurs, les festivals concurrents se préparent trois ou quatre ans d’avance en raison de la coordination nécessaire. Ainsi,

en même temps que le directeur doit continuer de faire progresser l’Opéra de Québec, il garde son festival dans la mire. Or, Grégoire Legendre est du type à se rouler les manches pour faire opérer la magie et la communiquer au public. <

L’enchantement en cinq figures Cinq diplômés parmi ceux qui enchantent les amateurs d’opéra, extraits sonores à l’appui : www.contact.ulaval.ca/articles/2383.html Lyne Fortin (Musique 1985) n’est pas la seule diplômée de la Faculté de musique à brûler les planches de scènes d’opéra, mais elle est

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sans doute la plus connue du grand public québécois et l’une des sopranos canadiennes les plus estimées dans le très critique milieu lyrique. Même si elle fait carrière à travers le monde, Lyne Fortin revient régulièrement chanter dans la ville où elle a fait ses études supérieures, après une enfance à L’Isletsur-Mer. En mai, d’ailleurs, elle tient le rôle-titre de Rosalinde, dans La Chauve-souris (Johann Strauss) à l’Opéra de Québec.

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L’Opéra de Québec mettra en vedette un autre diplômé de grande réputation, cette fois lors de sa saison 2011-2012 : JeanFrançois Lapointe (Musique 1986 et 1988). Faisant carrière princi-

palement en Europe depuis une vingtaine d’années, il a fait entendre sa voix de baryton dans des salles aussi prestigieuses que la Scala de Milan et le Grand théâtre du Liceu de Barcelone. Jean-François Lapointe est un spécialiste du répertoire français. « J’ai toujours pensé, à contre-courant, qu’il était bon de se spécialiser au point de devenir le meilleur dans un répertoire, tout en restant un bon généraliste », dit-il avec une pointe d’accent de son Saguenay natal. Voilà qui lui a permis d’incarner plus de 200 fois le rôle-titre dans Pelléas et Mélisande (Claude Debussy). Malgré les sept à huit productions d’opéra auxquelles il participe chaque année, M. Lapointe trouve aussi le temps d’offrir des concerts. Monique Poulyo (Musique 2003 et 2004) est quant à elle rentrée d’Europe en 2009, après quelques années à se glisser dans la peau de personnages d’opéra, surtout en France. La soprano a notamment livré une Manon remarquée (Manon, de Jules Massenet) sur diverses scènes françaises et dans un film tourné pour la chaîne France 3. C’est le mal du pays qui l’a ramenée à Québec. « Même s’il est pratiquement impossible de gagner sa vie convenablement en se limitant aux productions d’opéra, au Québec », fait-elle remarquer. Pour résoudre ce problème, la jeune femme a créé un spectacle lyrique qu’elle promène de fêtes en congrès, avec le bary-

ton Michel Desbiens : Moments magiques. Monique Poulyo envisage des retours sporadiques en Europe, question de participer à d’autres opéras. Ce printemps, Pierre Rancourt (Musique 2008 et 2009) terminera en beauté son stage de deux ans à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal alors qu’il incarnera Schaunard dans La Bohème (Giacomo Puccini). Le jeune baryton originaire de la Beauce s’envolera ensuite vers Berlin pour une année de formation en techniques vocale et théâtrale. « Je viens d’une famille où cette forme d’art n’était jamais entrée, relatet-il. Je suis donc la preuve vivante que l’amour de l’opéra peut se développer et devenir très nourrissant. » D’abord inscrit en éducation musicale à l’Université Laval, Pierre Rancourt s’est vite laissé convaincre par son professeur de chant, Michel Ducharme, d’opter pour le programme « Interprétation », puis de s’inscrire au Concours de musique du Canada dont il a remporté le premier prix en 2008. À surveiller ! À surveiller également : Frédérique Drolet (Musique 2009 et 2011), qui vient tout juste de terminer sa maîtrise. « Sa voix est un feu d’artifice », assure Michel Ducharme. Un avis partagé, puisque la soprano vient d’être acceptée à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal pour la saison 2011-2012. Si la jeune femme est une révélation pour l’opéra, la réciproque semble également vraie. « En 2009, quand j’ai joué pour la première fois dans un opéra à l’Atelier de la Faculté de musique, ça a complètement changé ma vision du chant : pour moi, il ne s’agit plus seulement d’un texte sur musique, mais aussi d’un personnage qui s’exprime. » Louise Desautels


ENTREVUE

Souffrons-nous de cyberanxiété ? La criminalité sur Internet est une réalité, mais elle ne représente pas une grave menace pour les citoyens raisonnablement prudents. Propos recueillis par Gilles Drouin

Qu’est-ce au juste que la cybercriminalité ? De façon très générale, la cybercriminalité est une conduite indésirable qui s’observe sur le réseau Internet. C’est l’État qui détermine, par des lois, ce qui est désirable et ce qui ne l’est pas. La définition de la cybercriminalité peut donc changer d’une année à l’autre, parfois d’un mois à l’autre. Ainsi, au Canada, nous sommes présentement dans une période intense de législation sur ce que les gens peuvent et ne peuvent pas faire sur Internet. Pensons à la révision de la Loi sur les droits d’auteur, qui concerne le téléchargement de fichiers, un geste que bien des internautes posaient sans que les autorités n’interviennent. Au Canada, le téléchargement d’œuvres protégées par la loi n’est pas un crime au sens strict du Code criminel, alors que c’est le cas aux États-Unis. Dans les deux pays, toutefois, cette activité correspond à la définition générale de cybercriminalité, ce qui montre qu’il s’agit d’un concept assez difficile à cerner en une définition simple et définitive. La cybercriminalité semble frapper notre imagination. Pourquoi ? Le « cyber », l’Internet et l’informatique donnent l’impression de nouveauté, ce qui plaît aux médias qui sont constamment à la recherche de la nouvelle. Les médias ne sont pas les seuls fautifs. S’ils nous racontaient des histoires que nous connaissons déjà, nous risquerions >

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Internet favorise-t-il la prolifération des crimes ? Les faits divers rapportés par les médias nous donnent l’impression qu’il y a de plus en plus d’activités criminelles auxquelles est accolé le qualificatif « cyber ». Des jeunes se harcèlent à l’école et continuent de le faire sur Facebook. Parfois, c’est peu de chose, mais parce qu’on y ajoute le préfixe « cyber », on veut en faire une activité criminelle grave afin de mobiliser les autorités. En fait, ramener la cybercriminalité à une série de gestes, comme l’arnaque financière, le piratage ou les activités des prédateurs sexuels, n’est pas une façon très pro-

ductive d’aborder la question. Ces mêmes crimes sont aussi commis en dehors du réseau Internet, où ils sont d’ailleurs beaucoup plus fréquents.

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Virus informatique, arnaque financière, espionnage industriel, pédophilie, cyberterrorisme… Le réseau Internet serait devenu le terrain de jeu privilégié de tous les criminels du monde. Qu’en est-il vraiment ? Contact a abordé la question avec Stéphane Leman-Langlois, professeur à l’École de service social et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en surveillance et construction sociale du risque.

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études montrent que les gens ont tendance à surestimer leurs compétences comme conducteur. Par contre, en avion, je ne contrôle rien. L’absence de contrôle fait en sorte que les gens craignent davantage de prendre l’avion, même si les accidents graves de la route sont beaucoup plus fréquents que les écrasements d’avion. Outre le sentiment de contrôle, la familiarité est sécurisante. Moins je connais une chose, plus je la crains. Internet constitue donc un terrain fertile… Selon Stéphane Leman-Langlois, des personnes et des organisations tirent profit de notre insécurité à propos d’Internet.

d’aller voir ailleurs. Le « cyberflânage » au travail est un bon exemple d’un supposé nouveau délit. Dans le fond, il n’y a rien de nouveau à ce que certaines personnes perdent leur temps au travail. Au lieu de le faire en jasant avec leurs collègues, ils vont sur Internet. Quels sont les fondements des données qui circulent sur la cybercriminalité ? Des affirmations ridicules courent, comme de dire qu’il y a, à tout moment de la journée, 50 000 prédateurs sexuels actifs sur Internet. En général, de tels chiffres ne reposent sur aucune base solide, mais ils suffisent pour faire retentir la sonnette d’alarme. Cette insécurité favorise la vente de nouveaux produits et conseils de sécurité ainsi que la promulgation de nouvelles lois contraignantes.

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Y a-t-il une conspiration derrière la cyberinsécurité ? Ce n’est pas une conspiration, mais il est certain que des personnes et des organisations profitent énormément de notre insécurité vis-à-vis Internet. L’industrie de la sécurité informatique essaie de convaincre les gens qu’ils ont besoin d’une foule de moyens pour assurer leur sécurité sur le Web. Le gouvernement nous dit aussi qu’il y a tellement de risques pour les personnes et les entreprises, qu’il est important de le laisser créer de nouvelles lois pour réduire la capacité des pirates informatiques et autres gens malhonnêtes à nous faire du mal par Internet. Je pense qu’il s’agit un peu de théâtre pour vendre la sécurité et surtout de vendre l’insécurité. Il y a évidemment des gens mal intentionnés qui rôdent dans Internet, mais quelle est la menace réelle ? La réponse des gouvernements et de l’industrie est souvent disproportionnée par rapport aux risques.

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Comment expliquer que la cyberinsécurité soit si répandue ? La perception du risque est d’abord liée à la notion de contrôle. Par exemple, lorsque je conduis une automobile, je tiens le volant et j’actionne les pédales. J’ai le sentiment de bien la contrôler. Le risque vient des autres et je peux m’en accommoder. Incidemment, plusieurs

Pour la grande majorité des gens, Internet est un phénomène relativement nouveau. Il y a encore une certaine appréhension, une méconnaissance de la technologie. Comme parents, il est normal de vouloir protéger ses enfants. Avant l’arrivée d’Internet, la maison familiale était un rempart. Mais avec Internet et les médias sociaux, comment faire pour assurer la protection de ses enfants lorsqu’ils sont victimes de harcèlement sur Facebook ? Comment vaincre cette cyberinsécurité ? Comment apprendre à mieux gérer les risques réels liés à Internet ? Pour contrer la spirale, il faudrait que les médias mettent l’accent sur les faits plutôt que sur les risques potentiels, souvent imaginaires ou déformés. Le problème, c’est que cette approche risque de donner un bulletin de nouvelles qui ne sera pas très accrocheur. La cyberinsécurité cadre très bien dans une approche sensationnaliste.

Avant Internet, la maison était un rempart contre le harcèlement de nos enfants. Les médias ne sont pourtant pas les seuls responsables. Chacun de nous devrait aller vers des informations factuelles sur les risques et se familiariser avec le fonctionnement d’Internet. Pour la plupart de nous, une gestion rationnelle des risques implique simplement de mettre à jour le système d’opération et les logiciels installés sur nos ordinateurs. Et éviter de donner des renseignements personnels par courriel ou sur des sites douteux. < LE RISQUE ET LA CRIMINOLOGIE L’origine, la réalité et les conséquences du risque constituent l’un des objets d’étude inscrits au nouveau programme de certificat de premier cycle en criminologie offert à partir de l’automne 2011 à l’École de service social.


TÉMOIGNAGES

La cybercriminalité selon trois diplômés hors Québec Par Isabelle Bureau-Carrier, Association des diplômés de l’Université Laval

Le chef de l’armée suisse a déclaré que la guerre utilisant Internet est la plus grande menace pour le pays, raconte Maxime Garneau (Informatique 2002). Spécialiste Web pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, M. Garneau abonde dans ce sens : « Bien sûr, il s’agit d’une menace mondiale et aucun pays n’est à l’abri. » La plupart des nations industrialisées, la Suisse incluse, ont recours à des sys­tèmes informatiques complexes pour gérer leurs infrastructures comme les réseaux de distribution d’eau, de gaz et d’électricité, les systèmes de télécommunication, les équipements militaires, etc. Une attaque informatique d’envergure contre ces installations pourrait avoir des conséquences catastrophiques et affecter une grande partie de la population du pays visé. Maxime Garneau relate que, selon le secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications, seul un traité de paix et de sécurité pour l’Internet permettrait d’éviter une catas­trophe majeure. Par ce traité, rappelle M. Garneau, les pays signataires s’engageraient à protéger leurs citoyens contre des attaques, à ne pas abriter ni protéger des cyberterroristes sur leur territoire et à ne pas lancer d’attaques sur un autre pays. « D’ici à ce qu’on parvienne à un tel accord, on peut s’attendre à une forte augmentation des cyber­attaques », croit M. Garneau.

} Cameroun : le défi des cybercafés Gontran Segue Nzouba (Informatique 2009) est analyste-concepteurdéveloppeur pour Afrovision Group, une entreprise qui offre des services et des solutions Web et qui crée des logiciels pour les marchés camerounais et africains à des coûts modérés. M. Nzouba voit deux menaces informatiques pour les utilisateurs individuels. La première, surtout répandue dans le sud-ouest du Cameroun, est l’arnaque économique. « En effet, dit-il, il arrive que des personnes vous proposent des produits, des biens ou certains services par Internet, mais dès qu’ils reçoivent votre argent, ils disparaissent ! » La seconde menace est plus présente dans la région du littoral – l’une des plus urbanisées du Cameroun : l’usurpation d’identité. Les cybercafés y abondent, et une telle utilisation d’Internet sur des ordinateurs communs ouvre la porte à ce cybercrime. « N’importe qui peut venir dans un cybercafé pour installer sur un des ordinateurs, sans être repéré, une machine « zombie » qui récupère toutes les informations (mots de passe, noms d’utilisateurs…) que vous entrez sur différents sites Web », explique Gontran Nzouba. Selon lui, les propriétaires des cybercafés devraient employer des personnes capables de vérifier régulièrement les systèmes, ou même offrir une formation aux gérants des cybercafés afin qu’ils puissent établir la marche à suivre pour la protection des données des utilisateurs. M. Nzouba rapporte qu’aucun organisme camerounais n’est chargé de punir les délits commis par Internet. « Et ce n’est qu’en janvier 2011 qu’une loi a été promulguée sanctionnant l’usurpation d’identité et les arnaques, souligne-t-il. Avant, vous pouviez être victime d’un tel acte sans toutefois pouvoir porter plainte, car le tribunal ne reconnaissait pas cet acte comme un délit. » La principale mesure pour contrer les arnaques sur le Web reste, selon le diplômé de l’Université Laval, de sensibiliser et d’informer la population. Différents médias camerounais participent déjà à cette sensibilisation, reconnaît-il, mais plusieurs résidants du pays n’y ont pas accès.

} France : une menace plus sociale que technique Martin Pagé (Administration 1990 ; Informatique 1993 et 2001) est responsable du bureau Financement des entreprises à la Direction des systèmes d’information de La Banque Postale à Paris. Quelles menaces voit-il planer sur la France en termes de cybercriminalité ? La pédopornographie et l’infraction économique sont des cyber­ crimes souvent évoqués dans les médias français, signale-t-il. Tout comme les atteintes aux biens et aux personnes par des actions de piratage et d’espionnage, le vol de secrets industriels étant un des objectifs visés. « Le terrorisme dans et avec Internet est aussi mentionné régulièrement, car l’histoire et les intérêts de la France font de ce pays une cible politique de tout premier choix », considère M. Pagé. Pour lutter contre ces atteintes, le gouvernement français s’appuie sur les équipes de la Gendarmerie et de la Police nationale qui mènent des enquêtes de cybercriminalité. Selon Martin Pagé, la menace principale sur Internet ne serait pas technique, mais plutôt sociale. À long terme, Internet doit permettre le respect de la vie privée, le droit à l’oubli et la liberté de parole. « Nous avons un savoir-faire pour élaborer des systèmes informatiques efficaces, mais ces systèmes ne doivent pas contraindre les personnes qui pourraient, sinon, finir par les contourner, voire les abandonner », conclut-il.

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} La Suisse craint la cyberguerre

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AGRICULTURE

malaise GÉNÉRALISÉ che Les jeunes agriculteurs n’ont pas la vie facile alors qu’on compte sur eux pour maintenir le dynamisme du milieu rural québécois. Par Valérie Levée

La ferme ne se transmet plus automatiquement et gratuitement à la génération suivante comme c’était le cas voilà 50 ans, ce qui pose à la relève potentielle des défis en termes de choix de carrière et de financement.


S’endetter pour s’établir Après avoir décroché leur diplôme et acquis de l’expérience, c’est vers 20 ans que les jeunes prennent la décision de s’établir en agriculture. Beaucoup

Selon une enquête menée par Diane Parent, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, la majorité des jeunes agriculteurs expriment un besoin d’aide matérielle et psychologique.

reprennent les rênes de la ferme familiale, par vocation ou parce qu’ils souhaitent maintenir le mode de vie qu’ils ont toujours connu. Mais pour certains, la décision ne coule pas de source : c’est souvent la pression sociale ou familiale qui leur dicte de ne pas laisser tomber la ferme patrimoniale. À cela s’ajoute le défi du financement. Car la ferme ne se transmet plus automatiquement et gratuitement à la génération suivante comme c’était le cas voilà 50 ans. Autrefois, les gens naissaient, grandissaient, travaillaient et vieillissaient sur la ferme, et les activités glissaient d’une génération à l’autre. Jean-Philippe Perrier, également professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, étudie l’établissement des jeunes en agriculture. « Aujourd’hui, explique-t-il, les parents ont accumulé très peu d’épargne en dehors de l’agriculture et ont besoin d’argent pour leur retraite. Ils doivent donc vendre l’entreprise pour avoir un revenu. » Or, quand une ferme laitière moyenne vaut deux millions $, le jeune n’a tout simplement pas les moyens de l’acheter >

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LES CAMPAGNES SE VIDENT… de leurs agriculteurs. Dans le sillon de la dégringolade du nombre de fermes, la population agricole vieillissante peine à se renouveler. Il y a une génération seulement, on comptait encore un agriculteur de moins de 35 ans pour un de plus de 55 ans. La relève prenait le relais et assurait la continuité. Aujourd’hui, avec un ratio de 1 pour 3, il n’y a pas assez de jeunes agriculteurs pour remplacer les départs à la retraite. Et cette relève agricole est précaire. Dettes, dévalorisation du métier et isolement social rongent la qualité de vie des jeunes agriculteurs, mettant en péril la profession. D’après le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, en 2006, le Québec comptait environ 8000 agriculteurs de moins 40 ans, dont plus de 6000 hommes. Installés en grande partie entre la Montérégie et la Beauce, ces jeunes ont décroché un diplôme de niveau secondaire, collégial ou universitaire dans le domaine de l’agriculture et acquis de l’expérience avant d’accéder à la propriété – souvent sur la ferme de leurs parents. Le diplôme est aujourd’hui indispensable pour assumer la complexité des activités de gestion et de développement d’une entreprise agricole moderne. Au dire de Diane Parent, professeure à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval et spécialiste de la relève agricole, il s’agit là d’une différence notable avec la génération précédente. « Avant, il fallait lâcher l’école pour s’établir en agriculture, alors que maintenant il faut aller à l’école, constate la chercheuse. Mais les parents n’en perçoivent pas toujours la nécessité et il reste 10 % de jeunes sans aucun diplôme qui, à 21 ans, exploitent des fermes de deux million $. »

MARC ROBITAILLE

chez la relève

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Les agriculteurs ne représentent plus que 6,3% de la population rurale et sont toujours plus éparpillés sur le territoire au gré de la diminution du nombre de fermes, ce qui renforce leur sentiment de solitude.

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à ses parents. Dans les faits, poursuit Jean-Philippe Perrier, « les parents font un gros cadeau aux enfants » et vendent l’entreprise entre 30 et 50 % de sa valeur. Aux jeunes d’emprunter la somme nécessaire auprès de diverses institutions financières et de s’endetter. Environ le quart des jeunes agriculteurs choisissent plutôt de fonder leur propre entreprise et, pour eux, les institutions prêteuses sont plus frileuses. Le maigre capital dont ils disposent ne leur permettant pas de se lancer dans de grandes productions céréa­lières ou laitières, ils optent pour des productions émer­ gentes comme les petits fruits, la culture biologique, les champignons… Le démarrage est difficile mais, selon Jean-Philippe Perrier, l’espérance de vie des entreprises agricoles est plus élevée que dans les autres secteurs économiques. Ces entreprises nouvellement créées ne compensent pas celles qui mettent la clé sous la porte. Le nombre de fermes continue de diminuer et la population agricole suit. Il y a 50 ans, elle composait près de la moitié de la population rurale et la ruralité était imprégnée d’agriculture. En 2006, ce n’était plus que 6,3 % et, aujourd’hui, « rural ne veut pas dire agricole », constate Diane Parent qui a mené divers travaux sur la situation des jeunes agriculteurs.

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En voie d’isolement social Les agriculteurs sont maintenant dilués au sein d’une population qui n’a pas suivi l’évolution du monde agricole. C’est ainsi que persiste le mythe de la campagne bucolique faisant miroiter un milieu doux et tranquille. Mais pour les voisins d’agriculteurs, la réalité sonne autrement lorsque la machinerie agricole gronde des heures durant y compris la fin de semaine ou que les odeurs ne s’évanouissent pas après les heures de bureau. Accusé de troubler la quiétude campagnarde, l’agriculteur est aussi perçu comme un pollueur qui

gorge ses terres de pesticides et d’engrais. Ses relations de voisinage ne sont pas toujours au beau fixe. Son métier est dévalorisé, et cette déconsidération se répercute sur sa famille, surtout pour certains types d’agriculture. « Si tu es un enfant d’agriculteur en production porcine ou en production bio, ce n’est pas la même chose », illustre Diane Parent.

La mauvaise réputation du métier, l’éloignement des collègues et la charge de travail se combinent pour isoler socialement la relève agricole. Plus généralement, s’il y a mauvaise perception, c’est que le métier d’agriculteur est bien mal connu, estiment ceux qui le pratiquent. Ainsi, Charles, un agriculteur répondant à une étude menée par Diane Parent, regrette de ne pas pouvoir parler de son travail autour de lui : « Je rencontre encore des gens qui voient les producteurs agricoles avec des bottes de caoutchouc et un brin de paille dans la bouche ; quand je leur parle de bourse, d’offre et demande… ils tombent sur le cul ! ». Lorsqu’il veut quérir de l’aide, des conseils ou tout simplement se confier à un collègue, cet agriculteur a un problème. En effet, la diminution du nombre de fermes éparpille les agriculteurs sur le territoire, qui sont de plus en plus éloignés et isolés les uns des autres. Il faut dire aussi que la lourde charge de travail des jeunes agriculteurs ne leur laisse guère de temps libre. La nouvelle génération, contrairement à la précédente, travaille aussi en dehors de la ferme, et les fins


de semaine et les vacances sont pour eux des notions abstraites. Comment trouver du temps pour entretenir des relations amicales, de travail et de bon voisinage ? Et comment rencontrer l’âme sœur ? De fait, un jeune agriculteur sur cinq est célibataire. Nicolas, un autre répondant d’une enquête de Diane Parent, exprime ce problème sans détour : « Le travail agricole est très prenant… c’est un obstacle pour rencontrer une conjointe ». Le succès de sites Internet de rencontre réservés aux agriculteurs, comme agrirencontre.com, témoigne d’ailleurs de l’acuité du problème. Au total, la mauvaise réputation du métier, l’éloignement des collègues et la charge de travail se combinent pour isoler socialement la relève agricole. Péril en la profession Cet isolement social n’est pas une hypothèse, mais une réalité que Diane Parent a particulièrement bien documentée. À l’aide d’un questionnaire détaillé, elle a sondé en 2008 quelque 400 jeunes agriculteurs : travail, famille, amis, aides reçues ou non, loisirs, émotions, sentiment de solitude… Le verdict est inquiétant : 15 % des jeunes interrogés sont des isolés sociaux qui souffrent de solitude et n’ont qu’une poignée d’amis, collègues ou parents sur qui compter pour recevoir de l’aide, des conseils, des encouragements ou partager des activités de loisir. Pire, une autre tranche de 40 % est considérée à risque d’isolement social. D’ailleurs, une vaste majorité de la relève exprime le besoin d’aide matérielle et psychologique. Cet appel de détresse a été entendu et des initiatives se mettent en place pour venir en aide aux jeunes agriculteurs. C’est le cas de l’organisme Au cœur des familles, fondé en Montérégie en 2000, qui cherche à faciliter l’accès des agriculteurs aux ressources communautaires et à informer le public de la réalité de la vie agricole. En Beauce, c’est le CLSC, en collaboration avec l’Union des producteurs agricole, qui se penche sur la détresse des agriculteurs. « J’aime beaucoup cette initiative, déclare Diane Parent, parce qu’elle fait ses preuves et pourrait être étendue à tout le Québec, par les CLSC. » Il faudra effectivement multiplier ce genre de projets car l’isolement social pèse lourd sur la relève agricole, au point de sembler mettre la profession en péril. Selon

une étude de Santé Canada parue en 2009, la détresse psychologique des agriculteurs se traduit tragiquement par un taux de suicide plus élevé que dans les autres secteurs professionnels. De plus, le célibat influence la réussite de l’entreprise. « S’il n’y a pas de conjoint pour partager le projet, c’est un facteur d’insuccès, relève Diane Parent. Le danger est que leur isolement les fasse décrocher de l’agriculture. » Éric, un jeune répondant de l’étude, partage cette inquiétude : « Être agriculteur est un métier à part des autres, hors du commun, qui a besoin d’être davantage mis en valeur par la société si l’on veut continuer à avoir de la relève ». Or, si la relève agricole est nécessaire pour produire des aliments, une population agricole florissante et épanouie est aussi l’élément essentiel d’un tissu rural dynamique. <

La relève agricole n’est pas un concept, mais une réalité en chair, en os… et en fougue ! Sur le site www.contact.ulaval.ca on peut faire la connaissance de Nicolas Bédard, 21 ans, qui détient pour l’instant 10 % des actifs de la Ferme Bédard et Blouin établie à Beauport en 1941 par ses grandsparents. Engagé à fond dans l’entreprise, Nicolas Bédard compte bien un jour présider aux destinées des terres maraîchères et des grandes serres entourées de développements urbains. Dans le cas d’Amélie Dionne et de François Forgues, enfants de producteurs laitiers,

la continuité n’allait pas de soi. Il a fallu que la graphiste Amélie rencontre le travailleur agricole François pour que naisse le projet de rééquiper l’étable www.contact.ulaval.ca/articles/2386.html abandonnée par le père Forgues au tournant des années 2000. Le couple vit petits fruits qu’ils livrent aux citadins une maintenant d’espoir puisque sa requête en fois par semaine, de juillet à octobre. Diplômés de la Faculté des sciences de l’agriculfinancement est à l’étude depuis peu. Quant à Alexandre Landry et Élisabeth ture et de l’alimentation, ils sont la preuve Grenier, ils ont fondé La ferme rustique en que le dur labeur, la bonne connaissance 2007 et commencent à respirer. Ces deux des ressources étatiques et l’accès aux enfants de la ville se sont installés à Sainte- conseils de voisins agriculteurs constituent Croix-de-Lotbinière pour cultiver légumes et une recette gagnante.

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Portraits de jeunes agriculteurs

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AU MENU DE LA MÉNOPAUSE

Depuis une décennie, Sylvie Dodin traque les produits naturels capables de soulager les femmes ménopausées. Son bilan a de quoi étonner.

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LES ANNÉES que la chercheuse Sylvie Dodin a consacrées à l’étude des produits naturels en dirigeant la Chaire Lucie et André Chagnon pour l’avancement d’une approche intégrée en prévention lui ont donné une certitude : la pilule miracle n’existe pas en matière de ménopause. Pour soulager les symptômes liés à l’arrêt des menstruations, les femmes ont donc tout intérêt à pendre leur santé en main de façon globale, estime-t-elle. Oui, les suppléments de millepertuis ou d’omega-3 peuvent jouer un rôle dans la diminution des bouffées de chaleur. Mais la chercheuse croit aujourd’hui qu’il vaut mieux éviter les suppléments pour leur préférer les produits alimentaires entiers qui contiennent l’ingrédient actif. Surtout si l’on combine une diète saine et variée avec une routine d’activités physiques qui aide à passer cette période trouble, en plus de prévenir d’autres problèmes, comme les maladies cardio­ vasculaires, le diabète ou l’ostéoporose. Passer le test de la science La ménopause constitue un cap difficile pour beaucoup de femmes. Mais bien avant que leur cycle menstruel ne disparaisse totalement, les personnes en péri­ménopause commencent à éprouver bouffées de chaleur, perturba-

tions du sommeil, brusques changements d’humeur et états dépressifs. Plusieurs partent alors en quête d’un produit qui les soulagera. À ce rayon, le naturel fait recette. Encore plus depuis 2002 alors que les résultats préliminaires d’une étude américaine de la Women’s Health Initiative jetaient de l’ombre sur l’hormonothérapie en l’associant notamment à un risque de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires. « Quoique non négligeable, ce risque était cependant peu élevé », conclut aujourd’hui Sylvie Dodin. C’est justement en 2002 qu’a été créée la Chaire Lucie et André Chagnon pour l’avancement d’une approche intégrée en prévention. Mme Dodin a dès lors pris la direction de cette structure de recherche sur les médecines alternatives, avec ses trois chapeaux de professeure à la Faculté de médecine, de gynécologue à l’Hôpital Saint-François-d’Assise du CHUQ et de chercheuse à l’Institut des nutraceutiques et aliments fonctionnels (INAF). Côté ménopause, elle a voulu savoir quelles plantes et ingrédients avaient un effet réel sur les symptômes, et jusqu’à quel point. Pour ce faire, avec son équipe, elle a passé en revue les études consacrées à ce type de produits, et entrepris certaines recherches. Non sans difficultés d’ailleurs… >

MARIE-EVE TREMBLAY, COLAGENE.COM

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Par Pascale Guéricolas


Quand l’horloge biologique annonce l’imminence de la ménopause, les symptômes surgissent et poussent plusieurs femmes à chercher le produit miracle capable de les soulager. Malheureusement la solution ne réside pas dans une simple pilule.


Dès le départ, la Chaire a recruté plusieurs femmes pour expérimenter l’actée à grappes noires. Le rhizome et la racine de cette plante de sous-bois avaient la réputation de soulager les symptômes de la ménopause. En 2000 déjà, l’actée avait donné des résultats prometteurs lors d’une étude préliminaire menée par l’équipe de Sylvie Dodin à partir de modèles cellulaires. Coup de théâtre en 2003 : la Chaire cesse brusquement son expérience. Pourquoi ? « Le résumé d’une autre étude réalisée sur des souris suggérait que cette plante augmentait le risque d’apparition de métastases pulmonaires, explique la professeure. Le doute était semé, même si l’étude n’a finalement pas été publiée dans une revue scientifique, et même si je n’ai jamais réussi à communiquer avec ses auteurs. » Le Comité d’éthique et le groupe de recherche ont convenu qu’il fallait suspendre l’expérience. Avec son équipe, Sylvie Dodin a passé en revue les études consacrées aux produits naturels réputés atténuer les symptômes de la ménopause puis mené, avec certains de ces produits, des expériences cliniques rigoureuses.

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Le cas de l’huile d’onagre s’est réglé encore plus rapidement. « Après une bonne revue des publications scientifiques, nous avons choisi de ne pas passer à l’étape expérimentale par insuffisance de données probantes », se souvient Sylvie Dodin. Il aurait fallu que le potentiel de bénéfices soit drôlement grand pour compenser le fait que cette huile est une source d’oméga-6, un acide gras déjà surabondant dans la diète des NordAméricains et associé à des ennuis de santé cardio­ vasculaire.

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Médaille d’or au millepertuis Exit l’actée à grappes noires et l’huile d’onagre… mais bienvenue au millepertuis et aux oméga-3 ! « Le millepertuis est certainement le produit naturel le plus efficace parmi ceux que nous avons regardés de près », souligne Sylvie Dodin. Les résultats de l’étude qu’elle a menée avec des collègues de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHUQ ont été publiés en 2009 dans la revue scientifique Menopause: The Journal of the North American Menopause Society. Selon ces données, la qualité de vie des patientes s’améliore lorsqu’elles prennent des capsules de millepertuis séché. Elles dorment mieux et leurs bouffées de chaleur diminuent en nombre et en intensité. Bref, la vie reprend ses couleurs. Le mécanisme d’action n’est cependant pas établi. « Le millepertuis est un des produits associés à l’amélioration des symptômes de dépression légère ou modérée », explique la chercheuse. Peut-être la plante modifie-t-elle la perception des bouffées de chaleur chez les femmes.

Avant de canoniser ce produit, il faudrait de toute façon mener des recherches sur des groupes étendus pendant une longue période, indique Mme Dodin. Car son étude a montré que les femmes qui prenaient un placebo, autrement dit des capsules de rien du tout, notaient elles aussi une certaine amélioration de leur état, bien que plus faible… Autre raison de mener plus de recherches : la grande variabilité dans la fréquence et dans l’intensité des bouffées de chaleur rend difficile l’observation de résultats vraiment tranchés.

Pour atténuer des symptômes et se rendre la vie plus douce, mieux vaut un bon filet de saumon qu’une capsule d’oméga-3.

La modestie des résultats caractérise aussi l’autre étude menée par Sylvie Dodin, qui portait sur les acides oméga-3. Publiée en février 2009 dans l’American Journal of Clinical Nutrition par Sylvie Dodin et des collègues, la recherche montre que les participantes consommant un acide gras oméga-3 d’origine marine, sous forme de trois gélules riches en EPA par jour, ont vu leurs symptômes de détresse psychologique et de dépression légère diminuer par rapport au groupetémoin. Sans pour autant disparaître totalement. « Les oméga-3 semblent améliorer l’humeur, l’envie fréquente de pleurer, les épisodes agressifs, et éliminer une bouffée de chaleur par jour, surtout pour les femmes en périménopause qui ne souffrent pas de symptômes dépressifs plus sévères, précise Sylvie Dodin. Cet impact serait équivalent aux résultats obtenus avec des antidépresseurs. » Sans constituer des remèdes magiques, certains produits naturels ont donc une réelle influence sur la qualité de vie de celles qui ne veulent pas ou ne peuvent pas avoir recours aux hormones de synthèse. En plus des produits qu’elle a elle-même étudiés, la chercheuse mentionne les phytoestrogènes, des hormones d’origine végétale. Sylvie Dodin a d’ailleurs participé à la plus récente édition du Guide des produits naturels des Éditions Protégez-vous qui distingue les substances vraiment efficaces de la poudre de perlimpinpin. Changement d’optique Toutes ses recherches de la dernière décennie ont changé la façon de voir de la gynécologue. À propos des symptômes de la ménopause, lorsqu’ils sont légers, comme pour prévenir divers problèmes de santé, elle estime aujourd’hui qu’il vaut mieux consommer les produits naturels dans leur plus simple appareil, et non en suppléments. Un bon filet de saumon plutôt qu’une capsule d’oméga-3, ou du lait de soya et des graines de lin plutôt que des extraits concentrés en phytoestrogènes. « On sait maintenant que le soya


la ménopause. Sylvie Dodin est aujourd’hui convaincue que le soulagement de ces symptômes passe par un plan de bataille sur plusieurs fronts. Ce qui inclut l’activité physique. Une étude récente à laquelle elle a collaboré montre en effet que la pratique de la marche à bon rythme pendant 45 minutes trois fois par semaine a un effet mesurable sur la qualité de vie des femmes approchant la ménopause. Agir sur plusieurs fronts comprend également un souci pour l’équilibre mental. Quand elle rencontre ses patientes de 50 ans, la gynécologue aime bien utiliser l’analogie du sac à dos. Elle leur parle alors du poids

et les graines de lin exercent leurs effets bénéfiques non seulement grâce aux hormones végétales qu’ils contiennent, mais aussi par leur synergie avec d’autres éléments de ces plantes, fait remarquer la chercheuse. Un supplément pris isolément en grande quantité est donc ingéré sans les effets des cofacteurs, potentiellement très importants. » Autre avantage des aliments entiers : on évite le risque de surconsommation des éléments actifs extraits de produits naturels. Surtout que le dosage idéal est rarement établi et que la surdose n’est pas sans conséquence. Sylvie Dodin cite en exemple les vitamines antioxydantes, qui agissent contre le cancer et certains mécanismes liés au vieillissement : des antioxydants comme le bêta-carotène et la vitamine E n’exerceraient leur effet que pris à faibles doses et pourraient au contraire avoir un effet pro-oxydant à doses élevées. Comme on ignore pour l’instant le seuil à partir duquel l’effet bénéfique antioxydant ne s’exerce plus, il devient plus sûr et plus agréable d’adopter une alimentation variée, riche en fruits et légumes. Cette leçon, elle l’applique aussi aux produits naturels ayant un effet bénéfique sur les symptômes de

Des données publiées en 2009 par l’équipe de Sylvie Dodin montrent que les femmes ménopausées améliorent leur qualité de vie lorsqu’elles prennent des capsules de millepertuis séché.

des contraintes familiales et professionnelles que trop de femmes traînent sur leur dos, pour expliquer l’effet des changements hormonaux sur leur corps et leur humeur. « Lorsque le terrain hormonal devient cahoteux et irrégulier, le sac à dos lourd et mal équilibré devient beaucoup plus difficile à porter. Comme médecins, nous pouvons proposer de stabiliser le terrain hormonal avec l’hormonothérapie, mais la ménopause reste le moment idéal pour marquer un temps d’arrêt, vider son sac à dos et le remplir avec modération et équilibre. En faisant une bonne place à la vie personnelle. » Autrement dit, ni les produits naturels ni l’hormono­ thérapie ne constituent des solutions uniques et universelles, chaque femme devant plutôt adopter une approche intégrée de sa santé. En résumé, sa recommandation ne ressemble en rien à une ordonnance médicale traditionnelle, mais davantage à un conseil éclairé qui convient à tous. C’est-à-dire ? Tendre vers une vie active et épanouie, et adopter le régime alimentaire crétois : beaucoup de fruits et légumes, des poissons, et même une goutte de vin, tellement plus agréable à prendre en bonne compagnie qu’un cocktail de capsules. <

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La ménopause est le moment idéal pour marquer un temps d’arrêt, vider son sac débordant de responsabilités, puis le remplir avec modération et équilibre.

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Vos dons  À L’ŒUVRE

Nouveau PDG à la Fondation

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Des bourses en ergothérapie Directrice du programme d’ergothérapie de la Faculté de médecine, Line Robichaud, décédée en septembre 2010, privilégiait la clientèle gériatrique. Pour perpétuer son œuvre et lui rendre hommage, André Clément, dont la famille côtoie celle de Mme Robichaud, fait un don en actions de plus de 30 000 $. Cette contribution crée le Fonds de bourses Clément – Line-Robichaud André Clément et le doyen de la Faculté en ergothérapie. Le de médecine, Rénald Bergeron Fonds apporte son soutien aux boursiers qui, à l’instar de Mme Robichaud, démontrent leur engagement en faveur de la santé des personnes âgées.

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Un appel aux diplômés en chimie Depuis l’obtention de son diplôme en chimie, en 1968, Florent Paquet a connu une carrière fructueuse. Aujourd’hui retraité, il reste actif comme bénévole, siégeant entre autres au conseil d’administration de la Fondation de l’Université Laval. Cette proximité de son alma mater l’a sensibilisé à la baisse du nombre d’inscriptions au Département de chimie. Convaincu que la solution à ce problème réside dans le recrutement et la rétention d’étudiants, Florent Paquet vient de mettre sur pied le Fonds des diplômés de chimie qui servira à créer un programme de bourses. Cela, espère-t-il, favorisera la hausse des inscriptions en chimie. Et pour doter ce fonds d’un financement idéal de 50 000 $, M. Paquet lance maintenant un appel aux diplômés en chimie, toutes promotions confondues. Information : Lise.Dube@ful.ulaval.ca ou 418 657-2131, poste 12622.

Depuis le 3 janvier, Yves Bourget occupe les fonctions de président-directeur général de la FUL. Détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Laval, M. Bourget compte plus de 34 années d’expérience dans le domaine du développement des affaires. Il a occupé plusieurs postes de cadre supérieur qui lui ont permis d’acquérir une solide expérience en planification stratégique et mobilisation des ressources, en gestion de l’innovation ainsi qu’en communication. Autant de forces qu’il met aujourd’hui au service de la Fondation. Depuis son entrée en fonction, Yves Bourget voit son alma mater d’une tout autre façon. « Tous les jours, je découvre l’étendue et la profondeur de l’excellence en recherche et en enseignement sur le campus. Les projets sont multiples et la volonté de les réaliser est très forte. Le rôle de la Fondation est de mener les campagnes de souscription de l’Université Laval et d’aider à son développement par une sollicitation concertée auprès donateurs, individus et corporations. Tous les dons contribuent à cette quête de l’excellence institutionnelle, et ce, au profit des étudiants. »

Objectif : 1 700 000 $ Depuis la mi-février, la campagne de financement orchestrée par la FUL auprès de la communauté universitaire bat son plein. Le comité de campagne a établi l’objectif de 2011 à 1 700 000 $, fort de la réussite de l’an dernier : étudiants, employés et retraités de l’Université Laval avaient alors donné la somme de 1 685 150 $. Cette campagne annuelle vise notamment à bonifier l’environnement d’apprentissage des étudiants en contribuant à l’attribution de bourses d’études, à l’achat de livres et d’équipement spécialisé dans divers domaines ainsi qu’à l’organisation de stages et d’activités de formation. Les besoins sont grands et récurrents. Quelque 200 bénévoles participent à ce défi lancé auprès des membres de la communauté universitaire. Information : www.ful.ulaval.ca

MARC ROBITAILLE

Se souvenir et redonner En organisant les retrouvailles de sa promotion, en 2009, Daniel Boulet (Médecine 1969) prend conscience de l’importante influence qu’a eue sa formation sur son parcours professionnel. Il suggère alors à ses pairs de poser un geste reconnaissant, ce qui se traduit quelques mois plus tard par un don de 15 000 $ au Projet Santé. Le groupe contribue ainsi à l’amélioration des conditions d’enseignement des futurs collègues. Ensemble, les diplômés de la promotion 1969 ont choisi de donner le nom de Claude Bélanger à une salle du pavillon Ferdinand-Vandry. Du coup, ils témoignent leur gratitude à ce professeur de neurologie qu’ils ont beaucoup apprécié.

JONATHAN ROBERT

En un éclair

Les coprésidents de campagne Robert Beauregard, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Silvie Delorme, directrice de la Bibliothèque, encadrent les étudiants africains qui travaillent en tant qu’agents de télémarketing pour la FUL et qui, lors du lancement de la campagne, avaient revêtu des costumes traditionnels.


Créer l’étincelle de carrières scientifiques Grâce à son don, Jacques Blouin contribue à faire naître l’amour des maths dès l’école primaire.

Du génie à la philanthropie Après avoir obtenu un baccalauréat en génie civil de l’Université Laval, en 1976, Jacques Blouin imprime, avec ses associés, les changements qui mèneront une entreprise familiale locale du secteur de la transformation de l’acier à une entreprise nationale détenue par ses dirigeants. Aujourd’hui, Supermétal Structures inc. compte près de 500 employés au Québec, au Canada,

l’entreprise, après avoir piloté un long processus de transfert de cette entreprise à la relève de troisième génération. Pourquoi baptiser le prix au nom d’André Picard ? C’est au cours de ses études à l’Université Laval que Jacques Blouin a bénéficié des talents de ce grand pédagogue : « André Picard a consacré toute sa carrière à l’enseignement et à la recherche au Département de génie civil. C’était un homme de science de haut niveau et un homme de cœur. Je lui vouais un respect sans réserve. Il avait ce don de partager son savoir et d’aider ses étudiants à bâtir leur confiance en eux. Sa générosité doit servir de modèle à tous ceux qui se destinent à l’enseignement. » JONATHAN ROBERT

«  J’aimerais que des milliers de jeunes apprennent à aimer les mathématiques et optent pour des carrières scientifiques, car le Québec en a grandement besoin. » Ce souhait est celui de Jacques Blouin, un ingénieur entrepreneur dont la contribution à l’Université Laval a des retombées bénéfiques sur les sciences de l’éducation. De concert avec son épouse et ses enfants, Jacques Blouin a en effet choisi de soutenir une cause à deux volets. D’abord, financer un projet de recherche visant à favoriser la réussite scolaire des élèves du primaire en mathématiques. Puis créer le prix André-Picard remis à de futurs enseignants du primaire en mathématiques, afin qu’ils transmettent à leurs élèves la passion de cette matière et qu’ils stimulent les choix de carrières en sciences.

Donner et récolter À propos de son expérience philanthropique, Jacques Blouin parle d’un geste de gratitude. Jacques Blouin et son épouse, Christiane Grégoire, ont choisi de «  Redonner à la société qui soutenir la recherche et l’enseignement en sciences de l’éducation, nous a permis de réaliser nos dans l’optique de favoriser la réussite des élèves du primaire en rêves est, selon mathématiques. moi, une question de reconnaissance et de devoir envers elle. la santé de l’économie est tributaire de la Comme des milliers de jeunes connaissance et de l’innovation qu’elle francophones issus de milieux engendre. L’ingénieur entrepreneur espère pauvres, j’ai grandement béné- bien humblement que le don de sa famille ficié de la démocratisation de dotera les enseignants du primaire en l’enseignement associée à la mathématiques de meilleurs outils didactiRévolution tranquille. J’ai eu ques afin de « récupérer » le plus d’élèves le privilège de bénéficier d’un en difficulté possible. Et que le prix offert environnement propice à mon contribuera à faire des futurs enseignants du primaire en mathématiques des émis­ épanouissement. » Convaincu de l’importance de redon- saires inspirants pour leurs élèves, à l’image ner à l’enseignement toutes ses lettres d’André Picard. Marie Dufour de noblesse, Jacques Blouin rappelle que

aux États-Unis et aux Philippines, et figure parmi les leaders nord-américains de son secteur. L’ingénieur entrepreneur préside maintenant le conseil d’administration de

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L’ingénieur espère que le don de sa famille dotera les enseignants en mathématiques de meilleurs outils didactiques.

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Leurs passions toujours bien vivantes

Un don encourage la relève en poésie et en musique, deux domaines qui ont fait vibrer le couple Gauvin-Boivin.

MARC ROBITAILLE

Deux programmes de prix viennent d’être créés grâce à un legs de 100 000 $ : le Prix de piano classique Gérard-Boivin et le Prix de poésie Rolande-Gauvin. En offrant à l’Université Laval cette somme par testament, Rolande  Gauvin aura touché ceux qui en bénéficieront. Rencontrées lors de la cérémonie intime soulignant le legs maternel, deux enfants du couple, Denise (Droit 1970) et Monique (Musique 1977 et 1981 ; Éducation 1978) Boivin, expriment leur contentement de voir que ces prix reflètent la personnalité de chacun de leurs parents. « Cela prolonge le souvenir de nos parents et de ce qu’ils signifiaient pour nous  », confientelles spontanément. Une histoire de famille Gérard Boivin a dû renoncer à sa vocation musicale pour reprenDenise et Monique Boivin sont heureuses que les prix reflètent les passions de leurs parents. dre, de son père, le Ma­ gasin Boivin. Il a tenu vaillamment le commerce de vêtements situé chemin Intéressé par la formation de la relève et lu sur les ondes de Radio-Canada. Selon Sainte-Foy, à Québec. Amoureux de la musicale, il suit de près tous les grands le doyen de la Faculté des lettres, Thierry nature, il enseigne la natation et le ski à ses concours. Le Prix de piano classique Gérard- Belleguic, la poésie est l’un des fleurons de enfants. Mais ce qui le fait vraiment vibrer, Boivin, créé grâce à ce legs particulier, sera l’Université Laval. Le doyen salue le Prix de c’est la musique classique et l’impression- d’ailleurs attribué par voie de concours. poésie Rolande-Gauvin qui soutient la poésie nante collection de disques à laquelle il se Celui-ci sera ouvert aux étudiants admis à la et ses auteurs en récompensant un étudiant maîtrise ou au doctorat dans un pour l’excellence de son recueil de poésie. Les valeurs du couple Gauvin-Boivin se programme d’interprétation. Le doyen de la Faculté de musique, perpétuent grâce à ces deux prix. Des plaPaul Cadrin, considère ce prix ques de reconnaissance rappellent désormais Rolande Gauvin et Gérard Boivin au comme un cadeau du ciel. Quant à Rolande  Gauvin, souvenir des étudiants, des professeurs elle est institutrice à Jonquière et des visiteurs. L’une est placée dans le lorsqu’elle rencontre son futur hall Émile-Nelligan du pavillon Charles-demari, qu’elle rejoint ensuite à Koninck et l’autre, dans l’entrée de la salle Québec. Les enfants se souvien- de concert Henri-Gagnon du pavillon Louisnent avec tendresse à quel point Jacques-Casault. Le geste qu’a posé Rolande leur mère aimait les aider à leurs Gauvin garde bien vivantes les passions du consacre totalement. Gérard  Boivin est travaux scolaires, surtout en français. Ses couple qu’elle formait avec Gérard Boivin. considéré comme un spécialiste de Tosca- passions à elle sont la littérature et l’his- Par cet ultime don, le talent des artistes nini, ce qui lui vaut d’être invité à Radio- toire. Mme Gauvin écrivait même des poè- gagnants sera reconnu. Hélène Giguère Canada afin de partager ses connais­sances. mes et d’autres textes, dont l’un a été primé

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Les valeurs du couple Gauvin-Boivin se perpétuent grâce à ces deux prix.

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Vos dons  À L’ŒUVRE

Les nourritures terrestres En devenant partenaire du Projet Santé, la société alimentaire et pharmaceutique Metro montre qu’elle sait aussi nourrir l’esprit.

Le Centre des ressources d’apprentissage Metro – Michel-Sarrazin Même si c’est bien à l’ensemble du Projet Santé que Metro dirige son don, c’est un espace précis du pavillon Ferdinand-Vandry qui portera son nom en signe de reconnaissance : le Centre des ressources d’apprentissage Metro – Michel-Sarrazin. L’Université rend ainsi hommage à l’entreprise et à un héros de la santé. En effet, Michel Sarrazin (1659-1734) est reconnu comme le premier scientifique canadien et le premier médecin diplômé à avoir pratiqué en NouvelleFrance. On lui doit aussi d’avoir réalisé

la première mastectomie au Canada et probablement en Amérique du Nord. Situé au cœur du nouveau complexe intégré de formation en sciences de la santé et disposé sur deux étages, le Centre des res­ sources d’apprentissage (CRA) Metro – Michel-Sarrazin est l’endroit où étudiants et professeurs des facultés de médecine, de Le recteur Denis Brière et le président exécutif du conseil d’administration de pharmacie et des Metro, Pierre H. Lessard sciences infirmières trouvent à la fois des documents et de l’équipement. Y sont Faculté de médecine, Rénald Bergeron, ce aussi disponibles le service de prêt de maté- serait l’un des centres les mieux équipés sur riel informatique, multimédia et médical le campus. Étant l’un des plus grands employeurs ainsi que 135 postes informatiques permettant la formation virtuelle, la réalisation des au Québec, Metro a la responsabilité et le travaux et la consultation de documents devoir d’investir dans le savoir et la relève en ligne. On y a également aménagé des d’ici, estime Pierre H. Lessard. Un esprit salles pour les travaux d’équipe et des sain dans un corps sain, dit-on. C’est ce que espaces pour la lecture. Le CRA est un cen- Metro favorise par cet important partenariat tre multifonctionnel sophistiqué, fréquenté avec l’Université Laval. Michèle Saint-Cyr sept jours sur sept. Selon le doyen de la MARC ROBITAILLE

Metro est devenu l’un des plus importants donateurs du Projet Santé de l’Université Laval, avec un don d’un million $. « Pour Metro, estime Pierre H. Lessard, c’est un privilège d’être associée à un établissement de renom comme l’Université Laval, qui s’illustre au Québec tout autant qu’à l’étranger, grâce à ses étudiants, ses professeurs et ses chercheurs exceptionnels. Cette même université qui a accueilli la toute première faculté francophone du Canada : incidemment, la faculté de médecine. » M. Lessard a une double raison de se réjouir, à titre de président exécutif du conseil d’administration de Metro inc. et en tant que diplômé de la Faculté des sciences de l’administration, promotion 1965.

La société biomédicale Amgen Canada consolide les liens qui l’unissent à l’Université Laval par un nouveau don de 100 000 $ au Projet Santé. Cette contribution permet notamment l’octroi de bourses aux étudiants de tous les cycles en pharmacie, et entraîne la désignation d’un nouvel espace du nom de Luc Deschênes, héros de la santé. Le Dr Deschênes a connu une carrière exceptionnelle à l’Université Laval et dans ses centres hospitaliers affiliés, à la fois comme médecin-oncologue, professeur, chercheur, chirurgien et adminis-

trateur. L’espace qui porte désormais son nom est situé au 3e étage du pavillon Ferdinand-Vandry : une salle de visioconférence et l’aire de repos qui lui est adjacente. Partenaire de longue date de l’Université Laval, Amgen Canada a entre autres permis, en 2005, la création de la Chaire de recherche en néphrologie avec un don d’un million et demi $. Quatre ans plus tard, l’entreprise a de nouveau soutenu l’avancement de la recherche sur les maladies du rein par un investissement supplémentaire d’un million $.

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Amgen consolide ses liens

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Entre DIPLÔMÉS

D’UN DIPLÔMÉ À la découverte de quelques diplômés au parcours hors du commun

À L’AUTRE

Par Isabelle Bureau-Carrier

Stéphanie Bégin Études UL : Baccalauréat en anthropologie 2009 Occupation : Fondatrice et présidente, DÉFI Mali Lieu de résidence : Québec

Alors que Stéphanie Bégin était en troisième année du primaire, un jeune homme est venu à son école pour parler de son expérience de voyage au Mali. Depuis ce jour, elle rêvait de visiter ce pays. Un rêve qu’elle réalise en 2004, après avoir atteint la majorité et amassé assez d’argent. Elle tombe alors sous le charme du Mali et des enfants de l’orphelinat où elle travaille bénévolement. En 2007, alors étudiante au baccalauréat en anthropologie, Stéphanie Bégin retourne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. C’est à son retour qu’elle décide de créer un organisme qui viendrait en aide aux enfants démunis n’ayant pas accès à l’éducation, DÉFI Mali (Développement école fondamentale intégrée au Mali). Mission : construire et gérer une école primaire. « C’est en fréquentant une école que les enfants pourront acquérir un

métier, se tailler une place dans la société et espérer un avenir meilleur, plaide-t-elle. Et c’est aussi avec une population éduquée que des changements se feront dans le pays. » La petite équipe québécoise travaille actuellement à amasser des fonds en créant des partenariats avec des particuliers et des entreprises. « Au mois de février, nous avions recueilli 5000 $ ; c’est bien peu par rapport aux besoins, mais c’est un départ », assure la jeune femme. L’objectif de l’organisme à long terme est de créer une école qui fonctionnera à plein régime avec six salles de classe en plus d’une maternelle. L’équipe de DÉFI Mali est en discussion avec des acteurs sociaux maliens concernant l’emplacement d’une première école. Chose certaine, ce sera en périphérie de Bamako, la capitale du pays. Même enceinte, Stéphanie Bégin investit beaucoup de temps dans DÉFI Mali. Des formulaires à remplir jusqu’à la création d’un site Web en passant par l’organisation de la campagne de financement, Mme Bégin est active à tous les niveaux de l’organisme.

CONTACT Printemps 2011

Frédéric Sibomana

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Études UL : Baccalauréat en anthropologie 1987, maîtrise en anthropologie 1991, maîtrise en technologie de l’enseignement 2006 Occupation : Directeur général, Jeux éducatifs Ludus et Paideia Lieu de résidence : Québec Concevoir, produire et commercialiser des jeux éducatifs. Voilà ce que fait Frédéric Sibomana, directeur général de Jeux éducatifs Ludus et Paideia. Seul à bord, il a créé jusqu’à maintenant quatre jeux éducatifs. Ceux-ci s’adressent aux élèves du primaire et sont destinés à compléter les activités d’enseignement. « Par exemple, notre premier jeu sur les multiplications, nommé Tablomino, permet de réviser les tables de multiplication enseignées en troisième année », raconte l’entrepreneur. Frédéric Sibomana souhaite continuer à créer des jeux de français et de mathématiques pour les jeunes du primaire, mais aussi des jeux de mémoire pour les aînés. D’ailleurs, depuis quel-

ques se­maines, l’entreprise offre un service d’animation au moyen d’un jeu nommé Mémingo, conçu pour les aînés en perte d’autonomie cognitive. Prêt à relever tous les défis, en 2010, M. Sibomana a conçu un jeu éducatif pour l’enseignement de la langue huronne à Wendake. « Mes connaissances en pédagogie sont cruciales pour concevoir un jeu éducatif, mais aussi pour discuter avec les enseignants lors de la mise à l’essai », explique M. Sibomana.


Martin Verge-Ostiguy

Études UL : Baccalauréat en psychologie 2003, diplôme de 2e cycle en gestion et développement des organisations 2008, maîtrise en administration 2009 Occupation : Directrice-générale de Viol Secours Lieu de résidence : Québec « C’est insensé qu’en 2011 il y ait encore des femmes, des adolescentes et des enfants victimes d’agressions sexuelles ! » Même après deux ans comme directrice générale de Viol-Secours, Julie Tremblay frissonne encore d’indignation devant les faits. Cet organisme de Québec est l’un des 38 centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) que compte le Québec. Outre l’accomplissement des tâches typiques associées au travail de gestionnaire, le principal défi de la femme de 30 ans est d’actualiser la structure et le fonctionnement de l’organisme. Elle soutient aussi le travail des intervenantes qui offrent des services d’aide et d’écoute aux victimes, qui font de la prévention et de la sensibilisation. Julie Tremblay désire également impliquer des femmes bénévoles dans les diverses activités destinées aux victimes qui ont besoin de soutien. Son style de gestion est influencé par son esprit créatif, autant dans la manière d’animer les réunions que dans la façon d’aborder les problèmes et de trouver des solutions. À l’aube du 35e anniversaire de ViolSecours, son équipe souhaite la mise en place de nouvelles approches et de nouveaux services, basés sur la motivation des personnes qui s’engagent pour la cause. « Il est difficile d’imaginer l’ensemble des conséquences et des bouleversements que vivent les victimes d’agressions sexuelles, témoigne Julie Tremblay. Les femmes qui franchissent la porte de notre organisme et qui viennent nous rencontrer font preuve de beaucoup de courage. »

Pauline-Gervaise Grégoire Études UL : Baccalauréat en communication publique, certificat en gestion du dév. touristique 2001 Occupation : Présidente, Artisans du sable Lieu de résidence : Bassin, Îles-de-la-Madeleine Pauline-Gervaise Grégoire est propriétaire de l’entreprise Artisans du sable, qui se spécialise dans les métiers d’art de la mer et dans la fabrication d’urnes funéraires faites à la main. Son matériau de base, elle le trouve partout aux Îles-de-la-Madeleine, qui compte plus de 300 km de plage. Travailler le sable, note-t-elle, exige la mise au point de diverses techniques puisqu’il s’agit d’une matière première peu connue. C’est à quoi l’entreprise créée par ses parents en 1981 s’est toujours employée. Depuis 2004, moment où Pauline-Gervaise Grégoire l’a acquise, Artisans du sable a diversifié sa production, notamment avec la fabrication d’urnes destinées à recevoir les cendres funéraires – un produit désormais exporté dans toute l’Amérique du Nord et en Europe. Les exportations représentent d’ailleurs 35 % des revenus de l’entreprise, qui compte une dizaine d’employés toute l’année et 15 en période estivale. « Nous travaillons actuellement à développer le créneau des cadeaux d’entreprises », souligne Mme Grégoire. Depuis quelques années, Artisans du sable fait partie du réseau Économusée, ce qui amène certains employés à assumer le rôle d’interprètes sur le site historique de La Grave, là où se situe le point de vente principal. Pourquoi avoir acheté l’entreprise familiale ? Pour l’amour des îles, le potentiel de l’entreprise et l’envie d’être son propre patron, répond Pauline-Gervaise Grégoire. «  J’aime dépasser les limites que nous impose le fait de vivre sur une île, assure-t-elle. Il faut tirer profit de nos avantages et, ici, c’est le sable de nos magnifiques plages. »

CONTACT Printemps 2011

Julie Tremblay

Études UL : Baccalauréat en génie mécanique 1995 Occupation : Coordonnateur marketing et communications, Lyrtech Lieu de résidence : Québec Aujourd’hui établi au Québec, Martin Verge-Ostiguy a habité au Japon de 1998 à 2004. Pendant ce long séjour, il a été tuteur de langue anglaise ainsi que rédacteur technique, c’est-à-dire qu’il rédigeait des guides d’utilisation comme ceux qui accompagnent les appareils électroniques (logiciels, jouets, imprimantes, etc.). À son arrivée au Japon, le choc a été brutal. « Je n’avais pas étudié le japonais et je me sentais analphabète : je ne comprenais rien, pas plus à ce que j’entendais qu’à ce que je voyais ! » En six ans, il a donc appris la langue japonaise, a travaillé, s’est marié et a fondé une famille. Parmi les traits culturels qui l’ont frappé, il souligne les habitudes alimentaires, comme le riz au déjeuner ou la racine de lotus en plat d’accompagnement, la conduite à gauche, la très grande politesse des Japonais, l’importance des rôles sociaux et le rythme effréné de consommation. Ainsi que l’omniprésence du dessin animé, ce qui lui a d’ailleurs inspiré le livre qu’il vient de publier, Découvrir l’animé. Malgré la catastrophe qui a secoué le Japon en mars dernier, Martin Verge-Ostiguy caresse le projet de retourner vivre sur l’archipel, si la situation le permet et s’il peut travailler dans son domaine.

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Entre DIPLÔMÉS

Les diplômés retraités fraternisent Chaque année, le réseau des diplômés retraités (CODRUL) apporte son soutien aux étudiants de l’Université, notamment par une distribution de gâteries pendant la période de Noël ou pendant celle des examens. Mais là ne se limite pas son action. Comme son but est de réunir les diplômés retraités qui souhaitent fraterniser, le CODRUL organise également diverses activités sociales : dînersconférences, voyages culturels et autres. Pour recevoir le bulletin électronique du CODRUL, Le point de rencontre, faites parvenir vos coordonnées à diane.blouin@adul.ulaval.ca. Jeunes diplômés 2011 – Appel de candidatures Depuis 1987, l’ADUL attribue ses prix Jeunes diplômés à quatre de ses membres qui inspirent les étudiants et font rayonner l’Université Laval. Ces prix, qui se traduisent par la remise de la médaille Raymond-Blais, rendent hommage à des diplômés de moins de 35 ans dont la carrière naissante connaît une réussite exceptionnelle. Vous connaissez une personne diplômée de l’Université Laval qui mériterait cet honneur ? Proposez sa candidature avant le 5 août, en remplissant le formulaire disponible en ligne : www.adul.ulaval.ca/sgc/jeunes.

CONTACT Printemps 2011

Un coup d’approche réussi Le Club des diplômés de Montréal tiendra la 22e édition de sa Classique de golf le lundi 13 juin 2011 au club Le Boisé, à Terrebonne. Du côté de Québec, c’est le lundi 4 juillet qu’aura lieu la 62e édition de la Classique, au club de golf Royal, à Québec. Les profits réalisés grâce aux deux classiques permettront d’offrir des bourses à des étudiants de l’Université Laval. Information : 418 656-3242 ou 1 800 463-6875

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Exposition de peinture Du 9 au 20 mai se tient, pour une troisième année consécutive, une exposition de peinture et de sculpture à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins, sur le campus. Le thème de l’exposition est Impressions. Tous les exposants sont des diplômés de l’Université Laval qui pratiquent la peinture ou la sculpture comme amateur ou professionnel. Information : 418 656-3242 ou 1 800 463-6875

Bénévole de l’année La distinction accordée au bénévole de l’année revient cette année à Jean-Pierre Plamondon. Ce prix, qui porte depuis l’automne le nom de Hervey-BeauBien, souligne le dévouement de M. Plamondon et son engagement à l’égard de l’ADUL. Ce diplômé en génie civil (1971) est le plus ancien membre du conseil d’administration de l’Association, où il siège depuis sept ans. Il s’est également engagé au sein du comité golf de l’ADUL pendant plusieurs Jean-Pierre Plamondon années. Par son action bénévole, il a grandement contribué au rayonnement de l’ADUL et de l’Université Laval.

De nouveaux ambassadeurs de l’Université Le 5 avril, l’ADUL a organisé une fête en l’honneur des finissants étrangers de l’Université Laval et une cinquantaine d’entre eux, originaires de 21 pays, y ont participé. En plus du recteur Denis Brière et de doyens de facultés, des consuls, plusieurs dignitaires travaillant dans le milieu universitaire, ainsi que des bénévoles de l’ADUL étaient présents à la première édition de cette fête. La cérémonie avait pour but de féliciter ceux qui allaient sous peu recevoir leur diplôme et de les sensibiliser à leur rôle d’ambassadeurs de l’Université Laval dans leur pays d’origine. Un cocktail dînatoire a suivi l’activité pour permettre à tous d’échanger. L’arrivée de ces finissants dans les rangs de l’Association des diplômés contribue à accroître la diversité et la richesse de l’ADUL. « Tous les diplômés de l’Université Laval, qu’ils soient établis en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, en Europe ou ailleurs dans le monde, ont des points en commun, dont une formation universitaire de très haut calibre, associée à un partage de valeurs faisant la promotion d’une société meilleure et d’une volonté d’atteindre l’excellence », souligne JeanFrançois Fournier, président de l’Association des diplômés de l’Université Laval.

YAN DOUBLET

En un éclair


Ne manquez pas l’occasion de retrouver d’anciens confrères et consœurs.

YAN DOUBLET

Célébrez votre anniversaire de promotion !

Dans le cadre du 50e anniversaire de promotion, les personnes qui ont reçu leur diplôme en 1961 seront à l’honneur le vendredi 16 septembre (pour les diplômés des sciences de la santé) et le mercredi 28 septembre (pour les diplômés des autres disciplines). Quant à ceux qui ont terminé en 1946, 1951 et 1956, ils sont invités à souligner leur 55e, 60e ou 65e anniversaire de promotion aux même dates, soit le vendredi 16 septembre (pour les diplômés des sciences de la santé) et le mercredi 28 septembre (pour les diplômés de toutes les autres disciplines). Dans tous les cas, l’activité se tiendra le midi.

Activités à venir dans les clubs Vendredi 20 mai, Québec : Les Violons du Roy, Le rêve américain, au Palais Montcalm – rabais pour les détenteurs de la Carte Partenaire Jeudi 26 mai, Montréal : Souper de homard au restaurant Tasca Vendredi 3 juin, Rouyn-Noranda : 5 à 7 réseautage

Responsables de promotion recherchés L’ADUL est toujours à la recherche de responsables de promotion pour les retrouvailles du 22 octobre. Plusieurs avantages attendent les volontaires : repas lors des Retrouvailles, souvenir griffé et chance de gagner un forfait week-end. Information : Diane Blouin, 418 656-3242, 1 800-463-6875 ou Diane.Blouin@adul.ulaval.ca Vos coordonnées à jour Si vous désirez recevoir une invitation pour les retrouvailles, il est important de nous transmettre vos plus récentes coordonnées : au www.adul.ulaval.ca/sgc/coordonnees ou 1 800-463-6875.

Vendredi 3 juin, Montréal : Concert gala du Concours musical international – rabais pour les détenteurs de la Carte Partenaire Jeudi 16 juin, Québec : Balade en Estrie – CODRUL Mardi 9 août, Montréal : Coupe Rogers (tennis) – rabais pour les détenteurs de la Carte Partenaire Liste complète des activités : www.adul.ulaval.ca/sgc/calendrier

CONTACT Printemps 2011

Chaque année, les retrouvailles permettent à tous les anciens de se retrouver et de rattraper le temps perdu. L’Association des diplômés de l’Université Laval s’assure que cette soirée soit exceptionnelle : animation, prix de présence et repas savoureux sont au menu pour que vous passiez un bon moment en compagnie de vos pairs. Cette année, les promotions qui souligneront l’événement sont celles de 1966, 1971, 1976, 1981, 1986, 1991, 1996, 2001 et 2006. La soirée des retrouvailles se déroulera sur le campus le samedi 22 octobre 2011, dès 17 h. Une invitation officielle sera envoyée à la mi-août, par courrier, à tous les diplômés dont la promotion aura un responsable.

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Faites de bonnes affaires grâce à la Carte {

Du 11 mai 2011 au 12 janvier 2012, le Musée de la civilisation présente une exposition grandiose, conçue en collaboration avec plus de 30 musées de Rome et du Vatican. Rome raconte l’histoire fascinante de cette ville au fil des siècles, de ses origines mythiques à la fin du XIXe siècle. Le détenteur de la Carte Partenaire et les membres de sa famille obtiennent un tarif spécial à l’achat du Forfait 3 sites (Musée de la civilisation, Centre d’interprétation de Place-Royale et Musée de l’Amérique française). La Carte Partenaire est requise au moment de l’achat. Information : 418 643-2158, 1 866 710-8031 ou www.mcq.org. Forfait trois sites

Tarif Tarif courant ADUL

Adultes

21,00 $

13,00 $

Aînés (65 ans et plus)

19,00 $

12,00 $

Étudiants (17 ans et plus)

14,50 $

9,00 $

6,00 $

4,00 $

12 à 16 ans

CONTACT Printemps 2011

Rome, une exposition présentée au Musée de la civilisation jusqu’au 29 janvier 2012

Suivez Les Grands Explorateurs

Fine fleur du Bas-Saint-Laurent

En cette 39  saison, Les Grands Explorateurs proposent un voyage en tout confort… dans une salle près de chez vous. Ceux qui s’abonneront à la saison 2011-2012 avant le 15 mai seront admissibles à un concours dont le grand prix est un voyage en Martinique. Tarifs avantageux pour les détenteurs de la Carte Partenaire de l’ADUL : 74,25 $ pour les représentations du dimanche au mercredi, et 82,75 $ pour celles du jeudi au samedi (taxes et frais de service inclus). Information : 1 800 558-1002, 514 521-1002 ou www.LesGrandsExplorateurs.com

Lieu historique national du Canada, les Jardins de Métis sont reconnus internationalement comme une œuvre d’art horticole. Quelque 3000 espèces et variétés de plantes sont réparties dans une quinzaine de jardins. Sans compter les trois aménagements conceptuels du Festival international de jardins (du 25 juin au 2 octobre) imaginés autour du thème Jardins secrets. Pour visiter les Jardins, situés à une vingtaine de kilomètres à l’est de Rimouski, le détenteur de la Carte Partenaire bénéficie d’un tarif réduit à 13 $ (tarif régulier de 17 $

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Musée du Capitole, Palais des sénateurs

Rome au Musée de la civilisation

Voici quelques-uns des rabais et privilèges auxquels donne droit la Carte Partenaire de l’ADUL.

pour un adulte), pour lui-même et pour une personne qui l’accompagne. Information : 418 775-2222, info@jardinsdemetis.com ou www.jardinsdemetis.com

Pour vos travaux extérieurs Profitez d’un rabais de 25 % sur les pein­ tures de première qualité Bétonel dans tous les magasins du réseau Bétonel et sur les produits de peinture dans les succursales Glidden du Québec. Lors de l’achat, précisez le numéro de société 757777 et présentez la Carte Partenaire. Information : www.adul.ulaval.ca, onglet Avantages.

Renouveler sa carte peut être payant ! Félicitations à Robert Trudeau (Bioagronomie 1979), de Sherbrooke, qui a gagné un forfait pour deux personnes comprenant la nuitée, le déjeuner et un crédit repas à l’hôtel Château Bonne Entente. Ce gagnant était admissible au tirage parce qu’il a renouvelé sa

Carte Partenaire de l’Association par téléphone. Merci au Château Bonne Entente, l’endroit idéal pour vos congrès, séminaires, réunions, etc. Tarif préférentiel pour les diplômés de l’Université Laval. Réservation : 1 800 463-4390


Entre DIPLÔMÉS

> Mario Albert (Économique 1979), président-directeur général, Autorité des marchés financiers > Michel Audet (Relations industrielles 1979 et 1982), commissaire général, Forum mondial de la langue française > Pierre-E. Audet (Droit 1976 et 1985), juge en chef adjoint, Cour du Québec (Chambre civile) > Jean Beauchesne (Droit 1979), président-directeur général, Fédération des cégeps > Diane Bélanger (Pédagogie pour ens. profess. 1975 ; Gestion des organisations 2005 ; Bac général 2005), directrice générale provinciale, Zoom Média > Jean-Stéphane Bernard (Administration des affaires 1992), délégué du Québec à Boston, gouvernement du Québec > Mario Bernard (Génie civil 1980), vice-président éxécutif et chef des opérations manufacturières, Canada et États-Unis, Canam > Jules Berthelot (Droit 1980), juge, Cour du Québec > Alain Bibeau (Ergothérapie 1990), président-directeur général, Ordre des ergothérapeutes du Québec > Éric Bilodeau (Communication publique 1989), directeur, communications et publicité, Office du tourisme de Québec > Serge Boiteau (Actuariat 1978), premier vice-président, services institutionnels, SSQ Groupe financier > Terrence Bowles (Génie chimique 1971), président et chef de la direction, Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent

> André Brodeur (Physique 1998), vice-président et chef de la direction des risques, Caisse de dépôt et placement du Québec > Patrick Cyr (Administration des affaires 1990 ; Sciences comptables 1990), premier vice-président, finances et contrôle, SSQ Groupe financier > Jacques Daoust (Administration 1982), président-directeur général, Investissement Québec > Richard Garneau (Sciences de l’administration 1971 ; Sciences comptables 1973), président, AbitibiBowater > Benoît Giguère (Communication graphique 1984), directeur, design, interactivité et expérience usager, projets numériques, La Presse > Marie-Andrée Giroux (Administration des affaires 1993), vice-présidente, Finances et services administratifs, Roche Groupe-conseil > Antoine Groulx (Médecine 2002 ; Médecine familiale 2004), président, section québécoise, Collège des médecins de famille du Canada > Jean-Benoît Houde (Communication publique 2006), directeur, relations avec les médias, Casacom > Gérald-Cyprien Lacroix (Théologie 1985 et 1993), archevêque, Archidiocèse de Québec > Yan Michaud (Administration des affaires 1997), directeur des communications, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (Canada) > Pierre Moreau (Droit 1980), ministre, ministère des

Faites-le savoir ! La liste complète des honneurs et nominations figure dans la page Nominations du site de l’ADUL (www.adul.ulaval.ca/sgc/nominations). Une partie de ces mentions est reproduite dans Contact. Alimentez cette liste par courriel (sylvie.langevin@adul.ulaval.ca) ou par télécopieur (418 656-7401) : c’est un service gratuit pour tout diplômé de l’Université Laval !

Affaires intergouvernementales (Québec) > Alain Paquet (Économique 1983), ministre délégué, ministère des Finances (Qc) > Mathieu Proulx (Droit 1976 ; Gérontologie 1993), vice-président, Tribunal administratif du Québec > Natalie Quirion (Administration des affaires 1994), directrice générale, Parc technologique du Québec métropolitain > Martin Sohier (Administration des affaires

1991), vice-président, marchés financiers, Conseil en financement Ernst & Young > Jean St-Gelais (Économique 1982), président-directeur général, Agence du revenu du Québec > Claire Trépanier (Linguistique 1977 et 1986), directrice, Bureau des affaires francophones et francophiles, Université Simon Fraser (Colombie-Britannique) > Édith Trudel (Administration des affaires 1992 ; Sciences comptables 1993), directrice, certification, Lemieux Nolet

Sur le podium > Marie-Hélène Audet (Intervention sportive 2006), prix du bénévolat en loisir et sport Dollard-Morin, catégorie relève, gouvernement du Québec > Michel G. Bergeron (Médecine 1968), grand Québécois 2011, secteur santé, Chambre de commerce de Québec > Jean-Charles Chebat (Administration 1969), Marketing Trends Award 2011, International Marketing Trends Conference > Jean-Pierre Després (Sciences de l’activité physique 1980, 1981 et 1984), grand lauréat de l’année, Le Soleil–Radio-Canada > Richard Drouin (Droit 1956), Administrateur émérite 2010, Prix de l’excellence en gouvernance d’entreprise Korn/ Ferry–Les Affaires > René Dussault (Droit 1962), Officier de l’Ordre du Canada, Gouverneur général du Canada > Patrick Fougeyrollas (Anthropologie 1983 et 1993), prix À part entière 2010, Office des personnes handicapées du Québec > Alex Fraser (Génie physique 2005 ; Physique 2008), prix Jeune Innovateur, Association de la recherche industrielle du Québec > Gilles Julien (Médecine 1970), Membre de l’Ordre du Canada, Gouverneur général du Canada > Viviane Lyrette (Droit 1993 ; Planif. financière personnelle

1999), lauréate de l’année, catégorie Jeunesse, Le Soleil– Radio-Canada > André Marceau (Gestion des organisations 1997), lauréat de l’année, catégorie Économie et affaires, Le Soleil–Radio-Canada > Julien Nadeau (Administration des affaires 1995), Grand prix Rio Tinto Alcan de l’Innovation 2010, AMETVS > Marc Ouellette (Doctorat en biochimie 1987), lauréat de l’année, catégorie Sciences et recherche, Le Soleil–RadioCanada > Élise Paré-Tousignant (Baccalauréat en musique 1958), prix Hommage (Opus), Conseil québécois de la musique > Renaud Philippe (Communication publique 2006), mention d’excellence, concours international Pictures of the Year du Donald W. Reynolds Journalism Institute (Missouri School of Journalism), catégorie Reportage photos d’actualités (agences et pigistes) > Céline Pilote (Administration des affaires 1983), prix Entrepeneure, catégorie Grande entreprise, Réseau des femmes d’affaires du Québec > Gaétan Samson (Génie civil 1980 et 1982), prix Mérite, Conseil interprofessionnel du Québec > Michael Sheehan (Droit 1965 et 1969), doctorat honoris causa, Université du Québec en Outaouais

CONTACT Printemps 2011

D’un échelon à l’autre

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Dernière  ÉDITION

} Architectures du spectacle au Québec Sous la direction de Jacques Plante (Architecture 1979), professeur à l’École d’architecture Les Publications du Québec, 306 pages Ce livre de grande dimension présente 52 projets réalisés ou potentiels, qui révèlent l’identité unique de l’architecture québécoise du spectacle. De La Caserne de la rue Dalhousie à Québec jusqu’au Théâtre de la Manufacture à Montréal, en passant par la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm de Québec, les projets sont mis en valeur au moyen de 450 photographies, de 200 dessins en plans et en coupes, ainsi que de fiches et textes descriptifs. « Tous les dessins sont faits à la même échelle : on peut donc les comparer », explique Jacques Plante, qui a rédigé la moitié des textes descriptifs. L’autre moitié est le fruit d’un travail partagé avec l’étudiant à la maîtrise professionnelle en architecture Mathieu Boucher-Côté. Une demi-douzaine d’étudiants du baccalauréat et de la maîtrise en architecture ont aussi collaboré au livre. L’ouvrage propose également des essais et témoignages de spécialistes, metteurs en scène, scénographes, danseurs, architectes, acousticiens et gestionnaires. Deux d’entre eux sont professeurs au programme de théâtre de l’Université : Robert Faguy et Chantal Hébert. Un autre, Jean-François Hardy, est chargé de cours à l’École d’architecture.

} La dendroécologie Sous la direction de Serge Payette (Sciences agronomiques 1965 ; Géographie 1967), professeur au Département de biologie, et Louise Filion (Géographie 1972 ; Biologie végétale 1976 ; Biologie 1983), retraitée du Département de géographie PUL, 765 pages Depuis quelques décennies, Serge Payette et Louise Filion cultivent l’art d’interpréter l’histoire d’un arbre et de son milieu : la dendroécologie est un élément-clé de leurs recherches nordiques. Avec 44 collaborateurs, ils font maintenant le point sur cette méthode et ses résultats.

} La Chine en cinq éléments Yves Tessier (Histoire 1968 ; École normale supérieure 1969) PUL, 347 pages En s’appuyant sur les cinq fondements de la mythologie chinoise (terre, feu, eau, bois et métal), l’auteur dépeint une civilisation millénaire. Puis, il scrute l’âme du pays à travers ses traditions philosophiques, ses arts et ses coutumes pour ensuite tracer un portrait de la Chine actuelle et des défis qui l’attendent. Une invitation au voyage, photos à l’appui.

} La femme de la mer } Architecture et habitat collectif au Québec Sous la direction de Martin Dubois (Architecture 1993 et 1996) Les publications du Québec, 240 pages Les 65 habitations collectives répertoriées dans ce livre prouvent que certains archi­ tectes ont su créer de nouvelles formes et réinventer les espaces tout en se souciant du rendement écoénergétique des bâtiments. Plans et photos permettent au lecteur d’apprécier ces immeubles construits ou rénovés entre 2000 et 2010.

CONTACT Printemps 2011

} Le trait dans tous ses états

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Denis Hunter (Français 1977 et 1981) Presses de Bras-D’apic, 283 pages Raoul Hunter a modelé le paysage poli­ tique et artistique du Québec par ses caricatures dans Le Soleil (1956-1989) et par de nombreuses sculptures, dont l’Émilie Gamelin de la station de métro Berri-UQAM (Montréal) et le Samuel de Champlain de la façade de l’hôtel du Parlement (Québec). L’ouvrage, abondamment illustré, répertorie toute sa production.

Frédéric Laugrand (Anthropologie 1997), professeur au Département d’anthropologie, et Jarich Oosten Liber, 181 pages La femme de la mer, cette déité qui donne la nourriture indispensable aux humains en faisant naître les mammifères marins de ses doigts, reste une figure vitale de la tradition inuite. En témoignent les nombreux récits de chamans et les œuvres d’artistes sculpteurs d’aujourd’hui.

} Être huron, inuit, francophone, vietnamien… Louis-Jacques Dorais, professeur au Département d’anthropologie Liber, 306 pages Sous-titré Propos sur la langue et sur l’identité, cet essai jette un regard anthropolo­ gique sur les éléments qui construisent l’identité, surtout celle des petites communautés. Parmi ces éléments, la langue occuperait une place à part.


} Le Québec : territoire incertain

} Le séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, 1860-2010

Henri Dorion (Collège universitaire 1954 ; Droit 1957 ; Géographie 1960, 1962 et 1963) et Jean-Paul Lacasse (Géographie 1974) Septentrion, 336 pages Le Québec est le territoire le moins clairement délimité d’Amérique. En le démontrant, cet essai rappelle l’importance de remédier à ce problème qui affecte le développement des ressources.

Jean Panneton (École des gradués 1970 ; Lettres 1973) Septentrion, 384 pages Cette monographie soignée fait revivre les 250 ans du collège classique trifluvien, devenu séminaire en 1874. L’auteur, qui est le supérieur de cet établissement, décrit événements et personnages, et fait une bonne place aux photos, dont plusieurs très anciennes.

Jean Baubérot et Micheline Milot (Catéchèse 1982 ; Pédagogie pour enseignement collégial 1984 ; Religion 1984 ; Psychopédagogie 1989) Seuil, 352 pages Les auteurs tracent les contours de la laïcité avec la distance critique des scientifiques. Le phénomène est vu sous différents jours selon les lieux et les époques où il se manifeste, permettant d’établir classifications et distinctions.

} Une histoire de la peine de mort Pascal Bastien (Histoire 2002) Seuil, 340 pages Entre 1500 et 1800, des milliers de personnes ont subi la peine capitale à Londres et à Paris. L’historien s’intéresse à la culture juridique et populaire liée à ces exécutions.

} Les rois conteurs Frédéric Parrot (Chimie 2002 ; Pédagogie pour enseignement collégial 2003) Éditions Michel Brûlé, 480 pages Ce roman de science-fiction campé à Québec plonge le lecteur dans un futur apocalyptique. Ne restent au héros et à ses amis qu’alcool, drogue et amour des mots, un cocktail qui alimente leur folie créatrice.

} La force de vivre Michel Langlois (Catéchèse 1967 ; Pédagogie catéchétique 1968) Hurtubise, 440 pages Avec ce quatrième tome intitulé Le courage d’Élisabeth, l’auteur poursuit sa peinture du XIXe siècle à travers les péripéties d’une famille canadienne-française. Le Québec et la Nouvelle-Angleterre composent le décor de cette fiction.

} Job & compagnie Hans-Jürgen Greif, professeur retraité de la Faculté des lettres (Portugais 1976) L’instant même, 241 pages À grands coups d’humour et d’érudition, l’écrivain revisite les grands mythes de l’Ancien Testament, de la Création à Noé en passant par Caïn et Abel. Il s’attarde en profondeur sur la figure de Job, cet homme pieux à qui Satan fait subir les pires calamités pour éprouver sa foi, après un pari avec Dieu.

} La vie littéraire au Québec, tome VI Sous la direction de Denis Saint-Jacques (Lettres 1962), professeur au département des littératures, et Lucie Robert (Français 1976, 1980, 1987) PUL, 764 pages Certaines périodes de l’histoire du Québec parlent plus que d’autres. Et le travail de moine que mènent les chercheurs engagés depuis plusieurs années dans le projet La Vie littéraire au Québec permet justement de réhabiliter cer­taines périodes du passé qui, pour diverses raisons, sont tombées dans l’oubli. Le sixième tome de cette collection aborde justement la période 1919-1933. Quels sont les auteurs associés aux années de l’entre-deux-guerres  ? Peu d’entre nous peuvent spon­ tanément en nommer plus d’un ou deux. Les collaborateurs de cet ouvrage ont pourtant recensé la production littéraire de 150 écrivains représentatifs de leur époque. Des auteurs qui ont écrit au moins quatre livres, et dont la moitié ont fréquenté l’université – une proportion qui ressemble à celle des écrivains français du temps. Cette période a vu l’émergence de nouvelles voix qui, jusquelà, avaient du mal à s’imposer. On remarque entre autres la montée en puissance d’une vision de la vie rurale sans complaisance, avec Claude-Henri Grignon et Alfred Desrochers qui font un certain contrepoids à la poète du terroir Blanche Lamon­ tagne, ou aux propagandistes de la trempe de Lionel Groulx et de Camille Roy.

CONTACT Printemps 2011

} Laïcités sans frontières

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PROGRESSER AUTREMENT Depuis longtemps, notre université se démarque en formant une main-d’œuvre compétente, en s’imposant comme une université de pointe en recherche et création, et en développant des liens forts avec des établissements d’enseignement internationaux. Mais depuis toujours, l’Université Laval participe à la croissance régionale et à la richesse collective par sa façon de penser autrement et d’agir de manière responsable.

Crédit : David Cannon Studio

Lorsqu’une communauté progresse, c’est tout un monde qui évolue.

Soutenue par le Fonds institutionnel de développement durable de l’Université Laval, la Coop Roue-Libre a pour mission de rendre autonomes et responsables les membres de la communauté universitaire dans l’entretien, la réparation et l’utilisation du vélo comme moyen de transport.


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