Appareils d'anesthésie systèmes antipollution

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Anesthésie-Réanimation [36-100-B-50]

Appareils d'anesthésie Systèmes antipollution

Jean-C laude Otteni : Professeur des Universités, praticien hospitalier Annick Steib : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier Mikes Galani : Praticien hospitalier Guy Freys : Praticien hospitalier Service d'anesthésie-réanimation chirurgicale, hôpitaux universitaires de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex France

© 1994 Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS - Tous droits réservés

Haut de page - Plan de l'article

INTRODUCTION Placé en aval du système anesthésique, le système antipollution (SAP) a pour rôle de recueillir le mélange gazeux sortant du circuit anesthésique et de l'évacuer à l'extérieur [2, 6, 7, 8, 13]. L'alternative est la cartouche adsorbante de grande capacité, renfermant du charbon activé ; mais elle ne capte que les vapeurs halogénées et non pas le N2 O. En France, une circulaire ministérielle recommande de ne pas dépasser la limite de 25 ppm (ppm = parties par million, = ml/m3 ) pour le N2 O et de 2 ppm pour les anesthésiques halogénés [5]. La pollution a pour origines principales : l'appareil d'anesthésie, en particulier la sortie des gaz excédentaires, le remplissage et la vidange des vaporisateurs, la jonction appareil-patient, en l'occurrence la sonde d'intubation trachéale, le masque facial ou laryngé [1], les analyseurs de gaz et de vapeur de type aspiratif ne réinjectant pas dans le système anesthésique le flux de gaz échantillon qu'ils y prélèvent. Un SAP est d'autant plus justifié que le système anesthésique est alimenté par un débit de gaz frais plus élevé. Il comporte quatre éléments (fig. 1) Collecteur. Celui-ci est constitué soit d'une enceinte en matière plastique entourant la valve d'échappement de gaz excédentaires, soit d'un masque périphérique entourant le masque facial central [11], de manière à collecter les gaz qui en sortent. Tuyau de transfert. Celui-ci relie le collecteur ou la sortie du ventilateur au réservoir. Son calibre doit être au moins égal à celui des tuyaux annelés du système anesthésique, de manière à ne pas opposer de résistances à la progression des gaz. Réservoir. Celui-ci emmagasine les gaz expirés, avant leur évacuation. Sa capacité est au moins égale à celle de la capacité vitale. Sa présence s'impose pour assurer la liaison entre une expiration intermittente à débit élevé et une évacuation continue à débit moindre, ainsi que pour empêcher la constitution d'une pression positive ou négative dans le système anesthésique d'amont. Il existe deux catégories de SAP selon la jonction entre le réservoir et le dispositif d'évacuation. Dans le " type ouvert " la jonction entre les deux éléments est largement en communication avec l'air ambiant. S'il est de " type fermé ", il comporte deux valves : l'une permettant la sortie de gaz excédentaires, l'autre l'entrée d'air ambiant. 1/3


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Dispositif d'évacuation proprement dit. L'évacuation passive vers le sol, l'élément moteur étant la poussée expiratoire du patient et la densité élevée des gaz anesthésiques par rapport à l'air, a été abandonnée. L'évacuation passive des gaz devant l'orifice d'extraction du système de climatisation de la salle est une modalité intéressante si l'aspiration est efficace et si les gaz aspirés ne subissent pas de recyclage. La solution optimale est soit l'évacuation passive à l'extérieur du bâtiment, soit l'évacuation active dans un circuit spécialement conçu à cet effet et débouchant lui aussi à l'extérieur. La force motrice est une aspiration générée par une pompe aspirante ou par une trompe de Venturi actionnée par un gaz comprimé. Les premiers systèmes antipollution avaient des défauts de conception, à l'origine d'erreurs de branchement, de pressions positives ou négatives dans le circuit patient, avec des conséquences quelquefois dramatiques. Les appareils actuels comportent des sécurités mettant en principe à l'abri de ces accidents. Ils sont relativement complexes, continuent à exposer à des risques et sont coûteux [3, 4, 9, 12]. Pour remplir correctement leur mission, le débit des systèmes à extraction active doit être adapté à la ventilation-minute du patient [10].

Bibliographie [1]

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[2]

ANDREWS JJ. Inhaled anesthetic delivery systems. In : Miller RD ed. Anesthesia (3rd ed). C hurchill Livingstone. New York. 1990 ; pp 207-211

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C HOI JJ, GUIDA J, WU WH Hypoventilatory hazard device. Anesthesiology 1986 ; 65 : 126-127 [crossref]

[5]

C irculaire DGS/3A/667 bis du 10 octobre 1985 relative à la distribution des gaz à usage médical et à la création d'une commission locale de surveillance de cette distribution. Ministère des Affaires sociales et de la Solidarité nationale

[6]

DORSC H JA, DORSC H SE. Understanding anesthesia equipment. C onstruction, care and complications (2nd ed). Williams & Wilkins. Baltimore. 1984 ; pp 247-288

[7]

GRAVENSTEIN JS, PAULUS DA. Trace gases in the operating room. In : C linical Monitoring practice (2nd ed). Lippincott. Philadelphia. 1987 ; pp 396-414

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[9]

LANIER WL Intraoperative air entrainment machine. Anesthesiology 1986 ; 64 : 266-268

[10]

PETTY C Scavenger is often a neglected safety device. APSF Newsletter 1992 ; 7 : 25-36

[11]

REIZ S, GUSTAVSSON AS, HÄGGMARK S , et al. The double mask-a new local scavenging system for anaesthetic gases and volatile agents. Acta Anaesthesiol Scand 1986 ; 30 : 260265 [crossref]

[12]

SHARROC K NE, LEITH DE Potential pulmonary barotrauma when venting anesthetic gases to suction. Anesthesiology 1977 ; 46 : 152-154

[13]

STIEGLITZ P. La pollution en salle d'opération. C ontrôle et prévention. In : Feiss P ed. Systèmes et appareils d'anesthésie. C ollection d'Anesthésiologie et de Réanimation no 14. Masson. Paris. 1989 ; pp 81-96

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Fig 1 :

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Fig 1 : C onstitution schématique des dispositifs antipollution avec évacuation active ou passive des gaz à l'extérieur. A. C ollecteur (en rouge) entourant la valve d'échappement des gaz excédentaires (en bleu). B. Transfert des gaz par un tuyau annelé. C . Réservoir d'accumulation des gaz expirés en vue de leur élimination (en rouge) : C 1 : réservoir ouvert communiquant avec l'air ambiant ; C 2 : réservoir fermé, équipé de deux valves, destinées à empêcher la constitution d'une pression positive ou négative dans le système. D. Evacuation des gaz à l'extérieur. D1 : évacuation active ; D2 : évacuation passive, (d'après Gray [8], modifié).

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