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LEttRE D'InFoRMAtIon BIMEStRIELLE poUR LA REChERChE Et LE DévELoppEMEnt AgRICoLES En AFRIqUE DE L'oUESt Et DU CEntRE
Burkina Faso, Mali, ghana et Cameroun
Qui nourrit les semences, nourrit l’alimentation En Afrique subsaharienne, depuis plus de cinquante ans, les formes de production et de mise à disposition des semences des variétés améliorées (non traditionnelles) par les puissances publiques sont vraiment en mutation. Elles se sont, en effet, révélées d’importants intrants pour tout système de production et de culture. En ce qu’elles déterminent l’accroissement des rendements et la valorisation des autres intrants (entre 25 et 40 % d’augmentation de la productivité), leur potentiel plus élevé aidant, et atténuent les contraintes de toute sorte.
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SEnghoR, nE disait-il pas que « l’homme est au début et à la fin de tout développement » ? Si cette assertion est avérée dans le temps, alors quatre Systèmes nationaux de recherche agricole (SnRA) ne se sont guère trompés en mettant en place le « projet de renforcement de la recherche et du développement des systèmes semenciers en Afrique de l’ouest et du Centre ». Et ce, pour une durée de trois ans, de 2011 à 2014. En lançant ce projet sous-régional, au sein du CoRAF/WECARD soutenu par le Commonwealth Scientific Institute for Research organization (CSIRo), le bras technique de l’Australian Agency for International Development (AUSAID), et l’International Crops Research Institute for Semi-Arid tropics (ICRISAt), l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (InERA) du Burkina Faso, l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun, le Savannah Agricultural Research Institute (SARI) du ghana et l’Institut d’économie rurale (IER) du Mali avaient le même but. C’est-à-dire contribuer à l’amélioration de la disponibilité, de la demande et de l’accessibilité des semences améliorées de qualité à l’ensemble des productrices et producteurs nationaux. Ainsi que le même objectif général qui est de renforcer, de manière participaE poètE pRéSIDEnt
tive et durable, les capacités des systèmes de production et de diffusion des performantes semences des variétés
améliorées des principales cultures vivrières et oléo-protéagineuses que sont, respectivement, le sorgho, le mil, le maïs, le niébé et l’arachide, à l’échelle aussi bien nationale que sous-régionale. Non-fonctionnement et fonctionnement irrégulier des comités... Mais le malheur est que le Secteur privé s’y n’était même pas inscrit aux abonnés absents, surtout dans l’industrie semencière, lui manifestant ainsi peu d’intérêt. D’où le vide créé dans le marché qui ne demande qu’à être occupé. En effet, beaucoup de programmes nationaux de reproduction n’ont pas de systèmes établis pour le maintien des producteurs de semences des variétés homologuées et sont encore moins liés aux systèmes publics ou privés de production de semences de base. Ce qui est sûr et certain est que tous les pays ne peuvent se permettre de maintenir des programmes de reproduction pour toutes les cultures importantes au profit de leurs petits producteurs et comptent sur les programmes de sélection génétique des Centres internationaux de recherche agronomique (CIRA) pour la mise à disposition des nouvelles variétés et la fourniture des semences de pré-base et de base. Cela va s’en dire que, dans un tel contexe, une approche plus coordonnée est né-
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cessaire, entre les SnRA, CIRA et sociétés privées, en vue d’assurer la disponibilité de ce matériel génétique inclus dans les catalogues semenciers nationaux. L’explication de telles préoccupations se trouve dans les faits suivants. D’abord, le marché semencier viable peine toujours à se développer, malgré la disponibilité de technologies simples, abordables et facilement transférables, telles que les variétés améliorées ou certifiées, produites par la recherche nationale et internationale, et d’énormes investissements faits par les services publics et les partenaires financiers. En cela, aucun niveau n’est épargné, que ce soit la production et la vulgarisation de semences, leur stockage, conditionnement et distribution. De surcroît, ce marché demeure restreint et ne peut soutenir d’importants investissements commerciaux destinés, pour la plupart, aux cultures vivrières. Ensuite, rien n’est surprenant de ce qui précède, vu que les systèmes nationaux, qui les sous-tendent, sont les premiers à être inefficaces et incapables à offrir des semences de haute qualité aux utilisateurs. Enfin, l’environnement politique, juridique et réglementaire n’est pas pour améliorer les choses, vu sa faiblesse ainsi que l’inexistence, le non-fonctionnement ou le fonctionnement irrégulier des comités nationaux de diffusion des variétés, le tout limitant l’accès aux semences de nouvelles variétés sélectionnées.
en voie de retrouver son intégrité et sa sécurité menacées. C’est ainsi que, de la période de janvier à décembre 2012, le projet a, vaille que vaille, réalisé l’essentiel des activités programmées, dont les tests variétaux, les journées portes ouvertes dans tous les sites, toutes les plateformes d’innovation technologique, leurs plans d’action, leurs plans de formation de l’ensemble de leurs membres, leur animation quotidienne, etc. De telle sorte qu’une seule activité n’a été finalisée, il s’agit de l’étude de la chaîne de valeur de la filière semencière qui, du reste, ne l’a pas été non plus dans les autres pays. tout simplement parce que n’a pas été réalisé le questionnaire consensuel censé être appliqué dans tous les pays-pilotes, et ce dans le souci de comparaison des résultats des différents pays et de facilitation de la conception des modèles de systèmes semenciers transférables au reste des pays de l’Afrique de l’ouest et du Centre, voire de toute l’Afrique au Sud du Sahara.
Renforcement des capacités des acteurs semenciers sur toute la chaîne de valeur pour y arriver, le projet sous-régional entend, concrètement, inventorier et analyser les systèmes semenciers actuels à travers un diagnostic participatif de leurs potentialités, contraintes ou limites, et envisager des solutions à lever, coûte que coûte ; évaluer, de la même façon, les principales variétés destinées aux semences identifiées par les acteurs lors du diagnostic ; identifier et documenter ceux pouvant améliorer durablement le développement rural et la sécurité alimentaire ; renforcer les capacités des acteurs pour une meilleure démultiplication, diffusion et adoption croissantes des semences améliorées ; assurer efficacement la gestion et le suivi-évaluation du projet, au niveau national comme sous-régional. Au Burkina Faso, les agriculteurs ne sont pas suffisamment sensibilisés sur les avantages liés à l’utilisation des semences des variétés améliorées générées par la recherche. qu’on ne s’étonne donc guère qu’ils les adoptent faiblement : environ 11 % en 2009 et 15 % en 2012, selon le ministère en charge de l’agriculture. La conséquence en est que les rendements du sorgho, du mil, du maïs, de l’arachide, du soja, du sésame, du niébé dans une moindre mesure, se retrouvent bien en-deçà de leur potentiel, rendant très faible l’impact de l’investissement de la recherche et de la vulgarisation. Autrement dit, plus de 80 % des producteurs dépendent encore du système traditionnel et informel de production de semences basé sur la pratique familiale d’utilisation d’une partie de la récolte précédente comme semence pour les cultures de la campagne suivante. Au Mali, le projet sous-régional a commencé ses activités dans un contexte socio-politique favorable, mais la crise survenue après pouvait inquiéter sans être nullement une contrainte à sa correcte exécution, surtout quand le pays est
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Au ghana, les études et essais variétaux sont menés conformément aux résultats attendus : identification des contraintes et opportunités pour accéder aux semences des variétés améliorées de la part des producteurs ; confirmation de la performance des variétés à haut rendement au cours de tests participatifs en exploitation agricole ; identification des coûts des vrais réseaux de distribution des semences ; renforcement des capacités des acteurs semenciers sur toute la chaîne de valeur ; coordination et suivi-évaluation du projet. Et c’était en comptant avec les défis rencontrés que sont les pluies tardivement installées, dans le nord et le sud de la savane guinéenne, les difficultés à faire se coopérer les producteurs, l’excessive étroitesse de la plupart des champs de la région de l’extrême-est et leur non-préparation pour recevoir
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e Chos les semis, d’où le retard essuyé dans l’application de la planification et la fertilisation initiale. S’y ajoute la difficulté à déplacer les intrants, spécialement les fertilisants, et à cultiver les champs avec un engin à moteur, etc.
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pour cela, de mai à juillet 2012, des plateformes d’innovation technologique multi-actrices sont mises en place, partout ; elles regroupent la quasi-totalité des acteurs intervenant dans la filière semencière ; leurs plans d’action sont élaborés ainsi que des plans de formation de leurs membres. Dans l’ensemble, les pays ont en commun deux grands systèmes semenciers : le traditionnel et le moderne. Ces systèmes sont animés par des acteurs producteurs et des utilisateurs des semences améliorées, dont l’adoption est reconnue pour être vraiment faible, moins de 50 % en moyenne, il en est de même de leur utilisation qui est autour de 40 %. Leurs coûts de production sont aussi variables, d’un pays à un autre. Leur faiblesse, au Mali, s’explique surtout par la non-prise en compte dans les calculs des coûts de la certification au champ et laboratoire. Des leçons apprises, il y en a eues, car les producteurs ont bien eu des tests variétaux une bonne connaissance des varié-
l’adoption est reconnue pour être vraiment faible, moins de 50 % en moyenne Au Cameroun, l’étude diagnostique identifie les producteurs, transformateurs, commerçants et consommateurs comme les acteurs semenciers, tout comme elle repère les contraintes et opportunités des systèmes de semences formels, met en évidence les deux systèmes semenciers formels et informels porteurs et détermine les coûts de production des semences des variétés améliorées. L’étude de suivi-évaluation a permis d’apprécier plusieurs paramètres dont la mise en œuvre des plateformes d’innovation technologique, tout comme la pertinence de la sélec-
tion des trois sites de recherche en champ paysan et en station de recherche (milieu contrôlé), aussi concernées que le sont les performances des variétés à hauts rendements. En fin de compte, il n’y a pas d’essais « mères ou enfants » qui n’ont pas été bien récoltés, dans le cadre des tests variétaux effectués sur les différents sites, pour lesquels les quatre équipes nationales ont toutes fourni les données climatiques en rapport avec le niveau de la pluviométrie, le nombre de jours de pluie, la température moyenne et maximale, le niveau du vent, etc. En conséquence, il apparaît nécessaire, voire indispensable, que leurs représentants ou acteurs soient formés à l’utilisation du modèle ApSIM pour pouvoir aider dans la conception des modèles de systèmes semenciers durables adaptables aux différentes zones agro-écologiques.
tés améliorées et, par conséquent, ont parfaitement apprécié à la fois l’amélioration du rendement, la précocité des variétés eu égard aux conditions agro-climatiques souvent hostiles et, enfin, les qualités organoleptiques exprimant le bon goût de leurs produits dérivés.
Contact : Aboubakar njoya CoRAF/WECARD, Bp 48 Dakar Rp Cp 18523, Dakar, Sénégal tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : a.njoya @coraf.org Internet : www.coraf.org
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Au village de Boura, situé au Centre-Sud dans la zone soudanienne, 750 à 1 000 millimètres de pluies y tombent chaque année et les sols y apparaissent relativement fertiles. La production de semences y est à ses débuts mais tout peut aller plus vite, car, vu les potentialités non négligeables, AgRo-pRoDUCtIon s’intéresse vraiment au développement de la filière. C’est dans un tel environnement que l’équipe nationale burkinabè a mené les activités de 2012 prévues et abouti à des résultats préliminaires appréciables. L’Inventaire et l’analyse, faits sur les systèmes semenciers actuels en procédant à un diagnostic participatif de leurs potentialités et contraintes, révèle l’existence de trois principales catégories. Le système informel dit traditionnel, dominé par la culture des céréales ou plantes vivrières, où le contrôle de la production s’avère difficile. Le système formel dit conventionnel, dominé à la fois par la culture du coton, du maïs, du niébé, du sorgho, etc., où le matériel végétal amélioré n’est pas la seule ressource utilisée. Et, enfin, le système semencier communautaire qui est, en fait, une synthèse des deux systèmes mais ôtés de leurs défauts du reste corrigés. Le premier système appelé informel ou traditionnel, essentiellement construit sur le socle des connaissances ancestrales en matière de sélection, n’en est pas moins incapable de garantir la conservation du potentiel génétique qui se perd, au fil du temps, sans que son renouvellement ne soit aussi efficace. Il n’arrive donc pas à adapter les semences produites aux variables environnementales qui, elles, sont en perpétuelle évolution. Le deuxième système dit formel ou conventionnel est régi par les lois, règlements et normes auxquelles sont soumis le Secteur public et le Secteur privé spécialisés et chargés du rôle de produire, d’homologuer, de certifier, de distribuer ou de délivrer des droits de propriété intellectuelle, etc. Le Service public y joue un rôle d’organisation, ce qui consiste à produire les semences de pré-base et de base, à former et à choisir les producteurs et à établir les contrats de production, à identifier les variétés à cultiver selon les localités, à effectuer le suivi et les contrôles de qualité. Cependant, s’il fonctionne bien pour certaines cultures de rente, telles que le coton, le café, le cacao, l’hévéa, etc., rares sont les autres qui n’ont pas souvent pour goulot d’étranglement l’approvisionnement régulier des producteurs en semences de qualité, les pays concernés se démenant comme ils peuvent (imparfaitement) dans la correcte maîtrise de leur secteur semencier. or la disponibilité à temps des semences de base est une des contraintes qui influence l’efficacité de ce type de système. Déjà en 2009, AgRA (Alliance pour la grande muraille verte en Afrique) montre que, de 1997 à 2007, seul un tiers de la demande en semences améliorées a été satisfaite, en Afrique de l’ouest. Ce sont-là autant de raisons pour lesquelles impératif est de développer un Secteur privé local assurant la production de ces premières denrées et la diffusion de celles certifiées pour leur meilleure adoption par les producteurs. Mais il se trouve que la privatisation et la transposition à l’Afrique de l’ouest de ces lois, règlements et normes d’obédience européenne est une grave erreur et une menace à la souveraineté alimentaire. Dès lors, rien n’étonne guère dans l’action de l’équipe burkinabè de considérer leur inadaptation parce que peu encline à prendre en compte les intérêts des semenciers encore moins à satisfaire leurs vrais besoins.
Burkina Faso
semence, nourriture du sol donne nourriture de l’homme
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L’oUESt, AU
CEntRE-oUESt Et AU CEntRE-SUD, RégIonS connues pour se situer dans la zone soudanienne du pays, il y a implanté ses bases pour contribuer à accroître la disponibilité, la demande et l’accessibilité à un éventail de semences de qualité répondant aux réels besoins et bien adaptées aux conditions locales des producteurs. « Il », c’est le triennal (2011-2014) « projet de renforcement de la recherche et du développement des systèmes semenciers en Afrique de l’ouest et du Centre » qui fait le point de ses activités déroulées durant l’année 2012. Mais cela est-il possible, alors que plus de 80 % des producteurs burkinabè sont encore tributaires du système traditionnel de production de semences, basé sur la pratique familiale d'utilisation d'une partie de la récolte précédente comme semence à la prochaine campagne ? négatif. D’autant que, n’étant pas suffisamment sensibilisés sur les avantages liés à l’utilisation des semences des variétés améliorées générées par la recherche, ils les ont peu adoptées. Selon le Ministère en charge de l’agriculture, ils l’ont fait à environ 11 %, en 2009, et à environ 15 %, en 2012. Dans ces conditions, s’attendre à ce que les rendements des principales céréales — sorgho, mil, maïs — et des principales légumineuses — arachide, soja, sésame, niébé dans une moindre mesure — ne soient bien moindres à leur rendement potentiel est un leurre ! Et, du coup, dur est le constat que l’impact de l’investissement de la recherche et de la vulgarisation s’en trouve très affaibli. indispensable est l’investissement dans leur organisation ou…
Autant comprendre que pour renforcer les systèmes de production et de diffusion des semences des variétés améliorées, performantes et durables, le projet sous-régional s’est étendu, dans la zone soudanienne, en toute connaissance de cause. En effet, au village de Karangasso-vigué, situé à l’ouest dans la zone sud-soudanienne, tout est relativement bien arrosé, entre 800 et 1 100 millimètres de pluies par an, et doté de sols plus ou moins fertiles. Un noyau d’organisation des producteurs semenciers y existe et l’entrepreneur semencier nAFASSo, partenaire du projet, y intervient, depuis 2008, dans la production et la distribution des semences végétales. A pouni, situé au Centre-ouest dans la zone nord soudanienne, il pleut entre 650 et 800 millimètres d’eau par an et les sols y sont peu fertiles. Ce village passe pour être dynamique dans la production de semence de niébé insufflée par l’appui de la station de recherche de l’InERA (Institut de l’environnement et des recherches agricoles) de Saria. C’est ainsi que des producteurs semenciers se sont organisés, attirant ainsi l’intérêt des distributeurs de semences des partenaires que sont nAFASSo et AgRopRoDUCtIon.
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e Chos Dans le troisième système semencier dit communautaire, il semble que les villageois le font fonctionner relativement bien, sauf qu’il demeure inefficace à fournir les semences de nouvelles variétés aux producteurs. Une meilleure interface entre les petits producteurs ou les organisations communautaires de base et le Secteur public faciliterait probablement l’accès et la disponibilité des semences des variétés préférées par les premiers. par conséquent, est plus qu’indispensable l’investissement dans leur organisation ou le renforcement de leurs capacités ainsi que dans les marchés des produits agricoles.
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tableau 2 : Répartition selon le niveau d’instruction et le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
grandement facilitées par l’emploi de la traduction du français en langues locales quelques 189 productrices et producteurs, soit un peu plus de 64 pris dans chaque site, sont visités dans le cadre de l’étude diagnostique qui a permis de saisir ce qui caractérise ces derniers du point de vue social et économique. Leur profil est su à partir de leur qualification comme semencier ou nonsemencier. Ainsi, parmi les semenciers, on compte dans les 53 personnes 4 femmes, soit 1,1 %, et 49 hommes, soit 21,9 %. parmi les non-semenciers, sur les 136 personnes, on dénombre 39 femmes, soit 20,7 %, et 87 hommes, soit 51,3 %. pour dire qu’en tout et pour tout, sur le total des deux segments, les 53 semenciers et semencières représentent 28 % et les 136 non-semenciers et non-semencières 72 %. Autrement dit, les 43 femmes font 22,8 % et les 146 hommes 77,2 %. qualifiés comme chef d’exploitation, les données suivantes, recueillies auprès d’eux, recoupent celles toute antérieures : les 43 femmes représentent 22,8 % et les 146 hommes 77,2 %. voici, maintenant, d’autres variables des tableaux 1 à 7 qui les caractérisent.
tableau 3 : nombre moyen d’hommes et de femmes membres du ménage et selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
tableau 1 : Age moyen, minimal, maximal et écart-type selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
tableau 4 : nombre moyen d’hommes et de femmes actifs de l’exploitation selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
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tableau 5 : nombre moyen de garçons et de filles membres de l’exploitation selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
pour en venir à la mise en place des plateformes d’Innovation (pI) technologique multi-actrices, toutes les précautions sont prises pour la faire précéder de l’information de leurs membres sur ses principes, atouts, limites, la restitution des résultats techniques des tests expérimentaux, la définition de leurs rôles et responsabilités. En somme, afin de parvenir à l’élaboration collective des activités de la campagne agricole, les méthodes participatives étaient usitées et grandement facilitées par l’emploi de la traduction du français en langues locales. Ainsi dans les trois communes rurales — commune rurale de pouni, de Karangasso vigué et de Boura — où intervient le projet, les plateformes se composent des autorités politiques communales, administratives et coutumières locales qui joueront un rôle non négligeable de plaidoyer efficace auprès des décideurs ; la recherche agricole représentée par l’InERA qui y a impliqué ses équipes, dont les chercheurs du projet, et des directions régionales des provinces du Centre et de l’ouest ; les services déconcentrés auprès des communes et chargés de l’encadrement des producteurs dans les domaines du développement rural, de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement.
tableau 6 : nombre moyen d’hommes et de femmes scolarisés dans les exploitations selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
elle se révèle résistante à la Verse et au striga Sur le plan institutionnel, les plateformes comptent également parmi ses membres le Service technique national des semences et ses démembrements régionaux chargés du contrôle et de l’inspection de cette denrée ; les organisations de producteurs et de productrices de semences certifiées représentées par l’Union des groupements de producteurs de semences ; les sociétés privées de distribution de semences ; la Chambre communale d’agriculture nouvellement crée ; les institutions de micro-finances ; les média locaux et nationaux ; les autres projets et programmes ; les groupements et associations de productrices et de producteurs non-semenciers, les ong et la Société civile utilisatrices potentielles des semences certifiées. Sur le plan de leur fonctionnement, les contraintes à affronter sont nombreuses et variées. Le coût élevé, l’absence de points de vente précis et la méconnaissance de la nomenclature des semences améliorées se posent avec plus d’acuité aux utilisateurs. quant aux producteurs semenciers, qu’ils soient collectifs ou individuels, ils font essentiellement face aux rudes conditions de production semencière, aux coûts élevés des intrants associés aux itinéraires techniques, aux difficultés d’écoulement de celles produites, aux retards de paiement des produits livrés, à l’excessive longueur du temps d’acquisition des certificats de vente. S’y ajoutent le manque d’information sur la demande
tableau 7 : Superficies moyennes des exploitations selon le genre du chef ou de la cheftaine d’exploitation
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e Chos pour une bonne planification de la production, la mévente de semences de base, la faible capacité de stockage et le cassetête financier. Les services techniques ne sont pas épargnés dans leur travail d’inspection des champs, les sites de production abritant ces derniers leur étant inaccessibles, sans compter le nombre insuffisant de ses services tout comme les moyens financiers réservés aux missions sur le terrain. Il en est de même des distributeurs d’intrants, dont le métier n’est pas de tout repos avec la fraude et les contrefaçons, la méconnaissance des semences des principales cultures céréalières, les difficultés d’accès aux crédits, la non-application des textes règlementaires sur les semences et le manque de concertation en leur sein. Les institutions de micro-finance, telles les caisses populaires, en ont aussi eu pour leur grade : faible taux de remboursement, détournement de but du crédit par les producteurs et méconnaissance des activités agricoles par la structure d’octroi de crédit. En ce qui concerne les autorités locales et la presse, leur faible méconnaissance des produits de la recherche, des technologies et de l’innovation est manifeste ; et c’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle elles souhaitent être formées sur les connaissances élémentaires de la recherche et du développement agricoles. Sur le plan cultural, avec les pluies survenues d’avril à octobre 2012, pouni a recueilli 958 contre 733,1 millimètres en 2011, en 46 jours, Karangasso vigué 1 081,6 contre 959 millimètres en 2011, en 55 jours, et Boura 1 093 contre 1 086,5 millimètres en 2011, en 68 jours. pour les tests de démonstration sur le sorgho, le maïs, le niébé et l’arachide, l’équipe a dû procéder, cependant, au remplacement de la variété de sorgho, Sariasso 03 pas beaucoup appréciée par les producteurs par une nouvelle variété plus performante, grinka (« s’empresser de l’avoir » en dioula, soit dit en passant), parce que donnant un meilleur rendement ; de la variété tE3 d’arachide par une autre appelée Fleur 11 qui répond au mieux aux critères de sélection retenus par les femmes : cycle court (90 jours), bonne grosseur et blancheur des grains, forte teneur en huile, goût, etc. En effet, cette dernière, qui a un port érigé et des graines rouge-clair, peut se cultiver dans les zones à faible pluviométrie de moins 600 millimètres. Son potentiel de rendement est de 1,5 à 2 tonnes de gousses à l’hectare, avec un taux de décorticage de 70 à 72 % et une teneur en huile de 50 %. Ces caractéristiques sont meilleures que celles de la tE3, les femmes l’ayant préférée pour la grosseur et la couleur des graines. A ceci s’ajoute l’insuffisante quantité des semences de tE3, durant cette campagne agricole 2012-2013. La culture de la variété blanche de maïs SR21 à cycle intermédiaire (110 jours) nécessite une quantité d’eaux de pluie de 800 millimètres au moins, garde sa résistance à la maladie dénommée Striure et donne plus de 4,5 tonnes à l’hectare. Barka, qui est une variété extra-précoce de 90 jours, se cultive sous 650 à 900 millimètres d’eau en moyenne. particulièrement résistante à la sécheresse, elle a un rendement potentiel de 5,5 tonnes à l’hectare. La culture de la variété jaune précoce de 97 jours, qui nécessite 900 millimètres d’eau en moyenne, est riche en protéines, et son haut potentiel de rendement de fourrage, dû à sa biomasse verte et à la maturité, avoisine 6,7 tonnes à l’hectare. Wari, la variété jaune précoce de 91 jours, n’a pour besoin moyen d’eau que 800 millimètres pour sa production, son rendement potentiel étant de 6,4 tonnes à l’hectare.
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La culture de la variété de sorgho Sariasso 01, à panicule lâche de 120 jours sensible à la verse, nécessite 900 millimètres d’eau au moins et donne un rendement potentiel de 3,5 à 4 tonnes à l’hectare. La variété de sorgho rouge, Framida, est assez farineuse et très appréciée pour son aptitude à se prêter à la préparation de la bière locale appelée « dolo ». Au rendement potentiel élevé jusqu’à 3,7 tonnes à l’hectare, cette variété à panicule fusiforme et compacte se cultive dans les zones à pluviométrie moyenne de 900 millimètres. La variété ICSv 10-49110 à 120 jours, cultivée surtout dans les zones à pluviométrie comprise entre 650 et 750 millimètres, a un rendement potentiel de 4 tonnes à l’hectare. A panicule dressée et compacte, elle se révèle résistante à la verse et au Striga, et sa biomasse un excellent fourrage. L’y rejoint la variété grinkan. les productrices et producteurs ont-ils des préférences sur les variétés employées ? La culture de la variété d’arachide Sh 67 A précoce de 90 jours, à port semi-érigé et à graine rouge, sensible à la Rosette et résistante à la Rouille, a pour rendement potentiel 1,5 tonne de gousse à l’hectare, pour taux de décorticage 55 à 60 % et pour teneur en huile 50 %. La variété RMp 12, à cycle long de 135 à 150 jours et à port semi-érigé, se cultive en zone sud soudanienne qui reçoit 800 à 1 200 millimètres de pluies chaque année, avec une excellente résistance à la Rosette mais est très sensible à la Rouille. Son rendement potentiel est de 3 à 4 tonnes de gousse à l’hectare avec 72 % au décorticage et une teneur en huile de 49 % de la graine sèche. La variété RMp 91, à cycle long de 135 à 150 jours, à graine rose et à port semi-érigé, se cultive dans les zones à pluviométrie moyenne supérieure à 800 millimètres. très résistante à la Rosette et tolérante à la Cercosporiose, elle a un rendement potentiel de 3 à 4 tonnes de gousse à l’hectare, un taux de décorticage de 68 % et une teneur en huile estimée à 48 %. La variété Fleur 11, à port érigé et à graines rouge-clair, peut se cultiver dans les zones à faible pluviométrie de 600 millimètres d’eau au moins. Son rendement potentiel est de 1,5 à 2 tonnes de gousse à l’hectare avec un rendement au décorticage de 70 à 72 % et une teneur en huile de 50 %. La variété KvX 61-1 sucré à port semi-érigé a besoin d’eaux d’une quantité de 400 et 800 millimètres pour boucler son cycle de 70 jours. Elle est très sensible aux attaques des insectes et maladies d’ori-gine virale. Son rendement potentiel est de 1,5 tonne de gousse à l’hectare. La culture de la variété KvX 745-11p a un double objectif : donner des graines et du fourrage. Car elle a un potentiel de production de 800 kilos à 1 tonne de graine et de 3 tonnes de fane à l’hectare. très sensible aux attaques des insectes et maladies d’origine virale, cette variété de 75 jours se cultive dans les zones à pluviométrie comprise entre 400 et 800 millimètres. La variété KvX 442, précoce de 67 jours à port semi-érigé, exige 400 à 600 millimètres d’eau en moyenne et une protection efficace contre les insectes, parce que très sensible. Son rendement potentiel est de 1,5 à 1,8 tonne de gousse à l’hectare. La variété It 98 K-205, assez précoce et à port semi-érigé, demande un minimum de 400 millimètres d’eau pour boucler son cycle de 65 jours. Elle est très sensible aux insectes mais résistante aux maladies d’origine virale. Son rendement potentiel est de 1,2 tonne de gousse à l’hectare. pour l’essai-mère réalisé dans chacun des trois villages-sites, est adopté un dispositif expérimental en blocs complètement
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de la ReCheRChe NatioNale Aussi autour de chaque essai s’affairaient 32 personnes, 16 femmes et 16 hommes, qui ont doublé leur nombre issu des groupements de producteurs non semenciers membres des plateformes. quant aux essais-enfants mis en place, les 32 producteurs volontaires de chaque village-site les ont constitués en 2 blocs de 2 parcelles élémentaires de 10 x 10 mètres. Ils ont séparé ces dernières d’une allée de 1 mètre et les blocs (formant les 2 niveaux de fertilisation) de 2 mètres. Chaque paysan a reçu et testé 2 variétés de chaque culture et les traitements en fumure sont les mêmes : application des engrais minéraux — npK et urée — sur toutes les parcelles ainsi que de la fumure organique sur une partie de la parcelle. De ces tests expérimentaux, l’équipe a obtenu des résultats préliminaires indéniables. Commençant par le sorgho, on remarque sur le tableau 8 que les variétés ICSv et Framida expriment au mieux leur rendement potentiel sur les parcelles où il y a de l’apport de fumure. L’effet combiné de la fumure organique et minérale est donc considérable.
choisis au hasard. A cause de l’indisponibilité des parcelles, il a abrité les 4 variétés des 4 cultures, dans le même espace. La culture de chacune est répétée 4 fois sous 2 niveaux de fertilisation. Soit au total 128 parcelles élémentaires de 5 x 5 mètres chacune, séparées d’une allée de 2 mètres. L’allée qui sépare les 2 niveaux de fertilisation, elle, est de 5 mètres. A l’instar de la précédente campagne, l’application des engrais est la même. Sur le maïs et le sorgho, l’équipe nationale a employée 3 tonnes de fumure organique, 200 kilos de npK (azote, phosphore et potassium) et 150 kilos d’urée par hectare. Sur l’arachide et le niébé, elle a mis 3 tonnes de fumure organique et 150 kilos de npK par hectare. Cette fois, elle s’est également servie du fumier produit en station de recherche sous forme de compost, afin de pallier à celui peu disponible et de mauvaise qualité apporté, l’année passée, par le groupement des productrices et producteurs sur les tests collectifs. Aussi bien sur les parcelles initialement emblavées en maïs, en sorgho, en arachide et en niébé, l’équipe a recouru à la rotation des cultures.
tableau 8 : Rendement en grains de sorgho en fonction du site, de la fertilisation et de la variété (n = 4)
poursuivant avec le maïs, le tableau 9 atteste du bon comportement de la variété Barka sur les 3 sites, tandis qu’à Boura et à Karangasso vigué, la SR21 s’est mieux comportée et, à pouni, la variété Wari a donné un meilleur rendement que la variété Espoir. La combinaison de la fumure organique et minérale a donné de meilleurs résultats que l’apport unique d’engrais minéraux, sauf pour la variété Barka qui s’est mieux comportée, à Boura. CoRaf aCtioN N° 80
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tableau 9 : Rendement en grains de maïs en fonction de la fertilisation et de la variété (n = 4)
Lui faisant suivre l’arachide, l’équipe se rend compte que les rendements atteints sont plus intéressants, à Boura et à pouni, à cause surtout du traitement double de fumier et le sont mieux, à Karangasso vigué, comme l’atteste le tableau 10, ci-contre. tableau 10 : Rendement de gousses d’arachide en fonction de la fertilisation et de la variété (n = 4)
Finissant par le niébé, le constat est le même, partout : les variétés KvX442 et KvX61-1 se sont mieux comportées, le tableau 11, ci-après, en apporte la preuve.
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eChos de la ReCheRChe NatioNale tableau 11 : Rendement en graines de niébé en fonction de la fertilisation et de la variété (n = 4)
Selon les investigations de l’équipe burkinabè, les productrices et producteurs ont-ils des préférences sur les variétés employées ? La réponse étant affirmative, tous préfèrent,
parmi celles de l’arachide, la Fleur 11. parmi celles du maïs, à Boura, ils préfèrent Barka, tandis qu’à Karangasso vigué, Wari. parmi celles de niébé, à pouni, ils préfèrent It98K-205, tandis qu’à Karangasso vigué et à Boura, KvX 442. parmi celles de sorgho, à Boura, ils choisissent Framida, tandis qu’à Karangasso vigué, ICSv1049.
tableau 12 : variétés préférées par les producteurs et productrices, en fonction des sites
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e Chos pour fouiller dans le détail de ces préférences, selon qu’il s’agisse des femmes ou des hommes, la variété d’arachide Fleur 11 est fortement appréciée, partout, par les deux catégories de genre, alors que la variété Sh67A est dépréciée par toutes les femmes quand elle est la deuxième variété appréciée par les hommes. tout à l’opposé, les variétés RMp12 et RMp 91 n’ont guère retenu l’attention ni des unes ni des autres, telles qu’en atteste la figure suivante.
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Coraf action
Lettre d’information trimestrielle du Conseil ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CoRAF/WECARD est une association internationale a but non lucratif née, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SnRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains et français, changée, en 1995, en Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’ouest et du Centre, puis, en son actuel nom, en 1999. Le CoRAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durable du système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité et des marchés par la satisfaction des principales demandes des acteurs adressées aux SnRA. parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées que véhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers le programme sur les semences en Afrique de l’ouest du CoRAF/WECARD, le présent appui financier bureau Afrique de l’ouest de l’USAID (United States Agency for International Development).
directeur de publication paco Sérémé
directeur de la rédaction Abubakar njoya
directeur adjoint de la rédaction Anatole Yékéminan Koné
Rédacteur en chef Armand Faye
En somme, aux dires des membres de cette équipe, le sorgho a mal réagi à l’application de la fumure organique. Les variétés Framida et ICSv1049 ont fourni les meilleurs rendements, alors que grinkan, pourtant bien appréciée, a subi des pertes estimées à près de 30 %, ce qui est tout de même alarmant, même si les sociologues ont jeté leur dévolu sur elle du fait de son comportement exemplaire vis-à-vis des oiseaux destructeurs. toujours selon eux, les variétés de maïs Barka et SR21 font des rendements comme nulle autre pareille. Les variétés d’arachide Sh67 et Fleur 11 gardent toujours leur précieuse place de plus performantes avec un cycle plus long. Les variétés de niébé KvX-442 et KvX 61-1, quant à elles, font les meilleurs rendements parmi leurs consœurs.
Comité de rédaction et de lecture Ernest Assah Asiedu, george Muluh Achu Abdourahamane Sangaré, hamadé Kagoné, Abdulai Jalloh, niéyidouba Lamien, Yacouba Diallo, Francis ofoe Konu, Abdourhamane Issoufou Kollo, Julienne Kuiseu
mise en pages ngor Sarr Alassane Dia
postage en ligne Moussa Fall, ndèye oulèye Anne
documentation, édition et diffusion CoRAF/ WECARD
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Note de leCtuRe actes de la Conférence continentale sur les liens entre les preuves produites par la recherche et les politiques pour une adaptation aux changements climatiques en afrique. Compte rendu d’Armand Faye, du Sénégal. Sur le climat, les conférences, qui s’y tiennent, de partout dans le monde, se ressemblent presque, sauf, pour le moment, celle qui vient de se tenir, à Nairobi, c’était du 10 au 12 mars 2015. Son seul sujet aurait pu suffire pour en administrer la preuve : Conférence continentale sur les liens entre les preuves produites par la recherche et les politiques pour une adaptation aux changements climatiques en Afrique ! Conviés par « AfricaInteract » et « Agriculture en intelligence (sensible au) avec le climat », deux grands Projets continentaux du Forum pour la recherche agricole en Afrique exécutés par ses Organisations sousrégionales de recherche agricole (OSR), ils étaient 180 participants venant de toute l’Afrique sub-saharienne au nom du landernau scientifique, de la Société civile, des Organisateurs de producteurs, des Organisations non gouvernementales, de la sphère politique, des Plateformes régionales d’AfricaInteract, du Partenariat au développement ainsi que des autres secteurs non-étatiques du monde agricole, sanitaire, urbain soucieux de la question genre. L’intention comme la visée étaient de les faire se rencontrer pour partager la masse de données et d’informations produites et forger une perspective et un cadre de collaboration au sein et à travers les 4 sous-régions africaines. AfricaInteract (voir www. coraf. org), qui était sur la sellette de cette conférence, est coordonnée, depuis 4 années (2011), par la Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et CoRaf aCtioN N° 80
le développement agricoles (CORAF/ WECARD), en la personne du son responsable du Programme gestion des ressources naturelles, Dr Abdulai Jalloh, et financièrement soutenu par le bureau régional pour l’Afrique sub-saharienne du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, basé à Nairobi et dirigé par le Dr Simon Carter. Des 17 communications, âprement discutées et disséquées, il ressort ce que l’assemblée, réunie en des commissions et en une séance plénière, ont retenu des conclusions et fi-
nent. Il s’agit du manque criard de preuves scientifiques précises (géographiquement localisées) sur la nature et l’étendue des impacts du changement climatique et de la faiblesse (fragilité) des liens institutionnels empêchant l’assimilation des découvertes de la recherche par les décideurs politiques et le retour de l’information aux chercheurs. La cause en est attribuée, en partie, au manque de capacités techniques dans les sciences de la simulation, telle la modélisation. C’est là qu’intervient, d’après le présentateur, le Projet ‘’Enhancing Climate
Soudan et l’Ethiopian Institute of Agricultural Research (EIAR) entendent y améliorer les capacités des institutions de recherche de la sous-région, les rendre ainsi capables de livrer à temps les conseils scientifiques et les évaluations des experts destinés aux investisseurs et décideurs politiques. Pour y parvenir, M. Kwena rassure sur l’impérieuse utilité d’arriver à mieux évaluer les impacts du phénomène, coûts et bénéfices des options d’adaptation, en vue d’orienter les risques de planification et d’investissement ; à impulser les capacités de participation des institutions de
celé des recommandations envers toutes les parties prenantes qui vous sont exposées dans les deux premières éditions). A partir de celle précédente, nous vous livrons toutes les présentations résumées. Suite. La troisième communication porte sur comment impulser l’adaptation de l’agriculture et des ressources hydrauliques au changement climatique dans presque toute la Corne de l’Afrique. Présentée par M. Kizito Kwena, officiant au Kenya Agricultural and Livestock Research Organisation (KALRO), elle met en exergue, d’entrée de jeu, la contrainte majeure qui risque d’annihiler tous les efforts de planification déployés sur l’ensemble du conti-
Change Adaptation in Agriculture and Water Resources’’ (ECAW) pour combler cette grosse lacune. C’est un projet de trois ans, financé par le bureau Afrique sub-saharienne du Centre de recherches pour le développement international (CRDI, au travers de son Programme d’adaptation au climat en Afrique (PACA) ou Climate Change Adaptation in Africa (CCAA), et mis en œuvre par les institutions de recherche de quatre pays d’Afrique de l’Est. La Sokoine University of Agriculture (SUA) de Tanzanie, la Kenya Agricultural and Livestock Research Organisation (KALRO), l’Agricultural Research Corporation (ARC) du
recherche à faire avancer les connaissances sur la planification de l’adaptation ; à faciliter le partage de ces dernières ainsi que des Plate-formes, afin de renseigner les politiques et actions sur le terrain. Enfin, le présentateur s’aventure à convaincre l’auditoire que les résultats provenant de son pays, le Kenya, attestent que les changements climatiques vont avoir un impact ou négatif ou bien positif sur la production de pois d’Angole et de maïs, dans sa zone semi-aride de l’est, avec de sérieuses implications politiques.
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A suivre dans la prochaine édition