Coraf Action N.40

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3e trimestre 2006

N° 40 LE T T R E

D ’I N F O R M ATION P O U R L A R E C H E R C H E E T L E D V E L O P P E M E N T A G R I C O L E S E N

CORAF/WECARD

A FRIQUE

D E L ’O U E S T E T D U

C ENTRE

ISRA-CORAF/WECARD

Dr Amadou Bâ n'est plus de ce monde

L'Assemblée générale de la maturité

Dr Amadou Bâ, au cours d'une réunion de son institution, l'ISRA, en mars 1989. A l'ouverture de la 7e Assemblée générale du CORAF/WECARD, étaient présents le secrétaire d'Etat à l'agriculture, M. Yacouba Touray (le deuxième à partir de votre gauche), et le président du conseil d'administration du NARI, M. Momodou A. Cesaay (à sa gauche, en coiffure), entourés de Musa Bojan (en boubou bleu), directeur général du NARI, de Emmanuel Owusu-Bennoah, président du CORAF/WECARD et de Paco Sérémé, secrétaire exécutif.

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1987-AVRIL 2006 : SI UNE organisation vit comme un organisme humain, le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles a passé le cap de la puberté, âgé qu'il est de dix-neuf ans. C'est l'âge de la maturité. A Banjul, il en a administré la preuve. Les dossiers étaient brûlants et gros d'enjeux. A compter du 25 avril, sa septième Assemblée générale a eu à statuer sur le menu bien garni par le rapport d'activités annuel de 2006, le programme de travail de 2006, les ateliers thématiques (voir encadré), les ARS

importants points soulevés par le Conseil d'administration. Jusqu'au 28 avril, l'examen de toutes ces questions a été épuisé et des recommandations formulées. C'était sous la présidence du secrétaire d'Etat à l'agriculture, M. Yakouba Touray et du président du Conseil sous-régional, professeur Emmanuel Owusu Bennoah, en présence du représentant résident de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, M. David Bowen, du président du conseil d'administration du National (Suite

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23 JUILLET 2006, LE gotha de la recherche scientifique et technique sénégalais, sous-régional, continental et international était en émoi. On a appris, avec une très grande consternation, la triste disparition brutale et inattendue du docteur Amadou Bâ, connu pour être un chercheur émérite de l'Institut sénégalais de recherches agricoles et au Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Dr Bâ a fait ses études d'agronomie à Florence, en Italie, avant de soutenir une thèse de doctorat à Montpellier, en France. Recruté en 1983, à l'Institut, il fut affecté au secteur centre-sud basé à Kaolack (bassin arachidier), vers le U MATIN DU

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DE LA RECHERCHE

Institut de technologie alimentaire

Kenya

Le riz en poster emporte le trophée

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ES PRIX NE COURENT PAS LES RUES.

Mais l'Institut de technologie alimentaire sait où les trouver. Il s'en est allé en décrocher un au treizième congrès mondial sur les sciences de l'alimentation et de la technologie : le prix du meilleur poster sur les céréales. Cela s'est passé, du 17 au 21 septembre 2006, à Nantes, en

rapide qui dépasse 85, le pain blanc 70 et les bananes 60. Font partie des aliments à faible index glycémique les haricots verts qui ne dépassent pas 30. Les viandes et les poissons ne sont pas concernés, tout simplement parce qu'ils ne contiennent pas de glucides. Selon Rokhaya Diagne Gning, chef du

Le chercheur Ndèye Rokhaya Gning (en grand boubou), tenant fièrement le prix du meilleur poster sur les céréales, entourée, à sa droite, par le professeur Amadou Tidiane Guiro, directeur général de l'Institut de technologie alimentaire, les chercheurs Ndèye Fatou Ndiaye, Yacine Touré Cissé, Babacar Ndir, Mady Cissé et, à sa gauche, par les chercheurs Amadou Kane et Ababacar Ndoye

France. En fait, sur quel sujet et sur quelle céréale porte-t-il ? Ce meilleur poster sur les céréales porte sur la mesure glycémique de trois variétés de riz consommées au Sénégal, dont une est importée. Et pourquoi cette céréale, parce qu'on prête à ce riz importé des vertus qu'il n'a point. En tout cas c'est ce que prouve mademoiselle Ndèye Suzanne Dia, étudiante de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, en montrant, dans son mémoire de diplôme d'études approfondies, que les vertus diabétiques prêtées à la variété importée, Basmati, ne sont nullement fondées. Son index glycémique est, en effet, élevé. L'index glycémique permet de classer les aliments, en fonction de l'élévation du taux de glucose sanguin qui apparaît après leur consommation. Dès qu'il dépasse 50, l'insuline est sécrétée de manière importante et le glucose excédentaire stocké sous forme de graisses. On dit d'un tel aliment qu'il est hyperglycémiant. En font partie le riz à cuisson CORAF ACTION N° 40 JUILLET-SEPTEMBRE 2006

laboratoire de chimie alimentaire de l'Institut, qui a réalisé et présenté le poster, ce prix international récompense le Sénégal " pour la qualité des recherche qui y sont menées, malgré de très faibles moyens ". Comme à l'accoutumée, elle a participé à l'encadrement de cette étudiante avec le professeur Amadou Tidiane Guiro, directeur général de l'Institut, le professeur Salimata Wade, chef du département de biologie animale de l'UCAD, où l'étudiante est présentement, et le docteur Saidou Nourou Diop, du centre diabétique Marc Sankalé de Dakar. Ce prix est attribué par la division des biscuits et céréales du groupe français DANONE.

Contact : Ndèye Rokhaya Gning ITA, BP 2765, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 859 07 07 Fax : (221) 832 82 95 E-mail : ita@ita.sn Internet :www.ita.sn

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Information agricole : les conclusions de la conférence

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PRÈS L'EUROPE, L'ASIE, L'AMÉRIQUE

du Nord, l'Amérique latine, c'est au tour de l'Afrique d'installer son chapitre ou réseau régional des spécialistes de l'information agricole. C'était à l'issue de la conférence organisée, à Nairobi, du 19 au 26 mai 2006, par l'Association internationale des spécialistes de l'information agricole (AISIA). Sous l'égide de l'Association for Strenghtening Agricultural Research in East and Central Africa, la conférence a traité de l'utilisation de l'information et de la connaissance agricoles pour améliorer la sécurité alimentaire, vaincre la famine et rendre meilleures les conditions de vie des populations africaines. L'édition précédente ayant traitée de la mise en place des instances, à présent cet article livre les recommandations. Les participants considèrent le besoin de poursuivre la collaboration en matière d'accès et de renforcement des capacités à travers les programmes. De ce point de vue, les programmes de collaboration avec le Forum pour la recherche agricole en Afrique, le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture peuvent impulser et augmenter les initiatives locales de développement et l'accès aux ressources de l'Access to global online research in agriculture (AGORA) et de l'Essential electronic agricultural library (TEEAL). Pour favoriser cet accès, la collaboration doit se faire avec les gestionnaires de la recherche pour développer des stratégies de motivation des chercheurs à davantage publier, en usant des canaux à accès autorisé. Pour acquérir plus de visibilité pour leurs journaux, les éditeurs ont avantage à y recourir, ce qui développe les relations entre éditeurs et minimise les chevauchements. Pour investir dans l'information agri-


E CHOS cole, les participants proposent que les gestionnaires d'information soient assistés dans le développement de stratégies et leur suggèrent d'établir et d'adopter de nouvelles structures et procédures de gestion efficace de l'information comprenant la recherche des talents et compétences et l'évaluation des produits et services d'information. Des partenariats sont à bâtir Leurs avis vont également dans le sens du développement de formats sur des questions liées aux méta données et à la coopération entre les systèmes d'information, de l'apport de directives et de soutien dans la lutte contre le piratage et dans la sécurité des données. De même, un cadre de suivi-évaluation de la gestion et de la dissémination de l'information est à mettre en place, des priorités sont à dégager et une plateforme de lobbying collective est à créer soutenue par une stratégie de formulation et de mise en œuvre d'une politique. Pour cela, les décideurs politiques sont à sensibiliser sur l'importance de cette information, afin qu'ils allouent des ressources subséquentes. Dans cette perspective, des politiques et stratégies sont à développer pour une prise de conscience du développement des technologies de l'information et de la communication, notamment l'usage des CD-ROM

pour combler le gap de la fracture numérique, sans oublier les femmes devant être formées à l'utilisation de ces technologies et différentes autres catégories d'acteurs devant bénéficier de matériels, telle la radio. Des initiatives, tels les services d'information du public, doivent être développées pour toucher les producteurs, tout comme d'autres cibles. Les acteurs agricoles sont à former aux techniques de partage des connaissances. Des partenariats sont à bâtir et des activités de recentrage renforcés. Quant aux radios communautaires, elles doivent relayer l'information agricole. La " radio en boite " multimédia, en voie de promotion par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture et par les communautés intéressées, peuvent conjuguer leurs efforts pour rechercher ensemble de l'aide. Enfin, la promotion du développement et de l'utilisation des ressources locales ne doit nullement se faire sans celle des langues nationales.

Contact : Dady Demby CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 33 E-mail : dady.demby@coraf.org Internet: www.coraf.org

Biotechnologie-biosécurité

Ce que tout le monde attend du Programme

UNE MAIN NE [POUVANT] PAS RAMASSER seule les grains de mil ", les Universités et Instituts de recherche et de développement se sont ligués pour que le Programme sur la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l'Ouest et du Centre produise les résultats escomptés. Mais, ils ne seront pas les seuls, puisque, d'Afrique et du monde, il est attendu des partenaires du Secteur privé, des Organisations non gouvernementales, des Organisations intergouvernementales, des partenaires au dévelop-

pement. Ces résultats, qui ne sont autres que des outils et produits, vont déteindre positivement sur l'expérience et l'expertise des scientifiques, des développeurs, des vulgarisateurs, des producteurs et sur la productivité agricole. Mais, la portée du Programme est relativement faible par rapport aux énormes besoins de la recherche agricole sous-régionale. En conséquence, le Programme se veut un puissant catalyseur d'investissements dans les programmes nationaux de biotechnologie.

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Le premier résultat est attendu de l'harmonisation des réglementations nationales sur la biosécurité, matérialisée par l'établissement de formulaires de demande commune et des normes de test comparables, qui est considérée comme le premier jalon vers l'intégration régionale et la facilitation des transactions commerciales transfrontalières. Le deuxième résultat attendu est le renforcement des capacités du conseil régional sur la biotechnologie et la biosécurité. Pour cela, le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles compte mettre à la disposition du Programme des scientifiques, tels que des chercheurs spécialistes de la sélection végétale et animale, et des vulgarisateurs appelés à travailler dans un environnement mieux équipé pour entreprendre cette recherche de pointe. Dans cette optique, l'amélioration des connaissances de ces personnes ressources les installera sur une orbite de carrière dans ce domaine. Le Programme, de son côté, est chargé d'apporter des solutions concrètes immédiatement utilisables avec un taux d'impact élevé sur les petits cultivateurs et éleveurs. Le but recherché est la garantie de leur accès aux technologies capables de rendre leurs activités plus productives, sécurisantes et rentables. A l'exécution, chaque acteur s'est vu confier le rôle qui lui sied. Ainsi, les Universités de la sous-région dirigent les activités de formation, appuyées en cela par les autres composantes des Systèmes nationaux, les Centres internationaux et les Universités des pays du Nord. La recherche et le développement sont pilotés par les Institutions nationales de recherche, de formation et de développement de la sous-région, avec le concours des organisations interprofessionnelles, du Secteur privé, des Centres internationaux et des institutions des pays du Nord. La communication et la sensibilisation sont guidées par les Universités de la sous-région, avec la collaboration des autres composantes des Systèmes nationaux, des organisations interprofessionnelles, des Organisations non gouvernementales, des médias et des Centres internationaux. Quant à la facilitation politique, CORAF ACTION N° 40 JUILLET-SEPTEMBRE 2006


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elle est sous le mentorat des institutions de la sous-région qui sont en partenariat avec celles du Nord et les Centres internationaux. Il s'agit, en fait, de cette facilitation, initiée par l'Union africaine et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, sur le plan continental, par les Organisations intergouvernementales, sur le plan sous-régional, et par les conseils des sciences et des technologies, les Universités, les commis-

sions de biotechnologie et de biosécurité et les agences nationales.

Contact : Marcel C. Nwalozie CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 33 E-mail : marcel.nwalozie@coraf.org Internet : www.coraf.org

Systèmes de savoirs traditionnels

Le dispositif qui nous sous-tend 5 L’International Plant Genetic Resource Institute (IPGRI) vient de lancer, en partenariat avec le CORAF/WECARD, l’Initiative pour une politique de gestion des ressources gØnØtiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (GRPI/WCA), basØe au siŁge de ce dernier, une sØrie d’articles est consacrØe sa constitution. Voici le cinquiŁme article.

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biodiversité biologique, de telle sorte que l'autorisation de leur utilisation n'entraîne aucunement celle des ressources génétiques et vice-versa. De même, cette exigence est à remplir

ANS BIEN DES DOMAINES, IL NE

suffit plus d'avoir pour guides des objectifs et pour régisseurs des principes, mais également pour socle un dispositif légal et institutionnel. Les articles, que les Etats africains, en collaboration avec l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, ont définis dans leur projet de cadre pour un instrument régional de protection des savoirs traditionnels, sont au nombre de quatorze. Après le traitement des dix premiers, les quatre derniers sont passés en revue dans cet article. Aucune formalité n'est à exiger pour jouir du droit de protection des savoirs traditionnels contre les actes illicites, par contre des registres peuvent être tenus par les administrations nationales pour enregistrer ces savoirs. Ces registres peuvent être associés à des modes de protection spécifiques et ne doivent nullement compromettre le statut des savoirs traditionnels et les intérêts de leurs détenteurs. Leur accès ainsi que leur utilisation doivent se conformer aux législations nationales régissant la CORAF ACTION N° 40 JUILLET-SEPTEMBRE 2006

par la protection vis-à-vis des systèmes de propriété intellectuelle favorisant la réalisation, qui lui sont fixés. Une fois tous les principes précédents adoptés, l'administration nationale ou régionale doit se voir confier la mission de diffuser l'information relative à cette protection et de mener des campagnes d'annonce et de sensibilisation du public, afin d'apprendre notamment aux détenteurs l'existence, la portée et les modalités d'utilisation et d'application de la protection de ces savoirs, de déterminer l'acte illicite à leur égard et l'autorisation de leur accès et de leur utilisation par le consentement préalable de leurs détenteurs. Dans le même ordre d'idées, elle aura pour compétence de fixer la rémunération équitable et de déterminer l'éventualité du prix à payer par tout utilisateur, afin de faciliter et d'administrer le paiement de la rémunération équitable. Elle aura, enfin, pour rôle d'établir si un droit sur eux a été acquis, maintenu ou violé ainsi que les voies de recours judiciaire, d'aider les détenteurs à obtenir, à utiliser, à faire respecter leurs droits sur leurs savoirs, d'assurer que ces mesures et procédures soient justes, équitables et accessibles, ne représentent pas une charge pour les détenteurs et sauvegardent à la fois les intérêts légitimes des tierces personnes et du grand public. Sur le plan régional et international, des mécanismes juridiques et administratifs sont à mettre en place pour rendre efficace la protection des savoirs traditionnels détenus par les étrangers dans les systèmes nationaux. Quant à ceux de pays étrangers, des mesures sont à prendre pour faciliter, dans la mesure du possible, l'obtention, la gestion et la mise en œuvre de cette protection.

Contact : Cheikh Alassane Fall CORAF/WECARD-GPRI/WCA, BP 48 Dakar RP, CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 33 E-mail : alassane.fall@coraf.org Internet : www.coraf.org

Le prochain article portera sur les expressions du folklore

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Institut de technologie alimentaire

Le roi client est approché

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L'INSTITUT DE TECHNOLOGIE ALImentaire, le client est roi. Et ce n'est pas un pur slogan. Pour s'en convaincre, une visite des lieux en est la plus édifiante. Elle permet de se rendre compte de l'ampleur de tout le dispositif humain, scientifique, matériel et administratif mis à la disposition d'une recherche appliquée pour satisfaire les exigences de ses utilisateurs. L'organisation de toutes ces capacités pour tendre vers une véritable approche client est l'œuvre de la direction des relations extérieures. Pour être à la hauteur, elle a été dotée d'un bureau de la formation et d'un centre de documentation. Avec les nombreux résultats scientifiques et technologiques disponibles (voir précédents numéros de Coraf Action), la direction des relations extérieures offre des services, du savoirfaire, du faire-savoir (information), à travers diverses activités d'étude, d'assistance, d'incubation, de conseil, de partenariat, de formation, d'information et de documentation. Ce qui est fait, en retour, pour bénéficier à l'Institut même : améliorer la productivité de ses activités et la qualité de ses produits proposés à la clientèle.

L'information étant une nourriture comme les autres, la terrible bataille mondiale, sous nos yeux, déclenchée pour qui la maîtrisera ou (et) qui en sera le maître, n'a pas laissé ITA indifférent

économique, etc., du Sénégal, de Mauritanie, du Ghana, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire, du Tchad, du Gabon, du Bénin, du Niger et du Togo, bénéficient, chaque année, de ces formations. Inlassables, les formateurs encadrent aussi des dizaines d'étudiants en année de maîtrise, de diplôme d'études approfondies et de thèse dans les universités et écoles supérieures (voir encadré).

Inlassables…

Le partage des ressources documentaires

La formation des cadres et techniciens joue un rôle très important dans le transfert technologique qui implique toujours de grands changements sur le plan de la gestion et de la production. Cette formation n'est pas automatique ou diplômante, mais professionnelle, en ce sens que la durée est courte et l'enseignement pratique, afin d'améliorer le savoir-faire des stagiaires dans les principales filières alimentaires que sont les céréales et les légumineuses, les fruits et les légumes, les produits halieutiques et les produits de l'élevage. Plus de trois cents personnes, provenant des groupements des producteurs, des Groupements d'intérêt

Dans cette même dynamique, le centre de documentation et d'information scientifique et technique s'est vu fixé le but évident de satisfaire les besoins des chercheurs et des utilisateurs. Pour cela, il dispose, depuis 2003, de locaux flambant neufs équipés des nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui font fureur actuellement. Ils comportent une salle de consultation de vingt-cinq places, une salle de données ressassant toute la production scientifique interne et externe représentant plus de huit mille documents, toute la littérature scientifique institutionnelle sur CD-ROM, toutes les publications des chercheurs sous forme de catalogue.

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DE LA RECHERCHE

Un service question-réponse y est opérationnel et la veille technologique en ligne de mire. Toutes ces réalisations s'inscrivent dans le cadre du Projet sur la mise en place d'un système d'information agricole et agroalimentaire impliquant aussi l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), le Centre d'étude régional pour l'adaptation à la sécheresse (CERAAS), le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/ WECARD), l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Ce Projet, financé par la Coopération française, a pour but le partage des ressources documentaires et la facilitation de l'accès à l'Internet aux chercheurs et utilisateurs des résultats de recherche.

Contact : Omar Lô, Amadou Pouye Massamba Ndiaye ITA, BP 2765, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 859 07 07 Fax : (221) 832 82 95 E-mail : ita@ita.sn Internet :www.ita.sn

Les formations qui ne laissent pas indifférent Technologies de transformation des fruits et lØgumes, du lait, de la viande, du poisson et des produits halieutiques, des cØrØales __ mil, ma s, du niØbØ et des lØgumineuses Technologies de sØchage des fruits, de boulangerie et de p tisserie base de cØrØales locales, de fabrication du vinaigre, de stockage des aliments Art culinaire des produits locaux (consommer sØnØgalais), Øchange d’informations technologiques, hygiŁne alimentaire et qualitØ des aliments, dosage des aflatoxines dans les aliments, maintenance des Øquipements, conditionnement et emballage

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Lait : les chercheurs cherchent pour les politiques

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'IL N'Y A PAS UN DOMAINE OÙ LA recherche ne fouine, la politique ne pouvait lui échapper. Mais qu'est-ce qu'elle peut y faire ? Construire de nouvelles compétences, monter des réseaux de recherche et rendre actifs les liens entre la recherche et le développement font partie des choses qu'elle peut faire pour elle. D'autant qu'il existe une demande croissante pour les recherches pouvant fournir des outils aux décideurs politiques. Dans le domaine de l'élevage, depuis quelques années, les instituts nationaux et internationaux de recherche agronomique ont développé des programmes appuyant la mise en place de politiques publiques pour différents contextes. Tel est le cas du Projet sur l'intégration régionale, l'accès aux marchés et la diversification de l'agriculture dans les pays de l'Union économique et monétaire Ouest africaine : options politiques pour des filières laitières compétitives et durables.

L'approche prend, d'abord, en compte les déterminants socioéconomiques des systèmes d'élevage plus ou moins laissés en marge par les méthodes précédentes. Ensuite, elle intègre les dimensions régionales des politiques et systèmes économiques, au fur et à mesure de la constitution d'espaces ou d'ensembles économiques régionaux. Ainsi, pour bâtir de nouvelles compétences, un certain nombre de réponses sont à apporter aux questions posées. L'adoption d'une innovation technique est-elle souhaitable d'un point de vue économique ou social ? Quels sont les débouchés commerciaux permettant aux systèmes d'élevage de s'intensifier ? Pour les instituts de recherche sur l'élevage qui avaient bâti leur reconnaissance et leur savoirfaire sur les disciplines techniques __ sciences vétérinaires, zootechnie, pastoralisme __, cette évolution a conduit à une progression des compétences " disciplinaires ", dominées par la technique, vers des compétences " thématiques ", dominées par la socioéconomie. Heureusement que cette transition ne se fait pas brutalement, mais à travers de nouveaux partenariats tissés avec les départements de sciences sociales des Universités, les Organisations non gouvernementales, de jeunes chercheurs en sciences sociales recrutés, des chercheurs formés continuellement à acquérir une double compétence. Participant à cette dynamique, grâce à ses équipes de recherche pluridisciplinaires, le Projet sur les politiques laitières, appuyé par le CORAF/WECARD, sur le financement de l'Union européenne et du Department for International Development, s'appuie sur le Réseau de recherches et d'échanges sur les politiques laitières (REPOL). Ne s'autoproclament leur porte-parole Dans un tel contexte, le décloisonnement des équipes, au moyen de la création des réseaux de recherche, permet aux chercheurs du Sud et du Nord de se constituer en groupes d'intérêt, de se mobiliser sur les mêmes thématiques et d'utiliser les mêmes outils. Couvrant dix pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre et crée en juin 2006, ce Réseau favorise la promo-

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tion des recherches en socioéconomie pour les filières laitières, le renforcement de la coordination et des échanges d'informations, notamment, à travers son site web www.repol.sn, et l'appui à la formation des chercheurs. D'où l'émergence des réflexions sur le cloisonnement des espaces de commerce, l'importance de la qualité des produits dans la compétitivité des filières et la marchandisation progressive des systèmes d'échange laitiers. Quant au fait de rendre actifs les réseaux de recherche-développement, le partenariat avec les décideurs politiques permet non seulement de partager les questions de recherche abordées par ce Projet et certaines administrations, mais aussi de faire évoluer, de manière concertée, ces préoccupations par tous les acteurs de la filière. De même, la liaison avec les organisations professionnelles __ producteurs, transformateurs, commerçants, consommateurs __ permet de vérifier que les questions de recherche sont " socialement bien posées ". De ce fait, ces acteurs peuvent se servir des résultats de recherche pour fonder leur argumentaire et le porter directement à la connaissance des décideurs politiques, évitant que les techniciens de la recherche ne s'autoproclament leur porte-parole. A l'échelle locale ou nationale, l'expérience du Projet sur les politiques laitières montre que ces nouveaux réseaux peuvent prendre la forme de " la table filière " au Burkina Faso, de l' " observatoire de la filière " au Tchad, des " ateliers nationaux " au Sénégal. A l'échelle sous-régionale, un atelier est prévu, en 2007, pour suivre cette nouvelle dynamique.

Contact: Guillaume Duteurtre Papa Nouhine Dièye ISRA, BP 3120, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 832 23 13 Fax : (221) 832 24 27 E-mail : politiques.lait@isra.sn Internet : www.ripol.info Contact: Bassirou Banfoh INSAH-ITS, BP 1530, Bamako, Mali Tél. : (223) 914 26 31 Fax : (223) 228 58 97 E-mail : bassirou@agrosoc.insah.org


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Agricultural Research Institute (NARI), monsieur Momodou A. Ceesaay, de son directeur général, docteur Musa Bojang, de ses collègues délégués représentant les systèmes nationaux de la sous-région, du secrétaire exécutif du Conseil sous-régional, docteur Paco Sérémé, des Partenaires scientifiques et techniques, des Partenaires financiers, du corps diplomatique. A la suite des présentations du rapport d'activités annuel par Paco Sérémé, secrétaire exécutif du Conseil, Marcel A.Nwalozie, coordonnateur scientifique, et M. Jean-Rostand Jiadias Kamga, gestionnaire administratif et financier, les participants ont recommandé la mise en exergue de la contribution du Comité scientifique et technique, afin d'améliorer la qualité de ce rapport. Ils l'approuvent et félicitent le secrétariat exécutif du travail qui y est investi ainsi que dans le réchauffement des relations avec les Partenaires financiers. Le coordonnateur scientifique a " déballé " le programme de travail de 2006 et son budget, déjà approuvés par le Conseil d'administration. A cet égard, les participants ont tenu à apprécier les orientations prises pour l'élaboration du Programme d'amélioration de la productivité en Afrique de l'Ouest (WAPP) et du Programme d'amélioration de la productivité en Afrique centrale (CAAPP), notamment la volonté d'impliquer l'ensemble des acteurs de la sous-région. Dans la même optique, ils ont chargé le secrétaire exécutif et son équipe de faire en sorte que tous les Systèmes nationaux se connectent à l'Internet, en 2007. Célébration du vingtième anniversaire Informées de la décision de faire évaluer le Conseil d'administration, le Comité scientifique et technique et le Secrétariat exécutif, les délégués ont particulièrement salué la justesse de cette initiative du premier organe qui s'inscrit dans le processus de renforcement de la transparence et de l'excellence de l'Organisation sousrégionale. C'est pourquoi, ils ont exhorté le deuxième organe à tout faire pour que cette importante opération se

déroule dans le strict respect des statuts et du règlement intérieur. L'évolution ainsi que les premiers résultats des études et analyses relatives à la mise en place des Centres nodaux d'excellence sur les ressources génétiques, ont emporté leur adhésion, de sorte qu'ils lui instruisent de mettre en œuvre les propositions, tout comme de poursuivre l'étude de faisabilité de la création d'une fondation de finan-

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générale a donc apprécié leurs conclusions et donné des instructions pour leur prise en compte. Les délégués ont favorablement accueilli les réflexions et encouragements des premiers pour les progrès réalisés par le Conseil et à améliorer la qualité scientifique de ses activités. Ainsi les résultats des études, citées plus haut, seront systématiquement communiqués aux membres de l'Assem-

Une visite édifiante de l'International Trypanosomiase Centre (ITC) par les participants.

cement de la recherche en Afrique de l'Ouest et du Centre. En ce qui concerne les bases-centres, l'examen de la demande de l'Institut national des recherches agricoles du Bénin d'ériger son centre sur les cultures pérennes de Pobé en centre d'excellence a été confié au Conseil d'administration qui rendra compte à la prochaine Assemblée. Comme à tout événement son côté affectif, la célébration du vingtième anniversaire de l'Organisation sousrégionale, en 2007, là où elle a été créée, en 1987, en l'occurrence à Abidjan, a été proclamée. C'est la raison pour laquelle les délégués ont demandé au Secrétariat exécutif de monter un comité d'organisation avec le Centre national de recherche agronomique et aux responsables nationaux de profiter de toutes les opportunités nationales pour fêter cet important événement dans la vie d'une institution. " Avant de se faire aider… " Comme de coutume, cette grande " messe " est toujours vécue par les Partenaires scientifiques et techniques ainsi que les Partenaires financiers comme la leur. L'Assemblée

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blée ; un chronogramme plus réaliste, c'est-à-dire supérieur ou égal à douze mois, sera adopté pour la révision du Plan stratégique ; les restructurations Les neuf membres du Conseil d'administration Emmanuel Owusu-Bennoah, prØsident, Ghana GrØgoire Bani, vice-prØsident, Congo Bino TØmØ, Mali Salomon Namkosserena, RØpublique centrafricaine Yo TiØmoko, C te d’Ivoire Musa Bojan, Gambie GisŁle Lopez D’Almeida, Secteur privØ, SØnØgal Elisabeth Atangana, Organisation professionnelle des producteurs, Cameroun George Sonni, Organisation non gouvernementale, Gambie Les deux représentants au Comité exécutif du Forum pour la recherche agricole en Emmanuel Owusu-Bennoah Paco SØrØmØ, observateur

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en cours dans les pays et dans la sous-région seront prises en compte dans l'élaboration des deux Programmes, cités plus haut, à laquelle ces partenaires seront étroitement impliqués. Quant aux seconds, ils ont adressé leurs félicitations au Secrétariat exécutif pour les progrès réalisés, en si peu de temps, et recommandé le renforcement de leurs liens. Partageant cela, les délégués ont instruit le secrétariat exécutif à maintenir les relations avec l'Union européenne qui sera tenue informée du déroulement des activités, à veiller sur la définition des priorités en matière de recherche d'impact de l'action du Conseil sousrégional et à maintenir le dialogue avec les Orga-nisations intergouvernementales de la sous-région et l'ensemble des acteurs en vue de l'harmonisation des actions. Ils ont également demandé aux responsables des Systèmes nationaux de mieux s'approprier le rôle de leur Organisation sous-régionale et aux Partenaires financiers d'appuyer le Secrétariat exécutif dans son effort de rapprochement avec les autres Partenaires financiers. Comme pour dire qu' " avant de se faire aider, il faut s'aider soi-même ", l'Assemblée générale a interpellé l'ensemble des délégués pour que leurs institutions soient à jour ou s'acquittent de leur contribution annuelle au fonctionnement du Secrétariat exécutif. Enfin, l'Assemblée générale a procédé, au sein du Conseil d'administration, au remplacement du docteur Ibrahim Magaji du Nigeria par le docteur Musa Bojan de Gambie, tout comme du docteur Namba Yallah du Tchad par le docteur Salomon Namkoserena de la République centrafricaine. Elle est particulièrement fière des distinctions octroyées à certains de ses membres (voir encadré) et approuve la candidature du Cameroun d'abriter la huitième du genre, en 2008. Contact : Paco Sérémé CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 33 E-mail : paco.sereme@coraf.org Internet : www.coraf.org

Le rituel des ateliers thématiques A chaque session ordinaire de l’AssemblØe gØnØrale du CORAF/WECARD, les ateliers thØmatiques occupent une place de choix. Ils constituent une des rares opportunitØs rØunissant l’ensemble des acteurs agricoles. Cette annØe 2006, ils ont " ØpluchØ " les sujets d’intØrŒt fØdØrateur que sont l’amØlioration de l’implication de la SociØtØ civile dans ses activitØs et son management et sa stratØgie novatrice pour la mobilisation des fonds destinØs une recherche agricole durable en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mais il y a quelque part maldonne : le temps, qui leur est allouØ pour leur traitement efficient, est insuffisant. Donc, pour les prochaines fois, les dØlØguØs recommandent qu’un thŁme fØdØrateur soit dØfini, le temps consacrØ plus consØquent et un appel contributions lancØ en direction des membres des SystŁmes nationaux et des Partenaires. Dans la mŒme optique, dans le souci de mettre en uvre leurs principales recommandations, ils appellent la poursuite de l’implication des acteurs de la SociØtØ civile et du Secteur privØ dans les activitØs du Conseil sous-rØgional, l’Øvaluation de leurs parcours, depuis l’AssemblØe gØnØrale de Bamako en 2003. Cette Øvaluation portera plus exactement sur leur apport dans les instances de gouvernance, la mise en oeuvre des projets de recherche financØs par le fonds compØtitif rØgional, l’Ølaboration du Plan stratØgique et la prise en compte des rØsultats de ces ateliers dans l’Ølaboration des Programmes sur l’amØlioration de la productivitØ agricole. ConsidØrant l’atelier sur les approches novatrices de mobilisation des ressources pour la recherche agricole, les dØlØguØs considŁrent la fondation comme l’une des modes de mobilisation des financements parmi tant d’autres, demandent d’initier des actions l’Øgard des gouvernements pour obtenir leurs contributions financiŁres la recherche agricole. Ils demandent Øgalement d’exploiter les rØsultats de cet atelier pour parfaire les stratØgies de mobilisation des ressources.

La fierté au bout des décorations Les dØlØguØs l’AssemblØe gØnØrale ont ØtØ informØs que certains de ses membres ont ØtØ distinguØs. Il s’agit du docteur Moussa SiØ, chercheur sØlectionneur l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles du Burkina Faso, actuellement en poste l’Association pour le dØveloppement de la riziculture en Afrique de l’Ouest, qui a re u le prix international du Japon pour sa contribution scientifique l’amØlioration de la productivitØ du riz ; du docteur Harold Roy Macauley, exdirecteur du Centre d’Øtudes rØgional pour l’amØlioration de l’adaptation la sØcheresse, qui est nommØ coordonnateur rØgional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Centre mondial de l’agroforesterie ; de Pape

Les discours de cette Assemblée générale à la page 9. CORAF ACTION N° 40 JUILLET-SEPTEMBRE 2006

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Abdoulaye Seck, directeur gØnØral de l’Institut sØnØgalais de recherches agricoles et membre du Conseil d’administration du CORAF/WECARD, sØlectionnØ pour devenir le directeur gØnØral de l’Association pour le dØveloppement de la riziculture en Afrique de l’Ouest ; de la base-centre, le Centre international de recherchedØveloppement sur l’Ølevage en zone sub-humide, sØlectionnØe par l’Union Øconomique et monØtaire Ouest africaine comme un centre d’excellence des biotechnologies appliquØes la santØ et la production animales. Ils les fØlicitent pour ces grandes marques de distinction qui honorent le Conseil et la sous-rØgion, les encouragent aller de l’avant et les rassurent de leur soutien.


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CORAF /WECARD

Après vingt-trois ans de travail acharné, ton œuvre, cher ancien collègue, frère et ami, sera perpétuée.

(Suite de la page 1)

Contact : Papa Abdoulaye Seck ISRA, BP 3120, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 832 24 20 Fax : (221) 832 24 27 E-mail : paseck@isra.sn Internet : www.isra.sn Dr Amadou Bâ (au milieu, face au micro), en pleine huitième Réunion plénière du CORAF, tenue à Cotonou, du 14 au 18 mars 1995.

sud du Sénégal, puis au centre national de recherche agronomique de Bambey, au centre du pays. Chercheur " pur produit " de l'Institut, il a été successivement nommé coordonnateur de programme, chef de centre, directeur de département, enfin, coordonnateur chargé de la planification stratégique auprès du directeur scientifique, en 2004. Depuis, il le secondait, en animant la programmation scientifique et en participant activement à l'organisation des sessions du comité scientifique et technique. L'homme était remarquable par la puissance de sa pensée et sa rigueur intellectuelle. Il l'était aussi par sa simplicité et sa générosité. C'est pourquoi, il faisait partie de ceux pour qui la vie sur cette terre n'a de sens que lorsqu'elle est frappée du sceau de l'utilité. S'il n'est pas aisé de faire l'unanimité dans le monde de la recherche, où " toute évidence mérite d'être niée ", docteur Bâ savait que l'évidence n'est pas non plus impossible, mais une fois atteinte par le scientifique, il avait compris que la connaissance rime avec la simplicité, la disponibilité et la courtoisie. La filière arachide perd ainsi un de ses plus fervents serviteurs et défenseurs. Au CORAF/WECARD, il fut le coordonnateur du Réseau de recherche sur l'arachide, créé en 1987 et basé à Bambey, pour le compte de la sousrégion. Toute sa carrière, il l'a consacrée à la promotion de cette filière dans les Programmes de recherches sur l'aflatoxine, les techniques de culture irriguée de l'arachide, les maladies foliaires en Afrique de l'Ouest, l'amélioration génétique et l'adaptation à la sécheresse de l'arachide. Par exemple, leurs résultats indéniables

ont contribué à rassurer les décideurs et les consommateurs sur la qualité de l'arachide d'huilerie produite au Sénégal.

Contact : Paco Sérémé CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 33 E-mail : paco.sereme@coraf.org Internet : www.coraf.org

Les discours de Banjul Comme c’est de coutume Coraf Action, lorsque les boss du CORAF/WECARD se rØunissent en AssemblØe gØnØrale, telle la septiŁme qui s’est dØroulØe, du 25 au 28 avril 2006, Banjul, des discours, qui ont ØtØ prononcØs, vous sont rapportØs sous forme de quelques extraits. Monsieur. Momodou A. Cessay, président du conseil d'administration du National Agricultural Research Institute : " La recherche est en voie de solutionner les problèmes et, dans cette entreprise, vous êtes particulièrement remarqués. Etant donné les ressources limitées, on doit accorder toute la priorité aux programmes qui visent l'augmentation de la production, l'amélioration de sa qualité et la création d'une agriculture durable. Pour ce faire, les technologies nouvelles et adaptées, destinées surtout aux populations pauvres, doivent être davantage développées. En tant qu'ancien chercheur et actuel homme d'affaires, je suis convaincu que l'implication et l'investissement du Secteur privé vont contribuer durablement à la transformation de notre agriculture de subsistance en une agriculture commercialement et durablement orientée vers le développement. Comme vous avez pu le constater dans les délibérations, le Secrétariat d'Etat à l'agriculture (DOSA) s'engage, sans attendre, à mettre en pratique les nouvelles stratégies adoptées concernant le partenariat Secteur privé-Secteur public en matière de recherche et de développement agricoles. […] Il s'attellera à l'augmentation des allocations budgétaires à ces deux secteurs. " Professeur Emmanuel Owusu-Bennoah, président du Conseil d'administration du CORAF/WECARD : " Il y a plusieurs années que notre Association travaille à la réalisation de sa mission. Pour ne citer qu'un exemple, elle est considérée comme l'aile technique de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et de l'Union économique et monétaire Ouest africaine pour des raisons stratégiques. Le CORAF/WECARD est en train de poser des jalons

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SUR LE TERRAIN concrets vers l'assurance qu'un grand pas est franchi dans la voie de la réalisation des objectifs de développement du millénaire, autant qu'ils concernent l'éradication de la faim et la réduction de la pauvreté de moitié, d'ici 2015. De nouvelles stratégies et quelques plans d'action sont, à cet effet, en train d'être développés, et la participation de tous y est vivement attendue, dont celle de nos partenaires au développement. Le CORAF/WECARD est retenu comme étant à l'avantgarde du […] Programme détaillé de développement pour l'Afrique (CAADP). Au CORAF/WECARD, nous croyons dur comme fer qu'impulser la recherche scientifique et technologique est au cœur de la promotion de la durabilité environnementale, de la création de richesses, d'une meilleure santé des hommes, de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté. A cela s'ajoute le fait que son développement et son application procurent la plupart des moyens effectifs de transformation des ressources naturelles en produits. […]. En cela, il revient à nos gouvernements de soutenir les associations, telles que le CORAF/WECARD, qui sont en première ligne dans le combat de la recherche et du développement agricoles. Diverses conclusions et recommandations ont été formulées par les multiples rencontres parallèles et ateliers thématiques. Sachez que nos organes de gestion s'assureront de leur effective mise en œuvre pour dynamiser nos activités. "

Docteur David Bowen, représentant résident de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture : " Les deux questions qui ont d'emblée capté mon attention sont les partenariats et la mobilisation des ressources qui sont, pour moi, imbriquées dans une large mesure. La faiblesse des ressources financières et humaines est une contrainte pour nous tous qui sommes dans l'agriculture. […]. Il nous faut, donc, bâtir des partenariats, non pas comme une tâche supplémentaire entrant en compétition avec d'autres pour les rares ressources temporaires et financières, mais comme une voie d'amélioration de l'efficacité de notre travail. […] Il y a trente ans, c'était en 1974, la conférence mondiale sur l'alimentation avait lancé un vibrant appel invitant à multiplier par sept, avant 1985, les ressources destinées à la recherche, à la vulgarisation et à la formation agricoles. Il a été repris, en 1995, à Rome, par le sommet mondial sur l'alimentation. Des organisations, comme le CORAF/WECARD, ne doivent jamais l'oublier […]. "

M. Yacouba Touray, secrétaire d'Etat à l'agriculture : " Se basant sur le postulat selon lequel une nation, qui a faim, ne peut être productive et le développement socioéconomique significatif et durable exige nécessairement un peuple en bonne santé, libéré des affres de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté, le gouvernement gambien […] est très conscient du besoin de beaucoup investir dans la recherche et le développement, en tant qu'outils cardinaux dans l'atteinte de nos objectifs de développement du millénaire. […] L'adaptation correcte des programmes de recherche et de développement à un environnement durable, incluant bien entendu la biotechnologie moderne, est une nécessité et exige la combinaison des efforts des gouvernements, du Secteur privé et de la communauté internationale. A cet égard, […] j'encourage le CORAF/WECARD à poursuivre le magnifique travail commencé, telle l'harmonisation en matière biotechnologique et biosécuritaire dans la sous-région et l'offre compétitive de bourses de recherche pour le développement accordée aux Systèmes nationaux de recherche […]. " CORAF ACTION N° 40 JUILLET-SEPTEMBRE 2006

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Afrique de l'Ouest

Le coton donne un marché

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N 2003, QUAND LE PROJET régional de marché des intrants a vu le jour, à Ouagadougou, tous les espoirs étaient permis. Aujourd'hui, qu'en est-il d'eux ? En deux ans, le Projet a vu sa stratégie de promotion d'un marché du coton en Afrique de l'Ouest payante. Il en a balisé le chemin, en créant l'environnement propice au développement du marché des intrants agricoles, appelé à être transparent et compétitif, afin de les rendre disponibles et accessibles. Mais pourquoi le coton est-il le premier à donner un tel marché ? Parce que la production cotonnière est l'exemple type de succès enregistré par le développement de l'agriculture Ouest et Centre africaine, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Bénin, au Togo, au Sénégal, au Nigeria et au Ghana. Comme " la fatalité n'est pas agricole ", la raison en est l'efficacité de l'approche intégrée, appelée " système coton ", qui a été adoptée. Elle fournit, en effet, convenablement les intrants, tels les engrais, les pesticides et les crédits, offre des services agricoles, comme la vulgarisation, la formation et le soutien aux Organisations professionnelles des producteurs, organise la commercialisation et installe les infrastructures économiques et sociales de base, tels les centres de santé, les routes et les écoles. On constate déjà ses effets multiplicateurs surtout sur la production céréalière, l'accès aux services domestiques, le développement des zones de culture cotonnière et, par ricochet, le développement de l'économie des pays concernés.

Un plan de plaidoyer Cet appui a permis de réduire les coûts de transaction et les prix de quelques engrais. De même, les chercheurs sont soutenus, notamment en matière de recherche sur les biotechnologies et les organismes génétiquement modifiés. En novembre 2004, pour ne citer que cet exemple, ils ont été invités à s'asseoir à côté des décideurs politiques pour assister


SUR LE TERRAIN à un atelier destiné à appuyer ces derniers dans ces deux nouveaux domaines. En mai 2005, sous les auspices du CORAF/WECARD et du centre de recherche agricole sur le

coton et les fibres de l'Institut de recherches agricoles du Bénin, il a contribué à la tenue de la conférence sur le coton. Cependant, plusieurs actions sont à

Sirop de gingembre : peut-on en prendre juste une gorgée ? La consommation des produits comme le gingembre, le tamarin, la mangue, la papaye et l’oseille de GuinØe (bisaap en wolof) est un sØrieux problŁme au SØnØgal. Alors, que faire ? Une des solutions que vous propose l’Institut de technologie alimentaire consiste les transformer en boisson, en sirop, en confiture et en marmelade. Voici la quatriŁme recette. Après la boisson au bisaap, le sirop de bisaap, la boisson au gingembre, voici le sirop de gingembre. Pour le préparer, il vous faut : des rhizomes ou racines de gingembre, 5 cuillères, ou 170 à 200 millilitres de jus de citron, ou bien 1 gramme d'acide citrique, par litre de sirop, 1,5 à 1,8 kilo de sucre par litre, 1 couteau en inox, 1 mortier ou 1 mixeur (moulinex, par exemple), 1 tissu en mousseline (tissu léger), 1 tamis,des bouteilles en plastique ou en verre.

développer et à renforcer, en vue de résultats durables. Tout comme les taxes illicites, les fraudes à l'importation, les engrais de contrefaçon, le gaspillage temporaire aux postes frontaliers, etc., sont à réprimer. Enfin, une stratégie de mise en oeuvre d'un plan de plaidoyer est en cours de développement, afin que les producteurs et les commerçants puissent accéder aux micro-crédits agricoles, ainsi qu'une stratégie de dynamisation des intrants de ce marché du coton.

Contact : Projet MIR 11 BP 882 Ouagadougou 11, Burkina Faso

Tél. : (226) 50 37 45 13 Fax : (226) 50 37 49 69 E-mail : ifdcburkina@ifdc.org

Maintenant, à nos ustensiles : pesez les racines et lavez-les soigneusement. épluchez-les, puis décortiquez-les avec le couteau. pilez les morceaux avec le mortier ou broyez-les avec le mixeur. trempez 1 kilo de gingembre broyé dans 3 litres d'eau, mélangez pour récupérer le goût piquant. tamisez le mélange avec le tissu en mousseline, pilez rapidement le gingembre, trempez-le et tamisez à nouveau. laissez décanter le filtrat, pendant 20 à 30 minutes, pour enlever le dépôt d'amidon qui peut rendre la boisson trouble après dilution. recueillez le surnageant et faites chauffer, en ajoutant 1,5 à 1,8 kilogramme de sucre par litre, jusqu'à ce que le liquide bouille légèrement. Faites en sorte que la cuisson soit rapide, pour ne pas modifier la saveur et la couleur. enlevez l'écume ou mousse qui s'est formée au-dessus, pendant le chauffage, pour avoir un sirop limpide. ajoutez 5 cuillères, ou 120 à 200 millilitres de jus de citron, ou bien 1 gramme d'acide citrique, à chaque litre de sirop. remplissez les bouteilles du sirop chaud et bouchez aussitôt. Plongez les bouteilles en plastique dans l'eau fraîche, au moment du remplissage, afin d'éviter leur déformation. couchez les bouteilles, pendant quelques minutes, pour détruire les microorganismes (auto-paste). remettez les bouteilles dans l'eau fraîche, si elles sont en plastique.

Coraf Action Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le dØveloppement agricoles Directeur de la publication Paco SØrØmØ Rédacteur en chef Armand Faye Documentation Kassalo Bamazi Mise en pages Ngor Sarr Edition et distribution CORAF/WECARD Version anglaise disponible CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, SØnØgal TØl. : (221) 869 96 18 Fax : (221) 869 96 31 E-mail : paco.sereme@coraf.org E-mail : armand.faye@coraf.org E-mail Coraf Action : coraf.action@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810 Imprimerie : Saint-Paul, Dakar

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N OTES

DE LECTURE agricoles de St-Louis, BP 240, Saint-Louis, Sénégal. 2003, 53 pages.

MIR EN ACTION, le bulletin trimestriel du Project régional de marché des intrants, volume n° 8, septembre 2006, est paru. Il traite de divers sujets : le plan d'action proposé par les chambres d'agriculture maliennes sur les contraintes d'approvisionnementdes intrants, les succès réalisés par les acteurs agricoles togolais dans le sous-secteur du coton, l'acquisition par les acteurs de capacités relatives aux enjeux de développement des intrants dans les marchés africains, etc. Publié par l'unité de coordination du Projet MIR, 11 BP 82 Ouagadougou 11, Burkina Faso, tél. (226) 50 37 45 03/05, fax (226) 50 37 59 69, e-mail ifdcafrica@ifdc.org La filière lait et produits laitiers dans la région de Saint-Louis. Par Christian Corniaux. Toute la filière lait dans la région de Saint-Louis, au Sénégal, est analysée dans le but d'en connaître les forces et les faiblesses. Dans ce document, l'auteur aborde la production, la collecte, la transformation, la distribution et la consommation du lait. Il traite aussi des acteurs, de leur organisation et des stratégies de production qu'ils ont développées. Edité par l'Institut sénégalais de recherches agricoles, centre de recherches

Diversité génétique des plantes tropicales cultivées. Par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Cet ouvrage apporte des éléments de réponse aux questions portant sur la conservation, l'évaluation et l'exploitation des ressources génétiques végétales, sur les critères et les outils nécessaires à la constitution de collections représentatives de la diversité génétique des espèces cultivées. Les onze plantes tropicales qui y sont traitées sont les agrumes, les bananiers, le cacaoyer, le caféier, la canne à sucre, le cocotier, l'hévéa, le manioc, le mil, le mil et le sorgho.

Edité par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, TA 283/04, avenue Agropolis, 34398 Montpellier Cedex 5, France. 1999, ISBN 287614-334-8. Prix 38,12 euros. Le poisson fumé sur la Petite Côte sénégalaise. Par Ndoye F., Moity-Maïzy P., Broutin C. Les systèmes techniques de transformation artisanale du keccax (sardinelle fumée, salée, séchée) au Sénégal sont étudiés, en

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mettant en évidence les processus d'acquisition et de transmission des savoirfaire, d'innovation et d'organisation de l'activité. Des enquêtes permettent d'appréhender les préférences des consommateurs, leurs critères de choix ainsi que les tendances d'évolution. Cette double démarche permet de dégager des interactions entre consommation des ménages et systèmes techniques de transformation. Edité par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, TA 283/04, avenue Agropolis, 34398 Montpellier Cedex 5, France. 2002, 90 pages, ISBN 2-87614-517-0. Prix 16 euros. Vers une maîtrise des impacts environnementaux de l'irrigation. Par Marlet S., Ruelle P. Ce colloque du Programme commun des systèmes irrigués, organisé du 28 au 29 mai 2002, à Montpellier, examine les problèmes de dégradation de la qualité des eaux et des sols dans différentes situations géographiques. Il s'intéresse tout particulièrement aux avancées méthodologiques

de la modélisation et des méthodes d'étude dans les domaines du fonctionnement des sols et de la dynamique des solutés dans le sol. Edité par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, TA 283/04, avenue Agropolis, 34398 Montpellier Cedex 5, France, et Institut de recherche pour le développement, 213, rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10. 2003, ISBN 2-87614544-8. Prix 15 euros. Caractérisation des systèmes de production périurbains. Cas de la ville de Dakar. Maty Ba Diao Dans ce document, la diversité des systèmes de production dans la zone périurbaine de Dakar et leur contribution dans la satisfaction de la demande des populations en produits animaux et horticoles est étudiée. Les principales difficultés rencontrées et les perspectives envisagées sont aussi traitées. Edité par l'Institut sénégalais de recherches agricoles, laboratoire national de l'élevage et de recherches vétérinaires, BP 2057, Dakar, Sénégal.

AGENDA Réunion conjointe q Le CORAF/WECARD, le Global Crop Diversity Trust Fund, l'International Plant Genetic Resource Institute et l'Institut de l'environnement et de recherches agricoles ont organisé la conférence pour une coopération régionale dans le domaine de la conservation ex situ efficace et efficiente des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture en Afrique de l'Ouest et du Centre, à Ouagadougou, du 12 au 15 septembre 2006.


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