Coraf Action N.47

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2e trimestre 2008

D'INFORMATION POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN

AFRIQUE

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DE L'OUEST ET DU

CENTRE

Monde : disparités et atouts en élevage

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’EST-CE PAS UN EUPHÉMISME QUE de dire que l’élevage est l’épicentre de la vie des pauvres ruraux des pays en développement ? Non. Cela n’est pas tout aussi évident. Pourtant, c’est la stricte vérité qui se confirme, de jour en jour, surtout avec l’acuité prise par la pauvreté, en milieu rural. Les économies à croissance rapide et les changements des habitudes de consommation conduisent à l’augmentation de la demande de produits de l’élevage. Ces derniers, à leur tour, créent de réelles opportunités de réduction de la pauvreté, au moyen de la génération des surplus de production et de la commercialisation. Malheureusement, dans plusieurs pays, le secteur est presque une chasse gardée des gros producteurs. Les opportunités, largement destinées à la réduction de la pauvreté par le biais de l’élevage, ne peuvent seulement être pleinement exploitées qu’au sein d’un environnement politique réduisant les barrières financières, techniques et culturelles, les risques et la vulnérabilité que connaissent les petits producteurs d’élevage.

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la nourriture exclusivement constituée de vivriers, telles les céréales. Depuis quelques années, l’écart économique, qui se creuse progressivement entre pays, a fait que les populations des pays développés consomment 3 à 4 fois plus de viande et 5 à 6 fois plus de lait que celles des pays en développement. Mais ce tableau est entrain de changer, mine de rien. Entre 1983 et 1993, en effet, un ressortissant de ces seconds pays a vu sa consommation de viande augmenter de 14 à 21 kilos et de lait de 35 à 40 kilos. Durant la même période, le ressortissant des premiers pays a vu sa consommation de viande augmenter de 2 kilos et de lait chuter. Les seconds pays ont également vu

La disparité en défaveur des seconds pays

La carence en protéines et en micronutriments reste encore largement répandue, car les gens ont un régime alimentaire presque entièrement constitué de vivres riches en amidon. Du lait et de la viande supplémentaires leur procurent des protéines, du calcium, des vitamines, etc., qui manquent dans

dans le régime alimentaire des produits d’origine animale dans la nourriture suivre la même tendance, en faisant passer la part des calories de 9 à 11 % et celle des protéines de 21 à 26 %, sur la même période, alors qu’elles sont respectivement de 28 à 27 % et de 57 à 56 %, dans les premiers pays. Cependant, la comparaison prise à l’échelle des individus, il demeure une grande disparité en défaveur des seconds pays, leur revenu national y étant pour beaucoup. Une baisse de sa consommation de viande et…

Il faut noter que les revenus élevés font monter en flèche la consommation de viande par tête d’habitant. Ceci explique pourquoi, durant ces


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vingt dernières années, les pays développés connaissent ces résultats faibles comparés à ceux des pays en développement. Parmi ces derniers, l’Amérique latine réalise les performances les plus élevées, puisque un habitant consomme 40 kilos de viande et 100 kilos de lait par an, alors que l’Afrique au Sud du Sahara réalise les plus faibles performances, car un habitant consomme 9 kilos de viande et 23 kilos de lait. Ces taux de croissance de la consommation des produits d’origine animale par tête d’habitant trouvent leur explication dans les facteurs économiques, tels les revenus, les prix et le changement de style de vie qui poussent les gens à adopter une meilleure qualité de vie. Dans la période 1990-1995, la Chine, par exemple, qui a connu les taux les plus élevés de consommation de viande et de lait par tête d’habitant, a réussi à ce que son produit intérieur brut par tête d’habitant croisse de 8,5 % par an ; celui de l’Afrique au Sud du Sahara a fortement chuté, expliquant du coup la baisse de sa consommation de viande et de lait par tête d’habitant. De notables changements…

Ainsi, l’extension de la capacité de production et de commercialisation des produits d’élevage peut être un catalyseur probant de l’allègement de la pauvreté rurale, dans les pays en développement. N’est-ce pas qu’il contribue aux conditions de vie de 600 à 700 millions environ de ruraux pauvres, en leur procurant un tant soit peu d’aliments et des revenus, en augmentant la productivité et en diversifiant les risques ? En Asie, ils sont 300 millions. En Asie du Sud, ils sont 200 millions. En Asie du Sud-Est et en Chine, ils sont 100 millions. En outre, l’augmentation de la demande de viande, de lait et d’œuf des pays développés est potentiellement une heureuse opportunité de marché pour ces éleveurs, s’ils la saisissent en vue d’améliorer leurs conditions de vie. A la réduction de la pauvreté, la contribution de l’élevage peut donc potentiellement arriver de trois directions : sécuriser les aouts des populations pauvres, en vue de réduire leur vulnérabilité, augmenter la productivité, en CORAF ACTION N° 47

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vue d’améliorer leurs conditions d’existence et élargir les marchés, en vue d’accroître leurs revenus. Elle représente, en effet, à hauteur de 4 à 12 % du produit national brut et de 1/3 à 1/5 de la valeur ajoutée agricole, avec de notables changements durant ces dix dernières années. Il faut, enfin, noter l’influence des différences géographiques significatives entre régions à élevages. En Afrique de l’Est et de l’Ouest, spécialement en Ethiopie, au Mali, au Soudan et en Tanzanie, la densité de la population est relativement éparse ; les terres de pâturage représentent 70 % des terres arables ; les systèmes de production de pâturage pour petits ruminants sont dominants ; l’élevage contribue à la valeur ajoutée agricole entre 30 et 52 % et au produit national brut à hauteur de 21,4 %. Les opportunités ne sont pas prises en considération...

Quant à l’Asie du sud et du Sud-Est, la densité de la population rurale est élevée; les animaux sont généralement parqués dans des fermes à systèmes de culture pluviale et irriguée représentant 70 à 80 % de toutes les terres arables ; l’élevage contribue à la valeur ajoutée agricole entre 18 et 25 % et au produit national brut à moins de 8 %. Enfin, quant aux Amériques, cette densité est, par contre, faible ; le pâturage est présent sur 80 % environ des

terres arables ; l’élevage est extensif et représente 70 à 80 % de toutes les terres arables ; l’élevage contribue pour 37 % au produit agricole brut et au produit national brut. Ainsi, selon certains auteurs, la révolution de l’élevage est à nos portes. Il est, en effet, prévu que la demande de viande va croître de 209 millions de tonnes, en 1997, à 327 millions de tonnes, en 2020. La consommation de lait sera dans le même cas, en passant de 422 millions de tonnes à 648 millions, à la même date. Plusieurs preuves subjectives, apportées par des études, conduites en Afrique, en Asie et dans une part de l’Amérique Latine, mettent en relief le fait que les pauvres et les « sansterres » tirent la part la plus élevée de leurs revenus domestiques de l’élevage. Cependant, les opportunités de réduction de la pauvreté, offertes par le développement de l’élevage, ne sont pas vraiment prises en considération par les décideurs politiques, dans les pays en développement. J’aborderai les politiques en la matière, dans la prochaine édition.

Contact : Abubakar Baba Yusuf ARCN, P.M.B. 5026 Wuse, Abuja, Nigeria Tél. : (234 803) 45 18 811 E-mail : byabubakarr@yahoo.com

La pauvreté dans toute sa dimension Plus de 33 % de la population, résidant dans la plupart des pays, vivent dans une pauvreté absolue, c’est-à-dire disposant de moins de 1 dollar par jour. En termes absolus, ce sont l’Afrique et l’Asie du Sud qui abritent la majorité des pauvres. Et ils sont 70 % à vivre en milieu rural. Hormis le 1,3 milliard de pauvres que compte le monde, 555 millions, soit 42 % environ, dépendent de l’élevage : 41 millions environ sont des pasteurs habitant surtout sur les zones aux terres arides et semi-arides, 46 millions sont des bergers sans terres, 103 millions sont de petits fermiers vivant dans les zones aux terres irriguées, 355 millions sont de petits propriétaires de terres vivant dans les zones à cultures pluviales. Les estimations indiquent que 46,5 pourcent en moyenne des ruraux pauvres possèdent un élevage. Plus de 60 % sont Ouest et Centre africains, 40 % environ Sud asiatiques et Sud-Est asiatiques et 28 % environ latino-américains.

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Au sud du Sénégal, le poulet n’est-il pas roi comme ailleurs ?

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SÉNÉGAL, PLUS EXACTEMENT À Kolda, l’une des deux régions au sud du pays, dans le département du même nom, le poulet n’est pas « n’importe qui ». Donc, analyser la gestion et l’exploitation familiales de la volaille et déterminer les principaux circuits et marchés de sa commercialisation, ses prix ainsi que ses apports financiers aux ménages sont un véritable nœud gordien. Le Dénouer étant le job de chercheurs interdisciplinaires de l’Institut sénégalais de recherche agricoles (ISRA), de l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaire (EISMV) et du bureau d’appui à la Coopération sénégalo-suisse, nous avons enquêté dans dix villages de trois communautés rurales de l’arrondissement de Dabo. Là-bas, chaque famille peut tirer de la vente de volaille 8 259 francs CFA en moyenne par an, variant entre 3 452 et 19 850 francs CFA. En conséquence, par an, la volaille lui apporte des revenus agricoles équivalant à 13,5 % et des revenus d’élevage à 75,2 %. C’est de cette suprématie dans son propre sous-secteur qu’elle tire toute son importance. « Elle peut ainsi constituer un levier important dans le cadre des stratégies d’amélioration des revenus des éleveurs pauvres », soulignons-nous, d’entrée de jeu. Nous ajoutons que, pour ce faire, il vaut mieux organiser la filière, notamment la collecte et la commercialisation, mais aussi lever les contraintes techniques liées aux maladies et à la conduite des élevages. Cela ne suffisant pas, il faut également que les éleveurs s’organisent, accèdent plus facilement aux marchés terminaux rémunérant mieux les prix et augmentant du coup la marge des revenus. U

Les femmes en possèdent…

C’est dire donc que le développement du sous-secteur se confirme comme un objectif prioritaire dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire. En 2002, 350 000 familles, ce qui fait 30 % des ménages du pays, vivaient du sous-secteur.

A cette même date, l’exploitation du cheptel de 17 millions de sujets contribue pour 60 à 70 % à l’approvisionnement du marché intérieur. La région est alors dans le peloton de tête de l’élevage de

la volaille locale, en occupant la deuxième place, avec 19,7 % du cheptel national. La majorité de sa population s’adonne à l’agriculture — maïs, mil, sorgho, riz —, au maraîchage, à l’arboriculture — manguiers, anacardiers, etc. — et à l’élevage. Les trois communautés rurales que sont Dabo, Coumbacara et Mampati couvrent 68 % de la superficie de l’arrondissement et abritent 72 % de sa population, majoritairement de l’ethnie peulh. L’arrondissement de Dabo est la deuxième zone d’élevage du département, en 2003, avec 105 000 sujets, soit 34 % de l’effectif départemental. Les femmes en possèdent 52 %. Les premiers cas de la maladie de Newcastle

Nous avons enquêté auprès des ménages propriétaires, des marchés hebdomadaires et du marché central de la capitale départementale et régionale, qui constituent les principales sources d’écoulement de la marchandise. Les données, relatives aux caractéristiques sociodémographiques, aux effectifs, à la conduite et aux systèmes

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d’exploitation, à l’approvisionnement, à l’écoulement, aux prix, à leurs variations, aux charges, aux différentes contraintes, y ont été collectées. Dans les 9 types d’exploitation avicole existants – déterminés selon l’effectif des sujets et des personnes du ménage –, les petites exploitations, constituées de 1 à 6 personnes, sont majoritaires, et plus de leur moitié (51,6 %) élève moins de

10 sujets. Parmi cet élevage, la poule locale représente 16,4 % du cheptel, soit près de 1,8 tête par ménage. Uniquement composés de l’espèce Gallus domesticus, les élevages sont constitués de 44 % de poules, de 19 % de coqs et de 37 % de poussins. Le faible nombre de ces derniers, par rapport à celui des premières, pourrait s’expliquer par les importantes pertes dues aux déprédateurs, durant les premières semaines suivant l’éclosion des œufs. Cette volaille est écoulée soit par l’échange soit par la vente. Douze pourcent des éleveurs usent de l’échange, autrement dit du troc, de 4 à 6 sujets pour 1 petit ruminant. En somme, 85,7 % des ménages vendent pour satisfaire leurs besoins domestiques. En période de soudure, la volaille est vendue à 12 %, en hivernage avant les récoltes, à 34,9 %, en période de commercialisation des récoltes des cultures — avec les fêtes de fin d’année et l’apparition des premiers cas de la maladie de Newcastle— à 23,8 %. CORAF ACTION N° 47

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A ce sujet, les maladies constituent les principales contraintes pour 86,7 % des éleveurs. Les tiques, les puces et la maladie de Newcastle, qui représentent 60 % des infestations, tuent beaucoup. Mais, quand cette dernière sévit de manière saisonnière, pendant la saison sèche coïncidant avec la récolte des noix d’anacarde, les premières, surtout les puces, dont l’apparition est liée aux conditions d’élevage, le font de manière permanente. Pétrole ou huile de palme sur les parties infestées

C’est dire donc que cette importance des pathologies a pour cause le faible recours par les éleveurs aux méthodes de prophylaxie en vigueur : vaccination et déparasitage interne et externe. A vrai dire, 94,7 % des éleveurs ne vaccinent pas du tout. Ils sont 64,7 % à recourir au traitement traditionnel, 31,4 % à ne pas traiter et 3,8 % à user des capsules enrobées d’antibiotiques à base de tétracyline. Pour le traitement traditionnel de la maladie de Newcastle, ils administrent oralement aux victimes une décoction d’écorces de caïlcédrat (khaya senegalensis). Quant au parasitisme externe,

Comment oignon et échalote se nourrissent d’azote

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L N’EST PLUS UN SECRET POUR PERSONNE

que l’utilisation des engrais et pesticides a atteint ses limites. Les agriculteurs traditionnels ont alors tout intérêt dans les pratiques culturales, tel l’apport d’azote aux plantes, à travers la matière organique, pour parfaire leur croissance, assurant un redressement significatif et durable de la fertilité des sols. Le recours aux champignons, dits mycorhiziens, contribuent fortement, en effet, à la durabilité des systèmes de production et à la conservation de l’environnement. Mais, selon Mfegue Crescence Virginie, présentant son mémoire de diplôme d’études approfondies, en janvier 2007, les plantes

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ils appliquent du pétrole ou de l’huile de palme sur les parties infestées. D’autre part, ils consomment la viande, en majorité celle des coqs, pour les repas familiaux, les fêtes religieuses et coutumières et les visites, et y tirent ainsi 16,2 % de protéines. Quant aux œufs, 35,2 % consomment ceux qui sont incubés mais pas les œufs frais, les œufs non éclos mais pas détériorés. Ici, il est à noter leur souci majeur de préserver la fonction de reproduction du cheptel. La forme de cet élevage est de type traditionnel et extensif. Les propriétaires apportent le complément alimentaire à même le sol dans 74,3% des élevages. Le mil est servi par 92,3% des élevages ou associé ou au riz par 5 %.

Contact : Papa Nouhine Dièye, Ayao Misohou ISRA, BP 53, Kolda, Sénégal Tél. : (221) 33 832 17 56 E-mail : padieye@yahoo.fr Contact : Adama Faye CSS, BP 1772, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 00 79 Fax : (221) 33 860 40 73 E-mail : mfb@arc.sn

diffèrent beaucoup dans leur degré de formation de la symbiose azotique, dans les régions tropicales. Colonisation du sol par les racines

C‘est le cas de l’oignon (Allium cepa) et l’échalote (Alium cepa var. ascalonicum). Parce que très dépendants de ce mécanisme, ils sont très indiqués pour sa compréhension. Pour le caractériser, voici le test réalisé par l’auteur. Elle a pris trois inocula, M1 constitué d’une souche pure, M2 d’un mélange de deux souches et de M3 de cinq souches. Elle s’est servie de blocs, disposés au hasard, pour chacune des deux cultures, comprenant trois traitements avec apport d’azote aux plantes et d’un plant non inoculé tenant lieu de témoin. Durant douze semaines, après le semis, elle a suivi l’évolution de la

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croissance des plants et la colonisation du sol avec leurs racines. Efficacité d’absorption du phosphore

Dans ces conditions de culture, ont été constatées des augmentations de croissance, entre 40 et 200 %, chez les plantes traitées. Celles de la biomasse aérienne et du poids des bulbes dépendent de l’inoculum ; tout comme la vitesse de l’intensité de cette colonisation est plus rapide chez le traitement avec une souche pure que chez les deux autres. De fait, à la sixième semaine, après le semis, cette colonisation dépasse les 50 %, avec des pics de plus de 100 %, etc. L’oignon et l’échalote réagissent positivement au traitement avec une souche pure et modérément à celui avec deux souches. Il en est de même de leur dépendance relative à l’apport d’azote qui est plus élevé avec le premier qu’avec le deuxième, le traitement avec cinq souches s’étant avéré négatif. Quant aux phosphatases acides sur tout le tissu des racines, ils sont de 180 % pour le traitement à souche pure et de 95 % pour celui à deux souches, chez l’oignon, et autour de 45 % pour le premier et de 20 % pour le deuxième, chez l’échalote. Cette corrélation, positive entre le pourcentage de la colonisation du sol par les racines et la croissance pondérale des deux cultures, suggère qu’une souche de citramalique (acide organique) est plus à même d’induire des améliorations dans leur croissance. De même, celle, entre cette colonisation et ces phosphatases, met en évidence le fait que les souches les plus efficientes améliorent leur efficacité d’absorption du phosphore.

Contact : Mfegue Crescence Virginie IRAD, BP 2067, Yaoundé, Cameroun Tél. : (237) 975 70 35 E-mail : mvirginie2002@yahoo.fr


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La traction animale sous forme de projets

NFLUENCER LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL,

réduire la pénibilité des travaux agricoles, favoriser la culture attelée, le transport, l’intégration agricultureélevage et la génération de revenus sont autant de bonnes choses mises à l’actif de la traction animale. Mais reste encore mal connue la manière des producteurs de concevoir un projet de traction animale ainsi que ses stratégies de financement. C’est au dévoilement de ce pan de mystères qu’à trois, nous nous sommes attelés, en 2001, à travers une étude de quatre exploitations cotonnières de deux villages de la province nord du Cameroun. En provenance du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD)

et de l’ONG Service d’appui aux initiatives de développement (SAILD), nous avons cherché à comprendre comment ces producteurs conçoivent leur projet individuel, à partir de leurs besoins, possibilités et objectifs. Nous avons également eu pour souci d’analyser leurs pratiques de financement de la traction animale, après avoir procédé à un diagnostic économique global des exploitations — trésorerie, épargne, capacité d’autofinancement. En dernier lieu, nous avons discuté en quoi elle est à même de les extirper de la pauvreté. De prime abord, nous avons prévenu que « l’étude montre que le financement d’un attelage requiert plusieurs années et une mobilisation équilibrée de l’ensemble des ressources finan-

cières de l’exploitation ». Mais il vaut son pesant d’or, car, selon les producteurs, la traction animale a pour effets d’augmenter la surface cultivée, de donner de meilleurs rendements – en cas de mécanisation complète, dont les travaux d’entretien –, des revenus directs – du fait de l’attelage – et indirects – du fait de la plus-value obtenue après la réforme des bovins. Vingt-cinq pourcent des exploitations possèdent…

Cependant, pour citer un premier exemple, la réalité est que les producteurs éprouvent des difficultés à apprécier leur capacité d’autofinancement. Cela consiste à ne pas pouvoir envisager l’effet de la traction animale sur la

rentabilité de leurs activités et développer une vision progressive de l’équipement. Cette capacité, estimée à 164 000 francs CFA par exploitation et par an, est, en effet, modeste. Elle s’avère dépendre des résultats technico-économiques des producteurs, de leur habileté à gérer les différentes formes d’épargne et de leur faculté à contrôler les dépenses non prioritaires. Pourtant, ce n’est pas leur seul lot, puisque même leur partenaire, la Société de développement du coton (SODECOTON), élabore des plans de financement fragiles, faute d’appuis aux financements qu’elle met en place. Il faut souligner que, dans cette zone cotonnière, seuls 25 % des exploitations possèdent un attelage, avec, au

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total, 55 000 paires de zébus et 25 000 ânes de trait. Soixante-deux mille charrues, 13 000 outils de sarclage, 11 000 outils de buttage et 5 000 charrettes composent au minimum l’équipement des producteurs. Les revenues rapportés par la commercialisation du coton et les services d’appui – crédits, services vétérinaires, vente d’équipements, vulgarisation techniques – proposés par cette Société ont favorisé le développement de la traction animale. Contraintes d’exploitation et…

Ainsi, des villages d’Ouro Labo et de Cékandé, nous nous sommes limités à choisir quatre producteurs, car le suivi de la gestion financière de chacune de leurs exploitations nécessite la collecte de toutes les informations à la source même, d’où de multiples déplacements sur place, et de nombreux recoupements. En 2001, tous avaient un projet d’équipement à traction animale pour l’année à venir, une exploitation à cultures multiples, telles les céréales et les légumineuses en plus du coton, un petit élevage intégré, etc. De plus, deux d’entre eux suivaient un programme expérimental de conseil en gestion, ce qui nous paraissait intéressant dans un exercice de comparaison de leurs pratiques de gestion avec celles des deux autres. Dès le mois de novembre, les projets ont commencé à être élaborés en détail : description, justification, modalités de financement, impact sur l’exploitation, objectifs à moyen terme, contraintes d’exploitation et solutions envisagées par chaque producteur. Les projets sont dépendants de…

Les données collectées ont porté sur la structure de l’exploitation, les productions végétales, le cheptel et les productions animales, le programme prévisionnel de leur vente, les activités extra-agricoles, les crédits, les forfaits et l’épargne, les dépenses domestiques prévisionnelles, de maind’œuvre et de location d’attelage, l’équipement agricole, l’assolement au titre de l’année suivante. Après quoi, le fonctionnement économique des quatre exploitations a été analysé, en se référant à l’étude des types de recettes, de dépenses – fixes, obligatoires et imprévisibles, déplaCORAF ACTION N° 47

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çables –, de modalités d’épargne et à des indicateurs, tels que le solde de trésorerie, la valeur monétaire de l’épargne et la capacité d’autofinancement. Ainsi, sur le plan technique, les conditions d’enherbement, le type de sol, l’environnement parasitaire — les glossaires —, que les producteurs appréhendent bien, les ont influencés dans leur choix de l’espèce animale. Mais, leur préférence, ne paraissant pas totalement fondée sur une vision objective des besoins et perspectives d’évolution, va à la paire de bovins, alors que la modeste dimension des exploitations et des prévisions d’augmentation des surfaces est limitée. Ils refusent également d’adopter des alternatives plus économiques et innovantes, telles que la paire d’ânes et le bovin, et la vache de trait. Sur le plan économique, la question a été abordée plus haut concernant leur modeste capacité d’autofinancement. Sur le plan des stratégies et opportunités, les projets sont dépendants de leur situation, de leurs objectifs à moyen terme et des opportunités. Bien que porteurs de plusieurs projets, leur situation précaire a conduit à de fréquents reports de priorités. Des crédits animaux existaient

La cohérence entre le projet d’équipement, les contraintes de l’exploitation et les objectifs des producteurs n’est jamais apparue évidente, le portefeuille de projets ayant été dévoilé de manière progressive, faute de confiance initiale. Les producteurs ont cherché l’augmentation équilibrée de l’énergie agricole disponible, de la réserve foncière et de la main-d’œuvre. Certains tabous et usages coutumiers et le conformisme social ne sont pas sans avoir influencé le choix des producteurs, tout comme les options de la société cotonnière. En tout cas, les opportunités d’aide au financement, tel le crédit, aurait pu jouer un rôle capital sur leur décision finale, si des crédits animaux existaient. Nous disions tantôt que le faible effectif de ces exploitations a rendu possible une étude plus détaillée, mais n’a donné qu’une idée partielle de la diversité des stratégies possibles. « Il convient donc d’être pruCORAF ACTION N° 47

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dent, avant de tenter une généralisation des conclusions de cette étude, et de préciser leur domaine de validité », faisons-nous néanmoins remarquer. La stratégie la plus sécurisante

De tels producteurs acquièrent le plus souvent animaux de trait et équipements, après avoir reçu le fruit de la vente des récoltes de coton. Dans un tel projet, leur capacité d’autofinancement n’est jamais élevée. Sans crédit, il leur faut deux ans pour pouvoir acheter une paire de bovins et un troisième pour pouvoir payer une charrue. Le crédit d’équipement leur permet alors de gagner un an. Un à deux ans leur suffit pour payer la traction animale avec l’argent du coton principa-

Biotechnologie-biosécurité

Maladies : une technique de haute précision pour les diagnostiquer

A

! LES PROGRÈS scientifiques se succèdent. Ce qui n’était pas possible, hier, l’est, aujourd’hui. C’est encore le cas des tests de diagnostic moléculaire permettant d’identifier des vecteurs de maladies et, par conséquent, de suivre l’impact des programmes de lutte. Ce degré de précision inégalable dévoile les sous-espèces, les souches, les biotypes. Certaines techniques mo-léculaires, permettant la détection des maladies des cultures et des animaux, ont été développées. Elles sont majoritairement basées sur la connaissance de l’acide dioxyribonucléique (ADN). En revanche, d’autres, basées sur la connaissance des protéines, ont été appliquées avec succès. Bien plus, elles servent aussi à examiner les génotypes des organismes qui provoquent les maladies et à fournir de l’information sur la taxonomie (décrire et regrouper en familles, en genres, en espèces, etc.) des souches. INSI VA LE MONDE

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lement. Mais, dès lors, l’ensemble des ressources financières s’épuise. Combiner, de manière équilibrée, la culture du coton et des vivriers et l’élevage nuos paraît être la stratégie la plus sécurisante. Contact : Eric Val, Michel Havard, Marc Roesch CIRAD, 34398, Montpellier Cedex 5, France Tél. : 04 67 59 37 24 Fax : 04 67 59 37 98 E-mail : eric.vall@cirad.fr E-mail : michel.havard@cirad.fr E-mail : marc.roesch@cirad.fr. Contact : Patrice Djamen SAILD, BP 293, Garoua, Cameroun Tél. : (237) 223 35 38 Tél : (237) 223 33 62 Fax : (237) 223 59 24. E-mail : saild@camnet.com

C’est ainsi que la reconnaissance de la source d’infection d’une maladie épidémiologique contribue significativement à améliorer la lutte contre elle. Plus concrètement, l’analyse de l’ADN du virus de la diarrhée de bovin (BVDV) a non seulement révélé sa composition en deux génotypes, le BVDV 1 et le BVDV 2, mais aussi le fait que seul ce dernier produit une hémorragie et une maladie aiguë mortelle. Une meilleure administration des médicaments

Les tests de laboratoire, l’enzyme immunoassay (EIA) et l’enzyme-linked immunosorbent assays (ELISA), dont l’avantage certain est d’être facile à mettre au point, s’appliquent à une panoplie de parasites et de microbes. Ils fournissent les informations capitales sur leur organisme et leur composition génétique, qui servent à élaborer un programme de lutte. C’est de là que tire son origine l’étude proposée sur l’identification des grandes maladies, l’application de ces techniques de détection de leurs vecteurs et le développement d’une procédure de diagnostic des maladies aux causes inconnues. Aussi bien les chercheurs que les bénéficiaires attendent, notamment, que des protocoles de détection, clairement définis, soient établis et déve-


E CHOS loppés pour aider à mieux lutter contre ces maladies ; qu’ils soient utilisés par les industriels privés de la production de matériel végétal, tout comme par les industriels de l’élevage, par les services vétérinaires — assurant une meilleure administration des médicaments — et par les

agences de la réglementation — garantissant les tests sur les animaux importés. Ces bénéficiaires ne seront pas les seuls, car, au demeurant, les agriculteurs et les agropasteurs seront tout aussi intéressés par le matériel végétal et animal sain, ainsi que les

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industriels dans la conservation du germplasme.

Contact : Marcel C. Nwalozie CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : marcel.nwalozie@coraf.org

Tous les pauvres ne sont pas pauvres !

Professeur à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, l’auteur de cet article déroute par son approche inattendue de la pauvreté en Afrique centrale, en traitant le sujet par l’autre bout inhabituel : le pastoralisme nomade.

L

’ARGENT, LA MONNAIE COMME LE montant, est-il un critère suffisant pour définir ce qu’est la pauvreté ? Si la réponse est oui, alors ont raison les Nations-Unies qui prennent comme des pauvres les ruraux d’Afrique centrale disposant d’un revenu moyen d’un dollar américain par jour… ? C’était en 2002. Pourtant, le contraire est tout à fait envisagé. C’est ce que démontre cette étude qui dévoile le fond de ma pensée. C’était en juin 2003. Car, « chiffrer ainsi la pauvreté, dans le cadre d’une logique de donateurs, laisse penser que les pasteurs du Sahel survivent à peine, puisque, selon les critères des sociétés occidentales, il est impossible de vivre en disposant de si peu », ai-je rétorqué, d’entrée de jeu. Sur le terrain, en effet, tout observateur constate qu’ils vivent bien ; leur vie de tous les jours est fragile et manque d’abondance, certes, mais elle n’est nullement semée de disette ; la forte cohésion de communautés, tels les agropasteurs du Sahara méridional, supplée admirablement à toutes sortes de carences. Fondées sur des structures lignagères éprouvées par le temps, elle leur permet de surmonter les pires sécheresses abattues sur leur milieu.

« offrent, en définitive, un modèle social efficace, sans autre équivalent à de telles latitudes, et relativement indemnes de surcroît d’exclusions économiques inhérentes à d’autres sociétés. » Ceci semble démontrer que le problème de la pauvreté est ailleurs. Car, depuis 1995, quand le sommet de la terre a lancé le slogan de la réduction de la pauvreté dans le monde, la lutte paraît mal engagée pour plusieurs raisons. D’abord, les systèmes de production tropicaux devant bénéficier de la solidarité internationale sinon incluent, par incidence, le pastoralisme, du moins préparent sa disparition. Ensuite, en dix ans, les pays donateurs ont réduit leurs aides à l’Afrique sub-saharienne représentant 40 % de leur produit intérieur brut. Pourtant, outre le risque de produire un effet contraire, de tels faits dévoilent, par-là même, leur ignorance des sociétés vivant d’élevage. A un tel point que sont méconnues leurs « réussites insolentes » au moins dans leur

contribution honorable au produit intérieur brut de leur pays, où l’élevage est le second pourvoyeur de revenus, et dans leur formidable capacité à survivre aux graves crises et cataclysmes cycliques. Prêts parentaux et échéances.

S’il est donc inexact d’assimiler leur dénuement à celui des refugiés ou sous-prolétaires ou villageois pauvres, il nous est nécessaire de revenir sur la pertinence des statistiques officielles aux pronostics pessimistes régulièrement contredits par les faits, de rappeler l’essentiel de leurs stratégies de survie, d’esquisser des perspectives pouvant les ancrer dans la modernité. Bien entendu, il ne nous échappera pas de souligner les inégalités que leurs communautés perpétuent. En fait, 1 dollar, le revenu journalier d’un éleveur d’Afrique centrale, correspond à peu de choses prés, en 2003, à celui de 240 000 francs CFA l’année qui, convertis en têtes de bœuf, équivaudraient, en 2002, au prix de vente de 4 bovins ou de 2 dro-

Crises et cataclysmes cycliques

C’est dire qu’indifférentes aux richesses étalées par les pays développés, elles

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E CHOS

DE LA RECHERCHE

madaires. Encore qu’il est rare de les voir avoir des besoins annuels d’argent atteindre une telle somme et se séparer d’autant d’animaux en une seule fois ! Par conséquent, il importe, au-delà de ces statistiques, de tenter de décrire les pauvretés tropicales, afin de mieux les replacer dans leur contexte : « Quand nous avons étudié les budgets des campements nomades et les revenus de leurs troupeaux, aucun de nos résultats n’indiquait que les pasteurs des bassins tchadiens et nigériens étaient en situation de survie. » Il en est de même des documents officiels qui ne mesurent pas les atouts économiques qu’offrent leurs lignages. L’éleveur peulh du Gourma burkinabè, qui perd son troupeau, jouit, de façon presque illimitée, des retombées du système de prêts parentaux et d’échéances relevant de la coutume. Deux fois celui d’un professeur d’université

Même l’indice de développement humain, comprenant l’accès à l’eau potable, le revenu par tête d’habitant corrigé, le taux de scolarisation, le sort des femmes, l’éloignement des services de santé, etc., ne prend guère en compte les spécificités socioculturelles. Mesurer le manque de ces éléments, du reste importants, n’apprend pourtant rien sur ce qui existe. Par contre, c’est en tenant compte du fait que, dans les sociétés élevant des ânes, l’approvisionnement en eau des foyers par les femmes est grandement facilité avec l’accès à l’eau potable, par exemple, qu’un programme est à même d’améliorer le sort de celles-ci. Ne confondons pas misère et pauvreté. Au Tchad ou au Burkina Faso, les éleveurs possèdent en moyenne une soi-xantaine de têtes de gros bétails, d’ailleurs, limitée à cause des faibles capacités d’abreuvement. Tout en se plaignant de leur sort, ils n’ont de cesse pourtant d’ arborer fièrement les signes — harnachements, garderobes, pèlerinages à la Mecque à leurs frais, etc. — de cette richesse ! Dès lors, qu’y a-t-il de surprenant que certaines catégories sociales les considèrent comme riches ou très riches, puisque le revenu de la vente d’un seul animal est plusieurs fois supérieur au CORAF ACTION N° 47

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salaire mensuel d’un instituteur, au moins deux fois celui d’un professeur d’université ou un peu plus celui d’un sous-préfet du coin. En définitive, « aucune étude, jusqu’ici, n’a tenté d’évaluer ce capital humain, dans une optique économique. » Politique délibérée de leur exclusion

Ces agropasteurs sont 7 millions à vivre au centre du continent africain, à cheval sur les bassins tchadiens et nigériens, recoupant la majeure partie du Burkina Faso, du Niger, du nord du Cameroun, et englobant les deuxtiers de la partie septentrionale du Tchad. Ce sont des Arabes, des Touaregs, des Peulhs, des Toubous, etc. Avec 12 millions de têtes de bétail, il nous est difficile de penser qu’ils vivent dans la pauvreté. Mais, comme toutes sociétés humaines, leurs communautés comportent des pauvres. Ils ont nom les classes âgées sans aucune progéniture, les 50 000 à 60 000 captifs ou assimilés comme tels. Les problèmes ne peuvent non plus manquer. Leurs déplacements saisonniers ne les empêchent pas d’exprimer leur désir de participation à la gestion des affaires publiques, en renforçant les pouvoirs de leurs représentants lamido, cheikh, sultan, kahr et chef de groupement. Recouvreurs de l’impôt, ils veulent aussi les voir disposer par l’administration de procurations pour les concertations régionales. Hélas, elle se méfie de ces derniers, alors qu’elle est dans l’incapacité de les remplacer dans leurs fonctions. Vient s’y greffer qu’ils sont les « oubliés perpétuels par défaut » de la politique de gestion des terres. Ces deux exemples sont loquaces : dans les années 80, un programme, qui avait financé la construction de 28 forages pour les Peulhs du canton de Korhol, dans le Biguirma, au Tchad, avait fini par profiter aux agriculteurs les ayant, purement et simplement, accaparés en les entourant de jardins maraîchers, et ce, en leur absence ! En 1987, au sud de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, les dégâts causés sur les champs par leurs animaux ont fait l’objet d’un procès, dont le jugement final sur les dédommagements, inter-

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venu après plusieurs mois d’instruction judiciaire, les a condamnés par contumace, faute d’être absents ! Pourtant, ils continuent de ne pas admettre que cette politique n’intègre pas la gestion traditionnelle des parcours et des puits. Ils assimilent même l’absence de règlementation du nomadisme et du cadre spatial à une politique délibérée de leur exclusion. Ce qui les paupérise dans l’immédiat

Il arrive que des campements engagent mal une migration estivale et ne réussissent pas à profiter, autant que faire se peut, des pâturages d’été, faute d’avoir mal apprécié les fronts orageux, ce qui peut ruiner toute une famille. Par exemple, des éleveurs Budma, qui tardent à abandonner les bourgoutières des archipels du Lac Tchad, se retrouvent parfois piégés sur des îles et assistent impuissants à la noyade de leurs troupeaux par la montée des eaux. Depuis l’affranchissement de la plupart des esclaves, les femmes et les adolescents, qui supportent désormais l’essentiel des risques d’élevage, revendiquent souvent un pouvoir d’achat contesté par les hommes adultes. Contre les résistances de ces derniers, des épouses, qui tiennent à garantir des lendemains meilleurs, font envoyer leurs fils s’instruire pour devenir des cadres et occuper des postes de responsabilité dans l’administration. Les cadres, issus du milieu, vivent mal ce genre de vie jugé arriéré et se découragent à lutter contre les coupes réglées ou sombres des budgets des campagnes de vaccination virale. Enfin, ils sont les victimes presque désignées des guerres civiles fatricides intermittents survenant, à tout bout de champ, sur le contient, tout comme leurs troupeaux, ce qui les paupérise dans l’immédiat. Une vision plus juste des réalités

Il est donc difficile de laisser tel quel ce statu quo et de ne pas imaginer des programmes novateurs et durables pouvant apporter des solutions. Leur bilan doit être dressé, vu les échecs des projets, mais aussi leurs réussites, tel le succès éclatant de la lutte contre les épizooties (transmissibles) confirmé


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par l’attrait des éleveurs pour certains traitements. Devant tant de projets presque mortnés, n’est-il pas judicieux de fixer l’action minimale, fut-elle modeste, que pourrait assumer durablement l’Etat, avant de concevoir l’enveloppe matérielle d’accompagnement ? Devant une telle méconnaissance de ces sociétés, qu’attendons-nous pour conduire des études neuves susceptibles de situer leur santé économique au sein de la filière ? Ces pistes de recherche culturelle et sociale ne pourront être précisées, tant que les éléments, basant la lutte contre la pauvreté, n’auront pas été mieux précisés. Si l’amélioration du statut des femmes est un objectif, il faudra évaluer, de manière convenable leur emprise économique sur le cheptel, de façon à disposer d’un angle d’approche adapté à cet objectif. Si le sort des enfants devenait une priorité, il faudra du coup apprécier la mesure du remplacement de leur apport par une autre main-d’œuvre. Il faudra, aussi et surtout, prendre l’exacte mesure de la variabilité bioclimatique des marges semi-arides, définir correctement les marges de travail acceptant les aléas et mobilités spatiales rendant possibles les calculs de rentabilité ou les projections, faire en sorte que les concurrences déloyales des pays industrialisés ne viennent remettre en cause la capacité des sociétés pastorales à répondre aux besoins des villes africaines. Enfin, sélectionner avec soin les dimensions sociales portant ces efforts aboutira à une vision plus juste des réalités, gage certain d’une plus grande efficacité.

Contact : Jean-Charles Clanet Université de Reims Champagne-Ardenne 51096 Reims Cedex, Reims, France Tél. : 03 26 91 36 82 Fax : 03 26 91 36 84 E-mail : dorothee.escotte@univ-reims.fr Internet : www.univ-reims.fr

DU

CORAF/WECARD

Huitième Assemblée générale

CORAF/WECARD : sur la rampe de lancement…

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IEN N’EST PLUS DÉCONCERTANT,

vées le 12 juin 2008, à Yaoundé, relapour les « jurés » comme pour tives à la composition du Conseil le « jugé », de peiner, pendant d’administration et au mandat de ses deux ans, pour presque rien. Par membres, qu’ils ont procédé à l’éleccontre, rien n’est plus motivant, pour tion de ces derniers (voir encadré). eux, à la même période, de suer dans Ouvert son Conseil d’administrale travail pour beaucoup. C’est cette tion à l’ensemble des acteurs dernière assertion qu’a remplie le Conseil Ouest et Centre africain pour Leur emboîtant le pas, les Partenaires la recherche et le développement agriscientifiques et techniques et les Parcole. Devant ses résultats tangibles, tenaires au développement ont, tour à sa huitième Assemblée générale, tenue tour, exprimé le même sentiment de à Yaoundé, du 12 au 13 juin 2008, pousatisfaction que les délégués, pour les vait-elle en statuer autrement ? mêmes raisons, y compris la bonne Non. Mieux, elle a tenu, dès le début gouvernance et la diversification des des assises, à adresser de vives félipartenariats. citations aux dirigeants de l’institution Les premiers y ont ajouté leurs féliciqui ont su maintenir le cap de la dynatations et remerciements à l’institution mique de progrès, à travers des actes pour avoir ouvert son Conseil d’admiconcrets. Ils se résument en ceci : clanistration à l’ensemble des acteurs, rifier sa vision, impliquer davantage eux inclus. les SNRA, diversifier les partenaires, Aussi lui ont-ils recommandé « de y compris les Partenaires financiers, prendre les dispositions nécesimpliquer les Communautés saires pour une meilleure économiques régionales, asgestion de sa croissance, surer la transparence de en analysant les risques, sa gestion financière. en renforçant et en amDès lors, le rapport plifiant le partenariat d’activités n’a pas [autour] des initiatiattendu d’être adopté ves en cours dans la à l’unanimité des désous-région,dont légués ; la demancelui avec les Unide d’adhésion du versités agricoles. » Central AgricultuTout comme, d’ailral Research Insleurs, il l’encourage titute, au nom du à mettre en pratique SNRA du Liberia, tous ses ef-forts tenfera l’objet d’une dant à renforcer les procédure d’urgenSNRA et à réfléchir ce. sur les voies et moEn outre, les déléyens de la mobilisagués ont demandé la Paco Sérémé, direction accrue des resfinalisation des Stateur exécutif du CORAF/WECARD, sources financières. En tuts de l’institution, arépond aux questions cela, le Conseil peut doptés à Yaoundé, le des journalistes. compter sur leur enga12 juin 2008, qui sont négement renouvelé à pourcessairement à adapter aux suivre leur coopération, notamnouvelles donnes que sont le ment, en ce qui concerne la mise en Plan stratégique révisé 2007-2016 et le œuvre du plan opérationnel. plan opérationnel 2008-2013, adoptés Quant aux seconds, les organes du en mai 2007, à Abidjan. Conseil sont leurs interlocuteurs priviC’est au vu de cette révision, notamlégiés, avec qui ils vont suivre la mise ment de deux dispositions, approu-

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S UR

LE TERRAIN

Le Conseil d’administration en partie renouvelé Pr Zok Simon, président, Instituts nationaux de recherche agricole, Cameroun Pr Abubakar Yusuf, vice-présient, Instituts nationaux de recherche agricole, Nigeria Dr Bino Témé, Instituts nationaux de recherche agricole, Mali Dr Namkoserena Salomon, Instituts nationaux de recherche agricole, République Centrafricaine Dr Yo Tiémoko, Instituts nationaux de recherche agricole, Côte d’Ivoire Dr Macoumba Diouf, Instituts nationaux de recherche agricole, Sénégal Mme Atangana Elisabeth, Organisations professionnelles des producteurs, Cameroun Mme Nzondi Simone, Secteur privé, Burkina Faso Mme Clarisse Na?lar, Organisations non gouvernementales, Tchad M. Isaias Angué Obama, Communauté économiques régionales d’Afrique Centrale Siège à pourvoir, Communauté économiques régionales d’Afrique de l’Ouest Siège à pourvoir, Partenaires scientifiques et techniques, Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale et Instituts de recherche avancée Dr Christer Hamansson, Partenaires au développement en œuvre des huit programmes retenus par le Plan stratégique. Motion de vives félicitations adressée aux membres sortants

Aussi attirent-ils l’attention des délégués de l’Assemblée générale sur « la nécessité d’opérer des changements organisationnels adéquats, afin d’accroître [la] capacité de gestion indispensable [à] la mise en œuvre du plan opérationnel. » De même qu’ils l’encouragent à s’impliquer davantage dans l’organisation des tables rondes nationales réserCORAF ACTION N° 47

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Du niébé fourrager vulgarisé

’UNE PIERRE, JE NE SAVAIS PAS QUE trois coups peuvent être tirés : solutionner le déficit alimentaire des animaux domestiques herbivores, améliorer le revenu des producteurs et… diversifier leurs sources de revenus, grâce au niébé fourrager. Sa culture s’est faite en station agricole avec des variétés à cycle court, pour ne pas concurrencer les autres spéculations vivrières. C’est, en l’occurrence, la variété KVX 745-IIP, connue pour sa haute valeur nutritive, pouvant atteindre jusqu’à 3 kilos d’azote pour 1 kilo de matière organique. Très appréciée par les bovins, moutons, chèvres, lapins, etc., elle a été développée par l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA) et le Centre régional de recherches environnementales agricoles et de formation (CRREAF) du Burkina Faso. Faire le démarriage pour obtenir de la biomasse

semaine de juillet ; en culture irriguée, il les fait, en mars et (ou) sept mois plus tard, en octobre. Il les met de telle sorte que les lignes soient distantes, entre elles, et les poquets espacés, les uns des autres, respectivement de 50 centimètres. En semant 2 à 3 graines par poquets, il doit se retrouver avec 12 kilos de semences à l’hectare. Quinze à vingt jours après, il peut sarcler au moins une fois, mais il ne peut pas faire le démarriage pour obtenir de la biomasse. La vente des fanes lui rapporte un bénéfice net de…

De même, soixante-dix jours après, il est censé récolter, quand les gousses se forment, stade auquel la plante dispose de plus de matières azotées. Là, elles sont laissées préfaner au champ, durant une journée ; les gerbes de 2,5 kilos environ sont confection-

Suivons comment se fait sa production, de la première étape à la huitième. Au moyen de la traction animale ou du tracteur, le producteur laboure son champ, choisit sur des sols sablo-argileux, où pousse mieux le niébé (Vigna ungulata). Son régime pluviométrique de prédilection va de 400 à 600 millimètres par an, où le producteur effectue les premiers semis, dès la deuxième vées au Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique, de façon à rendre meilleure son appropriation et la rendre plus cohérente encore dans son application. Pour cela, ils lui ont manifesté leur engagement à continuer ce partenariat. Présidée par madame le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, docteur Madeleine Tchuinté, cette huitième Assemblée générale a adopté plusieurs motions, dont la motion de vives félicitations adressée aux membres sortants, professeur Emmanuel Ewosu-Bennoah, le président, docteur Bani Grégoire, le vice-président, et Mme Gisèle d’Almeida, tous membre

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du conseil d’administration, « pour les sacrifices et les efforts consentis ». Enfin, elle a retenu de tenir ses prochaines assises, au Bénin, dans deux ans.

Contgact : Paco Sérémé CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : paco.sereme@coraf.org

La suite de cet article dans le prochain numéro


M ON HUMBLE AVIS

nées ; puis, les dernières sont laissées en séchage, pendant deux jours, tout en les retournant de temps en temps. Le foin obtenu de ce niébé fourrager varie entre 3,5 et 5 tonnes de matière sèche à l’hectare, mais chute à 1,5 tonne, après la récolte des gousses. Pour cela, il n’y a pas à « chercher de midi à quatorze heures », mais à aller directement voir chez les producteurs de semences agréés, les organismes de référence ainsi que les autres producteurs. Tout comme, d’ailleurs, le producteur est tenu de disposer, avant le labour, de 5 tonnes de fumier par hectare, ce qui fait 25 charrettes à âne, ou bien de 100 kilos par hectare d’engrais à base d’azote, d’acide phosphorique et de potasse, au moment du sarclage, mais pas d’urée, d’insecticides contre les insectes raffolant de la période de floraison. Mais où stocker autant de fourrages ! Pour soustraire le foin de l’action nocive des termites et autres animaux, le producteur est vivement invité à user impérativement de claies, qu’il fabrique à l’aide de perches coupées des branches d’arbres. Le fourrage, recouvert d’une bâche ou de feuillage, est étalé sur ces claies traitées et disposées sur des piloris hauts de quatre-vingts centimètres au moins du sol. Ainsi, avec un hectare de foin de niébé, qui vient en complément à la nourriture de base des animaux, le producteur est censé faire l’embouche de 50 moutons, pesant 30 kilos en trois mois, en leur donnant quotidiennement 1 kilo de fanes chacun. Il lui permet également, avec 15 vaches en lactation de 250 kilos, de produire en sus quotidiennement un 1/2 à 1 litre de lait chacune, en leur ingurgitant 2 kilos de fanes chacune. Enfin, la vente des fanes lui rapporte un bénéfice net de 75 francs CFA par kilo.

Contact : Marie-Bernadette Kiébré Toé, Moumouni Sanou INERA-CRREAF, 01 BP 469, Ouagadougou 01, Burkina Faso Tél. : (226) 50 31 92 29 Fax : (226) 50 34 02 71 E-mail : inera.direction@fasonet.bf

L’Afrique : futur grenier rizicole du monde Annoncée dans les vingt-troisième et vingt-quatrième numéros de Coraf Action, cette rubrique de réflexion, de débat et de proposition a démarré dans la vingt-cinquième édition. Le dixième invité, Dr Papa Abdoulaye Seck,

L

a simplification et l’accélération des procédures d’homologation de ces variétés, par l’adoption des méthodes participatives préconisées par l’ADRAO, méritent d’être retenues, dans tous les pays d’Afrique, pour réduire, de plusieurs années, le processus d’adoption. — Il s’agit d’améliorer l’accès aux semences améliorées : la disponibilité des semences est l’une des contraintes majeures à l’utilisation réussie des variétés améliorées, telles que les NERICA. Face à un tel problème, il faut, entre autres, les mesures suivantes : adopter des lois standard sur les semences, définir des mécanismes efficaces de contrôle et de certification de semences et assurer leur application, mettre en place un système de législation semencière pour encourager l’implication du Secteur privé dans l’approvisionnement et le commerce des semences, renforcer les Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) pour la production des semences de pré-base et de base, améliorer les pratiques culturales. A ce sujet, l’ADRAO et ses partenaires ont mis en évidence la possibilité d’augmenter les rendements, en milieu paysan, à travers une gestion intégrée de la campagne rizicole, en proposant des solutions allant de la préparation du terrain jusqu’à la récolte. Des gains de rendement de 1 à 2 tonnes par hectare ont été obtenus, en système irrigué et en bas-fonds, sans augmentation significative des coûts de production ; les améliorations se trouvent surtout au niveau de la gestion de la fertilité des sols et de

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directeur général du Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO) lance, depuis le précédent numéro, un cri d’alarme, propose des actions de sortie de crise et affirme cette conviction, dans « Mon Humble Avis ». Récit et fin. Docteur Papa Abdoulaye Seck, directeur général du Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO), est un économiste spécialiste en politiques et en stratégie agricoles.

la lutte contre les mauvaises herbes. — Il s’agit de diminuer les pertes à la récolte et post-récolte : elles représentent 15 à 50 % de la valeur marchande de la production. Coraf Action

Lettre d'information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles Directeur de la publication Paco Sérémé Rédacteur en chef Armand Faye

Comité de rédaction et de lecture Julienne Kuiseu George Muluh Achu Ernest Assah Asiedu Vincent Joseph Mama Mise en pages Ngor Sarr

Documentation, édition et distribution CORAF/WECARD

Version anglaise disponible

CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : paco.sereme@coraf.org E-mail : armand.faye@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810

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N OTES

DE LECTURE

Par conséquent, la mise à la disposition des acteurs d’équipement performant et leur formation est le point de passage obligé pour réduire les pertes et améliorer la qualité ainsi que l’établissement des liens entre les différents acteurs intervenant, dans la chaîne de valeur rizicole. — Il s’agit de fortifier les systèmes de recherche et de vulgarisation et leurs liens : la mise en place d’une plateforme des acteurs rizicoles, d’un fonds d’appui au programme national rizicole et de financements adéquats aux systèmes de recherche et de vulgarisation rizicoles nous semblent des axes majeurs à considérer. — Il s’agit de massifier le soutien aux acteurs de la filière rizicole : il y a un dérèglement du commerce international. Jusqu’à une année récente, les 11 000 riziculteurs américains recevaient des subventions d’une valeur de 1,4 milliard de dollars par an. Par contre, les 7 millions de riziculteurs africains continuent de se battre, dans un marché libéralisé sans aucune subvention et avec un accès limité au crédit, aux intrants et à l’information sur le marché. En fait, il y a une évidence : les acteurs ruraux africains, comme tous les autres collègues du monde, ont besoin de soutien conséquent. — Il s’agit d’améliorer notre infrastructure pour diminuer le coût élevé des intrants : en Afrique, d’une manière générale, les prix des engrais sont 2 à 6 fois plus élevés qu’en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Cela est surtout lié aux coûts élevés des transports. Nous avons, par conséquent, des limites objectives CORAF ACTION N° 47

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pour une intensification intelligente, en vue de doper la productivité rizicole africaine. C’est possible d’inverser les tendances

L’Afrique doit comprendre qu’il lui faut assurer une offre rizicole suffisante en quantité, satisfaisante en qualité, rémunératrice pour les producteurs et supportable par le budget des consommateurs les plus pauvres. C’est, à ce prix et à ce prix seulement, qu’elle peut éviter d’être un « otage » des cours mondiaux. Il n’y a pas de secret, on construit une agriculture compétitive et durable, grâce à une combinaison intelligente de trois facteurs : technologies performantes, infrastructure de base et environnement assaini. Oui, c’est possible d’inverser les tendances, mais à moyen terme.

opérationnel, le CORAF/ WECARD en 2007 — audit et certification des comptes, Fonds compétitif régional, principaux ateliers et réunions, etc. —, fait le point de la recherche — programmes de recherche, réseaux de recherche, bases-centres, etc. —, hisse le Congo à l’honneur, etc. Le CORAF/WECARD en dix points. Producteurs et utilisateurs au centre de la recherche agricole. Par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles.

Conπtact : Dr. Papa A. Seck ADRAO, 01 BP 2031, Cotonou Bénin Tél. : (229) 21 35 01 88 ext.310 Fax : (229) 21 35 05 56 E-mail : paseck@cgiar.org

Le titre et les intertitres sont du comité de lecture et de rédaction Rapport annuel 2007. CORAF/WECARD. Plans Stratégique et Opérationnel. Une réponse appropriée aux défis de l’agriculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Par le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Il ouvre sur le mot du directeur exécutif intitulé « Une vision et une mission nouvelles », jette un large regard sur les nouveaux Plan stratégique et plan

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AGENDA

Les réunions du Conseil

q Une délégation de la direction des programmes a participé à l’atelier de validation et de planification du Programme sur les cultures vivrières qui s’est tenu, à Cotonou, du 21 au 30 juin 2008. q La direction exécutive a effectué une visite de travail aux sièges respectifs de l’Union économique et monétaire Ouest africaine, du bureau Afrique de l’Ouest de l’United States Agency for International Develop-ment, du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, du 29 juin au 6 juillet 2008. Les réunions conjointes

q La direction des programmes et la direction administrative et financière ont pris part à l’atelier de lancement du Programme Strenghtening capacity for agricultural research in Africa, à Accra, du 27 avril au 3 mai 2008. q La direction exécutive a participé à la consultation

Cette nouvelle brochure, le troisième du genre, résume les activités de l’Organisation sous-régionale en ces quelques points : repères historiques, stratégie et mécanismes de coopération, identité et organisation,secteur d’activité et motivation, contraintes de travail et méthodes de résolution, importance de la coordination, réponses aux défis de l’agriculture, identification et classification des secteurs prioritaires, outil de travail et objectifs, différents partenaires et listes des SNRA membres. du Forum pour la recherche et le développement agricoles, les Organisations sous-régionales et les Partenaires au développement sur la mise en œuvre des plans opérationnels des deux premiers, à Bruxelles, du 17 au 21 juin 2008. Les autres réunions

q La direction des programmes a représenté l’Organisation sous-régionale à la réunion sur le développement rural dans les zones semi-arides d’Afrique qui s’est tenu, à Addis-Abeba, du 27 au 30 avril 2008.

q La direction des programmes et la direction administrative et financière ont pris part à la réunion des organismes de recherche africaine et des Partenaires au développement, à Bruxelles, du 17 au 21 mai 2008. q La direction des programmes a participé à la concertation des Réseaux d’organisations partenaires d’Afrique au Sud du Sahara qui a eu lieu, à Addis-Abeba, du 21 au 23 juin 2008.


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