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3e trimestre 2008
D'INFORMATION POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN
Microéconomie : il y a pauvreté et pauvreté
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DE L'OUEST ET DU
CENTRE
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En élevage, la pauvreté n’est ni touareg ni nigérienne
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d’or, l’argent du beurre, pas de lait pas de mil sont autant de propos qui, pris individuellement, sont gros du sens donné à l’importance de l’animal dans le milieu rural. Le bienêtre du paysan ne repose-t-il pas sur la richesse procurée par les revenus de l’élevage ?, nous sommes-nous demandés dans une communication adressée au CORAF/WECARD, en tant que chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Pourtant, la science économique ne réservait pas une place particulière aux animaux domestiques, alors qu’« ils sont au centre des dynamiques d’enrichissement et de pauvreté du monde rural », constatons-nous. Car plus qu’un produit, ils sont un moyen d’accumulation du capital productif et de l’épar gne.
AFRIQUE
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EST PAUVRE CELUI QUI, COMME LA terre stérile, ne féconde plus », aije écrit, dans une communication destinée au CORAF/WECARD. Mais d’où provient cette fécondité ? Non pas seulement du système économique, mais aussi du système social, des techniques de production, des formes d’appropriation, des valeurs religieuses qui régissent le fonctionnement des sociétés sahéliennes, ai-je répondu, en ma qualité de chercheur au laboratoire d’anthropologie sociale du Centre national de recherche scientifique (CNRS) de France. Alors, qu’est-ce qui peut étonner dans le fait que la Banque mondiale ne
Le revenu peut être amélioré
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Comme tels — capital et produit —, l’animal a donc fait de l’élevage un symbole de richesse. A contrario, comme le montre Bernard Faye, « l’élevage des animaux domestiques dans les pays en développement demeure, comme toute activité agricole, une activité à risque. » Les années de vaches
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puisse pas évaluer correctement le « seuil de pauvreté » de ces populations avec des indicateurs purement ou uniquement économiques ? Rien. Car, « il existe une ‘économie morale’, fondée sur des logiques spécifiques, qui ne sont pas assimilables à une économie, dont les ressorts sont essentiellement marchands. » C’est pourquoi, je me suis posé cette série de questions : « Faut-il générer la pauvreté, pour la transformer en marchandise, dans le dessein de l’éradiquer ? » « Qu’en est-il de la pauvreté pour des sociétés qui ne sont pas structurellement intégrées dans l’économie de marché, mais qui sont, de facto ou
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de jure, confrontées, directement ou indirectement, aux problèmes de privatisation ? » Carence de pouvoirs politiques et sociaux
Cette approche ethnocentriste, qui renvoie à une vision économiste de la pauvreté, est ici battue en brèche par trois approches anthropologiques, zootechniques et juridiques du concept au sein des sociétés pastorales. Car cette vision omet d’indiquer que c’est le système d’économie, pudiquement appelé « libéral », qui est à l’origine de cette pauvreté pour certains et de la richesse pour d’autres. Ces trois approches combinées permettent de mettre en exergue les représentations qu’elles ont de ce concept ainsi que les singularités de leurs systèmes sociaux de production. Ces deux derniers éléments sont articulés à leur droit coutumier régissant l’accès aux ressources naturelles et leur utilisation et aux nouvelles formes d’émergence du foncier pastoral régi par des codes ruraux. D’où le besoin qui m’a habité d’étudier les sociétés touaregs par le biais de l’anthropologie et le code rural nigérien par l’approche juridique. La polysémie des termes en langues touaregs relatifs à la pauvreté et à la richesse sont révélateurs d’une autre conception de leur sens. La représentation de la pauvreté et des pauvres chez eux, en effet, renvoie à la faiblesse et plus à l’absence ou à la carence de pouvoirs politiques et sociaux qu’à l’absence de capacités économiques. J’en donne plusieurs exemples, dont le terme « tagergist » désignant l’omoplate — os et chairs attenantes —, que les Touaregs prennent pour le plus important organe du corps humain. Pourquoi ? Parce qu’il est large et protège le cœur. Alors assimilé à un bouclier protecteur de la vie, il passe pour être une richesse. Il incorpore les aspects quantitatifs – « éhéré » désignant à la fois un troupeau de petits ruminants de 50 à 150 têtes et les biens matériels, tel l’argent –, quantitatifs – « elkher » désignant une signification plus morale et qualitative que matérielle, tels le bienfait, le cadeau, la paix, Dieu, etc. – et physiques de la richesse. CORAF ACTION N° 48
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En revanche, la pauvreté, plus polysémique, est plus ancrée dans les rapports sociaux et les valeurs morales. Tout comme la richesse, elle est abstraite et n’a pas d’équivalent : « Il n’y a que des pauvres aux origines multiples », ai-je soutenu. Les inégalités économiques
Pour corroborer cela, quatre termes existent — « talappé », « tchighurad », « ashek » et « tékéraket » — qui désignent plusieurs situations respectives, dont en voici deux. Quand son chef décède et est remplacé par son épouse et leurs descendants, une famille sait pouvoir compter sur la capacité d’entraide du réseau de parents bilatéral et masculin, exprimant de la sorte une valeur centrale ou cardinale, fortifiée par le code d’honneur, la pudeur, le code moral de comportement social, qui veut que tout membre ne soit laissé tomber dans la dépendance vis-à-vis de quiconque. Quand un membre s’interdit, au vu du code de conduite relationnelle et du code d’honneur, la pose d’un acte préjudiciable à un autre, il ne veut pas éprouver le sentiment ultime de la honte devant la communauté. En somme, ces états de fait empêchent quiconque de sombrer dans la pauvreté et lui procurent la force de surmonter ses faiblesses dans l’honneur ou la dignité. A cela s’oppose, comme dit plus haut, celle, où le pauvre et la pauvreté englobent le cas des personnes au statut social de dépendant — tributaires, affranchis, artisans, esclaves — et qui relèvent d’un rapport politique et non d’un rapport économique. Cela est d’autant plus vrai qu’un aristocrate peut se retrouver dans une situation de pauvreté matérielle et économique, tout en continuant de prendre ses sujets pour des « pauvres ». Ils recouvrent également les vieillards et les malades ou encore les enfants, les veuves et les femmes divorcées « chefs de famille ». Donc une nouvelle donne a tout chamboulé, en développant les inégalités économiques. Il s’agit de la production des cultures commerciales, tels l’oignon, la pomme de terre, l’ail, par les Touaregs Kel Owey du septentrion nigérien, l’introduction de nouvelle tech-
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nologies, leurs conséquences sur le mode d’exploitation des terres, le droit de propriété privé, les rapports sociaux de travail. Diversifier les espèces animales
Cependant, malgré ces mutations, des pratiques socioreligieuses persistent et renouvellent la cohésion sociale et réactivent la solidarité autour du travail et les croyances communément partagées. Les mécanismes de redistribution ne sont-ils pas maintenus à travers les « travaux communautaires », appelés « gayas », par exemple ? Les rituels religieux, dénommés « tchikutawin », assimilables aux aumônes collectives, ne continuent-ils pas par être pratiqués pour pérenniser les relations avec les ancêtres ? Pour élargir cette analyse anthropologique aux dynamiques internes de la production pastorale, je vous présente des indicateurs permettant de cerner un éventuel « seuil de reproduction » des systèmes pastoraux ; les critères se basent sur des techniques de production maîtrisées ou, inversement, qui ne le sont plus. « Dans ce dernier cas, ai-je précisé, des pans entiers de la société peuvent basculer dans des situations de pauvreté ‘objective’, génératrices de frustration sociale et économique. » C’est la raison qui m’a conduit à recourir à l’analyse zootechnique pour mieux cerner la manière de poser le problème. Par conséquent, l’analyse de la structure des troupeaux, la disponibilité de la main-d’oeuvre et la possibilité d’assurer la mobilité-flexibilité du cheptel a abouti à l’évaluation des groupes pastoraux. « Elle tend à souligner que le système économique pastoral n’a pas d’autonomie, car il est fortement imbriqué dans d’autres composantes », ai-je observé. A l’inverse, la taille et la structure du troupeau peuvent généralement fournir des données relatives à l’importance de l’élevage dans l’économie pastorale et particulièrement son influence sur l’unité familiale qui est l’observatoire le plus pertinent de la pauvreté. Dans ces conditions, me suis-je demandé, quels peuvent être les indicateurs socioculturels, techniques et économiques de la pauvreté permettant d’en cerner le seuil ?
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E CHOS Le fait de diversifier les espèces animales, composant le troupeau, peut être une stratégie de lutte contre l’appauvrissement. Elle favorise, en effet, la répartition des risques et la valorisation des avantages présentés par chaque espèce. Le contraire est susceptible de se traduire par une spécialisation de la production pastorale qui correspond, socialement, à deux situations opposées, par conséquent à deux stratégies contraires. Des points d’eau à multiples usages
Ainsi, l’une révèle l’enrichissement d’éleveurs de gros bétail — bovins et camelins — qui se vend aisément. L’autre découvre l’appauvrissement d’é-
leveurs qui se consacrent uniquement à la production de petits ruminants, dont les caprins, dans le but d’assurer la survie de l’unité familiale. Ceci consiste à subvenir à ses besoins alimentaires et monétaires, à honorer ses obligations sociales, religieuses et reproductives, à compenser les carences alimentaires au moyen de produits tirés de la cueillette et de la chasse, à se reconvertir aux activités agricoles et à assurer la réciprocité instaurée par le système de solidarité. Pour en venir à l’investigation juridique sur le statut des terres pâturables et pâturées, en vue de les
priver de la surexploitation, il est à souligner que la plupart des écrits ou des projets de développement n’abordent pas la pauvreté à travers le prisme du droit. Mais ceci n’est pas ici ma préoccupation qui se limite à préciser les particularités du droit de ces sociétés pastorales. Une certaine approche, inspirée de la théorie de la « tragédie des communs », prône la privatisation des points d’eau, voire des pâturages. Or, cette tragédie, qui vante la recherche de l’intérêt personnel immédiat, est foncièrement contraire à la gestion communautaire et rationnelle. C’est pourquoi elle s’exerce, même à l’échelle de l’Univers, le contrôle démographique. Niant, de la sorte, leurs spécificités,
elle peut donc être tragique pour les pasteurs. L’inégalité des rapports sociaux
Selon les cas, en effet, les relations informelles et coutumières de concertation entre les usagers des différentes communautés existent pour organiser leur accès aux ressources, ici des points d’eau à multiples usages — forages, puits traditionnels pérennes, puits cimentés, mares temporaires ou pérennes, puisards éphémères et fleuves —, socialement sous contrôle étatique ou communautaire. Cet espace représente, à leurs yeux,
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une vraie ouverture inhérente aux dynamiques pastorales, lesquelles sont si flexibles, changeantes et variables, d’une année à l’autre, que ce mouvement ne peut être enfermé dans l’approche figée du droit civiliste, lequel exclut toute fluctuation et exige d’être appliqué, sous peine de sanction. Or le fait de combiner plusieurs droits ouvre les portes de l’esprit de négociation. Ce dernier, quoique gros de restriction sur les conditions d’accès et d’utilisation des ressources naturelles, oblige à des concertations qui prennent, outre mesure, des allures de palabres. Mais mieux vaut celles-ci que pas du tout de communication ! Et ceci est tellement plausible que, dans les structures traditionnelles, la pauvreté est perçue comme une situation qui rend le pasteur incapable à négocier son accès à ces ressources. A l’opposé, le propre de la loi est de générer la privation et l’exclusion ponctuelle. Cette dernière aiguise partout les contradictions. Elle transforme les négociations, dites palabres, en négociations marchandes qui ne profitent jamais aux plus démunis, installant ainsi la pauvreté et légitimant des rapports de domination dans un espace figé. De ce point de vue, à la différence de cellelà qui est, par essence, obligatoire, exécutoire et pénale, la coutume, bien que socialement contraignante, est négociable. Qu’en est-il maintenant du code rural nigérien ? Il semble accorder aux pasteurs une meilleure protection foncière, dès lors que la législation de droits formels de propriété est écartée et que des droits prioritaires – mais non exclusifs –, consacrés par la création de terroirs d’attache, leur sont reconnus (voir encadré). En fait, le terroir est géographique, tandis que le territoire est politique. L’espace est trop flou pour permettre CORAF ACTION N° 48
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justement la réalisation sociale de la production pastorale. C’est pourquoi, j’ai écrit que « dans les sociétés hiérarchisées, où prévaut l’endogamie, comme chez les Touaregs, le passage de ce concept géographique à son signifiant politique transforme une prééminence foncière, détenue pas l’aristocratie, autrefois guerrière, en une législation de sa domination sur les dépendants et légitime, de facto et de jure, l’inégalité des rapports sociaux face à l’accès aux ressources naturelles. » Quant au terroir d’attache, il induit la sédentarisation. En conséquence, il cherche à fixer ces nomades sur un territoire les circonscrivant sur des espaces déterminés, sans pour autant en faire les propriétaires du sol, encore moins en être des investisseurs. Or son statut juridique place la terre au centre de toutes les préoccupations ! Du coup, ce code attise les convoitises des sources forestières, l’eau y comprise. Peu importe, d’ailleurs, puisque ces gens ne s’intéressent pas essentiellement à la terre, mais principalement à ce qu’elle recèle. Garantir leur maintien ou leur essor
Au demeurant, le législateur les place dans des situations de précarité structurelles face aux agriculteurs et aux pouvoirs locaux et étatiques, par le biais de l’harmonisation des droits qui emmure le pastoralisme nomade dans un système foncier fermé. Harmoniser, c’est également entraver la gestion des déséquilibres et laminer l’existence de pastoralismes différents au profit d’un seul modèle. Puisque ce terme est mal défini, mal interprété et sujet à caution, celui de terrain de parcours ne peut-il pas le remplacer ? Si, dès l’instant où il s’agit d’une bande de terre destinée au déplacement ordonné et à l’itinérance – non à l’errance – du troupeau. Il pourrait être plus approprié aux sociétés pastorales, dans la mesure où si la terre donne un droit de cultiver, celui-là donne un droit d’exploiter ou de consommer les ressources naturelles végétales, minérales et fauniques. Et pour mieux légiférer, il est à associer à celui de domaine pastoral « qui CORAF ACTION N° 48
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offre plus de garantie patrimoniale et d’appropriation que celui de terroir d’attache. » D’où l’importance du domaine pastoral qui pourrait juridiquement englober ces deux notions. Ainsi, « sans être entré dans une analyse détaillée des différents articles […] de code rural (voir encadré), on peut, cependant, avancer que, sur le plan juridique, les activités et les sociétés pastorales demeurent peu protégées. Elles subissent plus de contraintes […] que de droits susceptibles de garantir leur maintien ou leur essor. », ai-je conclu. Le fait d’établir la reconnaissance juridique et sociale des mises en valeur spécifiques de ces espaces permettrait de bâtir les fondements d’un patrimoine foncier inaliénable, garanti par les autorités étatiques et coutumières. Ce patrimoine national particulier pourrait conférer aux pasteurs et agropasteurs des droits, des obligations et des fonctions d’arbitrage, toutes choses arrêtées de commun accord, dans le cadre des politiques de décentralisation. Ne sont-elles pas un patrimoine de l’humanité, ces sociétés ? Ne jouentelles pas un rôle primordial dans la préservation du patrimoine génétique végétal et animal ? Alors, ne les oublions pas ! Mieux, elles doivent impérativement être officiellement reconnues, dans leur manière de vivre et leur mode de produire, grâce
à des lois inscrites dans les constitutions nationales.
Contact : André Bourgeot CNRS, 75005 Paris, France Tél. : 33 (0)1 44 27 17 59 Fax : 33 (0)1 44 27 17 66 E-mail : bourgeot@ehess.fr Andre.bourgeot@college-de-france.fr Internet : www.ehess.fr
Terrain d’attache ou droit de propriété
Dans le code rural du Niger, l’article 2, relatif au terrain d’attache, et l’article 28, relatif à la propriété du sol, sont ainsi définis. Le premier érige le terroir d’attache en « une unité territoriale déterminée et reconnue par les coutumes et (ou) les textes en vigueur, à l’intérieur de laquelle vivent habituellement, pendant la majeure partie de l’année, des pasteurs, unité à laquelle ils restent attachés, lorsqu’ils se déplacent, que ce soit à l’occasion de la transhumance, du nomadisme ou des migrations. » Le deuxième établit que le droit de propriété du sol peut être reconnu à une communauté, dont les activités nécessitent « une implantation fixe et pérenne ».
Bananier : son foreur neutralisé par un champignon
creusent des tunnels dans leurs bulbes. Leurs néfastes effets ralentissent très fortement leur croissance, les rendent faibles, les terrassent, diminuent le poids de leurs régimes et drastiquement leurs rendements.
sieurs manières. C’est le cas des dégâts causés sur le bananier par un insecte foreur, du nom de Cosmopolites sordidas Germar. Pour le combattre, Beauveria bassiana, le plus dangereux des champignons microscopiques, a été trouvé par le Centre africain de recherches sur bananiers et plantains (CARBAP), une base-centre du CORAF/-WECARD, située au Cameroun. Les larves de ce ravageur causent de sérieux dommages aux plantes. Elles
Contre ce pernicieux animal, des insecticides synthétiques sont restés les moyens de lutte les plus communs et largement usités. Mais leurs exorbitants coûts, leurs impacts environnementaux et leurs contrecoups écologiques — colonisation des ravageurs secondaires et résistance et résurgence des ravageurs — ont encouragé la baisse de leurs quantités utilisées à cinquante pourcent.
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N MAL PEUT ÊTRE SOIGNÉ DE PLU-
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Les pièges semblent les plus efficaces
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E CHOS En laboratoire comme en champ paysan, Beauveria bassiana a fait preuve de ses prometteuses performances, en tuant beaucoup de ces insectes. Cependant, la plupart de ces essais ont été réalisés avec des champignons microscopiques cultivés sur de solides substrats (hôtes), tels le riz et le maïs, et non sur des bananiers qui passent pour être des hôtes mous. Malgré ces résultats prometteurs, l’adoption de ces champignons microscopiques par les grandes plantations traîne toujours, à plus forte raison par les petites. Les causes retenues sont les prix hors production du riz et du maïs et la croissance des champignons saprophytiques (d’origine pathogène) sur de solides substrats en champ paysan. C’est donc dans le but de surmonter ces difficultés que le CABAP, entré en partenariat avec une compagnie agrochimique, l’AGROCHEIM, est entrain d’évaluer l’usage d’un autre champignon microscopique, Beauveria bassiana Stain GHA, qui peut être appliqué au champ, à l’instar de toute sorte d’insecticide classique. Au labo comme dans un premier essai au champ, la mortalité des foreurs adultes est élevée. Un essai au champ rigoureux est en cours et les piges semblent de loin les plus efficaces. Rappelons que la culture des bananiers et plantains procurent des revenus additionnels aux petits producteurs, surtout des communautés rurales et semi-urbaines, du Cameroun et d’ailleurs, en Afrique de l’ouest et du Centre, où ils font partie de l’alimentation de base des populations. Contact : Justin Okolle CARBAP, BP 832, Douala, Cameroun Tél. : (237) 99 993 95 55 E-mail : okollejustin@yahoo.com
« A terre », ces foreurs du bananier sont abattus par le champignon microscopique, Beauveria bassiana Stain GHA.
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durement maigres — grandes sécheresses de 1974 et 1985, catastrophes sanitaires, etc. — ont laissé leurs stigmates pour nous rappeler cela. Sous ce rapport, n’apparaît-il pas hasardeux d’associer uniquement l’élevage à la pauvreté ? La réponse est affirmative ! C’est pourquoi, nous ne discuterons ici que des spécificités de l’élevage vis-à-vis des stratégies de lutte contre la pauvreté. « Notre démarche, précisons-nous, sera ciblée sur la mobilisation des outils micro et mésoéconomiques, tels qu’ils tendent à s’imposer actuellement dans les travaux, menés par les économistes agricoles, sur la pauvreté rurale ». A ce propos, la micro-économie analysant uniquement la pauvreté dans sa dimension monétaire, notre propos est de montrer en quoi elle est utile dans la compréhension de sa dynamique. Aussi, concernant le calcul du capital et de la productivité, elle postule que le revenu, comprenant le bien-être, est fonction du capital productif, de l’efficacité de son utilisation ou de sa productivité et des revenus externes. Au moyen des réformes foncières au profit des pauvres, des programmes d’éducation et de santé à l’avantage des plus pauvres, des programmes de reconstitution du cheptel après les sécheresses, des programmes de promotion du petit cheptel chez les ménages, les politiques de lutte contre la pauvreté se sont concentrées, pendant longtemps, sur l’amélioration du capital productif, selon un auteur du nom de C. B. Barrett. Mais, depuis quinze ans, elles s’intéressent de plus en plus à celle de la productivité des actifs, afin d’améliorer la production. Cela peut signifier introduire des cultures fourragères, utiliser la complémentation alimentaire, améliorer génétiquement les animaux de boucherie ou de laiterie, intégrer agriculture-élevage. En somme, les spécialistes recommandent de « repérer les dynamiques par lesquelles le revenu peut être amélioré. Dans cette entreprise, un certain nombre d’acquis méritent d’être présentés. » ici par nous. Les premiers d’entre eux sont la pauvreté transitoire et la pauvreté chro-
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nique. Leur différence réfère à différents types de mesures de lutte. Il s’agit des filets de sécurité et des filets d’élévation. Sédentariser leurs familles
D’après Barrett, en effet, la plupart des pauvres sont pauvres temporairement, en ce sens que le niveau de leurs actifs et l’efficacité productive de leurs exploitations suffisent, au point qu’ils puissent améliorer durablement leurs revenus, et ce, dans le court terme. Dans un tel cas, ils n’ont pas forcément besoin de l’intervention publique, bien au contraire, celle-ci peut même être perçue par eux comme indésirable ! La pauvreté persistante, inversement, nécessite une intervention extérieure, sous forme de transferts directs ou de réforme publique, afin de surmonter les causes, telles que les difficultés d’accès aux services de base, l’insuffisance de l’héritage de la terre et du capital, l’incapacité à utiliser efficacement les actifs possédés. Les politiques de lutte et programmes de distribution de l’aide alimentaire et des médicaments, d’assurance des cultures ou de l’emploi, d’assistance en cas de catastrophe, les réseaux de solidarité sociaux et les systèmes informels d’assistance mutuelle internes aux communautés sont autant de filets de sécurité, qui empêchent les pauvres transitoires de se débarrasser de leur pauvreté temporaire. A l’opposé, appelées des filets d’élévation, les politiques de vaccination des animaux, de formation et d’organisation des éleveurs tentent de sortir les pauvres chroniques de leur pauvreté persistante. Pour cela, des outils d’analyse, relativement pertinents, sont créés, tels les chemins de sortie de pauvreté qui ont servi à la reformulation des objectifs de plusieurs organisations internationales, et les trappes de pauvreté et de seuils — problèmes d’accès au capital, de productivité du capital, d’impact des désastres naturels, des guerres, des maladies, etc. — pour comprendre la dynamique de cette dernière forme de pauvreté et des sorties de pauvreté. Quant aux seuils de bien-être, par lesquels sont mesurées ces trappes de pauvreté, ils constituent les points centraux en-deçà desquels les pauvres CORAF ACTION N° 48
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sortent difficilement de la pauvreté. Comment cela se fait-il ? Il se fait qu’au-delà d’un certain seuil de revenu — quinze animaux dans le plateau Borana d’Ethiopie —, il est attesté que la croissance mène à une phase d’accumulation, alors qu’endessous, le contraire se produit – ce nombre peut dégringoler à une bête –, c’est-à-dire l’appauvrissement durable, parce que la productivité demeure trop faible. Pour y remédier, ces éleveurs en danger ont à diversifier leurs activités vers l’agriculture, quitte à finir par sédentariser leurs familles. La grande variété des situations et des revenus
Ensuite, les recherches mettent en relief l’importance des programmes de développement visant l’accès au capital par ces pauvres. Donc tout espoir n’est pas perdu, puisque d’autres actions existent qui balisent ces chemins de sortie de pauvreté : intensifier les techniques, commercialiser les bêtes et leurs produits, migrer vers les zones urbaines, gagner des revenus non agricoles, surtout accumuler des biens. Pour atteindre cette dernière action, il n’y a pas quatre chemins, mais deux, ceux de gagner des revenus croissants ou de faire des économies d’échelle et d’affronter les défaillances des marchés financiers. En agriculture, les réflexions sur les économies d’échelle réfèrent aux dynamiques d’innovation technique et à l’efficacité des petites exploitations comparée aux grandes exploitations, telle la théorie de l’innoCORAF ACTION N° 48
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vation par paliers qui suppose l’existence de technologies intermédiaires conduisant de plus en plus à des systèmes d’accumulation plus performants. De même, la littérature relative à la micro-finance est tellement fournie que nous n’insisterons pas assez sur l’importance cruciale des marchés financiers parmi les mécanismes d’accumulation et d’allocation efficace des ressources. S’agissant du ciblage de la pauvreté, considéré comme le dernier outil de base et jugé indispensable dans les politiques d’appui au développement, il permet d’identifier les pauvres au moyen d’indicateurs pertinents sociaux ou géographiques. Le ciblage géographique, très utilisé par l’International Livestock Research Intitute (ILRI) et dans les régions à extrême pauvreté, est certainement le moyen le moins cher et le plus approprié pour les filets de sécurité, telle l’aide alimentaire. Cependant, d’autres méthodes, tel l’auto-ciblage, doivent aussi être utilisées avec d’autres indicateurs, comme la tenure, la taille du troupeau, le niveau d’éducation ou de santé, vu la grande variété des situations et des revenus au sein des régions ou villages. La « révolution de l’élevage ».
Aussi, quelques pistes de recherches sont-elles à explorer, à partir du moment où ces outils permettent de reformuler plusieurs enjeux s’articulant avec quatre spécificités de l’élevage, que sont le capital animal sur pied, la source de sécurisation et de diversifi-
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cation des revenus, la source d’intensification des systèmes de production et l’usage du foncier pastoral. A propos de cette dernière spécificité, « les recherches doivent être poursuivies pour mieux comprendre les dynamiques de marginalisation des éleveurs, la logique des pratiques foncières locales et les modes de conflit d’usage. », proposons-nous, avant d’ajouter que « dans ce domaine, la gestion collective des parcours semble présenter une alternative aux pratiques coutumières […], tout comme les perspectives de redéfinition des normes et des règlementations foncières […]. » Malgré tous ces avantages, la microéconomie n’est pas ici une panacée. En effet, elle offre assez peu de réponses pluridisciplinaires à plusieurs domaines. Le premier, elle en parle peu, c’est les processus d’innovation menant à l’augmentation de la productivité. Le deuxième, elle en est peu outillée, c’est l’analyse des dynamiques sociales, englobant la mise en place des filets de sécurité ou des filets d’élévation endogènes — tontines, réseaux de solidarité, stratégies de scission des troupeaux, etc. Le troisième, elle l’aborde peu, c’est les mutations actuelles des marchés et filières, et
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des outils pertinents […]. », disonsnous, pour conclure. Contact : Guillaume Duteurtre, Bernard Faye, Celine Dutilly-Dlane, Véronique Alary CIRAD, 34398 Montpellier Cedex 5, France Tél. : 33 (0)4 67 51 58 00 Fax : 33 (0)4 67 59 37 96 E-mail : duteurtre@cirad.fr, faye@cirad.fr, dutilly@cirad.fr, alary@cirad.fr Internet : www.cirad.fr
Eleveurs : pauvres et (ou) riches
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TRANGER DANS SON PROPRE PAYS,
incapable d’influencer son futur, n’être rien, pauvre transitoire, pauvre chronique, privation de ses droits, situation d’insécurité sont autant de qualificatifs définissant ce que sont le pauvre et la pauvreté dans un contexte d’élevage, mais aussi expliquant la complexité de leurs liens. Fruit du travail collectif d’une vingtaine de chercheurs de deux institutions d’Europe et d’Afrique — Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement et Institut sénégalais de recherches agricoles —, l’ouvrage, dont nous allons résumer le contenu, en tant que coordonnateurs, tente d’en comprendre la nature, telle qu’elle se présente en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord, en Amérique Latine. « L’élevage, richesse des pauvres. Stratégies d’éleveurs et d’organisations sociales face aux risques et aux dynamiques de paupérisation dans les pays du Sud » « propose une réflexion sur le rôle de l’élevage dans
les stratégies de survie ou de sortie de crise […]. » En fait, les études de cas et de synthèse visent une meilleure compréhension des systèmes d’activités et de pratiques, les dynamiques pastorales ou les stratégies face aux risques. D’abord, elles se sont penchées sur les éléments constitutifs des organisations sociales, que sont les lignages, chefferies, réseaux de solidarité sociaux, communautés locales, règles foncières, systèmes de santé, institutions marchandes, systèmes agroalimentaires locaux ou intranationaux, politiques publiques. Cela tient au rôle particulièrement important joué, dans les dynamiques de paupérisation ou d’enrichissement, par l’élevage, en tant que « richesse des pauvres » qui méritaient que leur vulnérabilité, leurs succès et leurs échecs soient minutieusement étudiés. Trois chemins de sortie de crise existent
Mais l’assimilation de la pauvreté aux seuls biens matériels présente de réels dangers, parce que, avant tout, elle nie la diversité et la richesse des dimensions culturelles fondant de telles représentations sociales. Elle est, en effet, de nature multidimensionnelle, dans la mesure où le revenu individuel journalier fixé à un ou à deux dollars n’est qu’un indicateur partiel, puisque ne suffisant pas pour rendre compte de la complexité des situations. André Bourgeot, socio-anthropologue, illustre les dangers de cette façon « économiste » de voir la société, au
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travers de l’étude de termes touareg sur l’état de la pauvreté (voir premier article). « Du coup, affirme-t-il, la vision classique de la pauvreté apparaît souvent très largement en décalage avec les modes traditionnels ruraux. » Comme vous le constatez, l’enjeu consiste, par conséquent, à redonner à la pauvreté un véritable sens, sur le plan stratégique ou philosophique et social. Dans cet exercice, toutefois, nous ne nions pas l’importance des facteurs économiques, bien au contraire, mais nous nous attelons à montrer du doigt les liens avec son contexte global et, par voie de fait, à prendre « une masse uniforme d’individus ‘pauvres’ [comme] une diversité d’acteurs [individuellement différents]. » Ainsi, eu égard à la bataille contre la pauvreté et les inégalités ayant profondément renouvelé le discours sur le développement des pays du Sud, les documents stratégiques de réduction de la pauvreté y ont poussé comme des champignons, dans le but de mettre en cohérence les projets de développement et leurs objectifs. A cet effet, pour l’International Livestock Research Institute (ILRI), trois chemins de sortie de crise existent : sécuriser le capital actuel et futur des pauvres, améliorer durablement la productivité de leurs systèmes de production et encourager leur participation aux marchés des produits animaux. Un réseau relationnel parfois complexe
Ensuite, pour les chercheurs, aborder cette complexité rime avec mettre au point des théories et des outils, passés en revue, dans cet ouvrage. C’est ainsi que les travaux sur la dynamique des troupeaux ont identifié des indicateurs socioculturels, techniques et économiques de la pauvreté pour « en cerner le seuil ». Claude Arditi, sociologue, décrit comment les Peulhs de la République Centrafricaine ont diminué leur cheptel (décapitalisation), à partir des années 80 frappées par des événements épidémiologiques et climatiques. « Il n’est pas rare, écrit-il, qu’un éleveur, qui disposait, il y a vingt ans, de plusieurs centaines de têtes, n’en ait eu qu’une centaine, au début des années 90, et ne dispose plus que de CORAF ACTION N° 48
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seulement quelques têtes, aujourd’hui. » Et cet appauvrissement a eu pour conséquence de les obliger à diversifier leurs activités vers l’agriculture, en l’occurrence, à partir de 1993, mais qui, à elle seule, hélas, « ne permet pas d’acheter assez de bovins pour reconstituer un troupeau » . Jugée par ce chercheur comme relativement grave, cet état de fait a conduit certains à s’investir dans des activités plus lucratives, tels le commerce, la pêche et la recherche de diamants. Le capital social, tel que défini par A. Bourgeot, est tout aussi important, puisque étant un ensemble de « phénomènes sociaux régulateurs qui maintiennent la socialisation [et sont] inhérents aux valeurs religieuses de l’Islam [et] aux codes moraux de comportement […]. » Voici, d’ailleurs, comment Bernard Faye, vétérinaire zootechnicien, détaille les codes d’honneur, relevant de ces derniers,comme étant « l’une des stratégies […] qui consiste à diluer le risque, tant climatique que sanitaire, par une distribution contractualisée du cheptel au sein d’un réseau relationnel parfois complexe. » Mais quel en est l’intérêt ?
A ceci ajoute Véronique Alary, agroéconomiste, la production laitière qui « si [elle] constitue, d’abord, un moyen de gérer le risque de sécurité alimentaire, chez les producteurs les plus pauvres, elle devient un moyen de gérer le risque de trésorerie, chez les producteurs qui ont pu accumuler un deuxième animal, pour les plus riches, voire une activité de placement. » Quand à la part des revenus de l’élevage dans le budget des ménages, Céline Dutilly-Dlane, économiste, évalue, dans une zone sahélienne du Burkina Faso, « à environ 50 % celle issue de lélevage, celle issue de l’agriculture et à 30 % et elle issue des activités non agricoles à 20 %. » Et, confirmant les conclusions de V. Alary, ces données sont attestées par le fait que les ménages les plus pauvres vivent beaucoup plus des cultures de subsistance et les plus riches de l‘élevage. Selon elle, les premiers sont moins de 50 % à posséder des bovins, de 60 % des ovins CORAF ACTION N° 48
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et de 70 % des caprins, alors que les seconds sont de 99 % à disposer de bovins, de 85 % d’ovins et de 90 % de caprins. D’ailleurs, conclut-elle, le fait qu’« au fur et à mesure que le troupeau s’agrandit, la part des produits laitiers sur la vente d’animaux s’accroît » confirme l’effet accumulateur de l’élevage. Les choix politiques des gouvernements constituent une autre source d’équation à double difficultés. Car ils ont progressivement provoqué la déliquescence des sociétés pastorales, dans les steppes d’Afrique du Nord, et considèrent ces dernières comme de vastes espaces en léthargie ou en stagnation, balançant à la fois entre la mort d’un désert et la mise en valeur possible d’autres zones. Hassan Kamil, sociologue, qui les a décrits, signale donc l’émergence apparente de l’idée d’une meilleure connaissance des réalités recouvertes par le concept abstrait d’Etat et de l’interprétation de son rôle dans les dynamiques de développement. Mais quel en est l’intérêt ? Ces deux actions permettraient de mieux évaluer les moyens d’infléchir les stratégies d’éleveurs et de mobiliser les organisations sociales vers une dynamique de sortie de pauvreté. Ces questions foncières se révèlent, en outre, d’une acuité telle que nous n’avons pas manqué de stigmatiser les dangers des lois en vigueur dans les pays du Sud (voir premier article). Des résultats d’actions isolées
En vertu de ce qui précède, nous nous sommes accordés aussi sur les solutions de tous ces problèmes. Le recours aux droits coutumiers est non négligeable, tout comme la réorganisation des droits pastoraux ainsi que l’intérêt des comités villageois, tels ceux initiés par les autorités burkinabè — comités villageois de gestion des terres et comités inter-villageois de gestion des terres. C. Dutilly-Dlane dit de ces derniers qu’ « alors que deux-tiers des villages s’étaient déjà munis [des premiers], dès après leur création, nous constatons que ces institutions ont jusqu’ici réalisé leur rôle de coordination de l’action collective pour la [gestion des ressources naturelles] et qu’elles ont
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profité aux ménages, en accroissant leurs revenus. » De même, la révision du rôle des organisations professionnelles, telles les organisations de la filière bétailviande, ne l’est pas moins. C’est pourquoi, C. Arduti insiste sur le fait que « […] contrairement aux représentations des bailleurs de fonds, les éleveurs, les bouchers et les commerçants sont loin de constituer des milieux socioéconomiques homogènes. Bien au contraire, des oppositions et des conflits s’y manifestent périodiquement aboutissant à des scissions et, parfois, à la création d’associations concurrentes. » Et ce n’est pas tout, dès l’instant que le nombre de leurs adhérents est méconnu, leurs réunions sont rares et le contrôle de leurs ressources financières est impossible à effectuer, malgré leur reconnaissance officielle. Il en est de même de la régulation des marchés et de la non-marginalisation de l’élevage. Sur le premier outil, c’est C. Arditi qui attire l’attention sur la forte vulnérabilité, dont sont sujettes les activités d’élevage, à des changements exogènes, en l’occurrence l’augmentation du prix de l’eau. S’y ajoutent les risques naturels — mortalité ou maladies — expliquant ce pourquoi les petits producteurs ont du mal à capitaliser et à assurer les soins primaires aux animaux. Sur le second, nous constatons, dans certains pays, un regain d’intérêt pour l’élevage. En cela, le restocking (lutte contre la pauvreté) laisse penser que le pastoralisme garantit, en fin de compte, un certain niveau de richesse, mais ce que nous devons savoir s’il s’agit là d’une véritable prise de conscience ou bien des résultats d’actions isolées de certaines Organisations non gouvernementales.
Contact : Guillaume Duteurtre, Bernard Faye CIRAD, 34398 Montpellier Cedex 5, France Tél. : 33 (0)4 67 51 58 00 Fax : 33 (0)4 67 59 37 96 E-mail : duteurtre@cirad.fr, faye@cirad.fr, dutilly@cirad.fr, alary@cirad.fr Internet : www.cirad.fr
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CORAF/WECARD : une semaine uniquement pour la science
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inéluctablement une part non négligeable d’innovation. C’est la raison pour laquelle, les responsables du CORAF/WECARD ont permis que se déroule, du 9 au 11 juin 2008, à Yaoundé, avant sa huitième Assemblée générale, la première semaine scientifique agricole. Elle a été consacrée aux producteurs et utilisateurs de la recherche et du développement agricoles. Ainsi, ont été visualisés les enjeux politiques et institutionnels donnant du pouvoir aux producteurs à faibles revenus, groupes communautaires, transformateurs agricoles, opérateurs de l’agroalimentaire. Ont été également exposés les éléments de valeur ajoutée du système d’innovation technologique agricole, de création et de pérennisation des partenariats entre producteurs, utilisateurs et chercheurs, et de mobilisation des ressources financières nécessaires. Ce qui a fait dire à madame le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, docteur Madeleine Tchuente, qui a ouvert la grande exposition, toute l’importance de son thème dans le contexte actuel de crise alimentaire mondiale. Les décideurs au plus haut niveau
Le traitement de ce thème a, ensuite, été confié au docteur Kanayo Nwanzé, vice-président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), co-organisateur des deux événements. Sans ambages, il dénoue le nœud gordien de cette équation, en désignant le remède de ses difficultés qui ont pour seul nom la faible liaison de la recherche, de la production, de la commercialisation et de la consommation. En valorisant cette chaîne des valeurs, les producteurs vont, selon lui, se placer au centre de la recherche agricole, dans la mesure où eux et les autres utilisateurs de technologies vont profondément se convaincre d’avoir confiance dans l’adoption des
innovations technologiques. Ceci favorisera la productivité agricole. A la suite des débats qui ont suivi, les
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tition avec les systèmes de production des cultures alimentaires. A cette fin, le CORAF/WECARD est interpelé pour en prendre le leadership et assurer que les programmes de recherche intègrent les préoccupations lancinantes sur les changements climatiques. Tout comme, d’ailleurs, leurs activités sont appelées à démontrer, au plus haut point, l’impact du potentiel
Dr Madeleine Tchuente, ministre de la recherche scientifique et de l’innovation du Cameroun, visitant les stands de l’exposition de la première semaine scientifique du CORAF/WECARD, en compagnie des participants à sa huitième Assemblée générale.
participants ont formulé plusieurs recommandations. Les chercheurs ont été conviés à se focaliser sur les contraintes de la chaîne des valeurs et l’exploitation des opportunités, en impliquant tous les acteurs, commençant par la recherche et finissant par la consommation. Ils ont, ensuite, proposé que soit strictement appliqué le principe de subsidiarité quant à la mise en œuvre effective des programmes de recherche retenus. Pour y parvenir, cette adoption doit déléguer, au niveau le plus bas, le pouvoir exécutif et de décision en cohérence avec les compétences de terrain requises et l’utilisation efficace et diligente des ressources. Les systèmes de connaissances basés sur la recherche…
Ils ont également suggéré la mise en place d’un mécanisme assurant le développement et la mise en œuvre d’un cadre légal pour la biotechnologie et la biosécurité, que les SNRA membres auront la charge de développer. Selon eux, les recherches sur les biocarburants sont à encourager, en déployant des efforts spéciaux pour que les initiatives n’entrent en compé-
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socioéconomique de la recherche, ce qui peut pousser les politiques à accroître les financements et à apporter aux Partenaires au développement la preuve du retour des investissements. Ils en appellent à la poursuite sans failles du Programme détaillé sur les besoins de développement humain. Pour cela, les questions politiques doivent être correctement posées, de façon à s’assurer que l’élevage apporte tout son potentiel dans la réduction de la pauvreté. Les systèmes de connaissances basés sur la recherche agricole seront visités, afin que leur utilisation soit effective. Il en sera de même de l’exploitation des potentialités des produits forestiers ainsi que du sous-secteur des fruits et légumes. Ce dernier peut aussi contribuer à la réduction de la pauvreté.
Contact : Marcel C. Nwalozie CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : marcel.nwalozie@coraf.org Skype : Marcellusn Internet : www.coraf.org CORAF ACTION N° 48
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Les discours de Yaoundé
Comme c’est de coutume à Coraf Action, lorsque les directeurs nationaux du CORAF/WECARD se réunissent en Assemblée générale, telle la huitième qui s’est déroulée, du 12 au 13 juin 2008, à Yaoundé, des discours prononcés vous sont rapportés sous forme de quelques extraits.…
M.Emmanuel Owusu-Bennoah, président sortant du Conseil d’administration et du CORAF/WECARD : « Dès après la tenue de la 7e Assemblée générale en Gambie, le CORAFWECARD a procédé à l’élaboration de son nouveau Plan stratégique rénové 2007-2016 et de son premier plan opérationnel amélioré 2008-2013. Le Plan stratégique se fonde sur le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), en vue d’aider l’Afrique à atteindre l’objectif de croissance de 6 % par an, d’ici à 2016. Ces deux Plans constituent donc une réponse appropriée au défi de l’amélioration durable de la productivité, de la compétitivité, des marchés agricoles et de l’adoption des technologies dans la sous-région. Notre Plan stratégique vise à mettre en œuvre huit nouveaux programmes. Sur cette base, le CORAFWECARD s’est doté d’une vision et d’une mission nouvelles qui placent les producteurs et utilisateurs au centre de la recherche agricole. Une intense activité de plaidoyer et de mobilisation et de gestion des ressources en faveur de la mise en oeuvre de ces deux Plans a été entreprise par le directeur exécutif, docteur Paco Sérémé, que je félicite ainsi que ses collaborateurs pour ce remarquable travail. Des efforts ont été aussi entrepris pour diversifier nos partenariats, surtout avec les Communautés économiques d’Afrique de l’Ouest et du Centre et avec plusieurs Organisations intergouvernementales. Notre organisation et les Partenaires au développement ont accordé leur violon dans le processus de financement de notre plan opérationnel et sur l’initiation d’un fonds fiduciaire, géré par la Banque Mondiale, comme un des mécanismes de financement de ce plan. Actuellement, nous avons développé le plan à moyen terme […], après plusieurs consultations avec les Centres du CGIAR opérant […] dans la sous-région. Il prendra en considération les priorités du CORAF/WECARD dans le cadre du PDDAA. A cette étape, je voudrais réaffirmer l’engagement du CORAF/WECARD à l’égard de notre organisation faîtière, le Forum pour la recherche agricole en Afrique, le FARA, dans la dynamique de partage des responsabilités basées sur le principe de subsidiarité. Au niveau des SNRA, nous avons, durant ces deux dernières années, lancé plusieurs autres programmes et projets. Parmi eux, je me fais un plaisir de mentionner le Programme pour la productivité en Afrique de l’Ouest (WAPP) impliquant trois pays, en l’occurrence le Ghana, le Mali et le Sénégal. »
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M. Gilbert Evouna Tsimi, délégué du gouvernement auprès de la commune urbaine de Yaoundé : « Les spots publicitaires, qui ont annoncé ces importants évènements, ont révélé l’intérêt de vos travaux pour les habitants de Yaoundé, mais surtout pour les communautés de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. En effet, la ville de Yaoundé qui s’étend sur 350 kilomètres carrés a une population estimée à plus de 1 million et demi d’habitant et le taux de croissance annuelle de cette population est de plus de 8 %. Dès lors, assurer la sécurité alimentaire de ces populations, sujet d’actualité s’il en fût, ainsi que la prévention d’autres risques environnementaux liés aux pratiques agricoles, est une préoccupation constante du chef de l’Etat […]. Cette situation n’est pas […] particulière à la ville que j’ai l’insigne honneur de gérer.»
Mme Madeleine Tchuente, ministre de la recherche scientifique et de l’innovation du Cameroun : « Au Cameroun, la stratégie de développement du secteur rural s’appuie sur les exploitations agricoles, dont le poids économique et social (dans nos pays) est incontestable. Il est nécessaire que ces exploitations évoluent vers davantage de professionnalisme, afin de produire plus, pour mieux nourrir nos pays et réduire la pauvreté et le poids des importations des denrées alimentaires. Mais, pour plus d’efficacité, les SNRA doivent redynamiser et élargir les cadres de concertation pour décloisonner, à travers une coopération Sud-Sud en Afrique de l’Ouest et du centre, les institutions concernées, afin de produire des synergies dans la recherche de financement et l’élaboration et la mise en œuvre des projets. Le développement des capacités de recherche agricole par la coopération scientifique et technique est une des priorités du chef de l’Etat, en tant qu’il s’agit d’un outil fondamental pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. En effet, plusieurs de nos pays enregistrent des taux élevés de croissance démographique, sans aucun lien avec le niveau des ressources. Couplées à ce phénomène, la menace du VIH/Sida et la pauvreté grandissante, conséquences de conflits divers et de la faim, rendent immense la tâche des experts agricoles, que nous sommes. Dans ce contexte, l’adoption d’une recherche soutenue et d’un programme de développement, tous respectueux de l’environnement, bien qu’incluant l’inévitable utilisation de biotechnologies modernes, est une nécessité et exige les efforts conjoints des gouvernements, du Secteur privé et de la communauté internationale dans son ensemble. A ce propos […], je voudrais encourager le CORAF/ WECARD à continuer le travail magnifique qu’il a commencé, à l’instar de la rédaction d’un projet de programme commun harmonisé de biotechnologie et de biosécurité pour la sousrégion, et d’une provision de fonds de recherche et de développement sur [une] base compétitive destinés aux SNRA des pays membres, pour ne donner que quelques exemples. »
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Soja-lantane et maïs : leur huile et poudre sauvent ses grains
ÉGUMES, TUBERCULES, HARICOT, NIÉbé, maïs et autres innombrables cultures sont autant de choses qui ont fait de la province Ouest du Cameroun le grenier de l’Afrique centrale ! Mais, les grains de maïs sont très difficiles de conservation, à cause
des attaques des bruches et des charançons ; C’est ce que nous apprend un récent numéro d’IRADMirror, la lettre d’information de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD). Pour y remédier, producteurs,
Mangues : deux choses avec un même fruit
La consommation des produits comme le gingembre, le tamarin, la mangue, la papaye et l’oseille de Guinée (bisaap en wolof) est un sérieux problème au Sénégal. Alors, que faire ? Une des solutions, que vous propose l’Institut de technologie alimentaire, consiste à les transformer en boisson, en sirop, en confiture et en marmelade. Voici la sixième recette.
Manger des mangues est bien, mais mieux est encore de les transformer, par exemple, en confiture et en marmelade. Alors, voulez-vous à nouveau tenter « l’aventure » avec nous. Si votre réponse est oui, prenez donc les dispositions suivantes : Choisissons les mangues saines, sans fibres, bien mûres, mais un peu fermes. Lavons-les « bien bon », dans le but de leur ôter toute poussière, toute trace de pesticides, toute présence de microbes, etc., en prenant soin de changer régulièrement l’eau. Epluchons-les, enlevons-leur le noyau et découpons-les en plusieurs tranches. La confiture s’obtient, par conséquent, si nous faisons cuire directement les morceaux des mangues, comme nous le ferons, un peu plus loin. Broyons ces morceaux, avec une presse purée ou un broyeur électrique. Ajoutons 800 grammes à 1 kilo de sucre pour 1 kilo de pulpes broyées, avant de tout faire cuire, à feu doux, jusqu’à ce que le liquide prenne en masse. Cette cuisson permet, entre autres choses, de libérer les pectines (substances responsables de la gélification) et de pasteuriser le mélange. Ajoutons aussi 2 cuillerées de citron pour chaque kilo de pulpe broyée, sans trop acidifier, remplissons les bocaux avec la confiture chauffée à plus de 90 °C, bouchons-les immédiatement. Retournons-les, enfin, mais pas trop longtemps pour éviter la prise en masse du liquide, pendant 3 à 5 minutes, pour que cette confiture chaude pasteurise les couvercles, lavons-les et essuyons-les, avant de les étiqueter. Mais, il y a un mais… n’oubliez pas, si le produit est encore très chaud, de les refroidir dans l’eau, car à plus de 40 °C, la dégradation des pectines, du goût et de la couleur du produit continue.
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LE TERRAIN
chercheurs et vulgarisateurs de Dschang, de Mont-Bapit et de Baham se sont ligués pour leur « faire la fête », au travers du Programme national de recherche et de vulgarisation agricoles (PNRVA). Comment s’y sont-ils pris ?
Chaque deux ou trois mois, ils ont mélangé 9 cuillérées à soupe d’huile de soja et vingt-quatre à trente feuilles séchées de Lantana camara (plante sauvage) avec des grains de maïs, placés dans un seau de 15 litres. Sept mois plus tard, très peu de grains sont attaqués contre très peu de ces insectes qui en ont échappé. Toutefois, à cause de ce « poison », ces grains sont-ils sains à la consommation humaine ? C’est ce que ces braves spécialistes sont en train de vérifier. Contact : Paul Koona, Jean Njoya IRAD, BP 44, Dschang, Cameroun Tél. et fax : (237) 766 97 17 E-mail : pkoona@yahoo.fr Coraf Action
Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles
Directeur de publication Paco Sérémé
Directeur de la rédaction Anatole Yékémian Koné
Rédacteur en chef Armand Faye
Comité de rédaction et de lecture Julienne Kuiseu George Muluh Achu Ernest Assah Asiedu Vincent Joseph Mama
Mise en pages Ngor Sarr
Documentation, édition et distribution CORAF/WECARD Version anglaise disponible
CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP, CP 18523, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : paco.sereme@coraf.org E-mail : armand.faye@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810
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DE LECTURE genre, santé ?, des cadres et outils d’analyse, des références de l’Internet et du SUDOC — principaux sites et inégalités, articles en « ligne » — et des principaux ouvrages du réseau SUDOC.
Dix ans de production scientifique des chercheurs. Forum des partenaires et revue scientifique. Par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun. Cette brochure dévoile les statistiques des publications des chercheurs de l’Insitut, selon les coordinations et les programmes de recherche, la bibliographie complète de leurs articles, ouvrages, chapitres d’ouvrages, thèses de doctorat d’Etat et la liste des revues ayant publié leurs articles.
Revue scientifique 2007 (2-7 juillet 2007, palais des congrès, Yaoundé, Cameroun). Recueil des résumés des communications. Par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) du Cameroun. Cette brochure présente toutes les communications de ce grand événement. Elles portent sur la revue scientifique 2007 de l’institution, la compétitivité et la productivité de l’agriculture, la gestion des ressources et la biodiversité, le stockage, la transformation et la commercialisation des produits agricoles, les politiques agricoles et les services rendus à l’agriculture et les caractéristiques des différentes zones agroécologiques
La pauvreté en « références ». Par le Collectif d’échanges pour la technologie appropriée (COTA) (www.cota.be). Ce référentiel sur la pauvreté, constitué d’articles synthétiques, de fiches et de références bibliographiques, traite des éléments d’analyse — nouveaux cadres de lutte, participation et bonne gouvernance, sous-alimentation rurale, effets des nouveaux ajustements et les nouvelles stratégies de réduction et CORAF ACTION N° 48
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AGENDA Les réunions du Conseil
ql Le Secrétariat exécutif a organisé une cérémonie de passation de charges entre l’ancien président et le nouveau et offert des cadeaux à trois membres sortants du Conseil d’administration, à son siège basé à Dakar, le 30 septembre 2008.
q La direction administrative et financière a assisté à la réunion de préparation de l’audit des fonds de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI) accordés au Réseau Ouest africain de biotechnologie, qui a eu lieu à Pretoria, du 26 au 30 juillet 2008. Les réunions conjointes
q La direction des programmes a participé à la mission de mise en œuvre du plan d’activité du Projet SCARDA (Renforcement des capacités pour la recherche et le développement agricoles en Afrique), tenu à Niamey, du 16 au 22 juillet 2008. q La direction exécutive était membre de la délégation du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) qui a rendu visite aux autorités burkinabè, en vue de la préparation de sa 5e Assemblée générale, prévue à Ouagadougou, du 20 au 26 juillet 2008. q La direction exécutive a représenté le Conseil à l’occasion de la signature de l’accord de coopération entre ce dernier et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEEAC), qui a eu lieu à Kinshasa, du 26 au 30 juillet 2008. Les autres réunions
q La direction exécutive a assisté à l’atelier de lancement du award fellowship Program par le Programme sur le genre et la diversité du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), qui s’est tenu à Accra, du 6 au 10 juillet 2008.
q La direction des programmes a assisté à la réunion régionale sur le harvest plus Program, qui s’est tenu à Kumasi, au Ghana, du 6 au 14 juillet 2008. q La direction des programmes a été représentée par une délégation au 4e forum sur la situation de la femme en milieu rural de l’Association des femmes d’Afrique de l’Ouest (AFAO), tenu à Saly Portudal, au Sénégal. du 28 au 30 juillet 2008.
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