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LETTRE D'INFORMATION
Intrants agricoles
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2e trimestre 2009
POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN
AFRIQUE
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DE L'OUEST ET DU
CENTRE
Les fournisseurs ne font pas de quartier
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NTREPRISES, ASSOCIATIONS ET ORGA-
nisations ne se font pas de quartier sur le théâtre des opérations de la production et de la fourniture des intrants agricoles. Or cette concurrence outrancière se rapporte aux mêmes contraintes, lacunes et besoins dans la chaîne des valeurs des cultures vivrières. C’est ce que nous apprend l’enquête, menée par la coordination du Programme sur les cultures vivrières du CORAF/ WECARD, dans six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, entre janvier et février 2008. De la sorte, que ce soit au Sénégal, au Mali, dans la zone sahélienne qui compte huit pays, que ce soit au Ghana, au Bénin, au Nigeria, dans la zone côtière qui compte le même nombre de pays, que ce soit au Cameroun, dans la zone Afrique Centrale qui en compte 5, ces acteurs sont 17,4 % à admettre éprouver des insuffisances dans l’accès au crédit pour le développement des entreprises, 12,9 % dans l’accès au marché, 12,3 % dans la capacité logistique, institutionnelle et humaine, 8,7 % dans les politiques favorables et 7,5 % dans les semences de base et de production. Derrière eux, arrivent les 7,1 % d’acteurs qui se plaignent de manquer Suite à la page 3
Cultures vivrières : les commerçants professionnels passent à table
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ES TRANSFORMATEURS SONT POUR LES
producteurs ce que les commerçants professionnels sont pour les deux. Mais que de tracasseries rencontrent-ils sur le chemin de la commercialisation des produits bruts et finis agricoles, à l’intérieur ou hors des frontières. Telle est la révélation faite par l’enquête sur les contraintes, lacunes et besoins dans la chaîne des valeurs des cultures vivrières, menée par la coordination du Programme sur les cultures vivrières du CORAF/ WECARD, dans six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, entre janvier et février 2008.
Cette activité concerne les producteurs ainsi que les transformateurs, mais ayant abordé leurs problèmes dans les articles précédents, nous ne traitons ici que de ceux des commerçants professionnels. En ce qui concerne le commerce transfrontalier ou l’exportation, les commerçants professionnels font face à des problèmes de plusieurs ordres. Ce sont les backchish, les tracasseries frontalières, les différences de règlementations nationales, l’insuffisance des informations sur les marchés et de liens avec eux, les problèmes de change entre les devises, les barrières linguistiques,
Cinquième numéro thématique sur les cultures vivrières
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l’ignorance des bonnes pratiques agricoles, etc. Collaborent avec 5 000 commerçants
Dans la zone sahélienne, la commercialisation des céréales et des légumineuses est florissante entre les pays,
mais elle est généralement mal organisée — le cas de la filière arachidière sénégalaise. En effet, hormis les quelques réussites isolées, telles les relations commerciales entretenues par sept autres pays de la sous-région et l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal, les tracasseries et les extorsions de fonds à l’intérieur des pays dépassent de loin celles au niveau des frontières. De plus, nonobstant la présence des banques continentales, le retrait de chèques entre elles n’est toujours pas autorisé, à l’exception du guichet automatique, ce qui n’est pas suffisant. CORAF ACTION N° 51
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Ces préoccupations méritent donc d’importantes améliorations, en vue d’atteindre une meilleure intégration sousrégionale. Dans la zone côtière, la coordination des systèmes complexes de commercialisation ne sont toujours pas gérables. Elle comprend la gestion des statistiques et des archives des entrées et sorties des produits, le stockage à grande échelle, le faible accès aux sources de crédits destinés à l’achat de produits chez les commerçants grossistes d’un même marché. Le marché nigerian de Kano, contenant 600 mille à 1 million de tonnes d’aliments,
dans ses entrepôts, dessert 7 pays de la sous-région et plusieurs sociétés multinationales, tels Guiness, Nestlé, Cadbury, etc., qui exportent en direction des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Asie, du Moyen-Orient et collaborent avec 5 000 commerçants. Venir à bout des problèmes transfrontaliers
Les exportateurs d’igname, quant à eux, reconnaissent ne pas disposer de connaissances suffisantes relativement à la manipulation, au stockage et aux normes de qualité, de liens solides avec les autres institutions, dont le Secteur public, de germoplasmes répondant aux normes de qualité internationales,
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de liens formels avec les importateurs américains, européens et sud africains. D’une manière générale, pour les commerçants de racines et de tubercules, les coûts de transport sont élevés, à cause de la lourdeur des produits, des énormes pertes de produits périssables, de la fréquence des pannes des véhicules de transport en mauvais état. Dans la zone Afrique centrale, le calvaire du transport est tout aussi récurrent chez les commerçants professionnels qui, en même temps, accèdent difficilement aux crédits et, par voie de conséquence, payent tardivement leurs dus aux producteurs. Sans compter que la plupart des marchés se trouvant aux frontières, les tracasseries douanières s’en trouvent multipliées, entravant davantage les mouvements d’échanges commerciaux. En résumé, comme dans les deux autres zones, des solutions sont préconisées par les premiers concernés. Ils estiment que le renforcement de leurs relations avec les producteurs et les transformateurs est un gage majeur d’efficacité commerciale, une meilleure gestion de la production par des mesures innovantes éviterait les pénuries survenant, durant certaines périodes de l’année, puisqu’il existe, des fois, de la surabondance après les récoltes. Ils militent pour que tout soit fait en faveur du renforcement de leurs capacités en matière de relation avec les marchés et d’utilisation des informations sur eux, de la transformation sur place des volumineux produits agricoles, des interventions stratégiques encourageant les marchés émergents du manioc du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Mali, etc., du développement des offres d’aliments et de matières premières, de la multiplication des revenus, du développement accéléré des marchés par le biais d’interventions technologiques énergiques, des interventions collectives pour venir à bout des problèmes transfrontaliers.
Contact : George Muluh Achu CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 E-mail : muluh.achu@coraf.org Internet: www.coraf.org
E CHOS Suite de la page 1
d’équipements de transformation ou d’en perdre, les 6,8 % de disposer des technologies et outils inappropriés, les 5,5 % d’être indisposés par l’insuffisance des germoplasmes, les 4,9 % d’être excédés par la faiblesse du processus de transfert technologique, les 4,2 % d’être outrés par le manque d’équipements de stockage. Pratiques de commercialisation modernes des semences
Dans la zone sahélienne, ces acteurs, dont certains offrent des opportunités au commerce sous-régional, sont 25 % à désapprouver la faiblesse de l’accès au crédit pour le développement des entreprises, 12,5 % au marché, 10,5 % l’insuffisance de l’équipement de transformation des semences. Les acteurs du Secteur privé trouvent contradictoires les interventions des pouvoirs publics en matière d’approvisionnement des marchés en semences avec leurs politiques de développement du Secteur privé. D’ailleurs, ils ne manquent pas de noter qu’elles sont de mauvaise qualité nuisant à l’objectif d’amélioration de la productivité. Le caractère inapproprié du contrôle de qualité et des systèmes de certification ainsi que la faiblesse de la capacité de mise en œuvre des initiatives d’harmonisation des procédures à l’échelle sousrégionale ne sont pas pour arranger les choses, sauf si des consultations Secteur public-Secteur privé organisées conduisent à la planification effective et rigoureuse des systèmes d’approvisionnement en intrants. De même, pour étendre l’usage des intrants dans toute la zone, il importe de sérieusement traiter les questions de la faiblesse de l’accès aux germoplasmes provenant de la diffusion des variétés de pauvre qualité, des connaissances et compétences relatives à la production et aux pratiques de commer-cialisation modernes des semences.
respectivement ne détenir que des systèmes de crédit et de commercialisation peu développés ; 6,8 % reconnaissent respectivement accéder inconvenablement aux outils de multiplication des semences, aux semences de base et de production et aux germoplasmes, etc. Ils sont 23 % d’entrepreneurs émergents à fortement souligner le sousdéveloppement des systèmes d’approvisionnement en matériel de plantation, la forte dépendance des agriculteurs de l’informel, la lourdeur et les coûts du transport, etc. ; 15,4 % accusent les politiques antérieures de développement des industries semencières d’avoir négligé la production des racines et des tubercules et favorisé les cultures à graines ; 15,1 % avouent les faibles capacités des entrepreneurs à relever le défi de la construction des infrastructures de multiplication, de commercialisation et de contrôle de qualité ; 15 % souffrent de l’insuffisance du crédit entrepreneurial, etc. Dans la zone Afrique Centrale, le Cameroun passe pour être un grand pourvoyeur de germoplasmes de cultures vivrières, telles les céréales et les légumineuses. Pourtant, aux dires de ces industriels, son industrie semencière n’est pas si développée que cela, d’où, d’ailleurs, le besoin de réorganisation de cette dernière.
DE LA RECHERCHE
Les progrès actuels, qui lui sont reconnus, sont le fruit mûr du projet de soutien des Highly Inadapted Poor Countries (HIPC) qui se bat à rendre disponibles, pour les ruraux, les semences et les matériaux de plantation, telles les semences de production développées par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD). Ils sont également le fruit mûr des effets positifs du fonctionnement des quatre chambres froides de stockage. Un seul et unique système de production de variétés
Ainsi, 14,3 % s’accordent sur leur faible capacité humaine et matérielle, leur manque de technologies, de semences de production, d’outils de terrain, de systèmes de multiplication des semences en usage ainsi que leur faible accès aux facilités de crédit et aux marchés. Dans le même temps, 7,1 % connaissent respectivement des problèmes de commercialisation, dus à leur faible capacité en l’espèce et aux politiques gouvernementales défavorables en matière de semences. Certaines de ces difficultés n’échappent pas à l’explication qu’en donnent les acteurs rencontrés. Le besoin de crédits est lié au développement des entreprises et à l’acquisition des intrants servant à la production de semences. Les contraintes commer-
Quatre chambres froides de stockage
Dans la zone côtière, 19,5 % des industriels producteurs de semences se plaignent de leurs faibles ressources destinées à la production, au marché et aux semences certifiées ; 13,6 % des clients et des entrepreneurs admettent
Les semences testées pour leur qualité sanitaire et triées
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ciales résultent de la pensée des agriculteurs selon laquelle les semences certifiées sont chères, les systèmes de certification mauvais, les approvisionnements en semences de qualité insuffisants. Leur mauvaise volonté d’investir dans l’achat des semences améliorées est provoquée par la faible performance des précédents achats, à la faible promotion des produits, aux grèves perlées des travailleurs, à l’éloignement des centres d’approvisionnement, à la production, par les structures administratives, de semences moins chères mais de qualité douteuse et aux barrières commerciales. Ils n’ont pas manqué non plus d’affirmer que l’absence de mécanisme de mise en œuvre des réglementations harmonisées sur les semences met les entreprises privées exportatrices dans une position sous-estimée. A l’échelle sous-régionale, la promotion des semences bute sur les capacités insuffisantes des industriels de beaucoup de pays à assurer le contrôle de qualité et de certification et à adopter des lois et normes harmonisées, un catalogue commun de variétés ainsi qu’un seul et unique système de production de variétés. Techniques rapides de reproduction du plantain
Il est, en effet, déjà attesté que le manque de système de diffusion efficace des variétés et de programmes de production de semences empêchent les entreprises, tout comme les utilisateurs, de disposer des indispensables germoplasmes développés par les Centres internationaux et les Systèmes nationaux de recherche agricoles. Toujours d’après les agriculteurs, les autres contraintes proviennent de leur faible accès aux technologies de production semencière, aux outils du travail agricole et aux équipements d’irrigation. Il est, cependant, attendu de l’Alliance for Green Revolution in Africa (AGRA) et la West African Seed Alliance (WASA) qu’elles travaillent, avec les Partenaires au développement, à développer des innovations sur les principales contraintes, dans le but d’améliorer l’accès des producteurs aux semences et matériaux de plantation de qualité. CORAF ACTION N° 51
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Le faible accès au marché est aussi le fait des producteurs eux-mêmes qui tiennent mordicus à la conservation de leurs propres semences. Alors, quid de leur cherté ! N’en est-il pas également ainsi de la commercialisation des graines, perçue par les industriels comme une « aventure compliquée » nécessitant qu’ils renforcent leurs capacités améliorant, du coup, leurs compétences. Comme à l’accoutumée, ces acteurs n’ont pas failli à l’habitude de verser les « potions magiques » à ces difficultés. Leurs besoins prioritaires en matériel de plantation pourraient donc être satisfaits au moyen de l’appui politique, du développement du marché, du renforcement des capacités en gestion du crédit, de la disponibilité des bons germoplasmes, de l’acquisition des technologies et de l’accès aux équipements d’irrigation. Ils comptent également mettre à contribution les Groupements d’initiatives communes produisant et commercialisant
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des semences, entre autres activités. Car, en effet, même s’ils se reconnaissent des faiblesses d’organisation, ils semblent apporter quelques solutions au problème actuel des réserves de semences, d’où l’intérêt qu’ils manifestent de renforcer leurs capacités, afin d’améliorer leur efficacité. Sur cette dernière question, le Centre africain de recherches sur bananiers et plantains leur fait bénéficier de ses initiatives de formation aux techniques rapides de reproduction du plantain, tout comme, d’ailleurs, les chercheurs, les professionnels des Organisations non gouvernementales, les agents de vulgarisation agricole. Contact : Ernest Assah Asiedu CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : e.asiedu@coraf.org Skype : ernestasiedu Internet: www.coraf.org
Forces et faiblesses : les acteurs agricoles en ont
E QUE NOUS ALLONS APPRENDRE ICI,
c’est que les producteurs, les transformateurs et les fournisseurs d’intrants ne sont pas les seuls à vivre les difficultés de leurs activités économiques, mais aussi les Organisations non gouvernementales, les services de vulgarisation et les réseaux et systèmes de recherche agricole. C’est ce que révèle l’enquête, menée par la coordination du Programme sur les cultures vivrières du CORAF/ WECARD, dans six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, entre janvier et février 2008. Commençons par les producteurs, dont les forces, faiblesses, opportunités et menaces examinées résident dans leur important rôle de force de production de la plus grande partie des produits alimentaires et des matières premières. A cet atout s’ajoutent la force unifiée que représentent leurs organisations professionnelles en matière de pression et de plaidoyer, la capacité dont ils disposent à augmenter la production et à ajouter de la plus-value aux produits avant la commercialisation, les liens
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forts qu’ils cultivent avec les technologies, les marchés et les crédits. Capacités de se développer face aux grandes difficultés
A l’opposé, elles souffrent du manque de moyens logistiques, de systèmes de suivi-évaluation, d’animation, des difficultés à générer des revenus propres, de la dépendance vis-à-vis du matériel génétique local sensible au stress, du caractère inapproprié du système de stockage, etc. Les systèmes de culture, que les producteurs pratiquent actuellement, sont aussi sensibles aux effets du changement climatique et leur caractère saisonnier laisse la période contre-saisonnière saper les chances de la sécurité alimentaire et l’approvisionnement continu en matière première. Continuons par les transformateurs et les commerçants professionnels qui procurent aux producteurs d’énormes marchés. Leurs entreprises sont passées maîtresses dans l’art d’ajouter de
E CHOS la valeur aux produits agricoles, par le biais de la transformation, de l’amélioration de leur état nutritionnel, de la distribution, de l’augmentation de la durée de leur conservation. Elles procurent des emplois, particulièrement aux femmes. En revanche, durant la période de soudure, la fermeture de ces entreprises rend ces acteurs sensibles aux fluctuations des prix et à la précarité de la disponibilité des matières premières sur le marché, alors que, durant la saison sèche, la rareté et l’augmentation des prix de ces dernières, destinées à la transfor-
marché d’importation. Mais cela semble n’être point une exception, puisque des taxes à l’exportation élevées sont imposées sur les spéculations non traditionnelles, tels le gari et l’igname. Concernant les fournisseurs d’intrants agricoles, leurs organisations ont manifesté de réelles capacités de se développer face aux grandes difficultés. L’existence d’un système de contrôle de qualité et de certification fonctionnel dans certains pays, tels le Nigeria et le Ghana, est une opportunité de renforcement des autres capacités.
mation, suscitent des corvées liées à la culture des racines et des tubercules. De plus, la formation professionnelle et morale de base requise n’a pas bénéficié à leur main-d’œuvre. Les liens avec le milieu de la recherche sont restés faibles dans la mesure où les petites entreprises de transformation, pour ne prendre que leur exemple, sont dans l’incapacité technique d’exprimer leurs besoins, tels que la qualité du matériel génétique recherchée. Il en est de même des liens entre les petits exportateurs et les initiatives gouvernementales quant aux pertes financières engendrées par la mauvaise organisation du
Cependant, la faible capacité des industries à produire, à certifier et à commercialiser les semences et les matériaux de plantation se reflète sur la mauvaise qualité des premières essentiellement sélectionnées par les producteurs euxmêmes et sur les quantités insuffisantes des intrants utilisés par eux. L’émergence des initiatives, telles la West African Seed Alliance (WASA) et l’Alliance for Green Revolution in Africa (AGRA), les règlementations harmonisées à l’échelle sous-régionale et les systèmes de diffusion des variétés, offrent l’opportunité de renforcer le système d’approvisionnement des semences. Les Organisations non gouvernementales, elles, se caractérisent essentiellement par leur visibilité dans la sousrégion et leurs liens forts avec les autres acteurs. Complétant les efforts des systèmes nationaux de vulgarisation, elles renforcent les capacités des bénéficiaires — sur les bonnes pratiques agricoles, par exemple —, leurs relations avec et les informations sur plusieurs secteurs, développent un partenariat efficace avec le Secteur privé, etc. Par contre, leur personnel est limité dans ses forces et capacités de couverture des zones d’intervention et de culture, dans l’accès à l’information sur la recherche, dans leur effectif surtout pour le suivi des activités. Leurs projets sont d’une durée ne permettant pas la planification à long terme, etc. Enfin, les services de vulgarisation agricole couvrent plus de zones géographiques et de spéculations végétales et, qui plus est, travaillent à la promotion des technologies. Bien plus encore, leur
Projets ne permettant pas la planification à long terme
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personnel possède la connaissance requise de la production végétale, des systèmes de culture, des politiques étatiques, de la gestion des statistiques et bases de données et de la formation des producteurs surtout. Nouveau contexte amené par le changement climatique
Pourtant, ce personnel n’est pas de nombre à faire le poids avec les producteurs — 1 pour 1 800 au Ghana et 1 pour 9 000 au Nigeria —, ne dispose pas des ressources nécessaires à la conduite des opérations sur le terrain, manque de motivation, n’entretient pas de relation formelle avec les acteurs du Secteur privé, ne dispose pas d’assez d’atouts dans la promotion des technologies après-récolte. Les réseaux et systèmes de recherche possèdent une considérable capacité de développement du bon matériel génétique pour les marchés locaux et extérieurs, de technologies et d’innovations pour la gestion, l’utilisation et la commercialisation intégrées des cultures. Ils sont suffisamment «outillés » en moyens humains et matériels pour s’adonner à la documentation et à l’élaboration de matériaux de vulgarisation, de formation des producteurs et des professionnels du Secteur privé. Les systèmes communautaires de multiplication des semences, qu’ils ont introduits, ne sont pas à occulter, parce qu’ils assurent les resemis exigés dans le nouveau contexte amené par le changement climatique et vu l’absence de solides programmes nationaux de semences, etc. Cependant, leur font défaut une politique de recrutement du personnel, des spécialistes dans les domaines du contrôle de l’aflatoxine, de la salinité des sols et de la biométrie, certain matériel de labo, l’électricité régulière.
Contact : Julienne Kuiseu CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : julienne.kuiseu@coraf.org Skype : juliennekuiseu Internet : www.coraf.org CORAF ACTION N° 51
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Besoins agricoles : seule l’action conduit à leur satisfaction
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BORDER LES CONTRAINTES TECHNOlogiques, provoquer une dynamique, créer un environnement politique pour les entrepreneurs, présenter les besoins et les attentes des Organisations non gouvernementales, des services de vulgarisation agricole et des institutions de recherche, telle est la teneur de cet article. Il relate ces faits de l’enquête, menée par la coordination du Programme sur les cultures vivrières du CORAF/ WECARD, dans six pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, entre janvier et février 2008. Aux questions, soulevées par l’environnement favorable, les technologies, les marchés, la politique, l’harmonisation et le commerce, s’applique la recherche des résultats que s’est fixés le CORAF/ WECARD. Ainsi, pour développer les technologies et innovations appropriées, plusieurs mesures sont préconisées, comme développer, tester et introduire des variétés de culture résistantes au stress et d’importance industrielle et domestique au niveau des sols acides, salés et faibles en nutriments, sous un climat incertain.
titue la culture des racines et des tubercules. Aux fins d’élaborer les options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés, les mesures suivantes sont recommandées : développer des stratégies de promotion et de fonctionnalité des politiques commerciales, les transactions internationales et les exportations des Etats au travers des innovations adaptées, des stratégies de sensibilisation à l’intention des décideurs sur la nécessité d’annuler les politiques d’embargo sur les recrutements de nouveaux chercheurs, des innovations de réforme des politiques nationa-
riser des systèmes d’information harmonisés sur le marché, de favoriser la gestion intégrée des systèmes de conservation et de crédit rendant meilleure la disponibilité des produits finis et des matières premières et augmentant les revenus des producteurs, les innovations perfectionnant l’approvisionnement permanent en matières premières de qualité par le biais de la conservation au niveau des exploitations agricoles et des entrepôts de stockage de masse, d’améliorer la capacité de gestion des crédits des producteurs ainsi que leurs systèmes d’octroi augmentant l’utilisation des intrants améliorés dans les cultures vivrières. Est aussi suggéré le fait de développer des innovations atténuant l’effet des
Matériel de plantation des racines et des tubercules
En font également partie le fait d’amé liorer les systèmes de culture des basfonds prolongeant la durée de la production des cultures vivrières, telles les céréales et les légumineuses, de développer des innovations rentables à l’amélioration de la qualité de leurs semences au moyen de la réduction des mycotoxines, d’améliorer, de tester et de promouvoir diverses combinaisons de farine à base de céréales, de racines et de tubercules destinée aux ménages et industriels. Il en est de même du fait de développer, de tester et de faciliter les liens permettant l’acquisition de bons équipements de transformation, de conservation, d’emballage et d’étiquetage pour et par les groupements féminins, de développer et de tester les équipements de battage et de nettoyage des céréales, de réduire la véritable corvée que consCORAF ACTION N° 51
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les dans le dessein de soutenir et de formaliser la promotion de la multiplication des semences de matériel de plantation des racines et des tubercules. Les échanges d’information intracommunautaires
Il s’agit aussi de renforcer les capacités sur les bonnes pratiques agricoles des producteurs et des groupements de commerçants professionnels, de favo-
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barrières linguistiques, monétaires, bancaires et des tracasseries frontalières, de renforcer les capacités des responsables à appliquer les lois, règlementations harmonisées, normes ainsi que les systèmes de diffusion et de catalogage des variétés, de renforcer les capacités des entreprises de transformation et de commercialisation sur les normes et règles du marché local et d’exportation ainsi que les liens facili-
IE DU DE CORAF / WECARD EVCHOS LA RECHERCHE tant le commerce sous-régional et international. Pour ce qui est de renforcer et de coordonner le système sous-régional de recherche agricole, il y a lieu de renforcer les capacités des entreprises de transformation en matière d’adoption de nouveaux produits et d’équipements, les capacités techniques et managériales des groupements dans le but d’accroître leur coordination efficace, les échanges d’information intracommunautaires et le transfert de technologies. Le stockage à petite et à grande échelle
Il y a également lieu d’améliorer les relations fondées sur les activités de recherche et de vulgarisation liant Organisations professionnelles des producteurs et Secteur privé, de favoriser les plates formes deconsultation nationales et sous-régionales et la mise en réseau des acteurs, en réponse au souci de planification et d’intervention stratégiques. On peut en dire autant du fait de développer et de tester des innovations améliorant les systèmes de gestion et d’octroi de crédit en faveur des Organisations professionnelles des producteurs, des entreprises de transformation et des organisations de commercialisation, les liens entre eux, animant, de manière cohérente, les groupements,renforçant les capacités des producteurs et des organisations de commercialisation, créant des liens entre les groupements de producteurs et les commerçants d’intrants et d’extrants et entre les institutions de crédit et et les systèmes d’information et de communication. Enfin, en vue de faciliter et de satisfaire la demande de connaissances agricoles de la clientèle, il est recommandé de tester et d’introduire du bon matériel génétique dans les marchés pour ménages et industriels de la sousrégion, de rassembler, de tester et de favoriser les technologies de gestion
intégrée des cultures, telles la gestion des ressources naturelles et la gestion intégrée de la fertilité des sols avec les groupements de producteurs, de rassembler et de transférer les innovations portant sur le stockage à petite et à grande échelle. Pour cela également, sont conseillés le test des équipements de nettoyage des céréales en vue de leur adoption, du bon matériel agricole de réduction de la corvée et du labour des racines et des tubercules, des systèmes de gestion de stock à grande échelle pour les mar-
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chés d’importance sous-régionale et, enfin, des équipements de transformation dans les conditions d’utilisation des groupements féminins. Contact : Ernest Assah Asiedu CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : e.asiedu@coraf.org Skype : ernestasiedu Internet: www.coraf.org
CORAF/ WECARD-ICRISAT
Même combat : le bien-être des pauvres
POUR SORTIR LA PIROGUE DE L’EAU, IL faut s’entendre », dit le dicton qui semble avoir motivé les autorités du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/ WECARD) et l’International Crop Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT) à signer la convention de partenariat du 1er décembre 2008, à Maputo. M.M. William Dar, directeur général de ce dernier, et Paco Sérémé, directeur exécutif du conseil, l’ont dûment paraphé, en marge de l’Assemblée générale annuelle du Groupe consultatif pour la recherche internationale (GCRAI). L’intention affichée est de faciliter aux deux institutions une relation durable favorisant une collaboration fondée sur leurs intérêts similaires et complémentaires, leurs capacités et leur volonté à travailler
ensemble à l’amélioration du bien-être des populations pauvres des zones semi-arides de la sous-région. Pour cela, elles comptent se pencher sur les priorités de recherche retenues pour la sous-région, mettent en œuvre des activités spécifiques identifiées et développées, le tout avec la participation des autres partenaires. Ainsi, par le moyen le plus approprié, les résultats, issus de ces activités, seront mis à la disposition des pays respectifs. Contact : Anatole Yékéminan Koné CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : anatole.kone@coraf.org Internet : www.coraf.org
M.M. William Dar (au milieu), directeur général de l’ICRISAT, Paco Sérémé (à sa gauche), directeur exécutif du CORAF/ WECARD et du président de ce dernier, M. Simon Zok tenant solidement ce sesame de convention de partenariat signée
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CORAF/ WECARD CORAF/ WECARD
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Le Comité scientifique et technique s’évalue
OUS NOS CIEUX, IL N’EST FRANCHEMENT
pas courant que les institutions ou organismes s’évaluent ! Pourtant c’est bien ce que le Comité scientifique et technique du CORAF/ WECARD vient de faire, lors de sa sixième réunion, tenue les 23 et 24 octobre 2008, à Saly Portudal, au Sénégal. Tout en se félicitant que le Comité, en tant qu’organe consultatif du conseil d’administration et d’appui au Secrétariat exécutif, ait « abattu un travail remarquable et de qualité » les conseillers ont, sans complaisance, reconnu, dans le souci d’améliorer l’efficience de son fonctionnement, le besoin d’adapter son règlement intérieur au nouveau dispositif de l’institution et de trouver les « voies et moyens » palliant aux absences de certains membres aux réunions. Désormais donc, la mesure rectificative qu’ils adoptèrent est de compter avec le
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facteur disponibilité des membres, au moment de les choisir. Ils ont, ensuite, admis, avec la même verve, la nécessité de munir le Comité d’un programme annuel d’activités – assorti d’un budget – et de constituer une base de données sur les membres potentiels. Faute de financements…
Auparavant, ils ont dressé le bilan de plusieurs autres dossiers — rapport d’activités de novembre 2007-octobre 2008, plan de travail 2009, manuel des procédures révisé de mise en œuvre des programmes, thèmes de recherche des projets proposés au financement du Fonds compétitif régional, modalités de désignation comme centres nodaux du Centre africain de recherches sur bananiers et plantains au Cameroun et du
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Centre national de recherche agronomique de Côte d’Ivoire, exécution du plan d’action 2009, etc. Commençant par l’état de réalisation des résolutions de sa précédente session, les conseillers attestent que des résultats intéressants ont été obtenus. Des améliorations se poursuivent quant à l’installation du mécanisme de renforcement de la communication entre les différents organes du Conseil. L’implication des membres dans l’évaluation en 2009 des douze projets de recherche de 2005-2008 est en cours. Leur participation au comité de pilotage de chaque programme est, d’ores et déjà, mentionné dans le manuel de procédures des programmes. La désignation, en leur sein, d’un spécialiste en biotechnologie est sur la bonne voie. Leurs responsabilités et rôles sont clairement définis dans le même manuel et ceux d’entre eux, qui ont des charges dans les comités de pilotage, sont répartis dans tous les huit programmes de l’institution. La détermination des critères d’attribution des distinctions honorifiques — médaille d’honneur réservée aux personnalités et médaille d’excellence aux
VIE chercheurs ou équipes et centres de recherche —, que l’institution compte octroyer aux plus méritants de ses membres, a enregistré leur contribution. Le Secrétariat exécutif a désigné certains d’entre eux pour contribuer à l’élaboration de l’historique du Conseil – années 1987-1998, 1998-2003 et 20032008. La non-tenue de la réunion extraordinaire de finalisation du plan d’action 2008, prévue en début 2008, est confirmée, faute de financements. Les questions frontalières…
Les activités, réalisées de novembre 2007 à octobre 2008, aux fins d’atteindre les quatre résultats assignés au Conseil, ont été aussi passées au peigne fin. En ce qui a trait au Programme sur les cultures vivrières, une étude participative a été réalisée (voir précédents articles), suivie de l’atelier de validation qui a identifié des trois thèmes de recherche, et ses conclusions ont servi à l’élaboration du plan d’action quinquennal déjà soumis à l’United States
Agency for International Development (USAID). Concernant le Programme sur la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l’Ouest et du Centre, trois études se déroulent : l’étude exploratoire sur l’application de la biotechnologie à la production du coton au Togo, au Bénin, au Burkina Faso et au Mali ; l’étude sur les essais sur le riz en milieu paysan ; l’étude, à laquelle collabore le Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO), portant sur l’introduction au Burkina Faso du sorgho bio-fortifié, avec le partenariat d’Africa Harvest Foundation. Pour la mise en œuvre du plan d’action de la Communauté économique, le Comité a élaboré un plan de travail et un budget déjà approuvé par cette dernière qui a aussi signé le contrat de gestion pour le décaissement annuel des fonds. Il a également constitué un groupe de travail de vingt-huit membres provenant des SNRA et des Partenaires scientifiques et techniques, pour correctement examiner les questions frontalières, pour développer un partenariat sur le nouveau Projet Fonds de solidarité volontaire coton avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), pour participer à la préparation de sa 4e Conférence ministérielle de la Communauté économique, prévue en 2009, pour appuyer le Programme national de la Côte d’Ivoire, pour commencer, avec l’Institut du Sahel et Agibios, l’établissement du cadre ré-gional de règlementation de la biosécurité en Afrique de l’Ouest. Parmi les 12 projets financés… S’agissant du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, les documents légaux de mise en œuvre sont produits, tout comme un plan d’action détaillé ; un atelier régional de lancement a été organisé ; le système de gestion est mis en place par le Mali, le Ghana et le Sénégal impliqués dans la première phase. Le Programme de renforcement des capacités pour la recherche et le développement agricoles en Afrique a vu sa mise en œuvre débuter par un atelier régional, quatre de ses institutions focales identifiées, trente-deux candidats sélectionnés pour la formation en mas-
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tère de suivi et d’évaluation et de technologies après-récoltes à l’Université de Greenwich, en Grande-Bretagne, et à l’Université de Dschang du Cameroun. A l’endroit des gestionnaires de la recherche agricole, des modules de formation en cette matière sont en développement avec le National Research Institute (NRI) de Grande-Bretagne. Le Site pilote d’apprentissage de KanoKatsina-Maradi a vu sa gestion confier au Conseil par l’International Institute for Tropical Agriculture (IITA), son poste de coordonnateur faire l’objet d’un appel d’offres et ses activités techniques mises en œuvre. Dans 9 pays d’Afrique de l’Ouest, parmi les 12 projets — 7 sur la génération de technologies et 5 sur le transfert de ces dernières —, financés par le Fonds compétitif régional, 11 ont déposé leur rapport final, en décembre 2008. La preuve palpable…
Venons-en au Secrétariat exécutif proprement dit, dont l’unité de planification et de suivi-évaluation, dépendant de la direction des programmes, a élaboré le plan de travail et de budget annuel (PTBA) 2009, l’a révisé à mi-parcours, en juillet 2008, et a lancé l’étude d’évaluation des capacités des Instituts de recherche agricole à disposer d’un système de suivi-évaluation. Ses activités d’information et de communications, telles que la publication des rapports annuels 2007 et 2008, du Plan stratégique, du plan opérationnel, de la nouvelle brochure, de quatre numéros de la lettre d’information, Coraf Action, et le démarrage des activités du Projet sur la capitalisation et le partage des résultats et innovations de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, de concert avec le Centre technique de coopération agricole et rurale. Les activités liées au financement et à la gouvernance ont été exécutées au travers de plusieurs créneaux. C’est ainsi que le travail, investi dans le plaidoyer et la mobilisation des ressources, a abouti à la signature du contrat de coopération sur la biotechnologie et la biosécurité avec la Communauté économique. Il a aussi débouché sur le choix du Conseil comme chef de fil d’un groupe thématique du Programme régional d’inCORAF ACTION N° 51
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SUR
LE TERRAIN
vestissement agricole de la Communauté économique assorti du paraphe du second contrat de gestion. Il a, enfin, abouti à la participation active de la Communauté ainsi que de sa sœur, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), à la réunion des Partenaires au développement du Conseil de janvier 2008. Les actes de paraphe ont continué de plus belle, avec l’accord scellé avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et le protocole d’accord de coopération scientifique et technique avec le Comité interEtats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Dans cette foulée, deux autres accords ont été élaborés de concert avec l’Inter national Food Policy Research Institute (IFPRI) et le World Agro-forestry Centre (ICRAF). En vue de mobiliser encore plus de ressources de l’Union Européenne, destinées au soutien des initiatives agricoles en Afrique, le « pacte » de la création d’une Plateforme de partenariat africaineuropéen a été scellé. Et la construction du nouvel immeuble au personnel du Conseil, devant servir de bureaux, est la preuve plus que visible de la vitalité de cette « politique ». A pris ses marques…
A ces réalisations s’ajoutent le plan de gestion du changement institutionnel, élaboré et intégré au plan opérationnel, l’édition du manuel des procédures de mise en œuvre des huit programmes et du manuel de gouvernance, la première semaine scientifique de la huitième Assemblée générale de Yaoundé, etc. Les espoirs sont aussi au rendez-vous avec le Programme de gestion des connaissances Huit pays ont vu se créer 10 plates formes relativement aux activités de diffusion et des nouvelles technologies agricoles ; les activités d’information et d’apprentissage agricoles sont consignées dans le plan d’action validé, après le lancement du Programme ; 12 Systèmes nationaux ont installé leurs équipes de facilitation et 7 ont leurs plans nationaux disponibles. S’y ajoute encore l’étude sur l’identification des besoins dans les 3 régions agroécologiques qui a pris ses marques dans le cadre du Projet sur la capitalisaCORAF ACTION N° 51
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tion et le transfert des résultats de la recherche pour le développement agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre. S‘y ajoute, enfin, l’étude sur l’identification des technologies d’amélioration de la productivité générées par la recherche et la validation de résultats obtenus, dans le cadre du Programme gestion des connaissances. Pour tout cela, près de 336,620 millions
de francs CFA ont été mobilisés sur les 8,360 milliards de francs CFA prévus. Contact : Paco Sérémé CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : paco.sereme@coraf.org Skype : Skypesereme Internet : www.coraf.org
Pourquoi pas la papaye en deux aliments
La consommation des produits comme le gingembre, le tamarin, la mangue, la papaye et l’oseille de Guinée (bisaap en wolof) est un sérieux problème au Sénégal. Alors, que faire ? Une des solutions, que vous propose l’Institut de technologie alimentaire, consiste à les transformer en boisson, en sirop, en confiture et en marmelade. Voici la septième et dernière recette.
S’il y a un arbre et un fruit sur qui rien n’est à jeter, ce sont peut-être bien le papayer et la papaye. Alors essayons la transformation de cette dernière en confiture et en marmelade. Commençons par prendre des papayes saines, bien mûres, mais encore fermes. Lavons-les abondamment, plusieurs fois avec de l’eau renouvelée, afin de leur ôter les impuretés dues à la poussière, aux pesticides, aux microbes, etc. Pelons-les et enlevons-leur les pépins.
Pour la marmelade uniquement, coupons-les en petits morceaux. Et cuisonsles, dans un peu d’eau pour qu’elles se ramollissent, ou bien broyons-les avec un presse-purée manuel, ou bien encore à l’aide d’un broyeur électrique.
Pour la marmelade comme pour la confiture, ajoutons, sur chaque kilo de pulpe broyée, 800 grammes à 1 kilo de sucre, cuisons le tout à petit feu doux, jusqu’à ce que les mélanges prennent de la masse, ceci provoquant, entre autres effets, la libération des pectrines – substances responsables de la gélification – et la pasteurisation de ce mélange. Puis, ajoutons-y 3 à 4 cuillerées de citron pour chaque kilo de pulpe broyée ; remplissons les bocaux des produits chauds obtenus et bouchons-les aussitôt.
Enfin, c’est pratiquement fini, retournons ces derniers, pendant 3 à 5 minutes, le temps que cette chaleur pasteurise les couvercles, lavons-les et essuyonsles, avant de les étiqueter, mais n’oublions jamais de les refroidir, si la température dépasse 40 °C, sinon les pectrines, le goût et la couleur du produits continuent de se dégrader.
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Agriculture africaine
Entre crise et espoir, quel rôle pour la science et la technologie
Annoncée dans les vingt-troisième et vingt-quatrième numéros de Coraf Action, cette rubrique de réflexion, de débat et de proposition a démarré dans la vingt-cinquième édition. Le douzième invité, Dr Moctar Touré,
A
VANT DE COMMENCER À VOUS FAIRE
lire ces lignes, laissez-moi, d’abord, signifier à quel point ce sujet est vaste, complexe et polémique. Je n’en aborderai donc pas tous les aspects, tout en vous laissant le soin de me compléter. Lorsqu’il s’agit de l’actuel contexte, la première image qui vient à l’esprit est que l’Afrique est le continent des paradoxes. Je m’explique : un continent béni de ressources naturelles de base, mais, dans le temps, plombé par une pauvreté et une famine chroniques et éreintantes et encore incapable d’exploiter et d’user correctement de son immense potentiel en ressources naturelles, aux fins de stimuler la croissance de son économie et d’améliorer les conditions de vie de toutes ses populations. L’exception de l’Afrique du Sud…
Ce paradoxe est le mieux illustré par la vulnérabilité des pays à la montée vertigineuse des prix des denrées alimentaires dans le monde, qui est entrain d’allumer le feu de l’actuelle crise alimentaire devenue le plus chaud sujet d’actualité des salles de rédaction des media. Comment, d’ailleurs, peut-il en être autrement, particulièrement affectés qu’ils sont, depuis qu’ils tendent à dépendre des importations d’aliments de base ? Un homme politique connu l’avait dit, l’Afrique produit ce qu’elle ne consomme pas et consomme ce qu’elle ne produit pas. Ceci est, en effet, une situation déplorable et inacceptable. A moins que des changements radicaux ne soient apportés, les ménages urbains et ruraux s’enfoncent probablement dans la pauvreté, venant ainsi s’ajouter aux
analyse froidement, dans ce premier jet, la situation agricole africaine dans « Mon Humble Avis ». Le statut, les forces et les faiblesses de la science et de la technologie agricoles le seront dans le second jet du prochain numéro.
Dr Moctar Touré, ex-secrétaire exécutif du Special Program for Agricultural Research in Africa (SPAAR) et chef d’équipe à la retraite au Fonds mondial pour l’environnement (FME) de la Banque mondiale.
trente pourcent des gens pris par une famine chronique. La seconde image, qui choque l’esprit, est celle d’un continent aux structures économiques et socioculturelles toujours largement sous la prédominance du secteur agricole. N’est-ce pas qu’à l’exception de l’Afrique du Sud, quelques pays maghrébins et des pays pétroliers, l’agriculture occupe environ soixante pourcent de la population active et compte pour trente-deux pour cent en moyenne dans la croissance du produit national brut. Elle est, qui plus est, le principal pourvoyeur de recettes, d’épargne, de revenus tarifaires et de matières premières industrielles. La pénurie d’eau et le stress hydrique
La troisième image, qui bouleverse l’esprit, est celle d’un continent fait de contraste et de diversité. En réalité, le secteur forme une mosaïque de systèmes agroécologiques différenciés par la végétation, le climat, la disponibilité de l’eau, la faune, la flore et le facteur socioéconomique et culturel. Ainsi, en examinant la variabilité dans la taille et la distribution de ses atouts naturels, je n’ai pas pu m’empêcher de l’illustrer par le cas de l’eau, dont l’extraction reste relativement faible pour l’usage agricole, domestique et indus-
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HUMBLE AVIS
triel. Or il regorge de grands fleuves — 17 avec des zones de captage —, de larges lacs — plus de 160 —, de vastes terres humides — des douzaines de ressources hydrauliques souterraines transfrontalières et des pluviométries relativement abondantes et une variabilité climatique spatiale et temporelle irrégulière de 678 millimètres de pluies par an. Pire, 9 pays vivent déjà une « pénurie d’eau », tellement la quantité annuellement disponible pour chacun de leurs habitants est à moins de 1 000 mètres cubes ; 8 autres pays connaissent le stress hydrique, avec moins de 1 700 mètres cubes ; 6 autres pays vont
Coraf Action
Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles
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Rédacteur en chef Armand Faye
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NOTES
DE LECTURE
probablement les y rejoindre, dans les dix prochaines années. Et ce n’est pas tout, car, d’ici à 2025, presque cinquante pourcent des habitants vivront dans les zones, où sévissent la pénurie d’eau et le stress hydrique. Autant je peux en dire de l’exemple de la terre. Le continent, qui est le deuxième plus grand au monde après l’Asie, est bien servi par le ciel, avec de riches et dynamiques ressources foncières offrant d’énormes opportunités de production alimentaire et de fibres nécessaires. Pourtant, à cause des systèmes non durables d’exploitation des terres, la plupart de ces ressources est sujette à des dégradations provoquées par plusieurs facteurs, dont le défrichage, la déforestation,l’extraction des éléments nutritifs du sol, l’urbanisation, l’irrigation, le changement climatique et la pollution. L’implication effective des « vrais bénéficiaires »
A cet égard, les ressources forestières sont loin d’être en reste, vu que l’Afrique détient 17 % des forêts du monde ainsi que près de 22 % des terres. Mais, les premières sont concentrées autour de la ceinture équatoriale et toutes sous haute menace. J’aurai dit la même chose des ressources de l’élevge, de la faune et de la flore. La quatrième image, qui secoue l’esprit, est celle de la majorité des unités agricoles africaines encore reposant sur la recherche de la subsistance, la petite exploitation et la culture sous pluie. A part de rares cas, partout ailleurs, la performance et la compétitivité de l’agriculture sont très faibles, à cause de facteurs structurels et conjoncturels. Au demeurant, la réalité est CORAF ACTION N° 51
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que l’environnement général n’a guère été propice, ces dix dernières années. Dans beaucoup de pays et de régions, elle est campée par le décor d’un manque de cohérence et d’appui mutuel des politiques ceinturant les trois dimensions de l’agriculture durable que sont l’économie, l’environnement et le social. Celles en vigueur sont connues pour être fragmentées, éphémères et définies sans l’implication effective des « vrais bénéficiaires » — producteurs et autres agents de la chaîne des valeurs agricoles. En dépit de l’appui de niveau international dont a bénéficié l’agriculture, je n’en veux pour preuve que la déclaration de Maputo, très peu de nations l’ont fait suivre d’effets concrets, en investissant convenablement dans les infrastructures — en termes d’irrigation, de transport, de marchés, d’électrification et de communications —, en formulant et en appliquant des cadres politiques et réglementaires sécurisant l’accès à la terre (incluant le droit de propriété) et aux ressources hydrauliques et procurant la protection sociale, qui élevent la résistance des ménages pauvres à affronter les chocs et stress. La science et la..., une seule partie de la solution
Très peu l’ont également fait suivre d’effets concrets, en établissant un mécanisme de financement facilitant l’accès au crédit ainsi que les investissements privés et communautaires et en améliorant le soutien aux services accordés aux producteurs, transformateurs et commerçants. De l’extérieur, ont surgi, comme un couperet, les politiques de subvention des pays de l’Organisation de
coopération pour le développement économique (OCDE) et les effets négatifs du processus de négociations commerciales internationales. Pourtant, l’espoir est permis sous un ciel dégagé en partie par quelques éclaircies. C’est pourquoi, il me plaît de mentionner que de larges segments du secteur sont en transformation, grâce aux récents progrès réalisés par les politiques environnementales dans certains pays. Enfin, la cinquième et dernière image, qui dérange l’esprit est celle montrant la faible productivité et la faible croissance qui ne sont pas, outre mesure, une malédiction et peuvent, par conséquent, être retournée favorablement au moyen d’une application soigneuse de bonnes, utiles et abordables technologies, tout comme des techniques de gestion non nuisibles à l’environ-nement. Mais, je voudrai être clair, tout de suite, avant d’entrer en plein dans le vif du sujet, dans la prochaine édition, la science et la technologie sont une seule partie de la solution. Car, pour être plus réactives et efficaces, elles ont besoin d’admettre et de prendre largement en compte les réalités socioéconomiques et les objectifs de développement rural, de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et d’égalité des genres.
Contact : Moctar Touré BP 25732, Fann,Dakar Sénégal Tél. : (221) 33 825 63 92 E-mail : mtoure44@gmail.com Skype : timbucktu92
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Coraf.Echo, bulletin mensuel d’information en ligne, numéro 02, février 2009. Parle Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. A l’instar de la précédente édition, celle-ci a couvert la relance du partenariat entre le Conseil et l’union Européenne, le lancement de la thématique 4, « Développement des filières agricoles et promotion des marchés », du Programme national d’investissement agricole, celui du volet Afrique de l’Ouest du Programme de développement communautaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le lancement du Projet régional de gestion durable du bétail ruminant endémique en Afrique, celui de la thématique 2 « Développement durable des exploitations agricoles », les propositions de l’atelier régional d’identification de nouveaux indicateurs de prise de décision en faveur du développement, l’atelier sur l’étude de la situation de référence de la phase 2 du Programme des services agricoles et des organisations de producteurs, l’atelier du Sénégal de partage des informations sur le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, le passage du Site pilote d’apprentissage de KanoKatsina-Maradi à la tutelle du Conseil, les recommandations de l’atelier sur la crise alimentaire et les voies paysannes de sortie de crise, les ateliers de lancement de l’Initiative d’urgence pour la relance de la production du riz en Afrique sub-saharienne.