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3e bimestre 2014
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LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE
CEDEAO
Pour la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Heure est aux semences… N SE RAPPELLE ENCORE QUE LA COM-
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munauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) gratifiait la sous-région d’une Politique agricole commune (PAC) impulsée par le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) de l’Union africaine et du NEPAD. Depuis, la PAC marche comme le cadre de réfé-
rence et d’intégration de l’agriculture des quinze pays membres. Aujourd’hui, elle passe à une vitesse supérieure, nantie qu’elle est, avec le concours des partenaires de tous les échelons, des instruments règlementaires, au premier desquels le règlement portant harmonisation des règles de contrôle de qualité, de certification et de commercialisation
des semences végétales et plants, ainsi que des mécanismes de coopération, à savoir le Comité Ouest africain des semences végétales et plants(COAsem). Il était temps. Car, en dépit de son vaste potentiel agricole, la sous-région est, à l’instar du reste du continent, encore tributaire des imporations alimentaires. Pourtant, elle est même gâtée par la nature ! En 2008, en effet, l’agriculture participait pour près de 35 % à la formation du PIB et pour 15 % des exportations des biens et services dans l’équilibre de la balance commerciale. Au Nigeria comme dans quelques autres pays, elle atteignait même la hauteur de 60 % ! Comptons également, au nombre de ces atouts, la florigène des éco-systèmes très favorables à une grande diversification de la production gageant de l’émergence d’un marché sous-régional ; une surface cultivable de 197 millions d’hac-tares, dont seuls 54 sont emblavés, laissant ainsi 143 encore en friche (!) ; une pluviomètrie équivalente à 1 000 milliards de mètres cubes d’eau par an, sans compter les immenses possibilités d’irrigation et les abondantes ressources forestières. Ajoutons-y, enfin, la forte progression du volume de production de presque
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toutes les spéculations à un niveau tel qu’entre 1980 et 2000, il avait doublé et dépassé la croissance démographique. En 2008, en effet, la FAO estimait la production céréalière à 47,2 millions de tonnes à l’actif des pays de la zone plus la Mauritanie et le Tchad. Et cela continue…
maïs, le mil, le fonio, les tubercules et les cultures maraïchères. A savoir également l’éveil des populations à comprendre l’utilisation avantageuse des semences de qualité, leur perception des avantages de ces dernières et la garantie d’une expertise nationale au niveau de toute la chaîne de valeur semencière.
La solution passe inéluctablement par le fait de s’armer d’une agriculture compétitive
Pierre angulaire au développement de l’industrie semencière nationale des Etats membres !
Les produits agricoles générés sont sans cesse demandés. Les pays ont alors pensé bien faire en accroissant les superficies emblavées dans de nouvelles zones de culture et en accordant aux producteurs une assistance soutenue en intrants. Mais si de pareilles actions permirent l’augmentation de la production, lors des 20 dernières années, elles n’en ont pas moins provoqué la dégradation successive de la fertilité des sols qui a pour conséquences une faible productivité, de sérieux dommages à l’environnement et la réduction des capacités de résistance des populations. Le constat est amer et général : l’Afrique de l’Ouest connaît les rendements les plus faibles par travailleur actif. Tout comme la plus faible productivité au monde. Et ceei n’est pas prêt de s’arranger. Pourquoi donc ? La réponse est simple : pour l’heure, elle compte 300 millions d’habitants, représentant à peu près 35 % de la population de l’Afrique sub-saharienne, qui se multipliront par 2,5 % par an, devenant 750 millions, à l’horizon 2050, et par 10 %, passant à 3 milliards, en l’espace de 100 ans, soit 8 % des hommes et femmes habitant la planète Terre. Rien n’est, par conséquent, surprenant que 19 % de ses importations soient consacrées aux approvisonnements en denrées alimentaires et que la plus forte proportion des pauvres (60 %) se retrouvent dans le monde agricole ! Rien non plus n’est plus conséquent, urgent et important que l’avénement de plus grandes peformances agricoles permettant d’affronter, valablement et durablement, cette explosion démographique et cette endémique pauvreté. Selon la FAO, les semences apportent presque 40 % de l’amélioration des rendemants agricoles. Cela ne veut-il pas signifier que, sans elles, les objectifs, voire les ambitions de croissance que se sont données les Etats, seraient difficilement atteints ? Quelque soit votre réponse à ces questions, il reste entendu que la clef de la solution passe inéluctablement par le fait de s’armer d’une agriculture compétitive. Or dans la plupart des pays, il est de notoriété publique que les producteurs s’approvisionnent en semences de qualité douteuse. L’explication, qui en est donnée, est que leur offre est inadéquate, parce que les instituts de recherche se trouvent dans la difficulté à « mettre sur le marché » de suffisantes semences de pré-base ou de base. D’autres causes sont invoquées, parmi lesquelles l’action des opérateurs véreux vendant des semences de mauvaise qualité, l’absence d’un bon système de financement adapté à la production semencière et d’un circuit efficace de distribution et de commercialisation, l’inéfficacité des systèmes de vulgarisation, la petitesse de nombreuses exploitations familiales et la limite des capacités financières et techniques des producteurs. Ainsi des mesures correctives ont dû être prises et conduites. A savoir la mise à disposition de variétés performantes appartenant aux spéculations les plus demandées, tels le riz, le
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Mais elles ne pouvaient suffire. Puisqu’en dépit de l’existence de plusieurs institutions et organisations contribuant principalement à la formation d’un marché sous-régional fondé sur le schèma de libéralisation des échanges (SLE) et le tarif extérieur commun (TEC) menant à l’intégration économique et sociale, les stratégies nationales n’ont pu être bien harmonisées avec celles prises à l’échelle sous-régionale. Et pour cause : les soucis de rentabilité financière de la production n’ont pas été corrolés avec les questions cruciales de sécurité alimentaire, d’emploi, de fourniture suffisante de semences de qualité, d’intégration des marchés, etc. C’est pour toutes ces raisons que, sous l’égide de la CEDEAO, ses Etats membres et ceux du CILSS (Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse) ont foncé, « tête baissée », dans la mise en place effective de ce règlment C/REG.4/05/2008 d’harmonisation des règles mais aussi des principes de transparence des pratiques commerciales, de réduction des décisions arbitraires, d’application des règles communes sur la qualité semencière et de protection phytosanitaire appropriée ainsi que d’un mécanisme national et sous-régional d’échange et de suivi, en l’occurrence le Comité Ouest africain des semences végétales et plants (COASem). Voici, en effet, un instrument bien nommé, le COASem, destiné à créer un environnement juridique et économique favorable, pour ainsi dire les conditions d’augmentation des rendements des cultivars plantés et d’amélioration des revenus des ménages ruraux. De telle sorte que, à l’heure actuelle et en vertu de l’article 66 dudit règlement, les semences, produites et reconnues d’origine CEDEAO, passant pour être commercialisables dans son espace et dans ceux de l’UEMOA et du CILSS. Doté d’un Secrétariat exécutif permanent, le COASem assiste la Commission de l’Organisation économique régionale dans la mise en oeuvre de la règlementation relative à l’homologation, à l’enregistrement, à la production, au contrôle de la qualité, à la certification des variétés et des produits phytosanitaires, mais aussi à la commercialisation des semences et plants. Il lui donne avis, conseils et propositions sur toutes les questions, dont l’organisation et la mise à jour du catalogue Ouest africain des espèces et variétés ; lui définit les exigences techniques de préparation des dossiers de demande d’autorisation de diffusion (homologation) et d’inscription des nouvelles variétés ; veille sur la collaboration et les échanges d’informations entre services offociels de contrôle et de certification, sur leur organisation et gestion. Mais tout ceci, se demande-t-on, dans quel but ? Eh bien, dans le but d’apporter sa pierre angulaire au développement de l’industrie semencière nationale des Etats membres ! A cette fin, il est attendu que chacun mette en place un Comité national des semences et plants (CNSP) conseillant tech-
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E CHOS niquement le Ministère de l’agriculture et un fonds d’appui au secteur des semences (FASS).
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méconnaissance par les agents des services semenciers des principales dispositions règlementaires, difficulté accentuée par l’insuffisance du personnel qualitifié et une logistique inadaptée.
Parce qu’il est bien seul à possèder la majorité des instruments nationaux publiés
Veiller sur le réseau d’intervenants qui rend le circuit de vente assez long
Pour l’heure, ce qui importe c’est l’installation effective du COASem que précéde une étude assurant le suivi, évaluant les avantages, faisant l’état de la coopération et voir comment juguler les difficultés associées à la mise en pratique des instruments juridiques et règlementaires du système regroupant 17 pays (tout de même !) de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS. Quelques pays sont choisis pour être enquêtés (voir encadré 1) sur les questions de l’homologation et de l’inscription des variétés ; le contrôle de la qualité et de la certification variétales et phytosanitaires des semences ; les règlementations régissant l’échange du matériel végétal ; les droits de propriété sur les obtentions végétales ; la conservation des resoources phytogénétiques destinées à l’alimentation et à l’agriculture ; les règlementations de biosécurité ; la commercialisation des semences : les règles d’importation et d’exportation.
A l’échelle nationale ou juridictionnelle, les procédures de mise en œuvre, répondant à une organisation institutionnelle, fait toujours du Nigeria un pays où chaque Etat a repliqué localement le CNSP fédéral soutenu par les partenaires internationaux qui, au demeurant, encouragent la formation et la recherche sous forme d’appui et d’assistance. Et ce, contrairement à la Guinée et au Sénégal, où toutes les charges reposent sur les seules épaules de la direction de l’agriculture du Ministère du même nom, qui assure, de surcroît, le secrétariat du CNSP en collaboration avec l’Institut national de recherche agronomique responsabilisé. En fait, l’enquête met en évidence deux groupes distincts. Le premier, constitué par le Nigeria et le Sénégal, pour son très bon fonctionnement des structures. Le second, le reste des pays, pour son faible à très faible niveau de fonctionnement de ces dernières, mais également pour l’absence des utilisateurs de la procédure de certification sanitaire des lots de semences et d’infrastructures adéquates, surtout sanitaires, le manque de fonds et de moyens humains. Le riz, le maïs, l’arachde, le niébé, le sorgho et le mil, bien que les espèces les plus cultivées dans ces pays, font de la place au sésame, au manioc, à l’igname, à la banane, au fonio, à la tomate, à l’aubergine, à l’oignon, au café, au cacao et au coton. Concernant le mécansime de suivi, de communication et de diffusion de l’information, le Nigeria (voir encadré 2) a mis en place un de surveillance lui permettant d’effectuer des enquêtes régulières ainsi que de tenir des réunions de planification de la production. Mais, le nombre de ses moyens de communication est tout à fait limité par rapport à celui des audiences à toucher. C’est le cas aussi de la Guinée comme du Sénégal qui ne se servent, pour l’heure, que du journal officiel, des radios communautaires et des réunions, tandis que la Côte d’Ivoire s’appuie uniquement sur les ateliers et réunions.
Les 8 pays mis à découvert Nigeria, Côte d’Ivoire, Libéria, Tchad, Guinée, Sénégal, Togo et Niger.
Au moment de l’étude, les résultats, qui en ont résulté, sont suffisamment édifiants d’un bon état des lieux de l’application et de la mise en œuvre du règlement communautaire. En effet, entre 2012 et 2014, la majorité ont commencé à l’appliquer. Il ne reste donc plus que la toute petite minorité représentée par le Tchad et le Libéria. En Guinée comme au Togo et au Bénin, les déccrets d’application des différents instruments sont encore à l’état de projet. Pour ce qui est du catalogue officiel harmonisé, seuls le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont procédé à la publication officielle du décret de sa création. Mieux, en 2012 déjà, le Sénégal l’a même édité ! Concernant le document de politique nationale sur les semences et plants, le Nigeria en dispose de fonctionnel, depuis 2010, et son CNSP, fortement structuré, en assure l’administration et le pilotage tout comme les autres instruments sauf le catalogue et le manuel phytosanitaire. Le Sénégal, également, depuis juin 1997, bien avant le Nigeria, mais ni son instrument (pourtant révisé en juin 2011), ni son FASS (né en 1980) ne sont vraiment pas encore prêts. Pour l’instant, les activités, sur lesquelles des avancées notables ont été notées, sont la sensibilisation et la formation des acteurs à la base portant sur les différents instruments. De même, l’application du règlement se mène de manière différentielle entre pays. Ce qui fait à nouveau du Nigeria le pays le plus avancé dans son application, parce qu’il est bien seul à possèder la majorité des instruments nationaux publiés. Mais les problèmes sont là, empêchant, sans ambiguité, l’accès aux sources d’information légales, ce qui aboutit à la
Histoire à succès du Nigeria Avec de telles performances nigerianes, le pays sert d’exemple aux autres ! Son expérience sert de moyen d’analyse permanente des besoins, à travers l’écoute et le suivi ; la transparence dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de production ; le rapprochement des collaborateurs, du sommet à la base et vice-versa. Seulement, il a fallu toute cette florilège d’outils et l’existence d’un sytème huilé, pour que cette stratégie soit bien pilotée et basée sur l’emploi d’un outil de gestion pertinent et efficace qu’est devenue la notion de culture d’entreprise.
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Parmi les produits de ce mécanisme de communication, il y a le système régional d’information des variétés. Sa pertinence et son opportunité sont à chercher dans le fait de rendre les données variétales qualitativement sécurisées, rapidement et immédiatement accessibles ; de produire des résultats d’analyse comparant les identités variétales dans le sens de leur similitude et fiabilité aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif ; d’éditer tous les supports limitatifs des variétés commercialisables. Revenons sur la qualité des semences pour souligner la nécessité de veiller sur le réseau d’intervenants qui rend le circuit de vente assez long. Ne serait-ce que pour garantir la traçabilité des produits et qui, avec les prodécures de certification variétale et sanitaire, renforce, à n’en pas douter, l’assurance-qualité des semences et octroient aux consommateurs l’indépendance à l’égard de la nature du bien malgré son caractère non durable.
Pourtant, autant de qualités n’en fait pas moins un produit rare, tellement les programmes publics n’en achètent jamais suffisamment, d’où leur très faible investissement commercial dans la production des semences de base. Or il est avéré qu’une utilisation insuffisante des semences de pré-base et des semences de base, dans de tels projets, hypothèque sérieusement l’adoption pérenne des variétés améliorées des cultivars sélectionnés par l’ensemble des acteurs. Les SNRA ne sont pas pleinement dotés des agents qualifiés nécessaires… Le PSOA/WASP visant à faire passer de 15 à 25 %, sur cinq ans, la production et la fourniture en quantité et en qualité suffisantes des semences certifiées de variétés améliorées, l’on comprend alors pourquoi le Programme tient tellement à l’augmentation de l’approvionnement en semences de pré-base. C’est la lame de fond de cette évaluation effectuée au Benin, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal. Elle n’a pas été de tout repos, vu les ambitions affichées : effectuer l’inventaire et déterminer les capacités du personnel des unités semencières nationales ; examiner leurs qualifications et compétences et formuler des recommandations allant dans le sens de parfaire ses formations ; examiner la mise en place ainsi que les services de chaque unité semencière et recommander des améliorations en vue de les équiper davantage ; déterminer la quantité de données disponibles sur les semences de pré-base des variétés sélectionnées et produites en 2012 et à produire en 2013 ; déterminer d’autres défis et les assortir de solutions recommandées. A cet égard, la figure 1, qui relate les premiers résultats de cette évaluation, est suffisamment édifiante. En effet, 61 % des agents des unités semencières sont directement impliqués dans le service de la production des semences de pré-base, alors qu’ils sont 15 % dans celui de la transformation, 15 % dans celui de la commercialisation et 9 % dans les laboratoires.
Contact : Anatole Yékémian Koné CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : anatole.kone@coraf.org Internet : www.coraf.org
Bénin, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal
Evaluation : leurs unités semencières méritent un meilleur renforcement matériel et humain VALUER LES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES, TECHNIQUES ET
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infrastructurelles des unités semencières des SNRA Ouest africains n’est sûrement pas de tout repos, mais présente tous les avantages d’une bonne pratique agricole. Surtout avant de s’attaquer au vaste et difficile chantier que constitue le sous-secteur des semences dans l’agriculture. C’est le chemin pris, dès 2012, par le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) du CORAF/ WECARD financièrement soutenu jusqu’en 2017 par le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (United States Agency for International Development). Mais pourquoi être si prévoyant ? Parce que les semences, comme tout autre matériel de plantation, sont précieuses pour les producteurs, en général, et les petits producteurs, en particulier, en ce qu’elles renferment biologiquement tout le potentiel productif agricole, mais aussi les limites de toutes les réponses apportées aux autres intrants requis par l’agronomie. Elles ne sont donc pas une simple denrée vendue selon leur poids, mais bien une forme vivante appréciée et commercialisée surtout d’après leur pureté, viabilité et capacité de germination. CORAF ACTION N° 72
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NARS = SNRA ; MKT (marketing) = commercialisation ; PROC (proceeding) = transformation ; BS PROD (breeding seed production) = production de semences de pré-base. Figure 1 : Répartition du personnel selon les services des unités semencières des SNRA de 6 pays d’Afrique de l’Ouest.
De plus et tel qu’en atteste la figure 2, sur les 142 agents titulaires d’un doctorat ou d’un mastère, 86 (soit 60,56 %) travaillent dans le service de la production des semences de pré-base, 21 (soit 14,79 %) dans les laboratoires, 22 (soit 15,49 %) dans celui de la commercialisation et 13 (soit 9,15 %) dans celui de la transformation. Mais pas un seul titulaire d’un Ph.D ou d’un mastère en science ne se trouve dans les labo, tout comme dans les services de la transformation
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E CHOS et de la commercialisation ! Aussi bien au Seed Agricultural Research Institute (SARI) du Ghana, à l’Institut d’économie rurale (IER) du Mali, à l’Institut national de recherche agronomique du Niger (INRAN), à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) qu’à l’Institut national de recherches agricoles du Benin (INRAB) !!!
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La conclusion tirée de ce constat est sans équivoque. Les SNRA ne sont pas pleinement dotés des agents qualifiés nécessaires et à même d’assurer la production continue des semences de pré-base de la haute qualité exigée pour satisfaire la demande nationale incessante en semences de base et en semences certifiées. Même pas celui de l’ISRA Ceci ne fait l’ombre d’aucun doute que nul effort n’est fourni dans le recrutement et le positionnement des agents qualifiés (voir tableau 1) et, pourtant, si ces unités semencières sont mises aux normes, avec une dotation en personnel qualifié dans chacun de ces services, elles pourraient se muter en centres nationaux d’excellence dans les différentes fonctions de la production semencière de la sous-région. C’est en tout cas l’un des grands enseignements de cette mission d’évaluation.
Figure 2: Répartition du personnel qualifié dans les services des unités semencières des SNRA de 6 pays d’Afrique de l’Ouest.
Tableau 1 : Nombre du personnel travaillant dans les unités semencières des SNRA de 6 pays d’Afrique de l’Ouest
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Pour cela, il faut aussi compter avec l’équipement neuf et complet de tous les services. Le tableau 1 montre à quel point les unités semencières en ont bien besoin (voir tableau 2).
Partout, quand les équipements ne sont pas indisponibles, le peu, qui existe, est, dans la plupart des cas, vieux et usé, tombe souvent en panne et mérite remplacement ou répara-
Tableau 2 : Types, capacités et état des équipements de transformation des unités semencières de 6 pays d’Afrique de l’Ouest
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tion, a couramment besoin de pièces de rechange et de protection, dépend de l’électricité et nécessite utilisation de générateurs électriques. Des opérateurs qualifiés leur sont indispensables, tout comme des moyens de maintenance du germoplasme, des chambres froides et des actions de réhabilitation. Dans certains pays qui les ont acquis, ils ne sont même pas encore installés ! Les seuls, en bonne condition d’utilisation, sont ceux acquis par l’ISRA. Le cas spécifique des labo n’y change pas grand-chose, eux qui, au départ, étaient tous bien équipés, mais, aujourd’hui, voient leur matériel devenu démodé ou non fonctionnel. Toutefois, comparés à une douzaine d’équipements visant le même dessein, les équipements, destines à effectuer les analyses de pureté, donnent l’illustration générale telle que la montre la figure 2, ci-contre.
Figure 3 : Minimum d’équipements nécessaires (à votre gauche) comparés à ceux présentement disponibles (à votre droite) dans le service d’analyse de la germination des semences (germination section) des unités semencières.
La capacité de ces dernières à mener les tests d’humidité est logée dans la même enseigne, puisque nulle unité semencière, autre que celle de l’ISRA, n’est dotée de tout l’équipement complémentaire nécessaire (voir figure 4).
Figure 2 : Minimum d’équipements nécessaires (à votre gauche) comparés à ceux présentement disponibles (à votre droite) dans le service d’analyse de pureté (purity section) des unités semencières.
L’illustration montrée est que, selon les règles et procédures en vigueur, aucun labo seul n’est en mesure d’effectuer de telles analyses, afin d’assurer convenablement les tests de base sur les semences. Même pas celui de l’ISRA. Tout simplement parce que son personnel ne dispose guère des compétences de leur utilisation. Les autres les ont obsolètes et dans un piteux état Quant à la germination des semences, telle que la présente la figure 3, la situation est pratiquement identique : seul le labo de l’ISRA dispose de tout l’équipement complémentaire pour effectuer les tests.
Figure 4 : Minimum d’équipements nécessaires (à votre gauche) comparés à ceux présentement disponibles (à votre droite) dans le service d’analyse de l’humidité (moisture section) des unités semencières.
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Les tests sur les semences passent pour assurer leur qualité, en tant qu’ils sont la principale activité précédant toute opération de commercialisation. Sous ce rapport, ils aident à la mesure de l’efficacité des activités antérieures, telles que la production, les actions d’inspection de la certification et l’échantillonnage. Ils passent également pour être la plus importante mesure de la production agricole, parce que déterminant scientifiquement la qualité et le potentiel du terrain d’ensemencement sur lequel germent de vigoureux plantules. Leur capacité croissante est évaluée à dessein pour voir dans quelle mesure ils peuvent donner de hauts rendements. L’état, dans lequel se trouvent les équipements de transformation des semences, n’est pas plus reluisant. Seul, en effet, le CSIR (Council for Scientific and Industrial Research) du Ghana semble les avoir complets et opérationnels. Les autres les ont obsolètes et dans un piteux état. Les conséquences, qui en découlent, sont que la transformation des semences de pré-base se fait manuellement dans ces dernières structures censées en produire de qualité. Ce qui est tout à fait contraire aux bonnes pratiques internationales de production de semences de qualité et présuppose qu’il y a besoin urgent de les équiper avec des outils modernes. Compte tenu de cette importance stratégique et de l’évolution grandissante du commerce intra-Ouest africain, il se fait sentir le besoin d’équiper adéquatement ces unités semencières et d’y déployer le personnel compétent, afin de les rendre aptes à produire, en qualité et en quantité, les semences de pré-base requises pour assurer la sécurité alimentaire dans la sous-région. Cette compétence demandée, ne tombant pas du ciel, c’est maintenant que doit commencer le renforcement des capacités du personnel.
réussir 6 % de croissance de la productivité agricole en 2015 ? Ne se fraye-t-il pas les chemins d’y parvenir : améliorer la recherche agricole, la diffusion et l’adoption des technologies (pilier 4) et s’appuyer solidement sur les épaules des institutions régionales et sous-régionales ? Tel le CORAF/ WECARD qui vient, dans un partenariat multi-acteur financièrement soutenu par le Bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, de lancer le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP), pour la période 2012-2017. C’était lors d’un atelier de concertation des parties prenantes (voir encadré 1) et de lancement du PSAO/WASP, à Abidjan, du 13 au 14 décembre 2012. A l’occasion, elles se sont accordées sur l’analyse de la situation générale de l’Afrique de l’Ouest et se sont données une vision commune des voies, moyens et perspectives de solution aux défis et enjeux de l’heure et du proche avenir. Ils étaient tous là ! l
Les représentants des Communautés économiques régionales (CER) : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA),
l des Partenaires techniques et financiers (PTF) CORAF/ WECARD, Institut national de recherche agronomique (INRA) de France, Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), International Institute of Tropical Agriculture (IITA), International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT), Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) et United States Agency for International Development (USAID), l
de l’Organisation inter-gouvernementale (OIG) : Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS),
l
des Organisations non gouvernementales (es (ONG) : Hub rural, Réseau des chambres d’agriculture de l’Afrique de l’Ouest (RECAO), AFFEX, Alliance pour la revolution verte en Afrique (AGRA), Programme de fertilisation en Afrique de l’Ouest (PFAO), Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA),
Contact : Folarin Sunday Okelola CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : fs.okelola@coraf.org Internet : www.coraf.org
l
Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest : baptême de feu à Abidjan
l du Secteur privé : African Seed Trade Association (AFSTA), Associations nationales du commerce des semences au Sénégal (ANCS), Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (ASPRODEB), l des Ministères de l’agriculture du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, l
des comités semenciers nationaux et organismes nationaux de certification des semences,
RRIVER À UN DÉVELOPPEMENT PILOTÉ PAR L’AGRICULTURE.
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Telle est l’ambition des Africains décidés à éradiquer la faim, à réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire et à faire décoller les exportations. Cette fois, ambition ne va pas rimer avec vain mot ! Le Programme détaillé pour le développement agricole en Afrique (PDDAA), oeuvre de l’Union africaine et du NEPAD, ne se fixe-t-il pas pour cap de CORAF ACTION N° 72
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de l’Université du Ghana/WACCI,
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des industries semencières nationales.
E CHOS Pour subsister, 60 à 70 % des 318 millions d’habitants et plus, dont 250 millions environ en Afrique de l’Ouest, sont inconsidérément tributaires de l’agriculture (voir premier précédent). Or le rapport inégal survenu entre le taux élevé de la croissance démographique de 3,1 % et la faible productivité agricole de 2,9 % s’est traduite par une généralisation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Heureusement que l’espoir est encore permis avec toutes les opportunités d’affaires s’offrant aux économies de la sousrégion dans le sens d’augmenter les rendements, d’accroître les revenus des agriculteurs et, du coup, d’améliorer la sécurité alimentaire. Il s’agit de la forte valeur marchande des cultures vivrières (les observateurs avertis parlent de 1 000 milliards de francs CFA !) ; les écarts de rendement de 70 à 80 % ; la demande grandissante de la population urbaine, la place de l’industrialisation et l’imact des marchés régionaux et internationaux.
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lever et mettre en commun les ressources nécessaires à la poursuite d’une vision commune et soutenir les objectifs du PDDAA. Chemin faisant, l’ASIWA pourra s’occuper de rendre efficace le dialogue politique et les soutiens engagés par l’industrie des semences et au Secteur privé ; de renforcer les capacités organisationnelles, techniques et entrepreneuriales des principaux acteurs en matière de conduite des examens techniques des variétés végétales, de sélection conservatoire, de production et de conditionnement des semences, de contrôle de leur qualité et de leur certification, de leur stockage et de leur commercialisation. Création de l’Alliance des industries semencières de l’Afrique de l’Ouest En outre, des études orgnisationnelles sur les forces et faiblesses, menaces et opportunités devront être effectuées, dans le but de déterminer l’état de l’industrie des semences, d’identifier les parties prenantes dans la chaîne de valeurs ainsi que les opportunités offertes et les besoins ; de renforcer la dimension régionale de l’Alliance, en impliquant les acteurs de l’industrie semencière, par le renforcement de la communication, de la collaboration et de la coordination des activités du Programme au moyen des réseaux ; de mettre en place des alliances nationales et régionales dans la transparence et avec une claire définition du rôle de chaque partie prenante. Mais aussi de lever des fonds et d’assurer une complémentarité et la durabilité des systèmes semenciers nationaux actuels ; de prendre en compte les enseignements et expériences passées provenant de l’Alliance ainsi que des autres régions. Pour ce qui est de la mise en oeuvre du règlement C/REG. 4/05/2008 d’harmonisation des règles et principes de transparence des pratiques commerciales, de réduction des décisions arbitraires, d’application des règles communes sur la qualité semencière et de protection phytosanitaire appropriée de la CEDEAO, les particpants sont favorables à l’engagement sans failles des États dans les alliances nationales contractées entre partenaires locaux et extérieurs. Quant à accroître la production de semences de pré-base de qualité et d’une large gamme de variétés améliorées homologuées, ils suggèrent de soutenir les unités de production publiques et privées dans les SNRA et de les aider à mettre en place les infrastructures et laboratoires équipés pour assurer la disponibilité de ces types de senences de concert avec les Centres internatioanaux de recherche agronomique (CIRA) intervenant dans la sous-région. Ils sont également d’avis que la participation active du Secteur privé s’accroisse dans l’industrie des semences, ses capacités à s’engager efficacement dans le système semencier se renforce, tout ceci par le biais du dialogue, de l’accréditation et de l’intervention dans la chaîne de valeur. Notamment dans la production des semences de base et de semences certifiées, mais aussi dans les institutions, telles les ANCS, qui ont grandement beson de voir leurs infrastructures améliorer et, du coup, faciliter l’accès au marché des semences de qualité aux agriculteurs. Enfin, il importe de lever des fonds additionnels pour soutenir le Programme, à travers le Programme régional d’investissement agricole (PRIA), le Programme national d’in-
S’entendre sur un ensemble de conclusions et de recocmmandations Pour y parvenir, un autre levier important doit être également actionné. Tout aussi lourd qu’un paquet technologique, il comporte plusieurs volets que sont l’augmentation de l’utilisation des semences améliorées et des engrais, la lutte intégrée contre les ravageurs et nuisibles, la gestion de la fertilité des sols et de l’eau, les bonnes pratiques agricoles, l’accès à l’information sur le climat et le marché. Ils concourent tous à accroître la productivité et la production agricoles et, par conséquent, à atteindre les objectifs du PDDAA, de la Politique agricole commune de la CEDEAO et de l’initiative Feed the Future (Nourrir le futur) de l’USAID. Mais il va falloir au Programme se faire approprier par les parties prenantes en vue de faciliter sa mise en œuvre, atteindre les résultats escomptés (voir encadré 2) et fixer une direction vers laquelle tout le monde regarde, converge et s’achemine fut-elle sous forme de feuille de route. Les 5 résultats où le Programme est attendu l Une Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l'Ouest (ASIWA) inclusive et opérationnelle est mise en place, l La politique semencière régionale est mise en oeuvre de manière effective, l Des semences de pré-base, des semences de base et des semences certifiées sont produites et utilisées, l La participation du Secteur privé dans l'industrie des semences est effective, l Les capacités des Associations nationales du commerce des semences (ANCS) sont renforcées.
Après en avoir débattu, de long en large, les 60 participants, à cet atelier à l’allure d’un véritable baptême de feu, ont fini par s’entendre sur un ensemble de conclusions et de recommandations. La première chose à laquelle ils ont pensé c’est que le Programme mette en place une Alliance pour une industrie semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA) censée pouvoir créer des synergies, faciliter la complémentarité des actions,
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vestissement agricole (PNIA) et le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP). Tout cela est à matérialiser ou à visualiser sur une feuille de route pour la mise en œuvre de laquelle les participants conseillent de faciliter non seulement le recrutement de l’équipe du bureau régional du PSAO/WASP et des coordonnateurs nationaux, de mettre en place les bureaux nationaux mais aussi d’initier une étude d’état des lieux et une analyse de la chaîne de valeur semencière à l’échelle nationale et régionale. Sans oublier le processus de concertation avec les partenaires devant conduire à l’installation des alliances et avec les partenaires menant à la création de l’ASIWA et l’établissement, au plus tard le 30 avril 2013, de systèmes de gouvernance nationale et régionale — Comité de pilotage et Conseil d’administration. Il va s’en dire que le lancement d’un tel Programme ne pouvait survenir sans la présence effective du directeur exécutif du CORAF/WECARD, Dr Harold Roy-Macauley, du directeur général du CNRA (Centre national de recherche agronomique) de Côte d’ivoire , Dr Tiémoko Yo, de la directrice de l’agriculture de l’Afrique de l’Ouest de l’USAID, Dr Cadence Buzzard, des représentants du directeur exécutif du CILSS, Dr Siaka Dembélé, du directeur exécutif du Hub rural, Dr. Yamar Mbodj, du ministre ivoirien de l’Agriculture représentant, à l’occasion, le commissaire à l’agriculture, à l’environnement et aux ressources hydriques de la CEDEAO, M. Soumaila Bredoumi.
Défis semenciers : Ouagadougou mobilise les troupes pour aller à leur assaut APRÈS Abidjan donc, Ouagadougou abrite la réunion de concertation entre tous les Partenaires et Initiatives régionales du sous-secteur des semences intervenant en Afrique de l’Ouest (voir encadré 1). C’était le 9 décembre 2012. Tout juste trois mois après le lancement (voire article précédent) du tout nouveau Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) regroupant plusieurs SNRA, impulsé par le CORAF/WECARD et financé par le bureau Afrique Ouest de l’USAID (United States Agency for International Development) pour la période 2012-2017.
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Contact : Ernest Assa Asiedu CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : e.asiedu@coraf.org Skype : ernestasiedu Internet : www.coraf.org
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E CYCLE DE RENCONTRES CONTINUE DE PLUS BEL.
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Ils étaient tous là réprésentés ! CORAF/WECARD, Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles, PSAO/WASP, Programme sur les semences en afrique de l’Ouest, PPAAO/WAPP, Progamme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, WASA, Alliance sur les semences en Afrique de l’Ouest, AFSTA, Association africaine du commerce des semences,
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ROPPA, Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. CILSS/ INSAH, Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel/ Institut du Sahel, Hub rural, AGRA, Alliance pour une révolution verte en Afrique, Bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, United States Agency for International Development, ICRISAT, international Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics, AfricaRice, Centre du riz pour l’Afrique, ECOAGRIS, Projet semencier de l’Union européenne.
Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratif née, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains et français, changée, en 1995, en Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuel nom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durable du système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité et des marchés par la satisfaction des principales demandes des acteurs adressées aux SNRA. Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées que véhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD, le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (United States Agency for International Development).
Dans son riche exposé introductif, Dr Ernest Assah Asiedu, le chef du PSAO/WASP, affirme que le Programme est survenu, à un moment où les systèmes semenciers de même que l’environnement politique et institutionnel rencontrent de sérieuses contraintes techniques et transversales et offrent des opportunités d’une ampleur sans précédent, dans les SNRA des 7 pays qui l’ont initié. Pour résussir dans un tel contexte, soutient Dr Asiedu, le Programme s’est vu doter d’un personnel aux compétences avérées autant dans la politique semencière et le plaidoyer, la production des semences, l’agro-business que dans le suivi-évaluation des activités, la coordination nationale et à l’administration comptable.
Directeur de publication Harold Roy-Macauley
Directeur de la rédaction Abubakar Njoya
Directeur adjoint de la rédaction Anatole Yékéminan Koné
Rédacteur en chef Armand Faye
Comité de rédaction et de lecture
Pour rendre le système semencier plus dynamique En effet, les défis sont grands et embrassent un domaine aussi vaste que la préservation des variétés traditionnelles, la gestion des ressources phytogénétiques alimentaires et agricoles, les droits de propriété intellectuelle sur elles, les différentes composantes du Secteur privé. S’y ajoutent les investissements structurants des systèmes semenciers nationaux, le financement des projets semenciers régionaux par les Partenaires techniques et financiers et la contribution des Etats bénéficiaires, le lien entre les investissements, la production de semences et les marchés, le suivi-évaluation des activités et, enfin, le système d’information régional. Mais ils ont commencé à se faire relever, d’après Dr Asiedu, prenons-en quelques cas de figures, les ressources phytogénétiques de la sous-région sont actuellement conservées en collections de base, à l’IITA, pour ce qui concerne le riz et le maïs, à l’ICRISAT, pour ce qui est du mil, du sorgho et de l’arachide, et dans les banques de gènes des SNRA. Ces derniers s’en servent, à travers leurs programmes d’amélioration des plantes, pour créer de nouvelles variétés végétales ou les utiliser directement dans la production agricole. Ce qui lui fait dire, y tirant une leçon, que le succès d’un programme d’amélioration des plantes dépend de la disponibilité d’une large base génétique. Car, plus celle-ci est large, plus la probabilité est grande d’y trouver les gènes favorables à la création de nouvelles variétés végétales répondant aux conditions de leur exploitation agricole et aux exigences des
Ernest Assah Asiedu, George Muluh Achu, Vincent Joseph Mama, Abdourahmane Sangaré, Mbène Dièye; Sidi Sanyang, Hamadé Kagoné, Abdulai Jalloh, Niéyidouba Lamien, Folarin Sunday Okelola, Julienne Kuiseu, Jérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo
Mise en pages Ngor Sarr Alassane Dia
Postage en ligne Gorgui Alioune Mbow Documentation, édition et diffusion CORAF/ WECARD Version anglaise disponible CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : harold.roymacauley@coraf.org E-mail : armand.faye@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810
consommateurs ! La même conviction est, d’ailleurs, à la base de l’avénement du Traité international de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture)
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pour la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Quant aux investissements structurants des systèmes semenciers nationaux, voici, pour conclure, ce qu’il en découle. Convenus de la mutualisation des moyens respectifs destinés aux semences avec le PSAO/WASP, le PPAAO/ WAAPP, financé lui par la Banque mondiale, a déjà prévu d’acquérir des magasins de stockage, des chambres froides, des laboratoires d’analyse et s’équiper d’essais sur les semences. Son esposé introductif est succèdé par d’autres présentations relatant les expériences aussi intéressantes de certaines institutions (voir encadré 2, 3, 4, 5, 6 et 7). Ils sont suivis de discussions de la part des particicpants qui n’ont pas manqué d’être critiques. Certains signalent l’échec de la WASA dans le fait de n’avoir pas su faire travailler ensemble les partenaires semenciers régionaux ; l’nsuffisance des infrastructures appropriées pour mener à bien les activités de chaque maillon de la chaine de valeur semencière ; la faiblesse opérationnelle manifeste des plateformes d’innovation technologique ainsi que des centres de qualité. D’autres ont mis en exergue le rejet populaire de tout OGM (Organisme génétiquement modifié) malgré la recommandation de profiter de leurs avantages connus ; l’absence d’un système de contractualisation entre producteurs de semences et institutions de recherche pour une estimation plus précise des quantités de semences de pré-base nécessaires à la production des semences de base ; l’étroitesse du marché des semences qui mérite d’être développé pour rendre le système semencier plus dynamique. Une note donnant très clairement la position de la CEDEAO sur les OGM C’est sur la base des riches interventions et réponses données que les participants ont formulé des recommandations à l’endroit de l’ensemble des partenaires. Elles commencent par demander la définition d’une vision et des objectifs communs à tous, le développement des finalités réalistes et d’une gestion transparente des ressources et responsabilités, l’ac-
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cord sur des principes directeurs pour l’attribution des tâches et la résolution des conflits, l’implication des personnes et institutions qu’il faut dans la nouvelle Alliance des industries semencières en Afrique de l’Ouest (ASIWA). Elles se poursuivent dans la nécessité d’allouer du temps et des ressources pour le développement de partenariats effectifs basés sur la confiance et le respect mutuels, l’engagement et les attentes des uns et des autres et une communication transparente ; de favoriser les procédures simples et efficaces et d’accorder plus d’importance à la performance ; de partager la reconnaissance et la responsabilité qu’implique l’obtention des résultats ; de nouer un lien solide entre production et commercialisation des semences en valorisant la chaîne de valeur. Les recommandations se terminent par le fait de populariser l’ASIWA dans les pays ; de responsabiliser chacun de ses membres dans la mise en œuvre en se fondant sur les avantages comparatifs et en formalisant les relations d’intérêts respectifs ; de préparer et de publier une note donnant très clairement la position de la CEDEAO sur la question des OGM. Signalons que l’atelier a été réhaussé de la présence du Dr Lapodini Marc Atouga, commissaire à l’agriculture, à l’environnement et aux ressources hydriques de la CEDEAO, du Dr Yamar Mbodj, directeur exécutif du Hub rural, de M. Mamadou Cissokho, président d’honneur du ROPPA, et de Dr Harold Roy-Macauley, directeur exécutif du CORAF/ WECARD,
Contact : Armand Faye CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail armand.faye@coraf.org armand.faye@yahoo.fr Skype : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org
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L’expérience de la WASA profitable à l’ASIWA
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Elle entend aussi assurer aux agriculteurs une disponibilité, dans le temps et dans l’espace, des semences de qualité et des variétés améliorées adaptées aux conditions de leurs exploitations agricoles, former les adhérents des ANCS (Associations nationales du commerce des semences) sur les thèmes qui leur sont pertinents, tels que l’amélioration de la productivité agricole à travers l’utilisation des semences de qualité, la gestion financière, l’agro-business, la technologie semencière, la gestion des ANCS. Pour l’heure, l’ONG compte 91 membres, dont 23 ANCS, 35 sociétés semencières privées, 3 fournisseurs de services en Afrique et 30 associations et sociétés semencières privées en dehors du continent.
Selon Dr Bonny Ntaré, les expériences, présentées ici, sont riches d’enseignements, en ce qu’elles peuvent beaucoup profiter au lancement de cette nouvelle initiative, l’Alliance des industries semencières en Afrique de l’Ouest (ASIWA). Celle de l’Alliance sur les semences en Afrique de l’Ouest (WASA), qui a duré 4 ans (2007-2011), en est un parfait exemple. Cette dernière a été le fruit d’un partenariat public-privé fructueux entre l’USAID, l’AGRA, l’AFSTA et la CEDEAO et soutenue financièrement par l’USAID, à travers le Projet sur les semences (sa contribution à la WASA) exécuté par l’ICRISAT, le CNFA (Citizen Network for Foreign Affairs) et le SSC/ISU (Seed Science Center/ Iowa State University). Au Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Nigéria et Sénégal, la WASA a travaillé à la promotion d’une industrie semencière commercialement forte et capable d’assurer aux petits agriculteurs un approvisionnement régulier en semences, en plants de qualité, en variétés végétales améliorées, au moment opportun et à prix abordable. Elle s’est également illustrée dans le rôle de premier plan joué dans la croissance et le développement de systèmes viables d’approvisionnement en intrants agricoles, en particulier, et du secteur agricole, en général, et dans la création d’un environnement favorable à ceux-ci. C’est pourquoi, le présentateur s’autorise à donner quelques conseils pour bâtir une ASIWA opérationnelle (à trouver dans l’article).
ROPPA : les Organisations de producteurs sont en première ligne Pour Ousmane Ndiaye, le ROPPA rassemble, depuis sa naissance en juillet 2000, à Cotonou, plusieurs organisations ou « cadres de concertation » de dix pays d’Afrique de l’Ouest. L’ASPRODEB (Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base), qui le repésente à cet atelier de Ouaga, est née de la volonté commune du gouvernement du Sénégal et de 29 Organisations paysannes, dont l’Association des présidents de communautés rurales (APCR), et des élus locaux. Créée, depuis le 22 février 1995, et devenue ONG, le 21 juillet 1995, elle fournit aux Organisations paysannes les services de renforcement des capacités techniques et organisationnelles, de gestion financière et d’appui-conseil, appuie leurs fédérations nationales dans la mise en oeuvre des programmes négociés avec l’Etat et les Partenaires au développement. Elle les soutient aussi en donnant les conseils techniques et professionnels nécessaires à la réalisation des programmes économiques et favorisant une plus grande professionnalisation des services rendus à leurs membres, les accompagne dans leur structuration et le développement de la compétitivité des filières agricoles exploitées. La production de semences certifiées, réalisée dans les exploitations agricoles familiales, à l’exclusion de toute entreprise agro-industrielle, est tout à fait possible, si et seulement si on réussit à mettre ensemble les leviers que le présentateur énumère ci-après.
Une ONG africaine pour défendre l’industrie semencière privée D’après Amadou Moustapha Djigo, le Secteur privé est à considérer comme une cheville ouvrière du sous-secteur des semences. Et cela, depuis mars 2000, date du congrès inaugural tenu, à Pretoria, de l’ONG AFSTA/ WAROC (Association africaine du commerce des semences) basée à Nairobi, et depuis l’ouverture de son bureau Afrique de l’Ouest à Bamako (provisoirement transféré à Dakar), en 2009. Née donc de la volonté des Africains de disposer d’une entité régionale représentant les intérêts de l’industrie semencière et promouvant le développement du Secteur privé semencier, l’ONG sert de forum d’interactions et d’échanges d’informations entre les acteurs, représente leurs intérêts en Afrique et dans le monde et promeut le développement d’une industrie semencière privée forte, afin de contribuer à la sécurité alimentaire et à la croissance économique globale.
l Un schéma ou modèle de production de semences certifiées professionnalisé, performant et durable reposant sur des structures organisées et gérées par les Organisations paysannes ;
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l Un environnement politique, institutionnel et administratif précisant les rôles et responsabilités des différents acteurs ainsi qu’une éthique de gouvernance ;
2006, par les Etats membres du CILSS, en 2008, par ceux de la CEDEAO et, en 2009, par ceux de l’UEMOA. Ne pouvant s’arrêter en si bon chemin, elle s’est lancée dans la mise en oeuvre de l’alignement des textes législatifs et règlementaires et la formation et la gestion informatisée des données du catalogue régional des espèces et variétés végétales. C’est toute cette riche expérience qui autorise le présentateur à conclure son intervention par ces suggestions adressées à la coordination du PSAO/WASP. De prime abord, responsabiliser chaque partenaire sur des objectifs précis. Ensuite, formaliser la participation des partenaires par des sous-contrats avec le CORAF/WECARD et affecter les ressources nécessaires à la réalisation des résultats. Enfin, suivre et coordonner l’exécution des activités.
l Une étroite relation, établie entre la production et la vente des semences et la promotion de la chaîne de valeur, est une garantie du financement de la production et de la collecte des semences certifiées : l Une coordination et un partage des fonctions de production, de collecte, de stockage, de distribution, de contrôle, de certification, de règlement des litiges, etc., contribuent à la construction de marchés nationaux et régionaux des semences certifiées avec les autres acteurs de la recherche agricole, des services officiels de contrôle et de certification des semences, des distributeurs, des institutions de financement, etc. Nul doute qu’ils seront profitables, transparents, accessibles géographiquement et financièrement aux exploitations agricoles familiales ; l L’amélioration de la coordination des interventions publiques de soutien aux semences certifiées, à travers notamment une plus grande harmonisation des approches et une plus forte complémentarité.
Africarice aussi préoccupé par la question des semences… du riz A en croire Dr Amadou Moustapha Bèye, le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) est aussi préoccupé par l’amélioration de la sécurité alimentaire, le rehaussement des revenus des ruraux et la réduction de la dépendance vis-à-vis du riz importé. Mais avant toute action concrète, Africarice a tenu à mener une étude de cas sur l’« Amélioration de la compétitivité du riz en Afrique Centrale », suivie de la mise en place de réseaux et d’alliances sur les semences à travers le partage d’enseignements en pleine Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Il n’a pas agi sans coup férir, s’appuyant solidement sur le développement de centres pilotes communautaires de conditionnement, l’intégration des programmes de production et de conditionnement de semences et de riz paddy, la création d’alliances, la pleine implication des gouvernements et communautés locales offrant les infrastructures, taxes, etc., les institutions de microfinance, la création de plateformes d’innovation technologique. Mais aussi le renforcement des capacités des acteurs, la sensibilisation et l’information sur les opportunités de marché, l’instauration de la confiance entre partenaires et le partage d’expériences entre agriculteurs et opérateurs privés, la création d’un environnement propice à l’émergence de PME semencières accédant librement à tous les territoires nationaux pour le développement de la chaine de valeur des semences.
Le CILSS/ INSAH pionnier dans la favorisation des intrants agricoles Aux dires du Dr Siaka Dembélé, le CILSS et son institutphare l’INSAH ont consacré beaucoup de temps, de moyens et d’énergies à l’adoption des technologies porteuses, tels les intrants agricoles. Parmi ceux-ci, les semences améliorées occupent une place de première importance avec la création du département intrants agricoles et réglementations qui s’occupe aussi de pesticides, d’engrais, de la biosécurité. Il est de même des pesticides avec la mise en place, dès 1992, du Comité sahélien des pesticides (CSP), une expérience de gestion centralisée de ces intrants qui peut, aujourd’hui, être un cas d’école pour le COASem (comité Ouest africain des semences végétales et plants. Dès les années 2000, le CILSS/INSAH a non seulement conduit des études sur les semences, notamment des cultures vivrières et de la pomme de terre, au Burkina Faso, au Niger, au Mali, etc., mais aussi des tests d’adaptabilité variétale sur des céréales, tel le mil, et des légumineuses alimentaires, comme l’arachide et le niébé. Ensuite, dans le cadre de l’harmonisation des politiques semencières, l’institution est perçue comme précurseur avant de convenir, par la suite, avec la CEDEAO et l’UEMOA, du règlement semencier commun adopté, en
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lancement du PSAO/WASP et de concertation avec les partenaires à Abidjan (voir article plus haut). La raison en est bien simple : leurs activités visent les mêmes objectifs et résultats sur les semences. Ceci va donc s’en dire que la mutualisation de leurs ressources humaines, financières et institutionnelles devraient permettre de mieux coordonner et consolider les efforts de ces Etats dans le renforcement de leurs systèmes semenciers nationaux. En termes concrets, la composante semence du PPAAO/WAAPP pourrait englober l’ensemble des activités du PSAO/WASP, tout comme son système de gouvernance pourrait superviser la mise en oeuvre des activités et la réalisation des résultats attendus du PSAO/WASP.
IITA : les semences prises à bras le corps Quant au Dr Silvestro Meseka, l’IITA prend à bras le corps quatre projets sur le renforcement des systèmes semenciers du maïs en Afrique de l’Ouest. Il s’agit des Projets du Réseau maïs d’Afrique de l’Ouest et du Centre (WECAMAN), de l’initiative présidentielle pour doubler la production de maïs (PIDOM) au Nigéria, du maïs tolérant à la sécheresse en Afrique (DTMA) et de la dissémination des semences de varietés hybrides en Afrique de l’Ouest (AGRA/PASS). Plus spécifiquement, il fait l’économie du Projet DTMA, que partage le Bénin, le Ghana, le Mali et le Nigeria. Cette expérience montre que les systèmes semenciers diffèrent d’un pays à l’autre. Au Bénin, une seule entreprise semencière assure l’approvisionnement en semences de maïs. Le Nigéria, quant à lui, compte le plus grand nombre d’entreprises semencières et de variétés homologuées. Le Ghana et le Mali comportent un nombre moyen d’entreprises semencières. Concernant les variétés hybrides de maïs, elles sont produites et commercialisées au Ghana et au Nigéria. Les semences de pré-base et semences de base sont difficiles d’accès. Le processus d’homologation des variétés végétales dure deux à trois ans. Les contraintes majeures à la production de semences de maïs ne pouvaient pas marquer de survenir, mais les résultats obtenus ont permis la distribution de matériel génétique amélioré, dans toute la sous-région, parce que de nombreuses variétés ont été développées et homologuées, des formations en gestion des res-sources phytogénétiques offertes aux entreprises semencières et SNRA et des conduites d’essais régionaux coordonnés.
Du matériel de la WASA déjà rétrocédé au… Pour y arriver, les présidents des comités nationaux de pilotage, les coordonnateurs nationaux du PPAAO/WAAPP, les responsables du PSAO/WASP et du CORAF/WEACRD se devaient de procéder à une sérieuse analyse de la situation et à l’identification des mécanismes à même d’instaurer une véritable synergie entre les deux Programmes. C’est ainsi qu’ont été noués des arrangements autour des institutions nationales, des procédures de gestion technique fiduciaire, des principes de gouvernance et de dialogue entre les Partenaires techniques et financiers et les acteurs sur les mécanismes de financement. Les particicpants, qui ont alors accordé leurs vues sur l’ensemble des questions débattues, recommandent que l’unité de coordination du PPAAO/WAAPP soit chargée de la coordination du PSAO/WASP, de compter en son sein son spécialiste des semences et son comité de pilotage de l’examin de toutes les questions affairant au PSAO/WASP. Ensuite, ils se sont attelés à adopter une feuille de route fixant les actitivtés, l’éhéancier (18 décembre 2012-1er mars 2013) et les responsables chargés de les acomplir. Dans chaque pays, en effet, les présidents de comité de pilotage sont informés que le CORAF/WECARD a mobilisé les ressources nécessaires, à travers l’USAID pour le financement du PSAO/WASP, de même que les responsables des pays sur l’arrangement institutionnel décidé, le processus de recrutement du spécialiste des semences, la mise à disposition de la documentation, de l’initiation de la prise de contact avec l’Iowa State University au sujet de la formation sur la technologie des semences. Ils se sont également engagés à faire l’inventaire du matériel de la WASA (Alliances sur les semences en Afrique de l’Ouest) déjà rétrocédé au PPAAO/WAAPP, à organiser l’atelier de planification des activités de la période 2013-2017, à préparer et à contractualiser les relations de travail pour la mise en œuvre des activités du PSAO/WASP.
CORAF/WECARD : osmose semencière entre deux Programmes L EST CONNU QU’AVANT TOUTE INITIATIVE COMMUNE, LA SAGESSE
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veut d’en échanger, d’en partager, de s’en approprier et d’en faire cause commune. C’est la raison pour laquelle, juste quatre jours après son atelier de lancement de Ouagadougou, le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) se concerte longuement avec le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP), le 13 décembre 2012, à Dakar. Ce dernier Programme est la porte d’entrée du premier dans les 7 pays que sont le Mali, Bénin, Burkina Faso, Ghana, Niger, Nigeria et Sénégal, comme convenu par le premier atelier de
Contact : Armand Faye CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail armand.faye@coraf.org armand.faye@yahoo.fr Skype : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org
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NOTE DE LECTURE Rapport final. Evaluation des capacités des laboratoires nationaux et régionaux d’Afrique de l’Ouest qui pourraient servir de centre d’excellence de la CEDEAO et du CORAF/WECARD en biotechnologie et biosécurité. Par Abdourahamane Sangaré, de Côte d’Ivoire. Après avoir abordé, dans la précédente édition, les forces et faiblesses se trouvant dans les capacités techniques des principaux labo des SNRA et Institutions internationales exerçant dans la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l’Ouest, ce document de la plus haute importance pour le CORAF/WECARD (www.coraf.org) et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) traite du contexte sous-régional, régional, continental et mondial ainsi que des raisons qui justifient l’entreprise d’une telle étude. La première c’est que, de nos jours, le développement de la biotechnologie permet de rationaliser davantage l’amélioration des plantes. Mais avec l’essor des OGM (Organismes génétiquement modifiés) fortement médiatisé, des mesures sont mises en place afin de prévenir les risques possibles de l’utilisation de cette nouvelle science. L’application de ces mesures a donné naissance au Protocole de Carthagena sur la prévention des risques biotechnologiques relatifs à la Convention sur la diversité biologique. La seconde raison est fondée sur les études menées par le CORAF/ WECARD démontrant qu’elle peut être d’un apport inestimable à l’agri-
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culture et à la production animale. En quoi faisant ? En developpant les vaccins et outils de diagnostic censés pouvoir prévenir et gérer les épidémies. En développent des technologies de multiplication in vitro des plantes alimentaires et ressources forestières, afin d’assurer un approvionnement régulier en semences des paysans et de soutenir les programmes de reboisement. En utilisant aussi les marqueurs moléculaires qui aident à accélérer les programmes de sélection génétique. En exploitant la trans-génèse (technique d’introduction d’un gène étranger (transgène) dans le génome d’un organisme pour obtenir un OGM) capable de résoudre des problèmes non solutionnés par la génétique traditionnelle. En faisant, dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles ; progresser, conserver et gérer durablement la diversité biologique. En permettant une meilleure connaissance des micro-organismes des sols africains susceptibles d’améliorer les procédés de dépollution et de gérer durablement les sols. En exploitant la biodiversité au bénéfice de la lutte biologique contre les ennemis des cultures. Enfin, dans celui de l’agroalimentaire industriel, en se servant des performances des micro-organismes dans les procédés de fermentation au niveau de la production et de la valorisation des
substances biologiques à haute valeur ajoutée. Ainsi, depuis le Sommet de Sacremento, aux Etats-Unis, tenu en juin 2003, rien de toutes ces possibilités n’est négligé pour que l’Afrique de l’Ouest explore les voies d’une utilisation appropriée de la biotechnologie, avec comme but d’accroître la productivité agricole, de réduire la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la pauvreté et de moitié la faim dans le monde d’ici 2015, comme le recommande, dans ses objectifs, le Sommet mondial de l’alimentation. Dans le cadre de la mise en œuvre de ses recommandations, la Conférence régionale thématique de Ouagadougou
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de juin 2004, intitulée « La maîtrise des sciences et technologies en vue d’accroître la productivité agricole en Afrique : perspectives Ouest africaines », a mis en évidence la nécessite d’établir un sytème d’information, de créer un centre sous-régional de biotechnologie et d’organiser, à Bamako, une conférence ministérielle, sous l’égide de la CEDEAO et du gouvernement du Mali, chargée, dans le futur, d’adopter le Plan d’action pour promouvoir les biotechnologies et harmoniser les règlementations en biosécurité. Ce Plan d’action pour le développement de la biotechnologie et de la biosécurité (PADBAO), adopté en mai 2007, à Accra, vise le développement des produits, l’application d’une approche régionale de la biosécurité et la mise en place d’un mécanisme de coordination, de pilotage, de suivi et d’évaluation ainsi qu’un Plan de financement.