CORAF Action N.73

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LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

Afrique de l’Ouest

2012-2013 : le Programme sur les semences fait des avancées notables ANS CETTE « JUNGLE

» QU’EST LE MONDE du partenariat, parvenir à d’autant de soutiens est déjà la première garantie de succès d’un projet ou programme. En contribuant au Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) de l’Union africaine-NEPAD, aux Politiques

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agricoles communes de l’UEMOA et de la CEDEAO (voir précédente édition) et à l’initiative Nourrir le futur du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, c’est, pourtant, à cela qu’est arrivé le Program-

me sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) que partage sept SNRA du CORAF/ WECARD. L’enjeu est de taille : apporter sa pierre à l’amélioration durable de la productivité agricole dans la sous-région. Les résultats

Un champ de semences de pré-base de riz NERICA cultivé, en juillet 2013, grâce à l’appui du PSAO/WASP, à M’Be, en Côte d’Ivoire.

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préliminaires de l’année 2012-2013 (août-septembre), vontils dans ce sens ? Elles le sont, sans aucun doute. Et les causes sont, d’abord, à rechercher sur le chemin parcouru vers le dessein assigné par les SNRA initiateurs et demandeurs du Bénin, Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal. Ils somment le PSAO/WASP qui pose, depuis sa création, des actes à même de conduire à l’augmentation de leur capacité d’approvisionnement en semences de 12 % à 25 % dans les 5 ans, entre 2012 et 2017. Un des vastes chantiers entamés étant la construction d’une Alliance inclusive qui met ensemble, dans un même véhicule, les ressources expertes d’un large éventail d’acteurs regardant dans la même direction que le Programme. Tous animés qu’ils sont de l’intention d’optimiser les moyens et de créer des synergies. Et c’est d’autant plus important que ses activités éclaboussent par la suite les 8 autres pays de la CEDEAO ainsi que la Mauritanie et le Tchad. Pour bâtir cette Alliance des industries semencières en Afrique de l’Ouest (ASIWA), le PSAO/WASP mène des actions ardues de sensibilisation des acteurs, pour qu’ils en aient un commun entendement. De même, la série de consultations, qui suivirent, ont fait se réunir les représentants des Partenaires techniques et financiers, des organisations sous-régionales, régionales et internationales, des systèmes semenciers nationaux, du Secteur privé, des Associations de commerce des semences et des Organisations de producteurs.

semences végétales et plants (COASem) ainsi que des Comités nationaux sur les semences (CNS). D’où sa pleine implication dans la tache d’amener les Ministères de l’agriculture des Etats de la zone CEDEAO-UEMOACILSS à publier, dans leur journal officiel, la réglementation communautaire sur les semences pour la voir, partout, entrer en vigueur. Suivi en cela par le PSAO/WASP, le CILSS/ INSAH, le Seed Science Center d’Iowa State University (SSC/ISU) et l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) qui entrent en partenariat dans un groupe de travail chargé de définir des approches consensuelles capables de faciliter sa mise en œuvre nationale ainsi que le commerce intra-communautaire des semences. Se déclenche alors l’élaboration d’une liste nationale de mise en quarantaine des ravageurs aussi bien au Togo qu’au Benin et Ghana, ce qui préfigure la base d’une liste régionale du même nom indispensable pour le développement du commerce intra-régional des semences. D’autant qu’ils sont présentement 13 pays, sinon plus, dans la zone CEDEAOCILSS, à ne pas l’avoir établie. Dans un trosième temps, ils se résument à une évaluation institutionnelle, professionnelle et infrastructurelle des capacités des SNRA — Sénégal, Mali, Niger, Nigeria, Ghana et Bénin — à produire des semences de pré-base. Elle révèle d’importantes lacunes dues au manque d’infrastructures et d’expertise. Toute une strategie est alors dessinée et un curricula développé pour une mise à niveau des aptitudes et capacités des agents des Sccteurs public-privé. Du côté des Associations nationales de commerce des semences (ANCS), on est soulagé de constater leur appropriation croissante et performante en matière de gouvernance, de gestion et de commerce et l’identification de leurs défis.

Une évaluation institutionnelle, professionnelle et infrastructurelle des capacités des SNRA Les résultats de ce cheminement ne se sont pas fait prier. Dans un premier temps, ils se résument en une forte adoption ou réelle appropriation du Programme ; en une franche assimilation des rôles, responsabilités et ressources ; en un engagement sans failles des principales Organisations économiques régionales (OER) et des Ministères de l’agriculture pour rendre operationnelles les unités PPAO/WAAPPPSAO/WASP, dans chaque pays. Dans un second temps, ils se résument à ce tour de main réussi par tous les acteurs à finaliser le Plan d’action 2013 assorti des rôles et budgets assignés ; à la mise en place de réseaux des producteurs de plants, des contrôleurs de qualité, des certificateurs ainsi que des membres de la branche Afrique de l’Ouest de l’Association africaine du commerce des semences (AFSTA) ; à une adhésion renforcée par l’enregistremnt de prestigieux membres qui ont pour nom la FAO, l’Iowa State University, le Secteur privé indien, la Fondation Syngenta qui a apporté un concours supplémentaire à la mise en vigeur de la règlementation communautaire sur les semences au Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger et Nigeria. A cet égard et faisant suite à plusieurs consultations, notamment avec le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, de sérieuses perspectives, offertes par les partenariats naissants, s’ouvrent non seulement sur la fondation de l’ASIWA, mais également sur l’identification des principaux gaps et domaines d’intervention et de collaboration. C’est dans ce sens que la Commission de la CEDEAO confia au CORAF/WECARD la coordination de l’ASIWA, du Comité Ouest africain des

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Tous les pays ont vendu leurs semences à l’intérieur de leurs frontières Dans un quatirème temps, une politique genre est développée et prise en compte dans les activités du Programme conformément à celles des Politiques en la matière du CORAF/ WECARD et de l’USAID. Il en est de même d’un système de suivi performant pour traquer tout signe de progrès, un Plan de gestion de la performance pour servir d’outil de planification, des instruments de suivi-évaluation à partager avec les spécialistes nationaux des semences, de la publication par 5 pays de la règlementation semencière communautaire dans leur journal officiel. Dans un cinquième temps, 24 législateurs togolais des semences ont vu leurs capacités renforcées dans les domaines de l’examen technique des variétés et plants pour l’enregistrement dans le catalogue national des plants, variétés et espèces, sur la livraison des variétés et la gestion des données sur l’information technologique. Deux cent quarante-huit producteurs de plusieurs pays sont formés, dont 120 dans les domaines des principes et techniques de production des semences de pré-base, 104 dans celui de la gestion de l’agro-business et 24 dans celui de la règlementation sur les semences. Deux cent quatre-vingt-neuf spécialistes ghanéens, nigerians, nigériens et burkinabè se sont perfectionnés dans les domaines de la politique en matière de sys-

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E CHOS tèmes semenciers, de la production de semences et du développement de l’ago-business. En 2013, les previsions de formation sont de 601 apprenants ainsi répartis : 75 dans la fourniture de vaiétés, 125 dans le contrôle de qualité, 60 dans la certification phytosanitaire, 60 dans la production de smences de pré-base, 21 dans la maintenance et la production de semences de pré-base, 35 dans l’équipement, 105 dans le contrat de license, 120 dans la production de semences de base et de semences certifiées, la transformation, le stockage et la commercialisation. Pendant ce temps, au Ghana, Sénégal et Niger qui avaient prévu 58,5 hectares et consacré 41 (70 %) à la multiplication des semences de pré-base pour la production de semences certifiées, dont 10 hectares pour le maïs, 12 pour le sorgho et 19 pour le riz, les rendements ont atteint 48 000 tonnes de maïs, 72 000 tonnes de sorgho et 190 000 tonnes de riz (voir tableau 1).

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Tableau 2 : Besoins et approvionnement en semences et leur valeur

Tableau 1 : Production de semences par rapport aux prévisions dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest

Dans un sixième temps, les résultats se résument, en matière de communication, à l’édition d’une page web de partage des informations avec les acteurs, c’est-à-dire une platforme électronique de transaction sur les semences facilitant la marche des affaires parmi les acteurs du Secteur privé et des utilisateurs. Tout y est dans l’information de marché sur les semences : types, origines, quantités, qualités et prix. Le site est alimenté par des personnes focales formées à cet effet, dans 13 pays. L’objectif visé : un système d’information régional sur les marchés des semences à jour et le développement de la commercialisation au niveau régional. A ce propos, la demande en semences y a fait l’objet d’une estimation permettant de mesurer la valeur du marché des semences de la sous-région Afrique de l’Ouest. De chaque pays, arrivent les données relatives à la production, aux besoins potentiels, à l’approvionnement actuel en semences et à leurs prix determinant la valeur attractive des investissements du marché (voir tableau 2 et Figures 1 et 2). Les filières visées étaient le maïs, le sorgho, le millet, le riz, le niébé et l’arachide.

Figure 1 : Besoin potentiel et approvisionnement actuel en semences à partir de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest

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à se perfectionner dans leur rôle de plaidoyer pour la mise en œuvre effective de politiques et de règlementations nationales et régionales. Elle révèle qu’elles sont officiellement reconnues, leur appropriation s’accrue d’année en année et à differents niveaux. Les semences vendues concernent le maïs, le riz, le millet, le sorgho, le niébé et le sesame. Tous les pays ont vendu leurs semences à l’intérieur de leurs frontières, excepté le Burkina Faso qui les a exportées vers les autres pays de la sousregion. Les partenaires commerciaux sont les Etats, ONG et projets. Une faiblesse est également notée au niveau de l’accès aux crédits, du professionalisme des membres, de la gestion des ANCS, de leur système de gouvernance et de leur adhésion à la législation locale et régionale sur les semences.

Figure 2 : Valeur potentielle et actuelle des semences à partir de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest Dans un septième temps, une autre étude était lancée dans le but d’évaluer la situation présente des ANCS et de voir grandir leur appropriation, gouvernance, gestion, performance commerciale, mais aussi leurs contraintes de fonctionnement. Avec comme visée ultime de les revitaliser et d’appuyer leur participation au Comité national des semences et au Comité de délivrance des variétés et de les assister

Contact : Anatole Yékémian Koné CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : anatole.kone@coraf.org Internet : www.coraf.org

Un champ de semences de pré-base en priode de maturité, en septembre 2013, appartenant à l’Institut sénégalais de recherches agricoles.

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immense influence positive sur la productivité et le stockage des tubercules en tant que sources de nutriments nécessaires à la croissance initiale de la plante et comme leur sauveur des ravageurs et maladies. Dès lors, sans ambiguité aucune, la garantie de leur qualité est le facteur causal de la future performance de chaque plantule ou rejeton, par conséquent de son rendement. Une certaine stabilité dans toute la chaîne de production y encouragerait également l’augmentation des investissements. De même que la participation des chercheurs nationaux se traduirait par un partage des expériences survenues dans chaque pays. Or aussi bien leurs capacités de production que leurs systèmes de distribution restent piètrement developés à cause des minables investissements consentis pour le soussecteur. Tels sont les défis que doivent relever les principaux bénéficiaires que sont les communautés rurales qui y gagnent en fourniture améliorée et durable des semences ainsi que les producteurs qui profitent des nouvelles techniques de production et de distribution, tous soutenus par des partenaires très engagés (voir encadré 1)

Igname : la technique la plus rapide pour produire ses semences

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N NE LE DIT JAMAIS ASSEZ QUE LES SEMENCES SONT LA

clef ouvrant la porte du corridor menant directement aux technologies. Combien de fois l’usage de ces dernières ont-elles révélé les potentialités de celles améliorées dans le renforcement de la production, de la distribution et de l’utilisation des cultures alimentaires de base ? On en a, tous les jours, le cœur net comme avec le Projet « Promotion de la production de semences d’igname par l’utilisation de la technologie des cossettes » que partagent quatre SNRA du CORAF/WECARD, au sein du Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/ WASP) soutenu par le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID. Le souci, que tous les acteurs ont derrière la tête, est de pouvoir accélérer l’impulsion de la productivité, de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires, en recourant à la plus efficace methode de multiplication rapide des semences actuellement disponible. Bénéficiant du soutien de l’Australian Agency for International Development (AusAID), dans le cadre d’un partenariat avec le Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) (Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle) d’Australie, ce Projet compte, pour ce faire, booster les rendements d’igname au Bénin, Ghana, Nigeria et Togo, en s’attaquant aux contraintes de tout le système semencier et en favorisant l’adoption des variétés améliorées. L’enjeu est de taille, car l’igname est à la base de l’alimentation de plus de 100 millions d’Ouest et de Centre africains, mais aussi un des symboles fondamentaux de la culture des gens de la forêt humide. La zone de prédilection de sa culture, qui se trouve en Afrique de l’Ouest, est à l’origine de plus de 95 % de la production globale, dont 71 %, soit 37 millions de tonnes, sont à enregistrer au palmarès du seul Nigeria. De même, le potentiel passe pour être un bon indicteur que la culture contribuerait à l’augmentation des exportations des surplus de production. Cependant, deux des plus ténues contraintes de cette augmentation se trouvent être la rareté et le coût exhorbitant des semences saines d’igname. Or la disponibilité de ces dernières est la redoutable arme pour combattre la chûte des rendements et de la qualité de l’igame.

Des partenaires qui ne lâchent pas prise National Root Crops Research Institute (NRCRI), Umudike, Nigeria Crop Research Institute (CRI), Kumasi, Ghana Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) Institut national de recherches agricoles du Benin (INRAB) Root and Tuber Improvement and Marketing Program (RTIMP), Ghana Programme de Développement des plantes à racines et tubercules (PDRT), Bénin Services national d’appui-conseil et de vulgarisation (SNACV) Organisations de producteurs (OP) Organisations non gouvernementales (ONG) International Institute of Tropical Agriculture (IITA) Ibadan, Nigeria Bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID

Ainsi, le Projet de promotion de la production de semences d’igname pourrait, avec toute l’assurance requise, espérer, ne serait-ce que de façon préliminaire, récolter les fruits de sa dure labeur. De la part des technologies de démonstration, on peut s’attendre à identifier les varietés améliorées et saines provenant des parents, à produire in vitro les plantules, à publier un manual de démonstration de la technologie des cossettes d’igname. On peut s’attendre également à l’adoption effective des bonnes pratiques de production des semences, à l’augmentation de la compréhension des techniques améliorées par les producteurs, à l’assimilation par les communautés des instruments et bonnes pratiques.

Produire des tubercules à partir de leurs parents De surcroît, les projets, alignés sur le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) de l’Union afriaine-NEPAD, s’adonnent à la recherche des plus rapides methodes de multiplication pour produire les semences et les mettre à la portée des producteurs. C’est une assurance de haute portée significative pour considérer l’igname dans la chaîne de sécurité alimentaire, selon que la haute qualité de ses semences peut exercer une

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Au marché d’igname, le client a l’embarras du choix.

Quant à la production des semences, on s’attend à identifier les producteurs semenciers, à publier des outils de diffusion de l’information relative à la production et à la distribution des semences appropriés, parce que adaptés à la manière de les utiliser des communautés, à améliorer la productivité de la culture de l’igname ainsi qu’à l’application des coûts au circuit de production et de distribution, à developper la commercialisation des semences.ommercialisation Enfin, on s’attend au renforcement des capacités des producteurs à se servir de la technologie des cossettes, dans le but de produire des tubercules à partir de leurs parents, à savoir manier leur gestion et conservation, à mettre effectivement en œuvre les bonnes pratiques agricoles et à CORAF ACTION N° 73

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consolider les connaissances des petits producteurs et des commerçants.

Contact : Armand Faye CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail armand.faye@coraf.org armand.faye@yahoo.fr Skype : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org

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règlementation semencière pour l’application de la règlementation communautaire ; de 86 personnes des unités semencières des SNRA sur les bonnes pratiques de production et de fourniture de semences de pré-base ; de 120 agents des entreprises semencières du Secteur privé sur les bonnes pratiques en matière d’agro-business ; et de 120 personnes de plus sur les techniques et practiques de la production des semences. Et ce n’est pas tout, car les enterprises semencières se voient accorder le privilège de la formation de 89 agents supplémentaires dans le domaine de la conception du Plans d’affaire (business plans) qui ouvrent les portes des services de développement, dans les domaines des emprunts ou crédits, etc. Pour faire complet, ajoutons-y la formation des représentants des 7 ANCS, tout comme celle de 3 candidats en amtière de mastère en sciences et en technologies. L’enjeu est d’arriver à satisfaire les besoins des producteurs qui ont pour précieuses ressourecs à la fois les semences et les autres plants et pour contraintes une florigène de risques et incertitudes, singulièrement en ce qui concerne le changement et la variabilité climatiques. Tout comme les industries locales qui, de leur côté, sont tout aussi bien limitées dans leur accès aux semences de qualité que dans la constitution du capital technique et financier, de la faiblesse et du piteux état des équipements, de l’absence de demande intéressant le Secteur privé, du manque de mecanismes de renforcement des lois et réglementations facilitant le commerce des semences.

Pour 2014, le Programme sur les semences se dote d’un Plan d’action comme d’une boussole ’EST QUAND ON NE SAIT PLUS OÙ L’ON VA QU’ON RETOURNE d’où l’on vient ! N’étant pas dans ce cas de figure, le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) a conçu, en mi-2013, son Plan de travail pour l’année 2014. Mais à quoi peut-il bien lui servir concrètement ? A soutenir les actions de production et d’utilisation pérenne des semences de qualité des principales cultures, singulièrement les céréales. Ceci, dans les pays de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS condamnés à échanger des expériences entre eux et aussi avec le reste du monde pour réduire les doublures de tant d’efforts consenstis. Avec le soutien indefectible du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, ce Plan a pour but d’étalir, de manière inclusive, une Alliance des industries semencière en Afrique de l’Ouest (ASIWA) opérationnelle, d’impulser la mise en oeuvre de politiques et de règlementations nationales et régionales sur les semences, de produire et d’utiliser les semences de pré-base de qualité; d’éccroître la fourniture des semences de base et des semences certifiées. En conséquence, les bureaux regionaux et nationaux, des démembrements de l’Alliance qui sera bel et bien lancé comme une structure de corrdination des systèmes semenciers, sont appuyés et renforcés en équipments. Du coup, des partenaires suppélmentaires nationaux, régionaux et internationaux sont appelés à jouer des rôles tout à fait particuliers. Il en est de même du Comité Ouest africain des semences végétales et plants (COASem) en tant que responsable de la coordination des Comités nationaux des semences (CNS) et de l’élaboration des catalogues nationaux et régionaux des variétés.

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Pour sensibiliser les producteurs sur leur protection contre les pesticides En matière d’appui institutionel, la conviction est faite au PSAO/WASP que le renforcement des capacités induit non seulement sa mise ne œuvre, mais aussi les aptitudes du personnel à conduire les activités au niveau national comme régional et à élaborer les accords de partenariat. De telle sorte qu’en 2013, les efforts consentis sont dévolus au développement de partenariats regionaux et nationaux. En 2014, au moins 6 nouveaux partenariats seront noués pour tester les variétés, effectuer des démonstrations de fertilisation par les semences, de former les agents sur les technologues des semences, l’agro-business et la réalisation des catalogues sur les semences. En matière de production ou de diffusion des resultats, les efforts consentis ont proté sur les articles scientifiques, articles de vulgarisation des résultats de recherche, brochures, fiches techniques, émissions, films, etc., afin d’en publier au moins 5, en 2014. A travers une page web insérée dans le site du CORAF/WECARD, est développée une base de données d’un système semencier régional qui englobe le personnel, les titres des productions, prix, valeurs sur le marché, ressources et opportunités existantes, dans la même année. Au niveau politique, la question genre n’est pas en reste, vu que les femmes, pour ne prendre que leur exemple, constituent la majorité des forces laborieuses agricoles. Pourtant, elles participant pour peu dans les décisions prises qui influencent le marche. D’où tout le travail de plaidoyer à enclencher pour permettre leur accès aux ressources, y compris la terre pour la production de semences, les technologies adaptées, les crédits, etc. Au moins 30 à 45 % d’entre elles,

Manque de mecanismes de renforcement des lois et réglementations… Dans la même optique et afin de voir appliquer la règlementation communautaire de la CEDEAO sur les semences (voir précédente édition), les agents des services de contrôle et de la règlementation verront leurs capacités renforcées, tout comme ceux des SNRA, unités de recherche, entreprises d’agro-business du Secteur privé, Associations nationales de commerce des semences (ANCS). Aux producteurs de semence de base, il sera produit et livré 88 tonnes de semences de pré-base comprenant 21 tonnes de maïs, 14 tonnes de sorgho, 42 tonnes de riz irrigué, 11 tonnes de riz pluvial destinés aux Hauts Plâteaux. Il va donc falloir exploiter des champs de 64 hectares ainsi répartis entre 25 hectares de maïs, 14 hectares de sorgho, 25 hectares de riz irrigué et de riz pluvial. Pour y parvenir, les capacités de 686 personnes sont à renforcer par la formation dans les domaines variés de la chaine de valeur semencière. Il s’agit, en effet, de 260 agents de la

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En voici des semences destinées aux échanges (crédit photo, SciDev.Net)

que repésentent les pesticides, pour atténuer leurs risques puvant survenir sur les sites, pour sensibiliser les producteurs sur leur protection contre les pesticides et pour assurer la protection des ressources naturelles et environmentales.

comme prévus par la Politique genre du CORAF/WECARD, seont intéressées, tout comme les groupes vulnérables que sont les veuves, les jeunes et les ndividus souffrant du sida et de la tuberculose. A léchelle strictement agronomique, le parachèvement d’une haute productivité nécessite ineluctablement, il va sans dire, l’usage des fertilisants. C’est pourquoi, doivent concrètement voir le jour des politiques environnementales à envergure nationale et sous-régionale, incluant des Plans d’atténuation environnementale et de suivi qui consacrent la sauvegarde des éléments que sont l’air, les sols, les eaux, la faune sauvage et les personnes. C’est également la voie royale pour augmenter la prise de conscience sur la problématique CORAF ACTION N° 73

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Contact : Ernest Assa Asiedu CORAF/WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : e.asiedu@coraf.org Skype : ernestasiedu Internet : www.coraf.org

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A Abuja, les semenciers ont appris à se prendre en charge

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ciaires ont vu leurs capacités imprégnées du contenu du règlement communautaire, leurs connaissances sur les procédures de règlementation variétale, la vulgarisation et le catalogage améliorées dans toute la chaîne de valeur des semences, leurs capacités de maintenance et de production des semences de pré-base renforcées et le droit de propriété intellectuelle, la protection des variétés par la patente (variétés patentées) ainsi que la contractualisation assimilés et adoptés. Cette rencontre ne leur a pas seulement valu ces resultants patents, elle a également permis qu’ils arrêtent les futures actions à mener. En voici quelques-unes : suivre l’effectivité de la bonne dissémination des semences et lever les barrières nationales qui l’empêchent ; élaborer une stratégie d’application des différents plans d’action mis au point pour chaque domaine thématique retenu au cours de la formation reçue ; commencer à trouver les arrangements nécessaires à la tenue d’une formation similaire dévolue aux auteurs des autres pays de l’Afrique de l’Ouest.

Comment batir les capacités de mise en oeuvre de la règlementation communautaire de la CEDEAO sur le commerce des semences et fouetter la production de celles de qualité, dans la sous-région ? Répondant à cette question, le Programne sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP) n’y est pas allé par quatre chemins : Par Ernest A. Asiedu faire se former tous les acteurs, où qu’ils se trouvent dans les sept pays concernés, et s’armer des connaissances les rendant aptes à assumer ce défi. C’était en février-mars 2014, à Abuja. Producteurs primaires de semences de pré-base, responsables des unités semencières des SNRA, inspecteurs et spécialistes nationaux se sont perfectionnés dans les différentes catégories de tests culturaux (DSU/ VCU), la gestion des données de vulgarisation des variétés, le catalogage, la maintenance des semences de prébase et les droits de propriété intellectuelle en matière d’affaires sur les semences. Et la rencontre n’a pas déçu les organisateurs. Loin s’en faut, car tous les experts ont été mobilisés, les bénéfi-

Semences de maïs

Il y a, en effet, de quoi se mobiliser comme un seul Homme pour faire face et le traquer jusque dans son dernier retranchement. Maruca fore les gousses, les papillons pondent leurs oeufs sur la plante de niébé et ses chenilles naissantes s’y nourrissent, affectent dramatiquement le nombre de ses feuilles, de ses fleurs, de ce fait la quantité et la qualité des semences, et entraîne de sévères pertes de récolte. Des insecticides sont utilisés pour lutter contre ce ravageur, mais ils coûtent chers et sont faiblement disponibles pour les paysans. De surcroît, leur emploi affecte dangereusement la santé humaine, faute d’une mauvaise formation pratique de ces derniers. Dès lors, se comprend pourquoi l’emploi à grande échelle de produits transgéniques de niébé qui sont capables de se protèger eux-mêmes des redoutables attaques de cet insecte. Ce qui va les rendre moins chers et plus disponibles, surtout dans les contrées où il sévit. Le niébé résistant au Maruca contient les gènes Bt cry1Ab et nptII. Le gène Bt est derivé de la bacterie du sol appelée Bacillus thuringiensis. La protéine Bt, produite par la modification des plants de niébé, est

A Accra, les chercheurs au chevet du niébé malade d’un insecte foudroyeur Les producteurs Ouest africains ont, sans relâche, fini par identifier Maruca comme étant l’un des pires insectes ennemis de la production de niébé (Vigna unguiculata). Le combattre est donc un « imperatif catégorique » pour tous les acteurs intervenant dans l’agriculture. Qui dit production disant semence, le Programme Par Paul Senghor sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP), qui entend y contri-buer, a décidé, avec ses partenaires de tout acabit, d’exploiter au mieux le règlement communautaire de la CEDEAO sur les semences, plus particulièrement les dispositions relatives aux variétés génétiquement modifiées (VGM). Cela s’est passé, à Accra, en mi-avril 2014.

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dentifier les plantes parmi celles à qui le gène Bt est incorporé. Cette rencontre a donc permis que les participants voient la nécessité de prendre en compte, dans le futur catalogue national des espèces et variétés, des règles et procédures requises pour les VGM. Elle a aussi permis au CORAF/WECARD de discuter collaboration avec l’INERA (Institut de l’environnement et des recherches agricoles) du Burkina Faso, avec le Ministère fédéral de l’environnement sur la biosécurité ainsi qu’avec le National Agricultural Seed Council du Nigeria ; pour voir dans quelle mesure mieux assurer la coordination des activités des Programmes du CORAF/ WECARD sur les semences et la biotechnologie et la biosécurté au Ghana avec le CSIR (Coucil for Scientific and Industrial Research) ; et, enfin, pour mieux échanger avec l’AATF (African Agriculture Technology Fondation) sur le règlement communautaire de la CEDEAO.

Semences de riz

présentée comme étant identifique à la protéine naturelle et équivalente à la protéine utilisée en tant que biopesticide par l’industrie agroalimentaire. Quant au gène nptII, issu de la bactérie Escherichia coli, il produit l’enzyme néomycine phosphotransferase II, qui est utilisée telle qu’un marqueur de sélection des plantes à l’usage des chercheurs qui se soucient d’i-

Cette rencontre est venue à son heure, parce qu’elle permet essentiellement au PSAO/WASP de partager les informations relatives au règlement communautaire de la CEDEAO, de valider les plans de production des semences de pré-base de l’IITA pour 2014 et de forger les actions de leur dissémination selon les besoins des populations ciblées au Nigeria. Mais les résultats ont-ils été au rendez-vous ? Oui. Et on en veut pour preuves, l’amélioration de la visibilité du PSAO/WASP grâce à la fécondité du partenariat avec les SNRA impliqués ; la compréhension du règlement communautaire de la CEDEAO, notamment dans ses deux volets besoin de commencer les essais — sur les hybrides de maïs et variétés allogames précoces, médianes et très précoces, tolérantes et résistantes au stress — et impulsion de l’élaboration des catalogues nationaux et régionaux ; le développement d’une politique de protection des variétés par la patente et de promotion de l’échange des semences de pré-base usant des contrats comme moyens de traquer la qualité et la documentation

Les varietés de maïs tolérantes à la sécheresse à l’ordre du jour à Abuja Prendre les devants pour produire en 2014 des semences de pré-base, tel est le but recherché par le Projet sur les variétés de maïs tolérantes à la sécheresse pour l’Afrique (Dought Tolerant Maize for Africa, DTMA) du Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/ WASP), en organisant, en fin avril 2014, au siège de l’IITA Par Folarin Sunday Okelola (International Institute for Tropical Agriculture), à Abuja, un atelier de planification et de validation. A partir du moment où l’IITA a développé moult variétés à pollinisation externe (allogames), lignées consanguines et variétés hybrides très précoces, précoces, médianes et tardives pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont plusieurs proviennent du Projet DTMA, il est de bon ton de les diffuser au Ghana, Nigeria, Benin et Mali, quand d’autres sont en voie de vulgarisation et de commercialisation. A cause des limitations financières, quelques pays, dont le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal, caractérisés par un haut potentiel d’accroissement de la production et de la productivité du maïs, ne disposent guère de l’opportunité d’évaluer la disponibilité des nouvelles variétés et hybrides consacrées à la vulgarisation et à l’adoption, tout simplement parce qu’ils ne sont pas partenaires du Projet DTMA.

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E CHOS

DE LA RECHERCHE NATIONALE

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appropriée ; l’acceptation par tous les SNRA de se servir du modèle de fonds de roulement employé par le PSAO/WASP et les Instituts nationaux de recherche agricole (INRA) en matière de production de semences de pré-base afin d’assurer une certaine durabilité au-delà de la fin du Projet ; l’accord obtenu de voir signer un protocole d’entente par l’IITA et les SNRA du Projet DTMA pour la production de semences de pré-base ; la détermination de la production des quantités de semences de pré-base de maïs dans chaque pays en 2014 ainsi qu’il suit : 346 kilos au Sénégal, 312 kilos au Niger, 588 kilos au Nigeria, 346 kilos au Bénin, 415 kilos au Ghana, 346 kilos au Mali et 346 kilos au Burkina Faso. Ainsi, maintenant, les participants disposent des coudées franches pour arrêter les actions à venir. Poursuivre le transfert des fonds vers le bureau régional de l’IITA, pour que l’approvionnement en semences de pré-base puisse commencer dans chaque pays. S’asssurer que le protocole d’entente relatif à l’échange de semences soit signé et que les actions soient initiées pour l’usage du matériel génétique. Achever l’action de procuration des équipements de transformation et de laboratoire destinés aux INRA. Etablir une stratégie assurant la fonctionalité du catalogue national des espèces et variétés des SNRA du Porjet DTMA, qui favorise la publication et la vulgarisation du matériel végétal développé. Veiller à la consolidation d’un partenariat fort avec le Projet DTMA, avec comme but final d’en faire un champion du changement assurant la mise en œuvre des tests de spécificité, d’uniformité, de stabilité (DUS, en anglais) qui détermine la valeur des cultures et de l’utilisation des tests (VCU) sur la base du manuel ou guide de la CEDEAO.

Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratif née, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains et français, changée, en 1995, en Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuel nom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durable du système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité et des marchés par la satisfaction des principales demandes des acteurs adressées aux SNRA. Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées que véhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD, le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (United States Agency for International Development).

Directeur de publication Harold Roy-Macauley

Directeur de la rédaction Abubakar Njoya

Directeur adjoint de la rédaction Anatole Yékéminan Koné

Rédacteur en chef Armand Faye

Comité de rédaction et de lecture Ernest Assah Asiedu, George Muluh Achu, Vincent Joseph Mama, Abdourahmane Sangaré, Mbène Dièye; Sidi Sanyang, Hamadé Kagoné, Abdulai Jalloh, Niéyidouba Lamien, Folarin Sunday Okelola, Yacouba Diallo, Julienne Kuiseu, Jérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo

Mise en pages Ngor Sarr Alassane Dia

Les entreprises sénégalaises des semences sorties plus que confiantes d’une formation à Kaolack

Postage en ligne Gorgui Alioune Mbow

Gestionnaires du Secteur privé,producteurs et vendeurs de semences du SNRA du Sénégal se sont rencontrés, en fin avril 2014, à Kaolack, au centre-sud du pays, pour se perfectionner dans la production et l’approvisionnnement de semences de qualité de maïs, de riz et de sorgho, la gestion des affaires et la commercialisation. C’était à l’invitation du Programme sur les semen- Par Yacouba Diallo ces en Afrique de l’Ouest (PSAO/ WASP) du CORAF/WECARD. L’occasion était belle pour apprendre les principaux concepts et technologies de transformation des semences, la production et la commercialisation des semences de pré-

Documentation, édition et diffusion CORAF/ WECARD Version anglaise disponible CORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP CP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail : harold.roymacauley@coraf.org E-mail : armand.faye@coraf.org Internet : www.coraf.org ISSN : 0850 5810

base, de semences de base et de semences certifiées, les tests et le contrôle de qualité, le stockage, les contrats de developpement commerciaux, le plan d’affaires, le plan de

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NOTE DE LECTURE Rapport final. Evaluation des capacités des laboratoires nationaux et régionaux d’Afrique de l’Ouest qui pourraient servir de centre d’excellence de la CEDEAO et du CORAF/ WECARD en biotechnologie et biosécurité. Par Abdourahamane Sangaré, de Côte d’Ivoire. Après avoir abordé, dans les deux précédentes éditions, les forces et faiblesses des capacités techniques des principaux labo des SNRA et Institutions internationales exerçant dans la biotechnologie et la biosécurité en Afrique de l’Ouest, puis du contexte sousrégional, régio-nal, continental et mondial ainsi que des raisons qui justifient l’en-

développement, la comptabilité, le calcul des coûts, la fixation des prix, la recherche de marchés, les négotiations commerciales. Au Sénégal, comme dans les six autres pays que couvre ce Programme, un système semencier moderne très fonctionnel devrait comprendre toutes les principales composantes du SNRA s’activant le long de toute la chaîne de valeur, mais ce n’est guère encore le cas. Puisque les systèmes nationaux sont tous affaiblis par la pénurie des capacités humaines, institutionnelles

Semences de millet.

et infrastructurelles du Secteur privé qui le rendent in-

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treprise d’une telle étude, ce document, de la plus haute importance pour le CORAF/ WECARD (www. coraf.org) et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) nous fait, dans cette présente édition, mieux connaître ces deux nouvelles disciplines scientifiques ainsi que leurs multiples applications dans la vie de tous les jours. Aujourd’hui, il ne fait plus l’ombre d’un doute que la biotechnologie moderne pa-se pour être le point de jonction de la biologie, de la génétique, de la biochimie, de la microbiologie, de la bota-nique, de l’écologie, de la zoologie, de la médecine, de la pharmacie, de la physique, de l’électron-

capable à satisfaire les besoins du marché et à mettre en pratique le règlement communautaire de la CEDEAO. De plus, ils ne disposent pas non plus de systèmes de prévision de la demande en semences et d’information de marché et de réseaux de commerçants agricoles. Enfin, y est faible l’accès aux crédits et y sont non coordonnées les initiatives. Ce sont-là autant de raisons pour lesquelles il fallait procéder à ce renforcement des capacités qui gage sur l’augmentation de l’approvisionnement des producteurs en semences de variétés améliorées par les entreprises. Et ceci étant valable pour tous les SNRA concernés, le PSAO/WASP organise depuis des ateliers nationaux, essentiellement pour que les bénéficiaires soient en mesure de satisfaire les divers besoins de jour en jour croissants.

ique, de l’informatique, du génie génétique, et la liste ne s’arrête pas à ses spécialités. Ses applications sont possibles dans des domaines aussi divers que variés : l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’industrie agroalimentaire, la santé humaine et animale, les énergies, la préservation et la conservation de l’environnement, la génomique (étude de la carte génétique), la bioélectronique, les biocapteurs (outils de détection extrêmement puissants). Mais que signifie-t-elle ? Selon la FAO, elle est définie comme étant le fait d’utiliser des propriétés des organismes vivants pour produire des matières et des services au bénéfice de l’humanité. En effet, des cellules souches ont la faculté de se différencier en n’importe quelle cellule spécialisée et de se structurer en formant un être vivant, c’est ce qu’on appelle la totipotence. D’autres expriment la faculté de fixer l’azote de l’air au moyen de certaines bactéries dénommées rhizobiums qui sont de véritables biofertilisants du sol. D’autres encore manifestent la capacité de fermenter les produits grâce à des bactéries… Quant aux matières produites, ce sont les molécules biologiques dont on se sert dans les médicaments, vitamines, vaccins, hormones, enzymes et autres protéines. Maintenant, venons-en à cette cruciale question : quelle différence fait-on entre la biotechnologie classique et la biotechnologie moderne, afin de voir la mesure de l’évolution réalisée ? La biotechnologie classique use de méthodes traditionnelles, telles la sélection pour effectuer des croisements chez les espèces végétales et animales, la fermentation, la production d’enzymes, la culture in vitro des tissus végétaux ou animaux. La biotechnologie moderne, quant à elle, appli-

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que les techniques in vitro aux acides nucléiques, notamment dans la recombinaison de l’« acide des acides » qu’est l’acide désoxyribonucléique (ADN), l’intoduction directe d’acides nucléiques dans des cellules ou organites, la fusion cellulaire d’organismes n’appartenant pas à la même famille toxonomique (la toxonomie, science de la classification des êtres vivants, a pour objet de les décrire et de les regrouper en entités appelées taxons (familles, genres, espèces, etc.). Il faut tout de même préciser que ces techniques de la biotechnologie moderne surmontent les barrières naturelles de la physiologie de la reproduction ou de la recombinaison et ne s’utilisant pas dans les techniques de reproduction et de sélection de la biotechnologie classique. En somme, la biotechnologie, qu’elle soit classique ou moderne, se donne pour tache d’améliorer et de sélectionner des plantes et autres organismes, d’étudier la diversité génétique, les facteurs pathogènes ainsi que leur élimination chez certaines espèces à multiplication végétale, la multiplication des plantes par la culture in vitro et leur transformation débouchant sur les Organismes génétiquement modifiés (OGM). Prochain article : les applications de la biotechnologie que sont l’amélioration génétique et le génotypage ; la cartographie génétique, l’identification de la quantité de lipides surfaciques (QLS) et la caractérisation des gènes ; le dépistage et l’étude des pathogènes chez les animaux et les plantes ; la multiplication d’individus et la conservation des ressources génétiques ; la transformation des plantes pour l’obtention des OGM ; la biotechnologie appliquée aux ressources animales et halieutiques.


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