Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest
Citation recommandée : CORAF/WECARD, 2010. Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Dakar, CORAF/WECARD, 92 p.
Le CORAF/WECARD encourage l’utilisation équitable sans permission des informations publiées dans le présent rapport à des fins de recherche agricole, de développement et d’éducation. Toute référence doit se faire de façon appropriée. Les désignations utilisées dans la présentation des informations publiées dans la présente publication n’impliquent de la part du CORAF/WECARD aucune prise de position quant au statut juridique d’un pays, d’un territoire, d’une ville, d’une zone ou de leurs autorités ni au tracé de leurs frontières ou limites.
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Références photographiques : CORAF/WECARD
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Cette étude est une initiative du Secrétariat Exécutif du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF/WECARD). Elle a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire de consultants composée comme suit : 1. Dr Aboubakar Njoya, Agronome Zootechnicien, Directeur de recherche, Ancien Directeur Général Adjoint et Directeur Scientifique de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRAD) du Cameroun 2. Dr Daniel P. Kaboré, Economiste agricole, Economiste du développement au Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales du Burkina Faso 3. Pr Aboubacar Toguyeni, Halieute, Maître de conférences à l’Institut du Développement Rural, Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
Sous la coordination de : Dr Hamadé Kagoné, Gestionnaire du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture, CORAF/WECARD Dr Mbène Faye, Gestionnaire du Programme Politique, Marché et Commerce, CORAF/WECARD Dr Sidi Sanyang, Gestionnaire du Programme Gestion des Connaissances et Renforcement des Capacités, CORAF/WECARD
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TABLE DESMATIÈRES AVANT-PROPOS RESUME EXECUTIF SIGLES ET ABREVIATIONS REMERCIEMENTS
07 08 10 12
Chapitre I : Introduction générale
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1.1. Contexte de l’étude 1.2. Le CORAF/WECARD en Afrique 1.2.1. Le Plan Stratégique 2007-2016 du CORAF/WECARD 1.2.2. Le Plan Opérationnel 2008-2013 du CORAF/WECARD 1.3. Le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD 1.4. Objectif et démarche méthodologique 1.4.1. Objectif de l’étude 1.4.2. Démarche méthodologique
Chapitre II : Situation de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre 2.1. Analyse de la situation du sous-secteur de l’élevage 2.1.1. Importance de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre 2.1.2. Analyse des systèmes d’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre 2.1.2.1. Les systèmes pastoraux : principaux pourvoyeurs en viande et en lait 2.1.2.2. Le système de ranch n’a pas été un succès 2.1.2.3. Le système agro-pastoral gagne de plus en plus du terrain 2.1.2.4. Les systèmes hors sol et intensifs 2.1.2.5. Le système d’élevage non conventionnel est en pleine expansion 2.1.3. L’élevage pastoral est victime des variabilités climatiques et des événements extrêmes devenus de plus en plus fréquents 2.1.4. Etat de l’offre et de la demande des produits animaux et tendances futures 2.1.4.1. La consommation des produits animaux est mal connue 2.1.4.2. Offre des produits animaux 2.1.4.3. Les tendances futures indiquent de sombres perspectives 2.1.5. Transformation des produits d’élevage 2.1.5.1. Transformation laitière 2.1.5.2. Transformation des cuirs et peaux 2.1.5.3. Industrie des aliments du bétail 2.1.6. Commercialisation des produits d’élevage 2.1.7. Politiques et réglementation régissant les activités d’élevage
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2.2. Analyse de la situation du sous-secteur pêche et aquaculture 2.2.1. Importance de la pêche et de l’aquaculture 2.2.2. Environnement de la production de la pêche et de l’aquaculture 2.2.3. Offre et demande des productions halieutiques 2.2.4. Commercialisation des produits de pêche et d’aquaculture 2.2.5. Transformation des produits de pêche et d’aquaculture 2.2.6. Politique et réglementation des activités de pêche et d’aquaculture
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Chapitre III : Etat des recherches en élevage, pêche et aquaculture 42 3.1. Des institutions de recherche affaiblies par les crises institutionnelles et économiques 3.2. Bilan des recherches en élevage 3.2.1. Dans le domaine de la santé 3.2.2. En génétique et reproduction 3.2.3. Dans le domaine de l’alimentation 3.2.4. Dans le domaine des systèmes d’élevage 3.3. Etat des recherches en cours en élevage 3.4. Etudes en cours dans le domaine de la commercialisation et des marchés des produits d’élevage 3.4.1. Economie et Sociologie de l’élevage 3.4.2. Commercialisation (analyse des filières, chaine de valeurs, compétitivité-prix, étude de consommation) 3.4.3. Transformation des produits 3.4.4. De nouvelles pistes à explorer en élevage 3.5. Bilan des recherches en pêche et aquaculture 3.6. Etat des recherches en cours en pêche et aquaculture
Chapitre IV : Contraintes majeures au développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre 4.1. Analyse des contraintes 4.2. Contraintes au développement de l’élevage 4.2.1. Contraintes techniques 4.2.2. Contraintes politiques et institutionnelles 4.2.2.7. Une faible structuration, professionnalisation et responsabilisation des acteurs des chaînes de valeur 4.2.3. Contraintes socioculturelles 4.2.4. Contraintes spécifiquement liées aux zones agro-écologiques 4.3. Contraintes au développement de la pêche et de l’aquaculture 4.3.1. Faiblesse ou absence de système de financements 4.3.2. Faibles capacités de recherche pour le développement dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture 4.3.4. Contraintes spécifiques à la pêche 4.3.6. Contraintes spécifiques à l’aquaculture
42 43 44 44 44 45 45 46 46 47 47 47 48 49
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4.4. Opportunités pour le développement de l’élevage, pêche et aquaculture 4.4.1. Opportunités pour le développement de l’élevage 4.4.1.1. Une demande toujours croissante en produits animaux 4.4.1.2. Croissance démographique et urbanisation 4.4.1.3. Accroissement des revenus 4.4.1.4. Autres opportunités d’ordre technique 4.4.1.5. Autres opportunités d’ordre politique et institutionnel 4.4.2. Atouts et opportunités pour le développement de la pêche et de l’aquaculture
Chapitre V. Domaines prioritaires de recherche et besoins en renforcement des capacités 5.1. Identification des domaines prioritaires de recherche 5.1.1. Amélioration de la production et de la productivité 5.1.2. L’amélioration de la performance et de l’accès au marché 5.1.3. L’amélioration de la compétitivité et de la valeur ajoutée 5.1.4. L’amélioration des interactions élevage – agriculture - aquacultureenvironnement 5.2. Méthode de priorisation des thèmes, sous-thèmes et activités stratégiques 5.3. Identification des besoins en renforcement de capacités
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Chapitre VI. Stratégie de mise en œuvre des priorités de recherche du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture
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6.1. Cohérence avec les résultats stratégiques du CORAF/WECARD 6.2. Cohérence avec les stratégies agricoles sous-régionales 6.3. Gestion des connaissances 6.3.1. Mécanismes pour une participation active des parties prenantes 6.3.2. Animation scientifique du Programme 6.3.3. Valorisation des résultats 6.4. Principes de mise en œuvre 6.4.1. Principe de subsidiarité 6.4.2. Les questions du genre 6.4.3. L’éthique dans la mise en œuvre du Programme 6.5. Modalités de mise en œuvre du Programme 6.5.1. Gestion du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture 6.5.2. Mise en œuvre des projets de recherche 6.5.3. Suivi et évaluation des activités du Programme 6.5.4. Planification des activités de la première année
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ANNEXES Annexe 1 : Production de la pêche et aquaculture des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre (en milliers de tonnes) Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
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AVANT-PROPOS
L
’élevage, la pêche et l’aquaculture, sous-secteurs stratégiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), rencontrent d’énormes contraintes qui limitent leur productivité et leur compétitivité. Dans le sous-secteur de l’élevage, il a été noté une inadéquation entre les besoins en produits animaux qui croissent de 4% par an et la croissance annuelle de l’offre qui n’est que de 2% dans l’espace CEDEAO. Dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture, on observe une baisse drastique de la consommation de poisson qui s’explique par la dégradation des ressources halieutiques, les pertes post-capture, et le faible développement de l’aquaculture. Le pilier IV du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) « l’amélioration de la recherche agricole, la dissémination et l’adoption des technologies » offre l’opportunité d’accroître la productivité agricole. En AOC, sa mise en œuvre a été confiée au CORAF/WECARD, Organisation sous-régionale constituante du Forum Africain pour la Recherche Agricole (FARA), par les Communautés économiques régionales (CEDEAO, UEMOA, CEEAC, CEMAC). Ainsi, l’élaboration du nouveau Plan Stratégique 2007-2016 du CORAF/WECARD avait pour objectif global de contribuer à l’atteinte des objectifs du PDDAA, notamment une croissance annuelle de 6% de la productivité agricole d’ici à 2016. Le CORAF/WECARD apportera sa contribution en réalisant son objectif spécifique qui consiste à « assurer des améliorations durables de la productivité, de la compétitivité, et des marchés agricoles en Afrique de l'Ouest et du Centre par la satisfaction des demandes principales adressées au système de recherche de la sous région par les groupes cibles ». Les quatre résultats suivants sont attendus à l’horizon des Plans Stratégique (2007-2016) et Opérationnel (2008-2013) : (i) des technologies et des innovations appropriées sont développées; (ii) des options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés sont élaborées; (iii) le système de recherche agricole de la sous région est renforcé et coordonné et ; (iv) la demande pour le système d’innovation agricole provenant des groupes cibles est facilitée et satisfaite. Pour ce faire, l’Organisation a mis en place huit programmes prioritaires, parmi lesquels le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture. Par rapport à l’ancien Réseau Elevage, la création de ce Programme répond au souci d’améliorer l’impact global des interventions du CORAF/WECARD dans le sous-secteur de l’élevage et de prendre en compte le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture. Conduite selon un processus participatif, la présente étude visait à cibler les interventions de la recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en AOC. Elle a permis d’identifier les contraintes et les opportunités, et de définir des priorités de recherche comprenant quatre thèmes prioritaires, une dizaine de sous-thèmes et plusieurs activités stratégiques pour chacun des deux sous-secteurs. Ces priorités régionales de recherche et développement seront traduites en projets compétitifs ou de recherche commissionnée dont la finalité est d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus des petits producteurs.
Dr Paco SEREME Directeur Exécutif du CORAF/WECARD
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RESUME EXECUTIF Dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan Stratégique pour la période 2007 – 2016, le CORAF/WECARD a élaboré un premier Plan Opérationnel de 5 ans couvrant la période 2008 – 2013. Ce Plan Opérationnel soutient l’objectif le plus élevé du PDDAA à savoir, réaliser la vision africaine de 6 % de croissance annuelle de la production agricole. Il comporte huit (8) programmes dont le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture. Pour mieux orienter ses investissements, le CORAF/WECARD a commandité cette étude qui vise à analyser les contraintes et identifier les priorités de recherche pour le développement des sous-secteurs de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Après une revue bibliographique et un atelier sur la méthodologie générale de l’étude, une mission de terrain a été effectuée dans 10 pays sélectionnés (Zone du Sahel : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger ; Zone Côtière : Ghana, Côte d’Ivoire, Bénin, Nigeria ; Zone de l’Afrique Centrale : Cameroun, Tchad) pour collecter les informations auprès des différentes catégories d’acteurs sur les points clés de l'étude. Un atelier sous-régional regroupant une soixantaine de participants représentant les Organisations professionnelles d’éleveurs, de pêcheurs, d’aquaculteurs et de transformateurs, les Institutions de formation, les centres d’excellence du CORAF/WECARD, les Institutions nationales de recherche, les Organisations intergouvernementales, les partenaires techniques et financiers, et l’Agence de Coopération Australienne, a été organisé du 7 au 9 juillet 2010 à Ouagadougou, Burkina Faso. Au terme de cet atelier, les priorités de recherche et de renforcement des capacités des acteurs proposées par l’étude ont été validées. Au cours des dernières années, la production de bétail n’a pas suffi à répondre aux exigences de l’accroissement des populations. Ceci a conduit à des niveaux croissants d’importation des produits d’élevage et de poissons en Afrique dont la valeur actuelle s’élève à près de 3 milliards de dollars EU par an et augmentera encore. Diverses contraintes ont un impact négatif sur la production et la productivité de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elles peuvent être classées en quatre principales catégories : techniques, institutionnelles politiques, et organisationnelles ; mais aussi spécifiquement liées aux zones agroécologiques. Concernant la pêche et l‘aquaculture, au-delà des considérations d’ordre sociologique et culturel, il faut surtout noter des contraintes d’ordre technique et économique. En effet, la production et la disponibilité d'alevins et d’aliments de bonne qualité continuent d’être des facteurs limitant l'expansion des activités aquacoles. Il existe de nombreuses opportunités pour le développement de l’élevage, pêche et aquaculture dont les plus importantes sont la demande toujours croissante en produits animaux, la croissance démographique, l’accroissement des revenus des populations et l’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux modes de structuration du secteur. Une analyse plus fine des contraintes par la méthode de planification basée sur la construction de l’arbre à problèmes a permis l’élaboration de l’arbre des objectifs à partir desquels se sont dégagées des activités stratégiques, des sous-thèmes et des thèmes potentiels de recherche. Les thèmes identifiés sont : (1) l’amélioration de la production et de la productivité, (2) l’amélioration de la performance et de l’accès au marché, (3) l’amélioration de la compétitivité et de la chaine de valeurs, et (4) l’amélioration durable des interactions élevage – pêche - environnement. Ces thèmes ont été déclinés en une dizaine de sous-thèmes et une cinquantaine d’activités prioritaires de recherche pouvant générer des résultats à forts impacts sur l’accroissement de la production et de la productivité du secteur, et qui ont été validées et priorisées. Sur la base de ces domaines prioritaires, des actions de renforcement des capacités des acteurs ont été définies en vue de mieux gérer et conduire des recherches de qualité.
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Les priorités de recherche retenues sont celles qui sont plus en cohérence avec le Plan Opérationnel du CORAF/WECARD, ainsi qu’avec les stratégies agricoles de la CEMAC, de l’UEMOA et de la CEDEAO. Ce sont des activités à même d’avoir un fort impact dans l’atteinte des résultats du CORAF/WECARD, à savoir : (i) des technologies et innovations appropriées développées ; (ii) des options stratégiques de prise de décision élaborées pour les politiques, les institutions et les marchés ; (iii) le système de recherche agricole sous-régional renforcé et coordonné ; (iv) et la demande pour le système d’innovation agricole provenant des groupes cibles facilitée et satisfaite. Cette approche de recherche agricole intégrée pour le développement va nécessiter la bonne coordination du Programme, le développement de partenariats, l’animation scientifique du Programme, l’information et la communication, la valorisation des acquis et des innovations, le suivi et l’évaluation des résultats et des impacts. Aussi, des propositions pour une mise en œuvre efficiente et efficace du Programme ont été présentées, à savoir : • Adjoindre au Coordonnateur deux assistants de programmes, dont l’un serait chargé de l’élevage, et l’autre de la pêche et de l’aquaculture, et au niveau de chaque SNRA ; avoir également un point focal pour faciliter les échanges entre le pays et le Programme ; • Utiliser les mécanismes de fonds compétitifs et de recherche commissionnée dans la mise en œuvre des projets ; • Développer des mécanismes pour une participation active des parties prenantes par le modèle de plateformes d’innovations pour soutenir et favoriser l’interaction entre les différents groupes d’acteurs ; • Renforcer les capacités managériales des acteurs (organisationnelle, technique, économique, managériale) ; • Renforcer les capacités techniques des chercheurs dans certaines thématiques pour leur permettre d’être en mesure de participer aux activités scientifiques du Programme (réponses aux appels d’offres des projets sur fonds compétitifs…) ; • Assurer une intense animation scientifique au niveau de la sous-région d’une part, et jouer un rôle de veille sur les questions touchant au secteur élevage, pêche et aquaculture au plan international d’autre part; • Informer et communiquer pour rendre compte aux partenaires, des technologies, des produits et des acquis de la recherche, pour faciliter leur valorisation par l’établissement des plateformes de diffusion et d’adoption des innovations. Deux questions transversales à la mise en œuvre du Programme se posent. La première concerne le genre, car les femmes sont déjà affectées par plusieurs facteurs qui les rendent plus vulnérables à l’insécurité alimentaire, aux changements environnementaux et à la pauvreté. Etant donné que les enjeux actuels risquent d’intensifier les inégalités existantes et l’affecter différemment la capacité des femmes et des hommes à faire face aux stress supplémentaires, il faudrait accorder plus d'attention pour que les stratégies de mise en œuvre du Programme tiennent compte des différences et des besoins accrus des femmes. La deuxième question concerne l’éthique dans la mise en œuvre du Programme. Compte tenu du nombre élevé des projets dans un espace géographique aussi vaste et impliquant une multitude d’acteurs, il est important pour les parties prenantes de suivre le Manuel des procédures de gestion des programmes du CORAF/WECARD, qui définit les principes touchant à l’élaboration des projets de recherche, leur mise en œuvre, leur suivi et leur valorisation. Pour permettre un démarrage harmonieux et sans délai des activités du Programme par le CORAF/WECARD, une feuille de route a été proposée pour le lancement des appels à projets, leur sélection et leur mise en œuvre, après la signature des conventions avec les partenaires. Mots clés : Elevage, Pêche et Aquaculture, Contraintes et opportunités, Priorités de recherche, CORAF/WECARD, Afrique de l’Ouest et du Centre.
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SIGLES ET ABREVIATIONS ADB Banque Africaine de Développement AOC Afrique de l’Ouest et du Centre Appui à la Recherche régionale pour le Développement durable des Savanes ARDESAC d’Afrique Centrale AusAID Agence de Coopération Australienne BM Banque Mondiale CAAPP Programme de Productivité Agricole de l’Afrique Centrale CARBAP Centre Africain de Recherches en Bananiers et Plantains CEDEAO Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest CEEAC Communauté Économique des Etats de l'Afrique Centrale CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale CER Communauté Économique Régionale CGIAR Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale CILSS Comité Permanent Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement Centre International de Recherche-Développement sur l’Elevage en Zone CIRDES Sub-humide CIT Centre International de Trypanotolérance CIRAD
CMA/AOC CORAF/ WECARD CRDI
Conférence des Ministres de l’Agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du Centre Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles/ West and Central African Council for Agricultural Research and Development Centre de Recherche pour le Développement International Conférence des Recteurs des Universités et des Responsables des Organismes de CRUROR/AC Recherche d’Afrique Centrale CTA Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale CTB Coopération Technique Belge DFID Department for International Development CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest EISMV Ecole Inter-Etats des Sciences et de Médecine Vétérinaires FAAP Cadre pour la productivité agricole en Afrique FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FARA Forum pour la Recherche Agricole en Afrique GCRAI Groupe Consultatif pour la recherche agricole internationale GTZ Coopération Technique Allemande IAR4D Recherche Agricole Intégrée pour le Développement
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ICRAF Centre International pour la Recherche en Agroforesterie IFAD Fonds International pour le Développement Agricole IFPRI Institut International de Recherche sur les politiques Alimentaires IITA Institut International de l’Agriculture Tropicale INRA Institut National de Recherche Agricole INSAH Institut du Sahel IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement ISNAR Service International pour les Systèmes Nationaux de Recherche Agricole ISRA Institut Sénégalais de Recherche Agricole ITRAD Institut Tchadien de Recherche Agricole pour le Développement LANAVET Laboratoire National Vétérinaire NRI Institut des Ressources Naturelles LRVZ Laboratoire de Recherches Vétérinaires et Zootechniques MTP Plan à Moyen Terme NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique OMD Objectif du Millénaire pour le Développement ONG Organisation Non Gouvernementale OSR Organisation Sous-Régionale PDDAA Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique PIB Produit Intérieur Brut PML Plan à Moyen et Long Terme PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PRASAC Pôle de Recherche Appliquée au Développement des Savanes d’Afrique Centrale PROPAC Plateforme Sous-Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale R&D Recherche-Développement ROPPA Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles SAILD Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement SCAC Service de Coopération et d’Action Culturelle (France) SNRA SONGHAI (Centre) UCAD
Systèmes nationaux de recherche agricole Centre de formation, production, recherche et développement en agriculture durable – (Bénin) Université Cheikh Anta Diop de Dakar
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UE Union Européenne UN Nations Unies UNEP Programme des Nations Unies pour l’Environnement USAID Agence des Etats-Unis pour le Développement International WARDA/ADRAO Centre du Riz pour l’Afrique WFC WorldFish Center
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REMERCIEMENTS L’équipe qui a réalisé l’étude tient à remercier chaleureusement toutes les personnalités dans les différents pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui ont accepté de la recevoir et de partager leur expérience et leur analyse concernant le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Elle tient à souligner combien elle a été sensible à leur accueil et voudrait leur exprimer toute sa gratitude. Elle remercie également les diverses administrations, les institutions nationales, régionales ou internationales de recherche, les organismes nationaux, régionaux ou internationaux, publics ou privés, les opérateurs économiques, les organisations des éleveurs, des pêcheurs d’aquaculteurs et les différents acteurs dans la chaîne de valeur qui ont bien voulu accepter de faire visiter leurs réalisations. Elle a apprécié l’appui à la préparation de la méthodologie et la relecture du document par les institutions partenaires du CORAF/WECARD, particulièrement l’ILRI, le CIRAD, et le WorldFish Center. Enfin, elle remercie le CORAF/WECARD et toute son équipe dirigeante pour le financement de cette étude et son rôle actif dans l’organisation, l’orientation et le suivi de cette mission.
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Chapitre I : Introduction générale
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Chapitre I : Introduction générale 1.1.Contexte de l’étude En Afrique sub-saharienne, les sous-secteurs de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture contribuent pour un tiers (1/3) à la production nationale brute de l’agriculture (au sens large) (FAO, 2006). Les produits animaux (viande, lait, œufs et poisson) contribuent de manière significative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté, objectifs majeurs des Communautés économiques régionales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et premier point des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à savoir « éliminer la faim et l’extrême pauvreté à l’horizon 2015 » (FAO, 2006 ; CEDEAO, 2009). Environ 10% de la population de l’Afrique subsaharienne dépend principalement de l’élevage tandis que 58% en dépend, au moins partiellement. L’élevage est une source majeure de nourriture, particulièrement constitué de protéines « nobles », de minéraux, de vitamines et de micro-aliments pour la majorité des peuples d’Afrique. On estime que la viande, le lait et les œufs fournissent près d’un cinquième des protéines des régimes africains. Indirectement, l’élevage contribue à la sécurité alimentaire par la génération des revenus et par l’accroissement des rendements agricoles grâce à la fumure organique et à la traction animale. Selon la FAO (2006), les pêches et l’aquaculture africaines contribuent pour une grande partie à la sécurité alimentaire d’environ 200 millions de personnes. Elles constituent une source de revenus pour plus de 10 millions d’individus répartis dans les secteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation. Le poisson est également devenu l’un des premiers produits d’exportation avec des revenus annuels estimés à 2,7 milliards de dollars US. Les produits piscicoles et aquatiques jouent désormais un rôle primordial dans les moyens d’existence des populations, en contribuant à l’accroissement de l’économie et à l’amélioration de la production alimentaire en Afrique sub-saharienne. C’est pourquoi, compte tenu de leur importance socio-économique, un document d’accompagnement a été élaboré pour l’intégration des sous-secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture dans le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) élaboré dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) (FAO, 2006). Toutefois, l’élevage, les pêches et l’aquaculture, sous-secteurs stratégiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et pour la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), rencontrent d’énormes contraintes qui limitent leur productivité et leur compétitivité. Dans le soussecteur de l’élevage, il a été noté une inadéquation entre les besoins en produits animaux qui augmentent de 4% par an et la croissance annuelle de l’offre qui n’est que de 2% dans l’espace CEDEAO (CSAO-OCDE / CEDEAO, 2008). Dans les sous-secteurs des pêches et de l’aquaculture, on observe une baisse drastique de la consommation de poisson qui est passée de 9,9 kg en 1982 à 7,6 kg en 2003 (Chimatiro, 2007). Les principales causes de la faible contribution de ces sous-secteurs à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique régionale sont en rapport avec la faible productivité, compétitivité et le faible accès au marché des produits de l’élevage et des pêches.
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Le pilier IV du PDDAA « L’amélioration de la recherche agricole, la dissémination et l’adoption des technologies » offre l’opportunité de réduire les contraintes de développement de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture. Pour faciliter la mise en œuvre de ce Pilier IV, le Forum Africain pour la Recherche Agricole (FARA) a élaboré le Cadre pour la Productivité Agricole en Afrique (FAAP). Le CORAF/WECARD, Organisation sous-régionale (OSR) constituante du FARA, a été mandaté par les Communautés économiques régionales (la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest - CEDEAO, l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine - UEMOA, la Communauté Economique et Monétaires des Etats de l’Afrique Centrale -CEMAC) pour diriger la mise en œuvre du Pilier IV du PDDAA en Afrique de l’Ouest et du Centre.
1.2. Le CORAF/WECARD en Afrique Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole Agricoles/West and Central African Council for Agricultural Research and Development (CORAF/WECARD) est l’une des quatre organisations sous-régionales (OSR) constituantes du Forum pour la Recherche Agricole en Afrique (FARA). Créé en 1987 sous le nom de Conférence des Directeurs de Recherche Agronomique Africains et Français, il a étendu sa couverture en 1995 aux pays de langues anglaise et portugaise de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il est actuellement composé des Systèmes Nationaux de Recherche Agricole de 22 pays membres de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap Vert, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie Ghana, République Centrafricaine République Démocratique du Congo, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Tchad et Togo (Carte 1). Ces pays couvrent une superficie de plus de 11,5 millions km2 avec une population de plus de 417 millions d’habitants. Le taux de croissance de la population est élevé (3,0%) tandis que le taux de croissance de la productivité agricole au cours des 20 dernières années a été très faible, 2,1% dans la zone côtière de l’Afrique de l’Ouest et négative aussi bien dans la zone sahélienne qu’en Afrique Centrale1. Environ 70% de cette population dépend de l’agriculture qui contribue à hauteur de 35% au Produit Intérieur Brut (PIB) et à plus de 40% des recettes d’exportations. La plupart de la population rurale en AOC, composée principalement de petits producteurs, est pauvre et vit dans l’insécurité alimentaire. 1.2.1. Le Plan Stratégique 2007-2016 du CORAF/WECARD Le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) a été conçu dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), pour mettre l’accent sur l’investissement sur quatre piliers interdépendants susceptibles d’améliorer la production agricole ; le quatrième pilier concerne la recherche, la vulgarisation agricole et l’adoption des technologies. Cette initiative de l’Union Africaine approuvée par les Chefs d’Etats et de Gouvernements Africains vise une croissance annuelle de 6 % de la productivité agricole d’ici à 2015. A terme, le développement induit par l’agriculture éliminerait la faim, la pauvreté et l’insécurité alimentaire et ouvrirait la voie à l'expansion des exportations. Le Forum Africain pour la Recherche Agricole (FARA) et ses Organisations sous-régionales (OSR) constituantes, ont été mandatés par le NEPAD pour traiter la problématique du Pilier IV. A cet effet, le FARA a élaboré le Cadre pour la Productivité Agricole en Afrique (FAAP), outil conçu pour aider les parties prenantes à mettre ensemble les ressources politiques, financières et techniques en vue de renforcer la capacité de l'Afrique en matière d'innovations agricoles. 1 IFPRI (2006), Regional Strategic Alternative for Agriculture-Led Growth and Poverty Reduction in West Africa, International Food Policy Research Institute, December 31st, 2006.
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Dans cette perspective, le CORAF/WECARD a été mandaté par les Communautés économiques régionales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CEDEAO et CEEAC) pour mettre en œuvre le pilier IV du PDDAA. L’Organisation s’est donc dotée d’un nouveau Plan Stratégique (2007-2016) pour répondre aux défis et enjeux de développement agricole de sa région de couverture (22 pays) et atteindre les objectifs du PDDAA. Au terme de ce Plan, la vision du CORAF/WECARD s’énonce comme suit : « Une réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en AOC par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et une amélioration durable des principaux aspects du système de recherche agricole ». Il s’agit pour le CORAF/WECARD d’« Opérer des améliorations durables de la compétitivité, de la productivité, et des marchés du système agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre par la satisfaction des principales demandes des groupes cibles du système sousrégional de recherche », à travers la mise à disposition de technologies et d’innovations, d’options politiques, de renforcement des capacités et de gestion des connaissances adaptées aux besoins d’une grande partie des acteurs prioritaires. 1.2.2. Le Plan Opérationnel 2008-2013 du CORAF/WECARD Dans la mise en œuvre de son Plan Stratégique, le CORAF/WECARD a organisé d’importantes consultations entre différents acteurs représentant la totalité du Système de Recherche Agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ; ce qui a abouti à la production du Plan Opérationnel pour la période 2008–2013. Ce Plan Opérationnel de cinq ans pour la mise en œuvre de la première étape du Plan Stratégique est en cohérence avec les principes du FAAP qui le lient au PDDAA. Il soutient l’objectif le plus élevé du PDDAA grâce à la production de quatre résultats qui constituent un changement de paradigme de la recherche conventionnelle qui ne se concentre plus seulement sur l’élaboration de paquets technologiques. Résultat 1 : Des technologies et innovations appropriées sont développées. Ce résultat se concentre sur l’élaboration de technologies et d’innovations. Il y a un changement pour assurer la réponse aussi bien à la demande qu’à l’approche adaptative. Les principaux participants sont les petits exploitants agricoles et les éleveurs bien que l’approche prenne en compte tous les acteurs, y compris les grands producteurs commerciaux. Résultat 2 : Des options de prise de décisions stratégiques pour les politiques, les institutions et les marchés sont élaborées. Ce résultat est un élargissement de la perspective pour assurer un impact accru et des réponses plus adaptées à la demande. Résultat 3 : Le système sous-régional de recherche agricole est renforcé et coordonné. Ce résultat couvre tous les aspects de renforcement des capacités du système sous-régional de recherche agricole comprenant plusieurs systèmes et différentes zones agro écologiques, des organisations et instituts des secteurs public et privé et les marchés des intrants et des produits, des instances politiques et de prise de décision. Résultat 4 : La demande en connaissance agricole provenant des groupes cibles est facilitée et satisfaite. Ce résultat consiste à accroître les efforts pour développer et activer les liens avec les réseaux indispensables pour la production de résultats. Il s’agit de créer des plateformes pour assurer l’information sur les technologies et sur leur élaboration pour susciter les connaissances nécessaires pour l’innovation. 18
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En vue de délivrer ces résultats, huit (8) programmes ont été identifiés comme priorités de la sous-région grâce à l’étude conduite par l’IFPRI (2006), après un processus consultatif qui aura duré douze mois. Ils peuvent être classés dans trois grandes catégories : • La recherche technique utilise une approche intégrée basée sur les systèmes et les spéculations qui emploient de nouvelles méthodologies globales et participatives : 1. Elevage, Pêche et Aquaculture 2. Cultures vivrières 3. Cultures non vivrières 4. Gestion des Ressources Naturelles 5. Biotechnologie et Biosécurité • La Recherche sur les Politiques identifie et répond aux enjeux-clés empêchant la réussite des systèmes de marchés améliorés, la compétitivité et la productivité : 6. Politique, Marchés, Commerce, Institutions et Socio – Economie • La production efficace des résultats de la recherche améliore l’information, l’accès et la gestion des connaissances, qui inclut la recherche dans les mécanismes et les méthodologies : 7. Gestion des connaissances 8. Renforcement des capacités et coordination. Pour les cinq programmes de recherche technique, plusieurs priorités dans le domaine des politiques, des marchés, du commerce et des aspects socio-économiques ont été aussi identifiées comme d’importantes priorités. Elles sont d’abord traitées par le Programme 6, sous l’appellation générale de Recherche sur les Politiques. Mais il y a aussi un brassage d’idées fertiles et un échange d’informations entre les Programmes de la recherche technique et celui du Programme 6 à travers l’utilisation des plateformes d’innovations.
1.3 Le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD Avant 2007, la recherche agricole sous-régionale du CORAF/WECARD était mise en œuvre par diverses unités opérationnelles (Base centres, Projets, Pôle, Réseaux,…) localisées dans toute la sous région. Le manque de coordination et la nécessité d’identifier des financements (pour soutenir ces unités ne tenant pas compte des priorités sous régionales) ont entraîné de faibles niveaux d’impact et une dispersion des rares ressources. Peu de choses ont été entreprises particulièrement dans le cadre du Réseau Elevage. C’est ainsi que pour mieux orienter les investissements dans la recherche pour le développement de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre, le CORAF/WECARD a créé le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture. Ce programme vise à réaliser des améliorations durables avec l’implication équitable de tous les acteurs, de la productivité, de la compétitivité et des marchés des produits de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre par : • Le développement des innovations et des technologies appropriées pour l’élevage, la pêche et l’aquaculture ; Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
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• L’identification et l’appui à l’élaboration des options stratégiques de prise de décisions dans le domaine des politiques, des institutions et des marchés des produits de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture ; • Le renforcement et la coordination du système sous régional de recherche agricole des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture ; • La facilitation et la satisfaction de la demande en connaissances agricoles des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture et provenant des groupes cibles.
1.4 Objectif et démarche méthodologique 1.4.1 Objectif de l’étude L’étude vise à analyser les contraintes et à identifier les priorités de recherche pour le développement de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle a intégré une analyse croisée des contraintes et des opportunités liées aux aspects politiques, marchés et commerce ainsi que le renforcement de capacités en étroite collaboration avec les Gestionnaires des Programmes concernés. Au terme de l’étude, et selon les termes de références, les produits attendus sont une analyse des contraintes et des opportunités, l’identification des domaines et des activités prioritaires de recherche, les besoins en renforcement des capacités des acteurs et une stratégie de mise en œuvre. 1.4.2. Démarche méthodologique La présente étude a été réalisée en six principales étapes : Etape 1 : Recherche bibliographique Une recherche bibliographique par internet a été réalisée dans plusieurs centres de documentation. Un rapport préliminaire sur les systèmes d’élevage, de pêche et d’aquaculture, le contexte au Sahel, en Afrique Occidentale et Centrale, et la méthodologie proposée pour l'étude a été élaboré et présenté lors d’un atelier d'un jour au siège du CORAF/WECARD. Cette revue qui avait pour but d’avoir une vision commune pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’accroissement durable des revenus des acteurs, tant pour l’élevage, la pêche que l’aquaculture, s’est beaucoup inspirée d’importants documents stratégiques ou d’orientation du CORAF/WECARD (2007, 2008), de la CEDEAO (2005), de la CEMAC (2002), du FAAP (2006), de l’IFPRI (2006), du NEPAD (2003, 2006), de l’UEMOA (2006), de l’ILRI (2007), du World Fish Center (2005) pour n’en citer que quelques uns. Etape 2 : Atelier sur la méthodologie générale de l’étude Il s’agissait de dresser une liste de points clés devant être abordés par l'étude, de discuter et de se mettre d’accord sur les pays prioritaires dans les trois zones agro-écologiques, et d’atteindre un consensus sur la méthodologie générale. Outre les trois consultants, le Directeur Exécutif, le Directeur et les Gestionnaires de Programme et tous les cadres du CORAF/WECARD présents à Dakar ont pris part à l’atelier.
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Etape 3 : Mission sur le terrain Une mission de terrain a été effectuée dans les pays sélectionnés pour collecter les informations auprès de plusieurs acteurs sur les points clés de l'étude. Par rapport au zonage de la région CORAF/WECARD, 10 pays sur 22 ont été visités : • Zone du Sahel : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger ; • Zone Côtière : Ghana, Côte d’Ivoire, Bénin, Nigeria ; • Zone de l’Afrique Centrale : Cameroun, Tchad. La mission prévue au Gabon n’a malheureusement pas eu lieu faute de visa. Plusieurs institutions et structures ont été visitées dont les ministères techniques chargés de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture, les organisations d’intégration régionale et les institutions régionales (UEMOA, CIRDES, PRASAC, CEBEVHIRA), les partenaires techniques et financiers, les instituts et centres de recherche et de formation, les organisations professionnelles, les organisations de la société civile, les institutions de micro-finance, et les opérateurs privés (Voir liste des personnes rencontrées en annexe). Les données quantitatives ont aussi été obtenues à partir des sites internet et des sources officielles des pays, des statistiques et des rapports des organisations régionales et internationales. Au cours des rencontres avec les parties prenantes, les principaux outils utilisés ont été les interviews semi-structurées ou le focus group. Une analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et menaces a été réalisée sur quelques Centres d’excellence et sur les Institutions de recherche nationales qui ont été visitées au cours de la mission. L’analyse chaîne de valeurs a été utilisée pour les principaux produits d’élevage. Les points abordés au cours de ces entretiens comprennent aussi l’état actuel des ressources halieutiques, des pressions humaines afférentes et de la diversité biologique. Etape 4. Elaboration du Rapport provisoire A la fin de la mission de terrain, une réunion de synthèse autour du chef de mission a permis de faire le point sur les principaux résultats de l’étude et d’affiner le plan du rapport provisoire. Les questions à traiter ont été mieux définies. Ainsi, l’analyse des contraintes au développement des sous-secteurs de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture qui se sont dégagées de la production, de la transformation, de la commercialisation et de la consommation, a produit comme résultats de nombreuses propositions d’activités de recherche et d’innovations. L’analyse plus fine des contraintes en utilisant la méthode de planification basée sur la construction de l’arbre à problèmes a conduit à l’élaboration de l’arbre à objectifs à partir desquels se sont dégagés les activités prioritaires, sous-thèmes et thèmes de recherche. Le rapport provisoire a été complété et la mise en cohérence d’ensemble a été assurée suite à des échanges par courriel entre les membres de la mission, sous la coordination du Gestionnaire du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD. Le rapport de démarrage et la première version du rapport provisoire ont bénéficié du concours des personnes ressources de certaines institutions partenaires comme l’ILRI, le CIRAD, le World Fish Center et le CIT. Leurs observations ont permis d’améliorer la méthodologie de l’étude, la bibliographie, ainsi que le contenu du rapport provisoire.
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Etape 5. Restitution du Rapport provisoire Le Rapport provisoire a été présenté au cours d’un atelier sous-régional organisé du 7 au 9 juillet 2010 à Ouagadougou, Burkina Faso. Il a regroupé une soixantaine de participants représentant les Organisations professionnelles d’éleveurs, de pêcheurs, d’aquaculteurs et de transformateurs, les Institutions de formation, les Centres d’excellence du CORAF/WECARD, les Institutions nationales de recherche, les Organisations intergouvernementales, les partenaires techniques et financiers, et l’Agence de Coopération Australienne (AusAID). L’atelier s’est déroulé en sessions plénières et en travaux de groupes. Les participants ont suivi la présentation du rapport de l’étude sur l’analyse de la situation des sous-secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture dans l’objectif de définir les domaines prioritaires de recherche pour le développement du secteur. En vue de mieux orienter les investissements dans la recherche pour le développement des soussecteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture, une priorisation des sousthèmes et des activités stratégiques, incluant les aspects de politique, de marché et de commerce a été faite, en utilisant l’outil Grid analysis, ou matrice de classification. Au terme des discussions sur les contraintes et les opportunités de recherche du secteur, les participants ont abouti à un consensus sur les thèmes majeurs, les sous-thèmes et les activités stratégiques. Une gamme variée d’activités relatives à l’élevage, la pêche et l’aquaculture, ainsi qu’au renforcement de capacités et d’autonomisation des acteurs professionnels ont été identifiées pour orienter la formulation des projets compétitifs ou commissionnés. Etape 6 : Remise du Rapport final Les observations et les recommandations de l’atelier de validation ont été intégrées dans le présent rapport final.
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Chapitre II : Situation de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
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Chapitre II : Situation de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre 2.1. Analyse de la situation du sous-secteur de l’élevage 2.1.1. Importance de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre Les effectifs du cheptel dans l’ensemble des pays couverts par le CORAF/WECARD étaient en 2008 de 75 839 000 bovins, 128 081 000 caprins, 94 282 000 ovins, 16 264 000 porcins et 494 975 000 volailles (Tableau 1). La zone sahélienne concentre 51 % du cheptel bovin, 40-48 % des petits ruminants, 23% des porcins et 25% des poules. Le cheptel des autres espèces (porcins, volailles) est relativement plus important dans la zone côtière (47- 62%) ; ceci s’explique par le poids du Nigeria qui compte 35 - 42% de ces espèces. Tableau 1: Effectif du cheptel (x 1000) en zone CORAF/WECARD, 2008 PAYS
Bovins
Caprins
Bénin Burkina Faso Cameroun Cap Vert Congo Brazzaville Côte d’Ivoire Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Libéria Mali Mauritanie Niger Nigéria RCA RD Congo Sénégal Sierra Leone Tchad Togo
1 905 9 167 6 000 44 115 1 538 37 420 1 427 4 409 599 39 8 278 1 690 8 737 16 293 3 500 753 3 208 350 6 964 366
1 472 11 805 4 400 202 295 1 282 92 374 3 705 1 696 393 285 10 150 5 600 12 641 53 800 3 100 4 046 4 471 540 6 224 1 508
Ensemble dont :
75 839
• Zone sahélienne • Zone côtière • Zone forestière
Ovins 793 7 482 3 800 16 100 1 631 196 200 3 420 1 419 389 241 9 500
Porcins
Volailles
10 191 33 874 260 902 5 241 470 3 304 2 002
341 3 040 1 350 224 47 320 215 25 239 86 401 200 75 40 6 908 800 965 326 52 28 582
19 153 27 900 33 000 545 2 400 33 000 3 200 720 31 000 18 900 1 750 6 250 33 000 4 200 11 000 175 000 4 900 19 800 39 407 7 500 5 450 16 900
128 081
94 282
16 264
494 975
38 509 (51)
51 467 (40)
44 785 (48)
3 758 (23)
122 222 (25)
26 926 (35)
64 681(51)
44 238 (47)
9 130 (56)
309 453 (62)
10 404 (14)
11 933(9)
5 258(5)
3 377 (21)
63 300 (13)
Source : FAOSTAT consulté le 26 Mars 2010 ; entre parenthèses, % du total
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Les effectifs ont connu une augmentation au cours de la période 1990-2008 : 56% pour la volaille, 70% pour les porcins, 84-85% pour les petits ruminants et 87% pour les bovins (Tableau 2). En considérant en détail l’évolution du cheptel bovin au cours de ladite période, on note une augmentation de 54% en Afrique de l’Ouest et du Centre, soit un accroissement de 2,31%/an sur les deux décennies, passant de 49 164 606 à 75 838 831 têtes. En particulier, l’augmentation a été la plus forte au Sahel (87%, soit un taux d’accroissement annuel de 3,36%) et la plus faible en zone côtière (18% pour un taux d’accroissement annuel de 0,09%). Tableau 2 : Evolution du cheptel bovin en zone CORAF/WECARD (1990-2008) Régions
Accroissement (%)
Taux d’accroissement annuel (%)
Sahel
87
3,36
Côtière
36
1,64
Forestière
18
0,09
TOTAL
87
2,31
Source : Calculs à partir des données FAOSTAT
L’élevage a subi des transformations considérables avec la croissance démographique, les options politiques choisies ou les variations climatiques. Une des innovations significatives qui s’est produite au Sahel au cours de ces dernières décennies est le développement de l’agro-pastoralisme qui combine l’agriculture et l’élevage dans la même exploitation. C’est une stratégie adoptée par les paysans pour limiter les risques associés à un climat incertain, et pour assurer leur sécurité alimentaire et foncière. L'élevage est une force motrice pour l’agriculture par la traction animale. Il joue un rôle important dans l’augmentation des rendements des cultures. La pratique de l’agriculture aide à limiter l'achat des céréales pendant la période de soudure ; les paysans, pour leur part, cherchent à diversifier leurs activités et capitaliser leur revenu en investissant dans l’élevage. Les changements dans ces pratiques sont associés à la transformation spatiale des activités, suivant les changements des conditions climatiques. Les sécheresses de 1973/74 et 1984/85 ont changé la dynamique spatiale des troupeaux migrateurs dans le Sahel. Les terres de parcours, quand elles sont correctement utilisées via la mobilité du cheptel et la réduction du temps de jachère, peuvent agir comme des systèmes importants de séquestration de carbone. En dépit de la vulnérabilité croissante, le pastoralisme est unique par le fait qu’il peut être simultanément une source de revenus et préserver l’écosystème, encourager la conservation de la faune et contribuer aux valeurs et aux traditions culturelles (ILRI, 2006 ; PNUD, 2006). C'est un scénario gagnantgagnant pour renverser la dégradation de l'environnement et améliorer la santé, le bien-être et la durabilité à long terme des revenus de ceux qui dépendent de l’élevage. Les ruminants convertissent d’immenses ressources renouvelables des savanes herbeuses qui ne sont pas consommées par les êtres humains, en nourritures comestibles de haute valeur. L'exportation du bétail et des produits d’origine animale contribue considérablement à la croissance des économies nationales, bien qu'elle ne soit pas bien reflétée dans le PIB et d'autres statistiques. Les statistiques nationales existantes ne parviennent pas à évaluer le réel apport du pastoralisme dans la
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croissance des économies nationales. Ces statistiques sont notoirement inadéquates, inexactes et peu fiables en partie parce que le commerce du bétail est principalement un secteur informel, pourtant très dynamique et rentable. Au Burkina Faso, les statistiques officielles affichent que la commercialisation des ruminants a contribué pour 253,8 milliards de CFA (approximativement 550 millions dollars américains), à l'économie nationale et créé l'équivalent de 920 000 emplois à temps plein en 2007. L'importance de l’élevage est un sujet abordé par beaucoup d'auteurs, mais il manque des données concrètes pour le prouver. Le faible investissement dans le secteur est responsable de la faible production. Au Mali par exemple, un des plus grands pays d’élevage (Tableau 1) qui contribue à hauteur de 30% au PIB du secteur primaire, la part de l’élevage dans le budget spécial d’investissement ne représente que 6,8% du montant destiné au secteur rural entre 1993-2002. De même, des 261 milliards de FCFA du programme triennal d’investissement 2004-2006, l’élevage n’a bénéficié que de 3,6% (Tableau 3) pour une contribution au PIB de 10%, alors que l’agriculture a disposé de 91,6% pour une contribution au PIB de 21% (Kouriba A, Niang M, 2009). Des efforts pour connaître la contribution exacte de cet important secteur aux économies nationales sont nécessaires. En retour, ce secteur pourra bénéficier de toute l'attention des décideurs politiques et des planificateurs. Tableau 3 : Programme triennal d’investissement (x 1000), Mali, période : 2004-2006 ANNÉES Secteur Agriculture Elevage Pêche Forêt TOTAL
2004
2005
2006
TOTAL
%
95710
92727
50635
239072
91,6
5102
2241
2129
9472
3,6
894
1597
1355
3846
1,5
4121
2785
1665
8571
3,3
105 827
99 350
55 784
260 961
100,0
Source : Kouriba A, Niang M, (2009).
2.1.2. Analyse des systèmes d’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre Pour les besoins de la présente étude, le système d’élevage est défini comme un ensemble de parcelles et de troupeaux caractérisé par des ressources naturelles ayant les mêmes types de production et de gestion, et confrontées aux mêmes contraintes, afin que le développement et les stratégies d'intervention semblables puissent leur être appliqués (Dixon et al, 2001). La description des systèmes d’élevage par Séré et al. (2001) est trop générale pour être appliquée dans le contexte de cette étude. Les systèmes de production animale dans la zone CORAF sont normalement déterminés par le climat (la répartition des pluies totales et des températures) associé aux conditions socioculturelles des éleveurs. Par conséquent, notre analyse est adaptée de l’OCDE (2008). Elle présente cinq principaux systèmes d’élevage en Afrique Occidentale et Centrale.
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2.1.2.1. Les systèmes pastoraux : principaux pourvoyeurs de viande et de lait Ces systèmes représentent un tiers des élevages bovins et la moitié des petits ruminants ; mais fournissent 60% de la viande de bœuf, 40% de la viande de petits ruminants et 70% du lait. Dans ce système traditionnel extensif, la production animale dépend essentiellement de l'usage des ressources naturelles pâturées, sur des terres impropres aux cultures des zones arides et semi-arides à partir du Sénégal jusqu’au Tchad. Le bétail se retrouve dans des troupeaux mixtes ou dans des troupeaux non mixtes de bovins, de moutons, de chèvres, de chameaux, d’ânes et de chevaux (OCDE, 2008). Quant aux bovins, le type Zébu est prédominant, et est quelquefois la seule espèce. Les contraintes principales sont les problèmes fonciers, les droits de propriété et la pénurie de ressources fourragères, surtout pendant la longue saison sèche qui va d'octobre à mai ou juin. La disponibilité des zones de pâturages dicte les mouvements des troupeaux. Les systèmes pastoraux comportent deux sous-systèmes : le nomadisme et la transhumance. 2.1.2.1.1. Le nomadisme Il est caractérisé par des éleveurs qui se déplacent avec la famille et les troupeaux, selon la disponibilité du fourrage. Ce système est en déclin car les éleveurs ont de nouveaux besoins tels que les écoles pour leurs enfants, les points d'eau et les centres de santé pour améliorer leurs conditions de vie. En quelque sorte, ils commencent maintenant à cultiver pour produire de la nourriture pour la famille afin de réduire les ventes d’animaux. On peut classer moins de 15% d’éleveurs en Afrique Occidentale et Centrale comme des nomades. 2.1.2.1.2. La transhumance C’est un mouvement d’oscillation saisonnière du bétail avec des bergers, suivant des itinéraires précis, pour exploiter les ressources pastorales. Les stratégies pastorales pour maintenir la production incluent la mobilité du bétail selon les ressources fourragères et la disponibilité en eau. La croissance démographique et le développement de l’agriculture sont à l’origine de multiples problèmes fonciers conduisant au rétrécissement des pâturages de façon à compromettre la durabilité de ce système. La transhumance dans la région est devenue une source d'inquiétudes à cause des conflits qu'elle crée, dans un même pays ou entre les pays de la région. De nombreuses plaintes sont exprimées par les agriculteurs et les gardes des parcs nationaux et des réserves de faune contre l'intrusion du bétail sur leurs terres. En outre, la réduction de la pression de la mouche tsé-tsé dans les zones sub-humides et humides rend ces zones de plus en plus attrayantes pour les éleveurs. 2.1.2.2. Le système de ranch n’a pas été un succès Ce système concerne les pâturages privés ou étatiques. Le système de ranch est rare en Afrique Occidentale et Centrale, à part quelques cas où l’Etat a pour objectif de développer et d’encourager une espèce. On note des exemples comme le ranch de Marahoué en Côte d’Ivoire, le ranch de Madina-Diassa au Mali, ou le ranch de Toukounous au Niger qui exploitent le potentiel génétique du zébu Azawak, ou celui de la SODEPA au Cameroun pour la race Goudali. Ce système a été créé sur les modèles de gestion foncière occidentale par la délocalisation des droits de bail de pâturages à travers la nationalisation et/ou les plans de privatisation. Ces politiques, qui ont favorisé seulement la petite élite commerçante, n'ont pas permis l’augmentation en qualité ou en quantité la production animale dans la région.
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2.1.2.3. Le système agro-pastoral gagne de plus en plus du terrain Ce système, constitué de petits systèmes d’agriculture et d’élevage mixtes gagne du terrain sur les systèmes purement pastoraux. De nos jours, il devient rare de trouver des éleveurs qui ne pratiquent pas une certaine forme d'agriculture. Ces adaptations ont réussi à augmenter la production animale tout en maintenant les ressources naturelles. L'intégration de l’élevage dans les systèmes d’agriculture intensive sert plusieurs buts : le fumier est utilisé comme engrais, les animaux sont utilisés pour la traction et le transport ; les résidus des cultures sont utilisés comme aliments du bétail, et les animaux peuvent être vendus et les revenus réinvestis en agriculture. Les céréales et les principaux aliments sont produits en quantités pouvant couvrir les besoins de la famille, et les excédents sont vendus. Un des facteurs qui contribuent au succès de ce système est la proximité des centres urbains qui permettent l’écoulement des produits. Un tel système contribue pour 35% de la production totale de viande de bœuf, 20% de viande de petits ruminants, 35% de viande de volaille, 40% de viande de porc, 15% de lait, et 10% des œufs (OCDE, 2008). 2.1.2.4. Les systèmes hors sol et intensifs Ces systèmes sont indépendants de tout usage agricole de la terre et sont confrontés aux carences en intrants et à la fréquence des maladies émergentes et ré-émergentes. Ils utilisent seulement le fourrage cultivé et les sous-produits agro-industriels, les céréales, les tourteaux de graines végétales, les sons, le foin et la paille. On trouve ces systèmes dans les villes ou à leur périphérie. Ils se sont développés avec l’urbanisation croissante et la demande en produits animaux que les petits systèmes agricoles ou pastoraux en milieu rural sont incapables de satisfaire. Ils se concentrent principalement sur la volaille (œufs et chair), l’élevage porcin et la production laitière, généralement en collaboration étroite avec les compagnies étrangères qui fournissent des formules d’alimentation et des aliments concentrés, les poussins ou les animaux reproducteurs, ainsi que les conseils. Le système se développe principalement dans les pays côtiers du Sénégal au Cameroun. Il est confronté à plusieurs défis parmi lesquels les importations de viande bon marché (bœuf, porc, volaille) d'Europe et d’Amérique Latine, la fièvre porcine africaine, la récente pandémie de la grippe aviaire et le coût élevé des aliments de base tels que le maïs qui est un constituant majeur dans la formulation des rations alimentaires de espèces animales élevées. 2.1.2.5. Le système d’élevage non conventionnel est en pleine expansion Ces dernières années, la domestication des aulacodes (Thryonomys swinderianus) pour réduire le braconnage qui allait presque faire disparaître cette espèce est une affaire florissante en Afrique Centrale et Occidentale. L’élevage d'autres espèces telles que les escargots et les lapins commence à se répandre dans la région. La domestication des aulacodes a commencé au Ghana il y a plus de 25 ans et s’étend en Afrique de l’Ouest et du Centre (Jori et Chardonnet, 2001). Sa contribution à la provision totale de produits d’origine animale dans la région est encore faible, mais croît de façon régulière, ce qui pourrait améliorer l’approvisionnement en protéines animales des villes. La production des escargots est en plein essor en zone côtière humide (Nigeria, Cameroun). L'avantage de ces nouvelles sources de revenus et de protéines animales se trouvent dans le fait qu'ils exigent de faibles investissements, des infrastructures bon marché, peu d’espace, et aucun niveau d'éducation pour les producteurs. En revanche, le retour d’investissement est élevé. En plus de la consommation locale, une importante quantité d'escargots est exportée vers l'Europe et l'Amérique.
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La chasse dans la nature et la production de subsistance pourraient ne pas satisfaire la demande actuelle. 2.1.3. L’élevage pastoral est victime des variations climatiques et des événements extrêmes devenus de plus en plus fréquents Les changements dans la fréquence et la sévérité des vagues de chaleur, de sécheresse et des inondations restent une grande incertitude des climats futurs. Les catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, apparition des maladies, envahissement des criquets du désert, etc.) sont devenues de plus en plus fréquentes, affectant le bétail. Ainsi, les grandes sécheresses des années 1970 et 1980 ont décimé plus de 30% du bétail et ont ruiné plusieurs éleveurs sahéliens. L’un des effets néfastes des sécheresses était le transfert du bétail des éleveurs aux agriculteurs. Ce transfert a été aussi le résultat de la capitalisation des surplus des revenus agricoles sur le bétail, spécialement dans les zones cotonnières. Pour faire face aux risques, les éleveurs se sont donc tournés vers la culture des céréales pour réduire l’exploitation de leurs troupeaux. Les facteurs climatiques mentionnés ci-dessus affectent directement le fourrage et la disponibilité de l'eau qui sont de très grande importance dans les systèmes d’élevage traditionnels en Afrique de l’Ouest et du Centre. La zone sahélienne souffre des variations climatiques chroniques majeures depuis le début des années 1970. Les cycles de grande sécheresse qui ont sévi au Sahel durant cette période ont pour conséquences la réduction des pluies, une plus grande variation dans leur répartition géographique et périodique, et une baisse dans l’écoulement des cours d'eau. Cette baisse de la pluviométrie a été d’environ 15% à plus de 30%, selon la zone (UICN, 2004), de sorte que les isohyètes se sont deplacé approximativement de 200 km vers le sud. Par conséquent, il y a une baisse dans l’écoulement des principaux cours d'eau de la région, notamment les fleuves Gambie, Niger et Sénégal, allant de 25% à 60%. La détérioration des conditions climatiques a réduit la capacité de charge des pâturages et les possibilités d'abreuvement du bétail. Le lien étroit existant entre la pluviométrie et la biomasse herbacée signifie que toute réduction dans la première provoque une réduction dans la productivité des pâturages naturels. De plus, la productivité des plaines inondables qui sont des ressources stratégiques de fourrage pendant la saison sèche au Sahel est sérieusement affectée par tout changement dans le niveau des cours d'eau et des lacs. Les principaux effets néfastes de ces événements sur les économies nationales en général et les secteurs les plus vulnérables en particulier sont : la baisse de la productivité des cultures, le déficit du fourrage pour l’élevage, la pénurie d’eau des étangs, l’envasement des étangs, la réduction des régions boisées, la baisse de la production de la pêche, la diminution de la diversité biologique, l’augmentation des pandémies telles que la rougeole, la méningite, la malaria et les maladies respiratoires. Malgré leurs fonctions reconnues pour la vie des pasteurs et agropasteurs, l’entretien et la mise en valeur des milieux les plus rudes, l'alimentation humaine et l'accroissement des revenus des plus pauvres, les élevages intensifs ou extensifs sont stigmatisés par les opinions publiques mondiales et nationales pour leurs effets négatifs sur l'environnement, voire plus récemment sur la santé. Cette perception de l'élevage, si elle perdurait, condamnerait à plus ou moins long terme les politiques d'appui aux productions animales et donc à la recherche dans ce secteur. L'enjeu est de transformer
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les impacts négatifs des systèmes d'élevage sur les ressources et l'environnement en facteurs de développement durable notamment par des démarches d'intensification écologique des systèmes de production. En Afrique de l’Ouest et du Centre, certains sous-systèmes doivent être analysés dans leurs contraintes et leurs dynamiques, accompagnés dans leur adaptation aux changements et aux nouveaux enjeux, en particulier : • L’analyse des interactions éco-systémiques entre les espaces naturels, cultivés et forestiers (productivité animale et aussi : biodiversité, fertilité et séquestration du carbone) visant à les traduire en termes techniques et économiques de services environnementaux reconnaissables, évaluables et finançables dans les politiques locales, nationales et internationales ; • Les stratégies des systèmes d'alimentation visant à atténuer la production des gaz à effets de serres, et à améliorer l’efficience et les bilans azote et carbone dans les systèmes de production. L'adoption d'innovations générées par la recherche sur les systèmes pastoraux en vue de l'accroissement de leurs performances engendre des coûts, mais aussi des gains. Il est par conséquent essentiel que la recherche finalisée pour le développement et les interventions allant dans ce sens s’avèrent non seulement techniquement réalisables, mais aussi socialement acceptables, et économiquement viables. 2.1.4. Etat de l’offre et de la demande des produits animaux et tendances futures 2.1.4.1. La consommation des produits animaux est mal connue La consommation des produits animaux est mal connue en Afrique de l’Ouest en raison d’une forte part de l’autoconsommation (lait et ses dérivés, œufs, viandes), et en raison d’une connaissance très approximative des échanges commerciaux et de l’importance des circuits d’approvisionnement informels (échanges de proximité). Seul le niveau des importations est assez bien connu. Selon l’étude CSAO/OCDE-CEDEAO, sur la base des données de la FAO, la consommation annuelle, toutes viandes confondues, s’élèverait à 8,6 kg par habitant (Duteurtre, 2009) en Afrique de l’Ouest. En Afrique centrale, elle est encore plus faible, soit 7,7 kg par personne (Njoya et al, 2003). Malgré le faible niveau de développement des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et en dépit de la précarité dans laquelle vivent les populations, il n’y a guère de doute qu’il existe des marges d’augmentation de la consommation. En la matière, on tiendra compte d’un certain nombre de facteurs parmi lesquels : • Les revenus qui conditionnent le niveau et la qualité de l’alimentation. Selon certaines études, la demande de produits d’élevage augmenterait avec les revenus mais moins rapidement dans les groupes les plus riches qui dépensent déjà une bonne part de leurs revenus pour ces produits (IFPRI, 2007) ; • La démographie qui influe sur la consommation globale. Par exemple, en considérant les Etats de l’UEMOA, on constate que la consommation des produits animaux, notamment de viandes, augmente très fortement même si dans le même temps, la consommation par habitant baisse. La production doit s’ajuster en conséquence en vue de réduire le volume des importations ; des mesures de sécurité et même de souveraineté alimentaires sont à prendre pour éviter la trop grande dépendance de l’étranger, ainsi que les émeutes de la faim et à terme, l’instabilité sociale et politique. 30
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2.1.4.2. Offre des produits animaux Malgré une évolution positive du cheptel, la production animale demeure en-deçà de la demande qui croît à un rythme plus rapide (double du taux de croissance de l’offre). En zone CEMAC, le potentiel exploitable du cheptel doit tenir compte des exportations hors zone CEMAC, notamment du Tchad vers le Nigeria (et dans une certaine mesure vers la Lybie), du reste généralement sous-estimées ou de la RCA vers le Cameroun. Cette offre est essentiellement saisonnière du fait de (i) la longue saison sèche en zone de savanes entrainant la réduction des ressources pastorales et la transhumance, (ii) la saisonnalité de la navigation sur le fleuve Oubangui et (iii) les fêtes de fin d’année et les fêtes religieuses. Cette offre théorique de viande bovine calculée est de 7,68 kg/habitant/an en moyenne. Elle est complétée par des importations extrarégionales. Les principaux pays importateurs en zone CEMAC sont le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale et le Cameroun jusqu’en 1988 (Njoya et al, 2003), (Figure 1)
Figure 1 : Contribution des importations hors zone CEMAC à la consommation de viande bovine (Source : Njoya et al, 2003) Quant au lait et produits laitiers, les besoins annuels de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sont énormes, estimés à 31,5 millions de tonnes par an pour ses 350 millions d'habitants, à raison de 90 équivalents litres/personne/an, selon la norme fixée par la FAO et l'OMS. Mais la production est en deçà de ce seuil de consommation optimale. En 2005 la production de lait en Afrique de l’Ouest et du Centre n’était que de 1,78 million de tonnes dont 1,27 million dans la sous- région occidentale et 510.000 tonnes dans la sous-région centrale. Ces quantités restent inférieures à la demande des consommateurs. Elles ne représentent que 9,5 kg/personne/an pour l'ensemble de la région, contre 29,8 kg en Afrique de l'Est, 60,3 kg en Afrique du Sud et 125 kg en moyenne dans le monde (Bambio, 2009). Les importations ont doublé en l’espace de 20 ans, passant en valeur absolue de 223,7 millions de dollars US en 1984 à 529,4 millions de dollars US en 2004.
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2.1.4.3. Les tendances futures indiquent de sombres perspectives En Afrique de l’Ouest, la demande en produits animaux connaît une croissance annuelle estimée à 4% (elle devrait augmenter de plus de 250% d’ici 2025) alors que le taux de croissance de l’offre en produits animaux est estimé à 2% actuellement malgré les périodes de sécheresse au cours des trente dernières années. Cette croissance de l’offre, même si elle est jugée significative, demeure faible au regard de la demande. Les statistiques indiquent même que ce déséquilibre, entre l’offre et la demande, persisterait et s’aggraverait dans les années 2020 (OCDE/CSAO, 2008). Selon l’étude IEPC conduite au Burkina Faso, la demande sous-régionale de viande connaitra un bilan entre offre et demande déficitaire à l’horizon 2016, soit de 280 000 T pour le bassin ivoirien et de 525 000 T pour celui du Nigéria (Tableau 4). Tableau 4 : Demande sous-régionale en viande à l’horizon 2016. Bilan offres et demandes Type de viande (X1000 tonnes)
Bassin ivoirien
Bassin nigérian
Viande bovine
-97
-226
Viande ovine et caprine
-44
-112
Viande de porc
-24
-110
-114
-77
-280
-525
Viande de volaille Autres viandes Total viande
Source : Etude IEPC Burkina Faso (MRA, 2005), cité dans Kagoné et al. (2009)
L’offre en produits animaux devra, par conséquent, prendre en considération plusieurs mutations majeures observées dans les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, et s’y préparer. Il s’agit de la croissance démographique, de l’urbanisation et de la segmentation du marché qui s’opère à l’image des niveaux différenciés des revenus. En effet, une bonne partie de la population très pauvre sera tentée sinon contrainte de s’alimenter avec « les soldes du marché mondial » (produits bas de gamme bradés comme les queues de dinde, les viandes foraines, le poisson d’origine asiatique, …). Toutes choses qui empêchent le développement de l’élevage local et exposent ces consommateurs à des problèmes de santé à cause de la qualité douteuse des produits consommés. Dans le même temps, l’émergence d’une véritable classe moyenne au pouvoir d’achat assez important pourrait représenter une niche dynamique pour les produits transformés, de qualité, voire labellisés. De même, une forte croissance de la demande de produits transformés pourrait intervenir à la suite d’une amélioration des revenus entraînant une amélioration des régimes alimentaires. En tout état de cause, les produits d’importation ont réussi une percée importante dans les systèmes alimentaires pour plusieurs raisons comme leur faible niveau de prix. Outre la perte de devises pour les États, les importations de produits animaux ont été préjudiciables au développement des filières locales de production, notamment les filières laitières et avicoles. Cette situation place la région dans le cycle infernal de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur (CSAO/OCDE, 2008).
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Un objectif majeur de politique économique serait d’améliorer la productivité dans le secteur de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture afin de (i) baisser les prix des produits sans réduire le niveau de revenu des producteurs et par conséquent (ii) faire profiter les consommateurs urbains les plus pauvres d’une telle baisse de prix et à terme (iii) réduire les sorties de devises liées aux importations. 2.1.5. Transformation des produits d’élevage La transformation locale de viande (essentiellement artisanale) est encore timide. Les unités de transformation sont absentes et les abattoirs sont en mauvais état. De manière générale, les abattoirs et boucheries sont dans un état vétuste et souffrent de problèmes d’entretien et de gestion. Le lait du cru naturel, ou transformé selon des méthodes traditionnelles, artisanales ou industrielles ne parvient pas aux consommateurs en quantité et en qualité suffisantes. La privatisation progressive des infrastructures de transformation (abattoirs, laiteries) opérée dans certains pays ne donne pas encore de résultats satisfaisants ou tarde à faire preuve de performance. Il y a une absence notable d’unités de transformation des produits de l’élevage. Pour certaines filières (volailles, porcs) cela représente un frein considérable au développement. Les abattoirs ont des modes de gestion inadaptés. Très peu de ces abattoirs respectent les normes d’hygiène et de santé publiques en Afrique du Centre et de l’Ouest. Quand ils existent, ils ne tournent pas au mieux de leurs capacités. D’une manière générale, les circuits de la viande, et en particulier les boucheries dont les promoteurs restent encore peu professionnalisés sont caractérisés par une inorganisation de leurs activités. 2.1.5.1. Transformation laitière L'histoire de la production laitière en Afrique de l’Ouest et du Centre est assez ancienne et date de l'époque coloniale. Les travaux de recherche dans ce secteur ayant commencé à cette époque ont abouti à des résultats très intéressants. Fort de ces acquis, certains pays ont développé des projets de production et/ou de transformation laitière, comme au Cameroun (MINIPIA) ou au Sénégal. Malgré leur privatisation, ces projets n’arrivent toujours pas à fonctionner. Entretemps, de nombreuses laiteries privées ont vu le jour dans plusieurs banlieues des villes, orientées vers la transformation du lait frais. Par contre, d’autres ont orienté leurs activités vers la reconstitution des poudres de lait importées. Malgré l'existence de ces différentes sociétés laitières, la région connaît toujours un déficit en matière de lait et reste tournée vers les importations. Avec un marché local très demandeur, les unités de transformation restent confrontées à des problèmes d’approvisionnement, d’équipement et de financement qui freinent leur développement. Malgré d'importants efforts faits par les Gouvernements pour développer ce secteur, la production de lait reste embryonnaire et insuffisante du fait de la persistance de nombreuses contraintes : • inexistence d'une politique laitière bien définie ; • faible travail de sélection et d’amélioration du potentiel génétique des races ; • mise en place de grosses unités de transformation aux charges trop lourdes ; • absence de promotion de petites unités de transformation laitière ; • inorganisation des circuits de collecte et de commercialisation des produits de transformation traditionnelle (beurre, lait caillé, ...) ; • méconnaissance des technologies traditionnelles et absence d'encadrement des producteurs pour faire adopter des technologies simples (fromageries) ; • coût élevé des technologies d’emballage ou de stérilisation.
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2.1.5.2. Transformation des cuirs et peaux Dans ce domaine, beaucoup de pays comme le Cameroun avaient créé des tanneries dans le but de valoriser les cuirs et peaux. Des problèmes de gestion et d’organisation ont conduit à leur privatisation. L’essentiel des activités est tourné vers la collecte, le pré tannage et l'exportation des cuirs et peaux à l'état semi-tanné. Mais les difficultés de ravitaillement en cuirs et peaux dues aux besoins croissants orientés vers la consommation humaine, les nombreuses blessures sur les cuirs, réduisant leur valeur marchande, ne permettent pas à ces entreprises de tourner à leur plein régime. 2.1.5.3. Industrie des aliments du bétail Jusqu'à une date récente, le développement du secteur de l'élevage avait porté peu d’attention à l'alimentation des animaux ; la priorité à l’époque étant la protection sanitaire du cheptel (bovin notamment) contre les grandes épizooties meurtrières qu'étaient la peste et la péripneumonie, ainsi que la trypanosomiase bovine. Pour les espèces à cycle court, notamment les volailles et les porcs en élevage semi-intensif qui consomment des provendes complètes, les problèmes fondamentaux sont : l'insuffisance du maïs produit localement et le coût élevé des intrants importés (concentrés, premixes, tourteaux de soja, etc.). Actuellement la filière s’articule autour de quelques sociétés locales privées spécialisées dans la production d'aliments complets et également de matériels et d’animaux (poussins). Mais, on note l’inorganisation persistante de la filière. Les besoins exacts du secteur, encore mal connus, constituent un handicap qui rend toutes actions de prévision difficiles. Par ailleurs, le fait que toutes ces structures soient installées dans les périphéries des grandes villes ne favorisent pas l’acquisition des produits par les petits éleveurs majoritairement dans les zones enclavées. Quand bien même ils y auraient accès, les coûts restent prohibitifs surtout à cause du renchérissement des intrants importés. 2.1.6. Commercialisation des produits d’élevage L’expansion des marchés constitue le moteur du développement agricole bien que d’autres conditions soient nécessaires. En effet, le niveau des échanges dépend de facteurs comme le pouvoir d’achat des populations, le degré de compétitivité des producteurs régionaux par rapport aux importations, la pertinence des politiques de commerce extérieur, etc. Plusieurs types de marchés existent dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre : les marchés de collecte dans les zones de production ; les marchés de regroupement, les marchés relais au niveau des frontières ; les marchés de consommation dans les centres urbains. La précarité des équipements et l’insécurité caractérisent la plupart de ces marchés. Les flux de commercialisation de bétail obéissent à une complémentarité des zones agro écologiques en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les circuits de commercialisation partent des grands bassins de production que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger en Afrique de l’Ouest et le Tchad en Afrique Centrale. Orientés du nord au sud, ils se ramifient d’Est en Ouest en direction des pays consommateurs (côte ouest africaine et Afrique Centrale). En fonction de leur orientation, les circuits de commercialisation sont généralement classés en circuits verticaux et horizontaux.
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2.1.6.1. Circuits verticaux On compte quatre (4) sous-circuits dans cette catégorie, à savoir : le circuit central occidental, le circuit du couloir central, le circuit central oriental, le circuit oriental. Le circuit central occidental : il fonctionne à partir du Mali et plus accessoirement de l’ouest du Burkina Faso et alimente les marchés de la Guinée Conakry, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie, du Libéria et de la Sierra Leone. Le circuit du couloir central : ce couloir comporte le plus important bassin constitué du Burkina Faso et du Mali qui alimente les marchés du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Togo et même du Bénin. Les marchés à bétail de Pouytenga au Burkina Faso et de Sikasso au Mali sont les principaux pourvoyeurs de ce bassin de consommation à travers les marchés frontaliers de Bittou (Burkina-Faso), Cinkansé (Togo), Bakwu (Ghana) et Niangologo (Burkina Faso). Le couloir central oriental : il part du Niger et alimente les marchés du Nord du Nigeria (Kano, Sokoto, Maïduguri, Katsina, Zaria et Kaduna) et même au-delà, à savoir les marchés plus importants du sud du Nigeria (Lagos, Ibadan, Calabar,..). Il se ramifie en direction du Bénin, via les marchés frontaliers de Gaya (Niger) et Malanville (Bénin). Le circuit oriental : il est relatif au bassin de consommation de l’Afrique Centrale. Il est alimenté par les ressources en provenance du Tchad, de la République Centrafricaine et du nord Cameroun. Les lieux de consommation sont les grandes villes du Sud Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République Démocratique du Congo et de l’Angola. Ce circuit est relativement modeste malgré un important potentiel de développement grâce aux revenus plus élevés (Gabon et Angola, notamment) et à un fort taux d’urbanisation. 2.1.6.2. Circuits transversaux Ils sont nés à la suite d’une nouvelle dynamique du marché caractérisée par l’accroissement de la demande et l’émergence de nouveaux marchés. Ainsi, outre les axes principaux définis plus haut dans les différents sous-espaces, on note la présence des circuits nouveaux mais très dynamiques et horizontaux qui viennent renforcer l’intégration des marchés. Le premier de ces circuits horizontaux est celui qui part des zones d’élevage en pleine expansion du Sud Est du Burkina Faso, à partir du marché international de Pouytenga et de celui de Fada N’Gourma vers le Nigeria, via le Nord du Bénin. Il alimente les villes du Sud Ouest du Nigeria, (Abeokuta, Ogbomosho, Ifè, etc.) et Cotonou au passage. Le deuxième circuit va des bassins de production du Tchad et de la République Centrafricaine vers le Nigeria, parfois via le Cameroun. C’est le circuit de connexion de l’Afrique de l’Ouest à celui du Centre dont le Nigeria demeure le principal marché de convergence. D’autres circuits comme celui allant des environs du lac Tchad en direction des villes nigérianes de Maiduguri et de Kano et celui partant du Niger et du Burkina Faso vers le Sénégal. Les échanges de bétail en Afrique centrale suivent deux grands axes (CEBEVIRHA) : l’axe nord-sud et l’axe est-ouest. L’axe Nord-Sud regroupe les circuits intra régionaux suivants : Tchad – RCA, Bangui – Brazzaville, Adamaoua – Yaoundé, RCA – Cameroun, Yaoundé – Douala, Yaoundé – Libreville et Yaoundé – Malabo. L’axe Est-Ouest comporte des circuits extra régionaux : Tchad – Nigeria, Cameroun – Nigeria, Soudan – RCA, RDC – Congo.
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Les systèmes de transport du bétail sont précaires et ont des coûts élevés. L’acheminement du bétail à pieds est le mode de transport prédominant et le moins cher. Le transport par camion est rapide mais coûteux. Le train est utilisé entre l’Adamaoua et Yaoundé. Le transport par bateau est le moins coûteux et le plus rapide avec deux voies : la voie maritime (Douala – Libreville, Douala – Malabo) et la voie fluviale (Bangui – Brazzaville). La situation sociopolitique qui prévaut en RDC perturbe grandement le recours à la voie fluviale. L’avion est de moins en moins présent pour les échanges intra communautaires de viande. Malgré le rôle primordial du marché comme moteur du commerce, les échanges connaissent des entraves dues au mauvais état des infrastructures, à l’inorganisation des marchés à bétail, à l’inexistence des passages et des pistes à l’exportation. Les acteurs ont également déclaré le non application du principe de la libre circulation des biens au sein de la CEDEAO, notamment, où les tracasseries, les rackets et les taxes aux frontières (130 à 150 mille FCFA par voyage) jugées exorbitantes ne permettent pas un plus grand développement des échanges intra-communautaires. Les communes émergentes ont un rôle primordial à jouer dans la commercialisation, notamment à travers la gestion des infrastructures au niveau local (marchés à bétail, pistes à bétail..). La viabilisation et la pérennisation de ces infrastructures sont indispensables au bon fonctionnement du système. 2.1.7. Politiques et réglementation régissant les activités d’élevage Les enjeux agricoles sont au centre des négociations entre l’OMC d’une part et la CEDEAO, la CEMAC et l’UEMOA d’autre part. Dans les espaces CEDEAO et CEMAC, on note la mise en place progressive de politiques régionales portant à la fois sur le commerce sous-régional du bétail, la réglementation et la facilitation de la transhumance et des politiques tarifaires en matière d’importation de viandes en provenance du marché mondial. Le paysage des politiques relatives au commerce des produits agricoles se caractérise par l’élaboration de politiques peu adaptées et le non-respect de ces mêmes politiques. 2.1.7.1. Politiques commerciales et douanières de l’UEMOA et de la CEDEAO L’ECOWAP ayant été adoptée après la PAU de l’UEMOA, il est important de mettre en place les outils de politique commerciale de la CEDEAO pour répondre aux ambitions que la région s’est fixées pour la promotion du secteur agricole. L’ECOWAP se distingue de la PAU en reconnaissant explicitement le rôle de l’exploitation familiale et la nécessité de promouvoir la souveraineté alimentaire. En effet, dans une approche de souveraineté alimentaire, l’ECOWAP vise à satisfaire les besoins alimentaires, à contribuer au développement économique et social de la région et à favoriser la réduction de la pauvreté et des inégalités en donnant la priorité à l’augmentation des disponibilités en produits locaux et à la promotion des échanges régionaux; ce qui suppose des actions hardies en faveur du secteur agricole et surtout une politique de protection appropriée. Or la politique de l’UEMOA, intervenue plus tôt ne consacre qu’une très faible protection des produits agricoles (par exemple une taxe de 5% pour le lait en poudre sous prétexte qu’il s’agit de la matière première pour des industries). La protection des produits animaux considérés comme des produits de première nécessité pour garantir la sécurité alimentaire des populations ne dépasse guère 5%. Comparés aux taux pratiqués par d’autres
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ensembles économiques mondiaux ou d’autres pays, ces taux paraissent très faibles. Les écarts seraient de plus de 7 points de moyenne supérieurs pour les produits alimentaires européens, comparés aux mêmes produits de la CEDEAO (22% pour l'UE contre 15% pour la CEDEAO). Ces écarts sont de 50 points pour le lait et plus de 13 points pour les animaux et les viandes. Par rapport au Maroc, pays avec qui l’UEMOA envisage un accord commercial, ces écarts sont considérables pour certains secteurs comme celui des viandes (+136 points), celui du lait (+54%), des animaux vivants (48%) et autres produits d’origine animale (+28). La décision des chefs d’Etat d’étendre le Tarif Extérieur Commun (TEC) de l’UEMOA (déjà très peu protecteur des produits locaux) à l’ensemble des pays de la CEDEAO connaît des difficultés en pratique étant donné que le niveau de protection varie d’un pays à l’autre. D’où la nécessité d’harmoniser et de relever le niveau du TEC à 35%. Le relèvement de la protection de l’agriculture de la région se pose comme une nécessité urgente, surtout à la suite des émeutes de la faim de 2008 qui ont mis à nu la fragilité des pays grandement dépendants des importations alimentaires. Cette disposition facilitera la mise en œuvre d’initiatives visant à accroître la productivité des troupeaux, la fluidité des échanges et la compétitivité des produits animaux. Le développement de la production agricole en général et de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en particulier, ne répond pas seulement à des objectifs sectoriels mais induit des effets sur l’ensemble de l’économie, permettant ainsi de lutter contre la pauvreté et de réduire les inégalités. 2.1.7.2. Politiques commerciales et douanières au niveau de la CEMAC L’analyse de la réglementation du commerce du bétail et de la viande bovine en zone CEMAC a fait ressortir l’existence d’une réglementation communautaire harmonisée à l’importation hors zone CEMAC, la prééminence des mesures nationales et surtout les distorsions dans l’application de la réglementation. Le TEC se veut plus protecteur puisqu’il atteint 30% pour certains produits comme les bovins. En réalité la fiscalité officielle n’est pas de nature à entraver les échanges intracommunautaires. Cependant les divers prélèvements informels pénalisent les opérateurs. La dérive dans l’application des textes s’explique par des stratégies de prédation (privée ou publique) qui conduisent à des stratégies de contournement.
2.1.7.3. L’effet des politiques sur l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre Les conséquences de l’absence de protection suffisante du produit local par cette réglementation communautaire UEMOA/CEDEAO, se trouvent aggravées par la politique de subvention pratiquée par les pays exportateurs européens. Par exemple pour le lait, la subvention serait de l’ordre de 470 FCFA/kg soit 30% de la valeur du lait importé en 2002-2003 et de 20% en 2006. Ce n'est pas avec les producteurs laitiers européens que les producteurs des pays d’élevage comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont en concurrence, mais avec le Trésor Public de l'Union européenne (AGECO, 2006). Les Accords de Partenariat ACP-Union Européenne (APE) font peser de lourdes menaces sur les productions nationales et régionales. Cette situation pourrait être encore plus grave si les APE prônant une ouverture des marchés aux produits d’origine européenne venaient à être signés, même si la notion de « produits sensibles » est introduite dans la démarche de négociation. Le non-respect des réglementations sur la transhumance et la circulation du bétail est sources d’inquiétude. Des textes ont été adoptés dans le cadre communautaire mais ne sont guère respectés, chaque Etat l’appliquant ou l’interprétant en sa faveur.
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2.2. Analyse de la situation du sous-secteur pêche et aquaculture 2.2.1. Importance de la pêche et de l’aquaculture Les pêches de capture et l’aquaculture ont produit en 2006 environ 144 millions de tonnes dont 110 millions de tonnes de poisson destiné à l’alimentation humaine (Figure 2), situant l’offre apparente par habitant à 16,7 kg (équivalent poids vif). L’offre par habitant, hors Chine, a progressé très faiblement de l’ordre de 0,5%, depuis 1992. Globalement, le poisson a assuré à plus de 2,9 milliards de personnes au moins 15% de leur apport en protéines animales. La part des protéines de poisson dans le total mondial de l’apport protéique d’origine animale est passée de 14,9% 1992 à 16% en 1996, avant de retomber à environ 15,3% en 2005 (FAO, 2009). La production halieutique dans la zone CORAF est estimée à environ 2 660 217 tonnes/an (figure 2). Aujourd’hui, le secteur de la pêche à travers le monde, et particulièrement en Afrique, connaît de grandes difficultés. On note partout une diminution de la disponibilité en poissons et cela est à attribuer aux effets conjugués de la stagnation de la production de la pêche de capture et de l’accroissement de la population. Malgré cette baisse générale de la disponibilité, l’Afrique est le seul continent dans le monde où la disponibilité en poissons par personne a diminué. Elle est de 6,6 kg/personne/an alors que la moyenne mondiale est de 16,6 kg/personne/an (FAO, 2009). La production mondiale de poisson par l’aquaculture, en croissance régulière, est estimée aujourd’hui à 51,7 millions de tonnes par an. En 2005, la pisciculture représente 48,1% de la production aquacole mondiale (animale et végétale), avec une progression de 5,4% par rapport aux chiffres de 2004 (FAO, 2006). Le Continent africain, en dépit de son potentiel immense (43% du Continent serait favorable à l’aquaculture) en terre aménageable (Aguilar-Manjarrez et Nath, 1998), ne contribuerait qu’à environ 1,5% à la production mondiale de poisson. Dans la quasi-totalité des pays, l’aquaculture est restée limitée à une pisciculture de subsistance, à l’exception de certains pays comme l’Egypte et le Nigéria.
Figure 2 : Evolution des productions de poissons par la pêche et dans l’aquaculture dans le monde et leurs utilisations (FAO, 2009).
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2.2.2. Environnement de la production de la pêche et de l’aquaculture Depuis les années 1990, on assiste dans le monde à une stagnation voire une diminution des productions halieutiques par la pêche de capture et il ne faut pas s'attendre, dans un proche avenir, à un accroissement significatif de cette activité vu l'extinction de certains stocks (baleines, harengs, etc.) et les problèmes de pollution (FAO, 2002). Ceci n’est pas sans relations avec les importants changements des conditions environnementales et climatiques, et aussi les grands bouleversements institutionnels, politiques, économiques et sociaux qui se sont opérés au cours de la décennie passée. Concomitamment, on a observé un accroissement démographique très important qui a entrainé une augmentation de la demande en produits halieutiques et une paupérisation plus grande dans la plupart des pays, et plus particulièrement ceux au sud du Sahara. Face à ces bouleversements et à l’accroissement des besoins en ressources financières des populations, on a constaté un accroissement de la pression sur les ressources aquatiques et l’utilisation de mauvaises pratiques de pêches. Ceci a entraîné une dégradation plus importante des écosystèmes aquatiques. En plus, le désengagement progressif des Etats de certains secteurs, couplé aux changements climatiques, a conduit à une baisse des productions. La progression de l’aquaculture mondiale, amorcée au cours des dernières décennies, se poursuit à un rythme beaucoup plus rapide que celui de tous les autres secteurs de la production alimentaire d’origine animale. L’offre par habitant est passée de 0,7 kg en 1970 à 7,8 kg en 2006, soit un taux de croissance annuel moyen de 6,9%. Sa contribution à l’approvisionnement mondial devrait dépasser celle des pêches de capture dans les années à venir. La production, qui représentait moins d’un million de tonnes par an au début des années 50, se situerait en 2006 à 51,7 millions de tonnes. A l’opposé de l’Asie qui produit plus de 90% de la production mondiale, l’Afrique ne contribue que pour environ 1,5% (FAO, 2009). Aussi, l’Afrique subsaharienne, malgré son potentiel naturel, continue de produire peu par rapport aux autres régions (Tableau 5). Le Nigeria est en tête des pays de la sous-région, avec une production déclarée de 143 207 tonnes composée essentiellement de poisson-chat, de tilapia et d’autres poissons d’eau douce. Toutefois, les récentes données (FAO, 2009) révèlent que le Togo et le Nigéria se situent dans les dix premiers pays où le taux de croissance annuelle de la production aquacole pour la période 2004-2006 (incluant uniquement les pays dont la production communiquée a dépassé 1 000 tonnes en 2006) est le plus important. Ce qui montre que si les potentialités sont bien valorisées, la production aquacole en Afrique peut progresser très rapidement de manière significative. L’exemple patent est celui de l’Egypte qui a produit environ 635 516 tonnes en 2007 (soit 80% de la production aquacole du Continent) alors qu’elle ne produisait que 61 000 tonnes en 1990 (FAO, 2009). 2.2.3. Offre et demande des productions halieutiques D’une manière générale, le poisson est un aliment de base en Afrique et surtout dans les pays côtiers. Malheureusement, les ressources halieutiques issues de la pêche de capture étant largement exploitées (voire surexploitées), l’approvisionnement des marchés locaux en poisson devient de plus en plus difficile. Bien que, parmi les 20 premiers pays producteurs de poisson en eaux continentales, on retrouve 7 pays membres du CORAF/WECARD (Bénin, République Centrafricaine, Congo Brazzaville,
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République Démocratique du Congo, Gabon, Mali et Tchad), la plupart des pays africains importent du poisson. La surexploitation des stocks (notamment ceux de petits pélagiques des eaux côtières) ne permet plus de satisfaire à bas coût la demande. En outre, la mondialisation a entraîné le détournement des poissons vers des marchés plus rémunérateurs et ce sont désormais les rebuts de chaluts qui se retrouvent sur les marchés africains. Face à cela, et compte tenu du fait que la contribution de l’aquaculture est encore très faible dans pratiquement tous les pays africains, certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina et le Mali se sont lancés dans l’importation de milliers de tonnes de tilapia (originaire pourtant d’Afrique) en provenance de Chine. Ainsi, la disponibilité moyenne de poissons dans la zone CORAF/WECARD est actuellement de 14 kg/habitant/an calculée sur la base des données de chaque pays (FAOSTAT, 2009). Sur cette base, les projections pour les horizons 2025 et 2050 (Tableau 5) révèlent que la production actuelle devrait être multipliée par 3 et 4 respectivement pour couvrir les besoins au taux moyen actuel. Or, comme signalé plus haut, la pêche de capture est à son niveau maximum et les quantités débarquées risquent même de subir une diminution. Le développement de l’aquaculture reste donc la seule alternative pour amoindrir la dépendance de ces pays et prévenir les problèmes de malnutrition et de carences protéiques. Les données de 2006 sur la pêche et l’aquaculture indiquent la prédominance de la capture, l’aquaculture étant relativement marginale (Tableau 5). Toutefois, elle atteint 13% de la production au Nigéria, 11% au Togo. La production totale en poissons n’était que de 2 683 000 tonnes selon l’estimation FAO. Les besoins en poisson ne sont guère couverts : en zone CEMAC, les prises ne couvrent que 74% de la consommation. En 2002, les importations de poissons, en constante progression en zone CEMAC du fait d’une demande croissante étaient environ de 120 000 tonnes en provenance du Sénégal, de Mauritanie, du Maroc, d’Argentine ou de Russie. Tableau 5 : Population humaine, production, demande de poissons et tendances futures 3 2
Pays
Zone sahélienne Zone côtière Zone forestière TOTAL
Population mi-2009 (millions)
Production 2008 (tonnes)
Projections en mi-2005 de % Approv/Hbt du PIB (kg/an)
Total
Nb d'emploi
Aquaculture
population (millions)
demande de poissons (tonnes)
72,30
889 733,00
1 536,00
4,53
13,69
1 795 713
110
1 008 990
234,70
1 449 313,00
150 397,00
2,93
15,14
7 556 860
324
4 142 020
97,30
476 603,00
3 499,00
1,64
19,03
319 070
33
490 130
404,30
2 815 649
155 432
3,04
15,95
9 671 643
582
6 380 590
2 Population Bureau, 2010 3 FAOSTAT, 2010 (© FAO - Fisheries and Aquaculture Information and Statistics Service - 06/04/2010)
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2.2.4. Commercialisation des produits de pêche et d’aquaculture La distribution des produits de la pêche artisanale dans la région constitue une activité importante incluant plusieurs milliers de commerçants, des femmes pour la plupart. Tandis que cette activité sert à des fins sociales telles que fournir de la nourriture aux familles des commerçants, son objectif premier est économique, à savoir, générer un revenu. La commercialisation du poisson transformé dispose du réseau de distribution le plus extensif de la région. Cela est particulièrement vrai pour les produits séchés fumés et dans une moindre mesure ceux séchés au soleil, salés-séchés et fermentés. Dominée par les femmes, la distribution du poisson transformé dans la région est une activité complexe, incluant des mareyeurs qui achètent en gros chez les transformatrices, de petits détaillants qui peuvent vendre en petites pièces à des consommateurs et entre eux une armée d’autres intermédiaires. Les principaux circuits commerciaux de la région sont les suivants : Ghana Gambie Sénégal Gambie Mali Côte d’Ivoire
Togo Bénin Nigeria, pour le poisson fumé et l’anchois séché Ghana pour les ailerons de requins séchés Guinée pour le poisson séché et fumé Guinée pour les produits fumés et fermentés Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Niger pour les poissons d’eau douce fumés Burkina Faso pour les poissons fumés.
La plus grande partie des produits halieutiques transformés sont acheminés par route, dans des camions, pick-up, bennes, véhicules de transport de passagers, taxis et à mobylettes. Le choix dépend de la distance, du volume de chargement, des coûts, et s’il s’agit d’une zone rurale ou urbaine. Le transport par voie fluviale est très populaire également sur le lac Volta et le fleuve Niger. A part la ligne Abidjan Ouagadougou, ainsi que certaines connections ferroviaires au Togo, le transport ferroviaire est moins présent dans la commercialisation du poisson transformé en Afrique de l’Ouest (Tall, 2000). Il est important de noter que la compétition dans le commerce du poisson tant au niveau local que régional est de plus en plus forte. En effet, les petits pélagiques qui sont généralement une importante source d’alimentation humaine font l’objet d’un commerce intense et lucratif notamment avec l’Asie, la Chine en particulier. Cette situation tend à accroitre la pression sur l’exploitation de la ressource et à affecter négativement l’offre de poissons sur les marchés locaux par une réduction drastique de l’offre de poissons bon marché, toutes choses qui pourraient à terme avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des plus pauvres (FAO 2006) et poser le problème de la durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques et de la pérennité des activités y afférant. 2.2.5. Transformation des produits de pêche et d’aquaculture En Afrique de l’Ouest et du Centre, le secteur de la transformation est caractérisé par l’existence de deux systèmes très différents : • un secteur artisanal qui produit, essentiellement pour le marché local et régional des produits séchés, salés, fermentés, fumés ; • un secteur industriel qui valorise des produits de la pêche hauturière en particulier les produits dits « nobles » congelés (soles, gambas,..) ou conserves (thon, sardines,…) destinés généralement à l’exportation vers les pays du Nord. Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
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D’après les rapports de missions d’INFOPECHE3, 70% du poisson consommé dans la région est sous forme fumée. En effet, les pertes après capture dues à l’inadaptation des infrastructures, des installations d’entreposage et des moyens de transport, ainsi qu'à l’absence de formation à la manipulation du poisson, s'élèvent parfois à 40% des débarquements. Si les produits destinés à l’exportation sont conformes à des normes de qualité très strictes, ceux destinés aux marchés intérieurs et régionaux ne répondant pas aux normes d’hygiène et sans qu’une attention suffisante soit prêtée à la propreté de l’environnement dans lequel le poisson est transformé (séchage, salage, fumage) et/ou des installations d'entreposage et de distribution. Les méthodes de transformation (essentiellement assurée par les femmes, environ 90%) en pêche artisanale sont principalement traditionnelles, même si des technologies améliorées sont en train d’être introduites et graduellement adoptées. 2.2.6. Politique et réglementation des activités de pêche et d’aquaculture En vue d’accompagner le développement du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture, chacun des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre s’est doté d’un cadre législatif règlementaire. Cependant, si ces cadres formels existent, très peu de textes adoptés sont mis en application localement. Il faut ajouter à cela les difficultés rencontrées par les acteurs dans la gestion des cours d’eau transfrontaliers liées à la disparité des textes réglementaires. C’est ainsi que l’UEMOA, en ligne droite de sa politique d’intégration sous régionale, a adopté un certain nombre de textes communautaires applicables à l’ensemble des pays membres. Il s’agit notamment du Règlement N°4-2007-CM-UEMOA portant création et modalités de fonctionnement du Comité consultatif sur l’harmonisation des politiques et des législations des Etats membres en matière de pêche et d’aquaculture. L’objectif de cet instrument est d’offrir aux Etats de l’Union un cadre d’appui, de coordination et d’harmonisation de leurs politiques et législations en matière de pêche et d’aquaculture. Suite au constat de la baisse des productions halieutiques et les menaces qui pèsent sur la biodiversité des écosystèmes marins et continentaux liées à l’intensification de la pêche et à la nécessité d’une gestion concertée des ressources partagées, l’UEMOA a proposé un plan d’aménagement concerté des ressources halieutiques. Ce plan a fait l’objet d’un règlement qui a été adopté. Il s’agit du Règlement N°05-2007-CM-UEMOA portant adoption du plan d’aménagement concerté des pêches et d’aquaculture au sein de l’UEMOA. Il existe également d’autres organismes intergouvernementaux qui œuvrent pour une harmonisation des législations et une coopération halieutiques entre les Etats partageant des ressources communes. Il s’agit notamment de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) créé en 1985 et du Comité des pêches du Centre Ouest du Golf de Guinée (CPCO) créé en 2007 dont les objectifs visent le renforcement de la coopération et la coordination des États membres dans les domaines suivants : • Harmonisation des politiques communes en matière de préservation, de conservation et d'exploitation de leurs ressources halieutiques ; • Harmonisation des législations et réglementations ; • Adoption de stratégies communes dans les instances internationales ; • Développement de la coopération sous-régionale en matière de contrôle et de surveillance ; • Développement de la capacité des pays à entreprendre des recherches dans le secteur de la pêche sur le plan sous-régional.
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Chapitre III : Etat des recherches en ĂŠlevage, pĂŞche et aquaculture
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Chapitre III : Etat des recherches en élevage, pêche et aquaculture 3.1. Des institutions de recherche affaiblies par les crises institutionnelles et économiques La crise qui frappe la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre depuis les années 1980 a sérieusement affecté les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA). Les SNRAs, pour la plupart hérités des anciennes structures de recherche coloniales, avaient d’importants dispositifs infrastructurels et humains ; mais les programmes de recherche ne répondaient pas nécessairement aux besoins nationaux de développement. La plupart des pays ont alors entrepris, avec l’appui de la FAO et de l’ISNAR, la restructuration de la recherche agronomique et zootechnique afin de présenter un cadre stratégique efficient du SNRA. C’est dans ce contexte que les Instituts nationaux de recherche agronomique ont été rapprochés des Universités et ont procédé à l’élaboration de plans à long et à moyen termes de la recherche agricole, ainsi qu’à la création de nouvelles structures de recherche plus adaptées aux préoccupations des acteurs. La question centrale guidant ces réformes a été de voir comment booster l’accès et l’utilisation des innovations agricoles par les producteurs et permettre ainsi à l’exploitation agricole de tirer le meilleur parti du contexte global marqué par la libéralisation de l’économie, mais surtout pour répondre à la demande alimentaire d’une population en forte croissance et de plus en plus urbanisée. C’est ainsi que les Gouvernements ont mobilisé d’importants moyens en faveur de la Recherche, avec le concours de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement, de nombreux partenaires et des pays amis. Les activités de recherche programmées ont été élaborées entre autres dans les domaines des productions animales, de la santé animale, de la pêche et de l’aquaculture. Elles comprennent également des activités sur les systèmes de production, l’économie et la sociologie rurales. A ces activités s’ajoutent d’autres à mettre en œuvre dans le cadre de l’interface Recherche-Vulgarisation et celles relatives à la promotion des relations entre la recherche et le développement. Cependant, la plupart des institutions de recherche en Afrique de l’Ouest et du Centre souffrent par contre de leur rattachement institutionnel (tantôt au Ministère en charge de l’Agriculture, ou au Ministère en charge de l’Elevage, ou au Ministère en charge de la Recherche ou de l’Enseignement Supérieur), de vision claire de leurs missions, et des carences humaines, infrastructurelles et financières (Encadré 2). Les ressources humaines sont vieillissantes ; les départs ne sont pas remplacés et l’absence d’un statut motivant n’encouragent pas les jeunes diplômés à s’intéresser au métier de chercheur, préférant les ONG, l’enseignement supérieur, ou encore, l’expatriation.
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Encadré 2 : Le Laboratoire de Recherches Vétérinaires et Zootechniques de Farcha (LRVZ), (Source : Plan à moyen terme de la recherche agricole Tchadienne (2009)) Placé sous tutelle du Ministère de l’Elevage, le LRVZ a été créé en 1949 et rétrocédé à l’Etat par le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) en 1985. Pour la période 2006 – 2010, cinq programmes de recherche ont été identifiés à partir du Plan à Moyen Terme de la Recherche Agronomique (PMTRA) : Ecosanté, Elevage et Environnement, Pastoralisme, Vulnérabilité et Déséquilibres Ecologiques, Développement des Filières et Conservation/Biodiversité. En dehors de quelques projets financés dans le cadre du Programme de Recherche sur Base Compétitive du Projet d’appui aux Services Agricoles et aux Organisations de Producteurs (PRBC/PSAOP), du Projet de Coopération pour la Recherche Universitaire et Scientifique (CORUS), et du Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale (PRASAC), leur exécution souffre d’un manque de ressources financières adéquates. Le LRVZ dispose de 15 chercheurs tous basés à Farcha dont 6 possédant un diplôme terminal (dont une femme), essentiellement dans les disciplines axées sur la santé et les productions animales. Le LRVZ ne dispose pas de Comité Scientifique. Ses principales activités restent la production de vaccins et la participation aux projets de recherche financés essentiellement par les partenaires (PRASAC, PRBC, PSAOP, CORUS, ONG) et axés sur la maîtrise des épizooties et les analyses des filières animales et des ressources pastorales.
Il serait prétentieux de sortir dans le cadre d’une telle étude un bilan exhaustif des résultats de recherche en élevage, pêche et aquaculture obtenu en Afrique de l’Ouest et du centre. Pour l’instant, sont présentés des résultats clés ayant eu un impact sur l’amélioration de la productivité et la compétitivité de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
3.2. Bilan des recherches en élevage Les résultats obtenus en Afrique de l’Ouest et du centre sont l’œuvre des institutions et laboratoires nationaux (SNRA), des institutions régionales (CIRDES, ITC, etc.), et internationales (EMVT, ILRI, WFC,…), de leurs partenaires et de leurs réseaux. La production scientifique concerne des articles dans des revues à comité de lecture, des chapitres d’ouvrages, des ouvrages et des mémoires d’ingénieur, de Master et de thèses de Doctorats. Certains pays ou certaines institutions ont des revues à parution plus ou moins régulière. Globalement la production scientifique est honorable, même si elle est assez inégalement répartie entre les équipes et les pays. Les résultats sont valorisés dans le cadre de séminaires et colloques, de journées portes ouvertes, des séances de formation des agents de vulgarisation, et de journées de réflexion avec les acteurs du développement. Des synthèses thématiques sont réalisées par filière ou par produits pour l’information des décideurs. Des bulletins ou des lettres d’information trimestrielles sont aussi publiées. Parfois, l’organisation d’ateliers et de journées de la programmation de la recherche, la création des sites Web et l’organisation des visites des structures de recherche sont autant d’occasion de valorisation des résultats de recherche. Les programmes et projets de recherches ont abouti à une diversité de produits comprenant des connaissances pour l’action, des technologies innovantes, et des méthodes et outils pour le développement.
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3.2.1. Dans le domaine de la santé • Dans la plupart des pays ayant de grands laboratoires, la production de vaccins a été prioritaire sur la recherche. C’est le cas avec le Laboratoire National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire de Dakar-Hann (LNERV de l’ISRA) au Sénégal, le Laboratoire Central du Mali (LCM), le Laboratoire National Vétérinaire de Garoua (LANAVET) au Cameroun et le Laboratoire Vétérinaire et Zootechnique de Farcha (LRVZ) au Tchad. • Les laboratoires ont largement contribué à la maîtrise des grandes épizooties à travers les diagnostics, les enquêtes et études épidémiologiques, le développement des vaccins et des plans prophylactiques. • De nombreuses institutions dont le CIRDES ont largement contribué à la mise au point des méthodes d’utilisation rationnelle des trypanocides et des acaricides, du diagnostic différentiel des trypanosomes des ruminants, pérennisation des acquis de la lutte anti vectorielle, rentabilité de la lutte contre le trypanosome animal africaine, spatialisation du risque trypanosomien, piégeage des vecteurs, imprégnation. 3.2.2. En génétique et reproduction • Dans la plupart des Centres et Stations de Recherche ont été conduites des activités d’amélioration génétique et de reproduction (caractérisation des races, conservation, introduction des races exotiques pour la production de viande et de lait, croisements, mesures des performances zootechniques en station et en milieu réel, insémination artificielle, transfert d’embryon, cryoconservation des embryons et des spermes). Souvent, l’alimentation et la santé sont les problèmes majeurs des races améliorées. • La gestion conservatrice des races endémiques trypanotolérantes (Ndama, Djallonké,…) par l’ILRI, le CIT, le CIRDES et dans quelques pays en Afrique de l’Ouest, avec l’appui des partenaires au développement permet de mieux les connaître. Des races comme le zébu Maure ou Azawack ont prouvé être de bonnes laitières (près de 7 à 10 litres par jour) si leur alimentation est assurée. D’autres races comme le zébu Goudali sont appréciées pour leur qualité bouchère. 3.2.3. Dans le domaine de l’alimentation • La composition et l’évaluation des ressources alimentaires du bétail, des introductions des cultures fourragères, les besoins nutritionnels et formulation des rations, les complémentations protéiques et minérales, le traitement des fourrages grossiers, les besoins en eau des animaux, ont fait l’objet de nombreux travaux qui sont vulgarisés. • L’évaluation de la productivité et la gestion durable et concertée des pâturages naturels ont été réalisées pour améliorer la disponibilité en ressources alimentaires pour le bétail, ainsi que les systèmes d’alerte. Le Pôle Pastoral Zone Sèches (PPZS, incluant l’ISRA, le CIRAD et d’autres institutions de recherche et d’enseignement du Sénégal) a produit de nombreux résultats qui ont amélioré les connaissances sur les systèmes pastoraux du Sénégal dans les domaines socio-économique, écologique et zootechnique, développé avec les acteurs des outils d’analyse et d’aide à la décision, et créé un master « écologie, agroforesterie, adaptation » et une formation doctorale en pastoralisme rattachée à l’EISMV et coordonnée par l’UCAD. 46
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• Des essais de valorisation des sous-produits agro-industriels en alimentation animale ont permis de récupérer toutes les ressources alimentaires potentielles pour le bétail. Les élevages périurbains (volaille, porcin, lait) valorisent ces nombreux résultats. 3.2.4. Dans le domaine des systèmes d’élevage • A partir des suivis des élevages sur plusieurs années, une bonne connaissance et des possibilités d’amélioration des systèmes d’élevage (typologies des élevages, composition des troupeaux, performances et amélioration des animaux en milieu réel) sont mieux connues (Njoya et al, 1997). • L'étude de l’environnement de la production porcine en zone de savanes a permis de dégager ses contraintes et ses potentialités. Des thèmes de vulgarisation ont été proposés et mis en œuvre dans les domaines de la santé, de l’habitat, de l’alimentation, de la reproduction, ainsi que des recommandations en vue de l'amélioration durable de cette production. • L’évaluation de l'impact de la vaccination contre la peste des petits ruminants et de la vermifugation a été réalisée en milieu réel au Nord Cameroun ; ce qui a donné des résultats remarquables sur les stratégies de réduction de la mortalité des petits ruminants de près de 50% (Njoya et al, 2005). • Les analyses d’interactions élevage-environnement, l’élevage non conventionnel, le service à l’environnement grâce à la mobilité de troupeaux, la cartographie des espaces pastoraux, le développement des systèmes d’alerte ont fait l’objet de nombreux travaux permettant de mieux gérer les ressources pastorales. • De nombreux travaux portant sur l’amélioration de l’intégration agriculture-élevage (production laitière, traction animale, fumure organique, plantes à usage multiple (haies vives, cultures fourragères, ligneux fourragers)) ont été réalisés, permettant d’avoir de meilleurs rendements des cultures et une meilleure productivité du bétail. • Les capacités de travail du zébu, de l’âne, et du cheval, les tables de performances à l’effort, l’ajustement de l’alimentation des animaux de trait au cours de l’année selon l’intensité du travail ont été déterminés, permettant ainsi de réduire la pénibilité du travail (Vall, 2004 ; 2007).
3.3. Etat des recherches en cours en élevage • Santé animale : diagnostic, épidémiologie de la fièvre aphteuse, développement des vaccins (Newcastle, Peste des Petits Ruminants, vaccins polyvalents), plans prophylactiques contre les principales maladies du bétail ; • Amélioration génétique et reproduction : caractérisation phénotypique et moléculaire des races, gestion des ressources génétiques animales, conservation, introduction de races exotiques (parentaux et grands parentaux), croisement, performances zootechniques, insémination artificielle, transfert d’embryon, cryoconservation des embryons et des semences ; • Alimentation et eau : gestion intégrée des ressources alimentaires, logiciel de rationnement, nouvelles sources alimentaires de bétail, valorisation des biomasses disponibles • Connaissance et amélioration des systèmes d’élevage : performances et amélioration des animaux en milieu réel ; • Intégration agriculture-élevage : production laitière, traction animale, fumure organique, plantes à usage multiple (haies vives, cultures fourragères, ligneux fourragers), modélisation bioéconomique des systèmes de production, bilan énergétique ;
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• Interactions élevage-environnement : conservation de la biodiversité : zoochorie, élevage non conventionnel, service à l’environnement, mobilité de troupeaux, gestion des risques, gestion partagée des ressources naturelles, systèmes d’alerte ; • Transformation et conservation des produits : fumage, séchage, Kilichy, lait et produits laitiers, cuirs et peaux, conserverie, saucisson normes et qualité ; • Commercialisation : analyse des filières, chaine de valeurs, compétitivité-prix, étude de consommation (habitudes alimentaires) ; • Connaissances endogènes : ethnomédecine vétérinaire, exploitation opportuniste des ressources, valorisation de la bourgoutière et cures salées, cartographie des espaces pastoraux, système d’alerte, maîtrise des marchés et circuits de commercialisation.
3.4. Etudes en cours dans le domaine de la commercialisation et des marchés des produits d’élevage Les études et recherches en sciences sociales (économie et sociologie) dans le domaine de l’élevage, pêche et aquaculture ont été moins abondantes que dans les domaines purement techniques. Cette situation s’expliquerait par la perception ‘techniciste’ des problèmes de ces sous-secteurs. En effet, il a toujours été plus question de trouver des solutions à des problèmes techniques, si bien que les efforts ont été davantage consacrés à des aspects comme la santé, l’alimentation, l’amélioration génétique, … Quand bien même les études et recherches en sciences sociales ont été conduites, elles ne l’ont pas été de manière systématique et continue de façon à permettre des comparaisons ou à ‘répliquer’ les résultats à d’autres contextes. Ainsi, ces études ont été menées dans le domaine de la commercialisation sans que l’on ait épuisé ou totalement compris certains phénomènes en amont. A l’inverse, des volets de la production ont pu être explorés sans que cela n’entraine aucune recherche en aval (commercialisation, conservation/transformation, consommation). Il est vrai que des résultats existent mais souvent de manière éparse et fragmentaire. L’approche holistique qui aurait permis de mieux cerner les problèmes techniques et de mieux les résoudre en intégrant l’analyse économique, sociologique et même anthropologique dans la démarche, a souvent fait défaut alors que ces activités, loin d’être des occupations purement techniques sont plutôt des modes de vie, de pensée et d’être. Ce constat est d’autant plus vrai que, dans la plupart des instituts et centres de recherche des pays membres du CORAF/WECARD, les sciences sociales sont désespérément absentes. Cette situation n’est pas de nature à permettre un traitement exhaustif et pertinent des problèmes en élevage, pêche et aquaculture. D’ailleurs, même dans les organismes sous-régionaux, il est régulièrement fait recours à des bureaux internationaux pour les travaux ponctuels, relatifs aux aspects économiques de ces secteurs. Ainsi l’IRAM, le Club du Sahel, l’IFPRI, l’AGECO, la SNV et le PRASAC ont fait des études sur les filières d’élevage : compétitivité, commercialisation, notamment. 3.4.1. Economie et Sociologie de l’élevage Comme déjà indiqué plus haut, les recherches en économie et sociologie de l’élevage sont ponctuelles. Ainsi, CILSS/OCDE /CSAO (1991) ont conduit des études sur le commerce et les politiques agricoles en Afrique de l'Ouest. Kaboré (2008) a examiné les options de politiques dans une commune du delta du Niger au Mali où coexistent différents groupes de producteurs qui doivent partager des ressources naturelles en constante dégradation. En tout état de cause, il reste beaucoup à faire en matière d’investigation socio-économique à toutes les échelles (micro, méso et macro). 48
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3.4.2. Commercialisation : analyse des filières, chaine de valeurs, compétitivité-prix, étude de consommation La plupart des études et recherches en filières ont adopté l’approche «chaîne de valeurs» qui est une nouvelle approche visant à mieux valoriser les filières. Actuellement, la plupart des études adoptent cette approche privilégiant l’analyse et l’action pour accroître la valeur ajoutée à tous les maillons de la filière. Ainsi, le projet d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) de la Banque Mondiale au Burkina Faso conduit une étude sur la chaine des valeurs pour sept filières d’appui. 3.4.3. Transformation des produits De nombreux procédés de transformation et de conservation des produits d’élevage ont été mis au point : • Les procédés de transformation et de conservation des produits (fumage, séchage, Kilichy, lait et produits laitiers) ont été mis au point et vulgarisés. • Dans le domaine de la commercialisation, plusieurs analyses des filières des principaux produits ont été réalisées : filière bovin sur pied, filière porcine, chaine de valeurs, compétitivité-prix, étude de consommation (habitudes alimentaires). • L’économie et la sociologie de l’élevage : micro, méso et macro, l’homme et l’animal (élevagemode de vie, élevage-système de production), l’adoption des technologies, les études d’impacts des politiques et de la réglementation ont été conduites dans de nombreux pays. 3.4.4.
De nouvelles pistes à explorer en élevage
L’offre de recherche actuelle en Afrique de l’Ouest et du Centre ne répond que de façon parcellaire à une vision d’ensemble. Les recherches sur les sciences sociales (Economie et Sociologie) et les systèmes de production sont insuffisantes, de même que celles sur les effets des changements climatiques et les énergies alternatives (valorisation de la biomasse, biogaz, en particulier). Pour rester en phase avec les évolutions actuelles des sociétés, les méthodes et pratiques de recherche doivent évoluer pour fournir des informations utiles aux acteurs, appuyer les filières de diversification et les organisations professionnelles, et mieux comprendre les interactions entre dynamiques sociales et celles du milieu naturel dans la gestion des ressources, particulièrement les ressources foncières. Les recherches doivent être menées en partenariat avec les acteurs dans leur milieu à différentes échelles : exploitation, région, filière. La fourniture d’informations utiles aux acteurs peut passer par la promotion d’observatoires permettant de mieux caractériser les dynamiques. La recherche sur les sciences sociales, la géographie peuvent fournir des appuis méthodologiques, des informations et des analyses. L’appui aux filières et aux nouveaux acteurs dans le cadre de la constitution des plateformes d’innovations, doit leur permettre une meilleure maîtrise de leur système de production : fourniture d’innovations techniques, valorisation des savoirs locaux et accompagnement des dynamiques en cours, qualité des produits et marchés. La recherche en sciences sociales et en économie des filières peut contribuer en matière de formation, d’information, d’élaboration de méthodes et diffusion de technologies. L’appui aux filières pose aussi la question des services à l’agriculture : financement, intrants, politiques commerciales, et formation. La contribution de la recherche en économie portera sur la réalisation d’études et de réflexions prospectives sur l’évolution de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
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La compréhension des interactions entre les dynamiques sociales et celles des milieux naturels nécessite d’aborder les questions liées au foncier, à la résolution des conflits, donc de faire appel aux sciences sociales. L’intensification écologique des systèmes d’élevage (respectueux des capacités du milieu et économe en intrants), le bilan énergétique, les animaux à cycle court (monogastrique), l’alimentation à haute teneur en protéines, la valorisation des ressources protéiques (soja, graines de Mucuna, poudre de néré), la maîtrise de la mortalité ou l’élevage non conventionnel, la transformation des produits, normes et qualité, les politiques (service d’appui aux sous-secteurs : financement, conseil), le commerce et le marché, et le renforcement de capacités (organisationnelle, technique, économique, managériale) des acteurs sont autant des domaines importants à prendre en compte dans un futur programme de recherche en élevage, pêche et aquaculture. L’implication de toutes les structures du SNRA, particulièrement les Universités, contribuera à améliorer la masse critique au plan des capacités humaines et infrastructurelles, et en retour améliorer la qualité des enseignements.
3.5. Bilan des recherches en pêche et aquaculture Les centres de recherches sont en principe des structures d’appui technique et scientifique de gestion des ressources halieutiques avec des compétences dans le développement des pêches et de l’aquaculture. La réalité sur le terrain dans la plupart des pays est que la recherche halieutique, à l’image du sous secteur lui-même, se trouve dans une situation d’abandon quasi-total, sinon s’effectuant de manière non coordonnée, souvent comme une composante ou un appendice à des projets de terrain, ne couvrant que des préoccupations bien spécifiques aux objectifs de ces projets. Dans certains pays, il n’existait pas encore de centre de recherche consacré à la pêche et à l’aquaculture, ou lorsqu’il existe, les ressources tant humaines que matérielles et financières sont très insignifiantes. Au cours des décennies passées, les recherches dans le sous-secteur des pêches étaient conduites presqu’exclusivement par les instituts de recherche du Nord. Les thématiques ont porté essentiellement sur l’hydrologie et l’hydrobiologie, la biologie et l’écologie des espèces commerciales, l’évaluation des stocks et des captures qui étaient des requêtes permanentes des administrations des pêches, l’inventaire des espèces, les monographies des pêcheries et les typologies des pêches. Les centres de recherches nationales existants dépendaient presqu’exclusivement des financements bilatéraux ou multilatéraux (UE, GTZ, DFID, SCAC, USAID, CTB, ACDI, etc.). Les activités de recherche menées dans ces centres ou universités ont porté principalement sur la caractérisation génétique à l’échelle macro et micro-géographique des tilapias et des crevettes d’eau douce, la biodiversité et l’aquaculture des poissons chats, la bio-écologie de nouvelles espèces (Laleye et al., 1995 ; Toguyeni et al., 2001 ; Sirima et al. 2007 ; Atsé et al., 2008). En ce qui concerne particulièrement l’aquaculture, sur le plan international, de nombreux travaux ont été réalisés sur les deux principales familles (Cichlidés et Siluridés) utilisées en Afrique. La production est constituée à 95 % par Oreochromis spp. et leurs hybrides, Oreochromis niloticus étant l’espèce dominante (Mikolasek et al., 1997 ; Agnèse et al., 1997 ; Pouomogne et al, 1997; Toguyeni et al., 2002). Chez les Siluridés, c’est surtout Clarias gariepinus, Chrysichthys nigrodigitatus, et Heterobranchus longifilis qui ont fait l’objet de recherche dans le cadre de la diversification des espèces utilisables en aquaculture (Laleye et al., 1995 ; Pouomogne V. 1995). Chez les deux familles, les travaux ont porté aussi bien sur la reproduction, la croissance que sur les systèmes d’élevage.
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Concernant les tilapias, de nombreuses études ont porté sur différents systèmes d’élevage allant de l’intensif en cages flottantes et en étangs aux systèmes d’élevage extensif en polyculture en eaux douces et saumâtres, de même que sur la gestion des réseaux trophiques en étangs (Lazard, 1980 ; Baroiller et Jalabert, 1989 ; Rackocy et al., 1993 ; Mair, 2000). De nombreux travaux ont été aussi réalisés sur son adaptation au milieu saumâtre ainsi que sur la sélection d’une souche résistante à la salinité (Villegas,1990 ; Lemarie et al., 2004, Güner et al., 2005, Kabir Chowdhury et al. 2006). D’autres travaux ont porté sur les aspects physiologique, génétique et génomique (Légendre et al., 1986, Eknath, 1993 ; Mair et al., 1995 ; Toguyeni et al.,2002 ; Bolivar et Newkirk, 2002). Chez les trois espèces, Clarias gariepinus, Chrysichthys nigrodigitatus, et Heterobranchus longifilis, les travaux ont porté essentiellement sur l’élevage, la reproduction et la croissance (Janssen, 1986, Laleye et al., 1995 ; Mutambue, 1998 Yal.In et al., 2001).
3.6. Etat des recherches en cours en pêche et aquaculture Dans la plupart des pays membres du CORAF/WECARD, la recherche en matière de pêche et d’aquaculture demeure à l’état embryonnaire, le plus souvent réalisé dans les universités sans une réelle connexion avec les structures en charge de la gestion et du développement de ce sous-secteur. Les administrations des pêches et de l’aquaculture prennent souvent des décisions en l’absence d’investigations préalables. Les recherches scientifiques nationales se limitent le plus souvent à l’évaluation des stocks, leur répartition spatiale, la connaissance des efforts, réalisées avec l’appui des centres de recherche du Nord et des partenaires techniques au développement, la coopération bilatérale et multilatérale. Les activités de recherche en cours dans la plupart des centres de recherche sont consacrées à la connaissance de la dynamique et de la biologie des espèces marines côtières et continentales en relation avec leur écosystème ainsi que la préservation et l'exploitation des plans d'eau continentaux. Les aspects socio-économiques, qui étaient jusqu’ici en marge sinon ignorés sont pris en compte dans les différents programmes de recherche. En ce qui concerne l’aquaculture, les thématiques de recherche portent sur la maîtrise de la reproduction et la stimulation de la croissance en milieu fermé, l’optimisation des systèmes d’élevage et de production d’alevins, la caractérisation et la sélection génétique de même que sur la bio-écologie des crevettes d’eau douce. Il faut aussi ajouter les travaux sur l’amélioration génétique et celle des techniques d’élevage existantes de même que la recherche de nouvelles espèces pour les besoins de la diversification. A cela s’ajoute la caractérisation des potentialités des plans d’eau continentaux, et l’appui au transfert des innovations technologiques.
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Chapitre IV : Contraintes majeures au développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
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Chapitre IV : Contraintes majeures au développement de l’élevage,de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre 4.1. Analyse des contraintes Dans l’ensemble, la production de bétail n’a pas suffi à répondre aux exigences de l’accroissement des populations. Ceci a conduit à des niveaux croissants d’importation des produits d’élevage en Afrique dont la valeur actuelle s’élève à près de 2,3 milliards de dollars USA par an et augmentera encore (NEPAD, 2006). En 2003, la FAO prédisait déjà que pour assurer la demande d’une population toujours croissante, et réduire les importations, le rendement des produits d’élevage devrait augmenter d’au moins 2,7% par an en Afrique subsaharienne et la production totale de bétail devrait croître à un taux annuel moyen de 4,2% d’ici l’horizon 2030. La croissance devrait être de 2,5%, 4,9% et 4,4% par an respectivement pour la production de viande, de lait et d’œufs. Si la tendance actuelle de production demeure inchangée, les demandes futures devront être comblées par une augmentation des importations. Les défis sont grands mais peuvent être relevés si d’importants efforts sont faits pour valoriser les nombreuses opportunités et potentialités de développement de la production animale en Afrique de l’Ouest et du Centre. La définition d'une stratégie doit s'appuyer sur le diagnostic des contraintes contextuelles qui hypothèquent lourdement les innovations individuelles et collectives. Une analyse plus fine des contraintes par la méthode de planification a permis de construire des arbres à problèmes dans les sous-secteurs Elevage, Pêche et Aquaculture (Graphiques 1 et 2).
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Faible niveau de l’alimentation animale
Faible niveau de gestion de la santé animale et de la santé publique
Faible valorisation des ressources génétiques
Faiblesse de la production et de la productivité
Faible maîtrise de la reproduction
Faible niveau de connaissance du fonctionnement et du potentiel des marchés
Faible performance et faible niveau d’accès au marché
Faible connaissance des politiques et réglementations dans la zone
Faiblesse du processus d’addition de la valeur ajoutée
Faible niveau d’investissement dans le secteur de l’élevage
Faible compétitivité et faible valeur ajoutée
Faible niveau d’intégration aquacultureélevage
Faiblesse de systèmes intégrés en phase avec les changements globaux
Faiblesse des interactions élevageagriculture-environnement
Faible contribution de l’élevage à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
Graphique 1 : Arbre à problèmes du sous-secteur de l’élevage
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Méconnai ssance du niveau des stocks et manque de suivi des ressources halieutiqu
Insuffisance Faible Faiblesse des valorisation et mauvaise méthodes des gestion des de pêche et ressources semences insuffisance de génétiques de poissons technologies de qualité (aquaculture) et innovations
Faiblesse de la production et de la productivité
Faible performance des systèmes d’élevage (aquaculture) des marchés
et du potentiel
Faibles connaissances du fonctionnement
Faibles connaissances des politiques et des réglementations du marché régional et d’exportation
Faible performance et faible accès au marché
Faibles se du rôle des organis ations professi onnelles
Faiblesse des techniques de transformation et de conservation
Faiblesse du système de financement
Faible compétitivité et faible valeur ajoutée
Environnement Méconnaissance du niveau de peu favorable vulnérabilité à la promotion de la pêche de systèmes vis-à-vis intégrés de des risques production environnementaux pêcheaquaculture
Faiblesse des interactions élevage-agricultureaquaculture-environnement
Faible contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
Graphique 2 : Arbre à problèmes du sous-secteur pêche et aquaculture
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4.2. Contraintes au développement de l’élevage Diverses contraintes ont un impact négatif sur la production, la productivité et la compétitivité de l’élevage et doivent être surmontées pour soutenir une croissance substantielle du sous secteur. Ces contraintes peuvent être classées en quatre principales catégories : des contraintes techniques, des contraintes politiques et institutionnelles, des contraintes organisationnelles, des contraintes socio-économiques et culturelles ; mais aussi spécifiquement liées aux zones agro-écologiques. 4.2.1.
Contraintes techniques 4.2.1.1. La faible disponibilité et qualité des ressources alimentaires et hydriques
La disponibilité en aliments de bétail à faible coût est le facteur le plus significatif qui déterminera si la croissance de la production annuelle requise de 4.2% sera atteinte. Toutes les zones agro-écologiques ne sont pas affectées de la même manière. La contrainte alimentaire est particulière dans les régions sèches où la quantité de fourrage est faible par rapport au cheptel et où la disponibilité obéit à un modèle saisonnier très prononcé. Dans les régions les plus humides, le problème est de nature beaucoup plus qualitative que quantitative : les fourrages sont souvent de moindre qualité, faibles en protéines et en énergie. Dans les zones arides et dans les les zones de montagnes, les ressources alimentaires sont presque complètement utilisées. Dans les zones de hautes terres, les opportunités peuvent exister pour que les agriculteurs augmentent leur production à travers l’utilisation accrue des technologies et des intrants. Avec une pression relativement modérée sur les ressources alimentaires en zones semi-arides et le bon potentiel de production en zones semi humides, des opportunités d’expansion des productions animales sont possibles. Globalement, l’absence des techniques appropriées de valorisation des ressources alimentaires animales demeure parmi les freins en productions animales. Quant à l’eau, deux facteurs réduisent considérablement sa disponibilité pour le bétail : le blocage de l’accès par les cultures, et la baisse de la nappe rendant difficile son extraction. Le développement des cultures de contre-saison et l'installation des systèmes d'irrigation dans les plaines et les bas-fonds ont privé les troupeaux des ressources pastorales importantes. Par exemple, les systèmes d’irrigation à grande échelle réalisés dans les vallées des fleuves Niger et Sénégal n'ont pas suffisamment inclus l’élevage dans leurs plans de développement. Les vallées des fleuves sont devenues des mosaïques de cultures où il est quelquefois difficile de trouver un chemin pour permettre au bétail d’accéder à l’eau. Dans les zones arides, les impacts négatifs de la dégradation de l’environnement s’observent à travers l'abaissement du niveau de la nappe phréatique, et l'envasement des étangs, des lacs et des rivières (les fleuves Gambie, Niger et Sénégal) ; ce qui réduit les possibilités d’extraction pour l'abreuvement du bétail. 4.2.1.2 Précarité de la santé animale due à la persistance des maladies Les maladies infectieuses et les maladies émergentes et ré-émergentes continuent d’être une contrainte sérieuse affectant la productivité animale. Les maladies sont responsables de pertes annuelles de plus de 4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne ; ce qui représente environ un quart de la valeur totale de la production animale (NEPAD, 2006). Quatre contraintes pathologiques majeures de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre ont été identifiées (CORAF/WECARD, 2010) : les trypanosomoses animales, les tiques et les maladies transmises par les tiques, les helminthoses et les zoonoses parasitaires, ainsi que les maladies infectieuses. Des épidémies de grippe aviaire depuis 2007 ont plombé la production de volaille et d’œufs dans la région. Les maladies transfrontalières sont exacerbées par la transhumance et les mouvements commerciaux du bétail sur pied. Il y a une nécessité de prendre en compte la faune sauvage dans les activités de recherche sur les pathologies animales.
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4.2.1.3 Une faible valorisation du potentiel génétique des races locales Le faible potentiel génétique est une contrainte qui affecte particulièrement la production du lait. Toutefois, l’introduction et l’utilisation des races importées et des programmes de croisement, dont le but était d’accroître plus rapidement la productivité en lait et en viande, n’ont pas toujours donné les résultats escomptés. Cependant, les races locales sont souvent plus résistantes aux maladies, supportent mieux la chaleur et ont la capacité d’utiliser de manière efficace les fourrages ou les aliments de moindre qualité. Ces adaptations aux conditions difficiles du milieu doivent être préservées pour être combinées à la capacité de produire des rendements plus élevés de viande et/ou de lait. 4.2.1.4 Grande vulnérabilité des zones arides aux chocs climatiques, sanitaires, économiques Les changements climatiques ont des impacts directs et indirects sur l’élevage pastoral. Les impacts directs incluent l’augmentation de la température ambiante, les fréquentes inondations et sécheresses. Les impacts indirects résultent de la disponibilité réduite en l'eau et en fourrage. Dans les zones arides du Mali et du Burkina Faso, les éleveurs ont indiqué que le départ pour la transhumance vers le sud n'est pas nécessairement dû au manque de fourrage, mais au manque d’eau (Njoya, 2009). De la même façon, plus tôt les pluies reviennent en abondance, plus tôt les éleveurs reviendront à leurs villages d’origine. Les configurations pluviométriques ont un impact direct sur la date du départ à la transhumance, l'itinéraire suivi, ainsi que la date du retour au village. Les changements des conditions environnementales favorisent la propagation des maladies contagieuses par des contacts accrus entre les animaux, la résistance ou le développement des agents pathogènes ou leurs hôtes intermédiaires (Bossche et Coetzer ; 2007). Ceux-ci ont aussi de nombreux effets indirects sur la dégradation de la qualité de la vie des éleveurs. 4.2.2. Contraintes politiques et institutionnelles L’élevage a été, dans le passé, sujet aux politiques gouvernementales non favorables, notamment dans la sécurisation foncière, à un faible investissement dans le secteur, à une réglementation excessive et à une concurrence inéquitable du secteur public. En outre, le sous-secteur a également souffert de la précarité dans le fonctionnement des dispositifs institutionnels et par conséquent, d’une faible capacité de mise en œuvre des politiques, des réglementations et des normes. 4.2.2.1. L’insécurité foncière remet en cause la durabilité de l’élevage pastoral L'extension des zones protégées et le développement de l'agriculture menacent la survie à long terme du pastoralisme. Les gouvernements et les autres acteurs externes au système pastoral n’ont pas souvent compris la logique sous-jacente et la dynamique du pastoralisme. Les gouvernements coloniaux percevaient les terres pastorales comme étant inoccupées (n'ayant aucun propriétaire) ou sous-utilisées et mal gérées, justifiant ainsi leur appropriation par l'Etat, et leur classification comme parcs nationaux. Cette approche impliquait que les pâturages et les corridors migratoires pouvaient être aliénés sans consulter, ou même informer, les communautés locales d’éleveurs.
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Les problèmes fonciers majeurs dans la zone CORAF/WECARD sont de trois ordres, à savoir : (i) la sécurité foncière (surtout pour les femmes) ; (ii) le droit de propriété ; et (iii) le droit d’accès et d’exploitation des ressources naturelles. La question foncière est responsable de nombreux problèmes relationnels entre les différents usagers de ce patrimoine collectif. L'innovation en matière de gestion des ressources fourragères et d’aménagements agroforestiers est conditionnée par la sécurisation du foncier. Les débats importants portent sur cette question notamment dans les contextes d’émergence de la décentralisation, du développement des bioénergies, et de l’intégration de l’agriculture et de l’élevage. La recherche en élevage, au même titre qu’en agroforesterie et en agriculture de conservation doit s'y impliquer au service des politiques respectueuses de la multifonctionnalité des espaces et des sociétés pastorales et agropastorales. 4.2.2.2. La persistance des conflits relatifs à la mobilité du cheptel transhumant est due à l’inadaptation et/ou à la faible application des textes relatifs De nombreuses entraves à la mobilité du cheptel transhumant et marchand sont signalées dans la région. La transhumance dans la région est devenue une source d'inquiétudes à cause des conflits qu'elle crée, dans un même pays ou entre les pays de la région. De nombreuses plaintes sont exprimées par les agriculteurs et les gardes des parcs nationaux et des réserves de faune contre l'intrusion du bétail sur leurs terres. Le commerce du bétail et la transhumance se font du nord au sud, mais ces mouvements sont sérieusement gênés par de nombreux contrôles et les impôts, ainsi que les décisions administratives qui quelquefois vont à l’encontre des politiques régionales adoptées par les Etats membres. De nos jours, la plupart des itinéraires du bétail sont bloqués par les champs, forçant les bergers et leurs troupeaux à faire de grands détours pour atteindre l'eau ou les ressources fourragères. Dans les régions frontalières du Bénin, du Burkina Faso, du Niger et du Togo, par exemple, les troupeaux transhumants doivent traverser la « barrière de forêt » du complexe du parc W, Arly, Pendjari et Oti-Mandouri (WAPO) pour atteindre les zones d’accueil au Bénin et au Togo par les deux corridors non-équipés de Kondio et Arly. Ces corridors n'ont pas d'aires de repos ; donc les bergers et leurs troupeaux doivent entrer dans les zones interdites, un délit pour lequel ils sont sévèrement punis. 4.2.2.3. La précarité des institutions de recherche et de vulgarisation Au cours des dernières décennies, les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) ont connu des contraintes budgétaires croissantes et une insuffisance en ressources humaines de qualité. A ce jour, la zone CORAF/WECARD ne compte pas plus de 20 chercheurs qualifiés en Génétique et Sélection Animale. La conséquence directe est que les SNRA ne génèrent plus assez de nouvelles technologies pour promouvoir le développement de l’élevage et les liens avec les services de vulgarisation sont restés limités. Les agences de vulgarisation sont encore plus sensibles aux bureaucraties gouvernementales qu’aux besoins des éleveurs. Il est aussi difficile de fournir des services de vulgarisation intégrés aux exploitations d’agro- éleveurs car les agents de vulgarisation dépendent de divers ministères et donc, sont sous l’autorité d’entités administratives différentes. Et, les solutions technologiques ont un impact limité si elles ne sont pas soutenues par les politiques adaptées et par les cadres institutionnels nécessaires à la mise en œuvre de ces politiques.
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4.2.2.4. Des politiques inadéquates pénalisant les productions nationales Les Gouvernements ont souvent donné la priorité à l’approvisionnement en produits agricoles à bon prix aux consommateurs urbains. On a maintenu les prix bas par plusieurs moyens tels que les politiques des taux de change, les politiques d’importation des produits animaux et les contrôles directs des prix. Les déséquilibres économiques qui en ont résulté ont contribué à éroder la production locale et, par conséquent, ont causé une utilisation inefficace des ressources humaines et financières. Outre ce qui précède, les services chargés de l’élevage sont souvent limités par une faible capacité d’élaboration des politiques, de planification et de mise en œuvre au secteur de négociation avec les partenaires, résultant des ressources humaines inadéquates, en nombre et en qualité, avec l’arrêt de recrutement dans beaucoup de pays sous ajustement structurel. Il manque des informations statistiques précises et détaillées sur la production et le commerce. Par ailleurs, il y a un manque de capacités institutionnelles à appliquer des solutions technologiques appropriées car les liens existants entre les instituts de recherche, les services de vulgarisation et les services vétérinaires sont extrêmement faibles dans plusieurs pays. 4.2.2.5. Des freins à la transformation et à la commercialisation des produits La transformation des produits animaux (lait, viande,..) souffre de politiques commerciales non incitatives avec de graves conséquences sur la production locale et l’investissement dans l’innovation agricole. Au delà du coût élevé de l’énergie et de la faible densité du réseau électrique en zones rurales, d’une insuffisance de main d’œuvre qualifiée, d’absence des normes et des standards pour certains produits (Kilichi par exemple) et de chaîne de froid, les politiques commerciales ne sont pas favorables à une meilleure connexion des produits locaux transformés aux marchés. Les producteurs locaux sont laissés pour compte. Les marchés sont envahis par les produits importés subventionnés. Par exemple, en 2002, les subventions de l’Union Européenne (UE) en matière de production laitière sont estimées à près de 2 $ US/vache laitière/jour (16 milliards d’euros par an). Si l’offre en innovations technologiques appropriées pour un meilleur accompagnement des acteurs des filières de transformation des produits animaux est encore faible et fragmentaire, les conditions d’émergence des nouvelles unités de transformation ne sont pas bien maîtrisées. Dans le cadre des négociations commerciales internationales sur l’agriculture au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce et les Accords de Partenariat Économique, les intérêts des acteurs d’Afrique de l’Ouest et du Centre n’ont pas été suffisamment pris en compte. Les décideurs politiques des pays et au niveau des organisations économiques régionales ont des rôles et des responsabilités en termes de soutien nécessaire et d’environnement incitatif à apporter au secteur de la transformation. En ce qui concerne la commercialisation, les problèmes d’accès aux marchés aussi bien pour les ressources que pour les produits sont essentiellement limités aux marchés locaux et informels. L’accès aux marchés régionaux et internationaux plus vastes est limité à cause de l’absence d’informations sur les marchés, de mauvaises infrastructures de conservation, de transformation et de commercialisation. Des exigences techniques croissantes et des normes sanitaires (la fièvre aphteuse par exemple est endémique dans les pays de la zone CORAF/WECARD) que les élevages de la région ne peuvent honorer pour le moment handicapent l’exportation des produits animaux vers les marchés internationaux.
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La persistance des tracasseries administratives, et la faible application des textes au niveau des Etats et au niveau sous régional ne facilitent pas un commerce régional qui aurait pu tirer la production. Au-delà du faible poids des animaux présentés sur les marchés et de leur mauvais état corporel ne permettant pas de rendement carcasse élevé, les méthodes de fixation des prix ou de vente ne sont basées sur aucun principe objectivement vérifiable. Il n’existe pas de normes classiques pour la vente des animaux ou de la viande. 4.2.2.6. Une insuffisance des stratégies de gestion des risques Les populations rurales de la zone CORAF/WECARD sont confrontées chaque jour à des risques multiples et ne disposent que de très peu d’instruments pour réduire ou se protéger contre ces risques. Les risques sont de trois ordres, : • risques dûs aux calamités naturelles : sécheresse, inondations, incendies, maladies, pestes, etc. • les risques économiques ou du marché essentiellement dûs à la volatilité des cours sur le marché et • les risques associés à l’innovation. dûs à l’apprentissage rendu nécessaire par la transition d’un mode de production à un autre considéré comme étant plus performant. Tous ces risques sont aggravés par l’absence de statistiques fiables sur les ressources animales. 4.2.2.7. Une faible structuration, professionnalisation et responsabilisation des acteurs des chaînes de valeur Les organisations des éleveurs devraient constituer des atouts importants à la dissémination des informations, au renforcement des capacités de leurs membres, à la production et à l’élaboration des politiques pour faciliter le mouvement du bétail dans ou à l'extérieur des pays pour la transhumance ou le marché de commercialisation, ainsi que les politiques sanitaires. Mais leur émergence est encore timide. Par ailleurs, la zone CORAF/WECARD dispose de ressources naturelles riches et variées, mais dans un environnement complexe et fragile qui subit une dégradation rapide à cause de l’action de l’homme. L’utilisation des méthodes de production et d’exploitation non appropriées conduit à leur dégradation. Ceci suggère une responsabilisation dans la gestion consensuelle et mutuellement avantageuse des ressources. Cette insuffisante organisation des acteurs à la base est essentiellement dû au retrait précipité à partir des années 1980 de l’encadrement que les Etats leur apportaient, cela sans s’assurer de la capacité des organisations existantes à prendre la relève et sans réel transfert de compétences. 4.2.2.8. Le financement du secteur est difficile à obtenir La demande de financement pour assurer le fonctionnement des élevages, mais aussi pour permettre les investissements nécessaires à leur développement est immense. Face à ces besoins de financement, l’offre de crédit est dans la plupart du temps limitée en volume et dans l’espace : toutes les zones rurales sont loin de pouvoir bénéficier d’un accès au crédit. Cette offre de crédit, très en deçà des besoins, se concentre sur certaines filières agricoles et s’adressent principalement aux exploitations agricoles moyennes ou grandes, au détriment de la majeure partie des familles en milieu rural. Cette fracture importante entre la demande et l’offre de crédit est souvent expliquée par la difficulté de sécurisation du crédit et la réticence des banques commerciales classiques à s’investir dans ce secteur. De même, les investissements publics consacrés au secteur sont faibles par rapport à l’agriculture.
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4.2.3. Contraintes socioculturelles L’élevage traditionnel est généralement un mode de vie et non une activité économique stricto sensu. La production animale est basée sur des considérations socio-culturelles d’autoconsommation et non sur des exigences économiques de mise en marché du produit. Il existe même des relations particulières entre l’éleveur et ses animaux (élevage sentimental) ; il en est ainsi des pasteurs Peulh très attachés à leurs animaux pour lesquels ils pratiquent la transhumance à la recherche de pâturage et d’eau. De même, les croyances sociales et religieuses du corps social auquel l’éleveur appartient n’ont pas toujours favorisé le développement de l’élevage dans son ensemble. Dans certains cas, la pratique de l’élevage, perçue comme une spécificité (sinon une exclusivité) ethnique (cas des Peulh aux yeux des agriculteurs sédentaires), a souvent conduit à des conflits interethniques basées sur des stigmatisations. Face à cette situation où prédomine le socioculturel, les politiques n’ont pas toujours eu de réponses adaptées et opportunes pour impulser le développement de l’élevage. 4.2.4. Contraintes spécifiquement liées aux zones agroécologiques Les zones arides sont fortement menacées par une sécheresse récurrente et de nombreuses épidémies. Des risques élevés de sécheresse avec absence d’eau et précarité des pâturages, une insuffisante couverture par les services vétérinaires, et une dégradation croissante de l’environnement réduisent considérablement la productivité de l’élevage, tout en les rendant plus vulnérables aux chocs (climatiques, sanitaires…). Le faible potentiel de la terre réduit les possibilités d’intensification de la production du fourrage pour le bétail. Les zones semi-arides sont marquées par une forte compétition entre l’agriculture et l’élevage pour l’utilisation de l’espace et des ressources naturelles. Les contraintes majeures de ces zones incluent une forte croissance démographique, un déclin de la fertilité des sols, des ressources alimentaires insuffisantes en saison sèche, des pénuries d’eau, un manque des services vétérinaires, de mauvaises infrastructures de transport, de transformation et de commercialisation, et des innovations inadaptées, particulièrement dans le cadre du système intégré agriculture-élevage. Dans les zones semi-humides, bien que les opportunités énormes d’expansion du bétail soient possibles, les maladies sont la contrainte majeure, en particulier les maladies liées aux vecteurs et aux parasites (trypanosomiase et maladies liées aux tiques). La baisse de la fertilité des sols et la baisse de la qualité des pâturages en saison sèche sont des freins à l’intensification des systèmes de production. Dans les zones humides, en plus de toutes les autres contraintes que connaît la zone semi humide, les maladies, particulièrement la trypanosomiase, limitent la production des ruminants seulement à des races trypanotolérantes. Les perspectives d’accroissement des ruminants dans cette zone sont très limitées, mais le potentiel existe pour la production de volaille et de porcs, à condition que les aliments concentrés et les infrastructures appropriées soient disponibles. Les montagnes représentent la zone agricole la plus intense, elles disposent d’énormes potentialités pour accroître la production de viande et de lait. L’amélioration de la productivité nécessite l’utilisation des biotechnologies (insémination artificielle…) et l’accroissement de ressources alimentaires (cultures fourragères) et de services. L’absence de ces technologies et des intrants appropriés représente la contrainte majeure au développement de l’élevage dans ces zones.
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Dans les zones périurbaines, les problèmes fonciers, alimentaires et de salubrité publique ne permettent pas un développement de l’élevage. Le développement urbain en Afrique de l’Ouest et du Centre est si rapide que les activités d’élevage sont obligées de s’éloigner de plus en plus ; ce qui nécessite de nouveaux investissements qui sont difficiles à trouver.
4.3. Contraintes au développement de la pêche et de l’aquaculture Dans l’ensemble des pays, le sous-secteur des pêches et de l’aquaculture est confronté à de nombreux problèmes et contraintes qui influencent négativement sa croissance. Cependant, parmi les nombreuses contraintes identifiées pour le développement de ce sous-secteur, aucune ne peut être indexée comme étant la principale contrainte au développement de la pêche et de l’aquaculture. Au nombre des contraintes, il faut néanmoins citer tout d’abord la question organisationnelle que ce soit au niveau des pêcheries continentales (lacustres ou fluviales) ou au niveau des pêcheries côtières (pêches artisanales ou semi-industrielles). Toutefois, le contexte social et économique, qui diffère d’un pays à un autre, induit des spécificités qu'il convient de prendre en considération. Il faut aussi noter que la dégradation des conditions climatiques est parmi les facteurs importants qui régissent l’évolution des pêcheries. Les diagnostics conduits jusque-là montrent que certains problèmes ont été plus ou moins surmontés, comme les conflits entre groupes de pêcheurs et entre mareyeurs, liés à la compétition pour l’accès aux ressources halieutiques, qui sont moins perceptibles aujourd’hui. Par contre, l’analyse de la situation actuelle fait ressortir des difficultés en relation avec le milieu, l’activité de pêche et les conditions de vie autour des plans d’eau. 4.3.1. Faiblesse ou absence de système de financements Bien que la pêche et l’aquaculture contribuent de manière très significative au développement socioéconomique en procurant des emplois à plusieurs catégories socioprofessionnelles (pêcheurs, mareyeurs, commerçants, transformatrices, menuisiers), elles ne bénéficient pas de systèmes de crédit pour le financement de l’activité. Les pêcheurs et les pisciculteurs sont ainsi confrontés à deux problèmes majeurs que sont le coût élevé du financement des intrants et la commercialisation (problèmes de conservation des produits frais) dont la conséquence est une valorisation insuffisante de leur production. En effet, l’approvisionnement en intrants de pêches se fait le plus souvent partiellement à crédit, sur la base d'accords informels fondés sur les relations sociales entre les différents partenaires. Ce système de crédit usurier n’est jamais favorable aux pêcheurs qui ne contrôlent plus le prix de vente de leur production. Il faut aussi dire que la pêche est traditionnellement soutenue par les opérateurs privés notamment les mareyeurs, les commerçants d’engins de pêche et les fournisseurs de services tels les vendeurs de glace. 4.3.2. Faibles capacités de recherche pour le développement dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture Dans la plupart des pays, la recherche en matière de pêches et aquaculture a souvent été reléguée au second plan. Les activités de recherche sont menées soit dans les centres nationaux de recherche agricole, soit dans les universités, soit dans les deux.
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Il faut toutefois signaler deux problèmes majeurs qui sont : la faiblesse des ressources humaines et matérielles et la non jonction, la plupart du temps, des activités menées dans les centres nationaux de recherche et dans les universités. Ces deux problèmes sont les corollaires des nombreuses crises institutionnelles et économiques. Il faut aussi signaler que certains pays ne possèdent même pas encore de centre de recherche spécifique à la pêche alors que d’importantes questions restent à résoudre. De manière générale, les centres de recherche existants ont vu la contribution de l’Etat au budget de fonctionnement décroître significativement alors même qu’elle était déjà insuffisante. Le nombre de chercheurs n’a fait que diminuer d’année en année sans que des mesures soient prises pour inverser la tendance. Des questions spécifiques à certaines spécialités n’ont jamais pu être traitées faute de ressources humaines compétentes ou suffisantes. Dans la plupart des cas, on constate l’absence d’une vision d’ensemble cohérente et prospective. Les thèmes de recherche sont élaborés en fonction des partenaires financiers sans tenir compte des préoccupations réelles des acteurs de la filière. Par ailleurs, contrairement aux autres secteurs tels que l’agriculture et l’élevage, il n’existe pas de centre de recherche sous-régional ou régional pour traiter des questions relatives au secteur de la pêche et de l’aquaculture. Cela constitue un handicap majeur quand on sait tout ce que ces centres sous-régionaux tels que le CIRDES, l’ICRISAT, l’ITC, l’ILRI, l’ADRAO, etc. ont apporté au développement des secteurs de l’agriculture et de l’élevage. 4.3.4. Contraintes spécifiques à la pêche 4.3.4.1. Dégradation des milieux de production et envahissement des plans d’eau par les plantes aquatiques Les facteurs hydro-biologiques et écologiques sont les éléments clés de la productivité des retenues et cours d’eau, en particulier pour les retenues dont l’hydrologie est fortement dépendante des cours d’eau desquels elles sont tributaires (Arrignon, 1971 ; Welcomme, 1979 ; 2001 ; Onema, 2007). Par conséquent, la gestion des stocks de poissons ne peut être considérée indépendamment de la gestion de l’ensemble des écosystèmes aquatiques (nécessité d’une gestion éco systémique). Sur le plan strictement biologique, et du renouvellement des stocks en particulier, il existe une forte liaison entre le recrutement (entrée des juvéniles dans la pêcherie) et les conditions environnementales. De nos jours, sur l’ensemble des écosystèmes aquatiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, on note une dégradation accélérée de la végétation et des sols, liée à l’augmentation des surfaces défrichées (notamment par les migrants en nombre croissant) pour les cultures pluviales et le maraîchage, à l’augmentation de la pression des herbivores domestiques, et aux prélèvements de bois pour les besoins domestiques (feu, construction). Cette dégradation du couvert végétal, qui contribue à la fixation des sols, entraine un envasement continuel des barrages, des cours d’eau et de leurs affluents et par voie de conséquence une baisse du niveau (et donc de la profondeur) de l’eau dans de nombreux barrages, cours d’eau et de leurs affluents. Il faut aussi noter l’impact des changements climatiques qui affectent de plus en plus les pluies et partant le régime des cours d’eau entrainant une diminution des zones inondées, très propices à la prolifération des poissons. Il faut ajouter à cela l’envahissement croissant des plans d’eau par des plantes nuisibles telle que la jacinthe d’eau qui réduisent considérablement la productivité de ces retenues.
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4.3.4.2. Perte de la biodiversité Une des conséquences de la dégradation de l’environnement et des changements climatiques est une modification ou une disparition de certaines zones humides. Comme signalé plus haut, elle a aussi entrainé une modification importante de l’hydrologie de nombreux cours d’eau et une réduction drastique des zones d’inondation. Il faut ajouter à cela les pollutions liées aux activités anthropiques de plus en plus importantes autour des points d’eau. Tous ces phénomènes ont entrainé une perte importante de la biodiversité, certaines espèces ne trouvant plus leur niche écologique. Cette situation est aussi aggravée par les techniques de pêches de plus en plus très peu sélectives, corollaire de la baisse des captures. 4.3.4.3. Pertes post-captures importantes Les pertes post-captures sont à la fois physiques (ou matérielles) et qualitatives et sont très élevées dans le secteur halieutique. Elles se traduisent en pertes dans la contribution nutritionnelle du poisson au régime alimentaire total et à la santé des populations. L’examen des études de cas sur les pertes après capture dans plusieurs pays d’Afrique indique des taux élevés de pertes (environ 40% des captures), tant en quantité (pertes matérielles ou physiques) qu’en qualité (principalement suite au déclassement) des produits halieutiques. Cette situation est surtout liée à l'absence d'installations de réfrigération, de congélation et d'entreposage à froid. En Afrique de l’Ouest, particulièrement au Ghana, les pêcheurs sont contraints de vendre leurs productions aux transformateurs qui ont tendance à reporter l'achat des prises fraîchement débarquées à une heure tardive de la soirée lorsque ces derniers cherchent désespérément à écouler leur marchandise et que les prix tombent. La qualité du poisson vendu dans ces conditions est souvent médiocre, mais il est néanmoins vendu, puis transformé en produits séchés, fumés ou fermentés. En effet, certaines espèces telles le Lates niloticus (Capitaine), les Barbus sp. et le Raiamas senegalensis pourrissent très rapidement après capture, ce qui réduit les marges de manœuvre du pêcheur lors de la commercialisation de sa capture. Cette pratique a pour conséquence un faible retour sur investissement. 4.3.5.4 Faiblesse des statistiques des pêches Les informations et les données statistiques sur le sous secteur sont insuffisantes et peu fiables (collecte, analyse, traitement et diffusion). En effet, les systèmes de collecte de données au niveau des pêcheries sont plus qu‘inefficients, ce qui ne permet pas d’avoir une idée réelle des productions. Ceci constitue un handicap majeur à l’élaboration de programme de développement du sous-secteur. La plupart des cours et retenues d’eau n’ont fait l’objet d’aucune évaluation réelle de leurs potentialités, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, élément fondamental pour l’élaboration de plan de gestion. Cette situation est souvent à la base de la surexploitation observée sur certains plans d’eau. 4.3.4.6. Faible valeur ajoutée Au niveau de la plupart des pêcheries, les poissons sont vendus par tas et quelquefois au kilogramme, ce qui n’est pas à l’avantage des pêcheurs. Les prix pratiqués sont souvent dérisoires par rapport aux prix pratiqués ensuite par les mareyeurs. L’effort de pêche est peu valorisé et il existe très peu d’unités de transformation du poisson dans les pays membre du CORAF/WECARD.
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Le poisson est simplement vendu frais, fumé ou séché, ce qui n’apporte pas beaucoup de valeur ajoutée. Il faut souligner que la grande majorité des pêcheurs utilise des techniques inadéquates et du matériel obsolète et sont réticents à s’approprier les nouvelles technologies qu’ils trouvent budgétivores. 4.3.4.7. Faiblesse des échanges sur les marchés régionaux et internationaux De nombreux obstacles subsistent et constituent des freins à un accroissement des échanges des produits de la pêche entre les pays des sous-régions Ouest et Centre mais aussi vers le marché international : • Les barrières commerciales et tarifaires ; • L’accroissement de la demande intérieure du fait de la croissance démographique ; • Les différences et fluctuations de valeurs des monnaies locales et des taux de change ; • Les défauts d'uniformité des normes de qualité et les différences en matière de règles de conditionnement acceptables ; • Le mauvais état du réseau routier pénalisant la circulation des produits d'un pays à l'autre. 4.3.4.8. Faible utilisation des innovations et des informations disponibles Les études menées sur les pêcheries tant au niveau de la pêche artisanale que continentale révèlent une faible adoption des technologies particulièrement celles liées à la conservation et au transport du poisson frais. Ceci est lié d’une part à la pauvreté des pêcheurs et d’autre part à l’absence même de certains intrants indispensables telle la glace (il n’y a pas d’électricité dans la plupart des localités de production, ce qui ne permet pas de produire de la glace pour la conservation). Par ailleurs, la grande majorité des acteurs de la filière pêche sont analphabètes et ignorent ou ont parfois beaucoup de difficultés à comprendre les exigences du marché afin de pouvoir valoriser davantage leurs produits. Il faut aussi signaler le manque et/ou l’indisponibilité d'informations sur les marchés de la région. 4.3.5.8. Contraintes et conflits d’accès aux ressources Les actions anthropiques, combinées à la variabilité climatique contribuent à dégrader les ressources naturelles en général et les ressources en eau en particulier. Ceci s’est progressivement traduit par une pression de plus en plus forte sur les écosystèmes. En conséquence, on observe des conflits interethniques liés soit aux différences de conception de l’accès à la ressource en eau, soit au chevauchement des droits (moderne et coutumier) qui entrent en contradiction. Ces conflits de prérogatives tendent à s’aggraver surtout en l’absence de dispositions réglementaires claires. L’exploitation sur des règles consensuelles pourrait permettre une gestion durable des ressources. 4.3.6. Contraintes spécifiques à l’aquaculture Le développement de l’aquaculture s’est opéré au cours des 20 dernières années avec un taux de croissance de l’ordre de 14% (Lazard et al, 2005). La production mondiale de poisson est estimée aujourd’hui à environ 50 millions de tonnes dont 93% proviennent de l’Asie (FAO, 2009). La pisciculture, introduite dans la quasi totalité des pays africains par l’administration coloniale avant les années 60, est restée jusqu’à présent à l’état embryonnaire. Malgré le fait que 43% du continent soit propice à l’aquaculture, l’Afrique ne contribue que pour 1,5% à la production mondiale de poissons par l’aquaculture.
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Malgré les efforts consentis par les différents acteurs de la filière, les productions restent tributaires des aléas climatiques, de l’enclavement des sites de production, de l’insécurité foncière, des insuffisances d’infrastructures et d’équipements, du manque de crédits adaptés, de l’insuffisance de formation des acteurs, des insuffisances des performances des services d’encadrement et de recherche, de l’insuffisance organisationnelle des organisations socio-professionnelles et des choix politiques souvent inadaptés. 4.3.6.1. Faible performance des systèmes de production Le principal système de production dans l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est l’élevage en étang avec ou sans apports d’aliments ou de fertilisation. A côté de celui-ci, on trouve les cages flottantes, les enclos et les raceways. La productivité de ces systèmes demeure très faible, à causé le plus souvent à des problèmes de conception (étangs mal construits, emplacement inadéquat pour les cages et les enclos, etc.) et de qualité de l’eau. 4.3.6.2. Faible disponibilité et coût élevé des aliments L’intensification des productions aquacoles nécessite l’utilisation d’aliments élaborés, correspondant aux besoins tant qualitatifs que quantitatifs des espèces élevées. Ceci constitue une contrainte majeure en aquaculture car c’est le poste budgétaire le plus important. Les aquacultures sont de plus en plus confrontées à des difficultés d’approvisionnement en aliments liées plus spécifiquement à la compétition avec les autres filières animales et la consommation humaine, aussi bien pour les sous produits (tourteaux de coton, son, fientes, lisiers, etc.) que les produits agricoles (maïs, soja) et halieutiques (farine de poisson). Il faut aussi signaler l’absence, parfois, d’unités de production d’aliments, ce qui accroit davantage le prix de revient lorsqu’il s’agit de l’importer. 4.3.6.3. Mauvaise qualité et faible disponibilité des semences La production et la disponibilité d'alevins de bonne qualité sont, et continuent d’être, des éléments majeurs du goulot d'étranglement à l'expansion des activités aquacoles. Dans la plupart des pays africains, les espèces de poissons élevées en eaux douces n’ont pas fait l’objet de caractérisation ni d’amélioration génétique. Les étangs sont pour la plupart ensemencés à partir de prélèvements d’alevins dans le milieu naturel. Or des études de génétique des populations ont montré des taux de consanguinité et d’introgression élevés sur certaines populations asiatiques (Macaranas et al, 1986 ; Eknath et al, 1991). 4.3.6.4. Contraintes liées aux pathologies Jusqu’à présent, la pisciculture est surtout de type extensif dans la plupart des pays au Sud du Sahara, avec des densités de mise en charge faible (1 à 3 poissons/m3), ce qui a réduit l’occurrence d’épizooties par les organismes infectieux. De plus, les risques de stress dû aux manipulations sont faibles et les maladies liées à l’alimentation ont encore moins de chance d’apparaître comptenu du régime alimentaire basé presque exclusivement sur la production naturelle des étangs. Cependant, les risques deviennent extrêmement élevés dès lors que l’on passe à un système intensif lié au caractère spécifique de l’environnement aquatique tropical et de ses implications sur la physiologie et le métabolisme du poisson. Or très peu de données existent actuellement sur les épizooties des milieux aquatiques tropicaux, ce qui constitue un facteur à prendre en compte dans l’évaluation des contraintes au développement de l’aquaculture.
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4.3.6.5. Contraintes liées au coût des investissements L’une des difficultés de l’aquaculture par rapport à la pêche réside dans le coût des investissements. Or jusqu’à présent, la grande majorité des aquacultures appartenait à des couches sociales parmi les plus défavorisées, ce qui ne leur permettait pas de réaliser des investissements. L’aquaculture est donc restée de ce fait comme une activité de seconde zone. Il faut aussi noter que l’absence d'informations et d'éléments d'analyse fiables, notamment économiques constitue également une contrainte majeure pour le développement de cette activité. Il faut ajouter à cela l’absence de système de crédit pour financer les investissements. 4.3.6.6. Insuffisances des performances des services d’encadrement Depuis les premières introductions de l’aquaculture dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, il s’est toujours posé un problème de formation des agents des services techniques chargés d’accompagner les acteurs de la filière. Il faut noter que ces services ne disposent que de faibles moyens de fonctionnement pour remplir leur mission efficacement. Dans l’ensemble des pays, le soussecteur des pêches et de l’aquaculture est confronté à de nombreux problèmes et contraintes qui influencent négativement sa croissance. Cependant, parmi les nombreuses contraintes identifiées pour le développement de ce sous-secteur, aucune ne peut être considérée comme étant la principale cause. Parmi ces contraintes, il faut néanmoins citer tout d’abord la question organisationnelle que ce soit au niveau des pêcheries continentales (lacustres ou fluviales) ou des pêcheries côtières (pêches artisanales ou semi-industrielles). Toutefois, le contexte social et économique, qui diffère d’un pays à un autre, induit des spécificités qu'il convient de prendre en considération. Il faut aussi noter que la dégradation des conditions climatiques est parmi les facteurs importants qui régissent l’évolution des pêcheries. Les diagnostics conduits jusque-là montrent que certains problèmes ont été plus ou moins surmontés, comme les conflits entre groupes de pêcheurs et entre mareyeurs, liés à la compétition pour l’accès aux ressources halieutiques, qui sont moins perceptibles aujourd’hui. Par contre, l’analyse de la situation actuelle fait ressortir des difficultés en relation avec le milieu, l’activité de pêche et les conditions de vie autour des plans d’eau.
4.4. Opportunités pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture 4.4.1. Opportunités pour le développement de l’élevage 4.4.1.1. Une demande toujours croissante en produits animaux La demande en produits animaux au Sahel et en Afrique de l’Ouest connaît une croissance annuelle estimée à 4%. Elle devrait augmenter de plus de 250% d’ici 2025 alors que le taux de croissance de l’offre en produits animaux est estimé à 2% actuellement. Les estimations montrent que le déficit cumulé des bassins de consommation ivoirien et nigérian sera d’environ 800 000 tonnes de viande bovine, ovine, caprine et de volaille à l’horizon 2016. Il s’agit là d’un marché énorme à satisfaire. Pour le sous secteur de la pêche et de l’aquaculture, l’accroissement est estimé à 225% pour les pays de la zone CORAF/WECARD pour conserver le niveau de disponibilité actuelle qui est toutefois la plus faible de la planète.
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
4.4.1.2. Croissance démographique et urbanisation La population de la zone CORAF/WECARD croît à un rythme de 2,6% par an. En outre, l’urbanisation croissante des pays de la zone induit une demande importante en produits animaux. C’est dire le rôle crucial du facteur démographique dans l’accroissement des quantités demandées et dans l’amélioration de la qualité des produits consommés consécutive aux changements d’habitudes alimentaires. La dynamique démographique et la diversification des systèmes alimentaires constituent une opportunité historique pour le développement agricole en général et de celui de l’élevage, de la pêche et l’aquaculture en particulier. La diversification des systèmes alimentaires et la croissance de la population se combinent pour accroitre la demande en produits animaux. En effet, l’essor des villes africaines a induit une transformation profonde du modèle alimentaire et le secteur de l’élevage a été particulièrement touché par ces recompositions. Le développement urbain a ainsi induit une demande nouvelle en produits laitiers et carnés. Les commerces des grandes villes présentent aujourd’hui une multitude de nouveaux produits comme les sachets de poudre de lait, les yaourts, les laits fermentés, les fromages, ou les découpes de volaille, générant d’importants débouchés pour l’élevage et l’industrie agro-alimentaire. Dans la restauration hors foyer, ces mutations s’illustrent par l’essor des bars laitiers, des dibiteries, des restaurants ou des cantines. 4.4.1.3. Accroissement des revenus Les viandes et les produits laitiers sont en effet parmi les produits alimentaires dont la consommation augmente le plus rapidement avec le niveau de vie. La demande devrait également augmenter du fait de la découverte de nouveaux gisements pétroliers et de la relative amélioration de la situation économique dans la plupart des pays de la sous-région qui induisent une hausse du pouvoir d’achat. 4.4.1.4. Autres opportunités d’ordre technique • La synergie et la complémentarité entre agriculture et systèmes d’élevage ; • La diversité des systèmes de production animale et la flexibilité de la résilience ; • L’amélioration des procédés de transformation des produits animaux (tels que les fromages) ; • Les progrès rapides au niveau des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, en particulier l’accès par un grand nombre de personnes aux téléphones mobiles et à l’internet ; • Les potentialités qu’offrent les biotechnologies (insémination artificielle, transfert d’embryons, reproduction assistée, génétique moléculaire…). 4.4.1.5. Autres opportunités d’ordre politique et institutionnel • L’intérêt renouvelé des pouvoirs publics et des partenaires au développement pour l’agriculture comme moyen de lutte contre la pauvreté et le développement économique ; • L’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux modes de structuration du secteur ; • La reconnaissance des difficultés auxquelles doivent faire face les femmes dans le domaine de l’élevage ; • La prise de conscience sur la vulnérabilité des pauvres à l’instabilité, aux catastrophes naturelles, aux maladies et aux conflits ; • L’augmentation des investissements dans la recherche agricole ; • La convergence du Plan Stratégique du CORAF/WECARD avec les stratégies agricoles des Communautés Economiques Régionales d’Afrique de l’Ouest et du Centre (UEMUOA, CEDEAO, CEMAC) ; • L’amélioration des capacités des acteurs (à travers les formations) à améliorer leurs productions. Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
4.4.2. Atouts et opportunités pour le développement de la pêche et de l’aquaculture Malgré les nombreuses contraintes qui le caractérisent, le secteur de la pêche et de l’aquaculture regorge de nombreux atouts et des opportunités pour son développement. L’un des plus importants est la disponibilité d’espace favorable à l’aquaculture. En effet, il a été montré que 43% du continent est propice à la production aquacole et ce potentiel est encore pratiquement inexploité. Aussi, dans l’ensemble des pays membres du CORAF/WECARD, il y a un deséquilibre chronique entre la demande et la production, qui est comblé partiellement par des importations en provenance d’autres continents. Cette situation est illustrée dans la Carte 4 qui montre qu’il existe un marché important en Afrique pour absorber toute nouvelle production en provenance de l’aquaculture. Un autre atout et non des moindres est le regain d’intérêt de plus en plus soutenu des Etats pour la pêche et l’aquaculture en tant que secteur pouvant générer des ressources importantes pour leurs économies. Ainsi, dans l’ensemble des pays, on assiste à la mise en place de politiques sectorielles visant le développement et la diversification des productions halieutiques dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Les objectifs initiaux de nombreuses retenues de petites capacités et de grands barrages hydro-agricoles, qui n’avaient aucun volet consacré à la pêche et à l’aquaculture, ont été modifiés par l’ajout d’un projet de développement des productions halieutiques. Il faut ajouter à cela l’environnement institutionnel au niveau des pays et à l’échelle sous-régionale et régionale qui est aujourd’hui favorable à l’impulsion d’un nouveau dynamisme du volet aquaculture qui a connu en Afrique beaucoup d’échecs à l’exception de quelques rares pays. Ainsi dans l’ensemble des pays membres du CORAF/WECARD, des politiques sectorielles sont mises en place visant à développer et à diversifier les productions halieutiques dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. En plus de ces plans nationaux, des programmes sous-régionaux ont été initiés. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, un projet de développement de l’aquaculture dans six (06) pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Togo) est en cours de réalisation. Ce projet intitulé «Investir dans l’aquaculture pour réduire la pauvreté dans le bassin du fleuve volta : création d’opportunités pour les aquaculteurs africains à faibles revenus à travers une meilleure gestion des ressources génétiques du Tilapia» envisage une caractérisation génétique du tilapia Oreochromis niloticus et l’introduction de semences améliorées provenant de la souche GIFT en vue d’accroître durablement les productions aquacoles. Ceci pourrait constituer un atout majeur car la production en aquaculture dépend en grande partie de la qualité et de la quantité de la semence (alevins) et des intrants utilisés, particulièrement des fertilisants et des aliments. L’UEMOA, dans le cadre de sa Politique Agricole de l’Union dont l’objectif global est de contribuer, de façon durable, à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté, a élaboré un programme triennal de développement du secteur de la pêche pour la période 2003-2005 axé sur la coordination et l’harmonisation des législations pour une gestion durable des pêcheries de l’Union (UEMOA, 2003). La CEMAC a aussi élaboré des programmes prioritaires de recherche-développement portant notamment sur la cogestion des ressources halieutiques dans les eaux continentales et marines (CEMAC, 2002).
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Chapitre V : Domaines prioritaires de recherche et besoins en renforcement des capacitĂŠs
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Chapitre V. Domaines prioritaires de recherche et besoins en renforcement des capacités 5.1. Identification des domaines prioritaires de recherche De nombreuses propositions d’activités de recherche et d’innovations pour l’amélioration durable de ces deux sous-secteurs ont émergé à partir de l’analyse des contraintes au développement des sous-secteurs de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture, de la production, la transformation, la commercialisation et de la consommation, à partir de la bibliographie, des documents de stratégie de certains SNRA (IRAD, IER, CNRA, NAPRI, LRVZ), des bases centres du CORAF/WECARD (PRASAC, CIRDES) et des instituts internationaux (ILRI, CIRAD), et à partir des besoins exprimés par les responsables des CERs (CEDEAO, UEMOA, CEMAC/CEBEVHIRA), des institutions et organismes partenaires, en tenant compte du contexte actuel et des tendances futures. Les objectifs de recherche (Graphiques 3 et 4 ) ont été déclinés à partir des arbres à problèmes et les priorités de recherche, après l’analyse des contraintes et le choix des activités stratégiques, et sont présentés par sous-thème et par thème (Tableaux 7 et 8). Quatre (4) domaines ou thèmes prioritaires de recherche ont émergé : (i) l’amélioration de la production et de la productivité, (ii) l’amélioration de la performance et l’accès au marché, (iii) l’amélioration de la compétitivité et de la valeur ajoutée, et (iv) l’amélioration des interactions élevage - agriculture aquaculture - environnement. 5.1.1. Amélioration de la production et de la productivité Dans ce domaine, les activités de recherche mettront l’accent sur la recherche adaptative et appliquée, avec une attention particulière sur les activités orientées vers des impacts. Ce thème, qui aura aussi une part de recherche fondamentale sur des sujets hautement prioritaires, permettra le développement des innovations et des technologies appropriées pour l’élevage, la pêche et l’aquaculture. Il traitera de l’amélioration de l’alimentation et de l’abreuvement, de la santé animale, de l‘amélioration et de la valorisation des ressources génétiques, ainsi que de la maîtrise de la reproduction.
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Améliorer l’alimentation animale
Mieux gérer la santé animale et la santé publique
Améliorer la production et la productivité
ressources génétiques
Améliorer et valoriser les Mieux maîtriser la reproduction
des marchés
et le potentiel
fonctionnement
dans la zone
réglementations
politiques et
Mieux connaître les
Mieux
Améliorer le processus d’addition de la valeur ajoutée
Améliorer l’investissement dans le secteur de l’élevage
Améliorer la compétitivité et accroitre la valeur ajoutée
connaître le
Améliorer la performance et l’accès au marché
Accroître l’intégration aquacultureélevage
Développer des systèmes intégrés en phase avec les changements globaux
Améliorer durablement les interactions élevageagriculture-aquaculture-environnement
Améliorer la contribution de l’élevage à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
Graphique 3 : Arbre des objectifs en élevage
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
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Evaluer les stocks et suivre les ressources halieutiques
Améliorer Améliorer et Améliorer les méthodes durablement valoriser les de pêche et et gérer les ressources développer des semences génétiques technologies de poissons (aquaculture) et innovations de qualité
Améliorer la production et la productivité
Mettre au point des Systèmes d’élevage performants et durables (aquaculture) Améliorer les connaissances du fonctionnement et du potentiel des marchés
production pêche aquaculture
systèmes intégrés de
promotion de
favorable à la
environnement
Développer un
Evaluer la vulnérabilité de la pêche vis-à-vis des risques environnem entaux
Améliorer les interactions élevage-agricultureaquaculture-environnement
Améliorer les systèmes de financement
Améliorer la compétitivité et accroitre la valeur ajoutée
Améliorer les Améliorer Améliorer les connaissances le rôle des techniques de sur les transform politiques et les organisations ation et de professi réglementations conservation du marché onnelles régional et d’exportation
Améliorer la performance et l’accès au marché
Améliorer la contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
Graphique 4 : Arbre des objectifs en pêche et aquaculture
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
5.1.2. L’amélioration de la performance et l’accès au marché Ce domaine de recherche traitera de l’identification et de l’appui à l’élaboration des options stratégiques de prise de décisions politiques dans le domaine des marchés des produits de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. Plus spécifiquement, il s’agira de la connaissance du fonctionnement et du potentiel des marchés, ainsi que de l’analyse des politiques, des institutions et de la réglementation dans les sous-régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre, en vue d’accroitre la valeur ajoutée à tous les niveaux de la chaine des productions animales, de la pêche et de l’aquaculture. 5.1.3. L’amélioration de la compétitivité et de la valeur ajoutée Les activités de recherche dans ce domaine viseront à améliorer la transformation et la conservation des produits, au renforcement des capacités des acteurs, à l’amélioration du rôle des organisations professionnelles et du processus d’addition de la valeur en amont et en aval. Il s’agira également du développement des outils d’analyse en vue d’améliorer les investissements dans le secteur de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. 5.1.4. L’amélioration des interactions élevage – agriculture - aquaculture-environnement Il s’agira du développement de systèmes intensifs intégrés agriculture – élevage – aquaculture en phase avec la gestion durable des ressources naturelles, ainsi que de l’adaptation de systèmes d’élevage aux effets de changements climatiques. Plus spécifiquement, il s’agira de développer des outils et des systèmes d’information et d’alerte sur le pastoralisme et les événements extrêmes, des stratégies d’atténuation des impacts négatifs de la variabilité climatique sur les systèmes d’élevage, de développer des élevages non conventionnels pour réduire les impacts négatifs des actions anthropiques sur la biodiversité, et l’identification d’options politiques pour une gestion durable des ressources naturelles (accès et gestion de l’eau, réduction des conflits, régulation codes pastoraux)
5.2. Méthode de priorisation des thèmes, sous-thèmes et activités stratégiques La limitation des ressources du CORAF/WECARD lui impose de procéder à une priorisation des thèmes, des sous-thèmes et des projets. Cette priorisation a été faite au cours de l’atelier de validation avec l’appui des participants, personnes-ressources de premier choix avec une bonne connaissance des problèmes d’élevage, de pêche et d’aquaculture de la zone. En ce qui concerne les thèmes et sous-thèmes, les participants ont apprécié leur pertinence au regard de cinq (5) critères d’ordre économique, social, humain/institutionnel, environnemental et géographique. 1. L’impact économique, notamment en termes de croissance économique : l’augmentation de la production et l’accroissement de la valeur ajoutée seront appréciés ; 2. Le bien-être social : la contribution de l’intervention à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à l’équité et à la réduction de la pauvreté est importante ; 3. L’impact environnemental : la contribution à l’accroissement de la productivité des systèmes de production, à la conservation de la biodiversité et à la résilience des écosystèmes est à mettre en balance ; Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
4. L’impact au plan du renforcement des capacités humaines et matérielles (infrastructures de recherche) et de la capacité des bénéficiaires à assurer une pérennité de l’action ; 5. L’emprise géographique (régionalité) de l’intervention prenant en compte le nombre de pays couverts et les possibilités de collaboration offertes. Les participants ont d’abord examiné les thèmes et sous-thèmes pour améliorer leur formulation et apporter des compléments éventuels. Après avoir reconnu la pertinence des thèmes et des sous-thèmes proposés, les participants ont priorisé les activités stratégiques. La méthode de priorisation est basée sur la Théorie de l’utilité Multi-attribut (Multi-Attribute Utility Theory) ; l’outil utilisé est le Grid Analysis, bâti sur une matrice (OxF : O étant les options en lignes et F les facteurs en colonnes) appelée Matrice de décision. Chaque facteur (critère) a été pondéré pour tenir compte de son importance relative par rapport à l’ensemble des facteurs considérés. Au regard de chaque critère, chaque activité a reçu un score (note) sur 5 (1= plus faible et 5= plus forte note). Les participants ont échangé dans les différents groupes pour attribuer des scores aux différentes activités en fonction des critères. Une moyenne des scores a ensuite été calculée par activité, à laquelle le coefficient de pondération correspondant a été affecté. Les totaux par activité ont été finalement classés par ordre de grandeur, ce qui correspond à une priorisation des activités stratégiques. Six (6) critères, essentiellement d’ordre économique et financier, ont été utilisés pour la priorisation. Il s’agit de : 1. l’importance régionale du problème : plus le nombre de pays couverts par l’activité est important ; plus l’activité est importante ; 2. la proportion d’acteurs concernés : l’exécution de l’activité fait intervenir des acteurs - plus elle implique des acteurs, plus elle est considérée importante ; 3. le niveau d’amélioration espéré : les résultats de l’activité en termes d’amélioration de la situation ; 4. l’existence des capacités dans la région pouvant traiter les problèmes : les capacités sont cruciales pour la mise en œuvre de l’activité. Toutefois, l’absence initiale de capacité ne doit pas forcément pénaliser l’activité, étant donné que des programmes de renforcement de capacité sont généralement à développer ; 5. les coûts des interventions : la rareté des ressources financières notamment, justifie l’importance de ce critère. Une activité moins coûteuse sera privilégiée par rapport à une activité plus coûteuse ; 6. la durée probable des interventions nécessaires pour arriver aux résultats : plus l’activité doit prendre du temps pour délivrer ses résultats, moins elle sera privilégiée. L’exercice a ainsi permis, au terme de l’atelier, d’obtenir des activités priorisées tant au niveau global que dans le domaine prioritaire spécifique de l’activité (voir Tableaux 6 et 7).
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Tableau 6 : Priorisation des activités stratégiques pour le développement de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre Thèmes prioritaires
Sous thèmes
A*
11 Amélioration de l'alimentation animale
1 Amélioration de la production et de la productivité
Rang
Activités stratégiques
12 Amélioration de la gestion de la santé animale et de la santé publique
13 Amélioration et valorisation des ressources génétiques
14 Maîtrise de la reproduction
B**
111 Amélioration de la gestion des pâturages naturels et des fourrages (Agroforesterie…)
18
112 Valorisation des résidus de culture et sous produits agro-industriels
8
3
113 Développement de banques de semences fourragères
36
14
114 Mise au point de rations alimentaires à hautes valeurs nutritives et adaptées (Revue et évaluation des tables de composition alimentaire…)
15
4
121 Développement de vaccins contre les maladies d’importance économique et protection de la santé publique
20
6
122 Contrôle intégré des vecteurs et des maladies animales
21
7
123 Surveillance épidémiologique, contrôle des vecteurs et mesures prophylactiques
5
2
124 Risques de santé publique liés à la manipulation des animaux et à la consommation des produits : surveillance épidémiologie et santé publique
26
8
125 Risques et évaluation des coûts d’harmonisation des réglementations sanitaires
4
1
126 Valorisation des plantes médicinales et de la lutte endogène contre les maladies animales
32
11
131 Caractérisation des races animales locales (marqueurs, phénotypiques et moléculaires, recherche de marqueurs, Amélioration de la productivité des races locales)
33
12
132 Gestion conservatrice des races locales
34
13
133 Evaluation de l’impact des croisements sur les ressources génétiques locales
31
10
141 Amélioration de la santé de la reproduction
28
9
142 Usage de la biotechnologie pour la maîtrise de la reproduction chez les animaux (insémination artificielle, transfert d'embryons…)
37
15
5
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Thèmes prioritaires
Rang Sous thèmes
A*
21 Amélioration de la connaissance du fonctionnement et du potentiel des marchés 2 Amélioration de la performance et de l'accès au marché 22 Amélioration de la connaissance des politiques et réglementations dans la zone
3 Amélioration de la compétitivité et de la valeur ajoutée
31 Amélioration du processus d'addition de valeur amont/aval
32 Amélioration de l’investissement dans le secteur de l’élevage 4 Amélioration durable des interactions élevageagricultureenvironnement
78
Activités stratégiques
41 Amélioration de l’intégration agriculture-élevage
B**
211 Evaluation des règlementations régionales de mobilité (transhumance, santé, …)
6
212 Analyse des opportunités et des risques visant l’insertion des petits producteurs dans les marchés
2
1
213 Mise au point d’outils d’analyse et de gestion des opportunités et des risques liés aux marchés
9
3
214 Etat des lieux et amélioration des systèmes de sécurité sanitaire et des produits animaux
13
7
215 Analyse institutionnelle des marchés existants
11
5
221 Analyse des politiques d’élevage intra et interrégionales pour la facilitation du commerce
12
6
222 Analyse de la dynamique de consommation des produits animaux
35
9
223 Mise au point/amélioration de procédés peu coûteux de transformation et de conservation des produits
10
4
224 Mise au point de procédés adaptés et conformes aux normes internationales pour la transformation et la conservation des produits de l’élevage
25
8
311 Analyse des politiques et des institutions en vue d’accroitre la valeur ajoutée à tous les niveaux de la chaine des productions animales
17
3
312 Analyse de l’offre et de la demande et de la compétitivité des produits d’élevage
7
1
313 Développement de modèles de suivi de l’offre et de la demande dans le secteur de l’élevage
14
2
321 Analyses des mécanismes de financement, d’assurance et d’appui à l’élevage
22
5
322 Développement des outils d’aide à l’investissement
19
4
411 Mise au point de stratégies efficientes d’intégration agriculture - élevage
3
2
412 Intégration des systèmes de cultures et des systèmes fourragers
29
7
413 Développement des systèmes agro-forestiers
16
3
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2
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Thèmes prioritaires
4 Amélioration durable des interactions élevageagricultureenvironnement
Rang Sous thèmes
42 Amélioration durable des interactions élevage-agricultureenvironnement
Activités stratégiques A*
B**
421 Développement des outils et de systèmes d’information et d’alerte sur le pastoralisme et les événements extrêmes
1
1
422 Développement de stratégies d’atténuation des impacts négatifs de la variabilité climatique sur les systèmes d’élevage
27
7
423 Intensification écologique des systèmes de production
24
5
424 Développement des élevages non conventionnels pour réduire les impacts négatifs des actions anthropiques sur la biodiversité
30
8
425 Identification d’options politiques pour une gestion durable des ressources naturelles (accès et gestion de l’eau, réduction des conflits, régulation codes pastoraux)
23
4
* Rang dans l’ensemble des activités stratégiques priorisées ** Rang dans le thème prioritaire
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Tableau 7 : Priorisation des activités stratégiques pour le développement de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Thèmes prioritaires
Rang Sous thèmes
A*
B**
111 Inventaire et dynamique des ressources halieutiques des principaux plans d’eau et zones côtières
29
13
112 Renforcement de la collecte des données statistiques et création d’une base de données régionale
14
6
12 Amélioration des méthodes de pêche et développement de technologies et innovations (pêche)
121 Développement d’engins et techniques de pêche pour une exploitation durable des ressources halieutiques
16
8
122 Evaluation de l'impact des différents engins et méthodes de pêche sur les stocks halieutiques
26
12
13 Amélioration durable et gestion des semences de poissons de qualité (aquaculture)
131 Développement des techniques de production efficientes de semences de qualité
9
3
132 Mise en place de systèmes innovants de production et de mise à disposition de semences
10
4
141 Caractérisation génétique des halieutiques à intérêt commercial
23
11
142 Gestion conservatrice des ressources génétiques
31
14
143 Sélection et amélioration génétique des espèces locales d’intérêt économique
17
9
151 Formulation d’aliments peu coûteux à base de sous-produits locaux
4
1
152 Détermination des besoins nutritionnels des espèces à haute valeur économique
6
2
161 Utilisation d’énergies renouvelables
18
10
162 Développement des technologies de gestion de la qualité de l’eau dans les systèmes de production aquacole
12
5
163 Co-construction de modèles d’aquaculture adaptés aux différents contextes locaux
15
7
11 Evaluation des stocks et le suivi des ressources halieutiques (pêche)
1 Amélioration de la production et de la productivité
14 Amélioration et valorisation des ressources génétiques (aquaculture)
15 Amélioration de la qualité et de la disponibilité des aliments utilisés en aquaculture
14 Maîtrise de la reproduction
80
Activités stratégiques
espèces
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Thèmes prioritaires
Rang Sous thèmes 21 Amélioration des connaissances sur le fonctionnement et le potentiel des marchés
2 Amélioration de la performance et l'accès au marché
22 Amélioration des connaissances sur les politiques et les règlementations du marché régional et d'exportation 23 Amélioration du rôle des organisations professionnelles
31 Amélioration des techniques de transformation 3 Amélioration de la et de conservation compétitivité et de la valeur ajoutée 32 Amélioration du système de financement
4 Amélioration des interactions élevageagricultureaquacultureenvironnement
41 Développement d'un environnement favorable à la promotion de systèmes intégrés de production pêche-aquaculture
Activités stratégiques A*
B**
211 Analyse des marchés existants
7
1
212 Analyse de la demande et de l'offre
24
5
213 Analyse de la compétitivité des produits
19
3
221 Analyse des impacts des politiques et réglementations tarifaires
8
2
231 Analyse des formes d’organisations efficaces pour favoriser l’accès aux marchés
20
4
232 Analyse des conditions d'amélioration de la participation des communautés au contrôle de l'interaction pêche-environnement
33
6
311 Développement de technologies de packaging appropriées
32
4
312 Traçabilité, normes et démarche qualité
5
3
321 Etude pour la mise en place de systèmes d’octroi de crédit efficaces pour la pêche et l'aquaculture
2
2
322 Analyse de la demande et des besoins des acteurs en matière d’investissement et de financement
1
1
411 Intensification écologique des systèmes de production en aquaculture
28
8
412 Développement de stratégies efficaces pour l’intégration de l’aquaculture, de l’élevage et de l’agriculture
13
3
413 Elaboration de modèles bioéconomiques de gestion des pêcheries
25
6
414 Développement des outils et de systèmes d’information et d’alerte sur l’exploitation des stocks
27
7
415 Augmentation de l'adoption et de l'utilisation des innovations qui optimisent la productivité des systèmes intégrés agriculture-aquaculture (IAA).
21
4
416 Développement de systèmes d’information, de partage de connaissances et de mise en réseau des acteurs
3
1
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Thèmes prioritaires
4 Amélioration des interactions élevageagricultureaquacultureenvironnement
Rang Sous thèmes
42 Atténuation de la vulnérabilité de la pêche vis-à-vis des risques environnementaux
Activités stratégiques A*
B**
421 Développement de stratégies d’atténuation des impacts négatifs de la variabilité climatique sur la biodiversité aquatique
30
9
422 Développement de technologies et d’outils appropriés pour le contrôle des espèces végétales envahissantes dans les systèmes aquatiques
22
5
423 Développement d’approches appropriées pour la conservation de la biodiversité des poissons
34
10
424 Préservation et restaurations des habitats aquatiques
11
2
* Rang dans l’ensemble des activités stratégiques priorisées ** Rang dans le thème prioritaire
5.3. Identification des besoins en renforcement de capacités Le renforcement des capacités est primordial pour permettre aux partenaires d’être en mesure de participer plus efficacement aux activités scientifiques du Programme, telles que les réponses aux appels d’offres des projets sur fonds compétitifs. Des formations seront nécessaires dans plusieurs thématiques dont les plus importantes ont été retenues par les participants. C’est ainsi que les participants ont contribué au sein de groupes de travail, à identifier, au regard des activités priorisées, les besoins en renforcement des capacités et d’autonomisation des acteurs. Ainsi, trois axes de renforcement ont été identifiés : 1. le développement des compétences techniques pour conduire des recherches de qualité ; 2. le développement des qualifications managériales et de leadership pour gérer de façon efficiente les recherches et le développement en vue de délivrer des services et des produits de qualité au bénéfice des utilisateurs ; 3. le développement des capacités organisationnelles et institutionnelles visant à délivrer des services et des produits de qualité. 5.3.1. Renforcement des compétences techniques Les Tableaux 8 et 9 donnent l’état des besoins en renforcement des capacités techniques tant dans le sous-secteur de l’élevage et que dans celui de la pêche et de l’aquaculture.
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Tableau 8 : Besoins en renforcement des capacités techniques en élevage
Compétences techniques à développer en élevage
Activités concernées*
1. Compétences en modélisation
421 ; 123 ; 211 ; 312 ; 213 ; 221 ; 313 ; 114 ; 111 ; 322 ; 122 ; 124 ; 422 ; 141
2. Compétences en statistiques
421 ;123 ; 211 ; 312 ; 112 ; 213
3. Compétences en techniques de laboratoire
123 ; 112 ; 214 ; 114 ; 121 ; 224 ; 422 ; 412 ; 131
4. Compétences en Information et Communication
421
5. Compétences en sciences sociales et économiques
421 ; 212 ; 423 ; 125 ; 211 ; 215 ; 313 ; 411 ; 422 ; 141 ; 412 ; 142 ; 126 ; 222 ;
6. Compétences en gestion des ressources naturelles
212 ; 423 ; 211 ; 112 ; 114 ; 111 ; 425 ; 411 ; 141 ; 424 ; 133
7. Compétences en immunologie
123 ; 121
8. Compétences en Suivi-Evaluation
423 ; 313 ; 422 ; 141 ; 126
9. Compétences en épidémiologie
212 ; 125 ; 123 ; 312 ; 214 ; 122 ; 224 ; 124 ; 422 ; 133
10. Compétences en analyse de politiques
212 ; 211 ; 312 ; 213 ; 215 ; 221 ; 311 ; 322 ; 122 ; 425 ; 124 ; 422 ; 141 ; 412
11. Compétences en Systèmes d’Information Géographique
123 ; 111 ; 124 ; 422 ; 141,
12. Compétences en Biotechnologie
111 ; 121 ; 122 ; 124 ; 412 ; 133 ; 132 ; 222
13. Compétences en science des Plantes
423 ; 112 ; 114 ; 413 ; 111 ; 411 ; 141 ; 424 ; 131 ; 113
14. Compétences en commercialisation
214 ; 224 ; 124 ; 131
15. Compétences en techniques d’élevage
423 ; 123 ; 114 ; 413 ; 121 ; 411 ; 224 ; 1411 ; 412 ; 133; 126 ; 131 ; 142
16. Compétences en technologie agro-alimentaire
112 ; 223 ; 311 ; 224 ; 124 ; 133
17. Compétences en génétique et sélection animales
122 ; 133 ; 126 ; 132 ; 222 ; 142 ; 142
18. Compétences en nutrition animale
423 ; 112 ; 114 ; 111 ; 424 ; 133 ; 131
19. Compétences en parasitologie/entomologie
123 ; 121; 122
* Les chiffres renvoient aux activités stratégiques priorisées (Tableau 6).
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Tableau 9 : Besoins en renforcement des capacités techniques en Pêche et Aquaculture Activités concernées*
Compétences techniques à développer en Pêche et Aquaculture Compétences en analyse des politiques et réglementations
221
Compétences en modélisation, gestion de bases de données, analyse socio-économique (commercialisation et étude d’impact)
112 ; 163 ; 211 ; 213 ; 313 ; 411 ; 417,
Compétences en pisciculture moderne et en techniques de gestion d’alevinage
131 ; 132 ;
Compétence en analyse nutritionnelle et modélisation assistée par ordinateur pour la formulation de rations (analyses biochimiques, besoins nutritionnels)
151 ; 152
Compétences en gestion des habitats de pêcherie et aquaculture en relation avec les changements climatiques
162 ; 422 ; 424
Compétences en génétique, biotechnologie et élevage des poissons
141 ; 143
Compétences en gestion des énergies renouvelables dans la transformation des poissons et gestion post-récolte
161 ; 212
Compétences pour l’utilisation d’outils modernes, de modèles et de systèmes d’information sur les alertes précoces relatifs à l’exploitation des stocks
111 ; 413 ; 414
Compétences en gestion du crédit
321
Compétences en techniques d’alimentation
151
Compétences en construction et utilisation d’engins modernes
121
Compétences en techniques de production d’aliments
151
Compétences en techniques de manipulation et stockage d’aliments
151
Compétences en information, communication, systèmes de réseautage et plateformes d’innovations intégrées aquaculture – élevage - cultures
412 ; 416
Compétences en gestion des habitats de pêcherie et aquaculture, incluant le contrôle des espèces envahissantes
162 ; 422 ; 424
Compétences en analyse d’adoption et d’impact (efficience technologique et socio-économique des différents engins)
415
Compétences en analyse des risques, point critique de contrôle, emballage et labellisation
312
*Les chiffres renvoient aux activités stratégiques priorisées (Tableau 7)
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5.3.2. Développement des qualifications managériales et de leadership Les participants à l’atelier ont identifié des domaines de renforcement des capacités à même de permettre aux gestionnaires des Institutions, des Centres, des Laboratoires et des Stations de recherche de mener leurs activités plus efficacement et de produire des résultats de qualité. Il s’agit principalement de : 1. la capacité de négociation 2. la gestion des ressources humaines 3. la réflexion stratégique 4. la gestion des conflits 5. la communication 6. le suivi-évaluation 7. la mobilisation et la gestion des ressources 8. le développement du partenariat 9. la bonne gouvernance. Les organisations cibles identifiées pour ces formations sont (i) les organisations professionnelles de producteurs, (ii) les ONG et les organisations de la société civile, (iii) les organisations de consommateurs, (iv) le secteur privé, (v) l’Etat et ses démembrements (ministères et services techniques) (vi) les projets en élevage, pêche et aquaculture, (vii) les transporteurs, commerçants et transformateurs, et (viii) les organisations sous-régionales.
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Chapitre VI : Stratégie de mise en œuvre des priorités de recherche du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture
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Chapitre VI. Stratégie de mise en œuvre des priorités de recherche du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture 6.1. Cohérence avec les résultats stratégiques du CORAF/WECARD La stratégie du CORAF/WECARD est axée sur une Recherche Agricole Intégrée pour le développement (Integrated Agricultural Research for Development, IAR4D) et l'approche par la chaîne de valeur, pour stimuler la croissance et la réduction parallèle de la pauvreté. La mise en œuvre des projets proposés doit permettre d’obtenir quatre principaux résultats : • Des technologies adaptées et des innovations pour l’élevage, la pêche et l’aquaculture sont élaborées ; • Les options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés dans le domaine de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture sont identifiées ; • Le système de recherche agricole sous régional approprié pour l’élevage, la pêche et l’aquaculture est renforcé ; • La demande en connaissance agricole liée à l’élevage, la pêche et l’aquaculture venant des clients – cibles est satisfaite. Le Programme Elevage, Pêche et Aquaculture dans le cadre de cette nouvelle approche de recherche ne pourra pas, seul, mettre en œuvre l’ensemble des projets identifiés. Il devra bénéficier de la collaboration des autres Programmes du CORAF/WECARD, particulièrement : • Le Programme Politique, marchés, commerce, institutions et socio-économie ; • Le Programme Gestion des connaissances ; • Le Programme Renforcement des capacités ; • Le Programme Gestion des ressources naturelles ; • Le Programme Biotechnologie et Biosécurité.
6.2. Cohérence avec les stratégies agricoles sous-régionales Les pays de la CEMAC, de l’UEMOA et de la CEDEAO n’ont pas réussi ces dernières décennies à assurer l’augmentation de la production agricole et la sécurité alimentaire de leurs populations. La préparation des documents de stratégie agricole au niveau de ces communautés économiques régionales (CER) constitue une initiative nouvelle et un défi pour leurs pays. Ainsi, les politiques agricoles proposées sont en cohérence avec les orientations et les logiques développées dans le cadre du NEPAD/PDDAA et fondées sur la productivité et la compétitivité du secteur agricole dans la perspective d’accroître la production agricole et de relancer les exportations dans un contexte de libéralisation des marchés. Plus spécifiquement, les actions à mener sont les suivantes : − accroître la productivité de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ; − gérer durablement les ressources naturelles ;
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− réduire les risques et la vulnérabilité ; − assurer la rentabilité des filières ; − stabiliser les marchés ; − garantir la sécurité des approvisionnements ; − assurer des prix raisonnables des produits aux consommateurs. Des diagnostics approfondis ont permis de dégager des contraintes et des opportunités, ainsi que des défis communs aux pays de chaque sous-région, complétés par des axes d’intervention et des composantes. Outre les actions structurantes (infrastructures rurales,…), plusieurs actions visant l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture régionale ont été proposées ou engagées au niveau des sous-régions et des pays. Au niveau des CER d’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’élevage et les pêches viennent parmi les programmes prioritaires à développer. Au sein de ces programmes, les principales chaînes de valeur à prendre en considération sont les suivantes : (i) bétail-viande (bovins et petits ruminants), (ii) lait de vache, (iii) aviculture, (iv) et poisson. L’amélioration des performances de l’élevage et des pêches est l’une des principales préoccupations des CER. Elles ont saisi les enjeux que la science, la technologie et l’innovation sont essentielles pour l’augmentation de la productivité de l’agriculture et l’amélioration de la gestion des ressources naturelles. Pour exploiter le potentiel en ressources, des investissements conséquents sont nécessaires dans la recherche pour mieux maîtriser les maladies, établir et veiller au respect des normes de santé animale, créer des infrastructures de transformation et de commerce des produits d’élevage et des pêches. La signature des accords par la CEDEAO, l’UEMOA et la CEMAC avec le CORAF/WECARD est l’illustration la plus significative de cet engagement. Il est ainsi donné mandat au CORAF/WECARD de mettre en œuvre le 4ème pilier du PDDAA. La réalisation de son objectif à l’horizon 2015 passe par la définition de nouveaux programmes prioritaires au niveau du CORAF/WECARD. C’est dans cette perspective que, dans le cadre du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD, le plan d’action proposé par la présente étude est en parfaite cohérence avec les objectifs stratégiques des CER, à savoir : (1) l’amélioration de la production et de la productivité, (2) l’amélioration de la performance et de l’accès au marché, (3) l’amélioration de la compétitivité et de la chaine de valeurs, et (4) l’amélioration durable des interactions élevage-pêche-environnement.
6.3. Gestion des connaissances 6.3.1. Mécanismes pour une participation active des parties prenantes Le modèle de plate-forme d’innovation est basé sur l’interaction entre les acteurs, la demande et l’offre de la chaîne de valeurs, de façon à ce que les activités de recherche et de développement soient adaptées pour mieux répondre aux besoins variés en moyens de subsistance, aux compétences et à la capacité qu’elles exposent. La création des plateformes d’innovations multi institutionnelles aux niveaux appropriés permettra de soutenir et de favoriser l’interaction entre les différents groupes d’acteurs. Il y aura lieu de sensibiliser d’avantage les bénéficiaires sur leur rôle de partenaires à part entière de la recherche, renforcer leur capacité et les encourager à prendre part activement à l’identification, la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des activités.
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La mise en place et l’animation de plateformes devraient se faire à une échelle réduite, ensuite être élargies progressivement et à terme, toucher un public plus large, voire national ou régional. Le dernier maillon et le plus important est constitué des utilisateurs pilotes qui vont s’engager à mettre en pratique la technologie concernée pour servir de modèle aux autres. Les plateformes qui auront produit de bons taux d’adoption avec des impacts positifs visibles et réels serviront de modèle pour une plus large diffusion à l’échelle nationale et régionale. A ce stade, le rôle des organisations professionnelles est capital. Le rôle des organisations professionnelles et des organisations de la société civile en général est crucial dans la dynamique du développement. Il est de plus en plus reconnu que la société civile, de par ses deux missions essentielles (sociopolitique de veille et socio-économique de développement) est appelée à jouer le rôle de contrepoids dans le sens de la promotion d'une participation citoyenne au développement. Elle constitue une force de propositions, de mobilisation de ressources et contribue à la définition des politiques, et à la diffusion de bonnes pratiques. Les organisations de la société civile sont à même de contribuer à promouvoir la participation à la base et à mettre en œuvre, à moindre coût, des projets dans des domaines aussi divers que la participation à la mise en œuvre de activités de recherche (sélection animale en milieu paysan par exemple), la production, le transport, la commercialisation, la santé, l’éducation, le renforcement des capacités de leurs membres, la gestion participative des ressources et protection de l’environnement, etc. Sur le terrain, on note la présence d’organisations professionnelles tant à la base (Association des Eleveurs Nomades au Tchad, Interprofession Avicole du Cameroun) qu’à un niveau sous-régional comme le ROPPA, l’APESS, le PROPAC, Billital Maroobé et COFENABEVI. Elles seront des interlocuteurs valables et incontournables du Programme. Ces partenariats existants ou nouveaux devront être formellement établis par des accords dans lesquels les rôles spécifiques, les responsabilités et les attentes des parties prenantes seront identifiés. 6.3.2. Animation scientifique du Programme Le Programme peut assurer une intense animation scientifique au niveau de la sous-région, d’une part en mettant les chercheurs et les acteurs en contact avec leurs homologues des autres pays, et d’autre part en organisant des rencontres régionales. Dans le premier cas, la Coordination du Programme devrait jouer un rôle de veille pour tout ce qui touche au secteur élevage, pêche et aquaculture au plan international : informations sur les appels à projets compétitifs, les bourses et stages, les colloques, les productions, les marchés des produits, etc.. Ces informations peuvent être relayées aux partenaires à travers un bulletin électronique, simple dans sa conception. Des copies papier peuvent également être produites, cela dans les deux langues du CORAF/WECARD. Le Programme pourrait produire des répertoires du potentiel scientifique et technique pour faciliter une meilleure connaissance des ressources humaines et des infrastructures de recherche disponibles dans la sous-région. Ceci a le double avantage de mieux les valoriser et de renforcer les domaines moins nantis. Un bilan des résultats de recherche et des innovations serait aussi un excellent outil pour le développement du secteur, afin d’éviter des doublons ou de refaire ce qui est déjà mieux maîtrisé par ailleurs.
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Dans le deuxième cas, le Programme devrait organiser des rencontres, des colloques, des échanges, des visites pour permettre aux partenaires de valoriser toutes les expertises, les informations utiles pour le développement de leur secteur d’activités. Des synthèses thématiques, des positions et des points de vue peuvent être produits pour éclairer les politiques ou l’opinion publique sur des enjeux du moment, ou à la demande. 6.3.3. Valorisation des résultats La dissémination effective des technologies, des produits et des acquis de la recherche peut mieux passer par l’établissement de cadres favorables et propices comme les plateformes de diffusion des résultats et d’innovations. D’autres formes de valorisation peuvent être : • Mise en relation de la demande d’expertise par les partenaires au développement et même par d’autres SNRA moins nantis avec les compétences des SNRA plus fournis ; • Faire la promotion de la communication en concevant et en bâtissant des programmes avec une fréquence de passage liée aux différentes échéances nationales (début d’année, départ à la transhumance, lancement de la campagne agricole, les journées mondiales de…, les campagnes de lutte contre…) ; • Actualiser le récapitulatif des résultats disponibles avec la création d’un répertoire des résultats et acquis mis au point par la recherche, ce qui permettra d’améliorer la traçabilité des résultats et produits ; • Faire connaître ces résultats disponibles aux partenaires et utilisateurs à travers des tables rondes et des journées porte-ouvertes autour des technologies d’intérêt et sur des thèmes d’actualité ; • Inventorier et caractériser les partenaires du développement et les principaux acteurs par technologie et par nature des besoins pour mieux cibler les activités de communication et de valorisation des résultats disponibles ; • Accompagner et soutenir des projets de création d’entreprises innovantes (fourniture d’appui conseil et technique, étude de faisabilité sur leurs demandes) ; • Favoriser la participation des équipes nationales et régionales aux manifestations (foires agropastorales, journées de la femme rurale, etc.) qui requièrent une présentation des résultats de recherche ; • Réaliser, par exemple en prélude à des échéances internationales où la position de la sousrégion peut être requise, des synthèses sur des thématiques d’intérêt ou de grands enjeux (maladie émergentes, élevage et environnement, biodiversité, sécurité alimentaire, financement des activités d’élevage…) à l’attention des politiques,.
6.4. Principes de mise en œuvre 6.4.1. Principe de subsidiarité Les priorités régionales de recherche identifiées sont essentielles en vue de créer des masses critiques de ressources humaines de qualité et de mobiliser des ressources adéquates pour accroître leur efficacité en terme de résultats. La qualité et l’efficacité des institutions responsables de la gestion et de la conduite des recherches identifiées en Afrique de l’Ouest et du Centre détermineront le niveau d’impact sur le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
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Les systèmes de recherche agricole comprennent des Centres internationaux de recherche agricole (CIRA), les bases centres du CORAF/WECARD et les SNRA, ces derniers étant le point focal responsable de l’identification des problèmes de recherche, de la conduite des activités de recherche et de l’établissement des principaux liens avec les services de vulgarisation, les institutions universitaires, le secteur privé, les ONG, les donateurs et les Organisations internationales. Pour ce faire, la collaboration doit être renforcée entre les centres du Groupe consultatif de recherche agricole internationale (GCRAI) tels que l’ILRI, le WorldFish Center et l’IITA qui s’occupent de la recherche stratégique en Afrique ; le CIRAD et l’IRD qui sont très présents dans la région, entretenant d’excellents partenariats avec les SNRA et les bases centres du CORAF/WECARD (CIRDES, ITC, PRASAC), qui dans une large mesure mobilisent les chercheurs des institutions partenaires. Les grands laboratoires nationaux vétérinaires comme ceux de Dakar, Bamako, Vom ou de Garoua devraient être des partenaires clefs dans la mise en œuvre du programme, au vu de la qualité des ressources humaines et infrastructures dont ils disposent, et surtout de leur productivité scientifique. Par ailleurs, un certain nombre d’organisations régionales et internationales en zone CORAF/WECARD concourent au développement du secteur, et par conséquent, pourraient être de véritables partenaires du Programme dans le cadre d’une plate-forme à construire. On peut citer les Représentations Régionales de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) et du Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine (UA/IBAR), toutes deux basées à Bamako (Mali), de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et de Médecine Vétérinaires de Dakar (Sénégal) et de celle nouvellement créée à l’Université de N’Gaoundéré (Cameroun). La priorité des interventions et des projets aura tendance à être différente selon les sous-régions, les zones agroécologiques et les systèmes d’élevage, de pêche et d’aquaculture. Les programmes de recherche devront poursuivre les travaux déjà engagés au niveau national ou régional, et chercher à les adapter en tenant compte de la diversité des contextes locaux (agroécologiques, socioéconomiques, institutionnels). Dans le domaine de l’aquaculture, la mise en œuvre du nouveau programme devrait privilégier un développement cohérent de l’ensemble des systèmes de production allant des plus extensifs aux plus intensifs. Elle nécessitera surtout l’implication d’un secteur privé capable d’investir car l'aquaculture exige un niveau minimum de capital, de la compétence et du professionnalisme. Pour impulser un véritable élan, il est nécessaire que les différents projets soient menés dans un cadre de recherche-action en partenariat, intégrant les administrations en charge du sous-secteur, le privé et la recherche. 6.4.2. Les questions du genre Il est important de noter que les contraintes au développement du secteur élevage, pêche et aquaculture occasionnent des défis et des opportunités différents aux hommes et aux femmes. En Afrique de l’Ouest et du Centre, le rôle des femmes dans les systèmes d‘élevage est considérable. Généralement, elles sont responsables de la plupart des activités d’alimentation du bétail et jouent un rôle actif dans l’alimentation, l’abreuvement, la collecte du fourrage, le nettoyage de l’étable, la traite, le traitement du lait et la commercialisation, les soins aux jeunes et aux animaux malades, l’élevage de volaille, les soins médicaux traditionnels des animaux, etc. Les hommes sont généralement responsables de la commercialisation, des achats des aliments pour les animaux, des services vétérinaires, et la garde des troupeaux.
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Les femmes sont déjà affectées par plusieurs facteurs qui les rendent plus vulnérables à l’insécurité alimentaire et aux changements environnementaux et qui affectent leur capacité à réduire la pauvreté. En Afrique de l’Ouest et du Centre, quelques-unes des questions clés qui ont un impact sur les femmes sont les suivantes : le refus des droits à la propriété foncière, l’attitude de partialité des gouvernements contre les femmes, le manque d'accès à l’information et aux nouvelles connaissances, le manque de crédibilité et d’accès aux marchés et aux services financiers, leur présence très limitée dans les pouvoirs politiques et les lobbies, et le manque d'occasion pour faire entendre leurs voix. Etant donné que les enjeux actuels risquent d’intensifier davantage les inégalités existantes et d’affecter différemment la capacité des femmes et des hommes à faire face aux stress supplémentaires, on aura besoin de plus d'attention pour s’assurer que les stratégies de mise en œuvre du Programme soient développées en tenant compte des différences et des besoins accrus des femmes, vu leur rôle important en tant que fournisseurs de la main-d’œuvre familiale et gérantes efficaces de la sécurité alimentaire du ménage. Alors que la recherche n'a pas prêté suffisamment d'attention aux différences entre les hommes et les femmes, les stratégies de développement du secteur doivent s’assurer qu'elles soutiennent aussi l'émancipation des femmes en tant qu’actrices de premier ordre dans ce chantier. 6.4.3. L’éthique dans la mise en œuvre du Programme Compte tenu du nombre élevé des projets et des activités à développer et à mettre en œuvre dans un espace géographique aussi vaste et impliquant une multitude d’acteurs, il est important pour les partenaires de s’inspirer du Manuel de Procédures de gestion des programmes, élaboré par le CORAF/WECARD (2008) qui contient des informations utiles pour des bonnes pratiques de la recherche pour le développement en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ce guide définit les principes touchant à l’élaboration des projets de recherche, à leur mise en œuvre, à leur suivi et à leur valorisation.
6.5. Modalités de mise en œuvre du Programme L’approche Recherche Agricole Intégrée pour le Développement (IAR4D) dans une dynamique de chaîne de valeur va nécessiter une bonne coordination du Programme pour mettre en œuvre des projets, le développement de partenariats, le renforcement des capacités institutionnelles, humaines et infrastructurelles des partenaires, l’animation scientifique du Programme, l’information et la communication, la valorisation des acquis et des innovations, le suivi et l’évaluation des résultats et des impacts. 6.5.1. Gestion du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture Ce Programme renferme trois sous-secteurs clés qui jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et la gestion durable des ressources et de l’environnement. En plus, le sous-secteur élevage seul renferme d’autres sous-secteurs extrêmement importants comme la santé et la production animales. La taille actuelle de l’équipe de coordination, constituée d’un Gestionnaire sans autre assistance technique est une préoccupation pour exécuter convenablement le Programme. Aussi peut-on suggérer d’adjoindre au Gestionnaire deux assistants de programmes, au moins pour l’instant, dont l’un serait chargé de l’élevage, et l’autre de la pêche et de l’aquaculture. Au niveau de chaque SNRA, le Gestionnaire devrait avoir un point focal pour faciliter les échanges entre les différentes activités dans le pays et la Coordination du Programme.
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6.5.2. Mise en œuvre des projets de recherche Les mécanismes du fonds compétitif et de recherche commissionnée peuvent être envisagés (CORAF/WECARD, 2008). La meilleure option est le mécanisme du fonds compétitif. Néanmoins, dans les cas d’existence d’un monopole ou d’un besoin de fournir une réponse urgente, la recherche sera normalement commissionnée. Il s’agit des cas ci-après : • Des compétences spécifiques, clairement identifiées sont nécessaires et existent uniquement dans une organisation agréée, un groupe d’organisations ou de personnes physiques ; • Des équipements ou des ressources matérielles requises sont uniques à une organisation agréée, un groupe d’organisations ou de personne physique ; • Une organisation agréée, un groupe d'organisations ou de personnes physiques mieux indiquées pour apporter une réponse rapide à un besoin urgent. Une organisation, un groupe d'organisations ou une personne physique sera celui ou celle qui a fait ses preuves avec le CORAF/WECARD et/ou ayant satisfait aux critères et normes internationaux en matière de prestations techniques, financières et administratives. Les critères techniques et financiers pour la recherche commissionnée sont les mêmes que ceux du fonds compétitif, sur la base des mécanismes décrits dans le Manuel des procédures de gestion des programmes du CORAF/WECARD (2008). 6.5.3. Suivi et évaluation des activités du Programme Il est prévu dans le cadre du Plan Opérationnel du CORAF/WECARD (2008) un Comité de pilotage ou un Groupe Technique Consultatif pour chaque programme pour rendre transparente la supervision du programme. Un tel Groupe sera composé des représentants de plusieurs catégories d’acteurs. Il pourrait se réunir une fois l’an pour passer en revue le plan d’action proposé (projets commissionnés, appels d’offre compétitifs, calendrier et contenu de la valorisation prévue), les résultats obtenus, etc. Le suivi régulier des projets devrait être réalisé selon le Manuel des procédures de gestion des programmes du CORAF/WECARD (2008), par le personnel CORAF/WECARD et le Comité Scientifique et Technique. Par contre, tout projet compétitif ou commissionné devrait faire l’objet d’une évaluation externe à mi-parcours ou à la fin, sur la base d’un cadre logique par projet ou par activité, avec des indicateurs chiffrés objectivement vérifiables. Cette évaluation devrait cependant se faire avec des personnes extérieures au CORAF/WECARD et aux institutions impliquées, pour éviter d’être juge et partie. 6.5.4. Planification des activités de la première année Le CORAF/WECARD doit, dans la phase de démarrage du Programme, prendre des mesures pour mettre en œuvre le plus tôt possible le processus d’appel à propositions de recherche pour le développement. Ainsi, la feuille de route (Tableau 10) a été proposée.
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Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Tableau 10 : Feuille de route du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture N°
Activités
Délai
Responsable
1
Finalisation du Rapport
17/07/2010
Consultants
2
Sélection des premières propositions de recherche
31/07/2010
Secrétariat Exécutif
3
Préparation des notes conceptuelles pour le lancement des appels à projets
15/08/2010
PM
4
S’assurer que le Manuel de procédure de Projets Compétitifs est disponible auprès des partenaires
15/08/2010
Secrétariat Exécutif
5
Publication des appels à projets
15/08/2010
Secrétariat Exécutif
6
Développement et présentation des avant-projets
SNRA/Centres d’excellence
7
Analyse et pré-sélection des avant-projets par le Comité de Gestion du Secrétariat Exécutif
Secrétariat Exécutif
8
Evaluation des avant-projets par une commission ad-hoc du Comité Scientifique et Technique (CST)
CST
9
Préparation des projets complets
SNRA/Centres d’excellence
10
Evaluation des projets complets par une commission ad-hoc du Comité Scientifique et Technique, y compris les amendements par les proposants
11
Préparation et soumission du Rapport au Conseil d’Administration (CA)
12
Déblocage des fonds après la signature des contrats de recherche
Octobre 2010
Décembre 2010
CST
Secrétariat Exécutif et CA Secrétariat Exécutif
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BIBLIOGRAPHIE
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
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Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
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101
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
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102
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
ANNEXES
104
42,00 208,45
73,56 40,46 34,53
445,29 90,00
5,00 11,29 100,00
83,60 20,80 452,14
405,41 75,21
Congo Brazza Congo RDC
Côte d'ivoire Gabon Gambie
Ghana Guinée Conakry
Guinée Bissau Libéria Mali
Mauritanie Niger Nigéria
Sénégal Sierra Leone
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
Ensemble
Zone forestière
Zone côtière
Zone sahélienne
2 377,48
84,00 23,16 746,49 (31,40) 1 214,06 (51,06) 416,94 (17,54)
111,03 9,65 15,00
Cameroun Cap vert Centrafrique
Tchad Togo
38,42 8,50
Capture
Benin Burkina Faso
Pays
2 310,16
84,00 23,28 746,70 (32,32) 1 245,65 (53,92) 317,81 (13,76)
405,56 75,24
83,60 20,82 476,54
5,00 11,30 100,04
451,29 90,00
74,58 40,56 34,53
42,20 208,85
11,08 9,65 15,13
38,42 8,51
Total
2001
1,41
0,28
2,54
0,03
0 0,52
0,04 0,04
0 0,10 5,12
0 0,12 0,03
1,33 0
1,37 0,25 0
0,47 0,19
0,45 0 0,83
0 0,06
2 360,60
84,00 20,95 724,52 (30,69) 1 197,08 (50,71) 439,01 (18,60)
375,82 82,99
78,90 23,52 481,06
5,00 11,50 100,00
371,18 104,00
79,74 40,88 45,77
43,00 220,00
120,14 8,00 15,00
40,66 8,50
% Aqua Capture culture
2 403,66
84,00 21,97 725,68 (30,19) 1 235,59 (51,40) 442,39 (18,40)
375,93 82,99
78,90 23,56 511,72
5,00 11,51 101,01
377,18 104,00
80,55 40,96 45,77
43,00 222,97
120,47 8,00 15,00
40,67 8,51
Total
2002
1,79
0,76
3,12
0,16
0 4,67
0,03 0
0 0,17 5,99
0 0,12 1,00
1,59 0
1,00 0,20 0
0 1,33
0,27 0 0
0,02 0,06
2 619,84
70,00 27,49 808,62 (30,87) 1 236,27 (47,19) 574,95 (21,95)
448,17 96,93
80,00 55,86 475,16
5,00 11,30 100,00
390,76 118,85
68,90 44,78 36,86
52,37 220,00
107,80 8,72 150,00
41,89 9,00
% Aqua Capture culture
2 523,10
70,00 28,71 809,77 (32,09) 1 269,99 (50,33) 443,34 (17,57)
448,27 96,93
80,00 55,90 505,84
5,00 11,31 101,01
391,69 118,85
69,77 44,86 36,86
52,40 222,97
108,12 8,72 15,00
41,90 9,01
Total
2003
1,52
0,77
2,66
0,14
0 4,25
0,02 0
0 0,07 6,06
0 0,12 1,00
0,24 0
1,24 0,18 0
0,05 1,33
0,30 0 0
0,02 0,06
2 578,00
70,00 28,01 914,98 (35,49) 1 230,56 (47,73) 432,46 (16,78)
445,26 134,44
199,38 51,47 465,25
6,20 10,35 100,00
399,37 92,55
54,40 45,96 31,42
43,50 220,00
108,00 8,45 15,00
39,99 9,00
% Aqua Capture culture
2 629,93
70,00 29,54 916,24 (34,84) 1 277,87 (48,59) 435,83 (16,57)
445,47 134,44
199,38 51,51 509,20
6,20 10,36 101,01
400,32 92,55
55,26 46,04 31,42
43,53 222,97
108,30 8,45 15,00
40,00 9,01
Total
2004
1,98
0,78
3,70
0,14
0 5,16
0,05 0
0 0,08 8,63
0 0 1,00
0,24 0
1,57 0,17 0
0,06 1,33
0,30 0 0
0,02 0,06
2 695,97
70,00 27,73 921,41 (34,18) 1 294,99 (48,03) 479,58 (17,79)
405,07 145,99
247,58 50,02 523,18
6,20 10,00 100,00
392,27 96,57
55,00 43,86 32,00
58,37 220,00
142,35 7,74 15,00
38,04 9,00
% Aqua Capture culture
2 760,96
70,00 29,27 922,65 (33,42) 1 355,27 (49,09) 483,04 (17,50)
405,26 145,99
247,58 50,06 579,54
6,20 10,00 101,01
393,43 96,57
55,87 43,94 32,00
58,45 222,97
142,68 7,74 15,00
38,41 9,01
Total
2005
2,35
0,72
4,45
0,14
0 5,24
0,05 0
0 0,08 9,72
0 0 1,00
0,29 0
1,55 0,18 0
0,14 1,33
0,24 0 0
0,97 0,07
2 588,22
70,00 24,88 824,84 (31,87) 1 273,56 (49,21) 489,83 (18,93)
377,69 148,15
193,23 29,84 552,32
6,20 10,42 100,00
366,92 94,00
32,64 41,52 34,91
59,49 236,59
137,23 9,67 15,00
38,02 9,50
% Aqua Capture culture
Annexe 1 : Production de la pêche et de l’aquaculture des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre (en milliers de tonnes)
0 0 0,99
0,31 0
2,44 0,30 0
0,04 1,24
0,25 0 0
1,08 2,06
% Aqua culture
0,05 0
2 683,09
3,54
70,00 0 27,90 10,82 826,28 0,17 (30,80) 1 363,54 6,60 (50,82) 493,28 0,70 (18,38)
377,89 148,15
193,23 0 29,88 0,13 636,90 13,28
6,20 10,42 101,00
368,07 94,00
33,46 41,65 34,91
59,51 239,56
137,57 9,67 15,00
38,44 9,70
Total
2006
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Chargé de Programmes Chargé du Suivi-capitalisation
Dr. MONTCHOWUI Elie
Dr. AGADJIHOUEDE Hypolite
OUEDRAEGO Ousseini NDIAYE Saliou TIORO André TRAORE Hamidou
Dr. SANGARE Mamadou
Dr. ALIOU Ibrahima FERREIRA Maria Luisa Cassama HAMADOU Seyni
Bénin
Bénin
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Burkina Faso
Chargé de l’Agriculture
UEMOA
UEMOA
Chargée des Ressources Halieutiques
CIRDES
Chercheur sur le Petit Ruminant et les Animaux à Cycles Courts
APESS
INERA Ouagadougou
Chef de Département Gestion des Ressources Naturelles
Secrétaire Général
ROPPA
ROPPA
ROPPA
Laboratoire Hydro-biologie et Aquaculture Faculté des Sciences Agronomiques Université Abomey Calavi
Expert Foncier
Enseignant chercheur
Enseignant chercheur
Trésorier Général
Secrétaire Général
Président
00 226 50 32 88 14/76 65 43 92 hseyni@yahoo.com
00 226 50 31 88 73/78 82 45 19 mlferreira@uemoa.int
00 226 50 34 32 36/71 28 20 96 ibrahimaaliou@yahoo.fr
00 226 20 97 20 53/76 62 68 09 mamadousangare@hotmail.com sangare_mamadou2003@yahoo.fr
00 226 50 36 08 25/70 16 29 49 atioro@yahoo.fr
00 226 50 36 08 25/78 83 72 97
00 226 50 36 08 25/70 16 39 39
(229) 97 26 57 04 agadjihouede@yahoo.fr
Laboratoire Hydro-biologie et Aquaculture (229) 96 74 29 94// 95 56 66 87 Faculté des Sciences Agronomiques. e.montchowui@yahoo.fr Université Abomey Calavi
(229) 90 92 53 73
Association des Importateurs et Vendeurs de Bétail (AIVB)
ALOUNGOU Aboucar
Bénin
(229) 97 57 09 10
Association des Importateurs et Vendeurs de Bétail (AIVB)
ADOUM Assoumane
Bénin
(229) 97 08 53 04
Association des Importateurs et Vendeurs de Bétail (AIVB)
ZACHARIE Ali Adama
Bénin
(229) 95 95 55 36// 21 35 00 70 prospersenouvo@yahoo.fr
INRAB/ Laboratoire de Recherche Zootechnique et Vétérinaire
Ingénieur Agro-halieute
Mr. SENOUVO Prosper A. M
Bénin
(229) 01 04 25 44/ 20 21 41 60/ 21 95 41 09 fandpas@yahoo.fr
INRAB/ Programme de Technologie Agricole et Alimentaire
Technologue / Resp. du Programme
Dr. FANDOHAN Pascal
Bénin
(229) 90 04 18 31// 97 93 14 22 A2abohboya@yahoo.fr Aboh.soley@gmail.com
INRAB/ Laboratoire de Recherche Zootechnique et Vétérinaire
Zootechnicien pastoraliste Chercheur
Dr. ABOH André B
Bénin
(229) 95 96 18 27// 94 4040 44 Isibeg@yahoo.fr
INRAB/ Laboratoire de Recherche Zootechnique et Vétérinaire
Dr. GBEGO TOSSA Isidore
Bénin
Directeur Scientifique Zootechnicien, Responsable
Contact (tél et email) (229) 90 01 76 89// 95 15 47 84 kdddolph@yahoo.fr
Institution INRAB
Fonction
Dr. KOUDANDE O. Delphin
Nom et prénom
Bénin
Pays
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
105
106 FOUDA OTTOU Jean Paul Dr. NGEVE MBUA Jacob Dr. NDI Christopher Dr. POUOMOGNE Victor SULEM YONG Steve Dr. BRUMMET NGA Célestin OUELLÉ Guy Gustave Dr. WONGBÉ Yté KOUASSI N'Gouan Cyrille Dr. BAMBA Dr. KOUASSI Aka Marcel Dr. BLÉ M. Célestin
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Cameroun
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
(225) 21 35 58 80/21 35 50 14 (225) 21 35 58 80/ 07 73 83 11 Kouassi12@hotmail.com (225) 07 76 37 11 blecel@hotmail.fr
CNRA Centre de Recherches Océanologiques Centre de Recherches Océanologiques Centre de Recherches Océanologiques
Chef du Programme Pêche et Aquaculture Continentales
Sous-directeur des recherches Chef de département aquaculture
Directeur
(225) 03 48 90 18 / 05 78 24 55 cyrillengk@yahoo.fr
CNRA
Président du Conseil d’administration
ytealexis@yahoo.fr (225)20 22 33 03/02 02 11 14
PROPAC
(237) 22 23 41 Propac_cm@yahoo.fr
(237) 22 23 41 Propac_cm@yahoo.fr
(237) 22 23 74 34 r.brummett@cgiar.org
WorldFish Center, Humid Forest Center PROPAC
79 81 73 03 yongsulem@yahoo.com
IRAD/Production Animale et Halieutique
Resp. Administratif et Financier
Secrétaire Permanent
Head
chercheur
237 77 59 00 26 pouomognev@yahoo.fr
00 237 77 04 15 49/22 22 59 24 c_ndi@yahoo.com
00 237 77 76 58 48/22 22 33 62 jmngeve2000@yahoo.fr
00 237 22 01 16 27 jpfoudaottou@yahoo.fr
IRAD
IRAD
Coordonnateur Scientifique, Productions Animales et Halieutiques chercheur
IRAD
Directeur Général
Secrétaire Permanent
Chef d’Unité Production
Directeur
IPAVIC
00 237 94 92 50 55/79 62 40 83 jacques.essomba@pdfp.net
Direction des Services Vétérinaires au MINEPIA
Dr. ESSOMBA Jacques Armand
Cameroun
00 237 95 01 60 32/77 56 41 39 ebodesb@yahoo.fr
Directions du Développement des Productions et des Industries Animales
Dr. EBODE Sylvain Blaise
Cameroun
00 237 99 82 09 63/75 04 67 11 eleotefiang@yahoo.com
Direction des Services Vétérinaires au MINEPIA
Chef d’Unité Santé Animale
Dr. TEFIANG DONFACK Eléonore Christiane
Cameroun
00 226 76 60 38 23
Union Régionale des Pêcheurs de l’Ouest
Pêcheur/Conseiller Technique
SANOU Emmanuel
Burkina Faso
00 226 50 35 60 36 henri_zerbo@hotmail.com
Direction Générale des Ressources Halieutiques
Directeurs des Pêches
ZERBO Henri
Burkina Faso
00 226 50 35 60 36 bemaouattara2003@yahoo.fr
Direction Générale des Ressources Halieutiques
Directeur de la Promotion de l’Aquaculture
OUATTARA Bema
Burkina Faso
00 226 76 63 54 80 htiemogo@yahoo.fr
APESS
Chargé de la Communication et des Relations Extérieures
TIEMOKO Hamido
Burkina Faso
00 226 50 32 88 59/70 16 37 26 kbocoum2001@yahoo.fr
Contact (tél et email)
UEMOA
Institution
Directeur de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire
Fonction
BOCOUM Kolado
Nom et prénom
Burkina Faso
Pays
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
Dr. ATSE Célestin B. M. EL MALAGUI Mohamed KABORÉ Jean COULIBALY Salif KOUADIO Konan BAMBA Yacouba Dr. KANE Moussa Dr. BINO Teme Dr. FALL Abdou KEITA M. Mady SARÉ Ibrahim AMAGA Kodio Dr. OUOLOGUEM Bara CAMARA Mahamadou Dr. TEMBELY Saïdou Dr. DIALLO Boubacar Dr. SIDIBE Satigui Salla Dr. SANGARE LOKO Oumou Dr. COMPAORE Zacharie BARBIER René Alphonse Dr. HASSANE Moussa Dr. MOUSSA Moustapha
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Mali
Niger
Niger
Nom et prénom
Côte d’Ivoire
Pays
+227 96 98 04 57 inran@intnet.ne +227 96 35 41 40 moustimou@yahoo.fr
Union Africaine Union Africaine FEBEVIM Institut National de la Recherche Agricole du Niger (INRAN) Institut National de la Recherche Agricole du Niger (INRAN)
Coordonnatrice Régionale du BIRA Coordonnateur Régional pour l’Afrique de l’Ouest du SPINAP-HAI Président de la Filière Bétail Viande
Technologue/ chercheur
Directeur Général
00 223 20 22 17 71/76 11 81 54 Barbieren2001@yahoo.fr
Laboratoire Central Vétérinaire
Chef du Laboratoire de Bactériologie Médicale
00 223 20 24 60 53/75 18 43 07 zacharie.compaore@crsabamako.org
00 223 20 24 60 53/76 49 51 88 oumou.sangare@crsabamako.org
00 223 224 33 44/605 27 85 satigui@hotmail.com
Laboratoire Central Vétérinaire
00 223 20 24 33 44/76 43 21 89 Dialo5005@yahoo.fr
00 223 224 33 44/607 50 46 stembely@yahoo.com
00 223 76 36 33 30/65 58 92 12 Camaramad-08@yahoo.fr
Association des Pisciculteurs et Aquaculteurs Laboratoire Central Vétérinaire
00 223 76 46 15 30 ouologuembara@yahoo.fr
00 223 76 33 65 40 kodio_amaga@yahoo.fr
Institut d’Economie Rurale/ Programme Halieutique (Mopti) IER
76 05 50 70 ; 69 62 22 23
00 223 66 72 63 07/ 223 20 22 2067 madykeita@afribone.net.ml
BP 320, Bamako, Mali Tel +223 2022 3375 A.Fall@cgiar.org
00 223 66 76 68 48 kanemoussa_negala@yahoo.fr
01 29 01 11 bamba.yacoub@yahoo.fr
02 03 55 89 euyeukonank@yahoo.fr
01 98 96 08 facoulservice@yahoo.fr
08475331
225 20 21 31 98 Elmalagui@hotmail.fr
225 21 35 50 14 / 225 07 61 04 36
Contact (tél et email)
Fédération malienne des groupements de la filière pêche
International Livestock Research Institute, ILRI
Institut d’Economie Rurale
COFENABVI
COFENABVI
COFENABVI
INFOPECHE
INFOPECHE
Centre de Recherches Océanologiques
Institution
DGA DVM
Directeur Général
Chef du Programme Bovins
Chercheur
Sous-directeur des pêches
GEF WA Project Coordinator
Directeur général
Coordonnateur Scientifique chargé du Suivi-évaluation
Directeur documentation
DAF
Vice-Président
Service info et stat
Directeur
chercheur
Fonction
Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD
107
108 PRASAC LRVZ de Farcha
Coordinateur Scientifique Chargé de Communication
Directeur Général Zootechnicien Economiste
Mr. DJIBO Hamidou
Dr. DJEDJEBI Théophile
Mr. YIMGA Raphaël P. Tatchi
Mr. DODO Boureima
Pr. ANTA Jehu
Pr. ONIYE S.J.
Pr. VOH (Jr) A. A.
Dr. IWAR Vivian N.
Dr. FAYE Mbène Dièye
Dr. GRIMAUD Patrice
VIGNON Jean
Dr. BOUBA Khalidou
Dr. IBET Outhman Issa
LIMAN Mohama
BOUMARD Philippe
Mahamat Abderamane Mahamat
MAHAMAT NOUR Abdallah
Dr. HAMID Abdallah
Dr. SEINY BOUKAR Lamine
Dr. MIANG Koussou
Niger
Niger
Niger
Niger
Nigéria
Nigéria
Nigéria
Nigéria
Sénégal
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad
Tchad Tchad
00 235 609 52 43 patrice.grimaud@cirad.fr
Laboratoire de Recherches Vétérinaires et Zootechniques
Association des Eleveurs Nomades Association des Eleveurs Nomades
Enseignant Chercheur à l’Université de Ndjamena, Vice Président de l’AEN
Association des Eleveurs Nomades
PRASAC
Priorités de Recherche pour le Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture - CORAF/WECARD 00 235 52 70 24/648 91 69
00 235 626 77 44
00 235 647 54 91/970 10 07 aniraye_79@yahoo.fr
00 235 620 74 75/948 92 82 aen_tchad@yahoo.fr
00 235 52 70 24/648 91 69 boumard@prasac.td
00 235 541 42 36/+237 629 35 64 mohamaliman@yahoo.fr
Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement CEBEVIRHA
00 235 996 46 12/629 35 64 00 235 252 01 01/628 55 72/ 998 00 13 iouthman@hotmail.com
CEBEVIRHA
Communication
Expert Zootechnicien
Directeur Général
Directeur de la Production Animale
jeanvignon@yahoo.fr
00 221 33 869 96 18 mbene.faye@coraf.org
08 02 30 57 219 vniwar@ecowas.int
08 03 61 62 962 aavohjr@yahoo.com
CORAF/WECARD
CEDEAO
NAPRI-ABU SHIKA/ZARIA
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Conseiller du Chef de Projet d’Appui à Recherche Scientifique et de la Formation la Recherche Scientifique et Technique Professionnelle
Conseiller du Directeur
Programme Manager
Principal Programme Officer
Executive Director
Department of Biological Science, Ahmadou Bello University (Zaria)
08 03 7 00 16 06 jehuanta@gmail.com
Ahmadou Bello University Zaria
Head of Department Biological Science Enseignant-Chercheur
+227 96 87 23 15 billital@intnet.ne
+227 20 75 36 33 +227 96 88 41 90 +227 94 84 06 40 ryimgatatchi@snvworld.org
Billital Maroobé
SNV Niger
Conseiller élevage - pastoralisme, Réseau Développement des connaissances pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
+227 20 75 36 33/227 94 01 02 35/ 96 12 43 65 sdjedjebi@snvworld.org
+227 20 31 57 58 h.djibo@agrhymet.ne
+227 20 31 53 16// 96 99 42 80 s.atta@agrhymet.ne
+227 20 31 53 16// 96 27 03 23 a.samba@agrhymet.ne assamba_ne_1999@yahoo.fr
Contact (tél et email)
Président
SNV Niger
CILSS/ Centre Régional AGRHYMET
Conseiller
Resp. Division Formations Continues
CILSS/ Centre Régional AGRHYMET
Dr. ATTA Sanoussi
Expert Formation Agronomie
Institution CILSS/ Centre Régional AGRHYMET
Niger
Chef Division Sécurité Alimentaire et Accès aux marchés
Fonction
Mr. SAMBA Abdallah
Nom et prénom
Niger
Pays Priorités de recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre