ETUDE DE REFERENCE SUR LES CEREALES : MIL, SORGHO, MAÏS ET FONIO AU SENEGAL

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C O N S E I L O U E S T E T C E N T R E AF R I C AI N POUR LA RECHERCHE ET LE DEVELOPPEMENT AGRICOLES

C O R AF / WE C AR D

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PROGRAMME DES SERVICES AGRICOLES ET ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DU SENEGAL (PSAOP II) ETUDE DE REFERENCE DU PROGRAMME SUR LA PRODUCTIVITE AGRICOLE AU SENEGAL DANS LE CADRE DU PROJET WAAPP Sénégal

ETUDE DE REFERENCE SUR LES CEREALES : MIL, SORGHO, MAÏS ET FONIO AU SENEGAL

Par Amadou Abdoulaye FALL, Agroéconomiste & Mamadou LO, Agronome Consultants

Novembre 2009


ETUDE DE REFERENCE DU PROGRAMME SUR LA PRODUCTIVITE AGRICOLE AU SENEGAL DANS LE CADRE DU PROJET WAAPP LE CAS DES CEREALES : MIL, SORGHO, MAÏS ET FONIO

I. INTRODUCTION Malgré son importance dans l’économie nationale du Sénégal, le secteur agricole traverse des difficultés depuis plusieurs décennies. L’irrégularité des pluies et l'apparition de ravageurs engendrent et aggravent un ensemble de facteurs défavorables que sont l'appauvrissement des sols, la stagnation voire une baisse de la production agricole au moment où la croissance démographique accélère à raison de 2,7 % par an (ISRA/BAME, 2004). Ainsi, la satisfaction des besoins nationaux de consommation alimentaire par l’offre locale pose problème. Le recours aux importations induit une forte incidence sur la balance des paiements avec de lourdes factures d’importations du riz et du blé estimés à plus de 110 milliards FCFA annuels pour le riz (idem, 2004). Cette situation reste pratiquement la même pour les pays de la sousrégion. Pour répondre à cette demande intérieure, les pays de la sous- région fassent des efforts pour accroître leur offre nationale de produits agricoles et de l’élevage. Cependant, cette offre est fortement tributaire des innovations technologiques et d’initiatives institutionnelles. En effet, l’implication de la recherche associée au conseil agricole et rural ; et le renforcement de capacités des acteurs sont supposés des atouts majeurs pour l’amélioration de l’offre agricole. Ainsi, les Etats en Afrique de l’ouest sous l’initiative et la coordination du CORAF/WECARD, appuyé par la banque mondiale, proposent le programme d’amélioration de la productivité agricole (WAAPP) au Sénégal, au Mali et au Ghana. Le programme a comme objectif principal de contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire par un accroissement durable de la productivité agricoles, et notamment les céréales sèches pour le Sénégal (mil, sorgho, maïs et fonio). Il s’agit de développer et de diversifier ces filières agricoles à travers un meilleur accès au marché et à des technologies adaptées répondant aux besoins des producteurs tout en préservant l’environnement. La réalisation de ces objectifs devrait permettre au Gouvernement du Sénégal de répondre à sa volonté de promouvoir le secteur agricole en créant des conditions favorables à l’utilisation efficiente des technologies susceptibles d’améliorer la productivité agricole. La complexité et la diversité des systèmes de production des cultures céréalières ciblées rendent difficiles la lisibilité et l’efficacité de l’évaluation des impacts potentiels induits par le programme WAAPP. Ceci justifie la réalisation des études de référence pour mieux apprécier l’apport d’un tel programme au pays. Ainsi, cette mission de consultation, a pour objectif, de faire un état des lieux avant le démarrage du programme. Il s’agira de collecter, de décrire et d’analyser les données de références sur la situation et l’évolution de la productivité des spéculations agricoles ciblées. Il s’agira également d’identifier des indicateurs de suivi pour l’évaluation des impacts du programme dans le long et court terme. En effet, les ressources limitées des finances publiques associées aux questions d’impact social, économique et environnemental des programmes de développement ont accru, comme jamais, le besoin d’évaluation d’impact. Les décideurs et bailleurs de fonds demandent constamment plus d’évidence sur les bénéfices des programmes proposés sur le secteur agricole et sur le niveau de vie des populations rurales impliquées.

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II. METHODOLOGIE 2.1. APPROCHE METHODOLOGIQUE L’approche méthodologie repose sur trois piliers. Le premier niveau est la documentation sur l’ensemble des supports du projet WAAPP et sur les projets et programmes de recherche, de développement et sur les politiques et productions agricoles, notamment sur les céréales sèches déjà réalisés et/ou en cours. La documentation la plus large possible sera le support déterminant dans l’identification des paramètres d’évaluation et des hypothèses de résultats sur les progrès réalisés, les contraintes et opportunités d’amélioration de ces cultures ciblées. Cette documentation permettra aussi d’analyser les grandes tendances et orientations sur ces filières au niveau national. Le deuxième niveau de l’approche sera participatif et axé sur la concertation et la collaboration avec l’ensemble des partenaires du programme (CORAF/WECARD, coordonnateur du PSAOP, les partenaires OP, leaders dans les communautés rurales locales) et institutionnels (ISRA, CERAAS, ITA, ANCAR, DRDR, SODEFITEX, ASPRODEB, Universités) ; et autres structures de développement (ONG, etc.). En effet, la définition et l’identification des hypothèses et scénarii réalistes des effets potentiels induits par le programme et les éléments de la situation de référence à toutes les échelles seront discutés avec l’ensemble des institutions et partenaires impliqués. Le troisième et dernier niveau sera une enquête auprès des acteurs sur le terrain dans les principaux départements des zones agro-écologiques ciblées (Bassin Arachidier, Sénégal Oriental, Moyenne et Basse Casamance et Moyenne Vallée aval du Fleuve Sénégal). Dans ces différentes localités, des entretiens avec tous les acteurs porteront sur le niveau de technologies développées et utilisées sur ces filières, le patrimoine foncier, leur évolution, les causes et conséquences sur le développement de ces cultures, la disponibilité des infrastructures requis au niveau des localités. Les discussions porteront également sur les tendances de rendement par culture, les types de cultures, le ratio superficie par exploitation, le niveau de leur engagement par rapport à la conduite du projet, etc. Le diagnostic basé sur l’interview et l’échange d’idées avec les populations, aura pour objet d’identifier les contraintes, les obstacles, les freins auxquels les populations font face et qui entravent leur développement. 2.2. METHODE D’ECHANTILLONNAGE La complexité et l’hétérogénéité des filières ciblées et l’étendue de l’aire d’étude nous imposent une méthodologie d’échantillonnage dite « multi-stage ». Il s’agit d’étapes consécutives élaborées pour arriver à la sélection d’unités de base d’observation (ménage agricole) où les impératifs de représentativité sont respectés. La première étape est l’identification des zones d'étude avec un choix raisonné sur la base des acquis de la recherche (études de typologies & de caractérisation). La seconde étape constitue le choix raisonné sur les sites ou villages d’étude par départements et communautés rurales et qui sont représentatifs de ces zones agro-écologiques et des systèmes de production des cultures ciblées. Cette phase suivra un processus participatif en relation avec les DRDR, ANCAR et autres acteurs de terrain. L’enquête diagnostic participative avec ces structures est le principal support des choix. En dernière étape, il s’agira d’un choix aléatoire sur l’unité d’observation qui est le ménage agricole dans les villages ou sites d’étude retenus

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2.2.1. ZONE ET SITES DE RECHERCHE Le découpage du Sénégal en zones agro-écologiques de production homogène reflète la diversité des situations au niveau des systèmes de production et sert de cadre de référence. Les critères retenus pour effectuer ce découpage sont d’ordre physique (pédologie, climat et végétation), humain (ethnie, densité de population) et agricole (type et système de culture, type d’équipement agricole). Ainsi, selon les études de l’ISRA/BAME (1988), il existe huit grandes zones agro-écologiques (carte 1). Ces zones sont la vallée du fleuve Sénégal (système irrigué dans le nord du pays), la zone des Niayes (le littoral de Dakar à Saint Louis), le Nord et Sud du Bassin Arachidier, la zone sylvo-pastorale (dominée par l’élevage), la Basse et Moyenne Casamance (dans l’extrême sud du pays) et le Sénégal Oriental et la Haute Casamance. Dans le cadre de cette étude, les principales zones de production des filières ciblées (mil, sorgho, maïs et fonio) sont le Bassin Arachidier, le Sénégal Oriental, la Basse et Moyenne Casamance et la Moyenne Vallée aval et amont du Fleuve Sénégal. Les filières ciblées sont fortement représentées dans ces zones agro-écologiques. Le Bassin Arachidier couvre les régions administratives de Diourbel, Thiès et Kaolack dans sa partie centrale, les régions de Fatick dans sa partie est, la nouvelle région de Kaffrine dans sa partie sud et la région de Louga, dans sa partie nord. Le Sénégal Oriental est compris dans la région administrative de Tambacounda (départements de Kédougou, Tamba). La Basse et Moyenne Casamance comprennent les régions administratives de Ziguinchor et de Sédhiou. La moyenne vallée aval et en amont est comprise entre les régions administratives de Saint-Louis et Matam.

Carte 1 : Les Zones agro-écologiques du Sénégal (Source : Dia, D. (2006).

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Dans chacune de ces régions, deux départements sur les trois ou quatre ont été choisis sur la base de leur représentativité par rapport aux systèmes de production des cultures ciblées. Ensuite, dans ces départements, deux villages présentement encadrés et deux non encadrés ont été choisis sur la base de cette même démarche de stratification. Les villages encadrés constituent les cibles potentiels du programme du WAAPP et les villages non encadrés sont les villages témoin. En réalité, les villages qui sont présentement encadrés par les structures décentralisées de l’Etat (ANCAR, DRDR) sont ceux qui ont la forte probabilité d’accueillir les programmes de recherche et de transfert de technologies du WAAPP. Ceux, par contre qui ne sont pas encadrés ont peu de chance d’être choisis pour abriter ces divers programmes. Ainsi pour permettre une évaluation de l’impact réel du futur programme sur les populations, il est crucial de faire cette situation de référence sur les deux groupes de population qui sont sensiblement homogènes dont la seule différence est la probabilité de participer ou non au dit programme. Néanmoins, le programme WAAPP est destiné à tout le monde rural. Ainsi à l’évaluation de l’impact, le seul critère à retenir sera l’adoption ou non des technologies issues du programme sur la population d’ensemble (cible et témoin) dont la situation de référence est l’objet de cette présente étude. 2.2.2. ECHANTILLONNAGE A la suite du choix raisonné sur les zones et sites d’étude, l’unité d’observation est le «ménage agricole». Cette unité est choisie aléatoirement sur les sites (villages d’étude). Par ailleurs, compte tenu de la spécificité de l’analyse sur les priorités (mil, sorgho, maïs et fonio), de l’étendue des zones de production et des moyens disponibles, la taille de l’échantillon de l’échantillon a été déterminée par la méthode des calculs de puissance. Les calculs de puissance permettent de répondre à deux questions : • •

étant donné l’impact que le programme devrait générer, quelle devrait être la taille de l’échantillon afin de pouvoir le détecter ? quelle est la façon la plus efficace pour détecter l’impact du programme, étant donné le budget d’enquête disponible ?

En effet, la taille de l’échantillon nécessaire pour une enquête donnée est déterminée par ses objectifs de mesure. Pour les études d’évaluation comme celle du WAAPP, les enquêtes sont conçues pour mesurer soit des changements au niveau des indicateurs dans le temps, soit des différences au niveau des indicateurs entre les groupes cibles du projet et les groupes témoins. Il existe cinq facteurs qui déterminent la taille de l’échantillon pour cette étude. Les deux premiers facteurs concernent des caractéristiques de population et les trois derniers sont choisis par le responsable de l’évaluation. Il s’agit des facteurs suivants : • • • • •

le nombre d’unités de mesures au sein de la population cible le niveau initial de l'indicateur l’ordre de grandeur du changement ou des différences entre les groupes de comparaison susceptible d’être mesuré de manière fiable le degré de confiance avec lequel on souhaite pouvoir dire qu’un changement observé ou une différence entre les groupes de comparaison, de l’ordre de grandeur susmentionné, n’aurait pas eu lieu par hasard (niveau de signification statistique), le degré de confiance avec lequel on souhaite pouvoir dire qu’un changement effectif ou une différence effective, de l’ordre de grandeur susmentionné, pourra être détecté (puissance statistique).

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L’objectif WAAPP est de contribuer à l'augmentation de la productivité agricole des spéculations prioritaires conformément aux priorités régionales. Plus spécifiquement, le projet vise notamment à générer et à diffuser des technologies améliorées dans les pays ciblés, en mettant l’accent particulièrement sur les céréales sèches pour le cas du Sénégal. L’un des principaux objectifs du programme est d’améliorer les rendements des céréales sèches comme le Sorgho, le fonio, Le mil et le maïs au moins de 10%. Pour pouvoir apprécier si cet objectif sera atteint, les enquêtes ménage auprès des producteurs seront effectuées dans les différentes zones agro-écologiques du pays. Il s’agira de collecter des informations relatives au rendement des céréales et de toute autre variable pouvant nous servir de contrôle dans l’analyse. En calculant la moyenne des rendements des céréales sèches au Sénégal, nous obtenons une moyenne de 575 Kg/ha. En supposant maintenant que le programme pourrait augmenter ce rendement moyen au moins de 10%, quelle serait la taille idéale de l’échantillon des ménages permettant de mesurer cet impact avec un degré de confiance de 95% et une puissance de 90%? La formule qui nous permet de déterminer la taille de l’échantillon dans une telle situation se présente comme suit : n = D[( Z α + + Z β ) * ( ET12 + ET22 ) /( X 2 − X 1 ) 2 ] n = taille minimale de l’échantillon nécessaire par série d’enquêtes ou groupe de comparaison. D = effet de conception pour les enquêtes à grappes X1 = le niveau estimé d’un indicateur au moment de la première enquête ou pour la zone témoin. X2 = le niveau escompté de l’indicateur soit à une date future, soit pour la zone du projet pour que la quantité (X2 - X1) soit la taille de l’ampleur du changement ou des différences entre les groupes de comparaison que l’on souhaite être en mesure de détecter. ET 1 2 et ET 1 2 = écart type escompté pour les indicateurs pour les séries respectives d’enquête ou les groupes de comparaison étant comparés Zα = le score Z correspondant au degré de confiance que l’on souhaite avoir pour conclure qu’un changement observé de la taille (X2 - X1) n’aurait pas eu lieu par hasard (signification statistique) Zβ = le score Z correspondant au degré de confiance que l’on souhaite avoir pour dépister avec certitude un changement de la taille (X2 - X1) si un tel changement a effectivement eu lieu (puissance statistique). La principale difficulté en utilisant la formule susmentionnée, c’est qu’elle demande des informations sur l’écart type de l’indicateur utilisé pour le calcul de la taille de l’échantillon. La solution référée consiste à utiliser des valeurs d’une enquête précédente réalisée dans le contexte dans lequel est mis en œuvre le programme qui fait l’objet de l’évaluation. Nous utilisons dans cette étude les données d’enquête sur les rendements des différentes céréales sèches au Sénégal où le rendement moyen sur le mil est de 500 kg/ha variant entre 800 et 1200 kg/ ha, celui du sorgho est à 700 kg avec une variation entre 1000 et 1500 kg/ha. Pour le maïs, il est de 800 kg/ha avec une variation entre 1000 et 2000 kg. Le Fonio a un rendement moyen de 300 kg/ha avec un minimum de 400 et un maximum de 500 kg/ha. Avec, les possibles d’améliorations de 10% des rendements, nous obtenons les estimations suivantes :

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Taille n = 2(1,96+1,282)² *(222² +243²)/( 632-575)² = 701 ménages Nous obtenons un échantillon de 701 ménages par groupe de comparaison. Donc l’échantillon total sera égal à 701x2 = 1402. Comme nous devrons faire des enquêtes de suivi, il faut prendre en compte un taux de déperdition sur les ménages de l’ordre de 10,5%. Ceci combiné aux moyens et le temps disponibles, nous amène à un échantillon variant entre 1200 à 1500 ménages. Ainsi, d’une population ciblée à 1400, nous avons finalement eu 1260 ménages sur l’étendue du Sénégal dans les zones ciblées aussi bien villages cibles que témoins. Par ailleurs, on rappelle que dans chaque zone, le nombre de villages témoin est égal au nombre de villages cible. Ainsi, la taille de l’échantillon est de 10 par village cible et par village témoin (tableau 1). Cette procédure reprenant les principes de sondage stratifié représentatif conduit à l’utilisation de taux de sondage uniforme dans les différentes strates. Ceci rendra appropriée la prise en compte des moyennes calculées dans l’échantillon comme estimateurs des moyennes de la population des zones d’étude. Ainsi, l'étude couvrira de façon homogène l'ensemble des systèmes de production des céréales traditionnelles ciblées du pays sur la base des critères représentatifs. Elle englobe aussi les différentes pratiques culturales et situation de référence de ces systèmes de production au Sénégal. Tableau 1 : Taille de l’échantillon par village et par zone Zone agro écologique

Taille échantillon

Zone 1 : Bassin Arachidier

Nombre de villages par zone 52

520

% par rapport taille zone 41

Zone 2 : Sénégal Oriental

23

230

18

Zone 3 : Basse et Moyenne Casamance

30

300

24

Zone 4 : Vallée du Fleuve Sénégal

21

210

17

TOTAL 126 1260 Source: Estimation de l’auteur à partir du recensement national de 1998 (RNA, 1998).

100 %

Les enquêtes élargies concernent l’exploitation agricole dans son ensemble auprès des chefs d’exploitations en présence des membres. Celles réduites sont destinées à certains membres de l’exploitation (aspect de la consommation aux femmes ; aspects organisationnels aux membres concernés, etc.). L'approche consiste à combiner l'évaluation à travers des enquêtes élargies sur l’exploitation agricole et le suivi rapproché des certaines activités particulières de revenu, de santé ou autre sur une échelle plus réduite. Dans le premier cas, il s'agit d'obtenir des informations quantitatives au niveau du chef d’exploitation sur les flux des ressources et le suivi de leur allocation, l’organisation du ménage et de sa vulnérabilité. Le deuxième niveau concerne la collecte des données qualitatives et quantitatives complémentaires sur les aspects de sécurité alimentaire et de santé, etc. Le tout est complété par des investigations informelles au niveau des différents acteurs dont les organisations paysannes et les diverses structures d'intervention, les fournisseurs de crédit, etc. qui opèrent dans la zone. Ce même dispositif est élaboré au niveau des acteurs du marché, des acteurs de la recherche et de la vulgarisation. Pour le cas des marchés, il s’agira d’identifier les réseaux de distribution primaires et secondaires des productions, les saisonnalités et les intervenants. Les données secondaires sur les prix, les fluctuations interannuelles des productions serviront de 7


support d’analyse sur les tendances et autres estimations. La collecte d’informations sur les technologies produites, vulgarisées et/ou en processus de transfert, les moyens mis et les perspectives sera menée auprès des institutions et programmes nationaux de recherche et de vulgarisation pour ces divers produits. Ces enquêtes sont informelles. 2.3. CADRE METHODOLOGIQUE D’ANALYSE L’objectif stratégique du programme WAAPP est d’augmenter la productivité agricoles des cultures ciblées par la génération et l’appropriation de technologies et conseils agricoles à la demande des producteurs, la consolidation et ou l’élaboration des réformes institutionnelles du secteur et la recherche de synergies avec les programmes complémentaires. Ainsi, les principaux indicateurs d’évaluation du programme WAAPP, sont entre autre, le niveau de production et de rendement des cultures ciblées, les facteurs d’efficacité technique de production (incidence sur la productivité), le niveau de génération et d’adoption des technologies proposées, le niveau de sécurité alimentaire et la part de contribution des cultures, le niveau de technicité des producteurs dans la formulation et l’appropriation des technologies, etc. Globalement, le WAAPP cherche à optimiser l’état de sécurité alimentaire des populations par l’amélioration de la productivité. Pour apprécier ces indicateurs potentiels sur l’étendue des zones de production et des filières agricoles ciblées, il convient de faire des analyses descriptives d’évaluation de la situation actuelle de référence sur ces variables en comparant les ménages des villages cible et témoin à l’échelle zonale et communautaire. Ceci permettra, dans une dynamique de suivi- évaluation, d’avoir des indicateurs cohérents de comparaison. L’étude de référence utilise particulièrement une approche analytique de comparaison entre les divers indicateurs sur les caractéristiques socio-démographiques, de production et de productivité sur les céréales ciblées, de revenu et d’état de vulnérabilité. C’est une approche analytique descriptive de type classique. A cet effet, il s’agit donc de la différence entre la situation d’un ménage agricole, potentiel bénéficiaire du programme comparée à celle d’un autre ménage dans un environnement de sans programme, ceci dans les conditions actuelles. Il s’agit de comparer la différence des situations (ici par exemple de productivité) avant l’intervention du programme. Ceci permettra d’évaluer, en mi-parcours ou en fin de projet, les écarts et effets induits du programme sur le bien être, le revenu, la sécurité alimentaire, etc. des populations ciblées. La régression introduit comme variable un indicateur temporel (avant projet) et sur l’indicateur « accès potentiel » au programme. Ceci permettra en fin de projet de mesurer les impacts du programme sur les deux populations identifiées. Ainsi, le produit de ces deux variables permet d’estimer l’effet du programme WAAPP après le projet. Pour la conception d’évaluation des aspects liés à la sécurité alimentaire, nous avons identifié plusieurs indicateurs. En réalité, l’état de vulnérabilité d’un ménage agricole dépend des facteurs physique, humain et capital. Les facteurs physiques de vulnérabilité se retrouvent dans la variabilité climatique, la fertilité des sols, etc., pouvant être matérialisé par les niveaux de rendements, le niveau de production, la diversité des cultures, etc. L’environnement humain caractérise la ressource humaine. Il s’agit des indicateurs sur la force de travail, son niveau de santé, son niveau d’éducation, emploi, activités identifiant par exemple, l’état sanitaire, le taux d’alphabétisation, le taux de chômage, etc.). Le facteur capital caractérise les ressources de tous les secteurs d’activités (production per capita, nombre moyen d’UBT par tête, revenu monétaire per capita, revenu moyen, etc.). En résumé, nous avons identifié trois indicateurs de vulnérabilité. Le premier est caractérisé par le profil de consommation qui montre la satisfaction des besoins de consommation alimentaire en produits et par apport en 8


calories nutritionnelles. Est-ce que le ménage, avec ses ressources, satisfait la norme de 3000 Kcal requis par unité équivalent-adulte et par jour ? Quelle est la contribution de ces céréales dans la satisfaction de ses besoins (en apport Kcal ou revenu) ? Dans une première approche, nous avons choisi les variables qui caractérisent le potentiel disponible au niveau du ménage pour la satisfaction des besoins alimentaires par année. Ces variables sont le niveau de production agricole, le niveau de revenu net d’élevage (pas de données disponibles en UBT) et le niveau de revenus nets non agricoles. Cela permet ainsi d’estimer le niveau de revenus réels du ménage. Ce revenu est décomposé en revenu agricole versus revenu non agricole par tête d’habitant et par unité équivalent, etc. Ce niveau de revenu réel détermine ses capacités potentielles pour faire face à ses multiples besoins dont notamment la satisfaction en calories pour une vie saine et normale. Parallèlement, nous avons identifié la demande ou le profil de consommation par l’équivalent adulte. Il s’agit d’évaluer les besoins de consommation de chaque membre du ménage en fonction de son âge et de son sexe. Ceci permet de corriger la taille du ménage définie seulement en nombre de personnes. L’équivalent - adulte est l’unité de mesure de la taille du ménage qui prend réellement en compte la correspondance intrinsèque de chaque individu en besoins de calories par rapport à son âge et à son sexe. En effet, selon l’Office de Recherche sur l’Alimentation et la Nutrition Africaine (ORANA), un homme adulte a besoin, par exemple, d’une unité en norme de consommation tandis qu’une fillette de moins de 5 ans aurait besoin de 0,44 unités. Cette classification est illustrée dans l’étude ORANA (1993). Par ailleurs, les facteurs d’enrichissement (le niveau de matériels ou équipements agricoles, les avoirs, etc.) sont des critères qui renforcent les capacités d’investissement et de production du ménage. Ce sont des facteurs discriminants qui permettent de caractériser la typologie des ménages et la disparité de leurs dotations factorielles. Ils permettent également d’évaluer le niveau de vulnérabilité du ménage pour faire face à des crises conjoncturelles. Ces biens peuvent par exemple être vendus ou hypothéqués dans des situations de difficultés. Ainsi, donc ces éléments nous informent sur le potentiel disponible au niveau de chaque ménage pour couvrir ses besoins primaires (nourriture, santé, habillement, logement, etc.) ou en d’entre termes pour assurer sa sécurité alimentaire à tout moment

III. CONTEXTE ET ENVIRONNEMENT DES SYSTEMES DE PRODUCTION 3.1. PRESENTATION DES ZONES AGRO-ECOLOGIQUES Sur le plan agro-écologique, le Sénégal est découpé en huit (8) zones qui montrent notamment une grande diversité de leurs agro-systèmes s’intégrant dans de grands ensembles sousrégionaux basés sur les systèmes de production (voir carte 1). Les systèmes nord-sahéliens à pastoralisme dominant (200-400 mm de pluie) correspondent à la zone Fleuve (haute et moyenne vallée) et à la zone sylvo-pastorale du Sénégal. Ils se caractérisent par un pastoralisme transhumant. Les systèmes agro-pastoraux sahéliens (entre 400-800 mm) subdivisés en systèmes agro-pastoraux sahéliens à agriculture sèche (Niayes et centre nord bassin arachidier) et les systèmes agro-pastoraux sahéliens à agriculture humide (sud bassin arachidier). Les systèmes de production varient en passant par (i) pastoralisme strict ; (ii) systèmes à prédominance céréalière (mil notamment en association avec niébé) ; (iii) association agriculture-élevage avec prédominance de légumineuses (arachide) et (iv) intégration agriculture/élevage avec diversification des céréales associées à des légumineuses. Les systèmes agro-pastoraux soudaniens (entre 800-1200 mm) où arbres et arbustes marquent 9


leur présence en même temps que les hautes graminées (au Sénégal, Sénégal oriental/haute Casamance et basse et moyenne Casamance). Les systèmes de production sont (i) à dominance coton ; (ii) association agriculture-élevage avec coton ; (iii) association agriculture-élevage sans coton ; (iv) foresterie et agroforesterie. Les systèmes halieutiques correspondant au Sénégal à la zone maritime. Cette typologie des systèmes est complétée par deux autres systèmes caractérisés par la disponibilité de l’eau à tout moment de l’année : les systèmes irrigués (aménagement des grandes vallées alluviales) et les systèmes périurbains (eaux de surfaces et souterraines peu profondes, proximité des villes pour leur approvisionnement) La pratique des techniques intensives de production par les intrants et la main d’œuvre est une des caractéristiques principales de ces deux types de systèmes. Les systèmes irrigués (zone Fleuve, basse et moyenne Casamance) sont caractérisés par des systèmes de production (i) de type formel (cas de la SAED au Sénégal) avec 300 à 500 ha aménagés et maîtrise totale de l’eau ; (ii) d’initiative privée (groupement de paysans ou d’opérateurs avec des exploitations de 50 à 200 ha) ; (iii) d’initiative privée à caractère industriel et commercial sur 1 000 ha et plus. Les systèmes périurbains (Niayes) sont caractérisés par la diversité des productions végétales (maïs et arachide, cultures maraîchères, fruitiers et florales) et des productions animales (embouche bovine et ovine, élevage caprins, production laitière, élevage aviaire. 3.1.1. ZONE BASSE ET MOYENNE CASAMANCE (BMC) La zone Basse et Moyenne Casamance s’étend sur 14.632 km² soit 7,5% du territoire national et couvre la région de Ziguinchor et le département de Sédhiou. Sa population rurale dans sa majorité (entre 63 et 8 7%), est estimée à environ 680.000 habitants représentant plus de 10% de la population totale. La pluviométrie y est encore relativement satisfaisante dépassant 1 000mm en moyenne annuelle. La zone BMC dispose d’un fort potentiel en ressources naturelles et de fait a une importante vocation agricole. La superficie en terres arables (sols lourds et profonds) est évaluée à un million d’hectares, les ressources en eaux souterraines sont peu exploitées, les fourrages naturels sont abondants (hautes graminées), les ressources forestières (arbres, arbustes) représentent 43,5% des potentialités nationales et les ressources halieutiques sont peu exploitées. Pourtant au cours des deux dernières décennies, le potentiel agricole de la région n’a cessé de se réduire et la zone Basse et Moyenne Casamance est devenue déficitaire sur le plan vivrier. La sécheresse n’a pas épargné la région et les populations ont exercé des pressions fortes sur les systèmes de production (agriculture, élevage, pêche, foresterie). Les principales cultures vivrières sont le riz, le mil, le sorgho, le maïs et le fonio. L’arachide, le coton, et dans une moindre mesure le sésame constituent quant à elles, les principales cultures de rente. Face à l’augmentation du taux de salinité des sols, de l’acidité, de la toxicité du fer et de l’aluminium dans les rizières, les surfaces en riz ont été compensées par une extension des cultures pluviales grâce au défrichement de la forêt. L’arachide est devenue la première culture de la région. Le maïs, le mil et le sorgho ont aussi progressé. La production fruitière est importante avec 26.000 tonnes en moyenne annuelle et le maraîchage villageois se développe mais reste en dessous de ses potentialités de production. L’élevage du bétail (bovin et porcin) connaît un développement notoire alors que l’aviculture constitue un secteur prometteur. Les eaux fluviales estuariennes et maritimes de la zone favorisent le développement des activités de pêche et de pisciculture. Les produits de cueillette dans les systèmes forestiers constituent des recettes non négligeables dans la zone. Enfin, il est noté un 10


bon développement des technologies de transformation notamment pour le lait (fromage), l’huile de palme et le sésame. 3.1.2. ZONE SENEGAL ORIENTAL/HAUTE CASAMANCE (SOHC) Sur le plan administratif, la zone SOHC couvre la région de Tambacounada et les départements de Kolda et Vélingara. Cette vaste zone (73.335 km² soit 37% de la superficie nationale), la moins peuplée de toutes les régions agricoles par rapport à sa superficie, compte environ 850 000 habitants. Elle présente une grande variabilité sur le plan des densités allant de 4.2 à 36.5 habitants au km² (les populations désertent les foyers de la maladie du sommeil et de l’onchocercose). Excepté dans sa partie septentrionale, la région SOHC bénéficie d’une pluviométrie supérieure à 700 mm sécurisant les productions. Elle renferme d’importantes ressources naturelles (sols, cours d’eau, flore et faune) réparties cependant de façon très irrégulière dans la zone. Les terres agricoles disponibles sont encore faiblement utilisées et les réserves forestières sont les plus importantes du pays. Les caractéristiques hétérogènes du milieu physique et du peuplement ont contribué à l’émergence et à la diversification des systèmes de production qu’on retrouve aujourd’hui dans la zone. La riziculture de bas-fonds, la culture du sorgho sur sols lourds prévalent tandis que le mil et le maïs y connaissent un important développement grâce notamment à une forte extension des surfaces cultivées. Au total, les systèmes de cultures céréalières couvrent environ 55% des superficies cultivées. L’arachide, marquée par une forte extension des surfaces cultivées (30 à 39% des emblavures) et le coton, dont la production est en baisse (13% des emblavures) constituent les deux principales cultures de rente. Les systèmes de production horticoles restent peu exploités en dépit de bonnes conditions agro-écologiques. L’élevage d’un cheptel trypanotolérant prévaut en Haute Casamance (Kolda et Vélingara) dont la vocation pastorale est établie. Les potentialités halieutiques et piscicoles sont importantes dans la zone (bassin de l’Anambé) mais sous-exploitées. Pour conclure, la zone SOHC constitue probablement la grande région agricole du Sénégal mais l’enclavement qui la caractérise n’a pas favorisé la mise en valeur de son potentiel agricole. 3.1.3. ZONE SUD BASSIN ARACHIDIER (SBA) Le Sud du bassin arachidier correspond à l’ancienne région du Sin-Saloum aujourd’hui scindée en deux régions administratives (région de Fatick et Kaolack). La zone se caractérise par une pression foncière forte (23.945 Km² pour une population de 1.314.000 habitants avec des densités dépassant 60 habitants au Km²), par une dégradation du milieu (érosion éolienne et hydrique), par une baisse du niveau de pluviométrie (variant entre 600 et 800 mm) et par une forte hétérogénéité des systèmes de productions. Toutefois la zone SBA est l’une des premières régions agricoles du Sénégal et ce malgré une baisse de productivité ces dernières années. Dans cette région à vocation agricole pluviale, l’arachide et le mil sont de loin les cultures dominantes avec 90% des superficies emblavées contribuant pour plus de 50% à la production nationale (productions supérieures à 300.000 t). Au mil s’ajoutent le maïs, le sorgho comme cultures vivrières. Quant aux cultures de rente, aux côtés de l’arachide viennent le maïs, le coton et le niébé. Les productions horticoles sont secondaires dans la zone malgré des potentialités non négligeables. Les productions animales sont importantes et l’élevage est de type transhumant ou sédentaire auquel cas il est intégré à l’agriculture. Les surfaces en ressources forestières (30% de la superficie) sont soumises à de fortes pressions du fait notamment de l’action conjuguée des systèmes de culture et d’élevage. Dans le domaine des productions halieutiques, l’existence d’un domaine maritime s’étendant de la 11


pointe de Sangomar jusqu’à la frontière Gambienne et d’un domaine continental constitué par l’estuaire du Sine-Saloum et ses affluents offre des potentialités de pêche non négligeables. 3.1.4. ZONE CENTRE NORD BASSIN ARACHIDIER (CNBA) La zone CNBA couvre les régions administratives de Diourbel et de Thiès et le département de Kébémer dans la région de Louga. Elle s’étend sur plus de 7.4% du territoire national (14.783 Km²) et concentre près de 25% de la population totale (1.726.319 habitants). Comme partout ailleurs au Sénégal, cette zone est marquée depuis plus de vingt (20) ans par une baisse importante de la pluviométrie (entre 400 et 600 mm en moyenne annuelle). La pression anthropique et l’évolution climatique ont contribué à une dégradation accélérée des écosystèmes et induit des changements profonds dans les systèmes d’exploitation. Aujourd’hui, cette zone est celle des systèmes de production agro-pastoraux sahéliens à agriculture sèche et/ou élevage traditionnel et parfois même au pastoralisme strict. La zone CNBA est actuellement confrontée à l’épuisement du patrimoine foncier tant au niveau de la fertilité des sols qu’à celui des ressources ligneuses. De type pluvial, les productions végétales sont marquées par la prédominance de deux cultures (mil à 52.5% et arachide à 38.9%) très peu intégrées à l’élevage et/ou la foresterie. Les autres cultures telles que le niébé et le sorgho occupent 6.9% 1.6% des surfaces cultivées respectivement tandis que les cultures maraîchères (pomme de terre) et fruitières (mangues et agrumes) sont concentrées dans la région de Thiès. Autrefois caractérisée par les performances de ses systèmes agro-forestiers, la zone est aujourd’hui marquée par de faibles potentialités et par le vieillissement des parcs agroforestiers. Concernant la pêche, elle constitue une activité considérable dans la zone. Les ports de débarquements de Mbour, Cayar et Joal ont une importance majeure dans la pêche artisanale au niveau national. Enfin, l’élevage des bovins, des petits ruminants et de la volaille contribue pour une bonne part à l’économie rurale de la zone où l’embouche bovine est l’une des plus importantes du Sénégal. 3.1.5. ZONE VALLEE FLEUVE SENEGAL Cette région agro-écologique s’étend le long de la rive gauche du Fleuve Sénégal depuis Saint-Louis jusqu’à Bakel exclu. Elle compte environ 700.000 habitants répartis sur 44.127 Km² (22.3% du territoire national) soit une densité moyenne des plus faibles (15 habitants au Km²) après la zone SOHC. Les systèmes de cultures pluviales occupent 35% des superficies où domine le mil suivi du sorgho (Matam), du béref (Podor), du niébé et de l’arachide (Dagana). Traditionnellement, les producteurs pratiquent des cultures de sorgho, maïs et niébé sur les berges humides du fleuve au fur et à mesure du retrait de la crue (systèmes de décrue). L’aménagement des barrages de Diama et Manantali, permettant de réguler les fluctuations annuelles du débit du Fleuve, a réduit progressivement les cultures pluviales et de décrue au bénéfice de l’agriculture irriguée. Cette dernière offre un bon potentiel d’amélioration de la productivité pour les cultures céréalières (riz et maïs) dans le delta du fleuve et la moyenne vallée (zone des systèmes irrigués). La dégradation de l’environnement due aux bouleversements écologiques, à la salinité croissante des terres irriguées du delta, aux vents asséchants et à l’intensification de la riziculture par l’utilisation abusive d’intrants (engrais, pesticides) et les problèmes fonciers constituent des caractéristiques majeures de la zone qui tente aujourd’hui de diversifier ses productions (cultures horticoles, sorgho, arachide, pêche continentale). La moyenne et haute vallée présentent les caractéristiques des systèmes sahéliens agro-pastoraux à pastoralisme dominant.

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3.1.6. ZONE SYLVOPASTORALE (ZSP) Dans la partie nord du Sénégal, la zone sylvo-pastorale, communément appelée Ferlo, couvre essentiellement la région de Louga excepté le département de Kébémer. Cette zone s’étend sur près du quart du territoire national (56.269 Km²) et abrite environ 850.000 habitants. Cette zone, caractérisée par la faiblesse et par l’irrégularité des pluies (200 à 400 mm) limitant les cultures, est à vocation essentiellement pastorale (systèmes sahéliens à pastoralisme dominant). Les systèmes de production sylvo- pastoraux (bovins et petits ruminants) sont organisés suivant un mode extensif transhumant suivant les disponibilités fourragères (pâturages naturels) et hydriques (existence de points d’eau temporaires ou permanents et d’un réseau de forages profonds). La zone abrite respectivement 22% et 30% du cheptel national de bovins et petits ruminants. Au cours des dernières années, on a constaté une détérioration progressive des conditions écologiques liées aux pressions des systèmes de production menaçant les ressources ligneuses et fourragères. Au sud de la zone les systèmes agro-sylvo-pastoraux dominent et le niébé, le béref et les cultures maraîchères s’ajoutent à l’élevage. Récemment, l’embouche bovine et un mode de confiage des vaches en lactation autour de Dahra (encouragé par la mise en place d’un dispositif de collecte du lait) se développent en marge des systèmes pastoraux traditionnels. Enfin, la remise en eaux de la basse vallée du Ferlo suscite beaucoup d’espoir avec notamment le développement potentiel des systèmes de productions halieutiques et irrigués. 3.1.7. ZONE DES NIAYES La zone agro-écologique des Niayes correspondant, selon des critères naturels, à une bande côtière, large d’environ 10 kilomètres située entre Dakar et Saint-Louis, intègre le département de Thiès et le département de Mbour selon des critères de productions (zone des Niayes au sens large). Cette zone se caractérise par une concentration de la population (Dakar renferme 21% de la population nationale sur 0.28% du territoire), par un climat sub-canarien, par des nappes phréatiques peu profondes, par une concentration des activités économiques, par une agriculture périurbaine intensive (systèmes de productions périurbains caractérisés par une diversification des productions végétales et animales), par la prépondérance des activités maraîchères (plus de 80% de la production nationale) et par une contribution importante dans l’approvisionnement de Dakar. Les systèmes de production sont très diversifiés de par leur taille, leur degré d’intensification, les spéculations et la finalité de l’entreprise (activité principale ou secondaire du chef d’exploitation). Le secteur maraîcher en particulier se partage entre (i) de petites exploitations traditionnelles (0.2 à 2 ha, 4 à 6 actifs) dispersées, à faible niveau de technicité, peu ou non encadrées ; ii) des entreprises moyennes (2 à 20 ha) connaissant tous les degrés de l’intensification ; (iii) le maraîchage industriel (plus de 20 ha) individuel ou collectif à fort niveau de technicité, à la commercialisation (interne ou exportation) assurée. L’émergence d’un secteur moderne de production est également visible dans le secteur fruitier, et dans celui de l’élevage, de l’embouche industrielle, ovine et bovine, de l’aviculture industrielle, et de l’élevage bovin laitier. Par ailleurs, le futur canal du Cayor et ses 8 000 hectares de périmètres irrigués offrent des potentialités intéressantes pour la zone.

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3.1.8. ZONE MARITIME La zone maritime se définit comme une unité géographique englobant le plateau continental sénégalais et le littoral maritime où se déroulent les activités liées à l’exploitation des ressources halieutiques (systèmes de productions halieutiques). L’hydroclimat du plateau continental se caractérise par une saison chaude (de juin à octobre) et froide (de novembre à mai) marquée par la remontée de l’upwelling (remontée d’eaux froides ruches en sels minéraux) favorisant le développement de la faune et de la flore marines. La partie terrestre de cette zone est un territoire commun aux cinq zones agro-écologiques à façade maritime. Les fleuves Sénégal, Sine Saloum, Casamance dont les estuaires sont rattachés aux zones agro-écologiques correspondantes, et le fleuve Gambie favorisent les apports terrigènes riches en matière organique. Les productions halieutiques constituent une source importante de devises pour l’économie du pays. Même si le Sénégal reste un producteur important, certaines ressources se raréfient (poissons démersaux) du fait de leur exploitation abusive notamment par les industriels de la pêche. Ces dernières années, l’organisation des professionnels de la filière s’est notablement améliorée avec un intérêt particulier sur toutes les décisions, innovations et tendances les concernant. 3.2. ETAT DE LA RECHERCHE SUR LES CEREALES CIBLEES 3.2.1. HISTORIQUE DE LA RECHERCHE AGRICOLE AU SENEGAL La recherche avant les indépendances : La recherche agricole au Sénégal a débuté au XIXème siècle avec la création du jardin botanique de St Louis en 1850 et la réalisation de quelques expérimentations à Richard Toll par le baron Roger. Elle s’est développée sous l’impulsion du Service fédéral de l’agriculture et du Service fédéral zootechnique et des épizooties basés à Dakar. En 1921 est crée à Bambey, dans la zone de production arachidière, une station expérimentale de production arachidière. Après la seconde guerre mondiale, la recherche agricole connait un essor avec la réorganisation des structures fédérales et la création des instituts français de recherche tropicale : IRHO (Institut de recherche pour les huiles et oléagineux) en 1942 ; le CTFT : (Centre technique forestier tropical) en 1948 ; l’IEMVT (Office d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux) en 1948 ; l’ORSTOM ( Office de la recherche scientifique coloniale qui devient ensuite l’Office de la recherche scientifique et technique d’Outre-mer) en 1949. En 1948 le Service fédéral zootechnique et des épizooties devient le Service fédéral de l’élevage et des industries animales et le laboratoire vétérinaire de Dakar, le Laboratoire fédéral d’élevage (LFER). La recherche halieutique et océanographique s’organise entre les années 1940 et 1950. Elle est gérée par le Muséum d’histoire naturelle de Paris et l’Institut français d’Afrique noire (IFAN). Le Centre fédéral d’Etudes scientifiques des pêches maritimes est créé en 1952 avec trois sections : océanographiques, recherche technique et recherche économique. La recherche forestière, menée au niveau de l’administration des eaux et forêts, s’occupe spécifiquement des programmes de reboisement et de quelques tentatives d’association entre arbres et cultures annuelles. Durant cette période, la recherche agroalimentaire s’effectue au niveau des grandes entreprises et des centres de recherches métropolitaines et les produits sont mis sur le marché 14


par l’intermédiaire des établissements commerciaux existant en nombre important dans les colonies. Durant cette période, la recherche coloniale a mis plus l’accent sur les cultures d’exportations pour la métropole (arachide et coton) au détriment des céréales locales (mil, maïs, sorgho) produites pour la consommation locales La recherche après les indépendances : Lors de son accession à l’indépendance, le Sénégal hérite des structures de recherche en place durant la période coloniale mais la France continue d’assurer la gestion conformément aux accords de coopération scientifique et technique. C’est ainsi que sont créés en 1960, l’IRAT (Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières), et le CEEMAT (Centre d’études et d’expérimentation du machinisme agricole tropical). Cette période est marquée par l’augmentation du nombre de chercheurs et par la décentralisation, la régionalisation et la délocalisation de la recherche qui rapproche de plus en plus du monde paysan. L’ancien Centre Fédéral de recherches agronomiques de Bambey est transformé en Centre national puis confié à l’IRAT. Le laboratoire national de recherches vétérinaires et le Centre de recherches zootechniques de Dahra sont regroupés et leur gestion confiée à l’IEMVT. L’IRHO conduit les recherches sur l’arachide dans les stations de Darou et de Louga. Les recherches sur le coton sont confiées à l’IRCT (Institut de recherche sur le coton et les fibres textiles). En 1961, est créé le CRODT (Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye. En 1963, l’ITA (Institut de Technologie alimentaire) est crée par les autorités sénégalaises pour coordonner et mener des recherches et des actions sur la transformation des denrées alimentaires et leur conservation (adaptation aux normes nationales et internationales), la formation aux techniques de transformation et de conservation des produits alimentaires et le contrôle de qualité. Les recherches forestières sont prises en charge par le CNRF (Centre national de recherches forestières) créé en 1965. Les recherches sur l’horticulture se développent à partir de 1972 au CDH (Centre pour le développement de l’horticulture) de Cambérène sous l’égide de la FAO avec l’appui financier du PNUD et de la Belgique C’est seulement en 1974, que l’ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles) a été créé pour prendre en charge l’exécution des programmes de recherches agricoles. Les principales missions de l’ISRA concernent : la conception et l’exécution des programmes de recherches sur les productions végétales, forestières, animales et halieutiques et en économie rurale ; la création de connaissances scientifiques et d’innovations techniques pour l’amélioration de l’agriculture ; la valorisation et le transfert des résultats de la recherche ; la promotion et la formation des chercheurs nationaux et étrangers. L’ISRA dispose d’importantes infrastructures de recherches (centres et laboratoires, PAPEM, etc. ;) réparties au niveau des 8 zones agro-écologiques du pays, deux unités de valorisation des résultats : UNIVAL et BAME (bureau d’analyses macroéconomiques) et une unité d’informatique et de gestion des données (IUG). A cela s’ajoute le CERAAS (Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse) commun à l’ISRA, au CORAF (Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles) et au CILSS (Comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel). La mise en place du Programme des services agricoles d’appui aux organisations de producteurs (PSAOP) ouvre à l’ISRA, l’ITA, le FNRAA (Fonds national de recherches agricoles et agroalimentaires), et les autres acteurs de la recherche développement (CNCR, ASPRODEB, ANCAR, DRDR, etc..) de nouvelles formes de collaborations participatives

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3.2.2. ETAT DE LA RECHERCHE SUR LE MIL, SORGHO, MAÏS ET LE FONIO 3.2.2.1. Le mil Le matériel végétal Les premiers travaux ont débuté en 1931 et concernaient l’amélioration des mils traditionnels : le mil hâtif, ou Souna, et le mil tardif, ou Sanio. La sélection récurrente appliquée par Etasse (1995) sur trois populations locales de mil Souna à partir de 1961 a abouti successivement à la création de la variété synthétique Souna-2, en 1965, puis Souna-3, en1969, vulgarisée dans la zone Centre-Sud et Est en 1972. Cette variété de 90 jours de structure traditionnelle se caractérise par des épis cylindriques et compacts, un assez bon tallage, une résistance au charbon, une tolérance au mildiou et un rendement de l’ordre de 2,5 à 3 t/ha en station mais seulement 0,77 t/ha en milieu réel. A partir de 1968, le programme d’amélioration variétale s’est orienté vers l’amélioration du rapport grain/paille par un raccourcissement de la tige, parfois très grande chez les mils traditionnels, au profit de la taille et du nombre de grains de l’épi. Cette sélection a produit des populations naines à moitié et aux trois quarts Souna (90-95 jours) avec une nette amélioration des caractères de l’épi et du grain et de la résistance aux maladies. En 1970, les travaux sur la création de variétés naines par le GAM (Groupe d’amélioration du mil) ont abouti à deux synthétiques expérimentales, GAM-73 et GAM-75, de taille courte et d’architecture fine, qui donnent de bons résultats en conditions d’irrigation et de forte fertilisation mais qui sont moins performantes que les variétés traditionnelles dans les conditions paysannes (Bilquez, 1975). La seconde phase de ce programme a mis en évidence l’intérêt des tests génétiques entre les structures parentales et de l’élargissement du matériel végétal existant à d’autres constituants exogènes avant la synthèse des variétés. Au total, sept nouvelles variétés ont été proposées à la vulgarisation ; elles n’ont cependant pas été adoptées par les paysans (Ndoye, 1977-1987). Parmi elles, les variétés synthétiques GAM-8501, GAM8301 et GAM-8201, élargies aux populations aux trois quarts africains, et la variété GAM8303, de structure plutôt consanguine, performante et stable par rapport aux témoins locaux et aux variétés IBV-8001 et IBV-8004 de l’ICRISAT (International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics), ont été testées dans presque toutes les régions du Sénégal, en collaboration avec la SODEFITEX (Société Nationale de Développement des Fibres Textiles) dans sa zone d’intervention. Elles confirment leurs performances, en particulier en systèmes de culture mil sur arachide (GAM-8203) et mil sur mil parqué (GAM-8301), avec des rendements de plus de 1 t/ha. La bonne adaptation de GAM-8203 pour la zone sèche de Louga et de GAM-8501 pour la zone d’intervention de la SODEFITEX semble également confirmée. Parallèlement, les travaux de l’ICRISAT conduits à partir de 1970 ont abouti à la création des variétés IBV-8001 (85 jours), IBV-8004 (75 jours) et IBMV-8402 (75 à 80 jours), qui sont vulgarisées dans la zone nord et centre-nord. Ces trois variétés possèdent une résistance ou une tolérance au mildiou (Gupta, 1986 ; Gupta et al, 1991 ; Gupta et Ndoye, 1991). La création d’hybrides a été reprise en 1982 par l’ICRISAT et s’est intensifiée avec les nouvelles lignées mâles stériles introduites d’Inde (81A et 111A). Le meilleur hybride résistant au mildiou et au charbon est ICMH-8413 (81A x IBMI-8207), avec une production de grains de 31 à 52% supérieure à Souna-3 (Ndoye et Gupta, 1987a, 1987b ; tableau 2).

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Tableau 2 : Principales variétés de mil vulgarisées. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Variétés Année de Domaine de Durée du Rendement moyen Vulgarisation recommandation cycle en milieu réel (t/ha) (j) Souna-3

1969

Centre-sud, Sénégal-

90

3,5

Oriental, Casamance IBV-8001

1980

Centre-sud

80

3,4

IBV-8004

1980

Centre-nord, Louga

75

2,6

IBMV-8402

1984

Centre-nord

80

2,5

Source : Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire 1964-2004, ISRA-ITA-CIRAD (2005)

Les résultats obtenus en collaboration avec le ROCAFREMI (Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche sur le Mil) et l’INSAH (Institut du Sahel) montrent que les formules hybrides donnent des plus-values substantielles de productivité mais que leur utilisation à grande échelle impose la production et la commercialisation des semences. De nouvelles obtentions plus productives que les variétés actuellement recommandées (13 à 22% de plus-value de rendement) sont actuellement proposées pour des tests en milieu paysan. Il s’agit d’ICTP-8203 et GB-8735, pour la zone nord, d’ISMI-9301 et ISMI-9305, pour la zone centre-nord, et de SOSAT-C88 et ICMI-IS-88305, pour la zone centre-sud. Le système de culture Le mil est cultivé soit en culture pure continue dans les champs de case ou en rotation avec l’arachide dans les champs de brousse, soit en culture associée avec le niébé dans le centrenord. Les premières études sur la fertilisation du mil entreprises au centre de Bambey en 1951 (Tourte, 1952) ont permis de recommander, d’une part, la formule 14-7-7 NPK à la dose de 150 kg/ha pour la fumure minérale légère à rentabilité immédiate, d’autre part, une fumure forte de 10-21-21 NPK à la dose de 150 kg/ha pour les thèmes dits lourds avec phosphatage de fond de 400 kg/ha de phosphate tricalcique (Nicou, 1976). Pour optimiser le rendement et tenir compte des besoins instantanés en azote de la céréale, un apport fractionné en bandes localisées de 100 kg/ha d’azote (50% à la montaison et 50% à la floraison) sous forme d’urée à été préconisé (Ganry et Siband, 1974). La courbe de réponse du mil a des doses croissantes de fumier indique qu’une dose de 1 à 3 t/ha donne une plus-value de 20 à 35% et même double le rendement par rapport au témoin sans fumier (Badiane, 1988), L’utilisation agricole des résidus de poisson fumé à la dose de 4 t/ha tous les deux ans permet d’augmenter le rendement par rapport à la fumure minérale recommandée (Ndiaye, 1996). L’arachide, le niébé, la jachère enfouie et le maïs sont les meilleurs précédents culturaux pour le mil. Le travail à la dent pratiqué généralement sur sol sableux avec la houe sine peut donner une plus-value de 20% de rendement par rapport au non-travail du sol (Sène, 1988). 17


Le semis en sol sec avant les pluies, pratiqué à partir du 10 juin dans le cendre-sud et vers le 20 juin dans le centre-nord, donne de meilleurs résultats en terme de rendement que le semis en sol humide. Un modèle permettant de définir la densité optimale en fonction des paramètres architecturaux de la plante à partir du stade de l’anthèse a été élaboré (Pouzet, 1974). Pour la variété Souna-3, cette densité varie de 10 000 à 30 000 plants/ha avec des écartements de 90 cm x 90 cm (Gupta, 1984). Les variétés précoces, d’architecture plus réduite, supportent des densités plus fortes (Jacquinot, 1972). Le semis mécanique du mil est pratiqué avec un disque Bambey 2 à 4 trous à la dose de 3 à 5 kg/ha (Havard, 1986). Deux sarclo-binages sont essentiels pour lutter contre les mauvaises herbes ? La récolte est effectuée à maturité et le séchage se fait soit à même le sol, soit sur un lit de paille, soit sur des claies surélevées (perroquets) où les bottes sont entreposées, soit sur des séchoirs (cribs) orientés perpendiculairement à la direction des verts dominants. La protection des cultures Une bonne production n’est cependant envisageable qu’avec une protection efficace contre les ennemis. Les insectes sont les plus importants du fait des dégâts qu’ils occasionnent depuis le semis jusqu’à la récolte et même pendant le stockage (Ndoye, 1979 ; Ndoye et al., 1984 ; Ndoye et Gahukar, 1987 ; Bal, 1986). Ces insectes attaquent généralement les tiges (foreurs de tiges) ou l’épi (mineuse de l’épi). On peut citer les lépidoptères (Lema planifrons Ws, Coniesta (Acigona) ignefusalis Himps, Spodoptera exempta Wk, Amsacta moloneyi Drc., Heliothis amigera Hbn., Sesamia sp., Raghuva albipunctella Joan) et certains diptères dont Oedaleus senegalensis Uv. Les cantharides sont les plus redoutables ravageurs et provoquent les pertes qui peuvent atteindre 80 à 100%. La lutte contre ces ravageurs passe par l’utilisation de variétés tolérantes et la lutte intégrée. Les variétés les plus performantes pour leur tolérance sont IBV-8001, Souna-3, 3/4HK-78 et ICMS-7819. Les lâchers de Bracon hébéter, ennemi naturel de Heliocheilus albipunctella, sont efficaces dans certaines conditions (Bhatnagar, 1986 ; Bal, 1986). Au cours du stockage, plusieurs techniques de lutte sont proposées : les mesures prophylactiques, l’hygiène des locaux et de la sacherie, l’utilisation des insecticides et le stockage en milieu autoconfiné (Seck, 1992). Les maladies les plus importantes sont le mildiou (Sclerospora graminicola), le charbon (Tolysposporium pennicillariae) et l’ergot (Claviceps fusformis). Les autres maladies (pyriculariose, rouille, taches zonées, viroses, bactérioses) n’occasionnent que des dégâts limités dans le temps et dans l’espace. Parmi les techniques de lutte, on peut citer la résistance variétale, la lutte chimique par traitement des semences à l’Apron-plus et les techniques culturales, comme l’arrachage et l’incinération des plants malades. Le mil est généralement concurrencé par trois groupes d’adventices dont les dicotylédones annuelles (Cassia obtusifolia, Commelina bendhalensis, Corchorus tridens, Zomia), qui apparaissent au début de la culture, les graminées annuelles (Cenchrus biflons, Digitaria spp, Brachiaria spp, Dactyloctenium aegyptium, Pennisetum pedicellatum, Eragrotis tremula) et les cyperacées (Kyllenga squamulata, Cyperus amabilis, Bulbostylis barbata et Fimbristylis spp), qui forment le groupe le moins important. Striga hermonthica peut provoquer des dégâts importants sur cette culture, de l’ordre de 24 à 76% (Diallo, 1985) Une gestion intégrée du foyer de mildiou, striga et mineuse des épis a été proposée pour le bassin arachidier. Elle consiste à traiter les semences avec l’Aprom-plus ou l’Apron-star, à effectuer un troisième 18


sarclage au moment du tallage et à traiter les chandelles au fénitrothion au début de la floraison. Un vaste programme de lutte biologique sous l’égide du CILSS (Comité permanent inter-état de lutte contre la sécheresse au Sahel), lancé en 1983, a permis de développer la lutte intégrée en procédant notamment à l’inventaire des antagonistes indigènes et à la détermination de leur rôle dans la lutte contre les principaux ravageurs dans les différents agrosystèmes. Les variétés résistantes ou tolérantes et les fongicides systémiques constituent actuellement les moyens de lutte disponibles en milieu paysan. La pureté et la qualité des produits Le mil renferme généralement, du fait des opérations de battage, des impuretés dont la présence peut affecter, non seulement l’odeur et le goût des produits finis, mais aussi leur stabilité et leur acceptabilité par les consommateurs. La qualité phytosanitaire est également importante et la fumigation au Phostoxin est une méthode efficace d’élimination des insectes parasites. La post-récolte et la mise en marché La transformation du mil est réalisée selon deux processus. La transformation primaire comprend les opérations de battage, de tamisage et de calibrage, d’épierrage, de piégeage des débris métalliques, de séparation des grains de sable, de décorticage et de mouture pour la production de semoules et de farines conformes aux besoins des consommateurs. La transformation secondaire, qui est issue des travaux de l’ITA (Institut de Technologie Alimentaire), repose sur des unités semi-industrielles dotées d’équipements appropriés pour la première transformation du mil en farines et semoules diverses (Ndoye, 2001). En plus des technologies visant à obtenir des granulés traditionnels (couscous, arraw et tiacry), l’ITA s’est intéressé à d’autres produits comme le pain composé, ou « pain riche »,,la boisson au mil, les biscuits, les crêpes de mil et la farine infantile. Les perspectives La généralisation de la grille normative de recommandations sur la fertilisation doit tenir compte de la diversité des systèmes de cultures et des conditions du milieu. Dans cette perspective, il est nécessaire de poursuivre la création de variétés performantes et stables, d’améliorer les techniques culturales (fumure minérale et organique) et de diversifie les produits à base de mil. Il est aussi indispensable de sauvegarder les acquis scientifiques et matériels, de valoriser et de promouvoir les produits en résolvant les problèmes liés à l’adoption des nouvelles techniques et pratiques agricoles, de sécuriser la production locale et d’améliorer le parc du matériel de transformation, notamment les moulins et les décortiqueuses. 3.2.2.2. Le sorgho Le sorgho (Sorghum bicolor) est, après le mil, la deuxième céréale pluviale cultivée au Sénégal, avec une superficie totale estimée à plus de 230 000 ha pour une production nationale de 147 000 t. Le sorgho est principalement cultivé pour son grain, qui est un aliment de base pour une grande partie de la population du pays. C’est une culture traditionnelle pratiquée en système pluvial, mais aussi en système de décrue, dans la vallée du Fleuve 19


Sénégal. Les principales régions de production sont par ordre d’importance la HauteCasamance, le Sénégal-Oriental, la région de Kaolack et la région de Thiès. Dans la vallée du fleuve Sénégal, le sorgho est surtout produit en culture de décrue et en culture irriguée d’hivernage dans les périmètres aménagés (Lo, M et Moscal. T., 1982). La culture du sorgho présente une production moyenne d’environ 0.64 t/ha, du fait de la faible productivité des variétés, de difficultés liées aux techniques culturales, d’attaques de moisissures et des problèmes liés à la sécheresse, à la médiocre fertilité des sols et au contexte socioéconomique. Les travaux d’amélioration variétale du sorgho ont été entrepris à partir de 1935 par l’IRAT. De 1960 à 1974, date de la création de l’ISRA, les études se sont poursuivies dans le cadre de la sélection d’écotypes et d’hybrides. Dans les années 1970, la demande de variétés précoces, non photosensibles et à grains blancs était pressante en raison de l’aggravation des problèmes de sécheresse, et d’importants travaux ont été menés en collaboration avec des instituts ou réseaux régionaux et internationaux, comme l’ICRISAT, le ROCARS (Réseau Ouest et Centre africain de recherche sur le sorgho, INTSORMIL (Sorghum and Millet Collaborative Research Support Program) et l’université de Nebraska. Ils portaient sur l’amélioration variétale, l’agronomie, la protection des cultures et des stocks et la technologie post récolte. Ils ont fait progresser les connaissances et ont abouti à des résultats utilisables par le développement. Le matériel végétal Le choix du matériel végétal a été essentiellement guidé par la diversité des systèmes et des types de culture : culture pluviale, irriguée ou de décrue. Pour la culture pluviale, il existe trois types de sorgho. Les sorghos de type guinea, constitués essentiellement de variétés locales, sont les plus répandus en Afrique de l’Ouest. Ils sont peu produits, photosensibles et valorisent mal les techniques d’intensification. On peut citer les populations 50-59 (précoces), 63-18 (intermédiaire) et SH60 (tardive). Les sorghos de type caudatum, à la base de la plupart des variétés améliorées, ont presque toujours connu une diffusion relativement limitée en raison de leur manque d’adaptation aux conditions agroclimatiques, de leur très grande sensibilité aux moisissures et de la qualité de leur grain, peu appréciée des populations rurales. Les sorghos de type dura, considérés par Sapin et Reynard (1968) comme constituant la totalité des sorghos de décrue, sont cultivés dans les terres limono-argileuses inondables de la vallée, ou Oualo, lorsque la décrue intervient. A la suite des travaux de Chanterau (1983) et de Luce (1995), un certain nombre de variétés ont été recommandées et vulgarisées pour le centre-sud et sud-est : CE-145-66, qui est stable et productive, avec un rendement moyen de 2,9 t/ha en milieu paysan mais un grain à couche brune qui donne une couleur sombre à la farine ; CE-180-33, recommandée pour le centrenord, qui est également performante, avec un rendement élevé de 2.8 t/ha, un milieu paysan et une tolérance à la sécheresse, aux moisissures et au charbon allongé ; CE-196-7-2, avec un rendement moyen de 2.8 t/ha, qui est recommandée pour la Petite-Côte ; F2-20, avec un potentiel de rendement élevé de 5.3 t/ha, une qualité de grain appréciée et une tolérance aux moisissures, plus tardive (110 jours du semis à la maturité), qui est recommandée pour les zones à pluviométrie supérieure à 600 mm. Les hybrides CK-612A x 75-1 (85-90) et CK612A x 76-8 (100 jours) ont été proposés à la vulgarisation pour la zone centre-nord. En culture irriguée, la sélection porte sur des lignées et des hybrides précoces adaptés à chacune des deux saisons de culture irriguée, hivernage et contre-saison froide, des périmètres 20


irrigués de la vallée du fleuve Sénégal. Il s’agit de variétés lignées, comme CE-151-262 (90 jours) pour la culture hivernale et 75-14 pour la contre-saison froide, et de variétés hybrides, telles 612A x 68-29 recommandée pour les deux saisons, CK-612A x 73-208 pour l’hivernage et CK-612A x 75-14 et CK-612A x 68-29 pour la contre-saison froide (Trouche, 1993). Les rendements varient entre 4,2 t/ha et 7,7 t/ha pour l’hybride CK-612A x 75-14. Cependant, il convient de préciser que ces hybrides n’ont pas fait l’objet d’une production spécifique au Sénégal (tableau 3). Tableau 3 : Principales variétés de sorgho vulgarisées -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Variétés Année de Domaine de Durée du Rendement Vulgarisation recommandation cycle (j) moyen en milieu réel (t/ha) CE-145-66 CE-180-33

1980 1983

Centre-nord, Sine-Saloum

100

5,4

Centre-nord

90

5.3

95

5,0

110

5,3

CE-196-7-2

1983

Zone de Mbour

F2-20

1983

Centre-sud, Sénégal-Oriental, Casamance

Source : Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire 1964-2004, ISRA-ITA-CIRAD (2005)

Le système de culture Pour le sorgho, les références agronomiques disponibles sont peu appliquées, et les systèmes de culture sont très simples (ISRA, 1987 ; Sène et al, 1994). La place du sorgho dans les systèmes de culture est déterminée par son effet dépressif sur la culture suivante, qui limite son intégration dans des systèmes de culture durables et variés (Chopart et Nicou, 1973 ; Delafond et Burgos-Léon 1978 ; Nicou, 1980). L’effet allélopathique du sorgho, qui réduit la germination et la croissance de l’arachide, est attribué à des composés phénoliques dont l’accumulation est fortement et positivement corrélée avec la croissance du sorgho (BurgosLeon, 1979 ; Burgos-Leon et al, 1980 ; Séne, 1999 ; Séné et al., 2000 ; Séné et al., 2001a ; Séné et al., 2001b). Dans le centre du bassin arachidier et les zones sud et est du pays, le sorgho est généralement cultivé en monoculture dans les bas-fonds ou en rotation avec le coton. La partie nord du sud du bassin arachidier connaît une tendance à l’extension de la sole de sorgho, qui révèle une transformation des assolements et des successions culturales (ISRA, 1995). Trois successions principales y sont identifiées : sorgho-sorgho dans les bas-fonds inondés ou inondables, mil-arachide ou mil-sorgho-arachide, jachère-sorgho-arachide quand la jachère couvre des surfaces importantes. Des successions triennales et quadriennales avec sorgho ont été définies dans des systèmes de culture intensifs et semi-intensifs, mais elle ne sont pas pratiquées en parcelles paysannes (Bonfils, 1963 ; Tourte, 1963 ; Tourte, 1971). Le sorgho répond bien à la fumure minérale (Jacquinot, 1964 ; Blondel, 1971 ; Gigou, 1984). Les types de fumure proposés permettent d’augmenter les rendements de 20 à 50% (Vidal et al, 1962 ; Piéri, 1989). Le sorgho étant sensible au pH acide et basique (Blondel, 1970), les labours peuvent améliorer son rendement en modifiant les états du profil cultural (Chameau et Nicou, 1971). Séne et Tourte (1992) proposent un itinéraire technique avec trois modalités d’intensification, liées à des objectifs variés de rendements pour une gamme variétale de sorgho. Cet itinéraire technique est une synthèse de plusieurs travaux (Bonfils, 1963 ; Tourte, 21


1963, 1971 ; IRAT, 1968 ; Havard, 1983 ; ISRA, 1984 ; Luce, 1988, cités par Séne, 1999). Le démariage doit être réalisé avant l’initiation paniculaire, sinon il risque de limiter le nombre de grains par panicule. L’effet allélopathique du précédent sorgho peut être limité par un apport de fumier à raison de 10 t/ha (Burgos-Leon et al, 1980). Toutefois, cette solution n’et pas réaliste, car les matières organiques sont peu disponibles dans les exploitations agricoles et les procédés d’application par labour d’enfouissement sont inaccessibles aux paysans, Séné (1999) recommande soit de réduire les teneurs en composés phénoliques par voie génétique, soit d’éviter l’effet allélopathique (sans supprimer la production des composés responsables) en semant la culture suivante au milieu des interlignes du précédent sorgho. La protection des cultures La faible productivité du sorgho est liée à plusieurs facteurs, en particulier à la présence de ravageurs et de maladies cryptogamiques (champignons, moisissures des grains, charbon, taches grises). Les ravageurs de la culture sont nombreux : les termites (Microtermes sp.) s’attaquent aux tiges et aux épis du maïs et du sorgho ; les sauteriaux provoquent des dégâts parfois importants sur le feuillage ; les chenilles défoliatrices (Mythimna lore) ; les piqueurs-suceurs (Melanaphis saccharis-Aphis sorghi, responsable de la maladie de Ndioumane, qui se manifeste par un miellat abondant sur les feuilles) ; les foreurs de tiges (Sesamia calamistis) ; les chenilles défoliatrices ; les punaises des panicules ; les ravageurs des stocks (Sithophilus zea mays et tribolium castaneum). Parmi les méthodes de lutte, on peut citer : la résistance variétale (par exemple l’utilisation de variétés photosensibles peut limiter les attaques des moisissures par le calage de leur cycle à la fin de l’hivernage), la lutte chimique (Laddock), la lutte biologique et les méthodes culturales (élimination des résidus de récole, semis précoces, rotations). Perspectives Bien que des progrès aient été réalisés dans tous les domaines de la culture du sorgho, des recherches doivent encore être menées sur l’amélioration variétale des types guinea et caudatum afin d’obtenir des lignées de 100 à 110 jours, vigoureuses à la levée, avec une bonne résistance aux moisissures des grains, une productivité élevée et un grain de qualité. La diversification et l’amélioration des produits transformés restent aussi une voie à explorer. 3.2.2.3. Le maïs Introduit en Afrique vers le XVIe siècle par les explorateurs portugais, le maïs (Zea mays L.) est cultivé au Sénégal, principalement pour son grain, dans quatre zones : le Sénégal-Oriental, le Sine-Saloum, La Casamance et la vallée du Fleuve Sénégal. Le développement de sa culture dans chacune de ces régions est lié soit au fait que le maïs y est une culture ancienne dont le produit figure traditionnellement dans l’alimentation, soit au fait que le maïs permet de traverser les périodes de soudure. Les statistiques de la DGPA (Direction générale de la production agricole) montrent qu’actuellement les superficies et la production se répartissent assez équitablement entre les 22


trois principales régions de culture pluviale : Sénégal-Oriental, Sine-Saloum et Casamance. La région du fleuve, qui est une zone de culture irriguée, ne dépasse pas 10% du total national. La production a évolué en dents de scie avec toutefois une croissance relativement constante de 1960 à 1990 et une légère baisse de 1991 à 2000. Un certain nombre de facteurs limite cette production : la sécheresse et la fertilité médiocre des sols, mais aussi le manque de variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques, les problèmes de la protection phytosanitaire, la vétusté du matériel et l’absence de maîtrise de techniques culturales appropriées et accessibles aux paysans. Compte tenu des rendements espérés en milieu réel et de la précocité, les travaux de sélection ont porté principalement sur les variétés locales, pour des rendements allant jusqu’à 2 t/ha, et sur les variétés à pollinisation libre fortement sélectionnées comme les variétés composites ou synthétiques, pour des rendements variant entre 2 et 4 t/ha. Le recours aux hybrides ne se justifie que pour une culture réellement intensive et des rendements supérieurs à 5 t/ha. Le matériel végétal Les travaux ont débuté avant l’indépendance avec le MAS (Mission d’aménagement du Sénégal). A partir de 1960, l’IRAT a obtenu des résultats importants sur les stations de Richard-Toll, Guédé, Kaédi et Séfa. Ainsi dans les années 1970-1980, les variétés Early-Thaï, Maka, Diara et Penjalinan permettent déjà de répondre à bon nombre de besoins (Moscal, T et Lo, M., 1983). A partir de 1984 ; plusieurs variétés sont vulgarisées grâce à une collaboration étroite avec les institutions nationales, régionales, comme le SAFGRAD (Réseau de recherche pour le développement des cultures vivrières en zones semi-arides), et internationales, tels le CIMMYT (Centro International de Mejoramiento de Maiz y Trigo) et l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture). Il s’agit de Synth-C, de Jaune Denté de Bambey (JDB) et du composite jaune extra-précoce CP75 (Camara, 1986 ; Durovray, 1976 ; Ndiaye, 1987). A partir de 1998, plusieurs formules variétales sont identifiées et proposées à la vulgarisation dans le cadre de l’élargissement de la gamme variétale et du renouvellement de la carte du maïs (Ndiaye, 2002) : des variétés hybrides jaunes à cycle intermédiaire (9903-2, Oba-Super2(RE), 9901-3 et 9901-5), des hybrides blancs (9705-89, 9705-7, 9916-8 et le composite TZLCom-4-C1), avec des rendements de 5 à 7 t/ha), des variétés composites extra-précoces avec un cycle semis-maturité de 75 à 80 jours (EV-96-TZEE-WC2, 97TZEE-W2C1 et EV-98TZEE-Y, avec des rendements de 3 à 4 t/ha) et des variétés précoces à intermédiaires de 90 jours (Across-Pool-16-DR, TZEW-Pop x 1368-STR-C1, AK-9331-DMR, EV-DT97STR-C1, Ac-94-TZE-Comp-5-W, Synth-9243, Suwan-1 et DMR-ESR-W, avec des rendements de 4 à 6 t/ha) (tableau 4).

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Tableau 4 : Principales variétés de maïs vulgarisées ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Variétés Année de Domaine de Durée du Rendement Vulgarisation recommandation cycle moyen en milieu (j) réel (t/ha) Synth-C JDB

1983 1983

Saloum, Moyenne-Casamance Saloum, Moyenne-Casamance

A-Pool-16-DR

1999

Saloum, Moyenne-Casamance

DMR-ESR-W

1998

Saloum, Moyenne Casamance

TZEE-Y

1998

Sine-Saloum, Centre-nord

90

3,5

90 100

3.0 4,5

90

3,5

80

3,0

TZEE-W

1998

Sine-Saloum, Centre-nord

80

3.0

Early-Thaï

1996

Sine-Saloum, Casamance

90

3.5

Synth-9243

1997

Saloum, Moyenne-Casamance

95

4.0

Source : Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire 1964-2004, ISRA-ITA-CIRAD (2005)

Le système de culture Les conditions de culture du maïs en zone pluviale varient de la culture traditionnelle en champs de case à la culture pure ou associée en pleine champ avec différents niveaux d’intensification. Traditionnellement cultivé sous pluie dans la région de Bakel au climat soudanien, le maïs est aussi cultivé pendant la saison froide avec la décrue du fleuve Sénégal. La culture de décrue constitue un héritage culturel paysan important dans la vallée. Il s’y ajoute la volonté du gouvernement de développer la maïsiculture irriguée, qui passerait de 11 à 38% en systématisant la double culture et les systèmes culturaux intensifs. En matière de fertilisation minérale, plusieurs formules ont été recommandées : en thème léger, 150 kg/ha de 8-18-27 et 100 kg/ha d’urée, en thème lourd, 300 kg/ha de 8-18-27, 400 kg/ha de phosphate tricalcique et 300 kg/ha d’urée (Durovray et Gracien, 1972). L’apport de 3 t/ha de compost et de 50 kg/ha de N (Urée) permet d’obtenir un rendement de 3 t/ha de maïsgrain et de réduire ainsi les doses d’engrais azotés appliquées (Ganry, 1983). Cependant, la valorisation d’autres formes de matière organique telles que les résidus de poisson fumé peut se traduire par une augmentation de rendement de 30 à 40% (Ndiaye, 1996). Les travaux de Nicou (1977) ont montré que les meilleurs précédents culturaux du maïs sont l’arachide, le cotonnier, la jachère et le mil, notamment dans le Sine-Saloum et le SénégalOriental. Le maïs peut aussi se succéder à lui-même, en revanche le sorgho a un effet dépressif très net sur la culture du maïs. Le labour, le billonnage et le buttage présentent certains avantages : ils améliorent la maîtrise des adventices par enfouissement, l’infiltration de l’eau dans le sol et la protection contre le ruissellement et l’érosion (Birie-Habas et Thirowin, 1965).

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La bonne densité de semis du maïs est celle qui permet de récolter entre 40 000 et 50 000 plants/ha pour les variétés intermédiaires du type Synth-C (90 jours). Cette densité est obtenue avec le semoir Super-Eco monté d’un disque de 16 trous (7 mm) et une dose de 16 à 20 kg/ha de semences. De façon générale, le sarclage mécanique est pratiqué à la houe sine, dont les binettes sont réglables en fonction de l’écartement entre les lignes pour effectuer les premiers sarclobinages du maïs. Un buttage léger est souvent conseillé. Des herbicides tels que Callix-combi G, Primagram-extra (Primagram et glyphosate) et Challenge M sont recommandés pour lutter contre les adventices. La protection des cultures Au Sénégal, peu de travaux ont été réalisés dans le cadre de la protection du maïs en raison de la faible incidence des maladies et des parasites en cours de végétation et de stockage. Cependant, le maïs peut faire l’objet d’un certain nombre d’attaques d’insectes, tels les foreurs de tiges (Sesamia calamistis, Eldana saccharina), les termites, les teignes des céréales (Sitotroga cerealella), les pucerons, les charançons du grain, les cicadelles du rabougrissement du maïs et les cicadelles vectrices de la virose à stries (Streak Virus), et de maladies, comme la brûlure des feuilles ou helminthosporiose, la piricuriose, la cercosporiose et la pourriture des tiges et des épis. Les principaux adventices rencontrés sur le maïs sont Striga hermonthica Borreria stachydea, Andropogon pseudapricus, Digitaria horizontalia, Cyperus amabilis, Mariscus squarosus, Bulbostylis barbata, Mitracarpus villosus, Fimbristylis hispidalus. Pour lutter contre ces adventices, il est conseillé de combiner la lutte chimique (glyphosate et turbulytulazine, Calix-combi, Primagram-extra et Challenge M) et le sarclo-binage. L’utilisation de variétés résistantes est une méthode de lutte largement explorée, à côté de la lutte chimique, qui n’est employée qu’en cas de fortes attaques. La sûreté et la qualité des produits Depuis quelques années, beaucoup de petites et moyennes entreprises et industries ont réalisé des progrès dans la transformation du maïs. Plusieurs produits ont été ainsi mis sur le marché, comme la farine, la semoule et les brisures communément appelées « riz de maïs ». Cependant, les transformations sont confrontées au problème de conditionnement et de la conservation des produits de mouture, qui n’est pas sans effet néfaste sur la commercialisation et la consommation de ces produits, Mbaye (1999) recommande un emballage en polyéthylène de 100 µ d’épaisseur, doublé de polypropylène tissé pour les farines et les semoules et de propylène tissé pour les brisures. Les perspectives Les recherches ont révélé l’importance de la fertilisation minérale et organique et des techniques culturales dans l’intensification de la culture du maïs. Les études futures devront mettre l’accent sur les densités de semis en fonction du cycle et du type de variété, sur les techniques culturales et sur les procédés de transformation en vue de diversifier les produits et d’améliorer leur qualité.

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3.2.2.4. Le fonio Le fonio (Digitaria exilis) est une céréale traditionnelle cultivée depuis longtemps au Sénégal. Il joue toujours un rôle important dans la politique de sécurité alimentaire. Il est essentiellement cultivé dans les secteurs centre et sud du pays, notamment dans les régions de Kaolack, de Kolda, de Ziguinchor et de Tambacounda (Fofana, 2002 ; Collectif, 2002). Le fonio occupe des superficies relativement modestes, de l’ordre de 455 ha en moyenne, avec des rendements de 0,55 t/ha et une production annuelle maximale d’environ 2 475 t, soit 0,28% de la production céréalière nationale. Le faible niveau de la production et de la productivité est dû au fait qu’il n’y a pas suffisamment de semences de qualité, que les techniques culturales ne sont pas maîtrisées et que le matériel agricole pour le semis, la récolte et la transformation est rare (Lo, 1998). Le matériel végétal Le matériel végétal est essentiellement constitué de variétés locales traditionnelles, qui se différencient par leur précocité et la couleur de leur grain. Les principales variétés cultivées sont, d’une part, les types extra-précoces à précoces (60 à 75 jours), dont Gnégné Momo, qui permettent de traverser la période de soudure, d’autre part, les variétés tardives, Findimba, Siragué et Dibong, qui ont un cycle semis-maturité de 90 jours. Le système de culture La culture du fonio est pratiquée sur des sols peu fertiles avec des techniques rudimentaires et sans fertilisation. Le semis est effectué à la volée sur un sol préparé préalablement ou non par un pseudolabour manuel suivi d’un enfouissement des graines au râteau ou à la houe. L’entretien des cultures se fait par arrachage manuel des mauvaises herbes. La récolte, la transformation et la commercialisation Les plantes sont récoltées à l’aide d’une faucille et mises en bottes ou en gerbes puis séchées au soleil pendant 3 à 15 jours sur des claies surélevées pour éviter les dégâts d’insectes et de termites. Le battage est réalisé au mortier, par piétinements ou au bâton. Le décorticage est effectué de façon manuelle au mortier, en mélangeant les grains à du sable compte tenu de leur petite taille. Ce travail long et pénible est suivi d’un tamisage et de plusieurs lavages pour enlever les impuretés. Avec la création d’un décortiqueur, la transformation du fonio est devenue semi-industrielle et permet de mettre sur les marchés un fonio décortiqué précuit, produit à forte valeur ajoutée, très apprécié par les consommateurs. Le fonio est un produit d’autoconsommation, généralement utilisé sous forme de grains décortiqués. Il peut être consommé comme le riz, sous forme de mafé, couscous, de niéling et de bouillies. Une faible partie de la production est commercialisée, le plus souvent sous forme de grains décortiqués ou non, à des prix variant entre 200 et 250 F/kg. Les perspectives La culture du fonio, céréale de soudure par excellence, pourrait se développer au Sénégal dans le cadre de la politique de diversification. Pour ce faire, il est indispensable de collecter, d’évaluer et de caractériser le matériel végétal disponible et de créer et diffuser une large 26


gamme de variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques. Il est aussi nécessaire d’améliorer les techniques de culture, de récolte, de battage et de transformation, en mettant au point le matériel adéquat, notamment des faucheuses et des batteuses. Enfin, il est important de promouvoir la consommation du fonio dans les centres urbains. 3.2.3. CONCLUSION Malgré les efforts de recherche, les résultats obtenus au niveau des agriculteurs restent encore faibles. Il se pose ainsi un besoin d’utilisation efficiente des technologies disponibles. La valorisation des produits de recherche a besoin de supports favorisant l'accessibilité des informations scientifiques et techniques aux utilisateurs potentiels. Il faudrait promouvoir les acquis transférables, sous une forme "digestible" au profit des utilisateurs. Le respect des normes et recommandations des technologies de la recherche par certains producteurs, entraîne de différentiels notables de rendement et de qualité des produits. Ceci prouve la justesse des technologies proposées, cependant leur effet est limité par des problèmes de diffusion et d’appropriation. Un pilotage de la recherche à partir d'une demande locale devrait faciliter l'appropriation des résultats par les bénéficiaires potentiels. Une telle option impliquerait mieux les clients dans le processus d'identification et de mise en œuvre des thèmes de recherche et rendrait plus aisée le transfert et l'appropriation des résultats ainsi obtenus. C’est cette option que tente de développer l’ISRA depuis son dernier plan stratégique de 1996. Par ailleurs, la cellule de recherchedéveloppement en veilleuse doit être redynamisé pour raffermir davantage les liens de la recherche et du développement, mais s’ouvrir à d’autres partenaires. En effet, l’approche classique triangulaire (recherche -vulgarisation- producteur) pour le transfert de technologies est limitative. Le système d’innovation est plus vaste et plus dynamique. Il met en jeu non seulement l’aspect de diffusion, mais aussi l’application des connaissances pour impulser le développement. Ce système constitue le cadre approprié de concertation entre les divers partenaires de la recherche (y compris le secteur privé, les financiers et autres acteurs) pour passer de la production de connaissances à la création de la valeur ajoutée. L'adoption des technologies proposées par la recherche prend ainsi en compte tous les aspects y compris la dimension formation. La formation doit s'organiser autour des organisations professionnelles et des leaders d'opinions des organisations paysannes qui peuvent servir de relais auprès des populations, mais aussi l’implication active des autres acteurs du système pour un meilleur partage des connaissances. Ce cadre permet ainsi l’application efficiente des connaissances (définition première de l’innovation) pour impulser le développement économique et social. 3.3. ENVIRONNEMENT POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL Les instruments de politique de l'État dans le secteur agricole ont été longtemps façonnés par les politiques commerciales (tarif, subvention, taxes, etc.) pour impulser les orientations majeures dans les filières agricoles. L’agriculture étant le pilier de l’économie, les politiques de prix et de tarification permettaient de réguler le processus de développement économique et social du pays. Le but ultime de ces mesures, par delà l'aspect protectionniste, était de rapprocher le taux officiel de change de son niveau réel équilibre et de redistribuer des revenus entre les différents opérateurs économiques dont le secteur public en particulier (qui est sa principale source de ressources). Cependant, cet environnement politique du secteur agricole a fortement évolué depuis les indépendances. 27


3.3.1. REVUE DES POLITIQUES AGRICOLES SUR LE SECTEUR AGRICOLE

Les différentes politiques macro-économiques adoptées depuis 1960 par le secteur public et qui ont affecté la filière céréalière locale ont progressivement évolué avant et après la libéralisation du secteur agricole. En effet, on peut noter trois grandes périodes de régulation du secteur agricole. La première phase concerne l’administration des filières avec les mesures de protection du secteur. Ainsi, on a note quatre options d’intervention : les barrières tarifaires, les barrières non tarifaires, les prix macro-économiques et les barrières internes. Ensuite, on est passé à la phase de libéralisation du secteur agricole avec des séquences différenciées (de la libéralisation complète du secteur au retour actuel de dispositifs mixtes de régulation et de subvention). Ces trois étapes historiques des politiques de l’Etat peuvent être distinguées du point de vue de l’orientation idéologique et du modèle économique servant de base et d’inspiration au rôle de l’État dans la régulation des filières agricoles. 3.3.1.1. L’ADMINISTRATION DES FILIERES AGRICOLES

La première phase peut être située entre 1960 et 1980. Durant cette période de posteindépendance, c’est la politique d’orientation idéologique de type socialiste de « tout Etat ou Etat providence ». Les prix étaient fixés et contrôlés à la production et à la consommation. Des structures de contrôle étaient mises en place pour veiller à l’application des différents prix. L’arachide a été ainsi au cœur de ces dispositifs administrés de régulation du fait de l’importance économique et sociale de cette filière. L’enjeu principal portait sur le contrôle des importantes ressources provenant de la filière arachide par l’existence de marchés garanties mais également la maîtrise de l’approvisionnement. Ce modèle économique est de type classique interventionniste de nature keynésienne. L’Etat était le fournisseur d’intrants, d’équipements agricoles, de services de conseil et d’encadrement de banquier et de vendeur. Ainsi, le programme Agricole était basé sur un dispositif coopératif d’intervention en amont et en aval de la production et des prix administrés/garantis/contrôlés. L’administration des filières s’est traduite par la création de différentes structures en amont et en aval pour s’occuper de l’offre de services mais également de la commercialisation. Pour réguler le secteur agricole, l’intervention de l’Etat était accès sur les mesures de protection à travers le contrôle des prix et les taxations sur les produits importés. Le secteur agricole et notamment la filière rizicole, a été protégée par la mise en place des barrières tarifaires et la garantie de commercialisation de toute la récolte par la Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix (CPSP). Ainsi, l’Etat a mis en œuvre les barrières tarifaires, les barrières non tarifaires, les prix macro-économiques et les barrières internes. Les barrières tarifaires étaient des restrictions commerciales en vigueur avant 1993. Elles étaient constituées par des taxes variables (ad valorem) ayant pour objectif de limiter les quantités importées de riz brisé en élevant le prix domestique au-delà du prix international. En 1993, elles concernaient les Droits de Douane (DD) montant de 15% du prix CAF et des Droits fiscaux (DF) d’un montant de 0,30% de la valeur CAF, pour un total de 15,3% du prix CAF (Sidibé, 1993). Sur le plan national, ces restrictions constituaient une taxe implicite au consommateur de riz importé, une subvention implicite aux producteurs de paddy et une source sûre de revenu pour le trésor public. Ces mesures étaient également utilisées pour les autres types de céréales que l’Etat voulait protéger contre les importations, mais plus manifeste avec le riz.

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Les barrières non tarifaires étaient par contre, des restrictions commerciales appelées également quotas. Elles concernaient les restrictions quantitatives imposées sur les quantités maximales de riz tolérées à l’importation. La réglementation en vigueur avant la dissolution de la Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix (CPSP) accordait un quota de 340 000 tonnes de riz par an dont 240 000 t de riz brisé, 20 000 t de riz entier et 40 000 t de riz intermédiaire (op.cité). La CPSP avait le monopole sur l'importation de riz brisé. Ces restrictions quantitatives constituaient également une taxe implicite au consommateur de riz importé, une subvention implicite aux producteurs de paddy, et une rente supplémentaire aux quotataires. Les prix macro-économiques concernent la manipulation des agrégats économiques à travers les restrictions imposées sur les taux de change, les taux d'intérêt et les taux d’inflation. Ceci concernait tous les produits à travers les taux de change de la monnaie locale. Ils ont longtemps été utilisés pour moduler les orientations politiques de l’État sur le secteur agricole. Par exemple, les taux de change ont des incidences directes sur les incitations à produire ou à importer des différents agents économiques. De par sa volonté d’inciter la consommation intensive de matériels agricoles ou d’engrais, l’État jouait par exemple, sur les taux d’intérêt appliqués à ces inputs. La facilitation des services était assurée par l’État qui était à la fois le banquier, le fournisseur d’intrants et l’encadreur. Dans son rôle d’intermédiation et d’agent de tout le processus, l’État s’appuyait sur ces mécanismes pour favoriser l’ampleur de l’utilisation de tels biens ou services. Le taux de l’inflation par contre, permettait de réguler les chocs induits par la montée des prix réels des produits absorbés par l’État dans sa politique d’équilibre social. Ainsi, par le jeu de la Caisse de Péréquation, l’État ne répercutait pas certaine hausse du prix de riz par exemple, auprès des consommateurs. Les barrières internes concernent les formes d'intervention adoptées par le secteur public pour réglementer les prix pratiqués au niveau des consommateurs des produits agricoles, dont notamment le riz, des producteurs et de grossistes. Par exemple, au niveau des consommateurs le prix du riz brisé était fixé par l'État, sans subvention de transport (de 1991 à 1993). Les prix pratiqués au niveau des régions devaient uniquement s’expliquer par le coût de transport. Ces prix oscillaient entre 130 et 140 FCFA le kg (ISRA, 1996). Le prix du riz entier est laissé libre avec un plafond qui se situait entre 250 et 300 FCFA le kg (op. cité). Cette politique soutenait les consommateurs de riz brisé tout en contraignant le prix au consommateur du riz local à s'aligner à ce niveau. Pour les céréales traditionnelles (mil, sorgho), l’Etat intervenait par le biais du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) à réguler le marché. En période de récolte, le CSA intervenait pour acheter du mil et du sorgho et ceci avait pour objectif d’accroître les prix au producteur. En période de soudure où les producteurs deviennent des acheteurs nets de céréales, le CSA vend des céréales pour induire une baisse des prix. Ceci permettait de réguler le marché céréalier à des prix plafonds. L’ensemble de ces instruments a été abandonné avec la libéralisation du secteur. . En effet, au cours des années 1980-90, c’est la période des ajustements structurels. L’Etat a reconnu à travers son plan de redressement économique et financier (1981) que sa mainmise sur tous les secteurs entraînait des déficits budgétaires insupportables. Sur le plan des stratégies d’autosuffisance alimentaire, ces politiques se sont traduites par la faillite des organismes publics chargés de gérer la production (Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix, ONCAD, etc.) et par le développement d’un double marché : un marché administré étroit et un autre plus vaste du secteur privé, mais cloisonné et peu performant. Ces dysfonctionnements ont contribué à la stagnation de l’agriculture vivrière et à la croissance des importations alimentaires (Sidibé, 1992 ; Gaye, 1998). Ainsi, les institutions d’appui au 29


développement et les décideurs ont opté pour la libéralisation du commerce et l’intégration du secteur agricole national comme instrument de stabilisation des marchés locaux de produits alimentaires et de stimulation de la croissance agricole (idem). 3.3.1.2. AJUSTEMENT ET LIBERALISATION

La deuxième phase 1980-2000 constitue donc la libéralisation du secteur agricole et la responsabilisation des producteurs entamées depuis 1980, mais finalisées en 1986. C’est la politique néo-keynésienne de «Laisser faire, vérité des prix». Ainsi, avec le dépérissement de l’État « providence » et l’émergence de dispositifs collectifs privés, l’Etat procède à l’ajustement structurel avec l’impulsion des institutions de Brettons Wood et la libéralisation progressive des marchés, notamment céréaliers. Cette orientation idéologique libérale était de modèle économique néoclassique : laisser faire, vérité des prix, correction des distorsions (ex : élimination subventions). Ceci a été théorisé comme le principe de « moins d’État ou mieux d’État » dans le cadre d’une économie de marché. Pour faire face à la faible productivité agricole, l’Etat du Sénégal a initié des programmes de politique et de réformes sectorielles pour accompagner ces mesures de libéralisation. Ainsi, les instruments d’intervention de l’Etat se sont construits à travers ces programmes élaborés avec plusieurs partenaires au développement. La Nouvelle politique Agricole élaborée en 1984, est le prolongement du programme d’ajustement économique et financier à moyen et long terme de l’Etat dans son engagement avec les bailleurs de fonds, notamment les institutions de Breton Wood. Cette NPA vise à responsabiliser les producteurs, mais aussi à libéraliser le secteur agricole dont la finalité est notamment le développement de la filière céréalière. L’objectif recherché est la réalisation de 80 % du taux de couverture des besoins céréaliers du pays en l’an 2000 pour assurer l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, le plan céréalier en 1985, condition indispensable à la relance de l’offre agricole est une composante essentielle de la Nouvelle Politique Agricole. Ainsi, les efforts de développement de la culture pluviale qui est le principal système de production de ces céréales, sont axés sur le renforcement des mesures d’incitation à l’utilisation des intrants et à l’accroissement des superficies. L’ensemble de ces mesures pour impulser la céréaliculture ont trait à la redynamisation des structures paysannes et à la restructuration des services d’encadrement. Ceci a conduit à la dissolution des plusieurs structures d’encadrement (SONAR, STN, réduction de 56 % des effectifs de la SODEVA, etc.). Ces mesures concernent également l’amélioration des filières d’approvisionnement en intrants, la libéralisation et la commercialisation des intrants et des extrants, et l’établissement et au soutien des prix planchers incitatifs, mais aussi une politique d’importation des céréales modulées à la production nationale. L’Etat a par la suite élaboré le Programme d’Ajustement Structurel de l’Agriculture (PASA) en 1995. Ce programme a conduit à terme le retrait total de l’État dans la filière avec la suppression de toutes les subventions de transport et des prix administrés (juillet 1995), la disparition de la CPSP et la libéralisation totale des importations du riz (février 1996). Le PASA a ainsi permis de parachever le programme de libéralisation complète du secteur agricole entamée en 1984 avec la NPA y compris pour les produits de base (riz, sucre, farine et huile végétale). Ce désengagement de l’État s’accompagne avec la suppression des monopoles. Devant le souci d’assurer une plus grande sécurité alimentaire face à la croissance démographique, l’Etat se fixe comme objectif de favoriser la compétitivité des produits agricoles sur les marchés intérieur et extérieur tout en préservant l’environnement. Les orientations stratégiques majeures de l’agriculture sont définies dans les principaux 30


documents dont notamment le plan céréalier de 1985 et la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA). Après la libéralisation, le secteur agricole est confronté aux enjeux de la concurrence avec les produits importés. Avec la mondialisation des marchés, il ne pouvait pas être autrement. Cependant, la politique de l’Etat reste l’autosuffisance et la sécurité alimentaires. Ceci pose le problème de motivation pour la recherche des marges de progrès et de compétitivité des filières agricoles. Le secteur n’est plus protégé, mais l’Etat appuie timidement la recherche et les services agricoles d’encadrement. Les producteurs s’organisent en associations faîtières (CNCR, CIRIZ) qui négocient avec les partenaires pour la commercialisation de leurs récoltes. Ce nouvel environnement favorise l’émergence d’organisations paysannes fortes et mobilisées et l’opportunité d’intervention du secteur privé dans le système d’innovations. 3.3.1.3. RETOUR DE L’ETAT ET DISPOSITIF MIXTE DE REGULATION

Depuis longtemps, les mécanismes de régulation des filières ont été très fortement influencés par les différentes options politiques et les réformes. Depuis 2000, on note des difficultés dans les réformes libérales et le retour de l’État sur des dispositifs mixtes d’intervention sur le secteur agricole. Cette phase est conçue sur le modèle économique de pensée institutionnelle. L’Etat intervient avec des dispositifs mixtes de type agence de régulation des marchés (RM) en consensus avec les interprofessions, notamment le cas de l’oignon et la tomate industrielle. Cette période est l’émergence des organisations interprofessionnelles des différents produits dont notamment le Comité Interprofessionnel sur les Céréales Sèches. Le transfert de responsabilités prévu dans la loi agro-sylvo-pastorale (LOASP) constitue une nouvelle étape après les filières administrées et le processus de libéralisation entamé à la fin des années 80. Ce sont des stratégies dirigistes et volontaristes qui se traduisent par une forte allocation de ressources financières et le recours aux subventions au secteur agricole. Cette orientation politique est d’option idéologique libérale (ouverture des marchés), mais avec un appui du secteur agricole plus poussé. Ce modèle économique est fortement inspiré par la nouvelle économie institutionnelle. Il s’agit de la prise en comte du facteur institutionnel qui s’ajoute aux forces naturelles du marché comme mécanisme de coordination et de régulation des filières agricoles. Du point de vue des outils d’intervention, cette période est marquée par une forte utilisation de la planification économique avec un État promoteur du développement agricole. L’État producteur, nourricier et responsable du développement avait besoin de disposer des ressources pour mieux asseoir ses politiques publiques. Les mécanismes de régulation mis en place sont relatifs au développement des marchés de monopole et le contrôle des filières par l’État par des interventions. Les réformes majeures ayant des implications dans le fonctionnement des filières sont relatives à la suppression des prix administrés, l’émergence de dispositifs collectifs privés de régulation des filières. La NPA a été marquée par l’émergence de différents types d’organisations. La première génération d’organisations s’était fortement orientée sur la substitution à l’État en s’impliquant dans les activités de production, transformation et commercialisation. Ces organisations prennent la forme de groupements d’intérêts économiques mais également d’associations villageoises. Des dispositifs de coordination privée ont émergé par la suite au niveau des filières pour la prise en charge de la fonction de gestion des intrants, de négociation et de fixation des prix. Ces dispositifs sont d’une grande diversité : elles prennent la forme d’interprofessions, de cadres de concertation locale ou nationale. Ces dispositifs contribuent également à la maîtrise de l’information sur les marchés permettant ainsi de limiter les imperfections. Dans le cas des filières céréales, la suppression de la caisse de péréquation et de stabilisation des prix en 1996 a marqué une étape déterminante dans l’évolution de leur environnement économique et institutionnel. La levée des mécanismes de 31


protection basée sur les prix administrés a accentué la concurrence avec l’émergence des acteurs privés organisés et la mise en place de dispositifs collectifs privés de coordination. L’agriculture sénégalaise en perspective devra s’appuyer sur une exploitation familiale modernisée et sur une intervention d’un secteur privé aidé (facilitation à l’accès au crédit, aux équipements et infrastructures cédés..) pour réaliser le passage de systèmes de production extensifs à des systèmes intensifs, diversifiés et durables. Plus tard, on reconnaitra l’importance du rôle des organisations dans le processus. L’Etat lui transfère certaines responsabilités et l’appuie dans son organisation. Egalement, l’État intervient en dehors de la facilitation et de l’arbitrage des négociations entre acteurs. Par exemple, l’Agence de régulation des marchés créée en septembre 2002 pour assurer le suivi du fonctionnement et l’organisation des marchés participe à l’équilibre entre l’offre et la demande intérieure. Elle constitue aussi un moyen de rationalisation des importations. La stratégie s’appuie sur la gestion des flux d’importations en fonction de la couverture des besoins par la production locale (pour le cas présentement de l’oignon). Toutefois, il faut noter que les céréales locales comme le mil, le sorgho, de même que le maïs et le fonio ne font pas encore partie de ces différentes stratégies. Ceci se comprend avec le mil et le sorgho dont leur importation est relativement faible. Pour le maïs, les besoins sont loin d’être satisfaits par la production intérieure. Ainsi donc ces mécanismes de protection et de régulation ne sont pas encore applicables aux céréales ciblées par le WAAPP. Les enjeux sont ainsi étagés en fonction des produits. Le mil est un produit vivrier et peu est commercialise. La majorité des récoltes est autoconsommée. Le peu commercialisé c’est au niveau local dans les zones de production. D’autre part, les importations du mil sont très faibles, voire inexistantes. Les aides alimentaires sur ce produit sont également très limitées. Tous ces éléments contribuent à limiter le nombre d’intervenants et diminue les enjeux de négociation ou de régulation de cette filière. Par contre, le maïs est fortement commercialisé et intéresse plusieurs acteurs (provendiers, consommateurs urbains, boulangers, etc.). Cela requiert l’implication de plusieurs acteurs (commerçants, transformateurs, provendiers, etc.) dans le fonctionnement de la filière et suscite un besoin de régulation et de médiation. Ainsi donc, le comité interprofessionnel sur les céréales locales dites sèches (CICL) a été crée pour démontrer la capacité des acteurs à gérer au mieux l’avenir des céréales locales. Le CICL (mil, sorgho, maïs et fonio) a été crée le 24 juillet 2001 pour un cadre de concertation entre les acteurs de la filière. Il a été crée suite à la dynamique d’émergence d’associations autour des différentes filières agricoles (CNIA, CIRIZ, etc.). La libéralisation du secteur agricole, le désengagement de l’Etat et la responsabilisation des producteurs ont conduit un repli identitaire des acteurs autour des filières agricoles pour d’une part réguler la filière et d’autre part, négocier les prix. Cependant, la création du CICL a été aussi motivée par l’existence de dynamisme régional de promotion des céréales locales depuis les années 1990 avec les pays membres du CILSS. En effet, pour les céréales dites sèches, un programme régional de promotion a été mis en place depuis 1993 par le Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) à travers le réseau du Programme Régional de promotion des Produits locaux au Sahel (PROCELOS) en partenariat avec le Club du sahel/OCDE. Ce programme concerne dès son démarrage le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, le Tchad, avec une extension en cours aux autres pays membres du CILCSS (Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mauritanie et Niger). Sous l’arrêté n° 1988 du 17 mars 1994, le PROCELOS avait un double objectif. Un objectif d’ordre stratégique qui porte sur l’augmentation significative de la place des produits locaux et notamment les céréales locales dans les modes de consommations des populations, surtout urbaines. Le second objectif est 32


opérationnel et porte sur une meilleure valorisation des produits locaux et l’accroissement de leur production. Au niveau national, ce programme régional est porté par le Relais National PROCELOS (RNP) qui est composé de différents intervenants (structures de recherche (ISRA, ITA..), ONG, Bailleurs de fonds et opérateurs économiques). Ces divers programmes ont fortement influencé entre autre, la création du comité interprofession sur les céréales locales avec l’appui de la direction de l’agriculture. Jadis considérée comme activité marginale et strictement domestique, la transformation de ces céréales est en passe de devenir un créneau dynamique, porteur et stratégique dans l’économie. De cette initiative est né le comité national des céréales locales sous l’égide de la direction de l’agriculture pour se mouvoir en comité interprofessionnel. Cependant, depuis la mise sur pied du CICL, aucune réalisation n’a été comptabilisée. Néanmoins, un plan d’actions pour redynamiser le comité a été élaboré depuis 2004, mais sans suite. Ainsi, la participation de l’Etat au début dans la construction de l’interprofession a été heureuse permettant de capitaliser les différentes expériences des programmes de promotion des céréales locales. Par la suite, l’intervention trop forte de l’Etat dans la gestion courante des activités du comité est assimilée à un contingentement. En effet, l’exécutif est assuré par la direction de l’agriculture sans communication efficiente. Il se pose également des problèmes d’équité et de représentativité des acteurs par zone concernée. Ainsi, avec l’absence de l’Etat dans la régulation des processus, il urge de trouver des interfaces de dialogue. Ainsi, les interprofessions fleurissent pour résoudre, dit-on, les problèmes de communication, de concertation, de négociation, et bien sûr de structuration des filières agricoles. Pour le cas des céréales locales, le cadre existe. La volonté politique de responsabilisation de l’Etat doit s’accompagner par l’implication accrue des acteurs à travers leur interprofession dans la négociation de politiques ou programmes de développement des filières 3.3.1.4. CONCLUSION

Le secteur agricole au Sénégal est en pleine mutation avec les politiques de libéralisation menées à partir du début des années 1990. Celles-ci ont déstructuré le système d’appui centralisé du monde rural, la fourniture d’intrants et de services agricoles avec le retrait de l’Etat. L’enjeu de ces mutations est la responsabilisation des organisations de producteurs et du secteur privé pour la prise en charge effective et efficiente de ces fonctions. Ainsi, de nouvelles institutions publiques ou privées sensées appuyer ou sécuriser la production ont émergé. Ceci a aboutit à l’avènement des interprofessions dans les filières agricoles du Sénégal avec en parallèle un dynamisme organisationnel sans précédent des acteurs. Ces mutations créent des ruptures dans l’approche des incitations à la production, à la transformation et à la commercialisation du secteur agricole et notamment sur les céréales locales. Si l’environnement économique de la production était favorable au lendemain de la libéralisation, la contribution de l’initiative privée n’a pas pour autant contribuer au développement des filières ciblées. En effet, cette situation ne s’est pas accompagnée par une amélioration de la technicité des producteurs. Par ailleurs, les fortes fluctuations des prix induits par la crise alimentaire mondiale durant le deuxième trimestre 2007 marque une nouvelle étape dans l’intervention de l’État dans le fonctionnement des filières. La forte inflation a montré ainsi les limites de la libéralisation et des mécanismes de prix dans la régulation des marchés. Les mesures mises en place face à l’instabilité des marchés mondiaux des produits agricoles et alimentaires ont porté sur les subventions des prix à la consommation par la levée temporaire de la Tva et des droits de douanes. Ces interventions montrent que les

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politiques de régulation sont fortement liées au niveau de développement des filières domestiques et leur capacité à répondre à la demande. 3.3.2. DISPOSITF INSTITUTIONNEL D’ENCADREMENT ET DE PROMOTION

Une analyse de la configuration du système institutionnel d’appui met en relief l’existence d’un dispositif formel marqué par la présence d’acteurs très diversifiés du secteur agricole. Ces structures vont de la recherche, de l’appui technique, de la vulgarisation, du financement au conseil agricole et rural. Ainsi, les structures de recherches pour les céréales ciblées sont principalement représentées par l’ISRA et l’ITA et à moindre degré les universités et instituts de formation agricole ; et leurs divers partenaires nationaux (ISE, etc.) et internationaux (CIRAD, IRD, CORAF, IFPRI, IITA, etc.). On note également dans ce dispositif de recherche, les institutions privées (ONG, firmes internationales, etc.) qui travaillent, le plus souvent en collaboration avec la structure nationale de recherche, les OP et les structures de développement. L’encadrement technique est piloté principalement par l’ANCAR et les services déconcentrés du ministère de l’agriculture (SAED dans le nord, SODEFITEX dans le Sud, SODAGRI dans l’Anambé avec le riz, etc., et les directions régionales et départementales de développement rural (DRDR et DDDR). Dans leur mission d’encadrement, on retient, entre autre, la diffusion et la vulgarisation des informations scientifiques et techniques. 3.3.2.1. LA VULGARISATION ET CONSEIL AGRICOLE Le conseil agricole et rural a connu trois principales phases au Sénégal : La période de 1960 à 1980 : Cette période, marquée par des organismes d’État, a privilégié l’accroissement de la production agricole, notamment arachidière. La demande formulée portait sur des variétés performantes et sur l’intensification de l’agriculture par l’engrais et le machinisme. L’économie agricole est fortement administrée avec une vulgarisation agricole d’encadrement. L’État a mis un important dispositif de vulgarisation, avec des structures nationales dans le cadre du plan quadriennal, qui a défini les premiers objectifs de développement agricole. La vulgarisation est axée sur des thèmes proposés par la recherche agricole, sous forme de recettes à faire appliquer par les services de l’agriculture. La vulgarisation agricole s’appuie sur le programme agricole en collaboration avec les services de coopération qui encadrent les coopératives. Les programmes de vulgarisation sont constitués à partir des besoins exprimés par les coopérateurs, sur les conseils des vulgarisateurs. Cependant il n’existe pas de mécanismes de coordination ou de cadre de partenariat entre les différents acteurs de l’encadrement du monde rural (services de vulgarisation, services d’animation et services de coopération) qui interviennent sans concertation ni synergie en milieu rural. En 1964, la culture arachidière n’est plus subventionnée par la Communauté européenne et par conséquent les pertes sur les recettes d’exportation s’intensifient chaque année. Afin de réduire ces pertes, s’oriente vers l’intensification de la production agricole, une densification du dispositif de vulgarisation et d’encadrement du monde rural grâce à un financement volontariste des opérations d’encadrement. C’est le début de l’ère des SRDR (Société régionale de développement rural) pour une spécialisation régionales des productions agricoles : la SATEC en 1964, pour l’opération productivité arachide-mil dans le bassin arachidier, remplacée en 1968 par la SODEVA; la SAED (Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du Fleuve Sénégal et de la Falémé) en 1965, pour le riz 34


dans la région du Fleuve. Afin d’alléger les charges d’encadrement devenues très lourdes, la vulgarisation est désormais basée sur une plus grande responsabilisation des producteurs ruraux à travers des projets. Le conseil de gestion aux exploitations agricoles est entrepris avec une formation technique et une alphabétisation fonctionnelles en langues nationales La période de 1980 à 1997 constitue la deuxième phase. L’objectif est d’accroitre les productions et d’augmenter les revenus des ruraux en responsabilisant les producteurs vis-àvis de l’intervention des agents de l’état. Cette période est marquée par l’émergence de groupements de producteurs, des associations agriculture-élevage, du crédit agricole, des recherches participatives avec des organisations non gouvernementales prenant en compte les systèmes de productions et les exploitations agricoles à travers l’approche « training and visit ». Cette période correspond à la phase de désengagement de l’État du secteur agricole, à la libéralisation de l’économie et à l’ajustement structurel. Par conséquent, le programme agricole est supprimé en 1979, l’ONGAD (Office national de commercialisation et d’assistance au développement) dissoute en 1980 et la nouvelle politique agricole promulguée en 1984 et conduit au démantèlement du système d’encadrement du monde rural. Les banques de crédit (BNDS et CNCAS) sont créées pour mettre en place un système de crédit agricole favorable à l’initiative privée. Toutes ces orientions politiques, avec leur cortège de mesures d’ajustement ont fini d’installer la vulgarisation agricole dans une crise. Des réformes institutionnelles profondes sont entreprises avec le PASA (Programme d’ajustement du secteur agricole) au début des années 1990. Elles visent une plus grande responsabilisation des producteurs et une libéralisation des marchés. Malgré les importants résultats obtenus par les différentes structures de vulgarisation, les systèmes d’encadrement présentent des lacunes déterminantes : multiplicité des intervenants, diversité des méthodologies, insuffisance des liens avec la recherche, etc.….Eu égard à ces faiblesses, la politique d’appui aux producteurs ruraux devait être réorientée. Pour combler cette insuffisance, le PNVA (Programme national de vulgarisation agricole) avec sa méthode de vulgarisation « training and visit » a été mis en œuvre en 1990. Toutefois le développement de la démarche »training and visit » a été limité car les structures de vulgarisation (SRDR, projets, ONGs, etc.) ne l’ont pas adopté. En définitive, le PNVA n’a pas réussi à combler les insuffisances notées avec les systèmes de vulgarisations précédents, entre autres la prise en compte réelle de la demande des producteurs, leur responsabilisation et leur participation aux programmes. Cet échec a eu pour conséquence l’affaiblissement du dispositif de vulgarisation dans sa globalité du fait du désengagement de l’État, des mauvaises performances du PNVA et des autres intervenants, du manque de moyens et de l’inadéquation des démarches et des méthodes utilisées. La troisième phase en conseil agricole et rural s’étale de la période de 1997 à nos jours Cette période est marquée par des thématiques nouvelles : gestion des ressources par les collectivités locales décentralisées grâce au POAS (Plan d’occupation et d’aménagement des sols), prise en compte des externalités de l’agriculture (environnement, pollution), demande d’outils d’aide à la décision économique et politique comme le SIG (Système d’information géographique), prise en compte de l’urbanisation (nouveaux produits transformés pour des consommateurs soucieux de la qualité). Au cours de cette période, la recherche doit développer à la fois des approches verticales par filière et horizontales pluridisciplinaires et trouver des alliances nouvelles de types partenariat avec des acteurs multiples, publics et privés. Elle doit éclairer les prises de décisions politiques en tenant comptant aux réalités liées aux ressources (terres, eaux, capital, main d’œuvre, information).Durant cette période le choix se porte sur des réformes institutionnelles profondes et un investissement rural productif, 35


conformément aux orientations du PISA (Programme d’investissement du secteur agricole). Face à l’accroissement de la pauvreté en milieu rural, qui fait suite à la baisse de la production agricole, liée en partie à la faiblesse des système de vulgarisation ou d’appui au développement rural, l’État a opté pour une réduction de la pauvreté par le PISA en 1998, dont la composante institutionnelle est le PSAOP, pour un nouveau système d’appui au monde rural, plus complet que la vulgarisation. L’esprit de la réforme visait à créer un environnement où le marché assure la coordination de l’offre et la demande de services adaptés. Ainsi, l'Etat restructure ses services pour mettre en place un dispositif institutionnel partagé avec le privé capable d’appuyer efficacement les organisations paysannes. Il cible ainsi un partenariat public privé dont les rôles et missions sont partagés. L’objectif est le renforcement du secteur privé agricole, la réhabilitation d’un Etat fort et recentré sur ses missions régaliennes et l’émergence d’organisations de producteurs professionnels pour promouvoir le développement agricole. Cette noble ambition pose souvent des problèmes de fonds dans sa conception. Autrefois centralisées dans le dispositif institutionnel, les offres de services adaptés à la demande des producteurs sont laissées à l’appréciation du marché qui est supposé être le régulateur. Ceci pose souvent problème dans le fonctionnement du marché réel qui est de type «imparfait». En effet, les diagnostics effectués sur la vulgarisation agricole, le transfert de technologie, l’appui et le conseil aux producteurs ont montré que les systèmes antérieurs n’ont pas répondu aux attentes du monde rural et étaient peu performantes car elles n’étaient aptes à identifier par une approche participative les besoins des producteurs et leurs organisations et à répondre à leurs demandes par la fourniture des services nécessaires. La stratégie du nouveau système d’appui au développement rural du PSAOP repose sur la centralité du producteur. Elle consiste à habiliter les producteurs et leurs organisations afin qu’ils soient aptes à prendre part aux prises de décision et orientations les concernant et à piloter les services agricoles (la recherche agricole et agroalimentaire, le conseil agricole et rural) par rapport à leurs besoins. Elle vise aussi à mettre en place des services de recherche (agricole et agroalimentaire) et de conseil agricole et rural comptables de leurs résultats et capables de répondre à la demande des acteurs des différentes filières agricoles. Depuis l’indépendance, le Sénégal s’est illustré dans le conseil agricole et rural avec des méthodes et des mécanismes différents. Des sociétés de développement des années 1960-70, du Programme National de Vulgarisation Agricole (PNVA) en 1990, etc., le Sénégal capitalise ainsi une riche expérience en matière d’encadrement du monde rural avec des résultats cependant mitigés. Face à ces résultats contrastés une nouvelle approche de Conseil Agricole et Rural dans le cadre du Programme des Services et des Organisations des Producteurs (PSAOP) est amorcée à la fin des années 1998 pour initier un accompagnement des acteurs du monde rural leur permettant d’adapter leurs modes de production aux évolutions du contexte socio-économique et environnemental et d’ainsi préserver et améliorer leurs revenus. Ainsi, l’ANCAR est créée pour impulser une nouvelle dynamique de conseil agricole. Cette institution sert de relais entre la recherche et le monde rural et a pour mission d'œuvrer à prendre en compte plus globalement les besoins du monde rural et d'instaurer un cadre institutionnel et organisationnel chargé d'harmoniser et de coordonner les stratégies et programmes des différentes structures opérant dans le monde rural en matière de conseil agricole et rural.

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3.3.2.2. LES SERVICES FINANCIERS Les services financiers sont divers, mais restent dominés par la CNCAS (pour le riz, la tomate industrielle et le coton), malgré un développement récent de la microfinance. En zone pluviale, les cultures sont essentiellement autofinancées par les producteurs dans les divers systèmes de production (ISRA, 1996). En effet, la demande en crédit de ces types de cultures (notamment le mil et le sorgho) est « éparpillée » et concerne le plus souvent de faibles montants avec des perspectives de remboursements non sécurisées. En effet, ces cultures traditionnelles dites vivrières sont soumises à d’importants aléas climatiques, mais aussi à un environnement socio-économique instable et risqué, dû au déficit de politiques agricoles maîtrisées et d’organisations de producteurs fiables (Deveze, 2000). Du coup, l’insuffisance ou la totale absence de financements constitue une des contraintes majeures. De 1960 jusqu’aux années 1980, l’État comptait sur les banques nationales de développement pour financer le secteur agricole. Les programmes d’amélioration de l’accès des ménages ruraux au crédit de ces banques commerciales n’ont pas atteint leurs objectifs malgré de faibles taux d’intérêts induits par les programmes de subvention du crédit de campagne. La mission de ces banques traditionnelles commerciales ne s’accommodait pas avec les objectifs d’accès au crédit des ménages ruraux pauvres qui ne disposaient pas des garanties prérequises. De plus, les coûts de transactions de ces banques commerciales étaient trop élevés pour les faibles volumes de crédits souhaités par les petits producteurs ruraux (Fall, 2006). Ensuite, l’échec de ces divers programmes de financement du monde rural a suscité de nouvelles réformes du système de crédit en milieu rural avec l’appui des partenaires extérieurs. Ces reformes misent sur le recours à la microfinance et aux mutuelles d’épargne et de crédit. Ces institutions sont décentralisées et constituent des mécanismes alternatifs d’appuis financiers. Cependant, on note leur quasi-absence dans la prise en charge de la demande sur la filière mil et sorgho. 3.3.2.3. LES AUTRES INSTITUTIONS D’APPUI Beaucoup d’autres institutions publiques ou privées sont impliquées dans l’environnement institutionnel de développement des filières agricoles. Elles sont, entre autre, les organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent sur les différents niveaux des filières. Elles sont très nombreuses sur le territoire national, mais particulièrement dans le Nord (vallée du fleuve Sénégal) et au Sud (Région de Ziguinchor). Leur domaine d’intervention est très varié. Bien que relevant toutes du Ministère du développement social, elles assurent notamment des fonctions d’appui technique et institutionnel à l’échelle des communautés de base. Elles ont développé des relations de partenariat avec les OP à travers des méthodes et outils participatifs de diagnostic, de programmation et de conseil agricole et rural. A côté des services de vulgarisation de l’Etat, elles constituent les principales structures exerçant en milieu rural les fonctions de conseil et d’appui aux paysans. Cependant, leur principale lacune se situe sur le manque de coordination aussi bien dans leurs interventions que dans leurs méthodes d’approches. Leurs zones d’intervention sont généralement très petites, limitant l’impact de leurs activités. Elles manquent aussi des ressources humaines, mais font le « faire faire » en sollicitant très fréquemment les agents des services techniques étatiques décentralisés et les consultants privés.

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Par ailleurs, avec le retour de l’Etat dans la gestion mixte des filières, d’autres structures étatiques se sont créées dans l’encadrement des filières. On note l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) du ministère du commerce qui est responsable de la collecte et de la diffusion de l’information du marché international (riz, oignon, etc.). Sa principale vocation est le suivi mensuel du volume des importations de ces produits, il ne demeure pas moins qu’avec ses dix huit points de collecte sur le territoire national, il assure le suivi hebdomadaire du prix et des niveaux de stocks de la production locale. On note également l’existence d’un Observatoire Régional sur les produits agricoles (SIM). Créée en 2006, cette unité collecte et distribue en bulletin des informations sur le marché sénégalais sur une analyse prospective des tendances du marché régional et les niveaux de production locale.

IV. ETAT DES FILIERES CEREALIERES CIBLEES AU SENEGAL 4.1. SITUATION DE LA FILIERE CEREALIERE AU SENEGAL 4.1.1. NIVEAU DES PRODUCTIONS, SUPERFICIES ET RENDEMENTS Les céréales (mil, sorgho, maïs et fonio) sont produites au Sénégal selon différentes écologies avec des trajectoires différenciées. Contrairement au riz dont une partie est irriguée, ces céréales traditionnelles sont en général sous pluie d’où leur appellation de céréales sèches. Peu de volume de ces céréales provient des cultures de décrue (sorgho) et de l’irrigué (maïs). Parmi ces céréales, le mil, le sorgho et le fonio sont principalement destinés à l’autoconsommation à des proportions différentes. Le maïs est par contre fortement commercialisé avec notamment les acteurs de la volaille. L’ensemble de ces céréales constituent l’aliment de base des Sénégalais, mais sont différemment appréciées en terme d’offre et de demande. Une analyse de l’évolution de la production nationale des céréales ciblées montre un accroissement en dents de scie des productions. Dans cette diversité de l’offre des céréales locales, le mil/sorgho reste fortement dominant. Des années 1980 à nos jours, la part du mil dans la disponibilité des céréales est majoritaire au niveau national. Si au début des années 60 jusqu’en 1980, le mil/sorgho représentait plus de 80 % de la production nationale céréalière, elle se situe à 66 % en 2008 avec une variation saisonnière très marquée ces cinq dernières années. Le mil/sorgho passant de 552 000 tonnes en 1997 à 750 000 tonnes en 2000, puis descend à 502 000 t en 2003 (Graphique 1). En 2006, la production du mil et sorgho atteignait difficilement les 500 000 t et a fortement progressé l’année dernière avec près de 900 000 tonnes. Cette dernière production est en hausse de 44 % par rapport à la précédente campagne mais supérieure de 3 % à la moyenne des cinq dernières années. La chute constatée en 2004 et 2007 s’explique surtout par des pauses pluviométriques en début de campagne et la forte apparition des criquets en 2004. On note cependant, une production du mil beaucoup plus importante que les autres céréales. Si le mil avoisine les 700 à 800 000 tonnes, le sorgho atteint difficilement 200 000 t par an (sauf en 2008, où on note un record de production du sorgho avoisinant 280 000 t). Le maïs augmente par contre, à un rythme très faible en 1998 à 2001 avant de redescendre. Entre 2004 et 2005 avec le programme spécial du gouvernement, le maïs a fait un boum jusqu’à peine 400 000 tonnes. Depuis lors, on constate à une chute des productions du maïs.

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Graphique 1 : Evolution des productions (t) des céréales ciblées au Sénégal (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

Graphique 2 : Evolution des superficies (ha), productions (t) et rendement (t/ha) du fonio (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

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Cette baisse en général des céréales sèches est aussi en partie liée à la péjoration du climat et les modifications de l’écologie qui ont réduit progressivement les cultures pluviales, mais également du sorgho de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal. Par ailleurs, la production annuelle (toutes céréales confondues) en 2008 est évaluée à 1 212 000 tonnes au moment où la demande nationale est estimée à 1 800 000 tonnes (Fall, 2009). Ainsi, la disponibilité de l’offre nationale de céréales ne couvre pas la demande intérieure. Cette situation a été la même que celle de la saison agricole précédente fortifiée par les effets néfastes de la crise alimentaire mondiale avec l’augmentation des cours mondiaux des produits alimentaires. Ceci a été à l’origine des initiatives de l’Etat pour réduire les risques d’insécurité alimentaire au pays avec la GOANA, le programme d’autosuffisance en riz, etc. L’offre globale des céréales reprend un rythme d’accroissement très lent. Le recentrage des activités est orienté vers une diversification notée ces trois dernières années marquée par le développement de la culture du maïs irrigué et l’émergence très timide du fonio (Graphique 2) Comme indiqué dans le graphique 2, le fonio commence à émerger à partir de 2001 avec 900 t pour dépasser légèrement les 1 000 t en 2005. La production de fonio a atteint un record de 4 422 t en 2008. Ce niveau de production reste encore très faible comparé à celui des autres céréales (graphique 1). En effet, la production du fonio n’intéresse que la région du Sénégal Oriental dans les départements de Tambacounda et Kédougou et la Haute et moyenne Casamance (Kolda, Vélingara et Sédhiou). Ces zones restent également les zones de consommation de cette céréale. Le mil est plutôt consommé dans tout le pays, et en particulier dans le Bassin arachidier et le Sénégal Oriental. Il est aussi utilisé dans la transformation en dans les unités agro-industries. Le sorgho est plus utilisé dans la moyenne et haute vallée du Sénégal. Le maïs reste consommé dans sa zone de production (région de Tambacounda) en dehors de son utilisation principalement par les provendiers. Les superficies emblavées en mil restent largement supérieures autres céréales cultivées dans le pays y compris le riz. Elles totalisent plus de quatre fois le total des superficies du sorgho et du maïs qui dépassent difficilement ensemble les 300 000 ha (Graphique 3). Le fonio n’atteint même pas 7000 ha en 2008, l’année de sa meilleure performance. Le total des emblavures pour le riz en irrigué et en pluvial est de 121 775 ha en 2008 (DAPS, 2009). Ce constat montre l’importance accordée à la culture du mil dans les options et stratégies de sécurité alimentaire. Cette culture vivrière sert de grenier et de stabilité alimentaire pour les producteurs de céréales. Toute perturbation de cette culture a des conséquences graves sur l’état de sécurité alimentaire du pays. Néanmoins, la superficie du mil évolue en dents de scie comme au niveau des productions. On a constaté une forte régression des superficies du mil entre 2005 et 2007. Ceci a fortement impacté sur la crise alimentaire ces trois dernières années. Le constat d’évolution en dents de scie est pareil pour ce qui concerne les superficies des autres céréales. Cependant, on note une moindre variation par rapport à l’évolution aussi cyclique des productions. Le maïs a par contre connu une évolution positive des tendances d’emblavure depuis 2003. Le sorgho a connu aussi tendance d’évolution également en dents de scie avec une importante hausse entre 2007 et 2008. Le constat fait sur l’évolution des superficies et des productions montre une relative stabilité des rendements des céréales ciblées. Mis à part le maïs qui a connu de très fortes variations, les autres céréales enregistrent des rendements relativement stables. Le rendement du mil varie entre 490 à 600 kg/ha entre 1997 et 2008. Le rendement de sorgho est plus relevé, mais reste stable entre 550 à 700 kg/ha. Néanmoins en 2008, le rendement moyen du sorgho atteint 900 kg/ha. Le rendement du fonio tourne entre 400 et 550 kg/ha avec plus de 600 kg/ha en 40


2008. Le maïs dont le rendement moyen dépasse plus d’une tonne à l’hectare connaît des évolutions cycliques. Le rendement du maïs passe entre 900 et 1 000 kg/ha entre 1998 et 2001, pour descendre jusqu’à 500 kg/ha en 2002 et 2003 pour faire un bon de plus de 2 000 kg/ha en 2005 avant de chuter au dessous des 600 kg/ha jusqu’en 2007. Ce niveau assez varié des rendements des céréales note un faible niveau de technicité des agriculteurs. Bien que plusieurs technologies soient introduites, le niveau de productivité de ces céréales reste faible. En effet, le potentiel des rendements du mil, sorgho et maïs (de 1,5 à 3 t/ha) est de loin atteint. Ainsi, des marges de progrès sont réelles sur ces filières. En effet, la contribution de la recherche au développement agricole ne peut être effective que quand les technologies améliorées et diffusées sont utilisées par les bénéficiaires. Ainsi, le concept d’adoption des technologies améliorées exprime la matérialisation de l’utilisation de celles-ci par les producteurs, ce qui n’est pas vraisemblablement le cas pour la majorité. Ceci montre le besoin réel de transfert efficient des technologies déjà disponibles. Ainsi, un système efficace de transfert de technologies pourrait accroître le niveau de rendement sur ces céréales prioritaires pour le Sénégal

Graphique 3 : Evolution des superficies (ha) des céréales ciblées au Sénégal (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

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Graphique 4 : Evolution des rendements kg/ha des céréales ciblées au Sénégal (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009) Par ailleurs, le recul des productions céréalières a du à plusieurs facteurs dont notamment le recours à des importations massives de riz. En plus, la forte et rapide urbanisation, le peu d’amélioration apportée dans les systèmes de production du mil et du sorgho et une politique visant à fournir du riz bon marché ont fait que les céréales locales traditionnelles ont été supplantées par le riz dans la ration alimentaire des populations sénégalaises. Cependant, les possibilités d'accroissement des productions des céréales traditionnelles dans des conditions sécurisées résident essentiellement dans l’exploitation judicieuse des marges de progrès potentielles qui existent tout au long de ces filières. Il existe encore des marges de progrès importantes au regard des niveaux de rendements actuels par rapport au potentiel avec une gestion efficiente de la culture. Ainsi, la consommation des intrants de qualité (semences certifiées, le renouvellement de ces semences, l’utilisation des engrais en quantité suffisante, etc.) aura une incidence certaine sur le redressement de ces niveaux de rendements. Mais la réalisation de ces progrès suppose au-delà des facteurs agronomiques, l'amélioration de la qualité des équipements agricoles, des mesures institutionnelles en amont (disponibilité d'intrants et de semences de qualité, crédit adapté, formation...) et en aval (commercialisation, transport, transformation, politique de prix à la qualité, etc.) de la production. L’écart actuel entre la production de céréales et la demande est assuré par les importations commerciales et les aides alimentaires. Si au niveau des céréales sèches (mil/sorgho, maïs), la dépendance extérieure est très faible, il en est autrement pour le riz et le blé. Le riz constitue l’aliment de base de la consommation des Sénégalais et demeure l’alternative de substitution pour le mil. On note des fluctuations variables des importations globales des céréales d’une campagne à l’autre qui se situent en moyenne par an pour les vingt dernières années à 648 000 tonnes avec une variation entre 413 000 t en 1987 et 1 174 000 tonnes en 2008 (DAPS, 2009). 42


Les importations commerciales anticipées de céréales pour l’année 2007/2008 ont couvert largement le déficit. Toutefois, le déficit en céréales sèches, notamment le mil, s’avère plus difficile à combler au regard de la faible disponibilité et des transactions limitées de cette céréale (Fall, 2005). Dans les moments de baisse des productions du mil et de sorgho, il s’en suit une substitution encore plus grande de la consommation du mil vers le riz. Cette tendance a une forte incidence sur l’évolution trop importante des importations de cette céréale dont la production intérieure ne couvre même pas le tiers des besoins. Ainsi donc avec la baisse de l’offre du mil/sorgho, le potentiel d’augmentation des importations de riz est grand. Par ailleurs, les aides (toutes céréales confondues) contribuent aussi à réduire le déficit alimentaire mais à un degré moindre que les importations. Si au début des années 1980 (grandes sécheresses), les aides ont augmenté de 150 422 t en 1981 à 212 758 t en 1985, elles ont par la suite largement diminué de 56 000 en 1987 à moins de 11 100 tonnes en 2007 (DISA, 2009). Les aides sont composées principalement du riz, du blé, du maïs et du mil/sorgho. Elles sont notamment dominées par le maïs sauf en 1984 et 1985 où on note une très nette dominance du riz. Des stratégies d’accroissement des productions des céréales traditionnelles (mil, sorgho et maïs) sont plus que nécessaires. En effet, le fossé entre la production et la demande intérieure en produits alimentaires, a ainsi annihilé les efforts de recherche d’une autosuffisance voire d’une sécurité alimentaire durable Avec la crise mondiale alimentaire ces deux dernières années, la vulnérabilité des producteurs reste grande et plus inquiétante. La flambée des cours du pétrole et leur incidence sur ceux des produits alimentaires, a eu plus d’impacts sur les populations pauvres des pays sous-développés, notamment les petits producteurs. Depuis 2000 les prix des céréales n’ont cessé d’augmenter, le prix du maïs a doublé et le riz a atteint un niveau jamais égalé en mars 2008. Selon la banque mondiale, cette tendance forte de hausse des prix des céréales a mis plus de 100 millions de personnes dans une situation de pauvreté. Face à cette situation, la promotion et le soutien au secteur agricole se justifient dans les orientations stratégiques de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté. Dans cette perspective, le mil et le sorgho font partie des cultures ciblées vu leur rôle de premier plan dans les stratégies de consommation alimentaire et de leur potentialité de progrès au Sénégal. Ainsi, en plus de sécheresses périodiques, l'offre globale particulièrement céréalière est aussi perturbée par les effets conjugués de politiques économiques souvent peu incitatives et de technologies agricoles et non agricoles peu utilisées. On note également une implication peu efficace des différents acteurs du secteur privé comme d'institutions publiques relativement pénalisées soit par manque de ressources adéquates et/ou d’informations parfaites. La jonction de tous ces phénomènes a notamment comme conséquence de creuser le fossé entre la production et la demande intérieures en produits alimentaires. Aussi, l’allocation des ressources rares de l’Etat a par conséquent, largement dévié de la recherche d'une sécurité alimentaire durable pour répondre à des crises d’insécurité périodiques. La comparaison des besoins céréaliers estimés sur la base de 200 kg par tête d’habitant révèle un taux de couverture 1 par la production nette domestique d'environ 6 7 % en 1994 puis 43 % en 2000 et décroît à 41 % en 2008 (DAPS, 2009). En plus du déficit vivrier constaté, il y a aussi des problèmes liés à la distribution de ces céréales au niveau des différentes régions.

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Les résultats de cette évaluation ne prennent pas en compte les autres produits alimentaires. Il est vrai qu’un grand débat s'instaure sur les divergences conceptuelles et les différents critères de sélection de ces normes. Néanmoins, le taux de couverture céréalier permet de situer l’état de la demande nationale par rapport à la production intérieure pour les produits qui constituent l’aliment de base de la consommation des Sénégalais.

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4.1.2. CONCLUSION Les superficies et les productions ont évolué en dents de scie et les rendements restent faibles pour les céréales traditionnelles. Si le rendement moyen a légèrement augmenté, il n’en demeure pas moins que certains producteurs atteignent des pointes élevées. Du fait de la gestion des cultures et des moyens disponibles, l’application et le mode d’application des doses de semis et d’engrais, se font de manière très variée. De même, l’utilisation des semences de qualité est fortement différenciée. Ces pratiques révèlent des différences fondamentales dans la gestion des ressources. Cela montre une nette différence entre producteurs, mais révèle que les filières ciblées ont aussi de réelles potentialités. Ainsi, la souveraineté alimentaire en denrées de base dont notamment les céréales traditionnelles dépend très fortement des importations qui comblent le déficit. L’écart de la production est le résultat de la détérioration alarmante de la production locale induite par plusieurs facteurs face à l’accroissement soutenu du taux de croissance démographique. Cette situation empire avec la dégradation des disponibilités du riz sur le marché mondial. Ceci va accroître le risque d’insécurité alimentaire et d’accroître la faim et la pauvreté en milieu rural et urbain. En effet, les populations urbaines à faibles revenus vont souffrir davantage avec l’augmentation induite des prix du riz. De même, les petits producteurs et les pauvres même dans les zones de production, n’auront ni les revenus, ni les ressources pour se garder de la faim et de la malnutrition avec la baisse des productions locales. La satisfaction de la demande intérieure en céréales vivrières et des produits (fonio et maïs) qui peuvent améliorer les revenus justifient les initiatives du WAAPP à la recherche d’amélioration des conditions de production et de valorisation Par conséquent, toutes les stratégies de développement s’articulent autour de l’intensification des productions. Cependant, on note un faible niveau de mise en valeur des terres, une sous utilisation d’intrants de base en quantité et en qualité et peu de technologies productives, etc. Tout ceci est fortement lié à système de financement déficient Néanmoins, l’accroissement des productions passe par une forte intensification culturale, mais aussi et surtout par l’amélioration de la productivité; et d’autre part, assurer la sécurité alimentaire du pays. 4.2. MISE EN MARCHE ET EVOLUTION DES PRIX Les céréales traditionnelles sont principalement destinées à l’autoconsommation. Elles utilisent une main d’œuvre intensive et peu de technologies. Son coût de production est estimé en moyenne de 130 F CFA/kg avec une marge nette de 50 F CFA (Fall, 2008). Ainsi donc avec ce niveau d’investissement faible, le revenu net par hectare est seulement de 35 000 FCFA ce qui est loin d’être compétitif avec les autres cultures. Par conséquent, les producteurs préfèrent utiliser le mil comme culture vivrière et se procurer du revenu à partir des cultures de rente (arachide, niébé, pastèque, etc.). Les ventes par le producteur ne correspondent en général pas à un excédent de production par rapport à la demande, mais à des ventes de nécessité pour couvrir les besoins monétaires du ménage et à des remboursements de dettes en nature. C’est d’ailleurs ce qui justifie l'existence de très bas prix à la période de récolte, correspondant à des remboursements d'avances consenties par les commerçants en période de soudure. Ainsi, au moment des récoltes, les prix deviennent très bas et deviennent relevés vers le mois de juin juillet avec la rareté du mil (tendance des prix). Au début des réformes sur la libéralisation du secteur agricole en 1986, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) jouait le rôle de stabilisation du marché avec des interventions pour maintenir le prix plafond. Après l’intervention du secteur privé, la régulation du marché est laissée par le jeu de l’offre et de la demande. A côté des commerçants bana-bana et 44


certains grossistes privés, apparaissent maintenant les transformateurs industriels et artisanaux. Ceci rend incitatif la commercialisation du mil. Ainsi, l’accroissement sensible des marges nettes comparé aux années précédentes est surtout lié à l’accroissement des prix au producteur. Le prix moyen de récolte (janvier –février) a considérablement évolué ces cinq dernières années. Dans les marchés de Kaolack, il est passé de 104 F /kg en 2000 à plus de 175 F en 2009 en début de campagne et de 105 à 220 FCFA/kg en période de soudure ‘juinjuillet). On note une augmentation du prix de soudure de 18 à 20 FCFA/kg par rapport à la période de récolte. Par ailleurs, l’évolution du niveau des prix (tableau 5) montre un redressement très significatif ces trois dernières années. L’impact de la hausse des cours mondiaux sur les produits alimentaires et notamment céréalier a eu des incidences positives pour l’amélioration des revenus des producteurs céréaliers. Ceci montre également qu’une amélioration des techniques de production aurait des incidences sur l’accroissement très sensible des revenus tirés du mil. Une hausse de 50 % du rendement du mil (1 400 kg/ha) conduirait à un double du revenu par hectare (Tableau 5). Selon les données de l’ISRA (1996), le mil et le sorgho étaient principalement destinés à l’autoconsommation entre 60 à 85 % selon les zones et les saisons. Par exemple, le sorgho était presque exclusivement autoconsommé dans le Matam, tandis que le mil dans le Bassin arachidier est commercialisé à plus de 35 %. Cependant, les récentes enquêtes formelles montrent une forte évolution de la part du mil et du sorgho commercialisée. Le mil, devient de plus en plus commercialisé avec notamment les transformateurs de Thiès et de Dakar. Ce commerce par des modes de contractualisation prend de l’importance. Le maïs est autoconsommé dans les zones de production, mais également vendues en vert (entre 50 et 100 F CFA l’épi) et commercialisé à travers les provendiers. Le prix du maïs est relativement plus élevé que celui du mil/sorgho. Le prix varie entre 125 et 150 F CFA le kg en période de récolte (janvier –février) et entre 175 et 225 F CFA en période de soudure selon les marchés. Le fonio est autoconsommé et peu commercialisé. Cependant les prix varient sur le marché entre 700 et 1000 CFA le kg au niveau des grands centres urbains (Tambacounda, Kolda, Sédhiou, Dakar).

45


Tableau 5 : Evolution des prix des céréales (mil et sorgho) dans les marchés de production

Année prix moyen janvier-février Marché de Prix moyen Juin-Juillet Kaolack

2000

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009 Moyen

98,75 123,75

152,14

83,13

152,50

125,71

131,43

175,00

161,3 130,78

105,83 129,29 184,17

142,86

86,11

175,63

150,00

163,13

220,00

190 154,70

104,17

2001

Taux moyen d'augmentation du prix du mil entre la période de collecte et de dénouement prix moyen janvier-février Marché de Prix moyen Juin-Juillet Porokhane

84

84,71 112,14

124,38

72,22

135,71

111,88

115,71

155 136,67 113,24

95 118,88 155,00

125,71

78,33

162,14

138,13

145

170,83 170,83 135,99

Taux moyen d'augmentation du prix du mil entre la période de collecte et de dénouement prix moyen janvier-février Marché de Prix moyen Juin-Juillet Mabo

18,29

83,33

20,08

82,50 114,00

130,00

68,75

128,75

112,50

116,00

160,00 140,00 113,58

96,67 117,50 155,00

125,00

72,50

155,00

135,00

132,50

185,00 171,67 134,58

Taux moyen d'augmentation du prix du mil entre la période de collecte et de dénouement Source : Compilation des données du CSA (2000-2009)

46

18,49


4.3. ACTEURS DES FILIERES Les acteurs des filières céréalières au Sénégal sont présents de l’amont à l’aval de la filière. En amont des producteurs, on trouve les structures d’encadrement et de recherche (dispositifs institutionnels), les opérateurs semenciers, les fournisseurs d’intrants, de crédit et les prestataires de services. En aval des producteurs, on trouve les opérateurs de service récolte et post-récolte, les transformateurs, les commerçants et les consommateurs. Cependant, leur importance et dynamisme varient en fonction des systèmes de production ; et des enjeux sur les produits pris individuellement et sur les différents maillons de la filière. Les producteurs constituent le maillon central de la filière pour toutes les céréales.. Dans les systèmes de production du mil, du sorgho, fonio et du maïs, ces spéculations représentent la base alimentaire pour plus des trois quarts des producteurs (ISRA, 1996). Dans le système pluvial, le mil, sorgho et le fonio constituent des réserves vivrières et le maïs sert à la fois comme culture vivrière (en zone de production) et de rente. Contrairement pour les cultures de rente (arachide, coton, riz, etc.), ces acteurs sont moins impliqués dans des mouvements associatifs pour la gestion collective de ces cultures. L’interprofession sur les céréales mil, sorgho et maïs n’a pas pu fonctionner correctement à cause des lacunes d’encadrement que le secteur a connu (Fall, 2008). Ces acteurs produisent individuellement en famille pour des besoins de subsistance pour la majorité. Leur patrimoine foncier varie considérablement en fonction des zones de production. Par exemple, les producteurs du Bassin arachidier occupent entre 5 et 10 ha dans le centre est du bassin arachidier (Diourbel, Touba), entre 2 et 5 ha dans le nord du Bassin voire moins de 2 ha dans la moyenne vallée amont (Matam). Cette disponibilité foncière des exploitations familiales dépend en large mesure des zones de production et du degré de diversification des cultures, et du degré de compétition des autres activités sur la ressource. On peut ainsi retenir en moyenne que le patrimoine foncier sur le mil, le sorgho et le maïs gravite autour de 3 ha cultivable par exploitation familiale avec une grande hétérogénéité. Les opérateurs semenciers agréés interviennent au niveau de la multiplication, du conditionnement et de la distribution des semences de niveau base, R1 et R2. Ils sont pour la plupart fédérés au sein de l’Union nationale interprofessionnelle des semences (UNIS) et sont tenus de respecter les normes qualitatives édictées par les services de contrôle de l’État (DISEM). Après la production des semences de pré-base qui est du ressort exclusif de l’ISRA, les opérateurs semenciers interviennent pour la multiplication pour l’ensemble des spéculations. On en a note deux types : les opérateurs privés professionnels et les organisations communautaires. La majorité de ces opérateurs travaillent sur leurs propres champs ou périmètres (plus de 80 %) et le reste sur la base contractuelle. Leur niveau d’équipement est faible et seuls les agréés disposent d’infrastructures de stockage d’une capacité variant entre 3,2 et 6 tonnes avec une moyenne de 3,5 tonnes (Gaye, 1997). Ces opérateurs interviennent notamment sur le riz et les cultures maraîchères. Cependant, leur intervention dans les filières du mil et du sorgho est presque inexistante. Le marché de ces types de semences est très restrictif. Pour le maïs, l’expérience connue est l’introduction des hybrides importés avec le programme de l’Etat sur le maïs en 2004. Le fonio est une culture émergente dont sa structuration en filière n’est qu’au balbutiement. A cause de ces difficultés d’approvisionnement en semences certifiées du mil, du sorgho, du maïs et du fonio, la plupart des producteurs utilisent leurs propres semences tirées de leurs productions. Constatant ces manquements, certaines communautés s’organisent pour conduire 47


des semences communautaires. Ce sont des formes d’organisation interne pour la production et la distribution de semences certifiées entre les membres d’une même communauté. Ainsi, des séances de formation sur la production et la multiplication de semences sont conduites avec les producteurs leaders de la zone. Ces formations sont en général dispensées par l’ISRA en relation avec les services de conseil agricole (ANCAR) ou les DRDR, les ONG, etc. dans certaines localités. Le nombre de ces types d’organisations de semences communautaires est très limité. De celles qui existent, on note des difficultés d’approvisionnement satisfaisant. En effet, la production de ces semences communautaires varie d’année en année dépendant du niveau d’écoulement de la production précédente et des capacités financière de reproduction des producteurs choisis. Les fournisseurs d’intrants et de matériels agricoles sont presque tous des commerçants de profession, spécialisés dans la vente de produits de l’agriculture de base dans les grands centres urbains. Ils fréquentent aussi les marchés hebdomadaires (ou loumas) en zone de production. Leur opérationnalité est plus dynamique en zone irriguée qu’en zone pluviale où les producteurs céréaliers (à l’exception du maïs) consomment peu d’intrants. Les céréales ciblées (le mil, le sorgho et le fonio) sont des cultures traditionnelles qui consomment peu d’intrants et notamment les engrais et les produits de traitements phytosanitaires. Le maïs par contre intègre des itinéraires intensifs, cependant, il est relativement peu cultivé dans le pays (comparé au mil). Ainsi, peu d’opérateurs spécialisés sont impliqués. Les points de vente sont choisis en fonction de plusieurs paramètres dont l’importance de la culture (donc la demande), la présence de grandes organisations de producteurs et l’accessibilité. La plupart des fournisseurs d’intrants ont recours à la location pour les infrastructures de stockage. La capacité moyenne de stockage est estimée à 76 tonnes, mais pour le tiers des fournisseurs, elle ne dépasse pas 2 tonnes (Gaye, 1997; ISE/PNUE, 2003). Par le biais de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS), ces fournisseurs d’intrants peuvent bénéficier pour le cas du riz, de la tomate industrielle ou du coton, de contrats de cession gérés par des organisations de producteurs. Cela n’existe pas encore pour les céréales comme le mil et le sorgho. Cependant, on assiste depuis la libéralisation du secteur agricole à une augmentation des volumes d’intrants commercialisés (Gaye, 1997). Par ailleurs, le niveau d’équipement au niveau des exploitations agricoles reste très faible. L’outillage léger se limite aux pulvérisateurs manuels, aux charrettes, houes, dabas, etc. De même, le nombre d’opérateurs dans le secteur de distribution d’équipement reste limité et fortement lié, pour la majorité, aux artisans de métier qui font des réparations et la fabrication de ces petits outillages. Les fournisseurs de crédit sont également présents dans les filières céréalières à des niveaux différents. En zone pluviale, l’essentielle des céréales sèches sont essentiellement autofinancées par les producteurs et la récolte principalement autoconsommée (ISRA, 1996). Actuellement, on note l’intermédiation des transformateurs. Ces derniers paient les intrants aux producteurs en début de campagne et se font rembourser en nature au moment de la récolte. D’autres transformateurs plus organisés signent des contrats de commercialisation et participent ainsi au financement de la production. Par ailleurs, les autres acteurs de la filière (transformateur et prestataire de services mécanisés) bénéficient souvent des mécanismes du crédit institutionnel avec des taux d’intérêt assez élevés. Néanmoins, certains bénéficient du crédit pour la plupart à travers le circuit informel et à moindre degré aux financements de projets ou de la microfinance. Contrairement au riz, l’accès des financements CNCAS est rare pour les filières céréalières ciblées. 48


Les commerçants interviennent de façon étagée en fonction des systèmes de production. Le commerçant est un autre maillon du secteur céréalier dans le dispositif de fonctionnement de la filière. Il constitue l’interface entre la production et la consommation. La viabilité et la performance du système dépendent en partie de l’efficacité de cet acteur dont son rôle est le rapprochement de l’offre à la demande des biens et services. Le commerce notamment du mil/sorgho au Sénégal est subdivisé en plusieurs catégories. En fonction de leur volume de commercialisation et du niveau de collecte, on les appelle collecteur, commerçant détaillant, demi grossiste et grossiste. Ces deux derniers sont basés le plus souvent en centre urbain et se font ravitailler par les autres types de commerçants. Les collecteurs ou banabanas sont ceux qui rassemblent de petites quantités entre deux à cinq sacs par marché hebdomadaire ou auprès des ménagères et producteurs individuels dans les villages. Les détaillants sont proches des collecteurs, mais disposent des volumes plus importants et vont uniquement vers les marchés. Ils fréquent rarement les villages de production sauf ci ces derniers sont également des zones de marchés. Ils ont aussi plusieurs autres produits de commerce à côté du mil et du sorgho. Il faut noter aussi qu’il existe deux marchés parallèles du mil à savoir le marché du transformateur et celui des divers commerçants du produit cru. Cette deuxième catégorie qui est présentée ici diffère selon leur source d’approvisionnement et leur mode de fonctionnement. Pour le collecteur, il s’agit d’achat et revente du mil, soit immédiatement, soit stocké pendant un certain temps à la recherche de gain sur les prix. Ce stockage peut durer entre un et trois mois dépendant des moyens financiers mobilisables des collecteurs. Pour les demi-grossistes et grossistes du mil/sorgho, l’immobilisation est plus longue. La durée de l’immobilisation des ressources nécessite des trésoreries élevées. Ce mil est aussi acheté à bon prix, puis revendu immédiatement ou stocké et revendu plus tard. Une bonne partie de ce mil est généralement vendu en centres urbains aux consommateurs et/ou aux transformateurs. Dans la collecte, le système est diversifié. Il est fonction des besoins, des quantités en question et du pouvoir de négociation entre partenaires commerciaux. Dans cette catégorie, les femmes jouent un rôle prépondérant surtout au niveau de la collecte primaire. Par ailleurs, le marché céréalier est à la fois urbain et rural. Le marché urbain est permanent et constitue un pôle de centralisation des collectes et de ravitaillement en détail ou en gros des différentes composantes de la population urbaine. Le marché rural est plutôt hebdomadaire et demeure un pôle d'attraction des ruraux pour la commercialisation informelle de leurs produits de récolte. Ce marché primaire est proprement du détail et permet de globaliser une offre parcellaire dont la collecte au niveau de chaque producteur isolé entraînerait des coûts élevés. Le volume global de transactions par semaine est estimé entre 500 kg à 2 tonnes dans les premiers mois de la récolte en fonction des marchés et du niveau de production par campagne (ISRA, 1996 ; GAYE, 1999). Les marchés "ruraux" sont également des endroits privilégiés pour des activités de transformation (décortiqueuses, moulin à mil, etc.). Ceci se reflète à travers l'affluence constatée au niveau de ces marchés. Cependant, les infrastructures y sont réduites et la plupart des transactions se font sous des hangars ou des abris de fortune. Les marchés "ruraux" sont également des endroits privilégiés pour des activités de transformation (décortiqueuses, moulin à mil, etc.). Ceci se reflète à travers l'affluence constatée au niveau de ces marchés. Cependant, les infrastructures y sont réduites et la plupart des transactions se font sous des hangars ou des abris de fortune. Pour le cas des céréales sèches, les demi-grossistes et grossistes, généralement basés dans les grands centres urbains sont ravitaillés par les collecteurs qui vont de « louma » à « louma » dans les zones de production pendant la période de récolte. Dans cette activité, les femmes jouent un rôle prépondérant surtout au niveau de la collecte primaire. Pour le cas du riz, on constate qu’à 49


côté des commerçants banabana et de certains grossistes privés, les riziers industriels et artisanaux commercialisent plus de 65 % du marché du riz local. Les riziers constituent l’essentiel des circuits de commercialisation du paddy transformé en riz blanc. Les opérations de transformation concernent principalement le mil et le maïs. Ils sont de deux types: la transformation artisanale et industrielle. Pour le cas des céréales sèches, la transformation est généralement de type traditionnel au niveau ménage. Les moulins à mil servent de recours pour la pénibilité de travail manuel. Le fonio et le maïs ont des machines de transformation spécifiques mais très peu nombreuses. Ainsi, le niveau de transformation dans ces céréales est peu organisé, contrairement au riz où ce secteur est un palier important dans la filière, en tant que à la fois transformateur et commerçant. Conclusion Ainsi à côté des services publics se développent, tout azimut, des organisations de producteurs, d’ONG, des institutions de crédit, etc. Les acteurs sont divers et peu cordonnés. Ainsi, l’offre de services adaptée à la demande et aux contraintes des producteurs agricoles n’est pas assurée correctement par le marché. Comme indiqué par Stighlitz (1990), le fonctionnement « théorique » du marché est entravé par une « information parfaite ». Les acteurs n’ont tous la parfaite information du marché. Une lecture des interactions montre le cloisonnement des structures de recherche et de développement, tandis qu’on note une forte intensité de coopération entre producteurs, transformateurs, commerçants et fournisseurs de services (Fall, 2005). La collaboration notée entre ces structures avec la recherche et le développement est timide, même si la tendance s’améliore ces dernières années. Cela pose la question de la pertinence et l’adaptation de l’offre des services d’appui et de conseil en rapport avec la demande réelle des producteurs. Ainsi, la finalisation des résultats de la recherche, les mécanismes et méthodes de leur transfert, la problématique de communication en amont et en aval de la recherche, etc. sont fortement questionnées. De même, l’identification de la demande et de l’offre de financement adaptée pour les producteurs pose problème. Les autres types de services connaissent les mêmes difficultés d’adaptation à la demande réelle des bénéficiaires.

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V. SITUATION DE REFERENCE SUR LES EXPLOITATIONS 5.1. CARACTERISATION SOCIO-ECONOMIQUE DES EXPLOITATIONS 5.1.1. Taille des ménages La taille est ménage est très variable. Elle varie de 3 à 44 personnes par ménage. Les ménages de grande taille c'est-à-dire qui abrite plus de 10 personnes représentent plus de 80% des exploitations. En effet, plus de la moitié des ménages visités ont plus de 15 personnes et 31% ont entre 10 et 15 personnes. Les ménages de 5 personnes ou moins représentent moins de 1% de la population et les ménages de 5 à 10% font moins de 2% de la population. Cela s’explique par le fait que le ménage sénégalais voir africain est traditionnellement grand. Les enfants grandissent, se marient, font des enfants, mais demeurent dans le même cercle familiale. Ce n’est que récemment avec la poussée urbaine que les familles ont commencé à se fragmenter (Tableau 6) Tableau 6 : Dispersion des ménages selon leur Taille (%) Classement ménages Ménage petite taille Ménage taille moyenne Ménage taille moyenne Ménage très grande taille

Taille ménage de 1 à 5 pers 5 à 10 pers 10 à 15 pers plus de 15 pers

Effectif (%) 2 13 31 54

Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009. Nous retrouvons cette même structure des ménages au niveau des différentes zones agroécologiques. En effet, les ménages de plus de 15 personnes représentent plus de 50% des ménages voir 60% en Moyenne et Basse Casamance. Ce n’est qu’au sud du Bassin Arachidier et dans le Sénégal Oriental que les ménages de grande taille tournent autour de 40% des ménages. Ceci ne fait que confirmer les résultats des travaux de recensement antérieurs telles que les enquêtes ESAM (ANSD) et EXFAM (ISRA-BAME) qui évalue la taille moyenne des ménages ruraux sénégalais à environ 10 personnes ou plus (Graphique 5).

Graphique 5 : Taille des ménages agricoles par zone agroécologique (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

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5.1.2. La composition des ménages selon le sexe Les ménages visités sont en moyenne composés de 50% de femmes et d’hommes, et de 18% d’enfants. Cette composition est presque généralisée dans les différentes zones agroécologiques. En effet, ce n’est que dans le Bassin Arachidier et dans la moyenne et basse Casamance où on a légèrement plus d’hommes que de femmes. Ces chiffres soulèvent un controverse par rapport aux résultats de l’ESAM qui estime la part des femmes dans la population à 52%. (Tableau 7 et graphique 6) Tableau 7 : Composition des ménages selon le sexe (%)

Effectif nombre 50 femme nombre 50 d'homme Nombre 18 d'enfants

Moyenne Bassin Basse vallée arachidier vallée aval centre

Bassin arachidier Sud

Bassin Sénégal arachidier oriental nord

Moyenne et Basse Casamance

50

49

49

51

50

50

49

50

51

51

49

50

50

51

16

16

16

18

18

18

18

Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009

Graphique 6 : Composition des ménages par sexe selon les zones agro-écologiques (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

5.1.3. Age de la population L’âge moyen de la population est estimé à 22 ans ce qui définit le caractère jeune de la population sénégalaise. Cependant, l’âge maximal trouvé est de 115 ans. Cela signifie que malgré l’espérance de vie qui est estimée à environ 42 ans, une bonne part de la population 52


atteigne les 90 ans voir 100 ans, notamment en Basse et Moyenne Casamance (113 ans), dans le Sénégal Oriental (115 ans) et au centre du Bassin Arachidier (100 ans). Au niveau des communautés rurales, l’âge moyen des ménages cibles est de 52 ans et de 53 ans pour les ménages témoins.

Graphique 7 : Part de la population active par zone agroécologique (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

La population active représente plus de 67% de la population totale (Graphique 7). La population active est définie comme étant l’ensemble des personnes en âge de travailler et qui ont une activité. Cette part de la population est estimée à 64% de la population globale dans le document d’Esam II. Ce qui est assez voisin du résultat que nous avons obtenu. Le graphique 2 montre la part de la population active est voisine à la moyenne de la population global à l’exception du centre Bassin Arachidier et Nord Bassin Arachidier où la population active est estimée à plus de 70% de la population de la zone. Du point de vue du ménage, l’enquête révèle aussi que plus de 65% de la population active sont employés dans l’agriculture. Les ménages font recours aussi à une main d’œuvre extérieure qui est estimée en moyenne à 21% de la main œuvre agricole employé par le ménage. Cependant, cette main d’œuvre extérieur varie d’une zone à une autre.

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Graphique 8 : Population employée dans l’agriculture par zone agroécologique (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

Le graphique 8 montre que dans le Sud du Bassin Arachidier, la main d’œuvre extérieure représente 37% de la main d’œuvre agricole du ménage. Alors que dans les autres zones la main d’œuvre extérieure ne dépasse pas les 23% et dans la haute vallée elle ne fait que 10% de la main d’œuvre agricole du ménage. 5.1.4. La structure de la population selon les ethnies Plusieurs ethnies sont rencontrées dans les différentes zones agro-écologiques visitées. Parmi ces ethnies, les mandingues sont dominants et font 26% de la population globale. On les retrouve en Moyenne et Basse Casamance où ils représentent 38% de la population, au Sénégal Oriental où ils font 42% de la population, au Nord du Bassin Arachidier avec 2% de la population et dans une moindre mesure au Centre du Bassin Arachidier, moins de 1%. Ils sont suivis des peulhs et des wolofs qui représentent respectivement 19 et 18% de la population globale. Les peulhs sont présents dans toutes les zones, mais plus au Nord du Bassin Arachidier et au Sénégal Oriental où ils font respectivement 49 et 38% de la population. Les wolofs sont présents dans toutes les zones sauf en Haute vallée. Ils sont plus présents dans le Bassin Arachidier où ils représentent 87% au sud, 47% au nord et 20% au centre. Dans la Moyenne Vallée aussi ils représentent 20% de la population. Ce n’est qu’au Sud du pays où ils font 2% de la population. Concernant les autres ethnies, les toucouleurs et les diolas représentent 8% chacun de la population. Les toucouleurs sont au Nord et les diola au Sud. Les sérères et les bayenouks représentent 4% de la population chacun, les manjacks 2% et maure 1%. Les Sarakolés et les bambaras sont presque inexistants car ils font prés de 0% de la population. On les retrouve dans le centre du Bassin Arachidier et en Moyenne et Basse Casamance.

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Graphique 9 : Répartition de la population selon les ethnies par zone agroécologique (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

Au niveau des communautés rurales ciblées, les résultats montrent que les mandingues représentent la plus grande ethnie soit 26 %, suivie des peulhs, des wolofs et des Diolas respectivement 19 %, 18 % et 8 % (Graphique 9) C’est cette même représentativité qui est retrouvée au niveau des CR témoins mais dans le désordre car on note cette fois ci une majorité de peulh (31%), suivi de wolof 27 %, des Diolas 12 % et des mandingues (9 %). 5.1.5. Structure de la population selon le niveau d’éducation Seuls 30% en moyenne de la population ont été à l’école. Ces 30% sont répartis comme suit : - 17 % se sont limités à l’école primaire ou alphabétisés - 9 % se sont limités au secondaire - 1% ont fait des études supérieures Prés de 40% de la population ont fréquenté l’école coranique et 30% n’ont reçu aucune instruction. La formation professionnelle est presque inexistante. Concernant les niveaux d’éducation, la majeure partie des individus ont fait part l’école coranique tant au niveau des CR ciblés (40%) qu’au niveau de cibles témoins (38%). Une autre majorité bien que minime n’a aucun niveau d’éducation. La tendance est la mienne pour les deux populations. Par rapport au pauvre du chef de famille, le pourcentage est semblable au niveau des CR cibles et témoins. Environ 1/3 de la population est analphabètes ce qui reflète le taux d’anathématisation au niveau national approximativement 25% ont fréquenté l’école française conte près de 40% pour l’arabe si l’on considéré que le niveau acceptable en Français correspond au cycle secondaire prés de 10% de la population l’ont atteint.

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Graphique 10: Niveau d’éducation des membres du ménage agricole par zone agroécologique (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

Au niveau des différentes zones, c’est au niveau de la Haute Vallée où on a le niveau d’éducation le plus élevé, 3% de la population contre 1% au Centre du Bassin Arachidier et en Moyenne et Basse Casamance (Graphique 10). 5.1.6. La composition des chefs de ménage par sexe Les femmes chef de ménage représentent 1% en moyenne de la population globale. Au niveau des différentes zones, les femmes chefs de ménage sont plus représentatives dans la Haute Vallée où elles représentent 2,2% de la population, au Sénégal Oriental où elles font 2% et dans la Moyenne Vallée, elles tournent autour de 1,5% de la population (Graphique 11).

Graphique 11 : La composition des chefs de ménage par sexe (Source : Enquêtes Etude référence WAAPP, 2009)

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5.2. NIVEAU D’EQUIPEMENT ET DE PRODUCTIONS AGRICOLES

5.2.1. Le niveau d’équipement agricole des ménages Les résultats des enquêtes ont montré que la plupart des ménages cibles et témoins sont équipés d’un petit matériel agricole leur permettant d’assurer la production des céréales cultivées. Le niveau d’équipement varie en fonction des zones et selon les types de cultures pratiquées. Le matériel de labour (charrues, houes sine, bati arara, le kadiando et le fanting) constitue l’essentiel de l’équipement des ménages cibles et témoins. C’est ainsi que 70 % des ménages cibles possèdent une charrue et 65 % un semoir super éco. Au niveau des ménages témoins, 45 % des ménages possèdent une charrue et 50 % un semoir Super Eco. Le matériel de sarclage est dominé par le matériel traditionnel (hilaires et dabas) avec 60 % des ménages cibles et 50 % des ménages témoins (Tableau 8). Le matériel de transport est constitué essentiellement de charrettes tirées par des animaux de trait (chevaux, bovins). Les charrettes se retrouvent au niveau de 80 % des ménages cibles et 70 % des ménages témoins. Cependant quelques rares ménages possèdent une camionnette qui leur permet de subvenir aux besoins de la famille en cas de période de soudure (5 % des ménages cibles et 1 % des ménages témoins. Pour les animaux de traits, les ménages cibles possèdent 70 de chevaux de traits et 50 % de bovins de trait. Par contre au niveau des ménages témoins cette tendance est respectivement de 45 % et 40 %. La plupart des chevaux se trouvent dans les zones du Bassin arachidier et la vallée, par contre les bovins se rencontrent aussi bien dans les zones Sud, Centre et Nord du pays. Le matériel de récolte reste dominé par les outils traditionnels que l’on rencontre dans tous ménages (coupe-coupe, couteaux, hilaires, dabas) suivi des souleveuses. Pour le matériel de récolte et de battage, 20 % des ménages cibles et 5 % des ménages témoins possèdent une batteuse à pédale. Pour le matériel de transformation, seuls 7 % des ménages cibles possèdent un moulin contre 1 % des ménages témoins.

5.2.2. Budgets de cultures des céréales ciblées Les enquêtes réalisées sur les budgets culturaux des quatre céréales ciblées montrent une variation assez substantielle. Au niveau du maïs, les budgets culturaux moyens varient entre 162 547 F CFA et 106 947 F CFA respectivement pour les ménages cibles et témoins. L’essentiel des investissements réalisés au niveau des ménages portent sur les travaux culturaux et l’achat des intrants, les travaux d’irrigation et de récolte. Ces dépenses représentent environ 85 % et 71 % des budgets culturaux respectivement pour les ménages cibles et témoins cultivant du maïs. Au niveau du mil, les budgets culturaux sont 109 561 francs CFA pour les ménages cibles et de 75 875 francs CFA pour les ménages témoins. La plupart des dépenses effectuées par les ménages portent sur les travaux culturaux, les intrants agricoles, la récolte et le battage/vannage et représentent entre 78 et 93 % des dépenses effectuées par les ménages sur le mil.

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Tableau 8: Niveau Equipement des ménages agricoles (%) Types de matériel 1. Matériel de labour Charrues Houes sine Tracteurs Bati Arara Kadiendos Fanting 2. Matériel de semis Semoir Super Eco Tracteurs 3. Matériel d’irrigation Motopompes Asperseurs 4. Matériel de sarclobinage Butteurs billonneurs Dents canadiens Hilaires /dabas 5. Matériel de transport Charrettes Tracteurs + remorques Animaux de traits (chevaux) Animaux de traits (Bovins) Autres (camionnettes) 6. Matériel de traitements phytosanitaires Pulvérisateurs à dos manuel Pulvérisateurs solos (à moteurs) 7. Matériel de récolte Souleveuses Faucheuses Autres (coupe-coupe, couteaux, hilaires, dabas) 8. Matériel de battage Batteuse à pédale Batteuse mécanique 9. Matériel de transformation Moulins Autres

Ménages cibles

Ménages témoins

70 50 10 20 25 50

45 47 2 17 23 47

65 -

50 -

5 -

2 -

45 60

47 50

80 10 70 50 5

70 2 45 40 1

30 -

23 -

70 2 100

52 100

20 5

5 1

7 -

2 -

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Pour le sorgho, les budgets culturaux moyens sont de l’ordre de 96 921 francs CFA pour les ménages cibles et de 65 863 francs CFA pour les ménages témoins. La majeure partie des dépenses effectuées sur cette spéculation portent sur les activités de préparation du sol (travaux culturaux), l’achat d’intrants, la récolte et le battage/vannage. Ces dépenses représentent entre 85 et 81% des budgets culturaux des ménages cibles et témoins. Pour la culture du fonio, les dépenses effectuées sont faibles et les budgets culturaux sont de l’ordre 49 181 francs CFA pour les ménages cibles contre 20 309 francs CFA pour les ménages témoins. Les principales dépenses sur cette spéculation se situent au niveau des travaux culturaux, des récoltes et du battage/vannage. (Tableau 9)

58


Tableau 9: Les budgets de cultures des céréales ciblées (francs CFA) Activités Travaux culturaux Intrants agricoles Herbicide Produits phytosan. Transport intrants Irrigation Récolte Battage et vannage Transport récolte Total

Maïs Cible témoin 34 751 29 553 35 272 22 316 25 877 8 953 3 158 5 863 3 991 1 488 21 856 11 604 20 362 12 677 14 112 10 544 4 128 3 959 162 547 106 957

Mil cible témoin 26 158 27 145 23 813 16 596 10 240 1 617 6 496 1 352 832 353 326 0 17 616 11 527 17 842 15 397 6 338 1 888 109 561 75 875

cible 31 836 14 255 9 844 2 540 941 0 19 710 13 077 4 718 96 921

Sorgho témoin 26 529 7 916 2 229 143 54 0 11 429 14 959 2 804 65 863

cible 9 197 2 083 0 0 0 0 11 304 26 597 0 49 181

Fonio témoin 7 460 5 411 4 500 0 100 0 2 833 0 0 20 309

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

5.2.3. Les itinéraires techniques pratiqués sur les céréales sèches Le type de sol et les précédents culturaux Pour le maïs, le mil et le fonio, plus de 40 % des ménages cibles et témoins choisissent les sols de type »dior » suivi des sols « deck-dior » avec plus de 17 % des ménages. Pour le sorgho, les sols deck constituent les principales zones de culture avec plus de 38 % des ménages, suivi des sols deck-dior. Les précédents culturaux pour le mil, le maïs et le fonio sont fonction des zones de cultures et des disponibilités en terres et de la fertilité des sols. Entre 10 et 49 % des ménages cibles et témoins pratiquent le maïs, le mil après maïs dans les champs de case riche en matière organique. Par contre entre 15 % et 45 % des ménages optent l’arachide comme précédent quand ces deux spéculations sont cultivées en plein champ. Pour la culture du fonio, entre 23 % et 37 % des ménages utilisent l’arachide et le maïs comme précédents culturaux (Tableau 10). Tableau 10: Type de sols et précédents culturaux des céréales ciblées Maïs Mil Sorgho Type de sol Dior Deck Deck-dior Fondé Hollaldé Dieri Précédents culturaux Maïs Jachère Arachide Mil

Fonio

Cible

Témoin

Cible

Témoin

Cible

Témoin

Cible

Témoin

41 4 17 2 4 0

39 3 18 3 4 2

56 23 17 0 0 3

46 32 19 0 1 3

11 38 23 0 5 3

13 39 16 3 14 6

48 30 23 0 0 0

44 28 28 0 0 0

36 7 23 2

49 6 15 3

10 10 44 5

11 9 45 5

0 13 12 34

0 6 17 29

32 12 30 0

23 19 37 1

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Le type de nettoyage des sols cultivés et la main d’œuvre La pratique la plus courante pour le nettoyage des champs est la pratique du brulis qui consiste à brûler les herbes et les arbustes avant le début des cultures. Plus de 83 % des ménages enquêtes ont recours à cette pratique traditionnelle. La main d’œuvre de nettoyage des parcelles de maïs, de mil, de sorgho et de fonio est essentiellement constituée par les hommes (plus de 40 % des ménages) issue de la main d’œuvre familiale pour plus de 41 % des ménages (Tableau 11). 59


Tableau 11: Type de nettoyage des parcelles et main d’œuvre Type de nettoyage Brulis Labour fin de cycle Autres (non brulis, ratissage) Main d’œuvre nettoyage Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure

Maïs cible 85 8 7

témoin 89 5 6

Mil cible 88 8 4

témoin 93 5 2

Sorgho cible 84 13 3

témoin 83 7 10

Fonio cible 97 2 1

témoin 95 5 0

40 0 5 2 46 2 5

43 0 2 1 50 2 2

44 0 6 2 44 2 2

45 0 2 0 49 2 2

45 0 6 2 41 2 4

51 0 3 0 41 3 2

29 4 9 45 14 0 0

33 6 6 54 20 0 0

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Le type de labour et les outils de labour Pour la culture du maïs, mil, sorgho et fonio on distingue trois de labour : le plat, le billon et le non labour. Le labour à plat est pratiqué par l’ensemble des ménages mais reste la pratique dominante au niveau des cultures de maïs (dont 39 % à 51 % des ménages utilisent cette pratique) et du fonio dont la pratique est faite par 89 % des ménages. La pratique du non labour est aussi faite par l’ensemble des ménages et elle est fortement utilisée au niveau de la culture de sorgho par plus de 56 % des ménages. Cette pratique du non labour permet d’anticiper sur les semis pour mieux gérer le cycle des cultures en fonction des pluies. Le labour en billon est moins utilisé par les ménages (3 à 36 % des ménages font le billonnage). On rencontre ce système de labour en billon dans les zones Sud (Sénégal Oriental, Basse et Moyenne Casamance) où les mauvaises herbes constituent un facteur limitant pour la culture des céréales (Tableau 12). Les outils de labour restent dominés par les charrues dont 6 à 30 % des ménages en possèdent suivies des houes avec 3 à 12 % des ménages. La main d’œuvre de labour est essentiellement constituée par les hommes entre 28 et 35 % des ménages et elle est issue de la main d’œuvre familiale pour 23 et 56 % des ménages. Tableau 12: Types et outils de labour Type de labour Plat Billon Non labour Main d’œuvre labour Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure Outil de labour Tracteur Monoculture Charrues Houes Dabas

Maïs cible 51 22 27

témoin 39 36 25

Mil cible 27 21 52

témoin 26 35 39

Sorgho cible 29 14 57

témoin 24 20 56

Fonio cible 89 3 8

témoin 89 0 11

35 1 3 2 48 6 6

32 1 4 2 52 3 4

30 1 2 2 57 3 2

30 1 4 1 56 3 4

35 0 3 1 50 3 3

30 1 9 1 49 2 9

42 7 2 3 23 6 2

28 10 1 1 55 0 1

6 0 20 17 12

2 0 30 10 14

3 0 9 12 12

1 0 23 12 12

2 0 6 8 3

1 0 6

1 0 0 1 1

0 0 2 3 5

5

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. 60


Les modes de semis pratiqués sur les céréales sèches Les céréales sèches sont semées soit à la volée pour le cas du fonio (pratiqué par 3 à 6 % des ménages), soit en lignes par poquets pour le maïs, le mil et le sorgho (pratiqué par 29 à 58 % des ménages selon les zones de cultures et le semis à sec sur le mil (farou) que l’on rencontre dans le bassin arachidier où la pluviométrie est souvent déficitaire. Cette pratique du semis à sec sur le mil est pratiquée entre 7 et 13 % des ménages et sur le sorgho entre 2 à 4 % des ménages. Les outils de semis pour les céréales ciblées portent essentiellement sur les semoirs dont 18 à 48 % des ménages en possèdent suivis du matériel traditionnel tels que les dabas, les houes et les hilaires que l’on rencontre au niveau de presque tous les ménages et dont l’importance varie en fonction de l’importance et du type de culture pratiquée. La main d’œuvre de semis est essentiellement familiale et varie entre 8 et 58 % au niveau des ménages. Cette main d’œuvre est dominée par la présence des hommes qui représentent 7 à 38 % au niveau des ménages pratiquant les cultures de maïs, mil et de sorgho. La main d’œuvre mixte (hommes, femmes et enfants) est aussi utilisée dans 47 à 55 % des ménages qui cultivent le sorgho et le fonio dans les zones Sud du Sénégal (Tableau 13). Tableau 13 : Types et outils de semis Type de semis Volée Ligne en poquets Semis à sec Main d’œuvre semis Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure Outil de semis Semoirs Tracteur Rayonneur Autre (dabas, houes, hilaires)

cible 0 50 0

Maïs témoin 0 54 0

cible 0 43 13

Mil témoin 0 58 7

cible 0 29 4

Sorgho témoin 0 30 2

Fonio cible témoin 3 6 1 1 0 0

34 0 3 6 50 1 6

33 0 1 3 58 1 4

38 0 4 6 48 1 4

35 0 2 3 56 1 4

36 6 3 48 1 6 0

32 2 5 55 1 5 0

7 9 0 47 37 0 0

21 21 2 47 8 0 0

44 0 0 28

30 1 0 38

48 0 1 23

37 1 1 37

29 0 1 11

18 0 0 21

0 0 0 3

1 0 0 9

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Les types d’engrais utilisés Les engrais utilisés sur les céréales sèches varient en fonction des zones, des disponibilités et des moyens dont disposent les ménages. Les engrais minéraux (NPK et Urée) sont essentiellement utilisés sur le maïs et le mil et 16 à 31 % des ménages utilisent le NPK et 6 à 20 % des ménages mettent l’accent sur l’Urée. Le fumier animal est aussi fortement utilisé au niveau du mil et du maïs où 10 à 20 % des ménages font cette pratique. Les périodes d’application dépendent de la disponibilité des intrants et peuvent être réalisées soit au labour et semis (pour 3 à 12 % des ménages) soit au sarclage (pour 4 à 19 % des ménages) (Tableau 14).

61


Tableau 14: Types d’engrais utilisés Type d’engrais utilisé NPK Urée Fumier Déchets ménagers Autres (cendre, déchets ménagers) Période d’application Labour Semis Sarclage

cible 31 20 15 2 1

Maïs témoin 22 14 10 0 0

12 12 18

12 9 17

cible 16 6 20 5 1

Mil témoin 20 8 14 2 0

9 3 10

11 6 19

Sorgho cible témoin 5 3 3 1 5 4 1 1 0 0

Fonio cible témoin 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0

3 1 6

1 0 0

4 1 4

0 0 1

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Le sarclage des parcelles La plupart des parcelles sont sarclées manuellement pour l’ensemble des céréales sèches cultivées. Ceci représente 3 à 67 % des ménages. Le sarclage mécanique est pratiqué par 12 à 33 % des ménages par manque de moyens et à cause de la vétusté du peu matériel d’entretien existant dans les ménages. La lutte chimique (utilisation des herbicides) est faiblement utilisée par les ménages à cause du coût des produits herbicides, le manque de matériel de traitement et le manque de technicité dans l’application de ces produits. La main d’œuvre de sarclage reste essentiellement dominée par la main d’œuvre familiale où elle représente 10 à 50 % des ménages. Cette main d’œuvre est familiale est surtout dominée par les hommes (4 à 25 % des ménages) et la main d’œuvre mixte qui varie entre 9 à 53 % au niveau des ménages (Tableau 15). Tableau 15: Sarclages des parcelles et main d’œuvre utilisée Type de sarclage Manuel Chimique Mécanique Main d’œuvre sarclage Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure

cible 59 4 29 22 0 2 13 49 1 14

Maïs témoin 64 2 25 21 0 1 9 54 1 13

cible 57 1 28 23 1 13 47 1 14 0

Mil témoin 67 1 33 24 1 9 48 2 17 0

cible 35 1 21 24 0 3 14 46 1 12

Sorgho témoin 35 0 12 25 0 1 13 50 1 10

cible 3 0 1 4 7 12 53 24 0 0

Fonio témoin 8 0 1 19 20 2 50 10 0 0

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Le gardiennage et la récolte Le gardiennage des parcelles de maïs et de mil est pour l’essentiel mixte où participent les hommes, les femmes et enfants entre 61 à 72 % des ménages pour les champs de case. Certains ménages (entre 17 % et 28 %) pour pallier au manque de main d’œuvre familiale font aussi appel à la main d’œuvre extérieure. Pour le sorgho et le fonio, l’essentiel des travaux de gardiennage est effectué par les enfants qui représentent entre 45 et 74 % de la main d’œuvre au niveau des ménages. Pour la récolte des cultures, les parcelles sont récoltées manuellement pour la plupart des ménages dont le taux de pratique varie entre 10 et 70 %. L’outil de récolte le plus utilisé au niveau des ménages est le couteau dont le niveau d’utilisation se situe entre 12 % et 54 %. Les autres matériels de récolte (faucilles et 62


faucheuses) sont faiblement utilisés au niveau des ménages. Ils représentent entre 2 à 15 % des ménages (Tableau 16). Tableau 16: Gardiennage et récolte (%) Main d’œuvre gardiennage Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure Autre Récolte Manuelle Couteaux Faucilles Faucheuse Main d’œuvre récolte Hommes Femmes Enfants Mixte Familiale Extérieure Familiale+extérieure

cible 0 13 0 62 1 22 1 1

Maïs témoin 1 7 1 71 1 18 1 1

cible 0 10 0 61 1 28 0 0

mil témoin 1 10 1 70 2 17 0 0

62 12 3 1

59 13 2 1

29 52 15 3

28 54 11 1

15 30 14 1

14 24 14 0

1 1 2 1

2 1 9 0

21 0 1 9 56 1 13

18 0 1 6 65 0 10

24 0 1 8 60 2 6

23 1 1 4 58 1 12

24 1 1 8 52 1 13

24 1 1 6 59 0 8

18 2 0 34 46 0 0

30 1 1 50 19 0 0

cible 12 0 50 1 35 1 2 0

Sorgho témoin 12 1 49 2 34 1 1 0

Fonio cible témoin 16 12 3 4 45 74 36 10 0 0 0 0 0 0 0 0

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

5.2.4. Les rendements moyens sur les céréales ciblées Les rendements moyens au niveau des céréales maïs, mil, sorgho et fonio se situent en moyenne entre 439 kg et 497 kg par hectare pour l’ensemble des zones. Au niveau des différents ménages pour l’ensemble des zones, la tendance du point de vue rendement est la même à l’exception du fonio où dans les ménages de petite taille et de taille moyenne, les rendements ne dépassent pas 200 kg/ha. Par contre au niveau des ménages de grande taille et de très grande taille les rendements de fonio varient entre 415 kg et 584 kg/ha. Ces variations de rendement sur le fonio (dont sa culture reste toujours traditionnelle) se justifient par les objectifs de production des ménages, la main d’œuvre disponible et sa répartition dans les activités et les terres disponibles (localisation, fertilité, etc.). Au niveau des ménages cibles les rendements moyens pour le maïs, mil, sorgho et fonio sont respectivement de 504 kg/ha, 427 kg/ha, 442 kg/ha et 255 kg/ha (Tableau 17). Au niveau des ménages cibles (de petites tailles et aux grandes tailles) l’évolution des rendements est la même et la variation se situe entre 394 kg/ha et 533 kg/ha pour le maïs, le mil et le sorgho, alors que le fonio se situe entre 53 et 306 kg/ha. Pour les ménages témoins, les moyennes de rendements par zone et par spéculation varient entre 447 kg/ha et 532 kg/ha. Au niveau des ménages cibles (de petites tailles et de grandes tailles) l’évolution des rendements est la même et la variation se situe entre 336 kg/ha et 599 kg/ha pour le maïs, le mil et le sorgho. Par contre pour le fonio, ils varient entre 199 kg/ha et 470 kg/ha.

63


Tableau 17 : Rendements moyens des céréales ciblées (kg/ha) Rendements Moyenne Ménage Ménage Ménage petite taille grande taille taille moyenne Zone agroécologique 497 357 405 557 Rendement maïs 439 395 446 423 Rendement mil 452 500 391 480 Rendement sorgho 460 199 584 Rendement fonio Zone cible 504 200 622 518 Rendement maïs 427 533 394 459 Rendement mil 442 520 497 469 Rendement sorgho 255 53 Rendement fonio Zone témoin 492 424 317 599 Rendement maïs 447 336 467 384 Rendement mil 460 592 348 493 Rendement sorgho 532 199 470 Rendement fonio Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

Ménage très grande taille

490 445 451 415 480 414 418 306 497 465 472 452

5.2.5. Les contraintes liées à la production des céréales ciblées 5.2.5.1. Contraintes liées à la hausse des superficies La première contrainte pour la hausse des superficies cultivées par les ménages agricoles est le manque de matériels agricoles (22%). Les autres contraintes sont le manque d’intrants (14%), le manque de semence et de financement (12%). L’ensemble de ces contraintes reste les plus courantes dans les différentes zones agro-écologiques (Graphique 12).

Graphique 12 : Contraintes pour la hausse des superficies (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). 64


Au niveau du Nord Bassin Arachidier et dans le Sénégal Oriental, en plus des contraintes citées, il y a le problème de la jachère qui empêche les ménages d’accroitre leur exploitation. Dans la Moyenne Vallée c’est le manque de main d’œuvre qui s’ajoute aux contraintes précitées. Alors que, dans la Haute Vallée ce sont les faibles pluies qui constituent plus une contrainte que le manque de semence (Tableau 18). Tableau 18 : Contraintes pour la hausse des superficies (%)

Manque moyens financiers Manque maind’œuvre Terre inexploitable Jachère Faible pluie Terres prêtées ou louées problèmes de fertilité manque semence manque intrants manque matériel agricole

Moyenne vallée aval

Basse vallée

Bassin arachidier centre

Bassin arachidier Sud

Bassin arachidier nord

Sénégal oriental

Basse et Moyenne Casamance

19

21

13

9

17

12

10

16 2 2 2

8 3 6 13

9 1 6 3

4 2 5 4

8 3 11 4

9 5 11 1

8 9 7 1

1

1

4

2

3

2

5

3 10 18

4 2 18

6 24 14

5 26 29

8 17 13

4 15 15

5 9 10

22

19

13

13

15

20

27

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. 5.2.5.2. Contraintes liées à la hausse de la production La hausse de la production est entravée par un certain nombre de contraintes. Parmi ces contraintes les plus importantes sont le manque d’engrais (28%), l’absence et la disponibilité de bonne semence (17%) et le manque de technologies adéquates pour une amélioration des rendements (21%). Les autres contraintes bien qu’étant moins importantes demeurent un obstacle pour la hausse de la production. Il s’agit du manque de terre supplémentaire, de main d’œuvre, d’eau, d’encadrement et de technicité (Graphique 13).

Graphique 13 : Contraintes liées à la hausse de la production (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

65


Au niveau des différentes zones la contrainte relative à la disponibilité de semence de qualité est plus générale pour toutes les zones. Mais elle est plus marquée dans les zones du Bassin arachidier où plus de 20% des ménages en souffrent. Les contraintes relatives au manque de terre, d’eau, de techniques et de main d’œuvre se font ressentir le plus dans la Vallée. Alors que dans les autres zones comme le Bassin Arachidier et le Sud du pays c’est le manque d’engrais qui est le plus déploré par les ménages. (Tableau 19) Tableau 19: Répartition des contraintes par zone agroécologique (%) Contraintes Moyenne vallée aval

Basse vallée

Zones Agro écologiques Bassin Bassin Bassin arachidier Arachidier arachidier centre sud nord

Terres supplémentaires 12 12 9 Manque d’engrais 7 2 30 Disponibilités bonnes semences 18 11 27 Disponibilité de technologies 9 14 10 Disponibilité de main d’œuvre 17 16 4 Insuffisance technique 12 12 6 Manque d’eau 14 25 2 Faible encadrement 9 5 3 Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

Sénégal oriental

Moyenne et Basse Casamance

6

11

2

1

31

19

32

32

29

21

18

14

14

13

18

28

3

10

6

9

3 0

7 16

8 2

7 1

1

1

2

2

5.2.5.3. Contraintes liées à l’utilisation d’une nouvelle technologie dans la production des céréales Les ménages qui ont adopté de nouvelles technologies pour la production des céréales sont estimés à 30% de la population. Ces nouvelles technologies proviennent essentiellement de l’encadrement technique (92%).

66


Graphique 14: Niveau d’utilisation des technologies par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). L’adoption de nouvelles technologies est plus fréquente en Moyenne et Basse Casamance et au Sud du Bassin Arachidier (38% et 30% respectivement des ménages). Il s’en suit le Sénégal Oriental et le Centre du Bassin Arachidier où 28% et 20% respectivement de ménages ont adopté de nouvelles technologies. Dans les autres zones, seuls 10 à 13% des ménages ont adopté de nouvelles technologies pour la production de céréales Graphique 14). En effet, pour améliorer les rendements des céréales pluviales sèches, les ménages agricoles ont adopté de nouvelles technologies dans différents domaines. Les plus importants sont le mode d’utilisation des engrais et produits phytosanitaires et les pratiques culturales qui représentent respectivement 89% et 86% des adoptions. Les autres technologies les plus importantes concernent les nouvelles variétés et itinéraires techniques pour lesquels le taux d’adoption est de 72% et 63% respectivement. Les autres technologies que sont la gestion des sols et eaux et le conseil économique ou social sur la gestion de culture aussi affichent des taux d’adoption qui tournent autour de 30%. Il faut toutefois noter que certains producteurs sont sceptiques vis-à-vis de ces technologies (Graphique 15).

Graphique 15 : Les différentes technologies utilisées (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

67


5.2.5.4. Contraintes d’utilisation des semences certifiées Le graphique montre que l’essentiel des semences de céréales proviennent de la production des années précédentes des ménages agricoles. Seuls 15% environ des semences sont achetés et moins de 10% sont des semences certifiées. Cela pose un réel problème en ce qui concerne l’objectif de hausse des rendements pour les céréales.

Graphique 16 : Provenance des semences des céréales (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Au niveau des différentes zones, le mil suit la tendance générale c'est-à-dire la principale provenance est la semence propre (Graphique 16). Au niveau de la Haute Vallée l’essentiel des ménages achètent leur semence (84%). Au Nord du Bassin Arachidier aussi il y a autant de ménages qui utilisent leur propre semence que de ménages qui en achètent. Pour le sorgho aussi bien pour les ménages de la Moyenne Vallée que ceux du Nord du Bassin Arachidier, les semences sont achetées, par contre les ménages des autres zones utilisent leur propre semence. Pour le maïs la tendance est plutôt générale les ménages utilisent leur propre semence. Cependant, certains ménages utilisent des semences certifiés ou hybrides de maïs comparé aux autres céréales. En ce qui concerne le fonio qui est essentiellement produit dans les zones Sud du pays, l’utilisation des semences propres prédominent. 5.2.5.5. Les contraintes d’accès au crédit Le niveau d’accessibilité du crédit est assez faible. Moins de 25% ont accès au crédit selon les résultats des enquêtes réalisées (Graphique 17).

68


Graphique 17 : Accès au crédit par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). L’analyse zonale montre une tendance similaire entre les zones avec un taux d’accès évalué entre 21 et 25% sauf pour la Moyenne Vallée où 43% des ménages ont accès au crédit. Cette faiblesse constatée pour l’accès au crédit constitue une contrainte dans l’amélioration du niveau des rendements vue l’importance des besoins qui sont à l’origine de la demande de crédit. Les besoins des ménages qui sont à l’origine de la demande de crédit sont diverses. Mais les plus importants sont les besoins d’investissement des activités productives, la consommation et l’achat d’intrants (Graphique 18).

Graphique 18 : Besoins à l’origine de la demande de crédit (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

69


Au niveau des différentes zones ce sont les mêmes besoins qui se font le plus ressentir en plus des besoins d’équipement. Au Sud du Bassin Arachidier la majorité des ménages qui sollicitent un crédit le font pour un besoin de consommation. Au Centre du Bassin Arachidier le besoin de consommation explique plus la demande de crédit que le besoin d’intrants agricoles. Par contre, dans les autres zones les ménages demandent le crédit pour investir dans des activités productives (Tableau 20). Tableau 20 : Besoins à l’origine de la demande de crédit par zone agroécologique (%)

Intrants Main d’œuvre Equipements Consommation Logement Transport Habillement Investissement activités productives Intrants et main d'œuvre Intrants et équipements Intrant main d'œuvre et équipements

Moyenne vallée aval 23 11 12 4 0 2 0

13 4 15 8 0 0 0

Bassin arachidier centre 16 4 12 21 1 3 0

Bassin arachidier Sud 25 0 12 39 0 0 0

Bassin arachidier nord 21 4 4 23 0 0 0

35

31

28

17

1

4

0

11

19

0

0

Haute vallée

21 9 12 21 1 0 8

Moyenne et Basse Casamance 26 3 10 34 4 0 0

38

26

20

0

0

0

0

0

0

12

0

0

0

0

0

0

1

Sénégal oriental

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Les ménages agricoles rencontrent certaines difficultés pour accéder au crédit. Parmi ces difficultés on peut citer la méconnaissance du système et le manque de garantie qui décourage plus de 30% des ménages agricoles. Les autres difficultés sont moins importantes mais demeurent des obstacles pour certains ménages (Graphique 19).

Graphique 19 : Les contraintes à l’accès au crédit (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). 70


La contrainte liée à la méconnaissance du système est commune à toutes les zones de même que celui du manque de garantie qui a toujours constitué un obstacle pour l’accès au crédit pour les ménages agricoles et les risques liés à la pluviométrie. 5.2.5.6. Contraintes liées à l’encadrement Les structures d’encadrement ne sont pas très présentes dans les activités agricoles dans leur ensemble. Seul 23% de la population bénéficient de l’encadrement de structure de recherche ou technique. Ce qui est très faible pour des zones à vocation agricole. Au niveau des différentes zones les ménages qui bénéficient d’un encadrement font un peu plus de 40% de l’ensemble des ménages. C’est au Sénégal Oriental et dans la Moyenne vallée où les ménages bénéficient plus de l’encadrement des structures (43% et 40% respectivement). Dans les zones comme la Haute Vallée et la Moyenne et Basse Casamance les ménages qui bénéficient d’un encadrement font 24 et 22% respectivement (Graphique 20). Dans les autres zones le taux d’encadrement est très faible.

Graphique 20 : Niveau d’encadrement des cultures par les structures par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Plusieurs structures interviennent dans l’encadrement des ménages agricoles dans les différentes zones agro-écologiques. L’ISRA intervient plus au Sud du Bassin Arachidier où 22% de la population bénéficient de son encadrement, et dans une moindre mesure au centre du Bassin Arachidier et au Sénégal Oriental. La SAED intervient seulement dans la Vallée. L’ANCAR intervient dans toutes les zones. Cependant, il est plus présent dans le Bassin Arachidier et en Moyenne et Basse Casamance que dans le Sénégal Oriental. La SODEFITEX intervient seulement dans les zones du sud, c'est-à-dire au Sénégal Oriental et en Moyenne Casamance où 80% et 19% des exploitations respectivement bénéficient de son encadrement. Pour les autres structures, seule une faible part des exploitations (moins de 10%) bénéficient de leur encadrement. Il s’agit : des DRDR/SDRR, ONG, Services des Eaux et Forets, du PROMER et du PADERBA.

71


L’encadrement des céréales ciblées (mil, sorgho, maïs, fonio) est encore plus faible. Moins de 15% des ménages bénéficient d’un encadrement pour la culture de ces céréales. Ces ménages sont répartis comme le montre le graphique ci-dessous, entre les différentes zones (Graphique 21). Toutes les régions bénéficient d’un encadrement mais il reste plus marqué dans les zones Sud (Moyenne et Basse Casamance), le Sénégal oriental et la moyenne Vallée avec respectivement 19 %, 14 % et 13, 6 %).

Graphique 21: Niveau d’encadrement des céréales par les structures (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). 5.2.5.7. Participation des ménages aux programmes de semence communautaire La participation aux programmes de semence communautaire par les membres du ménage est assez faible. Du point de vue général, il y a moins de 10% qui participent aux programmes concernant le sorgho et le fonio, 10% concernant le mil et 25% concernant le maïs. Au niveau des zones, le taux de participation est plus élevé dans les zones situées au sud du pays, notamment pour le maïs et le fonio. En Moyenne et Basse Casamance plus de 35% des membres du ménage participent aux programmes de semence communautaire du maïs. En ce qui concerne les programme du fonio le taux de participation est estimé à 13% des membres du ménage participent aussi bien au Sénégal Oriental qu’en Moyenne et Basse Casamance. Les principaux partenaires avec qui ils travaillent dans ces différents programmes sont l’ANCAR, les ONG, les OPs et la recherche dans une moindre mesure. Les résultats de l’enquête montrent aussi un niveau de satisfaction assez élevé concernant ces programmes du point de vue général mais aussi dans les zones où le taux de participation est le plus élevé. 5.2.5.8. La participation aux groupements de producteurs En moyenne 63% des ménages font partie d’un groupement de producteurs. Au niveau des zones c’est la Haute Vallée qui enregistre le plus faible taux de participation aux groupements (28%). La Moyenne et Basse Casamance enregistre le taux de participation le plus important 72


(78%). Les ménages qui ne participent pas aux groupements évoquent un certain nombre de raisons dont les principales raisons sont les cotisations trop élevées, le refus des dossiers d’adhésion présentés et l’inefficacité des groupements (Graphique 22).

Graphique 22 : Participation des ménages agricoles aux groupements par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). 5.2.5.8.1 Les postes de responsabilité occupés par les membres des ménages agricoles En général, plus de 40% des ménages agricoles qui participent aux groupements occupent des postes de responsabilité. Dans la Haute Vallée c’est plus de 70% des ménages qui occupent des postes de responsabilité dans les groupements auxquels ils participent. Dans les autres zones la part des ménages qui occupent des postes de responsabilité varie entre 40 et plus de 60% selon les zones. Les postes de responsabilité dont il est question sont le bureau exécutif, le conseil d’administration et le conseil. Prés de 92% des ménages occupent des postes du bureau exécutif. 5.2.5.8.2. Avantages tirés de la participation aux groupements Au niveau du conseil agricole, plus de 60% des ménages reçoivent la visite de conseiller agricole. Les ménages de la vallée bénéficient plus de conseils agricoles ainsi que le Nord Bassin Arachidier. Néanmoins, dans les autres zones une part assez importante des ménages reçoit la visite de conseillers agricoles sauf au Sud du Bassin Arachidier où seulement 26% des ménages en bénéficient.

73


Graphique 23 : Les ménages qui bénéficient de conseil agricole par zone agro-écologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Le conseil agricole renforce et facilite l’adoption d’innovations technologiques. En effet, 60% des ménages adoptent des innovations technologiques sous la supervision des conseillers agricoles (Graphique 23). Au niveau des zones, le taux d’adoption est plus élevé au Sénégal Oriental et en Moyenne et Basse Casamance (60% des ménages). C’est toujours au Sud Bassin Arachidier où le taux d’adoption est le plus faible (29%). La diffusion des conseils reçus se fait essentiellement au sein du ménage et quelque rare fois au niveau des groupements et des tierces personnes. Ce n’est que dans la Haute Vallée où le groupement est privilégié dans la diffusion des conseils. Au niveau de la production, en moyenne 61% des ménages agricoles voient leur production augmenter suite à l’adoption des innovations technologiques émanant des conseils agricoles. Ces constats sont plus fréquents en Moyenne Vallée et en Basse et Moyenne Casamance où 69 et 68% des ménages respectivement, déclarent avoir pu améliorer les rendements des cultures (Graphique 24).

Graphique 24 : Incidence du conseil agricole sur le niveau de la production par zone (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). 74


Plus de 55% des ménages considèrent que c’est en partie grâce aux conseils agricoles qu’ils ont pu accroitre leur production (Graphique 25).

Graphique 25 : Perception des ménages sur l’incidence du conseil agricole sur la production (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Plus de 97% des ménages pensent que les services fournis par les groupements s’améliorent. Cependant, moins de 50% des ménages voient leur niveau de vie s’améliorer avec la participation aux groupements. De même, en Haute Vallée et au Nord Bassin arachidier moins de 20% des ménages considèrent que leur niveau de vie s’est amélioré grâce à leur participation aux groupements. 5.3. REVENUS AGRICOLES ET NON AGRICOLES

5.3.1. Le secteur agricole Pour l’année agricole 2008, les niveaux de revenu agricole moyen par ménage, per capita et par Unité équivalent adulte sont inégalement répartis entre zones, mais aussi entre CR cible et CR témoin. Le revenu moyen dans l’ensemble des zones enquêtées est à 241 000 FCFA tandis que le revenu par tête d’habitant est de 40 000 FCFA (Tableau 21). A l’échelle zonale, la vallée du fleuve enregistre les revenus agricoles les plus élevés (869 000 FCFA). Cela se comprend avec la disponibilité de l’eau et les possibilités de diversification. En effet, les revenus tirés des autres cultures que celles ciblées dans l’étude (riz, tomate, oignon, etc.) représentent 85 %. Le Bassin arachidier vient en seconde position avec des niveaux de revenus agricoles moyens de plus de 700 000 FCFA. Ce revenu est tiré en grande partie par l’arachide et les cultures émergentes comme le sésame, le jatropha, etc. qui constituent 51 %. Cependant, les revenus tirés du mil sont aussi importants (34%). C’est effectivement la zone de prédilection des transformateurs avec les systèmes de contractualisation. Ce mécanisme incite la forte commercialisation du mil qui est le plus souvent destiné à l’autoconsommation. 75


Dans la Basse et Moyenne Casamance, le revenu agricole estimé en moyenne à 223 000 FCFA est largement dominé par l’apport du maïs (35 %), du mil (22%) et des autres cultures non ciblées, notamment, le coton et l’arachide à 37%. La zone agro-écologique du Sénégal Oriental enregistre le revenu agricole le plus faible (82 000 FCFA en moyenne). Ce revenu est tiré principalement par le mil et le maïs (ensemble 46%). Le coton, le sésame et le jatropha contribuent pour près de 44 % du revenu agricole. On note que ces niveaux de revenu moyens sont, pour la plupart, similaires aux enquêtes ANSD (2008) et du PSAOP (2009) dans les mêmes zones. Ces niveaux sont par contre beaucoup plus élevés que ceux trouvés dans le Bassin arachidier et le Sénégal Oriental de 1992 (Fall, 1993). Cela indique globalement une amélioration du niveau des revenus moyens des ménages ruraux entre 1992 et 2009. Néanmoins, le revenu moyen par tête d’habitant (40 000 FCFA) dans les zones rurales d’enquêtes reste faible comparé à la moyenne nationale qui se situe à 180 000 FCFA per capita (DPS, 2006). Ceci montre certes, la faiblesse du revenu rural (bien que les périodes ne soient pas les mêmes), mais laisse apparaître néanmoins que les données macro-économiques masquent souvent de grandes disparités à l’échelle micro-économique. Dans les céréales ciblées, se sont le mil et le maïs qui constituent l’essentiel du revenu de la production agricole. Ils constituent entre 39 et 57 % du revenu agricole dans les zones de production. Le sorgho représente entre 4 et 7 % du revenu agricole. Le fonio, bien qu’ayant des rendements plus élevés, ne constitue qu’à peine 2% du revenu agricole. Il n’est présent que dans le Sénégal Oriental et la basse et moyenne Casamance. Ceci montre que le revenu agricole des ménages est fortement tributaire du niveau des productions du mil et du maïs. La performance de ces cultures reste très sensible à la vulnérabilité de ces ménages ruraux. Ceci justifie fortement les priorités accordées à l’amélioration de ces cultures. Tableau 21: Revenus agricoles par zone agroécologique Agro-écologie Bassin Ensemble arachidier

Basse et M Désignation S. Orientale Casamance Vallée Revenu agricole 240 935 719 588 81 879 223 876 869 381 Moyenne FCFA 230 154 277 398 39 313 300 387 303 519 Min Max 765 040 1 023 107 191 291 679 085 1 166 779 79 221 104 91 167 CV (%) 40 099 56 462 12 985 36 735 70 093 Revenu per capita 52 437 78 701 14 707 48 506 89 752 Revenu per UEA Part des céréales dans le revenu agricole (%) 34 23 22 1 Mil 20 7 Sorgho 6 6 5 4 Maïs 19 9 23 35 10 Fonio 2 3 1 Autres 53 51 44 37 85 100 100 100 100 100

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. La disparité de revenus entre les départements mérite une réflexion plus approfondie. On peut cependant, noter certains facteurs de variation qui concourent à l’avantage de la zone de la 76


vallée et du Bassin arachidier. A côté des infrastructures d’irrigation et de possibilités de diversification dans la première zone, on constate dans les deux sites que le niveau d’urbanisation est plus élevé (téléphone, route, poste de santé, etc.). On note également leur proximité des infrastructures de service, d’institutions de crédit, de marchés (hebdomadaires, comme permanents) ; et le désenclavement grâce à l’infrastructure routière (accès relativement plus facile d’entrée et de sortie des produits et des coûts de transport plus réduits). Les ménages de ces zones ont plus ou moins accès à ces facteurs. Ceci, de façon théorique, devrait offrir des opportunités de création d’emploi et aussi d’amélioration de revenus. Il convient de préciser que d’autres facteurs explicatifs (comme par exemple, le niveau d’éducation, le niveau et la maîtrise technologique par rapport aux facteurs de production, etc.) sont aussi importants dans la disparité des revenus non seulement entre zone, mais aussi entre communautés d’une même zone. La moyenne zonale de revenu agricole masque la disparité qui existe entre communauté cible (CR cible) et communauté rurale témoin (CR témoin). Comme l’indique le tableau 2, le revenu moyen par tête d’habitant en CR cible est de 25 000 FCFA. Il est de 16 000 FCFA pour la CR témoin. Cependant, l’inégalité des revenus moyens par ménage est moins forte 332 000 FCFA et 229 000 FCFA pour respectivement CR cible et CR témoin. Du fait de l’homogénéité des CR cible et témoin dans l’échantillonnage de référence, il y a moins de variation notoire en termes de niveau de revenus (Tableau 22). Cependant avec des coefficients de variation très élevés (228 et 143 % dans les CR cible et témoin), on note une forte variabilité des niveaux de revenus à l’intérieur de ces communautés. Dans ces revenus agricoles, le maïs et le mil restent les principales céréales qui couvrent entre 78 et 68 % pour respectivement les CR cible et CR témoin. Par ailleurs, le fonio est fortement représentative dans les revenus agricoles des deux communautés, contrairement à ce qui a été constaté au niveau des zones agro-écologiques. Le revenu tiré du fonio constitue 24 % du revenu agricole des CR témoin et de 13 % pour celui des CR cible. Dans les deux cas, la contribution du fonio est plus élevée que celle tirée du sorgho. Tableau 22 : Revenus agricoles au niveau communautaire Désignation Revenu agricole Moyenne Minimum Maximum Cv (%) Revenu per capita Revenu per UEA Part des céréales (%) Mil Sorgho Maïs Fonio Total (%)

Communauté Cible

Communauté témoin

332 143

219

229 328 134 657 447 692 143

25 549

16 381

30 195

22 933

33 9 45 13 100

30 8 38 24 100

151 741 453 560

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Pour son rôle dans l’alimentation des populations, sa contribution au revenu et la part des actifs impliqués dans ce type d’activités, le secteur agricole est dans l’ensemble, le plus 77


important et le plus dynamique. L’importance des réserves foncières dans ces zones, la faible à moyenne pluviométrie du nord à l’est, sont de facteurs favorables à la pratique des cultures ciblées. Les activités de production restent cependant très articulées autour des ressources disponibles et de certaines traditions. Avec 68 % en moyenne du revenu tiré des activités primaires en général dans les zones agro-écologiques ciblées, l’agriculture constitue la principale activité économique. L’avantage pluviométrie constaté à l’est et au sud n’a cependant pas épargné le bassin de la tendance générale à la péjoration des conditions climatiques à l’échelle du pays ces dix dernières années avec des fluctuations saisonnières. Dans ces zones, l’agriculture reste dominée par les cultures vivrières très diversifiées (mil/sorgho, maïs qui occupent près de 60 % des superficies cultivées. L’arachide et le coton constituent les principales cultures de rente de cette zone. On peut également noter l’introduction du fonio dans ces cinq dernières années, dans le centre est du bassin arachidier et le nord du pays. Les systèmes de culture sont essentiellement pluviaux à l’exception des cultures marginales autour du sorgho de décrué et un peu de maïs irrigué. Au total, le secteur primaire occupe la majorité de la population rurale active de la région pour une durée variant entre 4 et 5 mois. Cependant, l’utilisation optimale et rationnelle des potentialités agricoles se heurte à plusieurs contraintes. En premier, on peut citer l’appauvrissement, l’épuisement et la dégradation des sols (53 % des opinions). Ceci a tendance à diminuer l’aptitude productive des terres sans l’utilisation efficiente de technologies et à empêcher la mise en valeur de zones à hautes potentialités. Le cloisonnement interne de la zone rend aussi difficiles les approvisionnements en facteurs de production essentiels et en denrées de premières nécessités, la collecte et l’évacuation des produits, le suivi des programmes de développement, les contacts entre villages (déficit en pistes de production dans le Sénégal Oriental et une partie en basse et moyenne Casamance). Aussi, la fragilité des sols constitue une contrainte à l’exploitation appropriée et durable de cette ressource. L’insuffisance d’appui technique aux agriculteurs non intégrés dans un projet et la faiblesse de l’épargne rurale et des moyens financiers (accès difficile au crédit) pour des besoins d’investissements constituent aussi des facteurs contraignants pour l’amélioration de la productivité agricole des régions.

5.3.2. Le secteur élevage L’élevage est une activité importante dans ces différentes zones (Tableau 23). L’effectif bovin moyen par ménage est plus important au Sénégal Oriental et en Casamance pour respectivement 11 et 9 têtes par ménage. Cependant l’élevage du petit ruminant est plus déterminant dans le Bassin arachidier (30 par exploitation) et dans la vallée (18 par exploitation. Les animaux de trait sont plus relevés dans le Bassin arachidier en moyenne 3 par ménage, tandis que la volaille est dominant en Basse et moyenne Casamance. La coexistence de l’élevage avec l’agriculture a participé à la différenciation des systèmes de production en vigueur. L’élevage, à la fois transhumant (au nord) et sédentaires (à l’est), est principalement concentré dans les régions de Louga, Diourbel, Kaolack, Kolda et Tambacounda. Il reste dominé par les petits ruminants au niveau exploitation agricole qui constituent plus de 50 % du cheptel principalement dans le Bassin. Viennent ensuite les bovins. Le cheptel comprend aussi des équidés et des asins souvent utilisés pour la traction animale et le transport. De plus, la production de fumier par le parcage contribue de manière substantielle au maintien et à l’accroissement de la fertilité des sols, posant ainsi les jalons d’une bonne intégration de l’agriculture à l’élevage. La population animale est répartie en unités variables appartenant généralement à des ménages dont elles constituent le cheptel. L’élevage de petits ruminants est avant tout une épargne et un investissement dans la mesure où il constitue un moyen de différer l’utilisation d’un revenu et de le faire fructifier. Ainsi, il 78


constitue un gage de sécurité alimentaire et une capacité de génération de futures ressources. Son intégration à l’agriculture met en relief le niveau de diversifications des activités et les sources de revenu des ménages agricoles pour mieux faire face aux risques d’insécurité alimentaire. Ainsi, le niveau de dotations de ces ressources permet de circonscrire l’état de vulnérabilité des ménages. En dehors des paramètres de production agricoles, le niveau du revenu tiré du secteur élevage et des activités non agricoles est un enjeu majeur dans les stratégies de sécurité alimentaire et d’analyses des capacités d’investissements des ménages ruraux. Tableau 23 : Niveau moyen des animaux par ménage agricole Bassin Sénégal Animaux Arachidier Oriental Bovins 6 11 Ovin s 21 7 Caprins 8 6 Equins 2 1 Asins 1 1 Animaux trait 3 2 Volaille 8 8 Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

Basse et Moyenne Casamance 9 3 4 0 0 2 13

Vallée 7 10 8 1 1 1 4

En termes de revenu, la vente des animaux constitue l’essentiel du revenu élevage au niveau des ménages agricoles. Ce revenu est évalué en moyenne à 140 000 FCFA dans l’ensemble des zones. Le Bassin arachidier enregistre un revenu moyen tiré de l’élevage à 258 000 FCFA dont 91 % provient de la vente des animaux. La Vallée du fleuve vient en deuxième position avec un revenu moyen tiré des activités d’élevage à 119 000 FCFA. Le Sénégal Oriental, bien que disposant d’un effectif plus relevé que celui de la vallée en tire moins (134 000 FCFA). A l’échelle communautaire, un ménage de CR cible dépense en moyenne146 515 FCFA par an pour entretenir les animaux qu’il possède, tandis que celui d’un ménage de témoin est de évalué à 102 114 FCFA. La vente de ces animaux procure respectivement à un ménage de cible et témoin 154 482 et 130 510 FCFA par an. Au total, l’élevage contribue au revenu du ménage de cible à hauteur de 160 165 contre 134 858 FCFA pour témoin soit un écart de 25 307 FCFA (tableau 25). Tableau 24 : Revenu tiré de l’élevage Bassin Sénégal B et M Ensemble arachidier Oriental Casamance Vallée Elevage 140 322 235 895 132 809 84 940 113 719 Vente animaux 10 120 22 739 1 600 6 583 6 139 Revenu sous produit Total Revenu Elevage 150 442 258 633 134 409 91 523 119 858 8 850 15 537 9 129 4 951 6 615 Revenu élevage/tête Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

79


Tableau 25 : Revenus tirés de l’élevage au niveau communautaire Classement des revenus d’élevage Revenu annuel tiré de la vente des animaux Revenu tiré des sous produits de l’élevage Revenu total tiré de l’élevage Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

Communauté Communauté Rurale Cible Rurale Témoin 154 482 130 510 9 391 10 659 160 165 134 858

5.3.3. Le secteur non agricole Le revenu non agricole est en moyenne estimé à 308 000 FCFA dans l’ensemble des zones (tableau 26).. Ceci représente 44 % du total des revenus du ménage. On note cependant une disparité à l’échelle zonale. Ainsi, les ménages de la vallée ont les revenus non agricoles les plus élevés (512 000 FCFA en moyenne, soit 36 500 FCFA par tête). Viennent ensuite les producteurs du Bassin arachidier qui ont en moyenne 33 000 FCFA per capita, tandis que la basse et moyenne Casamance enregistre un revenu non agricole de 15 000 FCFA par tête. A l’échelle communautaire, le revenu moyen non agricole est de 210 000 FCFA et 199 650 FCFA pour respectivement les CR cible et témoin. Ceci représente entre 30 et 35 % du revenu total du ménage agricole pour respectivement les CR cible et témoin. Tableau 26 : Revenu non agricole au niveau des zones agro-écologiques Bassin Sénégal Basse et Moyenne Revenu non Ensemble arachidier Oriental Casamance Vallée agricole Moyen 308 097 441 913 79 900 198 342 512 232 Minimum 82 513 36 139 31 400 67 281 195 232 Maximum 407 734 435 000 178 000 252 000 765 934 CV (%) 185 190 106 209 179 Revenu per capita 22 996 33 993 6 146 15 257 36 588 Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Au niveau du revenu global du ménage, les producteurs du Bassin arachidier enregistrent le revenu moyen le plus élevé (tableau 27). Ils ont plus de 1 500 000 FCFA soit 3 fois celui des producteurs de la basse et moyenne Casamance et presque sept fois de ceux du Sénégal Oriental (qui est le plus faible). Ces agriculteurs du Bassin sont légèrement avantagés par les revenus tirés de l’élevage pour devancer les producteurs de la vallée du fleuve (revenu moyen évalué à 1 350 000 FCFA). Ces derniers obtiennent des revenus agricoles et non agricoles plus élevés à cause des effets induits par la diversité crée avec les conditions d’irrigation. Cependant, leur revenu tiré de l’élevage est moindre que celui des producteurs du Bassin arachidier. Par ailleurs, dans toutes les zones, le revenu tiré des activités non agricoles est important. Il représente en moyenne 44 % du revenu total. Cela dénote la diversité des sources de revenu du ménage. Cette diversification concerne principalement les activités de service, de l’artisanat, du commerce, de la cueillette, de la préparation alimentaire et de l’émigration. Cependant, la contribution de ces secteurs d’activités dans le revenu total de l’échantillon varie en fonction des zones. Dans le Sénégal Oriental et la Vallée, le revenu non agricole couvre 39 et 38 % du revenu total, tandis qu’il est de 27 et 28 % pour le revenu des agriculteurs du Bassin et de la Basse et moyenne Casamance. A l’échelle communautaire, ce type de revenu non agricole se situe entre 35 % pour les CR témoin et 30 % pour les CR 80


cibles. Cela montre l’importance du secteur agricole, mais aussi de la diversité des sources de revenus.

Tableau 27 : Composition du revenu global du ménage en zone et entre CR cible et témoin Ensemble Bassin Sen Or. B et M Cas Vallée 240 935 869 381 81 879 223 876 719 588 34 55 28 44 53 150 442 258 633 134 409 91 523 119 858 22 16 45 18 9 308 097 441 913 79 900 198 342 512 232

Revenu agricole Part revenu agricole (%) Revenu élevage Part revenu élevage (%) Revenu non agricole Part revenu non agricole. (%) 44 28 27 Revenu total 699 474 1 569 927 296 188 Revenu au niveau communautaire Communaut Communauté é Cible témoin 332 143 229 328 Revenu agricole Part revenu agricole (%) 47 41 160 165 134 858 Revenu élevage Part revenu élevage (%) 23 24 210 000 199 650 Revenu non agricole Part revenu non agr. (%) 30 35 702 308 563 836 Revenu total Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

39 38 513 741 1 351 678

En résumé, le revenu du ménage est fortement diversifié. Bien que le secteur agricole dans son ensemble représente en moyenne 66 %, il n’en demeure pas moins que les agriculteurs s’orientent également sur les activités non agricoles. En effet, la diversification des revenus du ménage rural a été toujours négligée dans le passé par les décideurs politiques et les chercheurs qui considéraient les paysans comme de producteurs de subsistance. Ceci impliquait que ces derniers ne dépendaient presque exclusivement que des activités agricoles pour assurer leur sécurité alimentaire (Kowal and Kassam, 1978 ; CILSS/Club du Sahel, 1981 ; Giri, 1983 ; OECD, 1988). Ce point de vue encourageait deux hypothèses : (1) l’augmentation du prix des graines inciterait à l’accroissement des revenus des ruraux à travers l’offre sans une diminution significative de leur revenu réel par rapport à la demande (Berg, 1979 ; Giri, 1983 ; Hirsch, 1987) ; (2) les paysans adopteront automatiquement les technologies dans une culture productive et feront un investissement sur la conservation dans la mesure où ils n’auront virtuellement aucune autre alternative en dehors des cultures (Huang and Nicolas, 1987 ; OECD, 1988). Cependant, en dépit des faibles performances du secteur agricole –considéré selon la comptabilité nationale, comme le seul secteur générateur de revenu des paysans-, le monde rural est jusqu'à ce jour à l’abri de la famine. Cet état de fait a été à l’origine de plusieurs questionnements et de débats sur les stratégies de survie de ces ménages ruraux. L’image conventionnelle du ménage agricole dépendant uniquement des activités agricoles se trouve ainsi remise en cause.

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Le développement du secteur agricole avec l’existence de diverses contraintes alimente le débat sur les formes d’appui aux grandes filières agricoles et celles en émergence tant pour la satisfaction des besoins du marché national et des exportations (source principale de richesse pour l’économie nationale) que de la création d’emplois. La réflexion sur les questions de durabilité de l’agriculture et de rentabilité des systèmes de production suscite un regain d’intérêt sur l’intensification et la diversification des cultures, mais aussi sur la promotion d’unités de production extra-agricoles dans des créneaux porteurs capables de valoriser les produits du secteur primaire à forte valeur ajoutée. La promotion des emplois issus des activités non agricoles en milieu rural rentre dans ces perspectives dont l’objectif global est d’améliorer les conditions de vie des populations. Par ailleurs, la nature des activités extra-agricoles met en évidence les liens synergiques en termes de flux d’amont et d’aval entre les secteurs agricole et non agricole. On rappelle que les grands secteurs qui composent le revenu non agricole des ménages de notre échantillon sont le commerce, les services, l’artisanat, l’émigration, la cueillette, et la préparation alimentaire. La majorité des activités extra-agricoles qui composent ces grands secteurs sont des activités liées directement en amont ou en aval du secteur primaire. A l’échelle de notre échantillon, le secteur du commerce concerne l’écoulement des condiments, des denrées de premières nécessités et des produits de récolte et de cueillette, et le commerce des intrants agricoles. On constate cependant que certains produits de commerce (denrées de première nécessité), bien que du secteur primaire sont importés. Ils sont donc indirectement liés à l’agriculture locale. Les autres produits du secteur sont en amont (intrants agricoles) et en aval (commerce des produits de récolte) du secteur agricole. Les services sont constitués principalement des activités de puisatier de réparation (vélo, automobile, équipements agricoles), de gestion de télécentre, de plomberie, de l’horlogerie et de soudure. Parmi ces activités, seules les trois premières dépendent en grande partie de l’agriculture locale. Le transport (exprimé ici par le biais de la réparation des vélos et automobiles) participe en amont (transport intrants) et en aval (transport des produits de la récolte) au développement de l’agriculture locale. Les autres activités du secteur sont par contre, liées indirectement au secteur agricole (ex. effets induits en investissements agricoles). Le secteur de l’artisanat renferme des activités liées indirectement à l’agriculture. Il s’agit de la couture, de la maçonnerie et de la tresse. Les autres activités du secteur sont par contre liées directement au secteur primaire. Les autres secteurs d’activités (préparation alimentaire et cueillette) sont en relation directe avec l’agriculture à quelque exception près (la boulangerie qui utilise de la farine importée). Cependant, le secteur d’émigration où l’activité est exercée à l’extérieur de la localité est une activité en relation indirecte avec l’agriculture locale. Mais, il offre des opportunités réelles d’investissements sur le secteur agricole dans la région de la vallée et du Sénégal Oriental bastion de l’émigration où il constitue une part importante des sources de revenu des ménages. Ainsi, on note dans le secteur non agricole des activités qui sont directement liées en amont comme en aval de l’agriculture locale. D’autres le sont indirectement. Cependant, ces dernières génèrent des biens et services qui s’accroissent avec l’amélioration de l’agriculture locale. On peut citer l’exemple de la couture dont la demande accroît par l’effet induit des gains de productivité agricole. En retour, ces activités procurent des revenus pouvant servir d’investissements directs ou indirects à l’agriculture locale. L’amélioration de la productivité agricole induit des effets d’entraînement à la croissance des activités extra-agricoles. Le surplus de production augmente le volume de produits commercialisables et transformables (bana-bana, restauration, fonctionnement des moulins à mils, etc.). De même, l’amélioration 82


du revenu agricole accroît la demande des producteurs en biens et services du secteur non agricole. Ainsi, une stratégie de promotion de l’emploi rural doit intégrer la dimension agricole. Elle requiert une politique cohérente d’appui à l’intensification et à la diversification de l’agriculture. Celle-ci devra donc jouer le rôle moteur en bénéficiant d’importants flux de ressources sous forme de crédit à l’investissement, de recherche et d’innovations technologiques, d’intrants agricoles et de politiques de prix appropriés en vue d’accroître la productivité du secteur et sa capacité potentielle à générer de l’emploi. Sous ce rapport, la croissance agricole durable est donc un facteur de stimulation des emplois non agricoles. Aussi la croissance agricole soutenue est un créneau pour la consolidation ou la création des activités extra-agricoles. 5.4. ETAT SUR LES CONDITIONS DE VIE

5.4.1. La santé des ménages agricoles Les différents types de maladies : Le paludisme demeure la maladie la plus fréquente en milieu rural malgré les campagnes de lutte organisées par le gouvernement. Les autres maladies plus ou moins importantes sont la fièvre et les maux de ventre (Graphique 26).

Graphique 26 : Les différents types de maladies dont sont victimes les ménages agricoles (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Au niveau de la Vallée, du Centre et Sud Bassin Arachidier en plus des maladies précitées, les ménages souffrent de maladie de la peau. Au Sud du Bassin Arachidier et au Sénégal Oriental l’asthénie y est assez fréquente. Les maladies diarrhéiques, des yeux et sexuellement transmissibles sont quant à eux moins fréquentes dans ces zones. Ces maladies ont cependant des conséquences graves sur le niveau et la conduite des activités du ménage. Leur sévérité et durée pèsent souvent sur l’efficacité des opérations culturales et ainsi sur la performance des activités agricoles. Conséquences des maladies sur les membres du ménage : La conséquence des maladies sur les membres du ménage est que ces derniers manquent des jours de travails et d’écoles. Ces jours manqués sont estimés en moyenne à 6 jours/an.

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Graphique 27 : Conséquences des maladies sur les ménages par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Dans les différentes zones, la durée d’inactivité causée par les maladies est estimée à une semaine ou plus au Sud du Bassin Arachidier et en Moyenne et Basse Casamance. Dans les autres zones elle varie entre 5 et 6 jours (Graphique 27). La possibilité de bénéficier de soins médicaux : Les ménages ruraux ont un accès facile aux soins médicaux en cas de maladie. Plus de 70 % en moyenne des ménages se font consulter en cas de maladie (Graphique 28).

Graphique 28 : Accès aux soins médicaux par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Au niveau des zones, 88% des ménages du Sud Bassin Arachidier se font consulter en cas de maladies. Dans d’autres zones comme le Centre du Bassin Arachidier, le Sénégal Oriental et la Moyenne et Basse Casamance, plus de 70% des ménages ont accès aux soins médicaux en cas de maladies. Dans les autres zones ce sont plus de 60% des ménages qui déclarent avoir 84


accès aux soins médicaux en cas de maladie. En ce qui concerne les ménages qui n’ont pas accès aux soins médicaux les raisons sont multiples.

Graphique 29 : Raisons du non accès aux soins médicaux (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Les principales raisons pour lesquelles les malades ne se font pas consultés en cas de maladie sont le manque de moyen (34%), la minimisation de la gravité des maladies (22%) et la rareté des médicaments (15%). Les autres raisons sont négligeables comme le manque de spécialiste, la longue distance entre les villages et les postes de santé, la cherté des médicaments et les indisponibilités (Graphique 29). La situation au niveau des différentes zones est similaire au cadre général. Les lieux de consultation : Les ménages agricoles se font consulter en premier dans les postes de santé (39%) puis dans les cases de santé (22%) et enfin dans les hôpitaux et centres de santé (16 et 12% respectivement). Le recours à la médicine traditionnelle et aux guérisseurs est de moins en moins fréquent (Graphique 30).

Graphique 30 : les différents lieux de consultation (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

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Au niveau des zones, la politique de l’Etat qui consiste à construire des postes de santé dans les différentes zones rurales, facilite aux ménages l’accès aux premiers soins de santé. C’est pourquoi la tendance au niveau des zones agroécologique est similaire à la tendance générale. Cette accessibilité aux services de santé a permis aux membres des ménages agricoles de bénéficier jusqu’à 2 consultations en moyenne. Néanmoins, la distance parcourue pour accéder aux postes de santé demeure élevée. Plus de 40% des ménages déclarent devoir parcourir une distance supérieure à 5 km avant d’avoir un poste de santé (Graphique 31).

Graphique 31 : La distance parcourue pour atteindre les postes de santé (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). C’est dans le Nord Bassin Arachidier et au Sénégal Oriental ou 50 à 60% des ménages déclarent devoir faire plus de 5 km pour accéder aux postes de santé. Alors qu’en Moyenne Vallée et au Sud du Bassin Arachidier 60 à 70% des ménages déclarent faire moins d’un km pour atteindre les postes de santé (Tableau 28) Tableau 28: Distance parcourue pour atteindre les postes santé par zone agroécologique (%)

moins de 1 km entre 1 et 3 km entre 3 et 5 km plus de 5 km.

Moyenne vallée aval

Haute vallée

Bassin arachidier centre

Bassin arachidier Sud

Bassin arachidier nord

Sénégal oriental

Moyenne et Basse Casamance

59

31

31

70

35

28

35

5

10

11

16

0

16

17

5

21

17

0

1

5

10

30

38

41

14

64

52

39

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

86


5.4.2. Caractéristiques des conditions de vie Les matériaux du toit des maisons : Plus de 90% des ménages ont le toit de leur maison fait de zinc, de chaume ou paille. En effet, les ménages ruraux habitent pour l’essentiel dans des cases ou dans des maisons ‘pente’. Tableau 29: Matériaux du toit des maisons par zone agroécologique (%) Moyenne vallée aval Béton/ciment Tuile/ardoise Zinc Chaume/paille

9 4 41 36

Haute vallée 34 7 39 14

Bassin arachidier centre 5 2 56 37

Bassin arachidier Sud 2 0 31 66

Bassin arachidier nord 13 2 22 60

Sénégal oriental 2 0 18 79

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Au niveau des zones ce n’est qu’en Haute Vallée (30 %) et au Nord du Bassin arachidier (13 %) où les ménages ont le toit de leur maison fait en béton et ciment. Pour les autres zones l’essentiel des ménages ont leur toit fait de zinc, chaume ou paille (Tableau 29). Les matériaux des murs de la maison : La majorité des ménages ont les murs de leurs maisons faits de briques en banco (60%). Les maisons dont les murs sont fait de paille et/ou tige et celles faites de briques de ciment représentent respectivement 20 et 18% de la population (Graphique 32).

Graphique 32 : Matériaux de construction des murs des maisons (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

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Au niveau des zones, les maisons sont toutes faites de briques en ciment (52%) ou en banco (48%). Par contre, au Bassin Arachidier les mures des maisons sont faites de paille ou tige pour l’essentiel (40 à 60%). Les sources d’eau : Les sources d’eau sont assez diverses pour les ménages agricoles. Les plus importantes sont les puits non protégés qui sont les principales sources d’eau pour 52% des ménages. En ce qui concerne les autres sources, 17% des ménages se procurent de l’eau au niveau des robinets publics, 11% au niveau des robinets personnels, 8% au niveau des puits protégés et 7% au niveau des forages (Graphique 33). Les autres sources sont négligeables.

Graphique 33 : Les différentes sources d’eau des ménages (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Au niveau des zones, ce sont les robinets publics et personnels qui sont les principales sources d’eau pour 20 à plus de 30% des ménages de la Vallée, du Centre et Sud Bassin Arachidier. Au Nord du Bassin Arachidier ce sont les robinets publics et les forages qui sont les principales sources d’eau pour 30 à 40% des ménages. En Moyenne et Basse Casamance plus de 80% des ménages se procurent de l’eau au niveau des puits non protégés et 49% dans le Sénégal Oriental. Les types de toilette (latrine) utilisée par les ménages : Une part très importante des ménages ne dispose pas de toilette (21%). Parmi ceux qui disposent de toilette, 48% des ménages ont des toilettes en latrine non couvertes. Très peu de ménages disposent de toilette avec des fosses sceptiques (Graphique 34).

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Graphique 34 : Les différents types de toilette des ménages agricoles (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Les données obtenues au niveau des zones montrent que c’est en Moyenne et Basse Casamance que 76% des ménages ont des toilettes en latrine non couvertes et 13% ont des toilettes en latrines couvertes. Au Nord Bassin Arachidier 47% des ménages ne disposent pas de toilettes. Au Centre du Bassin Arachidier et au Sénégal Oriental c’est 30 et 36% respective des ménages qui ne disposent pas de toilette. Combustible utilisé pour la cuisine : Le bois de chauffe est le principal combustible utilisé par les ménages agricoles pour faire la cuisine (97%). Seuls quelques rares ménages font usage du gaz butane, du charbon ou des bouses de vache (moins de 1%). Au niveau des zones la tendance est la même. L’accès aux services de base : Les distances parcourues par les ménages pour accéder aux services de base sont assez importantes. Les plus importantes sont les distances pour atteindre les routes goudronnées ou les pistes latéritiques (plus de 10 km). Ce qui confirme le niveau d’enclavement de la plus part des zones. Les distances entre les villages et les écoles sont assez importantes aussi (15 km), ainsi que les marchés (10 km). Les distance parcourues pour atteindre les points d’eau et les postes de santé font moins de 10 km mais elles demeurent longues (Graphique 35).

89


Graphique 35 : Distance entre les villages et services de base (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009). Les zones les plus enclavées sont le Nord Bassin Arachidier (18 km), la Moyenne Vallée (18 km), le Sénégal Oriental (25 km) et Basse Casamance (20 km). Les zones pour lesquels les distances parcourues pour aller à l’école sont longues se rencontrent au niveau du Sénégal Oriental (19 km), la Moyenne et Basse Casamance (24 km) et la Moyenne Vallée (13 km). Situation économique des ménages : Plus de 40% des ménages ont vu leur situation s’améliorait par rapport à l’année précédente, 39% ont une situation moins bonne et 19% ont gardé la même situation. Au niveau des zones, c’est seulement au Nord Bassin Arachidier où plus de 50% des ménages ont pu améliorer leur situation économique. Dans les autres zones, 30 à 40% des ménages voient leur situation économique se détériorer. Dans le Sud Bassin Arachidier, ce sont les ménages dont la situation est restée la même qui sont majoritaires (Graphique 36).

Graphique 36 : Evolution de la situation économique des ménages par zone agroécologique (Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009).

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VI. ETAT DE SECURITE ALIMENTAIRE 6.1. NIVEAU DE CONSOMATION CALORIQUE Dans l’ensemble le besoin de consommation en kilocalorie est de 2 777 par unité équivalent adulte par jour, soit 14 % au dessus du seuil minimum des 2400 Kcal recommandées En effet, l’ORANA (1993) considère que tout équivalent adulte qui est au moins de 80 % de la norme de consommation normale (soit 2400 kcal) est à un minimum acceptable. La satisfaction totale est estimée à 3000 Kcal par équivalent adulte et par jour. Ceci montre que le niveau de satisfaction des besoins alimentaires est en moyenne satisfaisant. Cependant, cette globalité masque de fortes variations tant à l’échelle zonale qu’au niveau communautaire. Comme montré dans le tableau 30, la satisfaction des besoins alimentaires varie entre zone agroécologique. Dans le Bassin Arachidier, l’étude montre que chaque équivalent-adulte a consommé en moyenne 3 349 kcal/jour. Ceci couvre à plus de 100 % des besoins en calories. La part de l’autoconsommation à partir des récoltes représente 36 %. L’apport des autres revenus non agricoles couvre la grande partie (54 %). En termes de composition, on note que l’apport des calories dans l’alimentation de ces ménages provient des produits de base pour 57 %, et des condiments pour 29 %. Bien que le disponible en produits d’élevage soit plus élevé que le reste des autres zones, ces agriculteurs du bassin arachidier ne consomment pas assez des produits d’origine animale. L’apport de ces produits animaux ne couvre que 14 % des calories de la consommation des ménages. Cette moyenne élevée de satisfaction des besoins en calories masque cependant des variations entre ménages dans la même zone. En effet, on constate que 54 % des ménages de cette zone sont considérés comme ménages à risque (moins de 2400 kcal/EA/jour). Ils ont des déficits qui fluent entre 60 et 70 % de la norme minimale de satisfaction des besoins alimentaires et avec des coefficients de variation très élevés de 201 %. En outre, 17 % des ménages sont moyennement satisfaisants. Ils consomment en moyenne entre 2400 et 3000 Kcal par EA/jour. Ces ménagent en grande majorité, approchent la norme adéquate des 3000 Kcal. Les ménages qui dépassent la norme de satisfaction avoisinent 29 %. Cela signifie que seulement près d’un tiers des ménages de cette zone est dans une dynamique satisfaisante de couverture des besoins alimentaires. Ces ménages couvrent entièrement leurs besoins en calories et sont suffisamment protégés. Le niveau élevé de leurs revenus réels tirés de la diversité de leurs cultures, du revenu tiré d’élevage et de revenus non agricoles ont contribué à cette stabilité au niveau de ces ménages. Dans la Vallée, le niveau moyen de satisfaction des besoins en calories est largement en dessous du minimum. Il est en moyenne de 3 150 kcal, soit de 24 % au dessous de la norme minimale des 2400 Kcal/EA/jour. Ces niveaux de consommation en calories dans cette zone sont couverts à 52 % par la récolte. En effet, cette zone est la plus diversifiée en termes de cultures. Les produits de récolte autoconsommés couvrent la majorité de leurs besoins. En effet, les produits de base apportent 56 % des calories, les produits animaux (17 %) et les condiments comptent pour 27 %. Par ailleurs, cette zone enregistre le moins élevé taux de ménages à risques (50 %) parmi les autres zones. Cependant, ce taux de ménages vulnérables reste élevé, en effet, la moitié des ménages de cette zone peine à atteindre le seuil du minima de 2400 kcal par équivalent-adulte et par jour. Bien que le revenu agricole contribue pour près de 53 % des ressources de cette localité et le revenu non agricole de 38%, la taille du ménage reste élevée et accroît les besoins de consommation. En effet, leur déficit en besoins caloriques représente entre 30 et 67 % de la norme requise (3000 kcal/EA/jour). On note cependant que plus d’un tiers est dans un état très satisfaisant de couverture de leurs 91


besoins en calories. Ces ménages de cette catégorie dépassent la norme requise des 3000 Kcal/EA/jour. Ils bénéficient pour la plupart, les apports considérables du revenu tiré de l’élevage et de la très petite taille de leur unité familiale. Les ménages moyennement satisfaisants représentent 18 %. De façon générale, cette zone est la moins vulnérable avec l’apport de ces ressources diversifiées. Dans la Basse et Moyenne Casamance, le niveau moyen de satisfaction est estimé à 2 553 Kcal/EA/jour. Ce niveau est à peine au dessus du seuil acceptable des 2400 Kcal (seulement de 6 %). Ce niveau est couvert en majorité des produits de la récolte (55 %). Le revenu tiré des activités extra-agricoles permet de payer le reste. Ainsi, les produits d’origine céréalière couvrent 56 % des calories, tandis que l’apport des condiments est évalué à 27%. La contribution des produits d’origine animale constitue 17 % des calories. Dans cette zone, le nombre de ménages vulnérables est élevé (63 %). Ces ménages couvrent difficilement le minimum requis des 2400 Kcal/EA/jour. Leur déficit tourne autour de 50 à 70 %. On note par ailleurs, que 13% des ménages de cette zone sont moyennement satisfaisants, tandis que 24 % sont dans un état sécurisant car couvrant à plus de 3000 kcal/EA/jour. Cette dernière catégorie bénéficie de leur revenu agricole très élevé et de leur revenu d’élevage par rapport au reste des autres producteurs. La zone du Sénégal Oriental est la zone la plus vulnérable avec 74 % des ménages à risque. Son niveau moyen de consommation en kilocalories est de moins 17 % de la norme minimum acceptable (2400 Kcal/EA/jour). Certains d’entre eux sont à des niveaux de vie assez difficiles (moins de 1000 kcal/EA/jour). Cette zone à grand potentiel agricole tarde à décoller. Elle enregistre des revenus agricoles par tête d’habitant estimé en moyenne à 13 000 FCFA) et connaît les plus grandes tailles des ménages (54 % des ménages ont plus de 15 personnes). Par ailleurs, les besoins de consommation proviennent des achats (54 %) et de l’autoconsommation (46 %). Avec la faiblesse de leur revenu, l’équivalent des achats reste faible pour couvrir les besoins requis en alimentation kilocalorie. On note par ailleurs que les ménages moyennement satisfaisants (couvrant 2400 à 3000 kcal/EA/jour) constituent 11 % des ménages et ceux très satisfaisants représentent 14% des ménages. Dans cette dernière catégorie, le secteur de l’élevage et la diversité des cultures dans ces ménages leur permettent d’assurer leur sécurité alimentaire (Tableau 30). A l’échelle communautaire, la satisfaction des besoins varie sensiblement entre CR cible et CR témoin (tableau 31). Dans les CR cible, l’équivalent adulte consomme en moyenne 2 495 kcal par jour, soit 4 % du seuil acceptable ou 16 % au dessus de la norme des 3000 kcal. Ce niveau de satisfaction est couvert à 52 % des apports de la récolte (particulièrement le maïs et le mil qui représentent 78 % de leur récolte). L’apport des est estimé à 46 %. L’origine des calories consommées au niveau des CR cible est tirée à 59 % des aliments de base (mil et maïs), 18 % des produits animaux et 23 % des condiments. Il faut cependant noter, que cette relative stabilité n’est pas équitablement partagée à l’intérieur des CR cibles. En effet, 54 % des ménages des CR cible sont à risques. Ils atteignent difficilement les 2400 kcal de norme minimale. La majorité des ménages (plus de 52%) ont des revenus agricoles très faibles (en moyenne 21 500 FCFA) et moins diversifiés. On note par contre, que 17% des ménages de CR cible sont moyennement satisfaisants. Ils assurent au moins le minimum requis des 2400 kcal avec l’apport considérable de leurs revenus non agricoles. Le tiers des ménages (soit 29 %) est cependant au dessus des besoins de 3000 kcal. Ces ménages les plus aisés bénéficient à la fois du concours du revenu non agricole et de l’élevage.

92


Tableau 30 : Consommation en calories par EA/jour au niveau des ménages par zone

Ensemble

Sénégal Oriental

Bassin

Basse et Moyenne Casamance

Vallée

Ménage à risque

0,60

0,54

0,74

0,63

0,50

Ménage moyen satisfaisant

0,15

0,17

0,11

0,13

0,18

ménage satisfaisant

0,25

0,29

0,14

0,24

0,32

1,00

1,00

1,00

1,00

1,00

2 777

3 349

2 054

2 553

3 150

0,14

0,28

-0,17

0,06

0,24

Minimum

1 516

1560

1100

1355

2050

Maximum

4 138

4890

3010

3750

4900

211

201

215

213

219

Consommation moyenne Kcal % par rapport (2400kcal) Niveau de variation

CV (%) Source dans consommation -

Part des récoltes (%)

0,36

0,46

0,55

0,52

-

Achat (%)

0,64

0,54

0,45

0,48

Composition par origine (%) Produits de base (céréales) Produits animaux/ poissons

0,57

0,52

0,58

0,56

0,14

0,13

0,09

0,17

-

0,29

0,35

0,33

0,27

Condiments (légumes)

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. Au niveau des CR témoin, la satisfaction par unité équivalent adulte est de 2 339 Kcal soit moins de 3 % de la norme minimale acceptée. Ce niveau évalue cependant entre 1050 kcal et 3000 kcal/EA/jour. Ceci montre une disparité entre ménages avec un CV de 217%. Du fait que le mil et le maïs constituent les principaux produits de récolte dans ces CR témoin, l’apport de l’autoconsommation est évalué à 53 %. Les calories sont apportées à 56% des produits de base (céréales) et de 21 % des produits d’origine animale (plus relevée que chez les CR cible). L’apport des condiments est de 23 % au même titre que chez les CR cible (Tableau 31). Dans ces CR témoin, l’inégalité dans la satisfaction des besoins entre ménage est aussi grande. On note 74 % des ménages sont à risques. Ces ménages peinent à couvrir leurs besoins en calories et le déficit est estimé entre 60 et 80 % dans cette catégorie. Les ménages qui sont moyennement satisfaisants sont de 11%, tandis que ceux qui sont à l’abri de la vulnérabilité sont estimés à 14 %. Ainsi les ménages des CR témoins sont plus vulnérables que ceux des CR cible. Ceci se justifie par leur niveau de revenus plus élevé. Par ailleurs, dans les niveaux de consommation, on constate que plus de 55 % des calories consommés viennent des produits de base. Cela confirme, les tendances de consommation des Sénégalais sur les céréales. Ces dernières représentent au niveau national 54 % du volume de consommation des ménages (Kite, 1991 ; Kelly et al, 1998). Les produits d’origine animale ou halieutique contribuent entre 11 et 26 % de la consommation en calories dans les différentes zones et entre les CR. Les ménages de la zone de la vallée bénéficient de leurs ressources halieutiques pour consommer beaucoup plus de ces protéines que les autres zones (17% des calories consommées contre 14%dans le bassin qui est pourtant doté en ressources animales). Les condiments apportent entre 27 % et 35 % selon les zones et de 23% dans les CR cible et témoin. 93


Tableau 31 : Niveau de satisfaction des besoins des ménages Ensemble CR cible CR témoin 0,64 0,54 0,74 0,14 0,17 0,11 0,22 0,29 0,14 2 417 2 495 2 339 0,01 0,04 -0,03 2 317 2 295 2 339 1 233 1405 1060 3 125 3050 3200 244 275 217

Ménage à risque Ménage satisfaisant ménage très satisfaisant Consommation moyenne en Kcal % par rapport (2400kcal) Niveau de variation Minimum Maximum CV (%) Source (%) Part des récoltes dans consommation Achat Composition par origine (%) Produits de base (céréales) Produits animaux/poissons Condiments (légumes… ) Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009.

0,52 0,48

0,53 0,47

0,59 0,18 0,23

0,56 0,21 0,23

6.2. CONCLUSIONS En somme, le niveau de vulnérabilité des ménages est assez élevé. En effet, 50 à 74 % des ménages dans les zones sont en situation de vulnérabilité. Les besoins de consommation en calories par équivalent adulte (3000 kcal) sont difficilement couverts par la production agricole. Le niveau relativement faible de couverture des besoins alimentaires et l’absence de dotations en bien durable pour la plupart des ménages justifient cette situation. La faiblesse du revenu agricole, qui constitue l’apport le plus déterminant dans la couverture de la demande des produits alimentaires (64 %) justifie en partie cet écart. Les ménages qui s’en sortent sont ceux qui bénéficient de la forte contribution de leur revenu non agricole et de l’élevage. Ceci met en évidence le rôle complémentaire des emplois non agricoles en milieu rural. On note, par ailleurs qu’entre 26 et 50 % des ménages dans l’ensemble, ne sont pas vulnérables. Ils sont à des niveaux très satisfaisants de couverture de leurs besoins alimentaires. Ces ménages dépassent la norme des 3000 kcal par équivalent adulte et par jour. En outre, les communautés rurales cible sont moyennement satisfaisant avec plus de 46 % des ménages hors risques. Par contre, les CR témoin enregistrent les trois-quarts de ménages à risque. Le niveau des productions agricoles et non agricoles ne s’accompagne pas de façon satisfaisante à l’équipement agricole qui peut servir de palliatifs à des crises conjoncturelles. Ainsi des programmes d’appui sont nécessaires pour exploiter au mieux les potentialités de ces zones, et notamment la productivité des céréales. Ainsi, s’il est reconnu nécessaire d’introduire des programmes de renforcement et de capacitation des acteurs ruraux pour améliorer leurs pratiques culturales et bénéficier des retombées des technologies du secteur agricole Le niveau d’intervention doit être cependant basé sur les trajectoires différenciées de ces ménages agricoles qui ont des potentialités diversement exploitées.

94


VII. INDICATEURS DE SUIVI Le programme WAAPP a pour ambition de générer et de diffuser de technologies et de renforcer les capacités techniques des producteurs pour améliorer leur productivité agricole, notamment sur les céréales ciblées. Ainsi donc toutes les zones de cultures de ces céréales sont concernées. Néanmoins, on s’est rendu compte que pendant plus de 30 ans de recherches et de conseil agricole, les zones généralement encadrées ont toujours bénéficié plus des technologies diffusées que celles non encadrées. C’est à partir de ces hypothèses qu’il a été retenu de faire une situation de références dans ces deux groupes de villages assez homogènes (encadrés et non encadrés). Ainsi quand le programme WAAPP sera exécuté, il s’agira d’évaluer l’impact du projet sur ceux qui ont adopté des technologies diffusées par rapport à ceux qui n’en ont pas adopté dans l’ensemble de la population des deux situations de référence à travers plusieurs indicateurs de suivi. A la lumière des enquêtes de référence, on peut retenir plusieurs indicateurs à l’échelle zonale et au niveau communautaire pour d’éventuelles études d’impact (tableau 32). On en note deux types : (a) indicateur d’impact potentiel direct du programme ; (b) indicateur d’incitation à la productivité. (a) Indicateurs d’impacts directs Le premier domaine d’indicateur est la génération et transfert de technologies. Ainsi, le nombre de technologies générées et diffusées constitue le premier indicateur de suivi des performances des programmes de recherche et de conseil agricole. Cet indicateur est mesurable au niveau des structures de recherche et de vulgarisation. Il s’agira d’évaluer le nombre de technologies diffusées à partir des programmes WAAPP. La situation actuelle montre la mise à disposition de 4 à 8 variétés entre 1980 à 2008 pour le mil, le sorgho et le maïs. Pour la culture émergente du fonio, les producteurs utilisent les variétés traditionnelles, les tests d’amélioration de ces variétés sont en cours Les autres technologies introduites sont les recommandations surt la fertilisation minérale, le traitement des herbicides et les autres formes de protection des cultures. Le deuxième indicateur est le taux d’utilisation des technologies diffusées (communément appelé le taux d’adoption). A côté de génération et de la diffusion de technologies, l’élément essentiel est l’appropriation de ces recommandations. Pour la situation actuelle, on note une faible utilisation des technologies générées par la recherche. Pour les céréales ciblées seules 10% à 15 % des variétés améliorées sont utilisées. Pour le mil les 2 variétés les plus utilisées sont la Souna 3 et Thialack ; pour le sorgho, il s’agit deux variétés que sont la CE-180-33 et la CE-145-66. Pour la culture du maïs, parmi les huit variétés introduites, la préférence est portée sur Early Thaï, Synth-C et Maka et les hybrides importés. Ces faibles taux d’utilisation sont liés à la non disponibilité des semences certifiées en quantité suffisante au niveau des producteurs. Pour le fonio l’utilisation des variétés locales reste toujours dominante à cause de la non disponibilité des espèces améliorées. Au niveau des engrais minéraux (NPK et Urée), ils sont essentiellement utilisés sur le maïs et le mil (16 à 31 % des ménages utilisent le NPK et 6 à 20 % des ménages mettent l’accent sur l’Urée). Le fumier animal est aussi fortement utilisé au niveau du mil et du maïs (10 à 20 % des ménages). La plupart des parcelles sont sarclées manuellement pour l’ensemble des céréales (3 à 67 % des ménages). Le sarclage mécanique est pratiqué par 12 à 33 % des ménages enquêtés L’utilisation des herbicides est de 1 à 4 %. Pour la récolte des cultures, les parcelles sont récoltées manuellement pour la plupart des ménages dont le taux de pratique varie entre 10 et 70 %. 95


Le troisième indicateur issu du domaine d’utilisation efficiente des technologies diffusées est le niveau global d’adoption des technologies à l’échelle zonale. Les enquêtes de référence ont montré que seulement 30 % des ménages utilisent les technologies proposées et ceci varie considérable par zone. En effet, le taux d’adoption des technologies le plus élevé se situe dans la vallée qui est fortement encadrée (42%) et dans le Bassin arachidier (38%). Les ménages du Sénégal Oriental adoptent pour 28%. Cette zone bénéficie de l’implantation de la SODEFITEX (encadrement sur le coton et les céréales) et de plusieurs structures de conseil et d’appui (PROMER, ONG) etc. qui ont fortement travaillé sur le transfert de technologies. La Moyenne et Basse Casamance enregistre le taux d’adoption des technologies le plus faible (20%). Cette partie du pays en conflit est lourdement pénalisé par l’insuffisance d’encadrement. A l’échelle communautaire, le taux d’adoption est 40% chez les CR cibles et seulement 22% pour les CR témoin. Cela dénote que malgré l’absence ou l’insuffisance de structures d’encadrement, certains ménages utilisent les technologies proposées. Cependant, le taux d’utilisation des technologies diffusées reste faible. Tout ceci confirme le niveau relativement faible des rendements de ces différentes cultures. Le quatrième indicateur est le niveau de rendement. On note que les rendements actuels varient par produit et par zone (450 à 500 kg/ha par céréale) alors que le potentiel se situe entre 2500 à 3O00 kg/ha). Cela dénote un grand écart entre le potentiel affiché des variétés générées par rapport au rendement actuel au niveau des exploitations agricoles. Les niveaux actuels se situent à moins d’un quart des rendements potentiels. En effet, les conditions d’expression optimale des variétés proposées ne sont pas mises en exergue. Moins d’un tiers des producteurs utilisent les doses d’engrais recommandées par culture. En plus, moins de 20 % utilisent des semences certifiées et peu d’entre eux utilisent des techniques appropriées de défense des cultures. Tous ces facteurs défavorables associés au faible niveau d’encadrement justifient en partie les faibles niveaux de rendements et de productivités des céréales ciblées. En réalité ces cultures dont la majorité est à vocation vivrière est peu appuyée. Ceci montre une grande marge de progrès à réaliser dans ces filières. Par conséquent, l’accent du programme WAAPP doit porté en priorité au transfert efficient des technologies. Le revenu global du ménage en revenu moyen ou par tête est un indicateur potentiel de suivi. En effet, le revenu global permet d’identifier les capacités réelles d’investissement ou de production des ménages. Il s’agit d’un facteur indicateur de niveau de richesse du ménage. En effet, la pluriactivité agricole et non agricole du producteur et des membres de son ménage induit une dispersion de contraintes et de disponibilités des ressources. Cela implique aussi une diversité des besoins et stratégies de financement. Par ailleurs, la performance économique du ménage de façon globale dépend de la gestion et de la coordination de ces flux et interactions. Ainsi, la prise en compte de ses multiples activités et revenus présente la photographie de son environnement socio-économique. Dans le revenu global, on peut distinguer l’évolution des différentes contributions par secteur d’activités. Ainsi, le niveau de revenu agricole est aussi un autre indicateur de suivi. Ceci permet également d’apprécier le niveau de contribution des céréales ciblées dans ce revenu agricole. La situation actuelle sur ces trois principaux indicateurs est présentée au tableau 32. Ainsi, on note que les ménages du Bassin arachidier et de la vallée du fleuve enregistrent les revenus les plus élevés (soit plus de trois de ceux de la Casamance et du Sénégal Oriental). La contribution de leur revenu agricole est importante 46% et 64 % pour respectivement le Bassin et la vallée. Ces deux zones ont en en effet un fort potentiel agricole en ressources foncières et hydriques (ISRA, 1996). Par ailleurs, le mil et le maïs participent pour l’essentiel à la formation du revenu agricole dans toutes les zones. Le mil contribue pour 34 %, 23 % et 22 % pour respectivement le revenu agricole des producteurs du Bassin, Sénégal Oriental et la Basse et Moyenne Casamance. Le 96


maïs participe par contre, à hauteur de 35 % et 23 % du revenu agricole des zones de production que sont la Basse et Moyenne Casamance et le Sénégal Oriental. Cependant, on note que dans la zone irriguée de la vallée, les céréales dites sèches ne contribuent que très peu dans le revenu agricole (entre 1 % pour le mil, 4% pour le sorgho et 10% pour le maïs). En effet, dans cette localité, le riz et les cultures maraichères constituent l’essentiel du revenu agricole de ces ménages. Dans les stratégies de sécurité alimentaire, l’apport des céréales dans la satisfaction des besoins de consommation (kcal) est un facteur crucial. Ainsi, la part des céréales ciblées dans la satisfaction des kilocalories requises pour les besoins de consommation est un indicateur de suivi. Il permet d’évaluer l’impact des céréales dans les stratégies de réduction des risques d’insécurité alimentaire au niveau ménage. Les enquêtes de référence montrent que dans l’ensemble des zones, 56 % de la satisfaction des besoins de consommation provient des céréales. Ce niveau de satisfaction varie entre 58 % en Basse et Moyenne Casamance, 57 % dans le Bassin, 56 % dans la Vallée et 52 % dans le Sénégal Oriental. Ces résultats mettent en évidence que la majorité des kilocalories consommées au niveau ménage provient des produits céréaliers qui constituent les produits de base de la consommation des Sénégalais. L’apport des condiments et des produits d’origine animale ou halieutique complètent le reste. Ces produits de base proviennent à la fois des achats et de l’autoconsommation qui varient en fonction des zones. Ainsi, la part des récoltes est assez élevée dans la consommation des ménages des zones de la basse et moyenne Casamance et de la vallée (55 % et 52 %, respectivement), tandis la part de l’autoconsommation dans les ménages du Bassin arachidier et du Sénégal Oriental représente seulement de 36 % et 46 % respectivement. Les ménages de ces deux dernières zones profitent de leurs niveaux de revenus agricoles comme non agricoles pour satisfaire leurs besoins de consommations. Par ailleurs, la contribution des différentes cultures dans l’alimentation des ménages varie considérablement par produit. Dans l’ensemble des zones, c’est le riz qui domine (soit par autoconsommation et achat dans les zones de production ou soit par simple achat dans les autres zones). La part du riz est en moyenne estimée à 56 % (variant entre 35 % dans le Sénégal Oriental et 86 % dans la vallée). Ceci confirme les études de Kite (1991) et ISRA/IFPRI (1998) sur la part du riz qui représente 54 % du volume de consommation céréalière au Sénégal avec 34 % en milieu urbain et 24 % en milieu rural. En dehors du riz, c’est le mil et le maïs qui domine dans la contribution en besoin de consommation. Le mil contribue dans la satisfaction des besoins de consommation pour 32 % dans le Bassin, 20 % dans le Sénégal Oriental et 14 % dans la Basse et Moyenne. Il est relativement faible comme toutes les autres céréales sèches dans la consommation des ménages de la vallée (5%). Le maïs est plus présent dans la consommation des ménages du Sénégal oriental (20%) et de la Basse et moyenne Casamance (18%). Ces deux zones sont effectivement les zones de production et de consommation du maïs. De même, le fonio n’apparait que dans la consommation de ces deux dernières zones de façon marginale (1 à 2 %). Les mêmes tendances se dessinent au niveau des CR cibles et témoin avec la dominance du riz, du mil et du maïs respectivement. Le taux d’encadrement constitue un indicateur important de suivi. Il se situe actuellement en moyenne de 23 ¨% au niveau des zones enquêtées. Il est estimé à 43 % dans la vallée et 40 % dans le bassin arachidier qui sont les zones pionnières d’encadrement du monde rural avec l’arachide et le riz. La basse et moyenne Casamance (zone de conflit) et le Sénégal Oriental sont à des niveaux d’encadrement relativement faible (22 et 21 %). Le niveau d’encadrement a une forte incidence sur l’adoption des technologies. Du niveau de son relèvement en dépend fortement l’amélioration de la maîtrise technique des producteurs. Le transfert efficient des technologies est un paramètre très important dans le dispositif d’appui au monde rural 97


(b) Indicateur d’incitation à la productivité Ces facteurs renforcent la capacité du ménage à maximiser des retombées des appuis du programme. Il s’agit de : La santé est un élément majeur dans les stratégies de développement agricole. Ainsi, ce facteur est considéré comme un domaine prioritaire dans les stratégies de sécurité alimentaire. Par ailleurs, le taux de consultation par rapport au nombre de malades enregistrés dans les ménages constitue une variable d’identification des ménages vulnérables. En effet, les moyens de prise en charge des malades et l’existence des lieux proches de consultation constituent des paramètres d’évaluation des risques de sécurité alimentaire. Les enquêtes de référence montrent que présentement 70 % en moyenne des malades se font consulter. Ce taux est estimé 68 % dans la vallée à plus de 73 % dans le Bassin. Le résultat faible au niveau de la vallée se justifie, car les zones concernées sont en moyenne vallée aval et haute situées dans les zones enclavées du « Dendo Mayo » qui ont des difficultés d’accès au poste de santé en hivernage. Le niveau d’équipements des producteurs est reconnu comme un bon indicateur de performance. En effet, l’utilisation efficiente des technologies est souvent conditionnée par la dotation en équipements agricoles qui permet de maximiser l’utilisation des ressources et une bonne organisation du travail. Par typologie en termes de nombre et d’état des équipements, trois niveaux ont été considérés. Il se trouve que les ménages dont leur niveau d’équipement est estimé très satisfaisant sont relativement peu importants dans toutes les zones. Ils sont à 15 % dans la vallée et 13 % dans le Bassin, et seulement de 7 % dans la Basse et moyenne Casamance et 5 % dans le Sénégal Oriental. La majorité des ménages sont très faiblement équipés. Cette catégorie occupe plus 60 % des ménages avec 85 % dans le Sénégal Oriental. Ceci explique entre autre le niveau faible de leur production. L’accès au crédit est reconnu comme un moyen d’accroître la productivité agricole. Ainsi, le taux d’accès au crédit peut servir de référence à l’accès aux équipements, aux intrants agricoles de bonne qualité et ainsi à améliorer le niveau de production et de pauvreté. Le niveau actuel est estimé à 24 % dans l’ensemble. La vallée du fleuve Sénégal qui bénéficie de l’appui à la riziculture, à la tomate industrielle et à l’oignon, enregistre le taux d’accès au crédit le plus élevé. La Casamance enregistre un taux de 25 %, ceci peut s’expliquer avec les programmes de relance de l’agriculture avec l’intervention de plusieurs ONG et de microfinance. Le niveau d’éducation formelle est aussi un indicateur de suivi sur l’évolution probable de renforcement de l’expertise des producteurs. Le taux actuel montre le niveau d’éducation relativement faible en milieu rural avec 30 % d’analphabètes. Cet indicateur montre que seulement 21 % des producteurs sont éduqués dont 12 % au niveau primaire. La formation en école coranique représente près de 40 % producteurs. Le niveau alphabétisé ne constitue que 5 % des producteurs. Un effort doit être fait à ce niveau si on peut relever la capacitation des acteurs dans la compréhension des paquets techniques.

98


Tableau 32 : Indicateurs de suivi pour le Sénégal Domaine de suivi Génération et transfert de technologies

Indicateurs Nombre de technologies générées et diffusées

Variables de suivi variétés Mil : Sorgho Maïs : Fonio : Système de culture Toutes céréales ciblées : Mil : Sorgho Maïs Fonio Défense des cultures Mil, Sorgho, Maïs, Fonio

Utilisation des technologies

Utilisation des technologies

Taux adoption

Taux adoption

Situation de référence 1980-2009 3 variétés introduites 4 variétés 8 variétés vulgarisées Pas de variétés améliorées (existence de 5 variétés locales) Rotation culturale : jachère, légumineuses, céréales 150 kg/ha NPK et 100 kg/ha Urée 150 kg/ha NPK et 100 kg/ha Urée 150 kg/ha NPK et 100 kg/ha Urée Tests de fertilisation en cours

Source de vérification Données secondaires (Bilan la recherche agronomique) Enquêtes WAAPP

Études impact, statistiques nationales

Techniques culturales (labour, sarclages, herbicides et produits phytosanitaires, lutte biologique et intégrée)

Techniques récolte et post récolte variétés

Récolte manuelle Données secondaires (Bilan la recherche agronomique)

Mil : Sorgho Maïs :

10% à 15 % des variétés améliorées sont utilisées 2 variétés (Souna 3 et Thialack) 2 variétés (CE-180-33 et CE-145-66) 3 varieties (Early Thaï, Synth-C, Maka)

Enquêtes WAAPP

Fonio :

Utilisation des variétés locales

Études impact, statistiques nationales

Système de culture Toutes céréales ciblées :

Rotation culturale : jachère, légumineuses, céréales

Mil : Sorgho Maïs

Les engrais minéraux (NPK et Urée) sont essentiellement utilisés sur le maïs 99


Fonio Utilisation des technologies

Taux adoption

Toutes céréales

Défense des cultures Mil, Sorgho, Maïs, Fonio

et le mil 16 à 31 % des ménages utilisent le NPK et 6 à 20 % des ménages mettent l’accent sur l’Urée. Le fumier animal est aussi fortement utilisé au niveau du mil et du maïs (10 à 20 % des ménages) La plupart des parcelles sont sarclées manuellement pour l’ensemble des céréales (3 à 67 % des ménages). Le sarclage mécanique est pratiqué par 12 à 33 % L’utilisation des herbicides est de 1 à 4 %

Techniques récolte et post récolte

Pour la récolte des cultures, les parcelles sont récoltées manuellement pour la plupart des ménages dont le taux de pratique varie entre 10 et 70 %.

Niveau d’utilisation des technologies (5 dernières années) Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Amélioration des rendements

Niveau de rendement

Rendement Mil: (kg/ha) Potentiel Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible

30 % 20 % 28 % 38 % 42 % Enquêtes WAAPP 2500-3500 439 437 460 438 437 427

Études impact, statistiques nationales

100


Amélioration des rendements

Niveau de rendement

Niveau CR témoin Rendement Sorgho (Kg/ha) Potentiel Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Rendement Maïs (Kg/ha) Potentiel Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin

447 5000-5400 452 453 460 455 458 442 460 3000-4500 497 497 488 502 505 504 492

FONIO

Revenu

Niveau de revenu global ménage

Potentiel Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Revenu par zone et CR (FCFA) Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin

550-600 460 474 502 255 532 699 474 1 569 927 296 188 513 741 1 351 678 702 308 563 836

Données statistiques Enquêtes Etudes impact

101


Apport à la sécurité alimentaire

Part de contribution des produits à la satisfaction des besoins de consommation

Contribution au niveau de revenu

Part de contribution des produits au revenu du ménage

Formation ou renforcement de

Niveau amélioration des compétences

Céréales (y compris le riz)* Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Mil : Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Sorgho Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Maïs Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Fonio Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée Niveau CR cible Niveau CR témoin Education formelle Aucun

56 % 57 % 52 % 58 % 56 % 59 % 56 % 34 % 23 % 22 % 1% 33 % 30 %

Données statistiques Enquêtes études de références Etudes impact

Données statistiques Enquêtes études de références Etudes impact

6% 7% 5% 4% 9% 8% 9% 23 % 35 % 10 % 45 % 38 %

Données statistiques Enquêtes études de références Etudes impact

3% 1% 13 % 24 %

30 %

Données statistiques Enquêtes études de 102


capacités

Encadrement

Taux encadrement

Alphabétisé Ecole coranique Primaire Secondaire Encadrement par zone et CR Moyen

Bassin Arachidier Sénégal Oriental Vallée Basse et Moyenne Casamance Niveau équipement

Dotation en Equipement

Niveau d’équipement

Accès au crédit

Taux d’accès au crédit

Niveau accès par zone Moyenne zone Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée (moyenne et hte)

Taux de consultation aux structures sanitaires

Consultation médicale par zone et par CR Moyen Bassin Arachidier Sénégal Oriental Basse et Moyenne Casamance Vallée (moyenne et haute)

Santé

5% 39 % 12 % 9% 23% de la population bénéficient de l’encadrement de structure de recherche ou technique. 21 % 43 % 40 % 22 % Charrue (70 % CR cible, 45 % CR témoin) Semoir éco (65 % Cible, 50% témoin) Sarclage (60 % CR cible, 50 % témoin) Charrettes (80 % CR cible, 70 % témoin) Chevaux traits (70 % CR cible et 50 % CR témoins) Bovins de traits (45 % CR cible, 40 % témoin) 24 % 22 % 22 % 25 % 33 %

70 % 76 % 73 % 72 % 63 %

références Etudes impact

Données statistiques Enquêtes études de références Etudes impact Données DRDR

Données statistiques Enquêtes études références Etudes impact

Données statistiques Enquêtes études références Etudes impact

Données statistiques Enquêtes études de références Enquêtes sanitaires

NB : * On sait à partir des données KITE (1993) et ISRA/ IFPRI (1998) et ISRA/BAME (2007) que le riz constitue 34 % des céréales consommées en milieu urbain et 24 % en milieu rural NB : * = selon KITE (1993) et ISRA/ IFPRI (1998) et ISRA/IFPRI (1998) que le riz constitue 34 % des céréales consommées en milieu urbain et 24 % en milieu rural ** Vallée du fleuve Sénégal dans sa partie amont et haute (zones enclavées) *** le revenu tiré seulement de la production agricole sans l’élevage

Source : Enquêtes étude référence WAAPP, 2009. 103


VIII. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Les niveaux actuels de rendement des céréales sèches sont très faibles et contribuent pour l’essentiel à la nourriture des populations. Ils sont à moins d’un quart du potentiel des variétés introduites. Cela montre qu’il existe de réelles marges de progrès dans ces filières en majorité destinées à l’autoconsommation. Seule la filière maïs apporte des revenus substantiels aux ménages par la vente des surplus de récolte aux provendiers, aux petites unités de fabrication d’aliments (pour les animaux et la volaille). L’accès aux crédits pour la production de ces céréales est encore faible et presque nul dû au fait que la plupart des banques (CNCAS, mutuelles, etc.) hésitent encore à financer les cultures pluviales à cause du système de culture existant (cultures pluviales traditionnelles pour la plupart). Le niveau de technicité des acteurs à la base est aussi bas à cause de la faiblesse de l’encadrement au niveau de ces spéculations. Les itinéraires techniques (pratiques culturales) préconisées sur ces céréales par la recherche sont faiblement appliqués par les producteurs au niveau des ménages cibles et témoins. Le matériel agricole très vétuste n’a pas été renouvelé (ou l’a été faiblement dans certaines zones) depuis plusieurs décennies. D’autre part le non accès des ménages au crédit agricole et l’inexistence d’un crédit matériel constitue un blocage majeur pour les ménages pour le renouvellement des équipements agricoles. Les productions sur les céréales ciblées sont encore faibles et les filières sont mal organisées pour le mil, sorgho et le fonio. Les circuits de commercialisation connus sont les marchés « louma » hebdomadaires où les prix des céréales sont fonction des provendiers et de spéculateurs. L’analyse de la sécurité alimentaire fait appel à une dimension structurelle qui traduit la capacité des populations à satisfaire leurs besoins alimentaires, soit par une production locale suffisante et soutenue, soit par la possibilité de générer de manière pérenne des revenus leur permettant de les acquérir. La nourriture doit ainsi être disponible et accessible de manière durable. L’état de vulnérabilité prend en charge les autres dimensions de la stabilité et sécurité du ménage. Les résultats de cette étude ont montré que les ménages par zone ou par communauté se situent à des degrés divers. Cependant, la satisfaction de ces besoins vient principalement du secteur agricole. Ainsi en dehors des réformes politiques, une solution à long terme des problèmes alimentaires et de la faim dépendra, dans une large mesure, des réussites de recherche agricole et agroalimentaire et de capacitation des agriculteurs. Il faudra des accroissements significatifs des dépenses dans la recherche et le transfert de technologies sur les cultures et systèmes de production agricole avec un accent particulier sur les cultures vivrières, l'élevage et la pêche pour améliorer leurs marges de progrès. L'amélioration des coefficients techniques de production agricole, animale et halieutique doit être une priorité en vue d'accroître les disponibilités de ces ressources. L'augmentation de la productivité agricole dans le contexte d'une bonne gestion des ressources naturelles est un aspect fondamental de lutte contre l’insécurité alimentaire. L’Etat doit développer des options stratégiques pour la réalisation de l’autosuffisance sur les céréales locales en mettant l’accent sur l’accroissement des facteurs d’incitation de production. Il y a aussi nécessité de renforcer l’encadrement des acteurs à la base pour une appropriation des technologies générées. Il faudrait également créer les meilleures conditions d’accès au crédit pour les populations cibles afin de leur faciliter certains investissements au niveau des ménages. De même l’Etat doit renforcer les dépenses sur la recherche et le transfert de technologies par (1) l’amélioration des coefficients techniques de production ; (2) la productivité agricole et la bonne gestion des ressources naturelles. L’Etat doit également renforcer les leviers de sécurité alimentaire sur un développement concomitant des autres filières. Il doit aussi développer une politique agricole globale qui tient compte des potentialités agro-socio-économiques de chaque zone agro-écologique pour mieux aux attentes des populations à court et moyens termes.

104


IX. BIBLIOGRAPHIE

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110


ANNEXES ANNEXE1 : TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE

1Réalisation de l’étude de référence sur la Productivité agricole au Sénégal, Mali et Ghana 2 1. Contexte Dans le cadre de sa stratégie régionale, la Banque Mondiale appuie le CORAF/WECARD dans la mise en œuvre du Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP). A travers ce projet, la Banque contribuera à l’atteinte des objectifs du PDDAA du NEPAD. L’approche de ce projet repose d’une part, sur l’intégration et l’harmonisation des politiques agricoles nationales et d’autre part, sur l’établissement de liens étroits entre la recherche, la vulgarisation, les producteurs et les opérateurs privés. Dans sa conception, le PPAAO/WAAPP cadre bien avec les objectifs de l’ECOWAP (Politique Agricole de l’Afrique de l’Ouest) qui mettent un accent sur la promotion des filières agricoles. Pour sa première phase, le projet couvre trois pays de grande migration à savoir le Ghana, le Sénégal et le Mali. Il couvrira progressivement les 15 pays de la CEDEAO éligibles au financement de la Banque Mondiale au bout de 12 à 15 ans. Les données permettant de mieux apprécier l’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire font considérablement défaut non seulement dans les trois pays concernés par la première phase du projet et mais aussi et surtout dans l’ensemble des pays membres de la CEDEAO. Aussi, il devient indispensable de réaliser une étude de référence afin de collecter les données de base sur les spéculations retenues pour les trois pays qui constitueront les éléments essentiels pour l’observation des changements induits par le projet et contribuant au développement durable et à la lutte contre la pauvreté. 2. Objectifs de l’étude L'objectif de l'étude est de collecter, de décrire et d'analyser les données de références sur la situation et l'évolution de la productivité des spéculations agricoles sélectionnées par le projet dans chacun des trois pays. Tout en se basant sur l’étude réalisée par IFPRI-CORAF/WECARF en 2006, la présente étude vise de manière spécifique à faire un état des lieux des principaux changements structurels ayant caractérisé les économies agricoles et rurales au cours des dernières décennies. Il s’agit de fournir les informations sur les techniques, les méthodes et approches organisationnelles mises en place par les acteurs de la recherche et du développement agricole. Les rapports doivent fournir des observations et recommandations pertinentes pour la mise en place d’un système de suivi évaluation régionale. 3. Contenu de l’étude Pour favoriser l’évaluation et une analyse des changements à observer dans l’évolution de la productivité relative aux 3 groupes de spéculations ou filières dans les trois pays concernés par la première phase du projet, des indicateurs objectivement vérifiables seront identifiés. Pour chaque filière, ces indicateurs devront porter sur : 3 • les aspects socio-économiques (conditions de vie de ménages et leur • évolution ces dix dernières années, actifs agricoles, évolution des prix des 111


• • • • • • • • • •

produits agricoles, accès aux services financiers (crédit, épargne), incidence des maladies telles que le SIDA sur les ménages, etc.) les aspects organisationnels comme le fonctionnement des différents types d'organisations impliqués (organisations locales, groupes villageois, ONG, services techniques, autres service, etc.) ainsi que les relations existant entre ces organisations. Les technologies développées par la recherche et la vulgarisation ces dix dernières années et leur adoption par les utilisateurs Les contraintes qui limitent l'efficacité des systèmes agricoles visant l'amélioration de la productivité agricole.

Notons que les filières ou groupes de spéculations à considérer pour chacun des 3 pays, sont les suivantes : i.

Le riz au Mali

ii.

Les racines et tubercules au Ghana (igname, manioc, patate douce, pomme de terre),

iii.

Les céréales sèches au Sénégal (maïs, mil, sorgho, fonio).

Au total, neuf (09) spéculations seront concernées par cette étude de référence dans les 3 pays. L’analyse reposera sur : - Les structures démo-économiques (cadrage macro-économique et démographique d’ensemble), structures de production (agricoles et agroalimentaires), structures de marché (des produits et des facteurs) ; -

Les types de politiques (sectorielles, intégrées, régionales…) ; modalités de l’action publique ; gouvernance (démocratisation, décentralisation, formes d’action collective.

-

l’impact des processus de reconfiguration des marchés agricoles et agroalimentaires mondiaux, à savoir le développement des phénomènes

-

d’intégration par les filières de produits ou par la distribution alimentaire et leur corollaire qui est la croissance des systèmes contractuels entre producteurs et acheteurs de produits et la spécification progressive de ces contrats.

Dans la mesure où de nombreux travaux existent sur ces différentes questions, cet état des lieux ne consiste évidemment pas à reproduire ou compiler ce qui est déjà acquis mais plutôt à proposer une synthèse des principaux défis. A cet effet, l’équipe de consultants devra effectuer une revue de littérature dans les centres de documentation appropriés pour collecter des informations et données secondaires, relatives notamment aux enquêtes budget consommation, aux enquêtes démographiques et de santé, aux enquêtes d’évaluation de la pauvreté ainsi que les données du secteur agricole, du commerce extérieur et de la comptabilité nationale. Ces données devront couvrir la période des dernières années (1997 à 2008). La synthèse permettra ainsi de mettre en évidence les principales caractéristiques des trajectoires nationales et de proposer une périodisation en identifiant : les processus majeurs qui ont façonné l’évolution de l’agriculture; les acteurs clés du changement ; les facteurs structurels déterminants ; les choix stratégiques et les principaux acteurs qui ont modifié de façon durable la configuration nationale et la nature des relations entre l’agriculture, le secteur rural et l’économie du pays dans son ensemble. 112


Au total, toutes les données et les informations collectées seront agrégées de telle sorte à constituer une base de référence en matière productivité agricole dans les trois pays concernés par l’étude à savoir: le Ghana, le Mali et le Sénégal. 4. Mandat des consultants Pendant la durée de l’étude, les consultants devront : a) -

Participer à l’atelier de lancement, au cours duquel seront : discutés les objectifs et orientations de l’étude ; précisés la méthodologie, la grille d’analyse et les termes de référence détaillés; définies la structure du rapport de synthèse et sa table des matières.

b) Réaliser l’étude de synthèse nationale, selon les termes de référence détaillés établis lors de l’atelier de lancement. La réalisation de l’étude reposera principalement sur : i. une analyse bibliographique et documentaire : utilisation des différentes sources et des résultats de recherche existants, de type quantitatif et qualitatif; ii. une mise à plat des données statistiques disponibles; iii. des entretiens avec des interlocuteurs privilégiés des secteurs public, privé et associatif en mesure d’apporter des clés de compréhension et de lecture sur les changements de l’économie agricole et rurale. c) Participer à l’atelier de validation, au cours duquel seront : - présentés, débattus et analysés les rapports de synthèse nationaux ; Au total, l’équipe des consultants devra plus spécifiquement : - Concevoir une stratégie et des méthodologies pour l'exécution de l'étude de référence tout en considérant les spéculations retenues par chacun des trois pays concernés par le projet, -

Développer les outils d’enquête pour la collecte des données requises pour l'étude. Il s’agit d’outils d’enquête qui devront être basés sur le principe des cinq piliers (naturel, social, physique, financier, et humain) du cadre de survie durable (Sustainable Livelihood Framework) - Collecter et analyser les données de référence devant permettre de mieux apprécier tous les changements provoqués par l’adoption de nouvelles technologies dans chacun des trois pays concernés par le projet selon les trois niveaux : station, recherche et développement (milieu paysan sous gestion chercheur) et en milieu paysan. - Évaluer les effets du projet sur les bénéficiaires (petits exploitants, agrodustriels, etc.) et donner des indications sur la perception de acteurs clés (producteurs et agents de vulgarisation) sur les changements observés du fait de l’introduction des nouvelles technologies - 5Constituer des indicateurs avec des valeurs de base à suivre - procéder à l’identification des déficits en termes de connaissances et de données qui justifieront d’éventuels travaux spécifiques complémentaires - Faire des recommandations relatives à la procédure pour conduire une évaluation d'impact. 5. Organisation de l’étude La présente étude va concerner uniquement les trois pays (Ghana, Sénégal et Mali) impliqués dans la première phase du projet WAAPP. Elle sera réalisée dans les autres pays de la sous région au fur et à mesure de leur implication dans le projet.

113


A l’échelle nationale, une équipe de deux (2) consultants nationaux sera commise à la réalisation de cette étude. A la suite de l’étude réalisée à l’échelle nationale, deux (2) des meilleurs consultants nationaux des trois pays, seront sélectionnés pour faire la synthèse des rapports nationaux et constituer le document de référence. Par ailleurs, un atelier national sera organisé pour valider le rapport et les indicateurs sur la productivité agricole pour l’année de référence. Cet atelier participatif regroupera pour une durée de 3 jours, une quarantaine d’acteurs clés nationaux concernés par les spéculations objet de l’étude. 6. Profils des consultants Les consultants nationaux à sélectionner pour cette étude de référence devront avoir le profil ci-après : • Etre ingénieur agronome ou spécialiste de l’agriculture de haut niveau. • Disposer d’ une expérience confirmée de plus de 10 ans dans l’ un des domaines couvrant la productivité agricole: recherche & développement agricoles, socio-économie, appui et conseil etc. • Avoir une bonne capacité de synthèse et de rédaction ; • Etre disponible pour la période de l’étude. 7. Durée de la mission La durée de la mission pour chaque équipe nationale est de quarante cinq jours (45) jours ouvrables. La finalisation de l’étude par l’équipe qui travaillera sur la synthèse des rapports nationaux prendra quinze (15 jours ouvrables). En définitive, la durée totale de l’étude sera de soixante (60) jours ouvrables. Les consultants intéressés par cet appel sont invités à faire parvenir leur curriculum vitae le vendredi 23 Janvier 2009 avant 13h 30, à l’adresse suivante: secoraf@coraf.org.

114


ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETES CONSEIL OUEST ET CENTRE AFRICAIN POUR LA RECHERCHE ET LE DEVELOPPEMENT AGRICOLES CORAF/WECARD ETUDE DE REFERENCE DU PROGRAMME SUR LA PRODUCTIVITE AGRICOLE AU SENEGAL DANS LE CADRE DU PROJET WAAP

Questionnaire au niveau du ménage agricole

I. IDENTIFICATION ET SOCIO-DEMOGRAPHIE Date d’enquête : ------------------------ Nom Enquêteur : ---------------------------------------

code (

)

Région : -------------------------code ( ) Département : ---------------------------code ( ) Arrondissement : --------------------------code ( ) Communauté rurale:---------------------------- code ( ) Village d’étude : ------------------------ code (

)

Nom du chef de ménage : ---------------------------------

code (

)

Q1.1. Composition socio-démographique du ménage (tableau 1) à remplir sur le genre, l’âge, le lien avec le chef de ménage, l’ethnie, le niveau d’éducation, l’obtention ou non d’un ou plusieurs emplois, les types d’emploi, pour chaque membre du ménage agricole. Q1.2. De cette population (décrite sur le tableau 1), quelle est la main d'oeuvre agricole active de votre exploitation ? -------------POPAGR : [ ] Q13. Main d’œuvre agricole extérieure………………………………………… MOEXT : [ ]

-----

II. ACTIVITES AGRICOLES ET NON AGRICOLES DU MENAGE Q2.1. Superficies exploitables du ménage au cours de la précédente campagne Hivernage 2008 ? Hivernage : SUPIEXPT : -----Contre Saison : SUPIEXPT : -----Q2.2. Superficies exploitées de l'exploitation au cours de la précédente campagne Hivernage 2008 ? SUPIEXPE : ----Terre empruntée SUPIEXPE : ----Q2.3. Quelles sont les principales raisons de la non exploitation du potentiel disponible (s’il y a n’en) ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------RNE1 : ---------------------------------------------------------------------------------------------------------RNE2 : ---------------------------------------------------------------------------------------------------------RNE3 : -----Code : 1= manque de moyen financier ; 2= manque de main d’œuvre ; 3=terre inexploitable ; 4= en jachère ; 5= faible pluviométrie ; 6=terres prêtées/en location ; 7= faible fertilité, 8 = manque semences ; 9= manque intrants 10= manque de matériel agricole ; 11= autre Q2.4. La qualité de vos terres est elle plutôt ? …………………………………………….

QTER : ----

(1= très bonne ; 2 = bonne ; 3 = mauvaise ; 4 = très mauvaise)

115


Tableau 1. Identification et recensement de la composition du ménage

2- Genre N° pers

1- Patronyme 1=homme 0=femme

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

4-lien avec le 5Ethnie 3-Age chef du ménage? Voir code

Voir code

7. A une 6. Niveau activité 8. Type 9. Type éducation Oui-1 Activité 1 Activité 2 Non=0

10. Type Activité 3

Statut matr

4. Lien avec le Chef ménage (CM) : 1=Chef de ménage ; 2=conjoint ; 3=fils/fille ; 4=frère/sœur ; 5=neveux/nièce ; 6=Petit fils/petite fille ; 7=Père/mère ; 8=Femme d'un fils ; 9=Femme d'un frère ; 10=Enfant confié ; 11=Sans lien ; 12=gendre ; 13= Autre parent 5. Code groupe ethnique : 1=Wolof ; 2=Sérère ; 3=Toucouleur ; 4= Peuhls ; 5=Maure ; 6 =Diola; 7=Mandingue ; 8=Sarakholé ; 9=Bamabara ; 10=Bassari = 11=Bédika ; 12=Dialonké, 13=Koniadji ; 14=Balante : 15= Bayenouk, : 16= Manjacks : 17=Mankangne ; 18=Manodj ; 19= Autres à préciser

6. Niveau : 0= Aucun niveau, 1= alphabétisé, 2 = niveau primaire ; 3 = niveau secondaire ; 4 = niveau supérieur ; 5 = arabisant, 6 = école coranique ; 7= école enseignement technique et professionnelle ; 9=autre niveau 8/9/10 Code Type activité : 1=Activité Agricole(sens large; 2=Service ; 3=Commerce ; 4=Artisanat ; 5=Cueillette ; 6=Emploi salarié ; 7=Transporteur ; 8=Autres (à préciser) 116


Q2.5. Des Superficies exploitées de l'exploitation quelles sont celles réservées aux différentes cultures spécifiées au tableau et ; le nombre de champs, d’hommes et de femmes impliqués par type de culture ?

Type de culture

Superficie Par culture

Nombre de Champs

Nombre d’hommes impliqués

Nombre de femmes impliquées

(a) mais (b) mil (c) sorgho (d) fonio (e) Autres cultures

Q2.6. Les superficies emblavées en céréales ciblées ont-elles augmenté ou diminué ou stagné ces cinq dernières années (2004 à 2008) ? (1= augmenté, 2= stagné et 3 = diminué) EVSUPC : ------Q2.7. Quelles sont les trois principales raisons de cette évolution ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------- RAISEV1 :------------------------------------------------------------------------------------------------------------- RAISEV2 :------------------------------------------------------------------------------------------------------------- RAISEV3 :-------(Codification : 1= Bonne pluviométrie ; 2=bon rendement ; 3= prix intéressant ; 4=disponibilité technologie ; 5=bonne perspective ; 6=augmentation de main d’œuvre ; 7= manque de moyens ; 8=évasion des ravageurs 9=pluie non régulière ; 10=pas de disponibilité de technologie ; 11=chute de rendement ; 12= terres non fertiles ; Autres facteurs …. ; ) Q2.8.. Etes-vous encadrés par une structure technique ou de développement ou de recherche sur les cultures pratiquées (oui = 1 et non= 0) ? ENCCP ------------- sur les céréales ? ENCCS -------Si la réponse est non on passe a la question Q2.10 Q2.9. Si oui la ou lesquelles ? : |----------------/ -------- / ------- / -----------/ ---------/ ------- / (Codification 1= ISRA, 2= ADRAO, 3=ITA, 4=Universités ; 5=SAED, 6=ANCAR, 7=SODAGRI 8=SODEFITEX ; 9=DRDR/SDRR ; 10= Service Elevage ; 11= ONG ; 12 = Service eaux et Forêts ; 13=PROMER, 14=PADERCA; 15=PADERBA, 16=PROGEDE ; 17= Autre (préciser….) Q2.10. Durant ces cinq dernières années avez-vous utilisé une nouvelle technologie sur les céréales ciblées NEWTECH (Oui = 1 et Non=0) ? Et par qui (voir tableau)…………………………………………………. Q2.11. Si oui la ou lesquelles ? : -------------------Type de Technologie

NEWTECH (Oui =1 et Non=0)

Satisfaction

Raisons de satisfaction

Nouvelle variété (NEWTECH1) Nouvel itinéraire technique (NEWTECH2) Mode d’utilisation d’engrais ou de produits phytosanitaires ou toute forme de protection des cultures (NEWTECH3) Pratiques culturales (NEWTECH4) Gestion des sols et eaux (NEWTECH5) Conseil économique ou social sur la gestion des cultures (NEWTECH6) Autres à préciser----- (NEWTECH7) Code Par qui : 1= Recherche ; 2=Encadrement technique ; 3 = ONG ; 4=OP ; 5=Autre producteur, 6=Université/Ecoles formation ; 7=Autres (à préciser ----------------)

Satisfaction : 1= oui = 1, non = 2 Raisons de satisfaction : 1 = bon encadrement, 2 = appui financier (crédit, subvention, 3 = autres Q2.12. Pensez-vous que ces technologies appliquées contribuent-elles à la dégradation des terres que vous cultivez ? (Oui=1 ; Non=0) ------------------PRATER [ ] Q2.13. Les pratiques culturales appliquées contribuent –elles à la dégradation de la flore et de la faune ? (Oui=1 ; Non=0) ------------------PRATFO [

] 117


Q2.14. Pratiquez-vous la jachère ? (Oui=1 ; Non=0) -------------------

JACH

[

]

Q2.15 Avez-vous de problèmes de dosage des engrais utilisés (1=Oui ; 0=Non) ………

DOSENG [

]

Q2.16.Disposez-vous des moyens de lutte contre les ravageurs des cultures ? ------ANTIRAV [ (0=non ; 1= pesticides ; 2= pratiques anciennes ; 3=nouvelle technologies ; 4 =autres….

]

Q2.17. Que vous manque t-il en principal pour augmenter vos productions ? ---------MANQP [ ] ………... MANQP [ ] ………… MANQP [ ] (1=terres supplémentaires ; 2= Manque d’engrais ; 3=disponibilités de bonnes semences ; 4=disponibilité de technologies ; 5=disponibilité de main d’œuvre ; 6=insuffisance technique ; 7=manque d’eau ; 8= défaut d’encadrement ; 9= autres…..) Q2.18. D’où proviennent vos semences sur les différentes cultures (voir tableau) ? Mil…… Sorgho Maïs….. Fonio…. (1=propre semence ; 2= achat tout venant ; 3= semences certifiées ; 4= semence des essais ; 5=dons ; 6=autre (à préciser ------) Q2.19. - Avez-vous (ou un membre de votre ménage) participé à un programme de semences communautaires pour les différences spéculations ciblées (voir tableau) ? (1=oui; 0=non) Mil…… Sorgho Maïs….. Fonio…. Si oui Quels sont les partenaires avec qui vous avez travaillé : …………………………… ;……………….. 1= ONG, 2= ANCAR ; 3= Recherche ; 4= OP ; 5= autres Q2.20.. Si oui, avez-vous satisfait vos besoins de semences ? Mil…… Sorgho Maïs….. Fonio…. Q2.21. Recensement Matériels agricoles Type de matériels

Nombre

Etat de fonctionnement Bon Mauvais

Charrue Arara Animaux de traits Charrette Tracteur Pulvérisateur Groupe Motos Pompes (GMP) Houes Hilaires Daba Semoir Kadiandou fanting Autres…..

Q2.22. Avez-vous accès au crédit ? Oui=1 ; non=0) ----------------

ACREDIT [

]

Q2.23. Si oui pour quel besoin ? -----/ ------/ -------/ (1= intrants ; 2=main d’œuvre ; 3=équipements ; 4=consommation ; 5=logement ; 6=transport ; 7=habillement ; 8=investissement activités productive ; 9=1+2 ; 10=1+3 ; 11=1+2+3 ; 12= autre) Q2.24. Sinon, pour quelle raison vous n’avez pas accès au crédit ? (Citez les trois principales ? -------------------------------------------------------------------RAISCR1 [ ] -------------------------------------------------------------------RAISCR2 [ ] -------------------------------------------------------------------RAISCR3 [ ] (1= méconnaissance du système ; 2=absence institution crédit ; 3=manque de garantie ; 4=taux d’intérêt élevé ; 5=montant épargne préalable élevé ; 6= non couverture des besoins ; 7= méconnaissance ; 8 = crédit non remboursé ; 9 =autres (à préciser..)

118


Q.2.25. PRODUCTION AGRICOLE

714. 10. 4. Quantités 1ere 2. Utilisez 11. 12. Quantité vendues 8. Prix raison 13 .Rendement vous 1. Type Superficie Rendement Rendement 3. totale kg 9. de vente 6. Il y a 10 ans différentie hivernage d’engrais ? de 2008 Il y a 5 ans Superficie par Revenus du kg Quantités 5. Quantité rendemen (HA) 1= oui culture contre année autoconsommée distribuées tirés de actuel 0= non saison (en kg) (en kg) (dons) la vente Maïs Mil Sorgho Fonio Autres cultures *Raisons de performance : 11=utilisation nouvelle technologie ; 12=expérience professionnelle ; 13=Maîtrise technique ; 14=Encadrement ; 15=disponibilité intrant ; 16=Bonnes terres ; *Raisons contre performance : 21=dégradation des terres ; 22=manque de technicité ; 23=déficit hydrique ; 2 4=manque de technologies ; 25= insuffisance intrants ; 26=autre problème TOTAL REVENU AGRICOLE : -------------

119


ACTIVITES ELEVAGES Q.2.26. Recensement cheptel du Ménage Espèces

Nombre de têtes (Actuellement)

Evolution par rapport 2007

Nombre de déstockage (2008)

Principales raisons de déstockage

Bovin Ovin Caprin Equin (cheval) Asins (ânes) Animaux de trait Volailles NB : Code évolution : 1= augmentation ; 2=stagnation ; 3= diminution Code raison déstockage : 1= besoins intrants ; 2=besoins équipements agricoles ; 3=besoins immédiats de dépense ; 4= cérémonie familiale mariage ; décès ; baptême; 5=réception hôtes ; 6= morts ; 7= maladie ; 8= autres à préciser… Q.2.27. Montant annuel estimé pour entretien des animaux : ENTANM : ___________________ Q.2.28. Revenu annuel tiré de la vente des animaux : REVANM : ----------------------------Q.2.29. Revenu tiré des sous-produits d’élevage (lait, beurre, peaux, etc.) : REVSPNM : ----------------Q.2.30. Revenu total tiré de l’élevage (en 2008) :

Q.2.31. Autres

REVTOANM : ----------------

activités agricoles

Type d’activités

Niveau Revenu Global estimé en (2008)

Nombre de personnes impliquées dans le ménage (homme et Femme) ex : 2 H +1F

Part du revenu par activité au revenu du ménage

Activités non agricoles : cueillette, produits agro forestiers ; pêche Type 1 : ----------------------------Type 2 : ----------------------------Type 3 : -----------------------------

SECTION ACTIVITE NON AGRICOLE Type d’activités

Niveau Revenu Global estimé en (2008)

Nombre de personnes impliquées dans le ménage (homme et Femme) ex : 2 H +1F

Part du revenu par activité au revenu du ménage

Type 1 : ---------------------------------Type 2 : --------------------------------Type 3 : ---------------------------------

120


III. SANTE ET CONDITIONS DE VIE Q.3.1. SECTION SANTE

N° pers

1. Avez-vous été blessé, malade ou subi un 2. Le type accident au de cours des 4 maladies? dernières (Voir code) semaines? 1=oui 0=non

Si non, 3. Combien de jours de travail ou d'école avez vous manqué?

4. Avez-vous été consulté? 1=oui 0=non

5. Pourquoi ne vous êtes vous pas fait consulter? (Voir code)

Si oui,

6. Où vous êtes vous fait consulter? (voir code)

Si oui,

Si oui,

Tout le monde

7. A quelle 8. Combien de distance se fois êtes vous 9. Niveau des trouve l'endroit allé à cet dépenses des 4 où vous vous endroit lors derniers mois en êtes fait des 4 santé consulter? (voir dernières code) semaines?

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 2.Type maladie : 1= accident ; 2 = diarrhée; 3 fièvre ; 4= paludisme ; 5 maux de dent ; 6 nez ; 7= problème de peau ; 8 = maux des yeux ; 9= maux de ventre ; 10=asthénie ; 11= bilharziose ; 12= sexuellement transmissible 13= autre à préciser…… ….; 14= Ne sait pas ; 5. Raison non consultation : 1 maladie pas grave ; 2 manque de moyen ; 3 manque de spécialistes ; 4 service de santé éloigné ; 5 médicaments pris à domicile ; 6 médicaments Trop cher ; 7= médicaments Pas de disponibles 8=Autre. 6. Lieu consultation : 1= guérisseur ; 2= médecine traditionnelle ; 3 =hôpital ; 4 =poste de santé ; 5 =centre de santé, 6 = case de santé ; 7= autre 7. Lieu de consultation : 1 = moins de 1 km ; 2 = entre 1 et 3 km ; 3 = entre 3 et 5 km ; 4= plus de 5 km.

121


Q.3.2. CARACTERISTISQUES DES CONDITIONS DE VIE

Q3.2.1- Quels sont les matériaux du toit de la maison ?

……………………..

1=Béton/ciment ; 2=Tuile/ardoise ; 3=Zinc ; 4=Chaume/paille ;; 5=Autre ;

Q3.2.2 - Quel est le matériau des murs de la maison?.................................................. 1=Briques en ciment ; 2=Briques en banco ; 3=Bois ; 4=Tôle en métal/zinc ; 5=Pisé ; 6=Paille/Tige ; 7 Autres

Q3.2.3 - Quelle est la principale source d'approvisionnement en eau utilisée ?.................. 1=Robinet public

4=Puits protégé

7=service de camion citerne

2=Robinet personnel

5=Puits non-protégé

8=vendeur d'eau

3=Robinet du voisin

6=forage

9=Source/rivière

10=autre

Q3.2.4 - Quel type de toilettes utilise le ménage ? ………………………………………… 1=aucun ; 2=chasse d'eau avec égout ; 3=chasse d'eau avec fosse septique ; 4=Cuvette/saut ; 5=Latrines couvertes 6=Latrines non-couvertes 7=Latrines ventilées améliorées 8=autre

Q3.2.5 - Quel est le combustible principal utilisé pour faire la cuisine?......... ……………. 1=Gaz ; 2=Charbon ; 3=bois de chauffe ;4=bouses de vache ; 5=Autre

Q3.2.6- Quel est le combustible principal utilisé pour l'éclairage? ……………….. ….. 1=électricité ; 2=Lampe tempête ; 3=Lampe à pétrole artisanale ; 4=Lampes à piles ; 5=Bougies ; 6=Bois ; 7= batterie ; 8=solaire, 9=Autre

Q3.2.7 - Combien de km vous est-il distant de… le point d'eau le plus proche? le marché le plus proche? l'école primaire la plus proche? l'école secondaire la plus proche? l'infrastructure de santé la plus proche? la route bitumée la plus proche? Q3.2.8 - Le ménage (ou un de ses membres) est-il propriétaire du logement ? (1=oui ; 0 =non) Q3.2.9 - Combien de pièces séparées possède le ménage? …………………………………….. Q3.2.10 - Comment appréciez-vous le niveau de bien-être du ménage ? …………………….. 1= pauvre ; 2 = moyennement pauvre ; 3 = moyennement riche ; 4 = très riche Q3.2.11 - Comment trouvez-vous la situation économique générale du MENAGE par rapport à l’an dernier? .................................................................................................. (1= mauvaise ; 2 = identique ; 3= meilleure ; 4 = Ne sait pas)

122


IV - SECTION DEPENSES RETROSPECTIVES DES MENAGES Cette partie concerne les 4 derniers mois précédent le passage de l’enquêteur

Q4.1 - Dépenses pour la construction, les réparations et les modifications…. Q4.2 - Dépenses pour le mobilier et équipements ménager………………….. Q4.3 - Acquisition des moyens de transport ……………………………… Q4.4 - Dépenses de santé pour les membres du ménage au cours………………….

Q4.5 - Dépenses d'éducation pour les membres du ménage ……………………. Q4.6- Dépenses de vêtements et de chaussures pour le ménage …………………………. Q4.7- Dépenses de réparations et achats d'articles divers du ménage …………………. Q4.8- Voyages, déplacements extraordinaires et dépenses liées aux moyens de Transport du ménage

………………………………………………………………………………………….

Q4.9- Dépenses de cérémonies du ménage ……………. …………………………………. Q4.10- Acquisition et modifications de bijoux et pierres précieuses ……………… Q4.11-Acquisition de tabac et d’alcool ………………………………………. …… Q4.12- Dépenses liées au logement………………………………………………. Q4.13- Autres dépenses de biens et services du ménage non citées ailleurs……………………………………………………………… Q4.14- Dépenses de cadeaux, dons et aides à des personnes externes…………….. Q4.15- Impôts amendes assurances ou cotisations ……………………

123


V - RELATION ENTRE OP ET MENAGE ; ET CONNAISSANCE SUR PSAOP

Q5.1. Y a –t-il des membres du ménages qui font partie des groupements ? (1=oui ; 0=non) Q5.2. Sinon, quelles sont les raisons pour lesquelles ces membres ne participent pas (1= cotisation trop cher 2 = peu de bénéfice selon des échos ; 3= la demande refusée ; 4 = sans réponse)

Q5.3. Si oui, Occupent – ils des postes de responsabilité dans le groupement ? (1=oui ; 0=non) Q5.4. Si oui, lesquels : (1= bureau exécutif ; 2= CA ; 3=conseiller ; 4=autre à préciser --------) Q5.5. Avez-vous reçu des conseils agricoles au sein de votre groupement? (1=oui ; 0=non) Q5.6. Avez-vous adopté une innovation technologique sous les conseils d'un membre de votre groupement? (1=oui ; 0=non) Q5.7. Avez-vous diffusé les conseils reçus par le groupement (0=non ; 1= aux autres membres de votre ménage ; 2 = aux entourages ; 3=à des tiers) Q5.8. Votre niveau de production a-t-il augmenté depuis qu'un des membres participe à un groupement? (1=oui ; 0=non) Q5.8. Dans quelle mesure cette augmentation incombe-t-elle aux services de votre OP? (1= totalité ; 2= partie ; 3= faible effet) Q5.9. Etes-vous satisfait des services fournis par votre groupement? (1=très satisfait ; 2=moyennement satisfait ; 3=pas du tout satisfait ; 4=sans opinion)

Q5.10. Le groupement répond-il à vos attentes? (1=oui ; 0 = non) Q5.11. Comment évoluent les services fournis par le groupement? (1=Amélioration ; 2=Stables ; 3=Dégradation) Q5.12. Votre niveau de vie s’est amélioré depuis qu’un des membres du ménage participe à un groupement ? (1=oui ; 0 = non) Q5.13. Connaissez vous le programme dit PSAOP (appui conseil capacitation OP, recherche et vulgarisation à travers Institutions recherche, ANCAR) ? (1=oui ; 0 = non) Q5.14. Avez-vous adopté une innovation technologique sous les conseils du PSAOP ? (1=oui ; 0=non) Q5.15. Votre niveau de vie s’est amélioré depuis l’intervention du PSAOP ? (1=oui ; 0= non) Q5.16. En quoi votre niveau de vie s’est il amélioré ? (1= augmentation production ; 2= amélioration connaissance ; 3 =amélioration logement ; 4=amélioration matériels ; 4=autre

Q5.17. Bénéficiez vous des infrastructures induites par le PSAOP ? (oui=1 ; non=0) Q5.18. Etes-vous satisfait des services fournis par le programme PSAOP ? (1=très satisfait ; 2=moyennement satisfait ; 3=pas du tout satisfait ; 4=sans opinion)

124


VI - SECTION SECURITE ALIMENTAIRE Q 6.1. Période de soudure

Q 6.1.1. L'année dernière, combien de mois a duré la période de soudure? Q6.1.2. Avez-vous (ou un membre de votre famille) travaillé pendant cette période pour faire face à la soudure ? (1=oui 0=non) Q6.1.3Avez-vous vendu des biens pour subvenir à vos besoins durant cette période? (1=oui 0=non)

Q6.1.4. Lesquels ?

Bêtes (1 = oui ; 0 = non) Charrettes (1 = oui ; 0 = non) Outils de production (1 = oui ; 0 = non) Biens matériels (1 = oui ; 0 = non) Autres (à préciser----------------------

Q6.1..5 Certains des membres du ménages ont-ils quitté le ménage pendant cette Période à cause de la soudure? (1=oui 0=non) Q 6.2. Perception de la faim Q6.2.1. Votre alimentation quotidienne vous paraît-elle ?

1=Plus que suffisante ;2=Suffisante ;3=Moins que suffisante Q6.2.2. Vous arrive-t-il d’être à court de nourriture et de ne pas avoir assez d’argent pour en acheter plus ?

Q6.2.3. Si cela vous arrive quelques fois ou souvent, combien de fois cette situation est-elle arrivée lors du dernier mois? Q6.2.4. Au cours des 4 derniers mois, vous est-il arrivé de diminuer les rations Q6.2.5. Quotidiennement, vous arrive t-il de vous priver de repas parce que vous n’aviez pas assez d’argent ? (mettre

1=Souvent 2=Quelques fois 3=Jamais 4=Toujours

1=Souvent 2=Quelques fois 3=Jamais 4=toujours

Q6.2.6. Combien de fois cela vous estil arrivé ? 1=presque tous les mois ; 2=quelques mois ; 3=jamais Q6.2.7. Au cours des 4 derniers mois, avez vous mangé moins que ce que vous auriez dû car vous n’aviez pas assez d’argent ?

1=Souvent 2=Quelques fois 3=Jamais

Q6.2.8. Si la nourriture vient à manquer, la priorité est-elle donnée à certains membres du ménage? (1=oui 0=non) Q6.2.9. Si oui, à qui est-elle donnée? 125


1=aux actifs ; 2=aux enfants ; 3=aux malades ;

4=aux hommes ; 5=aux femmes ; 6=autres

Q6.2.10. Si la nourriture manque sans que vous puissiez en acheter d'autre, comment faites vous pour y faire face? 1=manger de la nourriture de moindre qualité 2=diminuer la taille des rations alimentaires individuelles 3=Emprunter de la nourriture ou de l'argent 4=Les mères limitent leur consommation pour pouvoir nourrir les enfants 5=Sauter un repas par jour 6=Ne pas manger pendant une journée entière 7= vente de biens Q6.2.11. Si vous disposiez de plus d'argent, de quel aliment augmenteriezvous Les quantités achetées?

1=Viande ; 2= poissons ; 3=Riz, 4= Mil ; 5 =Maïs ;6=Fonio ; 7=Légume ; 8= fruits ;9= autre Q 6.3. Composition et fréquence des repas Q6.3.1. Combien de repas mangez vous par jours ?..............................................

Q6.3.2. Si vous devez sauter un repas dans la journée, lequel laisserez vous ?..............

Code repas : 1=petit déjeune ; 2=déjeuner ; 3=dîner ; 4=pas de réponse Q6.3.3. Enquête sur le niveau de la consommation de la journée hier (tous les 3 repas) avez les femmes Matin : Nom Répondante : ----------------------------- Statut au CM : ---------------------------

Population : H ≥ 15 ans : ------ F ≥ 15 ans : ----- H 5 à 14 ans : ---- F 5 à 14 ans : ------ E < 5 ans : ------

Composition des plats

Code unité Produits

Quantité origine Produit

Montant en FCFA

22 Produits de base ---------------------------------------------------------------------------------------------23 Produits de animaux --------------------------------------------------------------------24 Condiments/ légumes ----------------------------------------------------------Midi Population : H ≥ 15 ans : ------ F ≥ 15 ans : ----- H 5 à 14 ans : ---- F 5 à 14 ans : ------ E < 5 ans : ------

Composition des plats

Code unité Produits

Quantité origine Produit

Montant en FCFA

22 Produits de base -------------------------------126


--------------------------------------------------------------23 Produits de animaux --------------------------------------------------------------------24 Condiments/ légumes ----------------------------------------------------------Soir Population : H ≥ 15 ans : ------ F ≥ 15 ans : ----- H 5 à 14 ans : ---- F 5 à 14 ans : ------ E < 5 ans : ------

Composition des plats

Code unité Produits

Quantité origine Produit

Montant en FCFA

22 Produits de base ---------------------------------------------------------------------------------------------23 Produits de animaux --------------------------------------------------------------------24 Condiments/légumes ----------------------------------------------------------Codification : H ≥ 15 ans = Nombre d’hommes adultes âgés de 15 ans et plus ayant mangé à ce repas F ≥ 15 ans = Nombre de femmes adultes âgées de 15 ans et plus, ayant mangé à ce repas H 5 à 14 ans = Nombre d’hommes âgés entre 5 et 14 ans ayant mangé à ce repas F 5 à 14 ans = Nombre de femmes âgées entre 5 et 14 ans ayant mangé à ce repas E < 5 ans = Nombre d’enfants (garçons ou filles) moins de 5 ans ayant mangé à ce repas Produits de base Mil=1 ; Sorgho=2 ; Maïs=3 ; Riz=4 ; Fonio=5 ; Blé ou pain de blé=6 ; Arachide=7 ; Niébé=8 ; Couscous marocain=9 * Pomme de terre ou pois =10 ; *=Manioc=11 ; *Patate douce=12 ; *Soja =13 ; *Sésame=14 NB : Les produits en * ne sont pas des produits de base s’ils sont condiments Produits animaux Viande bœuf=21 ; viande mouton=22 ; viande chèvre=23 ; viande poulet=24 ; Viande pintade=25 ; viande cochon=26 ; Poisson frais=27 ; poisson sec/fumé=28 ; œuf=29 ; lait naturel=30 ; lait en poudre=31 ; lait en boîte=32 ; lait concentré=33 ; lait concentré et sucré=34 NB : Pour le poisson qui n’est pas pesé, utilisez l’unité morceau si c’est moins qu’un poisson entier ; et pièce pour le poisson entier Condiments Carotte=40 ; oignon=41 ; tomate=42 ; choux=43 ; igname =44 ; sucre =45 ; pain de singe =46 ; lait=47 ; salade=48 ; feuille=49 Origine produits : 1= récolte ; 2= achat ; 3=don ; 4= troc ; 5 autres

Section VI : Description de l’itinéraire technique pratiqué par le ménage sur les cultures pratiquées ; de maïs, du mil, du sorgho et du fonio ? Itinéraires techniques

Maïs

Mil

Sorgho

Fonio

Type de sol Précédent cultural

127


Nettoyage • m.o (H; F;E; familiale; extérieure • périodes Pré irrigation • période Type de labour • plat, billon • m.o (H; F;E; familiale; extérieure • période Outil de labour • tracteur • motoculteur • charrue • houe • daba, • m.o (H; F;E; familiale; extérieure Type de semis • volée • ligne/poquet • semoir à sec • m.o (H; F;E; familiale; extérieure) Outil de semis • semoir • tracteur • rayonneur • autres • m.o (H; F;E; familiale; extérieure Noms variétés utilisées Provenance des semences • achat • personnel. • don • troc • autres Type engrais utilisé • NPK (dose/ha) • Urée (dose/ha) • Fumier • Déchets ménagers • Autres Périodes d’application • Labour • semis • sarclages Sarclage parcelles • manuel • chimique (produits chimiques • mécanique (traction animale • m.o (H; F;E; familiale; extérieure Nom herbicide (si utilisée) • Dose/ha Produits phytosanitaires (si utilisée) • Nom pesticides • Dose/ha • M.o (H,F E,; familiale; extérieure)

128


Gardiennage • M.o ((H; F;E; familiale; extérieure Récolte • manuel • couteaux • faucille • faucheuse, • m.o (H,F,E; familiale; extérieure) Battage • manuel • batteuse / égreneuse • autres • m.o (H,F, E; familiale; extérieure) Vannage/ensachage • m.o (H,F E,; familiale; extérieure) Transport/stockage • m.o (H,F, E; familiale; extérieure) Type de sol : 1 = dior : 2= dek ; 3= dek-dior ; 4=Fondé ; 5= hollaldé ; 6= diery Précédent cultural : 1= mais ; 2= jachére : 3= arachide ; 4= niébé ; 5=autres Nettoyage : 1= brulis ; 2= labour fin de cycle ; 3=autres Main Œuvre (H,F, E; familiale; extérieure): 1= homme; 2= femme; 3= enfants; 4= mixte (H+F); 5= familiale; 6= extérieure 7= familiale + extérieure Préirrigation: Noter les périodes en mois Type de labour: 1= plat; 2= billon; 3= non labour Outil de labour: 1= tracteur: 2= motoculteur; 3= daba; 4= charrue UCF; 5= fanting; 6= houe; 7= kadiandou; 8=autres Type de semis: 1= volée; 2= ligne; 3= poquet; 4= semoir à sec Outil de semis: 1= semoir; 2= tracteur; 3= rayonneur; 4= autres Nom variétés: Noter le ou les noms des variétés cultivées Provenance des semences: 1= achat; 2= personnel; 3= don; 4= troc; 5= autres Type engrais: 1= NPK; 2= urée; 3= fumiers; 4= déchets ménagers; 5= autres Périodes application engrais : 1=labour ; 2= semis ; 3= sarclage ; 4= autres périodes Type de Sarclage : 1= manuel ; 2= chimique ; 3= mécanique Nom herbicides : Noter le nom de ou des herbicides utilisés sur la culture si connu et la dose appliquée par hectare Produits phytosanitaires : Noter le nom des pesticides utilisés sur la culture si connu et la dose appliquée par hectare Récolte : 1= manuel ; 2= couteaux ; 3= faucille ; 4= faucheuse ; Battage : 1= manuel ; 2= batteuse /égreneuse ; 3= autres

Section VIII : Principales Contraintes liées aux cultures ciblées Quelles sont les principales contraintes que vous rencontrez dans la culture du maïs, du mil, du sorgho et fonio Principales Contraintes Spéculations Maïs Mil Sorgho Fonio Terre Matériel de labour • Tracteurs • Offset • Charrue • remorques Irrigation • motopompes • Tuyaux flexibles • Fonctionnement/entretien pompes 129


• Entretien réseau irrigation Matériel de récolte/battage • faucheuses • batteuse à pédale/égreneuses • batteuse mécanique (motorisée) • autres Intrants agricoles • semences certifiées • Variétés adaptées • engrais (urée, NPK) • herbicides • pesticides Main d’œuvre • semis/repiquage • irrigation • entretien des parcelles • gardiennage contre les oiseaux • récolte • battage/ensachage • transport /stockage Accès au crédit Remboursement crédit Manque de formation technique sur • les Itinéraires techniques de production • les modalités d’accès au crédit banque et mutuelles • la Gestion organisationnelle • la Production de semences Manque matériel de Transport Problèmes de commercialisation • Manque de débouchés • Faibles prix sur le marché • Qualité de semences • Organisation de la vente Manque de magasins de stockage Autres contraintes Contraintes : Mettre : 1 = contraintes principales, 2 = contraintes secondaires ;

Section IX : Budgets culturaux des spéculations : maïs, mil, sorgho et fonio (par culture) Rubriques Coûts 1. Travaux culturaux : 2. Intrants agricoles : 3. Herbicides 4. Produits phytosanitaires 5. Transport d’intrants 6. Irrigation 7. Récolte 8. Battage/vannage 9. Transports Total

Mais

Couts totaux en francs CFA par hectare Mil Sorgho Fonio

NB : Demander au ménage enquêté les dépenses effectuées par hectare qui sont liées à chaque type de cultures et les inscrire dans le tableau ci dessous 130


ANNEXE 3 : LISTE DES ZONES ET VILLAGES D’ENQUETES Régions TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA TAMBA ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR ZIGUINCHOR SEDHIOU SEDHIOU SEDHIOU SEDHIOU SEDHIOU SEDHIOU

code région

Département 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 10 10 10 10 10 10 10 10 9 9 9 7 7 9

Tambacounda Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Kédougou Bignona Bignona Bignona Bignona Ziguinchor Ziguinchor Ziguinchor Ziguinchor Sédhiou Sédhiou Sédhiou Bounkiling Bounkiling Sédhiou

code dep

Arrondissements code arro 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

1 1 1 1 2 2 2 2 1 1

Missirah Bandafassi Fonkolémi Bandafassi Salémata Salémata Salémata Salémata Salémata Salémata Bandafassi Bembou Saraya Tenghory Tenghory Tenghory Tenghory Niaguiss Niaguiss Niaguiss Niaguiss Diendé Diendé Djibabouya

1 Bogel 1 Bona 1 Diendé

CR 3 4 4 4 5 5 5 5 5 5 5

1 1 1 1 2 2 2 2 1 1

Nétéboulou Bandafassi Diboli Bandafassi Salémata Salémata Salémata Salémata Salémata Salémata Bandafassi Bembou Saraya Niamone Niamone Tenghory Tenghory Niaguiss Adéane Niaguiss Adéane Sakar Diendé Djibabouya

2 Ndiamacouta 2 Bounkiling 2 Bounkiling

code CR

Village 6 7 7 7 8

Netteboulou Ibel Afia Dandémayo Ndébou Eganga Kékéréssi Ethiolo 8 Nangar Peul, 8 Badiari 8 Dar Salam Bagnomba Bembou Mandakholy Teuby Kolomba Tenghory Takene Niaguis adéane fanda agnack petit Sakar Hamdani Diafar Santo 1 Saré Alkaly Kandialong Kilinko Bissary 1 1 2 2 3 4 3 5 1 1

code village 723607 734708 734709 734710 735811

735812

1011101 1011102 1011203 1011204 1022305 1022406 1022307 1022508 911106 911107 912108

type village* 0 1 1 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 0 1 1 0 0 0 1 131


Régions

code région

Département

code dep

Arrondissements code arro

CR

code CR

Village

code village

type village*

Dioup SEDHIOU KOLDA

9 Sédhiou 8 Kolda

1 Djirodji 1 Dioulacoulon 1 Sare Bidji

KOLDA

8 Kolda

KOLDA KOLDA

8 Kolda 8 Kolda

1 Dioulacoulon 1 Médina Yoro Fula

KOLDA

8 Kolda

1 Fara Coura

KOLDA KOLDA

8 Kolda 8 Kolda

SEDHIOU

2 Bamdoli 1 Médina El Hadji 1 Saré Bidji 1 Médina El Hadji 2 Médina Yoro Fula

Kindakame 1 Bantancountou Maoundé 2 Saré Maoundé Diassé

811101

0 1

811202

1

1 Kamako Sansanto 3 Médina Yoro Fula

811103 812304

0 1

2 Fafacoura

4 Diambanouta

812405

1

Ndorma Ndorma

Ndorma Ndorma

Marakissa Boudiémar

0 0

8 Sédhiou

Goudomp

Djibanar

djimassar

0

SEDHIOU

8 Sédhiou

Sédhiou

Djibanar

Bouno

0

SEDHIOU

8 Boukiling

Bogal

Touba Fall

Touba Fall

0

KOLDA

8 Kolda

Goudomp

Djibanar

Limana

0

KOLDA

8 Kolda

Goudomp

Djibanar

Safane bafata

0

SEDHIOU

8 Sédhiou

Djirédji

Bémét

Diao Ba

0

SEDHIOU

8 Goudomp

Djibanar

Mangaroungou Santo

Mangaroungou

0

132


Régions

FATICK FATICK FATICK FATICK FATICK THIES

code région

Département code dep Arrondissements Fatick

Tattaguine

Tattaguine

6 Gossas

2

3

6 Gossas

Ouadiour 2 Oudiour

Ouadiour 3 Oudiour

6 Gossas

2 Colobane

6 Gossas 2 Thiès

code CR

Village

code village

Kothiokh

type village 0

3 Thiénaba GOSSAS

623304

0

3 Oudiour Sérére

623305

1

4 Mbar

4 Darou Marnane

624406

1

2 Colobane

4 Mbar

4 Mbelkokh Sérère

624407

0

1

1 Tassette

1 Sessène Diack

211101

1

1 Notto

2 Thiéwo

211202

2 Touba Toul 3 Mont Rolland

3 Keur Thiaf 4 Loukhouss

212303 223404

0 1 1

4 Medina Dakhar

5 Medina Dakhar

224505

1

THIES

2 Thiès

THIES THIES

2 Thiès 2 Tivaoune

Notto 1 Notto 1 Thienéba 2

THIES

2 Tivaoune

2

Thiès LOUGA

2 Tivaouane 2 Tivaouane 1 Louga

Mérina Dakhar 2 Thiénéba 2 Pambal 1 Mbédiène

LOUGA

1 Louga

LOUGA LOUGA LOUGA

Thiès

code arro CR

Pambal

Touba Toul Mont Rolland 1 Niomré

Néourane Tivigne Diassa 1 Ndogal dieng

0 0 111101

1

1 K. Momar Sarr

2 Nguer Malal

2 Pathé Poulo

112202

1

1 Louga 1 Louga

1 Keur Momar Sarr 1 K. Momar Sarr

2 Gandé 2 K. Momar Sarr

3 Gandé 4 Ganket Balla

112303 112404

0

1 Linguère

2 Barkédji

3 Thiel

5 Boul Yéri

123505

0 0

133


Régions

code région

Département code dep Arrondissements

code arro CR

code CR

Village

code village

type village

LOUGA

1 Linguère

2 Barkédji

3 Thiel

5 Diaksao Touré

123506

1

LOUGA LOUGA

1 Linguère 1 Linguère

2 Sagatta 2 Sagatta

4 Déali 4 Déali

6 Niapaba 6 Ballodji Ouolof

124607 124608

0

1 Oréfondé 1 Dabia Dabia Dabia

1 Thiasky 2 Kobilo Diadiabe Waoundé odébéré Dolole Soubalo

1211101 1211202

1 1 1

MATAM MATAM

12 Matam 12 Matam

1 Thilogne 1 Thilogne

MATAM MATAM MATAM

12 kanel 12 kanel

2 Thilogne 2 Thilogne

12 12 12 12 11

1 Wouro sogui Wouro sogui Wouro sogui Wouro sogui 1 Mbane

MATAM MATAM MATAM SAINT LOUIS

Matam Matam Matam Matam Dagana

Wouro sogui Wouro sogui Wouro sogui Wouro sogui Mbane

SAINT LOUIS

11 Dagana

1

1

SAINT LOUIS

11 Dagana

1

SAINT LOUIS

11 Dagana

1

SAINT LOUIS

11 Podor

2

SAINT LOUIS

11 Podor

Cas-Cas 2 Cas-Cas

4

SAINT LOUIS

11 Podor

2 Gamadji Sarre

Mboumba 3 Guede

Ross Béthio Mbane Mbane

2 2 3

Ross Béthio Gae Gae Aéré Lao

1 1 0

Ouro Sidy Semmé Djinthiang

0 0 0 1

Dagana 1 Thilene

1111101

2 Gae ?

1112202

2 Bokhol ?

1112203

3

1123304

0 1

1124405

1

4

Walalde

Thioubalel 3 Diam khaly

1

0

1123306 0

134


Régions

code région

Département code dep Arrondissements

code arro CR

code CR

Village

SAINT LOUIS

11 Podor

2 Gamadji Sarre

3 Guede

3 Doué

SAINT LOUIS

11 Podor

2 Gamadji Sarre

3 Guédé

3 Mbellone

SAINT LOUIS

11 Podor

2 Dioum

2 Aéré Lao

Aéré Bodé Lao

SAINT LOUIS

11 Podor

2 Dioum

2 Aéré Lao

Pathé galo

SAINT LOUIS

11 Dagana

1 Niassante

1 Niassante

Niassanté

SAINT LOUIS

11 Dagana

1 Niassante

1 Niassante

Yelours

Régions

code village

type village

1123307 0 1 0 0 1 0

code région

Département

code dep

Arrondissements

code arro

CR

code CR

Village

code village

type village

TAMBA

7 Koupentoum

1

1

TAMBA

7 Koupentoum

Koumpentoum 1 Koumpentoum

1

TAMBA

7 Koupentoum

1 Koumpentoum

1

TAMBA

7 Koupentoum

Koumpentoum

TAMBA

7 Koupentoum

Koumpentoum

TAMBA

7 Tamba

2

2 Sinthiou Malème

722304

1

TAMBA TAMBA

7 Tamba 7 Tamba

Koussanar 2 Koussanar 2 Koussanar

3 Sinthiou Malème

2 Koussanar 2

4 Coumbidia 5 Sinthiou Balamaciné

722405 722506

1 0

Bamba Ndiayène Kouthiaba Ouloff Kouthiaba Ouloff

Gawane

Sinthiou Malème

1 Fass Ndimbélane

711101

1

2 Ball Oulof

711202

0

2 Kouthiaba

711203

0

diam diam

1

Gawane

0

135


Régions

code région

Département

code dep

Arrondissements

TAMBA

7 Koupentoum

DIOURBEL

3 Bambey

1

DIOURBEL

3 Bambey

1

DIOURBEL

3 Bambey

1

DIOURBEL

3 Bambey

DIOURBEL

code arro

CR

code CR

Village

code village

0

Keur Ndongo

Koussanar Sinthiou nMalème 1 Keur Samba Kane

type village

1 Keur Samba Kane

311101

1

1 Keur Samba Kane

1 Keur khaly Coura

311102

0

2 Ndondol

312203

1

Ngoye 1 Ngoye

2 Ndondol Sessene

2 Ndondol

Ndondol ouloff

3 Bambey

1 Ngoye

2 Ndondol

2 Mboyene

DIOURBEL

3 Bambey

1 Ngoye

2 Ndondol

DIOURBEL DIOURBEL

3 Mbacké 3 Mbacké

3 sadio 3 sadio

DIOURBEL DIOURBEL

3 Mbacké 3 Mbacké 6 Foundiougne

2 Colobane 2 Colobane 2 Kael 2 Kael 1 Toubacouta

6 Foundiougne

FATICK FATICK FATICK

Baba Garage Baba Garage

1 312204

0

3 Sadio 3 Bombaly

323305 323306

1 0

4 Ndioumane 4 Ndioumane 1 Keur Samba Gueye

4 Bowé 4 Ndioumane 1 Keur Samba Gueye

324407 411108 611101

0 1 1

1 Djilor

2 Djilor

2 Guagué Mody

612202

0

6 Foundiougne

1 Djilor

2 Djilor

2 Diagane Barka

612203

1

Foundiougne

1 Djilor

2 Djilor

Guékhoh

0

Foundiougne

1 Djilor

2 Djilor

Guagué Chérif

0

3 Maka Yopp 3 Maka Yopp

5 Ribot Escale 5 Saly Escale

Ndiemene

FATICK

FATICK Kaffrine Kaffrine

5 Koungheul 5 Koungheul

7 Ribot Escale 8 Saly Escale

535707 535809

0 1

136


Régions

code région

Département

code dep

Arrondissements

Kaffrine

5 Koungheul

Kaffrine

5 Koungheul

Kaffrine Kaffrine Kaffrine

5 Kaffrine 5 Kaffrine 5 Kaffrine

Ganda 4 Malème Hodar 4 Nganda 4

Kaffrine Kaffrine

5 Kaffrine Kaffrine

Malème Hodar 4 Ganda Ganda

KAOLACK

4 Nioro

1

KAOLACK

4 Nioro

1

KAOLACK KAOLACK KAOLACK KAOLACK

4 Nioro 4 Kaolack 4 Kaolack 4 Kaolack 4 Kaolack

1 2 2 2 2

KAOLACK

4 Kaolack

Wack NGouna 2 Keur Baka

KAOLACK

code arro

Malème Hodar

Paoskoto Médina Sabakh Paoskoto Coumbal Ndoffane Coumbal

NB : Le choix des villages a été effectué par les DRDR en rapport avec les consultants.

CR Gniby

6 Ganda 6 Gniby 7 Nganda 6

code CR

Village

code village

type village

Missirah

1

Minna

0

9 Gniby 10 Nganda 11 Malème Hodar

546910 5471011 5461111

0 1 1

12 Kathiote Sagna

5471212

0 0

1 Taîba Niassène

411101

1

2 Médina sabakh

2 Médina sabakh

412202

1

1 3 2 3 4

3 Gapakh 4 Latmingué Ndoffane 5 Thiaré 6 Keur Madiabel

411303 423404

0 0 1 0 0

Malème Hodar 7 Kathiotte Kathiotte 1 Taîba Niassène

Paoskoto latmingué Ndoffane Thiare

Keur Madiabel 2 Keur Baka

423505 424606

Keur Baba

1

* Code type village : 1=village encadré et 0=village non encadré présentement

137


ANNEXE 4 : STATISTIQUES AGRICOLES SUR LES CEREALES CIBLEES Mil Sup 1997 912 1998 789 1999 887 2000 842 2001 889 2002 819 2003 857 2004 686 2005 800 2006 748 2007 686 2008 872 MAIS SUP 1997 60 1998 52 1999 68 2000 70 2001 88 2002 107 2003 107 2004 137 2005 142 2006 130 2007 142 2008 208 Source : DAPS, 2009. Année

705 179 233 124 610 580 458 929 759 311 892 136 036 529 264 634 331 441 441 250 844 461 875 486

PROD 451 441 505 600 503 414 628 323 608 494 318 668 rdt 1

1

1 2 1 1

Rdt 049 195 728 221 026 870 426 752 546 345 822 297 162 769 844 006 961 587 587 387 130 350 758 468

Année 457 493 549 674 557 409 680 427 751 571 450 725

prod 59 43 62 78 106 78 78 373 399 181 155 365

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 FONIO

650 695 518 533 444 194 194 629 519 585 079 903

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Sorgho Sup 152 201 229 165 174 198 207 163 149 159 155 246 SUP

349 756 180 394 446 653 325 130 173 063 300 934

0 0 0 0 1383 1840 2000 2341 2173 1450 1984 6790

PROD 118 119 144 143 140 114 188 126 143 121 98 248 rdt

Rdt 275 574 967 750 297 174 616 492 989 003 981 897

597 543 572 736 740 501 674 572 811 620 458 910 prod

0 0 0 0 538 493 534 459 554 551 521 677

1 1 1 4

809 880 966 040 251 889 068 422

138


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