Enchaînement X - XI - XII - XIII - XIIII sous des volutes d’encens.
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On l’a souvent dit et répété : le tarot fait référence à des archétypes. Par définition, ces archétypes sont universels et transcendent le temps et l’espace. Je te propose ici une réflexion sur l’enchaînement X - XI - XII - XIII - XIIII mis en parallèle avec le symbole YIN_YANG. Deux cultures, deux représentations, deux visions : avec quelles con/divergences ? Seul un eurasien, peut-être, pouvait tenter l’exercice :) Petit rappel sur le YIN et le YANG. Comment les définir ? Est YIN ce qui s’apprête devenir YANG. Est YANG ce qui s’apprête à devenir YIN. Le YIN correspond au YANG au maximum de sa contraction. Le YANG correspond au YIN au maximum de son expansion.
!De cela, retiens deux choses :
D’une part : le YIN que le YANG sont des moments de transformation et non des états figés. Rien, dans l’absolu1, ne peut donc être qualifié de YIN ou de YANG. Et d’autre part, comme il s’agit d’un mouvement interactif perpétuel : ces deux éléments se définissent l’un par rapport à l’autre.
!Ainsi les définitions du style YANG = Masculin, etc... : c’est du raccourci-simplifiéstérilisant.
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Pour en savoir plus, laisse-moi te recommander JAVARY, Cyrille J.-D., Les rouages du Yi Jing, Picquier poche, 2009.
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X La Sphinge de X2 renvoie à la question du qui suis-je ? La réponse proposée par X est multiple, selon le degré de lecture envisagé, mais souligne toujours un aspect duel. - tes parts d’ombre et de lumière, - tes part bons côtés / potentiels & mauvais côtés / faiblesses, - tes parts ce que je connais de moi & ce que j’ignore / refoule de moi, - tes parts masculin-féminin, rationnel-intuitif, extravert’introvert’, cyclique-linéaire, etc. -toi & ce que tu voudrais être, toi & ce que les autres voudraient que tu sois, toi & comment tu vis ce toi, etc. - Etc. La liste est quasi infinie.
!Sur la carte X : cette dualité est figurée par une part-singe
et une part-lièvre. Note combien ces deux parties sont à la fois dissociées [chacune de son côté et sans contact direct avec l’autre] et en même temps indissociables [toutes deux sont collées à la roue pour former un tout qui est ce moi]. Ne t’imagine pas pouvoir te défaire de l‘une ou de l’autre.
!Observe
également que ces deux parts sont en mouvement : c’est tantôt l’une, tantôt l’autre qui prend le dessus. Le processus est [heureusement] dynamique.
!Cette dynamique entre deux éléments indissociables et dissociés est, pour le moins, source d’instabilité [la roue est sur de l’eau]. Il va falloir oeuvrer pour établir un équilibre. !Le symbole YIN_YANG [aussi connu sous le nom de Taijitu] exprime la même idée. Deux parties de nature différentes et complémentaires forment un tout cohérent. Je figure ici le Taijitu en tout début de cycle : à savoir sans point blanc dans le noir et inversement. Le YIN et le YANG sont chacun à leur apogée. On est au maximum de la tension entre les deux, dans l’opposition la plus intense... d’où cette grande instabilité que tu retrouves en X.
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X > XI Pour passer de X en XI, il nous faut un coup de I_Bateleur [X + I = XI].
!I, c’est 1. Et 1, c’est je, c’est moi. !Avec son éventail d’objets symboliques étalés sur table couleur chaire : I se demande, tout comme X dont il est très proche [1 / 10], qui il est mais envisage la chose sur un plan matériel. Dans la composition X / I : I regarde le noyau de X. Ce noyau a la couleur orange / matière. I se dit donc qu’il est fait de matière... mais ça il le savait déjà.
!Le noyau de X est composé de 2 éléments : un à 3 traits, l’autre à 4. I comprends dès lors qu’il est composé : - d’un intellect (III), - d’un égo / d’une volonté de s’accomplir dans la matière (IIII)
2 J’utilise dans le présent article les cartes de : Tarot de Marseille - Pierre Madenié 1709, réédition d’Yves Renaud [tarot-de-marseille-heritage.com].
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- un machin plus impalpable [cercle (ciel) percé d’un carré terre) où vient se ficher la manivelle] [personnellement, j’y vois une évocation du principe de XVI dont la tour fait aussi le lien entre la terre et le ciel... mais c’est une autre histoire],
!Et
s’il élargit son point de vue en englobant les bords de la roue : il comprend effectivement qu’il est également composé de deux autres éléments plus subtils, plus symboliques, d’un niveau non-matériel : la part-singe et la part-lapin.
!Et ces éléments inter-agissent les uns avec les autres.
Je te laisse méditer quant à savoir si c’est le noyau qui conditionne les parts ou si ce sont ces parts qui dirigent le noyau :D
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XI Nous voici au coeur du Mandala du tarot.
!La dualité évoquée dans la carte précédente [X] mute et prend des aspects différents : !- les deux parts de X sont remplacées par une personne et un animal. !- la dissociation entre les deux parts de X fait maintenant place à un corps-à-corps intime entre la personne et l’animal. L’interaction entre les deux éléments est cette fois manifeste et concrète.
!Observe également que - tant au niveau du personnage qu’au niveau de l’animal - s'amorce un changement de leur nature :
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- le personnage a un chapeau orné d’un motif d’aile, - les pattes du lion ne sont pas de la même nature que le reste du corps3. Le fait d'apprivoiser, embrasser, accepter de voir et de reconnaître mon lion intérieur amorce une transformation intérieure. Elévation. Ailes. Le fait d’être apprivoisé, embrassé, reconnu et accepté transforme l’état de manifestation / ancrage de mon lion intérieur. Pattes.
!XI est une carte de mutation. C’est la mutation essentielle à entamer pour pouvoir s’accomplir. C’est l’entame d’une nouvelle dynamique qui mènera à un nouvel état. D’où sa place centrale dans le mandala.
!C’est par ailleurs ce que représente exactement le symbole commun du YIN et du YANG classique, avec un point blanc dans la zone noire et un point noir dans la zone blanche. Début de mutation. Amorce du changement vers un nouvel équilibre.
!Et, du moins à mon sens, ce symbole se superpose parfaitement avec la dynamique illustrée par XI. !Par ailleurs : la lumière ne se cache-t-elle pas au coeur de nos parties les plus sombres ? N’est-ce-pas dans la confrontation, la différence que se révèlent nos qualités les plus inattendues ? A contrario, n’est-ce--pas au moment où nous nous pensons / voyons comme étant le plus fort que nous faisons en fait l’aveu d’une faiblesse ?
!Noir dans le blanc. Blanc dans le noir. !! XII
En XII, tout est bouleversé, sans dessus-dessous et confus [Madenié écrit d’ailleurs IIX et non XII]. C’est un moment de suspension. Tout est incertain. Il y a autant de pour que de contre.
!Dans la progression du symbole YIN_YANG que nous amorçons depuis le début de ces lignes : il y a à présent autant de noir que de blanc. Cette égalité n’est par autant synonyme d’harmonie que l’on retrouve en XIIII, mais plutôt de doute que tu peux apparenter à VI [2 x VI ne font-ils pas XII ?]. Observe sur la figure ci-dessous comme XII est justement en plein du milieu du processus X - XIIII.
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Cela est d’avantage visible sur le tarot de Camoin-Jodorowsky©, malheureusement impossible à reproduire ici pour des questions de droits d’auteur.
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XIII Avec ASN, il est question de rupture. C’est le moment où l’on tranche. Sans se retourner.
!Dans notre symbole YIN_YANG qui poursuit sa mutation, c’est le moment critique où le point blanc - qui ne cesse de grossir puisque telle est la dynamique - s’apprête à prendre la place du noir et inversement. C’est un moment de basculement irrévocable.
!!
XIIII Tu l’auras compris : nous voila dans une nouvelle situation d’équilibre et d’apaisement.
!Ce qui était noir en X est à présent blanc en XIIII et vice versa. Basculement de 180° entre X et XIIII. !Nous sommes passés du déséquilibre [la roue de X est sur de l’eau] à l’équilibre parfait [XIIII]. En XIIII, nous retrouvons deux éléments indissociables et pourtant dissociés [les deux vases] mais qui cette fois, au contraire de ce qui se produisait en X, interagissent directement l’un avec l’autre [flux d’eau entre les deux vases].
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SOUS
LES VOLUTES D’ENCENS.
Les réflexions qui m’ont mené à la rédaction de ces quelques lignes m’ont amené à entrevoir et ressentir sous un jour nouveau l’enchaînement X - XI - XII - XIII - XIIII. J’oserai même avancer que le processus - aussi crucial que déterminant dans la vie d’une Femme ou d’un Homme m’apparaît aujourd’hui un peu plus clairement qu’hier.
!J’en tire, à titre personnel - et à ce moment de mon existence - deux enseignements. !!
1. TRANS-VOLUTION X - XIIII. Remets les mots que je te proposais pour définir les parts singe et lapin de X et voie comment elles se comportent à présent en XIIII.
!Et si les parts en X [pleines et consistantes] étaient devenues les vases [creuses et réceptives] en XIIII ? !En X : deux parts qui rechignent à entrer dans l’eau.
En XIIII : les deux parts devenues vases recueillent et font circuler cette eau.
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En X : deux parts de nature différentes [singe & lapin]. En XIIII : deux parts de même nature [des vases].
!En X : deux parts qui n’interagissent pas l’une avec l’autre, il n’y a aucun lien entre elles sinon la roue. En XIIII : les deux parts devenues vases interagissent directement l’une avec l’autre.
!En X : la Sphinge pose la question du qui-suis-je ? En XIIII : la réponse - consciente - s’affiche sur le front sous la forme d’une fleur. !En X : la dynamique est cyclique. En XIIII : la dynamique est linéaire [haut/bas & gauche/droite] et hémi-cyclique. ! Axel ADDINGTON - www.letarot.be - 130902
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2. UNE
NOUVELLE LECTURE ADOUCIE DE
XIII.
Dans cette dynamique du YIN_YANG : XIII qui conserve toute sa vibration de rupture radicale dans un moment de (sur)vie se colore d’une dimension nouvelle.
!Et si la rupture proposée par XIII consistait en fait une
acceptation ? Et si XIII te proposait de couper net... dans cette attitude de rejet de ce qui grandit en toi, à l’image de ces deux points noir et blanc qui s’amplifient ?
!Accepter sans peur de voir et de laisser grandir ce qui,
dans notre fors intérieur, est blanc dans le noir et noir dans le blanc. Et si tel était le changement radical que nous propose XIII ?
!Dans ce cas, XIII consisterait à jeter, rejeter, se débarrasser de toute forme de contrôle ou de contrainte de ce qu’il y a de plus profond en chacun de nous et qui aspire à grandir, à rugir, à s’extérioriser [Lion apprivoisé et conscientisé de XI]. XIII apparaît alors comme une forme de relâchement total, sorte de XII exponentiel, où le combat s’apparente justement à une cessation de la lutte intérieure. En quelque sorte : faire la guerre à la guerre.
!Car c’est à ce prix que l’on pourra trouver son équilibre intérieur [XIIII] où l’on cesse d’être manipulé par nos envies / désirs / peurs / regards des autres / etc. !! !C X XIIII, ’ YIN_YANG, E PASSAGE DE EN COMME L ILLUSTRE LA DYNAMIQUE DE MUTATION DU EST DONC UN VÉRITABLE RENVERSEMENT DE SITUATION. C’EST UN PROCESSUS COMPLET À LUI SEUL AU SEIN DU MANDALA. CETTE DYNAMIQUE NOUS RAPPELLE ÉGALEMENT QUE CE PROCESSUS SE RÉPÈTE À L’INFINI. ET C’EST SANS NUL DOUTE CE DERNIER POINT QUI NOUS REND SI VIVANT.
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