Arrondissement de Saint-Laurent Mai 2013
Pour l’aménagement de stationnements « durables » Un règlement encadrant l’aménagement des espaces de stationnement axé sur le développement durable qui démontre comment les décideurs peuvent penser la ville autrement
CONTEXTE
Le développement de Saint-Laurent, typique de la période de l’après-guerre et axé sur l’automobile, a naturellement généré des espaces très minéralisés, marqués par l’omniprésence de vastes stationnements.
L’arrondissement de Saint-Laurent est l’un des 19 arrondissements de la Ville de Montréal. Environ 95 000 personnes vivent à Saint-Laurent et quelque 2500 entreprises industrielles y ont pignon sur rue. Pôle économique important, Saint-Laurent est le deuxième bassin d’emplois de la grande région montréalaise, après le centre-ville de Montréal, avec 110 000 emplois. Sa superficie est de 43 km2 et plus de 52 % de son territoire est constitué de zones d’emplois.
En effet, il existe à Saint-Laurent environ 100 000 cases de stationnement sur les terrains privés. Plusieurs de ces espaces de stationnement sont sous-utilisés, une situation qui découle en partie de la réglementation qui était en vigueur jusqu’en 2009.
Les principales raisons du succès économique de Saint-Laurent résident dans : l sa position géographique centrale au cœur de l’île de Montréal, l sa proximité avec l’aéroport international Montréal-Trudeau, l mais surtout dans sa localisation stratégique au cœur du réseau autoroutier montréalais, soit au croisement des autoroutes 13, 15, 40 et 520.
Conscient du bilan environnemental discutable de ces vastes espaces betonnés, et plus spécialement des îlots de chaleur urbains qu’ils génèrent, l’arrondissement de Saint-Laurent a posé un geste significatif en amorçant en 2008 une réflexion sur la réglementation entourant l’aménagement des espaces de stationnement. La révision de la réglementation a permis de s’adapter aux besoins réels des entreprises et de mettre un frein à la multiplication de vastes espaces minéralisés. Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles Montréal-Nord
L'Île-Bizard– Sainte-Geneviève
Senneville
Saint-Léonard Montréal-Est
Anjou Pierrefonds-Roxboro
Ahuntsic-Cartierville
Dollard-Des Ormeaux Sainte-Anne-de-Bellevue
Kirkland
Saint-Laurent
Pointe-Claire
Baie d'Urfé
Villeray– Saint-Michel– Parc-Extension
Beaconsfield
Rosemont– La Petite-Patrie
Mont-Royal
Mercier– HochelagaMaisonneuve
Outremont Le PlateauMont-Royal
Côte-des-Neiges– Notre-Dame-de-Grâce
Dorval L'Île-Dorval
Lachine
Hampstead CôteSaint-Luc
Westmount
Ville-Marie
Montréal-Ouest Le Sud-Ouest LaSalle
RÉSUMÉ DU PROJET
Verdun
Stationnements « durables » : une idée novatrice L’année 2010 a marqué la première année d’application de la nouvelle réglementation sur l’aménagement des espaces de stationnement, un projet inédit qui démontre concrètement la manière dont les municipalités peuvent exercer une influence positive et significative sur le développement durable de leur communauté en utilisant adéquatement leurs pouvoirs habilitants.
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Pour l’aménagement de stationnements « durables »
Ses objectifs sont : l diminuer les îlots de chaleur urbains et limiter l’empreinte écologique des aires de stationnement par le verdissement l demeurer compétitif pour l’implantation et la rétention d’entreprises l favoriser le transport collectif ou actif l favoriser la densification urbaine l améliorer le cadre bâti
La réforme en 10 points
7. Intégrer des espaces verts à l’intérieur des
stationnements de 20 cases ou plus et exiger que la canopée des arbres matures couvre 40 % des espaces de stationnement.
1. Adapter les ratios de stationnement selon la
nature des diverses activités présentes au sein d’une même entreprise et leur intensité propre en besoin de main-d’œuvre.
Bureaux
Fabrication et laboratoires
1 case/40 m2 de superficie
1 case/60 m2 de superficie
Il s’agit d’une autre disposition importante de notre nouvelle réglementation. C’est un pourcentage de couverture végétale très élevé et comparable à ce qui s’applique à Portland, en Oregon.
Entreposage 1 case/400 m2 de superficie
2. Réduire le nombre de cases de stationnement exigé pour certains usages.
Centres commerciaux (-20 %); espaces à bureaux (-15 %); habitation multifamiliale (de 1,5 à 1,1 case par logement).
3. Réduire la largeur minimale des cases de 2,75 m à 2,60 m, une diminution de 5 %.
Source : www.localecology.org
8. Éliminer l’obligation d’aménager le stationnement
lorsque l’absence de besoin est démontrée (pour les industries et l’habitation unifamiliale seulement). Cette disposition permet à l’entreprise de sauver d’importants coûts d’aménagement d’espaces de stationnement tout en préservant des espaces verts additionnels.
4. Exiger davantage de stationnement souterrain.
Par exemple, toutes les cases de stationnement des projets d’habitations multifamiliales doivent être souterraines, à l’exception des cases réservées aux visiteurs. Pour l’industrie et le commerce, on exige du stationnement souterrain lorsque le nombre de cases est supérieur à 125 % du minimum exigé.
9. Autoriser le pavé perméable pour le revêtement
des stationnements afin de favoriser la rétention des eaux de pluie.
5. Établir un plafond au nombre de cases de
stationnement pouvant être aménagées par propriété. Par exemple, pour une entreprise où un minimum de 50 cases de stationnement est exigé en vertu de la réglementation, le nombre maximum de cases permis sera fixé à 75 cases, soit 150 % du minimum exigé. Et encore, les cases excédant 125 % du nombre minimum exigé devront être souterraines.
6. Adapter les exigences de stationnement en
fonction de l’offre en transport en commun. Le nombre de cases exigé est réduit de 40 % dans le Vieux-Saint-Laurent et à moins de 500 m d’une station de métro, et de 20 % à proximité des gares de train de banlieue existantes et des stations de métro projetées. Ce rayon sera porté à 800 m en 2011.
Il s’agit probablement de l’une des dispositions les plus importantes de la réforme. À proximité d’un métro ou d’une gare de train de banlieue, un nombre moins élevé de cases de stationnement doit être aménagé.
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Pour l’aménagement de stationnements « durables »
Source : www.umich.edu
10. Exiger un plan de gestion des déplacements
pour toute nouvelle entreprise de plus de 100 employés (programme de type Allego visant à mettre en place des initiatives favorisant les solutions de rechange à l’auto-solo (covoiturage, etc.)
EXEMPLES D’APPLICATION DU RÈGLEMENT
Industriel
Résidentiel
EXFO 2500, boulevard Alfred-Nobel
Place des Nations 2555, rue des Nations
Projet soumis : l 475 cases l Autorisé par l’ancienne réglementation
Avec l’application du nouveau règlement : l Élimination de 200 cases de stationnement existantes l Réduction de 24 % du nombre de cases liées au projet l Verdissement des espaces extérieurs l 100 % de stationnement intérieur
Avec l’application du nouveau règlement : l Stationnement limité à 336 cases l 40 % du stationnement ombragé
RETOMBÉES
Selon les analyses réalisées, il est permis de croire que cette nouvelle réglementation viendra changer le paysage urbain à long terme grâce à l’obligation de verdissement, à la diminution de la superficie des stationnements et au potentiel de développement immobilier estimé à 100 M$ qui sera libéré par la diminution des ratios et la valorisation possible des espaces de stationnement non utilisés. D’autres retombées positives anticipées : l Convertir
l’espace de stationnement : les propriétaires peuvent dès maintenant utiliser les cases de stationnement excédentaires pour agrandir leur bâtiment ou verdir leur terrain. certains coûts : cette nouvelle réglementation permettra de réduire les coûts de construction et d’entretien des aires de stationnement par le report de l’aménagement des cases de stationnement qui est dorénavant permis.
CONCLUSION La refonte de la réglementation encadrant l’aménagement des espaces de stationnement, c’est une nouvelle manière de penser la ville. Ce nouveau règlement est extrêmement audacieux et il confirme le rôle que peut jouer la ville comme moteur du développement durable des collectivités. L’arrondissement de Saint-Laurent fait figure de pionnier en mettant en œuvre cette nouvelle réglementation qui servira d’exemple aux autres municipalités québécoises.
DISTINCTIONS
l Réduire
l S’adapter aux changements climatiques : le verdissement des grands espaces de stationnement entraînera la diminution des îlots de chaleur et des gaz à effet de serre, et permettra une meilleure rétention des eaux de pluie.
l’exemple : il s’agit d’un excellent exemple d’intégration du développement durable au cœur même d’une réglementation structurante.
Prix national en environnement municipal (2011) Association canadienne des administrateurs municipaux
Prix Mobilité durable (2012) Association québécoise du transport et des routes
l Donner
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Pour l’aménagement de stationnements « durables »
Mérite Ovation municipale (2013) Union des municipalités du Québec