JOURNAL D'UN MOIS

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le journal d’un Mois Pour changer de regard sur ce qui fait notre quotidien

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Economie Sociale et Solidaire *journal du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire des Pyrénées-Orientales


Édito Mieux faire connaître aux habitants des Pyrénées-Orientales l’économie sociale et solidaire (ESS), ses réalisations, son mode particulier de fonctionnement, mais aussi son histoire singulière, telle est l’ambition que se sont donnée, au travers de ce journal, les acteurs de l’ESS réunis au sein du Comité départemental de préparation du « Mois de l’ESS ». Campagne nationale de communication, coordonnée par les Chambres régionales de l’ESS (Cress) et leur Conseil National, le « Mois de l’ESS » se déroule chaque année en novembre. Dans les Pyrénées-Orientales, elle s’est traduite, au cours des six dernières années, par l’organisation des « Rencontres de l’ESS ». Les premières éditions étaient destinées aux acteurs de l’ESS eux-mêmes mais, depuis trois ans, elles se sont ouvertes à ce que l’on appelle communément le « grand public ». La volonté exprimée cette année a été de franchir un pas supplémentaire dans cette ouverture, non plus en conviant le public à participer à un évènement particulier, mais en allant vers lui, en l’occurrence avec le journal que vous tenez entre vos mains. Les articles qu’il comporte vous permettront de découvrir comment, même si vous n’en avez pas forcément conscience, l’ESS est présente tout au long de votre vie, en vous donnant la possibilité de devenir un acteur engagé dans la société.

Sommaire Introduction cress - 01 Prévoyance - 04 Finance - 08 Travail - 09 Culure - 10 Loisirs - 11 Tourisme - 13 Consommation - 14 Santé - 15

Les contributeurs Comité de rédaction : Françoise BERNARD et Raphaël DETRIE : Mutualité Française Languedoc-Roussillon Emmanuelle BRAUN : Union Nationale des Associations de Tourisme LR Georges DORSO : La Nef - Centre d’Initiatives et de ressources Associatives des PO Nuria LAVALL : Conseil Départemental des PO Patrick MARCEL : Ligue de l’Enseignement des PO Jacques MAURAN : Comité Départemental Olympique et Sportif des PO Jean-Luc PANEK et Dominique SEVE : Mutuelle Générale de l’Education Nationale Danielle PLAUCHE : Alliance des Associations Intermédiaires LR Guy QUES : Macif Thibaut ROUSSEL : Animation Sport Emploi 66 - Profession Sport 66 Isabelle LANAUD et Laurent BASTIDE : Chambre régionale de l’ESS LR Directeur de la publication : Olivier HAMMEL - Cress LR

Ce journal a reçu le soutien financier de

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Des leviers à portée de main pour une autre façon de faire l’économie Nombreux, aujourd’hui, sont ceux qui recherchent une alternative au modèle économique dominant, dont on mesure de plus en plus qu’il est porteur de dysfonctionnements majeurs et de maux délétères pour notre société (accroissement des inégalités, dégâts environnementaux, chômage structurel…). Dans le même temps, nombreux aussi sont ceux, souvent les mêmes, qui ignorent ou méconnaissent qu’une autre façon, non seulement de concevoir l’économie mais aussi de la faire, existe d’ores et déjà bel et bien, laquelle trouve son origine dans la 1er moitié du 19ème siècle, au moment de l’essor du capitalisme industriel. Cette autre façon d’entreprendre, c’est celle qu’incarnent les coopératives, les mutuelles, les associations et les fondations, regroupées au sein de ce que l’on dénomme l’économie sociale et solidaire (ESS), que la loi du 31 juillet 2014 est venue officiellement reconnaître, tout en la dotant d’instances de représentation (notamment, en région, les Chambres régionales de l’ESS) et d’outils techniques destinés à en conforter le développement.

Présentes, de manière plus ou moins importante, dans quasiment tous les secteurs d’activité (agriculture, action sociale, industrie, santé, transport, culture, assurance, tourisme, banque, sport…), les entreprises de l’ESS, extrêmement diverses quant à leur taille ou leurs modes de financement (recettes d’activité, subventions, dons, mécénat…), n’en respectent pas moins un ensemble de règles spécifiques de fonctionnement inscrites dans leurs statuts : - Primat du projet collectif sur les intérêts particuliers. - Gouvernance démocratique (1 personne = 1 voix). - Liberté d’adhésion. - Affectation de tout ou partie des bénéfices dans le projet. Ces règles fondent un modèle entrepreneurial original sachant prendre en compte le long terme et contribuant, tout à la fois, à la création de richesses et d’emplois ainsi qu’au mieux-être social. Cela étant, dans la mesure où elles sont avant tout un rassemblement de personnes, les entreprises de l’ESS ne peuvent pleinement déployer les potentialités qu’elles recèlent que si leurs membres, adhérents ou sociétaires, s’y impliquent de façon active et militante.

Alors, n’hésitez pas à vous emparer de ces leviers que vous avez à portée de main afin de concourir à l’avènement d’une société plus juste, plus durable et bienveillante ! Établissements employeurs

Éffectifs salariés

Rémunérations brutes

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411 994 865€

9% du total départemental

13% du total départemental

12% du total départemental

- Coopératives : 205 - Mutuelles : 58 - Associations : 1 343 - Fondations : 6

- Coopératives : 2 914 - Mutuelles : 628 - Associations : 12 478 - Fondations : 127

- Coopératives : 115 037 644€ - Mutuelles : 19 635 460€ - Associations : 274 577 395€ - Fondations : 2 744 366€

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source : cresslr/oresslr, d’après INSEE, CLAP 2013

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Prévoyance

HISTORIQUE LES SOCIÉTÉS DE SECOURS MUTUELS AUX MUTUELLES Les premières Sociétés de Secours Mutuels sont issues des corporations de métiers ou de confréries religieuses. La 1ère d’entre elles fondée dans les PyrénéesOrientales date du 1er mai 1826.

Il s’agit de la Société des Ouvriers Cordonniers de Perpignan. Son extension à un ensemble de sociétés se situe de 1826 à 1852 et s’appuie sur les corporations principales de l’artisanat et de l’agriculture. Se forment ainsi, les Sociétés des Ouvriers Menuisiers, Peigneurs de chanvre … L’agriculture quant à elle, donne naissance à des Sociétés dont le nom reflète le rattachement à une paroisse : Société des Brassiers de St Jacques, des cultivateurs de St Mathieu… A partir de 1842, le mouvement irradie vers l’extérieur et s’implante en Salanque. Apparaissent l’Union philanthropique de Torreilles, l’Association des Travailleurs de St Laurent … Puis, tout le département est concerné : création de La Fraternelle à Port Vendres, à Céret… Ces sociétés sont exclusivement masculines et les cotisations représentent le fruit d’un travail quotidien. Sont donc premiers mutualistes, les travailleurs qui s’assemblent pour se porter secours et aide mutuelle. A partir de 1852, les sociétés se multiplient (plus de 300 avant 1900) et sont des œuvres d’assistance autant que de prévoyance.

LEUR DEVISE : « Nous sommes toutes sœurs » Avec la loi du 1er avril 1898, qualifiée Charte de la Mutualité, l’heure est à la fondation des unions de sociétés. Le 5 août 1900 a lieu l’assemblée constitutive de l’Union Départementale La Roussillonnaise présidée par E. Pams, véritable fondement de la Mutualité Française PO. En 1930, avec la législation sur les assurances sociales, l’état prend en charge les risques traditionnels jusqu’alors traités par le mouvement mutualiste. Ce dernier assure alors la prise en charge d’assurés non couverts par l’état et de prestations supplémentaires. Cette même année, une mutuelle connue sous le nom générique « La Roussillonnaise » voit le jour. En 2015, ce nom résonne encore même si la mutuelle a changé de nom… Source : E Praca Les sociétés de secours mutuels et leur union dans les PO Editions Trabucaire 2000 Centenaire de l’Union Départementale

On voit aussi apparaître des mutuelles féminines liées aux industries textiles ou sandalières: la mutuelle des femmes de Prats-de-Mollo,l’Arlésienne d’Arles-sur-Tech.

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QU’EST-CE QU’UNE MUTUELLE ? Si généralement les mutuelles sont plus connues pour la santé, elles peuvent être opérantes sur l’assurance dommages, la retraite et plus récemment sur la dépendance, les services à la personne, l’épargne salariale et la banque/finance, etc…..

UNE HISTOIRE LIÉE À L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE XVe siècle, loi Le Chatelier (1791) Entraide villageoise, solidarité agricole, guildes et confréries, compagnonnage des bâtisseurs de cathédrales XIXe siècle, loi Olliver (1864) Dans la clandestinité, les ouvriers constituent des associations de secours mutuel, des sociétés de prévoyance, des associations de production XXe siècle, abrogation de la loi Le Chapelier Permet les coopérations ouvrières et le droit de se constituer en syndicat : coopératives et syndicats (1884), mutualité (1898), associations (1901), fondations (1987). Quelques écrits Charles Fourrier (1812), Traité de l’association domestique agricole et Prône la participation des ouvriers au capital Charles Gide (1886), Principes d’économie politique, Accent sur la coopérative de consommateurs Une initiative Jean Baptiste Gaudin, le Familistère

« UNE MUTUELLE D’ASSURANCE OU DE PRÉVOYANCE EST UNE ENTREPRISE CONSTITUÉE COMME UNE ASSOCIATION. CELA IMPLIQUE QU’ELLE N’A NI CAPITAL SOCIAL NI ACTIONNAIRES À RÉMUNÉRER. » Il s’agit d’un regroupement de personnes physiques ou morales individuellement assurées par la mutuelle, mais également collectivement assureurs entre eux. Les adhérents ou sociétaires sont à la fois individuellement des clients et collectivement des patrons. Le plus, c’est que les sociétaires ont la possibilité de peser sur l’ensemble des décisions les concernant. » Gérard ANDRECK ancien Président du GEMA et du CEGES Elles ont une gouvernance démocratique et certaines appliquent selon le principe d’une voix par sociétaire. Les mutuelles sont des entreprises « populaires » non seulement parce qu’elles ont vocation à rassembler, mais parce qu’elles confient à des personnes la charge de gouverner l’entreprise mutualiste. Leurs réserves sont impartageables Les mutuelles s’adaptent aux mutations et leur impact : environnement, économie, technologie, familles, … Ces facteurs génèrent des besoins divers en logement, santé et prévoyance, gestion de budget familial, mobilité, ….

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Lili, adhérente mutualiste des PyrénéesOrientales, nous raconte : « Quand mon fils a eu 3 mois, nous avons fait le choix d’un établissement mutualiste, pour bénéficier d’un accueil de qualité et de solutions adaptées. Nous avons par exemple pu bénéficier d’une initiation aux gestes qui sauvent. Quand je me suis cassée la jambe, ma mutuelle a pris en charge les coûts de mon opération. Plus récemment, quand mon mari a dû renouveler ses lunettes, nous avons économisé 50 €. »

Saviez-vous que les mutuelles sont à à but non lucratif et que les excédents éventuels sont au service des adhérents ? Lili nous raconte la raison de son engagement :

« Le monde mutualiste me semble constituer un des derniers bastions d’un modèle citoyen qui n’est pas tourné vers le profit à tous crins. En tant qu’adhérente, je vote et je m’investis pour influencer les choix de ma mutuelle en matière de santé. J’ai rencontré des gens qui véhiculaient des valeurs de partage et d’entraide, et qui sont vraiment militants. »

Et cela marche aussi pour limiter les dépassements d’honoraires ; c’est ça une vraie mutuelle ! Elle facilite l’accès aux soins de tous et consacre chaque année 100 millions d’euros pour permettre aux personnes en difficulté de continuer à se soigner et diminuer les restes à charge. C’est ca aussi le modèle solidaire des mutuelles santé.

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UNE RETRAITE SOCIALE ET SOLIDAIRE Bonjour Georges, vous êtes instituteur à la retraite et vous êtes un acteur de l’ESS. Pouvez-vous nous dire comment ?

En fait, je participe à l’Economie sociale et solidaire depuis longtemps. Je suis tombé dedans quand j’étais petit en quelque sorte, durant ma formation à l’école normale. A l’époque on ne se posait pas la question, c’était automatique, tous les enseignants adhéraient à la même Mutuelle pour la sécu et la complémentaire santé. Ce n’est que quelques années plus tard que je me suis intéressé à ma mutuelle et que j’ai compris pourquoi c’était important. Une mutuelle appartient à l’ensemble de ses adhérents. Elle n’a pas d’objet lucratif et ne rémunère aucun actionnaire. Tout l’argent des cotisations et des excédents va au fonctionnement de la mutuelle et à ses adhérents, pas ailleurs. J’ai même été élu par les adhérents et j’ai participé à quelques assemblées générales. La démocratie, c’est aussi un élément clé du fonctionnement d’une mutuelle. Nous sommes tous les dirigeants et les bénéficiaires de l’entreprise.

1 600 000 CITOYENS ONT FAIT LE CHOIX D’UNE MUTUELLE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON. ET VOUS, AVEZ-VOUS FAIT LE CHOIX D’UNE SANTÉ SOLIDAIRE ?

Aujourd’hui, à travers le Club des retraités de ma Mutuelle, je continue à faire vivre ces valeurs. Le club c’est un espace de convivialité comme toutes les associations de ce genre bien sûr. On y trouve des animations, des activités ludiques, sportives et culturelles mais c’est plus qu’un club. C’est aussi un espace de solidarité et de partage, une façon de vivre au quotidien les valeurs fondatrices de l’esprit mutualiste. Ma mutuelle développe dans tous ses clubs de retraités, la fonction de correspondant social. Il s’agit de mettre en place avec des adhérents bénévoles, un accompagnement des mutualistes les plus âgés, les plus isolés. Ainsi, lorsque nous avons connaissance d’un ou d’une adhérente en détresse, nous allons lui rendre visite, en tant que mutualiste et souvent en tant qu’ancien collègue. Un peu de dialogue et d’attention, quelques histoires du temps passé et la flamme est ravivée, … un peu. Nous pouvons ainsi alerter les services de notre mutuelle départementale de la gravité de certaines situations. Voilà, j’ai 75 ans, je suis mutualiste retraité et les valeurs de l’ESS c’est tous les jours.

LES MUTUELLES EN LANGUEDOC-ROUSSILLON : • 240 MUTUELLES • PRÈS DE 200 STRUCTURES OFFRANT DES SOINS DE QUALITÉ AU MEILLEUR PRIX • 200 RENCONTRES PRÉVENTION SANTÉ OUVERTES À TOUS ET PRÈS DE CHEZ VOUS • 8000 EMPLOIS

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Finance

L’Economie Sociale et Solidaire a pour principe, entre autres, de développer une activité non lucrative. Nous sommes dans le domaine du don et du contre don, du partage, du service et de la gratuité.

C’est une remise en cause de la financiarisation des relations économiques et sociales du monde actuel. L’argent n’est alors plus considéré comme l’objectif suprême mais, simplement, comme un outil économique qui a fait ses preuves. Cependant, pour mener à bonne fin un projet économique moderne, il faut de l’argent afin d’acquérir les biens nécessaires, de payer les salariés et d’assurer le fonctionnement de l’organisme.. Les Fonds propres, comptabilisés en haut de bilan, sont constitués par l’épargne du porteur de projet. Elle est rarement suffisante et l’épargne de l’entourage est alors sollicitée. Pour faciliter la mobilisation de cette épargne, les outils de « finance participative » (Crowdfounding) ont été créés. Le développement d’INTERNET a permis la sollicitation des connaissances du porteur de projet et leurs réseaux. Des plate- formes spécialisées apportent leur aide et leur compétence. Les Fondations, les Fonds de dotation, le Mécénat, peuvent également intervenir à ce niveau. Le capital social Un porteur de projet peut aussi créer une société et proposer à des tiers de prendre des parts sociales et devenir ainsi ses associés. Pour les associations, il est possible de faire des apports avec droit de reprise. Dans ce domaine d’apport de « capital risque », des organismes se sont développés comme le mouvement des CIGALES, IéS, Garrigue.

Les quasi-fonds propres Il s’agit notamment de prêts participatifs solidaires c’està-dire à des taux quasi-nuls (car les fonds proviennent de l’épargne solidaire) avec un accompagnement à la structuration financière de l’entreprise ou de l’association. Les banques éthiques, enfin, apportent leur soutien, sous forme de prêts, à la finance solidaire et aux entrepreneurs responsables de l’ESS qui ont souvent des difficultés à trouver des financements auprès du système bancaire traditionnel, du fait de l’innovation qu’ils proposent ou des faibles rentabilités de leur modèle économique. Il s’agit, en France et Europe, des organismes affiliés à la FEBEA (Fédération Européenne des Banques Etiques et Alternatives) - voir site : www.ethicalbankingeurope.com Dans un souci de transparence, d’utilité sociale et environnementale, elles prêtent les sommes nécessaires au développement des projets innovants et respectueux de l’homme. Elles s’efforcent également de créer des outils pour faire face à la demande de « micro crédits » avec l’appui d’associations comme l’ADIE ou « France Active. » Toute l’activité financière de l’ESS est promue et labellisée par FINANSOL : www.finansol.org

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Travail

« En 2014, dans le département des Pyrénées-Orientales, 16 salariés permanents ont ainsi recruté et accompagné 538 personnes.»

Travailler autrement, remettre l’économie au service de l’homme, et l’homme au cœur de l’économie. Voilà les principes de l’Économie Sociale et Solidaire. Ce sont aussi les pratiques des structures de l’insertion par l’activité économique et notamment des Associations Intermédiaires. Créées en 1987, conventionnées par l’État et par les Conseils Départementaux ainsi que par Pôle Emploi, nos associations accueillent inconditionnellement et orientent les personnes les plus en difficultés, leur proposent des missions de travail et les accompagnent en vue de facilités leur retour à l’emploi. Les Associations Intermédiaires mettent leurs salariés à disposition de particuliers (services à la personne) et des professionnels: entreprises, collectivités et associations (tous travaux). Nos salariés bénéficient de contrats de travail assortis d’une rémunération, les Associations Intermédiaires deviennent alors l’employeur de la personne embauchée. Le parcours professionnel de personnes est toujours assorti d’un accompagnement socio-professionnel individualisé. En 2014, dans le département des PyrénéesOrientales, 16 salariés permanents ont ainsi recruté et accompagné 538 personnes. Nos associations, subventionnées à hauteur de 9% par l’État et le Conseil Départemental, ont distribué 2.316.000€ de salaires et charges. Dans un marché du travail dégradé par l’impact de la crise économique sur les métiers les moins qualifiés, les Associations Intermédiaires doivent faire face à une montée en puissance de demandeurs d’emploi et de bénéficiaires de minima sociaux pour lesquels elle représentent

souvent une entrée dans le monde du travail de plus en plus inaccessible.

TÉMOIGNAGE DE MARION Que vous a apporté votre service civique?

Mon service civique m’a permis de mettre en pratique mes compétences et de les approfondir, notamment en matière de communication, d’organisation de mon travail, etc. Grâce aux journées de formations citoyennes, j’ai également acquis ou complété des connaissances dans des domaines comme la citoyenneté, la laïcité, etc. Grâce aux stages que l’on m’a proposé au cours de mon service civique, j’ai pu bénéficier d’une formation très complète et enrichissante, au cours de laquelle j’ai acquis des savoir-faire et des savoir-être que je pourrais mettre en pratique par la suite, dans mes différentes expériences professionnelles. Que pouvez-vous nous dire du monde associatif dans lequel vous avez accompli votre service civique?

Si je connaissais déjà en partie le champ associatif, cette mission de service civique m’a réellement fait découvrir ce qu’il est, en particulier le secteur de l’éducation populaire. J’ai découvert au cours de cette mission les véritables enjeux pour lesquels se battent les militants, bénévoles ou salariés de l’association, les idées qu’ils défendent et leurs convictions. J’ai également pu appréhender toute l’ampleur de ce mouvement sur notre département, dont je ne mesurais pas vraiment l’importance, sur le plan géographique en particulier. Le travail de chaque membre de l’association compte et est utile à son action. J’ai découvert une association qui n’a pas peur de ses idées et qui s’attache à défendre les valeurs de la République, y compris dans des moments difficiles où la France se déchire (je pense notamment aux récents et tragiques événements qui ont touchés la France et pour lesquels le secteur de l’éducation populaire a pris position en défendant la Laïcité et la liberté d’expression).

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Culture

L’action des associations d’éducation populaire reconnaît à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique, elle reconnaît aussi la culture dite populaire (culture ouvrière, des paysans, de la banlieue, etc.). Elle offre l’occasion de développer les capacités de chacun à vivre ensemble, à construire ensemble.

LA CULTURE EST AU CŒUR DU PACTE RÉPUBLICAIN Les associations d’éducation populaire considèrent que leur mission a pour objectif global de contribuer à l’avènement d’une société plus juste et solidaire; que l’accès à l’art et à la culture, y compris la culture scientifique et technique, est un droit fondamental qui contribue à la formation du citoyen et constitue donc un garant pour la démocratie; que la culture ne se réduit pas à sa dimension artistique mais englobe tout ce qui permet aux individus d’appréhender le monde et les rapports sociaux, d’y agir individuellement et collectivement et de se situer par rapport à une mémoire commune. La culture au plus près des territoires et des publics avec l’éducation populaire. Développer l’éducation artistique et culturelle, favoriser la curiosité et la découverte des expressions et créations contemporaines, valoriser la diversité des cultures et des modes d’expression, privilégier les mixités sociales, professionnelles, culturelles et générationnelles, soutenir les projets de création et les parcours artistiques, l’éducation populaire développe et génère de nouveaux types de rencontres entre pratique amateur et professionnelle. Les associations d’éducation populaire, aux côtés du Ministère de la culture et de la communication, constituent un maillon important du développement culturel de par leur ancrage territorial, la diversité de leurs modes et champs d’intervention, l’étendue des populations et le nombre de citoyens concernés. Elles constituent un partenaire privilégié pour les collectivités locales et territoriales dans le développement d’une politique culturelle. L’éducation populaire participe à l’éducation artistique et culturelle.

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En facilitant la rencontre entre pratiques amateurs et pratiques professionnelles, l’éducation populaire est un des acteurs majeurs de l’éducation artistique hors temps scolaire. Ainsi, elle contribue à établir des passerelles entre les actions d’éducation artistique et culturelle en temps scolaire et hors temps scolaire. Au-delà de l’accompagnement des jeunes, elle relie les générations et articule les pratiques individuelles et collectives dans tous les temps de la vie. Dans le cadre de plan locaux pour l’éducation artistique et culturelle, en direction des élèves, elles participent notamment au renforcement de la présence culturelle dans tous les territoires trop éloignés de la culture (quartiers prioritaires de la politique de la ville, des zones rurales ou périurbaines). L’ensemble des champs de l’art et de la culture dans toutes ses dimensions est concerné. L’éducation populaire, créatrice d’évènement culturels Ciné-rencontres à Prades, Confrontation à Perpignan, Théâtres d’automne à Thuir, Vendanges d’octobre à Alenya, Paroles Vives, Scènes de partage à Villelongue Dels Monts, Rencontres de Bellegarde, Ida y Vuelta à Perpignan, sont autant d’évènements et festivals impliquant des associations d’éducation populaires sur le département des Pyrénées-Orientales.

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Loisirs

SPORT ASSOCIATIF ET ESS : DÉPASSER LE PLAISIR !!! La pratique d’activités physiques provoque un état de bien-être physique, mental et intellectuel. Non seulement pour soi mais aussi pour les autres. Pouvoir partager et s’épanouir dans la pratique d’une activité est une liberté accessible à tous. Les pratiques de « Sport pour Tous » sont connues de beaucoup, mais elles restent un bien collectif à construire. Chacun peut participer et s’en sentir responsable, renforçant ainsi la notion de « vivre ensemble ».

En France, la pratique du sport est très diversifiée. Toute personne peut trouver son niveau individu peut trouver son niveau, la manière et les personnes avec qui pratiquer. L’Activité Sportive est à la portée de tous.

Chacun dispose de sa propre motivation, de ses propres aptitudes. Seul, à plusieurs, contre la montre, dans un espace naturel, le département des Pyrénées-Orientales dispose d’un vivier d’associations « sportives » (environ 1400) qui proposent une diversité de pratiques. Que l’on soit confirmé ou débutant, l’important c’est de participer. Dans la plupart des cas, l’activité sportive est organisée sous forme associative où la relation humaine et le

bénévolat tiennent une place prépondérante. Cette organisation et cette gouvernance font que le sport est un acteur et un vecteur de développement de l’ESS, porteuse de solidarité, de valeurs et d’utilité sociale. Il y a différentes manières de faire du sport. Il est possible de se poser la question : Quelle finalité peut-on attribuer à telle ou telle pratique ?

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Les valeurs de solidarité et de partage que véhiculent les activités physiques et sportives jouent un rôle primordial dans notre société et dans l’utilité sociale. Les rencontres et les émotions que permettent ces activités sont riches et diversifiées. A l’échelle locale, et depuis de nombreuses

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années, des bénévoles œuvrent pour proposer des pratiques accessibles. Ce « travail de l’ombre » offre à chacun des moyens accessibles pour s’épanouir. Soyez curieux!!!

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Tourisme

QUE L’ON AIT 10 ANS, 30 ANS OU 70 ANS : CE SONT PLUS D’UNE DIZAINE DE STRUCTURES DU TOURISME SOCIAL ET SOLIDAIRE QUI VOUS ACCUEILLENT DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES AUJOURD’HUI! (ET PLUS DE 70 DANS TOUTE LA RÉGION). Villages de vacances, centres d’hébergement collectif, auberges de jeunesse, centres sportifs… En bord de mer, en montagne ou à la campagne, toutes ces structures ont à cœur de respecter les engagements de l’économie sociale et solidaire. Evidemment, ce n’est pas vraiment visible à l’œil nu, mais les différences sont pourtant bien là : gestion désintéressée, implication des bénévoles, importance du projet éducatif, des valeurs de laïcité et de mixité sociale mais aussi d’accessibilité… En résumé, l’humain constitue l’essentiel, au cœur du fonctionnement de ces associations de tourisme. Choisir un hébergement du tourisme social et solidaire dans les Pyrénées-Orientales, c’est favoriser l’emploi local, la consommation de produits de proximité et, valeur essentielle, l’accès aux vacances avec une offre pour tous les goûts et pour tous… Les hébergements du Tourisme Social et Solidaire dans les Pyrénées-Orientales et en Languedoc-Roussillon sont membres de l’UNAT LR, Union nationale des associations de tourisme, unique représentant de ce secteur d’activité et interlocuteur privilégié des collectivités locales et des institutions régionales. Plus de renseignements au 06 47 27 98 12 et languedoc-roussillon@unat.asso.fr Centre de vacances associatif aux Angles qui surplombe le lac de Matemale

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ESS CONSOMMONS AUTREMENT Consommation

L’Economie Sociale et Solidaire d’une manière générale et les organisations du secteur sanitaire et social en particulier, jouent un rôle fondamental de cohésion et d’utilité sociale.

REPENSER NOTRE CONSOMMATION GRÂCE À L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE Face à l’obsolescence programmée de certain matériel, l’usure ou encore la lassitude des consommateurs, des initiatives fleurissent sur le Département pour défendre une consommation d’usage et non de masse, plus respectueuse de l’environnement, des génération futures et créatrices d’emplois solidaires.

Bienvenue dans le monde de l’économie circulaire. Apprendre à réparer son vélo soi même, acheter à bas prix un ordinateur valorisé, ou encore équiper sa maison de mobilier original recyclé et customisé....est désormais possible et tendance. C’est ainsi une façon de contribuer à l’économie circulaire à savoir acheter ou produire des biens et services tout en limitant les rejets dans l’environnement et le gaspillage de matières premières. Outre l’aspect écologique, ces solutions présentent de nombreux avantages en permettant notamment l’accès à moindre coût à des achats ou des services de la vie courante. Le pouvoir d’achat n’est en que soulagé. Elles sont aussi solidaires. Contrairement aux idées reçues, les filières du recyclage, de la valorisation et de la réparation créent de la richesse économique. On appelle cela la croissance verte. Ce secteur offre des emplois locaux à des personnes en situation de handicap e/ou privés d’emplois en leur permettant d’acquérir des compétences et des savoirs-faire nécessaires à leur insertion dans le monde professionnel. Ces initiatives sont également portées par des collectifs d’hommes et de femmes engagés pour transformer les contraintes sociétales et environnementales en opportunités nouvelles. Toutes les formes juridiques de l’Economie Sociale et Solidaire sont représentées : chantier d’insertion, Associations, SCOP et SCIC au service de la production de biens et services utiles pour tous.

TÉMOIGNAGE DE LAURENCE DE CORBÈRE, FÉRUE DE SYSTÈME D : « le réemploi a énormément évolué ces dernières années, les services proposés se sont généralisés et profesionnalisés . Maintenant, je peux trouver du matériel informatique récent et sous garantie. J’ai aussi fait le choix de délaisser la friperie du marché pour aller dans la boutique solidaire près de chez moi où m’attendent du choix et des cours de couture.» contact@casabicicleta.org www.fablab.fr www.ressourcerie.fr association-de-recyclage-catalan.fr

Alors, pourquoi s’en priver ?

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UN PROJET CITOYEN POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. CatEnR a pour objectif d’installer, de gérer des unités de production d’énergie renouvelable et aussi de promouvoir la sobriété et l’efficacité énergétique. Ce projet citoyen permet de répondre à plusieurs enjeux locaux : une gestion de ressource devant conduire à l’autonomie énergétique – un développement économique dans l’harmonie sociale – la sensibilisation du public aux questions énergétiques. La première réalisation a été la construction d’une toiture photovoltaïque à Elne, au bénéfice d’une boulangerie bio.

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Le projet s’est développé initialement dans le cadre associatif pour s’épanouir dans le cadre d’une société coopérative d’intérêt collectif à responsabilité limitée (Sarl SCIC).

Cette structure permet de réunir des associés, personnes physiques ou morales, de droit privé ou public, avec les règles de gouvernance du monde coopératif qui sont d’abord la transparence, la solidarité et la démocratie. Ainsi, chaque personne, quel que soit son nombre de parts, possède un seul droit de vote. L’investissement réalisé a pour but le seul développement économique du projet collectif et l’emploi local. Il n’est jamais spéculatif. La rémunération des apports n’est pas la priorité : les excédents sont en grande partie affectés aux réserves impartageables. Les associés sont répartis en collèges disposant d’un nombre de voix limité prévu par les statuts Salariés – Bénéficiaires – Partenaires publics – Partenaires privés. L’assemblée générale ainsi constituée élit des conseillers d’administration et un, ou plusieurs, gérant.

ESS CONSOMMONS AUTREMENT Santé

L’Economie Sociale et Solidaire d’une manière générale et les organisations du secteur sanitaire et social en particulier, jouent un rôle fondamental de cohésion et d’utilité sociale.

Dans le cadre de la loi du 02 janvier 2002 des financements leur sont alloués par l’Etat, l’assurance maladie et les collectivités territoriales, en contrepartie de la fourniture de prestations sociales et médico-sociales, qui relèvent de l’intérêt général.

Le secteur sanitaire, social et médico-social recouvre principalement les structures et les professionnels intervenant dans le champ de la petite enfance, de la protection de l’enfance, de la famille, de la personne en situation de handicap, de la personne âgée, de la lutte contre l’exclusion et de la santé. Ces structures associatives ou mutualistes sont toujours fortement implantées et les établissements et services qu’elles gèrent, représentent une offre de services importante sur les territoires.

Par ailleurs, dans la région, malgré un contexte économique difficile et des mutations importantes, l’évolution de l’emploi dans le secteur sanitaire et social non lucratif est toujours supérieur (+1% en 2014) à l’ensemble du territoire national.

*journal du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire des Pyrénées-Orientales

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Affiche des coopérateurs syndiqués du village de Saint Laurent de Cerdans, première moitié du 20e siècle

*journal du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire des Pyrénées-Orientales


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