Les Mystères du Judo
Déplacer pour Maîtriser
L’essence des techniques
Ronald Désormeaux
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Collection : Les Mystères du Judo par Ronald Désormeaux
Dépôt Légal
Droits Réservés ISBN- ISNN 2-9806269-1-0
Droits d’auteur No : 474598 2004 Dépôt à la Bibliothèque nationale du Québec Dépôt à la Bibliothèque nationale du Canada
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LES MYSTÈRES DU JUDO: DÉPLACER POUR MAÎTRISER
Remerciements
Je tiens à remercier ma compagne Marie-Claire, de son soutien continu tout au long de ma carrière judo et spécialement durant la rédaction de ce tome traitant de l’essence des techniques. À Nathalie et Marc, pour m’avoir toujours témoigné leur appui face à mes projets judo. À mes anciens professeurs, élèves et amis judokas, un gros merci pour m’avoir permis d’exercer tour à tour, les rôles de Uke, Tori et de Sensei avec lesquels j’ai cherché la voie du perfectionnement en judo.
Remerciements à des collaborateurs spéciaux:
Photos individuelles:
Divers collègues de l'auteur, avec permission
Photos du Gokyo:
Avec la permission de Steve Cunningham 6ième dan US judo fédération
Photos shiai:
Fédération Internationale de judo et Bob Wallingforth du British Judo Association
Conseils techniques:
Les stages techniques des Maîtres/ Sensei R Damblant 8ième M Bourelly 7ième M Novovitch 8ième
Dessins graphiques :
H Katanishi 7ième L Ynouye 8ième H Nakamura 8ième
M. Jean Gailhat assistant de M. Kawaishi 7ième dan Et Ronald Désormeaux
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Table des matières
EN QUÊTE DE LA TECHNIQUE PARFAITE OBJECTIF
PAGE
DÉCOUVRIR LA TECHNIQUE
10
UN EFFORT QUOTIDIEN
10
L’APPROCHE ET MÉTHODOLOGIE
13
LA PRATIQUE MÈNE À LA CONNAISSANCE
14
LA VÉRITÉ RÉSIDE DANS LES DÉPLACEMENTS
16
UN PARTENARIAT QUI S’IMPOSE
19
ENCÂDREMENT DE L’OUVRAGE L’EXISTENCE D’UNE TECHNIQUE SUPÉRIEURE
22
PRATIQUER POUR LA VIE
23
LE GOKYO, MODÈLE ORIGINAL
25
DIFFUSION INTERNATIONALE DU GOKYO
26
REGROUPEMENT PAR FAMILLES TECHNIQUES
27
LE GOKYO ET LES TECHNIQUES AU SOL
29
TACHI WASA EN POPULARITÉ
34
AU DELÀ DE LA DIMENSION TECHNIQUE, CHIKARA
36
LES INGRÉDIENTS CLEFS À LA RECHERCHE DU MOUVEMENT PARFAIT
40
LES INGRÉDIENTS DE LA PERFECTION TECHNIQUE
42
KUZUSHI ET TSUKURI, CHERCHER L’OPPORTUNITÉ
43
TAI SABAKI
44
KAKE
45
FORMATION TECHNIQUE GÉNÉRALE PRÉPARATION PHYSIQUE
48
UKEMIS
50
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DES ÉLÉMENTS COMPLÉMENTAIRES VERS UN JUDO PLUS TECHNIQUE
56
LE LONG CHEMIN DU DÉVELOPEMENT
56
AUTRES ÉLÉMENTS SIGNIFICATIFS À CONSIDÉRER
57
ACTIVITÉS SOUS LA CEINTURE
57
SAISIR LE MOMENT OPPORTUN
58
ENVAHIR L’ESPACE LIBRE
59
TIRER PROFIT DU RAPPROCHEMENT
60
LOCALISER LE CENTRE DE GRAVITÉ
61
FORCER LE DÉPLACEMENT
63
KUZUSHI SUR DÉPLACEMENT
64
UTILISATION INTELLIGENTE DE LA FORCE
65
ORIENTER L’ÉNERGIE AU POINT CRITIQUE
66
UTILISER LA FORCE DE L’ADVERSAIRE
67
CONVERGER PROGRESSIVEMENT L’ÉNERGIE
67
COMBINER LES FORCES DES ARTICULATIONS
69
DÉVELOPPER DES SITUATIONS REFLEXES
70
AGIR PLUS VITE QUE L’AUTRE
70
DES ATOUTS TECHNIQUES À MAÎTRISER À PROPOS DES REGROUPEMENTS TECHNIQUES
74
PROFITER DES DÉPLACEMENTS POUR ENCHAÎNER
75
PROFITER DES ERREURS : LA CONTRE PRISE
76
AUTRES EXEMPLES DE KAESHI WASA
79
SUPÉRIORITÉ DE LA POSTURE SOUPLE
80
JIGO TAI : UNE OPPOSITION NATURELLE
82
AVANTAGES DE LA SOUPLESSE
84
D’AUTRES POSTURES GAGNANTES
84
L’ESSENTIEL DU KUMI KATA
86
L’ESPRIT FLEXIBLE UN ATOUT
87
PRINCIPES DE LA GARDE AU SOL
91
LE HARA UN INGRÉDIENT POUR LE TRAVAIL AU SOL
92
PROTÉGER SON ADVERSAIRE MÊME POUR LE IPPON
94
À PROPOS DE STRATÉGIES ET TACTIQUES
94
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LES ANNEXES
ANNEXE A : PROGRESSION GÉNÉRALE EN JUDO
97
ANNEXE B: VARIATIONS MINEURES AU GOKYO
98
ANNEXE C : GOKYO ILLUSTRÉ
105
ANNEXE D : EXIGENCES DES GRADES AU CANADA
109
ANNEXE E : CONSEILS POUR TACHI WASA
115
TECHNIQUES DÉMONSTRATIVES
ANNEXE F : TECHNIQUES, FAMILLE DES BASCULES
118
ANNEXE G : TECHNIQUES, FAMILLE DES ENROULEMENTS
127
ANNEXE H : TECHNIQUES, FAMILLE DES BALAYAGES
132
ANNEXE J : TECHNIQUES, FAMILLE DES FAUCHAGES
134
ANNEXE K : TECHNIQUES, FAMILLE DES FLOTTÉS
137
ANNEXE L : TECHNIQUES, FAMILLE DE SACRIFICES
141
ACCROCHAGES
148
ANNEXE M : TECHNIQUES AU SOL
154
ANNEXE N : LES ÉTRANGLEMENTS
157
ANNEXE O : QUELQUES CLEFS
160
ANNEXE P : CERTAINES IMMOBILISATIONS
165
Note : Dans les définitions de judoka, Uke et Tori, sont compris les genres masculins et féminins
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OBJECTIF
Le maître M. Novovitch et Ronald Désormeaux
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DÉCOUVRIR LA TECHNIQUE
« Apprenez bien à fond tous les mouvements, étudiez-en soigneusement tous les détails, car on ne connaît jamais assez la technique. » 1 « Il y a plus d’une façon d’exécuter une technique. Lorsque les techniques de judo sont adaptées à chacun, elles deviennent infinies. » 2
UN EFFORT QUOTIDIEN
Depuis son entrée aux Jeux Olympiques, le judo se transforme continuellement. Il sort de son bassin japonais pour subir les influences étrangères. Les techniques d’origine demeurent toujours au programme d’enseignement des grandes écoles, mais elles subissent de nombreuses adaptations. Elles évoluent vers un judo plus dynamique, plus spectaculaire et très orienté vers la compétition. Bien que la forme d’expression de certaines techniques fût modifiée, leurs éléments éducatifs et leurs principes mécaniques sont conservés dans des programmes d’enseignement modernes. A L’étude technique pourrait être un but en soi, mais elle n’est qu’un moyen en regard du but essentiel que se propose le judo. Le but le plus noble du judo est de chercher à réaliser la perfection humaine.¨ 3 Jigoro Kano fondateur du judo Kodokan souhaitait que la pratique du judo facilite l’épanouissement personnel de chacun. Il n’envisageait pas la promotion d’un système de combat à l’ancienne, préparant à la guerre. Il visait un but plus noble, une maîtrise technique qui complémenterait une spiritualité telle que véhiculée par le Zen, le Confucianisme et le Bouddhisme en vogue au Japon au 17ième siècle. Ses maximes personnelles reflètent la culture japonaise de l’ère Miji. Sei Ryoku Zen Yo Meilleure utilisation de l’énergie
Jita Kyoei Bienfaits mutuels
1 Minosuke Kawaishi, Ma méthode de judo, page 6 2
Jean Luc Masnières, Judo Sportif, page 10 3 Kyûtaro Kanda, Discussion sur l=entraînement, Judo Québec, février 1999. Déplacer pour Maîtriser
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Jigoro Kano en démonstration du waki gatame à Vienne 1933 (Tirée de la biographie de Jigoro Kano par Brian N. Watson- Kodansha 2000)
Dans l’étude du judo, ce n’est pas la récitation et la copie des techniques spécifiques qui doivent dominer, mais bien la compréhension des principes fondamentaux sur lesquels reposent ces techniques. L'entraîneur Isao Okano, ancien champion mondial et olympique (64-65-69) acquiesce à la pensée du maître Kano dans son recueil technique Le judo Vivant. Il encourage l'apprentissage et la maîtrise des principes fondamentaux afin de pouvoir appliquer librement l’ensemble des techniques dans la zone de combat.
A Pour réaliser un judo supérieur, il est nécessaire de bien maîtriser les techniques fondamentales et de s’entraîner fort quotidiennement.¨ 4
Notre objectif est de réfléchir sur l’enseignement de Kano avec la présentation de certains principes entourant diverses techniques. Nous souhaitons qu’une meilleure compréhension des bases permettra aux lecteurs d’adapter les techniques qui conviennent le mieux à chacun dans l’espoir de pratiquer un judo plus dynamique.
Le thème principal Déplacer pour maîtriser exprime toute la dynamique qui se joue dans la pratique du judo. Chaque technique judo prend son origine dans un déplacement réalisé par l’un ou l’autre des partenaires de combat, l’exécution de la technique se fait à l’intérieur d’une surface plus ou moins mobile et la cible adverse est dans un état plus ou moins stable. Créer une opportunité afin de faire déplacer, chercher des moyens d’amplifier le geste de l’autre, le dévier ou le devancer devient le but ultime d’un judo personnalisé. Déplacer pour maîtriser devient ainsi notre objectif.
4
Isao Okano, Le judo vivant, page 9 Déplacer pour Maîtriser
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L’APPROCHE ET MÉTHODOLOGIE « Chaque
instant possède sa dimension d’éternité » Proverbe Zen
Depuis son origine chinoise jusqu’à la fin du 18ième siècle, le ju jutsu (Yawara – judocampo) demeure un art de combat encore très méconnu. Les ouvrages publics traitant du ju-jutsu ou campo sont assez rares. La transmission du savoir de bouche à oreille et à l'intérieur de certains clans contribue à un défrichage souvent difficile.
La documentation publique débute réellement vers 1850. C'est le professeur Jigoro Kano de l'Université Impériale de Tokyo qui tente une première grande synthèse des diverses méthodes d’enseignement du ju-jutsu enseignées dans les grandes écoles dites nationales et présentes dans la région de Tokyo (Endo) telles: Yoshin ryu, Shindo, Kito, Chokushin, Tenshin- Shinyo et quelques autres écoles de grande réputation mais ayant des rayonnements plus régionalisés.
L’œuvre de dépistage et de synthèse entreprise par le Dr Kano durera quelques années. Aux recherches théoriques, Kano ajoute son expérience personnelle. En 1882, le maître Kano ouvre son école à même une salle du temple Eishoji et il annonce la fondation de sa méthode dite le Kodokan Judo qui doit désormais remplacer le vieux ju jutsu. L’essentiel de son programme comprend cinq grands groupes de techniques qu'il nomme Gokyo no wasa (5 éléments). Cette classification originale demeurera la pierre angulaire du judo moderne.
Après quelques années de mise au point, des émissaires de Kano répandent le Judo du Kodokan à travers le Japon et les continents grâce à la documentation entourant le Gokyo. Les nombreuses démonstrations publiques, les écrits sérieux et l'enseignement à partir de cette base commune vont favoriser la compréhension et l’expansion du judo moderne. Les nouveaux initiés vont vite agrandir le cercle des activités. Dès les premiers 50 ans, le judo devient un sport international qui continue de s'organiser et de se solidifier avec la création de la Fédération Internationale de Judo dans les années 1950.
Notre recherche a suivie le fil conducteur à partir d’articles de fond publiés durant les années 1930-1950 par le Kodokan. Elle s’inspire des livres techniques écrits en français et en anglais par des collaborateurs de Kano au cours des années 1950-1980. Plus récemment, elle tire des observations de films et vidéos de compétiteurs internationaux. Des entrevues et stages avec des collègues viennent confirmer nos recherches.
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L’essence des techniques
Nous reconnaissons l’apport des nombreux judokas qui avant nous, ont contribué chacun à leur manière à faire évoluer le judo. Comme personne ne peut, à elle seule, détenir toute la vérité sur le judo, nous avons puisé dans chacune des contributions, des éléments positifs quelques minimes soient-ils. Bien que notre contribution soit elle aussi très modeste, le lecteur est encouragé à demeurer ouvert à sa présentation et à ses diverses interprétations.
« La voie que chacun doit emprunter diffère selon les possibilités individuelles et les cultures. L’esprit souffle où il veut. L’homme ne détient aucun droit pour imposer quoi que ce soit, à qui que ce soit. » Proverbe Zen
« À nous diviser sur les méthodes, nous risquons de ne plus reconnaître 5
que nous nous hâtons vers le même but. »
LA PRATIQUE MÈNE À LA CONNAISSANCE
Comprendre le judo c'est d’abord le pratiquer à fond. Jigoro Kano insistait sur la pratique régulière. À partir des séances d’entraînement quotidiennes, lui et ses collègues ont établis les bases scientifiques du judo afin de permettre à chaque judoka d’évoluer à un rythme personnel.
La pratique quotidienne implique l’étude sur déplacements avec des adversaires différents. Le judoka en action utilise constamment ses habiletés techniques fondamentales. Lorsque le judoka est seul face à un partenaire participatif, il apprend à gérer son temps de combat et à utiliser les ressources physiques en place. Les moments d’action, de réaction et de non action vont attiser sa vigilance, sa créativité et son adaptation. Dans un entraînement dynamique, il cherche à équilibrer l’intensité de ses efforts et à s’adapter aux divers comportements de ses partenaires. Depuis Kano, les maîtres n’ont pas cessé d’encourager la pratique régulière. Tous insistent sur l’importance de répéter le plus grand nombre de techniques dans des conditions variées afin qu’elles deviennent des mouvements très personnalisés. Sensei Kawaishi disait : ¨ Chaque pratiquant doit exécuter les mouvements fondamentaux en les interprétant, les adaptant à lui, pour faire naître de cette adaptation, l’harmonie et l’efficacité.¨
5
M. Kawaishi, Ma méthode de judo, page 14 Déplacer pour Maîtriser
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La répétition seule ne garantie pas le succès. Répéter une faute mille fois ne la corrige pas. L’amélioration et la maîtrise sont possibles que s’il y a sincérité dans le travail et qu’il existe une possibilité de correction à l’occasion. ¨ De la sincérité découle l’efficience. Sans action sincère, il ne peut y avoir de véritable réaction.¨ Proverbe Zen Ayant la volonté de participer et le courage de s’adapter, le judoka persévérant pourra compter sur la pratique quotidienne pour le conduire au succès. L’objectif n’étant pas de gagner sur l’autre, mais bien de placer une technique choisie qui conduira au IPPON. L’atteinte du IPPON est conditionnelle. Nous verrons que chaque projection est influencée par plusieurs facteurs dont : les habiletés motrices, le degré de flexibilité, la vitesse, la puissance et l’agilité de chacun. Il nous faut également considérer les masses physiques des compétiteurs, l’emploi des leviers, l’intention cachée, l’intuition, l’improvisation et le degré d’agressivité pour n’en mentionner que quelques- uns. Notre présentation ne contient pas la solution parfaite. L’étude du judo n’est pas que la récitation d’un alphabet technique, elle comprend tout ce qui est modelé par l’intuition et la créativité des participants. C’est d’ailleurs dans ce sens que le maître Kyoso Mifune 10ième dan disait :
A Les techniques du judo sont illimitées @6.
« La créativité vient du mouvement et le mouvement sublime est celui qui est réalisé sans effort. »
6
Kyoso Mifune, Canon of judo, page 230 Déplacer pour Maîtriser
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Le Maître K. Mifune 10ième dan, exécutant une technique parfaite de Sumiotoshi (Tirée de Canon of judo, Shinkosha 1956)
LA VÉRITÉ RÉSIDE DANS LES DÉPLACEMENTS
On ne fait pas du judo dans des situations stables ou neutres. C’est dans la pratique dynamique que les meilleurs résultats sont obtenus. C’est dans des combinaisons de déplacements continus et par des changements de postures soudaines réalisés avec des partenaires participatifs que le judo prend toute sa forme et sa splendeur. Les moyens employés dans les dojos pour réaliser cette dynamique sont : Le tandoku renshu, travail éducatif par lequel le judoka travaille seul à de nombreux déplacements pour insérer mentalement sa technique et la répéter le plus souvent possible en imaginant des réactions ou situations potentielles. L’uchi-komi qui est le placement d’une technique qui est répété à cadence modérée sur un adversaire offrant une résistance limitée. Chaque tentative d’application est corrigée et les gestes inutiles sont éliminés un par un au cours de chacune des entrées. Le yaku-soku-geiko est un exercice de déplacement sans opposition du partenaire. Le judoka se déplace souplement, à vitesse raisonnable, imitant l’intensité d’un combat mais sachant que le partenaire n’offrira aucune résistance. Il place sa technique pour chercher le IPPON.
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Le randori aussi appelé kakari-geiko a pour but la simulation d’un combat réel. Dans cette forme de confrontation, les deux partenaires passent tant à l’attaque qu’à la défensive sans se préoccuper de l’arrêt du combat même s’il y a IPPON. Le randori favorise les échanges fréquents de partenaires afin d’utiliser la plus grande variété de tactiques et stratégies. « Être partout et nulle part en même temps. » M. Musashi Selon le maître Michel Novovitch, le randori sert à effectuer des mises au point importantes aux techniques personnalisées car elles sont faites à plein potentiel. Même au cœur de l’action du randori, les judokas doivent garder en tête de se respecter mutuellement. Ils ne sont pas des ennemis mais bien des partenaires d’entraînement. Ultimement, le randori doit permettre au judoka de se dépasser techniquement. La dernière forme d’entraînement dynamique porte le nom de shiai (compétition formelle avec une intention de victoire et dominance). Dans ce genre de confrontation, les partenaires deviennent des opposants déterminés à obtenir, à l’intérieur d’un temps fixe, un IPPON ou une supériorité marquée par une combinaison d’avantages.
Une technique vaut un IPPON si elle contient les critères suivants : La projection se fait avec contrôle, force et vitesse et que Uke atteint le sol largement sur le dos. Lorsque Uke est retenu au sol en immobilisation pendant 25 secondes consécutives. Lorsque Uke abandonne à la suite d’une technique d’étranglement ou clef de bras.
Avec le shiai, la psychologie du combat et l’intention de l’affrontement se transforment. L’exercice devient un duel entre deux opposants qui se respectent mais qui désirent démonter leur supériorité par une victoire définitive en jumelant leurs compétences techniques avec leur connaissance des règles de combat. Restreint par le temps, la victoire sera jugée par le IPPON ou combinaison de points accumulés fournis par l’application intelligente d’une technique, par le degré d’offensive, démontré, par le niveau d’initiative offert ou par l’abandon du combat par l’un des adversaire.
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Le maître M Tabouret 6ième dan et son Ikki komi gaeshi en randori
Ronald Désormeaux avec son Harai goshi en shiai
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UN PARTENARIAT QUI S’IMPOSE
Pour permettre la correction et l’amélioration en judo, le judoka doit se munir d’un conseiller technique ou sensei qui mettra en place une interprétation et une progression technique répondant à la valeur éducative, à la facilité d’exécution et à l’approche psychologique recherchées par l’étudiant. Dès les premières rencontres, certains sensei vont utiliser des questionnaires et des fiches d’évaluation pour déterminer les attitudes et les aspirations. Des tests psychomoteurs seront ensuite administrés pour confirmer les observations sur le potentiel à développer et les approches à prendre. Le programme d’étude de base sera fixé autour du Gokyo no wasa. Avec plus de 100 techniques au programme, celui-ci requiert un partenariat entre le professeur qui suggère, conseille et corrige les mouvements et le judoka qui aspire à faire de son mieux pour apprendre et soutirer le maximum des situations d’apprentissage. Le partenariat qui émane peut durer plusieurs années si les deux associés y trouvent des satisfactions et des entraides mutuelles.
Type de partenariat entre le maître H Nakamura 8ième Dan et Ronald Désormeaux depuis 1977
Même dans des partenariats très rapprochés, il faut noter que lorsque viendra le temps du shiai, le judoka sera seul à prendre toutes les décisions. Le professeur québécois Jean Roullet écrivait dans son approche pédagogique que : A Dans le combat judo, comme dans tout sport individuel, le judoka endosse seul la responsabilité de la défaite ou de la victoire. » Conscient de cette isolation devant le combat, le judoka doit cependant tout mettre de son coté pour se préparer à une telle éventualité. C’est dans les dojos avec le sensei et les collègues que la préparation au combat se fait et que le bagage technique s’accumule. L’apprentissage technique et la correction apportée durant des études dynamiques, des mises en situation souples et des analyses d’opportunités serviront à définir et à imposer une série de mouvements personnels.
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Le sensei ne peut pas tout prévenir. Le judoka qui vise les podiums doit y mettre encore plus. Le maître Shozo Awazu, grand technicien des années 1960 disait que « l’étude théorique sous la direction du maître est insuffisante, qu’il faut compléter par des études et des pratiques personnelles. » Le maître Kawaishi disait semblable : « Il faut étudier plusieurs méthodes et pratiquer des techniques justes car une erreur même répétée mille fois ne fait faire aucun progrès. » On peut citer plusieurs exemples de partenariats où les intervenants ont bénéficié mutuellement de leur succès. Les combinaisons de compétiteur élite avec leur maître dont : Nakamura-Gill, Nakamura-Jani sont les plus évidentes au Canada car elles sont de grande durée. Celui des sensei Leblanc et Gravel est aussi un bel exemple du travail mutuel accompli en kata pendant des années de travail et qui fut récompensé par l’atteinte de l’or au Championnat Mondial des Masters en Kata de 2003 au Japon. Ci après, les professeurs Monette Leblanc et Gisèle Gravel 5ième dan pratiquant le nage no kata
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ENCÂDREMENT DE L’OUVRAGE
La fin d’un balayage de jambe
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L’EXISTENCE D’UNE TECHNIQUE SUPÉRIEURE
Si on dit que les techniques judo sont infinies, peut-on déterminer où se trouve le commencement et si une fin est possible? Anxieux d’y arriver, le néophyte s’interroge à savoir quelle technique il doit apprendre à prime abord pour bien réussir. Certains professeurs diront et avec raison, que le vrai judo dépasse les techniques démontrées dans plusieurs ouvrages. D'autres techniciens diront que l’apprentissage d’un trop grand nombre de techniques n’est pas nécessaire. S’appuyant sur des statistiques de compétition, ils diront qu’il suffit de maîtriser une vingtaine de mouvements. Ces derniers ont aussi raison. Ce sont là des points de vue intéressants et non contradictoires. Rendu au niveau de l'élite, c’est la compétition et la victoire qui dominent. L'usage de quelques techniques adaptées à la morphologie suffit à plusieurs pour s’élever sur le podium.
Les résultats des Jeux Olympiques de 1996 et 2000, témoignent que moins de 20 techniques furent utilisées par les champions pour se conquérir une place d’honneur au podium. Une étude secondaire par les chercheurs Sikorski, Sterkowicz et Keseck de Pologne en 1996 sur l’application des techniques en tournoi national révèle que sur 819 attaques, 97% furent des mouvements de tachi wasa dont les plus populaires furent : seoi nage à 18% suivi de Uchi mata à 15%, Tai otoshi 9%, Kuchiki taoshi 7%, O uchi gari et Ko uchi gari 5%.
C'est l'expérience des combats qui amène les judokas à choisir parmi la panoplie de techniques, celles qui les avantagent le plus. Mais avant d'atteindre un tel sommet, on compte généralement de longues années de pratique et de formation guidée.
En appuie de cette tendance, nous présenterons certaines techniques démonstratives debout (Tachi) qui supportent bien l’application des grands éléments techniques. Nous aborderons également des liaisons avec des amenés au sol (Ikomi) ainsi que des enchaînements au sol (Katame) qui doivent faire partie intégrante avec le travail en tachi wasa. Des commentaires sont ajoutés à l’occasion pour tenir compte des techniques complémentaires (Shimmeisho-wasa) et des mouvements non orthodoxes qui sont exclus du Gokyo mais qui sont accrédités en compétition.
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PRATIQUER POUR LA VIE
Avec ou sans shiai comme arrière plan, le judoka qui entreprend de pratiquer le judo sur plusieurs années se doit d’apprendre l’essence de la technique. « La période du champion s’étale normalement sur dix ans tandis que celle du maître doit durer une vie entière »7. Pour celui qui envisage faire carrière en judo, l’étude et la démarche vont varier selon le but fixé. Pour pratiquer un judo récréatif, l’apprentissage sera plus général, tandis que pour ceux et celles qui visent le stade, une formation plus poussée sera de mise. Il faut distinguer ici, ces deux approches. Une formation générale est enseignée dans la majorité des dojos à caractère publique ou semi- privé tandis qu’une formation avec spécialisation compétitive se retrouve dans des programmes guidés généralement offerts dans des centres d'entraînement régionaux ou nationaux. Ces programmes guidés ont été mis sur pieds pour répondre aux besoins particuliers de l’élite et sont orientés à renforcir des éléments techniques, physiques, mentaux, stratégiques et tactiques des compétiteurs. « Il faut être alerte comme le tigre, garder l’œil sur la victime et agir sans remord et compassion lorsque le moment est opportun. » Proverbe Zen De tels programmes existent un peu partout dans le monde. Au Canada, cinq centres sont répartis à travers les provinces. Ils sont généralement supervisés par de hauts gradés assistés par une panoplie d’experts dont des professeurs seniors et des compétiteurs émérites. On connaît actuellement les centres opérés par les maîtres Raymond Damblant, Yoshe Senda, Lanke Ynouye, Massao Takahashi, Moe Oye, Hiroshi Nakamura et quelques autres.
Ne rentre pas qui veut dans ces centres de perfectionnement. Le judoka doit d’abord faire sa réputation parmi les rangs compétitifs à partir des dojos réguliers et participer aux tournois sanctionnés. Une fois les habiletés au combat bien démontrées durant diverses compétitions aux niveaux régionaux et provinciaux, il est souvent invité à joindre le centre spécialisé le plus près.
« Connais ton adversaire comme tu te connais toi-même. » Neil Adams
M. Kawaishi, Ma méthode de judo, page 10
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Pour le judoka qui vise le podium, une préparation de longue haleine est nécessaire. Sa préparation physique bien en main, il devra aiguiser et maintenir ses habiletés physiques et psychologiques à leur summum. Dans ces centres de formation spécialisée, il sera accompagné d’un ou plusieurs conseillers qui assureront le suivi au plan technique, physique, psychologique et mental. Une fois la carrière de combattant terminée, il sera invité à rejoindre les rangs du judoka universel et à œuvrer dans les dojos municipaux et semi privés.
(Travail de randori au dojo) Notre ouvrage ne compte pas élaborer le genre de formation généralement suivie dans ces centres spécialisés. Notre intervention s’adresse surtout à la masse de judokas qui pratiquent dans les dojos réguliers et qui suivront des cours généraux à caractère récréatif.
« Il ne faut pas laisser envahir son espace sécuritaire par des étrangers, mais les chasser promptement. » Proverbe Zen
L’annexe : A : PROGRESSION GÉNÉRALE EN JUDO L’annexe A comporte une description type de la progression générale normalement suivie dans les dojos et dont nous tiendrons compte dans les chapitres qui suivent.
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LE GOKYO, MODÈLE ORIGINAL
Le travail exhaustif entrepris par le Maître Jigoro Kano lui a permis de côtoyer et de bénéficier de diverses associations avec les plus grands techniciens de son temps, dont les experts: Masahige Kamemon Terade de l’école de Kito, Hachinosuke Fukuda et Masatomo Iso de l’école Tenjin-Shinyo et ceux du maître Tsunetoshi Iikudo de l’école de Kito. Les nombreux conseils reçus et échangés avec ses contemporains lui ont facilité la mise sur pieds des structures administratives et pédagogiques de l’Institut du Kodokan. Bien que le syllabus d’origine ait subi des raffinements et des améliorations au cours des années subséquentes, le Gokyo no wasa de 1895 demeure la pierre angulaire du judo Kodokan. Le maître Jigoro Kano et Yoshi Yamashita dans le Koshiki-no-kata (Tirée de la biographie de Jigoro Kano par Brian N.Watson, 2000)
Jigoro Kano aidé des professeurs YoshiYamashita, Nagaoka, Iitsuka et Yokohama décrit les 42 techniques originales, choisies et organisées en cinq groupes démonstratifs. Les techniques étaient : Groupe 1 Hiza-guruma, sasae-tsurikomi-ashi, uki-goshi, tai-otoshi, o-soto-gari, de-ashi- harai, et yoko-otoshi. Groupe 2 : Sumi-gaeshi, o-goshi, ko-soto-gari, koshi-guruma, seoi-nage, tomoe-nage et taniotoshi. Groupe 3 : Okuri-ashi-harai, harai-goshi, ushiro-goshi, ura-nage, uchi-mata, obi-otoshi, et hane goshi. Groupe 4 : Uki-otoshi, uki-wasa, daki-wakare, kata-guruma, hikikomi-geashi, soto-makikomi Groupe 5. Yoko-guruma, yoko-wakare, uchi-makikomi, ko-uchi-gari, ashi-guruma, seoi-otoshi, yoko-gake, harai-tsuri-komi-ashi, yama-arashi, o-soto-guruma et tsuri-komi-goshi. Déplacer pour Maîtriser
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L’essence des techniques
Il faut noter l’absence des techniques au sol dans ce Gokyo original. Ce n’est que vers les années 1914-20 qu’elles furent proprement cataloguées. L’importance du combat au sol avait été remarquée par Kano à la suite des grands tournois universitaires qui ne toléraient pas l’abandon volontaire par le judoka subissant un Osaekomi, un Shime wasa ou un Kansetsu wasa (Kosen judo). Elles apparurent sous forme de kata, le KATAME NO KATA. DIFFUSION INTERNATIONALE DU GOKYO
À partir du Gokyo, plusieurs fédérations sportives ont apporté au cours des années, des modifications à l’ordre de présentation des techniques afin de satisfaire des besoins locaux et régionaux. Le Gokyo a survécu aux interprétations régionales même si quelques variations et adaptations y furent apportées et dont nous avons notées en annexe B. L’Annexe : B : VARIATIONS MINEURES AU GOKYO L’orientation pédagogique suit sensiblement le même parcours que l'original, c'est à dire: Partir des techniques les plus simples et se diriger vers les techniques les plus compliquées.
Aujourd’hui, les techniques du Kodokan Gokyo no wasa sont identifiées par leur nomenclature japonaise. Une telle nomenclature facilite la saisie du sens original et signale l’emphase à donner aux diverses techniques. Les noms servent à décrire l’action, la partie du corps, la direction ou la forme que prennent les techniques. Regardons quelques exemples :
L’action qui se produit telle : 0-soto-gari, un crochet externe majeur. Ko soto gari, petit crochet extérieur. La partie du corps utilisée dans une technique telle : hiza-guruma, Une roue autour du genou. Ashi- guruma, roue avec la jambe. La direction du mouvement telle : sumi-otoshi, renversement en coin ou en angle. Yoko otoshi, chute en coin. La forme globale que prend l’attaque telle : tomoe-nage, projection en rond. Uchi- mata, lancement intérieur. L’ambiance spéciale dans laquelle la technique est produite, telle Yama-arashi, tempête dans la montagne. Tani-otoshi, chute dans la vallée.
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REGROUPEMENT PAR FAMILLES TECHNIQUES
D’un point de vue pédagogique, le classement des techniques se fait également par grandes familles de mouvements selon divers attributs tels : les fonctions et les déplacements ou selon les effets biomécaniques qui sont réalisés. On les groupe aussi autour des résultats escomptés. Les divisions les plus communes sont :
Les balayages : La famille des balayages regroupe les techniques produisant l’élimination ou la suppression du point d’appui. L’action de balayer est souvent réalisée en dessous du centre de gravité de l’adversaire (uke). Elle s’exécute au ras du sol. L’action se fait au moment du transfert ou déplacement du poids chez l’adversaire. Le balayage entraîne la chute de l’adversaire loin de l’exécutant. (Tori). Cette catégorie comprend entre autres : De-ashi-barai, O-uchi-gari, Ko uchi gari, Haraitsuri-komi-ashi, Okuri-ashi-barai, Harai-goshi et Tsubame-gaeshi.
Les fauchages : Ce sont les mouvements qui cherchent à éliminer ou à supprimer les points d’appui de l’adversaire avec un léger soulèvement. (De l’articulation servant de point d’appui). Généralement le poids de l’adversaire repose sur une articulation qu’il faut éliminer. Ces mouvements demandent une action courte et directe sur l’articulation avant même qu’il y ait trop grande stabilisation du poids de l’adversaire. L’adversaire tombera plus rapproché de l’exécutant. Sont classés dans les fauchages : O-soto-gari, Ko-soto-gari, Ko-uchi-gari, o- uchi- gari, Harai-goshi, Ashi- guruma et Uchi-mata. Les blocages et accrochages : Ce groupe requiert l’ajout d’un obstacle quelconque pour compléter le déséquilibre. L’obstacle agit normalement comme un axe de rotation autour duquel on fait déplacer l’adversaire. L’adversaire va chuter devant l’exécutant. On retrouve dans les blocages : Tai-otoshi, hiza-guruma, Sasae-tsuri-komi-ashi, O-sotootoshi, O-soto-guruma, Ashi-guruma, O-guruma, Hiza-guruma, Ko-soto-gake, O-sotootoshi et Yoko-gake.
Les bascules : Ce groupe utilise le tronc ou la hanche comme point d’appui. On retrouve dans cette catégorie : o-goshi, koshi-guruma, seoi-nage, tsurikomi-goshi, utsuri-goshi, ushiro-goshi, tsuri-goshi, harai-goshi, uki-goshi, tai-otoshi, ashi-guruma, oguruma, ura-nage, hane-goshi et uchi-mata.
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Les flottés : Dans ce groupe, Tori cherche à maîtriser les déplacements pour capter l’espace vide entre lui et son adversaire en introduisant une partie ou la totalité de son corps. Tori cherche à dominer l’espace vide et à lancer un début de vrille avec un déplacement rapide. Parmi les flottés se trouvent : uki-goshi, tai-otoshi, uki-otoshi, sumi-otoshi, uki-wasa, tani-otoshi et yoko-wakare.
Les enroulements : Ce sont des techniques qui utilisent des mouvements circulaires autour d’axes horizontaux ou verticaux. Le corps de l’adversaire est bien enroulé autour de Tori et il est entraîné autour d’un axe fixe qui devient le point de contact essentiel. Dans les grands mouvements de rotation on y trouve : koshi-guruma, seoi-nage, tsurikomi-goshi, hiza-guruma, o-soto-guruma, ashi-guruma, o-guruma, kata-guruma, teguruma, sukui-nage, tomoe-nage, yoko-tomoe-nage, sumi-gaeshi, obi-tori-geashi, yokoguruma, soto-makikomi, hane-makikomi, koshi-makikomi.
Les sacrifices : Cette catégorie résulte d’un déséquilibre volontaire de Tori. C’est le corps de Tori qui tombe et qui entraîne l’adversaire à le suivre dans une chute contrôlée. Ce groupe contient des techniques réalisées dans les huit directions d’un déséquilibre, soit ; tomoe-nage, yoko-tomoe-nage, sumi-gaeshi, obi-tori-gaeshi, tawara-gaeshi, wakiotoshi, tani-otoshi, kani-basami, uki-wasa, yoko-otoshi, ura-nage, yoko-guruma, sotomakikomi, hane-makikomi, koshi-makikomi, yoko-gake, yoko-wakare.
Les immobilisations, les étranglements et les clefs sont les trois autres grandes familles de techniques qui se font au sol, en Ne Wasa.
Ce mode de regroupement ne change en rien le classement selon le Gokyo no wasa. Au Canada comme dans plusieurs pays, les examens de grades sont fortement liés au cheminement technique déjà décrit. Les exigences pour chacun des grades de judo sont comprises en annexe C. Annexe C : EXIGENCES DES GRADES AU CANADA
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LE GOKYO ET LES TECHNIQUES AU SOL Le Gokyo actuel comprend ses techniques complémentaires au sol qui sont regroupées en trois groupes : Osaekomi, Shime wasa et Kansetsu wasa. On peut associer à chaque cas, des éléments prisent dans l’application des lois biomécaniques et neuromusculaires comme ceux retrouvées dans le Tachi wasa à savoir : gravité, inertie, travail de déplacement des corps, énergie cinétique, vecteur de force, vélocité et accélération, puissance, friction, leviers et autres. Tsunitane Oda 9ième dan et instructeur au Kodokan insistait sur l’apprentissage du Ne wasa comme porte d’entrée au Tachi wasa. « La connaissance du Ne wasa est nécessaire pour pouvoir attaquer à fond en Tachi wasa. » disait-il à André Valin, auteur de Judo au Sol. (1959) Comme le Tachi wasa, le travail au sol ne se réalise pas à partir de postures neutres ou négatives. Il doit y avoir un déplacement quelconque sur lequel ou avec lequel, le judoka va tenter de placer sa technique, de renverser ou contrôler l’adversaire.
Tentative de retenue au sol
Trop souvent en compétition, les opportunités de travailler les techniques au sol restent sans initiative car les règles actuelles ne donnent pas suffisamment de temps pour le passage entre Tachi wasa et Ne wasa. Les amenées sans projection ne sont pas comptabilisées. De plus, les compétiteurs redoutent de perdre des avantages gagnés en tachi wasa et évitent de rentrer au sol avec la crainte de dépenser un temps précieux à pénétrer la garde de l’autre.
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Pour le judoka qui cherche à faire un judo complet, il doit réaliser qu’il ne peut effectuer une technique parfaite à tout coup, il sera important de pratiquer les suivis et les entrées au sol qui vont lui permettre d’assurer une supériorité et marquer son Ippon en utilisant des techniques du Ne wasa. Ces ouvertures vers le combat au sol s’identifient avec : Un suivi de projection où il a réalisé un demi point ou un quart de point. Avec l’exécution d’un makikomi. En combinaison avec une riposte ou contre prise. Avec le sutemi avant ou arrière. L’arrachée et renversement par la prise de la jambe ou par la ceinture Profitant de ces opportunités, le judoka conduit l’adversaire dans un nouveau champ de bataille. Peu importe s’il connaît des centaines de combinaisons de techniques au sol, sa supériorité sera déterminée par la manière qu’il entraînera son adversaire dans la continuité du mouvement et dans la façon de maintenir contact avec lui. Avec la chute, l’adversaire développe normalement sa tactique selon deux positions de garde: dans un premier temps, sur une fausse chute, il est sur le dos et se regroupe en formant une boule de son corps et garde ses extrémités très rapprochées de lui. Il fait face à l’attaquant ou encore, il est placé en diagonale. C’est une position défensive dangereuse qu’il faut dominer dès que possible car elle offre plusieurs possibilités de manœuvres à court terme. Dans la deuxième alternative, l’adversaire s’est dégagé du contact et se regroupe en formant une boule avec son corps, cette fois, en position de tortue, bien assis sur ses avant bras et ses genoux . (Style de lutte gréco-romaine). Il peut garder ses jambes étendues mais seulement après avoir repliés ses bras et sa tête pour se protéger. Ces deux attitudes témoignent d’un judoka sur la défensive et la seconde surtout, indique qu’il refuse de combattre au sol ayant la crainte de perdre ses avantages. Considérant que ces gardes ou regroupés qui sont difficiles à pénétrer et que les règles actuelles du shiai ne favorisent pas ni le bris naturel du contact ni l’expression d’un travail de longue haleine au sol, les opportunités de placer des techniques de Ne wasa viennent et passent sans suivi. Pour tirer avantages de ces opportunités d’entrée en Ne Wasa le judoka doit réduire les temps d’arrêt en donnant un suivi à sa technique, en gardant contact avec l’adversaire et en utilisant tout son corps pour pénétrer, déjouer, manœuvrer et maintenir l’adversaire dans des positions de contrôle. Tori doit apprendre à agir en cobra, à se décontracter, à conserver son énergie et à envelopper Uke de tout son corps. C'est-à-dire sécuriser petit à petit et progressivement, le maximum de points d’appui sur l’adversaire (tête, épaules et hanches) et maintenir des points de contact avec le sol en se servant de ses jambes, pieds et orteils. Il doit apprendre à se faire lourd, à écraser la cage thoracique, le sternum et l’abdomen de Uke en s’y appuyant. Il doit s’éloigner du centre de gravité de Uke en se plaçant de coté ou en se rapprochant du sol le plus possible. Le poids de Tori doit servir de contre poids en étant placé en diagonale de la ligne de résistance offerte par Uke et Tori doit maintenir le contact constant, soit avec le menton, le front, le crâne, les épaules, les coudes, les genoux et les orteils. Déplacer pour Maîtriser
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Maintenant que Uke est en position vulnérable, Tori peut utiliser une myriade de techniques au sol pour sécuriser ses avantages. Trois grandes familles techniques qui sont démontrées au katame no kata vont lui servir de premières armes de combat. 1. Les immobilisations : osae-komi sont exécutées aux régions de l’épaule, des hanches, à la tête, de travers sur le tronc ou aux quatre coins. Elles sont : kuzure kesa gatame, kata gatame, kami shiho gatame, yoko shiho gatame et kuzure kami shiho gatame. Quatre conditions font faire des immobilisations des armes importantes : avoir un bon contact sur Uke, faire pression aux endroits clefs, soient aux épaules ou au hanches, placer le corps en contre poids et en diagonale, paralyser les efforts de sorties de Uke en occupant les zones ou angles morts. 2. Les étranglements ou shime-wasa sont des techniques redoutables qu’il faut porter dans des gestes décisifs. Ils sont normalement fait sur un adversaire allongé ou en position de tortu. Quelques fois ils sont appliqués debout ou en position assise. Ils se font sur le sinus carotidien avec le jeu des poignets qui saisissent le col et effectuent une pression constante en se déployant en croix, en triangle, avec l’aide du costume, de la jambe ou faits à main nue autour du cou. (kata juji jime, hadaka jime, okuri eri jime, kata ha jime, gyaku juji jime). Dans des conditions normales, l’adversaire peut être étranglé avec l’application d’une pression soutenue durant 5 à 10 secondes. Cinq points sont importants à considérer pour placer l’étranglement; avoir le contrôle du corps et du col de l’adversaire, exécuter une saisie du col le plus près possible des oreilles et des sinus carotidiens, faire une pression constante, se servir de son corps pour augmenter la pression en déplaçant son poids en pivotant ou faisant un mouvement de rotation avec les bras, utiliser les autres membres du corps pour sécuriser Uke, l’immobiliser ou faire pression.
3. Le groupe des clefs de bras connu comme kansetsu-wasa est le plus utilisé en combat. Ce sont surtout des luxations imposées au niveau du coude qui domine. (ude garami, ude hishigi juji gatame, ude hishigi ude gatame, ude hishigi hiza gatame, et ashi garami). L’important dans l’application d’une clef est de bien garder son équilibre, de contrôler la partie supérieure du corps de l’adversaire, de travailler sans rupture de mouvement et appliquer la clef avec vitesse.
Bien qu’il n’y ait pas d’ordre spécifique quant à l’enseignement des techniques au sol, la majorité des écoles traite les techniques à partir de l’enchaînement suggéré dans le Katame no wasa du Kodokan et y ajoute des variations tirées de diverses leçons de combat. Déplacer pour Maîtriser
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L’entraînement aux techniques du sol débute généralement avec des exercices préparatoires de réchauffement faits seuls pour préparer le corps à faire les ponts, les courbatures, les tournures, les flexions et les déplacements au ras de sol. Suivent divers exercices avec partenaire qui préparent le corps à retenir l’adversaire, à le déplacer, le rouler, le renverser et le bloquer avec les bras, les jambes, les talons, la tête et les hanches. Les techniques au sol suivent généralement des mouvements partis en position Tachi wasa. Les amenées vers le sol, les enroulements et les enchaînements vers le sol sont intégrés aux techniques visant le IPPON. Ces moyens de descendre l’adversaire et de suivre avec des techniques au sol sont indispensables pour assurer l’initiation des entrées et comprendre les méthodes de dégagement. Les techniques au sol ne peuvent pas être isolées en soi. Elles prennent leur valeur quand elles sont exécutées dans un suivi et avec un déplacement de l’adversaire. Le chercheur américain George Weers de l’Association des entraîneurs a fait une étude des combats des jeux olympiques de 1996 et concluait que sur les 603 tentatives de rentrer en technique au sol, 74% de ces tentatives gagnantes résultaient de techniques ayant prises naissance durant l’étape de suivi associé à des projections en tachi wasa. Pour le judoka qui veut réussir, il devient important d’apprendre tôt, les façons de déplacer l’adversaire au sol, d’agir avec spontanéité et de composer avec des positions dites trop défensives comme celle de la tortue. Rendu à un stage intermédiaire dans son développement, le judoka doit travailler à répéter les mouvements qui permettent les suivis tels le makikomi et le sutemi. Dans son entraînement aux diverses tactiques du sol, le judoka doit apprendre à faire bouger Uke en utilisant des manœuvres à l’intérieur des gardes, à l’extérieur des boules que forment le corps regroupé de Uke, de passer en dessous et de diriger ses actions en dessus de Uke. Il doit s’exercer à rechercher les faiblesses et tenter de contrôler les diverses réactions. Certaines tactiques de déplacement de Uke au sol comprennent : la poussée sur la tête et sur le coté de Uke, la pression latérale avec le torse, le soulèvement et l’étirement d’un bras ou une jambe.
La poussée en angle vers le sol s’effectue avec une bonne saisie par au collet ou par la ceinture afin d’enfoncer Uke vers l’avant avec friction au sol et déplacer son centre de gravité. L’effet de ramper au sol permet à Tori de placer ses talons de chaque coté des cotes, près de la figure ou encore d’insérer un bras ou une jambe pour ceinturer le corps de Uke et le renverser sur le coté ou sur le dos.
La pression latérale est faite sur le torse et à la partie supérieure de Uke afin de profiter d’une réaction de Uke et prendre le retour du poids pour placer soit le talon, le genou ou la main sous son corps ou encore pour ouvrir une zone libre au niveau du cou. La pression sert également à rouler Uke sur son dos.
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Le soulèvement s’effectue avec une position à cheval sur Uke par derrière ou vers l’avant, saisissant la ceinture ou le haut des épaules de Uke, Tori tente de soulever le corps ou le bras vers le haut ou le faire bouger de coté ou vers l’arrière afin d’exposer le ventre, le cou ou pour y faire un espace afin d’ y placer ses jambes ou talons. Tori peut également ceinturer Uke de ses mains et procéder à le renverser de coté en utilisant son propre corps comme levier. Pour penser à placer des étranglements et des clefs de bras, il faudra d’abord dégager la nuque ou pousser le coude de Uke en haut vers son oreille. La majorité des techniques sont regroupées autour de la prise du cou et de l’articulation du coude. « Il n’est plus acceptable d’enseigner le travail au sol sans penser qu’il soit une extension directe d’un mouvement explosif qui a débuté en tachi wasa. » George Weers 6ième dan, USA, 1998 Une série de techniques démonstratives au sol sera est présentée aux annexes M N O P (étranglements) (clefs0 (immobilisations)
ANNEXES M N O P : TECHNIQUES VARIÉES AU SOL
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TACHI WASA POPULARITÉ
Pour certains, l’étude de toutes les techniques comprises dans le Gokyo peut signifier un apprentissage trop long. Raccourcir le temps des études est-il possible? Basé sur quelques statistiques nous pourrions croire la chose possible mais nous la déconseillons. Comme dans tous les sports, le judo a quelques techniques qui sont devenues plus populaires parce que favorisés par de grands champions comme DAIGO, KIMURA, SONE, YAMASHITA, OKANO, KOGA, INOUYE et plusieurs autres devenus des légendes. Cette popularité a influencé l’ordre de présentation du Gokyo dans certaines écoles ou dojos. Au cours des années 1950, les techniques vedettes étaient : le Uchi-mata, le O-SotoGari, le Harai-goshi, le Hane-Goshi et le Seoi-nage. Durant la période 1955 à 1964 ce fut le temps du Uchi-mata, le Tai-otoshi, le Sasae-tsuri-komi-ashi, le O-soto-gari et le Haraigoshi. Depuis les années 1990, ce sont le Seoi-nage, Ko-uchi-gari, O-soto-gari, O-uchi-gari, Uchi-mata, Osae-komi, Harai-goshi, Uki- otoshi, Tomoe-nage et Te- guruma qui prennent la vedette. Aux Olympiques de Sydney 2000, les chercheurs polonais S.Sterkowics et E.Blow ont déterminés un classement à partir des statistiques des 316 combats et résumés leur recherche comme suit : « 200 combats gagnés par de ippons définitifs (62%) accomplis avec des techniques telles : Uchi mata, Ko soto gake, O soto gari, Seoi nage, Sukui nage et Kata guruma. Le Harai goshi et Ura nage furent les autres techniques populaires en Tachi wasa. Au sol, la dominance était réservée au Juji gatame et ses variantes. »
Démonstration du Seoi nage par le maître Nakamura 8ième dan
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Ces statistiques appuient d’autre données recueillies au cours de nombreuses compétitions (shiai) sur la scène internationale durant les 5 dernières années à savoir que : Les combats se terminent normalement durant les trois premières minutes et ce, avec une technique marquée par un IPPON dans 60% des cas. 65% des techniques gagnantes se font en position debout, tandis que 14% sont gagnées par l’application de techniques d’enroulement au sol. Les techniques purement amorcées à partir du sol ne compte que pour 3%. Les étranglements et les clefs de bras sont préférés aux immobilisations. Les techniques les plus populaires sont : Uchi-mata 9%, Seoi-nage 9%, Ouchi-gari 4%, Tai otoshi 9%, Ko-soto-gake 4%, Harai-goshi 3% et O-soto-gari 3% et ku chiki taoshi Il faut noter que depuis dix ans, les techniques de bras en TE WASA sont populaires. Parmi celles-ci, des techniques non orthodoxes et non comprises au Gokyo tels les arrachés, les accrochages avec les mains et les renversements en arrière ressemblant au TANI OTOSHI et TE GURUMA et au WAKI OTOSHI ont marquées IPPON. Au sol, ce sont Sangaku-jime, Okuri-eri-jime, Kata - ha-jime et Hadaka-jime qui sont les plus favorisées. Dans la série des clefs, les variantes du Juji-Gatame figurent le plus souvent avec Ude-gatame et du Ude-garami. Les combats gagnés par immobilisations (kesa-gatame) comptent pour moins de 1%.
Le champion olympique Douillet de France et son Uchimata à Sydney 2000 (Tirée des images de Bob Willingham pour la Fédération Internationale de judo)
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AU DELÀ DE LA DIMENSION TECHNIQUE - CHIKARA
Le judoka ne fait pas parti d’une ligne d’assemblage où il est invité à reproduire machinalement des gestes techniques. Sa formation va bien au-delà. On y trouve une dimension spirituelle qui lui donne son caractère spécial. Jigoro Kano le faisait remarquer : ¨ L’apprentissage n’a pas atteint son but si l’élève ne peut exécuter les mouvements quand il le veut et en dépit de l’opposition de son adversaire¨. ¨Le but de l’étude et des pratiques n’est pas seulement d’agrandir le champ de nos connaissances, mais de former en nous le caractère.¨ Kaibara Ekken
Quelques grands penseurs, nous ont signalé l’importance spirituelle et le besoin de se rendre au plus profond de soi pour comprendre l’action physique humaine. ¨ Le mouvement le plus simple est d’une extraordinaire complexité si nous considérons tout ce qui se passe dans notre corps pour l’exécuter. ¨Celui qui dans l’action voit l’inaction et qui dans le non agir voit le prolongement de l’action est le sage véritable.¨ Bhagavad Gita ¨L’obtention d’un judo supérieur ne peut s’accomplir par la technique seule. Le judoka désirant l’atteinte des hauts grades en judo doit s’efforcer de vivre selon certains enseignements moraux (du Zen entre autre) voulant que la force mentale soit supérieure à la force physique.¨ Tel est l’avis exprimé en 1959 par les chercheurs Watanabe et Avakian dans leur volume intitulé, Secrets of JUDO. Ces derniers insistent sur la nécessité d’acquérir un certain niveau de spiritualité par la pratique de la méditation afin de pouvoir combattre le stress du combat et accéder à un judo supérieur. Plusieurs diront que le recours à des pratiques anciennes tel le Zen est peu important. Pourtant ces deux chercheurs psychologues ont trouvé une association directe entre Zen et Judo qui se perpétuerait dans l’étude des katas.
Watanabe et Avakian ont identifié des exercices à l’origine du Kodokan concernant la concentration et qui seraient similaires à ceux pratiqués dans des écoles de ju jutsu où des sensei professionnels pratiquent la méditation par le Zen en guise de préambule aux démonstrations de kata. Ces exercices permettaient de mieux visualiser les mouvements à exécuter. Les mouvements exécutés en démonstration, dans un lapse de temps plus lent permettaient la mise au point des subtilités et la capture de l’essence comme le voulait les maîtres qui se joignaient au Kodokan. L’importance de la transmission de la technique par le kata devint un élément essentiel de la pédagogie adoptée par le Kodokan et demeure aujourd’hui le moyen d’examen pour les grades supérieurs.
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Calligraphie de Pascal Krieger, (sauritsu) CHIKARA, Seishin ryoku de yawara no michi…. La voie de la souplesse par la force mentale
Les études universitaires du Maître Jigoro Kano et ses incursions dans les écoles avoisinantes l’avaient mis en présence du Zen et des autres formes de méditation. Il insistait pour que ses élèves et enseignants pratiquent les katas avec le même enthousiasme que le randori. Son implication dans l’adoption du Koshiki no kata et des autres katas formels du Kodokan a été substantielle. Aujourd’hui, la majorité des judokas ne sont pas des professionnels et ne pratiquent pas aussi régulièrement que les pionniers du Kodokan. Exiger d’eux une formation aussi complète que celle qui dominait vers les 1890 n’est pas à la mesure du réel. Cependant, cet idéal de combiner Zen et Judo tel qu’exprimé par Avakian et Watanabe doit viser des objectifs plus atteignables et réalisables et prendre des dimensions plus modernes. Quelque soit le style de formation adopté, méditation, visualisation, préparation psychologique ou autre, une chose demeure :
` ` Il n’y a pas d’action humaine authentique et efficace sans un tonus mental adéquat. Plus ce tonus, cette tension, cette énergie mentale est puissante, plus l’action sera complète, harmonieuse et efficiente. `` 8
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Luis Robert, page 379. Déplacer pour Maîtriser
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LES INGRÉDIENTS CLEFS
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À LA RECHERCHE DU MOUVEMENT PARFAIT L’anxiété et l’estime de soi sont vite transformées par les premiers succès obtenus par le judoka. Il sera vite en quête de vouloir réaliser le mouvement parfait. C'est-à-dire : exécuter une technique choisie qu’il peut placer à volonté et sans effort malgré l’opposition de ses partenaires et qui le conduira au IPPON. Placer une technique à volonté qui conduit au IPPON c’est le défi que lançait le maître Mifune 10ième dan, dans son livre Canons of Judo. Plus récemment, le sensei Michel Novovitch 8ième dan, nous en fait l’éloge et la démonstration dans son livre Judo Gravité Zéro. Mais en quoi consiste ce mouvement parfait?
Kosei Inouye champion du monde et Olympique 2000, exécutant un mouvement parfait. Collection IJF par Bob Willingham
La technique parfaite est celle réalisée au juste moment, avec le minimum de force sur un adversaire qui est momentanément suspendu dans l’espace et dont l’application de la technique choisie vient guider la chute jusqu’au sol pour un IPPON clair et net.
Pour arriver à une telle perfection, il faudra avoir appris à saisir, converger et utiliser les principes biomécaniques et neuromusculaires qui jouent un rôle déterminant dans une projection. Il faut savoir apprécier le cheminement des signaux musculaires, la force de gravité, l’énergie cinétique, la vitesse du déplacement continu, l’effet de l’action et de la réaction. Il faut aussi s’intéresser à la force cumulative des déplacements dans des plans circulaires et sphériques, la complémentarité des forces et la création d’un nouveau centre d’équilibre qui se produit par l’enlacement des deux corps.
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Dans l’exécution de sa technique, le judoka ne travaille pas seul, il doit composer avec les facteurs physiques et psychologiques de son partenaire. Pour réaliser le mouvement parfait, l’un d’eux doit prendre l’initiative et poursuivre l’exécution de la technique jusqu’au point de non retour, c'est-à-dire se lancer dans la technique jusqu’à en perdre son propre équilibre. En somme, le judoka doit dominer et contrôler la sphère de combat située dans l’espace vide qui le sépare de son adversaire. Cet espace est vital, l’adversaire doit la traverser pour placer son attaque et le judoka doit s’en servir comme zone de manœuvre. Le kumi kata, le kuzushi et le tai sabaki joueront des rôles clefs pour assurer cette dominance. Une fois la supériorité obtenue dans cette zone, la technique pourra être lancée à fond et au juste moment. Cet instant coïncide avec le déplacement de l’adversaire en état de zéro gravité. Obtenir un certain niveau de confort et savoir garder une supériorité dans cette espace vide exigent beaucoup de pratique. Avec des kumi kata variés et des déplacements subtils, le judoka persévérant y arrivera. Le judoka doit dominer la garde (prise du judogui) avec flexibilité, développer autant son acuité visuel que sensoriel afin d’être en mesure de percevoir toute forme de déplacement chez l’opposant et s’y harmoniser. Chez certains, une technique peut se présenter comme étant plus facile que d’autres à exécuter. Il en demeure que chaque technique ne peut pas être dérobée de ses éléments fondamentaux que sont le kuzushi, tsukuri et le kake. Dans sa quête de supériorité, le judoka devra être très prudent, car un déploiement excessif de force ou une force déployée trop tôt peut anéantir ses efforts. Souplesse et créativité sont les moyens préférés pour profiter des opportunités sans signaler ses intentions. Au plan psychologique, chercher la perfection d’une technique signifie la recherche du IPPON et le désaveu des points secondaires que sont les KOKA, YUKO et WASA ARI. Il faut être sûr de soi, ne pas être préoccupé et concentré autour d’une seule technique, ni se sentir menacer par la force de l’autre, la taille ou l’apparence de l’adversaire. Toute préoccupation peut avoir un impact sérieux sur la prise de l’initiative. Une fois la technique amorcée, le judoka doit s’assurer que tout le poids de son corps se combine avec la masse de l’adversaire et entraîne l’opposant avec lui dans la direction de la chute. Le seul aboutissement possible : IPPON. Voilà l’essentiel du mouvement parfait. Nous allons en examiner les détails dans les pages qui suivent.
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Maître M Novovitch 8IÈME dan exécutant un parfait Harai tsuri komi ashi
À remarquer le positionnement de la tête qui donne le ton, le corps penché à 45 degrés dans l’angle de l’attaque, l’appuie sur la jambe arrière qui transfert le poids, la poussée sous le centre de gravité et les bras qui fixent l’adversaire.
DES INGRÉDIENTS VERS LA PERFECTION TECHNIQUE
« Même si l’on a recours à la technique la plus parfaite, si l’esprit s’arrête, on ne saurait remporter la victoire. « Yagyu Munemory
Nous avons déjà noté que dans une situation de combat où les adversaires sont immobiles ou en position neutre, le mouvement parfait ne pourra pas s’extérioriser. Dans des conditions où les adversaires offrent des champs de forces opposés statiques ou se maintiennent dans des positions ultra défensive, l’esprit du judo disparaît. Pour tenter de placer une technique parfaite, il doit y avoir un déplacement d’une des deux masses.
C’est pourquoi que nous avons signalé antérieurement l’importance d’adapter son rythme d’action à celui de l’adversaire et de contrôler la sphère de combat pour faciliter la prise de l’initiative et amorcer un mouvement continu qui se prolongera jusqu'à la chute de l’adversaire. Trois points importants à considérer ici : Kuzushi, Tsukuri et au Kake.
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L’essence des techniques
KUZUSHI ET TSUKURI CHERCHER L’OPPORTUNITÉ Devant l’immobilité de l’autre, face à un poids stable, le judoka doit tenter un déplacement en effectuant un geste quelconque qui fera réagir l’adversaire ou qui lui permettra de rentrer dans la zone de manœuvre. Une combinaison de l’action des deux mains, un geste de recul, une poussée et une tirée seront possiblement suffisants pour initier un mouvement d’oscillation du corps de l’adversaire. La garde ou kumi kata servira d’outil principal à lancer cette initiative. Le kumi kata sera appuyé par le déplacement des pieds, des hanches et des épaules pour cumuler suffisamment de force qui serviront à faire bouger l’adversaire.
Le maître Nakamura entrant dans la zone avec Kuzushi et kumi kata
Il faut se déplacer avec aisance. L’usage de force excessive et utilisé au mauvais temps ne rencontre pas le principe de Jigoro Kano ayant trait à l’usage intelligente de l’énergie. Pour éviter tout excès, le judoka doit évaluer la position de l’adversaire et réfléchir quant à l’action qu’il doit entreprendre. (L’adversaire est-il de face, de coté, stable, mobile, vat-il vers l’arrière ou avance t’il?) Une fois la direction de l’initiative choisie, il doit mettre en branle tous les segments de son corps pour diriger efficacement les actions qui vont suivre.
À l’apparition du moindre déplacement chez l’adversaire, il doit doubler les efforts de coordination afin que toutes les actions subséquentes travailleront en harmonie, sans brisure de temps et dans le même sens de direction.
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Une fois la direction du déplacement choisie, vient le renforcement du Kuzushi. C'est l’instant d’accentuer la poussée ou tirée sur l’adversaire. Les jambes, le tronc et les bras doivent se combiner pour diriger les actions. L’effort ne doit pas rester linéaire mais bien suivre une trajectoire plus sphérique. L’effet de diriger les efforts du kuzushi se nomme le Tsukuri. C’est le déplacement du corps de Tori en angle pour s’assurer de l’orientation et du maintien des actions sur une même trajectoire jusqu’à ce qu’il y ait chute. Tsukuri c’est placer son corps en position de recevoir le corps de l’autre, de pouvoir le charger temporairement sur soi ou être en mesure d’influencer le déplacement de l’opposant lorsque ce dernier offre le moins de poids possible. En somme Tsukuri c’est d’être capable de guider le poids de l’adversaire dans un angle quelconque et non de le soulever comme le ferait un haltérophile.
Maître Michel Novovitch guidant l’adversaire dans sa chute avec l’aide du tsukuri
TAI SABAKI Tsukuri et tai sabaki sont souvent pris dans une même description. Ils ont trait au déplacement du corps dans la zone libre entre Tori et l’adversaire. Par un déplacement habile du corps, le judoka peut amorcer un déséquilibre sur l’adversaire avec un kumi kata et suivre avec l’action coordonnée des mains, bras, hanches et des jambes qui accentuent la perte d’équilibre déjà obtenue.
Le Tai-Sabaki (déplacement du corps) est plus souvent associé à l’ensemble des déplacements agiles, progressifs et constants requis pour se positionner à l’intérieur de la zone libre qui sépare Tori de l’opposant. Tori part souvent d’un point très bas et très loin pour s’approcher graduellement de Uke en déplaçant son centre de gravité jusqu’au point où il pourra effectuer le meilleur levier possible contre Uke. On constate souvent une rotation partielle ou complète à partir des hanches, genre vrille qui monte en serpentin.
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Plusieurs professeurs englobent dans le tai-sabaki, les entrées et les sorties de la zone libre. Ils y incluent les déplacements en tsugi-ashi (pas chassé) qui les préparent. D’autres, voient dans le tai-sabaki, la manière de réagir souplement aux attaques de l’adversaire. Dans les deux versions, l’important est de réaliser une accélération constante dans le déplacement qui prépare la projection.
Le maître Novovitch exécutant la phase finale du déplacement ou kake À noter comment le maître est placé sous le centre de gravité de l’adversaire.
KAKE
Le kake est le geste intégrateur associé à une technique choisie. C’est la technique désignée qui prend finalement la forme voulue sortie de l’accumulation des déplacements de tous les segments du corps qui travaillent à sa réalisation. Dans le kake, on y voit le prolongement du corps, le couplage des forces, l’encerclement, l’enroulée et la synchronisation des articulations pour effectuer la bascule, le fauchage, le blocage ou le lancé du corps dans la direction choisie pour la chute. Le kake c’est l’attaque même. Il débute réellement avec la découverte de l’opportunité, il suit avec la décision de passer à l’attaque décisive en utilisant une technique choisie et fini par la chute contrôlée ver le IPPON.
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Le kake parfait du maître Mifune et sa technique de coin, le Sumi Otoshi Tiré de Cannons of Judo de Mifune
Une technique parfaite :
On peut remarquer la concentration du maître dans les traits de sa figure et l’intensité de ses yeux qui visent le point de chute. La souplesse de son mouvement est perçue par le positionnement de ses pieds et par l’angle de projection pris par son corps. On ne voit aucun effort dans le mouvement. C’est l’emploie du minimum d’énergie car la capture de l’adversaire a été réalisée au juste moment de la gravité zéro. La chute s’annonce sur le dos, d’où le IPPON assuré.
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L’APPRENTISSAGE
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UNE FORMATION TECHNIQUE GÉNÉRALE
« Il est possible de prévoir les mouvements de l’autre, si nous jouissons d’un temps d’observation. » Proverbe Zen
L’exécution d’une technique parfaite exige un apprentissage composé d’une bonne préparation physique et d’une attitude psychologique détachée. C'est avec un esprit clair, et une bonne forme physique que le judoka peut chercher la maîtrise du geste technique.
PRÉPARATION PHYSIQUE La pratique assidue n’est pas une garantie du succès en soi. Elle doit s’accompagner d’une préparation physique adéquate qui soit dirigée vers les actions rencontrées en judo. Des approches individuelles sont possibles, mais l’aide d’un conseiller technique est fortement conseillé afin d’établir les bases du cheminement à suivre. À cette fin, certaines écoles emploient des fiches d’enregistrement, des dossiers d’admission, et des feuilles d’évaluation psycho moteur. Un questionnaire servant à identifier le potentiel compétitif de l’élève a été mis au point par Brent Rushall de l’Université de Barcelone et est en usage depuis 1987 dans plusieurs fédérations. La fiche comprend 100 questions permettant de déterminer les besoins psychologiques et physiques des candidats potentiels. Les résultats du questionnaire peuvent également servir à établir un programme d’entraînement spécifique à chacun. Sa formule a été reprise par l’Association des sciences sportives américaines en 1995 et diffusée depuis dans les dojos américains par l’Institut Carlile. D’autres dojos ont leur propre système d’évaluation composé d’entrevues et divers tests physiques. Avant même la première leçon, des sensei conseillent à suivre un régime alimentaire balancé et s’attaque à développer une mise en forme progressive reliée aux besoins de chacun. La fréquence des cours et le rythme des séances d’entraînement reflèteront ainsi les objectifs et les capacités de chacun. Si le judoka opte pour une formation plus récréative et générale, il faut s’attendre à ce que la période d’évaluation soit raccourcie et que les efforts demandés soient plus modérés. Quelque soit le chemin choisi, les exercices d’anaérobie et d’aérobie, le développement de la puissance et la vitesse dans les déplacements seront à l’ordre du jour. Ce besoin a été documenté dans le travail du chercheur portugais L.F.Monteiro qui analysa l’effort à déployer durant les combats d’envergure. Ses études des championnats juniors d’Europe en 1994 révèlent qu’au cours des 140 combats, les attaques avaient été concentrées sur de courtes périodes très intenses de 20 à 30 secondes et ce, durant les trois premières minutes de combat.
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Il découvre une constante dans la période de pause entre les attaques qui passe de 10 secondes d’intervalle durant les premières minutes à 20 - 30 secondes après la troisième minute. Le ralentissement des attaques étant causé par l’énergie déployé au cours des attaques répétées des compétiteurs. D’où l’importance de bien doser son entraînement pour varier la fréquence et l’intensité des séances d’entraînement afin d’être mieux préparé pour le combat. Bien que les écoles de judo ont cependant divers programmes de mise en forme spécifiques aux cours donnés. Les exercices de réchauffement qu’on y retrouve sont orientés à élever la température du corps de un ou deux degrés et la durée des exercices ne dépasse pas dix à quinze minutes. Les exercices préparatoires sont exécutés soit sur le tapis, dans un gymnase, en plein air ou dans une piscine, avec ou sans partenaire, avec ou sans appareils. À l’intérieur d’un programme de formation générale, les dojos n’auront sûrement pas la formule magique qui donne l’endurance et la vitalité recherchées. Ils ne sont pas des centres de conditionnement physique mais des écoles où je judo s’apprend et se pratique. Dans les dojos, l’ensemble des exercices préparatoires comprend des gestes d’assouplissement, extension, flexion, contorsion et déplacements. L’amélioration de la souplesse et l’endurance se fait par des exercices plus spécifiques reliés au kumi kata et au yaku soku geiko. Le Maître Jigoro Kano favorisait la pratique des formes anciennes (kata) dont le répertoire comprenait un ensemble spécial d’exercices de conditionnement connues sous le vocable de Kata Seiryoku-Zenyo Kokumin Taiiku. (Exercices physiques nationales basées sur le principe du meilleur usage de l’énergie). C’était alors une façon de conserver les mouvements de ju jitsu et assurer un conditionnement physique de base. Le Seiryoku-Zenyo est souvent remplacé par des exercices qui sont plus dynamiques et plus près des techniques que le judoka rencontrera dans ses combats. On y voit la pratique de kumi kata varié sur plusieurs adversaires. Des déplacements pour capturer la supériorité de la zone de combat sont de routine. Des exercices de soulèvement de l’adversaire avec le dos et les bras sont inscrits au même titre que les exercices de contrôle et sortie au sol. D’autres écoles favorisent le Tai-So (préparation du corps) ou le Tai-Chi (énergie du corps) en guise de préparation individuelle pour des étudiants qui sont plus vieux. Ces exercices d’étirement visent différents groupes musculaires et articulations. Les mouvements sont répétés à différents rythmes dans le but de faciliter l’adaptation cardiovasculaire. Ces exercices sont réalisés souvent seul ou en équipe, en série ou en circuit. D’autres dojos optent pour des mouvements de gymnastique générale, la course, les exercices rythmés et d’autres moyens pour assurer une mise en forme initiale. On y retrouve souvent des programmes d’aérobie et d’anaérobie combinés au yaku soku Geiko, et au randori afin de préparer très tôt les élèves à la réalisation du IPPON. Toutes ses méthodes ont de bons résultats. Le choix d’application revient au sensei mais le judoka peut toujours intervenir en signalant ses préférences.
Après la mise en forme générale, le judoka passe à l’étude des chutes. Déplacer pour Maîtriser
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UKEMIS La chute suit la projection et celles-ci comptent pour 80% des résultats du combat. Le fait de tomber au sol et d’être projeté avec force peut être traumatisant pour un non initié. La peur et les blessures vont freiner l’enthousiasme et la prise de décision. Comme l’action de chuter ne vient pas naturellement, le mouvement doit être appris et maîtrisé très tôt dans l’apprentissage. Pour éviter le pire, le judoka doit pratiquer les brises chutes dans divers plans. En chute vers l’avant, il doit s’assurer de faire une roulade sur le dos de l’épaule, l’arc de tombée étant influencé par la poussée des jambes ou par l’élan que lui fourni son adversaire. La paume des mains doit être déposée au sol et diriger la chute. Le roulement du corps doit se continuer comme un ballon en mouvement au ras de sol.
Dessins de Jean Cailhat
En chute avant, l’arrivée au sol est amortie par un geste circulaire du bras qui guide le roulement du corps. Le bras non impliqué dans la direction de la chute vient ensuite frapper le sol dans le prolongement de la chute. Le poids du corps est étendu sur une grande surface dont chacun des segments absorbe une partie de l’impact avec le sol.
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Équilibre, gravité et chute L’arrivée au sol peut être très brutale pour UKE s’il n’a pas appris à distribuer la masse de son corps par l’exercice du Ukemi. Sans Ukemi, la concentration de la masse au point de contact avec le sol devient supérieure à la force de la résistance ou la contre force que procure le point de chute. C’est l’écrasement et l’effondrement. Examinons quelques chiffres. En position debout, le corps humain subi des pressions de forces naturelles qui sont appliquées à plusieurs endroits soit pour le faire tourner, le maintenir en équilibre ou le faire bouger. Ces forces peuvent agir ensembles sur un ou plusieurs endroits en même temps. Si le volume de ces forces appliqué sur un seul point devient plus grand que celui de la force de la gravité, le corps aura tendance à s’ajuster dans la direction de cette force supérieure. En posture droite, cette force d’attraction suit un enlignement qui débute à la tête et qui poursuit sa descente à travers le tronc et atteint les jambes pour répartir le poids du corps sur les deux jambes en appui au sol. Parce que le judoka est en contact avec le sol, il n’y a pas de distance entre lui et le sol. Le centre du corps et le centre de gravité deviennent les mêmes. D’une façon générale, on dit que le centre de la gravité repose à environ 3 centimètres sous le nombril, ce qui équivaut au centre du corps du judoka. On peut donc calculer la force de la gravité exercée contre le judoka comme étant égale à sa masse. Si le judoka pèse 80 kilos, la force de la gravité sera de 80 kilos. (Le poids ou masse étant répartie sur les deux points d’appui que sont les pieds) Si le judoka se tient sur une jambe ou adopte une position irrégulière, le centre de gravité sera alors déménagé le long d’un segment ou vecteur qui sera lui aussi irrégulier et composé de plusieurs petits vecteurs. Il faudra calculer la distribution et la distance de ses divers segments au point d’appui principal afin d’établir le lieu de résidence de la majorité de la masse du corps. Dans une distribution irrégulière où le poids est étendu sur plusieurs points on peut trouver le dépôt d’une masse supérieure qui soit logée ailleurs et qui va permettre d’équilibrer tous les segments irréguliers et continuer à maintenir le corps en équilibre. Ce nouveau centre d’équilibre peut se situer à l’intérieur du bassin comme il peut être en dehors de celui-ci. Si le corps ne bouge pas, et demeure en équilibre, la force de gravité demeurera à 80 kilos. En biomécanique, on dit que la force de gravité est appliquée de façon directement proportionnelle à la masse et inversement proportionnelle au carré de la distance qui sépare le corps d’un autre objet (ici, le sol). Lorsque le corps bouge et qu’il est projeté, la force d’attraction vers le sol sera considérablement plus intense car Uke ne repose plus en appuie sur ses jambes mais il a été placé à une hauteur différente. Comme il ne tombe plus en chute libre, mais qu’il est propulsé vers le sol avec une force additionnelle exercée sur lui par Tori il faut tenir compte de l’accélération et du volume de force appliqué qui influence l’impact. Si Uke tombait de lui-même et sans élan, une vitesse de descente serait calculée à 32 pieds/seconde/ carré, pour atteindre un point de contact avec le sol. Parce qu’il est projeté c’est une nouvelle masse d’énergie qui se dirige vers le sol composée d’un 80 kilos original augmenté par l’intensité et le volume de force appliqués par Tori, et auquel il faut ajouter un coefficient de vitesse du mouvement et une accélération plus grande parce que propulsée et dirigée dans une même direction. Déplacer pour Maîtriser
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Sans faire les computations mathématiques, on peut généraliser en disant que la nouvelle source combinée d’énergie sera de 4 fois le volume original de 80 kilos et se déplaçant au double de sa vitesse. On peut envisager l’ampleur de l’impact avec le sol. Pour éviter le pire, que ce soit vers l’arrière, vers l’avant ou de coté, le judoka doit tenter de diminuer l’impact par un geste continu qui favorise la progression de la chute. En exécutant un geste de brise chute, le judoka tourne naturellement son dos en arc vers le sol, il cherche à amortir le choc en offrant une succession de points de contact sur une plus grande surface possible. Ses bras frappent le sol pour produire une onde vibratoire qui va se propager dans tout son corps. Le corps et les bras forment ainsi des courbes complémentaires qui permettent au bassin de rouler sur une plus grande distance et répartir la distribution des ondes de choc.
Brise chute latérale fait à la suite d’une projection
La frappe du bras qui devance quelque peu le contact du corps va initier une série d’ondes contraires qui vont s’entremêler aux ondes que produira l’instant de l’impact avec le sol. Elles auront pour effet de diminuer sensiblement la masse énergétique qui touche le sol. Au lieu de s’écraser directement sur un seul point, la masse du corps éclate à des temps différents et à des points différents allégeant ainsi l’impact de la chute. Être capable de chuter sans hésitation et sans avoir peur de se blesser ou de blesser l’autre sert autant à celui qui projette (Tori) qu’à celui qui reçoit (Uke). La chute devenue un élément naturelle par la pratique va permettre une plus grande liberté d’action dans l’apprentissage des projections. Autre que la chute vers l’avant, le judoka doit maîtriser les chutes latérales et vers l’arrière.
« Bien maîtriser les chutes influence le progrès que nous ferons dans l’application des techniques. » 9
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Kuzuzo Kudo, page 22
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Les dojos semblent offrir une même progression en ce qui a trait à l’apprentissage des chutes. D’abord exécutées à partir d’une position couchée ou assise au sol, elles sont ensuite exécutées en position accroupie ou à genoux près du sol. On débute avec les ukémis vers arrière (mae- ukémi), de coté (ushiro- ukémi) pour passer à la roulade avant. Le travail d’apprentissage se fait seul ou en couple. Une attention particulière doit être portée à la frappe au sol. L’angle de frappe suggérée pour le contact de la main avec le sol est de 35 à 45 degrés, faisant ainsi plier naturellement l’articulation du coude. La tête doit être protégée en s’assurant que le menton est bien rentré. Dans les grands dojos, l’apprentissage des chutes se fait en groupe et sous la surveillance d’un élève senior (sempai) qui synchronise les mouvements avec un commandement ou signal quelconque. L’exercice des chutes sert souvent de mécanisme de réchauffement pour des séances spéciales d’entraînement.
Durant l’entraînement aux chutes, Tori retient Uke pour amortir la chute à la suite d’une projection.
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DES ÉLÉMENTS COMPLÉMENTAIRES
Championnats du monde IJF
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VERS UN JUDO PLUS TECHNIQUE
« Le judo s’apprend essentiellement par la pratique. » Shozo Awazu « Il faut apprendre à utiliser toutes les forces qui sont présentes tout autour de nous. » Proverbe Zen
LE LONG CHEMIN DU DÉVELOPEMENT
L’apprentissage des techniques de projection va suivre de près l’atteinte d’un certain niveau de maîtrise dans l’exécution des chutes libres. On a remarqué que la maîtrise d’une technique est plus difficile si le judoka retient des séquelles associées à la peur ou à des blessures causées par de mauvaises chutes. Le résultat des combats que livrera le judoka sera décidé autant par son attitude et son intelligence que par ses prouesses physiques. Comme les combats durent entre quelques secondes jusqu’à atteindre cinq minutes, il est nécessaire de pouvoir livrer le meilleur de soi sans crainte de se blesser et ce, dès les premiers instances. Dans ce court laps de temps, il faut pouvoir mettre tous les atouts de son coté. Le combat de judo contient une myriade d’opportunités dont il faut tirer avantage. Chaque geste doit être bien préparé et placé en harmonie avec les déplacements de l’adversaire. Le judoka qui prendra l’initiative au bon moment s’assurera d’une réussite inévitable. L’apprentissage doit se réaliser dans un ensemble de programmes qui améliore constamment la performance du judoka et qui l’amène à la réalisation de techniques parfaites exécutées soit en randori ou en shiai. Neil Adams, ancien champion olympique disait :
« En fin de ligne chacun a ses faiblesses et c’est à chacun des combattants de prendre la responsabilité de les exploiter au maximum. » .
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AUTRES ÉLÉMENTS SIGNIFICATIFS À CONSIDÉRER
Il importe d’examiner des éléments qui sont significatifs pour une performance de haut niveau. Plusieurs les lois biomécaniques jouent un rôle important : les effets de la gravité, des règles qui régissent le maintien de l’équilibre, les effets de la friction causés par les déplacements au ras de sol ainsi que les moyens pour appliquer et amplifier des forces primaires et secondaires qui agissent dans l’exécution du geste. Nous examinerons ci après, quelques facteurs importants.
ACTIVITÉS SOUS LA CEINTURE Considérons ce qui se passe au ras de sol. Dans un déplacement normal (Ayumi Ashi), les pieds se succèdent au ras du sol et transportent tour à tour la majorité du poids du corps qui se déplace vers l’avant ou l’arrière. Il se produit généralement un premier contact au sol avec les orteils et la paume du pied qui est suivi d’un dépôt ou écrasement du talon lorsque tout le poids est transféré vers l’arrière. Dans la marche normale, il y a transfert du poids d’une jambe à l’autre et récupération de l’équilibre.
Dans le déplacement fait avec un pas chassé (Tsugi Ashi), la reprise de l’équilibre se fait autrement. Le pied avancé glisse au ras de sol sans que le talon lève d’une façon marquée. Les genoux restent fléchis et le bassin demeure plus en arrière. Le poids est ainsi retenu et supporté plus vers l’arrière centre. L’écrasement du talon arrière est moins prononcé et le poids est mieux distribué entre les pieds. Ce genre de déplacement favorise mieux le tai sabaki, certains balayages, accrochages et soulèvements. Dans les deux genres de déplacement, malheureusement, on ne peut pas compter sur la largeur du pied pour influencer considérablement le degré de stabilité. C’est plutôt l’effet d’oscillation ou balancement du poids qui se fait au dessus et sur les articulations du pied qui influence le plus.
Dans le cas d’un déplacement en Ayumi Ashi, il sera plus facile d’identifier la ligne de force qui se dessine dans la succession des endroits ou les points de contact qui reçoivent la majorité de la pesanteur du corps. À certains moments, c’est le talon qui deviendra le point de contact avec le sol. En d’autres circonstances, c’est la paume du pied qui supporte le plus de poids et à l’occasion, les orteils deviendront les points d’ancrage.
Dans le Tsugi Ashi, le transfert du poids se fait de l’arrière vers l’avant en parallèle avec le sol et de façon plus rythmée. Il y a moins d’oscillation latérale d’où moins de chance de perdre l’équilibre. La ligne de force repose plus dans le bloc fait par les hanches et le bassin et se définie qu’en dernière minute avec l’extension de la jambe avant ou arrière selon le cas.
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(1)
(2)
Déplacement en Tsugi Ashi
Déplacements en Tsugi ashi et Ayumi Ashi
Les genoux sont légèrement pliés
Voir la différente enjambé
Le pied arrière vient rejoindre transfert
La jambe arrière est en extension et prépare le
SAISIR LE MOMENT OPPORTUN En observant les images précédentes on peut constater que le centre d’équilibre des opposants a tendance à suivre la ligne de force ou vecteur de force de gravité vers le sol. Dans les images (1) et (2), le déplacement en Tsugi ashi favorise la localisation du centre de la gravité vers le milieu de l’enjambée et au centre du mouvement. Les genoux sont légèrement pliés pour servir de pare choc et ainsi mieux contrôler l’oscillation du bassin. Dans le cas de Ayumi ashi, le poids du corps repose davantage sur la jambe avant qui est en extension dans l’image (1) et il est en transition entre la jambe arrière en extension dans le cas (2) et la jambe gauche qui avance. Identifier où se trouve la plus grande masse et le moindre poids devient une opportunité pour placer une technique au juste moment du transfert. Trouver le juste moment du transfert de poids est difficile, c’est pourquoi il faut pratiquer l’application de projections avec déplacements. Le tandoku, le yaku soku geiko, le randori et l’étude dynamique du Gokyo sont des moyens avec lesquels on pourra y parvenir. La pratique du Kata aide aussi à la compréhension du geste. Le fait de pratiquer au ralenti et en mouvement décomposé exige un état d’esprit difficile à obtenir chez les débutants. L’étude est recommandée qu’à partir de la ceinture bleue car travailler à des temps différents durant l’apprentissage peut déjouer la perception du réel. Pour une préparation au combat plus efficace, mieux vaut faire emphase sur une pratique qui englobe des exercices plus dynamiques. Dans les exercices de déplacement, le judoka doit consacrer du temps à l’observation, l’expérimentation et la correction de ses mouvements. Il doit pratiquer des gardes variées (kumi kata) qui lui permettront de déplacer, diriger et neutraliser l’adversaire. Il doit apprendre à percevoir, sentir, subir et provoquer des déséquilibres chez l’autre. Au risque de se répéter, pratiquer, pratiquer et pratiquer encore sont toujours les mots d’ordre évoqués par les entraîneurs.
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Durant les pratiques dynamiques, le judoka doit être en mesure d’identifier l’endroit et la distance qui le séparent de son adversaire. Il doit pouvoir se placer, se situer ou s’extraire de l’espace de combat à volonté. Pénétrer dans ce vide, y attirer l’autre ou s’en extraire comporte des risques qui doivent être surmontés. Il doit comprendre que tout déplacement arrêté dans sa course anéanti l’énergie et le momentum de celui-ci sans compter qu’il devient un signal évident pour l’adversaire qui peut le tourner à son avantage. La pratique continue doit corriger ces faiblesses. « Celui qui pourrait faire de soi-même un vide dans lequel les autres pénétreraient librement, deviendrait maître de toutes les situations. » Lao Tse ENVAHIR L’ESPACE LIBRE L’espace qui sépare les deux adversaires devient une zone stratégique qu’il faut contrôler si désireux d’une victoire. C’est le terrain où se joue la majorité de l’action. Si les deux maintiennent leur position respective il n’y aura pas d’opportunité suffisante pour placer une technique. L’un deux doit s’emparer de la zone de manœuvre dès qu’il le peut, soit par une traction, poussée déplacement ou par ruse.
La zone de séparation entre les adversaires doit être traversée rapidement et maîtrisée
Celui qui traverse le centre de cette zone doit généralement parcourir une distance plus grande pour rejoindre l’adversaire d’où la nécessité d’observer la surface entourant les talons de l’adversaire et ses orteils. Ceux-ci dévoilent souvent l’axe de la force et le % de poids qui repose sur les points d’appui. Le temps de la traversée et la durée de l’occupation du centre le rendent vulnérable d’où l’importance de se déplacer rapidement dans la direction choisie. Les expressions courantes : se lancer dans la zone d’approche, d’exploser la technique et lancer le tai sabaki donnent l’importance à cette maîtrise du centre.
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TIRER PROFIT DU RAPROCHEMENT
Le combat initié en position debout se poursuit dans ce sens à 90% du temps. Les deux adversaires sont maintenus en place par la force de gravité individuelle qui les attire directement vers le sol et ce, d’une manière proportionnelle à leur masse et à leur volume mais inversement à leur distance. Nous en avons donné quelques explications lorsque nous avons abordé le UKEMI. Les judokas maintiendront momentanément cet état stable car ils sont retenus par le Kumi kata. Si aucune force nouvelle n’est appliquée, ils resteront immobiles. Comme tous les corps sont soumis à la même force d’attraction (gravité). Dans l’union fait par le kumi kata, il se créer une nouvelle réalité, un ensemble de forces qui propage un nouveau vecteur vers un centre de gravité commun qui repose généralement au centre de la sphère de combat. Nous avons 3 centres de gravité avec quoi composer un déplacement. Pour tirer profit du nouveau centre, il faut revenir aux principes de la mécanique qui dit qu’une force plus grande que la gravité doit être appliquée pour réussir à déplacer le corps dans une nouvelle direction. Un certain travail est à faire pour amorcer cette nouvelle demande de force. Dans le cas d’une initiative de la part de Tori, ce sont le corps et l’ensemble des muscles de TORI qui vont être les messagers de cette nouvelle force. Le kumi kata sert de trait d’union et la force sera d’abord appliquée contre la partie supérieure du costume de UKE. La force prendra de l’ampleur avec le déplacement continu de TORI, la direction de l’application et la complémentarité du Kuzushi fait avec les deux mains, les bras et le corps travaillant en unisson. Si Tori entreprend un mouvement non coordonné et qu’il se déplace en zig zag ou qu’il s’arrête dans son parcours, il perdra beaucoup d’énergie et son mouvement deviendra moins puissant. Tori doit alors se rapprocher le plus près possible de Uke et dépasser le point central du cercle, éliminant ainsi le centre de gravité provisoire et le remplaçant par son propre centre de gravité. La vitesse avec laquelle TORI se rapproche est significative dans le calcul du volume de travail exigé faire chuter UKE. C’est la partie supérieure du corps de UKE qui va percevoir et subir le plus rapidement l’effet du travail de Tori pour tenter le déplacement. En contre partie de l’oscillation de la partie supérieure, les muscles abdominaux viendront jouer un rôle important pour compenser la mise en jeu du centre de gravité. (Action- réaction) et un rajustement de la posture s’effectuera. Une descente compensatoire, un élargissement de la base ou une augmentation de force de Uke seront exposés au profit de Tori qui doit descendre sous le centre de gravité pour effectuer la projection.
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LOCALISER LE CENTRE DE LA GRAVITÉ Tori réussi à faire déplacer Uke. On peut considérer Uke comme étant en mouvement car sa masse a réagie. Un nouvel équilibre dynamique se produit : le centre de gravité normal de Uke se déplace avec un changement de position de la masse qui tente d’établir un nouveau lieu de résidence. A cet instant, il est possible pour Tori de modifier la trajectoire du centre de Uke et de l’utiliser à des fins de projection.
Déplacement du poids de l’adversaire pour créer une réaction
Tori a avantage à se servir de ses mains, ses bras, ses jambes, son tronc, ses épaules et sa tête pour influencer et modifier son positionnement tout en les employant pour exercer son travail contre Uke. Une fois que TORI a pris la maîtrise du centre de la zone libre, il peut se servir de ses membres pour pousser davantage, tirer, bloquer, déséquilibrer ou faire tourner le corps de UKE autour d’un axe quelconque qu’il déterminera avec le choix de ses techniques. La mécanique nous dit que lorsque les corps sont en mouvement, les déplacements et les oscillations produisent des énergies cinétiques associées à la vitesse des déplacements sur une distance parcourue. Ces déplacements doivent se réaliser avec une vitesse continue afin de générer une plus grande puissance affectée au travail de projection. Tel un gymnaste qui effectue une pirouette, le judoka peut se servir d’un geste continu en spiral ou en rotation sur une petite surface (rotation sur lui-même) pour influencer le déplacement de Uke. Plus la spirale sera fait à proximité d’Uke, plus il lui sera possible d’entraîner le corps de Uke avec lui dans son mouvement. De même, si Tori veut pousser Uke dans une direction et le faire tourner sur lui-même, il pourra utiliser cette nouvelle énergie aux extrémités de Uke comme s’il poussait sur une porte rotative. Une observation faite par le maître Michel Novovitch dans son ouvrage Judo Zéro Gravité rapporte que dans de telles circonstances, le poids d’un judoka peut varié de zéro kilo quand il est déplacé en l’air au cours d’une projection et prendre jusqu’au double de lui-même quand il est lancé dans un mouvement circulaire.
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L’essence des techniques
Utilisation de l’énergie produite par un mouvement circulaire
Utilisation du poids dans la direction du déplacement
Influencer aire pivoter le poids du corps à zéro gravité Influencer le placement du centre de la gravité avant qu’il ne se stabilise
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L’essence des techniques
FORCER LE DÉPLACEMENT DE L’AUTRE Pour obtenir la maîtrise du combat, il doit y avoir un déplacement quelconque. Il faut provoquer ou accentuer ce déplacement chez l’adversaire. Pour le réaliser, la ruse produite par un recul soudain et une provocation en déplacement de coté peuvent suffire à déclancher le processus. Sinon, on doit réaliser un certain travail de traction ou de poussée pour déplacer le centre de gravité de l’adversaire à l’extérieur de sa base de soutien. La perception d’une perte d’équilibre peut entraîner diverses réactions : chez les moins initiés, la perte soudaine de la stabilité va préoccuper un élément de crainte et une désorientation immédiate. Un réflexe normal sera de tenter de récupérer une base solide en baissant le corps ou en étendant la base des pieds pour reposer le corps sur une nouvelle base d’appui plus large. Pour d’autres, la déstabilisation sera vite contrée par un ajustement du centre de gravité en produisant un mouvement de compensation au niveau de la région lombaire. Une légère oscillation du bassin à peine visible sera suffisante pour rétablir la stabilité.
Préparation du déséquilibre en forçant le déplacement
Plusieurs autres tactiques peuvent être envisagées pour produire une perte l’équilibre sur un adversaire : On peut toujours compter sur la supériorité musculaire car avec l’application d’une plus grande force que celle de l’adversaire, il est possible de le déplacer à volonté. C’est tout de même une dépense d’énergie extravagante. On voit souvent la prise du judogi ou kumi kata fait avec les mains placées très haut derrière le col, dans le haut du dos ou encore par une retenue de la ceinture au plan horizontal. Ce sont moyens assez populaires chez les hommes forts ou les femmes de taille forte. Le montant de l’effort à déployer sera influencé par la somme des muscles mis en action et par la masse de adversaire qui doit être déplacée.
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L’essence des techniques
KUZUSHI SUR DÉPLACEMENT
Un des moyens moins exigeants en consommation de volume d’énergie est d’utiliser les déplacements de l’autre au moment où il offre la moindre résistance. C'est-à-dire au moment où il y a transfert de poids relié aux ajustements de son centre de gravité qui compense pour reprendre son équilibre initial. Dès que cet instant de transfert se fait sentir, Tori peut ajouter son propre déplacement dans la même direction et combiner son énergie cinétique avec celui de Uke. Dans cette courte période de temps, il devient possible pour Tori d’utiliser ses leviers naturels avec le minimum d’effort. Avec l’aide d’un sensei, d’autres façons peuvent être ajoutées afin de mieux utiliser le rythme, la cadence et l’espace vide entre les deux combattants. Prenons le cas où l’on déplace Uke sur la gauche. Un déplacement d’une longueur d’un pouce vers la gauche provoque une réaction musculaire d’égale dimension sur la droite car ses muscles travaillent proportionnellement à rétablir l’équilibre original qui a été menacé. Il est possible de tirer profit de ce mouvement de pendule pour effectuer l’attaque dans le sens du retour, en réaction, car les deux forces en jeu (oscillation de l’autre et notre poussée) vont se combiner dans la même direction et faciliter le travail. Afin d’éviter un recouvrement d’équilibre, il faut agir vite et de façon constante et ce, dans la direction choisie.
Kuzushi dynamique et continu, préparant le tai sabaki
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L’essence des techniques
UTILISATION INTELLIGENTE DE LA FORCE
« Ne pavanons pas notre force, car elle sera attaquée et défiée, il faut plutôt la conserver pour en faire un usage de surprise au moment opportun. » Proverbe Zen Dans une technique dite parfaite, il n’y a qu’un minimum de force qui entre en jeu. L’aisance avec laquelle le kuzushi, le tsukuri et le kake sont exécutés reflète l’usage minimum d’énergie. La force qui est employée est celle associée principalement au travail de traction ou de poussée contre le corps de l’adversaire. Dans la technique parfaite, le travail est réalisé avec intelligence et les muscles sont mis en œuvre avec pondération. On peut décrire la force musculaire comme étant le produit d’une vibration des fibres musculaires qui sont attachés aux deux bouts d’une articulation et qui se contractent lorsqu’ils sont excités par un ou plusieurs stimuli nerveux. Plus il y aura des excitants rejoignant les masses fibreuses, plus il y aura possibilité de vibration ou contraction. C’est la force musculaire. Si celle-ci est proportionnelle à la masse des muscles qui se contractent, on peut insinuer que quand les muscles sont plus nombreux, grands, volumineux et longs, plus ils exercent de la force. Une personne plus massive devrait être capable de produire plus de force que celle qui est moins volumineuse. L’existence d’une force surhumaine innée n’est ni présente, ni apparente chez la majorité des judokas. C’est pourquoi les judokas doivent travailler à bien utiliser les muscles et les articulations dont ils possèdent.
Quand le maître Kudo parle d’utilisation de la force, il introduit les déplacements et les déséquilibres comme éléments essentiels au bon usage de la force : 10
« Il faut rechercher une condition propice où nous pouvons employer la force naturelle de chacun des adversaires. »
« C’est à partir d’une position stable et détendue qu’il sera possible de saisir l’opportunité qui se présente pour ensuite concentrer rapidement tout votre énergie sur un point critique. »
10
Kazuzo Kudo, page 15
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L’essence des techniques
Le maître Novovitch utilisant une concentration d’énergie dans une direction donnée
ORIENTER L’ÉNERGIE AU POINT CRITIQUE
La mise en pratique de la rhétorique du maître Kudo va exiger beaucoup plus. Pour effectuer une concentration d’énergie sur un point critique, il sera nécessaire de : 1. Produire un déplacement de l’autre ou l’inciter à se déplacer. 2. Profiter de l’action de la traction / poussée pour bénéficier d’une réaction naturelle de l’adversaire ou utiliser votre déplacement pour amplifier la réaction que propose l’adversaire. 3. Maximiser le soulèvement de l’adversaire en utilisant un point de contact qui est placé directement sous son centre de gravité ou dans l’axe du déplacement. 4. Utiliser de grands déplacements ou mouvements circulaires/ rotatifs pour entraîner l’adversaire dans des spirales qu’il ne peut contrôler. 5. Bien utiliser les articulations de tous les membres pour allonger les leviers, maximiser les angles ou présenter de nouveaux points d’appui. 6. .Utiliser la longueur et la puissance des jambes pour bien contrôler l’adversaire.
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UTILISER LA FORCE DE L’ADVERSAIRE Artisan du judo scientifique, le maître Kyuso Mifune favorise des mouvements souples. Il accentue la synchronisation avec les déplacements de l’adversaire afin d’utiliser la force et la puissance de l’autre tout en la complétant d’une dose limitée de sa propre énergie. Les techniques de Mifune étaient souvent faites en réaction. Il cherchait le moment opportun et prenait l’initiative ou KIME dès que l’opportunité se présentait. Il reprenait l’idée fondamentale de Kano :
« Si l’adversaire vous pousse, tournez votre corps, s’il vous tire, avancez en diagonale. »11 Le minimum d’effort pour le maximum d’efficacité. J. Kano
Durant le shiai, les deux combattants jouent des rôles différents et font des jeux indépendants. L’obsession de gain de suprématie supprime souvent l’utilisation de gestes naturels qui faciliteraient le travail en harmonie avec l’adversaire (Wa). Il faut porter plus d’attention aux déplacements subtils qui sont utilisés pour augmenter les mouvements de l’adversaire et éviter la confrontation directe. Des déplacements harmonieux sont des caractéristiques du judo supérieur. Pour les maîtres Kano et Mifune, l’emploie du moindre effort est situé dans le prolongement du geste adverse suivi par l’application d’une technique lorsque l’adversaire offre un poids minimum. (C’est normalement le moment où il y transfert de poids d’une jambe à l’autre afin de récupérer l’équilibre) Ainsi, la technique parfaite est portée lorsqu’il y a harmonie et cadence entre les deux opposants, un certain rythme d’action et une continuité dans le kuzushi, tsukuri et kake.
CONVERGER PROGRESSIVEMENT L’ÉNERGIE
Dans certains cas, on a l’impression que l’action de tirer ou de pousser ne suffit pas pour assurer un déséquilibre marqué. Il faudra utiliser le déplacement de tout le corps pour assurer une impulsion adéquate. L’action des poignets sur le torse de Uke doit initier les premiers mouvements d’oscillation. Il est important d’appliquer une bonne traction ou poussée dans un mouvement continu. Ces deux actions doivent être initiées dans un temps rapproché, en succession continue afin d’augmenter la masse énergétique. C’est la combinaison et la complémentarité qui font le succès de l’impulsion.
11
Kazuzo Kudo, page 15
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La mise en déséquilibre de Uke devient plus efficace lorsque le corps de TORI pivote ou démarre rapidement de sa base pour poursuivre un parcours le plus direct possible et dans le même sens. Si on y ajoute le Kime (décision d’agir sur le coup et sans hésitation) et une bonne vitesse du déplacement, le mouvement de projection devient alors très puissant. Dans le jargon courant, un mouvement exécuté avec détermination en utilisant tout le corps durant un court laps de temps est dit être un Mouvement Explosif. Ce mouvement très rapide résulte d’une concentration de toutes les énergies possibles durant une fraction de temps ou presque. En se servant de la technique O soto gari, nous expliquons ce phénomène comme suit. Devant l’hypothèse que Tori se jette d’un seul bloc contre un point donnée situé sur le corps de Uke, on pourrait calculer qu’avec un poids de 80 kilos, Tori se déplaçant avec une vitesse moyenne de 1 mètres/ seconde, produirait une force équivalente à 800 kg d’impact sur une surface réduite de 10 cm et ce, durant une seconde. (80 kg x 1 m/sec = 80 kg x 100 cm /sec = 800 kg x 10 cm/ seconde). Dans la pratique courante, ce n’est pas une explosion qui se produit, mais un déplacement rapide de la masse de Tori par succession de segments complémentaires. C’est d’abord le travail de la poussée faite sur la partie supérieure du corps de Uke avec les deux mains. Ce couple de force réussira à produire un déplacement de 5 à 10 centimètres. Tori suit avec l’impulsion que donne les muscles de sa jambe d’appui qui s’étend dans l’angle de la projection pour obtenir un autre 5-10 centimètres en supplément. Durant ce temps, le haut du corps de Tori se penche et suit une courbe de déplacement qui se rapproche de Uke gagnant ainsi un autre 10 à 20 centimètres. Tori maintien la tête penchée vers l’avant pour donner plus de poids à l’avant de la trajectoire et dépasse son propre centre de gravité. Tori se met en état de déséquilibre vers l’avant, lançant son poids dans le prolongement de la ligne de force et ce, en arrière de la ligne de résistance de Uke. Uke est ainsi placé en déséquilibre sur son talon. À ce moment, la jambe d’attaque fléchie de Tori prend sa première impulsion lorsque sa jambe se lève et s’amplifie dans sa descente pour fendre le poplité de Uke par le balayage. Tout le corps de Tori est ainsi impliqué dans la continuité du geste et la force d’énergie appliquée sur les 20 centimètres du poplité de Uke sera d’environ de 400 kg/sec..
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Ci après, la complémentarité des forces dans le O soto Gari
Le déséquilibre avec les mains et la jambe d’appui qui pousse. Le corps et la tête penchés en angle. L’élan de la jambe qui fauche. Le point de contact au poplité de Uke
COMBINER LES FORCES DES ARTICULATIONS
« L’action doit être régie par l’intelligence et l’expérience. » Pensée Zen
Exécuter une technique parfaite en captant le moment opportun ou le juste instant et avec le minimum de force n’est pas chose facile à réaliser. Trop souvent, en situation de combat, la solution instantanée est l’application de force contre force ou l’utilisation d’une force nettement supérieure à celle qui nous oppose. L’excédent de force peut conduire à une réussite. Cependant, une pareille solution n’est pas dans l’esprit véritable du judo. Mieux vaut utiliser les déplacements en harmonie. L’emploie subtile des hanches, l’appât ou la feinte pour déclencher une réaction dans la direction désirée sont plus de mise. L’exécution d’une attaque explosive dirigée avec grande amplitude et comprenant un enroulé (makikomi) peut aussi précipiter l’adversaire vers une chute certaine. Certaines techniques vont exiger plus d’énergie que d’autres. Le judoka doit apprendre à les reconnaître et à les adapter pour les fondre avec sa personnalité. Dans toutes les techniques, tous les segments du corps doivent agir en complémentarité et dans un mouvement continu. Si deux articulations (forces) sont utilisées plutôt qu’une, la puissance totale sera doublée, sans compter que l’énergie non utilisée dans la projection sera gardée en réserve. Déplacer pour Maîtriser
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À ne pas oublier que dans toute projection qui demande un soulèvement, les muscles des jambes qui agissent en mode de flexion ou extension viennent renforcer l’activité de tirer ou de pousser avec les bras. L’action des muscles de la jambe est reliée aux muscles abdominaux qui, à leur tour viennent amplifier le déplacement.
DÉVELOPPER DES SITUATIONS RÉFLEXES
Habituellement une technique est complétée en une fraction de secondes. Il est même possible de diminuer le temps réponse requis pour l’amorcer, la lancer et l’exécuter. Pour accomplir ce raccourci, le judoka doit se sensibiliser aux déplacements de la masse physique de ses adversaires. Ils sont tous uniques et demandent des adaptations particulières que le cerveau doit enregistrer. Les chercheurs Watanabe et Avakian 12 ont remarqué que si un stimulus est arrêté à quelque part avant de se rendre au cerveau, le muscle ne pourra pas réagir par une contraction instantanée adéquate. Cette observation conduit au développement et à l’utilisation de conditions réflexes qui sont acquises par l’entraînement sur déplacement. Pour être prêt à toutes éventualités, ils recommandent que : « Le judoka doit réagir par réflexe conditionné dans la majorité des cas, car il n’y a pas suffisamment de temps à la réflexion et à l’analyse. » La décision d’agir au bon moment ou Kime est généralement influencée par des signaux physiques que dégage l’adversaire. Ceux-ci peuvent être reçus et décodés par l’attaquant avant même de préciser sa réponse. Le kumi- kata ou la saisie du judogi va servir de point de contact et d’antenne avec l’adversaire. Plusieurs messages physiologiques dont le regard déterminé, le déplacement des pieds, l’effet de la traction des poignets, la respiration, le gonflement du torse, le mouvement de la tête, les yeux qui se ferment et l’oscillation du ventre sont des indicatifs normalement transmis lors de la préparation d’une attaque. C’est dans la pratique du yaku soku et du randori que le judoka apprendra à observer et à enregistrer ces messages qui lui seront utiles ultérieurement.
AGIR PLUS VITE QUE L’AUTRE De tels signaux sont généralement perçus et retransmis au cerveau pour fin d’enregistrement et codification. C’est avec ces renseignements que Tori pourra élaborer des stimuli/ réponses appropriés. Une fois la codification des signaux enregistrée au cerveau, des stimuli sont retransmis par les nerfs sensoriels et moteurs via la colonne vertébrale jusqu’aux articulations qui réagissent en conséquence. Comme le temps de réaction de Tori est lui aussi soumis aux lois de la nature, il devient primordial de le tenir le plus court possible. Comme la transmission des signaux doit se faire à travers le passage de la colonne vertébrale, celui-ci doit demeurer fluide, non obstrué par des pincements, des courbatures ou autres obstacles. Plus le signal se fait vite plus le temps de réaction sera écourté.
12
Jiichi Watanabe, Lindy Avakian, The Secrets of Judo, Charles Tutle, Tokyo, 1960, page 21
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Les chercheurs Watanabe et Avakian nous annoncent la possibilité de raccourcir davantage le temps de réaction. Leurs travaux indiquent que si le message donné est reconnu par le cerveau comme étant du déjà - vu ou déjà - vécu par les sens, le temps de réaction sera écourté davantage. C’est donc dire que le temps réponse peut être amélioré par l’entretien de situations de combat (déjà - vu et déjà – vécu). La pratique de combat simulé via le uchi-komi, le butsukari, le yaku soku et le randori avec des adversaires différents va permettre au cerveau d’assimiler des situations différentes et de lancer un stimulus plus rapidement. .
À titre d’exemple, dans Ippon- seoi- nage, Tori exécute un déplacement initial avec sautillements. S’il répète ce genre de déplacement dans des situations variées, son corps prendra l’habitude de tourner sur lui même devant l’adversaire sans qu’il en soit conscient. De même, avec la pratique répétée de la bascule vers l’avant, son corps s’adaptera à entrer avec une courbature frontale, éliminant ainsi une étape complète dans le geste à exécuter tout en assurant un mouvement continu.
Maître Katanishi en exercice préparatoire avec geste répété pour Seoi nage
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DES ATOUTS TECHNIQUES À MAÎTRISER
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À PROPOS DE REGROUPEMENT DE TECHNIQUES
« La lumière pure contient toutes les couleurs. Celles-ci ne peuvent être décelées que si nous l’observons comme étant un phénomène unique. » Proverbe Zen L’exécution des techniques étant variée avec chacun, il est possible de penser que nous pouvons identifier des situations de combats où une technique conduit à l’application d’une autre. Un tel enchaînement naturel nous est présenté dans l’étude linéaire du Gokyo. Les techniques peuvent être agencées différemment afin que la préparation de l’une devienne le complément ou la prolongation d’une autre et vice versa. Dans un combat, il y a maintes occasions d’exploiter, consciemment ou non, des gestes inattendus ou tirer profit d’une réaction spontanée de l’adversaire pour placer des techniques inusitées. Certaines techniques se prêtent mieux à ce genre d’enchaînement. Des combinés techniques sont souvent le résultat d’une technique originale qui manque de certains éléments essentiels. Le maître Kawaishi défini ce genre d’enchaînement comme suit : « L’enchaînement est le processus d’attaque qui, à partir d’un mouvement esquivé ou bloqué par votre adversaire, vous permet immédiatement d’en placer un autre, d’autant plus efficace qu’il exploitera ce blocage ou cette esquive13. »
Plusieurs situations de combats favorisent les enchaînements. Les plus courantes sont :
1. L’utilisation d’un déplacement ou mouvement de feinte qui est réalisé dans une direction contraire afin de profiter d’une réaction contraire de l’adverse. La feinte sert à maintenir l’initiative tout en permettant de mieux se placer, d’utiliser le déplacement en réaction de l’adversaire et imposer une projection désirée dans la direction souhaitée. (Ex. Uchi-mata suivi de Tani-otoshi ou sumi gaeshi).
2. Par la création d’une mise en situation, qui force le déplacement de l’adversaire de façon à ce qu’il soit obligé de déplacer son centre de gravité dans une direction attendue. (Ex. Ko-uchi-gari suivi de Seoi-nage). La distinction entre ces deux premiers moyens réside dans la façon d’utiliser la première technique pour déjouer l’attention de l’adversaire ou pour ébranler son équilibre.
3. L’enchaînement en profondeur est un troisième moyen de poursuivre l’initiative en exécutant une succession d’attaques complémentaires qui sont dirigées dans le même sens et avec de plus en plus d’amplitude. (O uchi gari, o uchi gari)
13
M.Kawaishi, Enchaînements et contre prises, page 9
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4. L’enchaînement de confusion est une tentative de projection qui consiste à attaquer l’adversaire dans des angles différents et avec des techniques différentes pour l’ébranler et capter le changement de poids sur ses jambes (O uchi gari- ko uchi gari- seoi nage).
« L’enchaînement et la contre prise sont vraiment le contenu du dialogue judo. Ils sont la réplique et la plaidoirie avec lesquelles on finit par convaincre et vaincre l’adversaire. «
M. Kawaishi
PROFITER DES DÉPLACEMENTS POUR ENCHAÎNER
L’application et la maîtrise des enchaînements sont associées à la pratique de déplacements constants. L’utilisation des enchaînements témoigne de la perspicacité du judoka désireux de faire chuter son adversaire. Dans l’apprentissage des techniques de combat, des agencements techniques sont introduits afin de capter les nuances. Répétés à plus grande vitesse durant le yaku soku, le butsukari (pratique libre en souplesse) et le randori elles font parti du répertoire. Pour l’entraîneur français George Baudot, l’efficacité des techniques ne peut se réaliser que dans la dynamique : « Lorsqu’un judoka arrive au stade de pratiquer le Renzaku wasa (combinaisons et enchaînements) c’est à dire qu’il peut exécuter une attaque avec plusieurs autres complémentaires, passer de la droite à la gauche, de l’avant à l’arrière ou inversement, des techniques de hanches à celles des jambes, suivre en liaison debout sol. C’est le signe qu’il commence à assimiler les principes de judo et qu’il progresse réellement. 14 »
Patrick Vial un autre entraîneur français, nous dit un peu la même chose dans son étude sur L’Évolution de la compétition15. « Le judoka est nettement favorisé par des analyses de situations de combat avec des partenaires différents. » C’est dans l’entraide mutuelle que les judokas arriveront à mieux maîtriser des situations de déjà vu et qu’ils réussiront à développer des réflexes conditionnés qui les aideront durant les combats.
14 15
George Baudot, page 4 Patrick Vial/Daniel Roche/Claude Fradet, Évolution de la compétition, Édition Vigot Paris, 1978
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PROFITER DES ERREURS : LA CONTRE PRISE
On ne peut pas parler d’enchaînement sans aborder la contre prise. L’enchaînement étant la possibilité d’apporter un dernier élan à une technique non décisive et la contre prise étant l’opportunité de saisir l’erreur technique que fait l’adversaire. Le maître Kawaishi défini la contre prise comme suit : « C’est l’utilisation à votre profit, d’une technique d’attaque de l’adversaire. »16
C’est surtout à travers du randori que le judoka fait face à la plus grande possibilité de placer des contres prises sur les attaques de son adversaire. Avec l’apprentissage de la contre attaque, le vocabulaire du monde judo s’enrichi des mots : Go No Sen, Ura Wasa et Sen No Sen.
Le Go No Sen s’identifie le moment où Tori prend l’initiative (sen) avec une technique exécutée directement contre l’attaque de l’adversaire (Omote). La technique de riposte fait échouer l’attaque durant son exécution et facilite un placement de sa technique durant l’instant de non retour. Le judoka se sert normalement du déséquilibre de l’adversaire pour l’accentuer et le tourner à son avantage. À titre d’exemple : un harai goshi contrer par un utsuri goshi ou un te guruma.
Le Ura-Wasa est une technique qui est portée en harmonie. Le judoka prenant une attitude d’apparence passive, attend la technique adverse se développe et se déplace soudainement pour remplir le vide qui se produit entre les deux opposants et utilise l’élan de l’adversaire rendu au point de non retour pour le projeter. En exemple : uchi mata contré en faisant le vide et suivi par le uchimata geashi.
Le Sen- No- Sen est une initiative introduite par anticipation. Le judoka anticipe un déplacement imminent et devance celui-ci en plaçant sa technique au moment même où l’adversaire va démarrer son attaque. Tori vole ainsi l’instant d’impulsion et la force du mouvement adverse pour l’utiliser à ses fins. À titre d’exemple : l’adversaire prépare un déplacement vers la gauche pour O soto gari , Tori anticipe le déplacement et pivote pour rentrer un sumi otoshi en ligne perpendiculaire, bénéficiant ainsi de la force de l’attaque de l’autre.
« Les vieux experts disent que pour l’enchaînement l’œil suffit. Pour la contre prise, il faut la perception, le contact et surtout cet instinct qui vous fait devancer l’intention même de votre adversaire. » 17
16 17
M. Kawaishi, Enchaînements et contre prises, page 13 M. Kawaishi, Enchaînements, page 13
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Le maître de la technique en réaction fut sans doute le célèbre Kyuso Mifune 10ième dan qui durant un stage de professorat à l’Université de Waseda (Tokyo) au Japon, conçu un Kata spécial (Go no Sen) pour faciliter l’étude des contres attaques. Ce kata a pour couverture de fond 15 situations les plus communes avec leur possibilité de placer des mouvements contraires. Bien que populaire et toujours pratiqué dans les grandes écoles, ce kata n’a jamais reçu l’approbation formelle pour être retenu au syllabus du Kodokan.
Le maître Mifune exécutant un Sumi Otoshi en contre du Sasae
(Tirée de Canon of Judo)
Certaines des techniques de ce kata ont cependant été retenues parmi les techniques complémentaires (shimmeisho) du Kodokan telles : l’anéantissement de l’attaque du De ashi barai par un Tsubame gaeshi ou un Tai otoshi. Un Ko soto gake contré par un migi uchimata. Un Hiza guruma envahi par O uchi gari. Un Uki otoshi réduit en ruine par Tai otoshi. Un Seoi nage éliminé par Yoko guruma. Un Kata guruma enveloppé par Sumi geashi, et un Sasae tsuri komi ashi emporté par Sumi otoshi. « La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier. » Proverbe Zen La majorité des techniques de contre attaque sont réalisées sur des adversaires qui trop souvent tentent des techniques sans les avoir bien préparées ou qui manquent certains éléments essentiels dont le principal étant un mauvais déséquilibre. Pour utiliser un mouvement de contre attaque, le judoka doit anticiper, subir partiellement ou réutiliser la technique amorcée par l’adversaire. Il doit anticiper et faire un usage calculé des moments d’hésitations et des bris de continuité qui peuvent se présenter au cours d’une attaque. La contre attaque est souvent déclenchée par un simple blocage avec le bas-ventre ou hara (par contraction des muscles abdominaux) qui favorise l’arrêt momentané du mouvement adverse. (On dit aussi le DOME pour la concentration musculaire abdominale qui s’extériorise par l’arrondissement de l’abdomen). Cette réaction permet de bloquer, de transformer et même d’amplifier le geste de l’adversaire.
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La contre attaque se réalise également avec une esquive qui se fait par déplacement dans la continuité du geste adverse. La contre attaque s’effectue dans six situations courantes : 1. 2. 3. 4. 5. 6.
En anticipation. En fonction du déséquilibre de l’attaque adverse. En maximisant les points morts situés en début ou fin de l’attaque. En transformant le mouvement adverse à son avantage. En accentuant le momentum et vitesse de déplacement. En amenant au sol par sacrifice par en avant ou par arrière.
Voici quelques exemples : Renraku wasa du Maître Teizo Kawamura Attaque contre attaque Seoi nage Ippon seoi nage Ko uchi gari O uchi gari Tai otoshi Hiza guruma Hane goshi Kesa gatame Kesa gatame Tate shiho
seoi otoshi seoi otoshi o uchi gari uchi mata o uchi gari de ashi gari o soto gari ude garami juji gatame juji gatame
Renraku wasa du Maître Minosuke Kawaishi Une attaque Suivie par les mouvements secondaires O-Soto-Gari Hiza-Guruma Ko-Soto-Gake Ko-Uchi-Gari Uki-Goshi Tsuri-Goshi Harai-Goshi Hane-Goshi Uchi-Mata Seoi-Nage
Déplacer pour Maîtriser
Kubi -Nage, Hiza-Guruma Ko-Soto-Gake, O-Uchi-Gari Ko-Uchi-Gari, Hane-Goshi O-Uchi-Gari, Ko-Uchi-Makkomi Ko-Tsuri-Goshi, O-Uchi-Gari Kubi-Nage, O-uchi-Gari O-Uchi-Gari, Uchi-Mata O-Uchi-Gari, Harai-Goshi, Hane-Makomi Harai-Goshi, O-Uchi-Gari O-Uchi-Gari, Ko-Uchi-Gari
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AUTRES EXEMPLES DE KAESHI WASA L’adversaire attaque avec
Tori riposte avec
O-soto-gari Hiza-guruma O-uchi-gari Okuri-ashi-barai Uki-goshi Harai-goshi Uchi-mata Seoi-nage Uki-otoshi Kata-guruma Tai-otoshi Okuri-ashi-barai Ko-uchi-gari Sasae-tsuri-komi-ashi Uki-goshi Tomoe nage
O-soto-gari, Hiza-guruma Hiza-guruma, Ko-uchi-gari Okuri-ashi-barai Tai-otoshi, Yoko-sutemi Ushiro-nage, Ushiro goshi Utsuri-goshi Sukui-nage, Tai-otoshi Sumi-gaeshi, Ushiro-nage Tai-otoshi Sumi-gaeshi Ko-tsuri-goshi Tsubame-geashi Hiza-guruma Sumi-otoshi Yoko-wakare Ko soto gari
Ko uchi gari Uchi mata O Soto gari Ko Soto gari Yoko shiho gatame Yoko shiho gatame Kami shiho gatame
Hiza guruma Uki otoshi O Soto gari Uchi Mata Ude gatame Juji gatame Hadaka jime
Te guruma en contre attaque d’un uchimata aux championnats mondiaux
« Le judo a la nature de l’eau. L’eau court pour atteindre un niveau d’équilibre. Elle n’a pas de forme propre mais prend celle de son contenant. Indomptable, elle pénètre partout. » G. Koizumi dans son introduction du Judo pour ceinture noire de M.Feldenkrais Déplacer pour Maîtriser
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SUPÉRIORITÉ DE LA POSTURE SOUPLE
Abordons maintenant la question de la posture souple. Si nous avons déterminé que l’usage excessif de la force brute ne suit pas les principes du judo, la posture ultra défensive,signale à son tour, un judo statique qui n’est plus du judo traditionnel mais une forme de lutte ou un affrontement entre deux forces en collision. Lorsque le judoka adopte une posture naturelle souple, il peut se laisser influencer par le va et vient de la traction ou la poussé de l’autre. Il ne va pas dans le sens contraire à la force. Il la subit et l’utilise consciemment. En s’accordant aux déplacements, il est plus en mesure de s’ajuster aux limites de la force adverse et de la neutraliser au moment opportun. La souplesse sert le judo supérieur en facilitant l’esquive, le blocage et la contre- attaque. L’esquive s’effectue par un déplacement agile dans le sens de l’attaque adverse. Le judoka tente de devancer l’autre, de bifurquer son déplacement ou d’absorber ce dernier à l’intérieur de son propre déplacement. L’important ici, est d’exécuter des déplacements avec tout le poids du corps et non seulement avec les bras qui se raidissent ou qui se plient. À propos de l’esquive, le maître Mifune encourageait à conserver la partie supérieure du corps en droite ligne avec la partie abdominale (centre de gravité). Il ne voulait pas voir des corps cassés et courbés. Il insistait pour que les mains et les bras qui reposent sur le judogui de l’adversaire soient assez souples pour se fléchir et se contracter selon le besoin. Les anciens parlaient de répartir 30% de la force des mains dans les doigts et de conserver 70% de la force des bras en réserve en les tenant fléchis près du corps et prêts à bondir au besoin. Le blocage avec une posture souple se fait avec le bas ventre ou hara. Le judoka exécute un déplacement du bassin avec un mouvement d’oscillation. Il y a d’abord contraction des muscles abdominaux, puis déplacement des hanches pour se repositionner dans un axe différent. L’attaque adverse est ainsi refoulée ou subie à la verticale ou à l’horizontale. Hayward Nishioka dans son livre Judo Heart and Soul fait référence au Koshi ga suwatte iru comme étant la posture souple et rectiligne prise par les maîtres pour effectuer des attaques souples et efficaces tout en présentant des défenses impénétrables durant les combats. La contre attaque portée avec une posture souple s’effectue à la suite d’une esquive ou d’un blocage temporaire qui permet de transformer et d’assimiler l’attaque adverse dans une nouvelle initiative qui peut prendre différentes formes : La forme d’un soulèvement (te guruma) Une auto projection causée par la dynamique du corps de Tori qui se lance dans le vide (sutemi) Une amplification du déséquilibre de Uke (ura wasa) Un enroulement (makikomi) des deux corps.
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Il est aussi possible d’observer chez des judokas d’expérience, une certaine aisance à utiliser la posture souple combinée à leur grande sensitivité pour détecter très tôt les intentions de l’adversaire. Ils se placent souvent au bon moment et au bon endroit pour anticiper la technique adverse (Sen-no-Sen) et attaquer avant même que l’adversaire ne bouge. Avec le déplacement souple, le judoka maintien un meilleur équilibre de son corps. Le déplacement en tsugi ashi lui permet de faire reposer 40% de son poids sur la jambe en avant et garder 60% sur la jambe arrière. Ayant les genoux fléchis, il peut mieux se cramponner au sol, bondir et transférer son poids selon l’urgence. Le glissement des pieds au ras de sol assoupli la traversée du centre de gravité et stabilise davantage. On constate dans des exercices dynamiques que les judokas ont souvent tendance à recourir à l’emploie de la confrontation en offrant des résistances par le raidissement des bras, une courbature du corps vers l’avant et par une descente du siège en jigotai. Il faut travailler davantage en harmonie et laisser tomber ses mauvaises habitudes qui paralysent le travail debout. Le Yaku soku et le butsukari permettent de travailler plus proche de l’adversaire et de maintenir une posture souple. Les judokas doivent tenter de mieux harmoniser leurs déplacements avec ceux de l’adversaire. Nous approchons alors du principe de `Ju` avec lequel le judoka doit céder pour vaincre. Durant les exercices en yaku soku et randori, les ripostes doivent devenir plus absorbantes, plus élastiques. Elles doivent répondre aux gestes de traction et de poussée qui accompagne les attaques adverses. Les déplacements en angle, en cercle ou spirale doivent être réalisés dans la direction de la chute proposée. Compte tenu que le moment opportun de porter l’attaque n’est que passager, le judoka doit travailler à saisir les opportunités (temps morts ou points de déséquilibre) qui se présentent et les transformer à son avantage. C’est la capture du moment opportun pour créer ou maximiser le déséquilibre qu’il faut rechercher. Des textes chinois de Chen Tuan (871-989 A D) édités par Li Dongfen en 1368 expriment cette urgence dans les mots suivants : yu shou fang gen ji (désiré, recevoir, donner dans un seul instant). Les maîtres du Kodokan dans les années 1930 parlaient du moment Wa qui est cet instant critique où le judoka se sert de la faiblesse maximale causé par un déséquilibre habilement porté contre l’adversaire pour porter la technique sans retour qui conduit au IPPON. Les écrits de Li Dongfen font aussi cette précision dans le texte suivant : Shen ji de qi shi (Juger de l’opportunité et agir soudainement.)
Exprimé autrement, le Wa est l’occasion où le judoka fait la symbiose avec l’autre. S’il ne bouge pas, il reste immobile. S’il y a déplacement, il doit y avoir un accompagnement avec l’esprit, les yeux, les mains et tout le corps. C’est l’instant même où ses gestes s’entrecroisent et font un mouvement combiné dans les traces du déplacement de l’autre.
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Les anciens disaient : réaliser l’harmonie (WA) c’est d’être en unisson et en complémentarité avec les mouvements de l’autre. De cet instant unique, surgit la véritable technique. L’esprit du WA se retrouve dans l’étude des mouvements exprimés dans la deuxième série du Koshiki-no-kata.
La posture souple du maître M Bourelly 7 dan en randori
JIGO TAI : UNE OPPOSITION NATURELLE En pratique courante, certains judokas utilisent des postures défensives excessives dans l’espoir de maîtriser le temps d’un combat ou de ralentir les déplacements de l’adversaire. Ces postures sont à la fois statiques, dures, courbées et basses. Elles exigent des stratégies différentes quant à la garde (kumi-kata). Elles requièrent des bras plus musclés et un torse plus fort. Elles entraînent des déviations marquées du positionnement des mains sur l’adversaire. Le kumi-kata ressemble davantage à une prise de sambo, la main derrière la nuque, la prise de la ceinture ou encore une main traînante qui cherche l’arrachée de jambe. Ce type d’engagement est populaire et des champions s’en servent pour assurer une suprématie psychologique dès le départ du match. Bien qu’efficace, elle nous semble être moins flexible considérant les énergies supplémentaires qui sont requises pour retenir l’autre à distance ou l’entraîner vers le sol. Le geste défensif exige plus de force dans les jambes et dans les bras afin exécuter les arrachées et les bascules potentielles. Il requiert un contact plus prononcé, serré et plus long avec l’adversaire. Il limite le nombre de techniques possibles car il prévient les déplacements rapides.
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Des chercheurs du Daito Technical Medical College du Japon ont reconnus que les mouvements populaires associés à une posture défensive où Tori prend haut en arrière du collet sont limités au O soto gari, Uchi mata, Harai goshi et le Tai otoshi. Il y a toujours des exceptions à la règle. Un judoka de force supérieur peut réussir à contrôler le kumi kata de l’autre et le conduire aisément vers l’épuisement.
Aaron Davis champion de la cote du Pacifique 2002 avec un kumi kata haut en arrière
L’observation quant aux limites imposées par la prise d’une garde défensive et dure nous est fournie par les études de George Weers de la fédération américaine de judo qui a fait une analyse systémique de films comprenant 148 combats internationaux entre 1983 et 1991. Dans son analyse, il note que les déplacements à partir d’une posture naturelle et flexible représentent de 29 à 38% de la tendance durant les combats préliminaires et les combats de repêchage. L’adhésion à des postures naturelles souples s’élargie à 63% durant les combats de grande finale. Il note aussi qu’à partir d’une posture naturelle, les combattants se tiennent plus à la verticale, que leurs déplacements sont plus libres et sont réalisés avec de grandes enjambées circulaires et avec des pas rapides exécutés autour de l’adversaire. Ces déplacements semblent produire des effets psychologiques positifs dès les débuts de combats. On rejoint ici, la recommandation de Li Dongfeng : Le corps doit se tenir droit, sans inclination et conserver sa souplesse.
Garder vous droit en posture
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AVANTAGES DE LA SOUPLESSE Weers et ses associés ont remarqué qu’avec une posture plus souple, il se produit des mouvements de rotation très rapides qui sont effectuées sur la pointe des pieds et que la garde est généralement maintenue plus flexible pour faciliter ce genre de déplacement. Souvent, lorsqu’il y a prise d’une seule main, le judoka semble jouir d’une zone de manœuvre encore plus grande. Le judoka peut conserver des distances rassurantes à l’intérieur desquelles il peut placer une plus grande variété de techniques. L’étude de Weers dénote le fait que même si le judoka est souvent placé face à l’adversaire, il réussi à maintenir sa souplesse même lorsque l’adversaire lui offre un kumi kata qui soit très fort. Weers conclue que la position naturelle souple permet de maintenir un meilleur contrôle du combat car le judoka conserve une garde plus flexible qui lui permet de ne pas trop dévoiler son jeu. Au lieu de résister par la force, il cède et peut mieux se déplacer à volonté. De plus, il note que souvent, les déplacements circulaires ou exécutés en spirale facilitent l’entraînement de l’adversaire dans des chutes rapides et décisives.
D’AUTRES POSTURES GAGNANTES Il faut s’attendre à des variétés de postures et stratèges selon les personnalités. Quand nous réalisons que pour plusieurs, l’objectif du shiai c’est la victoire sur l’autre et non sur nous même il faut s’attendre à ce que les moyens choisis deviennent presque infinis. La pensée Zen qui suit résume bien cette attitude de vouloir vaincre.
Les forces ou démons qui pénètrent votre sphère de garde doivent être repoussés sans compassion et humilité 18
Les recherches de Weers ont conduit à identifier d’autres types de postures gagnantes. Comme on l’a déjà vu, la posture plus courbée avec ses gardes plus dominantes est devenue très populaire. Dans les postures dites courbées, les adversaires font souvent des déplacements en forme de petits arcs vers l’avant ou sur le coté de l’adversaire. Le fait de se battre en diagonale semble favoriser le placement d’une technique de coin et permet d’exercer plus de force avec l’ensemble du corps. La diagonale permet d’être mieux placer pour riposter avec des contre- prises par renversement du genre te-guruma. Une autre tendance décelée par l’étude de Weers a trait au déplacement limité que font les adversaires avec deux ou trois enjambés en diagonale pour sonder les faiblesses de l’opposant et suivre avec des attaques sur le coté. 18
Deng Ming Dao, 365 Tao, page 33 Déplacer pour Maîtriser
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Ce genre d’offensive a pour résultat la pénétration immédiate de la garde et la provocation de réactions défensives chez l’adversaire. Elle permet une bonne exploitation des faiblesses de ce dernier. Bien qu’efficaces, ces deux exemples font voir une réalité du judo compétitif où la force physique et l’endurance dominent et ou 75% des énergies sont consacrées au maintien de la garde, et ce, au détriment de la flexibilité.
Les études du Daito Technical Medical College du Japon ont démontrées que 30% des compétiteurs nationaux utilisent ce genre de positions pour placer des grands mouvements populaires comme : O soto gari, Uchi mata, Harai goshi, Tai otoshi et des enroulements du genre Makkikomi.
À cause des déplacements limités qui accompagnent la prise d’une posture courbée, le combat devient souvent assez stationnaire et nombreux sont les avertissements des arbitres pour accélérer la dynamique. Certains combats vont même se terminer sans qu’il y ait eue tentative marquée d’une attaque sincère et doit appliquer le « Golden rule » ou le résultat par extension du combat. (Ne sont calculés que les initiatives nouvelles)
Photo de IJF Championnats 2000 Kata guruma
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L’ESSENTIEL DU KUMI KATA Quelque soit la posture adoptée, la saisie de l’adversaire par le judogi a toute son importance. Certains entraîneurs recommandent d’aller chercher le meilleur de deux mondes (force- flexibilité) avec une garde plus souple mais encouragent de passer d’une position de face à une posture plus en oblique. Travailler en angle offre une plus grande liberté d’actions. Il devient plus facile de subir l’autre, de présenter une cible de moindre importance et de se déplacer sans trop ouvrir son jeu. Il y a cependant un pré-requis : l’exigence de concentrer une grosse partie de l’énergie musculaire dans les avant-bras et les poignets en maintenant le kumi-kata plus rigide. Le kumi kata doit servir durant l’attaque à préparer le déséquilibre de l’autre (kuzushi), à guider le déplacement, à maintenir un espace libre pour pouvoir pivoter et à assurer un suivi sécuritaire vers le sol. Certains textes anciens encourage à tenir avec 30% de force dans les mains et 70% dans les avant bras.
Force avant à 30% avec 70% de réserve près du corps
Dans la défensive, le kumi kata doit agir comme première ligne de détection des mouvements adverses et être utilisé pour empêcher ou anéantir l’attaque de l’autre. Il peut également servir d’obstacle psychologique pour briser ou reprendre le rythme du combat.
La garde ou kumi-kata est essentielle à l’exécution d’une bonne technique. Le judoka n’est pas restreint indûment par les règles du Kumi kata. La prise du costume doit devenir une saisie personnelle qui se développe dans la pratique quotidienne et qui se modifie avec des partenaires différents. Un des rôles du kumi kata est de maintenir contact avec l’adversaire. Que ça soit pour assurer la protection par rapport à l’adversaire, pour maîtriser ses déplacements ou pour enchaîner avec des suivis au sol. Le contact peut être appliqué avec force ou par une saisie du costume qui est plus souple et dont la retenue se fait légèrement avec deux ou trois doigts. La saisie traditionnelle se prend avec la main qui utilise efficacement les doigts inférieurs et la paume pour retenir le costume tandis que les doigts supérieurs et le pouce servent à varier la direction de la saisie selon le besoin de la technique particulière. Déplacer pour Maîtriser
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La saisie principale se fait au niveau de la manche et se nomme HIKITE. La seconde main placée au collet ou au revers est plus rapprochée et a pour fonction la poussée et soulèvement. Elle se nomme TSURITE. La garde peut descendre près du coude de l’adversaire et s’en servir comme levier additionnel. Dans certains cas, la main au collet peut remontée plus près du cou et se placer juste à l’arrière de la tête. Quelques compétiteurs de petits calibres favorisent la prise des deux collets. Occasionnellement certains pratiquent l’enroulement dans le judogi adverse comme façon de porter le déséquilibre. La prise du judogi doit être suffisamment décontractée pour permettre de ressentir les gestes de l’autre causé par le déplacement du costume contre les doigts et les poignets. L’emprise et le contact sur l’adversaire doivent servir les techniques qui se font debout et celles rencontrées durant le travail au sol. Être en mesure d’observer, de sentir et subir les déplacements de l’autre pour mieux les maîtriser, les devancer et changer les angles d’attaques pour les conter à tout moment voilà quelques-uns des bénéfices d’un bon contact ou Kumi- kata. Là où le kumi kata est faible, il y grands risques de perdre le combat parce que le suivi ne pourra pas se réaliser adéquatement et il sera impossible pour l’arbitre d’accorder la supériorité marquée. Souvent, une technique bien partie mais demeurant sans suivi est renversée à l’avantage d’un adversaire plus adroit. Au lieu du Ippon mérité, l’arbitre accorde comme résultat un Koka ou simple avantage parce que : 1. Il n’a pu observer le contrôle suffisant exercé sur le corps de l’adversaire. 2. Il constate qu’il n’y a aucun avantage dans une situation où le judoka épuise ses forces dans des tentatives de sécuriser les extrémités adverses qui sont demeurées libres. 3. L’attaquant a perdu son propre équilibre dans la phase finale d’un mouvement.
L’ESPRIT FLEXIBLE EST UN ATOUT
Nous avons déjà remarqué qu’une technique réalisée au bon instant s’accomplie quand l’esprit est clair et que l’attaquant n’est pas dérangé par des pensées divergentes ou par des motifs négatifs qui retiennent son attention. Devant un geste menaçant de l’adversaire, il est possible d’avoir une réaction négative et soudaine telle que la fermeture des yeux ou le détournement de la tête. La peur naturelle de l’autre, l’hésitation de se lancer à plein, la peur de provoquer un accident ou de subir une blessure sont des distractions qui peuvent provoquer des moments d’hésitation et diminuer la capacité d’agir.
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L’olympien Neil Adams de Grande Bretagne raconte que lorsqu’il pratiquait avec le grand champion Yamashita, il ne s’est jamais senti en danger d’être blessé ou projeter en dehors du tatami. Yamashita était d’une telle dextérité technique que ses mouvements précis et spontanés étaient placés au juste moment, et qu’Adams n’avait qu’un recours instinctif en tête, celui de s’assurer de bien chuter. Dans ses recherches sur l’acuité mentale et le judo, Watanabe conseille : Si vous désirez faire chuter l’adversaire, placer-le dans une situation mentale et physique dans laquelle il sera obligé d’augmenter son temps de réaction pour essayer de reprendre une position naturelle stable. Au même instant, placez-vous dans une position naturelle dans laquelle vous pouvez réagir dans les meilleurs délais en utilisant des réflexes conditionnés pour porter votre attaque sans arrière pensé. 19 Quelques tactiques du même ordre ont été notées dans notre premier tome Les Mystères du judo. Une action peut être prise dès qu’il y a prise du costume (kumi-kata). L’olympien français Stéphane Traîneau employait un kumi-kata fort afin de tirer et de garder l’adversaire dans une position désavantagée durant un très grand lapse de temps. Les frustrations qui s’en suivirent ébranlèrent la psyché de plusieurs de ses adversaires. Si un des combattant est trop gêné par le kumi-kata de l’autre, il devient hésitant et son esprit offensif se ralenti considérablement. Il doit concentrer à se dégager et du fait même, il est retardé dans le placement de sa technique offensive. Sans compter qu’il est vulnérable à commettre des erreurs tactiques qui peuvent être exploités. On a déjà mentionné qu’il était possible de déjouer la concentration de l’adversaire par des changements soudains de postures. Les déplacements et feintes rapides réalisés tant du coté gauche que du coté droit sont des moyens courants.
19
Watanabe, page 33
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Souvent les déplacements sont accompagnés de petits cris aigus et concentrés dits kiai. Cette combinaison sert à surprendre l’adversaire, le mettre hors de diapason et déséquilibrer sa concentration.
Certains athlètes sans scrupules vont même tenter d’intimider l’adversaire en brouillant la vue de l’autre avec une partie du judogi ou avec la main à la hauteur de la figure. De telles intimidations n’ont qu’une portée limitée et l’arbitre intervient assez rapidement avec un avertissement. À long terme, il vaut mieux développer des raffinements techniques. Dans cette veine, le judoka est encouragé à se familiariser avec certains signes qui indiquent des éléments de faiblesse chez l’adversaire tels : Ralentissement des déplacements Respiration haletante, Gestes de nervosité, sueurs de stress, Distraction soudaine par un bruit inusité, Manque d’harmonie dans les gestes, Protection poussée envers une vieille blessure etc. Voilà autant d’opportunités à surveiller et à exploiter pour placer une technique rapide qui marquera le point vainqueur.
Hane goshi sur déplacement de recul
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PRINCIPES DE LA GARDE AU SOL Le travail au sol est considéré comme l’extension du travail debout. On y retrouve les éléments principaux que sont le tsukuri ou la façon de se placer, le kuzushi, la manière de porter un déséquilibre et un kake, la technique choisie. Au sol, une position en état d’alerte mais souple a aussi son importance car il faut être prêt à bondir et à bouger dans tous les sens.
Ippon au Sol Abandon par Shime et Kansetsu wasa Retenu du dos au sol pendant 25 sec Combinaison de retenu au sol avec pointage debout
Le judoka doit s’assurer d’une bonne saisie du costume afin de diriger ou contrôler l’adversaire. Il doit exercer des pressions verticales en position de travers, aux quatre coins ou par-dessus l’épaule. Pour effectuer des étranglements et des clefs, il faut bien utiliser le poids de son corps afin de fatiguer et contrôler l’adversaire. En parlant du travail au sol, l’ancien champion mondial Isao Inokuma suggère : 20 « Lorsque vous saisissez l’adversaire, placer votre force dans le creux de la main et dans les petits doigts, laissant ainsi votre pouce libre pour glisser et s’adapter aux tensions du tissu. «
Y. Yamashita exécutant Kesa Gatame
Dans le même sens, le chercheur Watanabe suggère d’appliquer une force aux poignets au moment même de l’application du Kuzushi. « Il faut tenir le judogi comme si nous avions un œuf frais au creux de la main.21 Pour le maître Kudo, l’important : « C’est de ne pas tenir l’adversaire avec des bras tendus mais plutôt de tenter de se garder le plus de jeu de manœuvre possible avec des bras flexibles. »22
20
Inokuma, page 14 Watanabe, page 93 22 Kazuzo Kudo, page 12 21
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Pour le spécialiste des étranglements au sol, le champion Kashiwasaki ce qui importe est de travailler près des sinus carotidiens pour effectuer Shime wasa. ¨ Travailler méthodiquement à placer la main du collet, le plus près possible des carotides et de garder les poignets souples ¨.23 Le maître Awazu du Kodokan parlant du déplacement au sol dit que l'avantage au sol s'acquiert par petits gains stratégiques successifs et irréversibles.
¨ Imposer son kumi kata c’est anéantir l’initiative de l’autre. ¨
LE HARA UN INGRÉDIENT POUR LE TRAVAIL AU SOL
Considérant que les corps sont interposés, il est plus difficile d’observer l’usage de la force abdominale dans le travail au sol. Cependant, lorsque bien employée, la zone abdominale sert de point d’appui aux divers leviers utilisés. Elle est employée comme point de contact pour assurer une emprise solide durant le changement de positions. Parce que les adversaires exécutent des déplacements près du sol, la force de la gravité est plus grande. Les déplacements de types rampant, les pontages, le geste de la langouste sur le coté et la rétraction du corps sont des mouvements qui illustrent l’usage du hara. Pour bien maîtriser l’adversaire au sol, un contact continu avec lui est nécessaire. S’il est libre de se déplacer tant en dessus qu’en dessous, il sera extrêmement difficile de porter une attaque sérieuse. On doit se l’imaginer comme étant un bloc de bois flottant sur l’eau et autour duquel il faut s’agripper et se retenir. Le maître Mifune donnait l’exemple de l’adversaire au sol comme étant un ballon roulant à la surface du sol et dont il fallait attraper. Laissé libre, il va bondir et poursuivre sa direction. S’il rencontre un obstacle, il sera dévié ou arrêté selon le cas. On doit donc tenter de l’encercler et l’immobiliser. Avec l’impact de la projection, l’adversaire chute normalement en forme de cercle. S’il s’arrête en cours et prend une position défensive accroupie, il forme également un cercle. Couché au sol, sa poitrine et sa région abdominale vont former une sphère. Placé ainsi en boule, il peut être retenu ou arrêté par une pression exercée directement sur son pôle traversant jusqu’à son point de contact au sol. Cette pression s’exerce normalement avec le hara.
Une fois retenu au sol, il faut l’encager en dressant des obstacles qui nuisent à sa mobilité. Le bassin de Tori (hara) doit alors être utilisé comme une grande enveloppe ou filet au centre duquel, les muscles abdominaux font pression contre les parois du ballon qu’est devenu Uke.
23
Katsushiko Kashiwazaki, page 15 Déplacer pour Maîtriser
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Le maître Raymond Damblant 8ième dan travaillant les déplacements au sol
Si Uke tente des sorties, Tori riposte avec des déplacements du bassin qui suit attentivement les tentatives de sorties. Les bras et les jambes formant des appuis solides, serviront à se mouvoir autour et par-dessus l’adversaire tout en offrant divers angles de force ou servant de leviers pour assurer le contrôle. Les déplacements au ras de sol exigent une grande subtilité. Il faut pratiquer à se déplacer comme un boa, par petits gestes conscripteurs et ondulatoires qui s’amplifient l’un sur l’autre, tout en resserrant le contrôle de l’adversaire. Avec le corps, il faut envelopper l’autre, le couvrir, l’enrouler, s’y coller fortement afin de faire qu’une seule masse avec lui. Mieux vaut travailler en se servant des jambes pour contrôler, pour éloigner ou faire pression selon le besoin. À l’exemple du travail debout (tachi), il faudra travailler davantage les angles et les leviers naturels. Quoique qu’il advienne on doit tenter de conserver au moins un point d’appui avant de tenter de se déplacer. En défensive, se sortir d’une immobilisation doit se faire avec des mouvements spontanés, rapides, directs et sans laisser l’opportunité à l’adversaire de placer sa technique à plus de 70% d’efficacité. Il ne faut surtout pas laisser traîner les jambes en arrière et laisser les bras immobiles. Si possible, il faut essayer de créer un espace libre entre les deux adversaires et de l’utiliser comme zone de manœuvre.
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PROTÉGER SON ADVERSAIRE MÊME POUR LE IPPON
En tout temps, l’esprit sportif en judo demande que le judoka porte une attention particulière envers son partenaire d’entraînement. Il est de son devoir de faire le nécessaire pour le protéger contre des blessures. Le respect de l’autre et la facilitation de la chute assurent cette protection. Dans le randori et le shiai, lorsqu’il est nécessaire de compléter les projections avec un suivi jusqu’au sol pour sécuriser la victoire il faut être doublement respectueux envers l’autre pour ne pas s’écraser sur lui et infliger des douleurs supplémentaires. La prévention des accidents n’entrave pas la possibilité de poursuivre avec une technique d’immobilisation, d’étranglement ou de clef de bras. Dans tous les exercices au judo il faut prendre les précautions nécessaires pour maîtriser son tempérament et respecter son adversaire.
Demeurer droit dans votre approche
Les écrits anciens invitent à nourrir et à développer une attitude positive face à l’entraînement. L’humilité, le jugement sage, le détachement, la satisfaction de bien faire, le pardon et la tolérance sont des vertus qui accompagnent un comportement respectueux de tout judoka.
À PROPOS DE STRATÉGIES ET TACTIQUES
La technique elle-même donne ses résultats. Mais sa mise en exécution est entourée par des stratégies et tactiques qui sont adaptées à chacun afin de déjouer l’adversaire et d’assurer la victoire à l’intérieur des règles. Elles sont normalement enseignées durant un programme préparatif à la compétition. La stratégie c’est l’exécution d’un plan général de comportement conçu pour prendre en considération l’état physique, psychologique et technique du combattant face à un adversaire. Attaquer dès l’instant du Hajime, éviter le travail au sol, forcer le déplacement à gauche ou à droite, ralentir l’élan, jouer sur les points obtenus et les avantages acquis et faire pénaliser l’autre sont quelques exemples de stratégies. Les tactiques sont plutôt des méthodes personnelles utilisées pour styliser un mode d’approche à la technique telles : favoriser l’approche sur la gauche, tenir d’une seule main, forcer la réaction de l’autre, enchaîner diverses techniques en répétition, passer en jigotai et changer de garde. Les stratégies et tactiques se dessinent généralement dans l’étroite collaboration entre l’entraîneur et le judoka. Elles résultent de l’observation de compétiteurs identifiés comme étant des adversaires potentiels et dont les comportements ont été observés sur quelques semaines ou mois. Processus continu, rempli d’échanges, d’analyses et de jugements, les stratégies sont souvent du domaine de l’équipe technique qui accompagne le judoka compétiteur et qui suggère des comportements différents selon les occasions.
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À son niveau élémentaire, la stratégie et la tactique se confondent. Dans un combat, il s’agit de trouver les meilleures opportunités d’attaques ou encore d’identifier quand sera le meilleur moment pour placer une technique de choix visant le IPPON. Le choix peut être l’utilisation d’une technique de petite amplitude ou lancer de grands mouvements dans une attaque directe avec ou sans combinaison. Les tactiques élémentaires sont généralement liées à la capacité d’observer et de contrer les déplacements de l’adversaire. Les choix sont nombreux, entre autres : créer le vide, briser le rythme, bloquer les attaques avec les bras ou attendre que l’adversaire se déplace dans sa propre ligne de force pour profiter des déséquilibres naturels. Stratégie ou tactiques, elles doivent permettre de prendre et de conserver l’initiative même si le judoka est menacé par des attaques profondes de l’adversaire.
LES TECHNIQUES DÉMONSTRATIVES
Gardant ces observations en arrière plan, examinons certaines techniques démonstratives qui renferment ces principes. Elles apparaissent aux diverses annexes. C’est dans leur application que ce réalisera maintenant le moment de vérité du judo.
Le judoka doit demeurer maître de ses actions. ¨ L’être supérieur s’adapte aux circonstances, Mais ne leur est pas soumis aveuglément.¨ Proverbe chinois
Vous seul êtes responsables de vos actes
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ANNEXE : A
Progression de l’enseignement général Faisons un survol autour du programme de formation générale tel qu’enseignée selon le syllabus de Judo Canada et des associations provinciales. Les éléments les plus communs sont : Un aperçu historique du judo. Des exercices non techniques comme moyens de réchauffement. La posture debout et principes d’équilibres statiques et cinétiques. L’apprentissage des chutes. et postures gagnantes pour le travail debout et au sol L’étude des techniques tachi wasa Kumi- kata (contact- saisie- garde) Tsukuri (déplacement préliminaire et mise en situation) Kuzushi (accent du déséquilibre) Tai-sabaki (déplacement rotatif du corps) Kake (technique gestuelle associée à chaque mouvement) Ikomi (suivi et amenée au sol) Tendoku renshiu : travail seul en imaginaire. Uchi- komi : travail de répétition à cadence rapide Yaku- soku- geiko : entrée libre en souplesse sur déplacement. Kakari- geiko : pratique des attaques à tour de rôle Randori : simulation de combat Le travail des combinaisons, enchaînements et contre prises. Le katame wasa Exercices préparatoires, dynamiques de retenues et sorties avec partenaire. Dégagements et amenées à partir de position debout. Kake ou étude de techniques spécifiques, immobilisations, étranglements et clefs de bras. (positif et négatif) Le Randori : La pratique de mises en situations Le Shiai : initiation au combat, compétition avec chronomètre. L’étude des formes (Kata).
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ANNEXE : B
Condensé des modifications mineures au Gokyo
Variations mineures au Gokyo Certaines écoles suivent le syllabus du Gokyo tandis que d'autres favorisent un cheminement par l’étude d’un groupe de techniques rassemblées dans une même famille. Nous avons rencontré quelques variations au cours de notre recherche, mais aucune d'elle ne semble vouloir dominer les autres. Voici quelques exemples de variations face au Gokyo.
À l’institut de judo Kodokan de Tokyo Les techniques sont apprises avec l’accent sur le déséquilibre de l’adversaire et la poursuite du mouvement dans la direction de la chute potentielle. Chacune des techniques utilise l’état d’instabilité du partenaire et vise à profiter du moment opportun afin d’utiliser le minimum de force. L’ordre de présentation s'en tient au Gokyo révisé de 1982. (Où on y ajoutait 17 techniques complémentaires)
Les premiers mouvements du Kodokan C’est le balayage du pied avancé, le de-ashi-harai (ou prononcé barai) qui est le premier enseigné. Ce mouvement de jambe assez simple exige une précision et une rapidité dans son exécution. Il est suivi par des bloqués de jambe faits de face : le hiza-guruma, un enroulé autour du genou et le sasae-tsuri- komi- ashi, un blocage à la cheville avec soulèvement vers l’arrière. Suivent les mouvements exécutés de dos à l’adversaire. Ils sont du uki-goshi ou hanche flottée. (Technique dont se servait Maître Jigoro Kano pour expliquer certains principes de bascule)
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Variation compétitive par l’Université Tokai
Le centre universitaire de Tokai possède un programme spécial axé sur la compétition et développé par les maîtres Shigeyoshi Matsumae, Isao Inokuma et Nobuyuki Sato.24 Le programme contient trois volets : le nage- wasa avec ses techniques de projections debout et en sacrifice, le katame wasa avec ses immobilisations, ses étranglements et clefs, et comme troisième volet, les atémi- wasa ou auto défense. La première technique débute avec un mouvement de dos à l’adversaire, le tai otoshi. Celui-ci est suivi de deux autres techniques exécutées de dos que sont les variations de la projection de l'épaule exécutées avec un ou deux bras. Elles sont identifiées: ippon seoi nage et morote-seoi-nage.
L’approche de Kyoso Mifune
Le célèbre maître Kyozo Mifune a laissé non seulement un programme d’enseignement mais aussi une philosophie sportive qui sont captées dans son livre: Canon of Judo. Professeur au Kodokan et à l’université Waseda, sa progression introduit les déplacements souples. Il amorce avec des balayages face à l’adversaire et suit avec des blocages de jambes du genre De-ashi-barai et hiza-guruma. Il poursuit avec uki-goshi (technique de dos avec bascule de la hanche). Ce maître recommande l’étude des techniques dans leur mode dynamique afin de permettre au judoka de capter le principe compris dans le terme A Ju @ (souplesse) et saisir l’instant juste de zéro gravité pour placer la projection.
Le maître Kyoso Mifune
Inokuma, Le judo vivant, page 22 Déplacer pour Maîtriser
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L'approche britannique Poursuivant les traces laissées par Y.Tani c’est le professeur G. Koizumi, ancien de l’école Tenshin-shinyo et du Kodokan, qui met au point le premier programme britannique. Les techniques enseignées sont regroupées autour des articulations majeures agissant comme points d’origine. Nous pouvons identifier les techniques de bras, de hanche, de jambe, de sacrifice etc. Il classifie également les techniques selon l’action désirée telles la bascule, le levier et l’obstruction. Le programme débute avec une technique de dos: le uki otoshi qui sera suivi par deux techniques d’épaule : le kata guruma et le seoi- nage. Après la visite de Kano en 1920, le programme s'enlignera au Gokyo révisé.
L'Europe et Kawaishi À partir de 1934 et durant plus de 30 ans, le maître Minosuke Kawaishi enseignait un Gokyo modifié à travers l'Europe et principalement en France. Sa méthode comprenait 146 mouvements. (Il n’avait pas connu les limites et restrictions politiques imposées au Kodokan lors de l’occupation américaine). Son programme contenait plusieurs techniques dites dangereuses dont les clefs de jambes et certains atémis. Un tel éventail technique semblait plaire à beaucoup et favorisa l'expansion du judo dans des milieux où d'autres professeurs à l'approche plus traditionnel avaient échoué. Les techniques étaient plus connues par leur numéro de séquence, que par leur nom ou description japonaise. Cette approche pédagogique lui valut de nombreuses critiques de ses pairs qui le voyaient s’éloigner de la voie traditionnelle du Kodokan. La méthode Kawaishi s’amorçait avec le premier mouvement de jambe, le grand accrochage de jambe, le o soto gari, exécutée de face. Cette technique était suivie du deuxième de jambe, soit : le de-ashi-barai, le balayage du pied avancé et suivi par le troisième de jambe, le hiza- guruma, le bloqué en roue autour du genou.
Méthode du professeur Kudo Le maître Kazuzo Kudo 9ième dan, ancien collègue de Jigoro Kano, fait lui aussi l’usage de grandes familles de mouvements pour présenter son programme d’enseignement autour des techniques de bras, de hanche, de jambes et de sacrifice. Sa technique de départ est le tai otoshi, technique normalement exécutée de dos. Elle est suivie par le seoi nage, soulèvement par l’épaule, elle aussi, une technique exécutée de dos. Le travail au sol suit une progression semblable aux autres institutions et comprend des immobilisations, étranglements et des clefs de bras.
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L’école d’ Isao Okano Le programme de l’École d’Okano a été mis de l’avant pour desservir les compétiteurs de hauts calibres. Sa concentration pédagogique saisie une cinquantaine de techniques qui ont été personnalisées et éprouvées par les 15 meilleurs judokas du japon d’après guerre. Les techniques sont de haute gamme, élaborées en fonction des capacités individuelles et représentent en sorte, la synthèse des techniques favorites. Le programme comporte plusieurs variations, combinaisons et attaques en profondeur. Les techniques se terminent généralement avec des enroulés et amenés au sol. La technique enseignée est toujours accompagnée de contre attaques et d’enchaînements qui témoignent d’une parfaite maîtrise et d’une grande synchronisation. C’est un syllabus visant le IPPON et exigeant la perfection dans chacun des mouvements.
Le programme français La fédération de judo de France (F.F.J.D.A) procède à une refonte de l’enseignement du judo vers les années 1960. Elle publie sa progression qui se veut une adaptation nouvelle du Gokyo. Les techniques sont présentées sous différentes facettes afin de faciliter la compréhension des principes de base tout en offrant un environnement plus sécuritaire. Le programme contient six grandes familles de techniques correspondant aux grades des ceintures mudansha. Les premières techniques sont des techniques où Tori est placé de dos à l’adversaire. On voit la grande bascule de la hanche dite le 0-goshi. Elle est suivie, avec l’ippon seoi nage, projection fait de dos, mais cette fois, avec l’aide de l’épaule. Les techniques de face débuteront avec le hiza-guruma, la roue autour du genou.
Le Gokyo enseigné au Canada Le Canada accompagne les fédérations internationales dans sa démarche face à l’enseignement du judo à même le Gokyo du Kodokan. C’est le Gokyo qui est suivi dans la majorité des dojos affiliés.
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Outils pédagogiques associés au Gokyo Au Canada, les professeurs affiliés se servent d’une panoplie de méthodes pour rendre leur enseignement plus palpable et plus intéressant. À cet égard, le professeur européen Feldenkrais fait la remarque qui suit : ¨ Un professeur qui ne voit dans le judo qu’une méthode de combat, et rien d’autre, ne peut enseigner qu’un judo incomplet.¨
Parmi les méthodes pédagogiques utilisées, nous retrouvons :
Le cours magistral : Une séance structurée où le professeur présente les diverses techniques à son programme. Il y fait des démonstrations par segments qui sont ensuite reprises par les élèves. Dans le programme du judo éducatif proposé par Jean Roullet, une telle décomposition des mouvements est fortement recommandée.
A Pour une progression réelle de groupe, il est nécessaire de décomposer le mouvement en éducatifs dirigés et le reconstituer en synthèse de modèle très simple, servant de support à une adaptation morphologique de chacun @.
La démonstration technique. C’est le moyen où le professeur donne des explications supplémentaires concernant l’ensemble du geste, la synchronisation, la décomposition ou la reconstruction du mouvement. Les trois phases de l’application de la techniques y sont exprimées dans des volets précis : kuzushi, tsukuri et kake.
La mise en essaie. Elle suit la démonstration. La pratique de la technique se fait sans chute et avec chute. Des corrections individuelles sont apportées par le partenaire, le professeur ou l’un des assistants.
L’exécution d’un mouvement en groupe. En réponse à un signal donné, le groupe exécute un mouvement donné avec un certain rythme. Des observations générales suivent le geste exécuté. Ce genre d’exercice est souvent utilisé pour l’étude des chutes.
La découverte de problèmes. Le judoka est placé devant une mise en situation. La technique est réalisée et les difficultés y sont observées par les partenaires ou le professeur qui suggèrent des correctifs.
Le groupe de discussion. C’est un moyen qui sert à approfondir une situation plus globale vécue par le groupe. Un animateur est choisi pour guider l’analyse technique du geste en question et suscite des solutions des participants.
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L’analyse critique. C’est de la rétroaction immédiate que fait le judoka avec son partenaire de pratique suite à l’exécution des techniques.
L’analyse de cas. Ce fait généralement en dehors du tatami. Des revues des vidéos ou films sont suivies de discussions.
Les jeux de rôles. Les judokas adoptent des rôles alternatifs d’agresseurs ou de défenseurs : exemple, lors de randori d’entraînement ou durant le Yaku soku. À tour de rôle, les judokas tentent des opportunités d’attaques ou de défenses tout en respectant la sécurité de l’autre au cours des chutes résultantes.
ième
Le sensei M Novovitch 8
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dan donnant conseil
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ANNEXE : C LE GOKYO ILLUSTRÉ Les dessins sont tirés de cours de la Fédération Allemande de judo, circa 1962.
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ANNEXE D EXIGENCES POUR LE PASSAGE DE GRADE
Les grades au Canada
Bien que sans obligation de le faire, la progression des examens de grade est liée avec l’étude du Gokyo. Au Canada, on exige la première série du Gokyo pour la ceinture jaune, la deuxième série pour l’orange, la troisième série pour la verte et ainsi de suite. Les examens de grade comprennent trois aspects : l’aspect technique (GHI), la pratique correcte du mouvement (TAI) et le comportement mental (esprit) qui doit accompagner le judo (SHIN). Chaque examen est dosé en fonctions des éléments psychomoteurs et physiques exprimés par les postulants. ¨ En conséquence, l’examinateur doit tenir compte des progrès personnels de chacun par rapport à son point de départ.¨
En général, les examens de grade du premier jusqu’au cinquième kyu (ceinture jaune à marron) sont tenus sous la surveillance du directeur technique du club (sensei). Les exigences techniques pour l’obtention des divers grades sont présentées dans les pages qui suivent.
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Pour le grade de ceinture jaune, (GO KYU) C’est le premier stage qui peut durer de deux à quatre mois selon le potentiel et l’assiduité de chacun. Le judoka prend connaissance des rudiments associés au monde judo. Il apprend les attitudes et comportements eu égard de la sécurité des autres et des règles en vigueur au dojo (club ou école). Il y fait la découverte et l’apprentissage des modes de déplacements du corps et des moyens de chuter avec le corps sans qu’il se blesse. Le judoka découvre un conditionnement physique approprié avec les moyens popularisés par l’école qu’il fréquente. Ces mises en forme seront proportionnelles à l’intensité des sessions d’entraînement. Il s’initie aux chutes, aux gardes et acquiert l’essentiel des déplacements debout et au sol. Durant cette période, les mouvements techniques sont décomposés en éléments individuels et complémentaires. Durant ses premiers pas en judo, le judoka peut ressentir certaines hésitations ou raideurs. Ces manifestations expriment souvent un manque de confiance ou une difficulté d’adaptation. Si cette raideur est maintenue l’exécution des mouvements en souffrira et conduira au ralentissement de la prise de l’initiative durant le combat. Il faudra donc persévérer.
Les premières techniques
Durant cette phase, autres que les chutes, les déséquilibres et les déplacements, les techniques exécutées debout (tachi) sont généralement : De-ashi-barai, (harai) : balayage avec revers du pied en cuillère sur pied avancé, exécuté de face. O-soto-gari, grand fauchage extérieur, en latéral avec accrochage et fauchage, fait de face. Hiza-guruma, le blocage en roue autour du genou fait de face. Uki-goshi, hanche flottée, fait de dos, avec utilisation minimum du point de contact pour faire tourner l’adversaire autour de la hanche. O-goshi, grande bascule de hanche fait de dos, avec utilisation du point de contact pour soulever autour de la hanche. Kube-nage, projection exécuté de dos par enroulement autour du cou, utilisant la hanche comme point d’appui et contact. Tsuri-komi-goshi, fait de dos à l’adversaire, le soulèvement de la hanche. Ippon- seoi-nage, fait de dos, projection par une épaule. Morote-seoi-nage, projection par l’épaule avec utilisation de la bascule. Les techniques au sol comprennent : Kesa-gatame, kata gatame, qui sont deux immobilisations par le contrôle de l’épaule, Kami-shiho gatame, une immobilisation par-dessus avec contrôle aux quatre coins.
Vient s’ajouter à la programmation : L’historique, l’éthique, le conditionnement physique, les chutes, les déplacements et les formes de saisie du costume ou kumikata. (Ces éléments préliminaires furent abordés dans le Tome 1 de l’auteur, Les Mystères du Judo)
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Techniques requises pour la ceinture orange, (YON-KYU)
Le judoka est en période de consolidation. Le programme est d’une durée de trois à six mois. On cherche à renforcer l’utilisation des hanches comme moyens de levier et comme centre d’initiation de défense. Le judoka débute les intégrations des mouvements de hanche et d’épaule. Il complète les déplacements linéaires pour passer aux applications diagonales et circulaires plus avancées. En fin de période, C’est un travail technique plus souple qui est visé. L’initiation aux exercices libres du Yaku soku et du randori le sensibilise aux situations de combat. Les techniques courantes au programme sont : Koshi-guruma, enroulement de la hanche, avec utilisation de la hanche comme point de contact. Harai-goshi, fauchage de la hanche en utilisant sa proche hanche comme point de contact. Hane- goshi, hanche percutée par le revers extérieur de la cuisse. Tsuri-goshi, hanche soulevée avec utilisation du point de contact en baissant et relevant le centre d’appui. Tsuri-komi-goshi, hanche tirée et soulevée avec point de contact très bas. O-soto-gari, grand crochet extérieur de la jambe. O-uchi-gari, grand fauchage intérieur avec balayage. Ko-uchi-gari, petit fauchage intérieur avec balayage. Sasae-tsurikomi-ashi, blocage au tibia de la jambe avec action de tirer en soulevant. Tai-otoshi, renversement dans un mouvement flotté avec un minimum de contact. Le travail au sol suggéré pour la ceinture orange comprend : Kata-gatame, immobilisation avec contrôle à l’épaule. Yoko-shiho-gatame, immobilisation latérale avec contrôle aux quatre coins. Tate-shiho-gatame, immobilisation avec contrôle aux quatre coins et même direction. Nami-juji-jime, étranglement en croix, paumes vers le bas. Gyaku-juji-jime, étranglement en croix à l’envers en dislocation. Kata-juji-jime, étranglement avec mains en croix. Ude-hishigi-juji-gatame, clef de bras en extension en forme de croix au niveau du coude.
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Techniques recommandées pour la ceinture verte (SAN-KYU)
Le troisième niveau dure environ six mois. Il sert d’introduction à la compétition. Le judoka personnalise des techniques et exécute des enchaînements adaptés à sa personnalité. Il apprend diverses mises en situation de combat. Il améliore des techniques connues en y ajoutant souplesse et ingéniosité. Le développement du rythme domine. On cherche le perfectionnement des techniques de jambes avec des enchaînements, des amenés et des suivis au sol. La rapidité de l’analyse de situations de combat est visée.
Les techniques au programme sont : O-goshi, grand enroulement de la hanche. Hane-goshi, hanche guidée avec l’utilisation du revers de la cuisse comme point de contact. Uchi-mata, lancement intérieur de la cuisse avec point d’appui et fauchage. Ushiro-goshi, prise de hanche et soulèvement par derrière avec point d’appui. Kata-guruma, roue de l’épaule en mouvement de rotation. Okuri-ashi-barai, balayage latéral du pied avancé en déplacement. Au sol, les techniques comprennent : Kuzure-kami-shiho-gatame, avec variations du contrôle de l’épaule en position de travers. Giaku- kesa- gatame, Yoko-shiho-gatame, Mune-gatame et Tate-shihogatame. Ude-garami, clef de bras avec torsion au niveau du coude. Ude- hishigigatame, clef de bras en extension du coude qui est enroulé. Hadaka-jime, étranglement à main nue par derrière. Kata-ha-jime, étranglement par derrière fait en croisé et réalisé sur l’épaule. Okuri-eri-jime, étranglement par derrière en croix glissée. À ce stade, débute dans plusieurs dojos, l’enseignement de la première série du nage-nokata. L’étude des formes classiques comprend les trois mouvements exécutés à gauche et à droite que sont : uki-otoshi, harai-goshi, tsuri-komi-goshi.
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Les techniques au programme pour la ceinture bleue (NI KYU)
Ce niveau marque un point important pour le judoka. Au cours des prochains six mois, il traverse le niveau dit ¨avancé¨. Il pratique plusieurs amenées au sol, enroulements et projections exécutées dans plusieurs angles. L’importance des esquives et des contreattaques est mise en valeur. On note également une augmentation marquée dans la fréquence et la durée des exercices de randori et du shiai afin de mieux le préparer vers les grandes compétitions. Au programme technique, sont couverts les mouvements suivants : Ashi-guruma, enroulé de jambe. O-soto-otoshi, le grand fauchage extérieur. Ko-soto-gari, petit fauchage extérieur, accrochage. O-soto-guruma, grand enroulement extérieur, mouvement de rotation avec blocage. Harai-tsurikomi-ashi, balayage de la jambe tirée en soulevant. Sumi-gaeshi, renversement dans l’angle, mouvement de rotation en sutemi. Tani-otoshi, le mouvement de sacrifice en coin dirigé vers l’arrière. Yoko-otoshi, la chute du corps en coin latéral. Uki-wasa, grande technique flottante avec sacrifice du déséquilibre. Hane-makikomi, l’enroulé de la hanche percutée, mouvement de rotation avec point d’appui. Sukui-nage, renversement arrière avec contact à la ceinture, mouvement de rotation. Ura-nage, soulèvement en sacrifice du déséquilibre exécuté vers l’arrière. Keashi-wasa, (gaeshi), révision de diverses combinaisons de contre- prises. Au sol, dans le groupe de la ceinture bleue, sont comprises :
Makura-kesa-gatame, contrôle de l’épaule en position de travers, forme d’oreiller. Ushiro-kesa-gatame, contrôle de l’épaule par l’arrière. Kuzure-yoko-shiho-gatame, variante d’immobilisation de coté. Hadaka-jime, étranglement à main nue. Sankaku-jime, étranglement en triangle avec mains et jambes. Ude-gatame, clef de bras au niveau du coude. Hiza-gatame, clef de bras au niveau du coude avec l’aide du genou. On y fait la pratique courante du Randori ou Kakari geiko comprenant diverses techniques de combinaison et enchaînement. Sont aussi introduits trois autres mouvements inscrits dans la deuxième série du nage no kata : uki-otoshi, ippon seoi-nage, kata-guruma
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Les techniques requises pour la ceinture marron (IK-KYU)
Le judoka atteint la maturité. Cette période d’une durée de six à huit mois sert au raffinement des techniques de combat. Il apprend les techniques complémentaires, les stratégies et les tactiques de survie. L’esprit combatif y est accentué. Il y a personnalisation de certaines techniques et utilisation marquée des contre-attaques.
Le programme technique comprend : Obi-otoshi, chute par la ceinture. Seoi-otoshi, chute par l’épaule. Yama-arashi, tempête dans la montagne. Morote-gari, plongée profonde à deux mains. Kuchiki-taoshi, soulèvement rapide de la jambe à l’aide d’une main. Kibisu-gaeshi, petit accrochage au talon avec l’aide de la main. Uchi-mata-sukashi, contre inspirée du mouvement qui est évité par un lancement fait des bras à l’interne. O-soto-otoshi, accrochage majeur suivi d’une chute dans la même direction. Tsubame -gaeshi, riposte d’un balayage avec balayage similaire nommé contre en hirondelle. O-soto-gaeshi, contre de l’accrochage externe par riposte jumelée. O-uchi-gaeshi, contre de l’accrochage interne avec jeu de mains. Ko-uchi gaeshi, contre du petit accrochage interne. Hane-goshi-geashi, contre de la hanche percutée. Harai-goshi-geashi, contre de la hanche balayée. Uchi-mata-gaeshi, contre du grand fauchage interne. Hikikomi-gaeshi, renversement par chute arrière avec saisie de ceinture. Tawara-geashi, renversement en sac de riz. O-guruma, grand enroulement de la hanche, grande rotation avec blocage diagonal. Sumi-otoshi, grand mouvement flotté en coin. Utsuri-goshi, déplacement de la hanche en utilisation du point de contact. Yoko-otoshi, chute latérale, sacrifice du déséquilibre en coin. Tani-otoshi, chute avec accrochage de jambe, sacrifice du déséquilibre vers l’avant. Soto-harai-hane- uchimata- makikomi, enroulés, mouvement de rotation en sacrifice. Yoko-gake, lancement de coté, sacrifice du déséquilibre en coin. Daki-wakare, enroulé et séparation de coté. Yoko-wakare, mouvement de séparation latérale avec flotté en coin, sacrifice. Yoko-guruma, enroulement latéral, grande roue en coin avec sacrifice. Kani-basani, ciseau de corps et Kawasu-gake, enroulé de jambe (sont enseignés pour étude seulement car elles ne sont pas permises en compétition.) Au sol le programme technique pour le premier kyu comprend : Kata-osae-komi, immobilisations, variations des contrôles à l’épaule. Kata-kesa-gatame, variations des contrôles latéraux. Waki-osae-komi, contrôle au niveau de l’aisselle. Mune-gatame, contrôle en travers de la poitrine. Waki-gatame, clef de bras étendu par l’aisselle. Hara-gatame, clef de bras étendu avec pression par l’abdomen. Ashi-jime, étranglement en utilisant la jambe. On y fait l’étude de la troisième série du nage-no-kata avec : okuri-ashi-harai, sasae-tsurikomi-ashi et uchimata ainsi que les mouvements de contre attaque et les mouvements complémentaires. Ensuite, viendra la préparation aux compétitions particulières et aux examens de grade.
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Annexe : E QUELQUES CONSEILS POUR TACHI-WASA
Adoptez une posture naturelle souple et déplacez-vous souvent Prenez avantage et contrôler l’espace vide entre vous et l’adversaire Provoquez et maintenez le kuzushi par les poignets et abdominaux Projetez dans la direction vers laquelle pointent vos orteils Utilisez le maximum d articulations dans un enchaînement progressif et continu Partez d’une position fléchie pour progresser vers la rectiligne Profitez des mouvements qui sont définis par un cercle ou courbe Appliquez votre force dans la même direction que celle de l’adversaire Gardez un kumi-kata souple et solide au moment de la projection Établissez des points d’appui stables avec le sol Conservez votre équilibre durant vos déplacements Allez jusqu’au bout en suivant et en accompagnant l’adversaire dans sa chute Les déplacements souples servent à contrôler l’adversaire. La pratique du déplacement à pas successifs dit tsugi ashi où un pied suit toujours l’autre de quelques centimètres est fortement recommandée pour une plus grande stabilité. Les déplacements à petits pas sont nettement supérieurs aux grandes enjambées car les changements de poids sur les jambes sont moins visibles pour l’adversaire. L’utilisation des angles d’attaque facilite le contrôle de la surface de combat. Le déplacement du corps tai- sabaki doit s’effectuer dans un seul bloc et dans une progression continue.
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TECHNIQUES DÉMONSTRATIVES
Championnat du monde 2000 (photo IJF)
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ANNEXE F
TECHNIQUES DE LA FAMILLE DES BASCULES O Goshi / grande bascule de hanche
Sensei Cunningham et O Goshi
Voici une technique de hanche qui combine deux mouvements circulaires soit : une rotation latérale pour entrer sous le tronc de l’adversaire et une bascule verticale vers l’avant pour projeter celui-ci. Cette technique sert d’introduction à plusieurs autres mouvements qui vont utiliser la bascule comme élément principal de projection tels: seoinage, uchi-mata, tsuri-goshi etc. Il y a déséquilibre vers l’avant, la traction se fait avec le bras à la hauteur du nez. Il faut engager l’autre bras sous l’aisselle et le placer en diagonale dans le dos de l’adversaire. Il y a une légère traction pour rapprocher Uke. Un soulèvement avec les jambes vient compléter l’exécution comme pour déraciner un tronc d’arbre disait les anciens. Il faut s’assurer de placer le dos contre l’abdomen de Uke en appuyant la hanche dans le haut des cuisses. Conserver le poids du corps en appui sur vos deux jambes. Points importants Descendre sous le centre de gravité de Uke avec flexion des jambes. Placer la hanche pour maintenir un contact avec l’abdomen. Entrer le bras le plus creux possible. Placer le bras en diagonale et attirer le vers vous. Soulever légèrement en pivotant à l’intérieur. Soulever par l’omoplate. Pivoter et tourner votre dos complètement à Uke tout en engageant les hanches. Redresser les genoux et continuer le mouvement de rotation de la hanche. Basculer tout en tournant la tête pour regarder Uke passer au devant. Combinaison et enchaînement : uki-goshi, ko-tsuri-goshi, ude-gatame, hane-makikomi. Vers l’arrière : o-uchi-gari, ko-uchi-gari, ko-uchi-makikomi, Contre prises populaires : koshi-guruma, tani-otoshi, yoko-guruma, utsuri-goshi, ushiro-goshi. Déplacer pour Maîtriser
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Sukui-Nage (projection en cuillère)
Une technique très ancienne qui a subie plusieurs modifications au cours des années. Elle est actuellement populaire pour amener au sol. C’est un renversement vers l’arrière en forme de cuillère. L’action de bascule faite par les hanches doit être prononcée. SukuiNage suit souvent une feinte en seoi-nage. Il faut lancer le corps dans la partie basse de Uke, avec la jambe en extension à l=arrière et pousser vers l’arrière avec le bras, au niveau de la ceinture. Une variation courante consiste à partir d’une position plus transversale à Uke, jambes écartées en perpendiculaire. Tori fléchit légèrement les jambes, s’approche de Uke, place une main entre les jambes et saisie la ceinture ou le gui à l’arrière. De sa seconde main, prend en croisé au collet et effectue une forte tirée vers l’avant pour faire bousculer Uke vers l’arrière.
Points importants Attirer Uke sur le coté, le coller bien près de soi. Briser l’équilibre vers l’arrière. Engager la jambe d’appui derrière Uke (Il est également possible de lancer fortement la jambe et de balayer le talon de Uke et terminer en sutemi). Bien capter à la ceinture de Uke pour le maintenir sur la hanche. Prendre la culotte au creux du genou pour ajouter au tir arrière. Pencher le corps un peu en avant pour ensuite cueillir Uke dans un mouvement rapide. Variante inversée : Un bras pousse l’abdomen vers l’arrière tandis que l’autre soulève les jambes vers l’avant. Combinaison avant possible avec yoko-guruma. À l’arrière, avec yoko-shiho-gatame ou tate-shiho-gatame. Attention aux contre prises populaires : uchi-mata, hara-hishigigatame.
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L’essence des techniques
TE GURUMA
Variante du sukui nage en Te guruma (dessin de Jean Gailhat) Le Te Guruma est une technique qui n’est pas classée dans le Gokyo mais qui est très populaire comme contre prise. La saisie entre les deux jambes peut se faire de l’extérieur comme de l’intérieur de la cuisse de Uke. La projection peut s’accomplir en formant un cercle de reculons ou en projetant Uke vers l’avant dans un mouvement circulaire. Dans la projection en cercle vers l’avant, elle se fait sur contre attaque d’une projection de hanche et la saisie de la cuisse de Uke se fait par l’extérieur. Dans le cas où l’on choisi d’utiliser la technique comme projection de soulèvement et de retournement, toute la partie du hara doit servir au soulèvement tandis que le renversement se fait avec la main à la cuisse. Pour le renversement complet de dos, la main peut se glisser et saisir le bas du judogui et aller même jusqu'à la ceinture.
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Tsuri Komi Goshi (hanche soulevée)
C’est une technique de hanche soulevée. Similaire au O-goshi. Tori se place devant dans la zone entre lui et Uke et avec un déséquilibre des deux mains, vient placer Uke sur le bas de son dos pour le faire chuter vers l’avant. Points importants Se placer dans la direction du déplacement Placer la main droite pour maximiser la poussée Fléchir les genoux et sortir la hanche vers l’avant Placer Uke sur le bas dos La tête peut regarder Uke pour le passage de Uke. Il faut voir sa tête d’abord puis sentir son centre de gravité. Variante : Étirer le bras de l’adversaire
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L’essence des techniques
Seoi-Nage /projection par les épaules
Variations sur Seoi nage (kata eri seoi) ième
Cette technique est la 8 enseignée au gokyo. C’est une projection classique à chargement et bascule exécutée en tournant le dos à Uke. Tori doit demeurer en appui sur ses deux jambes et poursuivre le déséquilibre de Uke vers l’avant afin propulser Uke dans une direction frontale. Points importants Se glisser sous Uke les jambes très fléchies et genoux écartés Pivoter rapidement et présenter la hanche pliée mais ne pas trop poussée à l’avant Utiliser la rotation de votre pied pour faire suivre les hanches Pousser et soulever l’adversaire vers le haut d’une façon constante Placer le bras d’attaque plié à 90 degrés, fermement sous l’aisselle dans Kata ou Ippon Bien saisir le revers intérieur dans le geste de seoi et maintenir une traction constante S’assurer de conserver la traction de la main sur la manche Tenir la tête droite pour voir passer Uke. Seoi nage demande une action rapide des bras et un déplacement continu pour placer le dos devant et sous le centre de gravité de Uke. On connaît plusieurs variantes : d’un seul coté en Katate ou Ippon; Morote (deux mains); Kata-eri (sur le même coté du revers); Ippon-seoi-nage (bras sous l’aisselle) ou Fumi-komi (la jambe droite à l’extérieur en fente ou makikomi-seoi-nage (un enroulé vers l’avant). Rompre l’équilibre vers l’avant ou l’avant droit Fléchir les jambes en gardant le corps droit Descendre très bas sous la ceinture de Uke pour bien le charger sur le dos Pencher en avant en effectuant un coup de fesses vers le haut Appuyer votre dos contre la poitrine de Uke Enchaînements possible avec : Sumi-gaeshi, seoi-otoshi, seoi-makikomi, tomoe-nage, ude-gatame, Ko-uchi-gari, waki-otoshi, o-soto-otoshi, kata-guruma, o-uchi-gari. Déplacer pour Maîtriser
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Avec Seoi nage, attention aux contre prises courantes : se laisser embarquer dans le mouvement et retourner sur le dos de Uke pour retourner devant lui et suivre avec teguruma, sumi-gaeshi, ko-soto-gari, uke-wasa, yoko-wakare, okuri-éri-jime, hikkomigaeshi
Le maître M Takahashi 8ième dan, exécutant ippon seoi nage au premier ministre du Canada, Pierre Elliot Trudeau
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Uki Goshi/ hanche flottée
Uki goshi est une technique de hanche étudiée dans le premier groupe du gokyo. Il importe de faire glisser l’adversaire sur la hanche et non de le soulever. Cette technique illustre la possibilité de placer une technique dans le sens du déplacement de Uke ou de le capter en défaut au moment même où il vient vers vous. Tori pénètre à l’intérieur de la zone libre entre lui et Uke. Tori place sa hanche en parallèle, pivote, engage la main à plat au dos de l’adversaire, au niveau de la ceinture de Uke. Avec son dos, il prend contact avec l’abdomen de Uke. Il accentue le déséquilibre vers l’avant, et par une simple rotation latérale de la hanche projette Uke. Le Maître Jigoro Kano en avait fait sa projection favorite et l’exécutait surtout à la gauche. D’elle sont partis plusieurs grands mouvements de hanche tels : le harai, le hane et le koshi guruma.
Points importants Accentuer le geste de réaction (poussée- tirée) pour que Uke avance vers vous. Déplacer-le pour qu’il vous résiste avec le ventre, le corps raisonnablement droit. Maintenir le déséquilibre en tirant avec le haut des poignets. Entraîner l’adversaire dans un geste circulaire par un enroulé fait avec tout le corps. Ne pas trop engager les hanches à l’intérieur de la posture de Uke. Ne pas dépasser le corps de l’adversaire avec la hanche. Ceinturer avec la main au niveau des hanches de l’adversaire. Placer le dos en contact avec l’abdomen et les cotes de Uke. Placer votre épaule plus basse que la sienne (sous l’aisselle). Exercer un mouvement circulaire latéral avec une torsion au niveau de la hanche. Tirer à l’horizontal pour assurer le déplacement du poids d’Uke sur le pied d’appui. Déplacer pour Maîtriser
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Pivoter rapidement sur la pointe du pied. Garder les pieds à l’intérieur de sa base d’appui. Synchroniser la rotation du tronc avec la mise de la main à la ceinture. Éviter de pencher vers l’avant. Produire une accélération constante par les rotations du corps et de la hanche Conserver le corps droit sans trop plier les genoux ou les hanches
Attention aux contre prises populaires : yoko-guruma, ushiro-goshi, ura-nage
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Utsuri-Goshi (lancement par déplacement de la hanche)
Une projection de contre-attaque initié par avec un bref déplacement des hanches et suivi d’un soulèvement poussé avec la hanche. Une technique qui demande une bonne maîtrise de la région du tronc (Haragi). Il faut bien se coller à Uke et enrouler le bras autour de lui, le soulever et le porter sur la hanche, pour ensuite le renverser vers le sol. Il n’est pas nécessaire de le lancer trop loin en arrière sur la hanche.
Points importants Bloquer l’attaque initiale en fléchissant les genoux et en conservant le tronc droit Ceinturer Uke, le maintenir près de soi Soulever Uke de l’action de la hanche (pendule remontant) au-dessus de la ceinture Déplacer la jambe d’appui vers l’avant avec un demi pas Placer la hanche devant celle de Uke Essayer de faire le mouvement de changement de hanche dans un seul coup. Combinaisons avant possibles avec : ushiro-goshi, harai-tsuri-komi-ashi Combinaisons arrière : ura-nage, ko-soto-gake Attention à la contre prise populaire : ko-uchi-gari
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ANNEXE : G FAMILLE DES ENROULEMENTS
Hane-Makikomi (enroulé de hanche par l’intérieur)
Une technique d’enroulement du corps de Uke qui se veut une continuité du hane-goshi et qui peut même s’exécuter à partir d’un saut. Elle est la synthèse du hane-goshi et du soto-maki-komi. Elle compte plusieurs variations dont un enroulé par le cou, un enroulé par l’épaule (forme originale) ou avec main libre sous l’aisselle en seoi ou encore avec saisie du revers en yama-arashi si la direction est dirigé vers le sol.
Points importants Attirer l’adversaire très près Enrouler l’adversaire sur la plus grande surface possible de votre corps. Pointer les pieds dans la même direction que celle prise par Uke Fléchir légèrement la jambe Tourner la tête pour accentuer l’enroulement Combinaison avant : suivre au sol avec une immobilisation Contre prise populaire : te-guruma
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Koshi-Guruma / enroulement de la hanche avec prise du cou
Un enroulement majeur de la hanche tirant ses origines d’un vieux mouvement de ju jutsu connu sous le nom de uki-goshi. C’est un enroulé du corps de Uke qui est contrôlé par le bras encerclant la nuque. Il est très efficace si l’on se sert de la hanche comme point fixe.
Points importants Faire le Kuzushi vers l’avant Maintenir l’avant bras en contact avec le cou Placer les hanches profondément Exécuter une rotation des hanches pour bien placer le dos Continuer la traction de la main gauche Faire suivre d’une bascule vers l’avant Contre prises populaires : ushiro- goshi et yoko- guruma
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Soto-Makikomi (enroulé extérieur)
Grand enroulement extérieur fait principalement avec les mains et souvent considéré comme étant un amené au sol. Il y a essentiellement deux manières de le réaliser, soit en bloquant la jambe de l’adversaire ou en sortant les hanches pour l’enrouler dans une chute. Il est préférable de bien enrouler le bras autour de soi en s’aidant de la main droite. (La photo démontre une variation pour enrouler sans blesser l’adversaire dans la chute.
Points importants Barrer les jambes en ayant la jambe tendue contre l’extérieur droit ou sortir les hanches. Saisir la manche de Uke assez bas. Tirer le judogui vers vos pectoraux. Maintenir le bras de Uke très près de soi par un contact solide Passer le bras allongé au-dessus de la tête Exécuter un mouvement de chute avant tout en portant l’adversaire sur vous Point de sécurité : Tori doit arriver au sol dans un enroulé touchant la poitrine de Uke comme en osae-komi. Variante pour uchi maki-komi : saisir le bras de Uke comme ippon seoi nage
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O-Guruma (grand enroulement de jambe)
C’est une projection autour d’un axe, la jambe tendue à la hauteur des cuisses. Il doit débuter avec un déséquilibre avant et suivre avec un déplacement de tout le corps sur le coté. Une technique à la fois de hanche et de jambe où Tori effectue un blocage à la hauteur des cuisses de Uke. C’est surtout le mouvement circulaire qui fait basculer Uke autour de l’axe. On en connaît deux variantes : par entrée directe (plus rapide) avec blocage et fauchage genre harai goshi et avec déplacement en cercle autour de Uke pour exécuter une force centripète ajoutant ainsi plus de vélocité.
Points importants Assurer la rotation au niveau des bras et des jambes Pousser et soulever avec la jambe au niveau des cuisses de Uke Tirer en cercle avec les mains et ne pas lâcher la traction Fléchir la jambe d’appui pour permettre l’extension rapide Tourner la tête dans la direction de la roue Maintenir une bonne traction des bras Combinaison avant : uchi-mata, tai-otoshi, soto-makikomi Combinaison arrière : o-uchi-gari, o-soto-otoshi
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Ashi-Guruma (enroulement des deux jambes)
Un enroulement avec la jambe étirée devant Uke. Tori se déplace de coté et à l'extérieur de Uke sur un plan parallèle. Il pivote en faisant une extension de la jambe qui vient se placer comme une barre au niveau des genoux de Uke. Dans le mouvement de rotation, Tori tire la manche de Uke vers son oreille, dans la même direction rotative pour faire basculer.
Points importants Déséquilibrer sur l’avant droit Pivoter rapidement pour passer à la droite Lancer la jambe en pointant les orteils vers l’arrière externe de Uke Poser le talon/ la cheville sur le bord externe du genou de Uke Garder le contact avec Uke à l’aide de votre tronc et tourner rapidement Contrôler Uke avec la jambe tendue au devant Plonger la tête vers votre pied d’appui pour donner plus de force au mouvement rotatif Combinaison avant : ippon-seoi-nage, tai-otoshi, uchi-mata, Contre prises populaires ; uki-goshi, uki-wasa, ushiro-goshi, te-guruma
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ANNEXE H La famille des balayages Okuri-Ashi-Barai (balayage du pied glissé)
Un mouvement de balayage latéral s’attaquant aux deux pieds réunis de l’adversaire. Une technique qui demande précision, vitesse et coordination. Cette technique résulte de l’effet d’une amplification oscillatoire. (Va et vient) (Comme requis pour faire chavirer un bateau en produisant des oscillations qui s’amplifient de chaque coté et à chaque mouvement) Tori doit se déplacer en parallèle et effectuer le balayage au-dessus de la cheville de Uke avec la plante de son pied. En gardant les coudes serrés contre lui et en contractant les abdominaux, Tori exerce un déséquilibre arrière et tourne ses poignets pour emprisonner les bras de l’adversaire et le soulever en mouvement de pendule. Il suit avec un balayage du pied avec la jambe étendue qui passe devant lui, déplaçant ainsi Uke du lieu potentiel où il devait prendre contact avec le sol. Il ne doit pas y avoir de friction au sol dans la phase de balayage. Les deux mains de Tori doivent tirer Uke vers le sol. Points importants Se rapprocher de Uke le plus possible. Soulever vers le haut avec les mains près du corps. Tenter de faire flotter l’adversaire en transition par l’action des mains. Synchroniser le déséquilibre flotté et l’entrée en force du balayage. Effectuer le balayage latéral avec la plante du pied dès que Uke pose son pied droit. Garder la jambe d’appui légèrement fléchie. Lancer les hanches et le ventre (Haragi) vers l’arrière de Uke durant la projection. Combinaisons vers l’avant ; tai-otoshi, sasae-tsuri-komi-ashi, harai-goshi, uchi-mata Combinaisons arrière ; ko-uchi-gari, o-uchi-gari, o-soto-gari Déplacer pour Maîtriser
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DE ASHI BARAI BALAYAGE DU PIED AVANCÉ
Sur déplacement, Tori provoque Uke à avancer la jambe. Lorsque Uke a encore son poids sur la jambe arrière, Tori fait une traction de la main gauche et avec la jambe gauche, place la plante de son pied en dessus et en arrière de la cheville droite et balaie la jambe avancée latéralement vers sa droite. Points importants : Exécuter une bonne traction avec les mains. Provoquer le déplacement vers l’avant. Tirer de la main gauche en même temps que le balayage se fait. Contre prise populaire : passage de la jambe par extension et rentrer en tai otoshi
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Annexe J
Famille des fauchages Harai-Goshi (fauchage de la hanche)
Ce mouvement de hanche est exécuté par un balayage avec la face postérieure de la cuisse sur la partie avant de la cuisse de l’adversaire. Elle peut se faire directement ou en cercle. Elle est une invention de maître Jigoro Kano. Elle servait pour contrer aux esquives portées par ses partenaires d’entraînement qui tentaient de sursauter son fameux uki-goshi. C’est une technique sœur du uchi-mata. Elles possèdent des entrées semblables. On y exécute un même genre de pivot vers la gauche avec une main sous l’aisselle et le balayage du bas corps de UKE se fait avec l’arrière cuisse droite. Dans ce mouvement, trois forces sont combinées : le mouvement rotatif qui donne l’élan et qui s’amplifie à mesure que la rotation se poursuit, l’effet du levier du corps utilisant la hanche comme centre d’appui et finalement l’effet de propulsion engagée dans le balayage avec la jambe.
Points importants Pivoter sur le pied d’appui. Éviter de trop sortir les hanches pour faucher dans le vide. Faucher énergiquement en coordination avec l’action des mains Amener l’adversaire sur votre hanche arrière Conserver le corps en extension, perpendiculaire vers l’avant Tirer fortement avec la main gauche en parallèle avec le sol Coller le menton à au bras étiré de Uke. Faucher avec la jambe étendue et non pliée Possibilité de faire suivre en harai-makikomi dans un mouvement de chute libre. Pointer les orteils dans la direction vers laquelle vous tentez de projeter Uke Déplacer pour Maîtriser
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UCHI MATA LANCEMENT INTÉRIEUR DE LA CUISSE
Le maître Hiroshi Nakamura 8ième dan et son Uchi mata.
Une technique des plus populaires en compétition. Tori vient se placer dans la zone libre en plaçant son dos à Uke et en s’assurant que son pied d’appui est dans la même direction que les orteils de Uke. Il effectue un déséquilibre avant avec une forte tirée de son bras gauche pour s’assurer que le bras droit de Uke lui passe devant la figure. Il lance sa jambe droite le plus haut possible vers l’arrière comme un balancier entre les deux jambes de Uke, de préférence contre la face interne de la cuisse gauche. Il penche son corps en ligne droite vers l’avant en s’assurant que sa tête deviennent le point le plus bas de sa bascule. Points importants S’assurer de faire un triangle avec la position des pieds Bien déposer le corps de Uke sur l’axe de la jambe qui fauche et la hanche de Tori Il doit y avoir rotation de Uke autour de la hanche
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UCHI MATA
Kosei Inouye projetant N Gill aux Olympiques de 2000 avec Uchi Mata (photo collection IJF)
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ANNEX K FAMILLE DES FLOTTÉS Yoko-Otoshi (sacrifice de chute latérale)
Une technique de sacrifice où Tori s’allonge en déposant sa jambe gauche au sol jusqu’à ce que son genou soit placée près de la cheville de Uke. Il tire fortement de coté, vers le sol, en direction de son épaule. Il utilise tout le poids de son corps pour créer une dynamique qui va entraîner Uke dans une chute. Dans certains cas, il peut utiliser la partie interne de sa jambe droite pour renforcer la pression faite contre la jambe de Uke
Points importants Déséquilibrer sur le devant droit Utiliser un mouvement circulaire vers le haut pour déséquilibrer Ramener ensuite le déséquilibre vers le bas Étendre le pied gauche jusqu'à ce que le genou prenne contact avec la jambe de Uke Tirer verticalement vers vos épaules Éviter de trop courber le corps, faire l’extension en arc de flèche Combinaison avant : enrouler en uki wasa Contre prise populaire : esquive par sautillement par-dessus la jambe
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Uki-Otoshi (chute flottée)
Une technique de bras qui se fait dans la poursuite d’un déplacement. C’est un mouvement qui doit être exécuté avec une certaine vitesse. Il doit y avoir une bonne coordination entre l’action des mains et le déplacement de tout le corps. (Tai sabaki). Tori se déplace de coté à Uke. Sur déplacement du poids de Uke sur la jambe avancée, Tori poursuit l'extension du déséquilibre en exerçant une tirée vers l’avant et en soulevant au niveau du cou. Tori tire le poids de l'autre pour le faire passer au delà des extrémités de ses orteils. Il fléchi les jambes, conserve son buste droit et poursuit le geste dans la direction du déplacement. Points importants Faire reposer le poids de Uke sur son gros orteil. Assurer le déséquilibre dans la direction des orteils Garder le corps droit lorsque vous reculez ou avancez Tirer et pousser dans la même direction avec les deux mains Placer la jambe d’appui en angle, un peu en dehors de la ligne de marche (30 degrés)
Combinaison avant : hiza-guruma, Combinaison arrière ; o-uchi-gari, ko-soto-gake Contre populaire ; tai-otoshi, tani-otoshi
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Tai-Otoshi (renversement du corps)
Un mouvement de renversement du corps dans le prolongement de la marche normale. Il est effectué par une action combinée des mains et des bras qui accentuent le déséquilibre. C’est un mouvement qui s’adapte très bien à plusieurs types de morphologies. Il se fait soit de coté ou vers l’avant avec ou sans barrage de cheville. Dans la majorité des adaptations, il y a peu ou presque pas de contact avec le corps de Uke. Cette technique accentue le déséquilibre dans le coin droit extérieur (sur les trois derniers orteils). Tori pivote son corps et exécute un demi-cercle avec le corps, les bras tirent et poussent le haut du corps de Uke. Tori dépose le pied droit le plus près des orteils de l’adversaire.
Points importants Rentrer dans le continuum de la marche avant. Pivoter de coté à l’adversaire. Assurer une traction continue de la main en demi cercle. Pousser vers le haut de la clavicule de Uke. Placer la jambe loin à l’extérieur et forcer le mouvement en demi cercle S’assurer que le haut du corps de Uke dépasse son centre de gravité Pousser des hanches en direction de la chute Placer la jambe loin en arrière pour maintenir l’équilibre Descendre très bas, répartir le poids sur les deux jambes Ne pas pencher le tronc vers l’avant sauf en fin de mouvement Combinaison avant : tai-otoshi répété, uchi-mata, morote-seoi-nage Contre prises populaires : ko-tsuri-goshi, o-goshi, ko-soto-gari, o-soto-gari, tani-otoshi
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L’essence des techniques
Uki-Wasa (technique flottante)
Un mouvement de sacrifice avant. C’est un flotté avec chute de Tori vers l’avant droite de Uke. Tori doit déséquilibrer vers l’avant et glisser sa jambe tendue à l’extérieur afin d’utiliser le poids de son corps pour faire chuter Uke en direction de son épaule. Uki-wasa est souvent contre une position forte en Jigotai. Tori tire d’abord vers l’avant dans la direction opposée pour provoquer et bénéficier de la réaction de Uke. Tori saisi avec la main sous l’aisselle, descend son corps le plus creux possible vers l’extérieur de la jambe tout en bloquant le pied de Uke avec son derrière de genou. C’est la chute de Tori qui entraîne Uke. Pour plus d’efficacité, Tori doit mettre l’emphase à porter Uke sur la pointe des pieds. Tori tire Uke dans la direction de son épaule qui s’écrase. Il doit s’assurer que dans sa chute, il fait reposer son épaule au sol et formant un grand triangle au sol (épaule - jambes). Point importants Coordonner l’action des mains et le mouvement de chute du corps Travailler la main droite sous l’aisselle pour aider la tire vers l’avant Retenir la manche au niveau du coudre avec la main gauche Tirer en direction de vos oreilles pendant la chute Utiliser la force abdominale pour bien diriger Uke Placer le genou de la jambe étendue près du pied de Uke Étendre la jambe gauche pour terminer le triangle avec l’épaule Garder la jambe droite pliée naturellement
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L’essence des techniques
ANNEXE L FAMILLE DES SUTEMIS ET SACRIFICES
Mouvement en cercle Tomoe nage
Tomoe-nage (projection en cercle)
Les sutemis sont des techniques de derniers recours. Les techniques sont difficiles à contrer parce qu’elles se poursuivent généralement jusqu’au sol ne laissant pas d'alternative ou opportunité de contrer dans la phase dite tachi. Seules l’anticipation, l’esquive et une torsion du corps de Uke durant le temps de la projection servent efficacement à les contrer. Tomoe nage est une technique de sacrifice qui introduit les enchaînements à des réactions naturelles de poussée - tire. Le mouvement d’entraînement vers le sol est considéré comme une fin de technique, un ultime sacrifice où Tori utilise son propre corps qui est en déséquilibre et s’élance dans le vide vers l’arrière pour entraîner Uke dans un déplacement circulaire et le faire chuter.
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L’essence des techniques
Les sutemis sont généralement classés selon la direction de la chute de Uke : Directement à l’avant se font les tomoe nage, sumi gaeshi, yoko wakare, tawara geashi, hikkomi gaeshi et ura nage. Directement à l’arrière, nous avons le tani otoshi et le kani basami, tandis que nous connaissons le waki otoshi pour les coins arrière. De coté, ce sont le yoko otoshi et le yoko tomoe tandis que les cotés latéraux avants sont servis par les uki wasa, no waki, yoko gake et yoko guruma.
Points importants Tori pousse Uke vers l’arrière pour obtenir une réaction, il recule légèrement en attirant Uke vers lui et attend la poussée de retour de Uke avant de réagir. S’assoire le plus près possible de ses talons (la ceinture de Tori à égalité du pied de Uke) Tirer en se glissant sous le poids de Uke. Placer le pied dans le bas de l’abdomen sous le nombril. Tirer des deux mains les revers adverses en demi-cercle autour de votre tête. Faire glisser les mains près des oreilles et retenir les revers Lancer son corps dans une chute libre (balançoire) vers l’arrière. Engager la jambe le plus loin possible à l’intérieur sous le corps de Uke Combinaison avant ; yoko tomoe nage en coin ou nidan tomoe-nage en double roulé, Contre prises populaires ; esquives et torsion de corps avant chute.
Sutemi en progression, geste circulaire
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Ura-Nage (projection par l’arrière)
Une projection par renversement arrière qui requiert un bon contrôle du corps de Uke car celui-ci est ceinturé et soulevé pour être basculé derrière l’épaule de Tori. Tori doit coller son abdomen et sa poitrine contre le coté de Uke. La tête de Tori demeure à l’avant des pectoraux de Uke, les bras ceinturent à la hauteur de la cage thoracique à l’avant et à la ceinture des reins en arrière. Tori doit se lancer derrière l’adversaire et le faire décoller en prenant un point d’appui sur son pied droit. Il fait un arc vers l=arrière en exécutant une chute libre. Points importants Bien ceinturer avec les deux mains pour soulever Pousser la cage thoracique vers le haut Fléchir les jambes avant de faire l’arc vers l’arrière Pousser le ventre vers l’avant en se redressant Placer le genou sous le centre de gravité de Uke Chuter vers le sol en même temps que Uke Point de sécurité : attention à la chute qui est très difficile pour les deux partenaires
Combinaison avant : yoko-guruma Combinaison arrière : ushiro- goshi Contre prise populaire : ko-uchi-gari, o-uchi-gari
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URA NAGE
Le maître Katanishi 7 dan, exécutant ura nage
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L’essence des techniques
Sumi-Geashi (renversement dans un angle)
Une technique semblable au tomoe nage mais faite dans un angle. Comme tout mouvement de sutemi, il est difficile à exécuter sur un adversaire en posture souple. Jambes à l’intérieur, Tori place son tibia droit contre la face interne de la cuisse gauche de Uke et tire fortement du bras gauche. Il soulève le creux du genou avec le dessus du pied droit. Il y a une variation qui est faite avec la jambe droite de Tori à l’extérieur qui vient faire un blocage et qui est suivi d’une bascule de coté pour en faire un sutemi latéral.
Point importants
Pousser d’abord et profiter de la réaction de Uke vers l’avant Mettre la jambe glissante profondément entre les jambes de Uke. Commencer à soulever le genou intérieur avant même d’être rendu au sol Utiliser la jambe tendue pour additionner à la bascule en lui faisant faire un arc vers vous.
Combinaison avant : enroulé en immobilisation, tate-shiho-gatame ou combiné avec uki wasa ou yoko otoshi.
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Tani-Otoshi (chute dans la vallée)
Une technique efficace contre des adversaires avec les bras raidis. Un mouvement de sacrifice (sutemi) où Tori encercle la jambe de Uke et penche son tronc vers l’avant pour briser la posture de Uke vers arrière droit et le faire tomber sur le dos. Tori va poursuivre son enroulement jusqu’à l’arrière de la jambe de Uke et pousser fortement des bras dans l’angle de la chute. Points importants Force un recul de Uke pour se positionner avec la jambe en extension Forcer à mettre le poids de Uke vers l’arrière, sur son talon Contrôler le bras en allant chercher la saisie loin en arrière et près du sommet de l’épaule Bloquer la jambe et le pied de Uke pour l’empêcher de reculer Tori se jette au sol en s’assurant que son torse suit sa jambe étendue tout en tirant Uke dans un mouvement de vrille Ne pas s’asseoir au sol. Ne pas relâcher l’action des mains et demeurer prêt à passer aux techniques de ne wasa. Combinaison avant : enchaînement avec ko soto gake et suivre avec immobilisation kesagatame. Contre prise populaire : Soulèvement du pied pour retourner le corps et suivre au sol.
tani otoshi effectué aux Olympiques de 2000, photo IJF collection
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L’essence des techniques
Yoko Wakare (séparation latérale)
C’est un mouvement de sacrifice réalisé par une séparation latérale. Tori effectue un déséquilibre avant droit, le bras gauche en demi cercle exerce une tire pendant que tout le corps de Tori tombe sur la partie gauche de son dos. La technique se fait également avec les deux jambes à l’extérieur et le fauchage se fait au niveau des genoux.
Opportunité : En surpassant une attaque de hanche. Tori recule et attire Uke, pivote, lance la jambe entre les deux corps comme en ashi guruma mais au niveau du sol. Tori se laisse tomber devant Uke en exécutant un grand écart des jambes et en continuant à tirer en cercle vers l’avant pour tomber sur son coté gauche.
Points importants Le kuzushi doit être continuel vers l’avant droit. Glisser rapidement le corps dans un bloc devant Uke avec l’extension de la jambe. Le poids du corps doit entraîner la chute de Uke. Regarder la chute de Uke pour s’assurer de la rotation finale.
Déplacer pour Maîtriser
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L’essence des techniques
LES ACCROCHAGES O-Soto-Gari / grand fauchage extérieur
Une technique de jambe anciennement du Tenshin Shinyo et connue sous le nom : Kaeri- nage ou projection de retour (mouvement de faucille). Elle était aussi enseignée à l’école Tozuka fréquentée par le maître Jigoro Kano. O-soto-gari est une technique très populaire en compétition, surtout chez les poids moyens et les poids lourds. On compte parmi les adeptes du O soto Gari de grands judokas tels : Shuji Nagoaka et Masahiko Kimura (dans les années 1900). Yasuhiro Yamashita dans les années 1980; Sonoda, P. Ruska, Van de Walle et Starbruck de la décennie 1990. Nicolas Gill ce grand compétiteur canadien des années 2000 favorise le O Soto à gauche. Généralement, Tori attire Uke vers lui avec une traction rotative des bras. Une deuxième force vient s’ajouter avec la fonction de fauchage sur le poplité de Uke. Certains adeptes des universités Tenri et Tokai se servent de l’action du poignet au collet pour forcer le menton de Uke vers l’arrière, forçant ainsi une courbature dans la posture de Uke pour passer ensuite au fauchage. On voit aussi ce mouvement exécuté d’un seul trait sur élan. Points importants
Placer le poids sur le talon Travailler l’action des bras pour effectuer un rapprochement avec Uke. Serrer la partie supérieure de son corps contre vous. Engager la hanche en accentuant le déséquilibre. Faire une traction arrière à partir du haut du cou, main à la nuque. Faire toucher les poplités Pointer les orteils du pied pour donner de la force au mouvement Baisser la tête lors du crochet pour utiliser la force du buste Pencher en avant, garder contact avec le haut du corps et plonger la tête vers le sol Garder le talon de Uke en vue. Exécuter une légère rotation du buste. Déplacer pour Maîtriser
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L’essence des techniques
Donner de la force dans les orteils. Faucher loin en arrière. Frotter le sol avec le mouvement de la jambe Combinaison vers l’avant : o soto – o uchi gari, sasae tsuri komi ashi, uchi mata, ipponseoi-nage, harai-goshi, hiza-guruma, Combinaison vers l’arrière : ko-soto-gake, o-soto-otoshi, o-soto-guruma, o-uchi-gari, tani-otoshi. Les contre prises populaires sont : O-Soto-Gari Gaeshi, uki-otoshi, sukui- nage, haraigoshi, soto-makikomi, te-guruma, tani otoshi et morote-otoshi
O soto Gari aux championnats du monde 2000 IJF
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L’essence des techniques
Yoko-Gake (chute de coin avec accrochage)
C’est une technique de sutemi avec un accrochage du pied pour faire tomber UKE sur le dos. Un mouvement difficile à réaliser car il est souvent confondu avec un de ashi barai. Tori doit stabiliser le pied avancé de Uke et s’assurer que tout le poids de Uke est placé sur le bord externe du pied. Il doit porter un déséquilibre de coté avec force. Il faut s’assurer que le haut du corps et le bras de Uke soient tournés vers l’intérieur avant que Tori chute sur le coté en tirant Uke vers lui et plaçant sa plante du pied sur le coté externe de la cheville de Uke. La poussée sur le pied de Uke doit être perpendiculaire. Points importants Attaquer la jambe avancée et fixer le poids de Uke sur le coté externe du pied. Enchaîner avec un blocage de coté et une torsion du corps Tirer assez fort pour qu’il y ait torsion de coté et retournement du dos de Uke. Ne pas tomber sur la fesse mais sur le dos. Il faut accrocher et tomber simultanément Combinaison arrière : glisser la jambe à l’arrière pour tani-otoshi
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Ko-Soto-Gari (petit fauchage extérieur)
Ce petit fauchage extérieur qui se fait avec un peu plus de force que le de-ashi-barai (balayage en souplesse et précision) et le ko- soto- gake (crochet du talon). Ici le poids de Uke est déjà sur le pied d’appui. L’objectif du mouvement est de faire glisser le pied au raz de sol vers l’avant.
Points importants Forcer le déséquilibre arrière sur le talon en forçant Uke à osciller vers la gauche Faire glisser le talon horizontalement au ras de sol Crocheter dans la direction où pointent les orteils de Uke Garder le pied d’appui perpendiculaire à celui de Uke Faire le crochet avec la plante du pied au ras du sol ou avec le derrière du talon. Il est possible de crocheter en double (l’autre jambe) avec un nidan-ko-soto-gake Combinaison avant : ippon-seoi-nage, tai-otoshi, uchi-mata Contre prises populaires : ko-soto-gake, uki-wasa, ushiro-goshi, te-guruma
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Harai-tsuri-komi-ashi (balayage de jambe tirée en soulevant)
Maître Cunningham et Sensei Novovitch exécutant harai
Un balayage qui s’effectue lorsque Uke recule. C’est le travail de la jambe et du dos du pied sur la jambe de Uke qui domine. Tori force le recul arrière de Uke tout en soulevant. Avec le déplacement de Uke, Tori vient se placer le plus près possible, soit un peu à l'extérieur ou directement en avant. Avec une tire continue des bras. Il soulève légèrement Uke vers l'avant pour lui faire perdre l’équilibre. Il suit avec un long balayage (une percée profonde) vers l'arrière avec la plante de son pied qu'il dépose contre le tibia adverse, juste au dessus de la cheville. Le balayage est accompagné d'un mouvement circulaire vers le haut fait avec les mains. Tori exerce alors une tire avant pendant qu'il pousse la jambe de Uke vers l'arrière. Points importants Déséquilibrer d'abord vers l’avant Forcer Uke à reculer le pied visé en allant profondément vers lui. Produire un espace vide en dessous de vous en tournant le corps de Uke vers le haut Garder les bras fléchis pour faciliter la rotation du corps Pêcher en tsuri-komi en combinat flexion des jambes et tire avec tout le corps Balayer la cheville qui se retire dans la même direction arrière Accentuer le déséquilibre en faisant l’extension de la jambe de balayage Combinaison avant : ippon-seoi-nage, harai-goshi, tai-otoshi, uki-wasa Contre prise populaire : o-uchi-gari, ko-soto-gake
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Hiza guruma
roue autour du genou
Voici une technique a double rotation : celle des bras et celle de la jambe. Tori effectue un blocage au genou avec la plante de son pied et suit avec une rotation du corps. L’action de rotation des hanches est importante pour attirer Uke dans la direction de la chute. Points importants Il doit y avoir action coordonnée des mains qui tente un premier mouvement circulaire. Placer la plante du pied en cuillère sur le coté extérieur du genoux de Uke. Le contact au genou doit être le point fixe. Conserver la jambe d’appui un peu pliée au genou. Tirer de la main gauche tout en offrant l’obstacle à la hauteur du genou.
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Sasae tsurikomi ashi
Blocage du pied avancé
C’est une technique de blocage en tirant. Tori fait un déséquilibre l’adversaire sur son avant gauche et repousse Uke sur son arrière droit avec l’aide d’un blocage à la partie inférieure de la jambe. Points importants Assurez vous de placer le pied de soutien en angle pour bien maintenir l’équilibre. Lors de la projection, Tori doit tenter d’étirer tout son corps vers l’arrière. Le blocage est une action complémentaire fait avec la plante du pied.
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ANNEXE M
Les techniques au sol Les techniques de judo au sol comprennent les contrôles ou immobilisations, les clefs et les étranglements.
Au sol comme debout, chaque judoka a ses préférences et développe des aptitudes pour appliquer les techniques de son choix sans trop être restreint dans ses déplacements. Le judoka est encouragé à travailler diverses méthodes de poursuivre le judo debout avec des enchaînements vers le sol. Les suivis, les amenées au sol, les mouvements en makikomi, les contre prises, les entrées et les renversements sont de bons outils à cette fin. Malgré les emprises de l’adversaire, le judoka doit tenter de se dégager et passer à l’offensive avec des torsions avant ou arrière, des retournements, des glissades sous l’adversaire ou des déplacement sur le coté. En défensive, il doit se mouvoir rapidement et le plus près du sol possible. Dans l’offensive, il doit s’imposer, faire pression sur Uke et contrôler les déplacements.
Points importants pour les techniques de contrôle Pour maintenir un bon contrôle sur l’adversaire et l’empêcher UKE de rouler de coté, Tori doit faire pression directement sur le point de contact avec le sol. Supposons que Uke est une sphère reposant au sol, la pression doit se faire perpendiculairement, sinon, quand la pression est mal enlignée, il y aura possibilité pour Uke de sortir en roulant sous le poids de Tori. Déplacer pour Maîtriser
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POSITIONS DE CONTROLE
Positions de pression Dessins de Jean Gailhat
Positions d’encadrement de Uke
Dans le cas où Tori exerce une pression de moindre force, il doit tenter d’encager ou emboîter Uke au maximum en distribuant ses jambes, ses bras et son torse pour couvrir toute la plus grande superficie avoisinante de Uke et le clouer au sol avec le plus de points d’appui possibles. Si Uke tente de se dégager, les déplacements de Tori doivent suivre de près et se faire le plus près du sol possible et en parallèle avec celui-ci afin d’éviter de produire des forces verticales qui ne sont pas dans l’axe. Lorsque Tori est lui-même prisonnier, il doit tenter de créer un vide, ou dégager un espace libre de jeu entre lui et Uke afin d’y déplacer son corps ou une partie de son corps dans un endroit qui n’est pas sous le contrôle direct de Uke. Il doit chercher le lieu de moindre résistance ou la faiblesse de Uke est apparente. Il faut éviter d’aller là où il y a maximum de force. Lorsque Tori est en position supérieure, il doit en tout temps garder contact avec Uke et faire pression avec ses hanches et abdomen dans l’axe de force pour encercler Uke ou travailler en angle contre les genoux et les coudes de Uke pour influencer le déséquilibre de ce dernier. Voici quelques techniques démonstratives d’immobilisation, d’étranglement et de clefs de bras. Déplacer pour Maîtriser
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TECHNIQUES DÉMONSTRATIVES
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ANNEXE N
LES ÉTRANGLEMENTS La famille des étranglements vise à créer des situations qui vont forcer Uke à abandonner avant même que l’étranglement soit porté à fond. C’est en utilisant principalement les poignets et le bord du col du judogui pour faire des pressions au larynx ou au niveau des carotides que se réaliseront la majorité des Shime wasa. Avant d’appliquer un Shime wasa, Tori doit bien contrôler son adversaire, le mettre en déséquilibre ou assurer une pression avec le poids de son corps avant d’utiliser l’avant bras comme levier.
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Okuri-eri-jime (étranglement par glissade du revers)
Étranglement très populaire en compétition de type sanguin et respiratoire. Il est exécuté par derrière en glissant les mains sur les revers, bien qu’il peut débuter en position assise, on le voit plus que souvent à partir d’une position ou Uke a le ventre vers le sol, qu’il est en position accroupie ou qu’il est renversé par derrière. Plusieurs variantes sont possibles. La variante couchée avec un bon contact avec l’adversaire semble la plus dominante. Points importants
Rompre l’équilibre de Uke. Glisser la main droite le plus haut possible pour toucher l’artère près des oreilles et soulever dans un mouvement de glissade vers l’oreille. Rapprocher votre tête près ce celle de l’adversaire. Faire glisser vers le bas la main gauche à la hauteur de l’estomac pour bien étirer le judogui tandis que la main droite passe à l’horizontal à la gorge et le bord radial de l’avant bras exécute la traction inverse à l’horizontal. Contrôler avec les jambes pour éviter le recul de Uke.
Okuri Eri jime de Ronald Désormeaux
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Sode-guruma-jime (aussi appelé Tomoe- jime) (par enroulement du revers)
Dessins de Jean Gailhat
Étranglement par derrière avec enroulement du revers avec utilisation maximale du col. Un étranglement qui se fait souvent dans la position assise avec le genou de Tori qui s’appuie sur l’omoplate de Uke. On rencontre cette technique lorsque Tori est couché sur le dos et qu’il contrôle Uke avec un ciseau de jambe. C’est une variante du Nami juji jime. Une main à l’intérieur du col sous le menton et la seconde main à l’extérieur du col près de l’oreille de Uke. Il est accepté de saisir avec les deux mains paumes à l’intérieur. Le judogui est étiré au maximum par un mouvement croisé des mains à l’arrière de la tête de Uke. Le larynx est ainsi compressé par le revers du judogui.
Points importants Saisir le collet opposé (en croisé). Tirer en renversant vers l=arrière. Placer la deuxième main le plus près possible du col. Utiliser les coudes comme levier et rapprocher la tête de la vôtre. Garder le genou en contact avec le dos de Uke
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ANNEXE O
QUELQUES CLEFS Techniques de luxation : Les clefs de bras : kansetsu-wasa
Ude hishigi gatame
Bien que les règles actuelles de compétition interdisent l’application des clefs autres que sur l’articulation du coude, l’adoption de certaines techniques dérivées du sambo dans les années cinquante a permis de découvrir des variantes qui, aujourd’hui sont devenues très populaires. Le but recherché dans la clef est de faire abandonner l’adversaire en lui appliquant une douleur à l’articulation soit par hyper extension du bras, hyper flexion, luxation, élongation ou torsion intérieure ou extérieure. Devant la douleur, l’adversaire abandonne et concède généralement la victoire. Une résistance est souvent futile, ceux et celles qui tentent de résister outre mesure à l’application d’une clef, se retrouvent souvent avec des blessures permanentes.
Conditions d’application Pour bien réussir une clef de bras, il faut un certain contrôle dans la vitesse et la force de l’application. Il est souvent recommandé de profiter du geste de poussée de l’adversaire pour enfiler avec une clef dans la direction de la force. Il est essentiel d’utiliser de bons points d’appui que fournissent le bassin, le pubis, le ventre, l’estomac, les bras, le thorax, les aisselles ainsi que les genoux. Pour éviter des blessures graves aux articulations, il faut s’assurer de bien immobiliser le corps de l’adversaire avant de faire la clef et durant la portée. Dans le randori, il faut éviter d’appliquer trop de force contre l’articulation et demeurer attentif aux gestes de soumission de Uke. Celui-ci doit concéder avant qu’il y ait cassure ou blessure grave.
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Ude hishigi tenté aux Olympiques de 2000
Différentes tentatives de Ude Hishigi en compétition internationale Photos de Bob Wallingforth du BJA
La clef favorite des compétiteurs est le Ude-Hishigi-Juji-Gatame ou contrôle en croix sur bras étendu, car de nombreuses variantes sont possibles à partir de positions debout, en sutemi et même en défensive. Elle est facile à faire et difficile d’en sortir. Neil Adams, spécialiste des clefs signale : L’erreur la plus commune faite par les judokas est de se précipiter dans le mouvement sans avoir préalablement assurer le contrôle de l’adversaire (avec les bras et tout le corps)
Considérations techniques pour Ude Hishigi Juji Gatame Tori doit tirer vers le haut la manche de Uke tenue près de l’avant bras. Le poignet de Uke doit être conserver prisonnier avec les deux mains près de l’oreille de Tori. Les jambes doivent servir à maîtriser le corps de Uke en étant appuyées contre le cou et la cage pulmonaire. Les genoux doivent être serrés l’un contre l’autre pour éviter tout échappement du bras. Il doit y avoir pression avec les abdominaux (bas-ventre).
25
Neil Adams, page 38
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Variante de Ude hishigi juji gatame
UDE GATAME Le but de cette technique est d’amener le bras de Uke en hyper extension en appliquant une pression des deux mains sur le coude tendu. Il faut bien ancrer le bras près de la tête pendant que l’on tire vers le haut tout en conservant une pression avec le genou dans le flanc.
Ude gatame
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Ude garami (luxation sur bras fléchi)
Luxation du coude par enroulement du bras fléchi produite par le retournement et l’hyper flexion du bras. Points importants Saisir la face interne du poignet, paume de la main contre la face interne du poignet. S’assurer que le bras de Uke est plié à angle droit avant de faire la torsion. Glisser l’avant bras droit sous la partie supérieure du bras de Uke. Placer la face externe et l’avant bras de Uke en contact avec le sol. S’appuyer de tout le corps sur la poitrine en fléchissant les deux poignets. Refermer les angles tout en gardant le contact du coude avec le sol en soulevant l’avant bras et en tirant la main vers soi.
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L’ESSENCE DES TECHNIQUES
« Un judoka se doit aujourd’hui de maîtriser aussi bien la technique debout que la technique au sol pour atteindre le plus haut seuil de performance. » Jean Pierre Gibert
Ude hishigi hiza gatame
Ude hishigi hiza gatame
Voici une clef en hyper extension du bras qui subi une pression avec le genou et la jambe. Une technique qui débute couché sur le coté pendant que Uke est a plat ventre. On peut placé le bras prisonnier sous l’aisselle ou près de la tête. Tori pousse avec le pied dans l’aine de Uke et tire Uke vers lui avec la saisie au col du judogui. Il existe plusieurs variantes de cette technique.
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L’ESSENCE DES TECHNIQUES
ANNEXE P Certaines techniques d’immobilisation
Hon Gesa gatame Voici une immobilisation assez fondamentale avec contrôle traversant les côtes. À partir de ce mouvement fondamental, plusieurs variantes sont possibles. Uke est tenu prisonnier avec la main droite sous son aisselle et avec la main gauche qui l’attire au torse de Tori. Les jambes sont en angle et il y a pression sur la cage thoracique de Uke. Le genou droit doit être placé très en avant plus haut que l’épaule de Uke. Le pied gauche fait pression au sol.
Hon Geza gatame, immobilisation de la partie supérieure Il ne faut pas oublier de pousser avec le pied gauche pour apporter plus de pression dans l’angle. Tori doit se déplacer et ajuster sa position lorsque Uke tente des sorties avec des virages de coté, des ponts ou en se redressant dans une position assise.
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Kata Gatame C’est une immobilisation avec contrôle par l’épaule. Ce sont le bras et la tête de Tori qui font pression à la hauteur du triceps pendant que le genou droit de Tori maintient le contact avec le corps de Uke. Tori se maintien perpendiculaire à Uke
kata gatame KUZURE KAMI SHIHO GATAME
Ici, nous retrouvons une technique de contrôle des 4 coins en étant placé au dessus et en arrière de Uke. Tori initie la technique d’un point de départ à genoux en arrière de la tête de Uke. Tori place son bras droit sous l’aisselle de Uke et revient prendre le col gardant ses doigts à l’intérieur. Il garde le bras de Uke prisonnier contre sa propre aisselle et s’étend les jambes écartées selon le besoin. De la main gauche, Tori saisi la ceinture de Uke et retiens vers lui.
Kuzure kami shiho gatame
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Makura Gesa Gatame
Makura- Kashira gatame, immobilisation par la tête Tori est assis jambes écartées sur l’arrière droit de Uke et pousse sa cuisse droite sous la tête de Uke comme pour faire un oreiller. La main droite de Tori encercle la tête et vient rejoindre la cuisse. Il est aussi possible de passer la main gauche et venir retenir la ceinture de Uke sur le flanc. Dans une variante, la main droite peut garder prisonnier le bras gauche de Uke près de la tête ou encore revenir prendre la culotte de la jambe droite. Tori doit bien écarter les jambes et faire pression de son pectoral droit.
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Mots de la fin
Ce qui précède n’est qu’un bref exposé. Nous l’avons voulu souple et respectueux de la tradition. Les lecteurs sont invités à demeurer ouverts aux interprétations car nombreuses techniques ont été personnalisées. Comme les approches varient avec les individus nous osons croire que notre contribution fut positive.
Nathalie et Marc fermant une séance d’entraînement au dojo de Chikara
A Soyons comme la fleur du cerisier qui s’y détache au summum de sa splendeur, sans se faner ni se flétrir. @
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Luis Robert, page 422
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