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5151 Côte St-Catherine, suite 216 Montréal, Québec Canada H3W 1M6 T. (514) 733-4998 • F. (514) 733-3158

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Edition Octobre/October

RÉDACTION redactionlvs@csuq.org.com PRÉSIDENT Marc Kakon DIRECTEUR GÉNERAL Robert Abitbol DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Elie Benchetrit COORDONNATEUR DU PROJET Isaac Gozlan RÉVISION / CORRECTIONS Laëtitia Sellam COLLABORATEURS Moses Bendayan Lucille Cohen Rabbin Raphael Sadin Nicola Beaumont-Gagnon Elie Marciaono Esther Jungreis Emuna Braverman Dovid Gottlieb Sonia Sarah Lipsyc Rabbi Simon Jacobson Laly Derai Rabbi Shlomo Mahn Joseph Elfassi Rabbi Lazer Brody Samy Amar Rabbin Dr. Haim Harboun Laëtitia Sellam Howard Silbiger

Communauté 16

Affaires sociales

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Mission au Maroc et en Espagne

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ALEPH

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Inauguration de la nouvelle synagogue

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Or Shalom à Dollard-des- Ormeaux

DIRECTRICE DES COMMUNICATIONS ET DES ABONNEMENTS Agnes Castiel

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Ashkénazes et sépharades réunis

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ITV de Ralph Benatar

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Une première dans la communauté juive : FIX

Pensée juive / Think jewish 36

Le Trois Tamouz ? Et après ?

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Le sens de l’argent pour la Thora

CREDIT PHOTO Roland Harrari, Joseph Elfassi, Vadim

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Life is a test

IMPRIMEUR / PRINTER MC Print

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Life Goals

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Providence and Suffering

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Le régime pénitentiaire au Canada

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Hanna et la prière juive

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Was moses Orthodox?

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Rencontre avec un géant … Le Rav Grossman

GRAPHISME / DESIGN Design Grafico, Mikael Ohana

EXPÉDITION POSTALE Distribution Direct Le present numéro est à 15 000 exemplaires et acheminé par voie postale au Québec, en Ontario et aux U.S.A. Des exemplaires sont également déposés dans différents endroits stratégiques à Montréal. Les textes publiés n`engagent que leurs auteurs. La rédaction n`est pas responsable du contenu des annonces publicitaires. Toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, en tout ou en partie, du présent Magazine, sans l`autorisation écrite de l`éditeur, est strictement interdite.

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Reproduction in whole or in part, by any means, is strictly prohibited unless authorized in writting by the editor.

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Le dossier J / J file

Convention Postale 40011565 Retourner toute correspondance ne pouvant źtre livrée à : 5151 Côte St-Catherine, suite 216 Montréal, Québec, Canada H3W 1M6 Nous reconnaissons l’aide financière accordée par le Gouvernement du Canada pour nos coûts rédactionnels par l’entremise du Fonds du Canada pour les magazines.

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The price of being Jewish

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« ÊTRE JUIF » A UN PRIX !

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The cost of being Jewish

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Doubles attentes des écoles juives

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Des rabbins répondent à la questions: qu’est-ce qu’être Juif à Montréal?

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Être juif à Montréal.

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What it is to be a Jewish Montrealer ?

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Être juif à Montréal et quel avenir pour la communauté juive montréalaise.

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Le point de vue de Sylvain Abitbol, ancien président de la fédération CJA

Education 95

Illuminating our children

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L’obsession de la performance

Affaires / Business 100

Transmettre une entreprise aux membres de la famille

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Organic vs. Supercharged Corporate Growth

Bien-être / Health 104

Téléphone portable, ordinateur, Wii, appareils de fitness…

Festival Sefarad 2010 113

Festival Sefarad 2010

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Editorial Une union que l’on souhaite longue et heureuse, Chers lecteurs et lectrices, Comme vous avez pu le constater dès sa réception avec un certain retard pour lequel nous nous excusons, le magazine LVS a un nouveau visage, par son format, mais également par son contenu. En effet, à l’initiative de notre président M. Marc Kakon, J Mag, qui a rejoint les publications communautaires de la CSUQ, et LVS ne feront dorénavant plus qu’un seul magazine. Efficacité et souci de rentabilité nous ont fait réaliser qu’il n’y avait pas de place à Montréal pour deux magazines communautaires et qu’il fallait surtout présenter à notre public une revue qui tienne compte de ses sensibilités et de la diversité et de ses opinions. J Mag, de par son orientation religieuse et un contenu pour moitié en anglais, s’adressait à un public spécifique comprenant une clientèle francophone bien sûr, mais également anglophone. LVS dont le contenu éditorial était dans son essence communautaire et majoritairement francophone, visait essentiellement une clientèle sépharade que l’on pourrait qualifier de « main stream » c'est-à-dire traditionnelle. Avec ce numéro nos deux équipes ont mis en chantier un nouveau projet . Ceci n’a pas été chose facile et c’est compréhensible car comme dans toute fusion, il a fallu tenir compte des sensibilités respectives et des nos habitudes acquises au cours des ans, bref de la culture particulière de chaque partenaire. Cependant au delà de nos intérêts particuliers c’est dans l’intérêt général de notre communauté que nous avons mis « nos œufs dans le même panier » et comme le dicton populaire le dit lors d’un mariage nous allons œuvrer ensemble « Pour le meilleur et pour le pire ». Souhaitons-nous pour… le meilleur un Mazal Tov! pour cette union. Le thème du dossier de ce numéro est d’une actualité brûlante : Être juif à Montréal ainsi que la vision de l’avenir de la communauté juive, opinions

A union that we hope will be long and happy Dear readers, As you have noted on receiving this issue, the LVS magazine has a new face in its appearance as well as its content. In effect, following the initiative of our president, Mr. Marc Kakon, J Mag – having already joined the community publications of the CSUQ – together with LVS will now be a single magazine. Questions of efficiency and profitability have brought us to realize that there isn’t room enough for two community magazines in Montreal and that we must above all present our public with a magazine that takes into account their concerns and the diversity of their opinions. JMag, with its religious orientation and half its content written in English, addresses a specific public including French speaking, to be sure, but also English speaking readers. LVS, in which the editorial content is in essence community-based and mostly in French, targets essentially a Sephardic clientele that can be qualified as mainstream, that is to say, traditional. With this issue, our two teams have worked on, a new project is being constructed. This is not an easy thing to do, and it is understandable that in such a fusion, it has been necessary to take into account the respective concerns and habits acquired over the years, in short, the particular culture of each partner. Nevertheless, beyond our particular interests, it is in the general interest of our community that we have put all our eggs in the same basket, and as the famous saying goes for a marriage, we are going to work together, “for better and for worse. Let us hope for … the best a Mazel Tov for this union. The theme of the September number is a hot issue: Being Jewish in Montreal, as well as visions of the future of the Jewish community, with a diversity of opinions expressed, those of rabbis as well as leaders in the com-

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diverses exprimées aussi bien par des rabbins que par des leaders communautaires. Les autres rubriques vous transporteront dans l’univers de la pensée juive, de la culture et bien entendu de nos activités communautaires. Nous avons voulu également vous offrir un avant-goût du prochain Festival Séfarad qui s’annonce, à en juger par sa programmation et la qualité de ses intervenants, tout simplement féérique. Sur la plan interne, notre communauté sous la conduite de son dynamique président Marc Kakon, a été et continue d’être un vaste chantier avec des projets en cours et aussi de réalisations tangibles : Le dernier Festival Séfarad, le Gala du cinquantenaire, les Tournois de tennis et de golf, le voyage « Retour aux sources » de nos jeunes leaders , la mise en place d’une planification stratégique pour les années à venir, la consolidation de la Résidence Salomon, les projets sociaux en faveur de nos familles dans le besoin et j’en passe. La Campagne annuelle de l’Appel juif bat son plein et nous faisons appel, chers lecteurs et lectrices, à votre générosité pour que les programmes sociaux, l’éducation juive de nos enfants, les projets sociaux en Israël puissent continuer à être dispensés dans des conditions optimales. Dans ce numéro nous avons, comme chaque année, fait appel à votre soutien à notre publication communautaire qui dépend également de votre don pour poursuivre sa mission d’informer notre communauté avec des articles de qualité. L’équipe de la rédaction vous remercie d’avance pour la fidélité et l’intérêt que vous nous avez manifesté tout au long des dernières années. Nous nous engageons à persévérer dans nos efforts pour vous offrir un produit de qualité dont vous puissiez être fiers. Au nom de toute l’équipe de rédaction nous vous adressons nos meilleurs vœux pour une Chana Tova Oumtouka dans la santé et le bonheur. Elie Benchetrit Directeur de la publication

munity. The other sections will transport you to the universe of Jewish thought, culture, and of course, our community activities. We would like as well to offer you a taste of what is to come at the next Festival Séfarad which we can expect to be, from a look at its programming and the quality of its participants, simply enchanting. The year 5770 has come to a close. Our community, under the guidance of its dynamic president Marc Kakon, has continued to work on a vast number of projects with many tangible results: the last Festival Séfarad, the 50th anniversary Gala, the Tournaments of tennis and of golf, the trip Retour aux sources organized by and for our young leaders, putting into action our Strategic Plan for the years ahead, the consolidation of the Résidence Salomon, the social projects in support of families in need in our community, and much more. The annual campaign of the Combined Jewish Appeal is in full swing and we call on the generosity of our dear readers to support the social programmes, the Jewish education of our children, and the social projects in Israel so that these can continue to carried to in the best conditions. With this issue, just like last year, we ask you to think about your support for your community publication which also depends on your donations to pursue its mission of informing our community with articles of the best quality. The editorial team thanks you in advance for your loyalty and the interest you have shown for all these many years. We pledge ourselves to continue in our efforts to offer you a magazine of quality of which you can be proud. In the name of all the team working to produce your community magazine, we would like give you our very best wishes for a Shana Tova Oumtouka in health and happiness. Elie Benchetrit Publisher




Les défis de la Communauté Sépharade. Le point de vue de Marc Kakon

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lerte et dynamique, ce qui veut dire égal à lui-même, Marc Kakon, le président de la CSUQ s’attelle à affronter ce qu’il considère comme les nouveaux défis que devra affronter cette institution, cinquante années après sa création. En cette période de fêtes, il nous livre ses réflexions sur l’état des lieux. « Nous venons, il y a un an presque jour pour jour, de célébrer avec faste les cinquante ans de notre existence en tant que communauté organisée. Le succès que nous avons connu, et que tous reconnaissent, lors du déroulement de ces festivités ne nous ont pas fait perdre de vue les défis majeurs qui se présentent devant nous et qu’il faudra relever. Disons-le sans détour, si nous avons évoqué le passé, certes glorieux, de notre communauté avec ses nombreuses réalisations, force est de constater que nous avons également pris conscience de nos lacunes et d’une nécessaire réflexion afin d’envisager l’avenir de notre institution et, à travers elle, de notre communauté dans son ensemble. Les nouvelles générations, ce n’est un secret pour personne, n’ont ni les mêmes conceptions, ni les mêmes références que celles de leurs parents. Ces jeunes, qui sont totalement intégrés dans la société nord-américaine et qui

ont adopté son système de valeurs, ont une vision nouvelle de leur avenir. Ceci nous a amenés à nous pencher sur la question essentielle : il fallait impérativement investir nos énergies dans cette nouvelle génération afin de créer auprès de celle-ci un nouveau sens d’appartenance et de référence identitaire qui encourageraient l’affiliation à l’égard de nos structures communautaires. C’est ainsi que nous avons mis en place des programmes orientés dans ce sens. Des études ont été menées dans ce but par le biais de rencontres, de consultations et de focus groupes afin de déterminer les besoins et réinvestir dans de nouveaux programmes. Tout d’abord, avec le programme Gesher, nous avons ciblé la tranche d’âge des 18-24 ans afin de leur proposer des activités hors campus telles que des voyages en Israël, des week-ends organisés, des voyages à l’échelle locale, des activités culturelles. Tout ceci dans le but de développer auprès de ces jeunes un sens d’appartenance à la communauté organisée. Nous agissons dans ce sens avec des partenaires tels que le Centre Hillel, Hillel, BIJEC. Ensuite, la formation d’un leadership dynamique et capable de se prendre en main et d’assurer la continuité de nos

institutions, demeure au cœur de nos préoccupations. Il s’agit ici de la tranche d’âge des 24 -35 ans, c'est-à-dire les post universitaires et les professionnels ayant un potentiel de leaders et capables d’assumer plus tard des postes à responsabilités auprès de nos diverses institutions communautaires. La formation de leaders dans le cadre du programme Continuité sépharade, et la promotion qui en a résulté nous conforte dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie. Le succès de la mission que ces jeunes ont effectué en Espagne et au Maroc est un signe positif. L’ouverture d’un café- rencontres, à l’intention des jeunes professionnels de cette tranche d’âge représente un grand pas en avant dans cette direction. En effet quel meilleur moyen d’attirer nos jeunes que celui de leur offrir un espace de convergences et d’échanges qui, je tiens à le préciser, sera géré et administré par eux-mêmes, et qui va favoriser une nouvelle synergie. D’autres projets sont également en gestation, ils sont orientés dans le même sens : donner aux jeunes l’espace et la place qu’ils méritent et qu’ils doivent occuper au sein de nos institutions afin d’en assurer la pérennité.

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Le service des affaires sociales

est toujours aussi actif et inventif pour animer des événements communautaires et distraire nos aînés. Cette année, Sylvia Serruya, responsable du département, et son équipe de bénévoles dévouée et dynamique, continue de développer l’esprit communautaire avec ferveur. Par: Laëtitia Sellam

En partenariat avec le milieu de vie du CHSLD juif de Montreal, la CSUQ a animé une journée estivale le 26 juillet dernier. Le chanteur Yehouda Pinto a ajouté à l’ensoleillement naturel, son

entrain et sa bonne humeur pour que cette journée soit un plaisir partagé. La musique a diverti l’assemblée prête à danser et s’amuser ! Ces activités sont très attendues par les résidents et leurs

Bénévoles Mr Victor Parienté, Léon Berros, Zagury Georgie et Mr Toledano en action!

Mr Mardoché Lévy, résident du milieu de vie CHSLD et souriant accompagné de Mme Ninette Malka

Montréal est souvent capricieux en été en termes de climat, mais ça n’a pas empêché le Centre gériatrique de Maimonides et la CSUQ d’organiser une

sortie au Vieux Port, de 9h à 15h, pour changer d’air ! Le 21 juillet dernier, une vingtaine de résidents sépharades ont embarqué pour profiter d’un

familles car cette initiative est devenue un besoin pour maintenir un rythme de visite sur fond de gaieté.

pique-nique en plein air. L’ambiance était chaleureuse et détendue.

Mme Jacqueline Soussan et Mathilde Benarroch, bénévoles fidèles de la CSUQ, contentes de participer à cette action originale, soutenues par d’autres bénévoles dont Mme Esther Gabay, Zagury Georgie et Esther Levy

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Cette année, le Centre gériatrique de Maimonides a également fêté ses 100 ans ! Une nouvelle excuse pour se régaler autour du gâteau d’anniversaire et d’un

BBQ convivial. Les bénévoles de la CSUQ étaient présents et toujours aussi actifs pour faire de sa fête un moment mémorable! 500 personnes étaient

présentes et ont pu écouter le maire de Côte Saint-Luc Monsieur Housefather présenté ses vœux au centre et à son équipe.

Mme Banon déguste son hamburger, accompagnée par une bénévole, Mme Mathilde Benarroch

le gâteau des 100 ans du Centre gériatrique Maimonides

Monsieur le maire Housefather

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Le 21 juin, le BBQ de la fête du printemps dans les jardins de la Fédération CJA a été l’occasion pour Robert Abitbol, directeur de la CSUQ, de remercier chaleureusement toutes les bénévoles du département des Affaires sociales qui agissent avec une énergie incroyable tout au long de l’année. Il a précisé que sans eux et leur générosité, les activités de la communauté n’existeraient pas et que grâce à eux, la CSUQ peut penser à développer plus d’événements à l’avenir. Sylvia Serruya, responsable du département, a présenté un résumé des activités de solidarité pendant lesquelles l’implication de ses bénévoles est totale! Des actions au Centre Gériatrique Maimonides ou pour constituer et distribuer les paniers de fêtes, pour faire des livraisons divers-

es, à la clinique d'impôts, en visites amicales, pour aider à domicile ou se rendre à des rendez-vous médicaux ou encore pour accompagner les personnes dites « dépendantes » à la drogue, au jeu, ou autre. Son émotion était visible lorsqu’elle a abordé les miracles que la CSUQ a pu réaliser parfois pour alléger la détresse de certaines familles.

Mission de solidarité en Israël Toutes les raisons sont bonnes pour faire du bénévolat. Celle d’Alain Mechaly, volontaire dévoué à la CSUQ depuis des années, a été de prendre le relais de son père décédé qui était un grand communautaire. C’est donc avec ferveur qu’Alain devient un fidèle des levées de fonds et prend même la direction des opérations de certaines. Il fait partie du groupe de la Mission Solidarité pour Israël depuis trois ans et ne s’en lasse pas !

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n le voit dans les principales levées de fonds qui sert en partie à alimenter le projet de la Mission : le Bazar, le défilé de Mode, etc. alors qu’il continue à travailler en parallèle. Il a été président du Bazar cette année qui a rapporté environ 20 000$ ! La première fois qu’il a participé à la Mission Solidarité, c’était aussi son premier voyage en Israël. Il a pu y rencontrer sa famille et pense qu’inconsciemment, il a affirmé son identité juive sur la terre promise de ses aïeux. Ensuite, au bout de la troisième, c’est sa « volonté de se rendre utile auprès de ceux qui en ont besoin » qui a guidé ses pas. « Une fois sur place, le rapprochement avec Israël, pays de toutes les origines, prend une réelle dimension mentalement et physiquement. On y découvre aussi les problèmes sociaux à résoudre quotidiennement pour que le pays survive aux guerres. Les dons financiers représentent une

partie conséquente des ressources du pays pour subvenir aux besoins vitaux de la population ». La Mission apporte donc un soutien matériel et psychologique très important à travers les actes bénévoles du groupe et la réalisation de barmitzvot en Terre Sainte. Ce moment d’émotion exceptionnelle est « la concrétisation des dons de l’année ! Le bonheur visible sur les visages des enfants sous leur châle de prières et les larmes de leurs parents sont la plus grande satisfaction pour les organisateurs et membres de cette mission ». Dans le voyage de l’année dernière, Alain a remarqué que le groupe avait rajeuni mais que de petits clans s’étaient naturellement formés. Or, après une soirée de rires et de danses improvisée, tout a volé en éclats pour former un groupe homogène et solidaire dans l’effort et la bonne action ! Il souligne également la parfaite organisation de l’équipe des services communautaires

qui facilite la réussite du projet chaque année. En 2010, il est prévu d’offrir 50 barmitzvot, un nouvel air climatisé et un tapis roulant au centre des aveugles de Beer Sheva, et en projet, un parc en plein air pour une école. La démarche de la Mission est de révéler le besoin du bénévolat aux participants afin qu’ils prolongent ces actes à leur retour à Montréal. Alain, lui-même, n’hésite d’ailleurs pas à faire du « porte-àporte » si nécessaire pour convaincre en direct !

Mission Solidarité en Israël du 10 au 21 novembre 2010 Renseignements : Sabine Malka au 514 733 4998 poste 8230.

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Programme de leadership Mission au Maroc et en Espagne

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uand nos futurs leaders retournent aux sources de notre histoire. Du 22 juin au 8 juillet, 15 jeunes finissants du programme de formation de leaders de notre communauté ont vécu une expérience des plus enrichissantes en se rendant en Espagne et au Maroc, berceaux incontournables du séphardisme en général et du judaïsme marocain en particulier. Annette Oliel-Amar , co-présidente du programme avec Arielle Lasry, a bien voulu évoquer cette magnifique aventure qu’elle a partagée avec ces jeunes en compagnie du Dr David Bensoussan président sortant de la CSUQ et de Roland Harrari notre photographe attitré ainsi que Benjamin Bitton notre professionnel des services communautaires ,artisan et organisateur de ce périple. Annette qui a un long parcours communautaire derrière elle n’a pas hésité d’embarquer dans cette aventure quand elle fut approchée par Salomon Oziel qui lui proposa de prendre en main cet ambitieux programme de formation de leaders communautaires. « Le travail en équipe avec Arielle Lasry et un comité de réflexion composé de jeunes dont faisaient partie entre autres, Muriel Alloun, Nelly Chafai et Karen Aflalo, ont porté leurs fruits. Il s’agissait, entre autres, d’apporter des idées nouvelles au regard des motivations de ces jeunes que nous sommes allés chercher et de connaître ces nouveaux profils afin de mieux les intégrer dans le paysage de notre communauté » nous dit-elle. C’est ainsi qu’une quarantaine de

jeunes étudiants en fin de scolarité et des jeunes professionnels dans la tranche d’âge de 23 à38 ans ont participé au programme qui a culminé pour quinze d’entre eux. Cette mission fut encadrée par nul autre que notre ami et dynamique rabbin Baroukh (Benito) Garzon, qui fut comme toujours un animateur hors-pair pour la portion Espagne et David Bensoussan pour la portion Maroc. Tolède, Cordoue, dont les autorités de la ville nous reçurent avec tous les honneurs, Séville, et Gibraltar, Grenade des villes mythiques chargées d’histoire, de « notre » histoire avec les grands noms du Séphardisme : Maïmonide bien sûr, mais également Rabbi Yéhouda Halévy, Ibn Gabirol et tant d’autres figures marquantes. Madrid, majestueuse capitale historique Marbella et Torremolinos, cité touristique et balnéaire, avec une dynamique communauté juive qui accueillit avec faste et enthousiasme notre délégation. Et puis… le Maroc « terre de nos aïeux », pour reprendre la strophe de notre hymne national canadien avec la visite de Tanger Rabat, Salé, Casablanca, Fès, Meknès, Essaouira, Marrakech. Visites touristiques évidemment mais aussi des visites chargées de retour sur l’histoire de nos communautés marocaines. « Ce furent des moments d’intense émotion pour ces jeunes, qui décou-

vraient les villes et les endroits où leurs parents et grands-parents avaient vécu, et qui leur avaient donné des instructions pour aller les visiter. Le recueillement devant les tombeaux de nos saints, Comme Rabbi Haïm Pinto, Sol la Tsadéket etc… ce bref retour vers un passé pas si lointain mais qu’ils ne connaissaient que par oui dire, furent des expériences marquantes pour ces jeunes qui redécouvraient sur place leurs racines. Il faudrait également souligner la courtoisie et l’hospitalité proverbiale des autorités marocaines envers notre délégation, le Ministre Ameur, des Communautés marocaines de l’étranger, de Serge Berdugo président du Conseil des Communautés israélites du Maroc et Ambassadeur itinérant qui nous ont reçus si chaleureusement » Annette est persuadée que ce voyage aura eu un impact positif et qu’il servira de point de repère pour de futures missions. Dans l’immédiat, les participants ont déjà exprimé le souhait de faire partie des divers comités de la communauté juive à titre de représentants de la CSUQ. Elle songe également à mettre sur pied une autre mission destinée à la tranche d’âge des 30-50 ans. Toutes nos félicitations aux participants à ce magnifique voyage et bravo aux organisateurs et accompagnateurs.

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Pour sa deuxième année d’existence ALEPH nous offre une nouvelle programmation toujours aussi riche en connaissances et diversifiée en thèmes ! Sonia Sarah Lipsyc, la fondatrice d’ALEPH, le Centre d’études juives contemporaines au sein de la CSUQ, ancre ce « lieu de ressources et de ressourcement unique ouvert à tous et à toutes » comme l’empreinte de l’identité juive au sein de la cité québécoise ! Par: Laëtitia Sellam

Vous retrouverez les événements que vous avez appréciés tout au long de l’année et vous allez découvrir de nouvelles activités qui ne pourront qu’augmenter votre plaisir de participer à la construction de cette arche du partage, sous toutes ses formes, et de l’amour du savoir. Entre le mois d’août 2010 et décembre 2011, douze événements sont déjà planifiés pour illuminer vos journées et soirées. Des dates à noter dans vos agendas !

Journee thematique, Mort, resurrection et reincarnation dans le judaisme, dec. 2009

Les Journées thématiques : Le dimanche 29 août, le sujet était « les convocations des fêtes juives de l’automne » avec Steven Schlomo Sebag et les rabbins Z.Silberstein,D. Cohen et A. Coffman. Le 5 décembre, le sujet portera sur «Emmanuel Levinas, un philosophe juif universel » avec le Dr Schmuel Wygoda venu d’Israël entouré d’intervenants universitaires de Mc Gill, Dr James Archibald et de l’Université de Montréal, Bettina Bergo ainsi que le psychiatre M.A Wolf. Aleph continuera aussi à s’intéresser aux communautés juives en diaspora et, début d’année 2011, après « l’histoire des Juifs d’Egypte » la série se poursuivra par « l’histoire des Juifs d’Argentine ». Le Beth Hamidrach (Maison d’études) : ALEPH se présente comme un centre d’études juives contemporaines et pluridisciplinaire mais l’étude des textes est toujours privilégiée c’est pourquoi après le succès de l’introduction à la kabbale de l’année dernière, le centre 20

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7e journée thématique, Femmes de la Bible, Femmes d'aujourd'hui, mars 2010. Perla Serfaty-Garzon, Sonia Sarah Lipsyc

propose une « Introduction au livre du Zohar » toujours avec le rabbin Daniel Cohen : le 06, 13, 20 et 27 octobre à 19h30. Le Café Littéraire : Le 19 octobre, dans le cadre de l’événement « nos livres sur l’Holocauste », organisé par le Centre commémoratif de l’Holocauste, Aleph mettra en exergue le livre « Le ciel de Bay City » à travers un entretien entre Sonia Sarah Lipsyc et l’auteur Catherine Mavrikakis. Et un café littéraire avec les nouveautés de la rentrée est prévu au Centre Segal au courant d’octobre. Le Café Théâtral : Le 24 novembre, au premier Café théâtral de l’année, nous débattrons après la représentation de la pièce « Passage » de Catherine Dajczman des questions issues de la découverte tardive du judaïsme par l’héroïne québécoise de la pièce. Il sera alors question du thème des identités métissées en la présence de l’auteure-actrice et d’autres intervenants.


Une nouvelle année, de nouveaux projets inédits ! Sonia Sarah Lipsyc est une source intarissable d’idées pour rendre sa programmation instructive et accessible à tous, sans jugement, ni apriori. C’est pourquoi, cette année, elle lancera de nouveaux projets :

Conférence, La problématique du mal dans la kabbale, rabbin Mordekhai Chriqui et Sonia S. Lipsyc, 5 novembre 2009

ALEPH et le Festival séfarad 2010 Cette année, la participation active d’Aleph sera remarquée au Festival Séfarad par deux événements :

• « Les chantiers talmudiques » à partir du 07 octobre, avec Schmuel Wygoda, pour approfondir les trésors de l’étude juive au cœur des textes. • Des « débats de société » qui seront un reflet de l’actualité du monde juif au sein de la société québécoise • « Les cahiers d’Aleph » qui seront des publications sur des interventions et thèmes divers Vous retrouverez aussi les textes des intervenants et conférenciers sur le site www.csuq.org / rubrique Aleph et la création d’un Centre de Recherches est en cours de réflexion.

Pour en savoir plus et ne pas louper une date rendez-vous sur le site www.csuq.org / rubrique ALEPH ou par téléphone au 514 733 4998 poste 3159

- Le 7 novembre, en partenariat avec le Centre Brofman de l’Éducation juive (BJEC), Aleph participera à la « Journée Mondiale de l’Étude juive » (voir l’encadré dans les pages consacrées au Festival et sur www.csuq.org). Le 14 novembre, Aleph sera partenaire avec l’Institut de culture sépharade du Colloque organisé pour le 150ème anniversaire de l’Alliance Israélite universelle (AIU) qui se déroulera à la synagogue Or Hahayim (voir l’encadré dans les pages consacrées au Festival et sur www.csuq.org) ALEPH soufflera sa deuxième bougie d’anniversaire le 05 décembre prochain ! Cette célébration sera à la fois l’occasion de fêter ce succès ensemble et d’organiser une levée de fonds pour soutenir et encourager la continuation d’Aleph. Afin d’être fidèle à sa vocation d’instruire tout à chacun, Sonia Sarah a invité Schmuel Wygoda d’Israël pour parler du sujet « Judaïsme et Education ». Un livret « souvenir » sera remis à la fin de l’événement. Rabbin Steinsaltz


Inauguration de la nouvelle synagogue Or Shalom à Dollard-des-Ormeaux Par: Lucille Cohen

La nouvelle synagogue est arrivée ! Si vous vous souvenez de notre publication du mois de septembre 2009, nous vous avions présenté le projet de construction d’une nouvelle synagogue à Dollard-des-Ormeaux, dans la banlieue Ouest de Montréal. Quelques mois se sont écoulés depuis, et après de nombreux coups de pioches pour rendre ce rêve réalité, c’est avec le même plaisir que nous retrouvons Maurice Assor, le président du comité d’administration, pour qu’il nous présente ce nouvel édifice de prestige. Lucille Cohen : À présent que ce projet est sur pied, êtes-vous satisfait du résultat et quelles ont été les réactions de la communauté de DDO ? Maurice Assor : Nous pouvons effectivement affirmer que ce projet répond parfaitement aux attentes de la communauté juive sépharade de Dollard-desOrmeaux. Un travail exceptionnel a été accompli et cette synagogue a d’ores et déjà remporté un franc succès. Je voudrais rendre un hommage appuyé à l’ensemble de la communauté qui a soutenu ce projet avec enthousiasme, permettant à ce dernier de se dérouler dans une atmosphère des plus sereines. La communauté est aujourd’hui fière de pouvoir bénéficier de ce lieu pour y célébrer les offices ainsi que les dates importantes de notre calendrier, comme cela a pu être le cas au cours de l’année écoulée. LC : Pouvez-vous nous parler de cette synagogue plus en détails et nous présenter tous les services qu’elle peut offrir à la communauté juive ? MA : Cet édifice a été élaboré sous le signe de la modernité par David Safrani, et offre un design des plus exception22

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nels. La lumière, les volumes et les espaces y ont été judicieusement exploités, donnant à ce lieu un cachet unique. Il se compose d’une chapelle principale ornée de plusieurs vitraux et pouvant accueillir jusqu’à 540 personnes. Cette chapelle a été spécialement conçue pour célébrer les principales fêtes religieuses ou encore les cérémonies importantes, comme les barmitzvot ou les mariages. L’allée centrale mesure 25 pieds de long et les sièges individuels de cette chapelle ont été commandés au kibboutz Lavi, en Israël. La section réservée aux femmes se situe à l’étage et offre une vue imprenable sur la salle de prières située en contrebas. Il existe aussi une chapelle plus petite pouvant recevoir jusqu’à 70 personnes, et davantage réservée aux prières quotidiennes ainsi qu’au Chabbat. Cet édifice comprend également une salle de réceptions d’une capacité de 350 convives. Le volume de la pièce, les hauts plafonds, les colonnes ainsi que les jeux de lumières ont été pensés dans un esprit alliant modernité et classicisme et conférant une grande beauté à la salle de banquets Amaryllis.

Là encore, rien n’a été laissé au hasard pour séduire notre clientèle. Par ailleurs, nous bénéficions des services de notre traiteur exclusif, Amaryllis (très belle fleur pour les grandes occasions), dont les associés sont Joe Amar, David Amar et Melanie Granich. Notre traiteur propose une cuisine raffinée et empreinte des dernières tendances culinaires en vogue dans les plus grands restaurants, grace à nôtre Chef Exécutif, M. Rémi Morency (Chef Exécutif du restaurant « L’un des sens »), dont la créativité est reconnue par ses pairs et clients ; le Chef saura s’adapter aux demandes plus spécifiques de nos clients, afin de garantir leur pleine satisfaction à l’occasion des événements qu’ils souhaiteront organiser chez nous. Enfin, pour ce qui est des aménagements récents, nous avons fait paver le sol à l’extérieur de la synagogue et avons finalisé les bureaux réservés à l’administration et à notre traiteur, au deuxième étage de l’édifice. Nous avons également ajouté une pièce réservée à la préparation de la mariée, avant la cérémonie.


LC : En quoi cette synagogue marquet-elle sa différence par rapport aux autres synagogues de la ville ? MA : Il faut tout d’abord savoir que la Ville de Dollard-des-Ormeaux ne compte que trois synagogues: un Beth Chabad, une synagogue de rite ashkénaze et la nôtre, de rite sépharade. En menant à bien ce projet nous sommes passés d’une surface initiale de 6 000 pieds carrés à une surface de 25 000 pieds carrés, ce qui fait naturellement une grande différence. Avec cet édifice, nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes passés à un niveau supérieur, et cela pour le plus grand plaisir de notre communauté. Depuis que tous ces aménagements ont été effectués, les regards ont définitivement changé. Nous avons d’ailleurs constaté une augmentation du nombre d’adhésions ainsi qu’une hausse de la fréquentation, en particulier en période de Fêtes, offrant ainsi une dynamique nouvelle à la ville. Les familles vivant à Dollard-des-Ormeaux sont désormais de plus en plus nombreuses à envisager de célébrer les dates importantes du calendrier hébraïque chez nous plutôt que

dans d’autres villes alentour. L’autre grande nouveauté est bien sûr la salle de réceptions la plus moderne de Montréal. L’ancienne synagogue, plus modeste, n’était pas en mesure d’accueillir des événements d’envergure, mais à présent, il est possible de réaliser des soirées de prestige, grâce à notre salle spécialement conçue pour les grandes occasions et au concours de notre traiteur exclusif, Amaryllis, qui s’est adjoint les services d’une planificatrice d’expérience dans l’organisation d’événements exceptionnels et sur mesure. Enfin, dernière nouvelle et non des moindres, l’ancienne synagogue a été transformée pour laisser place à la garderie Or Maïmonide, qui a ouvert ses portes en mai 2009 et qui offre 70 places. Il s’agit de la première garderie juive sépharade de la banlieue Ouest, et elle connaît déjà un très grand succès dans la région. LC : Parlez-nous en quelques mots de la soirée d’inauguration. MA : Nous avons effectivement organisé une grande soirée d’inauguration, qui s’est tenue le 30 août dernier et à laquelle ont été conviés le maire de la

Ville de Dollard-des-Ormeaux, les présidents et rabbins des communautés alentour ainsi que le président de la CSUQ, Marc Kakon, accompagné de toute son équipe. Cela a été pour nous l’occasion de rendre un hommage particulier à tous nos donateurs, petits et grands, qui ont permis à ce projet de voir le jour, ainsi qu’à notre communauté qui nous a soutenus avec tout son coeur, nous donnant la force de continuer en dépit des moments plus difficiles. LC : Et vous, Maurice Assor, quels sont vos projets ? MA : Après quatre années d’un travail incroyable mené à la tête du comité d’administration de Or Shalom, il sera temps pour moi de passer la main à une nouvelle équipe, qui saura reprendre les rênes et accroître le dynamisme et le rayonnement de cette nouvelle structure, lorsque mon deuxième mandat aura pris fin, en mai prochain.


t e s e z a n é k Ash s i n u é r s e d a r sépha Par Joseph Elfassi

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e voyage en Israël de Kefiada diffère de celui organisé par Taglit (un voyage de découverte d’Israel), aussi connu sous le nom de Birthright. Le plus récent voyage de Kefiada ( programme de bénévolat à Beer Sheva) a rassemblé des jeunes Juifs sépharades et ashkénazes pendant trois semaines dans l’optique de faire du bénévolat. C’est ainsi que 23 campeurs, accompagnés de 16 israéliens et guidés par trois superviseurs, ont décidé de contribuer au bien-être de leur communauté, tout en créant de nouveaux liens. Ils ont été moniteurs dans un camp de jour à Be’er Sheva, ville israélienne jumelée à Montréal. Itzhik Levy, ex-joueur professionnel de Hockey en Europe, a décidé de changer de carrière pour s’impliquer auprès de sa communauté. C’est ainsi qu’il devient coordonnateur du département des jeunes adultes au sein de la CSUQ. Son département, Gesher, travaille avec les jeunes de 18 à 24 ans. Pendant qu’ils organisaient un voyage de bénévolat dans le cadre de Partnership 2000, ils ont réalisé qu’un voyage identique se faisait du coté de la Fédération CJA. L’idée, de jumeler les deux projets, est venue naturellement au jeune athlète. « Je m’implique toujours avec les deux communautés pour rejoindre un nombre maximum de gens. » révèle-t-il. Ce qu’il faut dit-il, c’est « unir les cultures pour unir la communauté. » « Entre le bénévolat au camp de jour et les activités en soirée, on avait toujours deux à trois heures de libre pour nous, ce qui est important. » affirme Elia Chalom, qui a participé à la version ashkénaze du voyage l’année dernière et qui est, en quelque sorte, le bras droit de Itzhik Levy. « Trois semaines avec beaucoup d’activités et de travail! Donc il faut se reposer », continue-t-il. Et à 24

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étaient

Itzhik Levy de compléter. « C’est vrai, parce que contrairement à Taglit, avec Kifiada, tu as des responsabilités. » Donc, en plus du camp, les jeunes ashkénazes et sépharades ont travaillé auprès de jeunes et d’aînés avec des difficultés mentales, physiques et émotionnelles. Ils ont aussi visité un restaurant qui emploie des jeunes précaires sous la condition que ceux-ci tentent une réinsertion scolaire. Pour Chelsea, qui en est à son troisième séjour en Israël, le voyage lui a permis de se faire de nouveaux amis. « Il y avait un bel équilibre entre le bénévolat et les activités amusantes qui nous permettaient de nous rapprocher les uns des autres, chaque soir. », affirme-t-elle. D’ailleurs, ce sont ces activités de bénévolat qui ont contribué aux moments forts du voyage. « C’était très stimulant de travailler avec des aînés qui ont des problèmes psychologiques ou physiques. La communication se fait de manière différente qu’avec les plus jeunes.»« Je suis très fier de mes jeunes. » avoue Itzhik Levy. « Même quand ils faisaient la fête le soir, le matin, ils

ponctuels

et

responsables. Ils abordaient chaque jour avec un sourire et avec maturité. C’était visible que la mission du bénévolat était leur objectif principal. » Ce voyage de trois semaines a contribué au rapprochement des communautés ashkénaze et sépharade à Montréal. Déjà, des jeunes ashkénazes et sépharades travaillent ensemble avec Itzhik Levy, dans le cadre du Festival Séfarad et de la campagne générale pour la levée de fonds de la Fédération CJA qui inclut une soirée à la rentrée et des tournois de golf et de tennis. « La barrière linguistique qui est un sujet très sensible est un mythe », affirme Itzhik Levy, « Ce voyage est un gros succès ! », et la nouvelle collaboration entre les communautés en est la preuve.


L’AIU a 150 ans

Ralph Benatar président des amis canadiens de L’AIU nous en parles. Par: Laëtitia Sellam

L

’Alliance Israélite Universelle porte bien son nom puisqu’elle unit plus d’un million d’enfants juifs dans le monde par un enseignement scolaire unique en français avec pour toile de fond un judaïsme pluraliste et tolérant. Ralph Benatar, président des Amis Canadiens de l’Alliance Israélite Universelle, célèbre le 150ème anniversaire de cette prestigieuse institution, et est fier d’annoncer que « plusieurs pays dont la France, Israël et le Canada ont décidé de célébrer cet important événement qui marque la pérennité d’une action féconde et régénératrice pour le peuple juif, unique dans sa conception et dans ses résultats. » Il précise, « Cet anniversaire vise à rappeler avec fierté l’histoire indescriptible de cette œuvre qui a permis aux juifs de plusieurs pays du Maghreb, du Moyen-Orient et d’Europe de relever l’échine, de s’affirmer et de passer à la modernité ! L’Alliance a également contribué à l’émancipation et aux progrès moraux des juifs dans le monde, elle a soutenu la cause des droits de l’homme tout en s’opposant avec succès à la discrimination sous toutes ses formes. » Ses 150 ans seront soulignés par plusieurs manifestations dans différents pays : En France plusieurs colloques sont organisés dans différentes villes avec la participation d’éminents conférenciers internationaux. Un rassemblement intergénérationnel d’anciens et de jeunes élèves s’est déroulé au Palais des Congrès à Paris. Une exposition de photos sur l’Alliance a retracé à l’Hôtel de ville de Paris, l’histoire exceptionnelle de cette institution et « une soirée de gala est prévue le 12 octobre prochain à Paris, en présence du Président de l’État Français et de 1 500 invités ». Les Amis

Canadiens de l’Alliance seront présents à cet événement. En Israël, une réception a eu lieu à la Résidence du Président de l’Etat d'Israël ainsi qu’à la Knesset. Au Canada, des activités sont organisées pour célébrer cette date mémorable et rendre hommage « aux visionnaires qui ont conçu et structuré cette mission légendaire et au corps enseignant qui a été dévoué pour faire de l’Alliance une réalité vivante, ainsi qu’à tous ces bienfaiteurs qui ont permis à l’Alliance de devenir l’une des plus belles œuvres éducatives de notre temps ! ». Aujourd’hui encore plus de 23 000 enfants fréquentent des écoles affiliées ou intégrées à l’Alliance pour recevoir un enseignement complet qui leur permet de contribuer à l’ascension sociale et culturelle de leurs communautés. Plus précisément, à Montréal, le 14 novembre prochain avec collaboration du Centre Aleph et de l’Institut de la Culture Sépharade se déroulera un colloque traitant de plusieurs sujets (voir encadré). Des conférenciers de renoms venus de France, d’Espagne et du Canada y participeront pour développer des thèmes instructifs et enrichissants. L’exposition de photos et d’affiches qui s’est déroulée à Paris a été expédiée pour illustrer la raison de ce colloque : « l’histoire des 150 ans de l’Alliance depuis ses origines jusqu'à nos jours sera retracée lors de cette exhibition et sera agrémentée par des documentaires et des vidéos ». Tous les montréalais, étudiants et enseignants du réseau scolaire juif et non juif seront invités à découvrir cette exposition qui leur fera apprécier cette œuvre éducative unique. Pour aider les écoles juives, l’Alliance accorde une affiliation ou une intégra-

tion à certaines d’entre elles (suivant les critères retenus). « Le réseau comprend 44 écoles réparties dans 7 Pays, dont la France, Israël, la Belgique, le Maroc, l’Espagne, les États-Unis et le Canada. Ces écoles sont soit affiliées au réseau de l’Alliance et reçoivent des subventions pour certains programmes, soit intégrées et profitent ainsi du savoirfaire et de l’expertise sur le plan de l’enseignement, des outils pédagogiques et de la gestion, expérimentés tout au long de ces 150 années ». L’école Maïmonides à Montréal est objet de discussion depuis deux ans dans le bureau exécutif de l’Alliance. Ralph Benatar était à Paris pendant la prise de décision : « nous annonçons officiellement que les Amis Canadiens de l’AIU et l’école Maïmonides ont signé en juin 2010, à Paris, un accord avec l’AIU afin que l’école Maïmonides intègre le réseau des écoles de l’Alliance ». Cet accord est extrêmement bénéfique pour cette école puisque cette dernière devient ainsi, dès le mois de novembre 2010, la plateforme du développement de la francophonie en Amérique du Nord et sera associée à des projets liés à l’enseignement, à la culture et aux ressources éducatives juives. À cette occasion, une réception réunira en novembre tous les anciens de Maïmonides et les parents des élèves actuels pour sceller cette entente. À ce propos, Monsieur Toledano, directeur général de l’Alliance, souhaiterait également réunir les dirigeants des écoles de la communauté juive autour d’un séminaire de réflexion sur l’état de la francophonie dans nos écoles et faire un état des lieux en examinant les actions à entreprendre. LVS - MAG J OCTOBRE 2010

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Mission de Solidarité en Israël Le voyage « Mission de Solidarité en Israël », renouvelé tous les ans avec un réel succès, symbolise le partenariat entre Montréal et Beer Sheva depuis 8 ans. Pour la 9ème édition, qui se déroulera à partir du 10 novembre 2010, Marcel Elbaz, président des services communautaires de la CSUQ et Alain Mechaly, un fidèle bénévole de la communauté, sont toujours aussi enthousiastes à vivre une nouvelle fois cette formidable expérience ! Par: Laëtitia Sellam

Le partenariat du programme des Barmitzvot avec la ville de Beer Sheva a commencé avec l’initiative de James Dahan Z’’L et le programme PASI a permis à plusieurs enfants israéliens de célébrer leur Bar-mitzvot en Israël à Jérusalem. Aujourd’hui, avec l’équipe de Marcel, composée de Sidney Benizri, directeur des services communautaires, Sabine Malka, coordinatrice du projet et Cynthia Sazbon, assistante de direction, ce voyage de bénévolat est devenu une « Mission » reconnue par l’ensemble de la communauté. Il est important de souligner l’implication inconditionnelle des intervenants de la région de Beer sheva.Ran Sagee (Directeur du Partnership 2000), Arié Levy (Représentant de la Fédération CJA en Israël), Ellen Yarrow (Directrice adjointe Israël & Outre-Mer) et Cochi Numa (Coordinatrice du Partnership 2000), conjointement avec Marcel Elbaz et Sidney Benizri qui programment et organisent la mission de solidarité. Ils s’impliquent chaque année pour rendre cette Mission à la fois conviviale, utile et mémorable. Les lieux qui bénéficient de la générosité de Montréal sont un centre d’aveugles, le centre Ilan pour handicapés dans le quartier de Ramot, Beth Moriah (Centre de distribution de nourriture), Ber Sova (soupe populaire), le centre Orot Israël. L’action de Marcel et son équipe a insufflé une dimension religieuse et financière supplémentaire. Plusieurs

levées de fonds sont organisées pour faciliter, entre autres, cette Mission annuelle. Vous les retrouvez au cours de l’année : le Bazar présidé par Alain Mechaly, le défilé de mode présidé par Alice Luck, soirée de sollicitation co-présidé par Levy Benchimol et Dominique Benarroch, etc. La communauté sépharade demeure solidaire et est touchée par l’objectif de ce projet. Cette année, en plus du bénévolat, des 50 barmitzvot prévues et du voyage, les services communautaires offrent deux shabbatots exceptionnelles : un à Jérusalem au cœur de la veille ville et le second à Tel-Aviv au cœur des habitants locaux. Pour ceux qui le désirent, 2 semaines obligatoires de service militaire à Sar-El sont réalisables en prolongement du voyage. L’année prochaine, pour les 10 ans de la mission, deux nouvelles levées de fonds culturelles seront organisées. Le 23 mars 2011, au centre Segal, se jouera la pièce de théâtre « La Sagouine » en français, interprétée par la talentueuse comédienne Violette Légère. Et en projet, un concert est également prévu sur le thème « les Barmitzvot dans le monde » dirigé par Yossi Milo.

Pour tout renseignement ou réservation, appelez Sabine Malka au 514 733 4998 poste 8230.

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Une première dans la communauté juive : FIX Par: Nicolas Beaumont-Gagnon

À

l’heure actuelle, les dépendances à l’alcool, aux drogues et au jeu sont des problèmes en croissance dans la communauté juive de Montréal. Les statistiques démontrent que le taux de dépendance chez les Juifs d’Amérique du Nord sont les mêmes que ceux de n’importe quel autre groupe ethnique, culturel ou religieux. Jusqu’à maintenant, ces personnes ne savent pas exactement vers qui se tourner puisqu’il n’y a pas encore de ressources institutionnalisées spécifiques à la communauté juive. C’est après avoir reçu des témoignages de décrochage scolaire et des cas de prostitution qu’Alexandre Abitan, Karen Aflalo, Ygal Benabou et Steve Sebag ont décidé de créer le projet FIX, une idée lancée il y a un an. Ces quatre coprésidents souhaitent lever le voile sur la tendance croissante à la dépendance et aux comportements à risque chez les jeunes juifs. Il y a un an, la FEDERATION CJA et la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ) ont demandé à quelques jeunes leaders de choisir un projet parmi les huit suggérés afin de venir en aide à la communauté. «Majoritairement, il y a un projet qui nous a interpellés particulièrement, celui d’aide aux gens avec des problèmes de dépendance», affirme un des quatre coprésidents, Steve Sebag. Il explique que l’acrostiche FIX signifie trois objectifs très précis : F pour Force, la force de combattre la dépendance, I pour Identité, ramener les individus à la vie juive et à la communauté pour redécouvrir leur identité, enfin X pour eXistence, une existence libérée de la dépendance. Appuyé par la FEDERATION CJA, la CSUQ et Ometz (agence de services 28

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sociaux spécialisés dans le domaine de l’emploi, de la famille et de l’immigration), FIX est l’initiative de ces quatre coprésidents ainsi que 20 bénévoles œuvrant dans différentes sphères de l’événementiel, des relations publiques et de l’éducation afin de réaliser des collectes de fonds, de faire de la sensibilisation et de renforcer l’identité juive. «Il faut absolument sensibiliser la communauté en leur démontrant qu’il y a maintenant une ressource pour venir en aide à ces gens et démystifier le tabou et que, chez les juifs, il n’y a pas moins de problèmes de dépendance qu’ailleurs. Donc, ces jeunes ont aussi des problèmes de drogue, d’alcool et de jeu», confie le bénévole. Bien qu’Ometz ait toujours existé, FIX, quant à lui, soutiendra un programme de dépistage grâce à deux travailleurs sur le terrain qui auront un mandat d’approcher les jeunes dans leur milieu, de tisser des liens et d’établir une relation de confiance. Selon le coprésident, les jeunes de la communauté juive ont besoin de solutions personnalisées adaptées à leurs besoins afin de maintenir leur identité juive. Il propose donc plusieurs services comme la thérapie familiale ou individuelle, une orientation vers des centres de traitements et des accès aux soins, des solutions concrètes d’hébergement et d’aide financière, une réaffirmation de l’identité juive au moyen d’événements communautaires juifs, de groupes de jeunes, des synagogues et d’autres partenaires communautaires, etc. Toutes les coordonnées seront enregistrées dans la banque de données d’Ometz, ce qui permettra à la communauté, pour une première fois, d’établir des statistiques pour cette clientèle et

Steve Sebag

d’améliorer le programme au fil du temps. Avant que le projet s’enclenche, toute l’équipe de FIX travaille pour trouver des fonds afin d’avoir assez d’argent pour faire durer le projet pour au moins deux ans. Depuis la fin août, ils ont débuté une campagne de financement en sollicitant des donateurs individuels. Durant les prochains mois, ils demanderont aux gens de la communauté juive de participer à un encan. Une fois les fonds levés, le lancement du projet ne se fera pas par les membres de FIX mais par l’agence Ometz, qui se spécialise dans ce type de service. «Pour l’instant, nous faisons le plus de publicité possible afin de faire connaître le projet au plus grand nombre de gens possible. Nous avons maintenant une page facebook où les gens pourront faire des dons : w w w. f a c e b o o k . c o m / p ro j e c t F I X » , affirme Steve Sebag. Ils utiliseront plusieurs médiums afin de faire connaître FIX soit par la radio soit dans des journaux de la communauté juive. La prévention dans les écoles sera une initiative très importante pour sensibiliser les jeunes ayant des problèmes de dépendance. «Nous travaillons présentement à développer une boîte à outils avec les points et faits saillants de tout ce qui pourrait toucher les dépendances. Nous sensibiliserons et donnerons des conseils aux parents de ces jeunes en difficulté», confirme-t-il.



Jews

and the Challenge of Sovereignty

O

By: Michael Oren

ver the past few years, as the Israeli army has become the world’s foremost anti-terrorist fighting force, great numbers of American servicemen and servicewomen have come to Israel to learn from our experience and to apply it in America’s own war on terror. Invariably they home in on one characteristic—the refusal of many Arab leaders, whether they be Palestinians, Iraqis, Saudis, or Syrians, to take responsibility for their own failures and foibles. Whenever something goes wrong in Arab societies, these Americans observe, it is never these societies’ fault, but instead the fault of the United States or the West or, most commonly, of Israel and the Jews. And this refusal to accept responsibility is the largest single obstacle to America’s efforts to foster democracy in the Middle East—so these officers tell me— because the essence of democracy, of sovereignty and freedom, is the willingness to take responsibility for one’s actions and decisions. I listen to them, and I cannot help but agree, but I also cannot help wondering whether Israelis and Jews don’t face similar difficulties in shouldering the burdens of statehood. Inevitably, I find myself thinking back to the eve of Israel’s independence, to May 14, 1948, when one man had to grapple with the question of whether the Jews, after generations of powerlessness, could learn to act as sovereigns in their own state—whether they could live up to the challenges of independence. That man was the leader of the Zionist

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movement, the soon-to-be prime minister, David Ben-Gurion. On that day, Ben-Gurion sat in his living room and watched while outside in the street, the Jews of Palestine were dancing. They were dancing because they were about to realize what was one of the most remarkable and inspiring achievements in human history: A people which had been exiled from its homeland two thousand years before, which had endured countless pogroms, expulsions, and persecutions, but which had refused to relinquish its identity— which had, on the contrary, substantially strengthened that identity; a people which only a few years before had been the victim of mankind’s largest single act of mass murder, killing a third of the world’s Jews, that people was returning home as sovereign citizens in their own independent state. And so they danced, filling the streets; but Ben-Gurion wasn’t dancing. Instead he sat alone and wrote in his diary about his fears, confiding doubts about the Jews’ ability to withstand the onslaught of the combined Arab armies, and about the world’s willingness to accept a permanent Jewish State. He wondered whether the Zionist vision of a normal state, a state like all others, could be reconciled with a Jewish State that aspired to be a light unto the nations. Most disconcertingly, he questioned whether a people so long accustomed to being the victims of sovereign power could suddenly turn around and judiciously wield it—whether they could, in fact, take responsibility for themselves. Formerly David Green, Ben-Gurion, like

many Zionist leaders of his generation— Levi Eshkol, Golda Meir, Moshe Dayan—had Hebraized his name in order to establish a direct link between the dynamic Zionist present and Israel’s heroic past, skipping over the millennia of Jewish powerlessness. Yet he knew that such leapfrogging was not really possible. The Jews, Ben-Gurion knew, had problems with power. Those problems are already discernible in the Bible—with the serious reservations regarding kingship raised by the Prophets, and with the unstable and often violent relationships between monarchs and priests during the period of the Temples. The problems multiplied a thousand fold, however, with the destruction of the Second Temple and the annihilation of the Jewish commonwealth in biblical Israel. Shorn of sovereignty, the Jews developed a cult of powerlessness, which many deemed a form of divine punishment for their sins and which developed, in time, into an actual repugnance toward power. If the Bible was clear about whom it considered the hero—Joshua conquering Canaanite cities, Gideon smiting Midianites, Samson wielding a jawbone like an axe—the Talmud, written mostly by Jews lacking sovereign political power, was far less categorical. “Who is the hero?” asks the Mishna. Not King David dancing as he escorts the ark to liberated Jerusalem, not Judah Maccabee and the Hasmoneans defeating the Greeks and rededicating the Temple; no, the hero is “the man who conquers his own passions.” Losing sovereignty, the Jews fled inward from the fields of politics


and battle—into their communities, into their synagogues, and into themselves. To be sure, this retreat had its ameliorative rewards, enabling Jews to attain a heightened sense of spirituality and morality. But doing so came at the price of increasing alienation from temporal matters—from responsibility for themselves not only as individuals but also as a nation. True, Jews might provide shelter to banished co-religionists, or pay their ransoms— “kol yisrael arevim zeh lazeh—all Jews are responsible for one another,” the famous rabbinic teaching has it—but how often did those Jews build a city and elect officials to govern it? How often could they, or would they, make the most basic sovereign decision to defend themselves? In much of rabbinic thinking, political power is profane, mundane, and dangerous. May G-d bless and keep the czar far away from us, Tevye prays. In its most extreme form, the Jewish revulsion towards power becomes a total prohibition of power, and any attempted exercise of sovereignty becomes in effect a challenge to G-d’s omnipotence—in other words, blasphemy. Blasphemy, desecration, hilul, are precisely the words applied by parts of the ultra-Orthodox Haredi world to Zionism, which in its view is an abominable attempt to arrogate G-d’s exclusive purview—to end Jewish exile and reinvest the Jewish people with power. Even Rabbi Abraham Isaac Kook, the most influential figure in religious Zionism, questioned whether Jews could or should act as wolves, for states, Kook said, were by nature wolf-like. In modernity, however, the ever-inventive Jewish people came up with another answer to the problem of power: Not turning inward, but—as soon as the Emancipation and the fall of the ghetto walls allowed it—by bursting out through assimilation. Thus, beginning in the nineteenth century, Jews could become powerful—they could become a Benjamin Disraeli or a Ferdinand Lasalle—but as Englishmen and Germans, not as Jews; in spite of their Jewishness, and usually at its expense. It has often been remarked that perhaps the one thing ultra-Orthodox and assimilated Jews agreed upon early in

the last century was a staunch opposition to Zionism: The Orthodox because they claimed that Zionism aspired to play G-d and redeem the Jewish nation; the highly assimilated Jews because they denied that the Jews were a nation at all. Ultra-Orthodox and assimilated Jews would reunite tragically on the train to Auschwitz, the final destination on the 2,000-year-long path of Jewish powerlessness. The Nazis sent them there claiming, paradoxically, that Jews wielded too much power. Though North American Jewry would later explain the Holocaust as the product of an absence of toleration and universal values, the Zionist interpretation of the Holocaust has always been that six million Jews died because they lacked an army, a State—power. But for the 600,000 Jews in Israel in 1948, facing 6 Arab armies preparing to invade the nascent state, the question of whether Jewish power was necessary was moot. Without power, the citizens of the new state would die—not only spiritually, but physically. Yet, as Ben-Gurion realized, knowing this and acting on it were not synonymous. He understood that the transformation from a people recoiling from power to a people capable of embracing it would be the single greatest challenge facing Israel. “We must adopt a new approach, new habits of mind,” he told listeners shortly before the state’s founding. “We must learn to think like a state.” He even coined a Hebrew word for that challenge, mamlachtiyut, a neologism which eludes English equivalents but which roughly translates as “acting in a sovereign-like manner.” By mamlachtiyut, Ben-Gurion meant the Jews’ ability to handle power— military power as well as democratic and political power—effectively, justly, responsibly. The Jews of Israel, Ben-Gurion knew, might succeed in repelling Arab armies, in absorbing many times their number of new immigrants, and in creating world-class governmental and cultural institutions, but without mamlachtiyut, without the ability to deal with power and take responsibility for its ramifications, they could not ultimately survive. The newborn state did in fact repel the invaders and establish its independ-

ence. Yet, not all of the threats to Israel’s existence emanated from the Arabs. In the summer of 1948, at the height of the fighting, Ben-Gurion faced a challenge from the Revisionist Zionists, led by Menachem Begin, who balked at following orders from the provisional authorities. Ben-Gurion told Begin that a sovereign state has one government and one army, and when Begin tried to bring a ship, the Altalena, into Israel bearing arms for his own militia, Ben-Gurion ordered the vessel sunk. Later, Ben-Gurion would also meet a challenge to his democratically endowed authority from the Left, from the kibbutz-based military force known as the Palmah, which he ordered disbanded. Israel had established its independence, but some of the greatest challenges to its sovereignty lay ahead. In 1956, Ben-Gurion demonstrated what he meant by mamlachtiyut by going to war against Egyptian President Gamal Abdel Nasser and his Soviet-supplied army. The decision was roundly condemned by most of the world, including by the United States, but Ben-Gurion’s position was that no state, and certainly not the Jewish State, was obliged to sit idly while an army sworn to its destruction massed on its borders. Ben-Gurion also exercised mamlachtiyut by building what became the greatest physical manifestation of Jewish power ever, the Dimona nuclear facility. Just over a decade after Jews were herded by the millions into Nazi death camps, an independent Jewish State possessed the power enjoyed by only a handful of nations. Yet, for all its successful displays of mamlachtiyut, Israel sometimes displayed a frightening inability to understand the rudiments of sovereignty. In May 1967, for example, while Nasser’s troops again gathered on Israel’s border, Israel’s leadership was torn between the generals who wanted to go to war immediately, and the ministers, who insisted on first proving—to the United States, especially—that Israel had done everything possible to avoid bloodshed. The ministers won out, and in June 1967, Israel defeated at least 3 major Arab armies, almost quadrupling its territorial size. But the Six Day victory precipitated a LVS - MAG J OCTOBRE 2010

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different kind of power complex in Israel—an over-reliance on tanks and planes and paratroopers, a fetishizing of the Israel Defense Forces, and the near apotheosis of its generals. The edifice would come crashing down, suddenly, at 2 p.m. on October 6, 1973, when the armies of Egypt and Syria simultaneously attacked Israel, catching it off guard and killing 2,600 of its soldiers. Though the IDF managed to turn the tide and to achieve a stunning victory which would in time pacify Israel’s two most threatening borders, the shock of that initial attack would remain a national nightmare. Come Yom Kippur time every year—and this year was no exception—much of the country engages in a paroxysm of pain and an all-out assault on the very notion of power. Since 1973, virtually every Israeli resort to armed force—the 1976 Entebbe raid and the 1981 attack on the Osirak nuclear reactor in Iraq are notable exceptions—has been the focus of profound controversy not only in the world, but more keenly, within Israel itself. The Yom Kippur trauma would give rise to two new, mutually incompatible

movements: First, Shalom Achshav (Peace Now), a leftist organization, recoiled from an over reliance on power and instead sought a mediated solution in which Israeli sovereignty would dissolve into a borderless New Middle East—essentially the old assimilationist vision revisited. Second, Gush Emunim (the Block of the Faithful), championed by parts of the Right and many religious settlers of Judea, Samaria, and Gaza, revered power as the panacea for Israel’s security problems. These are the poles between which Israel has been torn for the last thirty years, and the dividing issue is not race or economics, but power. It goes without saying that this struggle does not occur in a vacuum. Israel is situated in the midst of the Arab world, in the historic Islamic heartland, a region that also has a problem with power, but one that is diametrically opposed to Israel’s. Unlike normative Judaism, a product of powerlessness, Islam developed during a period when Muslims ruled most of the civilized world. Power is integral to Islam. There is no medieval manual on how to run a Jewish State, but thousands of such

texts exist on how to run an Islamic state. Islam, therefore, harbors no misgivings regarding power. It is the tool by which G-d fulfills his will for the world, and, as such, the attainment of power is incumbent on every individual Muslim. Arab Muslims thus have a problem with a palpably powerful Jewish State, and in recent years, they hit upon the ideal solution. Terrorism not only requires little by way of technical sophistication or capital outlays, but by forcing Israel to fight back in densely populated areas, imposing roadblocks and curfews. By drawing international wrath toward Israeli policies, it thrusts to the fore the deepest Jewish ambivalence toward power. Though it patently failed in its goal of destroying Israel’s economy and unraveling its civil society, terror did succeed in exacerbating the Jewish confusion over sovereignty, over mamlachtiyut. Part of the Israeli population, for example, reacted by building unauthorized settlements in the territories— essentially subverting the democratic process—while another part tried to negotiate a European-funded peace


treaty with Palestinian officials behind the Israeli government’s back. Some Israelis wanted to drive the Palestinians out entirely—an extreme abuse of power—while others advocated the creation of a binational state—the final abdication of power. Both are classic examples of what Ben-Gurion would call a breakdown of mamlachtiyut. Mamlachtiyut, in fact, was what drew me to Israel in the first place. I grew up just about the only Jewish kid on the block, and the almost daily trouncing I took from the neighborhood gang taught me a great deal about power and the hazards of lacking it. But what really convinced me was a coin. I was a fanatical numismatic, collecting coins from around the world. I was especially keen on ancient Jewish coins of the Second Temple period. One day—I must have been about 9— a distant cousin of mine from Israel gave me a coin that was an exact replica of a Second Temple coin, only it wasn’t ancient. It was shiny and clean and the letters emblazoned on it were identical to those I was just then learning in Hebrew school. Though not a particularly precocious nine-year-old, I knew that modern coins came from existing countries and Hebrew from Jews and quickly completed the syllogism: There was a Jewish State. From that epiphanous moment on. An American journalist once asked me to react to a charge made by a settler leader to the effect that the problem with the IDF is that it is a Western army, and not a biblical army, capable of exacting eye-for-an-eye revenge. The problem with the IDF, I replied, is that it is not Western enough. I said that the Palestinians should thank Allah daily that they are grappling with roadblocks and curfews, and not, say, with the American or French armies, which would have pulverized their cities long ago. The problem with the IDF, I said, is that it is too Jewish. I remembered that when Lebanese Christian militiamen, sent by Defense Minister Ariel Sharon into the refugee camps of Beirut, killed 800 Palestinians, hundreds of thousands of Israelis took to the streets to protest Sharon’s action. But in 2002, when President Bush sent the Northern Alliance into Taliban villages in Afghanistan, killing many

thousands, scarcely an American voice rose in protest. I recalled that when U.S. forces believed that Saddam Hussein was hiding in a certain neighborhood in Baghdad, U.S. planes flattened the neighborhood, but that when the IDF learned that the entire leadership of Hamas was in a single building in Gaza, it chose a bomb too small to eliminate them for fear of harming nearby civilians. Israeli soldiers go into the homes of terror suspects, risking their own lives and often sacrificing them in order to reduce civilian casualties, where another army might simply call in an air strike or an artillery barrage. Israel devotes but a single day each year to acknowledging its army—not an armed forces day, or flag day, or veterans’ day—but Yom Hazikaron, Memorial Day, a day commemorated not with military parades and old men in uniform, but with songs and poems about the horrors of war and the holiness of peace. Here is a country that has been in the throes of a vicious war for more than four years—a war in which Israel has suffered as many casualties, per capita, as the United States in Vietnam—but which has yet to give that war a name. Israel today faces challenges every bit as existential as those Ben-Gurion confronted in 1948. Terrorists still try to blow themselves up in public places within Israel, and vast forces, many armed with long-range missiles and unconventional weapons, assemble around it. As evidenced recently by Iranian President Mahmoud Ahmadinejad’s call for Israel to be “wiped off the map,” many of the world’s 1.3 billion Muslims would not weep over the disappearance of the Jewish State, nor would they be too selective with respect to the manner in which that elimination would be implemented. Many Western Europeans, meanwhile, are indifferent and even hostile to Israel’s fate. And even in North America—in its universities in particular—Israel is increasingly vilified, delegitimized, and branded an anachronism at best, and a fascist regime at worst. Yet, in spite of the immense forces arrayed against it, Israel has not only stood up to the test of power. Far more than that, it has presented to the world

a model of balance between the requirements of justice and morality and the requisites of power. The IDF is generally regarded as one of the strongest and most sophisticated armies in the world, yet it does not use even a fraction of its potential strength against the people who, if they held such power, would hesitate not a moment to direct it at Israel’s destruction. Israel does not evict a people that threatens its existence—and the last century is rife with such expulsions, especially in the West—but rather offers that people an opportunity to live with it side by side, even offering large parts of its own historical and spiritual homeland. Israel’s soldiers go into battle armed not only with guns and grenades but with pocket-size, laminated cards containing the IDF code of ethics, which reminds them that it is their solemn duty to make every effort to avoid causing civilian casualties and to use their weapons solely for the purposes of self and national defense. Israelis fight, asking themselves at every stage whether in fact they are doing the right thing, the moral thing, the Jewish thing. Classical Judaism may not provide us with a detailed model of what a Jewish State should look like, but Israel has provided the world with a model of how a state threatened with terror and missiles and the hatred of millions can act justly. The model is, admittedly, incomplete—a work in progress. We in Israel will continue to debate what acts are and are not permissible for the Jewish State to take in order to assure its survival, and to discuss the requirements of mamlachtiyut. Our responsibility today is to prove to ourselves, and the world, that the phrase “Jewish State” is not in fact a contradiction in terms. Let us remain cognizant not only of our great achievements—the Nobel prizes our scientists are awarded or the European championships our basketball players win—but also of the weighty responsibilities we bear: The responsibilities of reconciling our heritage with our sovereignty, our strength with our compassion, and our will to survive with our desire to inspire others.

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Le Trois Tamouz ? et après ? « Il n’est pas là, mais il trône parmi nous ; il est absent, mais il oeuvre plus que jamais ». Par : Elie Marciano

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’est sous le signe de cette ambiguïté que se place l’image du Rabbi de Loubavitch. Figure de proue du 20ème siècle, mentor du Judaïsme mondial, le Rabbin Menachem Mendel Schneershon est le chef spirituel du Mouvement Chabad. Or cet homme, dont Elie Wiesel a dit : « Bienheureuse la génération dont le Rabbi est le guide ! », est décédé le 3 tammouz 5754, il y a donc 16 ans. Mais pour les hassidim, pas plus que pour un grand nombre d’adeptes et de sympathisants du Mouvement, le verbe décéder est inadéquat : le Rabbi est toujours là, au sens le plus réel du terme. Qu’on en juge pour s’en convaincre, par cette plaisanterie passée dans l’usage mais qui n’en est pas moins fondée : si l’on trouve en quelque lieu du Coca-cola, on y trouve aussi des Hassidim Chabad. C’est dire qu’ils sont disséminés aux quatre coins du globe, un constat qui, 16 ans après le départ du Rabbi, n’a rien perdu de sa validité. En effet, le Mouvement, loin de faiblir, a gagné en force et il s’est épanoui. N’est-ce pas la preuve de la solidité et de la vitalité de ses racines ? Oui, car « les leçons du Rabbi sont encore vivantes, ajoute un vétéran du Mouvement, et ne cessent de fleurir… » Voilà du point de vue pragmatique. Quant au point de vue de la Torah, précise ce même vétéran, « le Zohar déclare qu’un tsadik est encore plus présent dans le monde, après son décès, qu’il ne l’a été de son vivant. Une 36

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idée très simple à comprendre : quand le tsadik habite un corps, son enveloppe matérielle lui impose ses contraintes, mais quand il rejoint l’Au-delà, ces limites s'estompent… » Le fonctionnement des instituts Loubavitch au Canada est là pour le confirmer. Les Baté Chabad de Montréal travaillent à plein régime, avec ordre et méthode, qui plus est de manière très autonome. Installés aux points stratégiques de la ville, ils répondent efficacement aux besoins spécifiques des communautés juives de chaque quartier, tel un système nerveux à fleur de peau qui capte tous les stimuli extérieurs. Pour les doyens du Mouvement, l’origine de ce phénomène se situe dans le concept même de "Rabbi", dont l'acronyme est en hébreu : Roch Béné Israël (Tête des enfants d'Israël). Le Rabbi est aux Juifs ce que la tête est aux organes. Un membre blessé ou atteint ne ressent pas directement la douleur mais la répercute naturellement au centre cérébral. Et le contraire est anormal : si un membre n’est pas relié à la tête, alors il y a problème ; si la main qui approche du feu n’éprouve aucune sensation de brûlure, alors l’individu est malade. Pour un Juif averti et en bonne santé spirituelle, le lien entre le Rabbi et tous les membres du peuple est palpable et concret. Bien sûr, on admet que les zones les plus sensibles de ce système nerveux, les individus qui vivent le mieux ce rapport et qui perçoivent clairement ce lien intime, sont les chélou'him, les

ambassadeurs que le Rabbi a délégués partout dans le monde. Vaillants guerriers du Judaïsme, ils se savent toujours reliés à leur chef, et ce même après le trois tammouz. Ces nombreux rabbins que le Rabbi a mandatés et qu’il a investis d’une mission sacrée poursuivent l’oeuvre sous la houlette et l’égide du tsadik lui-même. Pour eux, il est là qui prodigue ses conseils. « Si la descendance de l’homme est vivante, soutient-on, alors l'homme est luimême vivant, où qu’il soit... ». À cet égard, les hassidim se considèrent eux-mêmes, mais aussi tout l’ensemble du peuple juif, comme les enfants du Rabbi, comme la postérité vivante et active d’un homme qui n’en est que plus vivant. Alors, après le trois tammouz, que faire pour s’identifier à ce Saint homme et se réclamer du tsadik ? Comment perpétuer son message, prolonger son oeuvre et en être l’instrument ? À cela, répond le Rav Brod, « il faut essentiellement cultiver deux qualités : d’une part la messirout néfech et d’autre part la vision globale du Judaïsme. Autrement dit, il faut d’une part pousser à l’extrême l’abnégation et le don permanent de soi, et d’autre part replacer mentalement chaque Juif dans le cadre de la collectivité, de la communauté d’Israël où il agit et se développe, comme un membre dans un organisme vivant et complet. Il faut être capable de regarder en deçà ou en dessous des apparences, projeter son regard très loin, sonder ce qui nous unit à l’autre – notre âme commune – et puiser dans


cette conjoncture un amour infini ». Que dire, pour illustrer cette idée, sinon évoquer un récit ? En 1947, Rav Zalman S., qui a échappé à l’enfer soviétique, est arrivé avec d'autres réfugiés à Paris. Là, il a rencontré deux autres hassidim à qui le Rabbi avait demandé purement et simplement de se promener dans les rues de Paris ! Dans quel but ? Le Saint homme ne l’avait pas indiqué et les hassidim n'avaient pas posé d'autres questions. Les trois hassidim arpentaient donc les rues sans but précis, jusqu’au moment où une dame âgée les a hélés. Sa fille et son gendre s'étaient éloignés du Judaïsme, mais ils avaient eu un fils qui maintenant approchait l'âge de la Bar-mitsva et la vieille dame ne savait à qui recommander le jeune garçon pour le préparer à cet événement. Les larmes aux yeux, elle a avoué aux hassidim que les voir ainsi marcher dans la rue lui avait donné l'impression de découvrir des anges ! Les trois hassidim lui ont alors donné l'adresse de la synagogue la plus proche, qu'on appelle encore la Rachi choul, Synagogue de Rachi, qui s’est chargée du reste. Ils avaient enfin com-

pris le sens de cette promenade voulue dans les rues de Paris ! Cette histoire, toute simple, n’en est qu’une parmi tant d’autres qui, toutes, concourent à montrer ce lien profond qui relie chaque Juif au Rabbi. Comme un cerveau, le tsadik connaît d’instinct le rôle et la fonction, le pouvoir et l’influence de chacun sur la terre. « Le Rabbi est expert à découvrir et débusquer la mission de chaque individu, sa chéli’hout… » C’est sans doute ce qui fait la richesse de cet homme captivant : d'un côté, il est le rabbi des hassidim, mais d’un autre côté son influence déborde largement les frontières de la seule hassidout Chabad. Des Admourim et des géants de la Torah l'ont admiré, des hommes d’État – non-Juifs y compris – et des stratèges l’ont consulté, des présidents et des ministres lui ont écrit, des savants et des artistes lui ont rendu visite, et des centaines de milliers de Juifs de tous horizons l’ont regardé comme un Saint homme. Il faut dire que le Rabbi de Loubavitch réunit des qualités qui une à une forcent l'admiration et qui, ensemble, forment

la trame et l’étoffe dont est fait ce tsadik exceptionnel. Sa lucidité extraordinaire en matière de culte et d’affaires profanes, la profondeur de sa pensée, l’acuité de ses analyses, son altruisme légendaire, font de lui un homme qui, même après son décès, continue assurément d'être le guide de toute une génération !




Par : Rav Raphaël Sadin

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e traité Irouvim 65b nous enseigne qu'un homme se révèle en trois occasions : « kosso (l'alcool), kisso (l'argent), ka'asso (la colère) » ; certains sages rajoutent : aussi dans la manière de rire. Ainsi, le rapport à l'argent aurait ce pouvoir de révéler la part intime de l'être, de mettre à jour ce que l'homme cherche à cacher. Or, à tout considérer, il n'y a pas plus impersonnel, plus neutre que le numéraire. L'argent n'est-il pas, par sa nature même, ce qui n'est rien en soi, et qui devient par convention universelle la valeur référentielle. C'est l'extrême abstraction de l'argent qui lui confère sa puissance. Eût-il été un objet qui de luimême possèderait un quelconque intérêt, il perdrait aussitôt sa fonction de valeur. Le billet d'un dollar donné par le Rabbi de Loubavitch cesse d'être un billet de banque aux yeux de ses disciples pour devenir une relique sainte ; il perd sa dimension de valeur, il devient un objet symbolique. Comment se fait-il que ce qui est le plus universel soit précisément ce qui possède le pouvoir de révéler la part la plus singulière chez l'homme ? On pourrait évidemment répondre que c'est justement cela qui se manifeste dans le rapport à l'argent, le degré d'aliénation universelle. Plus on est près de ses sous, plus on laisse apparaître sa disposition à être objet du collectif, sa dépossession personnelle. Plus on affirme la valeur sociale de posséder, plus on s'éloigne de ce qui au plus profond n'en a cure, la lumière vive le l'âme. Dès lors le don, la possibilité de se défaire de ses biens, marquera la capacité à rompre le pacte universel de l'esclavage. Ce qui depuis la plus tendre enfance se greffe dans la conscience et édicte l'équivalence satanique entre la vie et l'affirmation sociale, est ébranlé par la faculté de

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donner. Ce n'est plus : n'existe vraiment que celui qui possède, mais précisément celui qui est capable de dessaisissement. Ainsi la problématique de l'argent nous confronte d'emblée avec le catéchisme occidental qui a posé l'équivalence de l'affirmation par la richesse, la violence du plus fort et l'existence. La joie d'exister ne prend sa pleine dimension que dans la mesure où elle suscite convoitise et jalousie chez l'autre. C'est d'ailleurs la dimension même d'Essav (l'occident) que de poser comme essence de l'être ses manifestations mondaines. Rompre ce rapport à l'argent serait dès lors la capacité de révéler ce qui n'a pas été entamé, sali. Le fait de donner ne serait donc pas une simple "bonne action", mais la possibilité d'un arrachement à la tyrannie de l'être. Dans cette perspective, l'argent a une dimension négative, il reste l'incarnation du monde dans sa dimension frivole et cupide. Il voile le sens, l'orientation de l'être pour le figer dans la stagnation de l'avoir. Serait-il possible d'envisager l'argent sous un aspect plus positif ? Un midrach nous révèle que celui qui le premier a inventé l'argent serait précisément... Abraham. Cette invention ne peut être, pour peu que l'on se soit familiarisé avec les textes hébraïques, une simple découverte. Elle témoigne d'un nouveau sens pour l'humain, inauguré par Abraham, qui va produire un triple effet. Premièrement, ce qui se joue dans l'argent, et surtout dans les notions de valeur, n'est pas simplement de l'ordre de l'aliénation et de la liberté. L'argent inaugure une dimension fondamentale qui apparaît pour la première fois dans la Torah : la distinction entre "possession" et "propriété" (rechout et ba'alout).

Dans une humanité de troc, cette distinction est impossible puisque je dois posséder l'objet pour en être propriétaire. L'argent va permettre l'acquisition d'un objet sans que celui-ci ne soit encore possédé, et, par là, d’ouvrir un registre du droit qui excède le contingent ou le fait brut. Dès lors, l'argent inaugure un droit qui n'est plus le résultat du réel mais qui, plus fondamentalement, prend sa source dans l'ailleurs. Il va sans dire que cette ouverture permet d'éclairer un ordre du sensé arraché du contingent et donne à entendre la voix de la transcendance. Deuxièmement, le commerce n'est plus un simple échange de marchandises, il tisse un lien universel et fraternel. Il crée un rapport entre les hommes qui les arrache de la barbarie naturelle où, par la violence et le meurtre, le désir s'assouvit. Il substitue un rapport de dévoration par celui déjà civilisé d'échange, qui implique fondamentalement une reconnaissance réciproque. L'argent s'illustre dans le lien social qui circule entre les êtres. Ce n'est évidemment pas un hasard si le Talmud désigne l'argent par le terme damim (sang), révélant par cela la circulation vitale que l'argent effectue dans l'agencement social. Troisièmement, si l'argent a le pouvoir de donner de la valeur à toute chose, c'est qu'il est aussi un vecteur d'unification. Ainsi, dans le geste économique qui consiste à jauger le prix d'une chose, se dessine déjà le signe métaphysique suggérant que toute chose a une valeur et qu'elle est exposée à un jugement. Le midrach précise que la pièce de monnaie créée par la femme était doublement gravée (selon Rachi), côté pile Abraham et Sarah dans leur vieillesse, côté face Abraham et Sarah dans leur


jeunesse, et (selon Tosfot), côté pile Abraham et Sarah, côté face leur enfant Isaac et sa femme Rebbeca. Comme si la valeur n'avait de sens que si elle rendait possible un retournement. Un renversement des valeurs ! De quel renversement s'agit-il donc ? Un autre midrach nous enseigne que le ma'hatsit hachekel (le demi-chekel que chaque Juif devait donner une fois par an et avec lequel on achetait les sacrifices pour le Tabernacle) aurait été montré en flammes par D. à Moïse. Une pièce de feu ! Or le feu est précisément ce qui rend tout ce qu'il touche feu... On pourrait expliquer le midrach de la façon suivante : le monde est organisé autour de la notion de valeur. Que ce soit bien évidemment l'ordre économique mais aussi politique ou artistique. Toute la mécanique sociale tourne autour de valeurs qui agencent, ordonnent, organisent l'espace civique. Or, à y bien réfléchir, toute cette formidable production de valeurs est au service du désir, du besoin. Bref, la valeur qui est en essence de l'ordre transcendant, qui est le reflet de la Divinité en l'homme, qui vérifie son pouvoir d'abstraction, est utilisée pour ce qu'il y

a de plus bas en l'homme, ses appétits. On assiste, dans presque toutes les civilisations, à une effroyable falsification de l'image humaine ; le lieu même de son élection n'est que le prétexte à sa plus grande déchéance ; l'esprit est au service du corps. La symbolique de la pièce en feu nous indique qu'il va falloir s'envisager dans un geste diamétralement opposé. Les valeurs même les plus insignifiantes ne sont pas de simples vecteurs au service de la matérialité, mais plutôt le signe de la résonance divine en ce monde qui, en amont, les rend possibles. Le feu, le feu de l'âme, le feu de la Torah, renvoie à la valeur suprême, la valeur qui rend la valeur possible ; c'est-à-dire le regard de D. sur l'homme. Le kosso kisso ka'asso est donc bien plus qu'un révélateur psychologique ; il témoigne du destin de l'humain même. Car que faisons-nous de nos valeurs ? Nous ont-elles servi à mieux vivre, à domestiquer nos vies, à leur donner un sens bourgeois et confortable, ou bien toute valeur a-t-elle été l'occasion d'un choix éthique, d'une rencontre avec le Divin et l'absolu ? C'est la question fondamentale qu'un Juif doit quotidien-

nement se poser ; le bien est-il à mon service ou suis-je au service du bien ? On assiste d'ailleurs à un curieux phénomène. Souvent, de grands initiés tout proches de D. consacrent une grande partie de leur temps à lever des fonds pour des institutions d'études ou de charité. Ils y rencontrent des hommes fort riches et souvent fort éloignés du Judaïsme. Les deux protagonistes sont confrontés à une double épreuve : le sage va être exposé constamment à voir dans le numéraire la solution à tous ses problèmes, alors que seuls l'effort fourni et la résistance au désespoir doivent faire sens dans sa quête spirituelle. Quand à celui qui donne l'argent, il prend le risque de s'imaginer qu'il est en cela le partenaire de D., alors qu'en vérité, c'est D. qui lui octroie gracieusement la possibilité de donner un sens à sa vie et aux milliers d'heures passées à amasser de la ferraille et des morceaux de papier. Pour l'un et l'autre, l'argent recouvre la même ambiguïté ; c'est le rien, l'absolue non-valeur, qui va paradoxalement mettre en perspective la valeur suprême de leur vie.


By: Esther Jungreis

I

was born at a turbulent time in history. The Nazi Party had gained ascendency in Germany, the winds of war were blowing throughout Europe, and we felt the fury of the impending storm in Hungary, my country of birth. There had always been anti-Semitism in Hungary, but we had managed to live with it, even as one endures inclement weather. But now, the powerful Nazi influence transformed anti-Semitism into a politically correct ideology. Overnight, the world became a hunting ground; we Jews became the hunted and the remainder of the world, the hunters... My paternal grandparents, my aunts, uncles, and cousins, were all killed in the gas chambers and crematoria of Auschwitz. Through the grace of G-d, my parents, siblings, and I survived and made our way to the blessed American shores. With the passage of time, my life returned to normal, and we, who only yesterday were the hunted, 42

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became builders. Yes, we were committed to build a better, kinder, more peaceful world. The years passed quickly and I soon became a bride. I married a magnificent man, a spiritual giant (a third cousin with the same family name), also a survivor of the Holocaust, and together, we continued to build. We built synagogues, schools and communities, and most important, we built lives. The struggle was no longer one of mere survival, but rather, for more meaning and more purpose... "What is life all about?" At one time or another, all of us wrestle with that challenge. Having no clear answer, we tend to dismiss this question and continue our humdrum existence or attempt to define our lives through metaphors such as "Life is a deck of cards, and you have to play the hand you are dealt," or "Life is a marathon not only do you have to run, but you have to come in first," or "Life is a game and you have to know how to play it," and more,

"Life is a stage, and you have to act your part 'til the curtain falls." We embrace these metaphors because, as facile as they may be, in essence, they represent our reality. They reflect our 21st century mores, culture and lifestyle. If we believe that life is a deck of cards, then it follows that we are just pawns in a world that lacks rhyme or reason, for the hand we are dealt is mere chance and beyond our control. Unable to shape our destiny, it is easy to become cynical, fatalistic, and bitter, especially if we are dissatisfied with our lot. We throw our hands up and conclude "It is what it is there's nothing we can do about it." So, we either succumb to hopelessness and despondency, or we go to the other extreme and "live it up" in an orgy of self-indulgence. Neither option is terribly attractive. For, those who believe that life is a marathon, the only thing that really counts is coming in first. They keep


running they cannot stop, and if in the process they crush those who stand in their way or neglect those who need them most, so be it it's justified. After all, life is a marathon. Some years ago, I read a brief news item in The New York Times about an Olympics for Special Children in Seattle, Washington. It was a small blurb, innocuously placed, and I would probably have missed it, had my daughter not pointed it out to me. The story was about disabled children who competed in a race. When the whistle sounded, they started to run. Suddenly, one of the young boys fell, skinned his knee, and began to cry. When the others heard his cry, they stopped in their tracks, turned around, and went to his aid. One little girl, who had Down Syndrome, bent down, kissed his knee and said, "Here, this will make it feel better." The children helped the boy to his feet, linked hands, and ever so slowly, they all walked as one to the finish line. Could it be that these children know something that those who are running have lost sight of? A world-renowned Torah sage would stand up for Down

Syndrome children, for he believed that these souls are pure and holy and possess wisdom that our sophisticated world has yet to grasp. One must wonder, who is disabled? During my high school years, I read a short story that was so powerful that it has remained with me always. It was about a king who issued a proclamation calling for a national marathon. The winner would be awarded all the land that he covered, declared the king. There was great excitement in the kingdom. Among his subjects was a poor peasant, who saw this race as the opportunity of a lifetime his one chance to become rich. He practiced day and night he was determined to win. His wife called out to him. "Not now," he said, "wait until I win!" His sons and daughters tried to catch his attention, and to them too, he gave the same response. His friends and neighbors called for his help, but he was so focused on his running that he never even heard them. His ailing old father cried out in pain, but he never heard his plea. "When the race is won and the land is mine," he told himself, "I will attend to

everyone." He was determined to win and become rich and win he did! He was led to the king to collect his reward. His life dream would now be fulfilled. But no sooner did he arrive at the palace that he collapsed and died. It's just a story, but it could be the story of any one of us. We run, we run, and never see those who are near and dear to us. We delude ourselves into believing that we are doing it all for their sake, but in the process, it is they who are sacrificed. Too late do we discover that although we may have won the race, we have lost our families, our friends, our very lives. Then there are those who view life as a game, and to them, the end goal is fun. The main thing is to have a good time. They seek one form of entertainment after another entire industries have been created to indulge them in their quest. From movies to sports, to the latest in computer games, there are more than many distractions guaranteed to numb and anesthetize their hearts and minds. There was a time, in the not-toodistant past, when people took walks to clear their heads, to contemplate and reflect upon their lives, but such intro-


spective moments are relics of the past. Today, when people walk and jog, cell phones and i-Pods accompany them all filtering out reality. One cannot help but wonder what would happen if all theaters, movie houses, television stations, sports stadiums, computers and iPods were shut down for one day. How would these people fare? Would they fall apart? For those to whom life is a game, distractions become necessities tools through which they can escape the challenge of their reality. Finally, for those to whom the metaphor that rings truest is "Life is just a stage," they will go through the motions, but it's all an act. They live their lives without ever discovering who they really are. From time to time, they may have moments of clarity, moments when they hear the still, small voice of their conscience prodding them, calling them but not knowing how to respond, they bury their angst with all sorts of diversions. They indulge in shopping sprees, an extravagance that was once limited to the rich, but which credit cards have now made accessible to almost everyone. The media and

Madison Avenue all conspire to seduce people into believing that they need more, that if they have the "newest" and the "latest," they will find the happiness they crave so they discard the old and obsessively continue to shop. But the high of acquisition quickly palls, and as much as they try, they cannot escape the purposelessness of their lives. Long ago, the Torah admonished us "Not by bread alone does man live, but by everything that emanates from the mouth of G-d..." Having no comprehension of that which emanates from G-d, they find solace in artificial stimuli, be it shopping, a pill, a drink or drugs. In the end, it doesn't matter with which metaphor we chose to identify they all short-change us and rob us of the essence of our lives.

So what is life? From the Torah we learn that the definitive metaphor for life is a test. It is written that G-d tested the patriarch Abraham, to which Abraham responded "Hineni, here I am," ready to do Your bidding, to

fulfill the purpose for which You created me." On 10 different occasions, Abraham was tested and he passed each time. G-d continues to test each and every one of us. These tests are custom-made, designed with our unique needs in mind, so that we might discover and fulfill the higher purpose for which He created us. From the moment we are born, to the day that G-d calls us, we are tested. In essence, everything is a test, and once we absorb this, it will become easier to bear the many challenges and trials of life. These tests come in many shapes and forms the way we relate to G-d, to our parents, our teachers, our peers, our neighbors, our co-workers, our colleagues, even to a clerk in a store, the waiter in a restaurant, or a fellow driver on the road, are all tests. These tests reflect the genuineness of our commitment, the depth of our faith and the measure of our character, and at the end of the day, we are marked "pass" or "fail." In the "University on High," even little things things that we would normally consider innocuous and insignificant


count, and therefore, are tests. For example, we wake up in the morning and have a mental tug of war over whether we should get up and pray or be kind to ourselves and linger in bed just a little bit longer. After all, we reason, our little prayer won't make a difference; it won't really matter to G-d whether we pray or not. In any event, G-d would certainly want us to take care of ourselves and protect our health. We need our sleep. But how much sleep do we really need? 6 hours? 8 hours? How much? The Yetzer Hara - the evil inclination, that little voice inside us that seeks to entice and divert us from passing our test and fulfilling our higher purpose will cunningly persuade us that we need "just a few minutes never a few hours, more." "A few more hours" we would reject out of hand, but a few minutes more seems reasonable enough, so we succumb. We allow ourselves to be seduced and shut our eyes for those few minutes more, but those few minutes turn into many minutes and sometimes even a lifetime. We failed that little test, and now we find

ourselves in a downward spiral, for one little failure will lead to another and we never realize that we are being tested and are failing. To be sure, every once in a while, we sense a void in our lives something is missing, but we don't quite know what. We feel restless, lonely, and depressed. With renewed zeal, we immerse ourselves in our chosen metaphors, hoping that they will provide us with the relief we so desperately seek, as life passes us by. But, you may argue, if there is such a force as the Yetzer Hara that exists for the sole purpose of misleading and diverting us, how can we possibly hope to pass the test? Aren't the cards stacked against us? "I have created the Yetzer Hara," G-d proclaimed, "but fear not, I created the Torah as an antidote to it" (Talmud). You need only anchor yourself to Torah and you will not only pass every test, but you will grow and thrive. But more significantly, why does G-d have to test us? A physician has to test his patients to determine the nature of their illness, a teacher has to test his students to evaluate their progress, but

why does an all-knowing G-d who sees everything, Who is familiar with even the most secret machinations of our hearts why does He have to test us? Undoubtedly, our Creator knows us. He knows every fiber of our being. He knows our strengths as well as our weaknesses, but the problem is that we do not know our own selves, our own potential. We have no understanding of the energy that G-d planted within our souls therefore, G-d has to test us to bring forth those treasures that are buried deep within ourselves and make us unique.


By : Braverman & Apisdorf

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any of the obstacles that wound and even cripple a marriage are a direct result of a faulty definition of marriage. Today, marriage seems to be a kind of evolutionary accident. After a period of getting acquainted, dating and becoming romantically involved, comes the stage of restlessness. This is where a couple confronts one of life's most terrifying questions: Now what? With the only answer to "Where do we go from here?" being marriage, this innocent couple ends up wedged between the panic, split and run ("a part of me will always love you" routine) and deciding to take the only available next step. This next step lands them on the altar of marriage, vowing to share their 46

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lives -- their joys and sorrows -"till death do us part." The only thing missing is "and they all lived happily ever after." Because these days, most of them don't. For many couples, the problem begins with a mistaken notion of what marriage is exactly. Jewish wisdom defines marriage as "the commitment a man and a woman make to become one and to pursue together common life goals." Jewish wisdom assesses the highest priority to clarifying life goals. A clear idea of one's life goals is the surest foundation for meaningful, productive, spiritual living -- and forms the bedrock for a fulfilling marriage as well. Life goals also create a context for living that enables

couples to put other matters into perspective. Couples may argue over a stray toothpaste cap, the style of a new couch or whose turn it is to get up with the baby, but no matter how heated these run-ins become, they should never destroy a marriage. Remember this rule of thumb: A marriage that is threatened by where to spend a vacation is a marriage that lacks the bond of common life goals. Marriages dissolve when two lives are pointed in different directions. Conflicts over the color of a new kitchen can generally be resolved, but conflicts in direction often cannot. Couples rarely break up over clashes in taste, but they do break up over whose career comes first when the two conflict. Couples will


break up over whether to give priority to career or family, over whether or not to have children, over the education of their children and over which religion or how much of it to have in the home. These, and other issues like them, are anything but trivial. These are life goal issues. They are issues every individual needs to carefully consider before inviting someone else to share his or her life. Two people who don't know where they are going should never commit to getting there together...

IF YOU DIED TOMORROW Life goals are those things you'd regret not having done if you died tomorrow. When it comes to life goals, the problem is that most of us have never been encouraged to consider them -- at least not in a deliberate, thoughtful and ongoing manner. There is no course on life goals offered in high school or college. You won't find a life goals channel on cable television, your boss won't encourage you to think about them on the job, and there is no apparent connection between clear life goals and your capacity to earn an ever heftier salary. Nonetheless, the issue of life goals is one we simply cannot afford to overlook. Establishing goals is a necessity, not a luxury. Everyone has moments when life goal questions flash in and out of one's mind, though these questions rarely receive their due attention. We're too busy living and trying to get ahead to think about where we really want to go. On occasion, usually in the setting of a late night conversation, issues of life goals do make their way into our discussions. As enlightening and inspiring as these after-hour talks may be, by the next morning they have often fallen victim to the relentless pursuit of whatever it was we were pursuing before we stopped to consider the broader context of our lives. And it's no wonder. After all, we spend years learning how to make a living but rarely consider how much money we actually need to live. We assume we can never have too much, and thus we are constantly in pursuit of more. Why we need all that buying power, in what way those possessions actually enhance our

lives and whether priorities exist that supersede our financial goals are questions we are rarely challenged to confront. In some vague sense, everyone knows what he or she wants in life. Everyone wants to be happy, to be good, to have friends, to raise a family and to see a better world. These are lovely sentiments, but they certainly aren't what paves the path to success today. In the words of Gloria Steinem, "We best know our values when we look at our check stubs." The truest indication of our values and goals isn't in what we say -- it's in how we spend our time and money that speaks loudest about who we are. The most accurate picture of what we truly care about is painted by the way we live.

WHOSE GOALS? In truth, it is very rare to find a person who has no goals. But who has determined what our goals ought to be? If we fail to grapple with values and define goals, then by default the prevailing cultural currents in society will define our goals focus. And society's standard, the great and elusive goal toward which we are all propelled, can be summed up in one word: Success. "People" magazine is filled with the lives of the rich and the famous, not the fulfilled and the happy. One advertisement for a sleek import car showed a desert sun setting behind the automobile. The caption read: "You are looking at 3,500 pounds of life goal fulfillment." While we may react to this assertion as being absurd, someone on Madison Avenue knew better. And some corporation wagered a lot of money that this ad would strike a responsive chord in many Americans. A corollary to success is career. Success is spelled m-o-n-e-y, and money is the objective of most career paths. Think about it. If someone says to you, "See that woman? She is a very successful attorney," what do you think "successful" implies? Does it mean that she is a particularly skilled interlocutor or that she donates a great deal of her services to needy individuals and institutions? Of course not! Though all of these things may be true, what is implied in the word "successful" is rich. By and large,

our culture has come to define success in monetary terms. As the philosopher George Santayana observed, "The American talks about money because that is the symbol and measure he has at hand for success, intelligence and power." Successful is a euphemism for wealthy. And since our careers (and the paychecks and perks that come with them) are the way to realize our goal of being successful, we inevitably come to see what we do for a living -- as opposed to what we do while we're living -- as the defining element of our existence... The Western world has been had. We have allowed ourselves to be convinced that the curse of a career is to be the ambition of our lives. It's as though we are working for a final epitaph that would read, "Author of a thousand briefs, filler of a thousand teeth." True, every job involves some sort of service to individuals and society, but there has got to be more to life than a career. Only the very fortunate do work that is stimulating and challenging, promotes personal growth, leaves them with their dignity intact, and affords a sufficient livelihood to pursue deeper life goals. Only the tiniest fraction of people find true fulfillment through their professions. The rest of us are left to trudge through the years, looking forward to weekends and vacations that are but brief bridges of respite to more of the same drudgery. In addition to their trivialization of life, career and success as life goals pose another problem: They make for lousy marriages. While striving to be a millionaire by 40 doesn't inevitably lead to a watered-down family life, it certainly doesn't help. Success at anything takes time, work, energy and concentration. The massive investment of all these resources into a career leaves people with little capital to invest at home.

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By: R. Dovid Gottlieb

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hy do the innocent suffer? The question is thousands of years old. Jewish sources, from the earliest to the latest, address themselves to it. It occurs to every thinking person with an interest in religion. We all know cases of good people who suffer terrible agonies for no obvious reason. From a religious perspective, this disturbs us because it seems to contradict certain basic Jewish beliefs. In particular, we believe (1) G-d is omniscient (He knows everything); (2) G-d is omnipotent (He can do anything); (3) G-d is just. If these beliefs are correct, how is it possible that innocent people suffer? If G-d is omniscient, then He knows about their suffering. If He is omnipotent, then He could prevent or relieve it. If He is just, then He ought to 50

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prevent or relieve it. Since the innocent suffer, it seems that at least one of the above statements must not be true. This is the problem of evil: The obvious fact of undeserved suffering seems to prove that at least one basic Jewish belief is false. The Jewish sources respond to this problem by offering a variety of explanations for suffering. Each explanation does one of two things: a) It may show that what appears to be innocent suffering really is not: The person may be guilty of crimes which make his suffering quite just. This type of explanation denies the "obvious fact" of undeserved suffering in the cases to which it applies.

b) It may appeal to the fact that, although G-d is just, He is not only just. Other moral considerations like mercy and goodness may outweigh justice in particular cases. This type of explanation solves the [apparent] contradiction between undeserved suffering by rejecting [G-d's "justness"] as too narrow. Before we survey some of those explanations, we need to take account of two methodological points. First, the Jewish explanation of suffering will be general and not specific. We will examine 12 different principles, each of which explains some type of suffering. Together they can explain any realistic case of suffering we could imagine. But if asked about a particular person or community, or a particular historical event, we will not be able to


say in detail which principles are relevant to what degree. This inability does not however invalidate our general explanation. The second methodological point is this. There are two different ways in which an action can be justified -- via the past or via the future. These types of justification are independent of one another, and may even conflict. Now let's analyze the problem of evil in terms of the two types of justification. What is the problem about -- past or future justification? The answer is past. The problem concerns innocent people suffering. Innocence refers to the past: Up until the time of suffering, he is blameless and therefore his suffering seems unjustified. Since the problem concerns past justification, there are two different ways to approach it.

(1)

We can deal with it on its own

terms and try to justify suffering by appeal to the past. This will mean denying the innocence of the sufferer; contrary to appearances, perhaps he deserves to suffer. In such cases, the problem is solved by denying the "obvious fact" of undeserved suffering.

(2) We can expand our view to take account of future considerations as well. This means we admit that some innocent people suffer, but we take account of the positive good that suffering produces and argue that the good outweighs the evil. On balance, then, the suffering is justified even though the sufferer is innocent. Jewish sources apply both approaches. If we take into account the fact that explanations may apply to different cases in different degrees, we see that even a few particular explanations can generate a great variety of justifications for suffering. To solve the problem of evil, we need to find enough particular explanations so that for any case of suffering, some combination of explanations could justify it. We shall see that Jewish sources do indeed solve the problem of evil.

Past Justification We often see someone suffering and ask: "Why him? He is such a kind, considerate person, etc. -- surely he doesn't deserve to suffer like that!" Our surprise depends upon our evaluation of his innocence. That evaluation can be questioned in a variety of ways.

1. How well do we know the sufferer? Perhaps there is a darker side to his life of which we are unaware. A woman once approached me with a horrifying tale of abuse at the hands of her husband. When I suggested she try to apply community pressure through the local rabbi, she answered: "You don't understand. The minute he walks out the front door, he is a different person. To the community he is warm, friendly, generous -- a model neighbor. Only I know the evil of which he is capable." Now imagine some misfortune strikes her husband. The community will be dismayed even though the suffering is deserved. This case illustrates the first principle of past justification: The suffering is deserved due to unknown facts of the sufferer's life.

2.

How do we judge that a person

does not deserve to suffer? "He is a good husband and father, he pays his taxes, he volunteers for community projects..." At the end we have to conclude that it is enough. In order to draw that conclusion, we need to know that we have taken account of all human responsibilities. If we have omitted some from consideration, our judgment is incompetent. The Talmud recounts that certain people at the fall of the First Temple were marked for destruction. To the objection that these people were righteous, the Talmud answers that in terms of their individual responsibilities they were indeed exemplary, but they did not make sufficient effort to try to improve their neighbors. In other words, if we ignore this particular aspect of social responsibility, then we must judge them undeserving of suffering. This gives us the second principle of past justification: The suffering is deserved due to the sufferer's failure with respect to human responsibilities

of which we have failed to take account.

3.

Even if we assume that we know

the sufferer's life in all detail and that our list of human responsibilities is complete, our judgment that he does not deserve to suffer is still open to question. Often we judge that even though a person is not perfectly innocent, the amount of guilt he has does not justify his amount of suffering. How is this judgment made? When we compare his life to our list of responsibilities, we do not require a perfect score. All that is required is a score so high that his suffering is too much. How high a score is that? How can we determine the amount of suffering appropriate to any given state of partial innocence? The Jewish sources regard this question as unanswerable. For, G-d judges a person in terms of his innate capacities and life circumstances. An action which is accounted for Moses a great failure would be for us a trivial mistake. Now even if we can evaluate a person's performance vis-Ă -vis human responsibilities in general, we cannot know in detail what resources he brought to the task. This gives us the third principle of past justification: The suffering is deserved because the sufferer is being judged by a higher standard due to his greater abilities.

4. Another important type of past justification considers self-induced suffering (Maimonides, Guide of the Perplexed). A great many of our illnesses and accidents are caused by distorted values and lack of self-control. How much heart disease, not to mention mental illness, results from pursuing unnecessary luxuries? Smoking, excess drinking, poor diet, lack of exercise, etc., take an enormous physical toll; anger, pride, jealousy and other undesirable character traits create tremendous emotional strain (which has its own physical consequences).

5.

The final principle of past justifica-

tion is reincarnation: Even though his actions in this life do not justify his sufLVS - MAG J OCTOBRE 2010

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fering, it is justified when his actions in his previous life (or lives) are taken into account. It comes as a surprise to many that reincarnation is a Jewish belief. Nevertheless, it is there in the sources (Winkler, The Soul of the Matter), and is obviously relevant to the problem of evil. How do these principles of past justification affect the problem of evil? Strictly speaking, they would be sufficient to solve the problem by themselves. Given any case of suffering, it could always be argued that the suffering is deserved due to unknown aspects of the sufferer's life, responsibilities which we failed to take into consideration, a higher standard of judgment, his own irresponsible behavior, and/or reincarnation. We could not know in any case that none of these principles applies. (Even the difficult cases of children suffering is covered by the fifth principle.) Thus we could simply deny the "obvious fact" of undeserved suffering and solve the problem in its own terms. But many Jewish sources do not stop here, and so we turn to the second approach to the problem.

Future Justification We are now going to examine principles which help justify suffering -- even when it is undeserved -- by considering the good which suffering creates.

6.

This physical world is designed so

that man should have free will (Luzzato, The Way of G-d). It is free will that makes man more than a puppet (or robot) -- that makes his actions and his life significant and meaningful, especially in moral terms. In addition, free will exercised in morally significant situations enables man to earn his ultimate reward, and that makes the reward greater in a certain crucial respect. For these reasons (among others), free will and its consequences are regarded as overwhelmingly valuable. Once we realized the impossibility of causing undeserved pain, there would be no need to will not to do so. We would not have a realistic alternative of choosing this kind of evil, and so our choices between good and evil would be psychologically predetermined. Thus the great majority of decisions between

social good and evil would no longer be subject to our free will. Every attempt to inflict undeserved suffering is immediately punished. Crime literally does not pay! Clearly the impact upon free will is the same: No one will choose socially evil actions for fear of punishment, and the value of this world is again undermined. It is important to notice that this argument applies as well to "natural" evil -- floods, drought, volcanic eruptions plague and the like. Imagine a world in which nature responded to man's moral status. The rain falls only on the fields of the righteous, only the wicked are subject to disease; saintly investments average 18% per annum while those of the wicked never yield more than 5%, etc. Again crime does not pay, and righteousness does! And again free will is undermined. To be truly free, I must know that I can do evil -- I will be neither prevented nor punished -- and then exercise my freedom to choose good because it is good. These reflections lead to an important conclusion: Free will presupposes that G-d's justice be hidden. If G-d


intervenes clearly and effectively in human affairs to prevent or repay evil, man loses effective freedom to choose evil. Without freedom to choose evil, there is no choice of good either. This means that freedom requires that evil be allowed to occur without interference or punishment -- with all the undeserved suffering which this implies. Evil claims its victims. What we see now is that there is no alternative. Free will demands that some innocents undergo suffering.

7.

A second good consequence of

undeserved suffering is to clarify the motivation of the righteous (Guide of the Perplexed, Sefer Halkkarim, Sefer Chasidim). Their example will inspire the rest of us, only if we do not misunderstand them. If their lives go perfectly smoothly, their absolute commitment to the right and the good is hidden behind the obvious self-interested benefit of their righteousness. When we see them suffering and their commitment does not waver, our commitment is s trengthened.

Furthermore, their steadfastness even in adversity serves to obligate others who might use suffering as an excuse for relaxing moral standards (Talmud). "I am so poor that I cannot be expected to be honest." "I am in so much pain that I can't be blamed for insensitivity to others." When we see others enduring great pain and privation and whose standards do not fall, these excuses sound hollow. As a result, we redouble our efforts.

8.

The Talmud tells us that the suffer-

ing and death of the righteous can expiate the guilt of their generation. At first, hearing this sounds strange. We are tempted to ask: "Why should they suffer for the misdeeds of others? They are innocent!" But that question is a mistake. The point of this explanation -and all explanations in the category of future justification -- is to show the good which undeserved suffering can do. Of course those who suffer are innocent. If they deserved their suffering, we would not need to consider future good consequences.

Still, we may feel unsatisfied at the thought of some innocent people suffering in order to protect others. Perhaps a couple of parallels will help. Just before he died, Nathan Hale said: "I regret that I have but one life to give for my country." In other words, he thought it a privilege to die, even though he regarded himself as innocent. Why? Because he helped create what he felt was a great good for other people -- political freedom. Walter Reed proved that the anopheles mosquito transmits malaria by intentionally infecting himself. He didn't deserve to suffer and possibly die. But he volunteered in order to help prevent malaria for other people. Generous, idealistic people regard it as a privilege to contribute to a great benefit to others, even if it means pain and danger. We should not think any less of our greatest men and women who are able to shield the rest of their generation from disaster.

9.

Sometimes the future good to

which the suffering contributes is for


the sufferer himself. Imagine going to the doctor and being told that you have six months to live. Would that change your plans for the next six months? If yes, why? Usually the reason is that with so little time left, you want every minute to be used as well as possible. But isn't that important even if we have many years ahead of us? The value of time is not really reduced by having more! Now imagine a miracle cure at the end of six months. Will you regret the scare, the worry and anxiety? Not necessarily. If you think of the impact it had on your ability to focus on the really important aspects of life, you may even be grateful. Some types of suffering have this effect of restoring appropriate focus and thus improving the quality of our lives. (Derashos HaRaN)

10 .A

second personal benefit of

suffering is the development of abilities that might otherwise lie dormant. A person with the capacity for heroism may never develop that ability if his life is completely tranquil. A certain amount of adversity is necessary to realize potentialities for courage, compassion, self-sacrifice, steadfastness, and other similar virtues. This kind of self-development may be regarded as an end in itself: A life of courage, compassion, etc. is surely a greater life than one of tranquil mediocrity. And it will contribute to other good consequences as well, e.g., inspiring others, increased reward and so on.

11.

A third personal benefit of suffer-

ing emerges if we again consider our judgment that the sufferer is innocent. We are not talking about perfect innocence. The sufferer has faults, but on balance he doesn't deserve his suffering. Now suppose for a moment we suppress all his positive accomplishments and look only at his failures. Would he then deserve his suffering? Perhaps. If G-d is taking account only of his misdeeds and disregarding his merits, then it may be that his suffering is appropriate for his failures. But why should G-d do that? The answer given in the Talmud is that he can be freed from liability for those failures in Olam Haba (the World to 54

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Come).Were we to appreciate the enormous suffering we avoid by this exchange, we would regard it as an extraordinary kindness.

12.

Finally, there is the consideration

of reward in the World to Come. Rabbi Dessler gives the following analogy (Michtav MeEliyahu). A savage once saved the life of a visiting king. Although they had no common language, the king motioned to the savage to follow him to the palace. They went to the vault where the king stored his precious gems. He gave the savage a sack and indicated that he should fill it with gems. The savage thought: "This is a strange reward. Apparently he wants me to carry these stones for him." He unenthusiastically dropped a few gems in the bag. The king placed the bag on his shoulder and allowed him to leave. The savage rejoiced: "So I don't have to carry a heavy bag of stones. As soon as I am alone, I'll ditch it altogether." When he told the story to his friends at home, one of them said: "You fool! Those were jewels which could have made you rich for the rest of your life -and you worried about a few hours' labor lugging a heavy sack!" Similarly, our suffering can be infinitely compensated in Olam Haba. From that perspective, our temporary suffering looks like a trivial price to pay for that infinite return.

Conclusion We have surveyed some of the explanations for suffering. They were of two types. Those related to the past showed that the suffering was really deserved, and hence no problem for our belief in a just G-d. Those related to the future showed that even if the suffering was undeserved, it created good consequences which justified the suffering. We then claimed that for any realistic case of suffering, there is some combination of principles by which it could be justified. Evil is only a problem if there are cases of suffering which entirely escape all the principles we discussed. But it is clearly impossible to prove that there is such a case. For, it would have to be a case where we know all of the

sufferer's private life, the standard of performance against which he should be judged, and whether he has lived previously -- in order to judge his relative innocence; and where we know that his suffering is not needed to contribute to G-d's hiddenness, or to the example of the righteous, to save the generation, to refocus the sufferer's values, develop his abilities, expiate his transgressions or increase his reward in Olam Haba. Since we cannot know those things, we cannot prove there is such a case. Thus "the problem of evil" is not insuperable for traditional Judaism. One final note. We began with three of G-d's "characteristics" -- omniscience, omnipotence and justice. Past justification argues that suffering does not contradict justice. Future justification argues that suffering can be justified even if it is unjust. We must remember that G-d is not only just; He has other moral attributes as well. For example, G-d is merciful. Now mercy contradicts a narrow concept of strict justice. A plea for mercy starts with an admission of guilt: "I know I am guilty and deserve to be punished, but have mercy on me (and don't punish me, or at least mitigate the punishment)." G-d is also good, and goodness may also contradict strict justice. Strict justice would not allow the righteous to suffer in order to set an example for others, or to contribute to G-d's hiddenness, but goodness may require it. Past justification sees the problem of evil as wrong-headed -- relying on misinterpretation of the facts; future justification sees the problem as short sighted -- focusing on strict justice to the exclusion of G-d's other moral attributes. Together they suffice to solve the problem.



Le régime

pénitentiaire au Canada Par:: Elie Marciano

N

’est pas aumônier qui veut, ni ne le devient du jour au lendemain. L’expérience du Rabbin Silberstein qui, au terme d’un parcours admirablement tracé par la Providence, est devenu aumônier des prisons du Québec, le montre éloquemment. Tout a commencé il y a 35 ans et, comme pour tout émissaire du Mouvement Chabad, par une mission. Le Rabbi a pour optique de s’occuper de chaque Juif où qu’il soit, même en prison. Or il existe près de la frontière américaine, plus exactement à Plattsburgh, un lieu de détention à sécurité variable (maximale pour les condamnés à mort, moyenne pour les délinquants et minimale pour les délits mineurs). Cet établissement, qui porte aujourd’hui le nom de Clinton Jails, détenait alors des Juifs, et le siège du Mouvement Chabad a chargé le Rabbin Zushe de s’y rendre à l’occasion de la fête de Pourim. Le programme – qui prévoyait prières, lecture de la Méguila, michloa’h manot et festin de Pourim – a littéralement réchauffé les coeurs et, devant ce franc succès, on a demandé au Rabbin Zushe d’y aller régulièrement (une fois par semaine) offrir ses services religieux. Le port des téfilines, la prière, la nourriture cachère, les paroles de réconfort et les conseils judicieux sont autant de baumes apaisants pour l’âme. Le Rabbin Zushe a pris ainsi conscience de l’« univers carcéral », du mode de vie infernal des prisonniers et de leurs angoisses indicibles. Très vite, il s’est intéressé au sort des Juifs détenus au Canada, et en particulier à Montréal. Il a donc contacté l’aumônier en titre, le vénérable Rabbin Lewin, et lui a proposé de but en blanc de l’aider. L’offre n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et les deux rabbins ont désormais coordonné des activités de Souccot, Pourim et Hanouca. Et lorsque le Rabbin Lewin a pris sa retraite, le Rabbin Zushe lui a tout naturellement succédé au poste d’aumônier. Depuis, ses visites débordent largement la province de Québec.

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Ici, il convient de préciser que les prisonniers sont régis soit par la législation provinciale, soit par la législation fédérale : si la peine d’emprisonnement est inférieure à 2 ans, ils sont soumis aux lois de la province, si elle excède 2 ans, ils sont séquestrés dans des établissements fédéraux. C’est alors que le Rabbin Zushe a rencontré un problème de taille. Si les pénitenciers fédéraux accordaient gratuitement les repas cachers aux détenus, il en était tout autrement dans les prisons du Québec : elles refusaient catégoriquement d’autoriser la nourriture cachère ! Le Rabbin Zushe a donc entrepris une lutte acharnée – elle aura duré 10 ans – et même intenté un procès pour obtenir gain de cause. Dans un premier temps, le gouvernement du Québec lui a concédé les repas cachers, aux frais toutefois du Mouvement Chabad. Puis, devant les poursuites judiciaires incessantes de l’aumônier, le gouvernement a fini par reconnaître le bien-fondé de sa requête et lui accorder la subvention des repas cachers. C’était une victoire, et non la moindre. Aujourd’hui, un prisonnier Juif a le droit d’exiger et obtenir des repas cachers dans un délai

de 48 heures… grâce à D-ieu. Parallèlement, le Rabbin Zushe a déployé de nombreuses activités. Soucca mobile, méguilot et beignets de Hanouca ont voyagé allègrement dans les prisons du Québec. Plus encore, il a organisé tout un rituel de Roch Hachana en prison, en compagnie de 8 détenus Juifs. Avec une poignée de hassidim jeunes et dynamiques, il a célébré Roch Hachana, mené les offices religieux et sonné du choffar, comme s’il était dans une synagogue. Quant aux fonctions du Rabbin Zushe, elles sont devenues officielles lorsque le gouvernement a passé un contrat avec le Mouvement Fédéré Juif. Depuis lors, ses contacts avec le gouvernement se multiplient et la collaboration devient de plus en plus étroite. C’est lui qui, avec un comité de 4 personnes, a rédigé le manuel du Judaïsme, destiné à l’usage des prisonniers Juifs au Canada. Il est aujourd’hui membre attitré du IFC, l’office gouvernemental du droit des prisonniers qui les représente au gouvernement. L’aumônier entretient d’excellentes relations avec les prisonniers qui, pour la quasi-majorité, sont des hommes. Mais le Rabbin Zushe, en homme sage


et avisé, voit beaucoup plus loin : il se soucie de la réinsertion des prisonniers dans une société qui, parfois, se montre plus sévère que la prison. En effet, le détenu possède le cachet d’un hors-laloi, ce qui le discrédite totalement. Souvent, il est divorcé, a perdu tout contact avec sa famille, a été privé de son argent et, par-dessus tout, impuissant à se trouver du travail. Tous ces faits ont incité le Rabbin Zushe à monter sur pied le JIC (Centre de réinsertion des prisonniers Juifs), un programme très ingénieux, unique en son genre, qui consiste à transporter les détenus de la prison dans un centre de réinsertion (situé rue Chabanel) 4 fois par semaine. Là, ils reçoivent une instruction juive, des séances de thérapie, une formation professionnelle et une initiation à la vie communautaire. Ce projet a très vite reçu l’approbation du gouvernement, lequel a même assuré le transport des prisonniers. Mais le Rabbin Zushe ne s’est pas contenté de cet exploit. Il a constaté en effet que les libérés de prison n’ont pas où loger ni ne disposent d’assez d’argent pour se procurer un logement. Il a donc fondé la Maison Belfield, un foyer d’accueil qui leur procure un gîte complet, 7 jours sur 7 : repas, héberge-

ment, thérapie, recherche d’emplois. La maison fonctionne encore aujourd’hui et son succès ne se dément pas, notamment en matière de désintoxication. Interrogé sur son succès et l’ampleur de ses exploits, le Rabbin Zushe les attribue tous au Rabbi de Loubavitch. Les enseignements et les activités du tsadik, son image même, assurent le succès de cette entreprise. À cet égard, nous relaterons l’expérience extraordinaire d’un prisonnier israélien, dont le délit est hélas très commun : il a tenté d’introduire à Montréal 3 kilogrammes d’héroïne, sous prétexte qu’il s’agissait de savon en poudre. Résultat pur et simple, conséquence fatale et logique, il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 18 ans ! Pour mieux comprendre son histoire, il faut rappeler que la Loi canadienne autorise un prisonnier qui a purgé le 6ème de sa peine à soumettre une demande de libération conditionnelle. Si elle lui est refusée, il peut la renouveler au terme du second 6ème (soit après le tiers de sa peine) et, si elle lui est encore refusée, il doit attendre les deux-tiers de sa peine d’emprisonnement, après quoi il est automatiquement libéré (dans 99% des cas). Cet israélien a donc présenté sa requête

après 3 ans d’emprisonnement… 3 ans de mûre réflexion et de repentir…3 ans au cours desquels il avait acquis la certitude d’avoir détruit sa vie et celle de tous ceux à qui il avait vendu de la drogue. Entre-temps, il avait appris à parler le français, l’anglais, et surtout à respecter le Chabbat dans un lieu où c’est chose très difficile. Malheureusement, sa demande lui a été refusée et il a dû attendre 3 ans de plus pour en produire une autre. Il souhaitait alors que le Rabbin Zushe assistât à une entrevue que devaient diriger 2 commissaires, dont l’un était un ancien magistrat. Comble de malheur… ni l’avocat qui devait le défendre ni l’interprète qui devait assurer le bon déroulement de l’interrogatoire ne se sont présentés. Seul figurait au dossier un rapport écrit du geôlier, qui recommandait hautement le prisonnier. Les commissaires ont suggéré d’ajourner la séance, ce que le prisonnier a refusé. L’étude de la requête a donc eu lieu, et l’entretien s’est amorcé en ces termes : Le commissaire (ancien magistrat) : Monsieur, en quoi pensez-vous mériter aujourd’hui de sortir plus tôt de prison ? Le prisonnier : Je suis désormais un homme libre. Autrefois, j’étais prison-


nier mais maintenant, je ne le suis plus… Le commissaire : Monsieur, rien ne vous garantit aujourd’hui que vous serez libéré… Le prisonnier : Je le sais parfaitement. Mais si vous me détenez en prison, c’est un homme libre que vous détiendrez. Prisonnier, je l’étais autrefois quand j’étais esclave de l’argent et d’autres vices, mais aujourd’hui, j’ai d’autres valeurs et j’apprécie la beauté du Judaïsme, donc ma vraie prison, la plus intime, n’existe plus et je me sens libre… Le commissaire (bouche bée) : Est-ce tout ce que vous avez à dire ? Le prisonnier : C’est tout. Le commissaire (se tournant vers le Rabbin Zushe) : Et vous, monsieur le Rabbin, qu’avez-vous à dire en faveur du détenu ? Le Rabbin Zushe : Je le connais personnellement et je puis vous assurer qu’il a réellement changé, que c’est aujourd’hui un homme digne et honorable. Le commissaire : Je veux bien vous croire, mais ce monsieur possède en tout et pour tout 600 $. Une fois libéré,

il serait expulsé en Israël où il n’a aucun appui financier : personne ne lui envoie de courrier depuis longtemps, nous le savons, c’est donc qu’il n’a pas d’amis. Où voulez-vous qu’il aille, sinon vers un retour au crime ? Le Rabbin Zushe : Monsieur le commissaire, nous avons pensé à tout. J’ai en Israël un collègue rabbin qui dirige un centre Loubavitch et qui s’engage à le nourrir et à le loger gratuitement pendant 6 mois, le temps de lui trouver un emploi. Le commissaire : Vous avez dit Loubavitch ? Le Rabbin Zushe : Oui … Le commissaire : Autre chose ? Le Rabbin Zushe : Non. (Tout le monde quitte la pièce et les 2 commissaires délibèrent pendant 10 interminables minutes. Le prisonnier est au comble de l’angoisse : le refus de sa demande signifie 6 ans de plus à passer en prison. On rappelle tout le monde dans le bureau pour l’énoncé du verdict) Le commissaire (d’un regard très sévère dirigé vers le prisonnier) : Monsieur, je suis très impressionné par vos paroles mais… je n’en crois pas un traître mot !

Le prisonnier vacille, son monde bascule, 15 secondes s’écoulent dans la stupeur générale… Le commissaire poursuit : Cependant, je vous accorde tout de même la libération conditionnelle eu égard au Rabbin. Le prisonnier sort de sa léthargie et s’effondre en larmes de joie. Le Rabbin Zushe : Puis-je savoir pourquoi vous m’accordez une telle confiance ? Le commissaire : Chabad, Loubavitch… Le Rabbin Zushe : Et après ? Le commissaire : Je vais vous confier quelque chose. Je suis un juge retraité qui habite Saint-Jérôme et il m’arrive de regarder la télévision. Un jour, tandis que je passais d’une chaîne à l’autre, je suis tombé sur l’image angélique d’un rabbin, qui m’a subjuguée. Je suis resté des heures à la contempler et à suivre le sous-titrage de ce « Fabrengé » (farbrenguen) du Rabbin de Loubavitch. Depuis, je ne rate jamais cette émission, et je voue à cet homme une grande admiration. Alors, quand vous avez prononcé le mot « Loubavitch », j’ai eu tout de suite confiance…! Morale de l’histoire ? Inéluctable : le rabbin n’oublie aucun Juif en prison, pas plus que ses promesses ne nous ont oubliés : l’heure de la délivrance à sonné et la prison de l’exil va bientôt ouvrir ses portes ! Aujourd’hui le Rabbin Zushe entreprend de nouveaux projets et a passé le flambeau au Rabbin Jacob Levy, Rabbin de la communauté Beth Rabam. Le Rabbin Levy est officiellement l’aumonier de la communauté juive de Montréal.




Hanna

Par: Sonia Sarah Lipsyc

«Hanna, pourquoi pleures-tu ? (…) Est-ce que je ne vaux pas, pour toi, plus que dix enfants ?» demande Elkana à son épouse Hanna ? Mais Hanna pleure lors de ce pèlerinage familial à Silo, et elle prie Dieu pour avoir un enfant. «Hanna parlait dans son cœur, seules ses lèvres bougeaient, on n’entendait pas sa voix» (Premier Livre de Samuel 1,13). Héli le prêtre qui officiait en ce temps-là l’observait et crut que Hanna était ivre ; il voulut la renvoyer pour ailleurs «aller cuver son vin». Cependant Hanna répondit : «Je ne suis qu’une femme au cœur navré (…) j’ai seulement épanché mon âme devant l’Eternel» (ibid versets 14 et 15). Héli la bénit se rendant compte de sa méprise. Quelques mois plus tard Hanna mit au monde un enfant, Samuel qui devint l’un des plus grands prophètes d’Israël. De cet épisode, d’une femme Hanna que l’on crut ivre alors qu’elle priait et du cantique qu’elle écrivit pour remercier Dieu (ibid 2,1-10), la tradition juive tire de nombreux enseignements concernant la prière juive. De ses modalités, d’abord, «Hanna parlait à son cœur, seules ses lèvres bougeaient», de là on apprend, dit le Talmud de Babylone (traité Berachot 31a), «que la prière demande de la ferveur et que l’on doit articuler la prière avec ses lèvres». En quelque sorte comme si sa propre oreille devait déjà entendre l’incantation. «Et sa voix ne se faisait pas entendre» et le Talmud de recommander «que l’on ne doit pas

et la prière juive élever la voix en priant». Et pourtant le cri n’est-il pas aussi une prière ?! Au cours des siècles, d’autres sensibilités, en particulier piétistes, développeront une gestuelle plus démonstrative dans la prière comme le fait de taper des mains ou de se lamenter. Mais à l’instar de la posture de Hanna, la prière la plus discrète et la plus intime s’entend de l’Eternel rappelle encore le Talmud de Jérusalem (traité Berachot 9,1). Au cours de sa supplication, Hanna nomme l’Eternel, «Dieu des armées», au sens symbolique des armées terrestres et célestes c'est-à-dire de l’ensemble de la création qui loue Dieu. Et rabbi Eleazar de déclarer, «depuis le jour où le Saint Béni Soit-Il a créé l’univers, personne ne l’a appelé ainsi jusqu’à Hanna» (Berachot 31b du T.B). Les sages d’Israël décèlent aussi toute une stratégie dans sa prière afin de convaincre Dieu de lui accorder un enfant notamment dans l’usage de ce nom de Dieu… Si elle le nomme «Dieu des armées», n’est-ce pas pour l’interpeller voire le défier son pouvoir : «au regard de toutes ces innombrables légions que tu as créées dans ton univers, t’apparaitrait-il difficile de me donner un fils ?» (ibid). Hanna, par son audace et ses autres arguments, que développe le Talmud (ibid) rejoint ainsi d’autres prophètes comme Moïse qui dialoguait âprement avec Dieu. Rabbi Eliezer déclare que «c’est à Rosh Hashana (nouvel an hébraïque) que la Providence a exaucé Sarah, Rachel et Hanna» en

mettant fin à leur stérilité (traité Rosh Hashana 11a du T.B). D’ailleurs la prière de Hanna a été introduite dans la lecture de la «haftarah» (passage extrait de la Bible et lu après la lecture de la Torah) de ce jour solennel du nouvel an. Dans son cantique Hanna cite à neuf reprises le nom de Dieu de diverses manières, ce qui correspond aux neuf bénédictions de la «hamida» (prière centrale dite debout) de ce jour-là (ibid et Berachot 29a). Tous ces exemples montrent amplement l’influence de Hanna, une femme, dans la prière juive. Le Talmud la cite également comme l’une des sept prophétesses que la tradition garde en mémoire parce que leurs prophéties sont encore éclairantes pour nous aujourd’hui (traité Meguila 14b du T.B). Et le commentaire du maître Beyahé (1260-1340) de rappeler (sur Exode 15,20) que les rares allusions dans la Bible au monde de l’au-delà sont souvent apportées par des femmes comme ce verset du cantique de Hanna sur la résurrection des morts : «L’Eternel fait mourir et fait vivre. Il fait descendre et remonter du «chéol » (tombe) (Ibid 2;6)». Hanna dont le nom se traduirait par «grâce», parce qu’elle l’incarnait et exprimait à la fois de la compassion à l’égard d’autrui, priant aussi pour eux, figure ainsi parmi ceux ou celles qui ont le plus inspirés le livre de prières hébraïques et la foi d’Israël.

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Was Moses Orthodox?

By: Rabbi Simon Jacobson

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r Conservative? Or Reform? For that matter, is G-d Orthodox, Conservative or Reform? Is He Jew or Gentile? Black or white? Man or woman? Obviously, all these human distinctions are completely inapplicable when trying to define the ethereal and divine. Spirit cannot be quantified with material descriptions. That is why I do not recognize the legitimacy of Reform Judaism. Nor, for that matter, do I recognize the legitimacy of Orthodox Judaism, or Conservative, Ultra Orthodox, Reconstructionist, Chassidic, Conservadox, Reformadox . . . did I miss anyone? All these man-made titles are a result of humans being drawn to the "country club" mentality. We want to be part of a group. But inherent to this mentality is stereotyping anyone that does not "belong" to your identifiable group. How many of us feel uncomfortable – or are made to feel that way – in certain "synagogues" because we don’t "fit in"? We don't dress a certain way, do not belong to the same social circle and economic scale, and cannot read Hebrew quickly enough. "Was Moses Orthodox?" Let's take a step back. Rather than trying to determine the validity of "orthodoxy," we should figure out what, in fact, makes a Jew a Jew? Is it culture? Education? Observance? Personality? Genes? History? Programming? Anti-Semitism? Chicken soup? The list goes on… The answer is simple. What makes you human - and most importantly, what makes you a Jew - is one thing and one thing only: your soul, your neshomo. In fact, you are your soul, contained in the vehicle of the body. Your soul is shaped by G-d in His own Divine image. This soul is an "inalienable right" of every human being, unalterable and nonarbitrary. Just as G-d is immutable, so too is the soul. Fundamental to Torah thought is that nothing - no action, no

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behavior - can alter the essential Divine nature of the soul. The soul is eternal; a Jew has a unique Jewish soul. Even if a person, G-d forbid, sins and transgresses, there is always the hope for teshuvah (atonement). Maimonides wrote, "The Torah assures that at the end of golus (exile) Jews will ultimately do teshuvah." Even if one does not atone, the effect of his behavior is on his body and the relationship of the body to the soul; not on the soul. There is, unequivocally, no such thing (in Judaism) as eternal damnation of the soul. This is not an opinion or a viewpoint, but a fundamental component of Jewish faith - faith in the immortality of G-d and the Divine soul, and absolute belief in the realization of G-d's plan for existence. Judaism teaches that evil is transient and good is eternal. Good must and will prevail. This is the entire basis of our belief in the Messiah and redemption: That the world will realize the purpose for which it was created. Anything less questions the validity of G-d Himself. The well-known statement from Hillel reads, "Love all creatures, and bring them close to Torah." When Hillel uses a seemingly strange expression, "creatures" instead of "people," he is reminding us somewhat arrestingly that even if a person has no apparent quality or virtue, he must be loved by the mere virtue of being G-d's creature; G-d chose to create him or her and that is the greatest reason to love one another. We therefore love everyone unconditionally, including a criminal and someone who is not living up to his calling. It does not stop there. True unconditional love also means that you want the best for your beloved. Thus Hillel continues, "And bring them closer to Torah." Love for your fellow man dictates that you do everything in your power to inspire and motivate him to live up to his greatest potential. I may therefore disagree with another Jew's

behavior or choices, but I never disagree with the person. I embrace him as my brother, both of us children of G-d. Now let us once again consider the question of Moses's religious "affiliation." The word "orthodox" has been politicized and bureaucratized. To most secular people, it does not mean "Torah observant" and "G-d- fearing Jew." It means a "political party," a "dogmatic minority" that wants control and power, and imposes its will on others. For better or worse, this is the way "orthodoxy" has been "spun," and this is its image in many people's minds. They do not see Orthodox Jews as G-dlier people. Who can say that they are wrong? How many Jews have been "turned off" of Judaism for legitimate reasons, escaping religiously oppressive homes, experiencing deep alienation in synagogues and with rabbis who are bureaucratic, punitive, angry, hypocritical or even abusive, all supposedly in the name of "orthodoxy" and fulfilling "G-d's Will." These rabbis miss the point, following the letter of the law while missing its spirit. "Orthodox" often implies inflexible and stagnant. In truth, halacha (Jewish law) also means halicho (motion), as it is a dynamic and live system. Not a throwback to archaic times, but a vibrant approach to life, and one that continues to play infinitely new combinations of Divine music; using the same "musical notes" of our holy ancestors. Nowhere in the Torah is there any mention of the word "orthodox," or in fact "reform" or "conservative." The denomination called "Orthodox Jewry" was created only after the birth of the reform and conservative movements in order to contrast between them. So again we ask, was Moses an "Orthodox Jew?" No. Because man-made labels and definitions have no place in a relationship between our souls and G-d.





Rencontre

avec un géant … Le Rav Grossman

Par : Laly Derai

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abbin des discothèques, rav des prisonniers, Grand Rabbin de Migdal Haémek et peut-être futur Grand Rabbin de Jérusalem : rencontrer le rav Its’hak David Grossman, c'est rencontrer ce kaléidoscope humain, mais c'est avant tout se retrouver face à un homme qui a consacré sa vie à donner aux autres et qui n'est pas près de s'arrêter. C'est parler avec un homme qui fuit les honneurs mais que les honneurs poursuivent, un homme qui a réussi par son sourire, sa vitalité, sa bienveillance et son amour du prochain, à créer un empire de ‘Hessed pour tous, sans distinction. Comment décrire le rav Its’hak David Grossman ou plutôt par quoi commencer lorsqu'on veut parler d'un homme qui possède tant de facettes ? Car le rav Grossman est rabbin, mais il est aussi éducateur. Il consacre sa vie à la réhabilitation de prisonniers mais aussi à l'intégration de nouveaux immigrants. Certains l’appellent le '' rav des discothèques '' tandis que d'autres préfèrent le qualifier de '' père des orphelins ''. Il porte chapeau noir, barbe et péot, mais a allumé un flambeau lors de la cérémonie officielle du 60ème anniversaire de la création de l'État d'Israël ! 66

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Alors, pour débuter, arrêtons-nous sur son sourire bienfaisant, la chaleur qui émane de son regard, le sentiment qu'il donne à son interlocuteur qu'elle est la personne la plus importante sur terre. Lorsque je me rends à Bné Brak pour y rencontrer le rav Grossman, une personne est déjà là à l'attendre. Le rav arrive, me salue brièvement et m'explique qu'il en a pour quelques minutes. Il serre son invité dans ses bras et ils se rendent dans une autre pièce pour y discuter tranquillement. Mais une minute plus tard, le rav Grossman revient et me dit : « Je m'excuse, je ne vous ai pas dit Chalom comme il se doit. Permettezmoi de me reprendre : Chalom Ouvra'ha et bienvenue ! Voulez-vous boire quelque chose ? ». Cette anecdote est révélatrice de la personnalité du rav Grossman : durant la journée qui a précédé notre entretien, il a fait deux fois l'aller-retour Migdal Haémek - Bné Brak. Il a rencontré des dizaines de personnes et répondu à des centaines de coups de fil, mais s'inquiète quand même de la manière dont il m'a accueillie... « Je suis né en 1946 à Jérusalem, où ma famille vivait depuis six générations.

Mon père, le Gaon, rav Israël Grossman Zatsal, était Dayan et Roch yéchiva. J'ai étudié à la yéchiva Ets ‘Haïm, puis à la yéchiva Slovodka. Je me suis marié, puis la Guerre de Six jours a éclaté », se présente le rav Grossman. Pour lui, cette guerre miraculeuse a été le déclic : « Après la guerre, nous avons assisté à un réveil extraordinaire. Les gens ressentaient qu’il s'était passé quelque chose. Nous avions été attaqués de toutes parts par nos ennemis. Hachem a réalisé un miracle et, non seulement nous avons vaincu nos ennemis mais en Égypte, nous sommes presqu’arrivés au Caire ; en Syrie, nous avons quasiment atteint Damas mais surtout, nous avons repris la Judée-Samarie et la Vieille ville de Jérusalem, le mont du Temple, le Kotel. Et là, je me suis demandé comment je pourrais remercier Hachem pour ce miracle. J'ai donc décidé de faire quelque chose qui sanctifierait le nom divin en allant demander conseil au Rebbe ». Le Rebbe, c'est l'Admour de Lélov, qui lui dit ces quelques mots qui allaient changer sa vie : « Installe-toi à Migdal Haémek ». « Jusqu'à aujourd'hui, je ne


sais comment le Rebbe connaissait même le nom de cette ville, lui qui passait son temps enfermé dans son bureau, à étudier et à jeûner. Mais le Rebbe a ordonné et comme on le sait, un ‘Hassid ne pose pas de questions : je devais aller vivre à Migdal Haémek, un endroit dont je n'avais jamais entendu parler ». À cette époque, la ville est tristement célèbre pour son taux effrayant de délinquance et de violence. Lorsque le rav Grossman commence à s'informer, tout le monde tente de le dissuader : « C'est une ville remplie de gangsters, de voyous, la pire ville en Israël pour tout ce qui est de la délinquance juvénile. Qu’allez-vous faire là-bas ? » Mais le rav Grossman ne se laisse pas démonter. « Lorsque je suis arrivé à Migdal Haémek avec ma famille, j'étais encore naïf. J'ai demandé autour de moi où était la synagogue, où était le bet midrach. Bet midrach ? Yéchiva ? Devant les regards incrédules des habitants, j’ai compris qu'il fallait que je change de méthode. J'ai alors demandé où on pouvait trouver les jeunes de la ville. On m'a répondu : à la discothèque. Et là, ce fut à mon tour de

ne pas comprendre de quoi on voulait me parler. Discothèque ? Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? J’y suis donc allé et c'est là que j'ai pu prendre toute la mesure du décalage : on me regardait comme si je venais d'une autre planète, avec ma grande barbe et mes péot. Les gosses pensaient que quelqu'un était mort dans la rue et que je venais leur demander de compléter le minyane ou quelque chose du genre. Ils m'ont demandé ce que je voulais et je leur ai répondu que j’étais venu vivre ici, avec eux, à Migdal Haémek. À partir de ce jour, je me suis lié à eux, ils se sont liés à moi et c'est comme ça que je suis devenu le rav des discothèques ». Petit à petit, au lieu d'aller danser le vendredi soir dans les discothèques, les jeunes de Migdal Haémek et de la région vinrent danser... chez le rav Grossman ! « Nous leur servions à boire, à manger, nous parlions avec eux et ils nous racontaient leurs vies... » Dans le cadre de ces discussions '' à coeur ouvert '', un des adeptes assidus des soirées chez le rav Grossman lui confie que son frère est en prison. « Je lui ai dit : puisque tu es mon frère et que ton frère est en prison, alors allons ren-

dre visite à notre frère ! » C'est ainsi que commence l'aventure du rav Grossman avec les prisonniers des quatre coins du pays : « Lorsque nous sommes arrivés au pénitencier de Shata, entre Afoula et Bet Shéan, j'étais dans un état de choc : 700 prisonniers… Moché, Yaacov, Its’hak… tout Am Israël était là ! Les conditions de vie dans la prison étaient terribles. J'ai annoncé aux prisonniers que je viendrais deux fois par semaine pour leur transmettre un cours de Pirké Avot. J'ai parlé au directeur de la prison et lui ai proposé de mettre en place un programme de réhabilitation par l'étude de la Torah, en collaboration avec le rav Avraham Hazan, qui a fondé le Keren Hatechouva. Ce programme existe encore aujourd'hui et il touche plus de 1 000 prisonniers ! Grâce à cette initiative, nous avons obtenu des résultats extraordinaires puisque près de 80% des participants ont totalement délaissé leurs mauvaises habitudes et ont fait techouva ». Après quatre ans de travail intensif auprès des jeunes délinquants et des prisonniers, le rav Grossman comprend que s'il veut que la criminalité régresse,


il lui faut attaquer le problème à sa source. « En prison, j'ai rencontré des hommes extraordinaires, des néchamot pures, sensibles. Pourquoi en étaient-ils arrivés là ? J'ai compris que la réponse était dans leur enfance ». C'est d'une rencontre avec un prisonnier que va naître l'idée de Migdal Or : « Nous avions organisé une fête en l'honneur de ‘Hanouka dans une des prisons. À la fin de la fête, avant de quitter, j'ai embrassé un des prisonniers, comme j'avais l'habitude de le faire. Quelques jours après, j'ai reçu une lettre de ce prisonnier dans laquelle il me disait : '' Je suis assis dans ma cellule et je pleure. Je pleure parce qu'hier, j'ai reçu pour la première fois de ma vie un baiser de quelqu'un qui m'aime vraiment ''. Par cette lettre, j'ai compris que le principal problème de cette jeunesse qu'on qualifie de ''déconnectée'' vient du manque d'amour et d'affection. Ils n'ont pas vécu, pour la grande majorité d’entre eux, au sein d'une vraie famille, saine et sereine. Pour les aider, il fallait s'occuper d'eux dès leur plus jeune âge. C'est ainsi qu'est né Migdal Or ». Migdal Or, c'est un campus qui s'étend

sur 70 000m² et qui renferme des crèches, des jardins d'enfants, des écoles primaires et secondaires, des lycées pour filles et garçons, un institut d'études pour nouveaux immigrants, des écoles professionnelles et des internats. Migdal Or, ce sont 6 500 élèves de tous âges et 800 employés. Migdal Or, ce sont également des salles de sport, des stades, une piscine olympique et des étendues de verdure. Migdal Or, ce sont enfin 200 familles '' adoptives '' qui accueillent les enfants et même parfois les nourrissons venus de familles disloquées et qui tentent de leur donner ce qu'ils n'ont pas reçu de leur propre entourage : de l'affection, de l'affection et encore de l'affection... « Nous avons commencé avec 18 élèves, se souvient le rav Grossman. Âgés entre 10 et 12 ans, ils venaient de toute la région. L'année d'après, nous avons accueilli 30 élèves supplémentaires et acheté un autre bâtiment. Année après année, nous nous sommes développés et aujourd'hui, 15 000 enfants, originaires de familles défavorisées ou brisées, ou bien orphelins, sont passés par notre programme. Si on devait raconter ce qu'ont vécu ces

enfants, ce qu'ils ont souffert avant d'arriver chez nous, on pourrait écrire un livre sur chacun d'eux. Ma plus grande fierté est que 80% de nos employés et enseignants sont des '' anciens '' de Migdal Or. Pour moi, c'est le signe que nous avons réussi notre mission ». Comment le rav Grossman a-t-il réussi à se faire aimer de tous ? « J'ai reçu un cadeau d'Hachem : j'aime profondément chaque Juif ! Chez moi, il est interdit de prononcer le mot '' laïc '' ou '' religieux '', '' séfarade '' ou '' ashkénaze ''. Il faut éliminer ces mots de notre lexique ! Ils ne contribuent qu'à nous entre-déchirer ! Pour moi, chaque Juif est kadoch et je crois que les gens ressentent cela. Je vais vous dire quelque chose : lorsque je suis arrivé à Migdal Haémek, quasiment tous les magasins étaient ouverts le Chabbat. Aujourd'hui, nous sommes la seule ville, après Bné Brak, où la totalité des commerces ferment leurs portes le Chabbat et tout cela sans coercition, sans politique, sans manifestations. Uniquement par amour et par foi ».







Par : Lucille Cohen

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hénomène de mode très en vogue depuis déjà plusieurs années en Amérique du Nord, le tatouage s’affiche aujourd’hui sans complexe dans les rues de Montréal… Oui mais, cette chirurgie permanente, reflète-t-elle toujours ce que nous sommes ? Et surtout, que se passe-t-il le jour où ce joli tatouage que l’on s’était fait graver au creux de l’épaule pour déclarer notre flamme à l’être aimé n’est plus tout à fait à notre goût ? Pour répondre à cette épineuse question, nous nous sommes rendus chez XS, au 999, boulevard Saint-Jean, à Montréal, pour y rencontrer Shlomi Assouline, spécialiste de la technique de détatouage au laser, afin qu’il nous explique en détails en quoi consiste ce procédé… Avant d’entrer dans le vif du sujet, un peu d’histoire. Saviez-vous que le tatouage tire son origine du mot tahitien Tatau qui signifie « pour marquer quelque chose ». L’histoire du tatouage a commencé il y a plus de 5 000 ans et est aussi diverse que les gens qui les portent. En quelques mots, il s’agit d’une technique d’ornementation corporelle revêtant des significations multiples (sociales, guerrières ou encore religieuses). Les tatouages avec une aiguille sont les plus utilisés, notamment en Europe et aux États-Unis, et consistent essentiellement à introduire en profondeur sous l’épiderme un colorant indélébile. De nos jours, l'art du tatouage fait partie intégrante du paysage culturel de nombreuses civilisations passant d'un continent à l'autre, des siècles passés à nos jours. L’âge du premier tatouage se situe généralement à l’adolescence, il s’agit le plus souvent d’une erreur de jeunesse, d’une volonté de marquer sa différence au sein de la société, ou encore d’une façon de signaler son appartenance à un groupe. Il est généralement lié à la quête identitaire qui s’exprime à ce moment clé de la vie. La clientèle que l’on croise chez XS est variée et se compose aussi bien d’hommes que de femmes âgés généralement entre 20 et 40 ans, et appartenant à la classe moyenne de la population. Bien sûr, les 74

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motifs présentés à la clientèle sont très variés, mais il est des classiques incontournables, dont la demande perdure comme les signes chinois ou tribaux, les prénoms et parfois même l’Étoile de David… Bien souvent, un changement de statut, une prise de conscience ou un retour à la religion incite les personnes arborant un tatouage, même bien caché, à vouloir s’en débarrasser. Il n’y a encore pas si longtemps, les méthodes employées pour le détatouage (dermabrasion, chirurgie et même produits chimiques) étaient très coûteuses et loin d’être au point, laissant bien souvent des cicatrices sur la peau. Pour remédier à ce problème, est apparue dans les années 90 la technique du laser, dont Shlomi Assouline est spécialiste. Le dernier-né de cette gamme de lasers est le Q SWITCH YAG LASER. Cet appareil ultra-performant avec lequel Shlomi opère projette des faisceaux lumineux hautement concentrés permettant de défragmenter les particules de colorant situées sous la peau, qui sont ensuite éliminées naturellement par l’organisme. Ce processus de défragmentation nécessite en général de 6 à 10 séances avant la disparition complète du tatouage. Chaque séance de laser dure en moyenne de 10 à 30 minutes, dépendamment de la taille du tatouage, et doit être renouvelée toutes les 4 à 5 semaines. Bien sûr, le temps de traitement est variable mais il faut tout de même compter plusieurs mois avant de retrouver sa peau originale. Plusieurs facteurs sont à prendre en ligne de compte comme l’ancienneté du tatouage, sa taille, sa qualité ou encore le type d’encre utilisé. Par exemple, les tatouages anciens ou réalisés à l’encre noire s’élimineront plus rapidement que des tatouages plus récents ou plus colorés. Avant chaque séance, le technicien règle l’intensité du laser et applique une crème anesthésiante pour limiter les sensations désagréables, mais il faut cependant prendre conscience que certaines régions du corps où la peau est plus fine seront plus sensibles que d’autres. Après chaque séance, une

croûte se forme sur la peau et finit par tomber au bout de quelques jours. Il s’agit là d’une nouvelle technologie totalement révolutionnaire ne comportant aucun danger pour la peau et ne laissant, dans la grande majorité des cas, aucune cicatrice. Pour ceux qui l’ignoreraient, le tatouage est quelque chose de formellement interdit dans la religion juive. En effet, dans le Lévitique (Deutéronome 14.1 ; Lévitique chap.19 verset 28; 21; 5), il est écrit : « Ne vous faites pas d'incision sur le corps à cause d'un défunt et ne vous faites pas dessiner de tatouage ». En des temps plus reculés, ce dernier était en effet considéré comme une marque d’idolâtrie et d’assujettissement, chose totalement proscrite par le Judaïsme ; il n’y a donc aucune ambiguïté sur la question ! Alors, s’il vous prenait l’envie de corriger un petit faux-pas commis au cours des folles années de votre jeunesse et faire « peau neuve », n’hésitez surtout pas à vous rendre chez Nezem au 3803, Saint-Denis, ou XS au 999, boulevard Saint-Jean, où Assaf Wiesman (Nezem) et Marc Azoulay (XS) se feront un plaisir de vous recevoir et de vous conseiller. Dans un souci de servir la communauté juive et de faciliter ces traitements encore coûteux, les boutiques Nezem et XS ont pris l’initiative conjointe d’offrir aux membres de la communauté concernés un rabais exceptionnel de 50% pour tout traitement de détatouage au laser, alors n’hésitez plus !



Dossier

By: RabbI Shlomo Mahn

T

he depth, excitement, mystery and truth of being Jewish has driven us to hold onto our faith for thousands of years. Judaism demands certain attitudes and behaviors. Maintaining attitudes and behaviors that are different than those of the surrounding society has a price. Nonetheless, even in the most difficult of times, we have held onto our beliefs and customs. Thank G-d, in today's Western world, the price is not as high as it was during previous periods of our history. However, there still is a price to pay for remaining true to our heritage. There is a social price to being Jewish. In our open Western societies, there is an ideal of social inclusion. Western societies are currently struggling with the meaning of 'inclusion.' On one side, 'inclusion' can mean allowing people to be included, assimilated, into the existing society. This means allowing immigrants to come and be absorbed into the existing society. This understanding of 'inclusion' was the common one until recently. The other understanding of 'inclusion' is the intention to include different people as they remain different –

multiculturalism. In the first case, also referred to as assimilation, there is an obvious challenge. Judaism has certain behaviors that are different from those of other societies. A Jew will never be entirely included into an existing culture while maintaining a Jewish way of life. Shabbat, for example, has always, and will always be a sign of difference. Any long time association with society will encounter a Shabbat conflict. A Jew who appreciates and lives the Shabbat will always have to pay a price for this. He will never be consistently 'included.' For the newer understanding of 'multicultural' inclusion, time will tell whether minorities will truly be included. If a society has enough variety, then one could suppose that differences would be accepted as 'normal.' However, if society is dominated by one type of behavior, then even with the best of intentions, there will be a price for being different. There will always be a an attitude of the majority 'tolerating' the minority. On a social level, there will always be, at least, an 'awkward' feeling when someone is not able to go

along with 'the group.' This carries over into the mix between social and business relationships. The social aspect of business networking often involves going out to business lunches or dinners, company parties, sports events, conferences and conventions. There are also personal events of associates on occasions, such as weddings and the like. A Jewish person faces an array of challenges. The challenges of Shabbat, kashrut and tzniut can range from mild to extreme. For illustration purposes, we can draw them all into one example – a weekend company retreat at a non-kosher, beach resort. People at beach resorts go to the beach, or pool, dressed in less than their underwear in a mixed company of men and women – a tzniut problem. If the food is not kosher - a kashrut problem. If the event occurs over Shabbat – many Shabbat problems. Could a person find a creative way around these problems? Maybe, but it would be far from smooth sailing. Would it damage one's career? That depends on the 'corporate culture' and the individual sensibilities of the various people involved. The price of


being Jewish is the effort to overcome the challenges of these situations or the missed opportunities when participation is impossible. It is no secret that many business deals are developed during 'social' occasions and contracts are often given based on a 'friendly' relationship. There is also an 'institutional' aspect. Not that long ago, universities had quotas on Jews (and other minorities). Even hospitals had quotas on Jewish interns. In his autobiography, Lee Iacoca mentions the exclusion of various minorities, including Jews, with regards to the auto industry in Detroit in his days, not that long ago. Formal quotas are avoided today; however, there are other bars of entry. Many institutions do not allow alternative arrangements for Shabbat and Jewish Holidays, effectively barring Jews from their institutions. Even when a company claims to make allowances, the problem can remain in a 'semi-disguised' way. Women's rights is a good example. Legislation was passed, requiring equal pay for equal work, yet statistically women are payed less for the same job than a man. It may not be an official policy, but that is the situation. There are also ways to inhibit Jews from participating in a company, or to intimidate them to abandon their heritage. There is a price to fighting for opportunities, and there is a price of lost opportunities. Of course, there are jobs with bona fide requirements that make it next to impossible to observe certain traditions. So, we can also consider a price to forgoing these jobs. (Of course, some people would say it is preferable to pass up on participation in the Arctic seal hunt). More often, however, the conflicts could be remedied, if there was a will to do it. Even outside of institutions, there are difficulties. If a person wants to be a small store owner, there is a price to pay. In some shopping centres, there are requirements to be open on Saturdays. Even outside of such shopping centres, there is missed business on Jewish Holidays, when the competition is open. Employees and suppliers are sometimes upset at missing work on Jewish Holidays. Some employers feel compelled to pay their employees for these days too, in addition to all the legally required holidays. In spite of all of these issues, we have faith that G-d will provide us with the opportunities to earn a living. We do find Jewish people who both live their heritage and succeed in various professions – from teachers to doctors to politicians, in the largest institutions and corporations – from investment banks to pharmaceutical companies, and in the full range of private businesses – from high-tech to real estate. We know that G-d's blessing is ultimately what determines the success of our efforts. Judaism teaches us that we have to make decisions that do not always satisfy our immediate natural desires. This applies to professions and employment as well. It may very well be that certain professions are not compatible with a Jewish lifestyle. It may very well be that certain lucrative business deals will be lost. Nonetheless, we give thanks to G-d every day that we have the opportunity to live our long, rich, profound heritage. 'Happy are we, how good is our portion, how great is our lot, how beautiful is our inheritance.' The price is so small in comparison to the returns.


« ÊTRE JUIF » A UN PRIX ! Par: Laëtitia Sellam

Sans vouloir plaindre la communauté juive de Montréal, j’aimerais simplement balayer certains a priori d’après guerre encore persistants dans le monde : « Les Juifs sont tous riches ! », quelle aberration ! Cette formule est engendrée soit par l’ignorance soit par la jalousie. La première raison est pardonnable, la seconde, déplorable. Fin 2008, la crise mondiale a été une source idéale pour relancer la rumeur et dénoncer les lobbies. Pour rétablir la vérité sur l’importance et les conséquences du respect de la tradition juive au Québec, JMag vous propose de s’intéresser à la réalité de la vie quotidienne dans la communauté juive et aux difficultés de financement d’une famille monoparentale. À travers cette image, vous découvrirez le coût des écoles juives, le coût alimentaire et la nécessité des levées de fonds pour créer un équilibre en cas de détresse. « Vivre en-dessous du seuil de pauvreté » existe aussi chez les Juifs!

Des chiffres clés de l’économie canadienne Certains chiffres sont une source essentielle pour comprendre l’évolution d’un pays et d’une population. Nous pouvons donc considérer les chiffres ci-dessous comme des repères pour que les propos et entretiens qui suivront aient du sens. Selon la source Statistique Canada (rapport du 31 mai 2010), les consommateurs ont accru leurs dépenses en biens et services de 1,1% au premier trimestre 2010. Les dépenses des ménages ont augmenté, particulièrement pour les vêtements, les chaussures et les accessoires, en véhicules automobiles neufs et en services qui ont été en hausse de 0,7%. Les stocks (actions) des entreprises ont augmenté au premier trimestre, après avoir diminué pendant quatre trimestres consécutifs, Leurs stocks atteignant un équivalent de 65 jours de vente ! Le prix des biens et services produits au Canada a augmenté de 1,1% au premier trimestre en raison d’une augmentation des prix des produits et biens exportés. La rémunération hebdomadaire moyenne des employés salariés au Canada, y compris les heures supplémentaires, s'est établie à 834,47 $ en janvier dernier, en hausse de 2,1% par rapport à janvier 2009. Il s'agit d'une progression d'une année sur l'autre s'apparentant à celle observée au début de 2009. Au cours de la même période de 12 mois, la rémunération hebdomadaire moyenne a fléchi de 1,5% dans le commerce de détail et de 0,4% dans le secteur de la construction. Par ailleurs, l'emploi salarié est demeuré 78

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pratiquement inchangé en janvier dernier, mais le nombre total d'heures travaillées par les salariés non agricoles a connu une augmentation de 0,3%. En bref, la crise a provoqué un écart entre la production, la distribution et la consommation, mais ce bilan est loin d’être dramatique par rapport à d’autres pays européens et tend surtout vers une progression optimiste.

Un sacrifice nécessaire Les familles juives canadiennes ont une réalité encore différente car le respect de la tradition juive oblige à un budget global plus élevé que celui d’une famille non juive. En termes de scolarité, la majorité des familles traditionalistes ou religieuses considèrent ce « sacrifice » nécessaire pour perpétuer l’identité de la communauté juive en diaspora. Est-il possible d’éviter un système élitiste face aux tarifs particulièrement élevés en Amérique du Nord, quelle que soit la confession religieuse (coût moyen de scolarisation par enfant de moins de 10 ans en 2010 : 5 000 à 10 000 $ par an) ? Il semble que non et c’est pourquoi des associations comme l’agence Ometz aident les familles plus modestes grâce à la générosité de donateurs sous forme de Bourses. Cette aide peut aller jusqu’à la gratuité dans des cas extrêmes afin d’honorer la solidarité communautaire et éviter l’abandon de l’éducation juive. Les directeurs d’écoles juives sont soumis aux exigences du marché et ne peuvent pas réduire les frais de cotisation sous peine de mettre le fonctionnement de l’école en péril ! Le Rabbin Mellul, directeur de l’Académie Yeshiva Yavné, affronte ce

type de problèmes tous les ans. Bien que seul le Gouvernement québécois subventionne les écoles religieuses au Canada (1), en contribuant au règlement des études dites générales (environ 1 000 $ par scolarité sur les 5 000 $ nécessaires), il précise que « les cours religieux sont pris en charge par les écoles, ce qui représente une charge supplémentaire conséquente pour l’école et les familles ». La Fédération juive (CJA) à Montréal aide également à alléger ce fardeau en redistribuant des dons, mais malheureusement cela ne suffit pas car chaque année, le nombre d’enfants inscrits diminue. « Cette générosité permet à une grande partie des familles juives de bénéficier d’une aide accordée par « le comité des bourses » suivant certaines conditions ». Ce type de comité est présent dans chaque école juive privée. Le Rabbin Mellul ajoute : « Nous organisons aussi des levées de fonds dans l’année pour alimenter les ressources de l’école et compléter les frais annexes, l’achat de livres par exemple. Malgré tout, nous constatons que trop de familles juives scolarisent leurs enfants dans des écoles publiques non juives, faute de ressources financières ! ». Une solution proposée par le Rabbin Mellul serait de « renforcer l’esprit communautaire autour de cette question et de réunir régulièrement les différents comités de direction d’écoles et un représentant de la CJA afin de confronter ces problèmes récurrents avec des solutions communes ! ». Heureusement, plusieurs associations (2) juives existent et se mobilisent pour aider les familles au Québec (sous certaines conditions) : agence Ometz, Caisse Beth Yossef, Centre Bronfman de l’éducation juive, CET, Affaires sociales de la CSUQ, entre autres.


Pour avoir une idée de budget, je prendrais l’exemple d’une mère monoparentale de 30 ans, avec deux fils de 6 et 8 ans, vivant à Montréal. Elle vit en-dessous du seuil de pauvreté (un Juif montréalais sur cinq dans le même cas(3)), suivant la définition du Gouvernement, et nous fait part de son plan de financement au quotidien. « Je ne travaille pas encore à plein temps et il me reste 13 $ en fin de mois, mais je suis heureuse car j’ai décidé de louer un appartement assez grand pour que mes fils aient leur propre chambre. Je les ai inscrits dans des écoles privées juives, ils mangent à leur faim tous les jours et je les élève dans l’amour. Je sais que je fais les bons choix pour eux, donc je suis confiante en mon avenir, je vais progresser ! ». Cette mère reçoit 713 $ de l’aide sociale et 649 $ des allocations familiales (elle recevait 70 $ du Gouvernement du Québec avant les 5 ans de ses fils). Elle dépense mensuellement 1 375 $ pour payer HydroQuébec, le loyer, l’école, la nourriture et les vêtements ou frais divers. Elle n’a pas fait d’études, elle est trilingue et profondément croyante. Elle s’est naturellement tournée vers la communauté sépharade pour trouver une stabilité constructive et rester digne grâce aux dons et activités gratuites de la CSUQ et du Centre Cummings. Elle peut ainsi continuer de gérer ses priorités sans s’oublier car elle sait quel’épanouissement de ses enfants passera également par son équilibre personnel.

Se nourrir à tout prix « Stop au cacher trop cher ! » a été un slogan revendicateur lancé en 2008 en France pour tenter de faire pression sur les fabricants et distributeurs et limiter les frais exponentiels des produits de grande consommation. Cet élan était motivé par la recherche d’une justification plausible…en vain, car la pétition a regroupé un nombre infime de personnes ! La crise a amplifié l’écart de prix entre produits cachers et non cachers, au point de détourner certains Juifs de la cacherout (4). Il est vrai que, comme pour les produits certifiés Bio, la chaîne de production de produits cachers exige notamment des étapes plus rigoureuses et un service de vérification incontournable avec des intervenants supplémentaires, qu’une chaîne de production classique. Afin de maintenir un équilibre raisonnable et de fidéliser la clientèle,

les distributeurs peuvent ajuster leurs prix en réduisant leurs marges…Mais jusqu’à quel point et jusqu’à quand ? La labellisation de certains produits cachers en Amérique du Nord est une des solutions pour réduire les coûts car la fabrication s’adresse alors à une population plus grande. En effet, étant donné qu’un non Juif peut manger des produits cachers, d’ailleurs réputés pour respecter un équilibre alimentaire reconnu par les diététiciens, le prix devient ainsi plus abordable et permet une économie d’échelle en amont.

Selon un boucher cachers situé à Montréal, les prix varient légèrement en fonction de la saison été / hiver. La casherout suit des règles d’abattage spécifique qui exigent d’utiliser que le haut de la bête afin de limiter l’extraction des obligatoire. Ce traitement représente 0,50 $ par kilo de viande. L’abattage se réalise majoritairement à Toronto, ce qui ajoute des frais de transport pour rapatrier la viande. Ensuite, l’étape de cachérisation (0,65 $ par kilo de viande), qui élimine encore 18% de la quantité de viande


récupérée, est certifiée par un Mashguiha employé de boucherie à plein temps à 18 $ de l’heure. Les commerçants dits cachers qui veulent se procurer la pancarte Beth Din pour confirmer le label MK sur leurs produits règlent environ 2 000$ par an à l’institution Vaad Hair qui régit le respect des pratiques alimentaires cachères à Montréal. Selon l’interviewé, « vendre de la viande fraîche seulement est un gouffre financier en raison des frais alloué à la cacherout. Cette activité attire la clientèle, mais doit se compléter par la commercialisation de charcuterie et/ou plats cuisinés pour devenir rentable ». La clientèle est exigeante au point de devoir embaucher des bouchers sachant couper la viande « à la sépharade » pour que les morceaux correspondent à ceux de la tradition orientale ! Comment la fidéliser ? La cordialité, le respect, la propreté et la fraîcheur des produits font la différence d’avec les «grandes surfaces» qui sont obligées de décongeler la viande avant la mise en rayon. Certains magasins de la chaîne Loblaws offrent 75% de produits cachers (hors viande et lait) et exigent cette certification auprès des fabricants. Ces derniers doivent donc ajouter de 15 000 à 35 000 $ par an à leurs frais de production pour respecter la cacherout. La majorité des clients non Juifs ne

Une réalité quotidienne… Si l’on regarde de plus près, concrètement, dans une assiette cachère et non cachère, voici les prix affichés que l’on retrouve à Montréal : Alimentation - METRO (Queen Mary)

Cacher

Non Cacher

Viande de jarret de boeuf prix au kilo

18 $

10 $

Assiette Shawarma (Prime Grill)

14 $

11 $

Assiette Pizza Moyenne (Pizza Pita)

14 $

13 $

Plat traditionnel chinois (Ernie & Elie’s place)

18 $

12 $

Restauration*

*est indiqué le nom du restaurant cacher seulement savent pas qu’ils contribuent ainsi au financement de la communauté juive, mais étant donné que la politique tarifaire de ces grandes chaînes alimentaires affiche des prix compétitifs et que la cacherout est en harmonie avec l’hygiène alimentaire (sans parler de « produits santé »), cela changerait-il vraiment quelque chose de le savoir ? Montréal englobe environ 100 000 Juifs (dont 35 000 sépharades)et ces coûts supplémentaires poussent au moins 10% de la population juive de Montréal à ne pas manger cacher pour une raison financière. La crise incite à un retour aux valeurs essentielles en termes alimentaires : moins de superflus, de gaspillage, davantage de plats « fait maison », le plaisir simple du pique-nique, mettre de côté le luxe du restaurant au profit du rapprochement familial et des produits naturels « sans colorants » ! Seuls les repas de chabbat et de fêtes sont célébrés avec un peu plus de faste pour honorer la tradition juive et marquer la différence des autres jours de l’année. Plutôt que de créer des frustrations, on se tourne donc vers des valeurs anciennes, celles de

l’époque où « le choix » n’était pas toujours une option au quotidien… La créativité a donc pris le relais de la facilité, pour rester digne et heureux ,en conservant la foi en D… Est-ce un message divin pour que nous nous tournions vers les « vraies valeurs » familiales, humaines et communautaires ? Source : Le Devoir du 13 janvier 2005 : « (…) Le ministre de l'Éducation, Pierre Reid, a autorisé le mois dernier l'octroi du statut d'«école associée» aux institutions juives privées subventionnées qui concluront une entente avec une commission scolaire. Il répondait ainsi à une demande maintes fois répétée par l'Association des écoles juives et la Fédération de l'appel juif unifié (Fédération CJA).(…) Les commissions scolaires auxquelles ces écoles sont associées prélèveront cependant 10% de cette subvention pour couvrir les frais de gestion. (…) Ce n'est pas une entente basée sur des considérations religieuses. [...] C'est une entente historique dans le but de favoriser les échanges culturels». (1)

Rebecca Lévy à l'agence 514-342-0000 poste 3417 –

(2)

Ometz

:

M. Léon Bitton à la Caisse Beth Yossef : 514-2486327 pour l'aide alimentaire et les crises d'urgence Mme Hélène Kaufman pour la scolarité au Centre Bronfman de l'éducation juive : 514-342-0000 poste 3355 Doudou Dahan au CET : 514-377-5223 pour les produits alimentaires Sylvia Serruya à la CSUQ pour l'aide alimentaire et crises d'urgence : 514 733 4898 poste 3150. (3)

Source : étude sur le site de la CJA.

(4) Définition de la cacherout : Ensemble des prescriptions alimentaires rituelles du Judaïsme.



The cost of being Jewish By: Howie Silbiger

A

t the beginning of July, Newsweek Magazine, a weekly American news publication, ran a column entitled ‘The Cost of Being Jewish’. In the article, Lisa Miller, the magazine’s religion editor, complained that the cost of being Jewish, essentially synagogue membership, tuition and kosher food was driving mainstream Jews away. She complained that the Jewish establishment wasn’t doing enough to curb the costs and middle to low class Jews were feeling the brunt, with some families having “to choose between Hebrew school and math tutoring.” A 2009 American study reported that the average cost of synagogue membership in the US is $1,100.00 and it’s

not much less in Canada. Between synagogue membership, seats for the High Holidays, donations and life cycle events, the extra costs could run into the thousands of dollars, quite a chunk off after tax dollars (although some, but not all of it, is tax deductible) for an average middle class family. But money isn’t everything and if you make the decision to follow a lifestyle, you have to accept the intricate costs involved. No one said commitment to a Higher being would be cheap, but is the cost worth the payback? Most Montreal modern orthodox synagogues seem to care less about the religious aspect and are focusing more on the fundraising and programming

aspect of their institutions. You see it on Shabbat morning when, in a lot of big synagogues, the chazzan is instructed to be finished “no later than 11:30 a.m.” In order to achieve that goal, these synagogues have cut out interaction with the audience, meaning no circulating the Torah for the audience to kiss, no handshaking with the rabbi or chazzan, a shortened rabbi’s speech, no page numbers being called and a race to finish mussaf. What these policies tend to do, however, is suck the life out of what is already a boring prayer service. If an unaffiliated Jew walked into one of these synagogues, the lightning speed and lack of intellectual stimulation would drive the


Jew back to the shopping malls, ski hills and/or golf courses. This unfortunate trend was started in Montreal by a group of Jewish school educated 40 somethings who felt the prayer service dragged on too long. They wanted to be out early on Shabbat. So with little consultation, they made the decisions, changed the policies and forced everyone attending their synagogues to follow their rules. This has led to unhappiness and confusion amongst synagogue goers and dissent amongst the ranks. Believe it or not, when people pay thousands of dollars a year to be members and only show up for Shabbat and some Yom Tovim, they want their money’s worth, or at minimum, a chance to shake the rabbi’s hand. It’s always baffling to then hear these same policy makers wonder why their synagogues are leaking membership. But the monetary aspect is not the only cost of being Jewish. There is a social cost. We live in a secular world, most Jews are assimilated to a certain extent and do want what is perceived as the acceptance of their neighbours. There’s an old joke often told around

Christian holiday time: A Jewish man is walking home from work and sees a neighbour decorating a Christmas tree. He waves at the neighbour who stops his work and invites the man into his house for a cup of tea. Upon entering the house, the Jewish man immediately smells the turkey baking in the oven, cookies on the counter, a huge tree set up in the living room with dozens of presents under it, stockings hanging on the mantle, festive colourful decorations all over the house and holiday themed music. The Jewish man is taken aback, he’s shocked at how welcoming and fun the Christian holiday is. His neighbour notices his shock and asks, ‘Why are you surprised?’ The Jew responds, "Well, in Judaism, all of our Holidays are about us being killed, we’re always mourning, it’s basically… we were killed, let’s eat, or… we were killed… repent, let’s eat." Not an overly funny joke, but one that truly highlights the problem with marketing Judaism. We get so caught up in the nitty-gritty details that we forget the big picture. It isn’t a surprise that the North American Jews are assimilating and intermarrying in epic numbers.

Orthodox Judaism has given them nothing to hold on to, nothing to grasp. In fact, over the past centuries, with a few exceptions, Orthodox Judaism has become an exclusionary club where only the privileged few are allowed to join. On a recent radio program on Radio Shalom Montreal, the question of Jewish unity was raised. About 30 calls came in, most of them from disgruntled Jews upset at Orthodox Jews. The reasons for their dismay was clear: at one point or another, they had the opportunity to interact with the orthodox community and were shunned, ignored or not welcomed. The story is always the same, nonOrthodox Jews entering orthodox Jewish neighbourhoods and being stared at by the kids. Overhearing the kids asking their parents if they are Jewish and hearing the parents answer “they are Jewish non-Jews.” This kind of self righteous, egotistical, exclusionary and repulsive behaviour is another cost of being Jewish. The message sent: Not only are Jews hated by non-Jews in general, they are also hated by other segments of Jews. It always strikes me


as odd that these segments of Judaism that reject other segments of Judaism still have the audacity to moan and wail on Tish Ba’av about the destruction of the Beit Hamigdash (Jewish Holy Temple), but at the same time don’t realize that the Temple was destroyed due to the unjustified hatred between Jews. Essentially, if that’s the case, then these Jews are part of the problem, they are standing in the way of the coming of Messiah and the building of the third Temple in Jerusalem. But inter-Jewish relationships (or lack thereof) are not the only cost of living in a secular world and being Jewish. There’s also a societal cost. Since the beginning of time, Jews have not been well accepted in lands that they did not control. When Hashem gave the Jews the Torah on Mount Sinai and effectively created the Chosen people, other nations were upset. They couldn’t accept the fact that this small nation was Hashem’s favourite. Exact same reaction is expected when a father tells the rest of his children that his favourite is a certain son. Resentment sets in and other children vie for the affection of their father.

Christians got around the problem by creating the New Testament, a book of the teachings of a Jewish man, whom the Christians claimed was the Jewish Messiah. Jesus, according to Christian liturgy, ushered in a new testament and agreement with Hashem. Basically, after Jesus and his teachings, Hashem had named a new chosen people. But what to do with the problem of the old chosen people? The ones who rejected the New Testament, the ones who didn’t accept Jesus as messiah? Thus started a series of inquisitions, persecutions and conquests, all targeting Jews. Many Jews, in order to survive, converted to Christianity. Many others fled, fought back or died in the name of the Torah. But Judaism survived. Then came the Moslems, who through a prophet named Mohammed, received another new testament from Hashem. The Koran was a new set of laws which essentially named Islam as the new chosen ones. The question arose, what to do about the Jews, the original Chosen people and the Christians, the new chosen people? The answer was simple; through a series of Jihads over centuries, Islam tried to

convert Jews and Christians to their way of life. While moderately successful, Islam is the largest religion in the world, Jews and Christians still remain and Jihads continue to this very day. So economically, religiously and socially, Judaism appears to be nonsensical. On the surface, it looks as though the costs outweigh the benefits greatly. If it were a business, any smart businessman would shut it down immediately. Yet, Judaism has survived thousands of years, countless persecutions and attempted genocides and explosions of intermarriage and assimilation. Nineteenth Century American humorist and author Mark Twain, commenting on the recently held first World Zionist Congress in Basel, noted that Theodor Herzl had enunciated a plan to ‘gather the Jews of the world in Palestine, with a government of their own – under the suzerainty of the Sultan, I suppose.’ Twain responded “I am not the Sultan, and I am not objecting; but if that concentration of the cunningest brains in the world are going to be made into a free country (bar Scotland), I think it would be politic to stop it. It will not be well to let that race find out its strength.


If the horses knew theirs, we should not ride anymore.” He then concluded with the oft quoted “The Egyptian, the Babylonian, and the Persian rose, filled the planet with sound and splendor, then… passed away. The Greek and the Roman followed. The Jew saw them all, beat them all, and is now what he always was, exhibiting no decadence, no infirmities of age, no weakening of his parts… All things are mortal but the Jew; all other forces pass, but he remains. What is the secret of his immortality?” Twain failed to realize the same thing many North American and even most world Jews still fail to realize. Being a Jew isn’t about how much it monetarily costs or the hardships of following the rules or how much land Jews control and who conquered what when. Judaism is not about any of those things. It is simply about a stubbornness to follow the word of Hashem. Jewish stubbornness is the secret of Jewish survival. When Jews of Spain were faced with conversion or death, they converted but, facing the penalty of death, still held secret Friday night candle lighting and dinners in the basements of their

homes to commemorate Shabbat. In Russia, when the Cossacks banned religion, and practicing Jews were being persecuted, facing the punishment of firing squads or worse, they still built secret cheders (learning centers) so that they could teach their children the basics of Judaism. So that the religion that Hashem passed down to His Chosen people could survive. When, in the 1930s and 40s, Jews were being corralled into ghettos and concentration camps, facing certain death, many snuck in scraps of paper with prayers on them and prayed every day. In the ghettos, Jewish mothers gathered their children and those of their neighbours and gave lessons on Torah and Judaism, because even in the face of death, there was an off chance that one of these children would survive and continue to spread the word of Hashem. In the 1970s and 80s, in Russia, facing death or life of hard labour in Siberia, men like Anatoly Sharansky held onto their Judaism, were viciously punished, tortured and imprisoned, but remained steadfast and stubborn holding onto their ancestral traditions. Today we live in a free society, we fret

day in and day out, complain about the high cost of living as a Jew. Everytime anyone brings it up to me, I immediately think about the Jews cowering in their basements, hoping and praying that the Spanish royal guards not see the flickering of the candles; of the Jews teaching aleph bet to children in Russia with one ear to the door, listening for the stomping of soldiers’ boots; and to the Jews who, facing the Nazi firing squads and gas chambers, still had the courage and stubbornness to scream out Shema Yisroel. I think about Anatoly Sharansky, who never dreamed while sitting and being tortured in a KGB prison, that he would ever be a cabinet minister in Israel, free to watch the fall of Communism. When I think about these Jews, their struggle and their stubbornness, I realize that we don’t have it all that bad. Howie Silbiger is a freelance writer based in Montreal. He is the host of the Howie Silbiger Show on the Truetalk Radio Network, heard in Montreal, Sunday through Tuesday at 6 p.m. on 1650 Am CJRS Radio Shalom Montreal. He can be reached by email at howie@truetalkradio.com


Doubles attentes des écoles juives Entrevue avec Charley E.E Levy directeur de l’AEJM Par: Joseph Elfassi

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es écoles juives de Montréal doivent répondre à deux attentes : les standards administratifs du cursus national du gouvernement du Québec, d’une part, et les attentes religieuses et identitaires de la communauté, de l’autre. Ce ne sont pas des besoins incompatibles, mais pour aider les écoles juives à faire le lien avec le gouvernement, il existe l’Association des Écoles Juives de Montréal. Malgré les doubles attentes de ces écoles juives, celles-ci offrent une éducation de qualité à leurs élèves. Et les résultats sont toujours prometteurs. « Nos élèves, en grand nombre, vont très loin dans les études universitaires » et participent en bons citoyens au développement du Québec. Prouvant ainsi que les difficultés rencontrées par les écoles ne se traduisent pas en obstacle pour une éducation de qualité. L’association représente 8 corporations, ce qui signifie quinze établissements scolaires, totalisant une charge de 4500 élèves. Fondée en 1969 suite à l’apparition du Ministère de l’Éducation, l’association à but non lucratif est formée par les membres, directeurs du conseil d’administration. Charley E.E. Levy, Directeur Général de l’Association des Écoles Juives, apporte une précision quant au mandat de l’organisation. « Nous n’avons pas d’autorité sur les écoles. Nous sommes au service des écoles. Nous facilitons les relations entre les écoles et le gouvernement et les autres instances éducationnelles. » Dans les mots de M. Levy : « Les écoles juives offrent des services éducatifs aux élèves, dans des établissements reconnus pour fin de financement par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du 86

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Sport du Québec. Elles opèrent toutes avec un permis décerné par le M.E.L.S., c'est-à-dire, dans le respect de l'application de la loi sur l'enseignement privé, et en échange, reçoivent un financement qui s'élève à environ 60% des subventions accordées aux écoles publiques. » Les frais d’administration et de gestion additionnels, augmentés par des cours en plus et des besoins spécifiques, créent un fardeau financier qui se traduit par une hausse des frais de scolarité. L’Association aide donc les écoles avec la recherche de subventions et d’allocations complémentaires pour tenter de pallier au besoin supérieur d’argent. Cependant, assure Charley E.E Levy, ces frais additionnels ne servent pas nécessairement de dissuasifs à la plupart des familles juives dans la métropole. « Le choix d’une école juive relève avant tout d’une question d’identité. Dans quelques rares cas dans les écoles orthodoxes, des familles n’amèneront pas leurs enfants à l’école juive à cause de problème d’argent. Mais en général, dans les autres écoles, lorsqu’il y a éloignement de ces institutions juives, c’est soit une question d’argent, soit parce que les parents souhaitent une éducation différente pour leurs enfants, par rapport au contenu, au nombre d’heures de cours et à la sélection des élèves », explique le Directeur Général de l’Association. Lorsque c’est une question d’argent, il faut se rappeler que les écoles « bénéficient également du soutien de la communauté juive, qui, grâce à une tradition philanthropique bien ancrée dont

elle peut être fière, contribue plus de cinq millions au fonctionnement du réseau scolaire. » « Il y a des inquiétudes qui peuvent parfois créer des tensions avec les écoles en question parce qu’il existe depuis quelques temps un questionnement de l’identité nationale qui tourne autour de la laïcité, entre autres. » explique Charley Levy. « D’un coté, les écoles publiques sont orientées vers la construction de l’identité nationale et l’État veut avant tout former des citoyens. Tandis que nos écoles ont surtout pour objectif de perpétuer une appartenance à la communauté. D’où la tension. » Et d’où parfois un œil méfiant envers les écoles à visée confessionnelles. « Mais nous satisfaisons ces doubles attentes », parce que ces valeurs ne sont pas incompatibles. « Le système de valeurs dans le curriculum national n’est pas incompatible avec les valeurs juives, qui elles, de toute façon, sont basées sur un profond respect de la société qui l’accueille », conclut Charley E.E. Levy. Il est important pour la communauté que les enfants juifs reçoivent une éducation dans ces écoles juives pour maintenir la vitalité de la communauté juive à Montréal. « Il est évident, que les élèves des écoles juives ont tendance à se rapprocher de leur communauté plus tard. » affirme Charley Levy. « Ces écoles développent l’appartenance à la communauté. »


Des rabbins répondent à la questions: qu’est-ce qu’être Juif à Montréal? Par: Joseph Elfassi

Rabbi Saul Emmanuel ( Rabbi du How do you see the future of the Être Juif à Montréal, c’est vivre dans une

Conseil rabbinique Vaad Hair responsable de la Kashrut et des tribunaux rabbiniques à Montréal)

What it is for you to be jew today in Montreal ? It is extremely easy to be a practicing Jew. There are certain problems in education. The main problem is the state wants to determine which schools your children should go to, and what language to study in, which is difficult for some religious families. It’s kind of similar to Communist Russia. How do you see the future of the Montreal jewish community? The education is forming an extreme challenge. It is going to be the biggest challenge, because this will decide the future of the community. Families are going to have to make choices. Some families will decide not to settle in Montreal. It is difficult for immigrants. Difficult for those who want a certain type of education, but cannot have access to it.

Rabbi Poupko

What it is for you to be jew today in Montreal ? We’re living within a very vibrant community. There are wonderful opportunities for synagogues, opportunities that come with unique challenges. Our demographic has changed, and so the old institutions need to be changed sometimes. Our political challenges are unique in North America. Jews are viewed radically different than how we perceive ourselves. But the biggest challenge is going to be the growing popular antagonism towards education for our children.

Montreal jewish community? I think that down the line, 20 years it will be smaller than now, but more religiously commited. Religious is growing. Character of the community will be more committed. Much more french than it is today. Community that will have survived and overcome the challenges in ways we can’t anticipate.

communauté qui répond à plusieurs besoins, plusieurs soucis. Je pense au nombre d’écoles, aux maisons pour personnes âgées. C’est une communauté qui répond à tous les besoins. On pourrait faire encore plus, mais il y a déjà pas mal qui se fait. Par rapport aux autres communautés, Montréal est gâté, d’un point de vue école, maisons pour personnes âgées et hôpitaux.

Rabbin Chalom Chriqui

Comment voyez-vous le futur de la communauté juive à Montréal? Je vois le futur en Israël. L’avenir ne se joue pas ici. L’avenir se fait en Israël. Si j’avais un conseil à donner aux jeunes, je les inviterai à penser à leur installation sur la terre d’Israël. Plutôt que de s’investir ici, je leur dirai de s’investir en Israël.

Qu’est-ce que cela veut dire pour vous d’être un Juif à Montréal aujourd’hui? Un Juif c’est un Juif, qu’il soit à Montréal ou n’importe où ailleurs dans le monde. Il faut qu’il applique la Torah et qu’il fasse ses mitsvots. Un juif qui fait du hessed, la bonté (pas nécessairement la tsedaka) c’est une grande chose. Au point de vue communautaire, que chaque Juif s’implique dans la communauté, c’est un but très important. Comment voyez-vous le futur de la communauté juive à Montréal? La communauté est florissante, d’un point de vue de la pratique du judaïsme. C’est une communauté unie où on peut trouver une belle interaction entre différents groupes. Les gens essaient de s’aider. L’un s’inquiète de l’autre, d’une manière générale. Je pense que la tendance va se maintenir et aller en s’augmentant. La communauté sépharade est composée de nombreux jeunes, qui s’attachent aux valeurs du judaïsme, à sa pratique et à ses origines marocaines.

Rabbin Jacob Levy

Qu’est-ce que cela veut dire pour vous d’être un Juif à Montréal aujourd’hui?

Rabbi Chaim Steinmetz

What it is like for you to be jew today in Montreal ? The beauty of the Montréal community is the friendliness and warmth. Montreal feels like a small community, where everyone seems to know everyone, even though we have nearly 90,000 jews. It is joy to live in a community that is so close knit and friendly. How do you see the future of the Montreal jewish community? Well, there will be challenges, for sure. Not just in Montréal, but for Jews in all of north America. There’s assimilation and intermarriage, and the high costs of schooling. But geographically and economically, Montréal is still quite attractive to Jews, and our community has a unique culture and warmth that will continue to interest future generations to live here.

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Être juif à Montréal. La vision d’Andrés Spokoiny Directeur général de la Fédération CJA

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tre juif à Montréal c’est avant tout vivre dans des univers différents. C’est aussi vivre à l’intérieur de cercles concentriques et entrecroisés composés de majorités et de minorités : Anglais et Français, Américains et Européens, le passé de la Main et le futur de la banlieue Ouest. Être juif à Montréal c’est être sépharade et souhaiter à tous ses frères un « Gut Shabbess » ou être ashkénaze et célébrer la « Mimouna ». Être juif à Montréal c’est être le dépositaire de traumatismes et de rêves nés sous différentes latitudes. C’est Léonard Cohen et Gad Elmaleh, ce sont les bagels et la viande fumée aussi bien que et le couscous et la harira. Être juif à Montréal c’est également être ébloui par le caractère unique de la ville. C’est, sans l’ombre d’un doute, le fait de vivre dans une communauté particulière et étonnante par sa diversité et pourtant dotée d’une grande cohésion. Une communauté où le nouveau et l’ancien se donnent l’accolade et parfois se disputent. Une communauté fière de

ses traditions, mais qui souvent se bat pour le changement et pour être avantgardiste. Une communauté qui possède une atmosphère juive unique en son genre. Un endroit qui, par exemple, se targue d’avoir le taux le plus élevé d’enfants fréquentant les écoles juives en Amérique du Nord. Être juif à Montréal c’est vivre à la croisée des chemins, là où la géographie croise le temps. À Montréal, on change de continent en traversant les rues et on se promène à travers les siècles tout en marchant le long d’une avenue. Être juif, c’est posséder la seule culture au monde pour qui l’Âge d’or reste toujours à venir. Je pense que ceci s’applique à notre communauté ici à Montréal. Nous avons le potentiel pour être le meilleur endroit en Amérique du Nord pour être juif (je pense que c’est déjà le cas.) Mais pour réaliser un futur radieux pour nous tous, l’ensemble des Juifs de Montréal a besoin de s’approprier cette diversité et cette complexité plutôt que de la craindre. Nous devons apprendre comment con-

juguer la tradition avec le changement et la préservation avec la créativité. Le monde juif est à l’aube de changements radicaux en ce qui a trait aux concepts d’identité et de communauté dans lesquels nous puisons notre raison d’être et nous définissons notre sentiment d’appartenance. Pour se développer dans un environnement en constante évolution, notre communauté juive doit être inclusive, ouverte et à l’écoute de toutes les voix qui composent la chorale de la vie juive. Elle a besoin d’encourager les Juifs à exprimer leur judaïté par de nouvelles façons. Elle a besoin de reconnaître que, dans bien des aspects, ce qui nous amenés ici ne va pas nous conduire là où nous nous dirigeons. Dans de divers aspects, nous aurons besoin de remettre en question les idées reçues et de trouver de nouvelles formes d’expression. Montréal a besoin de faire appel à son passé pour s’en inspirer sans toutefois lui donner un droit de veto.


What it is to be a Jewish Montrealer ? Adam Atlas

president of the Jewish Congress of Quebec

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eing Jewish in Montreal is eating warm challah when it's minus 40 outside. It is keeping the flame of our culture and spirituality burning amid weather that is frigid and a people, the Quebecois people, who are warm, but also huddled around their own cultural and spiritual flames. The long dark winters, ironically, bring us together earlier and for longer on Shabbat. The novelty our our traditions to some of our fellow citizens creates opportunity for exchanges of stories, traditions andlanguages. Old stock Quebec Jewish families, of the city or the country, joined by refugees from pogroms, orphans from the Holocaust, escapees from economic collapse have come together in a way like no other community in the world to produce especially committed citizens and committed Jews. The Jewish Montrealer speaks French, English, Hebrew and some Yiddish and dreams of a bright future on this cold but promised land.

What is the future of the Jewish community of Montreal?

More than ever, the Jews of Montreal will reflect the variety of faces of Montreal itself. Anglophone, Francophone, Hispanophone, traditionally dressed or dressed in the latest irresistible Montreal fashions, Jewish Montrealers will, I

believe, likely blend their distinct identity into the distinct culture of our city. The generation now beginning families is more bilingual than any preceding generation and has accepted the French reality of Quebec. As Montreal is part of an island of French in North America, so does that island give a flourishing place for its very own Jewish community. In Quebec, preserving one's heritage is 'de rigueur', and that ethos will serve as model for the Jewish community of Quebec to be preserved as Jewish in a unique way that is Canadian, Quebecois and often Montrealais. In the long run, the current flashpoints betwen majority and minorities will, I hope, give way to recognition of the beauty of each culture represented here on this Island, with a common communal destiny. I believe we will likely move into new neighborhoods, perhaps even outside of Montreal, and continue to build this place and our families around the warmth that we create and that which we share with our fellow Montrealers. Adam Atlas Attorney at Law 5585 Monkland Avenue, Suite 150 Montreal, QC H4A-1E1, Canada Direct: 514-842-0886 atlas@adamatlas.com / Skype: adam.atlas / www.adamatlas.com


Être juif à Montréal et quel avenir pour la communauté juive montréalaise. Par: Marc Kakon

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our moi, être juif à Montréal c’est avant tout ressentir une grande fierté au quotidien, tout d’abord de pouvoir exprimer librement ma judéité sans contraintes. C’est en même temps la satisfaction d’évoluer dans un environnement sépharade qui correspond à ma culture et à mon identité. C’est également d’appartenir à une communauté plurielle, majoritairement ashkénaze par le nombre, mais aussi latine, russe, française, irakienne, libanaise, égyptienne etc…Côtoyer tout ce monde presque tous les jours en raison de mes fonctions communautaires et découvrir la beauté de notre diversité. C’est sans aucun doute, le bonheur de voir mes enfants partager les valeurs que mes parents et grands parents m’ont transmis tout en sachant qu’à leur tour ils sauront les transmettre à leurs enfants.

Être juif à Montréal c’est également constater avec satisfaction le haut degré de solidarité exprimé par mes coreligionnaires chaque fois que l’on fait appel à eux. C’est le plaisir de rêver et de m’exprimer en français, ma langue maternelle. Et puis comment ne pas sentir cette immense satisfaction devant les « success stories » de tant de membres de notre communauté et ce à tous les niveaux, encore une preuve du bonheur d’être juif à Montréal. Quant à ce qui a trait à l’avenir de la communauté juive, je suis convaincu que le futur réside dans l’union de nos énergies, j’entends par là une collaboration toujours plus poussée entre la communauté ashkénaze qui est et qui reste, ne l’oublions, pas la pionnière en matière de création d’institutions juives à Montréal et surtout de leur bon fonctionnement. Aucune de nos deux

communautés ne peut se permettre luxe dans le contexte actuel, de vieillissement de la population, d’un certain exode de nos jeunes et de bien d’autres facteurs conjoncturels comme l’environnement politique par exemple, de faire cavalier seul. Nous devons avancer ensemble afin de créer les meilleures chances possibles de réussite. Il n’y a pas de raison pour que dans un grand pays comme le Canada et une ville comme Montréal nous ne soyons pas capables de créer avec l’ensemble de nos forces et de nos ressources une communauté juive plus forte, riche de sa diversité et toujours vibrante. Un engagement plus actif des membres de notre communauté auprès des diverses institutions communautaires juives peut-être le garant de la pérennité et d’un brillant avenir pour nos enfants qui hériteront de cette belle communauté montréalaise. *Président de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec


Le point de vue ! de Sylvain Abitbol Que signifie pour vous d'être juif aujourd'hui à Montréal? Je voudrais tout d’abord mentionner que la communauté juive de Montréal est reconnue tant en Diaspora qu’en Israël comme étant très sioniste, active dans sa défense d’Israël et dans son combat contre l’antisémitisme ainsi que par sa philanthropie aussi bien auprès d’œuvres caritatives juives que non juives. Être juif à Montréal c’est voir avec fierté la contribution de notre communauté à l’essor de la société dans laquelle nous vivons. Être Juif à Montréal c’est la fierté de structures communautaires, un hôpital, un théâtre, un réseau d’école¸ une radio juive, le drapeau d’Israël flottant prés du drapeau du Québec et celui du Canada, un réseau de support aux personnes âgées et aux personnes défavorisées, un service d’accueil aux nouveaux immigrants, la célébration passionnée du Yom Haatsmaout et j’en passe. Être Juif a Montréal aujourd’hui c’est faire partie d’une mosaïque extraordinaire un peu comme Israël ou se côtoient des Juifs établis depuis plus de 150 ans, des Juifs arrivés il y a 50 ans d’autres dans les 10 dernières années. Et le tout a travers une gamme religieuse allant de l’orthodoxie au très libéral. Des Juifs dont la langue maternelle est l’anglais, le francais, l’espagnol, l’hébreu, le russe, l’arabe et que l’on côtoie dans les couloirs de la Fédération CJA.

Être juif à Montréal aujourd’hui c’est pouvoir s’épanouir en tant que juif tout en n’étant pas expose au dilemme de la double appartenance de certaines communautés juives. Si on peut aujourd’hui porter fièrement une kippa dans la rue sans danger on sent dans l’air un changement. Le travail constant du Congrès Juif Québécois et du Comité Québec Israël souligne le besoin crucial d’être à l’écoute et d’être vigilant. Comment voyez vous la communauté juive dans les prochaines années? Il est difficile de prévoir le futur car l’histoire n’est pas statique et certains événements imprévisibles peuvent avoir un impact énorme. En effet notre communauté a connu certains bouleversements dans le passé tel qu’un déménagement à Toronto d’un grand nombre de familles à la suite de l’élection du premier gouvernement indépendantiste au Québec en 1976. Cet événement a définitivement changé le profil de deux communautés : celle de Montréal et celle de Toronto. Néanmoins à moins d’événements majeurs que nous ne connaissons pas aujourd’hui, je voudrais aborder les défis que nous devons adresser et qui nous affectent.

Dossier

Mondialisation oblige, nous assistons a l’exode de beaucoup de nos jeunes gradués vers Toronto, New York, Miami et Los Angeles et ce pour des raisons de travail ou d’affaires. Pour des raisons idéologiques nous assistons a l’émergence d’une émigration vers Israël de jeunes familles nées et éduquées a Montréal. Nous assistons de plus à un vieillissement de la population souche et à une augmentation de la population ultra orthodoxe. À cela ajoutons la venue de jeunes familles juives de France et on imagine que le Montréal Juif que nous connaissons aujourd’hui est en train de changer à telle enseigne que la Fédération CJA et la CSUQ font une analyse stratégique de ce que pourrait être la communauté juive de Montréal en 2020. Lorsqu’on qu’on ajoute a cette situation la diabolisation de l’État d’Israël qui est en fait une autre forme d’antisémitisme on voit que notre communauté est soumise a trois forces concentriques allant de l’intérieur vers l’extérieur immédiat et l’extérieur plus éloigné. C’est lorsque les forces de l’histoire sont les plus fortes que les Juifs ont démontré leur extraordinaire capacité d’adaptation, de résilience et de créativité et il ne fait aucun doute que nous saurons trouver les solutions aux énormes défis qui sont devant nous.

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By: Rabbi Lazer Brody

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ne can’t overemphasize the importance of raising spiritually healthy children. This is no easy task, and it can't be done by remote control. The Torah in several different places commands us to take an active role in educating our children (Vehigadta, Veshinantam, etc.) – so, it's not enough that we send kids to school, even the best schools, pay their tuition, and then run off on our merry ways and think we're good parents. Child education doesn't work like that. Our entire purpose on earth is to get to know Hashem – we do that by way of emuna. Hashem's greatest praise of our forefather Abraham was that he’d raise his subsequent generations in emuna. In other words, he’d be a proper role model and teach his offspring to act just like he does. One may ask, why is Abraham the forefather of the Jewish people? Noah was also upright, as were Shem and Ever, his

son and great grandson. The reason is that Noah, Shem, and Ever were pious, but they made do with their own piety. They didn't make an effort to teach the subsequent generations. If they had a son or grandson that took interest – fine; if not, they continued on with their own studies, and let their offspring go in whatever direction they pleased, right or wrong. Such a laissez faire education system led to all kinds of evil. Avraham, Isaac, and Jacob, on the other hand, actively taught their kids. Tradition tells us that a person’s favorable judgment in the Heavenly Court after he finishes his term of service in this world is conditional; one doesn’t earn his or her permanent place in Gan Eden until the Heavenly Court sees how the subsequent three generations turn out. In other words, once your greatgrandchildren are living lives of emuna, you get your permanent penthouse in Paradise.

Even more important than our own future rewards is that if we don't teach our children, we completely miss our mission in life. Educating children is like flying a jet airplane – first, you can't fake it. Either you know how to fly the thing or you don't. Second, the tiniest mistake can lead to tragic results. Many unthinking parents destroy their own children with their own two hands. So, you can't lie in child education; you can’t adlib or fake it. Educating children reflects the real inner dimensions of a parent, as they are reflected on a child. Therefore, you can go through the motions in business, or you can fool your teachers in school, but in child education you can't fake it. What you truly know or don't know reflects on your children. Here are a few common mistakes in child education, the type of approaches that definitely backfire: LVS - MAG J OCTOBRE 2010

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Do as I say (not as I do) – no child can stomach hypocrisy; kids “off the derech” often reflect parents that are “off the derech”.

Force feeding – in Jewish religious law, force-feeding is cruelty to animals and forbidden. So, if it’s not acceptable for geese, and goes against several clauses of halacha, so why should it be OK for children? Proper child education is never by coercion, but by personal example. Kids have finely developed radar that hones in on inconsistency and hypocrisy.

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Lack of parental motivation, sincerity and conviction - Our sages teach us that things from the heart penetrate the heart. A parent can't teach what he or she doesn't believe in; you can't educate a child in neatness or orderliness when the parent is slovenly. Let's take another example – laziness of parents. If a parent can't wake up, why is he yelling at the kids when they don’t get up on time? Late-rising parents almost always run a chaotic household. It’s really important that a child leaves home for school on the right foot in the morning, after eating and drinking, at the child's own natural pace, and with a blessing. The child can’t do that if the under-motivated parent is still wallowing in bed, especially when he or she was awake half the night wasting time on Facebook.

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Expecting children to be miniature adults - another fallacy in child education is when the parents demand that the children are miniature adults. Children have different needs at different developmental stages – healthy children should grow up naturally, and behave according to their particular age. In other words, they should be allowed to play! Take the pacifier, for example. I once knew two professional parents who didn't let their 3-yr. old have a pacifier. Ultimately, that child will be doomed to neuroses, because his wasn't allowed to be a child.

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Museum-director mothers - these are the ones who are sticklers for cleanliness and order; they place more importance on their Persian rugs or Italian velvet sofas rather than on the souls of their children. Usually, they're yelling at their kids all day long. The message they give is to live for material things, and that we are to serve the things rather than the things serving us. Mothers who are compulsive about cleanliness usually raise kids that are nervous, disoriented, and insecure. A child needs to play, he needs to grow naturally, just like a plant needs to grow naturally with its own requirements. Where there’s no sunlight, the plant dies. When mothers and fathers rob the loving parental illumination from their children, the children wither. Spiritually speaking, the child's needs at various stages in life are the very light of his or her tender soul.


Par : Dr. Haim Harboun

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a société actuelle a évolué très vite par rapport à l’homme. Celui-ci est envahi à longueur de journée d’informations diverses, d’inventions nouvelles et d’une technicité de plus en plus performante. Les hommes qui ne sont pas capables de suivre le rythme de l’évolution de la société sont abandonnés à leur triste sort. Les autres conforment leur vie aux exigences de la société. Ils versent dans une aliénation inconsciente qui fait d’eux de véritables esclaves. Ils suivent, comme des Moutons de Panurge, ce

que la société leur impose. Ils vivent au gré de la mode du moment. C’est ainsi que l’on a été amené à considérer la performance comme une valeur dominante. Ce n’est pas le chercheur – qui passe des années dans son laboratoire pour trouver un médicament capable de guérir une maladie mortelle – qui fait l’objet d’admiration, mais plutôt le cycliste qui arrive premier au Tour de France ou le joueur qui marque le plus de buts au Mondial de football. La conséquence de cette évolution : de nouveaux dieux sont apparus, tels la Star

Académie, la dictature des régimes amaigrissants, les stars du football... C’est le retour à l’idolâtrie afin de supporter les frustrations et le stress permanents. L’échec est devenu une source de dépression. Le grand patron d’un restaurant se suicide parce qu’il a perdu une étoile, car cela lui prouvait qu’il n’était plus performant. Lorsqu’une personne – malgré beaucoup d’efforts – constate que la réussite n’arrive pas, une véritable honte et un effondrement d’ordre narcissique font alors surface. LVS - MAG J OCTOBRE 2010

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Pour parvenir à ses fins – c’est -à -dire au sommet, ou comme on dit dans les milieux spécialisés “être au top” – on n’hésitera pas à utiliser tous les moyens : chantage, séduction, mensonges, violence verbale et parfois même physique. Pourquoi cette inflation de soi, cette soif d’admiration, ce besoin de domination ? Parce que les hommes veulent montrer qu’ils sont capables d’affronter les exigences de la société actuelle. Celle-ci est devenue une grande fabrique de personnalités narcissiques. Il faut savoir que ce type de personnalité se dessine dans l’enfance. Pendant les premiers temps de la vie, on n’a qu’un souci : être l’unique objet d’amour de ses parents. C’est sur l’assurance que l’on a de cet amour que se construit notre narcissisme, la confiance en nous nécessaire pour avancer et trouver sa place parmi les autres. L’amour parental est un échafaudage qui nous porte toute notre vie. Cependant, l’instabilité de la société, la rapidité d’évolution de la technicité, la misère qui sévit dans le monde, les catastrophes naturelles ou provoquées, l’insécurité inhérente au mode de vie de cette société, conduisent les parents à la

surprotection de leurs enfants. C’est cet excès d’amour reçu qui se manifeste dans l’attitude conquérante de certains. Assurés par leurs parents d’être les plus forts, les plus beaux, les plus brillants, les enfants pensent que leur identité ne peut se décliner qu’au superlatif. Ne pas rester au sommet revient à introjecter la perte de la reconnaissance parentale et plus tard celle de la société. Mais le sentiment d’avoir manqué d’amour peut aussi perturber la construction d’une personnalité narcissique. En effet, la demande d’amour du tout-petit est sans limite. Chaque enfant veut être le préféré de ses parents. C’est d’ailleurs l’origine de la jalousie, à laquelle l’enfant du milieu est beaucoup plus exposé. L’aîné est fort et commande, le benjamin, lui, est chuchoté. Les parents doivent faire preuve d’intelligence et de savoir-faire. Grâce à l’affection bien partagée des parents, chacun des enfants finit par reconnaître les privilèges assurés par son rang. Une bonne éducation doit normalement conduire l’enfant à trouver sa place au sein de la famille. L’affection, en principe, doit faire disparaître la

jalousie, mais ce n’est que l’apparence. Dans la réalité – et inconsciemment – l’individu peut garder le sentiment d’avoir été dépossédé de sa place de leader. À défaut de pouvoir la reconquérir dans le coeur des parents, il va s’efforcer de la gagner au sein de la société. Dans ce cas, la société vient se substituer à la famille. C’est donc l’enfance – encore une fois – qui est déterminante. Pratiquement, la plupart des problèmes trouvent leur origine dans l’enfance. Ces problèmes seront réglés une fois que l’enfant deviendra adulte. C’est là l’origine de la quête permanente du succès. Qui dit enfance dit aussi attitude et comportement des parents. Or, la société impose inconsciemment ses clichés et ses modes et les parents, pour être soi-disant à la page, agiront (sans le savoir) conformément à ce qu’impose la société. Celle-ci impose une vie trépidante et l’obsession de la performance. En obéissant docilement à ces exigences, les seules victimes seront les enfants.



Transmettre une entreprise aux membres de la famille Parmi les méthodes couramment utilisées aux fins de la transmission de l’entreprise familiale à la génération suivante, citons le gel successoral. L’utilisation de cette méthode peut parfois impliquer la création d’une fiducie familiale. Par : Samy Amar, C.A.

GEL SUCCESSORAL

Le gel successoral nécessite la restructuration du capitalactions de l’entreprise. Essentiellement, vous gelez votre participation dans l’entreprise à un moment donné, en échangeant vos actions pour des actions ayant une valeur déterminée (« actions de gel »). De nouvelles « actions de croissance » sont ensuite émises en faveur des membres de la famille, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire d’une fiducie familiale, de sorte que la croissance de la valeur des actifs leur reviendra et sera imposable pour eux. Il importe de noter que, généralement, le propriétaire ne renonce pas au contrôle des voix dans la société tant que la totalité ou la majorité des actions de gel ne lui sont pas rachetées. Aux fins de la planification successorale, le fait de geler votre participation dans l’entreprise permet de plafonner ou de limiter l’impôt à payer au moment de votre décès, de sorte que vous pouvez planifier en fonction de ce montant à payer. Vous pouvez également contracter une assurance pour financer l’impôt à payer.

FIDUCIE FAMILIALE

En général, dans le cadre d’un gel successoral, les actions de croissance ne sont pas émises directement en faveur des membres de la famille, mais sont détenues par les fiduciaires d’une fiducie familiale au profit des membres de la famille de l’auteur du gel. La fiducie familiale peut être établie de manière à offrir un maximum de souplesse pour les distributions de revenus et de capital provenant des actions de croissance. Vous pouvez donc décider quels membres de votre famille devraient recevoir des distributions et à quel moment. Cette souplesse peut permettre un fractionnement du revenu, grâce au transfert des revenus d’une personne imposée à un taux élevé à une personne imposée à un taux inférieur. L’écart entre les taux d’imposition donne lieu à des économies d’impôts pour la famille. Il existe toutefois certaines règles fiscales qui sont susceptibles de limiter votre capacité de fractionner votre revenu avec certains membres de la famille. Comme les fiducies familiales représentent un secteur complexe de la fiscalité, une planification minutieuse et l’avis d’un fiscaliste sont essentiels.

RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE : MOMENT IDÉAL POUR UN GEL SUCCESSORAL

La crise économique frappe tout le monde et si vous deviez vendre votre entreprise aujourd’hui, vous constateriez que sa valeur a baissé. Aussi, les successions qui ont été « gelées » dans un contexte économique favorable sont peut-être surévaluées en cette période de volatilité des marchés. Le moment 100 OCTOBRE 2010

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est donc idéal pour procéder à un gel successoral ou un regel (si un gel successoral a déjà été effectué) et de réduire ainsi le fardeau fiscal global. Pour mettre les choses au pire, disons que votre entreprise a perdu 50% de sa valeur. Vous avez cependant toutes les raisons de croire que sa valeur se redressera dans les deux à cinq prochaines années. Si vous procédez à un gel aujourd’hui, les avoirs qui auraient été imposables à votre décès peuvent désormais être reportés et transférés à la génération suivante qui pourra tirer parti de la récupération de la valeur perdue par l’entreprise et de son retour à la croissance. Envisageons un autre scénario selon lequel une mère aurait « gelé » sa succession il y a trois ans, lorsque son entreprise était évaluée à 10 millions de dollars. L’entreprise vaut peutêtre seulement 7 millions de dollars à l’heure actuelle. Si la mère croit que la diminution est temporaire, alors un nouveau gel successoral devrait être envisagé. La mère pourrait transférer ultimement la différence de 3 millions de dollars à ses héritiers, d’une façon efficiente au plan fiscal. À son décès, le règlement de la succession serait fondé sur la valeur de 7 millions de dollars, ce qui permettrait d’éviter de payer d’importants impôts sur les gains en capital.

ÊTES-VOUS PRÊT POUR UN GEL SUCCESSORAL ?

Vous n’avez pas à renoncer au contrôle de votre entreprise lorsque vous procédez à un gel successoral. Avant de recourir à cette stratégie de planification fiscale, vous devez toutefois vous poser les questions suivantes : • Connaissez-vous la valeur actuelle de votre entreprise? • Pensez-vous que la valeur actuelle de votre entreprise et des autres actifs qui vous appartiennent est suffisante pour vous permettre de bien vivre pour le reste de votre vie ? • Entrevoyez-vous des changements dans vos besoins financiers ou votre situation familiale ? • Êtes-vous prêt(e) à donner à des membres de votre famille une participation dans les capitaux propres de l’entreprise ?



Organic vs. Supercharged Corporate Growth By Moses Bendayan, CFA

W

e have recently heard a fair amount on the news about an abundance of potential businesses that will be up for grabs in the next decade. As opportunities present themselves, entrepreneurs will ponder on a key question: “Should I grow through acquisitions or focus on organic growth?” One thing is certain a business has to grow. Ask they say “if it is not growing its dying”. Organic growth can sometimes be seen as boring and slow. That said it does provide the illusion of control since all decisions remains with the owner. That perceived control comes at a cost which is growth. Making an acquisition however can be daunting even for experienced players let along novices, and while acquisitions could be alluring, the wrong move could be devastating. Choosing to disregard acquisitions can by the same token, be a fatal mistake. Competitors may not be so patient and may choose to grow through acquisition. As competitors get larger, smaller companies are at risk. Being a dominate company has numerous advantages in some cases it allows them to dominate certain accounts leaving smaller players out in the cold. So is making an acquisition the right solution? Acquisitions require a great deal of planning pre and post acquisition. They suck a tremendous amount of resources and energy and if executed 102 OCTOBRE 2010

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poorly, can wipe-out any potential benefits. Beyond making economic sense, there are several key factors that must be taken into consideration in determining if it is the right fit. Some of my more religious clients have provided me with a nice analogy. Purchasing a business is like entering a marriage; you have to make sure it’s the right Kala. The combination of two entities should produce tangible synergy. My experience has taught me that the better acquisitions are the ones that are a natural extension of a business. Beyond just making a return on an investment, purchasing a company is driven by realizing potential synergies. Synergies can sometimes be elusive and difficult to quantify. Purchasers tend to overestimate the synergetic benefits of a business and thereby inflating the purchase price. A common overstatement is the cost savings attributable to administrative costs. A more elusive consequent of a business combination is the loss of certain customers. Though it is normal to experience some customer loss quantifying it can be challenging. An acquisition must be strategic and accrue in value over time. Purchasing a business is all about price. A good acquisition is a business that fits and is priced properly. The first rule is removing the synergies from the mix and evaluating the potential target on a standalone basis. The synergies should be considered separately and manage-

ment should challenge its likelihood of success. Some synergies can take time to materialize, such as cross selling opportunities. The timing of these synergies should be scrutinized. Other synergies that relate to purchasing raw material can be easier to quantify. In the past, I had a client that was purchasing resin (“plastic”) to produce speciality containers. He knew that by purchasing a certain company he would have greater purchasing power for resin and could purchase resin at a lower cost. This would in turn increase his profit margin and make him more competitive. In this particular case, the benefit could be quantified with a significant level of precision. This permitted my client to aggressively bid on this opportunity. A proper due diligence is the cornerstone of a good acquisition. Purchasers think that concluding on a price is a big achievement, what they fail to realize is that over 50% of all sales don’t pass the due diligence phase. Sellers tend to embellish the opportunity and focus strictly on the benefits of the acquisition. Most often when taken a closer look at a business we have found surprises. The simple ones are; having a large dependence on a few customers, a significant amount of bad debts or sales discounts and long collection cycles. The simplest and sometimes most costly is the employee severance liability that a new owner inherits. The


harder ones to find are always interesting. Sometimes they come in the form of warranties made to customers that could come back to haunt the new owners. Others include potential lawsuits or potential corporate tax assessments. No one enjoys getting an unsolicited visit from the tax man. Obviously, they are ways to protect purchasers from these unfortunate liabilities. The key is to try to uncover issues before they arise and have the right purchase agreement as to insolate the buyer from surprises. Financing is critical. A formidable challenge often comes in financing an acquisition as well as its ongoing operations. Financing the goodwill portion of an acquisition can be difficult as Canadian banks are fixated on tangible assets. To assist purchasers the government has put in place some transition financing support programs. These programs, for a fee, guarantee the bank’s losses in case a purchaser defaults on a loan. These programs have proven to be instrumental in structuring several of my deals. Sometimes bank debt is not enough, an equity injection is required which can only be provided by a new partner. For several sole proprietorships

adding a partner to make an acquisition is unpalatable. A possible alternative to raising additional capital is a more expensive debt that requires no collateral guarantees but cost more. This type of loan is often referred to as subordinated debt. This debt is well suited for cash rich businesses that generate a steady income stream but have little tangible assets. However, before purchasers jump the gun on this form of financing, the funds come at a steep premium generally costing 12% to 18% a year versus a traditional bank loan that cost 5.5% to 6.5% a year. An acquisition should be manageable and easy to integrate. The one thing purchasers forget in the mist of the excitement is often the most important, the integration of an acquisition. Most acquisitions fail due to a lack of integration planning and execution.Integration starts even before the acquisition is concluded. Once the due diligence starts, so does the integration. Integration includes employees which can oftentimes make or break the deal. Beyond meshing the cultures, there maybe large discrepancies in employee benefits that need to be tackled at the offset. Early

identification of challenges and opportunities can break down the barriers of resistance of current and newly acquired employees. What has worked best for clients in the past is to prepare a 100 day plan. The plan should be fairly detailed and would enable management and employees to keep track of progress in the mist of what is often perceived as a chaotic period. If the answer is to grow through acquisition, it should be done diligently. Most private corporations do not have the luxury of having a full time mergers and acquisitions department. Successfully purchasing a business requires a great deal of resources in a relatively short period of time. The best thing to do is to hire an external firm that can fill that gap in a timely manner and ensure success‌ potentially propelling a business to new heights. Moses Bendayan specialises in the purchase and sales of businesses. He has over a decade of experience in this area. He leads the M&A and financing department at BGK Corporate Strategies. For more information please contact him at 514.231.1577 or mosesb@bgk.ca.


Téléphone portable, ordinateur,

Attention aux

Adeptes du chat, des SMS, de la causette, des jeux vidéo, de la glisse ou encore des salles de fitness,sachez que médecins et kinés donnent l’alerte : des maux surprenants vous guettent.

C

’est tendance. Mais ça peut vous conduire droit aux urgences. Nos modes de vie changent et certaines activités peuvent avoir un impact sur notre santé. «À un moment donné, parce que c’est la mode, un certain nombre de nouveaux accidents font leur apparition», souligne le Dr Charles Amar. Sports, loisirs, moyens de communication ou de déplacement urbain, tous amènent leur lot de petits et gros bobos, parfois très inattendus.

La «tendinite du Blackberry», anciennement «nintendonite» Le Blackberry, c’est ce smartphone doté d’un clavier, qui permet de recevoir et d’envoyer des courriels. L’American Physical Therapy Association (Apta) publiait déjà en 2006 une série de recommandations pour prévenir les affections liées à l’usage de ce type d’appareils mobiles. L’utilisation répétée du pouce avec une certaine force et sur une petite surface peut en effet provoquer une «tendinite de Quervain». «Il s’agit d’une inflammation des tendons reliant le pouce au poignet », explique le Dr Charles Amar, urgentologue à l’Hôpital Jean-Talon. «L’usage intempestif d’appareils comme le Blackberry par des personnes qui ne sont pas habituées à les utiliser ou qui ont des fragilités, favorise cette pathologie». Les adeptes des SMS et des consoles vidéo mettent eux aussi leurs pouces à rude épreuve. Dans les années 90, la vogue des consoles Nintendo avait déjà provoqué une vague de tendinites de Quervain, rebaptisée «nintendonite». Cette affection du pouce se manifeste par une douleur située au bord externe du poignet, qui 104 OCTOBRE 2010

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gêne les mouvements du pouce dans les gestes de la vie quotidienne. «Il n’existe pas de spécificité si ce n’est qu’elle touche surtout des jeunes (autour de 30 ans) alors que les tendinites touchent plutôt des femmes entre 40 et 50 ans ou des femmes enceintes, à cause des modifications hormonales». Pour ménager ses pouces, l’Apta préconise des pauses fréquentes, des messages courts, l’utilisation des autres doigts pour taper et d’un support pour que le poignet ne soit pas plié. En Amérique du Nord, Spas et hôtels proposent des «massages Blackberry» pour soulager les mains… La «Wii-ite»: pour l’éviter, il faut s’échauffer Les premiers cas ont été rapportés par des médecins britanniques peu de temps après la sortie, en novembre 2006, de la console Nintendo Wii, fondée sur la reconnaissance des mouvements. Grâce à sa télécommande sans fil, la Wiimote, et à sa balance électronique, le Wii Balance Board, des millions d’adeptes dans le monde s’adonnent, devant leur écran, à des activités sportives virtuelles : baseball, bowling, tennis, yoga, fitness, jet-ski, ping-pong, frisbee… «Le problème, c’est que les utilisateurs ne se rendent pas

compte qu’ils pratiquent réellement un sport. Ils ont tendance à poser des gestes trop forts, trop courts, trop brutaux. Et ils ne pensent pas toujours à


Wii, appareils de fitness…

maux de la techno!

s’hydrater ni à faire des pauses, ce qui fragilise les muscles». D'où des douleurs aux articulations et l'apparition de tendinites au niveau des membres supérieurs (pouces, poignets, coudes, épaules) et inférieurs (genoux, tendons d'Achille).«De nombreux cas ont été rapportés à travers le monde. J'en vois moi-même en consultation: il s'agit surtout de jeunes garçons qui ont acheté leur console quinze jours plus tôt et qui, tout excités, ont passé des heures à s'entraîner». Avant de se faire prendre au jeu, il est donc important de bien s'échauffer et de s'équiper correctement (porter par exemple de bonnes chaussures pour le jogging). Nintendo préconise une pause toutes les 30 minutes, ainsi qu'un arrêt total, suivi d'un repos de plusieurs heures si le joueur ressent des symptômes comme des fourmillements, des vertiges, des brûlures ou des crampes. Pour guérir d'une «wii-ite», il n'y a pas de secret : il faut du repos et de la modération... Roller, trottinette, snow board : gare aux avant-bras! Après la vague roller dans les années 1990, c’est la trottinette, utilisée aussi bien par les enfants que par les adultes, qui envahit les trottoirs. L’explosion de ses ventes en 2000 s’est accompagnée d’une augmentation tout aussi explosive des accidents : le nombre de traumatismes a été multiplié par 20 en quelques mois. «On estime encore aujourd'hui à plusieurs milliers le nombre de recours aux urgences pour ce type d'accidents», souligne le Dr Charles Amar. La majorité des blessures concerne, comme pour les adeptes du roller, les mains ou les bras :

les utilisateurs essaient d'amortir leur chute en étendant les bras devant, sur le côté ou derrière eux. Même diagnostic à la montagne, où le snow board conquiert les pistes. Le «portable elbow» : les plus bavards auront mal aux coudes Adeptes de la causette, gare à vos coudes ! Le Dr Evans, directeur de la Clinique de la main (Cleveland, ÉtatsUnis), donne l'alerte dans un article publié en 2009 : l'usage intensif du téléphone portable peut provoquer un «syndrome du canal cubital». La flexion du bras à plus de 90º pour maintenir le téléphone sur l'oreille étire un nerf de la main, le nerf cubital, et génère une pression sur le canal qu'il traverse au niveau du coude. Cette position prolongée favoriserait l'apparition de ce syndrome. Il se manifeste par des picotements, voire un engourdissement de l'auriculaire et de l'annulaire, jusqu'au bord interne de la main (côté auriculaire), après de longues conversations. À terme, le risque est de perdre de la force musculaire dans la main. Pour lutter contre le «portable elbow», les médecins recommandent d'utiliser un kit mains-libres et, à défaut, de changer de main en cours de conversation. «Mais il ne faut pas exagérer », commente le Pr Dumontier. « Il y a très peu de cas, et cette affection reste anecdotique».

La «dermite du travailleur nomade» : des cuisses qui s'échauffent Connue de longue date sous le nom de «dermite des chaufferettes», cette pathologie est due au contact répété de la peau avec une source de chaleur de l'ordre de 40 à 50ºC. Elle se manifeste par une pigmentation violine de la peau, en forme de réseau. Avant l'avènement du chauffage central, l'utilisation de bouillottes ou de briques chaudes en a longtemps été la cause. Mais, depuis quelques mois, plusieurs cas de dermites au niveau des cuisses ont été rapportés. «Une jeune femme de 25 ans est venue me consulter pour des lésions indolores et asymétriques apparues six mois auparavant sur les cuisses. Or, cela faisait justement six

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mois qu’elle travaillait environ six heures par jour, l’ordinateur portable posé sur les genoux». Les microprocesseurs des portables délivrent en effet une température de l’ordre de 50ºC. La disparition des lésions peut prendre plusieurs mois. Le «ski knee» : les genoux en prennent un coup Si les sports de glisse se diversifient, le ski alpin reste indémodable et de plus en plus pratiqué par les Montréalais. Sur les quelques millions de personnes qui déferlent chaque saison sur les pistes, 74% le font sur leurs deux skis. Ou tout du moins, ils essaient! Chaque année, les médecins de montagne prennent en charge plus de 10 000 blessés. Adieu la bonne vieille fracture ! En tête du palmarès des blessures, l’entorse du genou représente 33% des accidents. Environ 5 000 personnes sont victimes chaque année de sa forme la plus grave : la rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Car depuis plus de vingt ans, les fixations et les chaus-

sures ne cessent de s’améliorer et, parallèlement, les forces de torsion s’intensifient au niveau du genou. «Plus d’une entorse du genou sur deux est la conséquence d’une fixation trop forte». La guérison est lente, avec le port d’une attelle ou d’une genouillère pendant plusieurs semaines, et de la rééducation. L’intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour les cas les plus graves. Alors et surtout, pensez à bien faire régler vos fixations par un professionnel avant de dévaler les pistes. L’«hidradénite palmaire de la PlayStation» : l’excitation donne des boutons C’est ainsi que des chercheurs ont baptisé, dans le British Journal of Dermatology de février 2009, une nouvelle pathologie identifiée chez une fillette de 12 ans traitée à l’hôpital univesitaire de Genève. Elle présentait de douloureuses plaies au niveau de la paume des mains, à l’exclusion de toute autre partie du corps. Ce type de

microlésions survient quelquefois sur la plante des pieds des enfants qui pratiquent des activités sportives comme le jogging. Elles sont liées à des frottements cutanés, aggravés par une transpiration abondante. Comment les paumes de cette jeune fille ont-elles pu être affectées ? Les médecins ont vite fait le lien avec la pratique intensive de la PlayStation, à raison de plusieurs heures par jour. L’excitation du jeu provoque la transpiration des mains et peut donc conduire à de tels effets. De fait, après 10 jours d’abstinence totale, l’affection cutanée de la jeune patiente avait complètement disparu. La «bursite du télé-addict» : les accros ont les chevilles qui enflent Mordus de l’écran, privilégiez le canapé ! Certaines positions sont en effet à éviter quand on passe des heures devant la télé. Ainsi, la position à genoux par terre, les pieds croisés sous les fesses, tant prisée par les enfants, est à proscrire. Le risque est de


développer une bursite de la cheville. Il s’agit d’une inflammation des bourses séreuses, ces poches remplies de liquide situées autour des articulations. Ce type de callosité se développe par exemple chez les carreleurs, au niveau des genoux. Elle est liée à un frottement et à une pression continue sur la bourse. La dépendance à la télé peut en être la cause. Ainsi, un adolescent de 17 ans qui passait 7 heures par jour dans la même position devant la télé est venu me consulter pour un gonflement de 6 centimètres de diamètre à la cheville. Selon le Dr Amar, cette affection dermatologique bénigne est sous-déclarée. Elle se soigne avec un émollient et, bien sûr, l’éviction du contact traumatique. Le «syndrome fémoro-patellaire» : un habitué des salles de fitness Le Dr Amar reçoit 3 à 4 patients par mois qui se plaignent de douleurs de la face antérieure du genou, à la descente des escaliers ou lors d’une position assise prolongée. «C’est une épidémie!

Ils souffrent en fait d’une inflammation des cartilages de l’articulation du genou, entre la rotule et le fémur. Cette pathologie est provoquée par un step trop haut (plus de 10 cm) ou des exercices de musculation comme le squat (flexion/extension des jambes) lors de séances de fitness». La récupération passe par du repos et la modification des pratiques, comme réduire la hauteur du step. La natation est recommandée (battements des pieds, genoux droits). Le spécialiste met aussi en garde contre les plates-formes vibrantes de type Power Plate. «Je vois de plus en plus de tendinites du tendon d’Achille, liées à l’usage de ces machines. Et les générateurs d’ondes par électrostimulation (qui promettent de se muscler sans efforts !) sont à fuir : les muscles travaillent sans que l’on s’en aperçoive, ce qui provoque étirement et inflammation».

Les contusions de guidon : plus dure sera la chute Écologie oblige, le vélo a le vent en poupe ! Les systèmes de location dans les grandes villes se développent et depuis son inauguration, des milliers de trajets ont été effectués. Les usagers ont même désormais la possibilité de dépasser les limites des autoroutes. Cette pratique massive amène forcément son lot d’accidents. On estime qu’entre 3 000 et 5 000 personnes ont recours chaque année aux urgences, pour des accidents de vélo. On enregistre moins d’accidents graves, mais toujours autant de blessures. Essentiellement des contusions ou commotions (près de 40%), selon les données de l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante, recueillies entre 2004 et 2009. Viennent ensuite les plaies (29%) et les fractures (22%). Dans 89% des cas, les blessures sont dues à une chute.


Décès Mme Judith Amar Z.L

M. Isaac Assaraf Z.L

Mme Renée Sultana Déry

Nous avons l’immense tristesse d’annoncer le décès de survenu è Montréal le 20 juillet 2010. Elle était la fille de Mme Marie Perez, l’épouse de M. Maurice Amar, Président de la Communauté Sépharade de Ville-SaintLaurent Petah Tikva, la mère de Stéphanie et Sarah, la sœur de Jacques, Michel, Carole, Yaël, André et Valérie. À toute la famille touchée par cette perte, nous adressons l’expression de nos sincères condoléances et de notre profonde sympathie.

C’est avec une immense douleur que son épouse, ses enfants, ses petits et arrière-petits-enfants ont vécu le décès d’Isaac Assaraf Z.L survenu le 4 juin 2010. Il laisse autour de lui un grand vide que rien ne pourrait jamais combler. La famille Assaraf tient à remercier tous les membres de la Communauté, les amis et personnes proches qui les ont soutenus et ceux venus témoigner de leur affection durant cette dure épreuve.

Nous avons la tristesse d’annoncer le décès de Mme Renée Sultana Déry, née Chriqui survenu à Montréal le 29 juin 2010. Elle était la mère de notre cher ami et ancien président de la Communauté Sépharade du Québec, M. William Déry à qui nous adressons nos sincères condoléances.

Mme Judith Amar Z.L M. David Tordjman Z.L Prosper, Dina, Monique et Marc ainsi que les enfants, petits enfants et arrière petits enfants ont la douleur d’annoncer le décès de M. David Tordjman Z.L Décédé le 1er décembre 2009 à Montréal. Papa, tu nous manques, dans nos cœurs tu resteras à jamais.

Lorenz Gerlicher Z.L La Communauté Sépharade Unifiée du Québec a la douleur d'annoncer le décès de Lorenz Gerlicher Z.L, à l'âge de 31 ans, survenu à Paris le 24 août 2010, Les funérailles ont eu lieu à Montréal le 27 août. À ses parents ainsi qu'à son frère Benjamin nous adressons l'expression de nos sincères condoléances. Puisse son souvenir demeurer parmi tous ceux et celles qui l'on connu et aimé.

Nous avons l’immense tristesse d’annoncer le décès de Mme Judith Amar Z.L survenu è Montréal le 20 juillet 2010. Elle était la fille de Mme Marie Perez, l’épouse de M. Maurice Amar, Président de la Communauté Sépharade de Ville-Saint-Laurent Petah Tikva, la mère de Stéphanie et Sarah, la sœur de Jacques, Michel, Carole, Yaël, André et Valérie. À toute la famille touchée par cette perte, nous adressons l’expression de nos sincères condoléances et de notre profonde sympathie.

M. David Tordjman Z.L Prosper, Dina, Monique et Marc ainsi que les enfants, petits enfants et arrière petits enfants ont la douleur d’annoncer le décès de M. David Tordjman Z.L Décédé le 1er décembre 2009 à Montréal. Papa, tu nous manques, dans nos cœurs tu resteras à jamais.

Naissances: ''Joanna Jacobson, Arnaud Salama et leur douce Victoria sont au nirvana depuis que Julianna Alice s'est jointe à leur noyeau familial ! Leurs familles respectives remercient Le bon Dieu pour cet éblouissant cadeau et lui souhaitent des premières fêtes de kippur et Roch hachana féériques... Avec toute leur affection, Maman et Papa xo.'' Arnaud Salama

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Avis de remerciements Les familles Banon, Bensimon, Abitbol et Farbstein ont la douleur d'annoncer le décès de leur très chère mère, grand-mère, belle-mère et arrière grand-mère Renée Banon Benchaya Z''L survenu le 9 août 2010 et tiennent à adresser leurs sincères remerciements à tous les amis et proches des familles qui leurs ont témoigné affection et soutien lors de ce triste événement.


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